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Thème :
Nous tenons à exprimer notre reconnaissance à notre encadreur M FATHI Ibrahim, pour
nous avoir fait confiance, puis pour nous avoir guidés, encouragés et conseillés dans la
réalisation de ce travail.
Nos vifs remerciements s’adressent également aux membres du jury pour l’intérêt qu’ils ont
porté à notre recherche en acceptant d’examiner notre travail et de l’enrichir par leurs
remarques et propositions .
Nous remercions aussi tous les participants (apprenants et enseignants) qui nous ont permis
de mener à bien cette recherche.
Merci à tous ceux qui de près ou de loin ont tendu leurs bras d’aide pour réaliser ce modeste
travail
Dédicace
Ce mémoire n’aurait jamais pu voir le jour sans l’encouragement des membres de nos
familles que nous tenons à remercier et à qui nous dédions ce modeste travail, tout d’abord
aux deux personnes les plus chères de notre vie :
Nos mères, la lumière qui nous a toujours éclairés le chemin .A celles qui ont tout fait pour
notre réussite, pour leur douceur, leur tendresse, leurs sacrifices et leurs prières.
Nos pères, à qui nous devons le respect et l’amour, leur soutient, leur encouragement et
surtout leur confiance en nous.
A nos frères et sœur pour leur présence marquante dans notre vie, leur aide et leur soutient
dans les moments les plus difficiles.
A tous nos amis, à tous ceux et celles qui nous aiment et que nous aimons.
Table des matières
9. Présentation des deux grille d’observation des deux séances d’expression orale .. 64
9.1-Grille d’observation de la prise de parole en continu lors d’une séance
d’expression orale réalisée d’une façon classique utilisant comme support un
texte écrit ……………………………………………………………………… 64
Références bibliographiques
Annexes
Résumé
Liste des abréviations :
Introduction générale :
L’objectif primordial de l’enseignement du français en Algérie est de développer chez
l’apprenant des compétences à partir desquelles il sera capable d’une part, de lire, d’écrire et,
d’autre part, d’acquérir une compétence communicative pouvant lui servir au sein de la
classe ou dans des situations hors du contexte scolaire.
Cette compétence de communication permet, en effet, à l’apprenant de se frotter à une
autre culture en développant chez lui un esprit de tolérance et de respect de l’autre
comme le note RIVENC. Paul :
« Apprendre à communiquer dans une langue étrangère, c’est avant tout tenter d’explorer, de
découvrir, mobiliser sa curiosité pour tenter de comprendre d’autres comportements, d’autres
pratiques, d’autres manières de sentir et de penser, pour vivre avec d’autres gens »( Paul
Rivenc .2000,p.174)
La compétence d’expression orale est l’une des clés de l’apprentissage .Elle sert de levier
pour activer la réflexion de l’apprenant et l’engager dans un dialogue structuré qui l’aide à
produire du sens , à approfondir sa compréhension et à acquérir de nouvelles perspectives
.L’enseigner devient une priorité pour tout enseignant conscient que la langue est un système
d’expression et de communication visant la croissance personnelle grâce au que l’apprenant
peut se construire une identité .
Cependant l’enseignement /apprentissage du français ,dans les différents cycles de
l’éducation, et notamment du primaire, ne manque pas de poser des problèmes aux
apprenants et il y’ a souvent des difficultés qu’il rencontrent surtout à l’oral :bagage
linguistique pauvre , mauvaise prononciation, incompréhension de la langue et surtout des
obstacles d’expression ne permettant pas de favoriser une bonne interaction verbale entre
les pairs au sein des classes de français
.
En Algérie, le français est la première langue étrangère enseignée aux apprenants dès l’école
primaire .En effet, ces apprenants qui ont d’autres langues maternelles ne se trouvent pas
seulement mis en contact avec cette langue à l’école mais elle est présente même dans leur
contexte social : à la maison, à la télévision, au sein de leur famille ainsi que dans des endroits
publics tels que les hôpitaux, les administrations …etc.
Au cours de l’année 2003 , le système éducatif algérien a introduit l’approche par
compétences dans l’enseignement/apprentissage du français en élaborant de nouveaux
programmes visant surtout à amener l’apprenant à mobiliser ses ressources tant à l’ écrit
1
Introduction générale
qu’à l’oral tout en le mettant dans des situations pour acquérir des savoirs faire(compétences
scripturales ou même langagières ) et de les transmettre dans d’autres situations de la vie
quotidienne.
Pour pouvoir faire acquérir à l’ apprenant ces savoir–faire , il faut déterminer d’une part ses
besoins , et d’autre part les moyens dont dispose l’enseignant .Ces deux étapes sont elles
mêmes nécessaires pour fixer les objectifs d’enseignement , comme le confirme Jean Marie
DE KETELE : « L’enseignant est encore le médiateur par excellence, mais son action
n’atteint sa pleine efficacité que s’il peut s’appuyer méthodiquement sur un des ensembles
d’artefacts pédagogiques destinés à présenter aux apprenants des situations de communication
simulées, proches de l’authentique , mais accessibles et facilement observables (images
visuelles et dialogues enregistrés , parfois documents dits authentiques »(Jean Marie
Deketele.2000,p.06)
Nous nous sommes souvent interrogés sur les moyens qu’utilisent les enseignants de
français pour l’enseignement de l’oral afin d’encourager les apprenants et les habituer à
s’exprimer et prendre la parole. Dans les méthodes actuelles de l’enseignement des langues
étrangères, comme le souligne G .Vigner le moteur essentiel d’apprentissage d’une langue
étrangère est l’interaction verbale en classe à partir de supports déclenchant des prises de
parole » (G, VIGNER, G., 1995, p.5). Autrement dit, la compétence d’expression orale
tiendrait une place cruciale dans les différentes situations d’apprentissage, tout comme les
outils pédagogiques qui la mettraient en place.
Actuellement, nous assistons à une progression notable des technologies de l'information et
de la communication pour l'Enseignement (TICE) constituant une réalité de plus en plus
présente dans les établissements scolaires : fruit de la nécessité, de la pression technologique
et sociale. Ces nouvelles technologies ne sont pas uniquement de simples changements de
supports mais impliquent également la remise en question des rapports entre l'enseignant,
l'objet d'enseignement, et les apprenants et encouragent le renouvellement des pratiques
d'enseignement en dotant l’enseignant d’un sentiment d’innovation qui lui permettra de
diversifier les moyens pour enseigner la matière . Nous ne pouvons qu'approuver Lise
Desmarais lorsqu’elle écrit que :
« L'enseignant se doit d'utiliser les divers médias pour donner aux apprenants l'accès à des
documents authentiques, à des discours de locuteurs natifs et à différentes sources
d'informations sonores et visuelles. Ainsi on aura recours à des documents audio (bande
sonore, disque), audiovisuels (télévision, film, vidéo) et hypermédia, intégrant son, image et
texte, que l'on trouvera sous divers supports (vidéodisque, CD-ROM, site Web » (1988, p.13).
2
Introduction générale
Parmi les supports innovants que pourrait utiliser l’enseignant en classe de FLE et
particulièrement lors des séances d’expression orale : le dessin animé qui constituerait une
nouvelle forme documentaire dont pourrait découler la transmission du savoir linguistique.
Le dessin animé effectuerait l’appariement des signes « sonores et visuels »et des
connaissances pour évoquer des faits d’ordre : social, culturel, historique…. etc. Ces faits
feraient l’objet d’échanges et d’interactions oraux au sein de la classe de langue. Il
représenterait un produit éducatif utilisable en milieu scolaire afin de développer la
compétence d’expression orale chez les apprenants du primaire et trouverait d’avantage sa
place dans le monde de ces jeunes écoliers en quête d’animation et de couleurs .
Notre choix s’est porté sur le recours au dessin animé en classe de FLE dans une approche
communicative et interactive. Nous avons choisi comme objet d’expérience le dessin animé
de « Dora l’exploratrice », une version française , originellement américaine qui s’adresse au
jeune public en lui faisant apprendre les abécédaires de la langue française tout en s’amusant,
en faisant rire et en s’appuyant surtout sur un programme plein d’animation et d’autonomie .
Constat et problématique :
Toute recherche se justifie par un constat qui conduit à poser une problématique : Nous
sommes partis du constat selon lequel il y a une faible interaction verbale au sein des
classes de 5AP ,car lors de notre stage de formation, nous avons remarqué que les
apprenants de ce niveau ne prenaient la parole qu’occasionnellement pour répondre
seulement aux questions de leurs enseignants . De ce fait , nous nous sommes interrogés,
dans un premier temps , sur la possibilité d’avoir recours ,en séances d’expression orale, à
l’exploitation de nouveaux supports tout à fait différents des supports classiques tels que les
textes écrits proposés dans les manuels scolaires , puis nous est venue ,dans un deuxième
temps, l’idée d’utiliser le dessin animé comme support innovant afin de vérifier son effet
dans le développement de cette compétence de s’exprimer en français langue étrangère au
niveau du primaire, et plus particulièrement , en classe de cinquième année primaire .
-Que pourrait avoir le dessin animé comme apport dans l’expression orale des apprenants de 5
AP?
Hypothèses de recherche :
- A travers cette étude nous vérifions les hypothèses suivantes :
-Le dessin animé favoriserait le développement de la compétence d’expression orale des
apprenants de 5AP.
-On pourrait considérer le dessin animé comme un support susceptible être exploité en
séance d’expression orale dans des classes de 5AP.
-Le dessin animé pourrait permettre l’amélioration de l’expression orale des apprenants de
5AP.
nous analyserons les données recueillies concernant un cours utilisant comme support un
texte écrit , et un autre utilisant comme support le dessin animé .
Pour cela nous avons choisi un public jeune et plus sensible par le dessin animé ,il s’agit des
apprenants débutants âgés entre 9 et 11 ans . Ce sont des apprenants de cinquième année
primaire parmi lesquels figurent 14 filles et 08 garçons .Ce choix est justifié par
l’importance de cette année qui présente une double particularité :
Premièrement la cinquième année est une année d’examen où l’apprenant est appelé à mettre
à l’épreuve les connaissances et les compétences acquises durant son cursus scolaire . Il
s’agit aussi d’une étape charnière qui met fin au cycle primaire et annonce le début d’un autre
cycle dans la vie solaire : le moyen.
Pour ce faire, nous avons organisé notre travail de recherche en trois chapitres : un chapitre
théorique et référentiel réservé au traitement des notions théoriques en relation avec notre
thème .( Il s’ouvre avec une déclinaison sur la place de l’oral dans l’enseignement du FLE
au primaire puis il se poursuit par une autre déclinaison portant sur l’oral et sa place dans les
programmes de français au primaire . Enfin, il se termine par les liens entre l’oral et
l’audiovisuel notamment ceux avec le dessin animé, un chapitre méthodologique
traitant des considérations méthodologiques tenant au protocole expérimental, au choix du
public, , et à la grille d’observation comme outil méthodologique . Quant au dernier
chapitre, représentant l’aspect pratique de notre étude, concernera l’enquête menée à l’école
d’IBN KHALDOUN et l’analyse des résultats obtenus par le biais de la grille
d’observation.
Notre travail prendra fin avec une conclusion générale dans la quelle allons synthétiser les
résultats de notre travail, à faire un bilan et proposer des perspectives pour une ultérieure
recherche.
5
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Introduction :
Pendant longtemps, l’école a porté tout son intérêt à l’enseignement de l’écrit et s’est écartée
du développement des compétences langagières des apprenants. De ce fait, la pratique de
l’oral a été placée en second plan ou même quelquefois inexistante .Remarque faite par
CUQ.J.P 2003:
« La composante orale a longtemps été minorée dans l’enseignement des langues étrangères,
notamment du FLE » (303)
Actuellement, L’enseignement moderne des langues étrangères préconise une place
importante à la pratique de l’oral et s’attache à développer la compétence d’expression orale
en portant un grand intérêt aux moyens susceptibles de mettre en œuvre des interactions
verbales au sein de la classe . L’oral s’avère non seulement comme un élément clé sur lequel
s’édifient les apprentissages mais il parait également comme le lien fédérateur dans
l’enseignement des langues étrangères en permettant d’acquérir un savoir véhiculé dans la
langue enseignée d’où la formule : « Apprendre à parler pour apprendre » SHNEUWLY.
De plus ,La capacité de s’exprimer en langue étrangère permet à l’apprenant de développer
de nouvelles compétences de communication .Ces compétences sont bien l’ objectif que les
méthodes audio-orale et puis audio-visuelles ont signalé depuis le début des années soixante
où la priorité était accordée à la compétence d’expression orale .A ce sujet MOIRAND
.Sophie déclare 1982:
« Dès les années soixante les projets didactiques envisageaient d’enseigner aux apprenants à
communiquer en langue étrangère » (159).
Après la lecture des discours sur l’enseignement du français et des textes du référentiel
général des programmes algériens , il s’est avéré que l’oral est valorisé . Vu qu’il est
omniprésent dans le quotidien des classes, il serait important de reconsidérer sa place dans
l’enseignement du FLE et de viser à développer la compétence d’expression orale des
apprenants de l’école primaire .
