Vous êtes sur la page 1sur 5

GENETIQUE 1ere ANNEE 2020-2021

Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.

Biologie Moléculaire
L'ADN, porteur de l'information génétique
e
L'ADN a été découvert en 1840 par Miescher, mais jusqu'au milieu du XX siècle, on ne faisait pas la distinction
entre l'information génétique et les éléments physiques responsables des caractères observés. C'est Erwin Schrödinger
qui a été le premier à émettre l'idée que le gène et le produit du gène sont deux choses matériellement distinctes. (What
is life, 1944)
Au début des années 1950, les travaux d'Avery ainsi que ceux de Hershey et Chase montrent que l'ADN est le
porteur de l'information génétique.
La structure de l'ADN est découverte par Crick et Watson en 1953. (cf articles de Nature)

Structure de la molécule d'ADN

L'unité de base : le nucléotide l'ensemble d'une base, d'un sucre et d'un groupement phosphate.
Le sucre présent dans l'ADN est le Ddéoxyribose :

en position 1' est attachée par la liaison glycosidique la base qui peut être dans l'ADN :

Bases puriques Bases pyrimidiques

4
6
7 5 3
5 1
8
6 2
2
9 4 1
3
Les purines sont reliées par leur atome d'azote 9 à l'oxygène porté par le 1' du désoxyribose, tandis que les pyrimidines lui
sont reliées par leur azote 1. Ces ensembles sucre+base sont appelés nucléosides.
Avec en plus un groupement phosphate lié en 5' sur le sucre (liaison ester), on a un nucléotide, unité de base de l'ADN.

Les nucléotides sont riches en énergie utilisable (liaisons entre phosphates) lorsqu’ils sont sous forme triphosphate (NTP,
dNTP).

1
GENETIQUE 1ere ANNEE 2020-2021
Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.

Nucléosides Nucléotides
Bases
ARN ADN ARN ADN
Adenine adénosine désoxyadénosine Adénosine-5’-monophosphate Désoxyadénosine-5’-monophosphate
Guanine guanosine désoxyguanosine Guanosine-5’-monophosphate Désoxyguanosine-5’-monophosphate
Cytosine cytidine désoxycytidine Cytidine-5’-monophosphate Désoxycytidine-5’-monophosphate -
Thymine désoxythymidine Désoxythymidine-5’-monophosphate
Uracile uridine Uridine-5’-monophosphate

Brin d'ADN
Les nucléotides s'enchaînent avec la formation de liaisons phosphodiester entre le phosphate d'un nucléotide et
le porté par le carbone 3' du nucléotide suivant :
extrémité 5'-phosphate
extrémité 3'-OH
O On a ainsi un brin d'ADN, dont on lit
O
liaison la séquence dans la direction 5'-3'.
OH phosphodiester O P ............ O P O
O ............. O Les groupements phosphates
O O O
O 5' engagés dans la liaison
3' P 3'
O phosphodiester ont un pKa de 1. Ils
O O O sont donc toujours ionisés aux pH
O O 5'
O biologiques et la molécule d'ADN
O est par conséquent un polyanion.
base
base
Lecture dans le sens 5'-3'

Appariement des nucléotides par liaisons hydrogène

Les nucléotides peuvent s'apparier deux à deux par liaison hydrogène. Du fait des contraintes de taille d'une paire de
bases imposées la structure générale de l'ADN, les appariements ne peuvent se faire qu'entre une purine et une
pyrimidine. Si on rajoute à cela les contraintes imposées par la formation de liaisons hydrogènes, les seules paires de
bases possibles sont : Adénine-Thymine : A-T et Guanine-Cytosine : C-G

On remarque que la paire C-G est


implique 3 liaisons hydrogène
contre 2 pour A-T. Un appariement
C-G a donc une énergie de
dissociation plus grande : 5.5
kcal/paire contre 3.5 kcal/paire
pour un appariement A-T. Ainsi,
plus une séquence d'ADN a un
pourcentage de paires G-C, plus il
faudra fournir d'énergie pour la
dénaturer.

2
GENETIQUE 1ere ANNEE 2020-2021
Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.

Structure en double hélice

Les deux brins d'ADN, reliés entre eux par les appariements entre bases, ont une structure en double
hélice. Les deux brins sont disposés de façon antiparallèle, c'est à dire que le sens de lecture 5'-3' sur deux
brins complémentaires est opposé. La structure est stabilisée par les interactions entre bases : les liaisons
hydrogène entre les paires.

