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Rapport de l’Atelier sur le Genre et les Droits des Femmes

Autochtones : Protéger les droits des Femmes Autochtones à


la terre et aux forêts en
RDC

DU 28 AU 29 Décembre 2017
0. INTRODUCTION

L’atelier sur le Genre et les Droits des Femmes Autochtones : Protéger les droits des
Femmes Autochtones à la terre et aux forêts en RDC a été réalisé à Kinshasa, capitale de la
RDC, à l’Hôtel Pacifique du 28 au 29/12/2017 par le Réseau des Femmes Africaines pour la
Gestion Communautaire des Forêts (REFACOF) en partenariat avec la Coalition des Femmes
Leaders pour l’Environnement et le Développement Durable (CFLEDD) avec l’appui financier
du Centre pour la Recherche Forestière Internationale (CIFOR).

Conçu pour permettre de fournir les éléments complémentaires à l’évaluation en cours de la


mise en œuvre en cours de la réforme foncière en RDC réalisée actuellement par CIFOR dans
le cadre de son projet GCS-Tenure, cet atelier fournira un contenu spécifique en rapport
avec la prise en compte du genre et des droits fonciers et forestiers des femmes
autochtones en RDC.

Jour 1 : JEUDI 28/12/2017

Participants : cfr liste de présence.

Cet atelier a réuni une trentaine de participant(e)s provenant des Organisations de Femmes
Autochtones de Kinshasa, celle venue de Maindombe, de la CFLEDD et du REFACOF ainsi que
quelques personnes ressources comme intervenants.

Sur 12 femmes autochtones invitées, 9 se sont présentées le 1 er jour.

I. DEROULEMENT DE L’ATELIER

L’atelier sur le genre et droits des femmes autochtones s’est déroulé suivant le
chronogramme des activités décalé d’une heure et demie en attendant la mise en place des
participantes, à savoir les femmes autochtones.

0. Allocutions d’ouverture
L’atelier a connu deux allocutions d’ouverture à savoir :

- Mot de bienvenue de la Coordonnatrice de la CFLEDD, Mme Dorothée LISENGA


La coordonnatrice de la CFLEDD, Dorothée Lisenga, a avant de donner son mot de bienvenue
informé les participants qu’afin de permettre une expression libre de chaque femme
autochtone, l’usage des langues nationales à traduire était permis, outre le français et
l’anglais au cours de cet atelier.
Mme Dorothée Lisenga, Coordonnatrice de la CFLEDD, a souhaité la bienvenue en RDC, pays
de Lumumba, à l’équipe de REFACOF venue du Cameroun.
Elle a vivement félicité la bravoure de Mme Cécile NDJEBET qui milite depuis des années
pour la cause des femmes africaines.

Mme Dorothée Lisenga de la CFLEDD a souhaité la bienvenue aux participant(e)s et elle a


remercié toutes les personnes ressources qui ont répondu incessamment à l’invitation
lancée par les organisateurs de l’atelier. Elle a saisi cette opportunité pour rappeler
brièvement les circonstances ayant prévalus au choix du thème et à l’organisation du
présent atelier.

- Mot d’introduction de Mme Cécile NDJEBET, Présidente du REFACOF.

Prenant la parole, Mme Cécile NDJEBET, a dans son mot d’introduction, donné l’historique
de REFACOF qui est un réseau des organisations féminines créé en mai 2009 par dix femmes
déléguées à l’issue des travaux d’une conférence internationale sur la tenure foncière et
forestière organisée à Yaoundé au Cameroun ainsi que la mission et les objectifs poursuivis
par le REFACOF.

Elle a insisté sur le fait qu’il est grand temps pour les femmes africaines de prendre leur
situation en main, car cette affaire les concerne et non les européennes, ni les américaines à
leur place. Elle a rappelé que le REFACOF est présent dans 17 pays africains à l’instar de la
Gambie, Madagascar et actuellement de la RDC dont Mme Chouchou LOSALE de la CFLEDD
est le point focal.

Mme Cécile NDJEBET a salué le partenariat avec la CFLEDD qui a facilité l’organisation et la
tenue de cet atelier appuyé financièrement par CIFOR dont le siège est en Indonésie et une
Antenne en Afrique au Kenya. 

