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ANNALES 2018
DE LA BANQUE
D’ÉPREUVES
COMMUNES CCIR
SUJETS ET CORRIGÉS
HEC
ESSEC
ESCP EUROPE
EMLYON
EDHEC
IÉNA
BSB
LA ROCHELLE BS
EM STRASBOURG BS
SCBS
Stéphanie Ouezman
Rédactrice en chef d’Espace Prépas
Épreuves communes
CULTURE GÉNÉRALE
Épreuve HEC 14
Épreuve EDHEC 22
RÉSUMÉ DE TEXTE
Épreuve HEC 28
LANGUE VIVANTE 1
Anglais IENA 36
Anglais ELVi 40
Allemand IENA 46
Allemand ELVi 50
Espagnol IENA 56
Espagnol ELVi 61
Italien IENA 67
LANGUE VIVANTE 2
Anglais IENA 71
Anglais ELVi 74
Allemand IENA 79
Allemand ELVi 83
Espagnol IENA 88
Espagnol ELVi 92
Italien IENA 96
Option économique
Option technologique
ÉCONOMIE
Épreuve SCBS 292
Épreuve ESSEC 308
DROIT
Épreuve SCBS 324
Épreuve ESSEC 333
MATHÉMATIQUES
Épreuve ESCP Europe 340
Épreuve BSB 359
RÉSUMÉ DE TEXTE
Épreuve EM Strasbourg 374
I NTERLOCUTEURS
Président du groupe : Yves Hinnekint
Directeur Général : Henry Buzy-Cazaux
Directeur Général adjoint Académie et Programmes : Thierry Delecolle
Directrice du Programme Grande École : Corinne Rougeau-Mauger
Directeur Entreprises Étudiantes : Pierre Barreaud
Chargée promotion Classes Prépas : Jennifer Mongodin
I NFORMATIONS GÉNÉRALES
Principaux repères
Une formation académique, internationale et professionnelle sur 3 ans
• Création : 1963 (association loi 1901) ;
• Situation : Paris, ville privilégiée pour l’emploi, les stages, les partenariats ;
• Reconnaissance par l’État : 1969, Diplôme visé à Bac+5 par le Ministère de
l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et conférant
Quelques chiffres
• 2 000 étudiants ;
• Un corps professoral composé de professeurs permanents, d’enseignants-
chercheurs et d’experts professionnels ;
• De nombreuses spécialisations et des doubles diplômes ;
• 17 Entreprises Étudiantes (culture & arts, sports & aventures, service aux
étudiants, humanitaire) ;
• 142 accords internationaux dans 47 pays ;
• Au minimum 14 mois de stage ;
• Des coopérations actives avec plus de 1 200 entreprises ;
• 41 253 € de salaire annuel au 1 er emploi ;
ANNALES CCIR 2018-2019 l 9
D
REAM, DARE, DO
POLE MANAGEMENT
– Entrepreneuriat
DD = Double diplôme
• L’Entreprise Étudiante Partner ISC propose à tous les étudiants de l’école des
offres de stage en France et à l’international. L’année dernière, ce sont près
de 4 000 offres de stages qui ont été proposées.
• MyISCstage permet aux recruteurs de déposer leurs offres de stage à partir de
notre site internet et à nos étudiants de les consulter en temps réel. Cet outil
permet aussi à nos étudiants d’être en contact avec les différents recruteurs
afin d’échanger avec eux sur les missions proposées.
• Les forums ISC Paris : permettent deux fois dans l’année à nos étudiants de
rencontrer les entreprises qui recrutent ;
• La semaine des métiers et la quinzaine des secteurs d’activité ;
• Les ateliers CV/emploi ;
• CV des jeunes diplômés en ligne, consultables par les entreprises ;
• La rédaction et la soutenance d’un projet professionnel pour chaque étudiant
de 3e année ;
• Un réseau actif de plus de 18 000 anciens ;
• Plus de 3 000 offres d’emploi déposées par an ;
• 20e Business School française au classement du Financial Times ;
• Une nouvelle plateforme exclusive en partenariat avec Job Teaser.
CULTURE GÉNÉRALE
Durée : 4 heures.
S
UJET
DISSERTATION
C ORRIGÉ
Par Tony Brachet, agrégé de philosophie, correcteur aux concours des
S
Voilà un sujet qui, avec son caractère asyntaxique devenu habituel à HEC,
a de quoi effrayer. Le jury a-t‑il voulu interpeller Mon corps et moi de René
Crevel ? Nous l’avons reparcouru.
« Ce soir, mon souhait réalisé, je me trouve disponible à moi-même. Je n’ose
plus espérer que se trouve la solitude. "Bonjour, esprit habillé d’un corps."
Hélas ! le malheur veut que je sois tout juste en présence d’un corps qui se
croit habillé avec esprit. »
Eco. techno. Khâgne
de définitif ».
C ORRIGÉ
Reprenons le texte de Crevel : ma chair devenait insensible – poursuit l’au-
teur de Mon corps et moi reconnaissant qu’il « n’a pas voulu se sentir vivre »
– Écrire, c’est vivre comme si l’on était déjà mort, souligne Rilke. Mais peut-
être la leçon s’étend-elle à tout vivant : on qualifie ainsi de syndrome du
gisant la difficulté de survivre à un deuil anticipé qui, dans le cas de l’« écri-
vant », pourrait être le deuil de soi-même :
« J’ai pincé ma peau devenue indifférente. Je me suis mordu la main, et je
n’ai pas reconnu le goût humain » poursuit le plus endolori, peut-être, des
surréalistes. Le mort-vivant – véritable zombie psychique – qu’est le gisant
de l’écriture se figure être déjà passé par les portes de la mort.
Telle est la problématique de Mon corps et moi : nous pourrions l’appeler,
avec Mélanie Klein, « dépressive », le Moi paraissant aussi clivé – radicale-
ment séparé – de son corps qu’il l’est, pour Freud, de lui-même en tant que
moi divisé. Notre corps ne nous est pas initialement « propre » comme le
voudra la Phénoménologie : il nous est au contraire parfaitement « étranger »,
au point que nous ne le reconnaissons comme notre qu’au terme d’une
expérience solipsiste.
Ontologie du gisant
chez le philosophe, une attitude bien différente – elle est seulement plus
« platonicienne » – de celle de Crevel. Le déni du dernier – « animal raison-
nable, hélas » – se mue ici en dénégation :
« Je ne suis point cet assemblage de membres que l’on appelle le corps
humain ; je ne suis point un air délié et pénétrant répandu dans tous ces
membres ; je ne suis point un vent, un souffle, une vapeur, ni rien de tout ce
CULTURE GÉNÉRALE
que je puis feindre et m’imaginer, puisque j’ai supposé que tout cela n’étoit
rien, et que, sans changer cette supposition, je trouve que je ne laisse pas
d’être certain que je suis quelque chose. »
Moi, chose qui pense – âme, esprit – je ne suis point corps. La relation est ici
d’exclusion, d’égarement – celui d’un Ange incarné – voire d’erreur (il faudra
cinq autres Méditations pour établir l’union réelle de l’Âme et du Corps) ou
même de faute (l’âme est libre, les passions du corps la font errer). « Le mal,
c’est la matière », résume Hugo, avant que Valéry ne campe dans l’Ange
une créature trop humaine qui « ne trouve pas sa cause dans le ciel clair ».
Ces mots du Temps retrouvé sont dans toutes les mémoires. La médecine,
« science – pourtant – extrêmement relative du peu que nous sommes » les
corrobore : tel généraliste d’« autrefois », annonçant à sa compagne sa fin
imminente par cardiopathie aigüe, dit seulement : je vais mourir, la mort
suivit. Un autre, physicien, calcula au tableau le temps qui lui restait à vivre
après avoir manipulé accidentellement une pile de plutonium.
à mesure que s’achève la Recherche : « Avec ma mort eût disparu non seule-
ment le seul ouvrier mineur capable d’extraire les minerais, mais encore le
gisement lui-même. » L’en soi de l’esprit n’est pas un os, affirme, contre Gall,
Nécessité de la contingence
C ORRIGÉ
Sartre pointe dans l’Être et le Néant l’« aliénation » mortelle que constitue
l’être-corps en tant que tel : « dans la mesure où mon corps indique mes
possibilités dans le monde, le voir, le toucher, c’est transformer ces possi-
bilités qui sont les miennes en mortes-possibilités » (E.N., III, ch. 2). Ainsi
« il n’y a pas de différence de nature entre la perception visuelle que j’ai du
corps du médecin [qui m’opère] et celle que j’ai de ma propre jambe » – ce
qui signifie que mon corps m’est substantiellement lié sans être moi.
Le point d’aboutissement de Proust – le corps assiège, puis dépossède
l’esprit, comparé (en tant que cerveau puisqu’esprit et corps confluent peu
à peu vers la « monade dominante ») à « un thésauriseur dont le coffre-fort
crevé eût laissé fuir au fur et à mesure ses richesses » – est le point de départ
de Sartre. Affirmant que « l’esprit ne saurait être uni à un corps » puisque
« c’est tout entier que l’être-pour-soi doit être corps et tout entier qu’il doit
être conscience » l’auteur de La Nausée conclut que « le corps est tout entier
psychique ».
Sartre est ainsi proche de Spinoza. Fin kabbaliste, lecteur d’Henri Morus,
Spinoza considérait en effet dans l’Éthique (II, prop. 7 scolie) que le Corps et
l’Âme – l’idée du corps, avec sa réflexivité, « l’idée de l’idée », notre « Moi » –
sont une seule et même chose, ce que la Kabbale elle-même n’aurait perçu
« que comme dans un nuage ». Compris dans le Tout – Nature ou Dieu – le
Moi n’est que son corps, plus la représentation, dédoublée ou « répliquée »,
de ce dernier.
Il n’est pas besoin d’une décision spéciale de Dieu pour faire exister un Moi,
Eco. techno. Khâgne
surprend dans une posture corporelle (épiant, par exemple, par un trou de
serrure) que mon « être-pour-soi » ne saurait s’assumer seul à seul.
Mais, par ailleurs, « l’âme ne perçoit aucun corps extérieur comme existant
en acte », du moins sans la médiation des affections du nôtre (Éthique, II,
26). Autrui n’est qu’« horizon » que nous n’appréhendons que par « accouple-
ment transcendantal » de l’opération analogique et mystérieuse inventée par
Husserl, et qui ne suggère que métaphoriquement celle, pourtant décisive,
du « corps-à‑corps » sexuel.
Le corps pour nous « transcendantal » – d’autrui est pourtant pour lui –
un corps empirique différencié, que nous nous approprions dans le
fantasme sadien « Ton corps est mien », voire « J’ai le droit de jouir de
ton corps ». Le « mon corps m’appartient » qui lui répond devient, dans la
doctrine de Kant, le fondement du mariage qui définit comme un contrat
d’usage physique réciproque par lequel des Moi sexués se prêtent leurs
corps sans s’en déposséder, ni les aliéner à l’autre.
Ainsi, le corps du non-Moi est le corps juridique – analogue au corps dont
je suis propriétaire et susceptible de permuter avec lui dans l’usage – mais
il n’est pas le corps personnel dont j’ai le droit, souligne Hegel, de me
défaire par le suicide, alors que pour les autres il est « Moi-corps » et à ce
titre inviolable. Toutefois l’auteur de la Philosophie du droit rejette avec
vigueur la position de son prédécesseur, insusceptible de rendre compte,
en aucun sens, de l’impératif biblique de ne faire qu’une seule chair dans
l’union des « Moi ».
Eco. techno. Khâgne
Le corps-à‑corps du Moi
« Le corps du Christ n’est pas le Christ » note abruptement Leibniz en marge
de Thomas White définissant la Transsubstantiation catholique comme
« conversio panis in corpus Christi […] id est in Christum » – les propres
mots du Concile de Trente.
CULTURE GÉNÉRALE
ne tient pas au lieu, en sorte que le pain – le corps du non-Moi – n’est pas
incorporé (ni, ironisera Voltaire, excorporé) au corps du Christ comme il l’est
à celui du prêtre ou même au notre lorsque nous le nourrissons.
C ORRIGÉ
Descartes est ainsi parvenu à « feinter » son correspondant, Arnaud, qui
vient de l’accuser (Quatrièmes objections, in fine) de servir de « magasin
d’armes » aux libertins, incapables de détachement à l’égard du pain, du
vin comme de la chair, qu’elle soit du monde, d’autrui, voire – dans les
perversions et les psychoses – réellement cannibalique.
Le corps du non-Moi
Eco. techno. Khâgne
Encore Toi
En 2005, une publicité de Marithé et François Girbaud, parodiant la Cène,
représentait en femmes Jésus et les Apôtres. Pourquoi l’Incarnation, en
effet, ne serait-elle pas féminine ? Le Moi de la philosophie – celui de Fichte
par exemple – est « asexué » : luttant pied-à‑pied pour maintenir son identité
jusqu’au sein du non-Moi, il finit par s’unir à lui dans le « troisième principe »,
CULTURE GÉNÉRALE
C ORRIGÉ
Eco. techno. Khâgne
CULTURE GÉNÉRALE
S cient.
CULTURE GÉNÉRALE
Durée : 4 heures.
S
UJET
DISSERTATION
C ORRIGÉ
Par Gilbert Guislain, professeur honoraire en classes préparatoires EC
à Versailles et à Paris, correcteur aux concours des Grandes Écoles de
commerce.
des concours 2019 était plus large (EM Lyon : que faire de notre corps ?).
Le dernier enfin invitait à réfléchir au langage du corps (ESC, voie techno-
logique). En contraction, était proposé un texte de Michel Jeanneret Eros
rebelle, littérature et dissidence à l’âge classique, et en synthèse, un corpus
constitué d’un texte de Régis Debray (Modeste contribution aux discours du
CULTURE GÉNÉRALE
Un corps est un ensemble dont les parties sont solidaires, tenues par des
liens organiques, internes, ou mécaniques, mus par une énergie extérieure.
S cient.
C ORRIGÉ
Diderot, Le Rêve de d’Alembert, Lettre sur les aveugles). En revanche, les
spiritualistes s’opposent à cette dernière thèse. En effet, l’humain n’est pas
réductible alors à un seul corps. Le culte des morts rend hommage à notre
dimension spirituelle, même lorsque nous ne sommes plus. L’Âme serait
supérieure au corps, on le voit chez Platon comme dans le christianisme.
Il convient alors d’interroger la spécificité de l’humanité, en relation avec la
nature et l’animalité. La main, le visage, l’exercice de la technique et de l’art
définissent le corps humain.
Dépassant la matérialité, le corps de l’Homme devient humain, il est construit
par la société, comme le montrent les exemples de la masculinité et de la
féminité, l’éducation, la sociabilité, la civilité, la mise en ordre des corps ou
bien enfin la morale humaniste. L’inconscient, le désir, le sens du beau sont
aussi proprement humains.
Humanité, animalité
la vie est partout. Le divin, les esprits et le surnaturel sont dans la nature en
union avec les hommes qui peuvent agir sur ces forces par la magie, le
maraboutage, le masque pour communiquer avec l’au-delà. Par opposi-
tion, le judéo-christianisme refuse l’âme aux animaux, pourtant créatures
de Dieu. La Bible enjoint aux hommes de dominer la nature, entreprise
accomplie en particulier par les Anglo-saxons en Amérique. Au xviiie siècle,
la modernité cartésienne inaugure une impasse de la pensée, la théorie de
l’animal-machine ; la nature, l’« étendue » pour Descartes, serait mécanique
et distincte de l’esprit humain. La conscience, mais aussi la souffrance
ne seraient pas reconnues aux animaux. La philosophie mécaniste de
la nature dévalue donc l’animal. Inversement, si l’Homme appartient au
S cient.
La main et l’art
C ORRIGÉ
à soutenir ce que l’on voit. Je suis vu et regardé, sous le regard de l’autre,
comme le montre Sartre. Pour Levinas, le visage d’autrui exerce un interdit :
« Tu ne tueras pas. » Le bras prêt à frapper est suspendu.
L’usage du masque signale également l’humanité. On revêt des apparences
multiples, on dissimule ses desseins, c’est l’inverse du nu ou tout est vu
jusqu’au point où le regard en sait où se poser. Le masque, lié à l’esthétique
baroque, à l’artifice devenu nature du courtisan, s’inscrit surtout dans une
dimension socio politique. Grâce au masque, on voit sans être vu, ce qui
est le principe de toute police efficace. Michel Foucault comme Balzac
l’ont montré chacun à leur façon. Les animaux se dissimulent certes par
intérêt, mais les hommes se travestissent par jeu, de manière gratuite et
désintéressée.
Le corps est humain parce qu’il est spécifiquement couvert. Le nu n’est pas
naturel. Le naturisme est souvent ascétique. Le nu revêt diverses valeurs et
connotations : dépouillement, innocence, humilité mais aussi dénuement,
déshumanisation, perte de l’individualité. De même, le vêtement fait sens :
se masquer, séduire, se distinguer, être conformiste, transgressif. Érotisme,
sexualité, dévoilement, séduction, entrent en jeu. La nudité chez le médecin
n’est pas la même qu’à Pigalle.
C’est l’empreinte de la société qui fait que le corps est humain. Foucault
a montré que la société moderne met les corps en ordre. Au moment de la
Eco. techno. Khâgne
Maupassant, Zola à la fin du xixe siècle, puis Jack London (Le Talon de Fer,
Iron Heel) et Céline (Voyage au bout de la nuit), où le réalisme pessimiste
sombre s’oppose à l’optimisme idéaliste humaniste issu des Lumières. Une
photographie montre des chiens à une table de banquet, costumés en aris-
tocrates servis par des hommes en livrée de laquais (Michel Onfray, L’Anti
Manuel de Philo, Bréal).
Mais ce qui fait aussi qu’un corps est humain, c’est sa possibilité de faire
des écarts, de transgresser les normes, de pratiquer l’excès physique
comme réalisation de la nature, comme chez Rabelais, avec l’ivresse, le
rire, la fête, l’amour, la danse, le jeu, la goinfrerie dans un climat bouffon et
grotesque. C’est homo demens, pour reprendre l’expression d’Edgar Morin
S cient.
C ORRIGÉ
Ellipses
QCM commentés de culture générale, G. Guislain, Studyrama
CULTURE GÉNÉRALE
S cient.
RÉSUMÉ DE TEXTE
Durée : 3 heures.
N.B. : Cet exercice doit rester impersonnel dans le fond comme dans
la forme, et respecter STRICTEMENT les limites imposées.
La copie doit être entièrement rédigée : la correction et la clarté de
la langue entrent pour une part dans l’appréciation du correcteur.
Il n’est fait usage d’aucun document ; l’utilisation de toute calcula-
trice et de tout matériel électronique est interdite.
S
UJET
l’érotique est le seul qui touche la sphère sensuelle autant que l’intellectuelle,
et l’un des rares qui invitent à passer, sans retard, de la parole à l’acte.
animés, perpétue la vie. Cet Éros cosmique est l’inverse exact des grivoi-
series mesquines, des petitesses salaces auxquelles succombe le discours
sur le sexe lorsqu’il est coupé de ses racines mythiques.
désir sans restriction, d’autant plus vif et jouissif qu’il se passerait des subli-
mations et des médiations traditionnelles. Débarrassée des vieux tabous, la
nouvelle société allait pouvoir s’abandonner aux voluptés de l’amour libre
et au dérèglement de tous les sens.
La contestation de 1968 a eu ses torts et ses mérites. À une société confor-
miste et hypocrite elle a brutalement montré son envers en refusant les
fausses pudeurs, en rendant leur dignité au corps et aux sensations. Elle
a su aussi défendre le parti de l’imagination, du plaisir, de la spontanéité
S cient.
Mais de quoi, au juste, s’émancipe-t‑on ? Les interdits changent et les fron- HEC
tières de la tolérance varient selon de multiples paramètres – l’époque, le
milieu social, la religion… Les normes qui définissent l’érotisme, et à plus
forte raison les distinctions entre divers degrés de provocation – l’obs-
cène, le pornographique –, sont instables et appellent à chaque fois une
enquête particulière. Tel phénomène ou tel acte – la nudité, l’homosexualité,
les postures… –, ainsi que les mots pour le dire se déplacent sur l’échelle
des scandales. Tandis que les bornes de la décence et celles de la faute
bougent, les sanctions, elles aussi, fluctuent. Pour toutes ces raisons, les
gestes déviants, les discours subversifs changent de signification à travers
le temps et l’espace. S’en tenir à des termes généraux, c’est donc manquer
la portée singulière – la cible, l’impact, le risque – du défi d’Éros. Le livre que
voici1 repose sur les principes théoriques énoncés tout à l’heure, mais il tente
d’échapper à l’anachronisme, à l’indifférenciation, en situant la subversion
érotique dans une configuration précise – le xviie siècle français.
Parmi ces foyers de résistance, il en est un que les spécialistes ont largement
ignoré : la voix des rebelles qui proclament les droits du corps et la force
S cient.
1. L’extrait ici reproduit constitue l’avant-propos d’un essai que M. Jeanneret consacre à l’érotisme dans la
littérature du xviie siècle.
du désir – le choix de Don Juan. Je voudrais replacer sur la carte les bribes
d’une littérature libre (aux deux sens du terme), une série de textes hardis,
parfois triviaux, qui prennent le risque de défendre les valeurs compromises.
Car la licence est liberté. Sous ses allures polémiques ou bouffonnes, elle
revendique courageusement le droit d’aimer et le droit de penser, souvent
délibérément confondus. L’enquête que je propose n’est ni exhaustive ni
HEC
systématique ; c’est une promenade dans quelques quartiers mal famés
du Grand Siècle.
animal, que la matière est vivante et habitée par l’esprit : mélange diffus
d’animisme et de magie que les novateurs – Galilée, Descartes… – allaient
durement critiquer. Ils vident la nature de sa vitalité, la séparent du règne de
l’esprit et la réduisent à une série de mécanismes mesurables. La conception
cartésienne des animaux-machines allait pousser cette logique à son point
extrême. Pour expliquer les phénomènes physiques, on substitue les obser-
vations de l’expérience, les raisonnements et les calculs aux croyances,
aux intuitions et aux spéculations occultes. Tandis qu’on s’achemine ainsi
RÉSUMÉ DE TEXTE
cour. Si l’autorité avait reconnu aux textes obscènes un rôle positif dans
l’équilibre de la société nouvelle, elle ne les aurait pas poursuivis et jugulés.
voilée. Pour faire sa place, dans une société surveillée comme celle-là, il faut
tricher avec la censure et porter le masque. Alain Viala et Christian Jouhaud
ont montré que la marge d’indépendance dont dispose l’écrivain est alors
très réduite. Il ne peut pas ne pas composer avec le pouvoir – l’aristocratie,
l’Église ou l’État. Pour s’émanciper sur un front, il doit avoir fait acte de
soumission sur un autre. La part d’assujettissement et celle d’autonomie font
l’objet, à chaque coup, d’une pesée extrêmement subtile – une négociation
entre la nécessaire obéissance et la non moins nécessaire indépendance
RÉSUMÉ DE TEXTE
1. Ce livre érotique de 1655, à la paternité incertaine, est considéré comme un des premiers romans
libertins français.
Notre société manifeste un tel esprit de tolérance que la/ provocation devient
un exercice difficile. Qui s’émouvrait encore de/ l’édition des œuvres de Sade
C ORRIGÉ
dont la dimension politique/ s’efface ? Pourtant, la littérature a longtemps
participé aux luttes/ émancipatrices par sa puissance créatrice. Ignorant
barrières et frustrations générées/(50) par les normes sociales, laissant
émerger pulsions et fantasmes, elle/ nous rend notre intégrité psychique.
Davantage qu’une voie de/ la littérature, l’érotisme en est donc un élément
constitutif./ Il réhabilite notre nature animale qui contribue au plaisir stimu-
lant/ de la lecture.
Il nous ramène également à la mythique/(100) cosmogonie grecque : Eros
ordonna et harmonisa le chaos, proposant l’/archétype de la sexualité
créatrice. Loin de libérer bestialement des/ instincts mortifères, cette sexua-
lité appelle une représentation cathartique ; reconnaissant mes/ pulsions
sur scène, non édulcorées mais magnifiées par le dramaturge/, je m’en
libère. L’essentielle composante esthétique de l’/(150)érotisme souligne
qu’affrontés à des contraintes, désir et plaisir/ se subliment. Les revendi-
cations de 1968 s’inspiraient des contempteurs/ de Freud : affranchie de
toute entrave, la jouissance atteindrait des/ paroxysmes. La pudibonderie
ambiante fut certes battue en brèche mais,/ comme tout érotisme débridé,
l’extrémisme iconoclaste s’avéra délétère./(200)
Chaque mouvement libérateur naît d’un contexte historique spécifique par/
sa morale, ses modes de transgression et de répression. Voulant/ rompre
avec l’instabilité du seizième siècle, Église et État,/ au dix-septième, régulent
et verrouillent la société. Des dissidences/ parviennent pourtant à s’ex-
primer, Don Juan incarne l’exigence de/(250) liberté spirituelle et sexuelle,
en opposition ouverte avec l’Église./ Paradoxalement, la science rationaliste,
développant une approche mécaniste de la/matière, appuie la doxa. Une
Eco. techno. Khâgne
LV1 – ANGLAIS
30
Durée : 4 heures.
S UJET
as "social-mobility cold spots"– that is, those with the worst education and
employment prospects–voted to leave. […]
As social mobility has become more important it has become more difficult
to promote. The reason for this is the paradox of meritocracy. In the first
25 half of the 20th century, when the old establishment ruled the country, II. Q
opening up opportunities was relatively simple. You forced the establishment
S cient.
to abandon obvious prejudices, such as the fact that the best Oxbridge
colleges were reserved for men.
55 […] But Britain’s two main parties are failing to give this growing problem
the energy it requires. The Conservatives are overwhelmed by Brexit. Labour
is devoting its intellectual resources, in so far as it still has any, to the
old problem of a closed establishment rather than the new problem of the
Eco. techno. Khâgne
Einsteins who might be able to produce the next great invention if they were
given the chance.’
(de la ligne 15 à la ligne 18)
C
(100 mots + ou –10 % * ; sur 10 points)
A New Delhi, les premiers à avoir vu ou senti la couche de pollution sont les
sans-abri, endormis sur la banquette arrière de leur tricycle, ou les gardes
de sécurité postés devant les résidences des quartiers aisés de la capitale.
Les autres l’ont découverte le matin dans leur chambre, en se réveillant au
milieu d’une fumée blanchâtre. Depuis ce jour, l’air de Delhi pique les yeux
et irrite la gorge des habitants.
Julien Bouissou, Le Monde,
10 novembre 2017.
LV1 – ANGLAIS
S cient.
C ORRIGÉ
I. VERSION
De nos jours, offrir un large éventail de possibilités est beaucoup plus diffi-
cile, précisément parce que la révolution méritocratique a été un grand
succès.
L’élite méritocratique s’est révélée d’une efficacité remarquable dans l’art
d’accumuler les opportunités. Ceux qui réussissent ont tendance à se
marier. Dès l’école maternelle, les couples se consacrent entièrement à la
meilleure éducation possible pour leurs enfants. Les écoles privées se sont
aussi révélées mieux adaptées à l’esprit de la méritocratie que les écoles
publiques. […] Pire encore, l’économie du savoir est une économie exclu-
sive où le gagnant rafle tout. Les grandes entreprises gagnent des parts
de marché par rapport aux entreprises de second rang. Les mégalopoles
distancent les villes de taille moyenne. Ce problème est plus sensible en
Grande-Bretagne que presque partout ailleurs parce que Londres domine
largement les autres villes. L’effet « Londres » est manifestement positif pour
les gens qui y résident et y travaillent car ils sont en mesure de procurer gîte
et couverts à leurs enfants qui débutent leur parcours de carrière (souvent
en tant que stagiaires non rémunérés).
III. THÈME
7th November, while temperatures were falling down and winter was drawing
near, and while the wind stopped blowing/abated, billions and billions of fine
particles were trapped in Dehli’s air. […] Air pollution claimed 525 000 deaths,
that is to say one quarter of the world total, according to a survey published
by The Lancet last October. In New Dehli, the first ones to have seen or
felt the pollution layer were the homeless, sleeping on the rear seat of their
rickshaws, or the security guards keeping watch over the homes in the
well-off neighbourhoods of the capital. Others discovered it the morning
after in their bedrooms, waking up amidst whitish smoke. Since that day,
Dehli’s air has been stinging its dwellers’ eyes and irritating their throats.
LV1 – ANGLAIS
S cient.
LV1 – ANGLAIS
Durée : 4 heures.
1. TRADUCTIONS
le regarder.
– Et pourquoi feriez-vous cela, monsieur ?
– Parce que cela ne se fait plus et que je suis à ma manière une sorte
de nostalgique.
L’explication lui plut. Elle paya et le laissa l’accompagner jusqu’à l’entrée
2
de son immeuble. En chemin, il risqua :
– Vous êtes Mme Launay, n’est-ce-pas ? Dur
– Qu’importe.
– Je ne disais pas cela par rapport à votre mari, mais par rapport à votre
fille. Nous étions très liés.
– Ma fille ? Laquelle ?
LV1 – ANGLAIS
– Bénédicte.
Faustine Launay s’arrêta au niveau d’une entrée latérale de l’église et
détailla le jeune homme avec plus d’attention.
Marc Dugain, L’Emprise, Gallimard, 2014.
S cient.
At the age of five, Gustav Perle was certain of only one thing: he loved his
mother.
[…] Gustav called Emilie Perle ‘Mutti’. She would be ‘Mutti’ all his life, even
ELVi
when the name began to sound babyish to him: his Mutti, his alone, a thin
woman with a reedy voice and straggly hair and a hesitant way of moving
from room to room in the small apartment, as if afraid of discovering,
between one space and the next, objects – or even people – she had not
prepared herself to encounter. [… ]
On an oak sideboard in the living room, stood a photograph of Erich Perle,
Gustav’s father, who had died before Gustav was old enough to remember
him.
Every year, on August 1st, Swiss National Day, Emilie set posies of gentian
flowers round the photograph and made Gustav kneel down in front of it
and pray for his father’s soul. Gustav didn’t understand what a soul was. He
could see only that Erich was a good-looking man with a confident smile,
wearing a police uniform with shiny buttons. So Gustav decided to pray for
the buttons – that they would keep their shine, and that his father’s proud
smile wouldn’t fade as the years passed.
“He was a hero,” Emilie would remind her son every year. “I didn’t under-
stand it at first […]. He was a goodman in a rotten world. If anybody tells
you otherwise, they’re wrong.” Sometimes, with her eyes closed and her
hands pressed together, she would mumble other things she remembered
about Erich. One day, she said, “It was so unfair. Justice was never done.
And it never will be done.”
Rose Tremain, The Gustav Sonata, Penguin 2016.
Eco. techno. Khâgne
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Last week, the editors of GQ* named the [National Football League] quarter-
back Colin Kaepernick its Citizen of the Year for his work protesting racial
injustice. Mr. Kaepernick has been heavily criticized by people like President
LV1 – ANGLAIS
Trump, who claims that an N.F.L. player who kneels during the playing of
the national anthem “disrespects our flag” and should be fired; others argue
that he is out of bounds as an activist who mixes sports with politics.
Consider what most Americans would agree were two “good” protests:
Rosa Parks’s refusal to move to the back of a bus in Montgomery, Alabama,
and the student sit-ins at a Woolworth lunch counter in Greensboro, North
ELVi
Carolina. Parks, the story goes, was exhausted from a day’s work and
took a seat in the “whites only” section. To the astonishment of onlookers,
she refused to give up her seat when asked. In Greensboro, black college
students decided to eat at the local five-and-dime* and initiated the first sit-in
at a segregated Southem restaurant. They were idealistic and perhaps naïve.
These stories follow a set narrative. They are “firsts”: the first time a black
woman refused to give up her seat or the first time students staged a sit-in.
They seemed to arise spontaneously when someone fed up with unfair treat-
ment couldn’t take it anymore. Good protesters act as individual citizens,
untainted by associations with suspect political organizations.
The trouble is that these stories are historically inaccurate and obscure just
how protest in the 20th century forged a more democratic country. A narra-
tive with greater accuracy would allow us to better evaluate protests against
racial discrimination. Earlier protests, similar to the one that Mr. Kaepernick
started, sprang from protesters’ associations with activist organizations,
were deeply political rather than individual, and played out in unfamiliar
venues in new forms.
Protests that change history have their own long histories. They are almost
never the frrst of their kind. Successful protesters plan campaigns, rather
than respond to oppression in a single, spontaneous act. Protesters often
belong to organizations that lend theoretical, moral and logistical support.
Protests don’t reveal previously hidden wrongs to an unaware public.
Eco. techno. Khâgne
Instead, they cast those wrongs in a new light. They fail, time and time
again. When they succeed, they win only partial victories.
Rosa Parks, for example, was a trained civil rights activist. She built on
efforts that started in the 19th century to desegregate transportation and
gained speed in the 1930s. In 1940, for example, Pauli Murray, a black
woman, refused to give up her seat on a bus in Petersburg, Virginia.
Throughout the war, the movement continued to train people who became
civil rights protesters in the 1950s, including Pauli Murray. This pressure
influenced the Supreme Court in 1946, which ordered desegregation on
interstate buses in Morgan v. Virginia. That case set a precedent that Parks
S cient.
White Americans’ deep investment in the myth that the civil rights movement
quickly succeeded based on individual protests has left the impression
that organizations such as Black Lives Matter are counterproductive, even
sinister. The same things were said of the N.A.A.C.P. [National Association
of Colored People].
Just as football players kneeling during the national anthem today must
repeatedly insist that they are not protesting the flag, Parks and the
Greensboro students had to fight against efforts to play down the stakes of
their protests. Parks’s action was not about a seat in the front of the bus. It
was about Jim Crow, a legal and social system of degradation. And as Baker
argued in her speech “Bigger Than a Hamburger”, the Greensboro sit-ins
marked the beginning of a fight for education, voting rights and economic
opportunity.
Rosa Parks was a hero. So were the students who sat in at the Woolworth
lunch counters. But they knew that their heroism was possible only because
of decades of what Baker called “spade work”. They knew that organizations
to which they belonged and that gave them strength were the most recent
manifestations of decades of struggle.
Glenda Elizabeth Gilmore, The New York Times, November 20, 2017.
* GQ: a monthly men’s magazine focusing upon fashion, style, and culture for men.
Eco. techno. Khâgne
* Five-and-dime: a type of store that was popular in the United States in the early to mid-20th century;
they sold many different items, most of which were worth five or ten cents.
their own hands to bring about social change? Illustrate your answer
with relevant examples from the English-speaking world.
S cient.
There was no item (in the shop) that seemed original to her. However, the
shop assistant, who knew her quite well, pointed to something they had
just acquired, an ordinary lamp, which looked resolutely ethnic but (rather)
cumbersome.
“Could it be delivered to my flat, (please)?”
“I fear not [I’m afraid not], madam,” the shop assistant said [answered], “not
today, at any rate. It weighs nothing, you know, and once it’s been folded
up… You live just a few minutes from here, don’t you?”
Before she could say a word, a young man, who was the only other customer
in the shop, offered (his services) to carry the lamp for her up to where she
lived. She was intrigued by this unusual behaviour and (she) took off her
sunglasses [took her sunglasses off] to look at him (better).
“And why would you do that?”
“Because people no longer do it, and because in my way I feel somewhat
nostalgic for it.”
She liked the explanation. She paid and let him go with her up to the entrance
to her block of flats. On their way, he ventured,
“You’re Madame Launey, aren’t you?”
“What does it matter?”
“I didn’t say that in reference to your husband but to your daughter (in fact).
She and I used to be very close.”
“My daughter? Which one?”
“Bénédicte.”
Faustine Launey stopped outside a side entrance to the church and exam-
Eco. techno. Khâgne
À (l’âge de) cinq ans, Gustav Perle n’avait qu’une seule certitude : il aimait sa
mère [s’il y a bien une chose dont Gustav Perle était sûr, c’est qu’il adorait
sa maman].
[…] Gustav appelait Emilie Perle « Mutti ». Et il allait (continuer à) l’appeler
« Mutti » pendant toute sa vie [toute sa vie durant], même lorsque ce (petit)
LV1 – ANGLAIS
C ORRIGÉ
sourire de son père ne s’estompe pas au fil des ans.
« C’était un héros, redisait chaque année Emilie à son fils. Je ne l’ai pas
compris tout de suite. […] C’était un homme bon dans un monde pourri
[corrompu]. Si quelqu’un te dit le contraire, il se trompe [il est dans l’erreur]. »
Parfois, les yeux clos et les mains fortement jointes, elle marmonnait
[marmottait] d’autres choses dont elle se souvenait au sujet d’Erich. Un
jour, elle lâcha : « C’était tellement injuste ! On ne lui a jamais rendu justice.
Et on ne le fera jamais. »
Rose Tremain, The Gustav Sonata, 2016.
LV1 – ANGLAIS
S cient.
LV1 – ALLEMAND
Durée : 4 heures.
30
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, qui
IÉNA sera arrondie au dixième supérieur.)
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix, effectué
lors de l’inscription, de la première langue dans laquelle ils doivent 35
composer.
Les candidats ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire
ou lexique ; l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel
électronique est interdite. 40
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra en
expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre.
45
S UJET
1 Schnell einen Kaffee getrunken, zum Bus gerannt, auf der Fahrt Mails
gelesen, völlig außer Atem von der Bibliothek auf den Sportplatz gelaufen,
kurz „hallo!“ bei meiner Oma gesagt und zum Abendessen die Reste vom
Vortag aufgewärmt. Zwischen all den Aufgaben, die ich mir selbst gesetzt 55
5 habe, habe ich kaum Zeit für das gefunden, was ich wirklich machen wollte:
In aller Ruhe die Hausarbeit erledigen oder einen neuen Roman lesen.
Komischerweise bin ich nicht die Einzige in dieser Lage. Will ich mich mit
Eco. techno. Khâgne
Freunden spontan auf einen Kaffee verabreden, hat nie jemand Zeit. Sind
wir alle einfach nur keine Organisationstalente oder steckt da ein gesell- 60
10 schaftliches Phänomen dahinter? Wo ist diese Zeit denn hin, die niemand
mehr hat, die aber alle so dringend brauchen?
Dass wir unser ganzes Leben nach der Uhr orientieren, ist eine ziemlich
neue Entwicklung. In älteren Kulturen bestimmten der Lauf der Sonne und
die Jahreszeiten das gemeinsame und individuelle Leben. 65
15 So lebten die alten Ägypter mit den Hochwasserzeiten des Nils und unsere
Vorfahren, die oft Bauern waren, mit den Erntezeiten. Gearbeitet wurde,
LV1 – ALLEMAND
wenn die Sonne und die Natur es erlaubten. Mit der Entwicklung der Uhr und
der Stechuhr während der lndustrialisierung, mit der Kommen und Gehen
der Arbeiter kontrolliert wurde, änderte sich der Umgang mit der Zeit. Zeit
20 wurde zu einer wirtschaftlichen Ressource. Zeit ist Geld, lautete nun das I. V
Credo. Unser Zeitverständnis wandelte sich von einem qualitativen hin zu
einem quantitativen. Das allein erzeugt aber noch keinen Zeitdruck.
Wie dieser Druck in unserer spätmodernen Gesellschaft entsteht, hat der
S cient.
älteren Kulturen bestimmten der Lauf der Sonne und die Jahreszeiten das
gemeinsame und individuelle Leben. »
(de la ligne 1 à la ligne 14)
1er du Havre.
C ORRIGÉ
I. VERSION
Avalé rapidement un café, couru jusqu’au bus, lu des mails pendant le trajet,
foncé complètement à bout de souffle de la biliothèque au terrain de sport,
dit un petit bonjour à ma grand-mère, et pour le dîner réchauffé les restes
de la veille. Entre toutes ces tâches que je me suis moi-même fixées, je n’ai
guère trouvé le temps de faire ce que je voulais vraiment faire : effectuer les
travaux domestiques en toute tranquillité ou lire un nouveau roman.
Bizarrement je ne suis pas la seule dans ce cas. Si je veux me retrouver
de façon improvisée avec des amis pour prendre un café, personne n’a le
temps. Sommes-nous tout simplement peu doués pour l’organisation ou
y a-t‑il derrière cela un phénomène de société ? Où est donc passé ce temps
dont plus personne ne dispose, mais dont tout le monde a tellement besoin ?
Le fait que nous organisions toute notre vie en fonction de l’heure, est une
évolution assez récente. Dans des civilisations plus anciennes, c’était le
cycle du soleil et les saisons qui déterminaient le rythme de la vie en commun
et celui de la vie individuelle.
Die Kanzlerin hat sich bei (während) der Finanzkrise nicht nur Freunde in
Südeuropa gemacht.
Im November 2016 ist D. Trump gewählt worden (wurde D. Trump gewählt).
Macron und Merkel haben verstanden, dass diese Wahl alles ändern würde.
Bis zu diesem Zeitpunkt verkörperten die amerikanischen Verantwortlichen
die westlichen Werte, sie verteidigten sie. Aber jetzt ist die Situation eine
völlig andere (nun hat sich die Situation völlig verändert). Niemand mehr
S cient.
auf dem alten Kontinent meint, Trump könne die Rolle des Anführers der
freien Welt spielen.
LV1 – ALLEMAND
Durée : 4 heures.
1. TRADUCTIONS
J’ai longtemps été persuadé que l’on ne pouvait faire de vraies rencontres
que dans la rue. Voilà pourquoi j’attendais la fille de Stioppa sur le trottoir,
en face de son immeuble, sans la connaître. « Je t’expliquerai tout », m’avait-
elle dit au téléphone. […]
mande. […]
Stioppa se trouvait-il parmi eux ? Et mon père sous une fausse identité
russe ? Je me suis posé une dernière fois ces questions avant qu’elles ne
se perdent sans réponses dans la nuit des temps.
Patrick Modiano, Souvenirs dormants, Gallimard 2017.
S cient.