Règles de Chargaff :
A=T et G=C, d’où
(A+G)/(C+T)=1
Par contre, (A+T)/(G+C) ≠1
et varie selon l’espèce

La double hélice est une molécule très rigide et visqueuse d’une longueur immense et d'un diamètre très petit.
Elle n'est pas parfaitement symétrique et présente un grand sillon (profond et large) et un petit sillon (étroit et
peu profond).
Les interactions ADN-protéine sont des processus essentiels de la vie cellulaire (activation ou répression de la
transcription, réplication, réparation de l' ADN). Les protéines forment des liaisons avec l ADN au fond des
sillons, ces liaisons sont spécifiques: liaisons hydrogène, et non spécifiques: interactions de van der Waals,
interactions électrostatiques générales.
Certaines protéines se lient à l'ADN dans son grand sillon, d'autres dans le petit sillon, d'autres enfin à la fois
dans grand et petit sillon.

Structure tertiaire de l’ADN :


Les brins sont disposés en une
double hélice qui présente deux
sillons en spirales :
l’un d’une largeur de 2.2 nm
(A-sillon majeur),
l’autre d’une largeur de 1.2 nm
(B-sillon mineur)

3
GENETIQUE 1ere ANNEE 2020-2021
Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.

Il existe plusieurs structures différentes de la double hélice.

L'ADN B est la forme la plus commune. La double hélice droite a un pas de 3,4 nm, chaque tour étant constitué
de 10 nucléotides (sur un brin).Les paires de bases sont perpendiculaires à l'axe de l'hélice, et globalement, ces
paires ont leur centre qui passe par l'axe. La répartition spatiale des paires de bases est homogène. L' ADN-B
classiquement retrouvée in vivo; mais d' autres formes existent aussi in vivo (voir plus bas) ou in vitro
Dans l'ADN A, le pas est de 2,8 nm et il y a 11 résidus par tour, l'axe de l'hélice passe par le grand sillon,
qui est plus profond que dans l'ADN B, tandis que le petit sillon est moins creusé. Les bases sont décalées et
inclinées par rapport à l'axe, laissant un trou central dans l'hélice. Le taux d'hydratation est moins élevé que
dans l'ADN B, et la molécule est plus compacte. Elle est moins hydratée et n’existe pas in vivo.
Enfin, on trouve une structure d’ADN –Z, une double hélice lévogyre, dont le squelette présente une
conformation en zig-zag (moins lisse que l' ADN-B). Il y a un seul sillon. L' ADN-Z ne peut pas former de
nucléosomes.

L’ADN s’associe d’une manière permanente à des histones avec les quelles il constitue les fibres
nucléosomiques. Il s’associe par intermittence avec des protéines non histones, qui comprennent les protéines
régulatrices de la transcription, les protéines enzymatiques (polymérases, primase), les lamines.

L'ARN (Acide ribonucléique)

L'ARN est un acide nucléique, comme l'ADN et est constitué d'unités élémentaires similaires :

la molécule de sucre est le ribose :

il suffit d'enlever le OH en 2' pour avoir le désoxyribose de l'ADN.


Les bases s'attachent sur le O porté par le carbone 1' comme dans l'ADN, sauf que la thymine est remplacée
par l'uracil : une thymine où on a supprimé le groupement méthyl :
O

NH

N O
H

4
GENETIQUE 1ere ANNEE 2020-2021
Faculté de médecine UMMTO Mme CHAIBI M.

Ces nucléosides sont liés par des groupements phosphates avec des liaisons phosphodiester. La molécule
d'ARN est monobrin.

L’ARN constitue le génome de certains virus (virus de la grippe, HIV, coronavirus…) et peut être simple ou
double brin. Une molécule d’ARN monocaténaire peut se replier et former des structures secondaires par
appariement entre ses bases complémentaires (exemple : structure de l’ARNt).

Classification :
ARNm ( ARN messager) – sert de matrice à la synthese des protéines ;
ARNt (ARN de transport) – apporte un acide aminé au lieu de la synthèse protéique ;
ARNr (ARN ribosomique) – constitue des ribosomes ;
Petits ARN non codants :snARN ; snoARN, miARN, siARN – ont des fonctions différentes :épissage d’ARNm et
d’ARNr, régulation d’expression des gènes…)

Vous aimerez peut-être aussi