L’Arbitrage commercial
international au MAROC
I -Convention d’arbitrage :
Parties à l’arbitrage
Domaine de l’arbitrage
Compromis
Clause compromissoire
II –Procédure arbitrale :
Compétence des arbitres
Instruction du litige
Intervention d’un tiers arbitre
III –La sentence, exécution de la sentence et voies de recours :
I -Introduction :
II – Les normes à vocation universelle :
A- Les conventions ratifées par le Maroc :
Obligation du Maroc en matière de l’arbitrage
Accords bilatéraux
Convention de NEW- YORK de 1958
B- Les normes de la CNUDCI :
La loi-type de la CNUCDI
Règlement de la CNUCDI
C- Institutions internationales permanentes d’arbitrage:
D-
3ème Partie : Partie pratique
I. l’arbitrage au Maroc
1. Évolution de l’arbitrage au Maroc
2. Centre international de médiation et d’arbitrage
II. L’Arbitrage commercial international
1. L’arbitrage international dans les transactions islamiques
2. L’arbitrage de la Cour de Commerce internationale
III. Quelque cas pratique d’application de l’arbitrage commercial
Conclusion
L’arbitrage est une technique, un mode de règlement de litiges par rapport au recours à la
justice étatique. En effet, en l’utilisant, on s’adresse opportunément non pas à des magistrats de
carrière siégeant dans les tribunaux appartenant à l’appareil judiciaire de l’Etat, mais plutôt à des
personnes de droit privé qui sont appelées à départager les parties au litige, même si à l’instar des
juridictions nationales elles peuvent dire le droit au lieu de statuer uniquement sur la base de l’équité.
Ces arbitres, conciliateurs ou médiateurs, puisqu’il s’agit d’eux, peuvent offcier avec le concours des
centres d’arbitrage ou sans ces institutions.
L'arbitrage en droit marocain est encore, à l’heure actuelle, réglementé par les articles 306 à
327 du Code de procédure civile. La législation marocaine relative à l’arbitrage est donc extrêmement
succincte. Elle se réduit à 22 articles du code de procédure civile auxquels il faut se référer pour
trouver des solutions à tous les problèmes posés par ce mode de résolution des confits. Il en découle
forcément que de nombreuses questions importantes que suscite la pratique de l’arbitrage demeure
sans solution légale, ce qui entraîne des divergences d’interprétation nuisibles à cette pratique.
Le Maroc demeure l’un des rares pays qui n’ont pas doté l’arbitrage commercial international,
d’un régime juridique moderne. En effet, la législation marocaine n’envisage que l’arbitrage interne,
bien que le Maroc fasse de grands efforts pour attirer les investissements étrangers et qu’en matière de
contrats internationaux, le recours à la clause compromissoire soit fréquemment exigé. Cette situation
contraste singulièrement avec l’intérêt jamais démenti du Maroc pour cette question.
Au Maroc, c’est évidement le code de procédure civile qui trace les grandes lignes du cadre
général en la matière, tout en signalant dés à présent qu’il est largement insuffsant, même en ce qui
concerne ses aspects processuels .en effet, ce n’est pas uniquement ce texte qui nous permettra de
préciser le régime juridique de la convention d’arbitrage, des conditions de validité, tenant aux parties
à l’arbitrage, sont normalement fxées par le code civil (code des obligations et contrat, cité COC), par
le code de statut personnel et successoral, appelé ‘’ moudawanna ‘’ auxquels renvoie parfois le code
de commerce qui est également applicable.(section1) d’autres règles ou prescriptions déterminent,
d’une part, le domaine de l’arbitrage (section2) et, d’autre part le régime juridique de la convention
d’arbitrage elle –même (section3).
De ce fait, si le principe est, pour les parties à l’arbitrage, de justifer leur capacité à disposer
des droits litigieux qui feront l’objet de ce mode de règlement on distinguera la capacité de jouissance
de ces droits et la capacité d’ester en justice comme en arbitrage.
L’article 3 al.2 COC dispose que toute personne est capable d’obliger et de s’obliger, sauf si
elle n’en est déclarée incapable par la moudawana. Les articles 4 à 13 prévoient le rôle du représentant
légal du mineur ou de l’incapable (père, tuteur).