Elle a informé aux participantes que c’est la CFLEDD qui a voulu qu’avant de mener une
étude sur le programme de réduction des émissions de Maindome, soit tenu en premier lieu
cet atelier pour une compréhension globale de l’état de prise en compte du genre et des
droits des femmes autochtones à la terre et aux forêts en RDC.
C’est dans cette optique que Mme Cécile NDJEBET a rassuré les femmes autochtones que cet
atelier est une sorte de tribune d’expression libre et directe des femmes autochtones où
elles-mêmes vont identifier les menaces majeures et les contraintes affectant les droits des
femmes, les défis majeures liés à ces menaces et contraintes, les opportunités à saisir et les
actions à mener pour une prise en compte réelle de leurs droits en RDC.

1. Objectifs de l’atelier et validation du programme


Avant de présenter les objectifs de l’atelier, la facilitatrice, Mme Iris FLORE Ngo Nken,
Présidente de l’Association HHAC membre du REFACOF Cameroun a recueilli les craintes et
les attentes des participantes, lesquelles allaient dans le même sens que les résultats
attendus des travaux de cet atelier.Quelques préoccupations majeures ont été relevées par
la facilitatrice à savoir: (1) le faible niveau d’information, d’alphabétisation et de
scolarisation des Femmes Autochtones ; (2) la non prise en compte des préoccupations et
des intérêts des Femmes Autochtones en matière de leurs droits et tenure foncière et
forestière dans les documents de politique nationaux , des initiatives et processus en cours.
(3) les pesanteurs de la coutume et l’absence de synergie des organisations des Femmes
Autochtones et de la société civile intervenant sur le terrain.

Objectif global 

L’objectif global visé par le présent atelier est de faire un diagnostic rapide sur les droits
fonciers et forestiers des Femmes Autochtones en République Démocratique du Congo.

Objectifs spécifiques 
De manière spécifique il s’agira de :

- Identifier les facteurs qui menacent ou bloquent l’accès des Femmes Autochtones à
la terre et aux forêts
- Recommander des mesures et des actions au niveau local, national et international
pour protéger les droits fonciers et forestiers des Femmes Autochtones en RDC
- Identifier une coalition d'acteurs qui peuvent travailler ensemble pour élargir et
défendre les droits fonciers et forestiers des Femmes Autochtones en RDC.

2. Présentations/Exposés
L’atelier s’est déroulé suivant une approche participative pour une pleine appropriation des
thèmes et questions abordés. On a noté :

- Les présentations des personnes ressources


- Des échanges et discussions en plénière
- Travaux de groupe et des restitutions en plénière

Des présentations faites par les personnes-ressources au cours de cet atelier ont porté sur
l’état des lieux des droits des femmes autochtones en matière de propriété foncière et
forestière en RDC, les défis et les opportunités à saisir pour leur prise en compte à tous les
niveaux.

1° Mme Iris Flore Ngo Nken, Présidente de HHAC membre du REFACOF et Chargée de
Programmes du REFACOF a présenté la Revue de la littérature. Cet aperçu général a fait
ressortir le contexte général des Peuples Autochtones en RDC, la Problématique foncière des
Femmes Autochtones en RDC, le Fondement juridique de la protection des terroirs
Autochtones en RDC, les Défis sociaux, les faiblesses organisationnelles et institutionnelles
puis quelques opportunités à saisir.

2° Mme Dorothée LISENGA a fait sa présentation sur l’Etude menée sur les droits des
Femmes dans les 4 provinces de la RDC : Expérience de la CFLEDD. A travers sa présentation,
elle a dressé un état des lieux de la situation des femmes au niveau des lois, politiques et
autres documents pertinents en lien avec les questions foncière et forestière en RD Congo
(droits d’accès, de contrôle, de propriété et de représentation ou de participation).

L’étude en question a attesté la faiblesse de différentes lois relatives au foncier/forêt et le


caractère discriminatoire des règles édictées par la coutume ainsi que l’ingérence du pouvoir
coutumier dans la gestion de ces ressources bien que n’étant pas attitré à ce fait.

Le document de plaidoyer de la CFLEDD visant la prise en compte de droits de la femme en


général, Les axes stratégiques identifiés dans ce plaidoyer prévoit la résolution des questions
ci-après :(i) Pour un caractère équitable et inclusif de nouvelles politiques et lois foncières
dans la réforme en cours, (ii) Pour un fond spécifié des droits reconnus et garantis aux
femmes dans la nouvelle loi foncière, (iii)Pour une implication des femmes à tous les niveaux
dans la gouvernance et la sécurisation foncière, (iv) Pour une collaboration intersectorielle
instituée et (v) Pour une conformité des pratiques coutumières aux lois en vigueur.

