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Traitement chirurgical des tumeurs


germinales non séminomateuses
du testicule : curage rétropéritonéal
N. Mottet, C. Avancès

Si le cisplatine a révolutionné le pronostic des tumeurs germinales non séminomateuses du testicule,


la chirurgie demeure un élément majeur de leur prise en charge. Le curage de stadification est indiqué
dans des situations à risque de métastases chez des patients à marqueurs postopératoires normalisés et
refusant une chimiothérapie adjuvante ou peu compliants à une surveillance. La limitation de l’étendue
du curage et/ou la réalisation d’une conservation des nerfs sympathiques permet une conservation habi-
tuelle (85 %) de l’éjaculation antégrade. Il peut être réalisé par laparotomie ou cœlioscopie à condition
que les limites anatomiques et que l’exhaustivité du geste soient respectées. La chirurgie des masses
résiduelles après chimiothérapie est l’étape finale du traitement initial. Elle est nécessaire compte tenu
du risque de présence de tératome ou de tissu tumoral actif imprédictible. L’objectif est d’obtenir une
résection complète, ce qui peut nécessiter des résections viscérales complémentaires. Cela peut imposer
des participations programmées de plusieurs équipes chirurgicales (urologique, vasculaire, viscérale) et
condamne le plus souvent l’abord cœlioscopique. Le curage est habituellement bilatéral en raison de la
taille des masses, de leur nombre ou de leur topographie. Il doit comporter la totalité du tissu lymphatique
au sein d’un volume précis, et pas uniquement les masses visibles. La morbidité de ce curage est plus
importante que celle du curage d’évaluation. La conservation nerveuse sympathique n’est possible que
dans la moitié des cas. Un curage modifié est possible dans des situations particulières. La résection des
masses résiduelles viscérales est impérative et succédera à la résection des masses rétropéritonéales.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Cancer du testicule ; Curage rétropéritonéal ; Stadification ; Curage bilatéral

Plan  Introduction
■ Introduction 1 L’incidence des tumeurs du testicule est en augmentation
■ Tumeurs germinales non séminomateuses et curage constante depuis plus de 20 ans. En France, elle atteint un
ganglionnaire rétropéritonéal 2 taux de 4,5 pour 100 000 par an [1] . Les tumeurs germinales
Généralités 2 représentent 90 % des tumeurs du testicule. Elles se diffé-
Rappel anatomique 2 rencient en deux entités : les séminomes qui sont les plus
Curage rétropéritonéal : les points communs 2 fréquents et les tumeurs non séminomateuses. Les tumeurs ger-
Curage de stadification : technique et résultats 4 minales non séminomateuses (TGNS) peuvent être composées
Curage pour masse résiduelle 6 de contingents variés : choriocarcinome, carcinome embryon-
Chirurgie des masses résiduelles en dehors du rétropéritoine 9 naire, cellules du sac vitellin ou bien de tératomes. Dans 65 %
■ Conclusion 9 des cas, la tumeur est composite, chaque sous type histo-
logique pouvant coexister entre eux ou avec un contingent
séminomateux. La chirurgie représente une étape incontour-
nable de la prise en charge des TGNS, lors du diagnostic initial
et lors du traitement des éventuelles masses résiduelles après
chimiothérapie.

EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 1


Volume 5 > n◦ 4 > octobre 2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0879(12)55996-2
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41-420  Traitement chirurgical des tumeurs germinales non séminomateuses du testicule : curage rétropéritonéal