Es war kein Zufall, dass Fenia Xenopoulou just in dem Moment, als der
Rettungswagen auf den Platz einbog und die Sirene zu hören war, an
Rettung gedacht hatte. Sie hatte seit Tagen an nichts anderes gedacht, es ELVi
war ihr geradezu zur fixen Idee geworden, und darum dachte sie es auch
jetzt: Rettung! Er muss mich retten!
Sie saß beim Abendessen im Restaurant Menelas, das sich genau gegen-
über vom Hotel Atlas befand, zusammen mit Kai-Uwe Frigge, den sie, seit
einer kurzen Affäre vor zwei Jahren, privat Fridsch nannte. […] Frigge,
ein […] Mann Mitte vierzig, aus Hamburg stammend, seit zehn Jahren in
Brüssel, hatte […] einen beeindruckenden Karrieresprung gemacht: Nun war
er Kabinettschef in der Generaldirektion für Handel, damit der einflussreiche
Büroleiter von einem der mächtigsten Kommissare der Union.
Dass sich die beiden in dieser Stadt voll von erstklassigen Restaurants
ausgerechnet bei einem Griechen trafen, der sich dann als eher mittel-
mäßig erwies, war nicht der Wunsch von Fenia X. gewesen, sie hatte kein
Heimweh und keine Sehnsucht nach dem Geschmack und den Aromen der
heimatlichen Küche. Kai-Uwe Frigge hatte das vorgeschlagen: Er wollte
seiner griechischen Kollegin ein Zeichen von Solidarität geben, jetzt, da
nach dem BeinaheStaatsbankrott Griechenlands und dem vierten teuren
EU-Rettungspaket, die „Griechen“ bei den Kollegen und in der Öffentlichkeit
völlig unten durch waren.
Er war sich eines Pluspunktes sicher, als er per Mail „Menelas?“ […] als
Treffpunkt vorschlug, und sie hatte „Okay“ geantwortet. Ihr war das egal
gewesen. Sie lebte und arbeitete schon zu lange in Brüssel, um sich noch
mit Patriotismus zu beschäftigen.
Was sie wollte, war: Rettung. Ihre eigene.
Robert Menasse, Die Hauptstadt, Suhrkamp 2017.
Eco. techno. Khâgne
2 . EXPRESSION ÉCRITE
Immer wenn es ganz dick kommt, ist der Osten Deutschlands großes Thema.
Wie jetzt wieder nach der Wahl. Zwischen Fichtelberg und Kap Arkona hat
die AfD etwa doppelt so viele Stimmen wie im Westen geholt. Und weil
Meinungsforscher herausfanden, dass mehr als ein Viertel der Männer im
S cient.
Osten die Partei wählten, wird seit Tagen mit überwiegend hanebüchenem
Ausstoß am Ost-Mann herumpsychologisiert. Er ist jetzt der Problembär der
Republik, in deren Vorstellung er einsam und von allen Frauen verlassen in
Der Aufruhr jetzt liegt auch daran, dass die Generation der zur Wende
Vierzigjährigen im Osten gerade ihre Rentenbescheide empfängt, die
auf Erwerbsbiographien aus ABM*, Minijobs und Zeitarbeit beruhen. Ihre
Kinder und Enkel wiederum sehen, dass sich das nicht ändert, vielmehr
geht es eiskalt weiter: Kürzlich feuerte ein Privatkonzern in Thüringen nach
der Übemahme einer Suchtklinik die Hälfte des Reinigungspersonals. Die
Patienten putzen seitdem selbst mit, was durchaus Teil der Therapie sein
kann; die über Beiträge aller Sozialversicherungspflichtigen finanzierten
Pflegesätze allerdings blieben gleich, den nun größeren Gewinn streicht
der Betreiber ein. Mit sozialer Marktwirtschaft hat das nichts mehr zu tun,
es regiert der nackte Kapitalismus – und zwar ziemlich genau so, wie es in
den Lehrbüchern im DDR-Staatsbürgerkunde-Unterricht geschrieben stand.
Zur Gängelung. Die DDR trat – es ist anzunehmen, bei Bewusstsein – der
Eco. techno. Khâgne
Der Fehler ist dabei offensichtlich: Es ist kein Ost-Thema, sondern geht
ganz Deutschland an. Die Entwicklung im Osten wirkt, vor allem bei den
Globalisierungsfolgen, wie eine Blaupause für das, was auch auf den Westen
zukommt und was, siehe Wahlergebnis, bereits jetzt zu spüren ist. Die AfD
Eco. techno. Khâgne
fängt dieses Unbehagen ein, Lösungen hat sie nicht. Höchste Zeit, dass die
anderen Parteien sie entwickeln und dann danach handeln.
Stefan Locke, FAZ, 02.10.2017.
* ABM = Arbeitsbeschaffungsmaßnahmen.
1. Wie erklärt der Autor den Erfolg der AfD im Osten Deutschlands?
LV1 – ALLEMAND
2. Wie sollten Ihrer Meinung nach die traditionellen Parteien auf das
beschriebene Unbehagen in Deutschland und in Europa eingehen?
S cient.
I. TRADUCTION DE L’ALLEMAND
C ORRIGÉ
EN FRANÇAIS
Lange war ich überzeugt, dass wirkliche Begegnungen nur auf der Straße
möglich waren (dass man Menschen nur auf der Straße wirklich kennen
LV1 – ALLEMAND
lernen konnte). Deswegen wartete ich auf Stioppas Tochter auf dem
Bürgersteig gegenüber von ihrem Wohngebäude, ohne sie zu kennen. „Ich
werde dir alles erklären“, hatte sie mir am Telefon gesagt.
Ja, wenn ich sie hatte treffen wollen, dann deshalb, weil ich hoffte (dann in
der Hoffung), dass sie mir Erklärungen geben würde. Vielleicht würden sie
mir helfen, meinen Vater besser zu verstehen, einen Fremden, der schwei-
gend an meiner Seite durch die Alleen des Bois de Boulogne ging. Sie, die
Tochter von Stioppa, und ich, der Sohn von Stioppas Freund, hatten sicher
S cient.
einiges gemeinsam. Und ich war sicher, sie wusste etwas mehr als ich.
Zur selben Zeit sprach mein Vater hinter der halb geöffneten Tür seinem
Arbeitszimmer am Telefon. Einige Wörter, die er sagte (benutzte), hatten
C ORRIGÉ
Eco. techno. Khâgne
LV1 – ALLEMAND
S cient.
LV1 – ESPAGNOL
Durée : 4 heures.
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, qui
IÉNA sera arrondie au dixième supérieur.)
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix, effectué
lors de l’inscription, de la première langue dans laquelle ils doivent
composer.
Les candidats ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire
ou lexique ; l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel
électronique est interdite.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra en
expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre.
S
UJET
Todos los seres humanos y, por tanto, todas las generaciones, incluyendo
los llamados millennials, se definen por sus obras y no por sus palabras.
En ese sentido, esos jóvenes – corriendo el riesgo de generalizar como
ocurrió en mi caso – forman un amplio universo con innumerables perfiles,
personalidades y reacciones y se enfrentan a una serie de desafios, que
atañen incluso a su propia definición. Pero todo eso, las generalizaciones,
las diferencias y las culpas, incluso las malas interpretaciones, se acabaron,
Eco. techno. Khâgne
Frente a los fracasos y las hipocresías de la profunda crisis que sus ante-
cesores les hemos dejado, los millennials mexicanos demostraron ese 19
de septiembre, 12 días después del seísmo que golpeó Chiapas y Oaxaca y
32 años después de la tragedia de 1985, que han incorporado las lecciones
teóricas y prácticas para ser unos celosos defensores de las libertades I. V
individuales y del tiempo que les ha tocado vivir. Sin convocatorias, sin
llamamientos, sin consignas, los más jóvenes salieron a las calles y no lo
LV1 – ESPAGNOL
hicieron solo por las autopistas de la tecnología o por las alamedas de las
redes sociales, sino en persona, para reconquistar la condición humana y el
espíritu de toda una nación.
En este contexto, hay que recordar que, cuando en 2012 México se debatía II. Q
entre la necesidad de tener un Gobierno y la duda sobre lo que iba a hacer
el PRI en el poder, nació el movimiento #YoSoy132, que arrancó en una
S cient.
Hoy los jóvenes de muchas partes del mundo nos han demostrado que
nuestros códigos, creencias, organización social y hasta incluso familiar
fueron los nuestros, pero no los suyos. Hoy con ejemplos como el de
IÉNA
México, los jóvenes se movilizan y lo hacen desde el principio de libertad
individual y de capacidad para elegir lo que quieren creer y defenderlo con
determinación y coraje. Hoy no solo los millennials, sino los jóvenes en
general, han sido capaces de acudir al grito de la solidaridad y ayudar a los
demás. Hoy han decidido tomar el pico y la pala para sacar de los escom-
bres a la sociedad que el viejo sistema enterró y han comprendido que los
Estados y las organizaciones han naufragado y han terminado por colapsar.
mente el poder. »
(de la ligne 44 à la ligne 56)
C’est parce que les détails de nos souvenirs s’effacent que nous pouvons
agir, nous adapter au quotidien, acquérir de nouvelles connaissances.
Eco. techno. Khâgne
III.
Nous devrions bénir nos facultés d’oubli. Car une « bonne mémoire » doit
certes nous permettre de retenir durablement l’essentiel de nos savoirs et de
nos expériences. Mais elle doit aussi, et c’est primordial, parvenir à effacer
l’accessoire, le superflu. Les Grecs anciens, déjà, l’avaient pressenti. Cet
oubli « positif » rend notre mémoire performante, nous permet de forger des
concepts et d’adapter nos comportements aux situations nouvelles. Bref, il
nous rend plus intelligents !
À première vue, c’est paradoxal. Pourtant, plusieurs philosophes et psycho-
logues en ont eu l’intuition.
LV1 – ESPAGNOL
« L’oubli, sauf dans certains cas, n’est pas une maladie de la mémoire, mais
une condition de sa santé et de sa vie », écrivait Théodule Ribot, un des
pères de la psychologie en 1882. Publié dans Neuron le 21 *juin, un article
en offre une éclatante démonstration.
Florence Rosier, Le Monde, 21/08/17.
* en toutes lettres.
S cient.
Chartreux, à Lyon.
C ORRIGÉ
I. VERSION
III. THÈME
5. Attention à la malheureuse confusion avec (un) anciano/a, nom commun signifiant
« une personne âgée ».
6. Variante possible : impactante.
Eco. techno. Khâgne
LV1 – ESPAGNOL
S cient.
1 . TRADUCTIONS
– ¿Qué es esto?
Ella abrió la caja y sacó las cartas de amor que había guardado todo ese
tiempo. Por un largo instante él paseó la vista sobre aquel cerro de sobres.
– Usted me debe once años de mi vida – dijo Analía.
– ¿Cómo supo que yo las escribí? – balbuceó él cuando logró sacar la
voz que se le había atascado en alguna parte.
ELVi
– El mismo día de mi matrimonio descubrí que mi marido no podía
haberlas escrito y cuando mi hijo trajo a la casa sus primeras notas, reconocí
la caligrafía. Y ahora que lo estoy mirando no me cabe ni la menor duda,
porque yo a usted lo he visto en sueños desde que tengo dieciséis años.
¿Por qué lo hizo?
– Luis Torres era mi amigo y cuando me pidió que le escribiera una
carta para su prima no me pareció que hubiera nada de malo. Así fue con
la segunda y la tercera; después, cuando usted me contestó, ya no pude
retroceder. Esos dos años fueron los mejores de mi vida, los únicos en que
he esperado algo. Esperaba el correo.
– Ajá.
– ¿Puede perdonarme?
– De usted depende – dijo Analía pasándole las muletas.
El maestro se colocó la chaqueta y se levantó. Los dos salieron al bullicio
del patio, donde todavía no se había puesto el sol.
Isabel Allende "Cartas de amor traicionado" en Cuentos de Eva Luna,
Plaza y Janés Editores, 1990.
2 . EXPRESSION ÉCRITE
y Desarrollo.
Este tránsito hacia el centra del candidato de Chile Vamos no se beneficia
sólo por la aparición de un tradicionalista como Kast. Piñera está realizando
un rescate subliminal. El de la política consensual de Lagos, a la que el
socialismo renunció. La campaña deja la sensación de que este Piñera es
heredero de Lagos más que de sí mismo.
La transfiguración, que resulta inexplicable sin el asesoramiento de Andrés
S cient.
d’Arc, à Caen.
C ORRIGÉ
– Je suis la mère de Torres – dit-elle car il ne lui vint pas mieux à l’esprit.
– Bonjour Madame. J’en profite pour vous remercier pour les friandises
et les fruits que vous nous avez envoyés.
– Oublions cela, ce n’est pas une visite de politesse. Je suis venue pour
vous demander des comptes – dit Analía en posant la boîte à chapeaux sur
la table.
– Qu’est-ce que c’est ?
Elle ouvrit la boîte et en sortit les lettres d’amour qu’elle avait gardées
durant tout ce temps. Il promena un long moment son regard sur cette
montagne d’enveloppes.
– Vous me devez onze ans de ma vie – dit Analía.
– Comment avez-vous su que c’est moi qui les ai écrites? – balbutia-t‑il
quand enfin il parvint à retrouver sa voix qui était restée coincée quelque
part.
– Le jour même de mon mariage j’ai découvert que mon mari ne pouvait
pas les avoir écrites et quand mon fils a rapporté ses premières notes à la
maison, j’ai reconnu l’écriture. Et maintenant que je vous regarde, je n’ai pas
le moindre doute, parce que je vous ai vu en rêve depuis que j’ai seize ans.
Pourquoi avez-vous fait cela ?
Luis Torres était mon ami et quand il m’a demandé de lui écrire une
lettre pour sa cousine, je n’y ai rien vu de mal. Pareil pour la deuxième et la
troisième ; ensuite, quand vous m’avez répondu, je n’ai pas pu faire machine
arrière. Ces deux années ont été les meilleures de ma vie, les seules durant
lesquelles j’ai attendu quelque chose. J’attendais le courrier.
Eco. techno. Khâgne
– Ah.
– Vous pouvez me pardonner ?
– Cela dépend de vous – dit Analía en lui donnant ses béquilles.
Le maître mit sa veste et se leva. Ils sortirent tous les deux dans le
brouhaha de la cour où le soleil n’était pas encore couché.
Isabel Allende "Cartas de amor traicionado" en Cuentos de Eva Luna,
Plaza y Janés Editores, 1990.
LV1 – ESPAGNOL
(La note sur 80 sera divisée par 4 pour obtenir la note sur 20, les
deux chiffres aprés la virgule arrondis au dixième supérieur.) IÉNA
Les candidats ne sont pas autorisés à modifier le choix de la première
langue dans laquelle ils doivent composer. Tout manquement à la
règle sera assimilé à une tentative de fraude.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document, dictionnaire ou lexique ;
sauf en latin pour lequel un dictionnaire Latin-Français est autorisé ;
l’utilisation de toute calculatrice ou de tout matériel électronique
est interdite.
S UJET
Meglio in italiano!
Pour les touristes de passage à Rome, c’est devenu un sport que de plonger
dans l’une des 40 fontaines du centre historique. « Et s’ils se contentaient
de plonger ! » dit un marchand de journaux, « mais ils oublient bouteilles
de bière et cartons de pizza ». Cela explique le décret de la maire Virginia
Raggi : interdit désormais de consommer des aliments, de se baigner, de
grimper sur les statues ou de s’asseoir sur les marches des fontaines. Mais
il ne suffit pas d’interdire, il faut faire appliquer les décrets. Il pourrait donc
y avoir quelque chose de spectaculaire mais d’inefficace dans ces mesures
annoncées par Virginia Raggi. Sans doute serait-il préférable de former les
touristes. L’afflux touristique en Italie est particulièrement préoccupant dans
certaines villes : c’est comme si les touristes de l’Europe du Nord, privés de
leurs vacances exotiques, s’étaient tous repliés sur la Péninsule, épargnée
jusqu’ici par le terrorisme.
Eco. techno. Khâgne
I. VERSION
C ORRIGÉ
III. THÈME
che spiega il decreto della sindaca* Virginia Raggi : vietato ormai consu-
mare alimenti, fare il bagno, arrampicarsi sulle statue o sedersi sui gradini
delle fontane. Ma vietare non basta : bisogna far applicare i decreti. Quindi,
nei provvedimenti annunciati da Virginia Raggi potrebbe esserci qualcosa
di spettacolare ma però inefficiente. Con ogni probabilità sarebbe meglio
formare i turisti. L’afflusso turistico in Italia è particolarmente preoccupante
in certe città : è come se i turisti dell’Europa Settentrionale, privi delle loro
vacanze esotiche, si fossero ripiegati tutti sulla Penisola, finora risparmiata
dal terrorismo.
Da Marcelle Padovani, l’Obs, 24 giugno 2017.
* On pouvait aussi écrire SINDACHESSA mais depuis que Rome et Turin ont des maires de sexe féminin,
la presse utilise plus volontiers SINDACA.
LV1 – ITALIEN
S cient.
S UJET
As devices go, smartphones and tractors are on the opposite ends of the
spectrum. And an owner of a chain of mobile-device repair shops and
a farmer of corn and soyabeans do not usually have much in common. But
Jason DeWater and Guy Mills are upset for the same reason. “Even we can
no longer fix the home burton of an iPhone,” says Mr DeWater, a former
musician who has turned his hobby of tinkering into a business based in
Omaha, Nebraska. “If we had a problem with our John Deere, we could fix it
ourselves. No longer,” explains Mr Mills whose farm in Ansley, a three-hour
drive to the west, spreads over nearly 4,000 acres.
Eco. techno. Khâgne
Messrs DeWater and Mills have more and more company. It includes not
just fellow repairmen and farmers, but owners of all kinds of gear, including
washing machines, coffee makers and even toys. All are becoming exceed-
ingly difficult to fix–which has given rise to a movement fighting for a “right
to repair”. In America the movement has already managed to get relevant
bills on the agenda of legislatures in a dozen states, including Nebraska.
Across the Atlantic, the European Parliament recently passed a motion
calling for regulation to force manufacturers to make their products more
easily repairable.
Some types of gear, such as photocopiers and medical equipment, have
LV2 – ANGLAIS
always been hard to mend because of their internal complexity. But what
has been the exception is now becoming the rule.
[…] Even a John Deere tractor comes with millions of lines of software code,
controlling everything from the engine to the armrests. Mobile devices, for
their part, are getting ever more densely packed to make them smaller and
S cient.
Firms also withhold technical information, proprietary repair tools and spare
parts. Mr DeWater has to rely on manuals from iFixit, on self-made tools
and on refurbished or copied parts. He can also tap into a global network of
C
repair shops which exchange information about how to fix the latest mobile
devices. “We sometimes even ship a device to China if we know that a shop
there can fix it,” he says.
IÉNA
In the future, repairability is likely to become even more of an issue.
I. V
The Economist, Sept 30th 2017.
antécédents.
6. Si tu ne leur dis rien, tu ne sauras pas ce qu’ils en pensent. Allez, un peu
de courage !
7. A peine avait-il compris la situation qu’il se tourna vers le responsable.
8. Ils lui ont demandé de sortir, ne supportant plus ses accès de colère.
S cient.
C ORRIGÉ
I. VERSION
III. THÈME
9. When the Prime Minister succeeds in convincing his own party’s MPs,
the question will be settled/dealt with.
10. He stopped talking for he couldn’t make himself heard.
S cient.
LV2 – ANGLAIS
Durée : 3 heures.
1 . TRADUCTIONS
I knew with certainty that I would never be a doctor. I stretched out in the
S cient.
sun, relaxing on a desert plateau just above our house. My uncle, a doctor,
like so many of my relatives, had asked me earlier that day what I planned
on doing for a career, now that I was heading off to college, and the question
2 . EXPRESSION ÉCRITE
A few days later came the revelation that Chris Heaton-Harris, a Tory MP
and whip, had written to all universities asking for details of what they were
teaching about Brexit.
The university had tried to ban Spencer, but backed down when he
threatened a lawsuit based on the first amendment to the US constitution
protecting his right to free speech. […]
S cient.
In September, Spencer […] organised the Unite the Right rally, which
took white nationalist marchers carrying torches and chanting "Jews will
not replace us" on to the historic university campus of his alma mater, in
Charlottesville, Virginia, with the university authorities helpless to stop it. […]
In the US, highly offensive public speech with overtly racist, sexist or homo-
phobic content, or even hints of violence, is invariably protected by the first
amendment to the constitution. But some American academics believe you
ELVi have to draw a line somewhere – so now, ironically, it’s leftwingers trying
to keep rightwingers out.
"Some have this idea that the first amendment is like a sacred text and we
have to worship it… the university didn’t invite Nazis on to campus but they
went along with it, [saying] you just have to ignore them – but that’s exactly
how fascism got a grip in Germany in the thirties," says Thomas Auxter,
philosophy professor at the University of Florida and lead organiser of the
protest against Spencer’s visit.
Spencer had not been invited to speak by the university or any of it student
groups – he rented a hall on campus, which the university said it was obliged
to allow him to do as it has no restrictions on who can rent the facility. […]
Could there be similar ugly spectacles in Britain if Johnson has his way
on free speech in universities? Unlikely, says Matthew Williams, crimi-
nology professor at Cardiff University, who specialises in hate crime and
hate speech. While Williams does not favour speakers being barred from
campuses, neither does he want to end up with the kind of incendiary
Eco. techno. Khâgne
Williams is confident Britain can strike a balance, given its "strong and
sensible" laws against hate speech, which don’t exist in the US. These are
chiefly based on the Public Order Act of 1986, which made it an offence
to use threatening, abusive or insulting words or behaviour or display such
written material with the intent to stir up racial hatred, and which is deemed
likely to do so. […]
him as "quite terrifying". […] He worries that routine teaching materials that
foster robust, open debate in class could appear overly-opinionated when
reviewed out of context by someone with a political motivation. Rather than
protecting students’ freedom of thought, it casts the shadow of "Big Brother"
over higher education, he says. […]
S cient.
1. Milo Yiannopoulos is an "alt-right" agitator and former Breitbart senior editor.
1. According to the author of the text, what are the challenges posed by
freedom of speech protection in the US and the UK? Answer the ques-
tion in your own words.
ELVi
2. "l’m not a free speech absolutist, I don’t believe all ideas deserve an
airing," says Leigh Raiford, professor of African American studies at
Berkeley. Do you agree? Illustrate your answer with relevant examples
from the English-speaking world.
LV2 – ANGLAIS
S cient.
With his legs still crossed, Jérôme Vatrigan tried to look tired and sank back
deeper into his (arm)chair.
“Monsieur Vatrigan, how can you possibly be so… annoying?”
“I’ve got my own way for it: you only need to observe closely [conscien-
tiously] and above all to refrain from thinking.”
“I can understand better.”
“My turn [go] to ask a question. Where did you learn such good French?”
“I graduated from École normale. “Normale Sup’”. Heard of it?”
“Why yes [Indeed yes]! I’m a regular at a bar at [on] the corner of the rue
d’Ulm and the rue Gay-Lussac… Girls from your school patronize it regu-
larly. They’re often ugly pale little shrimps. Between you and me [Between
ourselves], they’ve (obviously) not come into this world to arouse anybody!”
“That doesn’t improve matters for us, monsieur Vatrigan… Time passes.
Let’s get to the point: your book. I’ll begin this interview with a theoretical
question: do you think that…”
“Sir! Signoréé, I’d really fancy some of your fagiolini, like those there.”
He pointed at [towards] the table next to them, where the people had just
been served.
Jean Le Gall, Les Lois de l’apogée, 2016.
Mon oncle, qui était médecin comme [à l’instar de] tant d’autres membres
de ma famille, m’avait demandé, plus tôt dans la journée, comment j’envisa-
geais mon avenir professionnel [ce que je comptais faire plus tard sur le plan
professionnel] maintenant que j’allais partir à l’université, mais la question
m’avait à peine effleuré. Si j’avais été forcé d’y répondre [Si l’on m’avait forcé
à y répondre], j’aurais sans doute dit « écrivain », mais à ce moment-là, très
honnêtement, j’étais à mille lieues de penser à ce que je pourrais devenir.
J’allais quitter cette petite ville d’Arizona quelques semaines plus tard, et je
m’identifiais plus à un électron débordant d’énergie et sur le point [en passe]
d’atteindre sa vitesse de libération pour aller se précipiter dans un univers
étrange et éblouissant, qu’à un individu se préparant à gravir les échelons
LV2 – ANGLAIS
ment celle d’un père qui, pendant mon enfance, partait au travail avant l’aube
pour ne rentrer qu’à la nuit tombée et dîner de plats réchauffés.
Paul Kalanithi, When Breath Becomes Air, 2017.
S UJET
„Ja“, sagt Filialleiter Manfred Hofmann, „das tut wirklich weh. Es hat so
viele nette treue Kunden gegeben und man hat halb Schwabing gekannt.“
Zugleich grüßt er einen Kunden, der durch die Tür kommt und schnell noch
einmal nach Winteranoraks schauen möchte.
worden ist, kann man nun zu stark reduzierten Preisen kaufen. Und die
Kunden fragen immer wieder: „Warum hört ihr auf?“
Der 59-jährige Filialleiter erklärt es. Immer und immer wieder. Die Zeiten
hätten sich einfach geändert. Die kleinen, mittelständischen Geschäfte seien
früher Leader im Sport gewesen. Doch die Wünsche der Kunden hätten sich
stark geändert. „Die meisten Käufer“, sagt Hofmann, „bestellen online.“
Zumindest das, was nicht anprobiert werden müsse. Und: Heute erwarten
S cient.
Eines Tages, erinnert sich Hofmann, kam ein Kunde ins Geschäft. Sehr jung, III.
vielleicht Mitte 20. Lange habe Hofmann beraten, verschiedene Turnschuhe
angeboten. „Dann nahm der Mann sein Smartphone heraus, suchte die
Marke, die ihm gefiel, und wollte genau diesen Preis. Da können wir nicht
mithalten.“ In Süddeutschland machten aus diesem Grund, so Hofmann,
etwa 300 kleinere Sportgeschäfte zu.
IÉNA
„Wir haben keine Rolltreppe und der Laden ist nicht behindertengerecht“,
sagt Hofmann. Einige Gründe, die es schwer machen, konkurrenzfähig zu
bleiben. Dazu kommt, dass es in dem Viertel sehr schwierig ist, Parkplätze zu
finden. Die Folge: Die Umsätze gingen stark zurück. Alle sieben Mitarbeiter
wurden auf andere Sportgeschäfte verteilt.
Offiziell bis zum 30. Oktober läuft der Räumungsverkauf. Wann definitiv
Schluss ist, weiß man noch nicht. Doch eines ist sicher: Hofmann bleibt bis
zum letzten Tag. „Das habe ich meinem Chef versprochen.“
Nicole Graner, Nach einem Artikel, « Süddeutsche Zeitung », 11. Oktober 2017.
1. Asseyez-vous, s’il vous plaît. Notre directeur vous recevra dans quelques
minutes !
2. Malgré son jeune âge, le Président français est aujourd’hui respecté
dans le monde entier.
IÉNA
3. Mes parents ont acheté cette voiture électrique il y a un mois car son
prix a baissé.
4. Les populistes ont de plus en plus d’influence. Faut-il avoir peur d’eux ?
5. La plupart des jeunes veulent croire en l’Europe parce que c’est impor-
tant pour leur avenir.
6. Avant de chercher un emploi, elle a envie de découvrir d’autres pays.
7. Quand il était petit, il lisait beaucoup. Mais maintenant les livres l’inté-
ressent moins que son portable.
8. Tu n’as pas besoin de me remercier, je t’ai aidé volontiers.
9. Comme les conducteurs de bus font grève, nous pourrions aller en ville
à pied.
10. Depuis que je travaille dans cette entreprise internationale, je passe trois
jours par semaine en Autriche.
LV2 – ALLEMAND
S cient.
I. VERSION
III. THÈME
1. Setzen Sie sich bitte! Unser Direktor wird Sie in wenigen Minuten (gleich)
empfangen.
Eco. techno. Khâgne
2. Trotz seines jungen Alters wird der französische Präsident heute in der
ganzen Welt geachtet (respektiert).
3. Meine Eltern haben dieses Elektroauto vor einem Monat gekauft, denn
es ist billiger geworden (denn sein Preis ist gesunken).
4. Die Populisten haben immer mehr Einfluss. Muss (soll) man sich vor
ihnen fürchten?
5. Die meisten Jugendlichen wollen an Europa glauben, weil es für ihre
Zukunft wichtig ist.
6. Bevor sie einen Arbeitsplatz sucht, hat sie Lust, andere Länder zu
LV2 – ALLEMAND
entdecken.
7. Als er klein war, las er viel. Aber (doch) jetzt interessieren ihn Bücher
weniger als sein Handy.
8. Du brauchst mir nicht zu danken, ich habe dir gern geholfen.
9. Da die Busfahrer streiken, könnten wir zu Fuß in die Stadt gehen.
10. Seit ich in diesem internationalen Unternehmen arbeite, verbringe ich
drei Tage pro Woche in Österreich.
S cient.
1 . TRADUCTIONS
Marie aimait son prénom. Moins banal qu’on ne le croyait. Quand elle disait
qu’elle s’appelait Marie, cela produisait son effet. « Marie », répétait-on
charmé.
Marie avait 19 ans, son heure était venue. Une existence formidable l’atten-
dait, elle le sentait. Elle étudiait le secrétariat – il fallait bien étudier quelque
Eco. techno. Khâgne
Elle fréquentait les gens de son âge aux soirées de la ville, elle n’en manquait
pas une. Il y avait une fête presque chaque soir. Après une enfance calme
et une adolescence ennuyeuse, la vie commençait.
« Désormais c’est moi qui compte, c’est enfin mon histoire, ce n’est plus
celle de mes parents, ni de ma sœur. » Son aînée avait épousé un brave
garçon l’été d’avant, elle était déjà mère. (…)
Amélie Nothomb, Frappe-toi le cœur, Albin Michel, 2017.
LV2 – ALLEMAND
Das Wetter ist schön, fast ein wenig zu schön für diese Jahreszeit. Der
Himmel ist wolkenlos und träge. Der Sommer hat Einzug gehalten. Amina
ist im Kindergarten, Youssef wird sie später abholen.
S cient.
Amal steht auf der Sonnenallee vor einem syrischen Supermarkt und sucht
Tomaten aus, als sie von einem Mann auf Arabisch angesprochen wird:
„Kennen wir uns nicht von irgendwoher?“
Sie schaut vorsichtig hoch. Die Sonnenallee hat sich in den letzten Jahren
zu einem Anziehungspunkt für Syrer entwickelt, die diese Straße scherzend
als die „syrische Straße“ bezeichnen.
„Ein sehr schlechter Spruch“, erwidert Amal, während sie die Augen verdreht
und sich wieder dem Gemüse zuwendet. „Aber ich kenne dich wirklich“,
ELVi
sagt Hammoudi und lacht. Amal schaut ihn an und muss ebenfalls lachen.
Sie weiß zwar nicht, wer er ist, aber sein Gesicht kommt ihr tatsächlich
irgendwie bekannt vor.
Amal schaut ihn aufmerksam an, und nach einer Weile lacht sie laut auf
und sagt: „Stimmt, ich habe dich noch für den einen Geheimdienstleiter
gehalten.“
Olga Grjasnowa, Gott ist nicht schüchtern, Aufbau Verlag, Berlin 2017.
2 . EXPRESSION ÉCRITE
(…) Europa ist das vorherrschende Thema unserer Zeit, auch auf der
Frankfurter Buchmesse. Die Ausgangsdiagnose: Europa ist in einem ziemlich
schlechten Zustand. Es befindet sich im Dauerkrisenmodus – Bankenkrise,
Eco. techno. Khâgne
Kann also Kultur dazu beitragen, nationalstaatliche Interessen und die Logik
europäischer Zusammenarbeit miteinander zu versöhnen? Um diese Frage
ging es in einer Diskussionsrunde, die das Institut für Auslandsbeziehungen
(…) auf der Buchmesse zusammengebracht hatte. "Kann Kultur Europa
S cient.
"Der erste Weltkrieg war kein Krieg zwischen Nationen, sondern er war ein
Krieg zwischen Ungeist und Geist." Ulrike Guérot zitiert den expressionis-
tischen Maler Franz Marc, um auf die Parallele zur Jetztzeit hinzuweisen:
den Verrat, anfangs des 20. Jahrhunderts wie heute, an den Idealen
der Französischen Revolution, an Freiheit, Gleichheit, Brüderlichkeit.
Das verbindende kulturelle Erbe sei der erste Satz der europäischen
Menschenrechtserklärung: "Alle Menschen sind geboren frei und gleich in
ihren Rechten." Kultur, das sei die Fähigkeit, diese Solidarität von einer
Generation auf die andere zu übertragen. Gefordert sei jetzt die zivilisatori-
sche Leistung, das vereinte Europa als Antwort auf Auschwitz – nie wieder
Krieg, nie wieder Nationalismus – an eine Generation weiter zu vermitteln,
die nicht mehr mit Zeitzeugen sprechen könne.
Eco. techno. Khâgne
Zivilisation, Kultur – auch für Asiem El Difraoui geht es in erster Linie darum,
Freiräume zu erhalten. Europa und Kultur, das ist für ihn deckungsgleich.
"Europa ist nichts anderes als eine große Erzählung, die wir geschaffen
haben, und es ist wichtig, dass wir diese Erzählung offen halten", sagt der
Terrorismusforscher. lm südlichen Mittelmeerraum werde Europa als Kunst
– und Kultur-Großmacht wahrgenommen und als Freiraum, der auch die
LV2 – ALLEMAND
Eine kritische Existenzfrage ist für Europa die Einbindung der Nationalstaaten.
Heimat und Identität sind zentrale Begriffe in der Debatte um Europa,
S cient.
darauf weist Chris Dercon hin. Alle fünf bis zehn Jahre müssten sie neu
hinterfragt und mit Inhalten gefüllt werden. Das sei nicht abstrakt, philo-
sophisch, sondern kleinteilig wie ein Puzzle und konkret, im Gefühl des
1. Wie wird in dem Artikel die Rolle und Aufgabe der Kultur fur Europa
beschrieben?
2. Teilen Sie die Meinung des Joumalisten, dass die Kultur ein Bindemittel
fur die europäischen Gesellschaften sein kann? Argumentieren Sie mit
konkreten Beispielen.
Eco. techno. Khâgne
LV2 – ALLEMAND
S cient.
1er du Havre.
C ORRIGÉ
Marie mochte ihren Vornamen. Weniger banal, als man es glaubte. Wenn
sie sagte, dass sie Marie hieß, wirkte es (fiel sie auf). „Marie“, wiederholte
man entzückt.
Der Name genügte nicht, um den Erfolg zu erklären. Sie wusste, dass
sie hübsch, groß war und eine schöne Figur hatte, sie ließ niemanden
gleichgültig.
Marie war 19, ihre Stunde hatte geschlagen. Eine tolles Leben erwartete
sie, sie spürte es. Sie machte eine Ausbildung als Sekretärin, irgendeine
Ausbildung musste man wohl machen. Man schrieb das Jahr 1971. „Platz
machen für die Jugend“, war überall zu hören.
Sie verkehrte mit Gleichaltrigen bei den Abendparties in der Stadt, sie
versaümte keine (sie war stets dabei). Fast an jedem Abend fand ein Fest
statt. Nach einer ruhigen Kindheit und einer langweiligen Jugend fing das
Leben an. „Jetzt kommt es auf mich an, es ist endlich meine Geschichte,
nicht mehr die meiner Eltern oder meiner Schwester“. Ihre Schwester hatte
im vorhergehenden Sommer einen braven Kerl (Burschen) geheiratet, sie
war schon Mutter.
Il fait beau, presque trop beau pour cette saison. Le ciel est sans nuage,
indolent. L’été s’est installé. Amina est au jardin d’enfants, Youssef ira la
Eco. techno. Khâgne
LV2 – ESPAGNOL
Durée : 3 heures.
S
UJET
mismo: controlar a las mujeres para que no se salgan del guion estable-
cido, corregirlas cuando consideran que se han desviado de sus dictados,
y castigarlas cuando la desviación alcanza cierta gravedad. La propia diná-
III.
mica de la violencia muestra claramente que cada agresor reacciona ante
el comportamiento y actitud de las mujeres, y frente a las circunstancias
que envuelven los hechos.
III.
Eco. techno. Khâgne
LV2 – ESPAGNOL
S cient.
à Lyon.
C ORRIGÉ
I. VERSION
(…) bien qu’ils poursuivent1 tous le même but : contrôler les femmes pour
qu’elles ne s’éloignent pas du scenario établi, les corriger lorsqu’ils consi-
dèrent qu’elles n’ont pas respecté les ordres, et les punir lorsque cet écart
atteint une certaine gravité. La dynamique de la violence en elle-même
montre clairement que chaque agresseur réagit au comportement et à l’at-
titude des femmes, face aux circonstances qui entourent les faits.
Et quand le machisme et les machistes voient que la société est en train de
changer en intégrant et en défendant l’égalité en tant que droit, lorsqu’ils se
rendent compte que les femmes et le féminisme mettent fin à2 l’injustice de
l’inégalité qui donne naissance à leurs privilèges, lorsqu’ils réalisent qu’en
toute normalité elles occupent des places et des fonctions dont elles avaient
été privées, ils en concluent que cette nouvelle réalité est une atteinte à leur
rang et ils y répondent par leur argument habituel, (c’est-à‑dire) la violence.
1. Aunque + indicatif correspond à bien que + subjonctif en français.
2. Variantes possibles : viennent à bout, mettent un terme.
III. THÈME
decisión.
3. Es probable que los franceses reprueben las medidas propuestas por
el presidente.
4. Es la primera vez en treinta años que el gobierno2 va a recurrir a este
artículo.
5. Los inversores impidieron que las negociaciones se desarrollaran3
correctamente.
6. En cuanto sea posible4, le(s) daremos una respuesta.
7. Cada vez más personas se preocupan por el calentamiento climático.
LV2 – ESPAGNOL
Te lo repito.
8. Desearían más resoluciones para luchar contra la corrupción.
9. Los terremotos en México causaron numerosos daños.
10. Había bastado con que las ventas aumentaran para reactivar 5 las
contrataciones.
1. Un prétérit simple (escuchamos) est évidemment possible.
2. Variante, plus idiomatique : por primera vez en treinta años, el gobierno…
3. Cette phrase présente un cas classique de concordance de temps. Variante : los inversionistas
S cient.
LV2 – ESPAGNOL
Durée : 3 heures.
EN FRANÇAIS
Conecto el disco duro que me dio Mauro a mi ordenador portátil. Compruebo
que hay cientos de archivos colocados en distintas carpetas. Viruca sin duda
era metódica. Los tiene separados por cursos y luego por temas. Están los
exámenes, los trabajos: comentarios de texto y redacciones personales. Voy
directamente al curso que me interesa. A segundo B, del que soy tutora.
S cient.
Mauro tenia razón, todos los exámenes están escaneados. Y están llenos
de correcciones minuciosas, pero no con el bolígrafo rojo, sino azul o verde.
Supongo que el rojo le resultaba demasiado agresivo, demasiado opresor,
demasiado punitivo. Me fijo en la letra de Viruca. Es una caligirafía clara,
2 . EXPRESSION ÉCRITE
estuvo durante seis años (1999-2005) muy solo en América Latina, más
allá de su alianza con la Cuba de Fidel Castro. A mediados de la pasada
década, el proyecto chavista empezó a ganar aliados en la región: Evo
C
Morales en Bolivia en 2005, Daniel Ortega en Nicaragua en 2006 y Rafael
Correa en Ecuador en 2007. Hasta 2009 esa propuesta "antiimperialista"
y anti-neoliberal de Chávez (plasmada en el ALBA, en Petrocaribe etcétera)
ELVi
siguió expandiéndose con nuevos aliados como Manuel Zelaya en Honduras
o Fernando Lugo en Paraguay. Además, contaba con la comprensión de
Lula da Silva en Brasil y con l a cercanía de la Argentina kirchnerista.
Las últimas derrotas, o claros retrocesos, indican el inicio del declive de este
tipo de alternativas, frente al giro o predominio de los partidos, movimientos
y líderes de centroderecha y la emergencia de otra clase de liderazgos
demagógicos y populistas ahora ajenos a la tendencia adscrita al “socia-
lismo del siglo XXI”. Unos nuevos populistas que, como describe Flavia
Freidenberg en su estudio ya clásico, La tentación populista, reúnen una
serie de caracteristicas muy marcadas: “El populismo (es) un estilo de lide-
razgo que se caracteriza por la relación directa, personalista y paternalista
entre líder-seguidor, en la que el líder no reconoce mediaciones organizativas
o institucionales, habla en nombre del pueblo y potencia discursivamente la
oposición de éste con “los otros”; donde los seguidores están convencidos
de las cualidades extraordinarias del líder y creen que gracias a ellas y/o
al intercambio clientelar que tienen con él (tanto material como simbólico)
conseguirán mejorar su situación personal o la de su entorno”.
d’Arc, à Caen.
C ORRIGÉ
A la gente que me hace la pregunta, pues le explico con paciencia que nací
en el Líbano, que viví allí hasta los veintisiete años, que el árabe es mi lengua
materna, que primero fue traducidos al árabe como descubrí a Dumas
y Dikens y Los viajes de Gulliver, y que fue en mi pueblo de montaña, el
pueblo de mis antepasados, donde experimenté mis primeras alegrías de
niño y escuché ciertas historias que iban a inspirar más tarde mis novelas.
¿Cómo podría olvidarlo? ¿Cómo podría apartarme un día de ello? Pero, de
otro lado, llevo veintidós años en tierra francesa, bebo su agua y su vino,
cada día mis manos acarician sus piedras viejas, escribo mis libros en su
idioma, nunca más será para mí una tierra extranjera.
Entonces, ¿mitad francés y mitad libanés? ¡En absoluto! La identidad
no se divide, no se reparte, ni por mitades, ni por tercios, ni por zonas
compartimentadas.
