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Sommaire :

I. Introduction générale à la comptabilité publique

II. Le cadre général de la comptabilité publique

II. 1 définition de la comptabilité publique

II. 2 Champs d’application de la comptabilité publique

II. 3 Les acteurs du processus d’exécution des opérations budgétaires et comptables

II. 4 Les règles fondamentales de la comptabilité publique

III. Le Budget général de l’état

III. 1 Définition

III. 2 La structure budgétaire

III. 3 Équilibre budgétaire

III. 4 La nomenclature budgétaire et comptable Algérienne

IV. L’exécution budgétaire

IV. 1 L’exécution des recettes publiques

IV. 2 L’exécution des dépenses publiques

V. Contrôles sur l’exécution des opérations financières

V. 1 Le contrôle interne sur l’exécution budgétaire

V. 2 Le contrôle Externe sur l’exécution budgétaire

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I. Introduction générale à la comptabilité publique :
La comptabilité en générale est « un système d’organisation et d’information permettant de
saisir des données chiffrées d’une entreprise, d’un organisme et, après exploitation, de donner
des informations portant sur le patrimoine actif et passif, le résultat d’une période, la position
à l’égard des tiers et la formation des coûts et des prix ».

Comparaison entre la comptabilité publique et la comptabilité privée au sens administratif


et comptable

- L’utilisation de la
monnaie comme unité - L’objectif;
de mesure ; - Sources des
- Respectent le recettes;
principe de la - Préparation des
comptabilité en partie Comptabilité budgets ;
double ; publique - Compte
Points
- Respectent le
Points Points de
V d'amortissement ;
principe Communs Différence - Structure des
d'indépendance des Comptabilité budgets ;
cycles comptables ; privée - L'inventaire et
- Préparation des l’Ajustements
rapports financiers d'inventaire ;
afin de surveiller la - Compte des
mise en œuvre des provisions ;
opérations financières; - Comptes des
- Mettre en place des résultats.
dispositifs de contrôle
interne et externe.

II. Le cadre général de la comptabilité publique :


II. 1 définition de la comptabilité publique
II. 2 Champs d’application de la comptabilité publique
II. 3 Les acteurs du processus d’exécution des opérations budgétaires et comptables
II. 4 Les règles fondamentales de la comptabilité publique
 La séparation des ordonnateurs et des comptables ;
 La distinction entre l’opportunité et la régularité et la responsabilité des
ordonnateurs ;
 La responsabilité particulière et pécuniaire des comptables ;
 La non - affectation des recettes aux dépenses.

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II.1 Définition de la comptabilité publique :

La Comptabilité Publique est le nom de la comptabilité que tiennent les administrations et


les collectivités publiques d'un pays pour enregistrer leurs recettes et leurs dépenses. En autre
terme, La Comptabilité Publique est définie comme étant: « l’ensemble des règles qui
régissent les opérations financières et comptables de l'Etat, des collectivités locales, de leurs
établissements et de leurs groupements et qui déterminent les obligations et les
responsabilités incombant aux agents qui en sont chargés ».

La comptabilité publique comme la comptabilité privée est un instrument d’information


et de contrôle des opérations budgétaires et de trésorerie. Elle est un système d’organisation
de l’information financière permettant:
- de saisir, de classer, d’enregistrer et de contrôler les données des opérations budgétaires,
comptables et de trésorerie afin d’établir des comptes réguliers et sincères ;
- de présenter des états financiers reflétant une image fidèle de patrimoine, de la situation
financière et du résultat à la date de clôture de l’exercice ;

En Algérie La comptabilité publique est régie par la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à
la comptabilité publique, modifiée et complétée. Dans le premier Article de cette loi on trouve
les Cinq (5) préoccupations essentielles qui sont visées:

1. Régularité: Assurer le respect des lois et règlements en matière particulièrement


d’exécution des dépenses,
2. Transparence: Assurer le respect des autorisations de dépenses données par les assemblées,
3. Optimisation: Éviter les abus et obtenir un meilleur rendement par l’application notamment
de la Réglementation de marches publiques (mieux disant).
4. Traçabilité: Présenter les comptes des organismes publics d’une façon claire et rationnelle
en utilisant une technique comptable fiable et efficace
5. Contrôle: Permettre un contrôle aise, facile, efficace.