 Tumeurs germinales non Les filets nerveux du plexus hypogastrique supérieur qui sont
impliqués dans le contrôle de l’éjaculation sont issus du centre
séminomateuses et curage dorsolombaire. Ils naissent à partir des chaînes sympathiques
droites et gauches sur les niveaux T12 à L3. Ces fibres sont situées
ganglionnaire rétropéritonéal en avant du plan des lymphatiques rétropéritonéaux. À droite la
chaîne sympathique est située à l’arrière de la veine cave infé-
Généralités rieure. Les fibres postganglionnaires se dirigent selon un trajet
Il existe deux situations où le curage rétropéritonéal doit se dis- oblique vers le bas et en avant et rejoignent le plexus hypogas-
cuter : le curage de stadification et le curage pour masse résiduelle. trique supérieur. À gauche la chaîne sympathique se situe dans la
gouttière latéro-aortique et descend jusqu’au niveau de l’origine
de l’artère mésentérique inférieure. Les fibres postganglionnaires
Curage de stadification suivent le bord latéral de l’aorte jusqu’au plexus hypogastrique
L’objectif du curage d’évaluation est de réséquer d’éventuelles supérieur. Le plexus hypogastrique supérieur est situé sur la face
micrométastases ganglionnaires chez des patients à marqueurs antérieure de l’aorte sous l’origine de l’artère mésentérique infé-
normalisés 4 semaines après l’orchidectomie et qui n’ont aucune rieure. Il se prolonge sur la face antérieure de l’artère iliaque
image anormale sur le scanner (ancien stade I). Le risque de primitive gauche et sur la concavité sacrée dans la bifurcation
rechute des TGNS de stade I est globalement de 30 %, mais il est aortique. Les fibres nerveuses rejoignent ensuite le plexus hypo-
de 50 % en cas d’emboles vasculaires ou lymphatiques sur la pièce gastrique inférieur (Fig. 3).
d’orchidectomie [2] . La plupart des récidives siègent dans le rétro-
péritoine (60 % des cas) et surviennent la première année (80 %
des cas) [3] . Le curage réduit le risque de rechute rétropéritonéale Curage rétropéritonéal : les points communs
à 2 % quand il est négatif [4] . Information au patient
Le curage de stadification peut être proposé soit aux patients
qui ne peuvent se soumettre à la surveillance et/ou qui refusent Une information exhaustive doit être donnée au patient à
la chimiothérapie adjuvante, soit à ceux atteints de tératome l’issue de la concertation multidisciplinaire. Elle précise les objec-
testiculaire pur quand une surveillance régulière est impossible. tifs du curage et ses risques éventuels.
L’indication dans cette situation très rare repose sur le caractère La principale complication des curages d’évaluation est repré-
chimiorésistant de cette lésion qui ne produit pas non plus de sentée par les troubles de l’éjaculation. Ce risque est minimisé
marqueurs. par la dissection nerveuse et par la préservation du plexus hypo-
gastrique supérieur en cas de curage modifié. Ces techniques
permettent la conservation d’une éjaculation antérograde dans
Curage pour masse résiduelle plus de 85 % des cas [12] . L’anatomie explique qu’en cas de
Une masse résiduelle se définit par la persistance d’une lésion curage modifié gauche sans conservation nerveuse, les risques
supracentimétrique sur le scanner réalisé 6 semaines après la de troubles de l’éjaculation sont un peu supérieurs à ceux
chimiothérapie alors que les marqueurs sont normalisés [4] . Les d’un curage modifié droit. Il est indispensable de rappeler que
masses résiduelles correspondent à de la fibrose dans 30 % à 50 % la conservation nerveuse ne doit pas être réalisée au détri-
des cas, à du tératome dans 35 % à 60 % des cas et à la persis- ment de la qualité du curage dont l’exhaustivité doit rester la
tance d’un résidu tumoral actif dans 2 % à 15 % des cas [5–7] . La priorité.
prédiction de la nature de ces masses sur l’imagerie est impos- Le curage pour masse résiduelle est plus morbide en raison du
sible. Le risque de tératome justifie la résection de toute masse volume de la lésion [13] , des adhérences vasculaires ou viscérales
résiduelle. Il s’agit d’une tumeur radio- et chimiorésistante, à liées à la réaction desmoplastique induite par la chimiothérapie.
risque de croissance progressive pouvant limiter les possibilités Ces impératifs nécessitent un environnement chirurgical adapté
de résection complètes [8] et à risque de transformation maligne et la participation potentielle simultanée de plusieurs équipes
tardive. C’est cette situation qui représente la situation la plus si besoin est. La conservation nerveuse n’est vraiment réalisable
fréquente. Le curage pour masse résiduelle peut également par- qu’en cas de lésion de taille limitée.
fois être indiqué en cas de taux résiduels de marqueurs faibles et
stables, associé à de volumineuses masses kystiques [9] , ou en cas Choix de la voie d’abord
de masse résiduelle avec des marqueurs élevés après chimiothéra- Compte tenu de sa morbidité potentielle, le curage rétropérito-
pie de rattrapage si une exérèse complète est possible sans séquelle néal doit être mené par une voie permettant d’étendre la résection
déraisonnable [10] . aux viscères ou aux gros vaisseaux en cas de nécessité et, le cas
Les limites anatomiques du curage sont définies par zones, échéant, de réparer les lésions induites par la dissection. La voie
impliquant l’exérèse de tout le tissu lymphatique d’une aire ana- d’abord de choix est la laparotomie médiane.
tomique strictement définie. Toute chirurgie incomplète majore La cœlioscopie peut être envisagée pour réaliser des curages
le risque de mortalité spécifique. d’évaluation dans des équipes entraînées. L’abord cœlioscopique
peut parfois être proposé pour réaliser un curage en cas de
masse résiduelle de taille très limitée. Néanmoins, la lenteur
Rappel anatomique de l’apprentissage et le taux de complication élevé, y compris
des centres experts, en limitent la diffusion [14, 15] . À ce jour
Les ganglions rétropéritonéaux suivent les axes vasculaires cen-
l’abord cœlioscopique n’est pas recommandé en dehors de
traux. Les premiers relais du testicule droit sont interaorticocave,
centres experts et reste en cours d’évaluation. Nous ne décri-
précave et paracave, tandis que ceux du testicule gauche sont
rons pas ces techniques, n’en n’ayant aucune expérience. Les
pré- et latéro-aortiques [11] . Le risque d’extension en dehors de
lecteurs intéressés par la technique peuvent se rapporter à la
ces territoires est corrélé à la taille des masses résiduelles. Il
description détaillée des curages de stadification cœlioscopique
s’agit principalement d’une extension vers le groupe ganglion-
développées pour les curages gynécologiques par l’équipe de
naire interaorticocave et précave pour le testicule gauche et vers
D. Querleu [16] .
le groupe ganglionnaire préaortique pour le testicule droit. Il est
également corrélé au nombre de ganglions atteints dans la zone de
curage modifié. Ces données anatomiques déterminent les limites
Matériel spécifique
des différents types de curage. On peut distinguer trois types de Le curage d’évaluation ne nécessite aucun matériel spécifique
curage, selon les limites choisies : le curage modifié droit, le curage en dehors de celui habituellement utilisé pour une chirurgie abdo-
modifié gauche (Fig. 1), le curage bilatéral complet qui reprend minale complexe, comprenant impérativement une aspiration
les limites des curages modifiés droit et gauche et s’associe à une efficace et des clamps vasculaires adaptés à l’aorte, la veine cave
dissection nerveuse si les conditions oncologiques le permettent et les axes iliaques. Un système de loupes est très utile en cas de
(Fig. 2). conservation nerveuse. En cas de chirurgie de masse résiduelle, la

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Figure 1. Limites des curages de stadification droit (A) et gauche (B). Ces curages sont également appelés curages modifiés (par référence au curage
bilatéral) ou curages nerve sparing car ils protègent en partie le pédicule hypogastrique supérieur.

Figure 2. Limites du curage rétropéritonéal bilatéral (le curage de référence des


4
masses résiduelle).1. Veine cave inférieure ; 2. veine rénale droite ; 3. artère iliaque
1 primitive droite ; 4. aorte ; 5. artère mésentérique supérieure ; 6. veine rénale
gauche ; 7. artère mésentérique inférieure ; 8. artère iliaque primitive gauche.

