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Population

Des registres paroissiaux à l'histoire de la population : manuel de


dépouillement et d'exploitation de l'état civil ancien - Présentation
d'une publication de l'I.N.E.D
Michel Fleury, Louis Henry

Résumé
L'importance des recherches historiques en matière démographique a été souvent soulignée dans Population. Une étude de M.
J. Bourgeois-Pichat (octobre-décembre 1951 et avril- juin 1952) avait notamment permis de reporter la période statistique,
jusqu'au début du règne de Louis XVI. Mais, au-delà de cette période, les relevés statistiques sont si rares et fragmentaires que
cette partie fondamentale de l'Histoire est encore très incertaine. M. Louis Henry avait déjà montré (Population avril-juin 1953) la
richesse inexploitée que constituent les registres paroissiaux. Comme le dépouillement de ces registres à des fins
démographiques soulève des difficultés techniques, il a rédigé, avec l'aide de M. Michel Fleury, archiviste-adjoint du
département de la Seine et de la Ville de Paris, un manuel à l'intention des nombreux chercheurs qui travaillent sur les registres
paroissiaux. Ce manuel, d'une utilité considérable, était impatiemment attendu. Les auteurs présentent ici leur ouvrage, en
cours de publù cation par l'I.N.E.D.

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Fleury Michel, Henry Louis. Des registres paroissiaux à l'histoire de la population : manuel de dépouillement et d'exploitation
de l'état civil ancien - Présentation d'une publication de l'I.N.E.D. In: Population, 11ᵉ année, n°1, 1956. pp. 142-144;

doi : 10.2307/1525715

https://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1956_num_11_1_4739

Fichier pdf généré le 24/04/2018


DES REGISTRES PAROISSIAUX

A L'HISTOIRE DE LA POPULATION

Manuel de dépouillement et d'exploitation

de l'état civil ancien

Présentation d'une publication de TI.N.E.D.

L'importance des recherches historiques en matière


démographique a été souvent soulignée dans Population. Une étude
de M. J. Bourgeois-Pichat (octobre-décembre 1951 et avril-
juin 1952) avait notamment permis de reporter la période
statistique, jusqu'au début du règne de Louis XVI. Mais,
au-delà de cette période, les relevés statistiques sont si rares
et fragmentaires que cette partie fondamentale de l'Histoire
est encore très incertaine. M. Louis Henry avait déjà montré
(Population avril-juin 1953) la richesse inexploitée que
constituent les registres paroissiaux.
Comme le dépouillement de ces registres à des fins
démographiques soulève des difficultés techniques, il a rédigé, avec
l'aide de M. Michel Fleury, archiviste-adjoint du
département de la Seine et de la Ville de Paris, un manuel à l'inten*
tion des nombreux chercheurs qui travaillent sur les registres
paroissiaux. Ce manuel, d'une utilité considérable, était
impatiemment attendu.
Les auteurs présentent ici leur ouvrage, en cours de publù
cation par i'I.N.E.D.