Amin Maalouf, Les identités meurtrières, Ed. Bernard Grasset, 1998.
Je branche le disque dur que m’a donné Mauro à mon ordinateur portable. Je
me rends compte qu’il y a des centaines d’archives rangées dans différents
dossiers. Viruca était méthodique, sans aucun doute. Elles sont classées par
cours, puis par thématiques. Il y a les examens, les travaux : des commen-
taires de texte et des rédactions personnelles. Je vais directement au cours
Eco. techno. Khâgne
LV2 – ITALIEN
Durée : 3 heures.
S
UJET
II. Q
In una società in cui i giovani sono sempre più spesso e sempre prima
chiamati a staccarsi dalle proprie radici, per cercare fortuna in un altrove
spesso indefinito, il sapore di casa passa (anche) attraverso l’apprendimento
e l’uso del dialetto.
Se infatti la forza centrifuga messa in moto dal binomio crisi-globalizzazione
porta i giovani a viaggiare, a emigrare e a cercare formazione e lavoro
lontano da casa, il lessico famigliare diventa luogo d’incontro e scambio
con i propri simili.
L’Italia, patria di dialetti dal Medioevo, scopre oggi di aver fatto nascere una
Eco. techno. Khâgne
generazione di giovani che amano e usano i dialetti dei quali sono custodi
e cultori.
La tendenza è stata messa a fuoco da una recente ricerca condotta per
conto di Baci Perugina che sta per lanciare un’edizione in dialetto dei classici
III.
aforismi che si trovano nei cioccolatini.
Su un campione di 3.500 italiani di età compresa tra i 18 e i 65 anni, il 67%
di coloro che si sono definiti "Incuriositi dal dialetto" ha detto di volerlo
imparare "Per rafforzare il legame con la propria famiglia", mentre il 72% si
è detto "Incuriosito dai dialetti di altre regioni".
Una tendenza del tutto in linea con quello che sta accadendo in Rete negli
ultimi tempi. Youtuber, blogger, Pagine Facebook o Instagram centrate
sull’uso del dialetto, sulle tradizioni locali e sulle infinite declinazioni del
LV2 – ITALIEN
romano delle borgate o il napoletano fiero della sua cultura popolare.
Un’Italia caleidoscopica che, per fortuna, non si sta perdendo, ma che
anzi viene esportata nei luoghi nuovi d’insediamento del nostro popolo di
I. VERSION
C ORRIGÉ
Grâce à une recherche récente menée pour le compte de Baci Perugina qui
va lancer une édition en dialecte des célèbres aphorismes que l’on trouve
dans ses chocolats, cette tendance s’est retrouvée sous les projecteurs.
Sur un échantillon de 3 500 italiens d’âge compris entre 18 et 65 ans, 67 %
de ceux qui se sont définis « Curieux du dialecte » ont dit vouloir l’apprendre
« Pour renforcer le lien avec leur famille », tandis que 72 % se sont déclarés
« Curieux des dialectes des autres régions ».
Cette tendance est parfaitement en accord avec ce qui se passe sur le Net
ces derniers temps. Youtuber, blogger, Pages Facebook ou Instagram axées
sur l’usage du dialecte, sur les traditions locales et sur les innombrables
déclinaisons du concept « Être loin de chez soi, mais fier de sa culture ». Il
s’agit là d’exemples significatifs de la capacité à commercialiser le dialecte.
Note : Brandizzare est un terme récent d’origine américaine : brand. Il s’agit de : La trasformazione
di qualcosa in un marchio commerciale.
III. THÈME
S
États-Unis-Chine : rivalités de pouvoir et d’influence
Sommaire
D
OCUMENTS
ESCP
Europe
ESCP
Europe
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
S cientifique
ESCP
Europe
Sujet rassurant
– Son cadre est bien fixé avec la liberté donnée par l’absence de chronologie
C ORRIGÉ
Sujet délicat
– Car les caricatures abondent : la Chine maîtresse du monde sans point
d’interrogation afin de susciter voire d’amplifier des peurs et le déclin améri-
cain est une antienne psalmodiée depuis les années 60… une idée congelée
ressortie quand on n’a rien à dire.
– Car les concepts sont précis et nécessitent un rare sens de la nuance
« influence et rivalités ».
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
Un rappel s’impose
« Rivalités » : terme qui évoque explicitement la compétition, la concurrence,
les conflits. L’étymologie confirme cette idée de conflictualité puisqu’il s’agit
de résoudre les différends fusse par la force entre deux pays qui accèdent
chacun à l’eau sur un même rivage.
« Influence » définit de plus en plus l’action multiforme de quelqu’un sur
quelque chose ou quelqu’un d’autre. S’ajoute parfois une connotation un
peu mystérieuse : influencer c’est tirer les ficelles, manipuler parfois quand
ce n’est pas instrumentaliser. Mais souvent influencer c’est faire adopter un
point de vue, orienter un choix un mode de vie. On rappellera le raccourci
subtil de M. Foucher dans son Atlas de l’influence française : « L’influence,
S cientifique
elle, a quelque chose de plus que la présence. Être influent, c’est venir avec
une valise pleine d’idées et laisser la valise sur place ! »
Cela renvoie à la capacité à s’organiser, à être persuasif pour convaincre…
sans vaincre par la force nécessairement. La complexité du mot influence
pour les candidats était de décrire les multiples facettes des capacités d’un
pays à séduire à une époque où l’american way of life et très contesté et le
rêve chinois appartient plus aux assemblées du PCC qu’au quotidien des
Chinois.
C ORRIGÉ
que les États-Unis ne semblent pas avoir renoncé malgré leur repli à être la
« nation responsable » de son ordonnancement ?
Proposition de plan
de dollars (226,3 milliards d’euros), son plus haut niveau des dix dernières
années.
Le déclin relatif des États-Unis trouve dans la montée en puissance de la
Chine une explication naturelle commode et c’est dans l’excès mais assez
calé sur le ressenti de l’opinion publique américaine que Donald Trump
pourra évoquer que les emplois sidérurgiques perdus sont ceux que la Chine
a volés et il pourra accuser la responsabilité de la sous-évaluation du yuan
dans les déficits sans prendre en compte les responsabilités américaines
(déficit accru même quand le yuan se réévaluait).
– Pour ceux qui aiment les projections : l’affrontement paraît tout aussi inévi-
table. Quand les États-Unis ont su faire éclore les GAFA et multiplié les data
Center c’était pour eux une façon de « capturer les esprits « (Y Études). Or le
paysage des NTIC place désormais la Chine parmi le leaders. En termes de
croissance des investissements technologiques, la Chine occupe le 1er rang
de 2010 à 2016. Les Gafa et les NATX ont trouvé à qui parler avec les BATX
(Alibaba, Baidu, Tencent, Xiaomi), et les palmarès intègrent ces entreprises
profitant d’un protectionnisme sur le marché chinois (770 M de personnes
connectées à Internet dont 97 % via leur téléphone) de l’esprit conciliant des
autorités (déplafonnement des paiements mobiles peu de corsetage au nom
de la défense des données privées) et d’une diversification réussie. Jack
Mack cofondateur en 1999 du groupe Alibaba en prenant une semi-retraite
en 2018 à 54 ans annonce non pas la fin d’une ère, « mais le début d’une
ère », Le groupe est devenu un major de l’internet présent non seulement
dans le commerce en ligne, les services de paiement électronique Alibay
S cientifique
mais aussi dans l’informatique en nuage ainsi que dans les divertissements
et les médias, apparaissant aujourd’hui comme un mélange – et un concur-
rent – des géants technologiques américains Amazon, eBay et Google.
Huaewei concurrent de Apple et Samsung conquiert le marché africain et
refait son handicap initial.
– Pour les adeptes de la sinodépendance du monde : il suffit d’évoquer
le boom de l’acier, (127MT en 2000 et 808 en 2016 pour 78,5 pour les
C ORRIGÉ
a confirmé ses nouvelles ambitions en lançant le premier satellite mondial
à communication quantique qui permet de transférer l’information instan-
tanément et de façon sécurisée épaulée par le premier supercalculateur du
monde. Les hiérarchies sont bousculées, les rivalités sont exaspérées car
la frontière technologique avait toujours été préservée par les Américains.
Le plan « made in China 2025 » entend faire de la Chine un centre mondial
des technologies. Leader en 2020, la Chine comptera 200 millions de cher-
cheurs soit autant que la population active américaine ! Le constat semble
sans appel !
C ORRIGÉ
leadership mondial.
l’armée. Le pays espère avoir une station spatiale habitée d’ici à 2022, alunir
régulièrement et envoyer à terme des humains sur la Lune. La nouvelle
frontière spatiale est-elle désormais chinoise ?
– Le cyberespace n’échappe pas aux convoitises. Pour Foreign affaires
dans sa livraison de septembre-octobre 2018, le Net vit la fin de la domi-
nation américaine. C’est en Asie, « que [son] avenir est le plus susceptible
d’être écrit car les deux premiers marchés se trouvent en effet sur ce
C ORRIGÉ
indien –, mais elle revendique un autre modèle de gouvernance, moins
décentralisé, plus autoritaire, plus impérieux dans sa volonté de contrôler
le Net. L’utopie des pionniers, celle du World Wide Web, a laissé la place
au « World War Web » sino-américain. Si on analyse les budgets militaires
de la Chine, force est de constater que leurs prétentions dépassent le cadre
régional. Selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri),
les dépenses militaires chinoises représenteraient plus de quatre fois celles
de l’ensemble des pays voisins de l’Association des nations de l’Asie du
Sud-Est (Association of Southeast Asian Nations – Asean). Elles seraient
même supérieures aux dépenses militaires combinées du Japon, de l’Inde
et de la Corée du Sud !
C ORRIGÉ
y ont adhéré et le maillage de la planète par des infrastructures maritimes et
terrestres connues sous le nom de OBOR one belt one road a pu se pour-
suivre pour quelque 100 mds de $ par an. Les États-Unis parlent d’« OPA
chinoise sur le monde » d’autant plus que même les Japonais n’ont pas
attaqué la BAII qui rentrerait dans une logique de coopération plus que de
concurrence avec la BAD (banque asiatique de développement) présidée
par le Japon.
– Le refus de dévaluer le yuan (qui n’empêche pas des corrections) est
recentré sur des objectifs internationaux pour faire de cette devise une
monnaie internationale comme les autres, crédible avec des accords de
swaps avec des pays peu enclins à utiliser le dollar (Venezuela par exemple
Argentine) ou même auprès de banques européennes. Moins politique, le
yuan suit plus les fluctuations des marchés comme la monnaie dominante
franchissent allègrement tous les seuils en Chine, 50 % des rivières polluées,
Pékin avait 227 jours seulement d’air de bonne qualité en 2017) mais aussi
un porte parole des énergies renouvelables, des parcs éoliens des villes
écologiques (même si Dongtan est un échec). La Chine est un pays dont
l’autoritarisme peut être utilisé pour interdire la circulation voire la production
sidérurgique un certain temps s’il s’agit de préserver la qualité de l’air. De
même, difficile d’imaginer un consensus sur le numérique puisque Pékin fait
cavalier seul pour contrôler ses sites d’informations et créer une muraille
numérique. « La défense par la Chine de la notion de cybersouveraineté
– qui prône le respect de la souveraineté nationale dans le cyberespace et
va à l’encontre de la libre circulation de l’information – est sans doute l’une
des premières illustrations de la volonté chinoise d’influencer l’évolution de
l’ordre mondial. » S. Colin.
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
paroxysmales, une démographie qui plombe ses évolutions (d’ici 2050 son
réservoir de main-d’œuvre perdrait 250 M d’actifs alors que dans le même
temps le nombre de personnes âgées va doubler surpassant à lui seul
la population européenne). Vieille avant d’être riche, le rêve de puissance
émergente peut être écornée. Dans le même temps les États-Unis même
si l’espérance de vie y baisse depuis 2 ans restent portés par une forte
croissance à crédit et les bombes à retardement des crédits étudiants sont
loin d’anticiper un retour à la case crise de 2008.
C ORRIGÉ
logue comme une entrave à ses projets L’étonnante discrétion de la Chine
dans l’évolution du dossier coréen est là pour montrer que les Chinois
ont laissé faire, ont toléré la réinstallation de Kim Jong un dans une légiti-
mité internationale juste pour, par la suite en bénéficier, dans de nouveaux
accords avec la Corée, économiques et militaires et ainsi éviter ce que
craint la Chine par-dessus tout : la réunification de la péninsule coréenne. De
même, la discrétion de la Chine, le débat sur les sanctions à l’encontre de
l’Iran ne s’explique que par la volonté de Pékin de préserver des livraisons
de pétrole plus que de la volonté de proposer une alternative aux injonctions
américaines. La volonté de Donald Trump de mener une bataille contre
l’Union européenne dont il espère le démantèlement autant qu’un rôle d’allié
plus sincère n’a pas interdit l’exacerbation des tensions Chine/États-Unis
avec l’abandon du « pivot asiatique ». Le nombre de produits visés par des
sortirait toujours vainqueur. Les Chinois sont eux dans une phase critique
où il va falloir donner un sens à leur puissance. On ne peut être première
puissance exportatrice, en termes de PNB à Parité de Pouvoir d’achat,
sans avoir des finalités claires à cette ascension économique. Le PCC doit
se demander si la légitimité des résultats suffit par rapport à une légitimité
historique et politique de parti libérateur qui commence à être contestée.
Un nationalisme intransigeant et pointilleux comme celui de Xi Jinping peut
Conclusion
S UJET
1951 : le traité instituant la CECA crée une Haute Autorité pour le charbon
et l’acier
1965-1966 : De Gaulle pratique la « politique de la chaise vide » à Bruxelles
1973 : accords d’Helsinki
1979 : sommet européen de Dublin ; Margaret Thatcher affirme « I want my
money back »
1985 : premiers accords initiant la Convention de Schengen
1990 : réunification allemande
1991 : le Conseil de l’Europe adopte une « convention cadre pour la protec-
tion des minorités nationales »
1992 : le Conseil de l’Europe adopte la « Charte européenne des langues
régionales et minoritaires » (signée mais non ratifiée par la France)
S cientifique
naux. Ceux-ci, qui n’ont pas tous une expression violente, peuvent se
diviser entre les « conflits pré-nationaux » qui sont anciens et liés au non-
achèvement des nations européennes, et les « conflits post-nationaux, qui
anticipent un achèvement de l’Europe. »
Introduction
C ORRIGÉ
A. L’Union européenne est porteuse d’un projet de paix entre les nations
– La construction européenne n’a de cesse d’éloigner les guerres fratri-
cides des États-nations (1914/1918, 1940/1945 = aboutissements de
23 guerres franco-allemandes) et de dépasser le souvenir traumatisant
d’une « Europe grand espace de l’État national socialiste » (Josef Goebbels).
« L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre » (Robert Schuman).
Elle est animée d’un désir de paix (Robert Cooper la définit comme « un
empire coopératif dédié à la démocratie, à la liberté… et à la paix »). Elle se
S cientifique
légitimise souvent jusqu’à aujourd’hui, du moins par la paix aux yeux des
Européens.
– L’Europe veut croire au « doux commerce » (Montesquieu « l’effet naturel
du commerce est de porter à la paix ») qui élimine le thumos avec son statut
de puissance commerciale : l’Europe est une puissance statistique plus
que militaire… La force de l’Europe est son marché de plus de 500 millions
de consommateurs et ses capacités commerciales (30 % du commerce
C ORRIGÉ
particulier pour ces États respectés dans leur identité, leur pluralisme, leur
convergence : avec l’Europe, l’Est retrouve un « occident kidnappé » pour
Vaclav Havel et l’Europe consolide la partition ou le divorce de velours entre
la République tchèque et la Slovaquie.
2) une démarche de J. Monnet pour créer les États unis d’Europe, un projet
collectif peu apte à conforter les puissances nationales ;
3) une démarche des pères fondateurs pour instaurer la paix via « le mariage
des peuples » selon l’expression de Ernst Jünger, créer une communauté
de destin entre les peuples de l’Ouest en utilisant l’économie comme pivot
pour contourner les obstacles politiques, mais avec pour objectif une Europe
fédérale ;
4) une identification des valeurs européennes progressivement matérialisée
par un hymne européen, un drapeau européen et très tard une monnaie
européenne !
5) La démarche de « construction d’ensemble » projetée par R. Schuman
apparaît certes effacer les conflits mais aussi marginaliser le rôle des États
– définis comme autorité unique et souveraine qui s’étend sur un territoire
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
C ORRIGÉ
préoccupés de la défense de leurs intérêts nationaux que de faire avancer
l’Union européenne » (Maastricht crée même un comité des régions consul-
tatif et on parle de plus en plus de l’Europe des régions). La défense des
langues régionales va dans le même sens. De là, les oppositions précoces
du général de Gaulle à tout fédéralisme, à toute mutualisation de souve-
raineté dans le cadre d’une Europe politique. La France se veut favorable
à une simple coopération intergouvernementale (plans Fouchet 1961-1963),
dont l’objet principal soit avant tout la coopération en matière de défense,
d’affaires étrangères, de coopération scientifique et technique, alors que les
cinq autres pays membres de la CEE sont favorables à l’octroi de compé-
tences politiques. La France ne cesse de proclamer sa volonté de concevoir
la construction européenne comme un « levier d’Archimède de la France »
et de Gaulle précise : « J’entends une Europe formée d’hommes libres et
nouveau sultanat.
Quelle Europe ? Le débat n’est jamais clos entre les institutionnalistes,
soucieux d’aller le plus vite possible vers une Constitution, et les fonction-
nalistes, qui veulent une Europe des petits pas, progressive par secteurs
bien balisés.
– Quel objectif ? Une fédération ? Une confédération ? Une fédération
d’États-nations ? Quel degré de subsidiarité ? Les débats sur les transferts
C ORRIGÉ
Le peuple français est un et toute référence à un peuple corse ou guyanais
peut heurter ainsi le sentiment d’identité nationale. L’Espagne par contre
reconnaît trois autres nations : la Catalogne, le Pays basque et la Galice aux
côtés de la nation espagnole. La Grande-Bretagne rassemble de même
diverses nations (Angleterre, Écosse, Irlande du Nord, Pays de Galles…).
– « Objet juridique non identifié », l’Union est aussi, suivant la formule de
Jacques Delors, un « objet politique non identifié ». Le concept de commu-
nauté donc prévaut mais sans contenu balisé et, même s’il permet à l’Union
européenne d’exercer son rôle international de puissance douce normative,
il est loin de mettre fin au débat entre fédéralisme ou fédération d’États-
nations, ou simple marché libéral qui hante l’Union européenne. Jacques
Delors résumait le dilemme ainsi : « l’Union européenne est une Ferrari dotée
d’un moteur de 2CV » (et la voiture est conduite par 22 États qui ne sont pas
entre 60 et 70 % des textes nouveaux dans tous les États membres et
elle est vécue comme une confiscation des responsabilités des parlements
nationaux). Pourtant, sur vingt ans, la proportion de lois venant de Bruxelles
s’établit à 20 % (12 % en France et 35 % en Espagne) avec une tendance
à une diminution en dépit des compétences nouvelles.
– Les clichés sur l’Union européenne et l’opacité du fonctionnement de
l’Union européenne nourrissent les rancœurs.
L’Union européenne, ce serait avant tout des règles de rang supranational,
c’est-à‑dire qui surplombent et encadrent l’action des États-membres et
qui ne seraient pas respectées, donc l’Union européenne n’existerait pas…
Un raisonnement qui exclue les effets de modernisation, de rationalisation,
de convergence des économies européennes depuis 1957.
L’Union européenne serait une zone de libre-échange sauvage ? Elle est
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
Se peut-il que l’Union entrave les États sans leur apporter aucune puissance
S cientifique
collective ajoutée ?
C ORRIGÉ
naux. D’ailleurs, le non-respect des règles édictées par l’UE viendrait du
fait qu’elles sont inadaptées à des cas nationaux. Par exemple, l’Irlande et
le Luxembourg transgressent les règles de la concurrence non faussée en
pratiquant de longue date un dumping fiscal agressif ; les pays d’Europe du
Sud, victimes de la crise et d’une désindustrialisation accélérée transgressent
les règles du Pacte budgétaire ; l’Allemagne, qui doit faire face au défi du
vieillissement de sa population, dégage une épargne incompatible avec les
équilibres macroéconomiques de la zone euro et fait fi du ratio maximal
d’excédent courant autorisé par Bruxelles. Enfin, les pays d’Europe centrale,
qui ont dû faire face à l’afflux de centaines de milliers de migrants en 2015,
ont également transgressé de nombreuses règles sur la libre circulation des
personnes et l’accueil des réfugiés dans l’espace Schengen.
– Les agressions (caricaturées) contre les États-nations, relayées par l’Union
C ORRIGÉ
se pose de plus en plus. Certains dans leur ivresse de changement et de
rupture rappellent un peu les propositions cyniques et dérisoires de Bertolt
Brecht au lendemain des émeutes de Berlin en 1953 : « ne serait-il pas plus
simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire
un autre ? » D’autres tentent de reconstruire une gouvernance européenne
capable de davantage prendre en compte la pluralité des intérêts en jeu
et de redonner confiance en l’Europe. Le président français, Emmanuel
Macron, a jeté les pistes d’une réflexion sur une relance de la construction
européenne. Renforcer l’axe franco-allemand, créer un budget de la zone
euro et des listes transnationales aux Européennes, harmoniser les fisca-
lités sur les sociétés pour éviter les dumping entre pays, élargir Erasmus
et construire une Europe de la défense. L’ampleur de la tâche, pas encore
validée par Angela Merkel, situe à elle seule les difficultés de l’Europe.
sans frontière clairement définies, sans objet politique circonscrit, il n’y aura
pas de « commonwill » européen… autant dire que la « question de la nation »
reste entière dans une Europe qui tente de se réinventer.
HISTOIRE, GÉOGRAPHIE ET GÉOPOLITIQUE
S
S cientifique
S UJET
MATHÉMATIQUES
S cientifique
EMLYON
MATHÉMATIQUES
C
EMLYON
MATHÉMATIQUES
S cientifique
(*)
Problème 1
C ORRIGÉ
Partie 1
Notons, juste comme cela, que, pour tout k 2 N, la fonction u 7! (sin u)k est ouvertement
continue sur le segment [0, ⇡/2] et que, par conséquent, l’intégrale Wk existe bien et au
sens propre du terme. Le lecteur délicatement cultivé aura d’ailleurs ici reconnu les
intégrales de John Wallis.
1. On trouve sans peine et sans sédatif
⇡
W0 = et W1 = 1.
2
2.a. Nous décidons de partir de Wk+2 que nous découpons sous la forme
Z ⇡/2
Wk+2 = sin k+1 u sin u du,
0
Ces deux applications sont assurément de classe C 1 sur notre segment et nous avons sans
surprise
à telle enseigne que, par intégration par parties, nous assénons que
Z ⇡/2
⇥ ⇤⇡/2
Wk+2 = U V 0 − U 0 (u)V (u) du.
0
� �
Wk+2 = (k + 1) Wk − Wk+2 ,
(*) Il faut toujours se méfier comme de la peste des sournois 00 qui peuvent parfois polluer certains calculs !
2k + 1
8k 2 N, W2k+2 = ⇥W2k .
2k + 2 5.a
qua
C ORRIGÉ
Nous revenons sur le côté bateau de ces fameuses intégrales de Wallis en précisant que
ces dernières étaient étudiées, en exercice, par tous les professeurs de terminale de France
et de Navarre, il n’y a finalement pas si longtemps ! nou
Partie 2
3. Soit k 2 N. L’application
et d
tk ,
t 7! p
1 − t2 à te
pro
est, sans l’ombre d’un doute, continue sur le semi-ouvert [0, 1[ et son intégrale est donc
impropre une fois. Oui mais voilà, la fonction u 7! sin u réalisant une genuine bijection
de classe C 1 , croissante de surcroît, de l’intervalle [0, ⇡/2[ sur son homologue [0, 1[, le la t
théorème de changement de variable assure que les deux intégrales s’éc
Z 1 Z ⇡/2
tk sin k u
p dt et p cos u du,
1 − t2 1 − sin 2 u
0 0
et il
sont de même nature et qu’elles sont carrément égales en cas de convergence. Remarquons b
alors et tout bêtement que l’on a tour à tour que
ext + e−xt ,
t 7! p
1 − t2 pui
au t
étant également continue sur notre semi-ouvert, son intégrale est impropre une fois en 1 liné
et comme il semble bien que
ext + e−xt 1 ,
MATHÉMATIQUES
p ⇠ (ex + e−x ) · p
1 − t2 t!1
t<1
1 − t2
pui
tout cela dans une franche atmosphère de positivité, le test des équivalents et la précédente alor
question lorsque k = 0, assurent tranquillement l’existence de I(x). La parité de la
S cientifique
fonction I — vraiment paire de chez paire ! — se voit, quant à elle, comme le nez au
milieu de la figure.
5.a. Notons φ la fonction concernée, à savoir u 7! eu + e−u . Elle a largement toutes les
qualités requises pour le projet taylorlagrangien et comme
C ORRIGÉ
8k 2 N, 8u 2 R, φ(k) (u) = eu + (−1)k e−u ,
et d’autre part
8u 2 [0, xt], φ(2n+1) (u) = eu − e−u ,
à telle enseigne que, due to the positivity of t and x, on a aisément et sans autre forme de
procès
8u 2 [0, xt], |φ(2n+1) (u)| = eu − e−u 6 eu 6 ext 6 ex ,
la toute dernière inégalité reposant sur t 6 1. Notre magique inégalité va donc devoir
s’écrire
� X2n
� (xt)k �� x2n+1 x
� xt
�e + e−xt − 1 + (−1)k ) �6 e ,
k! (2n + 1)!
k=0
L’intégrale située au right hand side est celle d’une combinaison linéaire de fonctions
ouvertement positives et, en conséquence, elle est absolument convergente ce qui permet
de la trianguler et de récupérer
� � Z 1�
2(xt)2k �� dt ,
Xn Xn
� 2x2k � � xt
�I(x) −
� W2k �� 6 �e + e−xt − �p
(2k)! 0 (2k)! 1 − t2
k=0 k=0
puisque les bornes d’intégration n’ont pas eu l’audace de nous contrarier. C’est maintenant
au tour de la précédente inégalité taylorienne de prendre le relais. Au prix d’une bénigne
linéarisation, elle révèle que
Z 1� Z
2(xt)2k �� dt
Xn
� xt x2n+1 x 1 dt ,
�e + e−xt − �p 6 e p
MATHÉMATIQUES
puisque l’intégration est croissante vu que les bornes n’ont pas changé d’âne ! Il reste
alors plus qu’à ne pas avoir oublié que
S cientifique
Z 1
= W0 = .
dt ⇡
p
0 1−t 2 2
xn
−−−−! 0,
n! n!+1
et comme sa sous-suite impaire se doit de l’imiter nous déduisons par squeeze que
n
X x2k 1
−−−−! I(x),
2 k!2 n!+1 ⇡
2k
k=0
ce qui, lorsque l’on connaît ses sérielles définitions, nous permet de changer de partie.
Partie 3
e−xt 1 ,
8t 2 [0, 1[, 06 p 6p
1 − t2 1 − t2
et vu tout ce que nous savons, c’est par comparaison en signe positif que nous déduisons
déjà l’existence de l’intégrale située au cœur du débat. Comme l’intégration est croissante
quand les bornes le veulent bien, et puisque nous connaissons bien W0 , nous pouvons
hardiement envisager la suite.
7.a. C’est une simple formalité. On peut d’ailleurs s’amuser à vérifier que la partie gauche
est valable pour tout v appartenant au semi-ouvert [0, 1[, alors que sa voisine de droite est
correcte dès que v appartient au segment [0, −1 ], où est le nombre d’or de Phidias, et
comme il est bien connu que
1
6 −1 ...
2
b. Voici une nouvelle intégrale impropre en 1 dont l’existence peut, entre autres, être
facilement déduite du 4.a. Cela étant, la fonction u 7! 1 − u réalisant une bijection de
classe C 1 décroissante de l’intervalle ]0, 1] sur l’intervalle [0, 1[, la conclusion semble
inéluctable puisque, à bien y regarder
ex(1−u) e−xu .
8u 2]0, 1], p = ex p p
MATHÉMATIQUES
1 − (1 − u)2 u 2−u
u ⇥ ⇤
2 0, 1/2 ,
2
1 EMLYON
61+ ,
u
16 r
u 2
1−
2
C ORRIGÉ
ex e−xu ex e−xu ex e−xu ex p
p · p 6p · r 6 p · p + p · e−xu u.
2 u 2 p u 2 u 2 2
u 1−
2
Nous laissons alors à notre dévoué lecteur le soin de justifier l’existence(*) de l’impropre
au point 0
Z 1 −xu
e
p du,
0 u
par exemple en évoquant l’équivalence
e−xu 1
p ⇠ p ,
u u!0
u>0
u
et le reste n’est que littérature, linéarité de l’intégration, croissance quand les bornes sont
bien disposées et un tout petit peu de la question précédente.
8.a. Si nous notons X une telle variable nous savons officiellement que l’une de ses
densités fX est définie sur R par
2
e−t
8t 2 R, fX (t) = p .
⇡
existent et valent respectivement 1 et V(X), et comme tout cela survient dans une saine
parité des familles, nous n’avons aucun mal à certifier l’existence des deux intégrales que
mentionne le texte ainsi que les égalités
Z +1 p Z +1 p
⇡ ⇡,
et
2 2
e−t dt = t2 e−t dt =
0 2 0 4
MATHÉMATIQUES
(*) Il est vrai que, dans ses lignes, le texte a allègrement bombardé nombre d’impropres, sans franchement poser les bonnes
questions !
S cientifique
ce qui nous amène à signaler que la fonction t 7! t2 /x réalise une bijection de classe C 1 ce
et croissante de ]0, x] sur ]0, 1] à telle enseigne qu’après quelques premiers agissements
Z Z
1
e−xu 2 x
t e−t p ,
2 dt
p du = p
0 u x 0 t2 la l
Z x p Z x p
⇡ ⇡,
et
2 2
e−t dt ⇠ t2 e−t dt ⇠
0 x!+1 2 0 x!+1 4 ce q
que
parce que, comme aurait dit ma grand-mère, si ⇡ était nul, ça se saurait !
S cientifique
Tout ce qui précède devrait alors suffire à justifier les deux équivalences demandées.
C ORRIGÉ
ce qui ne veut strictement rien dire, puisque dans la phrase
puis
Z 1 Z 1
ex e−xu ex p
r(x) = p p du et s(x) = p e−xu u du,
2 0 u 2 2 0
J(x) ⇠ r(x),
x!+1
⇡.
J(x) ⇠ ex
x!+1 2x
K(x) = o(J(x)),
Partie 4
10.a. Vu le rappel effectué par le texte — qui au passage n’est pas une simulation de loi
mais une simulation d’une variable aléatoire suivant une loi — on peut avoir le sentiment
que le concepteur attendait quelque chose du genre
function r = estime (lambda)
n = 105 ;
z = 0;
for k = 1 : n
X = grand (1, 1,0 poi 0 , lambda) ;
Y = grand (1, 1,0 poi 0 , lambda) ;
if (X == Y ) then z = z + 1 ;
end
r = z/n ;
endfunction
simule une matrice ligne aléatoire dont les entrées sont n variables aléatoires suivant la
loi de Poisson de paramètre λ et si l’on ne déteste pas faire des sommes de booléens le
code suivant fait également l’affaire.
function r = estime (lambda)
n = 105 ;
X = grand (1, n,0 poi 0 , lambda) ;
Y = grand (1, n,0 poi 0 , lambda) ;
MATHÉMATIQUES
r = sum (X == Y )/n ;
endfunction
(*)
b. Après avoir utilisé à bon escient le Hawk-Eye, nous estimons à quelque millimètres
S cientifique
près que
1
p(X = Y ) ⇡ p .
2 λ⇡
et en faisant remarquer que les événements formant cette réunion sont deux à deux
C ORRIGÉ
disjoints. La σ-additivité de la probabilité couplée à l’indépendance des variables X
et Y nous amènent alors, like a flower et effectivement, à
+1 2k
X
p(X = Y ) = e−2λ
λ .
k!2
k=0
12.a. C’est sans la moindre aide extérieure, que l’on trouve grâce à la 5.c que
I(2λ) .
p(X = Y ) = e−2λ
⇡
b. L’équivalence trouvée à la question 9 est formelle. Elle implique quasi mentalement
que
1
p(X = Y ) ⇠ p ,
λ!+1 2 λ⇡
Problème 2
Partie 1
1.a. Une « application » dont on ne précise pas l’ensemble d’arrivée n’est pas vraiment
très sensée. Nous allons plus précisément commencer par établir que ' est une application
linéaire de R[X] dans lui-même, où, à la surprise générale, R[X] est l’espace vectoriel
formé de tous les polynômes réels et comme à notre habitude, nous y prenons en deux
temps.
B Soit P appartenant à R[X]. Nous permettons de rappeler que les polynômes réels
forment un espace vectoriel stable par la multiplication polynomiale et par la dérivation,
à telle enseigne que
1
X(1 − X)P 0 + XP 2 R[X],
n
et nous pouvons d’ores et déjà affirmer que ' applique bien R[X] dans lui-même.
B La linéarité de ' repose, quant à elle, essentiellement sur celle bien connue de la
dérivation et ainsi déjà � �
' 2 L R[X] .
b. Soit k 2 [[0, n]]. Après avoir respecté la polynomiale attitude(*), en respectant les
deux situations k = 0 et k > 1, qui par miracle se recollent, on trouve finalement
MATHÉMATIQUES
k ⇣ k ⌘ k+1
'(X k ) = X k + 1 − X ,
n n
(*) Nous parlons d’un comportement polynomial exemplaire consistant, par exemple, à ne pas écrire kX k−1 lorsque k=0…
S cientifique
C’est une matrice carrée d’ordre n + 1 et nous précisons que les éléments omis sont tous
égaux à zéro. Il s’agit donc d’une matrice trigonale inférieure. Ses n dernières colonnes
étant de visu de hauteurs différentes, en l’occurrence les hauteurs n, n − 1, . . . , 1, il faut
impérativement savoir qu’elles forment une famille libre et que, par conséquent, le rang
de A est supérieur ou égal à n. Seulement voilà, because le « 0 » sur sa diagonale, la
trigonale A est non inversible et il ressort de tout cela que
rg A = n.
rg ' = n
MATHÉMATIQUES
C ORRIGÉ
(1 − X)P 0 + nP = 0, (4)
et comme n n’est pas nul, il est inéluctable que P (1) = 0 et 1 est déjà une racine de P .
Notons alors m l’ordre de multiplicité de cette racine. Grâce à la formule de Leibniz, la
dérivation m fois de l’égalité (4) donne mentalement
P = (X − 1)n Q,
(*) Il est vrai que le vocabulaire n’est pas totalement officiel mais la propriété doit être connue. Lorsque le produit de deux polynômes
est nul, l’un des facteurs est obligatoirement nul.
S cientifique
'(Pk ) = Pk . 6.a
n
est
B Si k = 0, on trouve presque plus facilement que
'(P0 ) = 0,
Au
mais ça nous le savions déjà.
b
B Si enfin k = n, on trouve encore aisément que
sen
'(Pn ) = Pn ,
et comme cela arrive parfois les trois cas se recollent très sympathiquement car voilà qu’in
fine et à
k
8k 2 [[0, n]], '(Pk ) = Pk .
n
est formée de vecteurs propres de ' attachés aux valeurs propres, déjà signalées différentes,
qui constituent le spectre de '. D’après une superbe liberté, il s’agit d’une véritable famille
libre dans E qui, parce qu’elle est formée de n + 1 vecteurs est, selon la caractérisation
des bases en dimension finie, est une genuine base de E. À la suprise générale, la matrice et n
de ' dans cette base propre est diagonale et il s’agit très précisément de Cel
2 3 esp
0
6 1
7
6 n
7
6 2
7
6 n
7
6 .. 7
6 . 7
6 .. 7 Ens
D=6
6 . 7.
7 par
6 k 7
6 n 7
6 .. 7
6
6 . 7
7
4 5
MATHÉMATIQUES
n−1
n
1
ce q
� Il semble que nous venons de redémontrer la diagonalisabilité de '.
S cientifique
c. Nous avons signalé plus haut — et fort heureusement ! — que les sous-espaces
propres de ' sont tous des droites vectorielles, c’est-à-dire des sous-espaces vectoriels de
Partie 2
C ORRIGÉ
6.a. L’événement [Z2 = 1] se réalise si, et seulement si, le numéro tiré au second tirage
est différent de celui obtenu au premier et l’on trouve en conséquence que
1.
p(Z2 = 1) = 1 −
n
p(Yk = j) 6= 0,
E = {(1, 2, . . . , j, j, . . . , j )},
| {z }
k−uplet
dont la signification devrait sauter aux yeux, est inclus dans [Yk = j], ce qui, via la
croissance de la probabilité, entraîne
1
6 p(Yk = j),
nk
et ne peut que nous réconforter.
Cela étant dit, et comme la signification de l’événement [Yk = j] est limpide, nous
espérons ne blesser personne en écrivant que
n−j.
p[Y (Zk+1 = 1) =
k =j] n
Ensuite, d’après la formule des probabilités totales, le système complet étant à deviner
par l’impétrant, nous revendiquons
k
X
p(Zk+1 = 1) = p(Yk = j)p[Y (Zk+1 = 1),
MATHÉMATIQUES
k =j]
j=1
k ⇣
j⌘
S cientifique
X
p(Zk+1 = 1) = 1− p(Yk = j).
j=1
n
k
X
p(Yk = j) = 1,
C
lors
j=1
de raison
1 don
1 − 6= 1,
n des
et la fameuse mnémotechnie
S cientifique
C ORRIGÉ
p(Zk+1 = 1) = 1 − .
n
C’est encore une fois pour causer que nous signalons la validité de notre récente d
lorsque k = 0.
e. Soit k 2 N. Nous avons déjà fait valoir à l’issue de la dernière question b que
1
p(Zk+1 = 1) = 1 − E(Yk ),
n
à telle enseigne que � �
E(Yk ) = n 1 − p(Zk+1 = 1) ,
et si l’on en croit la terrible conclusion de notre dernière induction, l’histoire devrait se
terminer sur � �
E(Yk ) = n 1 − p(Zk+1 = 1) ,
c’est-à-dire sur ⇣ ⇣ 1 ⌘k ⌘
E(Yk ) = n 1 − 1 − .
n
7. Soit k 2 N. Le lecteur cultivé aura à coup sûr reconnu en Gk la très fameuse fonction
génératrice de Laplace et Van Dantzig de la variable aléatoire Yk . Nous rappelons, et cela
va d’ailleurs se confirmer rapidement, que c’est un très puissant outil.
a. Il suffit de demander. On trouve aisément que
X n−1 2
G0 = 1 ; G1 = X ; G2 = + X
n n
la dernière provenant de la question 6.a et de l’égalité
Y2 = 1 + Z2 .
[Yk = j]16j6k ,
MATHÉMATIQUES
dont on rappelle qu’elle est formée d’événements de probabilité non nulles. La formule
des probabilités totales est alors formelle. Nous avons
k
X
S cientifique
Yk+1 = Yk + Zk+1 .
p(Yk = 0) = 0,
i=0
c’est déjà une bonne chose, et quant à la seconde somme, après avoir subi un évident
changement d’indice, elle serait prête à devenir
n−1 (*)
S cientifique
X
(n − i)p(Yk = i)X i+1 ,
i=−1
C ORRIGÉ
Le physio reprend alors du poil de la bête en assénant tout bêtement — mais un chouia
linéairement — que
n
X
(n − i)p(Yk = i)X i+1 = nXGk − X 2 G0k .
i=0
Toutes ces révélations, mises bout à bout, amènent en définive — et sans sourciller ! — à
ce qui nous est demandé et tout le monde est content.
d. En y regardant de plus près, nous venons d’apprendre que
8k 2 N, Gk+1 = '(Gk ),
en ayant tout de même précisé que toutes nos fonctions génératrices appartiennent, de
visu, à Rn [X], et une très nautique récurrence géométrique, que le lecteur a dû subir
maintes fois, stipule qu’effectivement
8k 2 N, Gk = 'k (G0 ),
b. On suppose que pour la 6174ième fois, nous allons annoncer k 2 N. Cela étant fait,
nous ressortons l’égalité polynomiale du très récent 7.c et nous décidons de la dériver une
fois. Nous obtenons sans surprise
1� �
G0k+1 = (1 − 2X)G0k + X(1 − X)G00k + Gk + XG0k ,
n
et l’évaluation au point 1 de cette dernière conduit, via les poncifs de la toute proche a à
l’espérée
1 ⇣ 1⌘
MATHÉMATIQUES
Xn ✓ ◆
n k
' (G0 ) =
k
' (Pj ).
j=0
j
j
8j 2 [[0, n]], '(Pj ) = Pj ,
n
et comme il est impossible d’ignorer proprement que
⇣ j ⌘k
8j 2 [[0, n]], 'k (Pj ) = Pj ,
n
nous en sommes déjà à
n ✓ ◆⇣ ⌘k
X n j
'k (G0 ) = Pj .
j=0
j n
Xn ✓ ◆⇣ ⌘k Xn ✓ ◆
n j n−j
'k (G0 ) = (−1)i−j X i ,
j=0
j n i=j
n − i
l’occurrence
✓ ◆✓ ◆ !
n − j ⇣ j ⌘k
Xn X i
i−j n
' (G0 ) = (−1) (*)
k
X i,
−
S cientifique
i=0 j=0
j n i n
C ORRIGÉ
Xn ✓ ◆Xi
n i−j i j k
' (G0 ) =
k
(−1) X i,
i=0
i j=0
j n
MATHÉMATIQUES
(*) Nous parlons des adeptes de la formule dite des « trois factorielles » !
S cientifique
Durée : 4 heures.