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T11
1 L1
T12 2
L2
L1 3

L3

L2

L4
L3

4 A

L1

L2
L3

Figure 3. Schéma du plexus hypogastrique et des origines nerveuses.


1. Ganglion semi-lunaire droit ; 2. tronc cœliaque ; 3. artère mésentérique
supérieure ; 4. artère mésentérique inférieure ; 5. aorte. T : thoracique ; L : L4
lombaire.

possibilité de gestes associés complexes, tant vasculaires que vis- B


céraux, rend impératif la présence de matériels spécifiques comme
les prothèses vasculaires ou l’instrumentation de chirurgie diges- Figure 4. Conservation nerveuse. L : lombaire.
tive complexe. Un écarteur autostatique de type Bookwalker ou A. Curage droit.
équivalent est une aide majeure, permettant de libérer totalement B. Curage gauche.
les mains des aides. Il doit être utilisé avec prudence, car sa force
peut entraîner des lésions viscérales.
permis de déterminer les limites du curage de stadification qui
L’utilisation de clips ou de ligatures lymphatiques doit être pré-
sont décrites dans le Tableau 1. Le pédicule gonadique est toujours
férée aux systèmes de thermofusion ou de dissection ultrasonique
réséqué en totalité jusqu’à l’orifice inguinal profond. L’extrémité
qui ont une fiabilité incertaine pour assurer une lymphostase adé-
distale du cordon sera repérée grâce au fil non résorbable utilisé
quate.
lors de l’orchidectomie.

Curage de stadification : technique Technique : curage par laparotomie


et résultats Le patient est installé en décubitus dorsal. Des sondes gastrique
et urinaire sont mises en place. L’abord standard est une voie
Il ne concerne que les patients qui ont un espace rétropé- xyphopubienne, mais certains préfèrent une voie bisouscostale.
ritonéal macroscopiquement normal. L’objectif est de vérifier
l’absence d’envahissement histologique ganglionnaire. C’est dans Abord de l’espace rétropéritonéal
cette situation que la technique de conservation nerveuse prend L’accès au rétropéritoine médian et droit nécessite une incision
toute sa place (Fig. 4). Elle a pour objectif de conserver les fibres du fascia de Told droit et de la racine du mésentère jusqu’à l’angle
postganglionnaires de L1 à L4 [17] ainsi que le plexus hypogastrique de Treitz et à la veine mésentérique inférieure qui est conser-
supérieur. Elle minimise le risque d’éjaculation rétrograde. vée. Un décollement duodénopancréatique par la manœuvre de
Kocher est indispensable pour permettre de libérer complètement
Préparation du patient la face antérieure du pédicule rénal (Fig. 5). Le paquet viscéral est
alors mobilisé en masse, soit en restant en intra-abdominal, soit
La préparation digestive n’est pas obligatoire, contrairement à
en étant éviscéré sur la paroi thoracique antérieure. Il doit être pro-
la prévention thromboembolique qui repose sur l’usage précoce
tégé dans des champs humides et vérifié en cours d’intervention
des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) et le port de bas de
(absence de traction trop importante sur les vaisseaux mésenté-
contention. Une préparation cutanée abdominale conforme aux
riques supérieurs).
recommandations en vigueur est réalisée.
L’accès au rétropéritoine gauche par cette voie est bridé en bas
par l’artère mésentérique inférieure. Il peut se faire par décolle-
Limites anatomiques ment colique gauche et mobilisation de l’angle colique gauche,
La connaissance du drainage lymphatique du testicule et de mais uniquement quand il n’est pas nécessaire de bilatéraliser
la répartition des métastases ganglionnaires rétropéritonéales a la dissection. Le plan nerveux est antérieur par rapport au plan

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Tableau 1.
Limites des curages rétropéritonéaux a .
Curage de
stadification
Curage modifié droit Curage modifié
gauche
Limite inférieure Artère iliaque primitive Artère iliaque
droite (bifurcation primitive gauche 2
urétérale) (bifurcation urétérale)
Limite supérieure Pédicule rénal Pédicule rénal
Limite postérieure Ligament commun
3
vertébral antérieur
Limite latérale Uretère Uretère
Limite médiale Au-dessus de l’AMI : Au-dessus de l’AMI :
face antérieure de face antérieure de la 4
l’aorte cave
Au-dessous de l’AMI : Au-dessous de l’AMI :
bord droit de l’aorte bord gauche de l’aorte
Préservation nerveuse recommandée 1
Curage de masse résiduelle
Curage standard (absence de lésions sus-pédiculaire)
Limites latérales Uretères (d’un uretère à l’autre)
Limites supérieures Pédicule rénal (face antérieure veine rénale)
Limites inférieures Artères iliaques primitives (carrefour urétéral)
Limite postérieure Ligament commun vertébral antérieur
Autres masses résiduelles
A
Ganglionnaires : systématiquement enlevées, quelle que soit la
localisation
Viscérales : en principe, exérèse systématique ; parfois, discussions
possibles au cas par cas
a
Dans tous les cas, le pédicule gonadique homolatéral est enlevé. AMI : artère
mésentérique inférieure.

ganglionnaire. Si le principe est identique (dissection nerveuse,


puis curage proprement dit), la technique est un peu différente à
droite et à gauche.

