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Jean-Paul Zuniga
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Jean-Paul ZUNIGA
1. Ce sont les journalistes qui ont popularisé (et intronisé) l’expression de Marshal McLuhan, qui aimait
énoncer ses idées sous forme de slogans pour le grand public. Cf. Marshall MCLUHAN, La Galaxie Gutenberg.La
genèse de l’homme typographique [1962], Paris, Gallimard, 1977; et Benedict ANDERSON, Imagined Communities,
1991, trad. fr. L’imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, Paris, La Découverte, 2002.
2. Jacques REVEL (éd.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard/Seuil, 1996.
3. Giovanni LEVI, Le pouvoir au village. Histoire d’un exorciste dans le Piémont du XVIIe siècle [1985],
Paris, Gallimard, 1989.
4. Roger CHARTIER, Au bord de la falaise, Paris, Albin Michel, 1998.
5. G. LEVI, « Les usages de la biographie », Annales, ESC, 44-6, 1989, p. 1325-1336.
6. Claude MARKOVITS, Jacques POUCHEPADASS, Sanjay SUBRAHMANYAM (eds.), Society and
Circulation. Mobile People and Itinerant Cultures in South Asia 1750-1950, Delhi, Permanent Black, 2006.
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7. Serge GRUZINSKI, « Les mondes mêlés de la monarchie catholique et autres “connected” histories »,
Annales HSS, 56-1, 2001, p. 88.
8. Le dossier des Annales consacré à ces questions en janvier 2001 (56-1) titrait déjà « Une histoire à
l’échelle globale ». Souligné par nous.
9. Frederick COOPER, « Le concept de mondialisation sert-il à quelque chose ? Un point de vue d’his-
torien », Critique internationale, 10, janvier 2001, p. 101-124 (ici, p. 112).
10. Le journaliste Walter Lippmann n’a-t-il pas parlé d’une « communauté atlantique » dès 1917 ? Voir
William O’REILLY, « Genealogies of Atlantic History », Atlantic Studies, 1-1, 2004, p. 66.
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16. Kenneth POMERANZ, The Great Divergence : China, Europe, and the Making of the Modern World
Economy, Princeton, Princeton University Press, 2000.
17. Travaux d’Adam MacKeown, cités par Donna GABACCIA « A long Atlantic in a wider world »,
Atlantic Studies, 1-1, 2004, p. 14.
18. S. GRUZINSKI « Les mondes mêlés… », art. cit., p. 89 affirmait ainsi « Le processus de globalisation
est en train de modifier inéluctablement les cadres de notre pensée » (souligné par nous).
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mise en relation des phénomènes à l’échelle planétaire, les rendant pour ainsi
dire interdépendants19 ; ou encore, elle est vue comme le résultat de toute une
série de processus qui ont intégré le monde dès le début de l’époque moderne,
ce dont témoigne par exemple le Mexique, étudié par Serge Gruzinski, centre
du monde brassant des hommes, des biens et des connaissances venus de tous
les recoins du monde connu, et dont les lettrés maniaient plusieurs chronologies
concomitantes et des références allant du Japon à Goa en passant par Madrid20.
Cette mise en relation aurait rendu les contemporains, pour la première fois,
capables de concevoir l’existence de processus à l’échelle globale21. Et concevoir
la globalité, cela veut dire, dans les termes de Frederick Cooper, avoir la capa-
cité de « penser la planète comme horizon d’une ambition ou d’une stratégie
politique et économique » 22. Or, ces assertions sont largement discutables.
Tout d’abord, la « conscience de la globalité »23 est une question relative par
définition. Si elle ne s’embarrasse pas, au XVIIe siècle, d’ignorer une bonne par-
tie de l’intérieur des continents effectivement « connus », de l’Australie et de
leurs habitants pour être qualifiée de « globale », cette conscience du « monde »,
orbis, n’a de sens que par rapport à la représentation que l’on s’en fait, le reste
n’existant pas, par définition. Les représentations cartographiques médiévales
sont là pour nous rappeler que, de tout temps, on s’est imaginé une totalité plus
grande que sa propre société à l’intérieur d’un monde fini, monde dont les
limites étaient plus ou moins concrètes, plus ou moins mythiques. Faut-il rap-
peler que cette composante fantasmatique liée aux dernières limites du « monde
connu » a perduré bien au-delà des circumnavigations du XVIe siècle24 ?