La question de définir l’oral parait importante pour comprendre son rôle en classes de
langues étrangère .C’est cette interrogation qui permet d’expliquer le pourquoi ,le comment
de notre travail de recherche et notre objectif d’exploiter le dessin animé comme support afin
de développer cette compétence .
L’aspect conceptuel de l’oral, la dimension communicative et interactive et le dessin animé
comme support favorisant le développement des compétences langagières des apprenants du
primaire (de cinquième année primaire , dans notre cas) sont les trois notions clés de ce
mémoire.
6
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
7
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
8
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
L'Algérie a mis en place l'arabisation par le biais du système éducatif. Cela a donné une place
importante à cette langue qui est utilisée dans la littérature moderne et les mass media. La
Constitution de 1989 stipule que «l'arabe est la langue nationale officielle» ; c'est ainsi que
cet idiome tend à s'imposer dans des secteurs tels que l'administration, l'enseignement, la
presse et les médias (de plus en plus utilisé par la catégorie cultivée du monde journalistique,
surtout lors des interviews et des débats politiques ou littéraires).
Cependant, en raison d'un fort taux d'illettrisme, cette forme de langue n'est comprise que par
le public scolarisé. Nous pouvons, approximativement, évaluer que la quasi-totalité des
Algériens ne communiquent qu'en arabe algérien ou en berbère. L'arabe standard reste donc
en dehors de la pratique linguistique quotidienne, cette situation est résumée par Grand
Guillaume (1983) lorsqu'il explique que «sans référence culturelle propre, cette langue est
aussi sans communauté. Elle n'est langue parlée de personne dans la réalité de la vie
quotidienne »
En somme, nous pouvons considérer cette variété de l’arabe comme la langue des mass
médias, des débats politiques et de la littérature moderne. Elle est aussi la langue des
échanges universitaires et de la communication entre les locuteurs arabophones ayant un
statut privilégié (par rapport à l’arabe algérien), étant donné le prestige que lui confère une
certaine tradition islamique
1.1.1.2-L’arabe algérien (dialectal) :
Langue maternelle de la plus grande partie de la population « arabophone », l’arabe dialectal,
péjorativement considéré comme dialecte, est perçu comme une déformation de l’arabe
classique. Elle est méprisée par les défenseurs de l’arabisation qui n’y voient qu’un mélange
de plusieurs langues, contrairement à l’arabe classique qui, elle, est valorisée car elle porte la
pureté et l’authenticité de la langue du coran. « Les dialectes orientaux ou maghrébins se sont
toujours démarqués de la norme cultivée et écrite par des sensibles différences phonétiques,
voire phonologiques», écrit Khaoula Taleb Ibrahimi, K. (1997), Les Algériens et leur(s)
langue(s), Alger : Dar El Hikma, p 28.)à propos de cette langue qui se caractérise, par ailleurs,
par spécificités phonétiques , sémantiques et flexions phonologiques résultant de l’influence
du substrat local. Par ailleurs , des accents typiques caractérisent les parlers régionaux .En
effet , on constate des variations linguistiques propres à chaque région ; on distingue ainsi le
parler oranais , algérois , de l’est algérien et de l’Atlas saharien.
Cette variété constitue la langue de communication de tous les jours , l’outil d’expression
spontané .En effet , elle est le véhicule du monde affectif et imaginaire des locuteurs
algériens .Nombreux sont les chansons et les films produit dans cette langue .Par ailleurs ,
9
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
elle témoigne d’une formidable résistance face à la stigmatisation que véhiculent à son égard
les normes culturelles dominantes.
1-1-2- La langue berbère
Etymologiquement, le mot berbère remonte à une période lointaine : «Le terme berbère est
dérivé de barbare, cette dénomination est étrangère aux communautés qui utilisent cette
langue, il est le produit de l'ethnocentrisme gréco-romain qui qualifiait de barbare tout peuple,
toute culture et toute civilisation marquée du sceau de la différence.»BOUKOUS.A(1995)
La langue berbère est la langue maternelle d’une communauté importante de la population
algérienne. Elle est principalement utilisée en Kabylie, dans sa variante la plus répandue
d’ailleurs le kabyle, dans les Aurès :le chaoui, dans le M’zab : le M’mzabi et dans d’autres
régions du Sahara, du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Réservé essentiellement à
l’oral, le berbère était, naguère, très peu utilisé à l’écrit. Ceci a fait de lui une langue minorée
malgré son ancienneté, son histoire et sa culture très riche. Le statut de cette langue a connu
de grands changements à travers les siècles (conquêtes arabes du Xe siècle, colonisation,
arabisation à l'indépendance, revendications linguistiques, culturelles et identitaires des
populations berbérophones.
Grâce à une prise de conscience des berbérophones quant à leur acculturation par une
arabisation généralisée, d'une part, et la volonté politique du pouvoir de désamorcer un risque
de déséquilibre national, d'autre part. Depuis avril 2002 le Tamazight (autre appellation de
cette langue) est devenue une « langue nationale » dans la nouvelle constitution algérienne.
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la situation du berbère et sa place a nettement
évolué et cela se remarque dans le fait qu’ il y a des écoles qui enseignent cette langue ; il
existe un journal télévisé, des pages dans des quotidiens, des chaines radio et des publicités
en tamazight.
1-1-3- La langue française
La langue française
Le français, langue imposée aux Algériens, a constitué un des outils fondamentaux utilisés par
le pouvoir colonial pour parachever et accélérer l'entreprise de francisation qui a abouti à une
«déberbérisation» des Algériens. Ce processus n'a pas pris fin après l'indépendance, mais s'est
au contraire élargi à cause de la généralisation de l'enseignement du français.
De nos jours, le français est enseigné en tant que langue étrangère. Cependant, cette langue
bénéficie d'un statut particulier parmi les autres langues étrangères. En effet, c'est encore la
langue d'enseignement des matières scientifiques et techniques à l'université. Actuellement,
après la réforme du système éducatif, l'enseignement du français est obligatoire à partir de la
10
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
troisième année en tant que première langue étrangère. C'est dire que le français jouit encore
d'une place privilégiée par rapport aux autres langues étrangères et que le plurilinguisme
restera un fait national. De plus, le français est largement utilisé dans les médias (radio,
télévision…), presse écrite, surtout avec le développement des paraboles et d'Internet.
Outre des phénomènes sociolinguistiques liés aux pratiques langagières des locuteurs
algériens et des parlers régionaux du pays, nous enregistrons la présence de langues
étrangères résultant de raisons historiques, politiques, socioculturelles, économiques ou
autres. Le domaine des langues étrangères est très largement dominé par le français, l'anglais
et l'espagnol occupant un statut inférieur circonscrit essentiellement dans les programmes
scolaires et dans certaines sphères limitées du secteur tertiaire.
2- Des langues en conflit au niveau individuel
Tous les chercheurs s’accordent à présenter la réalité sociolinguistique algérienne de situation
plurilingue où se côtoient l’arabe aussi bien dans sa forme dite « classique », que moderne
ou dialectale avec le berbère et le français
En effet ,lors des interactions sociales, le locuteur algérien met en usage des variétés
langagières diverses tel que l’arabe littéral ou dialectal, et fait recours également à une
langue « hybride » : arabe dialectal/français, arabe/berbère, arabe dialectal /berbère , français
/berbère.
Ce comportement langagier peut se définir dans le sens de Gumperz de « code swiching »,
traduit sous la formule d’alternance codique assurant l’intercompréhension au sein de la
société algérienne. . Nous pouvons concevoir cette situation comme un élément positif qui
met l'accent sur la capacité des locuteurs algériens à se mouvoir dans leur espace linguistique.
En effet, d'un point de vue sociolinguistique, la pratique de l'alternance codique est un acte
volontaire et individuel et les déclencheurs de cette pratique discursive chez les Algériens
sont aussi nombreux que variés et notamment complexes : (déficit lexical touchant les
échanges verbaux des locuteurs, recours aux sujets interdits, poids de d’habitude, l'ensemble
des contraintes sociologiques et situationnelles contribuant à l'émergence de cette pratique
langagière).
Ainsi, le recours au code switching est parfois obligatoire, notamment dans certaines
situations de communication où le locuteur fait appel à des sujets tabous ou interdits. Dans de
telles situations, le français va intervenir, d'une part, pour éviter un éventuel blocage
communicatif, d'autre part, il s'agit, d'une stratégie expressive d'évitement. Le recours à la
langue française dans certains cas peut produire un effet un peu particulier chez le locuteur et
peut créer une autre attitude chez l'interlocuteur.
11
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Encore, la question du poids de d'habitude se pose comme une raison de l'alternance codique.
Il convient de noter que ce phénomène qui relève du domaine du bilinguisme devient une
stratégie langagière omniprésente dans toutes les couches sociales et au cours de la plupart
des échanges verbaux..
Nous pouvons déduire à travers les échanges verbaux des Algériens que le code switching
peut devenir une pratique courante chez le sujet bilingue, ce dernier se l'approprie et la
manipule en tant que langue à part entière. Le discours métissé permet aux sujets parlants
d'être dans le bain et de l'utiliser comme véritable instrument de communication et dans des
contextes différents. Ils peuvent développer aussi leur compétence linguistique et
socioculturelle.
2- Place du français et ses représentations dans le contexte éducatif algérien
Actuellement, le français conserve un rôle privilégié en tant que première langue étrangère
.Il occupe une place fondamentale dans notre société , et ce, dans tous les secteurs : social,
économique , éducatif…etc. .De ce fait, cette langue est exercée différemment selon la
classe socioculturelle et professionnelle des individus.
Dans l’enseignement des langues étrangères, il y a différents types de milieux , ce qui exige ,
donc, de distinguer la nature du contexte algérien pour pouvoir comprendre la particularité de
la langue française dans ce paysage sociolinguistique plurilingue.
ISHIKAWA .Fumiya (2006), classe les contextes linguistiques comme suit :
« Du point de vue de l’appropriation des langues, on peut distinguer l’acquisition
exclusivement informelle en milieu endolingue et l’apprentissage exclusivement formel en
milieu exolingue.Entre ces deux extrémités caractérisant l’appropriation des langues se
trouvent des cas mixtes ; un apprentissage formel et appropriation informelle en milieu
endolingue » (enseignement du français au Japon : une didactique du FLE en jeu par la réalité
extérieure de la classe) »
Nous retenons de ce classement le dernier point qui décrit le contexte de l’enseignement du
français en Algérie comme un cas mixte où cette langue est présente à l’intérieur et en
dehors des établissements scolaires.
L’apprentissage d’une langue étrangère est, comme dans tant de domaines, lié à l’idée que
pourrait se faire l’apprenant de cette langue. Beaucoup d’algériens associent le français au
passé., en tant que langue de l’ancien colonisateur ayant un statut ambigu , d’un coté, il
suscite le mépris de certains qui ont hérité une rancune transmise de père en fils, une rancune
qualifiée d’historique qui décourage les apprenants et les éloigne d’avantage de
l’apprentissage du FLE .
12
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Cependant, d’un autre coté, le français est une langue de réussite et un moyen permettant
d’avoir accès à la culture et au modernisme. En effet, une certaine catégorie d’Algériens,
notamment les jeunes et les intellectuels, Serait en admiration pour la France. Poussées par
une volonté de s’adapter à son peuple et de s’intégrer à leur culture, Ils trouvent dans l’usage
du français une sorte d’intégration à une élite, ou au clan de ceux qui réussissent
socialement et professionnellement.
De ce fait nous pensons qu’il ya trois catégories d’apprenants : ceux issus de familles
d’intellectuels généralement bilingues et qui sont préparés dès leur jeune âge au contact de
deux langues et deux cultures différentes. Ceux qui arrivent à insérer quelque peu le français
dans leur dialecte grâce aux programmes télévisés et à l’assistance d’un parent. Et ceux qui
n’apprennent le français qu’en classe et ne bénéficient d’aucune aide à la maison.
La présence permanente du français dans l’environnement de l’algérien à travers les médias,
la téléphonie mobile, l’internet et sur les affiches publicitaires etc.…, ne fait qu’accentuer la
prégnance de cette langue et de tout ce quelle véhicule. Cela est loin d’être un problème si
l’on considère que l’exercice de la langue française est un besoin à la communication et à
l’ouverture sur l’autre. Cela est déclaré dans les textes officiels que nous tenterons d’étudier
pour comprendre ce qui régit l’enseignement du français et lui accorde cette place dans
l’enseignement du FLE .
Après avoir lu les textes officiels nous avons remarqué que les objectifs visés par
l’enseignement du français en Algérie sont d’abord déterminés dans des institutions officielles
et dans un programme élaboré par la tutelle pédagogique .Ces objectifs sont d’ordre social,
culturel, linguistique voire même politique . Ainsi, le français est reconnu comme moyen des
apprentissages qui devrait essentiellement servir d’instrument d’accès à la documentation
écrite pour acquérir un savoir jugé primordial.il est à la fois outil d’apprentissage et vecteur
culturel, permettant de transmettre des valeurs nationales et universelles, préparant
l’apprenant à devenir actif.
La multiplicité des dispositifs institués par le référentiel général des programmes algériens
montre les nouveaux enjeux auxquels devraient faire face l’enseignement /apprentissage du
FLE dans la vie scolaire et sociale .Ce qui donnerait lieu, en parallèle, à des interactions
utiles avec l’autre, sa culture et sa civilisation( son tout).