Lymphadénectomie
Le curage droit débute en pré-aortique et en précave, en incisant 1
le tissu lymphatique prévasculaire et en libérant progressive-
ment les bords aortique droit, et cave gauche (Fig. 6). Le paquet
interaorticocave est ainsi progressivement libéré. La dissection
pré-aortique doit rester au-dessus de la naissance de l’artère mésen-
térique inférieure pour préserver le plexus hypogastrique. Les
fibres nerveuses sont recherchées à l’arrière de la veine cave, sur
son bord gauche après qu’il est séparé du plan postérieur. De ce 2
fait, la section des veines lombaires est souvent nécessaire. Les
fibres sont isolées et mises sur lac. En général deux ou trois troncs
nerveux sont individualisables et disséqués jusqu’au plexus hypo-
gastrique. En soulevant ces troncs, le tissu lymphatique postérieur 3
est complètement libéré, puis la dissection latérocave et latéro-
iliaque est effectuée jusqu’au croisement urétéral.
Le curage gauche débute sur le bord gauche de l’aorte. La mise
en évidence des filets nerveux est habituellement réalisée lors de
leur croisement avec l’artère iliaque primitive gauche. Les filets
efférents L2 et L3 sont retrouvés après dissection du tronc sym-
pathique dans la gouttière latéro-aortique abordée en suivant le
relief du psoas en arrière. Une fois les nerfs libérés et mis sur lac, B
le tissu préaortique antérieur est incisé, et la limite supérieure est Figure 5. Deux premiers temps de l’exposition du rétropéritoine.
préparée, au niveau de la veine rénale gauche, ce qui impose la A. Décollement colique droit complet. Décrochement de l’angle droit
ligature de la veine gonadique gauche. (1), incision de la racine du mésentère (4) jusqu’à la veine mésentérique
La lymphostase est assurée par ligatures au fil ou aux clips. Elle inférieure. En pointillé, les incisions possibles pour améliorer l’exposition :
doit être particulièrement minutieuse autour de la veine rénale incision vers l’angle gauche, avec section de la veine mésentérique infé-
gauche et en avant de l’aorte (risque d’ascite chyleuse par lésion rieure (2) ; décollement colique gauche et de l’angle gauche pour un
des troncs à l’origine de la citerne de Pequet). Un drainage rétro- meilleur accès à la région sus-pédiculaire gauche (3).
péritonéal peut parfois être mis en place en fin d’intervention, B. Exposition après le décollement duodénopancréatique et l’éviscération.
avant l’ordonnancement des anses intestinales, le repositionne- 1. Artère mésentérique supérieure ; 2. veine gonadique gauche ; 3. artère
ment colique et la fermeture pariétale. Les sondes gastrique et mésentérique inférieure.
vésicale sont enlevées au réveil du patient.

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4 Figure 6. Prise de contact avec les faces antérieures caves et aortiques. Les
1 2 3 nerfs sont trouvés à la face postérieure de la veine cave inférieure, éven-
tuellement après section des vaisseaux lombaires. 1. Veine cave inférieure ;
2. aorte ; 3. paquet ganglionnaire antérieur ; 4. accès aux nerfs (racines
sympathiques droites en interaorticocave).

A B

Complications du curage modifié


Le taux de complication peropératoire est d’environ 5 %. Il
s’agit de plaies vasculaires, de lésions digestives directes ou
indirectes par lésion de l’artère mésentérique inférieure et de
lésions urétérales [18] . Les complications postopératoires sont le
plus souvent mineures et spontanément régressives. Il s’agit
d’infections pariétales (5,4 % des cas), d’iléus (2,1 % des cas)
ou de lymphocèles (1,7 % des cas). Les complications majeures
représentent environ 3 % des cas. Il s’agit d’ascites chyleuses
(2,1 % des cas), d’embolies pulmonaires (moins de 1 % des cas), 1
d’occlusions ou complications digestives, d’hydronéphroses [18] .
Les complications tardives sont rares (1 % des cas) et sont
urologique (hydronéphrose de 1,3 % des cas), vasculaire (phlé- 2
bites), digestive (ulcères gastriques, éventrations) ou infectieuse
uro-génitale [18] . Les récidives rétropéritonéales peuvent être consi-
dérées comme le reflet de la qualité du curage de stadification, 3
comme cela est suggéré dans l’étude multicentrique allemande
qui souligne un taux plus élevé de récidives rétropéritonéales
4
lorsque le curage est réalisé en dehors de centres spécialisés, sug-
gérant un geste incomplet [19] . Ces récidives sont exceptionnelles
en cas de geste complet et siègent en dehors des territoires de 5
curage.
A

Résultats oncologiques
Le taux de ganglions positif varie entre 18 % et 31 % selon les
séries. Dans la série de Heidenreich, 17,6 % des patients avaient
entre un et trois ganglions positifs, 6,3 % avaient entre trois et
cinq ganglions atteints et 4,2 % avaient plus de cinq ganglions
métastasés [18] . Il existe une corrélation positive entre le nombre
de ganglions réséqué et le nombre de ganglions atteints. Dans
l’étude de Thompson [20] , le taux de pN+ était de 23 % si moins de 1
21 ganglions étaient atteints et de 48 % si le nombre de ganglions
réséqués était supérieur à 60. Cette donnée condamne définitive-
ment le picking ganglionnaire réalisé par technique mini-invasive
2
dans la zone de curage modifié, et ce d’autant plus que le curage
d’évaluation a une valeur curative en cas de stade pN1. Après
3
curage rétropéritonéal, les rechutes rétropéritonéales sont rares
(de 1 % à 3 % des cas) et en dehors de la zone opérée en cas de tech- 4
nique chirurgicale adéquate. Une chimiothérapie (deux cycles de
bléomycine, étoposide, cisplatine ou BEP) est parfois indiquée en
cas d’atteinte ganglionnaire importante (plus de six ganglions ou
taille de ganglion supérieure à 2 cm) [4] . 5
B
Figure 7. Limites supérieures du curage. 1. Artère mésentérique supé-
Curage pour masse résiduelle rieure ; 2. veine rénale gauche ; 3. veine gonadique gauche ; 4. veine
Rappel mésentérique inférieure ; 5. artère mésentérique inférieure.
A. Lymphostase sur la face antérieure de la veine rénale gauche.
En cas de normalisation des marqueurs, toute masse résiduelle B. Prise de contact avec la veine gonadique gauche qui sera réséquée à
supracentimétrique doit être réséquée de 4 à 6 semaines après la fin son insertion dans la veine rénale gauche.
de la chimiothérapie [4] . L’objectif de cette chirurgie est l’ablation
de tous les résidus tumoraux actifs, la chirurgie du rétropéritoine
étant habituellement le premier temps de cette exérèse. Il s’agit
en fait de l’étape finale de la prise en charge initiale du cancer tes- Contraintes techniques, préparation de l’opéré
ticulaire métastatique. Dans ce cas, le taux de rémission complète et voie d’abord
est de 78 % [21] . Le pronostic est nettement moins favorable si le La réaction desmoplastique induite par la chimiothérapie fait
curage est réalisé pour d’autres indications. de cette intervention une chirurgie à risque, en particulier sur