S
UJET
MATHÉMATIQUES
S cientifique
MATHÉMATIQUES
S cientifique
ESSEC
MATHÉMATIQUES
S cientifique
MATHÉMATIQUES
S cientifique
ESSEC
MATHÉMATIQUES
S cientifique
MATHÉMATIQUES
S cientifique
Partie 1 con
C ORRIGÉ
Nous nous permettons d’ajouter trois informations qui, le moment venu, seront bien plus pas
que providentielles ! gén
0.a. Nous rappelons une fois pour toutes que si (un ) est une suite réelle, on a l’équivalence 3. S
logique B
un −−−−! 0 , |un | −−−−! 0,
n!+1 n!+1
appartient elle aussi à A(r), car selon une équivalence binomiale standard, nous avons
con
✓ ◆
n np+k
8k 2 N, nk |an | rn ⇠ |an | rn ,
p n!+1 p!
et que, lorsque les signes le veulent bien, il y a sur le marché un précieux test d’équivalence. et c
1. Soit x appartenant au segment [−r, r] et k un entier naturel. Comme il semble difficile sig
de s’opposer à En
8n 2 N, 0 6 nk |an ||x|n 6 nk |an |rn ,
�O
l’appartenance de a à A(r) et le test de comparaison en signe positif, confirment déjà la un
convergence de la série
X 4.a
nk |an ||x|n . stri
n>0
MATHÉMATIQUES
Soit maintenant r0 un réel supérieur ou égal à r et a une suite appartenant à A(r0 ). Il suffit
d’appliquer le début de la question à r0 en lieu et place de r pour se convaincre de
X d’o
8x 2 [−r0 , r0 ], 8k 2 N, nk |an ||x|n converge,
S cientifique
n>0
C ORRIGÉ
pas avoir oublié une certaine condition nécessaire de convergence affirmant que le terme
général d’une série convergente se doit de tendre vers 0.
3. Soit r appartenant à R⇤+ . Nous allons appliquer tout bêtement la méthode de plongement.
B Nous avons tout d’abord et par définition l’inclusion
A(r) ⇢ RN .
B Comme la suite nulle est un membre éminent de A(r), ce dernier n’est assurément
pas vide.
B Soit a et b appartenant à A(r) et soit λ un nombre réel. Soit également k un entier
naturel quelconque. Si l’on en croit l’inégalité du triangle, nous devons avoir
= 1+
un (k) n n
un+1 (k)
−−−−! 0.
un (k) n!+1
ESSEC
Co
un+1 (k) 1 pas
8n > n0 , 6 ,
un (k) 2
8n > n0 , 0 6 un (k) 6
1
un0 (k), con
2n−n0
la positivité ambiante des uns et des autres ayant eu, plusieurs fois, son pesant d’arachide.
On doit avoir appris en classe de première scientifique que
pui
1
−−−−! 0,
2n−n0 n!+1
and by squeeze en
un (k) −−−−! 0. cou
n!+1
� Les idées que nous venons d’utiliser sont assez célèbres dans la littérature mathématique.
On les doit au français Jean Le Rond d’Alembert. 5. S
on
À bien y regarder, nous venons d’établir que
⇣1⌘
nk ↵n rn = o 2 , et l
n
la positivité de la suite ↵ lui ayant évité la valuation. La fin de l’histoire est assez nautique.
La série de Riemann de paramètre 2 est convergente et à terme positif, il existe sur le marché
un précieux test de prépondérance en signe positif et il résulte effectivement de tout cela Éta
que
↵ 2 A(r).
la s
b. Soit r > 0. Pour la première partie de la question, c’est encore une fois les souvenirs
de nos seize ans qui nous permettent d’affirmer que
1.
β(λ) 2 B(r) , r <
λ qui
La seconde partie va demander une petite organisation.
B Supposons que β(λ) appartienne à A(r). Il en résulte en particulier que la série
géométrique via
X
(λr)n
Pa
MATHÉMATIQUES
n>0
converge, la positivité de λ ayant encore une fois épargné une valuation, et c’est ici le Pou
passage en première année de prépa qui nous conduit à
S cientifique
1.
r<
λ 6. S
C ORRIGÉ
connue doivent gentiment nous amener tout d’abord à
⇣1⌘
nk (λr)n = o 2 ,
n
puis à la convergence de la série X
nk (λr)n
n>0
en suivant le même argument riemannien que celui développé supra. Le résultat des
courses est donc
1
β(λ) 2 A(r) , r < .
λ
Partie 2
MATHÉMATIQUES
Pour alléger un peu le système et si cela ne dérange personne, nous noterons désormais
I = ]−R , R[.
S cientifique
6. Soit x appartenant à I.
qu’
converge et comme nous savons que toute série absolument convergente est convergente…
7.a. Soit n appartenant à N. Il est plus que prudent de s’organiser un peu.
B Si n = 0, puisque r est donné strictement positif, r−1 est parfaitement sensé et Le
l’inégalité voulue est donc plus que lumineuse. dés
B Si n > 1, nous nous intéressons à la fonction monôme u : t 7! tn qui est évidemment
de classe C 1 sur R et qui satisfait à
8t 2 R, u0 (t) = ntn−1 .
c
Nous pouvons donc lui appliquer l’inégalité des accroissements finis entre x et x + h et L’in
comme l’on a l’inclusion
[x, x + h] ⇢ [−r, r],
il s’avère que
c’e
8t 2 [x, x + h], |u0 (t)| = n|t|n−1 6 nrn−1 ,
seg
et il ne fait plus aucun doute que
Fai
|(x + h) − x | 6 nr
n n n−1
|h|.
b. Il faut bien sûr conserver les dispositions de la question précédente et nous y ajoutons la f
un entier naturel m. Grâce à la linéarité de la sommation, nous avons Soi
m m m un
X X X
an (x + h)n − an xn =
� �
an (x + h)n − xn , l’ou
n=0 n=0 n=0 8.a
et après une légitime triangulation, voilà déjà que la s
�X � X
� m m
X � m
� �
� n�
|an |�(x + h)n − xn �.
(x + �6
n
� an h) − an x est
n=0 n=0 n=0
� a h) − a x
d’in
n n
n=0 n=0 n=0
� an (x + h) −
n n�
an x � 6 n|an |rn . (⇤)
� r n=0
n=0 n=0
C ORRIGÉ
qu’en particulier X
n|an |rn converge également.
n>0
Le passage à la limite, quand m tend vers +1 dans la toute proche inégalité (⇤), est
désormais légitime et il donne effectivement
+1
X
� �
�fa (x + h) − fa (x)� 6 |h| n|an |rn .
r n=0
c. Soit x appartenant à [−r, r] et soit h un réel tel que x+h appartienne encore à [−r, r].
L’inégalité précédente et le squeezing process entraînant
fa (x + h) −−−−! fa (x),
h!0
0 < r < R,
(nan ) 2 B(⇢)
Maintenant que la suite (nan ) appartient à l’ensemble B(⇢) la question 7.c, convenable-
ment adaptée à qui de droit, assure la continuité de ga sur ]−⇢, ⇢[ et par la technique
MATHÉMATIQUES
h ix
8x 2 R, Sn0 (t)dt = S n (t) = Sn (x) − Sn (0) = Sn (x) − a0 ,
0 0
0
pui
est parfaitement légitime et vu les définitions des uns et des autres on devrait avoir
Z x� Z x +1
X
�
ga (t) − Sn0 (t) dt = kak tk−1 dt.
0 0 k=n+1
et c
La triangulation d’une intégrale exigeant un peu de prudence, nous nous organisons un
�S
peu.
liné
B Si x est positif ou nul, nous avons déjà obl
�Z x � Z x� X
+1 � d
� � � �
� g (t) − S 0
(t) dt�6 �
�
�
kak tk−1 �dt. rév
� a n �
0 0 k=n+1
la dernière inégalité ne devant casser aucune patte de palmipède. Étant donné que le
Il r
dernier majorant ne dépend plus de t, c’est grâce cette fois à la croissance de l’intégration,
quand les bornes le veulent bien, que nous nous réclamons de l’inégalité
MATHÉMATIQUES
�Z x � +1
X Z x
� � � �
� (t) 0
(t) � 6 k−1
�
0
ga − Sn dt� kak r
0
dt,
et v
k=n+1
S cientifique
(*) Il est évidemment hors de question de trianguler les semi-convergentes, et pour cause…
dès lors que x est négatif. Il se trouve que les deux cas peuvent gentiment se recoller
C ORRIGÉ
puisque, à bien y regarder, nous avons in fine
�Z x � +1
X
� � � �
8x 2 [−r, r], � g (t) − S 0
(t) dt� 6 |x| kak rk−1 ,
� a n �
0 k=n+1
et comme |x| 6 r…
� Signalons que, dans l’argumentation ci-dessus, il y a eu quelques nanos chouias de
linéarité — entrées et sorties de constantes — sur lesquels nous ne sommes pas sentis
obligés d’insister.
d. Soit à nouveau n 2 N⇤ et x 2 [−r, r]. En linéarisant un peu, la question précédente
révèle que
�Z x Z x � +1
X
� �
� g (t)dt − S 0
(t)dt�6 kak rk ,
� a n �
0 0 k=n+1
Nous permettons de rappeler que d’une part et depuis une belle lurette, nous savons que
et que, d’autre part, les restes de toutes les séries convergentes du monde, sont des suites
de limite nulle. Le passage à la limite quand n tend vers +1 dans l’inégalité précédente
conduit alors tanquillement à l’égalité espérée.
d. Soit x appartenant à l’ouvert I et soit — insertion, insertion !— un réel r vérifiant
fa (x) = a0 + ga (t)dt,
0
x
8x 2 I, fa (x) = a0 + ga (t)dt.
0
est l’une de ses primitives sur l’intervalle en question, tout comme d’ailleurs et constante
C ORRIGÉ
Les primitives d’une fonction continue sont assurément de classe C 1 et la dérivation d’une
primitive est aussi désopilante que la quadrature du carré ! So…
et c
L’hypothèse faite au début de cette deuxième partie est certes a 2 B(R). Mais à bien
y regarder, notre argumentation a uniquement reposé sur la propriété plus faible selon
laquelle
8r 2 ]0, R[, a 2 A(r).
il s
Nous aurons bientôt l’occasion de profiter de cet avantage !
c
9.a. Nous avons déjà répondu à cette question et nous l’avons même légérement dopée
lors de notre chapeau 0.c.
À bien y regarder, en décalant l’affaire en ajoutant un entier naturel k dans la bagarre, et
en profitant de l’avantage dont nous venons de causer, les conclusions de cette huitième
question peuvent se reformuler de la façon suivante. Lorsqu’une suite b appartient à A(r) 10.
pour tout r 2 ]0, R[, la fonction
+1
X
ub : x 7! bn xn−k et i
n=k
et que
+1 ✓ ◆
X n et n
8k 2 N, 8x 2 I, fa(k) (x) = k! an xn−k .
k
n=k
S cientifique
C ORRIGÉ
notre récente reformulation assure que la fonction fa est de classe C 1 sur I et que
(k)
+1
X ✓ ◆
n
8x 2 I, (fa(k) )0 (x) = k! (n − k) an xn−(k+1) ,
k
n=k+1
10.a. La parfaite connaissance des séries exponentielles officielles nous révèle que
8x 2 R, f↵ (x) = ex ,
8k 2 N, f↵(k) (1) = e.
P
b. Le serial geometer n’ignore pas que la série (λx)n ne converge que si, et seulement
si, x appartient à l’intervalle
i 1 1h
J= − , ,
λ λ
et que, par conséquent,
1 .
8x 2 J, fβ (x) =
1 − λx
En outre et si l’on en croit la question 4.b, toutes les conditions de la question 9.b sont
réunies si l’on choisit
MATHÉMATIQUES
1
R= ,
λ
et nous apprenons ainsi que
+1 ✓ ◆
X
S cientifique
n n n−k (k)
8x 2 J, 8k 2 N, k! λ x = fβ (x).
k
n=k
� Le lecteur cultivé aura reconnu la fameuse formule du binôme négatif, malheureusement pui
disparue de nos programmes… vra
Partie 3 Il n
11. Nous signalons que l’hypothèse (H) a, entre autres, la vertu d’entraîner que 12.
pla
bn −−−−! 0, b
n!+1
laq
puisque, si ⇢ est un réel strictement supérieur à 1, on a
1 1 et a
8n 2 N, bn = (bn ⇢n )⇥ et −−−−! 0.
⇢n ⇢n n!+1
a. Soit N 2 N. Comme fa est depuis peu de classe C 1 sur ]−R, R[ et comme ici R est
strictement plus grand que 1, on peut largement lui appliquer le théorème de Taylor reste
intégral entre les bornes 1 et 0, à l’ordre N , ce qui s’écrit exactement ce q
N
X Z
(0 − 1)p 0
(0 − t)N (N +1)
fa (0) = fa(p) (1) + fa (t)dt,
p=0
p! 1 N!
et q
et qui, à bien y regarder, ressemble étrangement à notre projet !
c
b. Soit à nouveau N 2 N. Il y a une chose que nous n’avons pas eu encore l’occasion
d’utiliser, en l’occurrence la positivité de la suite a. Elle induit lumineusement la
croissance sur [0, R[ de la fonction fa ainsi que de toutes ses dérivées successives, à
telle enseigne que
À c
8t 2 [0, 1], 0 6 fa(N +1) (t) 6 fa(N +1) (1),
de telle manière que, après une sempiternelle histoire de croissance intégrale et de bornes
bien disposées,
Z (N +1) on
1
tN (N +1) fa (1)
06 f (t)dt 6 = bN +1 .
N! a (N + 1)!
MATHÉMATIQUES
Oui mais voilà, la fine remarque que nous avons faites dans le chapeau de la question 11
oblige ce q
bN +1 −−−−! 0,
S cientifique
N !+1
et par squeeze…
C ORRIGÉ
puisqu’une suite ouvertement bornée, en l’occurrence N 7! (−1)N +1 , ne peut pas
vraiment changer le cours de l’histoire d’une tendance vers zéro…
Il ne reste plus qu’à ne pas avoir occulté ce que sont une série convergente et sa somme.
12.a. Il est infiniment possible d’appliquer la question 11.a à la fonction fa en lieu et
(s)
laquelle
8t 2 [0, 1], 0 6 fa(N +s+1) (t) 6 fa(N +s+1) (1),
et avec exactement la même argumentation qu’à la question 11.b, il semble bien que
Z (N +s+1)
1
tN (N +s+1) fa (1) ,
06 f (t)dt 6
0 N! a (N + 1)!
⇢N +s+1 (N + s + 1)!
⇥ = 1,
(N + s + 1)! ⇢N +s+1
(N +s+1)
fa (1) N +s+1
⇢ −−−−! 0. (1)
(N + s + 1)! n!+1
(N + s + 1)!
8N 2 N, = (N + 2) · · · (N + s + 1),
(N + 1)! | {z }
s facteurs
(N + s + 1)! 1 1 Ns ,
· N +s+1 ⇠ ·
(N + 1)! ⇢ N !+1 ⇢s+1 ⇢N
(N + s + 1)! 1 1 Ns .
· N +s+1 ⇠ ·
(N + 1)! ⇢ N !+1 ⇢s+1 eN ln ⇢
converge et que
+1
X (p+s)
fa (1)
(−1)p = fa(s) (0),
p=0
p! est
et comme d’une part et lumineusement et v
(p+s) (p+s)
fa (1) fa (1) (p + s)! (p + s)!
8p 2 N, = · = bp+s ,
p! (p + s)! p! p!
La
et que d’autre part et selon la question 9.c
+1
X ✓ ◆
p+s
as = (−1)p bp+s ,
p=0
s
et c
la célèbre formule des « trois factorielles » n’étant pas totalement étrangère à l’affaire. Le pas
changement d’indice p = n − s se charge alors du bouquet final. La
13.a. Il suffit d’ouvrir les yeux pour déclarer que fa est polynomiale de degré inférieur
ou égal à d.
b. Il résulte du récent a que
8n > d, bn = 0, la d
liné
et donc n’importe quel réel ⇢ > 1 peut faire le job et pourquoi pas la constante de Kaprekar
MATHÉMATIQUES
⇢ = 6174.
c. Soit s appartenant à [[0, d]]. D’après ce que nous venons d’apprendre et la toute proche à te
question 12.d, nous avons 16.
✓ ◆
S cientifique
+1
X n
as = (−1)n−s bn
n=s
s
Partie 4 ESSEC
P
14.a. Loi de probabilité discrète oblige, nous savons que la série an converge et a
d’ailleurs 1 pour somme. Une certaine condition nécessaire de convergence oblige alors
C ORRIGÉ
an −−−−! 0 i.e. a 2 B(1).
n!+1
est convergente et a pour somme et . Il s’ensuit à quelque constante près que GX (t) existe
et vaut et−1 et si l’on résume, la fonction GX est déjà définie sur R tout entier et l’on a
8t 2 R, GX (t) = et−1 .
⇢n
8⇢ 2 R, −−−−! 0,
n! n!+1
e−1 ,
MATHÉMATIQUES
an =
n!
à telle enseigne que X suit la loi de Poisson de paramètre 1.
16.a. On trouve immédiatement que
S cientifique
8n 2 N, an = pq n .
ne converge que si, et seulement si, |qt| < 1, la fonction GX est déjà définie sur l’ouvert
C ORRIGÉ
i 1 1h
− ,
q q
q 2p − 1 .
1− =
p p
En ce qui concerne la réalisation de l’hypothèse (H) c’est ici un peu plus tricky que dans
l’exemple précédent. Maintenant que q/p est strictement inférieur à 1 et vu la positivité
ambiante nous avons également
p
> 1,
q
inégalité stricte qui permet, comme dans un trou de souris(*), de considérer un réel ⇢
vérifiant
1<⇢< .
p
q
MATHÉMATIQUES
chronique d’une hypothèse (H) attendue. Soit encore une fois n 2 N. Comme l’on ne
change pas une équipe qui gagne, nous ressortons encore une fois la 12.d qui révèle cette
fois que
C ORRIGÉ
✓ ◆⇣ ⌘ +1 ✓ ◆
q k ⇣ q ⌘n X k ⇣ q ⌘k−n
+1
X k
an = (−1)k−n = − ,
n p p n p
k=n k=n
la dernière égalité reposant sur une habile mise en facteur. C’est alors que dans la sublime
formule du binôme négatif obtenue lors de l’exemple 10.b que nous choisissons λ = 1 et
x=− ,
q
p
et ce dernier étant assurément situé dans l’ouvert ]−1, 1[, nous récupérons immédiatement
⇣ q ⌘n ⇣ q ⌘−(n+1)
an = ⇥ 1+ = pq n ,
p p
le calcul final ne présentant pas vraiment d’obstacle. Autant dire maintenant que
X + 1 ,−! G(p).
La famille en question est donc intérieure à Pol d et formée de polynômes non nuls dont
les degrés sont deux à deux distincts(*). Il s’agit donc déjà d’une famille libre de Pol d .
Comme elle est en outre de longueur d + 1 et que ce dernier est précisément la dimension
de Pol d , la conclusion passe par le théorème de caractérisation des bases en dimension
finie.
Le lecteur aware aura à coup sûr repéré les fameux polynômes de Gregory-Newton.
b. Bien sûr et as usual, nous opérons en deux temps.
B Soit P un polynôme de degré inférieur ou égal à d. La composition x 7! P (x + 1)
est également polynomiale de degré ouvertement inférieur ou égal à d et il en est donc de
même de la fonction
x 7! P (x + 1) − P (x).
MATHÉMATIQUES
(*)
S cientifique
On fait outragement tout un foin de l’échelonnement en degrés ! Il est cependant indéniable que les familles échelonnées
représentent une infime part de la caste des familles de polynômes non nuls à degrés différents…
� �
(P + λQ)(x + 1) − (P + λQ)(x) = P (x + 1) − P (x) + λ Q(x + 1) − Q(x) ,
Soit alors P un élément de Pol d . Base de Gregory-Newton oblige, il existe une famille
de scalaires
(↵0 , . . . , ↵d ),
telle que g
lors
d
X
P = ↵k Hk .
k=0
le bout du bout reposant sur une subtile gestion de notre récent dopage. Il reste à évaluer
en 0, à tenir compte de la remarque que nous avons faite à la fin de la précédente, pour La
débarquer sur calc
MATHÉMATIQUES
s
(P )(0) = ↵s ,
et nous avons donc effectivement à te
d
X
S cientifique
P = s
(P )(0)Hs .
s=0
C ORRIGÉ
d
X d X
X d
E(X k ) = nk an = s
(ek )(0)Hs (n)an
n=0 n=0 s=0
et il suffit d’écarquiller un peu les mirettes pour accepter que, pour tout s 2 [[0, d]], on a
tour à tour
d
X Xd (s)
n(n − 1) · · · (n − s + 1) fa (1)
Hs (n)an = an =
n=0 n=s
s! s!
3,
b0 = 1 ; b1 = 1 ; b1 + 2b2 =
2
d’où il ressort immédiatement que
1.
b0 = 1 ; b1 = 1 ; b2 =
4
La magique formule d’inversion de la question 13.c révèle alors, après quelques mièvres
calculs, que
MATHÉMATIQUES
1 1 1
a0 = ; a1 = ; a2 = ,
4 2 4
à telle enseigne que X suit la loi binomiale
S cientifique
B(2, 1/2).
S
UJET
MATHÉMATIQUES
S cientifique
MATHÉMATIQUES
S cientifique
2/5
HEC
MATHÉMATIQUES
S cientifique
MATHÉMATIQUES
S cientifique
4/5
C
HEC Pré
1.a
clas
ass
son
Vu
ici
et c
l’ex
b
àn
pas
deu
don
C’e
nég
grâ
MATHÉMATIQUES
S cientifique
5/5 2. S
con
La r
abs
Préliminaire
C ORRIGÉ
p
1.a. Soit k 2 N. La fonction u 7! u réalisant ouvertement une bijection croissante de
classe C 1 de l’intervalle ]0, +1[ sur lui même, le théorème de changement de variable
assure que les deux intégrales
Z Z
+1
1 +1
tk e−t dt et
2
u(k−1)/2 e−u du, (1)
0 2 0
1 ⇣ k + 1 ⌘.
Ak =
2 2
C’est maintenant qu’il ne faut pas avoir oublié les dires du professeur qui ne peut avoir
négligé de mentionner les égalités
⇣1⌘ p
= ⇡ ; (1) = 1 ; 8x > 0, (x + 1) = x (x),
2
grâce auxquelles nous dévoilons aisément que
MATHÉMATIQUES
p p
⇡ 1 ⇡.
A0 = ; A1 = ; A2 =
2 2 4
S cientifique
2. Soit x 2 R. Les fonctions t 7! e−t cos (2xt) et t 7! te−t sin (2xt) sont assurément
2 2
| sin 0 | = | cos | 6 1.
Soit alors u 2 R. Nous sommes en droit d’appliquer l’inégalité des accroissements finis éga
C ORRIGÉ
à la fonction sinus entre les réels 0 et u, ce qui, parce que sin 0 ne vaut pas grand chose,
se traduit exactement par
| sin u| 6 |u|.
� L’inégalité des accroissements finis n’est autre que celle de Taylor-Lagrange à l’ordre exp
zéro et par conséquent, même si cela peut paraître capillotracté, nous avons bien utilisé qu’
une formule de Taylor… fait
b. Soit u et v deux nombres réels. À l’heure à laquelle tout le monde se pose la question
de ce que devraient apprendre les élèves au collège et au lycée, on pourrait suggérer de
réapprendre par cœur les fondamentaux de la trigonométrie, parmi lesquels se trouvent
les quatre formules de Simpson
pui
u+v u − v, disp
cos u + cos v = 2 cos
2
cos
2 mir
u+v v − u,
cos u − cos v = 2 sin sin
2 2
u+v u − v,
sin u + sin v = 2 sin
et c
cos
2 2
u+v u − v. exis
sin u − sin v = 2 cos sin
2 2
Cela devrait peut-être nous éviter de devoir rappeler un jour à des post ados majeurs et
vaccinés que D’u
cos 2 u + sin 2 u = 1.
avo
u+v v − u.
a= et b =
2 2
la c
S cientifique
c. Quand on maîtrise les problématiques liées aux fonctions définies par des intégrales, b
on sait que cette continuité doit être abordée via la définition, et c’est la raison pour laquelle fera
C ORRIGÉ
Z +1
2
F (x) − F (a) = 2 sin ((x + a)t) · sin ((a − x)t)e−t dt,
0
expresssion faisant apparaître une intégrale dont la convergence absolue ne peut échapper
qu’à ceux — ou celles — qui souffrent de diplopie communicative ! On peut donc tout à
fait légitimement trianguler l’affaire et voilà donc maintenant que
Z +1
2
|F (x) − F (a)| 6 2 | sin ((x + a)t)| · | sin ((a − x)t)|e−t dt,
0
puisque les bornes en ont décidé ainsi et que les quantités déjà positives sont, as usual,
dispensées de valuation. L’inégalité taylorienne du récent a et une ouverture ciblée des
mirettes devraient alors nous amener sans ambages à
2 2
8t 2 [0, +1[, | sin ((x + a)t)| · | sin ((a − x)t)|e−t 6 |x − a|te−t ,
et comme l’intégration est linéaire, croissante quand les bornes le veulent bien, et que A1
existe et vaut 1/2, il ne devrait pas être insurmontable d’asséner que
avons
| sin 00 | = | sin | 6 1,
la conclusion est limpide.
S cientifique
où, histoire d’alléger un peu la situation, nous nous sommes permis de noter A la fonction
C ORRIGÉ
cos (2(x + h)t) = cos (2xt) cos (2ht) − sin (2xt) sin (2ht),
A(t) = cos (2xt) · (cos (2ht) − 1) + sin (2xt) · (2ht − sin (2ht)),
grâce à laquelle
|A(t)| 6 (1 − cos (2ht))| cos (2xt)| + |(2ht − sin (2ht)) · sin (2xt)|,
l’évidente valuation
| cos (2ht) − 1| = 1 − cos (2ht)
et l’inégalité triangulaire standard n’étant sûrement pas étrangères à l’affaire. Toujours
fidèles à la politique de l’allégé « 0 % », nous décidons cette fois de
B(t) = (1 − cos (2ht))| cos (2xt)| + |(2ht − sin (2ht)) · sin (2xt)|,
et nous laissons à notre dévoué lecteur le soin de réutiliser la standard pour parvenir
tranquillement à
2 2 2
B(t)e−t 6 3e−t + 2|h|te−t ,
à telle enseigne qu’au bout du tunnel
2 2 2 2
0 6 |A(t)|e−t 6 B(t)e−t 6 3e−t + 2|h|te−t .
ce qui permet au test de comparaison en signe positif de déclarer la convergence des deux
intégrales
MATHÉMATIQUES
Z +1 Z +1
B(t)e−t dt et
2 2
|A(t)|e−t dt.
0 0
(*)
L’existence de la seconde autorise enfin la triangulation(*) de l’intégrale de la ligne (3)
S cientifique
(*) Nous rappelons, au risque de radoter, qu’il est hors de question de trianguler les semi-convergentes…
puisque les bornes sont dans le sens du vent, et nous profitons de la bonne brise pour
déduire de la croissance de l’intégration que
C ORRIGÉ
Z +1 Z +1
2 2
|A(t)|e−t dt 6 B(t)e−t dt,
0 0
Oui mais voilà, étant donné qu’il semble improbable de n’avoir jamais rencontré
l’inégalité(*)
u2 ,
8u 2 R, 1 − cos u 6
2
alors que selon la récente a
u2 ,
8u 2 R, |u − sin u| 6
2
il sera difficile de s’opposer à
8t 2 R+ , B(t) 6 4h2 t2 .
p
Comme l’intégrale A2 des prolégomènes existe et vaut ⇡/4, et comme nous avons
toujours le vent en poupe, nous sommes en mesure de déduire de ce qui précède que
p
|F (x + h) − F (x) + 2hG(x)| 6 ⇡ h2 ,
qui est bien un réel strictement positif, comme le savait déjà Archimède…
(*) Si, par le plus pur des hasards, ce n’était pas le cas, sachez que l’on peut la déduire de la question 3.a, modulo la formule
8a2 R, 1−cos 2a = 2 sin 2 a.
S cientifique
F 0 (x) = −2G(x).
N
Comme cela vaut pour n’importe quel réel x, la fonction F est bien dérivable sur R et à l’
l’on a l’égalité fonctionnelle pen
F 0 = −2G. exe
Att
Elles sont sans l’ombre d’un doute de classe C 1 sur R+ et l’on a d’une part
que
u0 (t) = 2x cos (2xt) et v 0 (t) = −2te−t ,
2
8t 2 R+ ,
a
le produit d’une fonction bornée par une fonction de limite nulle… Il résulte ainsi du
théorème d’intégration impropre par parties et d’un nanochouia de linéarité que
Z +1
2
F 0 (x) = −2x e−t cos (2xt)dt,
0 à te
clas
ce qui devrait amplement nous combler. l’éq
Nous rappelons au docile lecteur qu’il n’a pas le droit de pratiquer l’intégration par
parties comme nous venons de le faire. Il devra officiellement partialiser, pratiquer la by
parts sur l’intégrale partielle — qui est une intégrale sur un segment — puis légitimer un nou
passage à la limite et nous lui confions la tâche ingrate…
c. À la lecture du projet, nous décidons de sortir de notre chapeau la fonction
MATHÉMATIQUES
2
x 7! ex F (x) chr
que nous baptisons φ. Elle est sans aucun doute dérivable sur R et l’on a sans surprise b
S cientifique
2 2
8x 2 R, φ0 (x) = 2xex F (x) + ex F 0 (x) = 0,
C ORRIGÉ
Nous rebondissons sur l’argument « R est un intervalle » que nous venons de mentionner
à l’instant. Il est absolument crucial. En effet, contrairement à ce que d’aucuns pourraient
penser, une dérivée nulle sur une partie quelconque de R n’entraîne pas la constance. Par
exemple, la fonction µ de John Machin définie sur R⇤ par
1,
8x 2 R⇤ , µ(x) = arctan x + arctan
x
est dérivable à dérivée nulle, mais elle n’est pas constante. Citons, pour l’anecdote, que
dans les années 1980, à un concours parisien, 98% des candidats l’ont déclarée constante !
De quoi rêver n’est-il pas…
Partie 2
Attention, et pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, il nous semble préférable de préciser
que D est l’ensemble des réels qui ne sont pas des multiples entiers de 2⇡, c’est-à-dire
D = R r 2⇡Z.
6. Pour éviter de nous répéter, nous annonçons ici un entier n 2 N qui nous servira
pendant toute la deuxième partie.
a. Les aficionados de la fonction sin ne peuvent ignorer que l’on a l’équivalence logique
u
8u 2 R, sin 6= 0 , u 2 D,
2
à telle enseigne que selon les théorèmes généraux, la fonction 'n est carrément de
classe C 1 sur D et nous n’allons pas nous en plaindre. En outre, si l’on en croit
l’équivalence standard
sin ⇠ ⇠ ⇠,
⇠!0
1
'n (u) −−−−! n + ,
MATHÉMATIQUES
u!0 2
8u 2 R, u2D , u + 2⇡ 2 D, (a)
Les deux propriétés (a) et (b) stipulent, par définition, que 'n est 2⇡-périodique sur D et L
comme, depuis peu, elle se prolonge par continuité en 0, elle va périodiquement le faire
également en tous les 2k⇡ où k appartient à Z et il se trouve que ce sont précisément les
points qui nous manquaient…
et n
Le texte a décidé de noter encore 'n la fonction prolongée, et vu tout ce que nous
savons, la nouvelle fonction 'n est donc définie sur R par b
de c
8 1 sin (2n + 1)u/2
>
>
> · si u 2 D, B
<2 sin u/2
8u 2 R, 'n (u) =
>
>
:n + 1
>
sinon.
2
Oui
c. Soit u appartenant à R. Nous devons nous organiser un poquitı́n.
B Si u appartient à D, il est clair qu’il en est de même de −u, et au vu et au su de la
première facette de 'n et de l’imparité de la fonction sin nous réclamons
et l
'n (−u) = 'n (u).
eiku = = eiu ⇥ iu
1−e iu e −1
k=1
la dernière égalité procédant d’une simple mise en facteur. C’est maintenant grâce à l’une la f
des formules dites de l’angle moitié, à savoir la q
S cientifique
x ix/2
8x 2 R, eix − 1 = 2i sin e
2
C ORRIGÉ
B
8u 2 R, eiu 6= 1 , u 2 D,
Oui mais voilà, une quasi officielle formule trigonométrique relate que
1 1
sin (nu/2) cos ((n + 1)u/2) = sin ((2n + 1)u/2) − sin (u/2),
2 2
et l’on récupère effectivement
n
X 1.
cos (ku) = 'n (u) −
2
k=1
B Si u 2
/ D, nous avons cette fois
n
X
cos (ku) = n,
k=1
0 k 0
la fonction sinus s’annulant à l’est comme nous le savons bien. En conséquence, d’après
la question précédente et la linéarité de l’intégration, nous avons
S cientifique
Z 2⇡ Z 2⇡
du
'n (u)du = = ⇡.
0 0 2
fini
à légitimer, on tombe exactement sur ce qui nous est demandé !
10.
Il s’agit d’une propriété bien connue de l’intégrale des fonctions périodiques. L’intégrale
troi
sur une période ne dépend pas de la période en question…
9.a. Soit x 2 R. Nous prenons nos deux séries l’une après l’autre.
B Nous avons d’une part
� �
8k 2 N⇤ , e✓k f (x + 2k⇡) = exp −✓(x2 + k(2x⇡ − 1) + 4k2 ⇡ 2 ) . ce q
est convergente et à terme général positif et, selon le test de prépondérance en signe positif,
la série X
f (x + 2k⇡),
et n
k>1
b
est effectivement convergente.
B C’est maintenant à la surprise générale, que la cousine
X
f (x − 2k⇡),
k>1 éga
MATHÉMATIQUES
X X
H(−x) = f (−x + 2k⇡) + f (−x) + f (−x − 2k⇡),
k=1 k=1
la dernière égalité procédant d’une simple ouverture des mirettes. Nous rappelons pour
C ORRIGÉ
finir que, lorqu’une fonction paire est dérivable sur R sa dérivée est impaire and so…
10. Nous annonçons un entier naturel non nul N qui nous sera utile jusqu’à la fin de la
troisième partie et nous demandons à notre lecteur de se convaincre que l’on a en réalité
N
X
8x 2 R, HN (x) = f (x + 2k⇡),
k=−N
Soit alors k appartenant à [[−N, N ]]. Grâce au changement de variable affine x = u−2k⇡,
que le lecteur n’aura aucun mal à légaliser, on trouve aisément que
Z 2⇡ Z 2(k+1)⇡
f (x + 2k⇡) cos nx dx = f (u) cos nu du,
0 2k⇡
et nous n’avons plus qu’à demander à Michel Chasles de faire correctement son travail.
b. À bien y regarder, la question précédente vient de révéler que
Z 2⇡ Z 2(N +1)⇡ Z 0
HN (x) cos nx dx = f (u) cos nu du + f (u) cos nu du,
0 0 −2N ⇡
u 7! f (u) cos nu
Z 2⇡ Z 2(N +1)⇡ Z 2N ⇡
HN (x) cos nx dx = f (u) cos nu du + f (u) cos nu du.
0 0 0
Comme le réel ✓ est strictement positif son existence repose mentalement sur les arguments
du préliminaire et nous pouvons alors effectivement revendiquer
C ORRIGÉ
Z 2⇡ Z +1
HN (x) cos nx dx −−−−! 2 f (u) cos nu du.
0 N !+1 0
c. Il y a ici un peu de turbulence ! Tout d’abord, vu ce que nous allons être amenés à
faire, il n’est pas du tout nécessaire de laisser x gambader dans l’immensité de R, mais
il paraît plus sage de le confiner au segment [0, 2⇡]. Ensuite, il y a une légère faute de
frappe car on a en réalité
+1
X 2
⇡2
8x 2 [0, 2⇡], |H(x) − HN (x)| 6 2 e−4✓k ,
k=N
et dans ces conditions, la preuve de notre affaire repose sur des considérations totalement
élémentaires et nous laissons donc à notre dévoué lecteur, le soin de s’en dépatouiller.
d. La linéarité de l’intégration indique dans un premier temps que
Z 2⇡ Z 2⇡ Z 2⇡ � �
H(x) cos nx dx − HN (x) cos nx dx = H(x) − HN (x) cos nx dx,
0 0 0
parce que | cos | 6 1 et que les bornes d’intégration vont dans notre sens. Grâce à
la précédente et aux mêmes sempiternels arguments nous pouvons même aller très
tranquillement jusqu’à
�Z 2⇡ Z 2⇡ � +1
X
� � 2 2
�
� H(x) cos nx dx − HN (x) cos nx dx��6 4⇡ e−4✓k ⇡
0 0 k=N
Le reste d’une série convergente étant légendairement de limite nulle, il s’avère par squeeze
que
MATHÉMATIQUES
Z 2⇡ Z 2⇡
HN (x) cos nx dx −−−−! H(x) cos nx dx,
0 N !+1 0
Z 2⇡ Z +1
H(x) cos nx dx = 2 f (u) cos nu du.
0 0
C ORRIGÉ
Z +1 Z +1 ⇣ n ⌘ dt
e−t cos p t p ,
2
2 f (u) cos nu du = 2
0 0 ✓ ✓
ce qui, après avoir allumé allègrement les quinquets, devient tour à tour
Z +1
2 ⇣ n ⌘ r⇡ ⇣ n2 ⌘
2 f (u) cos nu du = p F p =
⇥ ⇥ exp − ,
0 ✓ 2 ✓ ✓ 4✓
Il ne reste alors plus qu’à effectuer the linear road dans l’autre sens !
b. La première intégrale du right hand side de la précédente réclame, à cors et à cris, le
changement de variable affine
u = v − x,
MATHÉMATIQUES
u = v + x,
(*)
S cientifique
C’est le nom que nous donnons aux variables dites « muettes » qui, malgré leur extrême efficacité dans l’art de la notation, ne
sont que des dénis de réalité !
C’est alors le moment de se remémorer les 2⇡-périodicités des fonctions H et 'N ainsi pui
que la délicieuse question 8 et de refaire un bout de route in return et le futur devrait dire
ressembler à
N
X Z 2⇡ � � et il
a0 + 2 an cos nx = H(v + x) + H(v − x) 'N (v)dv.
n=1 0
Il faut maintenant que nous vous fassions une confidence. Nous vous rappelons qu’il y a
en réalité deux fonctions 'N , celle de la genèse qui était définie sur D et son prolongement vu
par continuité à R. Dans l’intégrale que nous venons de rencontrer, en l’occurrence
Z 2⇡ � � Seu
H(v + x) + H(v − x) 'N (v)dv, défi
0
B
figure le solide prolongement 'N alors que si l’on s’aventure à l’écrire avec la version de
la genèse, elle devrait ressembler à
⇣ 1⌘
Z sin N + v la 2
voi
2⇡ � � 2
H(v + x) + H(v − x) ⇥ dv.
v
0 2 sin
2
Compte tenu de tout ce que nous savons, cette dernière est faussement impropre et comme
il est bien connu qu’une intégrale faussement impropre est égale à l’intégrale propre de et c
la fonction prolongée, nous devons accepter l’idée selon laquelle d
⇣ 1⌘
� sin N + 2 v
Z 2⇡ Z 2⇡
� � �
H(v+x)+H(v−x) 'N (v)dv = H(v+x)+H(v−x) ⇥ dv,
v
0 0 2 sin
2
voisinage de 0
H(v + x) = H(x) + vH 0 (x) + o(v),
C ORRIGÉ
puisque, depuis la question 9.b la fonction H est paire et sa dérivée H 0 est impaire. Autant
dire alors que
H(v + x) + H(v − x) − 2H(x) = o(v),
et il en résulte immédiatement que
Kx (v) −−−−! 0,
v!0
v>0
Kx (v) −−−−! 0,
v!2⇡
v<2⇡
N
X
a0 + 2 an cos nx − 2⇡H(x)
MATHÉMATIQUES
n=1
⇥ sin N + v dv.
v 2
0 2 sin
2
Une intégration par parties plus loin et quelques envolées nautiques nous propulsent alors
vers
�Z 1 �
g(t) sin λt dt� 6 ,
� �
�
0 λ
où n’est autre que la constante
Z 1
= |g(1)| + |g(0)| + |g 0 |.
0
+1
X
a0 + 2 an cos nx = 2⇡H(x).
n=1
(*)
S cientifique
Nous appelons hypothèse de confort toute supposition faites par nos soins qui doit nous apporter un réel bien-être tout en ne
gênant aucunement la problématique. C’est, en mathématique, une pratique stratégique très courante !
C ORRIGÉ
Si l’on ose faire des sommes sur Z, le right hand side de la formule de Poisson peut très
joliement s’écrire X 2
e−✓(x+2k⇡) .
k2Z
La classe !
13.a. Après mûre réflexion, voici ce que nous suggérons.
function v = jeu (p)
i = 1;
v = 1;
s = 1;
j = 1;
while rand ( ) > p
i = i+1;
j = j +1;
if j > s then v = −v ; // changement de main
s = s+2;
j = 1 ; // réinitialisation du compteur
end ;
end ;
if v == 1 then disp (00 A vainqueur ) ; else disp (00 B vainqueur ) ;
00 00
end ;
endfunction
var init fA fB fB fB fA fA fA fA fA
MATHÉMATIQUES
i 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
v 1 1 −1 −1 −1 −1 1 1 1 1 1 1 −1
s 1 1 3 3 3 3 5 5 5 5 5 5 7
j 1 2 1 2 3 4 1 2 3 4 5 6 1
S cientifique
a 0 1 1 1 1 2 3 4 5 6
HEC 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 20
−1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 1 1 1 1 1
7 7 7 7 7 7 7 9 9 9 9 9
C ORRIGÉ
2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5
6 6 6 6 6 6 6 7 8 9 10
end ;
endfunction
Nous donnons quelques explications. Dans le code, nous avons ajouté une nouvelle
variable a dont le rôle est évidemment lumineux. À la ligne 6 du code nous initialisons a
MATHÉMATIQUES
à la valeur 1 et à la ligne 10 on l’incrémente d’une unité chaque fois que A joue et puis
c’est tout !
e. Nous allons classiquement utiliser la loi faible des grands nombres en choisissant
de répéter 20000 fois l’expérience. Voici donc notre code qui va, l’on s’en doute bien,
S cientifique
(*)
C ORRIGÉ
end ;
disp(f /m)
pp (H [ K) = 1.