II.2 Champs d’application de la Comptabilité Publique:


A l’inverse de la comptabilité privée qui présente un champ d’intervention très élargie à
toutes les entreprises ayant une activité commerciale ou industrielle quelques soit leurs statuts,
la comptabilité publique est limitée puisque le droit de la comptabilité publique est impose
aux organismes publics qui sont toutes les personnes morales régis par le droit public.
En Algérie, les organismes publics sont définis par l’article 1er de la Loi 90/21 qui sont:
L’Etat, le Conseil Constitutionnel, l’Assemblée National populaire, la Cour des Comptes, les
Budgets annexes, les Collectivités territoriales et les Etablissements Publiques à caractère
Administratif.

Dans ce contexte, on peut dire que la comptabilité publique a appartenu au droit public et
cette appartenance se manifeste:
 D’une part en la forme: tous les actes juridiques qui régissent la comptabilité
publique sont des actes unilatéraux émanant d’autorités de droit public;

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 Et d'autre part, au fond: les règles de comptabilité publique s’appliquent aux
opérations financières des organismes publics.

II.3 Les agents charges d’exécution des opérations budgétaires et comptables:


La réalisation des opérations de dépenses et de recettes comporte deux phases essentielles :
 Une phase administrative au cours de laquelle est prise la décision de dépenser ou de
percevoir une recette,
 Une phase comptable au cours de laquelle est effectué le paiement de la dépense ou
le recouvrement de la recette.
Ces deux phases fondamentalement différentes sont confiées à deux corps d’agents publics
indépendants l’un de l’autre, que sont les ordonnateurs et les comptables.
II.3.1 Les Ordonnateurs:
II.3.1.1 Définition, Classification des Ordonnateurs :
L’ordonnateur est un agent d’autorité placé à la tête d’un ministère, d’une collectivité
locale, d’un établissement public ou d’un service qui dispose. Outre, ses fonctions
d’administrateur d’un pouvoir de décision financière, Il est une personne qui prescrit
l’exécution des recettes et des dépenses de la collectivité. Il donne aussi l’ordre au comptable
de recouvrer les recettes et de payer les dépenses prévues au budget, en émettant les titres de
recettes et les mandats de paiement.
Selon l’art 73 du décret législatif n° 92-04 du 11 octobre 1992 portant loi de finances
complémentaire pour 1992 modifiant et complétant la loi n° 90-21 du 15 août 1990 relative à
la comptabilité publique. Les ordonnateurs sont soit des ordonnateurs primaires ou
principaux, soit des ordonnateurs secondaires ; soit des ordonnateurs uniques.
a) Les ordonnateurs primaires ou principaux: ce sont les ordonnateurs des collectivités
territoriales et des établissements publics qui leur sont propres (maire, président de Conseil
général, etc.). En vertu de l’article 26 de la 90-21, les ordonnateurs principaux sont :
- Les responsables chargés de la gestion financière du conseil constitutionnel, de l’assemblée
populaire nationale et de la cour des comptes;
- Les ministres ;
- Les walis, lorsqu’ils agissent pour le compte de la wilaya ;
- Les présidents des APC agissant pour le compte des communes ;
- Les responsables dûment désignés des E.P.A.
b) Les ordonnateurs secondaires:
Les ordonnateurs secondaires sont des responsables au niveau local. Les ordonnateurs
principaux désignent ces ordonnateurs secondaires pour exécuter les budgets des collectivités
publiques décentralisées.
c) Les ordonnateurs uniques : ils s’appellent aussi, les ordonnateurs secondaires uniques.
La qualité d’ordonnateur unique a été conférée aux walis pour l’exécution des programmes
sectoriels déconcentrés de l’Etat (P.S.D), concernent les opérations d’équipement public
déconcentrées prévus annuellement par voie réglementaire et inscrits à leur indicatif (Art. 27
de la loi n° 90-21).