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le plan vasculaire. La dissection ne doit pas passer dans le plan de la veine cave, la veine gonadique devra être sectionnée ; la nais-
sous-adventitiel aortique, mais la résection doit se faire en marges sance de l’artère mésentérique inférieure sur la face antérolatérale
saines, imposant une résection vasculaire dans 6 % à 11 % des gauche de l’aorte impose une dissection prudente. Dans certains
cas [22, 23] . Les difficultés de dissection peuvent également être cas, l’artère mésentérique inférieure doit être sectionnée, ce qui
rencontrées pour d’autres organes abdominaux : une résection ne pose habituellement pas de problèmes chez des patients jeunes
digestive est nécessaire dans moins de 5 % des cas et une néphrec- non athéromateux. La dissection des bords aortiques latéraux doit
tomie dans 4,6 % à 7 % des cas [22, 23] . respecter toutes les branches à orientation latérale qui sont sys-
Le double impératif sécuritaire et oncologique fait de la chirur- tématiquement considérées comme des artères rénales polaires,
gie conventionnelle la technique de choix. Il s’agit d’une chirurgie souvent repérées lors des imageries préopératoires. Elles devront
d’expert, réalisée en centre équipé d’un plateau technique permet- être préservées. Rappelons que les vaisseaux lombaires, parfois
tant de gérer les difficultés chirurgicales. L’intervention planifiée, volumineux, vont habituellement par paires, la découverte d’un
après discussion en en réunion multidisciplinaire, sera si besoin vaisseau conduisant à la découverte au même niveau des trois
réalisée à plusieurs équipes (vasculaire, urologique, digestive). Le autres vaisseaux lombaires (deux artères lombaires et deux veines).
choix de la voie d’abord est une affaire d’école et dépend du Il semble plus prudent de les lier côté aorte ou cave plutôt que
volume, de la localisation des masses résiduelles et de leur volume. d’utiliser des clips qui risquent de s’arracher lors des manœuvres
Le plus souvent la voie sera une médiane xyphopubienne transpé- de dissection postérieure. Ce n’est qu’après cette dissection qu’il
ritonéale, mais des incisions différentes peuvent être nécessaires, est possible de passer un lac de contrôle autour des gros vaisseaux,
comme lors des volumineuses masses supérieures s’étendant vers ce qui permet de les soulever.
le médiastin : incision de thoracophrénolaparotomie [11] , refends La veine cave et l’aorte sont ainsi progressivement complète-
transversaux à partir d’une incision médiane. La préparation est ment séparées des masses résiduelles. Il ne reste plus qu’à les
identique à celle du curage de stadification. libérer du plan postérieur au contact du ligament commun
vertébral antérieur, et en contrôlant progressivement les pédi-
Temps opératoires cules lombaires postérieurs. Des clips sont ici parfaitement
utilisables.
Le principe général de ce curage est de libérer les différentes
structures abdominales des masses résiduelles (aorte, veine cave, Indications d’une résection vasculaire
uretères, pédicules rénaux, etc.) en particulier sur leurs faces pos- Le risque de la dissection vasculaire résulte de la réaction des-
térieures. Cela implique une section systématique de l’ensemble moplastique induite par la chimiothérapie. L’accolement entre
des vaisseaux lombaires, puis secondairement une libération des le tissu lymphatique et l’axe vasculaire est parfois important, ce
masses du plan postérieur dont la limite est le ligament commun qui majore le risque de dissection sous-adventicielle qui expose
vertébral antérieur. Il s’agit donc d’une chirurgie vasculaire. à la rupture aortique. C’est dans cette situation qu’un remplace-
ment aortique est indiqué. Ce danger n’existe pas avec la veine
Aspects techniques cave, mais la présence de bourgeons tumoraux intravasculaires
(en particulier dans l’ostium de la veine gonadique) peut impo-
Abord de l’espace rétropéritonéal
ser une résection veineuse éventuellement réparée par un patch
L’abord de l’espace rétropéritonéal a déjà été décrit. Dans ces vasculaire. Une résection cave est parfois nécessaire lorsque la
situations de volumineuses masses, il peut être facilité par la dissection pariétale est impossible. L’intérêt d’un remplacement
section de la veine mésentérique inférieure, ce qui permet de pro- est discuté en fonction du niveau de la section cave et du déve-
longer la section du mésocolon jusqu’à l’angle colique gauche. loppement de la collatéralité. En cas d’envahissement partiel, le
Cette manœuvre autorise un abord supérieur en sécurité, sans remplacement est souvent nécessaire. De même, s’il est rarement
risque de déchirure veineuse par une traction trop forte. Mais nécessaire en cas de résection en amont du pédicule rénal, il est
il faudra parfois également y associer un décollement colique indiqué lorsque la résection passe en aval des veines rénales. Il
gauche et de la racine du mésosigmoïde. a récemment été suggéré que la taille des masses résiduelles et le
Le repérage urétéral est souvent un des temps initiaux, per- groupe pronostic initial étaient des facteurs de risque indépen-
mettant de définir les limites latérales de l’exérèse. Ce temps est dant de la résection cave. Ainsi en cas de lésion inférieure à 5 cm
plus ou moins complexe, pouvant conduire à une urétérolyse, et de bon pronostic International Germ-Cell Cancer Collabora-
selon les mêmes principes que lors de la chirurgie des fibroses tive Group (IGCCCG), le risque est voisin de 3 %, mais passe à
rétropéritonéales. Les risques de plaie urétérale ou d’ischémie sont 10 % en cas de pronostic intermédiaire ou mauvais. En cas de
identiques. La pose initiale d’une sonde urétérale comme guide de lésion résiduelle de plus de 5 cm, il est de 10 % en cas de lésion
dissection n’est souvent pas d’une aide importante dans ces tis- de bon pronostic, mais de 20 % en cas de lésion de pronostic
sus fibreux. En cas d’envahissement urétéral limité, une résection intermédiaire ou mauvais [24] . Il est intéressant de noter que la
anastomose est raisonnable. Mais en cas d’envahissement étendu, nature de la lésion initiale n’est pas associée au risque de résection
la néphrectomie associée semble être l’attitude raisonnable, sauf vasculaire.
situation de nécessité (rein unique).
Fin d’intervention
Dissection vasculaire et résection lymphatique
L’intervention est terminée par le repositionnement intes-
Le temps suivant est la délimitation du bord supérieur, habi- tinal, avec l’ordonnancement intestinal grêle et colique, puis
tuellement au niveau du pédicule rénal (Fig. 7). La lymphostase l’étalement épiploïque antérieur. Le drainage rétropéritonéal est
doit être particulièrement soigneuse, en particulier dans la région coutumier, aspiratif ou non selon les habitudes, volontiers bilaté-
supérieure droite qui est à proximité immédiate de la citerne de ral. La fermeture ne présente rien de spécifique.
Pecquet qui marque le départ du canal thoracique. Il n’est pas
rare en cas de masse résiduelle latéro-aortique haute qu’il existe
Cas particuliers
un envahissement de la veine rénale gauche, en particulier au voi-
sinage de l’insertion de la veine gonadique. Un clampage latéral • La mise en évidence d’un envahissement des organes de voisi-
et une résection veineuse en zone saine sont alors nécessaires. nage, avec impossibilité de dissection impose leur sacrifice par-
Le temps suivant est la clé de toute la suite de l’intervention. Il tiel ou total. L’uretère et le rein sont les plus souvent concernés,
s’agit de l’abord de la face antérieure de la veine cave et de l’aorte, mais des envahissements digestifs rares peuvent se rencontrer.
isolant ainsi progressivement les masses interaorticocaves (Fig. 8). La nécessité de résection vasculaire a déjà été discutée.
Seule la prise de contact avec l’adventice vasculaire permettra de • Curage suprahilaire : il ne se justifie qu’en cas de lésion suprahi-
poursuivre l’intervention dans des conditions de sécurité satisfai- laire. À droite, le décollement hépatique droit et la section des
sante. À partir de ce temps, les faces antérieures, latérales, puis vaisseaux sushépatiques directs entre la face postérieure du foie
postérieures des vaisseaux sont libérées, avec section progressive et la face antérieure de la veine cave donneront le plus souvent
de tous les vaisseaux lombaires. La dissection est conduite progres- un jour suffisant. La lymphostase dans cette région suprahi-
sivement par une dissection aux ciseaux ou au tampon monté, en laire rétrocave devra être particulièrement soigneuse. À gauche,
restant au contact de l’adventice. Sur la face antérolatérale droite l’accès à la zone du curage est facilité par le repositionnement