⇡1 ⇢ H,
pp (⇡1 ) 6 pp (H) 6 1,
la dernière égalité se passant probablement de tout commentaire. Cela s’écrit sans ambages
p 6 pp (H) 6 1,
(*) Il faut bien comprendre que l’on se fiche pas mal de qui lance la pièce. Tant que « pile » n’est pas sorti, la pièce est lancée !
alors que �
un = 4n2 + 4n + 2, 4n2 + 4n + 3, . . . , 4n2 + 8n + 4 ,
ce qui peut également s’écrire
4n + 1 et 4n + 3,
qui sont bien des nombres impairs, alors que, si l’on écoute le potache de la classe de
quatrième, leurs derniers gugusses respectifs sont
« A gagne au i ième
coup de la tranche tn ».
Tout cela étant dit, et compte tenu des game rules, nous espérons ne froisser personne en
proclamant que
C ORRIGÉ
+1
[ 4n+1
[
H= Hn et 8n 2 N, Hn = Hn,i ,
n=0 i=1
les ensembles à chaque fois réunis, étant ouvertement deux à deux disjoints(*). La σ-
additivité de la probabilité entraîne alors que
+1
X
pp (H) = pp (Hn ),
n=0
4n+1
X
8n 2 N, pp (Hn ) = pp (Hn,i ).
i=1
Maintenant, parce que q est différent de 1 et que les sumgeometers connaissent sur le bout
des doigts la mnémotechnique
2 1 − q 4n+1 2 2
pp (Hn ) = p q 4n = q 4n − q 4n +4n+1 ,
1−q
(*)
S cientifique
Il est vrai que les probabilistes parlent de réunions — ou même d’unions — « disjointes » mais un ami pointilleux m’a fait un
jour remarquer que, sur le plan de la correction de la langue, c’est quand même pousser le bouchon un peu loin !
qui ne peut que nous remplir de joie. Ce n’est alors que du pur mutatis mutandis que de
parvenir à
C ORRIGÉ
+1
X � 4n2 +4n+1 2 �
pp (K) = q − q 4n +8n+4 ,
n=0
grâce à l’audace dont nous avons fait preuve à l’époque et nous y choisissons tout d’abord
x=⇡
1 .
✓=−
4 ln q
Ces deux choix sont évidemment légal pour le premier et également pour le second vu la
position idyllique de q. Selon les east-west properties du cosinus, particulièrement
S cientifique
(*)
8m 2 Z, cos m⇡ = (−1)m ,
C ORRIGÉ
Il est alors grand temps de passer à la toute dernière question.
b. Nous rappelons un important lemme de théorie des séries.
lemme de groupement deux par deux
P
Soit (un )n2N une suite réelle. Si la série un converge, il en est de même de la série
X
(u2n + u2n+1 ),
n>0
et l’on a l’égalité
+1
X +1
X
un = (u2n + u2n+1 ).
n=0 n=0
La preuve de ce lemme est plutôt élémentaire et nous la laissons donc au…
Contre toute attente, nous choisissons de définir (un ) par
2
8n 2 N, un = (−1)n q n .
Vu la P
position paradisiaque géographique de q nous pouvons clamer la convergence de la
série un puisque sans sourciller, nous mettons en avant les arguments suivants.
B On a incontestablement
8n 2 N, 0 6 |un | 6 q n .
MATHÉMATIQUES II
Durée : 4 heures. Code sujet : 283
HEC/
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction,
ESCP la clarté et la précision des raisonnements entreront pour une part
Europe importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les
résultats de leurs calculs.
Ils ne doivent faire usage d’aucun document ; l’utilisation de toute
calculatrice et de tout matériel électronique est interdite. Seule l’uti-
lisation d’une règle graduée est autorisée.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra sa
composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené
à prendre.
S
UJET
MATHÉMATIQUES II
S cientifique
1/5
Tournez la page S.V.P.
MATHÉMATIQUES II
2/5
S cientifique
HEC/
ESCP
Europe
MATHÉMATIQUES II
3/5
Tournez la page S.V.P.
S cientifique
MATHÉMATIQUES II
4/5
S cientifique
HEC/
ESCP
C
Europe
Pa
C ORRIGÉ
1.a)
séri
Pou
D’o
ce q
b) I
2.a)
Or
D’o
On
Voi
MATHÉMATIQUES II
b) D
•S
5/5
S cientifique
C ORRIGÉ
1.a) Posons, pour tout n ∈ N∗ , un = . Pour la convergence, on peut dire que un ∼ 2 et que est une
n(n + 1) n n2
série de Riemann de référence convergente. D’où par comparaison un est convergente .
1 1
Pour ce qui est du calcul de la somme, on remarque que pour tout n ∈ N∗ , un = − .
n n+1
N +1
1 1 1 1 1
N
N N N N
D’où pour tout N ∈ N∗ , un = − = − = 1− . Ainsi quand N → +∞, un → 1,
n=1 n=1
n n=1
n + 1 n=1
n n=2
n N + 1 n=1
+∞
1
ce qui prouve que =1 .
n=1
n(n + 1)
+∞
2.a) Puisque fn est une densité, fn (x)dx = 1. Or
−∞
+∞ 0 n
n+1
1
fn (x)dx = (1 + (n + 1)x)dx + cn dx + (n + 1)(1 − x)dx
1
−∞ − n+1 0 n
n+1
b
g(b) + g(a)
Or si g est une fonction affine, g(x)dx = (b − a) (aire d’un trapèze).
a 2
0 1
1 1
n
n+1 n
D’où (1 + (n + 1)x)dx = , cn dx = cn et (n + 1)(1 − x)dx =
1
− n+1 2(n + 1) 0 n+1 n
n+1
2(n + 1)
y = f3 (x)
x
−1 −0.25 0.75 1
1
MATHÉMATIQUES II
1
S cientifique
x
1 c) P
• Si x ∈ 0, n+1
n
, Fn (x) = Fn (0) + dt = + x.
HEC/ 0 2(n + 1)
x de
ESCP
x
1 n (n + 1)
• Si x ∈ n+1
n
, 1 , Fn (x) = Fn n+1n
+ (n + 1)(1 − t)dt = + + − (1 − t)2 . bor
2(n + 1) n + 1 2
Europe
n n
x
n+1 n+1
réel
Or − (n+1)
2 (1 − t)
2
n
= − (n+1) 2 1
2 (1 − x) + 2(n+1) . Finalement, Fn (x) = 1 −
(n+1) 2
2 (1 − x) . En résumé :
n+1
C ORRIGÉ
1
0 si x − n+1
(1+(n+1)x)2 1
2(n+1) si x ∈ − n+1 ,0
d) E
Fn (x) = 1
2(n+1) + x si x ∈ 0, n+1 n
Dan
(n+1) 2
1 − 2 (1 − x) si n+1 ,1
n
Or
1 sinon.
•S
1
La fonction fn étant continue sur R car elle l’est en particulier aux points − n+1 , 0, n+1 ,
n
1 et sur R privé de ces points •S
par les théorèmes généraux, Fn est alors C 1 sur R puisque c’est une primitive de fn sur R .
•S
c) Étudions le comportement de la suite (Fn (x))n suivant les valeurs de x un réel quelconque fixé.
1
• Si x < 0, alors pour n assez grand, x − n+1 , d’où Fn (x) = 0 et Fn (x) → 0 quand n → +∞. •S
1
• Si x ∈ [0, 1[, alors pour n assez grand x n+1 ,
n
d’où Fn (x) = 2(n+1) + x et ainsi Fn (x) → x quand n → +∞. • Si
• Si x 1, Fn (x) = 1 d’où Fn (x) → 1 quand n → +∞. .
P([|X| (n + 1)ε]) = 1 − P([|X| < (n + 1)ε]) = 1 − (F ((n + 1)ε) + F (−(n + 1)ε)) k=1
1. Ici le fait que la variable soit à densité et que celle-ci soit bornée n’est pas déterminant. La propriété est vraie lorsque la suite (Xn )n vari
est équidistribuée. 4
2
S cientifique
+∞ +∞
f (t)(n + 1)f (−(n + 1)(x − t))dt = (n + 1) f (t)f ((n + 1)(t − x))dt = fDn (x).
C ORRIGÉ
−∞ −∞
d) En montrant que fDn = fn lorsque X suit la loi uniforme sur [0, 1], on retrouvera le résultat de la question 2.c).
1
Dans ce cas, pour tout x ∈ R, fDn (x) = (n + 1) f ((n + 1)(t − x))dt.
0
1 1
Or f ((n + 1)(t − x)) = 1 si et seulement si t − x ∈ [0, n+1 ] i.e. t ∈ [x, x + n+1 ] et vaut 0 sinon. Ainsi :
1
• Si x < − n+1 , fDn (x) = 0.
1
x+ n+1
1
• Si x ∈ − n+1 , 0 , fDn (x) = (n + 1) dt = 1 + (n + 1)x.
0
1
x+ n+1
• Si x ∈ 0, n+1
n
, fDn (x) = (n + 1) dt = 1.
x
1
• Si x ∈ n+1 , 1
n
, fDn (x) = (n + 1) dt = (n + 1)(1 − x).
x
• Si x 1, fDn (x) = 0. On a donc bien l’égalité recherchée ce qui permet de retrouver le résultat de la question 2.c)
.
Xn Xn+1
4.a) On sait d’après le cours que suit la loi 3 normale (0, n12 ) et − 1
suit la loi normale (0, (n+1) 2 ).
n n+1
Xn Xn+1
Le théorème des coalitions prouve que et − sont indépendantes donc par stabilité de la loi normale pour la
n n+1
Xn Xn+1
somme, − suit la loi normale de paramètre 0, n12 + (n+1) 1
.
n+1
2
n
b) Le très célèbre argument du télescopage montre que, pour tout n 1, Tn = X1 − Xn+1 n+1
. On peut alors appliquer
le résultat de la question 3 puisque la densité de probabilité usuelle de la loi normale centrée réduite est bornée par
1
√ .
2π
c) i. Par stabilité de la loi normale pour la somme et indépendance de Un , Tn suit la loi normale de paramètres 0 et
1 1
n
+ . Notons σn2 cette variance.
k2 (k + 1)2
k=1
T
On a alors n qui suit la loi normale centrée réduite, donc qui converge en loi vers cette loi, d’où si l’on montre que
σn
2
σn → π3 − 1 quand n → +∞, alors grâce au théorème de Slutzky 4 on obtient le résultat proposé par l’énoncé.
n
1 1 1 1
n n
Or σn2 = + = 2 + − 1. En utilisant un résultat admis dans le préliminaire,
k2 (k + 1)2 k2 (n + 1)2
k=1 k=1 k=1
π2 π2
ζ(2) = 6 , on obtient bien que σn2 → 3 − 1 quand n → +∞.
1t−b
2. si a = 0, t → |a|
f est une densité de probabilité de aX + b si f en est une de X.
a
3. D’après le cours, si V suit la loi normale centrée réduite et a est un réel non nul, aV suit une loi normale d’espérance a × 0 et de
MATHÉMATIQUES II
3
S cientifique
ii. Dans le 4.b), les variables Un ne sont pas indépendantes ce qui est un argument déterminant pour obtenir la b) S
HEC/ conclusion du 4.c). Or
ESCP
Europe
Partie II. Ain
1D (k) 1
n
5.a) Par définition, hn (D) = = .
k k
C ORRIGÉ
k=1 k∈[[1,n]]∩D
√
n
√ √ 1
Or k ∈ [[1, n]]∩D ⇐⇒ il existe r ∈ [1, n]∩N tel que k = r2 i.e. k = r2 avec r ∈ [[1, n]]. D’où hn (D) = .
r=1
r2
n
√ ce q
+∞
√ 1 1
b) Quand n → +∞, n → +∞ d’où par composition de limite 2
→ .
r=1
r n=1
n2
c) P
+∞
1D (n) π2
Donc (hn (D))n∈N∗ est convergente et sa limite, la somme , vaut .
n=1
n 6
1
c) Il est immédiat que si m est un entier naturel non nul tel que m 6 ∈ N∗ alors m ∈ D ∩ T . La
Supposons que m ∈ D ∩ T .
√
√ √ m √
Alors il existe p ∈ N∗ tel que m = p3 , d’où m = p p et = p.
p
√ √
Or m est un entier d’où p est un rationnel ce qui montre que p ∈ D ie p = q 2 où q est un entier. On
1
Finalement m = q 6 ce qui montre que m 6 ∈ N∗ .
d) O
d) Montrons que hn (D ∪ T ) = hn (D) + hn (T ) − hn (D ∩ T ) (1) en utilisant le fait que 5 D ∪ T = D (T \D).
que
En effet, on a
1 que
hn (T ∪ D) = hn (T ) +
k
k∈(D\T )∩[[1,n]] L’é
et 1 1 1
= −
k k k
k∈(D\T )∩[[1,n]] k∈D∩[[1,n]] k∈D∩T ∩[[1,n]]
1 1
On
6.a) On vérifie sans difficulté que t → 2n−1 − 2t−1 est croissante sur [n, n + 1].
1 1 1 1 1 1
D’où pour tout t ∈ [n, n + 1], 2n−1 − 2t−1 ≤ 2n−1 − 2n+1 et 2n−1 − 2n+1 = 4n22−1 . Or 4n2 − 1 ≥ (2n − 1)2 , d’où
1 1 2
finalement on a, 2n−1 − 2t−1 ≤ (2n−1) 2.
n+1
1 1 2 2
Il ne reste plus qu’à intégrer de n à n + 1 : − dt i.e un .
n 2n − 1 2t − 1 (2n − 1)2 (2n − 1)2
MATHÉMATIQUES II
e) E
5. signifie union disjointe
uk
4
S cientifique
C ORRIGÉ
2
n+1
2
n+1
2
n+1
n+1
k+1
1 2 +1 1
hn (I) = uk + dt = uk + dt
k 2t − 1 1 2t − 1
k=1 k=1 k=1
n+1 n+3
ce qui correspond à l’égalité demandée puisque 2 +1= 2 .
n+3
c) Par définition, n+3
2 −1< 2 2 ,
n+3
d’où n < 2 n+3
2 − 1 n + 2 puis
1 n+3 2
1 2 −1 1+
n 2 n
1 n+3 2
On sait que pour tout x > −1, ln(1 + x) x, d’où 0 ln 2 −1 .
n 2 n
2 1 1
d) On a l’équivalence, ∼ et la série est convergente. D’où l’encadrement de un obtenu dans la
(2n − 1)2 2n2 2n2
question 6.a) permet avec le théorème de convergence des séries par comparaison des termes généraux, d’en conclure
que un est convergente.
2
n+1
1 n+3 1 1 n+3 1
uk = hn (I) − ln 2 − 1 = hn (I) − ln(n) − ln 2 − 1 − ln(n)
2 2 2 2 2 2
k=1
1 n+3 1
Montrons que ln 2 2 − 1 − ln(n) → 0 quand n → +∞.
2 2
1 n+3 1 1
ln 2 2 − 1 − ln(n) = ln n1 2 n+3 − 1 d’où le résultat annoncé d’après l’encadrement de la question
2 2 2 2
6.c).
2
n+1
1
On peut alors écrire que, pour tout n ∈ N∗ , uk = hn (I) − ln(n) + o(1) d’où on en déduit l’égalité,
2
k=1
√
lim hn (I) − ln( n) = δ.
n→+∞
MATHÉMATIQUES II
e) En intégrant la première majoration obtenue dans la question 6.a) entre k et k + 1, on voit que pour tout k ∈ N∗ ,
1 1
uk − .
2k − 1 2k + 1
5
S cientifique
1
1 1
N
N
HEC/ D’où pour tout n et N tel que n + 1 N , uk −
2k − 1 2k + 1
. Cette dernière somme vaut kβ
ESCP 1 1 1
k=n+1 k=n+1
− (« télescopage » ) qui tend vers quand N → +∞. D’où on obtient la majoration suivante
Europe 2n + 1 2N + 1 2n + 1
+∞
1 1 1 qui
par passage à la limite : uk . On peut alors conclure en remarquant que .
2n + 1 2n + 1 2n − 1
On
k=n+1
C ORRIGÉ
2 la
n+1
+∞ +∞
√ 1 n+1 1
δ= uk + uk = hn (I) − ln( n) − ln 2 − 1 − ln(n) + uk
2 2 2
2 +1 2 +1
k=1 k= n+1 k= n+3
b) O
+∞
√ 1 n+3 1
d’où δ − (hn (I) − ln( n)) = uk − ln 2 − 1 − ln(n) . en p
2 2 2
2 +1
k= n+3
+∞
1 1 n+1 n+1
et 0 uk n+1 en utilisant que − 1. Les
2 2 −1 n−2 2 2
k= n+1
2 +1
1 √ 1 Util
Finalement, on obtient bien l’encadrement : − δ − (hn (I) − ln( n)) .
n n−2
Fina
2
1 √ √ √
g) i) La ligne (3) affecte à s − ln( 3) soit h3 (I) − ln( 3). Puis jusqu’à n = 7, s reçoit h5 (I) − ln( 5) et
2k − 1
√ k=1 b) D
h7 (I) − ln( 7).
k im
ii) Pour la ligne (6), il faut aussi ajouter le ln du rang précédent, n − 2, puis retrancher celui du rang n ce qui donne :
s=s+1/n+log((n-2)/n)/2 .
Mai
iii) Si l’on se donne une précision ε, à l’exécution de la fonction delta avec ε comme paramètre pour le calcul approché
√ 1 1
de δ, on remarque que lorsque la boucle while se termine, s contient hn (I) − ln( n) et ε, d’où − −ε.
n−2 n posi
L’encadrement de la question f) montre que la valeur renvoyée par cette fonction correspond à une valeur approchée
de δ à ε près. véri
Partie III. c) C
Mar
1 1 1 1
n−1
n−1
n
n
xk sn
7.a) i) Pour tout n 2, sk − = sk − sk−1 = s1 + − β.
k=1
kβ k + 1β k=1
kβ
k=2
kβ
k=2
kβ n
1 1
n−1 n n
sn xk xk
D’où, + sk − = x1 + = .
nβ
k=1
kβ k + 1β kβ
k=2
kβ
k=1
MATHÉMATIQUES II
6
S cientifique
1 1 1 β
− = β 1 − (1 + k1 )−β et d’après les équivalences usuelles du cours (1 + k1 )−β − 1 ∼ − , d’où,
kβ k + 1β k k→+∞ k HEC/
1 1
|s | ESCP
sk − ∼ β k
kβ k + 1β k→+∞ k β+1 Europe
1
qui est majoré par βM β−α+1 , qui est proportionnel au terme général d’une série de Riemann convergente.
k
On peut alors affirmer grâce au théorème de convergence par comparaison des séries à termes positifs que
1 1
n
C ORRIGÉ
xk
sk − est convergente. Ainsi admet une limite finie quand n → +∞ ce qui signifie que
(k + 1)
kβ β kβ
k=1
xn
la série converge.
nβ
n1
b) On pose pour tout k ∈ N∗ , xk = (−1)k . On voit que sn vaut −1 si n est impair et 0 sinon. D’où, pour tout x > 0,
(−1)n
en prenant M = 1 et α = 0, on peut appliquer la question a) avec β = x et en déduire que converge.
nx
n1
8.a) Sn est une variable aléatoire finie d’où etSn aussi ce qui prouve l’existence de son espérance et
n n
E(etSn ) = E exp tXk =E etXk
k=1 k=1
n
n
Les variables aléatoires exp(tXk ) sont indépendantes d’après le théorème des coalitions, d’où E etXk = E etXk .
k=1 k=1
Utilisons le théorème de transfert pour calculer ces dernières espérances : E etXk = 12 e−t + 12 et .
tS 1 −t
Finalement E e n = 2 (e + et ) .
n
+∞ k
+∞
t (−1)k tk
b) D’après le cours, pour tout t réel, et = et e−t = . D’où, en effectuant la somme, les termes pour
k! k!
k=0
k=0
k impair des deux sommes se simplifient et il reste deux fois les termes pairs :
+∞ +∞
t2n 1 t2n
et + e−t = 2 i.e. et + e−t =
n=0
(2n)! 2 n=0
(2n)!
+∞
t2
t2n
Mais e 2 = . Il suffit alors d’établir que pour tout n entier naturel non nul et t réel positif strictement
n=0
2n (n!)
2n
t2n t2n
positif, n i.e. (2n)! 2n (n!) i.e. k 2n ce qui est immédiat puisque chaque facteur k du produit
(2n)! 2 (n!)
k=n+1
1 t2
vérifie k 2. On a donc bien l’inégalité 2 (et + e−t ) e 2 .
c) Classiquement, P([Sn > s]) = P([etSn > ets ]) par stricte croissance de la fonction x → etx sur R et l’inégalité de
Markov donne :
1 n t2
E(etSn ) 2 (e + et ) (e 2 )n
−t
P([etSn > ets ]) i.e. P([Sn > s])
ets ets ets
MATHÉMATIQUES II
t2 2
(e 2 )n
et en remarquant que = exp n t2 − ts on obtient la majoration demandée.
ets
7
S cientifique
2 c)
+∞
HEC/ d) L’étude de la fonction t →
exp n t − ts sur ]0, +∞[ montre qu’elle atteint son minimum pour t = exp − ns et
2 2 2
ESCP que ce minimum vaut exp − 2n . D’où P([Sn > s]) exp − 2n . De plus −Sn suit la même loi que Sn car pour
s s
n=
6
Europe k ∈ N∗ , −Xk suit la même loique X k et les Xk sont indépendantes . La majoration que l’on vient d’obtenir s’applique
à −Sn : P([−Sn > s]) exp − 2n s2
. D’
Pour finir, on remarque que P([|Sn | > s]) = P([Sn > s] ∪ [−Sn > s]) et par l’inégalité de Boole,
2 N
P([Sn > s] ∪ [−Sn > s]) ≤ P([Sn > s] + P([−Sn > s]) d’où P([|Sn | > s]) 2 exp − 2ns
.
C ORRIGÉ
11.a
9.a) Pour tout k ∈ N∗ , Sk est une variable aléatoire et Bk,α = {x ∈ R/|x| > kα } est un borélien comme réunion de
deux intervalles, d’où [Sk ∈ Bk,α ] est un événement. La réunion dénombrable d’événements est un événement et de
même pour l’intersection dénombrable. Donc Cα est effectivement un événement . Po
la
2α
1 V(
b) D’après le résultat établi en 8.d), P([|Sn | > nα ]) 2 exp − n2n i.e. P([|Sn | > nα ]) 2 exp − 2n1−2α . Par
1
1
croissance comparée, 2 exp − 2n1−2α = o n2 d’où par comparaison des termes généraux positifs,
n→+∞
et
P([|Sn | > nα ]) converge .
n1
+∞ b)
alo
7
c) D’après le cours, Cα étant l’intersection d’une suite décroissante d’événements, P(Cα ) = lim P [|Sk | > k α ] .
n→+∞
+∞ k=n
Il s’agit ainsi de prouver que P [|Sk | > k ] → 0 quand n → +∞.
α
k=n
N
N
Or tout N n, P [|Sk | > k α ] P ([|Sk | > k α ]), d’où par passage à la limite, d’o
k=n k=n
ce
+∞ +∞
P [|Sk | > k α ] P ([|Sk | > k α ])
k=n k=n c) i
pu
puisque cette somme infinie est convergente.
+∞ On
Quand n → +∞, P ([|Sk | > k α ]) → 0 comme le reste d’une série convergente, donc par encadrement, sib
k=n
+∞
P [|Sk | > k ]
α
→ 0 et ainsi on a bien P(Cα ) = 0. ii)
k=n
50
+∞
10.a) Si ω n’appartient pas Cα , alors il existe un n ∈ N∗ tel que ω ∈
/ [|Sk | > k α ] i.e. pour tout k n, |Sk (ω)| k α . iii)
k=n
la
Xn (ω) lim
On applique alors la question 7.a) avec xk = Xk (ω) et β = 1 pour conclure que converge i.e. ω ∈ C. On a
n
n1
6. Sn est une fonction continue du vecteur(X1 , ..., Xn ) dont la loi est déterminée par les loi marginales donc identiques à celle de
(−X1 , ..., −Xn )
MATHÉMATIQUES II
8
S cientifique
c) Fixons ε > 0. Si ω ∈ C, alors il existe N ∈ N∗ , tel que pour tout n N , |K(ω) − Kn (ω)| ε et donc ω ∈
/
+∞
[|K − Kn | > ε] d’où ω ∈
/ E(ε). Ainsi P(C) P(E(ε)) ce qui implique que P(E(ε)) = 0. HEC/
n=N ESCP
+∞ +∞
Europe
D’après le cours P(E(ε)) = lim P [|K − Kn | > ε] . Or P [|K − Kn | > ε] P ([|K − KN | > ε]) d’où
N →+∞
n=N n=N
8
lim P ([|K − KN | > ε]) = 0 ce qui montre la convergence en probabilité de Kn vers K .
N →+∞
C ORRIGÉ
1 1 1
n
n
11.a) Par linéarité de l’espérance, E(Hn ) = E(Bk ) = .
k 2 k
k=1 k=1
Pour la variance, on sait que la variance d’une somme de variables indépendantes admettant des variances est égale à
la somme de celles-ci, d’où
n
V(Bk ) 1 1
n n
Bk
V(Hn ) = V = = . On sait que la série harmonique diverge d’où lim E(Hn ) = +∞
k k2 4 k2 n→+∞
k=1 k=1 k=1
1 π2
n
et → ζ(2) quand n → +∞, donc V(Hn ) → quand n → +∞.
k2 24
k=1
b) A partir d’un certain rang n0 , on a E(Hn ) − r > 0. On a aussi [Hn r] = [E(Hn ) − Hn E(Hn ) − r]. Appliquons
alors l’inégalité de Bienaymé-Tchébichev :
V(Hn )
P (|Hn − E(Hn )| E(Hn ) − r])
(E(Hn ) − r)2
→0 quand n→+∞
d’où P (|Hn − E(Hn )| E(Hn ) − r]) → 0 quand n → +∞. Or [E(Hn )−Hn E(Hn )−r] ⊂ [|Hn − E(Hn )| E(Hn ) − r]
ce qui prouve que lim P ([E(Hn ) − Hn E(Hn ) − r]) = 0 i.e. lim P ([Hn r]) = 0 .
n→+∞ n→+∞
ii) Ils sont obtenus par des instructions du type histplot(10,simul(n,p)) avec n prenant respectivement les valeurs
50, 100 et 200 et p une valeur assez grande par exemple 1000.
iii) On remarque que les deux derniers histogrammes sont très similaires ce qui semble indiquer que quand n est grand
la distribution des valeurs sera toujours proche d’une distribution qui indique une convergence vers une distribution
limite donc une convergence en loi.
Kn 1 Kn 1 − 21I (k)
n
n n
n
B Bk
12.a) Pour tout n 1, k
= + , d’où − hn (I) = + . Or 1 − 21I (k) = 1 si k
k 2 2k k 2 2k
k=1 k=1 k=1 k=1
Kn (−1)k
n
n
B
est pair et −1 sinon c’est à dire vaut (−1)k . Donc on a bien l’égalité k
− hn (I) = + .
k 2 2k
k=1 k=1
8. On a démontré dans cette question que la convergence presque sure implique la convergence en probabilité
MATHÉMATIQUES II
9
S cientifique
Kn 1
b) On a vu que (Kn )n1 converge en loi vers K donc d’après le cours 9 , converge en loi vers K. D’après la question
HEC/ +∞ 2 2
+∞
(−1) (−1) 1 (−1)
k n k k−1
ESCP 7.b),
k
converge d’où −
2k
→
2 k
quand n → +∞. Ceci peut aussi s’interpréter de la
Europe k=1 k=1 k=1 n
(−1)k
manière suivante : la suite de variables aléatoires certaines − converge en probabilité vers la variable
2k
k=1 n1
+∞
1 (−1) k−1
aléatoire certaine .
2
C ORRIGÉ
k
k=1
On applique alors le théorème de Slutsky,
+∞
Kn (−1)k L 1 1 (−1)k−1
n
− −→ λK + µ où λ = et µ = quand 10 n → +∞.
2 2k 2 2 k
k=1 k=1
L L x
9. on utilise la propriété, si Kn −→ K et f est une fonction continue sur R alors f (Kn ) −→ f (K). Ici f : x → .
2
MATHÉMATIQUES II
+∞
(−1)k−1
10. on peut montrer que = ln(2)
k
k=1
10
S cientifique
É CONOMIQUE
UJET
C ORRIGÉ
Par Frédéric Besset, professeur à Intégrale, à Paris.
C ORRIGÉ
régions du monde créent des marchés communs (AELE, AFTA, MERCOSUR/
SUL) voire uniques dans le cas de l’Union européenne (1986/1993) qui se
dote en plus d’une monnaie unique (1999/2001) adoptée par la majorité de
ses membres (19/28 en 2018). De manière pittoresque la Russie tente de
ressusciter sa zone d’influence via un marché commun (CEI, 1992). L’OMC
créée en 1995 et qui compte 164 pays en 2018 se dote d’un Organe de
règlement des différends (ORD) favorisant une approche multilatérale des
contentieux.
2) Le désarmement tarifaire est la clé d’une désintégration verticale du
processus de production permettant d’en réaliser chaque étape sur un terri-
toire différent en maximisant les avantages ricardiens, essentiellement celui
du coût de la main-d’œuvre. Porto Rico, le Mexique, Singapour, Hong Kong,
Madagascar etc. se couvrent peu à peu de zones d’assemblage (Export
Processing Zones) dont la première concentration est celle des maquiladoras
mexicaines (Ciudad Juarez…) dès les années 1970 suite au traité PRONAF
(1965). Il est révélateur que la Chine populaire ait commencé en 1979 son
initiation à l’économie de marché par ce type d’ateliers de montage (les
est depuis 1970 le modèle resté sans équivalent jusqu’à l’apparition en 2008
de l’A380. Troisième exemple, la pétrochimie a engendré aussi toute une
civilisation de produits en plastique jetables, bon marché, à la diffusion
ubiquitaire : le prototype en est le sac plastique de polyéthylène, véritable
oriflamme de la mondialisation puisqu’aucun autre objet n’a été fabriqué
à davantage d’exemplaires par l’Homme.
Wide Web a fait naître une nouvelle génération de multinationales (les GAFA,
NATU américaines et BATX chinoises) fournisseurs de services numériques
mais aussi des constructeurs des infrastructures de l’internet qui peuvent
être des groupes chinois comme Huaweï. À la différence des médias hert-
ziens de la 2e révolution industrielle, les médias numériques dit « sociaux »
engendrent un modèle participatif où les utilisateurs mettent en ligne leur
propre contenu : à la mondialisation des organisations interétatiques qui
remontent au xixe s. (Union Postale Internationale (1874), CIO (1894)…),
des agences onusiennes (HCR) et des firmes multi- puis transnationales
du xxe siècle (Coca Cola, BP…), s’ajoutent au début du xxie s. une couche
supplémentaire et ultime, littéralement démocratique, avec ces milliards
de consciences interconnectées à volonté – il existe 2 milliards de compte
Facebook et 50 % de la population mondiale dispose d’un téléphone mobile
– et mues par des motivations indépendantes des cultures et des apparte-
nances : le désir, le profit, l’empathie.
3) Il en résulte des conséquences aussi bien micro/macro-économiques que
géopolitiques que l’on pourrait décrire comme un véritable emballement de la
mondialisation. Les formes d’entreprise du xxe siècle disparaissent au profit
de nouvelles organisations commerciales : des marques historiques de la
distribution spécialisée en France comme Darty ou la FNAC sont menacées
à très court terme par les géants du e-commerce. De nouveaux monopoles
É conomique
C ORRIGÉ
tement à l’État prospèrent loin de son emprise comme en Iran, à Cuba ou
en Arabie Saoudite.
C ORRIGÉ
États naguère apôtres du libre-échange intégral restaurent des droits de
douane : ainsi Barak Obama sur les pneus chinois grâce à la clause super
301 du Trade Act de 1974. Son successeur Donald Trump se lance dans
une guerre commerciale avec ses partenaires chinois et européens, taxant
par exemple l’acier et l’aluminium chinois. Plus largement, les pays déve-
loppés prennent conscience de leur dangereuse dépendance pour certains
produits ou composants, ce qui les conduit à des stratégies nationales : les
EU développent la production domestique d’hydrocarbures de schiste pour
diminuer leur dépendance au pétrole notamment importé du Moyen Orient ;
cette énergie exceptionnellement bon marché (le gaz est 4 fois moins cher
aux EU qu’en Europe) confère à l’industrie US (chimie, automobile…) en
pleine renaissance un avantage concurrentiel. Face aux dérèglements de
l’économie-casino, les États ont aussi, certes avec parcimonie, réintroduit
des formes de régulations : interdiction de la vente d’actions à découvert,
réintroduction du Glass-Steagall Act aux EU, union bancaire (2013) et
lutte contre le blanchiment d’argent en Europe conduisant peu à peu à la
fin du sanctuaire fiscal helvétique (affaire Cahuzac). À une autre échelle,
C ORRIGÉ
arables sont mobilisées pour produire des biocarburants consommés dans
des tracteurs qui moissonnent les champs de soja destinés à nourrir des
bovins (1 kg de viande = 100 litres d’eau + 1 litre de combustible) dont la
contribution au réchauffement climatique pèse d’ores et déjà l’équivalent des
rejets du transport aérien. Le « mur écologique » est une des limites immé-
diates de la mondialisation déterminant l’option politiquement explosive
(risque révolutionnaire) de la décroissance (c’est-à‑dire de rationnement) ;
sa prise de conscience, avant même que ne se réalisent les externalités
négatives inscrites dans la croissance économique, exerce d’ores et déjà
des phénomènes de freinage de la mondialisation (mouvement « locavore »,
projet de taxation du carbone, etc.).
3) Enfin l’horizon politique de la mondialisation n’est pas exempt de para-
doxes. D’une part les opinions publiques dans une démocratie authentique
doivent être prises en compte à plus ou moins longue échéance… Y compris
lorsqu’elles réclament plus de protection contre la mondialisation (les
migrants, les travailleurs détachés dans l’Union européenne, les importations
jobs killers…) et votent par exemple pour une sortie de l’UE comme c’est le
Bangladesh) ; d’autre part les actifs mieux informés des opportunités migrent
de plus en plus aisément vers les emplois les mieux rémunérés. Les migra-
tions de masse des Africains vers l’Europe sont aussi l’effet du décollage de
l’Afrique (cf. Stephen Smith, La Ruée vers l’Europe, 2018). S’agissant cette
fois de la limite écologique de la mondialisation, on peut raisonnablement
espérer que les populations des pays émergents y deviennent de plus en
plus sensibles et dépassent assez vite le stade d’insouciance irresponsable
que les Occidentaux ont traversé durant l’essentiel de leur histoire écono-
mique. Considérées comme futiles lorsque le développement reste encore
frugal et la consommation l’apanage d’une petite élite, les habitudes de
recyclage, de sobriété voire de transitions énergétiques (véhicules propres,
bâtiments isolés, essor des énergies renouvelables…) se répandent vite
lorsque les classes éclairées – dans tous les sens du terme – deviennent
plus nombreuses, à la fois par une forme de snobisme et par « l’heuristique
de la peur » dont parle Hans Jonas. Les firmes issues des pays émergents
immergées dans la même « infosphère » que leurs concurrentes triadiques
développent rapidement le green marketing et mettent en avant le triple P
– people, planet, profit. (John Elkington)
3) Une des limites les plus évidentes de la mondialisation consiste dans le
rejet de la pression migratoire Sud Nord (Soudanais en Israël, Somaliens
É conomique
C ORRIGÉ
dans un Japon en plein « hiver démographique ». Les aléas de la mondiali-
sation peuvent même conduire à de singuliers retournements de situation
à vertu pédagogique : les Polonais nombreux dans les années 1990-2000
à émigrer en Irlande retournent en masse dans leur pays depuis la crise
des PIGS car la Pologne hors zone euro se portent désormais mieux que
l’ex-« dragon celtique ». L’inversion des bassins d’émission et de réception
est un cas plus rare mais qui correspond à la situation de l’Espagne havre
de nombreux Colombiens à l’époque de son boom économique mais que
les jeunes diplômés ont aujourd’hui tendance à fuir pour tenter leur chance
à Bogota où la situation économique est florissante depuis la quasi-éradi-
cation des FARC et l’entrée en masse des capitaux chinois.
particuliers de cette concaténation urbaine est celui des grands ports d’une
des régions-cœurs de l’économie mondiale : ainsi le Northern range euro-
péen du Havre à Hambourg en passant par Londres, Anvers et Rotterdam ;
ainsi en Asie la formidable ponctuation des plus grands hubs portuaires
mondiaux : Yokohama, Tianjin, Pusan, Singapour, Shanghai… Enfin à la
– grande – échelle régionale les agglomérations ont tendance à former des
nappes urbaines coalescentes soit des conurbations si elles sont modestes
(Pudgetopolis, San Diego-Tijuana, Métropole Côte d’Azur, Ghangzhou-
Shenzen), soit des mégalopoles lorsqu’elles forment un arc continental
(Tokaïdo, Megalopolis (Gottmann), Lotharingie industrielle européenne…).
3) La mondialisation est transfrontalière : elle exploite les dénivelés de déve-
loppement (de rémunération, de coût du travail, de coût de la vie), de taux
de change, les gradients réglementaires de part et d’autre des frontières.
À cet égard et pour cette raison, il est très peu probable, que les fron-
tières selon le cauchemar récurrent des souverainistes, s’effacent diluant
toutes les identités nationales tant leur existence matérialise les contrastes
dont la mondialisation se nourrit. Ainsi y a-t‑il des frontières actives qui
ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE ET HISTOIRE
C ORRIGÉ
l’Antarctique sanctuarisant des territoires, convention de Washington sanc-
tuarisant la faune et le flore, accords de Kyoto sanctuarisant l’atmosphère…)
dont des agences mondiales, à tout le moins fédérales au niveau des grands
blocs continentaux seraient les gardiennes. La mer, les commodities, les
migrations, les paradis fiscaux, le 7e continent du cyberespace seraient les
principaux domaines où s’appliquerait cette mondialisation règlementaire.
La taxe de solidarité sur les billets d’avion créée par Jacques Chirac et
appliquée par 9 pays dont la France en est un bel exemple ; elle finance
l’Unitaid pour lutter contre les trois fléaux infectieux majeurs que sont le
sida, le paludisme, la tuberculose.
3) Existe aussi la possibilité d’une dissociation de la mondialisation en deux
logiques : les PDEM attaqués dans leur rente, menacés dans leur hégémonie
seraient tentés sinon par une renationalisation de leur économie ou à tout
le moins par l’accentuation de leur coopération réciproque (scénario de
l’entre-soi triadique) ; à l’inverse, les pays émergents auraient intérêt à pour-
suivre une mondialisation dont le bilan est pour eux encore largement positif
et qui se traduit pour eux par une multilatéralisation de l’ordre mondial. Leurs
É conomique
S
UJET
C
ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE ET HISTOIRE
ORRIGÉ
Par Frédéric Besset, professeur à Intégrale, à Paris.
C ORRIGÉ
A. Trois facteurs ont historiquement diminué de manière relative
ou absolue la part de l’industrie dans la production nationale
des pays développés depuis le xixe siècle
1. La loi de Engel : depuis le milieu du xixe siècle, le statisticien Ernst Engel
a démontré que la hausse du revenu par tête se traduisait notamment
par un accroissement plus que proportionnel des dépenses de loisirs, de
santé, d’éducation. En France la dépense publique d’éducation représente
0,1 % du PIB au début du xixe siècle, 1 % à la fin du xixe siècle, 5 % à partir
de 1975… C’est la loi de dématérialisation de la consommation qui
pousse les économies les plus avancées vers la tertiarisation pour satisfaire
la nouvelle demande : en 1945 les États-Unis, économie dominante, sont le
premier pays à atteindre un taux d’actifs tertiaire de 50 %. Alors qu’en 1960,
les Américains consacraient 50 cents à l’achat de biens pour chaque dollar
dépensé, ils n’en consacrent plus que 33 en 2016…
2. La destruction créatrice de Schumpeter. « Le nouveau ne sort pas de
l’ancien, mais apparaît à côté de l’ancien, lui fait concurrence jusqu’à le
C ORRIGÉ
est vouée à la faillite ou à la délocalisation. » théorise Michel Albert ; ou l’in-
dustrie lourde : en 1979, la sidérurgie lorraine en difficulté est quasiment
nationalisée par le gouvernement Barre qui y licencie 30 000 personnes ;
en 1986 les chantiers navals de la Normed (La Ciotat, La Seyne-sur-Mer,
Dunkerque) déposent leur bilan…
États-Unis – 28,7 %
France – 28,6 %
Suède – 24,2 %
Italie – 16,7 %
Espagne – 9,1 %
Source : base de données AMECO, Commission européenne
contrôle des entreprises par des mécanismes de LBO (leverage buy out)
qui consistent à financer l’achat de la société par un emprunt supporté par
l’entreprise elle-même qui ainsi s’endette. C’est ce qui est arrivé au leader
français des aciers spéciaux, Ascometal, qui, repris en 2013 par le fonds
d’investissement américain Apollo, dépose son bilan en 2014. Même lors-
qu’ils ne sont pas directement détenus par des fonds d’investissements
les groupes industriels sont désormais contraints de créer de la valeur pour
l’actionnaire (paradigme du shareholder value) ; or le temps de référence
des marchés financiers n’est pas celui des cycles de développement
des produits dont la durée excède une décennie dans certaines branches
comme l’aéronautique ou la pharmacie. De 2009 à 2016 les entreprises du
CAC 40 ont versé en moyenne 67 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires
dont un quart du total pour deux entreprises industrielles que sont TOTAL
et SANOFI. D’une part, la distribution de dividendes devient indépendante
de la conjoncture car il faut fidéliser l’actionnaire, y compris aux dépens
de l’investissement, au risque d’une sclérose technologique ; d’autre part
la contrainte du dividende pousse à dégager du cash flow par la restruc-
ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE ET HISTOIRE
C ORRIGÉ
1. On distingue généralement trois types de politique industrielle directe : la
politique industrielle de type horizontal, de type vertical et le soutien aux
changements structurels. Les politiques industrielles de type horizontal ne
visent pas une industrie spécifique ou une activité économique particulière.
