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DU 28 AU 29 Décembre 2017
0. INTRODUCTION
L’atelier sur le Genre et les Droits des Femmes Autochtones : Protéger les droits des
Femmes Autochtones à la terre et aux forêts en RDC a été réalisé à Kinshasa, capitale de la
RDC, à l’Hôtel Pacifique du 28 au 29/12/2017 par le Réseau des Femmes Africaines pour la
Gestion Communautaire des Forêts (REFACOF) en partenariat avec la Coalition des Femmes
Leaders pour l’Environnement et le Développement Durable (CFLEDD) avec l’appui financier
du Centre pour la Recherche Forestière Internationale (CIFOR).
Cet atelier a réuni une trentaine de participant(e)s provenant des Organisations de Femmes
Autochtones de Kinshasa, celle venue de Maindombe, de la CFLEDD et du REFACOF ainsi que
quelques personnes ressources comme intervenants.
I. DEROULEMENT DE L’ATELIER
L’atelier sur le genre et droits des femmes autochtones s’est déroulé suivant le
chronogramme des activités décalé d’une heure et demie en attendant la mise en place des
participantes, à savoir les femmes autochtones.
0. Allocutions d’ouverture
L’atelier a connu deux allocutions d’ouverture à savoir :
Prenant la parole, Mme Cécile NDJEBET, a dans son mot d’introduction, donné l’historique
de REFACOF qui est un réseau des organisations féminines créé en mai 2009 par dix femmes
déléguées à l’issue des travaux d’une conférence internationale sur la tenure foncière et
forestière organisée à Yaoundé au Cameroun ainsi que la mission et les objectifs poursuivis
par le REFACOF.
Elle a insisté sur le fait qu’il est grand temps pour les femmes africaines de prendre leur
situation en main, car cette affaire les concerne et non les européennes, ni les américaines à
leur place. Elle a rappelé que le REFACOF est présent dans 17 pays africains à l’instar de la
Gambie, Madagascar et actuellement de la RDC dont Mme Chouchou LOSALE de la CFLEDD
est le point focal.
Mme Cécile NDJEBET a salué le partenariat avec la CFLEDD qui a facilité l’organisation et la
tenue de cet atelier appuyé financièrement par CIFOR dont le siège est en Indonésie et une
Antenne en Afrique au Kenya.
Elle a informé aux participantes que c’est la CFLEDD qui a voulu qu’avant de mener une
étude sur le programme de réduction des émissions de Maindome, soit tenu en premier lieu
cet atelier pour une compréhension globale de l’état de prise en compte du genre et des
droits des femmes autochtones à la terre et aux forêts en RDC.
C’est dans cette optique que Mme Cécile NDJEBET a rassuré les femmes autochtones que cet
atelier est une sorte de tribune d’expression libre et directe des femmes autochtones où
elles-mêmes vont identifier les menaces majeures et les contraintes affectant les droits des
femmes, les défis majeures liés à ces menaces et contraintes, les opportunités à saisir et les
actions à mener pour une prise en compte réelle de leurs droits en RDC.
Objectif global
L’objectif global visé par le présent atelier est de faire un diagnostic rapide sur les droits
fonciers et forestiers des Femmes Autochtones en République Démocratique du Congo.
Objectifs spécifiques
De manière spécifique il s’agira de :
- Identifier les facteurs qui menacent ou bloquent l’accès des Femmes Autochtones à
la terre et aux forêts
- Recommander des mesures et des actions au niveau local, national et international
pour protéger les droits fonciers et forestiers des Femmes Autochtones en RDC
- Identifier une coalition d'acteurs qui peuvent travailler ensemble pour élargir et
défendre les droits fonciers et forestiers des Femmes Autochtones en RDC.
2. Présentations/Exposés
L’atelier s’est déroulé suivant une approche participative pour une pleine appropriation des
thèmes et questions abordés. On a noté :
Des présentations faites par les personnes-ressources au cours de cet atelier ont porté sur
l’état des lieux des droits des femmes autochtones en matière de propriété foncière et
forestière en RDC, les défis et les opportunités à saisir pour leur prise en compte à tous les
niveaux.
1° Mme Iris Flore Ngo Nken, Présidente de HHAC membre du REFACOF et Chargée de
Programmes du REFACOF a présenté la Revue de la littérature. Cet aperçu général a fait
ressortir le contexte général des Peuples Autochtones en RDC, la Problématique foncière des
Femmes Autochtones en RDC, le Fondement juridique de la protection des terroirs
Autochtones en RDC, les Défis sociaux, les faiblesses organisationnelles et institutionnelles
puis quelques opportunités à saisir.
2° Mme Dorothée LISENGA a fait sa présentation sur l’Etude menée sur les droits des
Femmes dans les 4 provinces de la RDC : Expérience de la CFLEDD. A travers sa présentation,
elle a dressé un état des lieux de la situation des femmes au niveau des lois, politiques et
autres documents pertinents en lien avec les questions foncière et forestière en RD Congo
(droits d’accès, de contrôle, de propriété et de représentation ou de participation).