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41-420  Traitement chirurgical des tumeurs germinales non séminomateuses du testicule : curage rétropéritonéal

Figure 8. Principes des temps successifs du curage : isolement des gros vaisseaux sur leurs faces anté-
rieures, puis libération des faces latérales, puis postérieures (A, B), avec section de tous les vaisseaux
lombaires (C, D, E, F). Enfin, libération des masses résiduelles du plan postérieur, une fois les éléments
nobles isolés (G). Cette technique a été popularisée par l’équipe de Donohue sur le terme générique de
split and roll.

de la masse viscérale vers le bas et la ligne médiane, le décolle- des masses résiduelles et du tissu lymphatique susceptible de
ment coloépiploïque complet qui permet de récliner l’estomac contenir des cellules anormales. Il s’agit d’une chirurgie régio-
vers la droite. Dans cette zone, le danger est représenté par nale qui doit enlever tout le tissu ganglionnaire dans une région
l’artère mésentérique supérieure qui doit impérativement être définie, et jamais d’une exérèse des seules masses résiduelles.
protégée. Un décollement complet du mésogastre postérieur Dans cette circonstance, le curage standard est représenté par
par section du péritoine splénique et décollement en mono- le curage ganglionnaire bilatéral [25] (Tableau 1). Il s’agit d’une
bloc splénique et pancréatique est parfois nécessaire en cas de chirurgie à risque élevé, dont la séquelle tardive principale est
lésions très volumineuses. C’est dans ces situations qu’un abord l’anéjaculation. La meilleure connaissance de la distribution des
par thoracophrénolaparotomie peut se discuter. métastases ganglionnaires grâce aux curages extensifs a permis
• La mise en évidence de lésions de l’espace inframédiastinal le développement des curages modifiés (Fig. 1) qui limitent les
postérieur (ou rétrocrural) impose leur exérèse. Cette zone pro- conséquences fonctionnelles sans pour autant nuire au pronostic
fonde est toujours d’un accès complexe, quelle que soit la voie carcinologique [4] dans des situations très précises.
d’abord thoracique ou abdominale. S’il n’existe pas d’autre Le risque d’atteinte ganglionnaire en dehors des zones du
lésion résiduelle thoracique, son exérèse par voie abdominale curage modifié est corrélé au volume des masses résiduelles situées
sera préférée, par section du pilier gauche et contrôle aortique, dans la zone du curage modifié et à leur nature histologique.
le danger étant représenté par l’artère d’Adamkiewicz à desti- Ainsi, un curage modifié unilatéral peut être proposé dans les
née médullaire et par une artère hépatique gauche gênant la situations suivantes : absence initiale de lésions en dehors de la
dissection aortique. Ces conditions anatomiques font alors dis- zone du curage modifié ; absence de masse résiduelle postchi-
cuter la possibilité d’un abord transdiaphragmatique droit. Le miothérapie en dehors de la zone de curage modifié ; absence
caractère parfois atypique et non standardisé d’une telle chirur- de lésion dans la zone interaorticocave ; absence de lésion pal-
gie illustre l’importance de la planification du geste et l’intérêt pable en peropératoire en dehors de la zone du curage modifié ;
éventuel d’un travail à plusieurs équipes chirurgicales préve- lésions résiduelles de moins de 2 cm (certains acceptent des lésions
nues en avance. Dans ce contexte oncologique particulier, la jusqu’à 5 cm) ; idéalement, absence de tissu tumoral actif ou
place de la chirurgie cœlioscopique est au mieux marginale de tératome dans les masses en extemporanée [21, 22] . Toutes les
en raison du taux de complication élevé. Ce taux atteint 42 % autres situations seront traitées par un curage bilatéral complet
dans la série de Palese, la plupart d’entre elles étant vasculaires, compte tenu du risque élevé d’atteinte en dehors de la zone
expliquant le taux de conversion de 25 % [15] . du curage modifié. Il s’agit dans ce cas de la juxtaposition des
aires de curages modifiées droite et gauche. La préservation de
Étendue du curage, apport de l’analyse l’éjaculation antérograde est possible grâce à la conservation
extemporanée nerveuse postganglionnaire. Le pronostic oncologique doit cepen-
dant rester la priorité. En pratique, la conservation nerveuse n’est
Le curage emporte systématiquement l’intégralité du cordon possible que chez la moitié des patients en cas de curage bilatéral,
dont l’extrémité distale a préalablement été repérée par une liga- alors qu’elle est réalisable dans 74,5 % des cas en cas de curage
ture non résorbables lors de l’orchidectomie, ainsi que la totalité modifié [14, 18] .

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Traitement chirurgical des tumeurs germinales non séminomateuses du testicule : curage rétropéritonéal  41-420