C’est par exemple le cas du soutien à la recherche et au développement
(R&D) – cf. le Crédit impôt-recherche (ou impôt-innovation) en France –
ou aux petites et moyennes entreprises (PME) : aux États-Unis le Small
Business Act réserve depuis 1953 certains marchés publics aux PME.
Les politiques industrielles de type vertical visent au contraire une industrie
ou un secteur particulier. C’est par exemple le cas du soutien à l’industrie
informatique ou à l’industrie aéronautique. Elles sont typiquement mises
en œuvre en France ou au Japon après la Seconde Guerre mondiale dans
le cadre d’économies de rattrapage (colbertisme high-tech) : programme
franco-allemand pour l’avion de transport militaire TRANSALL en 1958 ou
plan Calcul en France (création de la société CII et de l’INRIA) en 1966 qui,
jusqu’à son arrêt en 1975, vise à créer sous le nom d’UNIDATA un Airbus
de l’informatique européenne. À noter que des considérations stratégiques
ment, les économistes sont très critiques par rapport aux politiques de
soutien visant à maintenir des activités dans une industrie en déclin : Philippe
Aghion par exemple souligne que l’aide aux canards boiteux dégrade les
finances publiques, retarde le renouvellement schumpeterien des secteurs
concernés et souffre d’une tare originelle : la dichotomie entre objectif poli-
tique du gouvernement (maintenir l’emploi…) et stratégie d’entreprise qui
peut exiger des restructurations ou le retrait de certains marchés. Dans le
cas des politiques de soutien à des industries en phase de démarrage, la
littérature économique présente un certain nombre d’arguments plus favo-
rable à l’intervention publique. Les pays émergents ne se privent pas d’y
recourir via un véritable capitalisme d’État, manifeste par exemple en RPC.
3. De manière indirecte la puissance publique en Occident peut ensemencer
l’industrie dans les territoires en créant des institutions propices (politique
pro business, flexibilité du marché du travail, exonérations fiscales, allè-
gements réglementaires, sécurité publique et climat de confiance entre
l’administration et les entrepreneurs, infrastructures de transport ou de
recherche, aménités immatérielles…). Il est parfois difficile de dissocier
ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE ET HISTOIRE
C ORRIGÉ
dans un second temps, une véritable « cité scientifique » apparaît : la décon-
centration de l’agglomération parisienne pensée par les équipes de Paul
Delouvrier aboutit à l’installation de Grandes Écoles – HEC (Jouy-en-Josas,
1964), Supelec (Gif-sur-Yvette, 1975), Polytechnique (Palaiseau, 1976) – et
de grands équipements de recherche (Synchrotron SOLEIL (CEA/CNRS),
laser à ultra-haute puissance CILEX…). Pour autant, paradoxalement, la
concentration de ce potentiel exceptionnel sur un espace restreint s’est très
largement faite au coup par coup sans réelle logique d’ensemble, ni stratégie
cohérente. Troisième étape au début du xxie siècle, remobilisant la logique
volontariste des Trente Glorieuses, le président Sarkozy décide en 2007 de
créer sous le nom de Paris Saclay un cluster scientifique de rang mondial
notamment grâce à de grandes opérations d’aménagement du territoire
(lancement du Grand Paris Express, avec par exemple la ligne de métro
automatique 18 Orly-Versailles via le plateau de Saclay) ou au regroupement
d’une vingtaine d’établissement d’enseignement supérieur dans la nouvelle
université de Paris-Saclay. Cette concentration exceptionnelle d’activités
de recherche-développement explique la présence de très grandes firmes
sud est de Nagoya) à l’Asie du Sud-est puis aux deux rives du Pacifique.
2e révolution, le « wintelisme » (double monopole du soft – systèmes d’ex-
ploitation Windows de Microsoft – et du hardware – microprocesseur Intel
qui équipe 80 % des PC et tablettes produits dans le monde) : au-delà même
du secteur de l’informatique un produit, une famille de produits s’impose
comme une norme, un standard : monopole en Occident des moteurs de
recherches et réseaux sociaux américains (Facebook, Instagram, Twitter)
– à condition de les considérer comme des entreprises industrielles, plants
de maïs transgéniques BT stériles de Monsanto (racheté par Bayer en 2017)
ou Bic Mac de Mac Donald’s (à l’origine d’un indice Big Mac de coût de la
vie imaginé par The Economist en 1986 !) et non plus seulement en marque.
Planétaires, ces nouveaux monopoles ou oligopoles industriels sont bien
plus puissants que la Standard Oil au moment de son démantèlement par
les lois anti trust américaines. Le wintélisme en subsidiaire la question du
lieu de création physique du produit : les concurrents doivent acheter les
brevets, courir derrière…
3. De manière dialectique la délocalisation manufacturière par les
ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE ET HISTOIRE
C ORRIGÉ
même des IDE manufacturiers pourraient basculer : d’une part les nouvelles
délocalisations sont ou seront Sud-Sud : le chinois Haier fondé en 1984
a déjà des usines dans cinq pays africains : Tunisie, Nigéria, Égypte, Algérie
et Afrique du Sud ; d’autre part s’accroissent vigoureusement les investisse-
ments industriels Sud/Nord pour contourner le protectionnisme triadique
(sur le modèle des transplants japonais des années 1980) ou acquérir un
savoir-faire, une tradition, une marque : les acquisitions dans l’automobile de
Volvo par Geely, de Jaguar par Tata non seulement ne diminuent pas mais
accroissent par l’injection de capitaux l’emploi industriel de ces marques
en Suède ou en Grande-Bretagne.
C ORRIGÉ
Sociétés Activité Siège social Palmarès
Bang & Hi-Fi, TV Struer Existe depuis 1925
Olufsen
Bodum Articles Copenhague Le design, soft power
ménagers, du Danemark ?
cafetières
Lego Jouets Billund 7 boîtes de Lego
vendues chaque
seconde dans
le monde…
Velux Fenêtres Horsholm Cas d’antonomase :
de toit velux est devenu
un nom commun !
Vestas Éoliennes Randers N° 1 mondial
des éoliennes
sont écrasées par l’euro fort (perte de 20 % des parts de marché mondial de
la France depuis 2000 à 2012 de 6,3 à 5,2 % des exportations mondiales).
3. Il faudrait ajouter à cette catégorie un groupe de pays tout à fait singuliers
parmi les pays développés : la Norvège, l’Australie et le Canada conjuguent
en effet extrême développement social (ils caracolent en têtes du classement
de l’IDH par exemple) et industrie extractive dominante (charbon, gaz, fer,
pétrole…) démentant la fameuse « malédiction des matières premières ». Il
y existe cependant des groupes manufacturiers purs notamment canadiens
(Bombardier).
C ORRIGÉ
dans le monde ; les entreprises industrielles high-tech sont dépendantes
d’environnement technologique unique dont elles peuvent difficilement se
passer. Tesla a ainsi choisi le Nevada pour construire en association avec
son partenaire Panasonic la plus grande usine de batteries électriques au
monde.
3. En réalité les États-Unis face à la menace de siphonage des marchés
(perte des débouchés) comme du tissu productif (perte des emplois bien
payés pourvoyeurs de job tertiaires indirects) venue des émergents mettent
en œuvre toute une panoplie de réponses qui ne se limitent pas à la seule
surenchère technologique, au dumping monétaire ou, depuis l’ère Trump,
au réarmement douanier : importance de « l’économie des fonctionna-
lités » qui consiste à tertiariser l’industrie en vendant non plus un produit
physique (un réacteur d’avion) mais des heures d’utilisation, de réparation,
de mise à niveau (retrofit) de ce produit (cf. la révolution entamée chez GE
ou chez Xerox dès les années 1990) ; importance plus grande encore de
« l’économie de l’immatériel » (Daniel Cohen) qui consiste à produire à un
coût quasi marginal : Microsoft ou Pfizer n’ont quasiment pas de coût de
Dans son dernier essai (2018), Il faut dire que les temps ont changé…
l’économiste Daniel Cohen analyse l’avènement de la société digitale
après la société agraire et la société industrielle. La désindustrialisation
que connaissent les pays avancés (et peut-être demain l’ensemble de la
planète) est aussi le deuil d’une forme de cohésion sociale – au prix d’une
forte discipline collective – comme de la croissance économique que l’éco-
nomie des services, où l’homme s’occupe de l’homme, n’est pas susceptible
S
ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE ET HISTOIRE
É conomique
S UJET
MATHÉMATIQUES
É conomique
EMLYON
MATHÉMATIQUES
É conomique
EMLYON
MATHÉMATIQUES
É conomique
MATHÉMATIQUES
É conomique
EXERCICE 1
C ORRIGÉ
(b) Montrons tout d’abord que la famille C = (u, v, e1 ) est une famille libre de R3 :
On considère trois réels a, b, c tels que au + bv + ce1 = 0
a+b+c = 0
au + bv + ce1 = 0 ⇔ −a − 2b = 0
b = 0
On a alors de manière immédiate :
au + bv + ce1 = 0 ⇔ a = b = c = 0
La famille C est une famille libre de R3 ; de plus, elle est composée de 3 vecteurs et R3 est de
dimension 3.
C est une base de R3 .
Plusieurs méthodes sont possibles pour déterminer la matrice P −1 ; on peut utiliser la méthode
de Gauss mais aussi le fait que cette matrice est la matrice de passage de la base C à la base B. (
Il suffit alors d’exprimer les vecteurs de la base B en fonction de ceux de la base C pour pouvoir
l’écrire.
Comme u = e1 − e2 , alors e2 = e1 − u. (
En reportant dans l’expression de v trouvée en première question puis en réduisant, il vient :
e3 = −2u + v + e1 .
On peut alors écrire : 3. (
0 −1 −2
−1
P = 0 0 1 .
1 1 1
MATHÉMATIQUES
2. (a) On dispose de deux méthodes pour déterminer la matrice de f dans la base C ; l’une utilise la
formule de changement de base pour la matrice d’un endomorphisme mais cette formule étant
demandée en question 2-d, il n’est pas judicieux d’y avoir recours ici. Nous utiliserons donc une
méthode directe : on détermine les images par f des vecteurs de la base C :
É conomique
f (e1 ) = −2e2 + e3 = v − e1
On peut alors écrire la matrice de f dans la base C :
C ORRIGÉ
2 0 0
A = 0 −1 1 .
0 0 −1
(b) La matrice A étant triangulaire, ses valeurs propres, qui sont aussi celles de l’endomorphisme f ,
sont ses coefficients diagonaux.
Pour savoir si l’endomorphisme f est diagonalisable, il nous faut déterminer ses sous-espaces
propres.
E2 (f ) = w ∈ R3 /f (w) = 2w
En posant w = (x, y, z) dans la base C, on a :
f (w) = 2w ⇔ y = z = 0
(c) Puisque, d’après la question précédente, 0 n’est pas valeur propre de f , alors
L’endomorphisme f est bijectif.
3. (a) On détermine la matrice de l’endomorphisme g dans la base B en calculant les images des vecteurs
e1 , e2 , e3 par g :
1 1 −1
B= 0 2 0 .
−1 1 1
É conomique
Ce système admet une infinité de solutions donc 0 est bien valeur propre de g.
5. (a) Cette question ne demande aucun calcul ; elle repose entièrement sur une propriété du cours : Une
matrice et sa transposée ont le même rang.
rg t (A − λI) = rg(t A − λt I) = rg(t A − λI)
É conomique
x a
(c) On pose X = y et Y = b . On peut alors calculer N :
C ORRIGÉ
z c
ax bx cx
N = X Y = ay by cy
t
az bz cz
X et Y sont des vecteurs propres donc ils ont chacun au moins un coefficient non nul. Par
conséquent, au moins un des coefficients de la matrice N est non nul.
La matrice N est non nulle.
(d) Pour montrer que dim(E) ≥ 2, il suffit de trouver une famille libre de E comportant au moins
deux vecteurs.
On a montré à la question 5-c que si X est un vecteur propre de B associé à la valeur propre 2, si
Y est un vecteur propre de t A associé à la valeur propre 2, alors N = X t Y est une matrice non
nulle de E.
Considérons une base (X1 , X2 ) de E2 (B) déduite de la question 3-c. On pose :
1 0
X1 = 1 X2 = 1
0 1
a
Soit Y = b un vecteur propre de t A associé à la valeur propre 2.
c
On peut alors calculer les matrices :
a b c 0 0 0
N1 = X1 Y = a
t
b c N2 = X2t Y = a b c
0 0 0 a b c
Les matrices N1 et N2 sont deux matrices non nulles de E d’après la question précédente et elles
ne sont pas colinéaires. La famille (N1 , N2 ) est une famille libre de E contenant 2 vecteurs. Par
suite,
MATHÉMATIQUES
dim E ≥ 2.
É conomique
EXERCICE 2 O
EMLYON dé
Pa
M
Partie I : Etude de la fonction f . La
C ORRIGÉ
0 La
x 1 +∞
signe f (x) − 0 + En
+∞ +∞ ]0
f (x)
1 C
et
2. La fonction f est continue et strictement décroissante sur ]0; 1[ ; elle réalise une bijection de ]0; 1[ sur
f (]0; 1[) =]1; +∞[. Puisque 2 ∈]1; +∞[, alors l’équation f (x) = 2 admet une unique solution dans
l’intervalle ]0; 1[. 6. a.
La fonction f est continue et strictement croissante sur ]1; +∞[ ; elle réalise une bijection de ]1; +∞[
sur f (]1; +∞[) =]1; +∞[. Puisque 2 ∈]1; +∞[, alors l’équation f (x) = 2 admet une unique solution
dans l’intervalle ]1; +∞[.
On a de plus, f (1) = 1 donc 1 n’est pas solution de l’équation f (x) = 2. On peut conclure :
L’équation f (x) = 2 admet exactement deux solutions a et b telles que 0 < a < 1 < b.
3. On calcule :
f (2) = 2 − ln 2 donc f (2) ≤ 2
f (4) = 4 − 2 ln 2 = 2(2 − ln 2) donc f (4) ≥ 2
Par suite, on a f (2) ≤ f (b) ≤ f (4) et puisque la fonctionf est croissante sur ]1; +∞[,
2 ≤ b ≤ 4. b.
1
É conomique
C ORRIGÉ
5. Etudions les variations de la suite (un ) :
∀n ∈ N un+1 − un = ln un + 2 − un = 2 − f (un )
Or d’après ce qui précéde, un ≥ b et d’après les variations de f , on a f (un ) ≥ f (b) soit f (un ) ≥ 2.
Par suite,
∀n ∈ N un+1 − un ≤ 0
La suite (un ) est décroissante.
On aurait aussi pu démontrer ce résultat par un raisonnement par récurrence.
La suite (un ) est décroissante et minorée par b donc elle converge vers un réel L tel que L ≥ b ≥ 2.
En prenant la limite des deux membres dans un+1 = ln un + 2, par continuité de la fonction ln sur
]0; +∞[ et unicité de la limite, il vient :
L = ln L + 2
Cette égalité est équivalente à f (L) = 2, équation qui, d’après la question I-2 admet deux solutions a
et b. Comme on a L ≥ b > a, on en déduit que L = b.
La suite (un ) converge vers b.
u = log (u) +2
end
endfunction
b. On complète la ligne 3 de la fonction Scilab proposée :
while 1/2 ∧ (n-1) > epsilon
Partie III : Etude d’une fonction définie par une intégrale.
8. D’après l’étude faite en partie I, la fonction f est minorée par 1 sur ]0; +∞[ donc elle ne s’annule pas
sur cet intervalle. 12. L
1 D
La fonction t → est donc continue sur ]0; +∞[ et elle admet des primitives sur cet intervalle ; soit
f (t) l
F une primitive de cette fonction sur ]0; +∞[.
V
La fontion φ est alors bien définie sur ]0; +∞[ et
En tant que primitive de f sur ]0; +∞[, F est dérivable sur ]0; +∞[ donc φ est aussi dérivable sur
13. a
]0; +∞[.
2 1
∀x > 0 φ (x) = 2F (2x) − F (x) = −
f (2x) f (x)
On remplace f (x) par sa valeur et on calcule :
−2 ln x + ln 2x ln 2 − ln x
∀x > 0, φ (x) = = .
(x − ln x)(2x − ln 2x) (x − ln x)(2x − ln 2x)
b
9. On étudie le signe du dénominateur de φ (x) :
∀x > 0, 0 ≤ φ(x) ≤ x.
11. a. Si on fait tendre x vers 0 par valeurs supérieures dans l’inégalité de la question 10, on obtient, par
limite par encadrement, lim φ(x) = 0.
x→0
On peut alors conclure :
É conomique
Il vient :
C ORRIGÉ
− ln x
φ (x) ∼
0 (ln x)(ln 2x)
Soit après simplification :
−1
φ (x) ∼
0 ln 2x
On peut conclure :
lim φ (x) = 0.
x→0
13. a. La fonction H est de classe C 2 sur U =]0; +∞[×R donc elle admet des dérivées partielles d’ordre 1
par rapport à x et à y sur U :
∀(x, y) ∈ U, ∂1 (H)(x, y) = x − y − 2; ∂2 (H)(x, y) = −x + ey .
Remarque : :
Le sujet comporte une erreur ; en raison de la question 13-b, l’ouvert U a dû être modifié. Cependant,
cette coquille ne semble avoir pénalisé aucun candidat.
b. La fonction H admet des points critiques en tout (x, y) de U tel que les deux dérivées partielles
d’ordre 1 s’annulent simultanément.
∂1 (H)(x, y) = 0 x−y−2=0
⇔
∂2 (H)(x, y) = 0 −x + ey = 0
Le système s’écrit aussi
∂1 (H)(x, y) = 0 x − ln x = 2
⇔
∂2 (H)(x, y) = 0 y = ln x
14. a. La fonction H est de classe C 2 sur U donc elle admet des dérivées partielles d’ordre 2 .
MATHÉMATIQUES
2 2
∀(x, y) ∈ U, ∂1,1 (H)(x, y) = 1; ∂2,2 (H)(x, y) = ey
La fonction H étant de classe C 2 sur U , on peut appliquer le théorème de Schwarz.
2 2
∀(x, y) ∈ U, ∂1,2 (H)(x, y) = ∂2,1 (H)(x, y) = −1
É conomique
λ2 − (a + 1)λ + a − 1 = 0
c. On sait d’après la partie I que 0 < a < 1 donc le produit des racines est négatif ; les deux valeurs
propres sont de signes contraires. On peut alors conclure :
La fonction H ne présente pas d’extremum local en (a; ln a).
λ2 − (b + 1)λ + b − 1 = 0
On sait d’après la partie I que b > 1 donc le produit des racines est strictement positif ; les deux valeurs
propres sont de même signe et comme la somme est aussi strictement positive, les deux valeurs propres
sont aussi strictement positives . On peut alors conclure :
EXERCICE 3
EMLYON
Partie I : Etude d’une première variable aléatoire.
1. (a) On note pour tout entier k non nul, Pk (respectivement Fk ), l’événement « On obtient Pile (res-
pectivement Face) au k-ième lancer ».
C ORRIGÉ
On a alors :
[X = 0] = P1 ∩ P2 [X = 1] = (P1 ∩ F2 ∩ P3 ) ∪ (F1 ∩ P2 ∩ P3 )
[X = 2] = (P1 ∩ F2 ∩ F3 ∩ P4 ) ∪ (F1 ∩ P2 ∩ F3 ∩ P4 ) ∪ (F1 ∩ F2 ∩ P3 ∩ P4 )
On calcule la probabilité de ces événements :
Par indépendance :
8
P ([X = 1]) = P (P1 )P (F2 )P (P3 ) + P (F1 )P (P2 )P (P3 ) =
27
En raisonnant de même, on trouve enfin :
4
P ([X = 2]) =
27
[X = n] = (P1 ∩F2 ∩...∩Fn+1 ∩Pn+2 )∪(F1 ∩P2 ∩F3 ∩...∩Fn+1 ∩Pn+2 )∪...∪(F1 ∩F2 ∩Fn ∩...∩Pn+1 ∩Pn+2 )
P ([X = n]) = P (P1 ∩F2 ∩...∩Fn+1 ∩Pn+2 )+P (F1 ∩P2 ∩F3 ∩...∩Fn+1 ∩Pn+2 )+P (F1 ∩F2 ∩Fn ∩...∩Pn+1 ∩Pn+2 )
1
MATHÉMATIQUES
É conomique
2. (a) La variable aléatoire U prend la valeur du numéro de la boule obtenue. Elle prend donc ses valeurs
dans N.
C ORRIGÉ
(b) Si l’événement [X = n] est réalisé, on a donc obtenu n Face ; on place alors dans l’urne des boules
numérotées de 0 à n et on pioche au hasard une boule dans l’urne.
Pour tout entier naturel n, la loi conditionnelle de U sachant [X = n] est la loi uniforme sur [[0; n]].
On a donc
1
∀n ∈ N, ∀k ∈ N, 0 ≤ k ≤ n P[X=n] ([U = k]) =
n+1
∀n ∈ N, ∀k ∈ N, k > n P[X=n] ([U = k]) = 0
(c) On applique la formule des probabilités totales avec le système complet d’événements {[X = n], n ∈ N} :
+∞
∀k ∈ N P ([U = k]) = P[X=n] ([U = k])P ([X = n])
n=0
(b
On remplace P ([X = n]) par sa valeur trouvée en question 1-b :
+∞
1 4
∀k ∈ N P ([U = k]) = (n + 1) n+2
n+1 3
n=k
+∞
4
∀k ∈ N P ([U = k]) =
3n+2
n=k (
4 3
∀k ∈ N P ([U = k]) = ×
3k+2 2
2
∀k ∈ N, P ([U = k]) = .
3k+1
(d) La variable U admet une espérance si et seulement si la série kP ([U = k]) converge absolu- 4. On
k∈N
ment ; comme c’est une série à termes positifs, la variable U admet une espérance si et seulement
si la série kP ([U = k]) converge. ∀(
k∈N
N
N
k−1
2 1
∀N ≥ 0 kP ([U = k]) = k
9 3
k=0 k=0
1
Cette série est convergente d’après le cours sur les séries usuelles puisque < 1.
MATHÉMATIQUES
3
Pa
+∞
2 9
kP ([U = k]) = ×
9 4
k=0
É conomique
N
N
C ORRIGÉ
∀N ≥ 0 k 2 P ([U = k]) = [k(k − 1) + k]P ([U = k])
k=0 k=0
N
N k−2 N
2 1
∀N ≥ 0 k 2 P ([U = k]) = k(k − 1) + kP ([U = k])
27 3
k=0 k=0 k=0
On reconnait de nouveau une série de référence convergente :
+∞
2 27
k 2 P ([U = k]) = × + E(U )
27 4
k=0
3. (a) Par définition, U est toujours inférieure ou égale à X donc la variable V = X − U prend ses
valeurs dans N.
(b) On a :
∀n ∈ N, ∀k ∈ N P[X=n] ([V = k)] = P[X=n] ([U = n − k])
On peut donc conclure :
Pour tout entier naturel n, la loi conditionnelle de V sachant [X = n] est la loi uniforme sur [[0; n]].
(c) Puisqu’on vient de montrer que pour tout entier naturel n, les lois conditionnelles de U et de V
sachant [X = n] sont les mêmes, alors les variables U et V suivent la même loi.
Ainsi,
2
Pour tout entier naturel k, P ([V = k]) = .
3k+1
4. On compare, pour tous entiers naturels k et i, P ([U = k]) × P ([V = i]) et P ([U = k] ∩ [V = i])) :
∀(k, i) ∈ N2 P ([U = k] ∩ [V = i])) = P ([U = k] ∩ [X = i + k])) = P ([X = k + i]) × P[X=k+i] ([U = k])
4 1 4
∀(k, i) ∈ N2 P ([U = k] ∩ [V = i])) = (k + i + 1) × = k+i+2
3k+i+2 k + i + 1 3
2 2 4
∀(k, i) ∈ N2 P ([U = k]) × P ([V = i]) = × = k+i+2
3k+1 3i+1 3
MATHÉMATIQUES
Par conséquent :
Les variables U et V sont indépendantes.
É conomique
3
Cov(U,V)= .
4
6. Simulation informatique.
(a) On écrit une fonction scilab qui simule la variable aléatoire X :
function x = simule _ X()
x=0
nb _ piles = 0
while nb _ piles < 2
if rand () < 2/3 then (
nb _ piles = nb_ piles + 1
else
x = x+1
end
end
endfunction
(b) La fonction proposée simule 10 000 parties et renvoie la proportion de parties gagnées par le joueur
A.
Comme le nombre N est grand, cette proportion nous fournit une approximation de la probabilité
que le joueur A gagne le jeu.
(c) Le jeu est équilibré si et seulement la probabilité que le joueur A gagne est égale à 0.5. Par lecture
graphique, on obtient :
p ≈ 0.8.
8. (a) On applique la formule des probabilités totales avec le système (quasi) complet d’événements
C ORRIGÉ
{[X = n], n ∈ N} :
+∞
P ([X ≤ Y ]) = P ([X = n] ∩ [X ≤ Y ])
n=0
+∞
P ([X ≤ Y ]) = P ([X = n] ∩ [Y ≥ n])
n=0
(b) On utilise les résultats des questions antérieures pour remplacer dans la formule de la question
8-a :
+∞
4
P ([X ≤ Y ]) = (n + 1) n+2 × (1 − p)n
3
n=0
On transforme en : k−1
+∞
4 1−p
P ([X ≤ Y ]) = k
9 3
k=1
Puis en utilisant les formules sur les sommes des termes de séries géométriques convergentes :
4 9
P ([X ≤ Y ]) = ×
9 (2 + p)2
4
P ([X ≤ Y ]) = .
(2 + p)2
1
(c) Le jeu est équilibré si et seulement si la probabilité qu’a le joueur A de gagner est égale à . En
2
utilisant la question précédente :
1 4 1
P ([X ≤ Y ]) = ⇔ =
2 (2 + p)2 2
1
P ([X ≤ Y ]) = ⇔ (2 + p)2 = 8
2
MATHÉMATIQUES
1 √
P ([X ≤ Y ]) = ⇔ p = 8 − 2
2
É conomique
Durée : 4 heures.
S
UJET
MATHÉMATIQUES
É conomique
1/6
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MATHÉMATIQUES
2/6
É conomique
EDHEC
MATHÉMATIQUES
3/6
É conomique
MATHÉMATIQUES
4/6
É conomique
EDHEC
MATHÉMATIQUES
5/6
É conomique
MATHÉMATIQUES
6/6
É conomique
EDHEC
C ORRIGÉ
Par Bernard Delacampagne, professeur de mathématiques au lycée
4.a
CORRIGÉ EDHEC E
Madeleine-Michelis, à Amiens. ANNÉE 2018 M
Exercice 1
C ORRIGÉ
a b
1. Rappelons que la matrice est inversible si et seulement si ad bc 0 ; pour la
c d
1 2 Ai
matrice A , on a :
3 6
ad bc 1 6 2 3 0
Donc A n’est pas inversible.
x 1 1
E7 A / x x / x Vect
3x 3 3 Im
de
3. f est une application linéaire, car on a :
M, N 2
2
f M N A M N f M f N
É conomique
AM AN
De plus, puisque A et M appartiennent à 2 , f M AM appartient à 2 .
Donc f est bien un endomorphisme de 2 .
1/18
x y
4.a. Posons M et notons 0 la matrice nulle de 2 ; on a :
z t
EDHEC
1 2 x y x 2z y 2t 0 0
M Ker f f M 0 AM 0 0
3 6 z t 3x 6z 3y 6t 0 0
x 2z 0
y 2t 0
x 2z 0 x 2z
C ORRIGÉ
3x 6z 0 y 2t 0 y 2t
3y 6t 0
Ainsi a-t-on :
2z 2t 2 0 0 2
Ker f / z, t 2 z t / z, t
2
z t 1 0 0 1
2 0 0 2
Vect ,
1 0 0 1
2 0 0 2 2 0
, est donc une famille génératrice de Ker f , libre car et
1 0 0 1 1 0
0 2 2 0 0 2
ne sont pas colinéaires, donc 1 0 , 0 1 est une base de Ker f .
0 1
Cette base ayant deux éléments, Ker f est bien de dimension 2.
b. Le théorème du rang s’écrit :
dim Ker f dim Im f dim 2
Il vient donc, d’après la question précédente :
dim Im f dim 2 dim Ker f 4 2 2
c. Les calculs donnent :
1 21 0 1 0
f E
1 AE
1 E1 3E3
3 60 0 3 0
1 2 0 1 0 1
f E
2 AE
2 E2 3E4
3 6 0 0 0 3
1 2 0 0 2 0
f E3 AE
3 2E1 6E3
3 6 1 0 6 0
1 2 0 0 0 2
f E
4 AE
4 2E2 6E4
3 60 1 0 6
On sait que :
Im f Vect f E1 , f E 2 , f E 3 , f E 4
Comme f E3 2f E1 et f E 4 2f E 2 , il reste :
Im f Vect f E1 , f E 2 Vect E1 3E 3 , E 2 3E 4
E1 3E3 , E 2 3E 4 est donc une famille génératrice à deux éléments de Im f ; puisque
MATHÉMATIQUES
2/18
b. Posons M ; on a :
z t
x y 1 2 x y x 2z y 2t
C1 , C2 , f
M AM
,
z
t
3 6 z t 3x 6z 3y 6t
É conomique
3/18
1 2 x x 2z 1 2 y y 2t
AC1 , AC 2
3 6 z 3x 6z 3 6 t 3y 6t
EDHEC
Puisque M une matrice de 2 vecteur propre de f associé à la valeur propre , on a :
f M M
Soit encore, compte-tenu des calculs précédents :
AC1 C1 et AC2 C 2
C ORRIGÉ
Puisque M est non nulle, C1 ou C2 est non nulle, donc C1 ou C2 est un vecteur propre de A
associé à la valeur propre , donc est bien une valeur propre de A.
Exercice 2
1.a. D’après la formule des probabilités totales appliquée au système complet d’événements
A 0 , A1 , A 2 , il vient :
P X 1
P P1 P A 0 PA0 P1 P A1 PA1 P1 P A 2 PA2 P1
Puis, puisque la pièce est choisie au hasard, et compte tenu de la nature des trois pièces :
1 1 1 1 1 1 3 1
P X 1 0 1
3 2 3 3 6 3 6 2
b. En utilisant encore la formule des probabilités totales appliquée au système complet
d’événements A 0 , A1 , A 2 , il vient, pour tout entier n supérieur ou égal à 2 :
PX P A 0 PA0 X n P A1 PA1 X n P A 2 PA2 X n
n
1
La loi de X conditionnellement à A 0 est la loi géométrique de paramètre p puisque c’est
2
la loi du temps d’attente du premier pile lors de lancers indépendants, au cours de chacun
1
desquels la probabilité d’obtenir pile est p , donc on a :
2
n 1 n 1 n
1 1 11 1
PA0 X n p 1 p
n 1
1
2 2 22 2
Puisque la pièce numérotée 1 donne "face" à coup sûr, on a :
PA1 X
n 0
Puisque la pièce numérotée 2 donne "pile" à coup sûr, le premier pile apparait forcément lors
du premier lancer, donc on a, n étant supérieur ou égal à 2 :
PA2 X
n 0
Il en résulte bien que, pour tout entier n supérieur ou égal à 2 :
n n
11 1 1 11
P X
n 0 0
3 2 3 3 32
c. X étant une variable aléatoire prenant pour valeurs tous les entiers naturels, on a :
P X n
n 0
1
Il en résulte que :
MATHÉMATIQUES
PX 1 P X
0 1 P X
n 1 P X n
n 1 n 2
É conomique
4/18
n
1 1 1 con
La série étant la série géométrique de raison , convergente puisque 1 , il
EDHEC n 0
2 2 2
vient, par linéarité de la somme d’une série convergente et d’après le résultat de la question qu
précédente : esp
Il v
1 1 1 1 1 1 1
n n 0 1
1 1 1 3 1
P X
n 1 2
C ORRIGÉ
3 2 3 2 2 2 3 1 1 2 3 2 6
n 2 n 2 n 0
2
On obtient finalement, d’après le résultat de la question 1.a :
1 1 2 1 On
P X 0 1
2 6 6 3
D’
2. X admet une espérance si et seulement si la série nP X n
n0
est absolument
l’e
convergente, c’est-à-dire ici convergente puisque son terme général est positif ou nul ; on a, Ko
d’après la question 1.b, pour tout entier n supérieur ou égal à 2 :
n n 1 n 1
1 1 1 1 1 1 1
nP X
n n n n
3 2 3 2 2 6 2
4.
n 1
1 1 sim
La série n étant la série géométrique dérivée de raison , convergente puisque
n 0
2 2
5.a
1
1 , il en résulte, par linéarité de la somme d’une série convergente, que la série qu
2
l’é
nP X n est convergente, et donc que X admet une espérance.
n0
Il vient alors : Il e
n 1
1 1 1
E X nP X
n
P X
1 nP X
n n
2 6 2 Ai
n 0 n 2 n 2
1 1
1 1
1
n 1
1
11
1 1 1 b.
n 1 1 4 1 1
2 6 2 2 2 6 1 2
2 6 qu
n 1 1 l’é
2
5/18
1
convergente puisque 1 , il en résulte, par linéarité de la somme d’une série convergente,
2
EDHEC
que la série n n 1 P X n est convergente, et donc que X X 1 admet une
n 0
espérance.
Il vient alors :
n 1
C ORRIGÉ
1 1 1 2 16 4
E X X 1 n n 1 P X
n n n 1
12 2 12 1 3 12 3
n 0 n 2
1
2
On a l’égalité :
2
X X X 1 X
D’après les questions 2 et 3, X et X X 1 admettent une espérance ; par linéarité de
l’espérance, X 2 admet une espérance, donc X admet une variance, et on a, par la formule de
Koenig-Huygens :
4 4
V X E X 2 E X E X X 1 E X E X 1 1
2 2
3 3
4. L’échange des mots "pile" et "face" est sans effet sur la pièce numérotée 0, et échange
simplement les pièces numérotées 1 et 2, donc Y suit la même loi que X.
6.a. X et Y prenant pour valeurs tous les entiers naturels, X Y prend pour valeurs des
entiers naturels.
MATHÉMATIQUES
On a :
X Y 0 X 0 Y 0
L’événement X 0 Y 0 est impossible car sa réalisation signifierait qu’on obtient que
É conomique
6/18
7.a. Le script Scilab permettant le calcul et l’affichage de la valeur prise par la variable Il e
aléatoire X lors de l’expérience réalisée dans cet exercice est donc complété de la manière
suivante :
To
É conomique
7/18
piece=grand(1,1,'uin',0,2)
x=1
if piece= =0 EDHEC
then lancer=grand(1,1,'uin',0,1)
while lancer= =0
lancer=grand(1,1,'uin',0,1)
x= x+1
C ORRIGÉ
end
else
if piece= =1 then x=0
end
end
disp(x)
b. Le cas où l’on joue avec la pièce numérotée 2 n’est pas pris en compte dans le script
précédent, car si la pièce choisie n’est ni la pièce numérotée 0 ni la pièce numérotée 1, c’est
forcément la pièce numérotée 2, et dans ce cas X vaut forcément 1, et c’est bien ce qui sera
affiché puisque x a été initialisé à 1 dans la deuxième ligne de ce script.
Exercice 3
1. f est continue sur , 0 comme fonction constante nulle, et sur 0, comme produit et
composée de fonctions qui le sont, donc f est continue sur , sauf peut-être en 0.
a étant un réel strictement positif, f est positive ou nulle sur , car :
x x
2
e 2a 0 si x 0
a
f x
0 0 si x 0
0
Puisque f est nulle sur , 0 , f x dx converge et on a :
0 0
f x dx
0 dx 0
On a, pour tout réel positif ou nul x :
x x x
t
2 2 2
t x
t 2a
f t dt e dt
e 2a 1 e 2a
a
0 0 0
Puisque a étant un réel strictement positif, on a :
x 2
x
lim
x 0 f t dt lim 1 e 2a 1
x
Donc f x dx converge et on a :
0
f x dx 1
0
MATHÉMATIQUES
Il en résulte que f x dx converge et qu’on a :
0
f x dx f x dx f x dx 0 1 1
0
Tout ce qui précède assure que la fonction f est une densité.
É conomique
8/18
0 x
2 2 2
t x x
t 2a
FX x
0dt e dt 0 1 e 2a 1 e 2a c. X
a
0
9/18
x2 2
1 1 2 x2a
E Z2
x 2e 2a
dx x e dx
a 2 2 a EDHEC
On sait que :
E Z 0 et V Z a
Il résulte de la formule de Koenig-Huygens que :
E
Z2 V Z E Z a
2
C ORRIGÉ
c. X possède une espérance si et seulement si xf x dx converge.
0
Puisque f est nulle sur , 0 , xf x dx converge et on a :
0 0
x dx
xf
0 dx
0
Sous réserve de convergence, on a :
2
x
x 2 2a
xf x dx e dx
0 0 a
On sait, d’après la question précédente, que :
2 x2
x
1 1
x 2 e 2a dx x 2e 2a
dx a
2 a 2 a
Puisque g est paire, il en résulte que :
x2 x2
x 2e 2a
dx 2 x 2e 2a
dx a 2a
0
Ainsi xf x dx converge et on a :
0
2
x
1 a 2a 2a a
xf x dx
x 2e 2a
dx
0 a 0 2a 2 2
Il en résulte que X possède une espérance et que :
0 a a
E X xf x dx xf x dx xf x dx
0
0 2 2
10/18
toutes, d’après la question 5.a un moment d’ordre 2, donc, par linéarité de l’espérance, Sn
admet une espérance, et on a :
EDHEC
1 n 1 n 1 1 Il e
E Sn E X 2k E X k2 nE X 2 2a a
2n k 1 2n k 1 2n 2
Donc Sn est un estimateur sans biais de a.
b. Y suit la loi exponentielle de paramètre 1 , donc on a : b.
C ORRIGÉ
1
V Y 1
2 con
Puisque X 2aY et que Y admet une variance, X admet une variance, on a :
2 2
V X 2 V 2aY 4a 2 V Y 4a 2
P
c. Puisque les variables aléatoires X1 , X 2 , …, X n suivent la même loi que X, elles admettent
On
toutes, d’après la question 5.a une variance, donc Sn admet une variance, et on a :
1 n 1 n
V Sn V X 2k 2 V X 2k
2n k 1 4n k 1
En
Puisque les variables aléatoires X1 , X 2 , …, X n sont indépendantes et suivent la même loi que
X, les variables X12 , X 22 , …, X 2n sont indépendantes et suivent la même loi que X 2 , donc :
1 n 1 1 a2
2
V Sn V X 2k 2 nV X 2 4a 2
4n k 1 4n 4n n Po
Puisque Sn est un estimateur sans biais de a, le risque quadratique de Sn est :
a2
ra S n V Sn
n On
On a alors :
2
a
ra Sn lim
lim 0
n n n
con
7.a. Sn admettant une variance, l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev pour la variable
aléatoire Sn s’écrit :
V Sn
0 P Sn E Sn 2 Pa
Soit encore, compte-tenu des résultats de la question 6 :
1.a
a2
0 P S n a
n 2
On a alors : Si
0 P Sn a 1 P Sn a 1 P Sn a
Si
Car :
le s
S n a Sn a P Sn a P Sn a
Do
MATHÉMATIQUES
11/18
a2 1
n 2 n2
EDHEC
Il en résulte que :
1
0 P S n a 1 2
n
1 1
b. Par définition, Sn ,Sn est un intervalle de confiance de a au niveau de
C ORRIGÉ
10 10
1 1
confiance 1 si P Sn a Sn 1 , c’est-à-dire ici, en prenant 0, 05 , si
10 10
1 1
P Sn a Sn 0, 95
10 10
On peut écrire :
1 1 1 1 1
P Sn a Sn P Sn a P Sn a
10 10 10 10 10
1
En prenant , on sait, d’après la question précédente, que :
10
1 100
P Sn a 1
10 n
1 1
Pour avoir P Sn a Sn 0, 95 , il suffit donc de choisir n tel que :
10 10
100
1 0,95
n
On a :
100 100 100
1 0,95 0, 05 n n 2 000
n n 0, 05
1 1
Donc S 2000 ,S 2000 est un intervalle de confiance pour a avec un niveau de
10 10
confiance au moins égal à 95%.
Problème
Partie 1 : étude de f
1.a. On a :
t t 2 0 1 t 2 1 ln 1 t 2 0
Si x 0 , f x 0 par positivité de l’intégrale d’une fonction positive sur le segment 0, x .
ln 1 t dt 0
0
Si x 0 , f x 2
par positivité de l’intégrale d’une fonction positive sur
x
12/18
f ' x ln 1 x 2
4.a
EDHEC c. D’après la question 1.a, on a :
ln 1 x 2 0
x f ' x On
Donc f est croissante sur .
2.a. La fonction f est définie sur , qui est centré en 0, et on a, pour tout réel x :
C ORRIGÉ
ln 1 t 2 dt
x
f
x 1
0
1
Par le changement de variable u t , qui est de classe C sur et pour lequel du dt , il D’
vient :
du ln 1 u du f x
x x
f x ln 1 u
2 2
0 0 int
Donc f est impaire.
b. D’après la question 1.b, il vient par dérivation, pour tout réel x : b.