3° Mme Marie Thérèse OKENGE a fait sa présentation sur les Initiatives et Mécanismes en
lien avec la réforme foncière en cours. Elle a fait le point des difficultés rencontrées par la
Commission Nationale sur la Reforme foncière (CONAREF) et les avancées faites avec l’appui
les fonds CAFI qui leur ont permis de réaliser un atelier de lancement ensuite le soutien
financier de la Banque Mondiale et le FPP. Elle a souligné le fait que la réforme foncière
nécessite beaucoup de moyens et ne saurait avancer sans les groupes thématiques. Elle a
salué les travaux de cet atelier et a invité les organisations de la société civile à être proactifs
en s’investissant rapidement dans l’élaboration des cahiers de charge afin de fournir de la
matière à réflexion au consultant qui est déjà recruté. Elle a tendu la main à la société civile,
aux Femmes Autochtones et communautés locales pour l’aider à être outillée afin
d’intervenir en toute connaissance de cause pour défendre les intérêts des PA et COLO au
sein de la CONAREF où elle a été mandatée.

4° Monsieur ISSA LINGBELU, membre du Comite Technique FONAREDD, membre du comité


de pilotage national GTCRR et chargé de formation au CTIDD, a présenté le Processus REDD+
et thématiques connexes. Dans sa brève présentation du processus REDD+ en RDC, il a
rappelé les objectifs poursuivis , à savoir  : (1) Réduire la déforestation et la dégradation par
l’identification des moteurs de la dégradation et déforestation et (2) Améliorer les conditions
de vie des communautés locales et peuples autochtones par le partage de bénéfices et Co-
bénéfices issus de la REDD+, il s’est appesanti sur la « Prise en compte et Protection des
droits des femmes autochtones à la terre et aux forêts dans le cadre de la mise en œuvre de
la REDD+ en RDC en rappelant qu’elle passe par le respect des connaissances et des droits
des peuples autochtones et membres des communautés locales, en prenant en compte les
engagements internationaux sur la question, les circonstances et les lois au niveau national.

Pour lui, la prise en compte des droits des femmes, en général, et autochtones, en
particulier, est un problème émergeant dans le cadre de la REDD+ car la question des droits
des femmes dans la coutume, les lois , politiques foncières et forestières n’est pas prise en
compte et y figure comme des généralités sans un contenu. Cependant il a présenté
certaines opportunités à saisir dont :
 Le processus d’élaboration de la politique forestière
 Le processus des Reformes : Aménagement du Territoire, Foncière, Forestière
 Processus du ré visitation du Code Forestier
 Le processus de la Foresterie Communautaire
 Le Programme PA du FONAREDD
En définitive, l’intervenant ISSA a prodigué aux femmes PA ce conseil : «  Ne jamais
abandonner pour ses droits ».

5° La présentation sur le Programme d’Investissement Forestier a été faite par Monsieur


Julien KABALAKO, coordonnateur national du GTCRR. Le PIF est l’un des trois programmes du
Fonds Stratégique pour le Climat (FSC) créé en vue de fournir un financement accéléré pour
réduire la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays tropicaux. Dans son
exposé, il a mentionné le fait que le foncier existe depuis la création du monde avec ses
problèmes qui sont la cause de plusieurs conflits et guerre dans le monde entier.
Selon Monsieur Julien KABALAKO, grâce à son approche participative, le processus REDD+
devrait, pour un développement vert, corriger les erreurs des autres programmes connus
qui ont utilisé la stratégie du «Top-down » et appliquer plutôt celle du « Bottom-up » qui
commence par la base. Il a reconnu la négligence de la prise en compte de la femme en
général et autochtone dans le processus REDD+, cependant a-t-il souligné, il n’est pas tard.
Comme recommandation, il faut renforcer en capacités les femmes à la base pour que
quand les grands projets REDD+ viendront à être exécutés, les femmes autochtones ou colo
soient impliquées et capables de bénéficier des retombées de la REDD+.