« Les langues étrangères sont enseignées en tant qu’outil de communication
permettant l’accès direct à la pensée universelle en suscitant des interactions fécondes avec les
langues et cultures nationales » (Commission nationale des programmes, cf, référentiel
national des programmes de français
13
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
16
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
3.4-Choix méthodologiques
3.4.1-- Démarche pédagogique et implications didactiques
Démarche pédagogique Fondée sur le socio -constructivisme, la démarche pédagogique
préconisée dans les programmes précédant la 5e année primaire trouve encore son application
dans ce programme. Elle vise toujours au développement des compétences des apprenants
conformément au profil de sortie défini dans le programme de 5e AP et au profil d’entrée
attendu en 1e AM. En effet, en cette dernière année du cycle primaire, les apprenants seront
préparés aux contenus de programme de la 1e AM dans un souci de progression et de
continuité. L’apprenant , actant dans cette démarche par la découverte, construit ses
apprentissages progressivement. L’enseignant, véritable animateur, contribue au
développement des ressources (savoir, savoir-faire, savoir-être) en proposant des situations
d’apprentissage significatives et variées. Il fera découvrir aux apprenants leurs propres
stratégies d’apprentissage. Les mêmes principes méthodologiques (déjà développés dans les
programmes précédents) sont reconduits avec l’objectif de faire produire à l’oral comme à
l’écrit de courts énoncés.
Ainsi : l’oral occupe toujours une place importante dans les apprentissages. Il n’est pas axé
sur le seul «réemploi». Les apprenants sont dès à présent en mesure d’analyser le
fonctionnement de la langue orale puisque les manipulations des phrases (par commutation
par exemple) leur permettent de constater des fonctionnements différents en fonction des
contextes d’emploi. Apprendre à analyser la chaîne parlée permet aux apprenants de
reconnaître, d’identifier les principales unités de la langue : phrases, groupes de mots, mots,
phonèmes, c’est-à-dire de découvrir les éléments qui constituent la langue. Les activités orales
de segmentation, de reconnaissance des phonèmes, de discrimination de sons, de
prononciation et de production orale permettent aux apprenants de développer leurs
compétences à l’écrit.
Ces activités impliquent des opérations d’analyse des faits de langue au niveau syntaxique et
lexical. Elles précèdent et accompagnent les activités à l’écrit. (Les spécialistes s’accordent à
dire que la maîtrise explicite de la langue orale est une condition du pouvoir lire/écrire).
En ce qui concerne la lecture, la démarche s’appuie sur des stratégies d’appréhension
simultanée du code et du sens mais aussi sur la recherche d’indices permettant l’élaboration
d’hypothèses de lecture. A ce stade des apprentissages, les apprenants ayant la maîtrise du
système phonologique, on axera la démarche sur l’aspect compréhension/analyse dans une
approche par anticipation. Les modalités de lecture sont ainsi développées pour être
mobilisées en fonction de l’objectif de lecture (lecture repérage pour retrouver des mots
17
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
connus, des mots appris, une date …, lecture, balayage pour retrouver une information …)
dans le cadre du projet
Les apprentissages linguistiques sont confortés par le métalangage. Les faits de langue sont
nommés et leur appropriation par les apprenants vise à la production collective et à la
production individuelle (ce sur quoi l’apprenant sera évalué).
3.4.2-- Types de discours à comprendre / produire au primaire
-A l’oral - des mises en situation d’écoute et d’analyse de textes oraux, - des actes de parole
intégrés aux situations de communication, - des échanges verbaux en interaction et dans des
contextes diversifiés, - des mises en situation variées pour la production orale, - la prise de
parole pour une expression spontanée.
3.5. Pédagogie de l’intégration :
La pédagogie de l’intégration repose sur le principe de l’alternance entre l’exploitation de
situations didactiques et l’exploitation de situations d’intégration : - l’exploitation des
situations didactiques permet aux apprenants d’acquérir de nouveaux apprentissages (savoir,
savoir-faire et savoir-être), - l’exploitation des situations dites situations d’intégration donne
aux apprenants l’occasion de s’entraîner à intégrer leurs acquis. En effet, il ne faut pas réduire
les situations d’apprentissage aux seules situations didactiques. L’approche par les
compétences fait appel à un autre type de situation : la situation d’intégration (S.I). Elle
permet à l’apprenant d’exercer la compétence visée au terme d’une séquence ou d’un projet.
Les apprenants sont ainsi confrontés à des situations qui leur permettent d’intégrer (non de
juxtaposer) des acquis réalisés antérieurement. Cette démarche d’intégration est personnelle,
propre à chaque apprenant. Elle exige de chacun des mises en association, des mises en
relation, des assemblages, des mises en relief de points communs ou d’éléments (règles-
concepts ,procédures …) pour appréhender une nouvelle situation. L’intégration des acquis
consiste donc pour l’apprenant, à mettre ensemble des éléments acquis séparément et cela
dans une dynamique d’interdépendance. En classe, l’exploitation de situations d’intégration
peut avoir lieu tout au long de l’année ou être concentrée en «moments» (semaine
d’intégration). En fait, les situations d’intégration sont des situations de réinvestissement qui
permettent à l’apprenant l’exercice de la compétence proprement dite et par là même, à
l’enseignant, de vérifier si l’apprenant est compétent. Il y a exercice d’une compétence si le
travail à réaliser mobilise un ensemble de savoir et de savoir-faire pour aboutir à une
production individuelle, orale ou écrite, qui s’inscrit dans un projet.
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
3.9-Les supports et activités didactiques privilégiées au primaire : quel lien avec les
supports et les activités du futur ?
Pour la mise en place des apprentissages, l’enseignant proposera de multiples activités aux
apprenants pour les amener (par le biais d’opérations de commutation, substitution
et transformation) à : - reconnaître des faits de langue, - nommer des classes
grammaticales, - structurer un stock lexical, - distinguer des fonctions
grammaticales, - repérer des phénomènes lexicaux, - retrouver des champs
lexicaux, - établir des accords grammaticaux, - transposer d’une personne à l’autre
et d’un temps à l’autre.
4 La perspective socioconstructiviste dans l’éducation :
Introduction
La préoccupation majeure de l’enseignant est d’amener l’apprenant à disposer de la langue
française selon une ligne de « marche »définie dans les programmes officiels
.Certains apprenants s’adaptent facilement à cet enseignement alors que d’autres
s’appliquent différemment aux règles de la nouvelle langue.
De ce fait, si l’enseignant prend en considération la nature sociale de l’apprentissage et
considère la classe comme une scène socioculturelle, il ne pourra exclure, de la
classe de langue, cet acteur principal qu’est l’apprenant.
Dans cette perspective, il doit réfléchir à de nouveaux supports qu’il pourrait exploiter dans
le cours afin de pouvoir remplir les missions qui lui ont été assignées. Des
supports pédagogiques, qui susciteraient l’intérêt de l’apprenant et l’impliqueraient
dans des activités nécessitant sa présence physique et psychologique.
Le travail de l’enseignant est la co-construction avec l’apprenant, c’est à dire crée les
conditions pour cette construction alors son nouveau rôle de médiateur, notion que
nous allons expliquer dans les passages qui suivent, consiste à accorder la priorité
aux compétences langagières des apprenants et de provoquer des situations
d’interactions verbales au sein du groupe-classe.
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
4-2-1L’interaction sociale :
Le concept d’interaction sociale est d’abord présenté à l’aide de quelques propositions de
définitions .Ensuite, il est question de parler de l’apport de ce concept dans l’ éducation et
des diverses formes de l’interaction sociale. En terminant, certaines conditions sont soumises
pour mettre en œuvre l’interaction sociale
4-2-1-1 Définitions :
Une interaction peut être les résultats découlant de comportements humains émergeant
d’une discussion entre les membres d’un groupe (Danvers , 2003).De manière plus spécifique
, l’interaction sociale est définie comme étant un « phénomène complexe où interagissent
plusieurs dimensions : cognitives , sociales et culturelles , dans un cadre spatio-temporel
historiquement et culturellement situé , marqué par des règles et par des valeurs »(Danvers,
2003 »)
Bronckart choisit l’expression « zone de coopération dans laquelle se déroule l’activité
spécifique à laquelle s’articule la réalité langagière »pour désigner l’interaction sociale.
L’interaction sociale est qualifiée de concept global visant différents types d’institutions et
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Conclusion
Au cours de cette première déclinaison que nous venons de présenter, nous avons,
d’abord , évoqué le statut du français en Algérie puis son enseignement au
primaire et plus particulièrement en classe de cinquième année .Pour conclure ,
nous avons parler de l’impact de la théorie socioconstructiviste dans le domaine de
l’apprentissage et la construction des connaissances en insistant surtout sur le rôle
de l’enseignant en tant que médiateur et de l’apprenant en tant qu’acteur social qui
apprend tout en collaborant en classe .
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Selon DOLZ et SCHENWLY (2002) « l’oral « du latin os , oris (bouche) , se réfère à tout
ce qui concerne la bouche ou à tout ce qui se transmet par la bouche »)
Ainsi défini , l’oral renvoie au langage accompli au moyen de l’appareil phonatoire humain
grâce auquel on peut parler et produire des sons et des mots , .De ce fait nous pouvons dire
que l’oral n’est pas une capacité gratuite mais plutôt spécifique à l’humain ,et qui le distingue
de l’animal.
Cependant , l’oral n’est pas uniquement ce qui est transmis et sort par la voie buccale mais
c’est également « ce qui est soutenu par le corps de soi et de l’autre , les regards et tout ce qui
donne un contexte aux paroles et en même temps les commente »(François , 2002) alors nous
pouvons dire que l’oral est à double compétence langagière : celle qui est linguistique et qui
dépend des connaissances phonologiques , morphologiques et syntaxiques , l’autre qui relève
de la communication où on doit respecter les règles discursives , psychologiques , culturelles
et sociales en fonction des contextes. D’après Gérard Nayef , Jocelyne : « Pour qu’un
individu puisse communiquer avec autrui, il fait appel à deux types de connaissances
langagières bien distinctes : d’une part ses connaissances linguistiques formelles et, d’autre
part , ses connaissances communicatives .Le premier type de connaissances relève de la
compétence linguistique que nous définirons comme l’ensemble des règles qui régissent la
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
bonne forme des énoncés .Le deuxième type de connaissances relève de la compétence
communicative , c’est –à-dire l’ensemble des règles qui régissent l’utilisation de la langue ».
En effet , l’interaction est une activité langagière qui joue un rôle très important dans la
communication en faisant intervenir les deux compétences d’oralité :la compréhension et
l’expression orales où l’émetteur et le récepteur s’écoutent , s’expriment et réagissent l’un
vers l’autre dans une telle situation d’échange , ce qui fait de l’oral une réalité concrète qui
reste au fil du temps le moyen efficace donnant une force au mot .
Dans une autre perspective S.PLANE (2000)dit qu’il est difficile de définir l’oral car c’est un
terme polysémique qui renvoie à quatre sphères principales : L’institution ,la demande sociale
, les enseignants et la recherche »(38)
-L’institution :celle-ci concerne aussi bien les instructions officielles, que le recours à des
enquêtes sur les pratiques enseignantes en matière d’oral que la formation.
-La demande sociale : c’est –à – dire les attentes de la société qui demande de former des
individus capables de s’exprimer.
-Lles enseignants : la vision de l’oral diffère d’un enseignant à un autre. En effet , l’ avis que
pourrait avoir chaque enseignant sur la question implique divers facteurs ( la formation
qu’il a reçue , son ancienneté dans le poste …etc.)
. - La recherche : à partir de toutes ces représentations ci- dessus, différentes pistes de
recherche peuvent être explorées
À partir de ce qui précède, nous pouvons donner une première définition de l’oral en classe
.C’est tout ce qui est dit en classe dans un but d’enseignement/apprentissage d’une langue
étrangère .Pour enseigner cette composante de la langue, il serait utile de préciser de quel
forme d’oral il s’agit.
.1.2.Quel oral ?
Selon M-F-CHANFRAULT-DUCHET , l’oral recouvre des réalités diverses aux niveaux
linguistique , didactique et scolaire :
-Au niveau linguistique , cette auteure distingue trois grands pôles :
-Le parlé qui est le produit d’une interaction en face à face. Ce qui implique de prendre en
compte , d’une part le contexte et, d’autre part, les travaux sur les spécificités du français
parlé. En d’autres termes , le parlé dans la classe se réfère aux échanges liés à la vie
scolaire .C’est celui qui se traduit par la parole spontanée ou suscitée , (comme par exemple,
répondre à une question , présenter un exposé, ou communiquer entre pairs, etc.) .Il est
généralement lié à l’écrit et risque donc d’être sanctionné .
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
-L’oral public met l’accent sur les genres sociaux .Cette forme d’oral suppose la transposition
en classe des pratiques langagières extrascolaires. C’est un oral pour apprendre .