2x
f '' x
1 x2
Puisque 1 x 2 0 sur , f '' x est du signe de x sur , donc f '' x s’annule en changeant
de signe en 0, étant négative sur et positive sur . D’
Donc f est concave sur , convexe sur , et la courbe représentative de f admet pour
seul point d’inflexion le point O 0, 0 .
a 2
2
1 t 1 t 1 t2 Pu
Donc il vient, pour tout réel t, par identification des coefficients :
t2 b t2 at 2 a b a 1
a 1
2
a 2
2
2
1 t 1 t 1 t 1 t a b 0 b 1 c.
Les réels a et b cherchés sont donc a 1 et b 1 .
ln 1 t dt
x
f x
b. Calculons 2
à l’aide d’une intégration par parties ; on pose :
0
On
2t
t ln 1 t 2
u u' t
1 t2
v' t 1 vt t
Do
u et v sont de classe C1 sur , donc il vient, par intégration par parties et d’après la question
précédente :
x x x
1 1 t dt
2t 2 1
ln 1 t 2 dt t ln 1 t 2 dt x ln 1 x 2 2
x
f x Pu
0
0
0 1 t2 0
2
x x x
1 t dt
1 1
x ln 1 x 2 2 2
dt x ln 1 x 2 2x 2
1 dt 2 2
Et
0 0 1 t 0
Ainsi a-t-on montré que, pour tout réel x, on a : d.
MATHÉMATIQUES
1
f x x ln 1 x 2 2 2
1 t2
dt
0 Lo
la q
É conomique
13/18
1
4.a. dt est une intégrale impropre uniquement en .
0 1 t2 EDHEC
On a :
1 1
1 t 2 t 2
1
C ORRIGÉ
dt est une intégrale de Riemann convergente car de paramètre 2 1 .
1 t2
1
D’après le critère d’équivalence des intégrales des fonctions positives, dt est une
1 1 t2
1
intégrale convergente, donc dt est une intégrale convergente.
0 1 t2
b. D’après la question 3, on a :
x
1 t dt
1
f
x x ln 1 x 2 2 2 0
2
1 t dt
1
D’après la question 4.a, lim
x
0
2 x
est finie ; puisque lim x ln 1 x 2 2 , on a :
x
1 tdt
1
2 2
o x ln 1 x 2 2
0
Donc :
f x x ln 1 x 2 2
Puisque
2 o ln 1 x
2
, il vient enfin :
f x xln 1 x 2
c. On a, pour tout réel x strictement positif :
1 1 1
ln 1 x 2 ln x 2 1 2 ln x 2 ln 1 2 2lnx ln 1 2
x x x
On a :
1
lim 2 ln x et lim ln 1 2 0
x x
x
Donc :
1
ln 1 2 o 2 ln x
x
Puis :
ln 1 x 2 2 ln x
Et enfin, d’après la question 4.b :
f x 2xlnx
d. Puisque f est impaire d’après la question 2 ;a, on a, pour tout réel x :
MATHÉMATIQUES
f x f x
Lorsque x est au voisinage de , x est au voisinage de , donc, d’après l’équivalent de
la question précédente, on a :
É conomique
14/18
f x 2 x ln x Pa
5.a. On a vu à la question 1.b que f est de classe C1 sur et que, pour tout réel x : La
x ln 1 x 2
f '
C ORRIGÉ
b.
f ' est de classe C2 sur , comme composée de la fonction x 1 x 2 , de classe C2 sur ,
à valeurs dans * , par la fonction logarithme népérien, de classe C2 sur * .
Donc f est de classe C3 sur .
b. On sait, d’après l’énoncé les questions précédentes que, pour tout réel x : 8.a
2x
f x ln 1 t 2 dt , f '
x ln 1 x 2 et f '' x
x
0 1 x2
En dérivant, il en résulte que, pour tout réel x :
1 x 2 2x 2 2 1 x
2
2x
f x
3
2
On
1 x 2 1 x 2
2 2
1 x2
On déduit de tout ceci que :
f 0 f ' 0 f '' 0 0 et f 3 0 2 Et
c. La formule de Taylor admise dans l’énoncé s’écrit :
x1 x2 x3 3
f x f 0 f ' 0 f '' 0 f 0 o x 3 Il v
0 1! 2! 3!
Il reste donc, en utilisant les valeurs obtenues à la question précédente :
x3 x3
f x 2 o x3 o x3 Pa
0 3! 3 ent
Ceci assure bien que :
x3
f x Do
0 3
b.
6. Le script Scilab complété pour qu’il calcule et affiche, à l’aide de la méthode de Monte-
Carlo, une valeur approchée de f 1 , est le suivant :
On
U=grand(1,100 000,‘unf’,0,1)
V=log(1+U.^2)
f=mean(V) Pa
disp(f) nat
ln 1 t dt
1
f 1
Bien qu’aucune explication ne soit attendue ici, remarquons que 2
et qu’il Ai
0
f 1 E ln 1 U
en résulte, d’après le théorème de transfert, que 2
où U est une variable La
aléatoire suivant la loi uniforme sur 0,1 . Une valeur approchée de f 1 peut donc être thé
MATHÉMATIQUES
obtenue en prenant la moyenne sur un grand nombre ici 10 000 de réalisations d’une
9.a
variable aléatoire suivant la même loi que ln 1 U 2
.
É conomique
15/18
u 0 ln 1 t 2 dt 1dt
0
t 0
1
1
0 0
C ORRIGÉ
b. On a :
1 1
ln 1 t dt ln 1 t dt f 1
1
u1 2 2
0 0
8.a. Par définition de u n et par linéarité de l’intégrale, on a, pour tout entier naturel n :
ln 1 t ln 1 t dt
1 1 1
ln 1 t ln 1 t
n 1 n n 1 n
2 2 2 2
u n 1 u n dt dt
0 0 0
1
ln 1 t ln 1 t 1 dt
n
2 2
0
ln 1 t ln 1 t 1 0
n
2 2
Par négativité de l’intégrale d’une fonction négative sur le segment 0,1 , on a, pour tout
entier naturel n :
u n 1 u n 0
Donc la suite u n n est décroissante.
b. Par définition de u n , on a, pour tout entier naturel n :
1
ln 1 t dt
n
2
un
0
On a vu à la question précédente que :
ln 1 t
n
t 0,1 2
0
Par positivité de l’intégrale d’une fonction positivesur le segment 0,1 , on a, pour tout entier
naturel n :
un 0
Ainsi la suite u n n est-elle minorée par 0.
La suite u n n est décroissante d’après la question précédente, minorée par 0, donc le
théorème de la convergence monotone assure que la suite u n n est convergente.
MATHÉMATIQUES
16/18
ln 1 t
n
ln 2
2 n
ln 1 t dt 1 0 ln
n
2 ln 2
n n
un
2
c. P
0
Ainsi a-t-on montré que, pour tout entier naturel n :
0 un ln2
n
n
b. On a :
1 ln 2 1 lim ln 2 0
n
n
k
ln 1 t 0 et ln 1 t 2 ln 2
n
2
0
1 ln 1 t 2 1 ln 2
Par positivité de l’intégrale d’une fonction positive sur 0,1 , et par intégration d’une inégalité Ce
sur 0,1 , il vient :
ln 1 t ln 1 t
1 1 1
n n
2 2
1 un
ln 1 t
n
0 dt dt 2
dt e.
1 ln 1 t 2
1 ln 2 1 ln 2 1 ln 2
0 0 0
Ainsi a-t-on bien montré que : qu
ln 1 t
1
n
2
un
0 dt
1 ln 1 t 2 1 ln2
0
MATHÉMATIQUES
17/18
un
0 lim
1 ln 2 n
n
2
lim dt 0
n 1 ln 1 t 2
C ORRIGÉ
0
c. Par définition de u k et par linéarité de l’intégrale, on a, pour tout entier naturel n non nul :
n 1 n 1 n 1
u ln 1 t dt
ln 1 t dt
1
2
k 1
2
k
k
0 0
k 0 k 0 k 0
n 1
ln 1 t
k
2
est la somme des n premiers termes de la suite géométrique de premier
k 0
n 1
1 ln 1 t 2
1 n
uk dt
1 ln 1 t 2
k 0 0
ln 1 t
n 1 1 1
n
2
1
uk dt dt
1 ln 1 t 2 1 ln 1 t 2
k 0 0 0
n
2
lim dt 0
n 1 ln 1 t 2
0
Il en résulte que :
n 1
1
1
lim uk dt
n
k 0
0 1 ln 1 t 2
Ce qui prouve que :
1
1
uk dt
0 1 ln 1 t 2
k 0
e. Compte-tenu du résultat de la question précédente, la modification du script présenté à la
question 6. pour donner une valeur approchée de u
k 0
k est la suivante :
U=grand(1,100 000,‘unf’,0,1)
V=(1-log(1+U.^2)).^(-1)
MATHÉMATIQUES
S=mean(V)
disp(S)
É conomique
18/18
ÉCONOMIE
Durée : 2 heures 30.
S UJET
D OCUMENT
Document 1 Doc
« Les "barbares" sont à nos portes, mais ils n’ont pas encore gagné la guerre. »
Dans son essai Humaniser l’économie de partage, paru le 31 mars, Nicolas
Rousselet, PDG des Taxis G7 et Taxis Bleus, ne s’avoue pas vaincu face
à Uber, Drivy et consorts, même s’il déplore que « leur credo, l’ubérisa-
tion, soit devenu une religion moderne ». Utilisé la première fois en 2014 par
Maurice Lévy, président de Publicis, ce terme décrit le surgissement dans
les années 2010 de plateformes numériques mettant en relation directe des
clients et des prestataires, concurrençant les entreprises établies de longue
date en proposant un service simple et accessible. Comment expliquer cet
assaut inattendu ? Par la disparition de barrière d’entrée sur le marché, la
démocratisation des Smartphones et la multiplication des fonds de capi-
tal-risque, permettant aux start-up de se développer à toute vitesse. Le
CAC 40 n’est pas tout entier sur la sellette pour autant. « Ce n’est pas un
T echnologique
Document 2
Comme dans tout marché où la demande est beaucoup plus forte que l’offre,
les prix grimpent. Selon les régions et les villes, les licences s’échangent
tion pour obtenir leur carte. […] Les taxis conservent le monopole de la
« maraude », c’est-à‑dire qu’ils peuvent être hélés à la volée dans la rue.
À l’inverse, les VTC ne peuvent charger un client que sur réservation. Une
ÉCONOMIE
différence qui s’estompe dans les villes où les VTC sont nombreux, ce qui
peut réduire le délai d’attente à une ou deux minutes. La loi Thévenoud
imposait initialement un délai de quinze minutes entre la réservation et la
prise en charge, mais cette disposition a été annulée en Conseil d’État. […]
De même, le Conseil constitutionnel a retoqué le privilège réservé aux taxis
de la tarification horokilométrique(1). Les VTC peuvent l’adopter, ou choisir
Document 4
11 % de moins que les employés classiques, contre 6 % de moins pour les
femmes dans la même configuration. […] Dans certains cas, en particulier
quand les arrangements contractuels ont perturbé la relation de travail, « il
ÉCONOMIE
est clairement établi que les travailleurs ont du mal à exercer leurs droits
fondamentaux au travail, ou à avoir accès aux prestations de sécurité sociale
et à la formation professionnelle », relève le rapport. « Les emplois atypiques
vont de pair avec l’insécurité, un niveau de salaire faible, des horaires plus
longs », détaille ainsi l’organisation. « Ces travailleurs reçoivent souvent
plus de pression pour être immédiatement réactifs aux demandes en flux
tendu des entreprises (…) pour faire des heures supplémentaires, travailler
pendant les vacances, refuser les congés maladie ou ne pas prendre les
repos auxquels ils ont le droit ». Une étude américaine, citée par le rapport
montre que ces travailleurs sont aussi ceux qui travaillent le plus en horaires
décalés, comme la nuit, ou le week-end.
Conséquences ? Un stress plus élevé, davantage d’accidents profession-
nels, une déstabilisation de la vie personnelle […] En 2016, l’Observatoire
SCBS
des inégalités recensait en France 3,2 millions de travailleurs précaires, soit
12,3 % des emplois, contre seulement 8 %, en 1991.
Héloïse de Neuville, 15 novembre 2016, Challenges.fr
Document 5
Ubérisation de l’économie :
une nouvelle arme de destruction créatrice massive ?
Document 6
par les technologies numériques (comme les taxis l’ont été par les VTC), ou
complètement nouveaux (comme le guidage des automobilistes en temps
réel dans les embouteillages) – s’appuient sur une technologie de plate-
C
forme où jouent pleinement les effets de réseaux. […]
Maya Bacache-Beauvallet et Anne Perrot, notes du CAE n° 44, Novembre 2017
SCBS (1)
Effet de réseau : situation dans laquelle la satisfaction que retire l’utilisateur d’un produit, d’un
service, d’une plateforme,… augmente avec le nombre d’utilisateurs (ex : consommateurs, développeurs
d’applications, joueurs de jeu vidéo,…). Il s’agit donc d’une externalité positive réciproque de consommation.
(2)
Single-homing : fait d’être rattaché à une seule plateforme numérique ; contraire de multi-homing.
T echnologique
ÉCONOMIE
Michelet, à Vanves.
C ORRIGÉ
L’ensemble documentaire comprend 6 documents pour un volume total
équivalent à celui de la session précédente d’environ 2 600 mots. Parmi
les 6 documents, on compte quatre textes et deux tableaux de données
chiffrées. L’ensemble documentaire est comme chaque année précédé
d’un titre, « Les enjeux de l’ubérisation de l’économie ».
nomie ubérisée.
Les arguments en faveur d’une régulation sectorielle des plateformes numé-
riques sont nombreux, mais tous ne sont pas indiscutables.
Parmi les arguments recevables : les stratégies d’évitement fiscal, le
contournement du droit du travail, les risques d’intrusion dans la vie privée
et l’usage peu transparent des algorithmes.
C ORRIGÉ
concurrence ne se ferait pas de manière habituelle par les prix, le bascule-
ment d’une plateforme vers une autre pouvant être freinée par les effets de
réseau (simple homing). Dans la pratique pourtant, les utilisateurs migrent
facilement d’une plateforme vers une autre ;
– une concurrence entravée par la constitution d’une barrière à l’entrée
générée par le fait que les utilisateurs ne voudraient pas perdre leurs
données accumulées en partant sur une autre plateforme. Cet argument
ne paraît pas vérifié. L’entrée d’une nouvelle plateforme sur le marché
n’a jamais été entravée dès lors que son offre est de qualité (meilleur
algorithme).
Enfin, un dernier argument opposé à une régulation spécifique et sectorielle :
le numérique est une technologie transversale susceptible de s’appliquer
à tous les secteurs de l’économie.
reprendre des morceaux de phrase des textes sous la forme d’un « copier-
coller » ou de paraphraser les documents. Par ailleurs, il ne saurait se
contenter d’exprimer les idées dans l’ordre des documents. Il convient de
ÉCONOMIE
C ORRIGÉ
de faux sens et enfin l’emploi d’un vocabulaire adapté ;
– La production d’un agencement personnel et hiérarchisé des idées dans
un plan cohérent et apparent. La note de synthèse doit avoir du sens pour
constituer un compte rendu efficace de l’ensemble documentaire. De ce
point de vue, la consigne de la note constitue une aide indispensable.
etc.).
l’ubérisation de l’économie
1er répertoire d’idées : le phénomène de l’ubérisation de l’économie
Le doc. 1 et la fin du doc. 6 proposent une définition de l’ubérisation de
l’économie ainsi que les trois facteurs explicatifs de son surgissement
à partir de 2010.
ainsi la justifier.
Le doc. 2 présente l’exemple de l’accès à la profession de chauffeur de taxis
protégé par des barrières réglementaires (certificat d’aptitude à l’exercice de
la profession + détention d’une licence pour exercer la profession).
Le doc. 3 montre l’évolution du prix de la licence de chauffeur de taxis et
par ce biais illustre la remise en cause de la rente de situation des taxis
du fait de l’irruption des VTC Uber et autres sur le marché du transport
de personnes. La licence a atteint le prix de 220 000 euros à Paris avant
l’irruption des plateformes numériques sur le marché, mais a sensiblement
baissé depuis (165 000 en janvier 2016).
C ORRIGÉ
Nous avons donc identifié 5 répertoires d’idées. Il nous faut donc les répartir
dans notre note. L’idéal est d’en avoir un nombre limité à 4 pour pouvoir
construire un plan classique en deux parties et deux sous parties chacune.
Nous en avons donc a priori une en trop. Regardons les choses de plus près.
La consigne porte donc sur l’ubérisation de l’économie. Or, notre premier
répertoire d’idées est en fait la définition de cette notion. Il paraît donc
opportun de retenir tous les éléments de définition du phénomène de l’ubéri-
sation de l’économie pour lancer notre note. Cette façon de faire présente un
double avantage, d’une part son articulation logique avec la problématique
et d’autre part, sa conformité avec la consigne du sujet.
Dès lors, nous avons bien 4 répertoires d’idées. Leur agencement peut
prendre la forme suivante qui nous paraît faire sens par rapport à la consigne.
emplois.
Le bilan qualitatif est en revanche inquiétant. Les emplois créés se déve-
loppent en marge du salariat et sont souvent précaires. Outre leur insécurité,
ils offrent un accès limité à la protection sociale et à la formation profession-
nelle. Les rémunérations sont aussi plus faibles et le risque d’enfermement
dans la précarité est réel. L’OIT appelle à une régulation sociale du secteur.
C ORRIGÉ
dominante est sanctionné. La fluidité concurrentielle est plus forte qu’on ne
l’imagine et le « multi-homing » semble l’emporter. Enfin, le passage d’une
plateforme à une autre est toujours rendu possible si le service proposé
aux consommateurs est meilleur. Au final, le droit de la concurrence paraît
suffisant pour réguler les comportements des entreprises du numérique.
T echnologique
ÉCONOMIE
ÉCONOMIE
Durée : 2 heures 30.
D
Doc
Il est recommandé de ne pas dépasser 10 pages.
ESSEC Les candidats ne doivent faire usage d’aucun document ; l’utilisation
de toute calculatrice et de tout matériel électronique est interdite.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être
une erreur d’énoncé, il la signalera sur sa copie et poursuivra sa
composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené
à prendre.
S
UJET
Document 1
Le principe est simple : plus les personnes riches ont de d’argent, plus elles
vont pouvoir, par des investissements ou par de la consommation, en faire
profiter les autres. « Quand on crée des emplois à très hauts revenus, ça finit
par bénéficier à tout le monde », formule pour europe1.fr Nicolas Bouzou,
économiste, fondateur du cabinet Asterès. « Par exemple, un ingénieur en
intelligence artificielle chez Google sera certes très bien payé, mais il va
consommer au restaurant, dans des hôtels, il va avoir des employés de
maison. Ça crée donc des emplois moins qualifiés. On estime que concer-
nant l’économie du numérique aux États-Unis, un emploi à forte valeur
ajoutée entraîne la création de quatre emplois moins qualifiés », poursuit
l’auteur de Le Travail est l’avenir de L’homme (ÉD. de L’observatoire).
L’objectif avoué de cette fiscalité avantageuse pour les plus favorisés est
d’encourager les investissements sur le sol français et de faire revenir des
capitaux sur le territoire. « Nous voulons provoquer un effet de souffle fiscal
en faveur de l’investissement, de l’emploi et de la croissance », a assuré
en juillet le Premier ministre Édouard Philippe aux Échos. « Nous voulons
donner confiance aux acteurs économiques, avec de la visibilité et des
engagements précis. » Avec dans l’idée que toute l’économie française, et
donc à terme tout le monde, profite de ces investissements. (…)
Document 2
T echnologique
réinvestie dans des paris d’argent sur les marchés financiers et immobiliers,
où elle alimente diverses bulles : celle des dérivés financiers, par exemple,
dont le notionnel libellé en euro atteint, à lui seul, la somme extravagante de
ÉCONOMIE
laquelle ce sont les dépôts (l’épargne) qui font les crédits. Dit autrement, une
banque, pour prêter de l’argent, aurait besoin de l’emprunter elle-même
quelque part. Au contraire, les banques commerciales (qui sont telles parce
qu’elles ont reçu de l’État une délégation du pouvoir régalien de frapper
monnaie) créent du crédit tous les jours. Et équilibrent leurs comptes ex
post en empruntant auprès de la Banque Centrale (à taux réel négatif, en
ESSEC
zone euro, aujourd’hui) la monnaie nécessaire pour apurer leurs transac-
tions avec leurs contreparties et pour satisfaire aux ratios prudentiels qui
encadrent leur pouvoir de création monétaire. (…)
Document 3
une tribune publiée dans Le Monde, il estime que le président est « bien mal
informé » : « la totale déconnexion entre l’évolution des plus hauts revenus
et ceux du reste de la population est désormais bien documentée », écrit-il.
Et de poursuivre, chiffres à l’appui : « Thomas Piketty et ses collègues ont
établi qu’entre 1983 et 2014, les 1 % les plus riches avaient capté 20 %
de la croissance économique, soit autant que les 50 % les moins riches.
C’est évidemment moins spectaculaire qu’aux États-Unis, où les 1 % les
Document 4
avancées. (…)
En décembre dernier, c’était l’OCDE qui nous annonçait que moins d’iné-
galités était synonyme de plus de croissance économique. Elle invitait
d’ailleurs les politiciens à ne pas seulement essayer d’améliorer le sort des
ÉCONOMIE
plus démunis, mais de viser plus large, par exemple en mettant en place
des politiques qui avantagent les 40 % les plus pauvres de la société. Selon
elle, ce n’est pas en évitant l’indigence qu’on arrive à stimuler l’économie,
mais en permettant un réel enrichissement de la base.
L’an dernier, contre toute attente, un dense livre sur l’économie a connu un
succès international. Le Capital au xxie siècle de Thomas Piketty démontrait
clairement comment la part de richesse accaparée par les plus riches va en Doc
augmentant aux dépens de ce que possède le reste de la société. Comment
en est-on arrivé là ? Par des choix politiques et économiques.
Selon lui, le choix que les pays industrialisés ont fait après la Deuxième
Guerre mondiale, d’imposer plus fortement les plus nantis a contribué
grandement à réduire les inégalités en améliorant la situation financière de
ESSEC
l’ensemble de la population. C’est ensuite que ça se gâte, quand les Reagan
et Thatcher sont arrivés au pouvoir avec d’autres ambitions économiques.
Plutôt que de favoriser des mesures sociales, un État fort ou un système de
taxation progressiste, ils misent sur une réduction de services, un retrait de
l’État de son rôle social et une réduction de la charge fiscale des nantis. Le
ruissellement peut ensuite s’opérer. Ces choix, censés aider tout le monde
par le ruissellement, n’ont profité qu’aux plus riches, nous dit Piketty.
Eve-Lyne Couturier, IRIS (Institut de recherche et d’informations socioéconomiques),
21 juin 2015
Document 5
Doc
3,5 fois supérieur au niveau de vie le plus élevé des 10 % les plus pauvres.
ÉCONOMIE
ESSEC
Document 7
semble de la population ;
– le niveau élevé des plus riches est créateur d’emplois peu qualifiés ;
– les plus riches ont une propension marginale à épargner plus élevée, ce qui
permet de mettre à disposition de l’économie une épargne plus abondante
ÉCONOMIE
C ORRIGÉ
Faiblesse de l’argument empirique : la reprise dans ces pays repose sur
bien d’autres facteurs (dérégulation de la finance, relance des dépenses
militaires), mais le creusement des déficits publics est en revanche établi.
De plus, malgré cette politique, le sous-investissement coexiste avec une
épargne abondante. Sans la mentionner explicitement, le document fait ici
référence à la thèse de Larry Summers d’un manque de demande source
d’entrée de l’économie dans une phase de stagnation séculaire.
Les arguments théoriques avancés pour défendre la doctrine sont également
contestables :
– l’épargne abondante n’alimente pas l’investissement productif, mais plutôt
des placements financiers et immobiliers spéculatifs (bulles spéculatives et
instabilité financière) ;
– l’épargne n’est pas plus un préalable à l’investissement que les dépôts
bancaires ne sont le préalable du crédit ;
– la reprise économique des années 1990 n’a pas été riche en emplois
pérennes.
Le document 3 (Un concept néolibéral très critique) développe deux
types de critiques à l’encontre de la doctrine du ruissellement : – une critique
sociale, sa mise en œuvre crée une catégorie de super riches coupée du
reste de la société (travaux de Piketty sur l’accroissement des inégalités
du fait d’un partage devenu très inégal des fruits de la croissance) ; – une
critique économique, avec le démenti de l’idée selon laquelle, l’épargne
des plus riches serait profitable à l’ensemble de la population, via l’inves-
tissement et l’emploi de personnes peu qualifiées. Les revenus des plus
riches financent l’acquisition de biens de luxe et leur épargne alimente des
placements financiers et immobiliers beaucoup plus que l’investissement
productif.
Le document 4 (Le Ruissellement ne fonctionne pas, vive le ruisselle-
ment !) résume le bilan de cette politique mise en place au cours des années
en rupture avec les choix d’une société plus homogène construite après
la Seconde Guerre mondiale. Le FMI et l’OCDE concluent à l’échec de la
doctrine du ruissellement et appellent à la mise en œuvre d’une politique
de croissance plus inclusive, condition nécessaire pour renouer avec la
croissance.
Le graphique du document 5 (Évolution du rapport interdécile – France
T echnologique
sa progression.
C ORRIGÉ
toires d’idées (constat, causes, conséquences, solutions, difficultés, limites,
etc.).
– en Suède où la fiscalité des plus aisés a été réduite avec pour effet le
redressement de l’économie. L’exemple suédois est mis en avant par les
défenseurs de la doctrine du ruissellement ;
– en France enfin où le gouvernement actuel semble avoir repris à son
compte ce raisonnement en accordant aux plus aisés la suppression de
l’ISF (l’assiette de l’IFI qui remplace l’ISF est limitée aux biens immeubles si
D9/D1 depuis le début des années 1990. Le ratio était passé de 4,5 à 3,5
pour remonter à 3,6 ;
– Le niveau de vie mensuel moyen des plus riches a progressé, y compris
pendant la période de crise (+ 700 euros par mois entre 2003 et 2011 pour
les 10 % des ménages les plus riches) ;
C ORRIGÉ
économies.
L’OCDE préconise une amélioration relative de la situation des 40 % les
plus pauvres.
Les deux organisations appellent à une croissance plus inclusive pour créer
les conditions d’une croissance plus forte.
Construire son plan détaillé sur la base des répertoires d’idées identifiées
Nous avons donc identifié 6 répertoires d’idées. Il nous faut donc les répartir
dans notre note. L’idéal est d’en avoir un nombre limité à 4 pour pouvoir
construire un plan classique en deux parties et deux sous parties chacune.
Nous en avons donc a priori deux en trop. Regardons les choses de plus
près pour procéder aux ajustements nécessaires.
La consigne du sujet porte sur « la théorie du ruissellement des richesses
dans l’économie ». Or, notre premier répertoire d’idées comprend la défini-
tion de cette notion ainsi que le contexte de son émergence. Il paraît donc
opportun de retenir ces éléments pour lancer notre note. Cette façon de
faire présente un double avantage, d’une part son articulation logique avec
la problématique et d’autre part, sa conformité avec la consigne du sujet.
Il nous reste 5 répertoires d’idées, mais le 6e est en fait très réduit. On le
retient donc comme conclusion. Il reste donc 4 répertoires d’idées à orga-
niser de façon logique par rapport à la consigne dans un plan en 2 parties
comprenant chacune deux sous parties. Leur agencement peut prendre la
forme suivante qui nous paraît faire sens par rapport à la consigne.
ESSEC
Introduction, rappel de méthode
Introduction
La remise en cause de l’État social, mis en place après la Seconde Guerre
mondiale, pour lui substituer au cours des années 1980 un État libéral fondé
sur la théorie du ruissellement, constitue un changement de paradigme
complet.
Cette théorie postule qu’une baisse du niveau d’imposition des plus riches
crée une dynamique économique susceptible de bénéficier à terme à toute
la population.
Pour autant, 30 ans plus tard, peut-on dire que cette doctrine est validée
par la réalité et la théorie économiques ?
La mise en œuvre de la théorie du ruissellement a eu comme effet d’accroître
les inégalités (I) sans que ses promesses ne soient validées (II).
A. La doctrine du ruissellement
La théorie du ruissellement a pour socle le fait admis que la propension
T echnologique
à épargner des plus riches est plus élevée que celle des pauvres. Elle en
déduit que le fait d’accroître le revenu des plus aisés en baissant leurs
impôts aura pour effet d’accroître l’épargne et donc l’investissement et la
croissance, dont les fruits vont finir par ruisseler jusqu’aux plus pauvres.
ÉCONOMIE
C ORRIGÉ
la crise n’a pas freiné l’enrichissement des plus riches.
DROIT
Durée : 1 heure 30.
S
UJET
Situation 1
T echnologique
Situation 2
Mais leur colère monte lorsqu’un client leur rapporte les propos tenus régu-
lièrement par le gestionnaire du restaurant associatif, qui mettraient en doute
le caractère frais des produits utilisés par les Dompedro. Furieux et inquiets
pour leur réputation, ils découvrent que le site internet de l’association qui
présente le restaurant, indique : « notre ambition : vous permettre de manger
vraiment frais en plein cœur du 15e à Paris ! ».
Documentation juridique :
• Annexe 1 : Convention collective des hôtels, cafés, restaurant.
• Annexe 2 : Article 01242-1 du Code du travail.
• Annexe 3 : Cour de Cassation, chambre sociale, 23 janvier 2008.
DROIT
ANNEXES
Article 14 :
1. Extra
L’emploi d’extra qui, par nature, est temporaire est régi par les dispositions
légales en vigueur.
Un extra est engagé pour la durée nécessaire à la réalisation de la mission.
Il peut être appelé à être occupé dans un établissement quelques heures,
une journée entière ou plusieurs journées consécutives [… ].
Un extra qui se verrait confier par le même établissement des missions
pendant plus de 60 jours dans un trimestre civil pourra demander la requa-
lification de son contrat en contrat à durée indéterminée. […]
Un contrat devra être établi pour chaque vacation. Toutefois, si plusieurs
vacations sont effectuées au cours d’un mois civil, l’employeur pourra établir
un seul bulletin de paye récapitulatif qui devra ventiler toutes les vacations
T echnologique
2. Saisonniers
année à dates à peu près fixes en fonction du rythme des saisons ou des
modes de vie collectifs. […]
Les contrats de travail à caractère saisonnier peuvent être conclus :
Attendu que pour débouter Mme X… de ses demandes tendant à la requa-
lification de ses contrats en contrat de travail à durée indéterminée et au
paiement d’indemnités de rupture et de congés payés, la cour d’appel
a retenu que la société SAM monégasque des ondes appartenait au secteur
DROIT
pigiste […] ; que dans ces conditions, en ce qui concerne son emploi de
journaliste pigiste, il était d’usage constant de ne pas recourir à un contrat
à durée indéterminée eu égard au caractère par nature temporaire des
C
programmes télévisés ;
Strasbourg.
C ORRIGÉ
Remarques préliminaires :
Éléments de correction :
Remarques liminaires :
Situation 1
Remarques liminaires :
syllogisme.
Il faut prendre réellement garde à la formulation des questions pour éviter
que le jury ne sanctionne une réponse non appropriée à la question.
C ORRIGÉ
restaurant solidaire associatif qui a ouvert à quelques mètres du Dompedro début
décembre. Ce dernier, ayant pour but la réinsertion professionnelle de jeunes
déscolarisés, propose un menu à 9 euros qui semble difficile à concurrencer.
En effet, contrairement au restaurant solidaire, Monsieur et Madame Dompedro
supportent chaque mois des charges fiscales et des frais fixes lourds rendant
impossible une baisse de prix de leur menu.
Mais leur colère monte lorsqu’un client leur rapporte les propos tenus
régulièrement par le gestionnaire du restaurant associatif, qui mettraient en doute
le caractère frais des produits utilisés par les Dompedro. Furieux et inquiets pour
leur réputation, ils découvrent que le site internet de l’association qui présente le
restaurant, indique : « notre ambition : vous permettre de manger vraiment frais
en plein cœur du 15e à Paris ! ».
Les faits
La solution (proposition)
Monsieur Dompedro devra prouver les éléments établissant la responsabilité
civile extracontractuelle, à savoir : un dommage, un fait générateur et un lien
de causalité. À ces conditions, il pourra obtenir la cessation du comporte-
DROIT
S UJET
PREMIÈRE PARTIE :
MISE EN SITUATION JURIDIQUE
Cas OCD
Questions :
T echnologique
ment, en prétextant qu’il ne lui doit rien. Aucun contrat n’a été signé entre
les deux hommes. René dispose toutefois d’une lettre écrite et signée par
Victor qui se termine par la phrase suivante : « Je te remercie, cher René,
de bien vouloir me faire l’avance de ces 20 000 euros dont j’ai tant besoin
pour ma future société de conseil ».
C
René Demogue peut-il espérer obtenir le remboursement de la somme
prêtée à Victor Lustig ?
ESSEC
2. Un litige oppose René Demogue à la société de transport Yescar. René
avait en effet organisé un rendez-vous à Rouen avec l’un de ses clients
pour finaliser et conclure un important contrat portant sur la création d’un
nouveau site Web. Mais l’autocar de la société Yescar que devait prendre
René est parti avec 3 heures de retard. Le rendez-vous a été annulé et le
contrat a finalement été attribué à un concurrent d’OCD. Yescar a adressé
aux passagers une lettre d’excuses précisant que ce retard exceptionnel
est le résultat de l’état d’ébriété du conducteur de l’autocar qu’il a fallu
remplacer à la hâte par l’un de ses collègues. René Demogue voudrait
assigner la société Yescar en responsabilité.
Strasbourg.
PREMIÈRE PARTIE :
C ORRIGÉ
MISE EN SITUATION JURIDIQUE
Cas OCD
Remarques préliminaires :
tient particulièrement à cœur. La remise des fonds a eu lieu lors d’un déjeuner
auquel participait l’un de leurs amis communs, François Gény. Quelques mois
Éléments de correction :
Remarques liminaires :
La formulation extrêmement générale de la question amène un effort de
rigueur dans la réponse : le candidat n’est pas guidé dans ce qui doit être
une démonstration rigoureuse pour proposer une solution à Loïc Julien. Il
faut alors envisager un certain nombre d’hypothèses et particulièrement
soigner le travail de qualification des faits.
Ces différentes hypothèses sont souvent sources de confusion.
Les faits
dant un montant fixé par décret doit être prouvé par écrit sous signature
privée ou authentique. »
C ORRIGÉ
morale de prouver par écrit, ayant prêté à son ami.
2 – Un litige oppose René Demogue à la société de transport Yescar. René avait
en effet organisé un rendez-vous à Rouen avec l’un de ses clients pour finaliser et
conclure un important contrat portant sur la création d’un nouveau site Web. Mais
l’autocar de la société Yescar que devait prendre René est parti avec 3 heures
de retard. Le rendez-vous a été annulé et le contrat a finalement été attribué à un
concurrent d’OCD. Yescar a adressé aux passagers une lettre d’excuses précisant
que ce retard exceptionnel est le résultat de l’état d’ébriété du conducteur de
l’autocar qu’il a fallu remplacer à la hâte par l’un de ses collègues. René Demogue
voudrait assigner la société Yescar en responsabilité.
Remarques liminaires :
La formulation extrêmement précise de la question ne pouvait induire une
autre réponse que sur les caractéristiques et conditions d’application de la
responsabilité contractuelle et les possibilités d’exonération.
Les faits
du même code « Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de
dommages et intérêts soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit
à raison du retard dans l’exécution, s’il ne justifie pas que l’exécution a été
empêchée par la force majeure. »
Enfin, le préjudice de perte de chance ne se répare pas intégralement. Il
se limite à la somme, correspondant à la seule chance perdue, et dont le
montant est souverainement apprécié par les juges du fond.
DROIT
Remarques liminaires :
La formulation extrêmement précise de la question « la qualité de consom-
mateur » revenait à une question de cours sans réelle difficulté : quelle est
la définition légale du consommateur ?
Les faits
cole ; […] »
La solution (proposition) :
Monsieur DEMOGUE peut être considéré comme un consommateur et
pourra alors réclamer le remplacement du véhicule (garantie légale de
conformité) ou exiger le remboursement (délai de rétraction).
DROIT
Le sujet portait sur la bonne foi de l’entreprise dans ses relations avec ses
partenaires.
Après avoir rappelé ce que pouvaient être ces derniers, l’introduction pouvait
C ORRIGÉ
utilement rappeler que le nouvel article 1104 élargit aujourd’hui le périmètre
d’application du principe de bonne foi, en disposant que « les contrats
doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette disposition
est d’ordre public ».
Il y a donc une bonne fois contractuelle (principe fondateur depuis 1804)
mais aussi précontractuelle. Cette distinction pouvant faire l’objet de deux
parties.
Enfin, l’introduction pouvait évoquer aussi la notion proche de loyauté et
ainsi envisager les éléments utiles de la veille juridique.
MATHÉMATIQUES
Code sujet : 285
Durée : 4 heures.
S
UJET
MATHÉMATIQUES
T echnologique
MATHÉMATIQUES
2/4
T echnologique
ESCP
Europe
MATHÉMATIQUES
3/4
Tournez la page S.V.P.
T echnologique
MATHÉMATIQUES
4/4
T echnologique
ESCP
Europe
C ORRIGÉ
Par Bernard Delacampagne, professeur de mathématiques au lycée
Pui
b. O
Do
0 , donc les matrices
1.a. Avec les notations de l’énoncé, les matrices de vérifient ad bc c.(i
de ne sont pas inversibles.
1 1 Pui
b. Pour la matrice , on a :
1 1 Ne
a d 1 1 0 et ad bc 1 1 1 1 0
1 1
Pour la matrice , on a :
1 1 Pui
a d 1 1 0 et ad bc 1 1 11 0
1 1 1 1 Il v
Donc les matrices et appartiennent à .
1 1 1 1
c. On a :
1 1 1 1 2 0 1 1 1 1 2 2 Le
et
1 1 1 1 0 2 1 1 1 1 2 2
2 0 On
La matrice n’appartient pas à , car on a :
0 2
(ii)
ad bc 2 2 0 4 , donc ad bc 0
2 2
La matrice n’appartient pas à , car on a :
2 2
a d 2 2 4 , donc a d 0 3.a
Ainsi, la somme et le produit de deux matrices de n’appartiennent pas nécessairement aus
à .
d. On a :
a b a b a 2 bc ab bd Il v
M2 2
c d c d ac cd bc d A
Puisque M appartient à , on a :
ad 0 et ad bc 0
Il en résulte que :
a 2 bc a 2 ad a a d a 0 0
ab bd b a d b 0 0
MATHÉMATIQUES
ac cd c a d c 0 0 Ain
T echnologique
bc d ad d d a d d.0 0
2 2 A2
Ainsi vient-il, en notant 0 la matrice carrée nulle d’ordre 2 : b. O
M2 0
On en déduit donc, pour tout entier n 2 , que :
Mn M 2
M n 2 0M n 2 0
1/15
C ORRIGÉ
Donc la matrice K appartient à .
c.(i) Puisque K A 3I , on a, pour tout entier naturel n :
K 3I
n n
A
Puisque A et 3I commutent pour la multiplication des matrices, la formule du binôme de
Newton s’applique et donne :
n n
A n K 3I
n
k 0
n k
k K 3I
n k
k 0
n
3n k K k
k
Puisque K appartient à , on a, d’après la question 1.d, pour tout entier k 2 :
Kk 0
Il vient donc, pour tout entier naturel n non nul :
1
An
k 0
n
3n k K k
k
n
0
n
3n K 0 3n 1 K
1
3n I 3n 1 nK
3.a. On a, d’après la question précédente, en remplaçant n par 2, ou par un calcul direct, tout
aussi rapide :
3 12
A2
12 21
Il vient donc :
3 12 1 2 1 0 3 12 2
A 2 A I 0 0 0
12 21 2 5 0 1 12 2 21 5
3 0 3 9
12 2 0 6
12 2 0 6
21 5 0 21 5 9
MATHÉMATIQUES
Ainsi a-t-on montré l’existence d’un unique couple α,β 6, 9 pour lequel
T echnologique
2/15
2 1
A 2 6A 9I 0 6A A 2 9I A 6I A 9I A I A I
ESCP 3 9
Europe 1 2 1 1.a
La dernière égalité ci-dessus assure que A est inversible et que A I A .
3 9
c. Puisque K A 3I , il vient, d’après la question précédente :
2 1 2 1 2 1 1 1 1
A 1 I A I K 3I I K I I K b. O
C ORRIGÉ
3 9 3 9 3 9 3 3 9
La fin de cette question semble hors-programme, puisqu’elle utilise des puissances négatives
de matrices ; en voilà néanmoins une solution possible :
Il e
Lorsque n * , on a :
n pou
1 1
A
n
A
1 n
I K , avec n
3 9
*
c. P
1 1
Puisque I et K commutent pour la multiplication des matrices, la formule du binôme de
3 9
Newton s’applique et donne :
n n On
n n k k nk
1 1 n 1 1 n k 1
k 1
n k
A
I K I K
K
3 9 k 0
k 3 9 k 0
3
Il v
Puisque K appartient à , on a toujours, pour tout entier k 2 :
Kk 0
Il vient donc, pour tout n * : Ce
1
La
nk n n 1
n k 1 n 1 n 1
An k 1 Kk K0 K 3n I n3n 1 nK
la c
k 0
3 0 3 1 3
Ainsi la formule trouvée à la question 2.c(i) pour tout n est encore valable pour tout
n. 2.a
Ca
Puisque toute valeur propre de A est racine de tout polynôme annulateur de A, la seule valeur
propre possible de A est 3 .
x
b. Cherchons s’il existe des matrices non nulles X telles que AX 3X ; on a :
y
1 2 x x x 2y
3x 2x 2y 0
AX 3X
3 xy u, v
2 5 y
y
2x 5y 3y 5x 5y 0
1
est par exemple une matrice non nulle vérifiant AX 3X , donc 3 est effectivement
1
MATHÉMATIQUES
valeur propre de A, et l’ensemble des vecteurs propres associés à cette valeur propre 3
T echnologique
x
est / x . Ain
x
3/15
EXERCICE 2
ESCP
1.a. On a, par définition de I0 : Europe
e
e t 2 e2 1 e2 1
1
t dt I0
2 1 2 2
2
b. On a, comme produit de nombres positifs ou nuls sur 1, e :
C ORRIGÉ
t 1, e t ln t 0
n
Il en résulte, par positivité de l’intégrale d’une fonction positive sur le segment 1, e que,
pour tout entier naturel n, on a :
In 0
c. Par définition de I n , et par linéarité de l’intégrale, on a, pour tout entier naturel n :
e e e e
t ln t dt t ln t dt t ln t t ln t dt
t ln t ln t 1 dt
n 1 n n 1 n n
I n 1 I n
1 1 1 1
t 1, e t ln t ln t 1 0
n
Il vient donc, par négativité de l’intégrale d’une fonction négative sur le segment 1, e :
n In 1 In 0
Ceci prouve que la suite I n n 0 est décroissante.