En outre, comme opportunité d’intégration du genre dans les programmes, le


Coordonnateur national du GTCRR a fait la promotion du programme de la foresterie
communautaire qui travaille avec les communautés à la base pour leur propre
développement. Grâce à ce programme de Foresterie communautaire, les femmes peuvent
négocier et gérer des espaces communautaires des femmes comme cela existe au NEPAL
(entre Inde et Chine) où les femmes sont très performantes dans la gestion des forêts. Dans
le cadre de l’outil partage de bénéfice comme dans tous les processus, on doit impliquer les
femmes et les jeunes à tous les niveaux, a-t-il ajouté.
Julien Kabalako a félicité la CFLEDD pour son étude sanctionnée par une note de plaidoyer
qui constitue déjà un bâton de commandement qu’elle doit utiliser pour faire le plaidoyer
sur les droits de tenure foncière et forestière de la femme en RDC.

Pour relever le défi lié à la division des membres des organisations, le coordonnateur
national du GTCRR a recommandé que la société civile en général et les femmes en
particulier, puissent travailler en réseautage et en synergie sur le terrain, conjuguer leurs
efforts en travaillant dans une zone pilote pour expérimenter les défis pouvant servir
d’information et d’extrapolation, contrôler les espaces et exploiter les approches
d’intervention.

5° Le Mécanisme spécial de Don (DGM) conçu dans le cadre du PIF a été présenté par
l’Ambassadeur des peuples autochtones, KAPUPU DIWA. Le DGM vise à fournir des
subventions aux PA-COLO en vue de soutenir leur participation au développement des
stratégies, programmes et projets d’investissement du PIF, ainsi qu’à d’autres processus
REDD+ aux niveaux local et national. Selon lui, en ce qui concerne les PA, le droit collectif
prime sur le droit individuel. Il faudrait travailler sur les faiblesses observées sur le terrain
pour les transformer en forces, les menaces en opportunités. Les FA ont des capacités
qu’elles doivent développer pour participer, décider et faire valoir leurs droits et intérêts en
matière foncière et forestière. Elles ne doivent pas rester des éternelles assistées. Elles ont
des savoir-faire endogènes à faire valoir. Leur expertise doit être prise en compte. S’agissant
des droits femmes autochtones à la terre et aux forêts, le groupe de travail sur la réforme
foncière (GETAREF) prend en compte cet aspect car il est multi-acteurs du fait qu’il est
composé des organisations de la société civile, des femmes et des jeunes.

Déclarant l’année 2018, année de décisions fermes, il a émis le vœu de voir les résultats de
cet atelier alimenter le GETAREF et la CONAREF dont Me Marie-Thérèse a reçu mandat de
représenter la société civile.

6° Le Programme de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des


forêts de Maindombe a été présenté par Mme Chouchouna Losale.

7° Le Programme de Foresterie communautaire a été présenté par Victor KANGELA qui a


partagé les informations sur les trois principes qui régissent la Stratégie nationale relative à
la foresterie communautaire (SNFC) qui est un document programmatique de mise en
œuvre et d’orientation des actions à mener sur le terrain (Cfr art 74 de l’AM 025 du 09
février 2016) et a fait l’unanimité entre les acteurs. La SNFC poursuit trois principes
fondamentaux qui sont :

- La sécurisation des droits traditionnels des communautés locales et des peuples


autochtones sur les terres et les ressources forestières.
- La structuration locale et l’intégration de la dynamique communautaire
- L’ancrage institutionnel et la sauvegarde des engagements sociaux.

Selon le PNEFEB-2, la FC en RDC a pour vision de «  faire des CL et PA des acteurs forestiers
majeurs assumant un rôle significatif dans la gestion durable des forêts en vue de
l’amélioration de leurs conditions de vie, et ainsi lutter contre la pauvreté ».
Il a fini par informer que les CFCL sont les sites de démonstration d’une gestion durable des
forêts et deviendront les moteurs du développement économique local, d’une façon légale,
équitable et durable.
Somme toute, le programme de la foresterie communautaire, de par l’arrêté 025
l’instituant, et qui est à sa phase expérimentale prend aux opportunités en compte la
dimension genre. Concernant la participation de la CFLEDD aux travaux de la Table Ronde
Multi-Acteur de la Foresterie Communautaire (TRMA), a informé la CFLEDD que la TRMA
opère au niveau provincial, les structures provinciales de la CFLEDD doivent collaborer avec
elle pour leur participation.