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d) Les ordonnateurs suppléants ou délégués :
Les articles (28) et (29) de la loi 90-21 prévoient que, les ordonnateurs primaires,
secondaires et uniques peuvent êtres :
 Des ordonnateurs suppléants, ils sont désignés d’avance pour exercer des
fonctions des ordonnateurs principaux, secondaires, uniques ou délégués lorsque ceux–ci sont
absents ou empêchés ;
 Ou des ordonnateurs délégués, ils sont des agents désignés par les ordonnateurs
principaux ou secondaires qui leurs autorisent à accomplir certains actes sous le contrôle et la
responsabilité de leurs supérieurs.

II.3.1.2 Fonctions et Responsabilité des Ordonnateurs :


La loi de la comptabilité publique est définit dans les articles de 16 au 21 les différentes
fonctions des ordonnateurs. Ces derniers, sont considérés comme des responsables
administratifs qui sont tenu, dans le cadre de leurs fonctions administratives, de faire
connaitre les règles de la comptabilité publique et de veiller à les appliquer au sein des
collectivités publics qu’elles supervisent et de prendre les décisions sur l’exécutions des
différentes opérations financières.
Dans le cadre de l’exécution des opérations financières, les ordonnateurs sont chargés :
 En matière de recettes, de constater, de liquider les créances de l’Etat et d’en
ordonner le recouvrement des recettes publiques;
 Et en matière de dépenses, d’engager, de liquider et d’ordonnancer ou de mandater
les dépenses publiques.
La responsabilité c’est l’obligation de compenser les dommages causés par certain erreur
dans des cas déterminés par la loi. Dans ce contexte, les ordonnateurs sont responsables aux
erreurs et irrégularités commises dans l’exécution des différentes opérations financières.
Selon Art nͦ 32, Les ordonnateurs sont responsables civilement et pénalement de la
conservation et de l’utilisation des biens acquis sur les deniers et biens publics.
II.3.2 Les Comptables publics:
II..3.2.1 Définition, Classification et Fonctions des Comptables publics:
Les comptables publiques sont des fonctionnaires chargé de gérer et de manier des deniers
publics, tant en recettes qu’en dépenses. Selon la loi Algérienne nº 90-21 et notamment,
L’article 33 qui a définit le comptable publique: « toute personne a été désignée par la loi pour
effectuer des opérations du paiement des dépenses et de l’encaissement des recettes de
l’organisme public ».

Conformément à la réglementation, les comptables publics sont des comptables direct du


trésor, ils sont nommés ou agréés, exclusivement, par le ministre des Finances et forment une
hiérarchie. Ils se composent de deux catégories principale; les comptables principaux et les
comptables secondaires., mais le réseau des comptables du Trésor comprend outre les
comptables directs du Trésor, les comptables des administrations financières, ainsi que les
trésoriers des communes, les trésoriers des secteurs sanitaires et les trésoriers des centres
hospitalo-universitaires, qui relevaient initialement de l’administration fiscale et qui sont
passés sous la tutelle de la Direction Générale de la Comptabilité depuis le 2 novembre 2004.

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Organisation de la Direction Générale de la Comptabilité en Algérie
Direction Générale de la Comptabilité

(ACCT) L’agent comptable


48 Trésoreries
Central du trésor
de Wilaya T. Centrale
T. Principal
Trésoreries
Communales et
T. des EPS Recettes des Impôts

Recettes des Douanes


Recettes des Inspections
des Domaines

Recettes des
Conservations Foncières
Source: le réseau des comptables du trésor- direction générale de la comptabilité DGC- 2011.