3° Mme Marie Thérèse OKENGE a fait sa présentation sur les Initiatives et Mécanismes en
lien avec la réforme foncière en cours. Elle a fait le point des difficultés rencontrées par la
Commission Nationale sur la Reforme foncière (CONAREF) et les avancées faites avec l’appui
les fonds CAFI qui leur ont permis de réaliser un atelier de lancement ensuite le soutien
financier de la Banque Mondiale et le FPP. Elle a souligné le fait que la réforme foncière
nécessite beaucoup de moyens et ne saurait avancer sans les groupes thématiques. Elle a
salué les travaux de cet atelier et a invité les organisations de la société civile à être proactifs
en s’investissant rapidement dans l’élaboration des cahiers de charge afin de fournir de la
matière à réflexion au consultant qui est déjà recruté. Elle a tendu la main à la société civile,
aux Femmes Autochtones et communautés locales pour l’aider à être outillée afin
d’intervenir en toute connaissance de cause pour défendre les intérêts des PA et COLO au
sein de la CONAREF où elle a été mandatée.
Pour lui, la prise en compte des droits des femmes, en général, et autochtones, en
particulier, est un problème émergeant dans le cadre de la REDD+ car la question des droits
des femmes dans la coutume, les lois , politiques foncières et forestières n’est pas prise en
compte et y figure comme des généralités sans un contenu. Cependant il a présenté
certaines opportunités à saisir dont :
Le processus d’élaboration de la politique forestière
Le processus des Reformes : Aménagement du Territoire, Foncière, Forestière
Processus du ré visitation du Code Forestier
Le processus de la Foresterie Communautaire
Le Programme PA du FONAREDD
En définitive, l’intervenant ISSA a prodigué aux femmes PA ce conseil : « Ne jamais
abandonner pour ses droits ».
Pour relever le défi lié à la division des membres des organisations, le coordonnateur
national du GTCRR a recommandé que la société civile en général et les femmes en
particulier, puissent travailler en réseautage et en synergie sur le terrain, conjuguer leurs
efforts en travaillant dans une zone pilote pour expérimenter les défis pouvant servir
d’information et d’extrapolation, contrôler les espaces et exploiter les approches
d’intervention.
5° Le Mécanisme spécial de Don (DGM) conçu dans le cadre du PIF a été présenté par
l’Ambassadeur des peuples autochtones, KAPUPU DIWA. Le DGM vise à fournir des
subventions aux PA-COLO en vue de soutenir leur participation au développement des
stratégies, programmes et projets d’investissement du PIF, ainsi qu’à d’autres processus
REDD+ aux niveaux local et national. Selon lui, en ce qui concerne les PA, le droit collectif
prime sur le droit individuel. Il faudrait travailler sur les faiblesses observées sur le terrain
pour les transformer en forces, les menaces en opportunités. Les FA ont des capacités
qu’elles doivent développer pour participer, décider et faire valoir leurs droits et intérêts en
matière foncière et forestière. Elles ne doivent pas rester des éternelles assistées. Elles ont
des savoir-faire endogènes à faire valoir. Leur expertise doit être prise en compte. S’agissant
des droits femmes autochtones à la terre et aux forêts, le groupe de travail sur la réforme
foncière (GETAREF) prend en compte cet aspect car il est multi-acteurs du fait qu’il est
composé des organisations de la société civile, des femmes et des jeunes.
Déclarant l’année 2018, année de décisions fermes, il a émis le vœu de voir les résultats de
cet atelier alimenter le GETAREF et la CONAREF dont Me Marie-Thérèse a reçu mandat de
représenter la société civile.
Selon le PNEFEB-2, la FC en RDC a pour vision de « faire des CL et PA des acteurs forestiers
majeurs assumant un rôle significatif dans la gestion durable des forêts en vue de
l’amélioration de leurs conditions de vie, et ainsi lutter contre la pauvreté ».
Il a fini par informer que les CFCL sont les sites de démonstration d’une gestion durable des
forêts et deviendront les moteurs du développement économique local, d’une façon légale,
équitable et durable.
Somme toute, le programme de la foresterie communautaire, de par l’arrêté 025
l’instituant, et qui est à sa phase expérimentale prend aux opportunités en compte la
dimension genre. Concernant la participation de la CFLEDD aux travaux de la Table Ronde
Multi-Acteur de la Foresterie Communautaire (TRMA), a informé la CFLEDD que la TRMA
opère au niveau provincial, les structures provinciales de la CFLEDD doivent collaborer avec
elle pour leur participation.
3. Echanges et discussions
A cette étape, les présentations ont été soumises à des critiques, nourries des contributions
et des recommandations faites par les participants à cet atelier.
Les femmes autochtones de Maindombe ont réclamé haut et fort la reconnaissance de leurs
droits au niveau local ou provincial dont la sécurisation de leurs terres spoliées, la prise en
compte de leurs réclamations par l’administration et le renforcement des capacités. Mme
NZAKO EMANY a exclamé concernant leur terres et forets, et parcelles spoliées à Inongo :
« Nous voulons connaitre votre position vous la CFLEDD et REFACOF, voulez-vous qu’on nous
maltraite, qu’on nous spolie ? ».