3. Echanges et discussions
A cette étape, les présentations ont été soumises à des critiques, nourries des contributions
et des recommandations faites par les participants à cet atelier.
Les femmes autochtones de Maindombe ont réclamé haut et fort la reconnaissance de leurs
droits au niveau local ou provincial dont la sécurisation de leurs terres spoliées, la prise en
compte de leurs réclamations par l’administration et le renforcement des capacités. Mme
NZAKO EMANY a exclamé concernant leur terres et forets, et parcelles spoliées à Inongo  :
« Nous voulons connaitre votre position vous la CFLEDD et REFACOF, voulez-vous qu’on nous
maltraite, qu’on nous spolie ? ».

Pour le DGM où l’on a des délégués titulaires et assistantes, on tient compte des femmes et
lors de l’exécution des projets il faudra des organisations locales et en particulier féminines
locales à la base et non celles de la capitale (bureau).

Dans le cadre des conseils, il a demandé à la FECOFA (Fédération des femmes et filles
autochtones pygmées) comme un regroupement des organisations autochtones d’éviter les
querelles mais d’activer le réseautage, car il y a beaucoup à faire pour les communautés, il y
a beaucoup de matières à fouiller pour relever les faiblesses, les inégalités et irrégularités
dans les programmes pour faire le plaidoyer.

Victor a demandé de compter sur la SNFC qui veut la participation des groupes vulnérables
dont les PA et la femme qui a été doublement discriminée, marginalisée. Ce processus
intéresse au plus haut point les femmes, selon Victor Kangela.
C’est une opportunité pour les participantes d’identifier les irrégularités, de suivre la
participation et l’inclusion dans la mise en œuvre de la foresterie communautaire.

4. Travaux en groupe
Après les présentations, les échanges et discussion, les TDR des travaux en groupe ont été
distribués par la facilitatrice Iris Flore Ngo Nken aux participant(e)s pour la restitution
prévue à la première heure du deuxième et dernier jour des travaux.

Chaque groupe avait son terme de référence,  notamment :


- Que connaissez-vous du genre ?
- Donnez 5 menaces et craintes qui affectent les droits des femmes autochtones en
lien avec la propriété foncière et forestière ?

- Identifiez cinq opportunités à saisir en faveur de la prise en compte des droits des
femmes autochtones en rapport aux initiatives et mécanismes en cours en RDC.
- Donnez cinq actions à entreprendre pour la prise en compte des droits des femmes
autochtones à court, moyen et long terme?

Après ces exposés théoriques, les échanges et discussions ainsi que la distribution des TDR
des travaux en groupe, le jour 1 de l’atelier a pris fin à 17 h 00.

Jour 2 : VENDREDI 29/12/2017

Le jour 2 de l’atelier a commencé par le récapitulatif du premier jour fait par la facilitatrice
Iris Flore N. NKEN

1. Les travaux en groupe et l’identification des opportunités et des actions à


entreprendre

Les travaux des groupes constitués uniquement de femmes autochtones étaient la


production attendue individuellement des Femmes Autochtones qui vivent concrètement les
expériences sur le terrain et qui sont mieux indiquées pour identifier les menaces, les défis,
les opportunités et actions à entreprendre qui permettront de prendre en compte leurs
droits et intérêts.

Après leur présentation, les participants ont procédé à la priorisation des opportunités
identifiées en rapport avec les programmes et processus en cours en RDC, ainsi qu’en lien
avec les stratégies organisationnelles et institutionnelles.

Les actions à entreprendre pour sécuriser les droits de tenure des femmes autochtones ont
identifié, priorisé et transformé en programmes d’intervention qui ont donné lieu à une
feuille de route et un plan d’actions.

Ce programme d’intervention repose sur la volonté des participantes et des organisateurs de


faire face aux défis de droits de tenure foncière et forestière avec en toile de fond un
ancrage sur leur triple impact social, politique et économique.
- Le programme d’intervention concerne notamment les actions suivantes: (1)
l’analyse de genre de tous les documents stratégiques tel que le code minier, code
forestier (2) le renforcement des capacités techniques organisationnelles et
institutionnelles, (3) le plaidoyer pour la prise en compte des droits des Femmes
Autochtones,(4) la cartographie des droits des Femmes Autochtones , (5) la
communication de masse et (6) la promotion des nouvelles technologies à l’instar de
l’agriculture biologique, la valorisation des savoir-faire traditionnels et les initiatives
de sources d’énergie alternative. (7) Evaluation d’impacts socio-économiques des
concessions forestières sur les communautés.
Organisation

Les participantes ont procédé à la nomenclature des organisations qui constituent des
opportunités pour le plaidoyer ou les actions à mener en synergie en faveur de la prise en
compte des droits des femmes autochtones en RDC. Il s’agit notamment de : CACO, CFLEDD,
GTAREF, GTCRR, REPALEF, FACID, CEPF, FECOFA, et autres.