-L’oralité, caractérisée par des codes vocaux et mimogestuels ,se définit comme le caractère
de ce qui est oral et donc ne peut se réduire à l’écrit
Cette conception renvoie aux différentes attitudes et comportements face à l’échange verbal et
inclut le coté non verbal de la communication : la prosodie, l’intonation, le débit , les accents
, …etc. Pour E.Lothe (2000), cette notion est exigeante dans la mesure où elle implique
l’individu tout entier .Ainsi, « en acceptant de rentrer dans le jeu de l’oralité , on redonne à
l’apprenant l’initiative de la parole, on le rend responsable de ce qu’il dit , donc actif »(445)
.L’enjeu de l’oralité est alors de mettre l’apprenant en position de sujet parlant capable de
s’approprier la langue
-Au niveau didactique, ce sont les deux premiers pôles de l’oral qui sont concernés à savoir le
parlé et l’oral public
-Au niveau scolaire ,l’oral réfère à des situations diverses ( comme la lecture , la participation
des apprenants …etc
2-2- Pourquoi enseigner l’oral en classe de FLE ?
D’une manière ou d’une autre , l’oral est utilisé dans l’enseignement de toutes les
disciplines scolaires et notamment dans celui du FLE . En effet, il s’avère comme un moyen
principal pour transmettre le savoir et faire acquérir aux apprenants des compétences
langagières en langue étrangère . Il est donc un outil grâce auquel l’enseignant peut
transmettre son message ,répéter ce qu’il dit et de différentes façons pour que le jeune
apprenant comprenne , puisse répondre voire même critiquer en utilisant son oralité .
De ce fait ,il est souhaitable de développer ,dans le cadre des activités scolaires ,la
compétence d’expression orale et de laisser l’apprenant faire apparaitre ses compétences
langagières .C’est pourquoi il faut reconnaitre que le langage est un fait social et que l’oral est
l’une de ses composantes .
Enseigner l’oral ne signifie pas seulement se contenter de transmettre des connaissances en
langue étrangère mais aussi permettre à l’apprenant de construire ses savoirs et son identité
personnelle , notamment lorsque les échanges oraux se font d’une façon fréquente et
32
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Il est donc urgent de construire une véritable didactique de l’oral , rigoureusement conçue
comme une discipline à part entière , partie intégrante de la maitrise de la langue, aussi
importante que l’écrit , et avec des critères d’évaluations aussi rigoureux .Une didactique où
sont définies à la fois les situations fonctionnelles à installer en classe et les activités de
structuration des compétences mises en jeu dans ces situations.Et l’on découvre alors qu’on
ne peut pas définir cette didactique , sans définir en même temps une pédagogie .Si l’on
admet qu’enseigner , c’est réunir les conditions pour les enfants apprenants ;On est obligé
d’admettre que ces conditions ne dépendent pas seulement des contenus à enseigner mais
aussi de la relation qui s’établit entre ces contenus , les apprenants et les enseignants , et c’est
particulièrement vrai en matière d’oral , car la communication directe ne peut fonctionner que
dans les deux sens .Or l’on constate que la relation scolaire actuelle ne propose pas de temps
, d’espace, de lieux , suffisants pour le retour de l’influence de l’autre , celle de l’enfant vers
les adultes qui l’entourent .Des conduites de fuite , de soumission et d’opposition ouvertes ou
larvées seront le prix à payer de ce déséquilibre .
Après avoir signalé les raisons pour lesquelles il est nécessaire d’enseigner l’oral en classe
de FLE, il parait important de citer les deux compétences visées dans son enseignement .C’est
à dire la compétence de compréhension et d’expression orale.
34
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
document et l’information qu’ils doivent traiter pour savoir quel type d’écoute les aide .C’est
une phase décisive pouvant être élaborée pour réinvestir les compétences que l’apprenant
possède .Il s’agit d’un moment où on doit laisser la parole aux apprenants pour discuter et
réemployer le vocabulaire qu’ils viennent de découvrir en construisant des phrases servant
d’exemples.
2. 3.1.2. Stratégies de l’écoute :
Le renouveau pédagogique qui s’appuie sur des bases solides n’est qu’une réponse à des
besoins considérables parce que les recherches et les études récentes démontrent que
l’apprentissage d’une langue étrangère, n’est pas seulement acquérir et mémoriser des
connaissances, mais savoir comment les mettre en œuvre et les réinvestir dans les différentes
situations de communication. L’apprenant, dans ce cas , doit apprendre comment et quand
utiliser ses acquis .Certes , il peut enrichir de plus en plus son bagage de connaissances mais
généralement il trouve qu’il lui est difficile de les réemployer dans d’autres contextes. Il est
donc souhaitable que l’enseignant aide l’apprenant à vaincre ses problèmes et à faire face aux
obstacles qu’il peut rencontrer lors de la compréhension orale .En vue de faciliter
l’acquisition d’une langue étrangère , il est nécessaire que l’enseignant pense à une méthode
pertinente que l’on retrouve dans un enseignement stratégique en s’appuyant sur des stratégies
utiles à l’apprentissage.
Avant de mettre en lumière ces stratégies, il nous est nécessaire de définir le concept
« stratégie » » que l’on trouve souvent comme premier titre de n’importe quel projet
didactique.
Dans l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère , la stratégie est « une démarche
consciente mise en œuvre par l’apprenant pour faciliter l’acquisition , l’entreposage et la
récupération ou la reconstruction de l’information »( Alors tant que l’acquisition d’une langue
étrangère exige l’habileté à l’oral , il est indispensable de mettre l’accent sur l’activité de
l’écoute et faire savoir à l’apprenant ce qu’il faut faire pour comprendre et répondre en
suivant les stratégies suivantes :
-L’écoute analytique nécessitant toute l’attention de l’apprenant qui doit prêter attention à
tous les détails du texte écouté .Ce type d’écoute consiste à organiser les énoncés et leur
donner ensuite une vue globale
-L’écoute synthétique s’orientant vers les mots principaux du document qui constituent les
mots clés et donnent une idée principale sur le thème .Ce qui aide l’apprenant à résumer ce
qu’il a entendu en une phrase. Et c’est grâce à ces deux écoutes , que l’apprenant sera
36
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
capable de développer une écoute critique qui lui permettra de juger , d’évaluer et de
comparer les situations données.
-L’écoute perceptive étant l’activité la plus développée que les autres écoutes. Elle mène
l’apprenant à une certaine autonomie où il peut s’engager à chercher le sens du message oral
.Il peut ensuite passer à la production.
-L’écoute créatrice où l’apprenant devient capable de réagir lorsqu’il vit n’importe quelle
situation communicative , ainsi il osera proposer une solution.
En somme, grâce à ces stratégies d’écoute, l’apprenant développera ses compétences de
compréhension orale et sera capable d’aborder l’information et de découvrir son propre
fonctionnement intellectuel.
2. 3.2. L’expression orale
L’expression orale , rebaptisée production orale , est une compétence que les apprenants
doivent progressivement acquérir, consistant à s’exprimer dans les situations les plus
diverses , en français. Il s’agit d’un rapport interactif entre un émetteur et un destinataire, qui
fait appel également à la capacité de comprendre l’autre .L’objectif de cette compétence se
résume en la production d’énoncés à l’oral dans toute situation communicative »(Jean Michel
Ducrot)
Par ailleurs, en didactique , la conception de l’expression orale a connu plusieurs
interprétations et déterminations présentées par des spécialistes dans le domaine, nous avons
décidé d’en retenir deux :
En premier celle de D. Coste et E.Galisson(1976), ces didacticiens l’ont définie comme étant
une « opération qui consiste à produire un message oral […] en utilisant les signes sonores ».
L’expression de la langue envisagée dans son volet oral, prévoit une mobilisation des
connaissances linguistiques de l’apprenant dont le résultat est un produit oral, ou une émission
sonore, en effet parler, dans le but ultime de communiquer, ce processus linguistique et
cognitif présente une capacité, une habileté d’utiliser la langue dans des situations de
communication déterminées.( p 20)
En second lien celle de Jean-Pierre Cuq(2003), celui-ci accorde à l’expression orale une
fonction didactique, et conçoit cette expression comme un but ou une fin d’enseignement, où
la didactique des langues s’intéresse à cette forme de libération comme une finalité
d’enseignement , et pour y faire, la didactique s’encharge d’intégrer des activités afin
d’instaurer cette habileté, et de favoriser le développement d’une expression linguistique
visant les deux fonctions linguistiques émotive et expressive ,à ce propos, il écrit:
L’expression sous sa forme orale […] constitue avec la compréhension orale […] un objectif
37
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
En outre, l’école se trouve critiquée si on part de l’idée qui circule en milieu social, dont les
programmes scolaires ne consacrent à l’oral que peu de temps et avec des classes
surchargées, L’enseignant se sent démuni et n’arrive pas à faire participer tous ses apprenants,
ce sont presque les mêmes éléments qui s’expriment souvent, l’élite de la classe.
Faute de temps, les apprenants les plus faibles ne sont pas sollicités et avancent avec un
handicap d’expression qui s’accroît tout au long de l’année scolaire. De telles situations
obligent l’enseignant à adopter une attitude moins directive au niveau de l’oral, surtout vis-à-
vis des apprenants qui approuvent ces difficultés.
2-2-1 -3-Les difficultés d’ordre culturel
Des statistiques au profit de la revue le français dans le monde ont démontré que l’usage du
français langue étrangère qualifie l’Algérie de premier pays francophone après la France.
Néanmoins , cette langue véhicule des difficultés langagières, dues à l’étrangeté phonétique,
grammaticale et syntaxique du français par rapport à la langue maternelle des apprenants
algériens .
Les apprenants ne peuvent pas parler librement des sujets qu’ils aiment, il y a souvent des
normes qu’ils doivent respecter. Du moment que l’enseignant est le seul décideur en classe
alors c’est lui qui autorise à l’apprenant de parler en animant des débats .Il s’agit d’un
échange qui lie les deux partenaires du processus d’apprentissage :enseignant et enseigné .Ce
processus se trouve bien éclairé par Richteriche qui déclare qu’ : « Un tel enseignement n’est
pas sans problème, et il risque de se trouver dans une impasse s’il ne donne pas des pratiques
pédagogiques, qui lui soient propres et si l’analyse des besoins langagiers et la détermination
des objectifs continuent à se servir qu’à fixer d’avance des contenus en terme de composante
de la communication que les apprenants ingurgitent tels quels » Cette citation est prise de
l’article de BENAMAR Rabea « Les stratégies d’aide à la production orale en classe de FLE.
2.3..Comment déclencher la prise de parole de l’apprenant ? :
C’est dans la classe et sous la direction de l’enseignant que vont se dérouler tous les
apprentissages ,que ce soit à l’écrit ou à l’oral, d’où la nécessité de repenser à réhabiliter cette
relation qui lie les deux partenaires du parcours pédagogique (l’enseignant et l’apprenant)
.Celle-ci doit instaurer un climat de détente, de sympathie afin de déclencher librement
l’expression langagière de l’apprenant. E n d’autres termes, l’enseignant doit aider son
apprenant à se libérer et faire ressortir ce qu’il a ultérieurement acquis en classe, dans une
situation favorable où le rapport est cordial, détendu, et lui permettant ainsi d’extérioriser
sans crainte ses difficultés. C’est dans des conditions pareilles que: « Le jeune apprenant
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
restera spontané et il règnera dans la classe une atmosphère propice au plein épanouissement
de chacun » BUONOMO.B.1998
En effet, la classe de langue est le lieu privilégié des communications entre l’enseignant et
les apprenants . Une interaction qui se déroule sous la forme d’échanges langagiers entre
d’une part, l’enseignant et les apprenants et d’autre part les apprenants entre eux ), « En
classe de langue, il y a nécessairement une asymétrie c’est-à-dire qu’un locuteur est
compétent face à un ou des locuteurs qui sont là pour apprendre » . Cette notion d’asymétrie
permet à l’enseignant de venir en aide à l’apprenant en difficulté.
Ajoutons à cette notion d’asymétrie , l’esprit de l’équipe c'est-à-dire que la classe doit être
formée d’un groupe dynamique et coopératif où chaque membre est appelé à participer, à être
responsable.
Les écoliers doivent vivre la solidarité et découvrir les qualités du travail d’équipe. Cette
technique du groupe permet de former des apprenants actifs, audacieux, armés d’une forte
personnalité, bien préparés à la vie et développe aussi l’esprit d’initiative, d’insertion sociale
et de responsabilité dans l’exécution des travaux. C’est ainsi qu’ils développent leur confiance
en eux-mêmes. Selon l’ouvrage Pédagogique : Dictionnaire des concepts clés, il y a un
travail en groupe lorsque l’enseignant fait varier ses techniques d’animation en faisant éclater
le groupe - classe en petits groupes de travail » Cette citation est prise d’un extrait du livre de
RAYNA. (159)
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Conclusion :
En conclusion, et compte tenu de ce qui est traité dans cette déclinaison, nous pouvons dire
que la didactique des langues étrangères reconnait le rôle déterminant de l’oral , une
composante de la langue grâce à laquelle l’apprenant développe des compétences
langagières qui lui permettent de communiquer avec autrui dans les différentes situations de
communication .
Etant l’une des compétences fondamentales de l’oral , l’installation de la compétence
d’expression orale s’avère indispensable. Pour ce faire , l’enseignant devrait exploiter , lors
des séances d’expression orale, de divers supports pédagogiques caractérisés de motivants
tel que le dessin animé, une notion innovante , que nous allons traiter dans la déclinaison qui
suit .