Complications ciques. En cas de lésions résiduelles thoraciques minimes associée


à de la nécrose pure dans les lésions du rétropéritoine, une simple
Le taux de complication des curages réalisés pour masse rési-
surveillance thoracique est possible en dépit d’un risque de discor-
duelle après une chimiothérapie est plus élevé qu’après un curage
dance histologique estimé de 30 % à 50 % des cas. L’exérèse des
de stadification. Le taux de transfusion est d’autant plus impor-
lésions thoraciques est réservée aux lésions qui augmentent de
tant que le curage est bilatéral (4,1 % versus 12,9 % des cas)
taille pendant la surveillance. La chirurgie rétropéritonéale est en
et que la durée de l’intervention est importante [22] . Le taux de
revanche systématique quelle que soit la nature des lésions thora-
complications Clavien 3 ou 4 est proche de 20 %. Il est d’autant
ciques résiduelles [29] . En ce qui concerne les autres organes (foie,
plus fréquent que le curage est bilatéral et que les ganglions
cerveau, os), les indications d’exérèse se discutent au cas par cas,
sont de taille élevée [22] . La complication la plus fréquente est
en fonction des séquelles prévisibles et des possibilités d’exérèse
l’ascite chyleuse ou la constitution d’une lymphocèle (10,9 %
complète.
des cas). Les facteurs prédisposant sont la résection de la veine
cave, la dissection suprahilaire et les résections hépatiques simul-
tanées. Le traitement est le plus souvent médical (diète alimentaire  Conclusion
avec restriction en graisse, supplémentation en triglycérides à
chaîne moyenne, nutrition parentérale prolongée, etc.), le drai- La prise en charge locale des tumeurs germinales non sémino-
nage chirurgical ou percutané n’étant requis que chez 4,1 % des mateuses est l’orchidectomie radicale réalisée obligatoirement par
patients [26] . Les autres complications sont plus rares (moins de voie inguinale. Une chirurgie partielle peut être proposée si la
5 % des cas) et peuvent être vasculaires (phlébite), hémorragiques, tumeur survient sur un testicule unique en respectant des règles
urologiques (sténoses urétérales ischémiques, fistules urinaires, strictes. Les progrès de la chimiothérapie ont limité l’indication
insuffisance rénale par plaies artérielles), neurologiques (section du curage de stadification qui occupe cependant un rôle essen-
du nerf crural), pariétales ou digestives (iléus, fistule digestive post- tiel dans certaines situations (tératome, patient non compliant,
opératoire). Le taux d’iléus réflexe postopératoire est de 2 %. La refus de la chimiothérapie). Sa morbidité a été réduite par la
complication tardive la plus fréquente est l’anéjaculation consta- définition de limites anatomiques précises (curage modifié) et
tée dans 15 % des cas en cas de curage modifié et chez 75 % des la dissection des fibres sympathiques lombaires. La résection
patients en cas de curage bilatéral [22] . des masses résiduelles après chimiothérapie et normalisation des
marqueurs est la dernière étape de la prise en charge initiale.
Résultats oncologiques Le pronostic est directement corrélé à la qualité de l’exérèse
qui devrait être centralisée dans des centres experts et qui doit
Les trois facteurs qui conditionnent le pronostic sont le carac- impérativement être complète, pouvant conduire à des résec-
tère complet de la résection des masses résiduelles, la présence tions viscérales associées et à la participation de plusieurs équipes
de moins de 10 % de cellules viables et l’appartenance au groupe chirurgicales.
pronostique favorable selon l’IGCCC [27] . Trois groupes de patients
peuvent être distingués : les patients de pronostic favorable, inter-
médiaire ou défavorable (aucun des trois facteurs présents, un seul
facteur présent ou plus de deux facteurs). Dans ces situations, la
survie globale est respectivement de 100 %, 83 % et 51 % à 5 ans de
“ Points essentiels
recul. Le caractère complet de la résection est donc l’unique fac-
teur pronostique dépendant du traitement et non de la maladie, Le pronostic oncologique est lié au caractère complet de
soulignant encore l’importance de la réalisation de ces gestes spé- la résection des masses résiduelles. Il s’agit d’une chirurgie
cialisés au sein d’équipes habituées. Par ailleurs, le taux de rechute très spécialisée.
est significativement corrélé à la taille des ganglions réséqués et
Le curage standard des masses résiduelles est le curage
au nombre de ganglions enlevés [28, 29] .
complet bilatéral.
Un curage modifié peut se discuter dans des cas très
sélectionnés de masses de petite taille, de situations non
“ Point important interaorticocaves, strictement unilatérales.