En ce qui concerne le fait que le monde ainsi défini ait pu être consciem-
ment le « cadre d’une stratégie », on peut également noter que la notion d’« uni-
versel » propre au message apostolique, devant être porté partout et à « toutes
les nations »25 à l’époque de la première dispersion du christianisme, ce « feu »
venu embraser le monde, est la même notion que celle déclinée sur le plafond
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19. Voir notamment Christopher A. BAYLY, Naissance du monde moderne, 1780-1914. (2004), Paris,
Éditions ouvrières/Le monde diplomatique, 2007.
20. C’est ainsi que Serge GRUZINSKI caractérise l’époque de la monarchie catholique (1580-1640)
comme celle de la « première mondialisation ». Voir Les quatre parties du monde. Histoire d’une mondialisa-
tion, Paris, La Martinière, 2004.
21. S. SUBRAHMANYAM, Explorations in Connected History. From the Tagus to the Ganges, Delhi, Oxford
University Press, 2005, p. 103.
22. F. COOPER, art. cit., p. 112.
23. Roger CHARTIER, « La conscience de la globalité », Annales. HSS, 56-1, 2001, p. 119-123.
24. Sur la vision de l’Afrique aux XVIIIe et XIXe siècles voir Andrew CURRAN, « Imaginer l’Afrique au
siècle des Lumières», Cromohs, 10, 2005, p. 1-14.
25. Matthieu, 28,19, Lc, 12, 49 ; Lc, 24, 47.
26. Le père Pozzo (S.I.) glorifie ainsi la mission universelle de l’évangélisation en figurant une flamme
descendue du ciel et embrasant les quatre continents connus, par l’intermédiaire d’Ignace et ses disciples !
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27. F. COOPER, art. cit., p. 101-124. L’argumentation qui suit reprend celle de Cooper dans cet
article.
28. On peut ajouter qu’à l’image des études sur les race relations, les black studies, les gender studies, le
succès même du terme de « globalisation » ou « mondialisation » renvoie à la force dans le champ des
sciences sociales de la recherche menée aux États-Unis plus qu’à une hypothétique uniformisation et inté-
gration du monde due aux flux d’échanges qui connecteraient les quatre coins du globe. Ce phénomène
se traduit également par l’accroissement exponentiel des anglicismes dans la production française dès que
l’on s’approche de terrains « nouveaux » – la nouveauté n’ayant pas laissé de temps à la traduction – ter-
rains dictés par les thèmes et les notions qui, pour des raisons spécifiques à leur contexte d’origine, se sont
imposés dans la recherche menée aux États-Unis. Voir Pierre BOURDIEU, Loïc WACQUANT, « Sur les
ruses… », art. cit. ; Roger CHARTIER, « La conscience de la globalité… », art. cit., p. 120.
29. Sanjay SUBRAHMANYAM, « Du Tage au Gange au XVIe siècle : une conjoncture millénariste à
l’échelle eurasiatique », Annales HSS, n° 1, 2001, p. 51-84, où l’auteur s’inscrit dans les « global studies ».
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30. C’est ainsi que le pose Sanjay SUBRAHMANYAM dans « Connected histories : notes towards a recon-
figuration of early modern Eurasia », Victor LIEBERMAN (ed.), Beyond Binary Histories. Re-imagining
Eurasia to c. 1830, Ann Arbor,The University of Michigan Press, 1997, p. 289-315, mais plus récemment
aussi dans le chapitre 5 (qui donne son titre à l’ouvrage) de Explorations in Connected History. From the
Tagus to the Ganges, Delhi, Oxford University Press, 2005, p. 103. Arrivant à des conclusions différentes,
voir la discussion proposée il y a dix ans par Jocelyne Dakhlia au sujet des écueils conceptuels des
approches comparatistes. Jocelyne Dakhlia, « La question des lieux communs. Des modèles de souverai-
neté dans l’Islam méditerranéen », in Bernard LEPETIT (éd.), Les formes de l’expérience, Paris, Albin Michel,
1997, p. 39-61.
31. Catarina MADEIRA SANTOS, « Goa e a chave de toda a India ». Perfil Político da Capital do Estada da
India (1505-1570), Lisbonne, CNCDP, 1999.
32. S. SUBRAHMANYAM, « Du Tage au Gange… », art. cit., p. 84.
33. Paul GILROY, L’Atlantique noir. Modernité et double conscience (1993), Lille-Paris, Kargo-Éditions
de l’Éclat, 2003 ; D. GABACCIA, « A long Atlantic », art. cit., p. 16 ; Markus REDIKER, “The Red Atlantic, or
‘a terrible blast swept over the heaving sea”, in Bernhard KLEIN, Gesa MACKENTHUM (eds), Sea Changes :
Historicizing the Ocean, Londres, Routledge, 2004. Pour la bibliographie sous cette étiquette : David
ARMITAGE, « The Red Atlantic », Reviews in American History, 29, 2001, p. 479-586.