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
En effet , ces moyens techniques que pourrait l’enseignant exploiter , en séance d’expression
orale (data-show, ordinateur , internet…) seraient choisis selon la nature de l’activité et le
niveau des apprenants. En effet, en didactique des langues le recours à l’audiovisuel tend
non seulement à faciliter le travail de l’enseignant ,renforcer l’efficacité de son enseignement
mais également à adapter les démarches et les procédures éducative.
Pour ce faire , il est nécessaire que ces technologies établissent le lien entre l’étude des
multimédias et l’éducation scolaire. Des médias mis au service du projet éducatif sont d’ores
et déjà présents dans les textes officiels algériens (sous la dénomination des TICE), mais la
télévision, station radio , enregistrements sonores, supports de presses écrite …etc. souvent
mis à l’écart des pratiques de classe à l’école primaire algérienne .Pourquoi ne pas les
exploiter dans les activités d’expression orale ?N’avons –nous pas constater , que bien avant
l’âge scolaire , que les enfants d’aujourd’hui sont exposés à l’abondance et la diversité des
images de la télévision et d’internet ? ,et qui à leur tour pourraient développer chez eux la
compétence de s’exprimer en français même avant d’être en contact avec cette langue à
l’école.
Le recours aux médias participe pleinement à l’intégration dans la société (compétence-socio
intégrative et à l’éducation sociale des apprenants .Cela apparait aussi nécessaire dans
l’enseignement, en particulier, des langues étrangères, qui devrait leur consacrer des travaux
et des activités pédagogiques pour permettre aux apprenants de prendre conscience de leur
place et leur influence dans la société.
En définissant les valeurs de l’éducation, la commission nationale des programmes déclare :
« Toute éducation a pour vocation de transmettre des valeurs qu’une société s’est choisie,
des valeurs communes à tous ses membres : valeurs politiques et sociales, culturelles et
spirituelles, dont l’objectif est de consolider l’unité nationale. L’enseignement du français
à l’instar de celui des autres disciplines, se doit de prendre en charge ces valeurs
(identitaire, nationale, citoyenne et d’ouverture sur le monde) en vue de contribuer à la
formation saine et équilibrée de l’apprenant, ce futur citoyen »(
Utiliser les tic en classe de français langue étrangère, aiderait les apprenants à faire le lien
entre les thèmes d’actualité véhiculés par les médias et les savoirs transmis par l’école
donnant lieu à des activités favorisant des compétences telles que la maitrise de langue ,
l’éducation civique , l’histoire ,la découverte du monde ….etc
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
3-2-1-Définition de l’audiovisuel :
Il s’agit d’une ressource sémiotique constitué de toutes formes du langage : son ,image, texte ,
musique ,gestuelle, etc. Il contribuerait à la fabrication du sens et serait producteur de
connaissance et de représentation .Il stimulerait chez l’apprenant les structures cognitives
d’ordre : rationnel, émotionnel et spirituel.
L’emploie de ce genre d’image familiariserait l’apprenant avec le décodage des messages
télédiffusés. Il aurait une attitude réfléchie sur la signification de ces messages et leur valeur.
Sa réception se verrait plus critique, elle consisterait, plus tard, à se mettre à distance d’une
position de consommation directe des produits audio-visuels.
A ce titre RIVENC .Paul (1972), déclare :
« Tout apprentissage linguistique suppose que l’apprenant est plongé au départ dans une
situation de communication qu’il perçoit d’abord globalement par voie audio-visuelle. C’est
par approximations successives que l’apprenant –guidé par l’enseignant- parviendra rendre
signifiantes et à intégrer dans son comportement linguistique, en vue de nouvelles
performances de communication, des séries de microsystèmes faisant partie du système
linguistique à apprendre »(21)
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Historiquement parlant, en didactique des langues, le mot audiovisuel a fait son apparition,
tout d’abord, dans les années soixante , lorsqu’un ensemble d’émissions télévisées a été
mis à la disposition des enseignants de langue ,puis au cours des années soixante dix, des
niches innovantes ont fait évoluer la situation telles que les séances d’ICAV (initiation à la
communication audio-visuelle) qui ont viser comme objectif , de donner la parole au sujet-
spectateur (l’apprenant) qui devait dire ce qu’il voyait , a compris et ressenti devant ce
genre d’images. Même si ce support audiovisuel n’était pas vraiment exploité dans
l’enseignement des différentes disciplines scolaires , mais en classe de langue étrangère ,il y
a eu une grande centration sur le développement du langage en exploitant ce genre de
supports .
A la fin des années soixante dix l’ICAV s’est transformée en ICOM (initiation à la
communication et aux médias) , et c’est à partir de ce changement , que le nouveau rôle de
médiateur a été attribué à l’enseignant de la langue étrangère, qui devait , par le biais de
nouveaux dispositifs , guider l’apprenant et l’encourager à devenir plus autonome, en
dépassant l’ancien statut qui a été attribué à ce dernier en tant qu’un vase vide à remplir , en
passant de l’état de passivité de l’apprenant à un état où il sera l’acteur de son apprentissage
tout en mobilisant le potentiel de capacités qu’il possédait .
De 1979 à1982, l’opération JTA (jeune téléspectateur actif ) a pris en compte les pratiques
télévisuelles des apprenants en dehors de l’école .Grâce au soutient des chaines télévisées ,
plusieurs ministères français ont conçu un dispositif original pour éduquer l’apprenant aux
médias non seulement à l’école mais dans d’autres institutions éducatives (famille,
bibliothèque , associations…).
Actuellement ,le dessin animé, les variétés , la fiction , les documentaires , les journaux et
toutes les émissions regardées par l’enfant (l’apprenant) sont analysées .Les savoirs sollicités
des médias sont de divers ordres : sémiologiques , psychologiques et sociologiques influant
les pratiques sociales de références , qui portent sur les diverses pratiques des enfants et des
familles selon les groupes sociaux .Les moyens donnés à cette opération situent l’action de
l’école dans un contexte plus large qui appelle une collaboration avec divers partenaires .
Ce qui faisait l’originalité de cette éducation aux médias, dans le contexte scolaire français,
c’était la prise en considération de l’articulation entre les formations JTA et les autres séances
de travail scolaire, autrement dit il s’agissant d’intégrer la TV dans l’enseignement des
différentes disciplines scolaires .
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Les choix des instructions officielles de 1985, en France, ont inspiré la création du CLEMI
(centre de l’enseignement et des moyens d’information), centré sur l’éducation aux médias,
en retenant essentiellement la fonction d’information de ces derniers (fonction de distraction
et de fiction négligées). L’année 1994 voit la création de la Cinquième, chaine du savoir et de
la connaissance.
Dans un contexte d’irruption technologique et face aux supports de diffusion de l’information
et des savoirs, un autre concept d’innovation a vu le jour dans les années quatre vingt dix :
les TIC .
Bien que les images médiatiques soient acceptées à l’école, les pratiques effectives des
enseignants sont extrêmement variées selon les disciplines, notamment en langue étrangère.
Une nouvelle initiative de banalisation et d’intégration des TIC, dans divers savoirs scolaires,
vient pour encourager les innovations de terrain . Cet effort se déroule dans un contexte
d’abondance technologique et d’accès à l’information grâce au réseau Internet . De ce fait ,
l’ordinateur a permis de dynamiser l’apprentissage individuel et les échanges dans le groupe
en favorisant la promotion de la collaboration entre les pairs .
Au 21eme siècle, une nouvelle forme d’ image voit le jour « La3D » , considérée comme un
luxe, réservé , au début, seulement aux grandes salles de cinéma équipées .Cependant
aujourd’hui , elle vient envahir les foyers grâce à des téléviseurs et des lunettes adaptés. Au
cours de ces dernières années, dans plusieurs écoles primaires d’Europe, cette forme d’image
a réussi à avoir une place dans les pratique scolaires : « la 3D » trouve d’avantage sa place
dans différentes disciplines et est de multiples usages pour atteindre les objectifs visés .Cette
innovation pourrait, aux dires des enseignants de français langue étrangère qui ont tenté
l’expérience, faciliter à l’apprenant de se représenter une figure géométrique, une scène
historique et développer son imagination . De ce fait, ils sont plus attentifs au cours et
éprouvent un grand intérêt quant à l’apprentissage de la langue .
3.1.3. De l’image audiovisuelle à l’oral :
Généralement, l’enfant scolarisé subit deux différentes formes d’instruction ; celle qui est
assurée par l’école et l’autre par les médias .En particulier la télévision remplit deux
fonctions , d’une part , elle apporterait des connaissances de divers ordres, et serait ,
d’autre part, un moyen d’information de masse ou fournisseur de matériaux linguistiques
distincts de ceux employés habituellement ,en contribuant , d’une façon ou d’une autre, à
l’acquisition du français langue étrangère .Ce recours à la Tv a donné naissance au qualifiant
parallèle qui signifie que l’une est une école officielle (qualifiée par Louis Porcher de
46
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
« normale ») et que l’autre a une fonction officieuse et quasi clandestine .Nous observons
alors, une concurrence entre ces deux écoles
La définition faite de cette école parallèle par Louis Porcher(1985) est la suivante :
« L’école parallèle est constituée par l’ensemble des circuits grâce auxquels parviennent aux
apprenants (comme aux autres) en dehors de l’école, des informations , des connaissances ,
une certaine formation culturelle dans les domaines les plus variés .Les instruments sont ceux
de la communication de masse (..) surtout la télévision .Les nouveaux canaux d’éducation que
les enseignants ne contrôlent pas sont fréquentés massivement par les apprenants »
Cette définition citée supra, nous amène à penser qu’étant un produit audio-visuel
consommé massivement par les jeunes apprenants, le dessin animé pourrait contribuer à
l’alliance entre ces deux écoles et développer chez l’ écolier du primaire la compétence de
s’exprimer et sein du groupe de sa classe , et pourquoi pas même dans la vie quotidienne,
prendre la parole pour communiquer avec les membre de sa société.
Reste à savoir son exploitation en vue d’établir la confiance au sein du groupe- classe et de
motiver les apprenants timides tout en veillant à répartir de manière égalitaire le temps de
parole entre les participants , puis, d’essayer de construire un oral interactif pour susciter une
émulation au sein de la classe de langue dans le but d’aboutir à un oral structuré .
3.2. Le dessin animé
3.2.1. Définition :
Le dessin animé est une technique de film d'animation consistant à donner l'illusion du
mouvement en projetant différents dessins successifs représentant les différentes étapes de ce
mouvement.
Il est surtout connu pour son succès auprès des enfants, même si une grande part de la
production ne s'adresse pas qu'à eux.
Le terme de dessin animé désigne des images dessinées à la main ou à l'aide d'outils
technologiques, excluant généralement les images animées non dessinées. Par métonymie,
ce terme désigne aussi les séries d’animation en tant que telles
3.2.2. Aperçu historique du dessin animé
Premiers dessins animés
Les prémices du dessin animé se trouvent sans conteste dans les pantomimes lumineuses
d'Émile projetées au musée Grévin à partir du 28 octobre 1892, grâce à son théâtre optique,
système artisanal très proche du cinématographe.
En 1906, James Stuart Blackton produit le premier dessin animé (muet) par succession de
dessins photographiés : c'est Humours of funny faces, qui dure trois minutes.
47
Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Plus tard, le Français Emile Courtet , dit Emile Cohi , innove en produisant le premier dessin
animé sur pellicule de cinéma avec Fantasmagorie (une minute et quarante secondes). Il a
réalisé trois cents films, dont une majeure partie de films d'animation mêlant différentes
techniques de prise de vue réelle au dessin animé. Il amène son savoir-faire aux États-Unis
entre1912 et 1914 dans des studios de Fort Lee, non loin de New-York. Ses techniques ont
inspiré de nombreux studios et se sont développées aux États-Unis.
-Techniques traditionnelles du dessin animé
La technique plastique traditionnelle ,la plus utilisée en dessin animé est constituée de décors
peints sur papier épais, généralement à la gouache, l'acrylique ou l'aquarelle et des
personnages et objets mouvants dessinés sur feuilles puis encrés et gouachés sur celluloïds
(ou cellulose, feuilles transparentes d'acétate de cellulose)
L'animation y est décomposée en plusieurs rôles. Cette division a pour intérêt de faciliter le
partage de la charge de travail entre les assistants. L'animateur dessine des positions clés et
différents intervallistes dessinent d'abord des étapes clés intermédiaires, puis les intervalles
nécessaires à l'animation complète.
Dans le années 1990, l'informatique a remplacé progressivement les techniques
traditionnelles, si le processus de production reste globalement similaire, les outils ont pour
leur part, petit à petit, cédé leur place à des équivalents numériques, permettant une réduction
des coûts de réalisation, des équipes et un allègement du matériel. Les animateurs durent
néanmoins s'adapter aux nouveaux outils, leurs logiques et leurs possibilités différent tout de
même largement dans certains domaines.