Les comptables directs du Trésor exécutent toutes les opérations de recette et de dépense
du budget général et des comptes spéciaux du Trésor, toutes les opérations de trésorerie et
toutes les opérations financières de l’Etat. Parmi ces comptables publics, on distingue:
a) Les comptables principaux: dépendant directement de la direction générale de la
comptabilité, ils rendent directement leurs comptes à la Cour des comptes (avant leur
installation, ils doivent prêter serment devant cette Cour). Selon l’article 31 du décret exécutif
91/313 du 07/09/1991 fixant les modalités et le contenu de la comptabilité des ordonnateurs et
des comptables publics, qui ont la qualité de comptables principaux de l’Etat sont:
- l’agent comptable central du trésor ==> ‫العون المحاسبي المركزي للخزينة العمومية‬
- le trésorier central, ==> ‫أمين الخزينة المركزية‬
- le trésorier principal, ==> ‫أمين الخزينة الرئيسية‬
- les trésoriers de wilaya ==> ‫أمين الخزينة الوالئية‬
 L’agent Comptable Central Du Trésor, est chargée de :
- La centralisation, sur chiffres, les opérations budgétaires et financières réalisées l’année
précédente par tous les comptables principaux;
- La vérification sur pièces et sur place lorsque les mesures de centralisation l’exigent ;
- L’exécution des opérations relatives aux comptes courants du Trésor auprès des chèques
postaux, de la Banque d’Algérie;
- La gestion de la dette publique et des opérations relatives au compte de règlement avec les
trésors étrangers.
 Le Trésorier Central, est chargé de l’exécution financière et comptable des budgets
des ministères, des institutions nationales et des établissements publics à caractère
administratif qui lui sont rattachés ;

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 Le Trésorier Principal, est chargé de la gestion financière et comptable des pensions
et des comptes spéciaux du trésor ;
 Le Trésorier De Wilaya, est chargé de/des:
- La gestion financière et comptable;
- Budgets des services déconcentrés de l’Etat;
- Budgets des wilayas;
- Budgets des établissements publics à caractère administratif (EPA) qui leur sont rattachés
- La centralisation des opérations effectuées pour le compte du trésor par les comptables
secondaires des régies financières (impôts, douanes, domaines).
b) Les comptables secondaires: ne dépendent pas exclusivement de la DGC, ils dépendent de
leur hiérarchie respective. Ce sont les comptables dont les opérations sont centralisées par le
Trésorier De Wilaya (TW). Ces comptables ont été érigés en comptables principaux et donc
tenus de présenter leurs comptes des services qu’ils gèrent à la Cour des comptes pour
l’ensemble des opérations de recettes et de dépenses qu'ils ont la charge, au sens de l’article
32 du décret 91/313 sus- cité, ils sont :
- Les trésoriers communaux ==> ‫أمينو خزينة ما بين البلديات‬
- Les trésoriers des établissements publics de santé ==> ‫أمينو خزينة المؤسسات العمومية االستشفائية‬
- Les receveurs des impôts ==> ‫قابضو الضرائب‬
- les receveurs des domaines ==> ‫قابضو أمالك الدولة؛‬
- les conservateurs des hypothèques ==> ‫محافظو الرهون‬
- Les receveurs des douanes ==> ‫قابضو الجمارك‬
Les comptes des comptables secondaires sont combinés chez le trésorier de wilaya, La
DGC, emploie 13392 fonctionnaires, dont 438 au niveau des services centraux et 12 954 au
niveau des services extérieurs (13 Directions Régionales du Trésor, la trésorerie centrale, la
trésorerie principale, 48 trésoreries de wilaya, 636 trésoreries communales et trésoreries des
établissements de santé).
Organisation des services extérieurs de la Direction Générale de la
Comptabilité en Algérie

Source: le réseau des comptables du trésor- direction générale de la comptabilité DGC- 2011.

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II.3.2.2 Responsabilité des Comptables publics :
Les comptables publics ont qualité pour exercer les opérations de dépenses, de recettes, de
maniement de titres, soit au moyen de fonds et de valeurs dont ils ont la garde, soit par
virements internes, soit par l’intermédiaire d’autres comptables publics.
Tout simplement, Le comptable public c’est un agent public qui a la responsabilité
d’exécute les décisions de l’ordonnateur (paiement des dépenses et de l’encaissement des
recettes de l’Etat).
Selon l’article 42 de la loi relative à la comptabilité publique, Les comptables publics sont
chargés des opérations de :
- Recouvrement de recettes et de paiement des dépenses ;
- Garde et conservation des fonds, titres, valeurs, objets ou matières dont ils ont la charge ;
- Maniement de fonds, titres, valeurs, biens, produits et matières ;
- Mouvement de comptes de disponibilité.
II.3.2.3 Missions et organisation de La Direction Générale de la Comptabilité en Algérie:
L’Etat Algérien a mis en place un réseau de comptables du trésor, placés sous la tutelle de
la direction générale de la comptabilité, cette dernière est chargée de:
- Elaborer les règles et procédures relatives à la comptabilité;
- Entreprendre toute action, étude ou recherche visant à développer et à moderniser les
services du trésor et à normaliser les systèmes comptables;
- Centraliser, consolider et de produire les informations financières, comptables et
budgétaires;
- Concevoir et de gérer le système d’information du Trésor ;
- Assurer l’animation et l’évaluation de l’activité de ses services extérieurs;
- Initier et de proposer tout texte législatif ou réglementaire relevant de son domaine de
compétence;
- Harmoniser, normaliser et coordonner les activités des services extérieurs du trésor,
d’unifier l’application de la réglementation et des procédures comptables, par les comptables
publics.