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34. En effet, dès le début du XVIIe siècle, le maïs devient une culture de plein champ dans le
Toulousain, où il remplace le pastel : les Toulousains mangent alors des galettes et des bouillies de maïs et
exportent leur blé. Voir Jean JACQUART, « Immobilismes et catastrophes », in Georges DUBY, Armand
WALLON (éd.), Histoire de la France rurale, Paris, Seuil, t. 2, 1975, p. 236.
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intégré quant à eux des habitudes alimentaires propres à l’Europe du sud35, tout
comme les Indiens insoumis du Chili austral qui, outre le cheval et les armes à feu,
ont également adopté la nourriture carnée et la pratique de la friture des mets36.
Tous ces comportements se rapportent au domaine alimentaire et témoignent de
toute évidence de fortes connexions entre traditions culturelles éloignées : peut-on
cependant mettre toutes ces connexions, celle du tenancier du Languedoc
d’Ancien Régime, celle du paysan indien d’encomienda de Nouvelle-Espagne, celle
du guerrier insoumis de la région de La Imperial, sur le même registre ? Et que
dire de la circulation des techniques de l’écriture ? L’adoption, au XVIe siècle, de
l’écriture de la langue nahuatl en caractères latins par la noblesse mexica, élevée par
les missionnaires franciscains au sein du collège trilingue37 (nahuatl – castillan –
latin) de Santa Cruz à Tlatelolco – ce qui leur permet d’écrire au Souverain Pontife
en latin – est-elle équivalente à l’adoption de l’alphabet latin par les élites bakongo
et par les États indépendants Ndembu d’Angola38 ou par la fameuse reine Jinga
du Matamba, ce qui leur permet, eux aussi, de s’adresser épistolairement au
pape39 ? La réponse à toutes ces questions est évidemment négative.
Car il est clair que les modalités de ces connexions changent selon que l’on
a affaire à un pouvoir politique indépendant – c’est le cas du mani Kongo ou
de la reine Jinga du Matamba, qui choisissent de s’adresser directement au pape
afin de séparer l’évangélisation de la conquête territoriale portugaise – ou à des
vaincus à l’issue d’une violente conquête, et les vicissitudes du Collège de
Tlatelolco montrent bien la précarité de ces derniers40. Il en va de même pour
les emprunts alimentaires, qui changent de sens selon qu’ils représentent un
élément de plus dans une polyculture ouverte sur des innovations permettant
de faire face aux aléas politiques ou climatiques – c’est le cas du paysan tou-
lousain – ou qu’ils répondent à une économie de guerre et de razzia, comme
dans le cas des Indiens indépendants du Chili austral41. Ainsi, si le constat d’une
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connexion nous ouvre les yeux quant aux circulations qui se sont produites ou
sont en train de se produire, il est insuffisant pour appréhender les processus
qui la sous-tendent.
D’autant que le problème du statut de la connexion ne se pose pas unique-
ment en termes de différents types de connexions, mais aussi sur le sens à accor-
der à une même « connexion ». Sanjay Subramayam démontre de manière
probante les liens unissant l’exemple de don Sébastien, le « roi caché » et celui de
l’imam caché de la tradition musulmane, ainsi que l’utilité de ces images comme
moyen de légitimation des pouvoirs en place42. Cependant, si ces connexions
montrent effectivement des circulations de figures et de stratégies discursives,
voire de toute une série de conceptions et de logiques visant à légitimer le pou-
voir temporel en lui donnant un contenu transcendant, que nous disent-elles sur
les rapports entre les notions de pouvoir et de légitimité dans chaque contexte ?
Ces exemples renvoient-ils aux mêmes logiques et à un même imaginaire poli-
tique ? Et si c’est le cas, qu’implique pour les sociétés analysées le fait de parta-
ger « une » notion, des objets, voire « un » imaginaire ? N’est-on pas en train de
tomber dans le même travers dont on accusait l’histoire comparée, c’est-à-dire
celui de déclarer équivalents deux phénomènes comme prémisse de l’analyse43 ?