La fracture la plus importante réside dans l'avènement de l'animation vectorielle (très prisée
dans les sphères amateurs puisqu'elle autorise des rendus professionnels et des animations
complexes sans forcément nécessiter l'intervention d'une grande équipe d'animateurs), outre
ses avantages en termes de résolution (puisqu'un dessin vectoriel peut profiter d'un
grossissement infini sans perdre de sa qualité), cette technique autorise la déformation d'un
objet et la génération automatique d'étapes d'animation par interpolation entre deux points
clés.
–mère Grandma ,son cousin Diego et ses amis Véra le varan , Totor le taureau , Tico
l’écureuil et Mister Toucan.
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
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Chapitre 1 : Cadrage théorique et conceptuel
Conclusion :
Nous concluons, à partir de ce qui est dit supra, que le dessin animé pourrait être un
support qui motiverait les jeunes apprenants et les encouragerait à apprendre à parler en
français . C'est la raison pour laquelle nous avons voulu étudier son effet en tant que support
pédagogique à exploiter, en séance d’expression orale, pour développer la compétence
d’expression orale et susciter la prise de parole des apprenants du primaire.
Notre principal objectif à travers le recours au DA ne vise pas à amuser l'apprenant mais
plutôt à lui faire prendre conscience de l’importance d'apprendre à communiquer en langue
étrangère tout en attirant son attention à un environnement tout à fait différent du sien.
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
Introduction :
A travers ce chapitre méthodologique, nous allons pouvoir vérifier sur terrain, l’effet
que pourrait avoir l’exploitation du dessin animé, comme support pour développer la
compétence d’expression orale des apprenants d’une classe de 5 AP .En effet, ce chapitre
servira en quelque sorte de compte rendu dans lequel nous allons tenter de cerner le champ de
notre recherche et de décrire notre expérimentation.
Après avoir instauré le cadre théorique de notre réflexion, il parait nécessaire à présent
d’aller vers le palpable et de vérifier ,dans la limite du possible, les hypothèses que nous
avons formulées .Nous décrirons , dans les déclinaisons qui suivent , le cadre de notre
démarche expérimentale en présentant le protocole expérimental que nous avons élaboré (la
méthode du travail, l’ outil expérimental et l’échantillonnage) ainsi que les démarches
poursuivies pour réaliser notre recherche sur terrain .
Après avoir reçu l’autorisation d’accès accordée par la directrice de l’école primaire
d’ibn khaldoun à Tiaret , nous avons pu mener une enquête officielle .Cet accès nous a
permis d’avoir une idée sur la pratique de l’oral en classe de FLE, et une représentation
sur les capacités langagières des apprenants qui constituent notre corpus .
Rédiger les lignes qui suivent était une étape plaisante mais à la fois perturbatrice dans
le sens où nous ouvrons une porte, aux lecteurs, sur la façon dont nous avons conduit notre
enquête sur terrain, et sur les chercheurs qui se construisent petit à petit et se découvrent. Ce
qui relève, à notre sens, d’une démarche très personnelle.
Rappelons que notre positionnement n’était pas au départ celui de chercheurs en
arrivant à cet établissement primaire .Nous étions ,de cette façon, concentrés sur notre
provisoire nouveau terrain d’enseignement , dans un environnement tout à fait différent de
celui de l’université, à découvrir .Nous faisions donc partie intégrante du terrain avant qu’il ne
le devienne .Dans ce cas , était –il prématuré de parler de terrain de recherche ?N’était –cela
pas trop tôt de le nommer ainsi dans le sens où il ne l’était pas encore à nos yeux ?le lieu où
nous avons travaillé pendant deux semaines se transforma , à notre regard de chercheurs , en
terrain d’enquête .
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
visage s’est fermé, notamment lorsque nous avons évoqué plusieurs concepts relatifs à cette
approche. Or cette idée, que nous avons débattue sous souci d’innovation et de changement
de méthodes d’enseignement a suscité des à priori pour cette enseignante et qui, par
conséquent, a refusé l’entrevue négociée précédemment. Dans un premier temps étonnés,
nous avons ensuite compris que plusieurs raisons pouvaient expliquer ce rejet. D’abord le fait
d’être de jeunes étudiants n’ayant encore aucune expérience dans ce domaine et d’avoir suivi
une formation totalement différente de la sienne.
Ce que nous venons de citer remet en cause un trait important de la position du
chercheur , dans une certaine mesure , ce statut ne nous a pas permis une telle discrétion et
une pareille démarche nous parait un peu brutale .Cette situation est un aléa de la recherche
qu’il faut non seulement prendre en considération dans le protocole d’investigation mais aussi
l’accepter. Le chercheur, nous semble t-il, se doit de prendre des risques dans sa recherche et
il n’y a aucune posture idéale.
En arrivant à l’établissement primaire, notre positionnement ,au départ , était celui de
d’enseignants stagiaires .Nous étions ,de cette façon, concentrés sur notre provisoire
nouveau terrain d’enseignement , dans un environnement tout à fait différent de celui de
l’université .Nous faisions donc partie intégrante du terrain avant qu’il ne le devienne .Dans
ce cas , était –il prématuré de parler de terrain de recherche ?N’était –cela pas trop tôt de le
nommer ainsi dans le sens où il ne l’était pas encore à nos yeux ?le lieu où nous avons
travaillé pendant deux semaines se transforma , à notre regard de chercheurs , en terrain
d’enquête.
En somme, nous avons effectué une recherche de l’intérieur, dans le sens où nous
menions notre recherche sur le terrain tout en faisant partie des observés et nous essayions à
travers ce travail de voir cet environnement que nous connaissions autrement et de le
défamiliariser : « c’est faire à la fois un mètre ou deux, s’arrêter et regarder de nouveau un
nouvel aspect des mêmes choses » (Alain,1928 :114)
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
série d’éléments qui l’ opposent .Ce n’est pas seulement un lieu , c’est une pratique , une
procédure et un objet scientifique.
3.1.2-Le terrain en didactique des langues
La connaissance de l’étymologie du terme « terrain », de son évaluation dans la langue
française et de son adoption par différentes sciences permet de mieux cerner à quoi le terrain
fait référence .Concept clé pour les enquêtes et travaux de recherche des didacticiens qui
empruntent, en effet, cette terminologie au champ des sciences de l’éducation, dans le cas où
ils se réfèrent au terrain de recherche.
On peut remarquer à travers certaines lectures que dans le domaine de l’enseignement
/apprentissage des langues .Le terme est employé mais n’est peu , voir pas du tout défini et
certains ouvrages de référence traitant de linguistique de terrain font l’impasse sur ce qu’est
vraiment le terrain .Par exemple , dans l’introduction de « La linguistique de terrain, méthode
et théorie », Philippe BLANCHET écrit « (…) les réalités empiriques , les études de cas bref
le terrain (…) » (2000 .P11) et emploie parfois même des guillemets ou l’italique en référence
au terrain(ibid. :13
Notion récente en linguistique, le terrain se veut « un espace délimité dans lequel se
trouvent des locuteurs , un environnement culturel et un environnement naturel et pour
construire des représentations linguistiques , il faut qu’un observateur pénètre sur le dit
terrain et devienne partie prenante d’une relation face à face et individuelle.
3.1.3- Le terrain dans notre recherche
-Au commencement de notre recherche, nous pensions le terrain comme une sphère à
l’intérieur de Laquelle gravite un certain nombre d’éléments qui, ensemble, font sens. Ces
composants (sociaux, relationnels, symboliques, affectifs,…) formeraient ainsi un réseau de
relations dans un mouvement orbital et interactif permettant une mise en perspective de tous
les paramètres impliqués dans le processus de la recherche. Toutefois, le terme sphère
renvoyant à l’idée d’une surface fermée qui ne nous a pas paru approprié dans le sens où
nous avons constaté, au cours de la recherche, que le terrain est « poreux » et qu’il peut être
mis en lien avec d'autres éléments qui lui sont extérieurs et lui permettent de faire sens. Ainsi,
la caractéristique souvent mise en avant du terrain comme étant un espace délimité pose
problème dans la mesure où elle suggère la présence de frontières et réduit cette notion à
quelque chose de cloisonné.
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
Il existe divers degrés situés sur un continuum dont les deux pôles extrêmes seraient
« « l’observation pure » et « la participation totale » et entre ces deux axes se trouve la
position intermédiaire suivante : l’observation participante. En d’autres termes, le mode de
présence du chercheur sur le terrain va graduellement d’une implication totale. Toutefois,
l’observation n’est pas seulement un outil de récolte de données mais un processus de prise de
décisions c’est pour cela le chercheur doit choisir, sélectionner ce qu’il considère pertinent
pour sa recherche. Dans la continuité de cette réflexion, un autre point apparait concernant le
regard que porte le chercheur sur ce qu’il a observé : comment avoir un regard objectif
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
éloigné pour pouvoir interpréter ce qu’il a pu observé notamment lorsque nous nous sommes
impliqués partiellement au groupe d’apprenants observés.
L’enseignante ne nous a pas présenté à ses apprenants et ne leur a pas expliqué la
raison de notre venue ni notre projet de recherche. Cette situation nous a conféré un double
rôle : pour l’enseignante, nous étions des observateurs à découvert et pour les apprenants,
nous étions des observateurs cachés ou clandestins, dans la mesure où notre identité de
chercheurs n’a pas été dévoilée .Dans ce sens nous pourrions nous demander comment les
apprenants nous ont perçus.
Dans ce cas où la raison d’être présents n’était pas claire , l’observation s’est présentée
comme « souterraine , réalisée non seulement sans consentement , mais également sans
dévoilement de l’intention du chercheur .Outre ce silence quant à notre identité , cette
enseignante a réussi à faire comme si nous n’étions pas en classe .Cette réaction sous
entendrait –elle qu’observer le déroulement de la séance consiste uniquement à observer la
prise de parole des apprenants et que ces derniers ne devaient t pas savoir que nous les
observions lors de leur participation .
Les apprenants de la classe de 5AP étaient curieux des ces étrangers venus dans leur
classe .Les conduites des uns et des autres dans le processus d’observation posent la question
de la manière d’agir des observés .Même si nous savons que notre venue dans cette classe et
le fait d’être observés a modifié les comportements langagiers des acteurs de la classe .A la
fin de la séance , nous avons demandé à l’enseignante si notre présence a changé les attitudes
de ses apprenants et cette dernière a attesté que notre présence n’a pas modifié le
comportement de ses apprenants mais ils étaient plus sages , ceci sous –entend aussi que notre
présence , selon cette enseignante , n’aurait pu causer que du trouble dans la classe. Il nous
parait évident que notre présence a modifié les manières d’agir des apprenants et que le
chercheur doit prendre conscience qu’il n’observe jamais le comportement qui aurait lieu en
son absence.
7. Le choix du dessin animé :
Nous avons choisi le dessin animé de Dora l’exploratrice et plus précisément l’épisode
de ‘Dora cherche les livres à la bibliothèque’ en fonction de plusieurs critères :
-le langage qu’utilise Dora est facile à comprendre
-Dora parait plaire aux jeunes apprenants attirés par les couleurs, les chansons et le
mouvement qu’elle fait pour capter leur attention.
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
-le thème de l’épisode est lié à celui du cours réalisé d’une façon classique (la
bibliothèque)
De plus, Dora met, dans chaque épisode, en scènes de l’interaction avec son public à
travers l’écran. La fillette demande régulièrement la participation des enfants pour l’aider à
compter, à retrouver un objet, à appeler un ami ou encore la prévenir s’ils voient un danger.
Elle leur demande aussi très souvent de répéter d’après elle .Dora s’adresse aux enfants de
face en parlant clairement et en expliquant bien ce qu’ils doivent faire .Elle entre donc dans
un dialogue ayant comme interlocuteur l’enfant à travers l’écran de l’ordinateur .
A la fin de chaque épisode, la fillette demande : « Quel a été votre moment préféré de
notre aventure aujourd’hui ? »… elle attend la réponse et c’est à ce moment là que nous avons
posé la même question aux apprenants.
8-Déroulement de l’expérimentation :
Notre expérimentation s’est déroulée en trois phases :
8.1. Une phase de préparation dite d’éveil d’intérêt :
Ayant pour but de capter l’attention des apprenants en les interrogeant sur les dessins
animés qu’ils connaissent et aiment voir à la télévision, et de deviner le dessin animé qu’on
allait leur projeter.
8.2. Une phase d’explication :
Cette phase a pour objectif d’expliquer aux jeunes apprenants ce qu’ils allaient voir
comme dessin animé, en donnant une idée générale de « Dora l’exploratrice »
En précisant, ce qu’on attendait d’eux lors de cette séance. A cette phase nous avons
également constitué des groupes et effectué certains aménagements en classe.
8.3- une phase de production dite de prise de parole :
Après avoir vu l’épisode de Dora cherche les livres à la bibliothèque, il s’agissait à cette
phase-là d’interroger les apprenants sur ce qu’ils ont vu et le moment préféré qui leur a plu
dans cet épisode pour les encourager à s’exprimer en français et susciter leur prise de parole
.