Pour la moudawana et selon son article 133, a pleine capacité pour exercer ses droits civils tout
individu qui, ayant atteint l’âge de la majorité, jouit de la plénitude de ses facultés mentales et dont la
prodigalité n’a pas été établie. Il s’ensuit que sont incapables les mineurs et les prodigues.
le mineur :
Par ailleurs, pour exercer lui- même un commerce, le mineur peut demander, toujours au
juge des tutelles, une autorisation et la déclaration anticipée de majorités prévues a cet effet par la
moudawana. Cette autorisation et la déclaration anticipée doivent être, selon l’article 13 C.com,
inscrites au registre du commerce. Il en va autrement en ce qui concerne la femme mariée
la femme mariée :
Selon la moudawana dans son article 35-4 que la femme a le droit d’être partie à
l’arbitrage, sans avoir besoin d’une quelconque autorisation maritale, cette règle est confrontée par
l’article 17 C.com, suivant lequel la femme mariée peut exercer le commerce sans autorisation de son
mari et toute convention contraire est même réputée nulle.
Le régime des incapables majeurs est en général, aligné par celui des mineurs puisque les
articles 135 et 136 de la moudawana visent aussi bien les personnes n’ayant pas atteint l’âge de la
majorité que celles devenues incapables ou non pleinement capables, comme c’est le cas du prodigue
et du dément.
Le juge prononce à leur égard l’interdiction de disposer de leurs biens a partir du jour ou
il est établi qu’ils se sont trouves dans cet état, De ce fait, ils ne pourront ni compromettre que ci ce
magistrat les affranchit de cette interdiction en tenant compte du montant ou prend fn la démence ou
la prodigalité, dans le cas contraire, c’est leur représentant légal qui pourra compromettre en leur place
et pour leur compte, mais tout en ayant l l’autorisation du magistrat compétent à savoir le juge de
tutelle.
Le code pénal prévoit plusieurs éventualités ou le juge répressif peut prononcer une
interdiction judiciaire à l’encontre des personnes contre lesquelles ont été retenues diverses infractions.
Cependant l’interdit légal a toujours le droit de choisir un mandataire pour le représenter dans
l’exercice de ses droits mais sous le contrôle de tuteur.
Dans le cas de redressement judiciaire, le chef d’entreprise peut être autorisé par le juge a
compromettre ou a transiger. En tout cas, la clause compromissoire insérée à un contrat oblige le
syndic sous réserve étendu de l’autorisation de compromettre par le juge commissaire et de
l’homologation du compromis par le tribunal, le cas échéant.
Pour la société en nom collectif, la société en commandite simple ou par actions et la SARL,
ce sont généralement le ou les gérants agissant au nom de la société vis-à-vis des tiers qui peuvent,
entre autres compromettre. Quant à la société en participation, ayant un caractère occulte, chaque
associe contracte en son nom personnel à l’égard des tiers. Il est, en vertu de l’article 89.
Pour les sociétés anonymes, régies par la loi 17-95 , les personnes habilitées compromettre
peuvent être le président du conseil d’administration, il en va de même pour les sociétés à directoire et
à conseil de surveillance Mais dans ce cas particulier, outre le président du directoire ou le cas échéant,
le directeur général unique, les statuts de la société peuvent attribuer le même pouvoir de
représentation, avec possibilité de compromettre, au conseil de surveillance ou à un plusieurs autres
membres du directoire.
Notion de l’ordre public marocain : rigidité versus fexibilité dans le domaine des contrats – l’ordre
public reste une notion imprécise ou versatile. Notamment en matière contractuelle, d’où sa
complexité. il est d’abord territorial, ou local, et dépend des circonstances politiques, économiques et
sociales du pays, voire de l’approche qu’en font ses dirigeants eu égard aux contraintes internes et
externes qui s’exercent sur eux.
Toutefois, sur le plan formel, on peut distinguer divers ordres publics, en se limitant toujours au
domaine des contrats.
On peut distinguer un ordre public absolu, qu’on peut même qualifer lorsque les clauses et
les effets des contrats sont contraires ‘’ aux bonnes mœurs et à la sûreté de l’état ‘’. Dans ce cadre on
peut dire qu’un contrat de commerce international, comportant une clause compromissoire, sera
invalidé, pour être contraire aux bonnes mœurs et à la sûreté nationale. En outre L’état peut jouer une
seconde variété de l’ordre public qui est qualifée de l’ordre public ‘’ local ‘’. Dans cas, la loi
Il existe, par ailleurs, un ordre public particulier, d’essence religieuse, qui ne vaut qu’à l’égard
des parties contractantes de confession musulmane. Il s’agit en l’occurrence l’ordre public islamique
d’où découlent des prescriptions et interdictions, semble- t -il , impératives. Toutefois, la portée réelle
de cette notion interne, lorsque l’une des parties contractantes n’est pas de confession musulmane.
Ces quelques éclairages sur l’ordre public marocain, interne et international, montrent que
l’interdiction de compromettre, est loin d’être générale, ou absolue. Lorsque la plupart des facettes de
cet ordre sont mises en exergue par la partie la plus diligente ou par les pouvoirs publics eux-mêmes.
