INTRODUCTION :
La loi des trois secteurs montre l’importance de la main d’œuvre agricole dans l’emploi. Ce
qui est une des caractéristiques du sous-développement. En effet, 60 à 70% de la population
active vit de l’agriculture. Elle joue donc un rôle central dans le développement économique.
L’histoire a montré que la Révolution Industrielle du 19ème n’a été possible que grâce aux
progrès réalisés dans le travail de la terre comme le notait Jean BAECHLER.
Même le développement du secteur tertiaire est lié à celui de l’agriculture à travers la
mobilisation du circuit agricole. En effet, une augmentation de la productivité par tête était
nécessaire pour permettre un exode rural intense sans que cela ne puisse avoir des
conséquences négatives sur la production alimentaire. En outre, l’augmentation des revenus
que cela a entrainer a permis de dégager un surplus disponible pour l’achat de production
industrielle.
I. L’UTILISATION DU SURPLUS CIRCUIT AGRICOLE1 POUR ASSURER LE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE:
1.1. La sécurité et l’autosuffisance alimentaire:
A défaut de l’aide alimentaire qui vient au secours mais qui a des effets induits négatifs, la
grande majorité des pays en développement doit compter sur sa propre production agricole
pour nourrir la population. Les concepts de sécurité et d’autosuffisance alimentaires sont
complémentaires car l’autosuffisance n’est pas synonyme de sécurité alimentaire. Dans tous
les cas la dépendance à l’égard des importations alimentaire constitue un danger à la santé
économique d’un pays. Il est trop risqué de porter sur les excédents mondiaux qui sont de plus
en plus décroissants et dont les prix sont erratiques2. D’où l’importance d’assurer la sécurité
alimentaire3 par une bonne politique agricole passant avant tout par l’autosuffisance
alimentaire.
La sécurité alimentaire comporte quatre dimensions ou « piliers » :
Disponible (quantités suffisantes d’aliments)
Accès
Qualité
Stabilité
L’autosuffisance alimentaire se définit comme la capacité d’un pays à subvenir à ses
propres besoins alimentaires à travers sa production agricole normale. Ce concept
est en opposition directe avec celui de la dépendance alimentaire qui est
généralement mesuré à travers le volume d’importations et d’aides alimentaires
reçues
1.
1.2. L’apport de devises par le biais des exportations :
Dans les pays sous-développés, l’essentiel des exportations est constitués de produits
primaires. Ainsi avec les recettes de ces exportations, l’agriculture fournit des devises pour
1
On a produit plus que la demande de consommation et le surplus pourra être exporté ou transformé par le secteur industriel
2
Les prix ne sont pas fixes
3
Est réalisé lorsque « toute personne, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante,
sure et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels pour leur permettre de mener une vie active et saine » (Sommet Mondial de
l’Alimentation, 1996)
importer les matières premières et les biens d’équipement (machines) nécessaires au
développement industriel. En retour, ce secteur industriel va fabriquer les biens de production
pour les paysans (tracteurs, moissonneuses, batteuses…).
L’agriculture peut aussi permettre d’économiser des devises car si elle est suffisamment
compétitive, elle peut produire des denrées auparavant importées.
1.3. L’agriculture au service de l’industrie et les services :
L’agriculture peut participer activement au développement de l’industrie et cela de plusieurs
façons.
1.3.1. Les matières premières pour l’agro-industrie:
L’agriculture fourni les matières premières nécessaires au développement de l’industrie de
transformation; c’est le cas surtout pour l’agro-industrie qui comprend la transformation des
matières premières issue de l’agriculture, de la pèche et de la foresterie en produits
alimentaires (agro-alimentaire) et en produits non alimentaires comme les biocarburants.
1.3.2. Le financement de l’industrialisation:
Le secteur industriel est en général celui qui exige le plus d’investissements. L’histoire à
montrer que l’agriculture a été la source majeure de capitaux dans le processus de
développement des pays européens. En effet, le surplus dégagé dans le secteur agricole a
souvent été utilisé pour financer le développement industriel (brisant ainsi le cercle vicieux du
manque de capital) par une politique volontariste passant par des prélèvements d’impôt sur le
revenu agricole mais plus souvent par le biais d’une fonction autoritaire avec la fixation de
prix faibles aux producteurs. La différence avec les cours mondiaux (prix à l’international)
permet de dégager un surplus orienté vers le financement de l’industrie.