La suite I n n 0 est décroissante, minorée par 0 d’après la question 1.b, donc le théorème de
la convergence monotone assure que la suite I n n 0 est convergente.
lnt
n
1
fn' t
n 1 ln t
n 1
n
t t
b. Par définition de I n , on a, pour tout entier naturel n :
e
I n 1 t ln t
n 1
dt
1
Calculons I n 1 à l’aide d’une intégration par parties, en posant, pour tout réel t de 1, e :
ln t
n
t f
n t ln t u ' t
f n' t n 1
n 1
u
t
1
v t t
'
vt t2
2
u, v, u et v étant continues sur 1, e , il vient :
' '
ln t 1 t 2 dt
e e e n
1 n 1
dt t 2 ln t n 1
t ln t
n 1
I n 1
2 t 2
MATHÉMATIQUES
1 1 1
1 2 n 1 e 1 2 n 1
t ln t
n
2 1
e dt e In
T echnologique
2 2 2
Ainsi a-t-on, après multiplication par 2 de cette égalité, pour tout entier naturel n :
2I n 1 n 1 In e 2
4/15
f. On sait que : 4. M
e2 1
T echnologique
I0
2
En utilisant la relation , on obtient, pour tout entier naturel k :
5/15
e 2 k 1 I k
I k 1
2 ESCP
Donc, pour tout entier naturel k non nul : Europe
e 2 kI k 1
Ik
2
On peut alors complèter le script Scilab, afin qu’il calcule et affiche I n pour une valeur de n
C ORRIGÉ
entrée par l’utilisateur, de la manière suivante :
3.a. Rappelons l’encadrement obtenu à la question 2.d, pour tout entier naturel n :
e2 e2
In
n 3 n2
En remplaçant n par n 1 dans cet encadrement, et en le multipliant par 2, il vient :
2e 2 2e 2
2In 1
n4 n 3
En ajoutant ces deux encadrements, on obtient, pour tout entier naturel n :
2e 2 e2 2e 2 e2
2I n 1 I n
n 4 n 3 n 3 n 2
Soit, après simplification, et pour tout entier naturel n :
3n 10 e2 2I I 3n 7 e 2
n 3 n 4 n+1 n
n 2 n 3
b. D’après la relation de la question 2.b, on a, pour tout entier naturel n :
w n n e2 nI n n 2In 1 I n
En multipliant l’encadrement de la question 3.a par n, on obtient, pour tout entier naturel n :
n 3n 10 e 2 n 3n 7 e 2
w n 2I n 1 In
n 3 n 4 n
n 2 n 3
On a :
n 3n 10 e 2 3n 2 e 2 n 3n 7 e2
lim lim lim
3e 2 3e 2 puis, de même, lim 3e2
n n 3 n 4 n n 2 n n n 2 n 3
4. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier naturel n, par :
T echnologique
n
1 2
n k
n! 2
In e 1
2 n 1
k!
k 0
6/15
Initialisation : On
ESCP P0 est vraie car on a, d’après la question 1.a :
Europe 0
1 2 1 2 1 2
0 k 0
0! 2
201
e
k!
1 e 2
2 0!
1
2
e 1 I0 Do
k 0 Il e
Hérédité :
C ORRIGÉ
n
1 2
n k
n! 2
In e 1 tira
2n 1 k!
k 0
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire : L’é
2 1
n 1
deu
1 n 1! 2
n 1 k
I n 1 e
2n 2 k!
k 0 L’é
On a, d’après la relation et l’hypothèse de récurrence : tira
2 1
n
e 2 n 1 1 n! 2
n k
e2 n 1
I n 1 In e c. D
2 2 2 2 2n 1 k!
k 0 on
n
e 1 n 1! 2 2 1
2 n 1 k
e On
2 2n 2 k!
k 0
n
1 n 1! e2 2 e
n 1 k 2
2n 2 Et
1
2 n 2
k! 2 1 n 1!
n 1
k 0
n
e2 e 2 1
n 1 k n 1
1 n 1 ! 2 2 Il e
2n 2 k! n 1!
k 0
n 1
1 n 1! e2 2 1
n 1 k
Do
2n 2 k! Il e
k 0
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
D’après le principe de récurrence, on peut conclure que, pour tout entier naturel n, on a :
n
1 n! 2 2 1
n k
2.a
In e
2n 1 k!
k 0
On
EXERCICE 3
MATHÉMATIQUES
En
1.a. A l’issue de la première expérience, l’urne contient une boule rouge si on a tiré une boule
blanche (remise avec une boule blanche supplémentaire), et deux boules rouges, si on a tiré
T echnologique
une boule rouge (remise avec une boule rouge supplémentaire), donc on a bien :
X1 1, 2
7/15
On a :
1 1
P X
1 P B1
1 et P X
1 P R
2 1
ESCP
2 2 Europe
Donc X1 suit la loi uniforme sur 1, 2 .
Il en résulte, d’après les formules du cours appliquées avec n 2 , que :
n 1 3 n2 1 3 1
E X1 et V X1
C ORRIGÉ
2 2 12 12 4
b. L’événement X 2 1 est réalisé si on a tiré deux boules blanches lors des deux premiers
tirages, donc on a :
X2 1 B1 B2
L’événement X 2 2 est réalisé si on a tiré une boule blanche et une boule rouge lors des
deux premiers tirages, donc on a :
X 2 2 R 1 B 2 B1 R 2
L’événement X 2 3 est réalisé si on a tiré deux boules rouges lors des deux premiers
tirages, donc on a :
X 2 3 R 1 R 2
c. D’après la question précédente, tous les cas de tirages de deux boules ayant été envisagés,
on a :
X 2 1,3
On a :
1 2 1
P X 2 1 P B1 B2 P B1 PB1 B2
2 3 3
Et :
1 2 1
P X 2 3 P R1 R 2 P R1 PR1 R 2
2 3 3
Il en résulte, puisque X 2 1,3 , que :
1 1 1
P X 2
2
1 P X 2
1 P X 2
3
1
3 3 3
Donc X 2 suit la loi uniforme sur 1, 3 .
Il en résulte, d’après les formules du cours appliquées avec n 3 , que :
n 1 4 n2 1 8 2
E X2 2 et V X2
2 2 12 12 3
2.a. Puisque X1 X 2 , on a :
P X1 2 X 2 1 P 0
On a également, puisque X 2 X1 1 :
P X1 1 X 2 3 P 0
MATHÉMATIQUES
3 3
1 1
P X1 2 X 2 3 0
3 3
8/15
1 1 1
P X1 1 X 2 2
0
ESCP 2 3 6
1 1 1
Europe P X1 2 X 2 2
3 6 6 4.a
La loi conjointe du couple X1 , X 2 est donc donnée par le tableau :
rou
bou
C ORRIGÉ
X2
1 2 3 P X1 x
X1
1 1 1 Po
1 0
3 6 2 bla
1 1 1 rajo
2 0
6 3 2
1 1 1
P X 2 y
3 3 3 b.
b. On a :
X
cov
X1 , X 2 E X1X 2 E X1 E X 2 tou
On a déjà vu, aux questions 1.a et 1.c que :
3
E X1 et E X 2 2
2
On a :
1 1 1 1
E X1X 2 xyP X1 x X 2 y 11 1 2 2 2 2 3
xX1 3 6 6 3
yX 2
c. M
1 1 2 10
2
3 3 3 3
Il vient donc : Ini
10 3 10 1 P1
cov X1 , X 2 2 3
3 2 3 3 Hé
Puisque cov X1 , X 2 0 , les variables aléatoires X1 et X 2 ne sont pas indépendantes. On
3.a. Pour tout entier n 1 , l’événement X n 1 est réalisé si on tire une boule blanche lors
On
de chacun des n tirages, donc on a, pour tout entier n 1 ,
Xn 1 B1 B2 Bn
On
b. D’après la question précédente et la formule des probabilités composées, il vient :
P Xn 1
P B1 B2 Bn P B1 PB1 B2 PB1 B2 Bn1 Bn
1 2 n 1 D’a
2 3 n 1 n 1
P
De même, pour tout entier n 1 , l’événement X n n 1 est réalisé si on tire une boule
MATHÉMATIQUES
Puis : Ce
P Xn n 1
P R1 R 2 R n P R1 PR1 R 2 PR1 R2 Rn1 R n D’a
9/15
1 2 n 1
2 3 n 1 n 1 ESCP
Europe
4.a. Pour tout entier k 2, n 1 , P Xn k 1 X n 1 k est la probabilité de tirer une boule
rouge dans une urne contenant k 1 boules rouges et n 2 boules (les deux initiales et n
boules rajoutées), donc :
C ORRIGÉ
k 1
P Xn k 1 Xn+1 k =
n2
Pour tout entier k 2, n 1 , P Xn k X n 1 k est la probabilité de tirer une boule
blanche dans une urne contenant k boules rouges, n 2 boules (les deux initiales et n boules
rajoutées), et donc n 2 k boules blanches ; ainsi :
n 2k
P Xn k Xn 1 k =
n2
b. Pour tout k 2, n 1 , l’événement X n 1 k est réalisé si et seulement si l’événement
Xn k ou l’événement X n k 1 est réalisé ; il vient donc, par incompatibilité, pour
tout k 2, n 1 :
P Xn 1 k P X n 1 k X n k X n 1 k X n k 1
P X n 1 k Xn k P X n 1 k 1
k X n
X n k PXn k X n 1
P k P X n
k 1 P Xn k 1 X n 1 k
n 2k k 1
P Xn k P Xn k 1
n2 n2
c. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier n 1 , par :
X n suit la loi discrète uniforme sur 1, n 1
Initialisation :
P1 est vraie car, d’après la question 1.a, X1 suit la loi discrète uniforme sur 1, 2 .
Hérédité :
On suppose Pn vraie, pour une valeur de l’entier n 1 , c’est-à-dire :
X n suit la loi discrète uniforme sur 1, n 1
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
X n 1 suit la loi discrète uniforme sur 1, n 2
On sait, d’après la question 3.b, en remplaçant n par n 1 , que :
1 1
P X n
1
1 et P X n 1 n 2
n2 n2
D’après la question précédente, et l’hypothèse de récurrence, on a, pour tout k 2, n 1 ,
n 2k k 1 n 2k 1 k 1 1
P X n
1
k P X
n k P X n k 1
n2 n2 n 2 n 1 n 2 n 1
MATHÉMATIQUES
n 2 k k 1 n 1 1
n 2 n 1 n 2 n 1 n 2
T echnologique
10/15
r=1;b=1
for k=1:n
l’in
if rand()<r/(r+b) then r=r+1
else b=b+1
end
end Ain
x=r b. S
disp(x)
6.a. Si on échange la couleur des boules, l’expérience est inchangée, et Yn devient X n , donc
Pui
les variables aléatoires Xn et Yn sont de même loi.
b. Pour tout entier n 1 , X n Yn est le nombre de boules contenues dans l’urne après la n- l’in
ième expérience ; comme il y avait initialement deux boules dans l’urne, et qu’il en a été
rajouté n à l’issue de la n-ième expérience, on a, pour tout entier n 1 :
Xn Yn n 2
c. D’après la question précédente, on a : 3.a
Yn X n n 2
pos
Puisque Yn s’écrit sous la forme Yn aX n b avec a 0 , il en résulte que le coefficient de
corrélation linéaire X n , Yn de X n et Yn vaut :
Xn , Yn 1
u, v
EXERCICE 4
1.a. Puisque Z est une variable aléatoire qui suit la loi exponentielle de paramètre , les
formules du cours donnent :
b. O
1 1
E Z et V Z 2
La formule de Koenig-Huygens s’écrit :
Et
Z E Z2 E Z
2
V
On en déduit que :
2
1 1 2
E Z2
V Z E Z
2
2 Ca
2
2.a. f est continue sur , 0 comme fonction constante nulle, et continue sur 0,
MATHÉMATIQUES
Il e
comme produit et composée de fonctions qui le sont ; de plus, f est continue en 0 car :
lim f x lim 0 0 f 0
T echnologique
x 0 x 1
Donc f est continue sur .
f est positive ou nulle sur , car on a :
11/15
2 xex 0 si x 0
f x
0 0 si x < 0 ESCP
Sous réserve de convergence, on a : Europe
f x dx
xg x dx
1
Puisque, d’après la question 1, E Z xg x dx existe et vaut , par linéarité de
C ORRIGÉ
l’intégrale, f x dx converge et on a :
1
f x dx xg x dx E Z 1
Ainsi f est bien une densité de probabilité.
b. Sous réserve de convergence, l’espérance de la variable aléatoire U est :
E U xf x dx
x 2g x dx
2
Puisque, d’après la question 1, E Z2 x 2 g x dx existe et vaut
, par linéarité de
2
l’intégrale, E U existe, et on a :
2 2
x 2 g x dx E Z2
E U
2
A
3.a. Pour tout réel A 0 , calculons
0
x 3e x dx à l’aide d’une intégration par parties, en
posant, pour tout réel x de 0, A :
u x x3 u ' x 3x 2
1
v' x e x v x e x
u, v, u ' et v ' étant continues sur 0, A , il vient :
A A e A
x 3 x 1 A 3 A 3
x 3e x dx
e 3x 2 ex dt
e x 2 ex dx
0 0 0 0
b. On a, d’après la question 1 :
A A
x e
3 3 3 3 2 6
lim x 2 e x dx lim 2 x
dx E Z2 2 2 4
A A 2 2
0 0
Et :
A3 A 1 A 3
lim e lim 4 A 0
A e
A
Car :
ex
lim A et lim (croissance comparée)
A x3 x
MATHÉMATIQUES
12/15
b. D
ESCP
Ceci prouve que
0
x 3ex dx converge et que :
6
Europe 0
x 3e x dx
4 On
Sous réserve d’existence, on a :
E U2
x 2f x dx
x 3g x dx
C ORRIGÉ
On a : c. I
0 0
x g x dx
3
0 dx 0
Et, d’après le calcul de l’intégrale précédente :
6 6 Co
x 3g x dx
x e dx
2 3 x
2 x 3e x dx 2
0 0 0 4 2
Il en résulte que E U 2 existe et que :
6 Pui
E U 2 x 3g x dx x 3g x dx
0
0 2
Puisque E U 2 existe, la variance de U existe.
Ca
c. La formule de Koenig-Huygens s’écrit :
U E U2 E U
2
V
Soit encore, compte-tenu de la question précédente et de la question 2.b Ain
2
6 2 2
2 2
V U
5.a
4.a. Si x < 0 , on a :
x x
Fx
t dt
f 0 dt 0
Si x 0 , on a : Pui
x 0 x x
Fx f t dt 0dt te dt te dt
2 t 2 t
2.b
0 0
x
Calculons
0
tet dt à l’aide d’une intégration par parties, en posant, pour tout réel t de
0, x : Pos
u t t u t 1
'
1
v t e
' t
v t e t Par
u, v, u ' et v ' étant continues sur 0, x , il vient :
x x x x
t t 1 x 1 x 1 1
tet dtx e e t dt e x 2 e t ex 2 e x 2 Ain
0 0 0 0
Il vient donc : b. P
x 1 1
F x 2 e x 2 e x 2 xe x e x 1 1 1 x e x
MATHÉMATIQUES
Ainsi a-t-on montré que :
T echnologique
Pui
1 1 x e x si x 0
x F x d’a
0 si x 0
13/15
C ORRIGÉ
c. Il résulte de la question précédente que :
4 4
P U E U E U P 0 U
F F 0
Compte-tenu de la question 4.a, il vient :
4 4 4
P U E U E U F F 0 1 1 e 0 1 5e4
Puisque e4 54, 6 , il vient :
5
1 5e 4 1 1 0,1 0,9
54, 6
Car :
5 5
0,1
54, 6 50
Ainsi a-t-on montré que :
P U E U E U 0, 9
Posons alors :
1
Wn U n
2
Par linéarité de l’espérance, on a :
1 1 1
2 2
E Wn E U n E U n 2a a
2
1
Ainsi Wn U n est un estimateur sans biais du paramètre a.
2
b. Par définition de Wn , de U n et par propriété de la variance, il vient :
1 1 1 1 n 1 n
V Uk 2 V Uk
MATHÉMATIQUES
V Wn V Un V Un
2 4 4 n k 1 4n k 1
T echnologique
Puisque les variables aléatoires U k suivent toutes la même loi que U et sont indépendantes, et
d’après la question 3.c, il vient :
14/15
1 n
1 1 n
1 1 2 a2
ESCP
V Wn
4n 2
V U 4n V U
k 1
k 2
4n
nV U V U
k 1 4n 2
4n 2
2n
Europe Il en résulte que :
a2
lim V Wn lim
0
n n 2n
V Wn
P Wn E Wn
2
Compte-tenu de la question 5.a, il vient :
S
V Wn
0 P Wn a
2
Compte-tenu de la question 5.b, on a :
V Wn
lim 0 lim 0
n 2 n
0
lim P Wn a 0
n
MATHÉMATIQUES
T echnologique
15/15
S UJET
BSB
MATHÉMATIQUES
T echnologique
MATHÉMATIQUES
T echnologique
C
CO
BSB
1.a
Pu
Ai
b.
Do
c.
dis
Do
2.a
Pu
res
b.
Ai
Le
ob
ma
MATHÉMATIQUES
3.a
T echnologique
dan
Pu
.Exercice 1
C ORRIGÉ
1.a. Les calculs donnent :
2 1 6 1 6 7 6
A
AA
1 0 1 0 1 6
Puis :
1 6 1 0 1 6 6 0 7 6
A 6I 6
1 0 0 1 1 0 0 6 1 6
Ainsi a-t-on montré que :
A 2 A 6I
b. En notant 0 la matrice nulle de 2 , le résultat de la question précédente peut s’écrire :
A 2 A 6I
0
Donc un polynôme annulateur de la matrice A est le polynôme P X X 2 X 6 .
c. Les racines de P X sont les seules valeurs propres possibles de A ; puisque le
discriminant de P X est 1 4 6 25 , les racines de P X sont :
1 5 1 5
X1 2 et
X2 3
2 2
Donc les seules valeurs propres possibles de A sont 2 et 3.
a b
3.a. Rappelons que la matrice est inversible si et seulement si ad bc 0 , et que,
T echnologique
c d
1 d b
dans ce cas, sa matrice inverse est . Ici, pour la matrice P, on a :
ad bc c a
ad bc 3.1 1 2 5
Puisque ad bc 0 , P est inversible et l’application du rappel donne :
1 1 2
P 1
5 1 3
1/11
ANNALES CCIR 2018-2019 l 363
b. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier naturel n, par :
BSB A n P PDn Ini
Initialisation : P0
P0 est vraie car on a :
A0
P IP 0
P et PD PI
P Hé
Hérédité :
On
C ORRIGÉ
1 3 2 2 3n 1 3 2
n 1 n 1 n 1
La
5 3n 2 n 2 3n 3 2
n
1 7 7 6 1
1 6 2 3 2 3 2 2 2 Pu
AL B L
T echnologique
1 0 1 0 1 0 1 1
2 2 2 2
c. Montrons par récurrence la propriété Pn , définie pour tout entier naturel n, par :
2/11
X
n A n X0 L L
Initialisation : BSB
P0 est vraie car on a :
A 0 X0 L L I X 0 L L X0 L L X 0
Hérédité :
On suppose Pn vraie, pour une valeur de l’entier naturel n, c’est-à-dire :
C ORRIGÉ
X
n A n X0 L L
On montre que Pn 1 est vraie, c’est-à-dire :
X n 1 A n 1 X 0 L L
On a, d’après la question 6.a, l’hypothèse de récurrence et la question 6.b :
X
n 1 AX n B A A n X 0 L L
B A n 1 X 0 L AL
B A n 1 X 0 L L
Ceci assure que Pn 1 est vraie.
D’après le principe de récurrence, on peut conclure que, pour tout entier naturel n, on a :
Xn A n X 0 L L
d. D’après les questions 6.c et 3.c, on a :
1 1
1
1 3 2 2 3n 1 3 2
n 1 n 1 n 1
u n 1
X n A X 0 L L n
n
1 2 2
un 5 3 2 n 2 3n
3 2
n
1 1
2
2 2
1
3
1 3 2 2 3n 1 3 2 2
n 1 n 1 n 1
2
5 3 2 2 3 3 2 0 1
n n n n
2
La deuxième ligne de cette matrice donne u n ; il vient donc, pour tout entier naturel n :
1 3
un 3n 2
5 2
n 1 3 n
2 10
3 2
n 1
2
.Exercice 2
Puisque g est croissante sur et que g 0 0 , le signe de g x est donné par le tableau :
T echnologique
x 0
Signe de g x 0
3/11
2.a. On a :
x
BSB x xlim
lim f x 1 x
x
e
Car :
x
lim x 1 et lim 0 (croissance comparée)
x ex
x
C ORRIGÉ
3.a. On a :
e x xe x e e xe ex e x 1 x ex 1 x g x
x x x2
x f ' x
1 x
ex ex ex
2 2 2
ex e
b. Puisque e x 0 , f ' x est du signe de g x sur ; d’après la question 1.b, le tableau des
variations de f, avec les limites calculées à la question 2, est le suivant :
x 0
f' 0 1.a
de
f bla
1 bie
4. On a :
Pa
g ' x e x ex g x g' x g x e 1 e 1 x 2 x
x x
x f '' x x
e x 2 e
x x
e e
Le
Puisque e x 0 , f '' x est du signe de 2 x sur ; le signe de f '' x est donc donné par le par
tableau :
x 2
Signe de f '' x b.
0
MATHÉMATIQUES
2.a
5. L’allure de et D, dans le plan rapporté à un repère orthonormé 0,i, j d’unité 2 cm, est la sui
suivante : b.
4/11
BSB
C ORRIGÉ
o
.Exercice 3
1.a. Le joueur marque un point au deuxième tirage si la boule obtenue au deuxième tirage est
de couleur différente de celle obtenue au premier tirage, c’est-à-dire s’il a obtenu une boule
blanche au premier tirage et une boule rouge au deuxième tirage, ou le contraire ; on a donc
bien :
X 2 1 B1 R 2 R 1 B 2
Par incompatibilité des événements B1 R 2 et R 1 B2 , il vient :
P X 2 1 P B1 R 2 R1 B2 P B1 R 2 P R1 B2
Les tirages s’effectuant avec remise, les événements B1 et R 2 d’une part, R 1 et B2 d’autre
part, sont indépendants, donc on a :
2 1 1 2 4
P X 2 1 P B1 P R 2 P R1 P B2
3 3 3 3 9
4
b. Puisque X 2 suit la loi de Bernoulli de paramètre p P X 2 1 , on a :
9
4 4 5 20
E X 2 p et V X 2 p 1 p
MATHÉMATIQUES
9 9 9 81
T echnologique
2.a. L’urne et la règle du jeu étant analogues lors des deux premiers tirages et lors des deux
suivants, X 3 suit la même loi que X 2 .
b. G étant la variable aléatoire égale au nombre total de points marqués lors des trois tirages,
5/11
on a : On
G X2 X3
BSB
Par linéarité de l’espérance, et puisque X3 suit la même loi que X 2 , il vient, d’après la
question 1.b : On
4 8
E G E X 2 X3
E X 2 E X3
2E X 2
2
9 9
C ORRIGÉ
Il v
3.a. L’événement X 2 1 X 3 1 est réalisé s’il y a deux changements de couleurs
consécutifs, c’est-à-dire si l’on tire dans cet ordre une rouge, une blanche, une rouge, ou une
blanche, une rouge, une blanche ; on a donc :
X 2 1 X 3 1 R 1 B 2 R 3 B1 R 2 B 3 4.
Par incompatibilité, puis indépendance, il vient bien :
P X2 1 X 3 1 P R1 B2 R 3 B1 R 2 B3 D’
P R 1 B2 R 3 P B1 R 2 B3
P R 1 P B2 P R 3 P B1 P R 2 P B3
Il r
1 2 1 2 1 2 2 4 6 2
3 3 3 3 3 3 27 27 27 9
b. On trouve de même :
P X 2 0 X3 0 P R1 R 2 R 3 B1 B2 B3 5.a
P R 1 P R 2 P R 3 P B1 P B2 P B3 par
1 1 1 2 2 2 1 8 9 1
3 3 3 3 3 3 27 27 27 3 tira
P X 2 0 X 3 1 P R1 R 2 B3 B1 B2 R 3
un
P R 1 P R 2 P B3 P B1 P B2 P R 3
1 1 2 2 2 1 2 4 6 2 sim
b.
3 3 3 3 3 3 27 27 27 9
po
P X 2 1 X 3 0 P R1 B2 B3 B1 R 2 R 3
P R 1 P B2 P B3 P B1 P R 2 P R 3 En
1 2 2 2 1 1 4 2 6 2 lor
3 3 3 3 3 3 27 27 27 9 ièm
Le tableau donnant la loi conjointe du couple X 2 , X3 est donc le suivant :
X3
0 1 1.
X2
3 2
0
9 9
Il e
2 2
MATHÉMATIQUES
1
9 9
T echnologique
On a : Ce
cov
X 2 , X 3 E X 2 X 3 E X 2 E X3
6/11
On a déjà vu que :
4
X 2 E
E X3 BSB
9
On a :
3 2 2 2 2
E X 2X3 xyP X 2 x X 3 y 0 0 0 1 1 0 11
xX 2 9 9 9 9 9
yX3
C ORRIGÉ
Il vient bien :
2 4 4 18 16 2
cov X 2 , X 3
9 9 9 81 81
.Exercice 4
1. On a :
x x
1 1 1 1
x a, dt t x a
a t2 a
Il en résulte que :
MATHÉMATIQUES
1 1 1 1
dt lim
lim
t2 x
x
x a a
T echnologique
a
Ceci assure que l’intégrale I converge et que :
1
I
a
7/11
On a de même : 3.
x x x x
t
1 t 2
1 1 1
BSB x a, dt 3
dt 2 2 2
a t3 a 2 a 2t a 2x 2a
Pu
Il en résulte que :
x
1 1 1 1
3
lim
dt lim 2 2 2
t 2x 2a 2a
C ORRIGÉ
x x
a
D’
Ceci assure que l’intégrale J converge et que :
1
J 2
2a
On a enfin de même :
x x x x Do
1 t 3 1 1 1
x a, dt t 4 dt 3 3 3 rel
a t4 a 3 a 3t a 3x 3a
Il en résulte que :
x
1 1 1 1 De
4
lim
dt lim 3 3 3
a t x x
3x 3a 3a
Ceci assure que l’intégrale K converge et que :
1 Pu
K 3
3a
2. f est continue sur , a comme fonction nulle, et sur a, comme fonction rationnelle
D’
de dénominateur non nul, puisque a est un réel strictement positif ; de plus f a des limites
finies à gauche et à droite en a, puisque :
3a 3 3a 3 3
f t lim
lim
0 0 et lim f t lim
t a t a
t a t a t4 a4 a
Donc f est continue par morceaux sur , avec un nombre fini (un) de points de discontinuité. Do
Pour tout réel t appartenant à , a , on a : rel
f t 0 0
Pour tout réel t appartenant à a, , on a, puisque a est un réel strictement positif : Pu
3a 3 Ko
t
f 0
t4
Donc f est positive ou nulle sur .
a
Puisque f est nulle sur , a , f t dt converge et vaut :
4.a
a a
f t dt
0dt 0
D’après la question 1, et par linéarité de l’intégrale, f t dt converge et vaut : Il v
a
3a 3 1 1
f t dt
dt 3a 3 dt 3a 3K 3a 3 3 1 b.
MATHÉMATIQUES
a a t4 a t4 3a
Il en résulte que f t dt converge et vaut, grâce à la relation de Chasles :
T echnologique
a
f t dt f t dt f t dt 0 1 1
a
Donc f est bien une densité de probabilité.
8/11
C ORRIGÉ
D’après la question 1, et par linéarité de l’intégrale, tf t dt converge et vaut :
a
3a 3 1 1 3a
tf t dt
dt 3a 3 dt 3a 3J 3a 3 2
a a t3 a t3 2a 2
Donc tf t dt converge, ce qui prouve que X admet une espérance et on a, grâce à la
relation de Chasles :
a 3a 3a
E X tf t dt
tf t dt a tf t dt
0
2 2
2
De même, sous réserve de convergence, l’espérance de X est, par définition :
E X 2 t 2 f t dt
a
Puisque f est nulle sur , a , t 2 f t dt converge et vaut :
a a
0dt 0
t dt
t 2f
D’après la question 1, et par linéarité de l’intégrale, t f t dt 2
converge et vaut :
a
t dt 3a
3a 3 1 1
t f t dt
2
2
3
dt 3a 3I 3a 3 3a 2
a a a t2 a
Donc t 2 f t dt converge, ce qui prouve que X 2 admet une espérance et on a, grâce à la
relation de Chasles :
E X2
a
t 2 f t dt t 2 f t dt t 2 f t dt 0 3a 2 3a 2
a
x a x a x x
t dt
3a 3 1
F x f t dt f t dt f t dt 0 dt dt 3a 3
T echnologique
a a t4 a
4
3
1 1 a3 a
3 1 1
3a 3 3 3
3x 3a x x
9/11
c. On a : d.
P 2a X 4a
F 4a F 2a
BSB 1
Puisque, a étant strictement positif, 2a a et 4a a , il vient : On
3 3 3 3
a a 1 1 1 1 1 8 7
P 2a X 4a 1 1 1 1
4a 2a 4 2 64 8 64 64
Il v
Et, de même :
C ORRIGÉ
a 3 3
1 1
P X 2a 1 P X 2a 1 F 2a 1 1 1 1
2a 2 8
Il résulte de ces deux calculs que :
7 Ai
P X 4a X 2a P 2a X 4a 64 7 7
P X 2a X 4a 8 de
P X 2a P X 2a 1 64 8
e. O
8
Puisque les variables aléatoires X1 , …, X n suivent la même loi que X, il vient, d’après la
question 3 :
4 n 4 4 3a 2 a 2
V M n 2 V X 2 nV X
9n i1 9n 9n 4 3n
b. Puisque E M n a d’après la question précédente, M n est un estimateur sans biais de
a.
Puisque M n est un estimateur sans biais de a, son risque quadratique est, d’après la question
précédente :
a2
r Mn V M n
3n
c. un réel strictement positif, l’inégalité de Bienaymé-Tchebichev, appliquée à la variable
aléatoire M n , donne :
V Mn
MATHÉMATIQUES
P Mn E Mn
2
T echnologique
10/11
C ORRIGÉ
a2 a2 a2
P Mn a Mn 1 1 2
1 1
3n 2
a a2
3n 3n
3n
3n
a
Ainsi, pour réel de 0,1 et , M n , M n est un intervalle de confiance
3n
de a au niveau de confiance 1 .
e. On a, par définition de M n :
2 100 2 2 201
M100 Xi 3 100 603 100 4, 02
3 100 i 1
Le fabriquant peut donc estimer que a vaut 4.
MATHÉMATIQUES
T echnologique
11/11
RÉSUMÉ DE TEXTE
Durée : 3 heures.
S UJET
Même s’ils en sont victimes, tous les parents et éducateurs savent asso-
cier le pouvoir de dire « non » à la croissance, sinon à la maturité, de leur
progéniture. Psychologues et psychanalystes situent l’apparition du « non »
vers l’âge de 3 ans, au moment où la compétence pour le langage s’affirme.
La première chose que les enfants savent dire, en donnant l’impression qu’ils
savent ce qu’ils disent et qu’ils ne sont plus dans le babillage ou l’écholalie1,
c’est « non ». L’humanité en eux paraît donc surgir avec le refus. Savoir dire
« non », c’est d’emblée affirmer que le monde ne saurait s’imposer à l’hu-
main sans qu’il lui résiste d’abord. La réalité sera peut-être la plus forte
(les parents gagnent toujours), mais l’enfant ne se sera pas laissé faire. Le
baroud d’honneur, c’est au moins la dignité sauvegardée !
Le Non traduit durablement l’arrachement à la nature par lequel on
a longtemps décrit l’humanisme : ne pas se laisser imposer ce qui se prétend
obligatoire parce que naturel, immédiat, donné – et au contraire, l’affronter
et lui objecter l’artifice, le détour, le construit. Tous les ingrédients sont ici
réunis pour décrire le processus d’humanisation dont les animaux ne sont
pas capables : dire « non » et signifier par là que nous prétendons être pour
quelque chose dans ce que nous devenons, telle est la formule justifiant
RÉSUMÉ DE TEXTE
tion dans laquelle nous sommes prisonniers, dire « non » pour nous affirmer
capables d’utopie, dire « non » pour afficher le point de vue moral susceptible
de contraindre le monde à être conforme à nos idéaux, dire « non » pour
éviter d’être réduits au simple fonctionnement métabolique qui caractérise
l’organisme vivant… Le pouvoir de la négation révèle l’être de langage en
nous et interdit qu’on nous définisse comme des « animaux comme les
autres ».
tons et la réglementons. Mais aussi parce que nous nous arrachons à des
instincts qui, livrés à eux-mêmes, ne nous permettraient pas de l’engager
– autrement dit : parce que nous résistons, en la faisant, aux comporte-
T echnologique
à ces mécanismes que nous partageons au départ avec les animaux. Elle
raconte la déshumanisation imputée aujourd’hui aux technologies, à savoir
l’introduction croissante de la distance entre les belligérants, avec l’arc,
l’arbalète, l’arme à feu, le canon, le missile et finalement le drone. La guerre
était humaine dans le corps-à‑corps, elle a peu à peu cessé de l’être en
EM devenant plus abstraite, et elle sera proprement inhumaine lorsqu’il n’y
Strasbourg aura plus que des automates sans états d’âme pour la faire. C’est évidem-
ment un paradoxe et certains pensent qu’une guerre « zéro morts chez les
soldats » serait humaine. Ce n’est pas sûr, si l’on s’accorde à considérer
que là où il n’y a plus de réflexion, de prise de distance, de conscience,
d’auto-maîtrise – là triomphe l’inhumain. Les militaires qui s’interrogent
aujourd’hui sur l’éthique des robots ne le cachent pas : les populations
civiles auront tout à craindre quand les soldats auront disparu au profit
des machines guerrières.
L’enseignement des neurobiologistes est précieux, surtout quand il
entend sauver en nous le libre arbitre : notre cerveau a beau être dominé
par des mécanismes, nous explique-t‑on, notre conscience subsistera
pour autant qu’elle témoignera de notre aptitude à lui dire « non ». Les
fameuses expériences du neurophysiologiste Benjamin Libet ont aidé à tirer
cette conclusion il y a près de trente ans : la conscience existe de pouvoir
opposer un droit de veto à ce que nos mécanismes neuronaux imposeraient
en matière de décision. C’est cela, la liberté et c’est pourquoi on a raison
de dire qu’être libre s’éprouve dans le pouvoir de faire le mal. Oserais-je
souligner que le judéo-christianisme l’a compris ? Mais l’élémentaire, le
pulsionnel, le machinique affleurent toujours en nous. Si nous leur laissons
libre cours, nous cessons d’être libres (de pouvoir dire « non ») et nous
perdons notre humanité. Comme si le cerveau reptilien, recouvert par le
néocortex et régulé par le lobe frontal, pouvait resurgir. En ce sens, nous
sommes menacés d’inhumain quand nous acceptons de nous considérer
comme de simples êtres de pulsions ou comme des automates perfec-
tionnés. La solidarité étrange qu’on observe parfois entre l’écologie dite
profonde et les spéculations transhumanistes trouve ici une illustration : la
première est portée à nous rappeler que nous sommes des animaux comme
les autres et elle nous enjoint d’abandonner les prédations auxquelles nous
cédons en éprouvant notre complexité neurobiologique comme la marque
d’une supériorité ; les secondes contribuent à dévaluer notre intelligence
au profit de celle des machines qui seront toujours plus efficaces. De part
et d’autre, un même entêtement à humilier l’humanité en nous. Contre
l’écologie et le transhumanisme, une seule réponse : la réhabilitation du
RÉSUMÉ DE TEXTE
comporter comme des machines pour pouvoir interagir avec elles, interdirait
ce pouvoir de dire « non » et nous contraindrait, de ce fait, à consentir à l’in-
humain. Nombre d’utopies posthumaines décrivent un semblable monde.
À commencer par celle du psychologue comportementaliste Skinner qui, dès
les années 1940, établit le scénario d’une microsociété dont les membres
fonctionneraient sur la base des schémas stimulus-réponse décrits par le
béhaviorisme. Ce n’est pas un hasard si ce scénario a été intitulé Walden
2, par référence à Thoreau qui, lui, préconisait une vie dans les bois et
une sagesse faite d’assentiment à la nature. Pourtant, dans l’imaginaire
Le pire est que ceux-ci sont de plus en plus écoutés. Pourquoi ? Parce
qu’ils annoncent aux humains la fin de leurs supposés malheurs, c’est-à‑dire
T echnologique
1. Jusqu’au dégoût.
2. Architecture carcérale imaginée à la fin du xviiie s. par Jeremy et Samuel Bentham, permettant à un
gardien de prison de surveiller depuis une tour centrale tous les prisonniers, sans que ceux-ci puissent
savoir s’ils sont observés.
Mais il faut s’interroger pour finir et pour ne pas désespérer : est-il donc
encore possible de dire « non » aux machines ? Est-ce que cela a un sens ?
Adresser un Non à ce qui n’est pas un humain doté d’une conscience et
d’un pouvoir de répondre, quelle folie ! Sauf qu’on pourrait refuser d’utiliser
ces machines, ce qui les rendrait inutiles et obsolètes. Sauf qu’on pourrait
vouloir les détruire, comme les luddites, ces artisans anglais du xixe siècle qui
exigèrent de retrouver la dignité qu’on leur enlevait en les ayant remplacés
par des machines imbéciles (les métiers Jacquard). On a toujours raison de
se révolter, disait Sartre. Tant que nous nous vivons comme des humains,
le pouvoir de refuser est toujours justifié. Alors serait-il donc temps de se
révolter contre les machines ?
RÉSUMÉ DE TEXTE
aux lentilles de contact qui délivreront des mesures d’insuline aux diabé-
tiques ? Voudra-t‑on dire « non » aux implants intracérébraux qui rendront
la vie plus facile aux parkinsoniens et aux tétraplégiques ? Dire « non »
aux régulateurs d’humeurs ou aux antalgiques issus des technosciences
appliquées au cerveau ? Voudra-t‑on refuser la robotique au service de la
chirurgie, qu’elle soit réparatrice ou esthétique ? Refuser aussi les innova-
tions médicales orientées par le souci d’accroître la longévité et d’aiguiser
l’aspiration à l’immortalité ?
C ORRIGÉ
En commençant à dire « non », l’enfant commence à manifester/son huma-
nité. Contrairement aux autres animaux, nous savons opposer un/refus
aux diktats de la nature et revendiquer la maîtrise/de notre propre vie. Par
le langage, nous pouvons substituer/ce que nous voulons à ce que nous
constatons et/(50) subissons, serait-ce par le mensonge ; nous montrons
ainsi notre/aptitude à évoluer et à faire évoluer la nature. Cependant/, si
notre intelligence nous permet de juguler nos instincts, elle/ne nous amène
pas nécessairement à gagner en humanité : une/guerre totalement techni-
cisée, devenue affaire de missiles et de drones/(100), soustrayant la mort
de l’ennemi à notre regard, s’/avèrera froidement et épouvantablement
destructrice.
Aucun mécanisme, ne l’oublions/pas, ne peut annihiler notre capacité à le
contrer. Nous/bradons notre liberté, donc notre humanité, si nous nous
résignons/à obéir à des automatismes, aussi prégnants soient-ils. Ne/
(150) suivons ni l’écologie « profonde » qui nie la spécificité de/l’espèce
humaine, ni le transhumanisme qui croit en la/suprématie des machines. La
science-fiction abonde en dystopies dans/lesquelles des robots asservissent
des hommes dénués de conscience, incapables/de rébellion mais, dans
notre réalité, ne tendons-nous pas/(200) vers cette révolution ? Contraints
par la technologie à agir vite/, nous renonçons au temps de la réflexion, de
la distanciation/et allons vers un nihilisme nietzschéen, une passivité amère
dans/un monde mercantile.
Prolongeant l’analyse nietzschéenne, Michel Houellebecq stigmatise
l’/apathie désenchantée de notre société post-moderne, sans foi ni/(250)
ambition. Les transhumanistes y ont toute latitude pour célébrer les/mérites
d’une alliance aboutie entre l’Homme et l’/ordinateur : les signaux évince-
raient signes et langage pour instaurer une/parfaite univocité. Si, avec notre
opacité, sombrerait notre humanité, ce/discours trouve néanmoins un écho
favorable, tant il rassure quant/(300) aux maux inhérents à notre mortalité.
Pourtant, rester éternellement vivants/, loin de nous apporter pugnacité et
spiritualité, nous rendrait à/une vie animale d’une pauvreté affligeante, sans
le langage/auquel la technologie novatrice doit son éclosion.
RÉSUMÉ DE TEXTE