La DGC en Algérie est composée de l’Inspection des Services Comptables et de cinq (5)
directions :
 La direction de la réglementation et de l’exécution comptable des budgets, qui
contient les sous-directions suivantes :
 Sous-direction de la règlementation comptable de l’Etat ;
 Sous-direction de la réglementation comptable des collectivités
administratives, des EPCA et des organismes publics assimiles ;
 Sous-direction de la loi de règlement budgétaire ;
 Sous-direction du contentieux ;
 La direction de la modernisation et de la normalisation comptables et ses trois (3)
sous - directions :
 sous-direction de la modernisation et de normalisation comptable de l’Etat;
 Sous-direction de la modernisation et de normalisation comptable collectivités
administratives, des EPCA et des organismes publics assimilés ;
 sous-direction de la normalisation de la comptabilité commerciale ;

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 La direction des consolidations comptables et financières, avec trois (3) sous-
directions aussi :
 Sous-direction des consolidations comptables et financières de l’Etat;
 Sous-direction des statistiques des finances publiques;
 Sous-direction des consolidations comptables et financières des collectivités
administratives, des EPCA et des organismes publics spécifiques.
 La direction de l’informatique qui contient, uniquement, deux (2) sous-directions
principales:
 Sous-direction des infrastructures techniques;
 Sous-direction des systèmes et réseaux informatiques.
 La direction de l’administration des moyens et des finances et ses trois (3) sous-
directions suivantes :
 Sous-direction du personnel ;
 Sous-direction des moyens et du budget ;
 Sous-direction de la formation.

II.4 Les règles fondamentales de la comptabilité publique:


Les règles de la comptabilité publique sont des règles d’exécution budgétaire qui s’agissent
d’organiser des services, de répartir des fonctions entre les agents chargés de l’exécution des
opérations financières et l’étendue de leur responsabilité. L’efficacité dans cette exécution
réside dans le respect de certains règles appelés, communément, principes universelles de la
comptabilité publique, au nombre de quatre (04).
II.4.1 La séparation des ordonnateurs et des comptables:
II.4.1.1 Les fonctions d'ordonnateur sont distinctes de celles du comptable:
Selon la loi, l’exécution des opérations financières des organismes publics est assurée par
deux ordres d'agents distincts et séparés, qui sont les ordonnateurs et les comptables publics.
Pour justifier cette séparation, deux raisons principales sont avancées: la nécessité d’une
division du travail et condition de l’organisation d’un contrôle mutuel et réciproque entre
les deux agents et en particulier, un contrôle par le comptable des ordres qui lui sont adressés
par l’ordonnateur.
La distinction établie entre la fonction d'ordonnateur et celle de comptable serait inutile et
le contrôle qu'elle permet serait vain. D’où, renforcement du principe de distinction par le
principe d’incompatibilité des fonctions.
II.4.1.2 Les fonctions d'ordonnateur sont incompatibles avec celles du comptable :
L’incompatibilité vise à :
- Permettre la spécialisation des agents, les uns dans les fonctions d'administration générale,
les autres dans les fonctions de caisse et de comptabilité et assurer un contrôle permanent de
toutes les opérations de recettes et de dépenses;
- Délimiter les responsabilités respectives, de nature différente, qui pèsent sur les
ordonnateurs et sur les comptables.
Pratiquement, les règles principales de la comptabilité publique est consacré par la loi
n°90-21, notamment dans les articles 55,56 et 57 qui prévoient le principe de
"l’incompatibilité " entre les fonctions d’ordonnateur et les fonctions de comptable. L’intérêt
de ce principe réside dans la division du travail entre les deux agents, et assurer