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
9. Présentation des deux grilles d’observation des deux séances d’expression orale
9.1-Grille d’observation de la prise de parole en continu lors d’une séance
d’expression orale réalisée d’une façon classique utilisant comme support un texte écrit
Compétences générales
Parler devant la classe Oui Non Parfois
L’apprenant a lu ce qu’il a écrit X
a appris et récité par cœur X
a prononcé plusieurs phrases en regardant la classe X
a su se faire comprendre en répétant ou reformulant selon les X
réactions du public
Bien prononcer
La mauvaise prononciation gêne la compréhension X
Les groupes de souffle sont respectés X
Les groupes de souffle et les accents toniques sont respectés X
L’intonation globale est adaptée et aide à la compréhension X
Richesse et cohérence du discours
a fait des phrases isolées et trop pauvres X
Correction de la langue
Les erreurs fréquentes (conjugaisons, déclinaisons) gênent la X
compréhension
Quelques erreurs ne gênent pas la compréhension X
La langue est correcte X
Richesse du lexique
Le lexique est limité et répétitif X
Le lexique est varié et bien adapté X
Compétences particulières à la leçon
La syntaxe demandée a été utilisée à bon escient X
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
_____________________________________________________
Le lexique est riche, il y a eu des prises de risque et une recherche X
personnelle
Compétences générales
Parler devant la classe Oui Non Parfois
L’apprenant a lu ce qu’il a écrit X
A appris et récité par cœur X
A prononcé plusieurs phrases en regardant la classe X
A su se faire comprendre en répétant ou reformulant selon les X
réactions du public
Bien prononcer
La mauvaise prononciation gêne la compréhension X
Les groupes de souffle sont respectés X
Les groupes de souffle et les accents toniques sont respectés X
L’intonation globale est adaptée et aide à la compréhension X
Richesse et cohérence du discours
a fait des phrases isolées et trop pauvres X
a prononcé plusieurs phrases correctes mais sans lien logique X
a enchaîné plusieurs phrases logiquement avec peu d’hésitation X
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
Correction de la langue
Les erreurs fréquentes (conjugaisons, déclinaisons) gênent la X
compréhension
Quelques erreurs ne gênent pas la compréhension X
La langue est correcte X
Richesse du lexique
Le lexique est limité et répétitif X
Le lexique est varié et bien adapté X
Compétences particulières à la leçon
La syntaxe demandée a été utilisée à bon escient
_____________________________________________________
Le lexique est riche, il y a eu des prises de risque et une recherche X
personnelle
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Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
69
Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
10.2-Fiche pédagogique 2 :
Activité Expression orale
Classe (niveau) Des apprenants de cinquième année
primaire
Support Support audiovisuel : le dessin
animé de Dora l’exploratrice
Temps accordé Une heure
Objectif pédagogique Les apprenants doivent à partir du
support audiovisuel produire oralement
des phrases et donner leurs avis sur le
dessin animé .
Objectifs spécifiques -Enrichir le vocabulaire des
apprenants
-faire parler les apprenants. et
corriger leur prononciation.
-cultiver la mémoire auditive et
visuelle des apprenants.
70
Chapitre 2 : Cadrage méthodologique
Conclusion :
Grace aux prise de notes lors des deux cours d’expression orale, nous avons pu
remarquer la différence entre un cours fait d’une façon classique utilisant comme support un
texte écrit et un autre utilisant le dessin animé .En outre , c’était le thème de la bibliothèque
qui a été choisi et exploité en présence de 22 apprenants. Parallèlement aux enregistrements,
une minutieuse opération d’observation a été effectuée sur la base d’une grille d’observation
.Cette dernière aborde entre autre la préparation matérielle en classe, la démarche
pédagogique ainsi que les attitudes des apprenants durant le déroulement des deux cours.
71
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
Introduction :
Nous nous intéressons dans ce chapitre , d’abord , à la récapitulation des remarques faites
lors de la réalisation de deux cours d’expression orale exploitant comme supports :un texte
écrit et un épisode du dessin animé de «Dora l’exploratrice » .Ensuite, nous passons à
l’analyse et l’interprétation des résultats obtenus par le biais de deux grilles d’observation
qui nous ont permis de faire apparaitre tous les points utiles de l’étude de chaque remarque
et de mieux comparer les éléments récurrents et nouveaux. Celles –ci ont été établies afin
d’être des outils les plus efficaces à notre travail d’observation et traitent les points
suivants : d’une part, des compétences d’ordre général portant sur la prise de parole de
l’apprenant en classe , la bonne prononciation , la richesse du lexique , la cohérence du
discours et la correction de la langue , et d’autre part , des compétences d’ordre
particulier qui portent sur le bon usage de la syntaxe et la richesse du lexique lié à la
leçon réalisée .
Analyse et interprétation des résultats obtenus des deux cours d’expression orale :
1-Observation des compétences d’ordre général :
1.1 La compétence de parler devant la classe
Pour cette compétence, trois questions ont été posées afin de vérifier si les apprenants de
cette classe étaient capables de parler devant leurs camarades . Lors de la première séance où
l’enseignante a exploité comme support un texte écrit intitulé « La bibliothèque » , seuls
quelques apprenants étaient parvenus à lire ce qu’ils ont écrit .La majorité d’entre eux n’était
pas capable ni de réciter ni de prononcer des phrases en regardant leurs camarades ,et de ce
fait ils n’ont pas pu se faire comprendre .
Ces résultats s’expliquent par le fait que ces apprenants ne se sont pas affirmés comme des
sujets parlants , alors que parler devrait situer l’apprenant en tant que personne où sont mis
en jeu les aspects : affectif , social et cognitif où il s’agit de prendre la parole, d’oser , de
risquer en s’engagent dans sa totalité .De plus , nous pouvons lier cette difficulté de
s’exprimer à la sensation d’avoir peur d’être ridicule .L’état d’esprit de la majorité de ces
apprenants étant une chose palpable , nous avons pu remarquer qu’ils se retrouvaient dans
une situation d’inhibition , en parallèle avec une attitude jaugeage de leurs camarades , ce
qui a dénoté clairement l’appréhension de la prise de parole et la crainte des moqueries , qui
sont souvent le propre des enfants. Les rougissements qui accompagnaient les rares mais
inévitables prises de parole de ces apprenants, en répondant aux questions de leur
enseignante , ne font que confirmer cet état de fait .Dès lors un postulat s’impose : si le
72
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
Nous pouvons expliquer ces résultats par le fait que le procédé de répétition utilisé dans ce
dessin animé a permis aux apprenants de réciter les mots répétés ,et de les apprendre par
cœur pour ensuite les employer dans des phrases . Ainsi , le jeu de mots avait un effet
positif dans le développement de l’expression orale de ces apprenants .Ce qu’il leur a permis
de prononcer des phrases tout en se regardant , en ayant confiance en eux dans une
atmosphère interactive qui a donné lieu à un véritable échange verbal . De ce fait, la
sensation de la majorité de ces apprenants d’être inférieurs par rapport aux bons éléments a
été diminuée car nous avons fait participer tous les apprenants de cette classe ‘ terrain de
notre expérimentation .
1.2 La compétence de bien prononcer :
Pour vérifier la prononciation des apprenants de la classe dans laquelle s’est déroulée notre
expérimentation , nous avons porté notre intérêt , d’abord, à la question de la mauvaise
prononciation , ensuite , à celle des groupes de souffle qui n’ont pas été respectés , enfin ,
à l’intonation globale inadaptée ayant gêné la compréhension du texte exploité.
D’abord , au cours de la première séance , à l’exception de ceratins apprenants qui
prononçaient correctement les mots du texte , la majorité d’entre eux avait une prononciation
défaillante qui a certainement gêné la compréhension et par conséquent , ils n’étaient
pas parvenus à répondre aux questions .De plus , lors de la lecture du texte ni les groupes
de souffle ni l’intonation ont été respectés .De ce fait , les apprenants n’arrivaient même pas à
distinguer entre les formes de phrases :Le niveau était en dessous des espérances
73
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
Ces résultats sont dus, d’une part, à la déformation fréquente des sons notamment de ceux
qui n’existent pas dans la langue maternelle de ces apprenants tel que le son « p » que la
majorité d’entre eux a prononcé comme étant un « b » : « borte » au lieu de « porte » , et
d’autre part, sous prétexte de ne pas vouloir perdre du temps , l’enseignante n’a demandé la
plupart du temps qu’aux bons apprenants de lire le texte en croyant que les autres ayant
une prononciation défaillante allaient apprendre de leurs camarades en les entendant
prononcer les mots du texte exploité .
Lors de la deuxième séance d‘expression orale utilisant comme support le dessin animé ,
nous avons tenté d’appliquer en quelque sorte l’un des principes du laboratoire des langues
où les apprenants travaillaient ,pour la première fois, en autonomie avec un certain nombre de
taches à effectuer. Nous leur avons projeté l’épisode du dessin animé , mentionné au tableau
les phrases que Dora a accentuées , puis demandé à un bon apprenant de prononcer les
mots des phrases , et après à chaque apprenant de lire les phrases par exemple : Je suis la
carte. Chipeur arrête de chiper ! , sac à dos , sac à dos ! et de repérer tous seuls tout en
respectant l’intonation et les accents pour les mots polysyllabiques. Ils devaient ensuite
répéter certains fragments de manière à imiter leur enseignante . Les inhibitions ont été au
départ très fortes , ceci révélant de manière frappante leur inhabitude a parler en français
.Cependant , peu à peu, les langues se sont déliées et la majorité des apprenants était
parvenue à reproduire la prononciation modèle prenant conscience eux-mêmes à en juger
par un certain amusement des groupes de souffle et de l’intonation des phrases ,ce qui les a
aidé après à bien comprendre les parties du thème.
Les résultats obtenus s’expliquent par le fait qu’au cours de cette séance , les jeunes
apprenants se sont familiarisés avec les sons de la langue. Ce qui leur a permis d’affiner leur
perception et , donc, ultérieurement , la reproduction de ces sons .le deuxième travail a
permis de dresser l’oreille au rythme , à l’intonation et la mélodie de la phrase en français
.désormais familiarisés avec les sons du français , ils étaient prêts à profiter pleinement des
bienfaits de la séance. Les oreilles se tendent, les fronts se plissent … et les langues se
dénouent plus facilement que par rapport à la première séance.
1.3 Richesse et cohérence du discours :
Ce qui a attiré notre attention au cours de la première séance , était que la majorité des
apprenants n’était pas capable de former des phrases pour répondre aux questions de leur
enseignante .Généralement , ils produisaient des phrases isolées et très pauvres .Prenant à
titre d’exemple la première question que l’enseignante leur a posé: De quoi parle –t-on dans
le texte ? la plus grande part de ces apprenants n’a pas formé des phrases complètes , ils ont
74
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
78
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
Après avoir analysé les observations et interprété les résultats obtenus de notre
expérimentation ,il semble nécessaire d’évoquer un point d’une importance majeure: Le
changement de la posture de l’enseignante .En effet , au cours des deux séances
d’expression orale , nous avons remarqué que le statut qu’avait l’enseignante a changé en
essayant de dépasser l’ancienne posture et c’est en adoptant un nouveau statut de médiateur
qu’elle s’est interrogée sur la manière dont elle pouvait influer , par son comportement, sur les
besoins ou la nécessité que ses apprenants éprouvaient pour prendre la parole. Son premier
défi, était d’optimiser l’effacement magistral .A la différence de la première séance, elle a pris
sur elle pour ne plus géminer ses questions, comme elle en avait parfois l’habitude .Elle s’est
par la suite aperçue qu’elle pouvait moduler l’impact de ses interventions ainsi que celui de
son questionnement par un jeu d’occupation de l’espace en retirant quelques leçons :
S’aventurer au –delà de la sphère intime de l’apprenant, que ce soit pour un questionnement
personnel ou pour une vérification de quelque type que ce soit , semble produire un
phénomène de repli chez l’apprenant .Ayant le sentiment que l’on a violé son espace ,
l’apprenant s’en trouve , par capillarité pourrait-on , intellectuellement inhibé par la
proximité de l’enseignant qui anéantit alors toute possibilité de prise de parole .La langue se
libère avec le recul de l’enseignant lorsqu’il atteint la distance personnelle , et permet de
déclencher chez tel apprenant , ou tel petit group d’apprenants une prise de parole suscitée par
la proximité de l’enseignant .En revanche , pour solliciter l’ensemble du public de la classe ,
et donc obtenir la participation du plus grand nombre , la distance sociale semble être la plus
appropriée , car elle permet à l’enseignant d’englober visuellement tous les apprenants , tous
se sentant concernés , mais dans une moindre mesure du fait de la distance ,par les attentes de
l’enseignant . Nous avons également noté que cette distance était tout a fait adéquate lors des
débats .Cette relative distance incite en effet les apprenants les plus timides à prendre la
parole : de part le sentiment d’une liberté spatiale, une liberté de parole nait .De cela
,l’apprenant habitué à écouter et obéir à l’enseignant est invité à s’impliquer dans le contenu
et déroulement du cours .Dramatiser le cours de français langue étrangère pour dédramatiser
l’expression orale peut se traduire par la mise en place d’exercices prenant la forme de jeux
(le jeu de mots , de devinette ) mais dont le contenu pédagogique est motivé par des objectifs
et des règles clairement définis .L’apprenant commence par apprendre son role , puis à force
de s’entrainer , il prend confiance et peut prendre des risques pour finir par improviser
librement.