En revanche, ce que l’exemple de l’imaginaire politique développé ici montre
clairement, c’est que la manière de penser le pouvoir et de le légitimer en Europe
puise à différentes sources…, ce qui est le propre de tout phénomène culturel
dans n’importe quelle société. Car sans nier l’existence d’espaces culturels, il
serait en effet illusoire de les penser en termes d’unités discrètes, séparées nette-
ment par des barrières précises. Ce qui fait un ensemble culturel, c’est moins son
hypothétique homogénéité – toujours relative – que la manière spécifique dont se
trouvent déclinés dans un contexte donné un ensemble composite d’influences,
d’emprunts et d’expériences naturalisées comme propres, mais jamais achevés et
toujours en renouvellement, puisque issus en même temps de la tradition et de
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45. Roger CHARTIER, Lectures et lecteurs dans la France d’Ancien Régime, Paris, Seuil, 1989, et « La
conscience de la globalité », Annales HSS, art. cit. ; Jacob LASSNER, Demonizing the Queen of Sheba.
Boundaries of Gender and Culture in Postbiblical Judaism and Medieval Islam, Chicago, The University of
Chicago Press, 1993, ch. 6 : « The transfer and absorption of cultural artifacts », cité par J. Dakhlia.
46. S. GRUZINSKI, « Les mondes mêlés de la Monarchie… », art. cit., p. 89.
47. Voir Jean-Pierre DEDIEU, Zacarias MOUTOUKIAS, « Approche de la théorie des réseaux sociaux »,
Juan Luis CASTELLANO, Jean-Pierre DEDIEU (éd.), Réseaux, familles et pouvoirs dans le monde ibérique à la
fin de l’Ancien Régime, Paris, CNRS Éditions, 1998, p. 7-30.
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48. En ce sens, je nuancerai l’idée selon laquelle la circulation ou les « régimes de circulation » (circu-
latory regime) modèlent la société. Il me semble au contraire que ce sont les forces travaillant une société
donnée qui déterminent et modèlent des types spécifiques de circulation. Sur ces circulatory regimes, voir
C. MARKOVITS, J. POUCHEPADASS, S. SUBRAHMANYAM (ed.), Society and Circulation, op. cit., Introduction.
49. Voir à ce sujet les remarques exprimées par la rédaction des Annales dans le commentaire préli-
minaire introduisant le dossier « Une histoire à l’échelle globale » (56-1, 2001).
50. Voir S. GRUZINSKI, Les quatre parties du monde, op. cit. ; Oscar MAZIN, (ed.), México en el mundo
hispánico, Zamora, El colegio de Michoacán, 2000.
51. Voir Margarita SUÁREZ, Desafíos transatlánticos. Mercaderes, banqueros y el estado en el Perú virrei-
nal, 1600-1700, Lima, Fondo de cultura económica/IFEA, 2001.
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52. Peter BOYD-BOWMAN, « Patterns of spanish emigration to the Indies until 1600 », Hispanic
American Historical Review, 56, 1976, p. 580-604 ; Antonio EIRAS ROEL (ed.), La emigración española a
Ultramar, 1492-1914, Madrid, Tabapress, 1991.
53. Juridiquement les Indes sont la Castille.
54.Thomas DANDELET, « Spanish conquest and colonization at the center of the old world : the spa-
nish nation in Rome, 1555-1625 », The Journal of Modern History, 69-3, sept. 1997, p. 506.
55.Voir Jean-Paul ZUNIGA, « Le voyage d’Espagne. Mobilité géographique et construction impériale
en Amérique hispanique », Cahiers du CRH (EHESS), à paraître.
56. Pour une autre approche de la même question, voir S. GRUZINSKI, « Les mondes mêlés », art. cit.,
p. 114. note 140.
57. J’ai abordé cette question dans J.-P. ZUNIGA, « La voix du sang. Du métis à l’idée de métissage en
Amérique espagnole », Annales HSS, 54-2, 1999, p. 425-452.
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Si l’on retient des histoires globales la notion de connexion, force est de
constater qu’il s’agit là d’un outil de premier ordre qui vient enrichir l’outillage
des historiens. Ajoutée en particulier aux acquis de l’histoire sociale des pra-
tiques culturelles, elle ne peut que fertiliser le travail de l’historien, et elle montre
avec acuité le besoin constant de réexaminer les catégories avec lesquelles nous
travaillons.
Mais un outil, aussi performant fût-il, n’a pas vocation à se substituer à une
démarche théorique. Le problème n’est donc pas tant de savoir quelle échelle,
locale ou « globale », il faut adopter pour étudier les sociétés humaines, que de
choisir les outils les plus adaptés pour répondre à un questionnement spéci-
fique. En ce sens, le « global », niveau de plus mis à la disposition de l’historien,
ne saurait être une manière de nier le poids des forces qui déterminent la qua-
lité, la direction et la densité des connexions formant un espace social.
Jean-Paul ZUNIGA
Centre de Recherches Historiques
EHESS
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