La morbidité du curage bilatéral peut être atténuée par la
dissection nerveuse qui n’est possible que dans 55 % des
Le curage de stadification est discuté en cas de tumeur de
cas.
faible risque chez des patients non compliants, de refus
Le curage pour masse résiduelle peut nécessiter des résec-
de chimiothérapie adjuvante malgré une tumeur à risque
tions combinées vasculaires ou viscérales. Un geste réalisé
élevé, de tératome testiculaire.
à plusieurs équipes doit parfois être discuté et planifié. Le
Le curage d’évaluation peut être réalisé par voie conven-
risque opératoire est proportionnel à la taille des masses
tionnelle ou par cœlioscopie.
résiduelles.
Le risque d’anéjaculation est limité par le curage modifié
Les facteurs pronostiques de survie globale et spécifique
et/ou la dissection nerveuse sympathique.
sont la quantité de cellules viables (inférieure ou supérieure
Le taux de rechute ganglionnaire après curage est rare
de 10 %), le groupe IGCCC et le caractère complet de la
(moins de 2 % des cas) en cas de technique adaptée.
résection.
Toute masse résiduelle viscérale doit être réséquée si les
marqueurs sont normalisés, quelle que soit la nature des
masses résiduelles du curage rétropéritonéal. Dans des
Chirurgie des masses résiduelles situations très particulières (petits nodules pulmonaires
en dehors du rétropéritoine associés à une nécrose rétropéritonéale), la surveillance
Le rôle de la résection chirurgicale des résidus tumoraux per- seule est possible.
sistant après la chimiothérapie et situés en dehors de la zone de
curage est essentiel. En effet, 20 % d’entre eux contiennent encore
des cellules tumorales viables malgré la normalisation des mar-  Références
queurs. Le type histologique des masses réséquées dans un site
anatomique ne peut pas être extrapolé à un autre site [26, 30] . Dans [1] Walschaerts M, Huyghe E, Muller A, Bachaud JM, Bujan L, Thon-
ce contexte, l’objectif de la chirurgie est la résection en marges neau P. Doubling of testicular cancer incidence rate over the last
chirurgicales saines. Toutes les lésions ganglionnaires doivent être 20 years in southern France. Cancer Causes Control 2008;19:
réséquées. Les lésions viscérales les plus fréquentes sont thora- 155–61.

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N. Mottet (nmottet@mutualite-loire.com).
Service d’urologie, CHU Nord, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France.
C. Avancès.
Service d’urologie, Clinique Kennedy, 30900 Nîmes, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Mottet N, Avancès C. Traitement chirurgical des tumeurs germinales non séminomateuses du testicule :
curage rétropéritonéal. EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 2012;5(4):1-10 [Article 41-420].

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Iconosup 10
Vue opératoire d'un curage droit modifié sans conservation nerveuse.
a. Vue complète. On voit bien le ligament commun prévertébral antérieur complètement mis à nu, après section des pédicules
lombaires caves. Noter l'absence de dissection préaortique en aval de la naissance de l'artère mésentérique inférieure. 1. Veine
cave inférieure ; 2. veine rénale gauche ; 3. aorte ; 4. ligament commun prévertébral antérieur ; 5. artère mésentérique inférieure.
b. Détail de la limite supérieure : l'artère rénale droite est intacte, le curage remonte à son contact. 1. Veine rénale droite ; 2. artère
rénale droite ; 3. ligament commun prévertébral antérieur.
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Iconosup 11
Masse résiduelle imposant une résection rénale : envahissement microscopique de la graisse hilaire, pédicule non dissécable (les
artefacts postérieurs viennent de tiges de Harrington anciennes) (a, b, c). Vue opératoire après exposition antérieure (d). 1. Masse
précave ; 2. rein droit ; 3. uretère droit.
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Iconosup 12
Technique du split and roll. Aspect postopératoire médian, après curage complet, néphrectomie droite de nécessité, curage sus-
pédiculaire droit complet.
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Iconosup 13
Technique du split and roll. Détails (a, b, c). Uretère gauche (flèche).
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Iconosup 9
Système sympathique rétropéritonéal. Préparation anatomique après ablation de la veine cave inférieure. Vue latérale droite. 1.
Artère mésentérique et tronc cœliaque ; 2. semi-lunaire droit ; 3. artère rénale droite ; 4. rameaux sympathiques ; 5. aorte ;
6. artère mésentérique inférieure ; 7. plexus hypogastrique supérieur ; 8. veine cave inférieure enlevée.
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