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À partir de 1928, la France construisit la ligne Maginot pour se protéger d'une

invasion par l'Allemagne. Le cuirassement des ouvrages de cette ligne était prévu
pour résister à des impacts directs d'obus les plus puissants de la Première Guerre
mondiale, de type grosse Bertha, qui pesaient près d'une tonne (calibre 420 mm).
Hitler demanda à Krupp de développer un canon capable de venir à bout de ces
fortifications. Trois projets furent menés, avec des calibres de 600, 800 et 1 000
mm.

En 1937 commença le développement de l'arme de 800 mm, nommée Schwerer Gustav («


Gustave le lourd », en hommage au directeur de la firme) dont deux exemplaires
furent commandés. Le premier, livré en 1941, fut baptisé Dora par les artilleurs
(prénom de la fille aînée de son concepteur).

À ce moment la ligne Maginot était aux mains des Nazis, les forts belges de Liège
avaient été vaincus et l'assaut contre Gibraltar reporté sine die après le refus de
Franco. Les canons se trouvèrent sans cibles potentielles. C'est le déclenchement
de l'opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS, et surtout la volonté du dictateur
de pousser vers le Caucase, qui lui donneront la forteresse de Sébastopol pour
cible1,2.

Dora, acheminée en pièces détachées, n'a tiré par exemple que 48 projectiles en
juillet 1942, qui détruisirent un dépôt de munitions russe abrité sous 30 mètres de
rochers et plusieurs forts soviétiques3.

Le canon est visible, en train de tirer plusieurs coups, dans les actualités
hebdomadaires allemandes (die deutsche Wochenschau) diffusées dans les cinémas à
partir du 1er juillet 1942, et dont la seconde partie dépeint justement l'avancée
du siège de Sébastopol.

Le deuxième Gustav ne fut jamais utilisé. Remisés et abrités, les deux canons
furent détruits par les Allemands en 1945, lors de la débâcle du Reich.

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