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l’indépendance d’une deux partie à l’autre. Cet objectif permet d’assurer une bonne gestion
des biens publics à partir de la répartition des fonctions et la réalisation le double contrôle et
la double responsabilité
II.4.1.3 Les dérogations au principe de la séparation:
Le principe de la séparation des fonctions d'ordonnateur et de comptable est susceptible de
deux sortes de dérogations, Soit que les comptables exercent certaines fonctions des
ordonnateurs; soit que des agents dépendant des ordonnateurs exercent certaines fonctions des
comptables.
a) L'exercice par les comptables de certaines fonctions d’ordonnateur : Soit que les
comptables exercent certaines fonctions des ordonnateurs; des droits au et dépenses sans
ordonnancement préalables); Selon l’ordre exécutif nͦ 108-93 du 05 Mai 1995, le comptable
publique peut effectuer certaines opérations simples d’encaissement sans ordonnancement
préalables par l’ordonnateur ; on trouve:
 Les recettes perçues au comptant; Cas où les recettes sont établies d’après les
déclarations des débiteurs eux-mêmes ;
 DSOP: Dépenses Sans Ordonnancement Préalables pour l’Etat; (Décret
législatif n° 93-01 du 19/01/1993 portant loi de finances pour 1993 précisément l’Art. 153
« Paiement sans ordonnancement préalable et sans ordonnancement » fixant la liste des
dépenses qui peuvent être payées sans ordonnancement préalable). Les dépenses ci-après :
- Les paiements par voie de régie d’avances ;
- Le principal et les intérêts dûs au titre des emprunts de l’Etat;
- Les dépenses à caractère définitif exécutées au titre des opérations d’équipements publics
bénéficiant d’un financement sur concours extérieurs ;
- Les pensions des moudjahidine et les pensions de retraite servies sur le budget de l’Etat ;
- Les rémunérations des membres de la direction politique et du gouvernement ;
b) L'exercice par des agents administratifs de certaines fonctions de comptables : soit que des
agents dépendant des ordonnateurs exercent certaines fonctions des comptables (régies de
recettes et de dépenses et payeurs délégués).

II.4.2 La distinction entre l’opportunité, régularité et la responsabilité des ordonnateurs:


La régularité est un langage commun entre tous les agents de la Comptabilité Publique,
elle signifie la conformité de l’acte aux lois et règlements. L’opportunité est un ensemble des
choix de gestion formulés exclusivement par l’ordonnateur; ce dernier, avec son droit de
Liberté d’initiative, tire ces choix à partir des éléments d’appréciation présents devant lui à un
moment donné.
Le domaine de l’opportunité est réservé à l’ordonnateur qui est également soumis au
respect de la régularité au même titre que le comptable public. Dans le cadre d’exécution des
autorisations budgétaires, les ordonnateurs ont une faculté de choix des fins ou des moyens,
dans les limites définies par les lois et règlements. Ils sont donc responsables de la violation
de ces limites qui constitue des irrégularités, au sens des règles de la comptabilité publique.
Leur responsabilité pénale, civile, disciplinaire, politique et pécuniaire peut être engagée
suite aux irrégularités et erreurs commises dans la gestion des deniers et biens publics.

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II.4.3 La responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables :
La responsabilité organisée en matière de comptabilité publique constitue pour le
comptable à la fois :
- Une incitation à exercer soigneusement sa mission;
- Une garantie d’indépendance et d’autorité à l’égard de l’ordonnateur;
Le principe de responsabilité personnelle et pécuniaire fait du comptable public le seul
fonctionnaire responsable sur ses propres deniers des erreurs commises dans l’exercice de sa
mission, par lui-même ou l’équipe qui lui est confiée : déficit de caisse, non-recouvrement de
recettes, paiement non libératoire de dépenses notamment.
II.4.4 La non affectation des recettes aux dépenses;
Ce principe signifie que les recettes doivent être portées au budget sans être directement
affectées à la couverture de certaines dépenses. Les dépenses et les recettes forment deux
blocs séparés. Ce principe limite les gaspillages et rend l’autorisation budgétaire plus claire.

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