Présentation de Mme Cécile NDJEBET sur l’importance du genre dans la gouvernance


forestière.

Partant de l’historique du genre depuis les années 50 aux Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), Mme Cécile a brossé le genre dans toute sa dimension sans oublier
son importance dans les programmes en lien avec la gestion foncière et forestière.

Selon Mme Cécile NDJEBET, le genre doit être intégré dans ces programmes en lien avec la
gestion foncière et forestière pour plusieurs raisons, entre autres :

- Les lois et accords internationaux, renforcés par des normes et des mesures de sauvegarde
opérationnelles ;

- L’approche adoptée par le Programme ONU-REDD selon laquelle tous les programmes et
activités doivent soutenir les faibles et les plus vulnérables: la défense de leurs droits et sur
les principes d’égalité, d’inclusion et d’engagement (implication)

Le genre doit être intégré dans les programmes concernant le foncier et forêts suite :

-Aux Rôles joués par la femme en RDC et dans les pays d’Afrique sub-saharienne en
général :

• Les femmes sont les principales utilisatrices des forêts

• Ce sont parmi les acteurs clés de la Sécurité alimentaire et de la nutrition

• Elles représentent au moins 70% de la main-d'œuvre agricole

• Elles sont leaders dans l’exploitation des PFNL

• Elles contribuent de manière très significative à la lutte contre les effets négatifs du
changement climatique

• Les femmes contribuent très fortement à la réduction de la pauvreté

-Aux principes fondamentaux à la base du concept «Genre » : l’Egalité et l’Equité

-C’est aussi parce que Le Genre est une vision et un droit, une façon d’approcher d’un
problème, une façon de travailler.

Elle a aussi parlé des Perspectives concrètes d’intégration du Genre dans la


REDD+ concernant le positionnement dans le cadre institutionnel de la REDD+ ; le
positionnement dans la structure de partage des bénéfices ; le positionnement dans la
structure de gestion des conflits ; l’intégration effective dans les opérations de
consentement libre pour les projets REDD+ ; l’Accès aux bénéfices, ….

Plusieurs recommandations ont été faites par la présentatrice en rapport avec l’intégration
du genre dans les processus, mécanismes, programmes, projets, sur le renforcement des
capacités pour les femmes en particulier pour l’effectivité de la participation politique et sur
La reconnaissance des droits de tenure des femmes  car la protection de ces forêts requiert
une participation active des femmes.

Avant la clôture de l’atelier, pour lever toute équivoque entre les structures féminines, Mme
Cécile a indiqué que la société civile est apolitique, les individus peuvent faire
individuellement la politique, parce la société civile critique la politique, bien que les
politiciens soient nos partenaires stratégiques.

Au terme des travaux, les participantes ont remercié le REFACOF pour son entrée effective
en RDC à travers la tenue de cet atelier de Genre et droits des femmes autochtones en RDC:
Protéger les droits des femmes autochtones à la terre et aux forêts en République
Démocratique du Congo. C’est à la satisfaction de toutes les participantes que les travaux
ont pris fin à 16h00.

Au nom de la solidarité africaine, un cadeau en sculpture représentant l’Afrique a été remis à


Mme la coordonnatrice de REFACOF, Cécile NDJEBET par Mme Dorothée LISENGA la
coordinatrice de la CFLEDD et les deux ont procédé à la mise en place officielle du point focal
national du REFACOF. Mme Cécile, experte en genre de plus de 20 ans, a appris aux
participantes quelques astuces ou techniques de négociations et de plaidoyer
progressivement en partant du plus faible au plus fort afin de bénéficier des détenteurs de
pouvoir nos droits. Par ailleurs, elle a recommandé aux femmes non seulement d’analyser
tous les éléments avec des lunettes du genre, mais aussi de poser à tous les niveaux ou
instances de prise de décision des questions professionnelles sur le genre montrant que vous
êtes bien informées quant à ce.

Fait à Kinshasa, le 29/12/2017.

La rapporteuse,
Pascaline MUSINGA

La Facilitatrice,
Iris Flore NGO NKEN

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