Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Gérard GRIG
Master 1 Philosophie 24/06/2020
UE 1 Philosophie Générale Premier Semestre
Dissertation
- En morale, il faudrait dire que ce qui est juste est ce qui paraît tel à
chacun. La morale, publique ou privée, ainsi que le droit, seraient
relatifs. En politique, tout individu serait juge de l’utile en général.
La législation entière dépendrait de la sensibilité individuelle.
Elle n’est pas semblable à l’harmonie d’une lyre qui serait comme un
corps, harmonie qui se dissiperait quand la lyre est brisée, selon le
paradigme de Simmias. En vérité, l’harmonie de la lyre est à rapprocher
davantage de l’Âme du monde intelligible, que du corps du monde
physique habité par une âme (85c-86d).
À l’inverse, la Théorie des Idées affirme que l’âme est de la nature des
Idées : « L’âme est plus semblable à l’invisible que le corps, et le corps
plus semblable au visible. » (78c-79d). En tant que principe constituant
la vie, l’âme exclut son contraire, qui est la mort.
II) Néanmoins, par l’Allégorie de la Ligne, Platon montre qu’il existe une
analogie entre le genre intelligible et le genre sensible.
En effet, dans la nature, n’y a-t-il pas aussi des lois atteignables par la
sage induction et par le calcul ? Sous les forces de la nature, n’y a-t-il
pas une force absolue qui les harmonise, et que l’on retrouve au fond
de l’âme humaine, quand la volonté s’oppose aux impressions passives
des sens ? N’y a-t-il pas une raison dans l’âme, qui domine les
sensations en les jugeant, avec le critère de ce qui est égal à soi,
identique et un ?
Ainsi, par la dialectique, l’âme imite l’œil qui voit le visible. Elle saisit
l’essence des choses par analogie avec le sensible. Platon définit donc
une ligne segmentée des différentes formes de savoir et de leurs
rapports d’imitation (532a-533a).
En ce qui concerne les états de l’âme, les deux segments du visible pour
l’opinion (doxa) sont celui de la conjecture (eikasia) et celui de la
croyance-conviction (pistis). Les deux segments de l’intellection
(noèsis), sont celui de la pensée discursive des mathématiques (dianoia)
et celui de la science dialectique (epistèmè) qui en fait son auxiliaire.
Dans le Cratyle (400c), le corps (sôma) est le signe (sèma) d’une belle
âme, quand l’harmonie règne entre eux et entre leurs parties, selon le
modèle de l’harmonie du monde dans son ensemble. C’est pourquoi les
réincarnations sont liées à des états de l’âme.
tous les êtres participent de l’Être, car alors l’Être ne pourrait pas
découper une partie de l’Autre.
Puisque le Non-être, qui est l’Autre, se répand dans toutes les essences,
l’Être lui-même est non-être, en tant qu’il n’est pas tout ce qui est autre
que lui, mais qui participe de lui : « Ainsi donc, il y a beaucoup d’être en
ce qui concerne chaque Forme, mais il y a aussi une quantité infinie de
non-être. » (256e).
Dans l’Idée, on pourrait dire que l’infinité de l’Autre est limitée par
l’unité du Même. Chez Platon, le principe de contradiction n’a donc pas
la même valeur absolue que lui donne l’éléatisme.
Avec la dialectique, l’identité du Même ne fait pas communiquer, parce
que la différence de l’Autre ne fait pas que séparer.
L’altérité, en différenciant la Forme, la relie, tandis que le Même l’isole,
en lui donnant sa consistance. Le Même n’est pas un « Genre-voyelle »,
à cause de l’Autre qui contraint l’Être, et chaque être, à participer au
Même.
D’autre part, dans le Sophiste, les plus grands parmi les Genres
expliquent enfin la fausseté dans l’opinion et le discours, quand l’Autre
confère de l’être à une image : « c’est réellement quelque chose qui
n’est pas réellement » (260b-264b).
Alors l’image-simulacre n’est pas réellement, mais elle existe.
Néanmoins, dans le Timée, Platon admet la vérité des images de la
divination.