Pour le DGM où l’on a des délégués titulaires et assistantes, on tient compte des femmes et
lors de l’exécution des projets il faudra des organisations locales et en particulier féminines
locales à la base et non celles de la capitale (bureau).
Dans le cadre des conseils, il a demandé à la FECOFA (Fédération des femmes et filles
autochtones pygmées) comme un regroupement des organisations autochtones d’éviter les
querelles mais d’activer le réseautage, car il y a beaucoup à faire pour les communautés, il y
a beaucoup de matières à fouiller pour relever les faiblesses, les inégalités et irrégularités
dans les programmes pour faire le plaidoyer.
Victor a demandé de compter sur la SNFC qui veut la participation des groupes vulnérables
dont les PA et la femme qui a été doublement discriminée, marginalisée. Ce processus
intéresse au plus haut point les femmes, selon Victor Kangela.
C’est une opportunité pour les participantes d’identifier les irrégularités, de suivre la
participation et l’inclusion dans la mise en œuvre de la foresterie communautaire.
4. Travaux en groupe
Après les présentations, les échanges et discussion, les TDR des travaux en groupe ont été
distribués par la facilitatrice Iris Flore Ngo Nken aux participant(e)s pour la restitution
prévue à la première heure du deuxième et dernier jour des travaux.
- Identifiez cinq opportunités à saisir en faveur de la prise en compte des droits des
femmes autochtones en rapport aux initiatives et mécanismes en cours en RDC.
- Donnez cinq actions à entreprendre pour la prise en compte des droits des femmes
autochtones à court, moyen et long terme?
Après ces exposés théoriques, les échanges et discussions ainsi que la distribution des TDR
des travaux en groupe, le jour 1 de l’atelier a pris fin à 17 h 00.
Le jour 2 de l’atelier a commencé par le récapitulatif du premier jour fait par la facilitatrice
Iris Flore N. NKEN
Après leur présentation, les participants ont procédé à la priorisation des opportunités
identifiées en rapport avec les programmes et processus en cours en RDC, ainsi qu’en lien
avec les stratégies organisationnelles et institutionnelles.
Les actions à entreprendre pour sécuriser les droits de tenure des femmes autochtones ont
identifié, priorisé et transformé en programmes d’intervention qui ont donné lieu à une
feuille de route et un plan d’actions.
Les participantes ont procédé à la nomenclature des organisations qui constituent des
opportunités pour le plaidoyer ou les actions à mener en synergie en faveur de la prise en
compte des droits des femmes autochtones en RDC. Il s’agit notamment de : CACO, CFLEDD,
GTAREF, GTCRR, REPALEF, FACID, CEPF, FECOFA, et autres.
Partant de l’historique du genre depuis les années 50 aux Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), Mme Cécile a brossé le genre dans toute sa dimension sans oublier
son importance dans les programmes en lien avec la gestion foncière et forestière.
Selon Mme Cécile NDJEBET, le genre doit être intégré dans ces programmes en lien avec la
gestion foncière et forestière pour plusieurs raisons, entre autres :
- Les lois et accords internationaux, renforcés par des normes et des mesures de sauvegarde
opérationnelles ;
- L’approche adoptée par le Programme ONU-REDD selon laquelle tous les programmes et
activités doivent soutenir les faibles et les plus vulnérables: la défense de leurs droits et sur
les principes d’égalité, d’inclusion et d’engagement (implication)
Le genre doit être intégré dans les programmes concernant le foncier et forêts suite :
-Aux Rôles joués par la femme en RDC et dans les pays d’Afrique sub-saharienne en
général :
• Elles contribuent de manière très significative à la lutte contre les effets négatifs du
changement climatique
-C’est aussi parce que Le Genre est une vision et un droit, une façon d’approcher d’un
problème, une façon de travailler.
Plusieurs recommandations ont été faites par la présentatrice en rapport avec l’intégration
du genre dans les processus, mécanismes, programmes, projets, sur le renforcement des
capacités pour les femmes en particulier pour l’effectivité de la participation politique et sur
La reconnaissance des droits de tenure des femmes car la protection de ces forêts requiert
une participation active des femmes.
Avant la clôture de l’atelier, pour lever toute équivoque entre les structures féminines, Mme
Cécile a indiqué que la société civile est apolitique, les individus peuvent faire
individuellement la politique, parce la société civile critique la politique, bien que les
politiciens soient nos partenaires stratégiques.
Au terme des travaux, les participantes ont remercié le REFACOF pour son entrée effective
en RDC à travers la tenue de cet atelier de Genre et droits des femmes autochtones en RDC:
Protéger les droits des femmes autochtones à la terre et aux forêts en République
Démocratique du Congo. C’est à la satisfaction de toutes les participantes que les travaux
ont pris fin à 16h00.
La rapporteuse,
Pascaline MUSINGA
La Facilitatrice,
Iris Flore NGO NKEN