Ies données statistiques indispensables à une étude


démographique quelque peu approfondie ne couvrent que la période
-^ la plus récente de l'histoire; même actuellement, bien des
renseignements importants font défaut; au xix* siècle, la somme des
données disponibles s'amenuise quand on remonte le cours du
temps; l'évolution démographique n'en est connue que dans les
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grandes lignes; pour le xvni" siècle et la fin du xvn* on n'a encore
que des connaissances fragmentaires; des époques antérieures, on
ne sait à peu près rien.
Les lacunes de nos connaissances sur la démographie du xviii*
siècle et d'une bonne partie du xix* sont d'autant plus regrettables
que c'est dans cette période que se situent les débuts des
changements les plus importants de l'histoire démographique du monde
occidental, baisse de la mortalité, extension de la limitation des
naissances, et des modifications considérables dans le domaine
économique et social.
Heureusement, il reste une trace écrite de l'existence de la plus
grande partie des hommes qui ont vécu, ne serait-ce que peu
d'années, à ces époques; pour des raisons d'abord religieuses et
administratives, purement administratives ensuite, on enregistre
depuis plusieurs siècles les naissances, mariages et décès ou leur
équivalent religieux.
On conçoit qu'il soit possible de reconstituer, à partir de tels
documents, l'histoire démographique et sociale d'un nombre
d'individus, ou mieux de familles, suffisant pour réduire très sensiblement
la part d'inconnu dans la situation démographique et sociale des
xvii*, xviii" et xix* siècles.
Ces documents, registres paroissiaux puis registres d'état civil,
ont, certes, été compulsés maintes fois et même partiellement
dépouillés, soit pour fixer des points d'histoire locale, soit pour
établir des généalogies, soit pour étudier, à partir de simples
comptages, les variations des nombres annuels de naissances,
mariages et décès et leurs relations avec les fluctuations des prix.
Ces recherches manquaient cependant de coordination et de
règles : on ne cherchait pas à épuiser le contenu des documents
utilisés et chaque nouvelle étude entraînait une nouvelle
manipulation et un nouveau dépouillement.
Ce gaspillage était très dommageable à l'avancement de nos
connaissances; pour le réduire il était, d'abord, nécessaire qu'un
organisme puisse coordonner les recherches; l'existence de la Sous-
commission française de démographie historique, dont le siège est
à VI.N.E.D., permettait d'assurer cette indispensable coordination.
Il fallait, en outre, dégager de quelques expériences des règles
de dépouillement et d'exploitation utilisables par un grand nombre
de chercheurs et telles que les travaux des uns puissent servir à
d'autres.
Ce sont ces règles qui font l'objet de l'ouvrage « Des registres
paroissiaux à l'histoire de la population. Manuel de dépouillement
et d'exploitation de l'état civil ancien », à paraître aux éditions de
VI.N.E.D. Ce manuel, peu encombrant, comprend une introduction
et quatre chapitres.
On trouve, dans l'introduction, un aperçu de la forme et du
contenu des registres paroissiaux et d'état civil en France; volon-
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tairement simplifié, il n'a été donné que pour munir les chercheurs
du minimum indispensable.
Le chapitre I traite du dépouillement proprement dit. Celui-ci
est réalisé à l'aide de fiches, dont le modèle a été étudié de manière
à permettre d'épuiser le contenu de chaque acte et de faciliter les
rapprochements que nécessite la reconstitution de l'histoire des
' '
rnditidus et des familles.
^ Le chapitre II constitue un. guida pour l'exploitation sommaire
des données collectées lors des dépouillements; les indications qui
y sont données peuvent être utilisées quelle que soit la forme du
dépouillement; elles valent, en particulier, lorsqu'on a opéré des
comptages directs ou des relevés rapides; ces procédés sont, certes,
à employer le moins possible; mais il est souhaitable qu'au moins
les données ainsi collectées soient convenablement exploitées.
Le chapitre III donne les règles à suivre pour reconstituer les
familles conjugales; celles formées par un mariage célébré dans la
paroisse et celles formées par un mariage célébré ailleurs, mats dont
la vie dans la paroisse est manifestée par d'autres événements. Pour
chaque famille, on établit une fiche de famille d'un modèle
déterminé.
L'ensemble des fiches ainsi remplies constitue le matériel de
base de toute étude démographique poussée. Le dernier chapitre
donne seulement quelques indications sur la manière de mener une
telle étude. Entrer dans le détail aurait conduit à accroître très
sensiblement le volume de l'ouvrage, à retarder sa parution et à
insister trop sur la partie purement démographique, alors que les
données collectées grâce au dépouillement et à la reconstitution des
familles permettent des recherches dans de nombreux domaines.
Pour la démographie, plusieurs études sont actuellement en
cours à VI.N.E.D. La publication des résultats permettra de préciser
les techniques d'analyse des données rassemblées grâce à la
reconstitution des familles.
Michel Fleur y et Louis Henry,

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