79
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
Bien entendu certains apprenants ne sont pas réceptifs à ces stratégies et il arrive que
l’enseignant soit impuissant face à certaines situations .Cependant , s’il adopte une attitude
d’ouverture , il peut innover et embarquer la classe dans ses explorations pédagogiques pour
permettre à tous de prendre la parole et d’y prendre plaisir .
Les limites de notre recherche
Comme nous l’avons mentionné supra , les résultats de notre expérimentation semblent
pertinents et fiables. Néanmoins , la recherche présente quelque limites .En effet , notre
enquête ne s’est effectuée que dans une seule classe de cinquième année primaire alors
qu’un recueil de données plus large pourrait peut –être nous apporter d’autres éléments à
inclure à cette recherche.
Lorsque nous avons entamé notre travail sur le terrain , nous sommes allés voir
plusieurs enseignants de français au primaire pour leur demander s’ils pouvaient nous
aider et faire le travail d’enregistrement avec leurs apprenants ..Malheureusement la
majorité de ces enseignants n’ont pas adhéré à ce que nous leur avons demandé pour
la raison qu’il fallait demander l’autorisation aux parent des apprenants , ce qui nous
a paru une mission ardue provoquant probablement un retard dans notre enquête mais
aussi des problèmes d’éthique .Nous avions imaginé que certains parents allaient
accepter et que d’autres allaient le refuser , dans ce cas , comment gérer la réalisation
d’un film dans une classe de FLE ? Nous avons également décidé de respecter la
demande des enseignants et de ne plus leur demander cela . De plus , nous n’avons
pu travailler qu’ avec une seule enseignante et à condition de ne pas la filmer et de
nous contenter seulement d’enregistrer la participation de ses apprenants. Les
conséquences sont que nous étions limités et nous n’avons effectué notre travail que
dans une classe de 5 AP alors qu’ au début de notre recherche nous envisagions de le
faire avec plusieurs classes et dans plusieurs établissements.
Nous avons filmé les apprenants et leur interaction à l’aide d’une caméra d’un smart
phone .En règle générale , nous nous sommes assis dans un coin de la salle de classe
et nous suivions le cours en prenants en même temps des notes sur place ou bien
consécutivement lorsque nous étions amenés à participer dans la classe .
80
Chapitre 3 : Analyse et interprétation des résultats
Le risque de savoir qu’on filme les apprenants est de ne pas avoir des prises de parole
spontanées car l’on donne l’impression, dans notre cas, que ces apprenants n’étaient pas
alaise et ils pouvaient t alors penser qu’il fallait faire attention à ce qu’ils disaient .Les
conduites des uns et des autres dans le processus d’observation posent la question de la
manière d’agir des observés .Même si nous savons que notre venue dans la classe et le fait
d’être observés modifient les comportements de la majorité des apprenants .Lors de la
discussion avec l’enseignante après les observations , nous leur avons demandé si, d’après
elle , notre présence avait changé les attitudes des apprenants et cette dernière a attesté que
notre présence n’a modifié que le comportements de ces écoliers mais déclare qu’ils étaient
plus sage .Cela veut dire que notre venue a agir sur leurs attitudes quotidiennes .C’est sous-
entend aussi que notre présence , selon cette enseignante , n’aurait causer que du trouble dans
la classe .Il nous parait évident que notre présence a modifié la façon d’agir des apprenants
observés .
81
Conclusion générale
Conclusion générale :
Ce travail de recherche avait pour objectif de démontrer l’efficacité que pourrait avoir le
dessin animé comme support dans le développement de la compétence d’expression orale des
apprenants de cinquième année primaire. Considérant que la volonté d’exploiter ce genre de
supports, relève d’abord de la responsabilité de l’enseignant de FLE, la recherche –action ,
concrétisée par une enquête menée sur le terrain « la classe de 5AP), s’est avérée l’une des
méthodes favorisant un travail de collaboration entre le chercheur et l’enseignant .Ce qui a
permis de tendre vers la réalisation des hypothèses , que nous avons formulées , dont nous
pouvons vérifier la concrétisation.
Nos trois hypothèses de recherche ,avaient pour but ,d’une part ,de vérifier si le dessin animé
pourrait être un support susceptible d’être exploité en classe de FLE , d’autre part, de
motiver les apprenants de cinquième année primaire afin de susciter leur désir de prendre
la parole .Ainsi , il nous est paru nécessaire d’aider , d’une façon implicite, l’enseignante ,
avec qui nous avons travaillé, à mettre de coté sa façon classique d’enseigner l’expression
orale , au service de l’innovation pédagogique et à réviser son rôle qui ne devrait plus être
celui du détenteur absolu du savoir mais de permettre aux apprenants de prendre la part à la
construction des savoirs langagiers .En se sentant ainsi moins en avant , et trouvant , en la
proposition faite, un intérêt capital pour le développement de la compétence d’expression
orale. Leur réaction par rapport à un support ,« le dessin animé , dans notre cas »,qui prendrait
appui sur la culture de l’autre se traduit comme une demande pour la formation ,
l’intégration et l’application dans les programmes du français au primaire en visant comme
objectif de rendre les apprenants capables d’utiliser la langue française , à d’autres fins, et
découvrir que cette langue n’est pas seulement à exploiter dans les manuels scolaires afin de
passer de l’instrumentalisation du français à la réalisation de leur objectif : c’est un moyen de
communication .
Par ailleurs, dès le début de cette recherche , nous avons procédé à des observations de
la pratique de l’oral par les apprenants de 5AP , lors de la réalisation d’un cours
d’expression orale fait d’une façon traditionnelle dite classique utilisant comme support un
texte écrit ,et un autre réalisé par l’exploitation du dessin animé. L’analyse des résultats a
révélé dans la première séance un manque d’intérêt notable pour la compétence d’expression
orale, l’enseignante n’accordait pas suffisamment d’importance aux compétences orales des
apprenants .Ainsi, la majorité d’entre eux était désintéressée lors de ce cours, à la
82
Conclusion générale
En somme , nous tenons à exprimer notre désir de pousser plus loin la recherche en
mettant à profit l’exploitation des supports innovants (tel que « le dessin animé ») ,de
stimulation orale , qui privilégient , à plus d’un titre , l’épanouissement linguistique de
l’apprenant de langue étrangère tout en le mettant au centre de son apprentissage. Le dessin
animé est le support de cette première expérimentation, alors pourquoi ne pas tenter
d’exploiter d’autres supports audiovisuels tels que les films, les documentaires, les
émissions sportives ou les interviews… ? Telle pourrait être la question d’une prochaine
recherche.
84
Références bibliographiques :
Ouvrages :
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http://eduscol.education.fr/D0126/didactiqueoral-schneuwly.htm/(consulté le16/01/2015
Annexes :
La bibliothèque
Dans la bibliothèque , on prête des livres .Tu peux les lire sur place , ou bien les
emporter à la maison et les rendre après.
Pour chercher par exemple un livre de contes , tu demandes conseils aux personnes
qui travaillent à la bibliothèque .Ils vont t’aider dans la recherche.Ne te décourage
pas ! Tu trouveras surement une histoire intéressante.
Texte adapté
Les questions posées par l’enseignante
Compétences générales
Parler devant la classe Oui Non Parfois
L’apprenant a lu ce qu’il a écrit
a appris et récité par cœur
a prononcé plusieurs phrases en regardant la classe
a su se faire comprendre en répétant ou reformulant selon
les réactions du public
Bien prononcer
La mauvaise prononciation gêne la compréhension
Les groupes de souffle sont respectés
Les groupes de souffle et les accents toniques sont
respectés
L’intonation globale est adaptée et aide à la compréhension
Richesse et cohérence du discours
Quelques images de l’épisode de Dora a la bibliothèque
Résumé
L’objectif de l’enseignant de français langue étrangère , au primaire, ne devrait pas
seulement viser le développement des compétences scripturales de ses apprenants, mais
également d’une compétence de s’exprimer oralement en français qui leur permet de
communiquer dans les différentes situations scolaires et de la vie quotidienne .Pour
promouvoir cette compétence qui apparait de plus en plus comme une nécessité et son
acquisition comme atout pour le futur citoyen, il parait important , que l’enseignant ait
conscience de la nécessité de faire recours , dans l’enseignement de l’oral, à
l’exploitation de nouveaux supports qui pourraient être motivants(ici le dessin animé)
faisant appel à la participation active des apprenants dans une démarche purement
communicative et interactive . C’est dans ce processus dit de démarche active que
l’enseignant assumera son rôle de médiateur entre les connaissances langagières à acquérir
et l’apprenant .
The objective of the teacher of french foreign language , in elementary school, should
not target only the development of scriptural skills of his learners , but also a skill to express
orally themselves in order to communicate in diffrent situations.To promote this skill that
appears more and more necessary and its acquisition as an asset for the future citizen,it
seems important that the teacher aware of the need to remedy , in teaching of oral,
exploitation of new media that could be motivating (here the cartoon) involving the active
particpation of learners in a purely communicative and interactive approach .It is in this
process called active approach that the teacher will assume his role of mediator between oral
knowledge and the learner .
ﻻ ﺗﻘﺘﺼﺮ ﻓﻘﻂ ﻋﻠﻰ ﺗﻄﻮﯾﺮ، ﻓﻲ اﻟﻤﺪرﺳﺔ اﻻﺑﺘﺪاﺋﯿﺔ، اﻟﻐﺎﯾﺔ اﻟﺘﻲ ﯾﮭﺪف اﻟﯿﮭﺎ ﻣﺪرس اﻟﻠﻐﺔ اﻟﻔﺮﻧﺴﯿﺔ ﻛﻠﻐﺔ اﺟﻨﺒﯿﺔ
اﻟﻤﮭﺎرات اﻟﻜﺘﺎﺑﯿﺔ ﻟﻤﺘﻌﻠﻤﯿﮫ و اﻧﻤﺎ اﯾﻀﺎ ﻣﮭﺎرة اﻟﺘﻌﺒﯿﺮ ﺷﻔﮭﯿﺎ و اﻟﺘﻲ ﺑﺪورھﺎ ﺗﻤﻜﻨﮭﻢ ﻣﻦ اﻟﺘﻮاﺻﻞ ﻣﻊ اﻻﺧﺮﯾﻦ و ﻓﻲ ﻣﺨﺘﻠﻒ
ﯾﺒﺪو ﻣﻦ اﻟﻀﺮوري ان، ﻟﺘﻄﻮﯾﺮھﺪه اﻟﻤﮭﺎرة اﻟﺘﻲ ﺗﻈﮭﺮ ﻛﻀﺮورة و اﻣﺘﻼﻛﮭﺎ ﻛﻤﻜﺴﺐ ﻟﻠﻤﻮاطﻦ ﻓﻲ اﻟﻤﺴﺘﻘﺒﻞ. اﻟﺤﺎﻻت
ﯾﺪرك اﻟﻤﻌﻠﻢ اﻟﺤﺎﺟﺔ اﻟﻰ ﺗﺠﺪﯾﺪ اﻟﻮﺳﺎﺋﻞ اﻟﻤﺴﺘﻌﻤﻠﺔ ﻓﻲ ﺗﺪرﯾﺲ اﻟﻠﻐﺔ اﻟﺸﻔﮭﯿﺔ ﻣﻦ ﺧﻼل اﻻﺳﺘﻔﺎدة ﻣﻦ اﺳﺘﻐﻼل وﺳﺎﺋﻞ اﻻﻋﻼم
و ﻓﻲ ھﺪا، اﻟﺠﺪﯾﺪة )ھﻨﺎ اﻟﺮﺳﻮم اﻟﻤﺘﺤﺮﻛﺔ( اﻟﺘﻲ ﺗﺤﻔﺰ ﻣﺸﺎرﻛﺔ ﻧﺸﻄﺔ ﻣﻦ اﻟﻤﺘﻌﻠﻤﯿﻦ ﻓﻲ ﻧﮭﺞ اﻟﺘﻮاﺻﻞ و اﻟﺘﻔﺎﻋﻞ
. ﻣﻤﺎرﺳﺔ ھﺪا اﻟﻨﮭﺞ اﻟﻨﺸﻂ ﯾﻤﻜﻦ اﻟﻤﺪرس ﻣﻦ اﻟﻘﯿﺎم ﺑﺪور اﻟﻮﺳﯿﻂ ﺑﯿﻦ اﻟﻤﻌﺮﻓﺔ اﻟﻠﻐﻮﯾﺔ و اﻟﻤﺘﻌﻠﻢ، اﻟﺴﯿﺎق
اﻟﻨﺸﻂ، اﻟﻨﮭﺞ اﻟﺘﻔﺎﻋﻠﻲ، اﻟﺘﻮاﺻﻞ، اﻟﺘﻌﺒﯿﺮ،ﻣﮭﺎرة، اﻟﻤﺘﻌﻠﻢ، اﻟﻤﺪرس، ﻟﻐﺔ اﺟﻨﺒﯿﺔ،اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﯿﺔ اﻟﻔﺮﻧﺴﯿﺔ
، اﻟﺮﺳﻮم اﻟﻤﺘﺤﺮﻛﺔ،,ﺗﺤﻔﯿﺰ, ﺗﺠﺪﯾﺪ,وﺳﯿﻂ