C’est l’alinéa 2 de l’article 306 CPC qui dispose expressément qu’on peut compromettre dans
les éventualités suivantes :
Dérogations possibles-
En effet, outre les textes particuliers précédemment évoquées à propos du régime juridique de
l’arbitrage interne, tant le fsc que la caisse nationale de la sécurité sociale ne sont pas opposes à un
règlement transactionnel, au lieu de l’arbitrage, avec les redevables et débiteurs des impôts et
cotisations d’assurance sociales. Dans cette optique, le législateur comme le gouvernement n’ont pas
manquée de prévoir des dispositions de prescription anticipe en matière fscale ou de sécurité sociale
afn d’encourager les contribuables et les employeurs à honorer leurs obligations, sans qu’il soit
recouru aux tribunaux de l’Etat. Concernant la taxation des prix, le change ou le commerce extérieur,
les restrictions sont de plus en plus levées par l’administration, par voie de circulaires et autres actes
réglementaires, en outre, une loi relative à la concurrence et aux prix, fondée notamment sur la vérité
des prix en conformité avec les injonctions es bailleurs de fonds attires du pays(banque mondiale et
FMI) est en préparation, sans préjudice d’ores et déjà de l’attitude conciliante des pouvoirs publics en
la matière.
En défnitive, les parties peuvent compromettre non seulement sur les droits dont elles ont la
libre disposition, mais encore sur les autres, dans la mesure où il s’agirait seulement de tirer les
conséquences des dispositions d’ordre public consacrant ces droits. C’est d’ailleurs ce qu’on déjà
relevé en tentant de cerner la notion d’ordre publique et qu’on soulignera à propos du recours à
l’arbitrage par la plupart des composantes de l’Etat, avec bénédiction de celui-ci.
Il n’en demeure pas moins que la compétence des tribunaux nationaux n’est toujours écartée,
bien que les personnes morales de droit public ne bénéfcient pas d’une véritable immunité de
juridiction, voire d’une immunité d’exécution.
Pour se limiter à des exemples assez récents, on signalera que l’article 40 de la convention de
concession conclue entre la communauté urbaine de Casablanca ( une collectivité publique) et la
lyonnaise des Eaux, personne morale de droit privé de nationalité française, prévoit qu’en cas de
contentieux, les parties contractantes auront recours successivement à l’autorité de tutelle, puis à
l’arbitrage. Ce n’est qu’en dernier recours que la justice étatique sera saisie si aucune solution n’a été
préalablement trouvée, toutefois, une distinction a été faite entre deux catégories de litiges. En effet, si
ceux afférents à la gestion des services publics seront de la compétence des tribunaux marocains, les
différends liés à l’investissement effectivement réalisé et fnancée par la lyonnaise des eaux ou même
liés à la résiliation de la convention de concession seront soumis au centre international pour le
règlement des différends relatifs à l’investissement.
Cet exemple est assez signifcatif de la position des pouvoirs publics ; s’ils consentent au
recours à l’arbitrage international, ils ne renoncent pas tout à fait à leurs juges nationaux, notamment
lorsque le différend ne porte pas sur des questions d’ordre interne. En outre et surtout, il y a lieu de
souligner que la partie marocaine dans le contrat de concession n’est même pas un établissement
public à caractère industriel et commercial ; il ne s’agit ni plus ni moins que d’une collectivité
publique locale.
Il arrive cependant que les juges d’Etat soient enclins à se prononcer sur un différend
opposant un établissement public marocain et des partenaires étrangers, ou une société marocaine à
capitaux étrangers, lors que les parties sont liées par une clause d’arbitrage, au lieu de suspendre la
procédure judiciaire jusqu’ à la fn de la procédure arbitrale.
C’est l’arrêt 1085 de la cour d’appel de Casablanca, on ne peut soutenir que les personnes
morales de droit public jouissent pratiquement d’une immunité de juridiction. Même l’immunité
d’exécution peut s’avérer formelle.
En d’autres termes, le service public en général et l’établissement public exerçant des activités
commerciales et industrielles en particulier ont toujours été poursuivis en justice et, le cas échéant,
Il fallait attendre la création des tribunaux administratifs par la loi 41-90, promulguée par le
dahir numéro 1-91-225 du 10 septembre 1993, pour que ces juridictions spéciales se voient également
confer l’examen des recours en annulation, excepte dans certains cas où le tribunal administratif de
rabat et la cour suprême ont reçu une compétence exclusive.
Par contre, si le compromis a été passé dans une matière qui n’entre pas dans le domaine de
l’arbitrage, la sanction est irrémédiablement la nullité. Cette sanction a un caractère absolu (ou
impératif) et, de fait, la nullité peut être invoqué par les parties ou l’une de d’elles et même par des
tiers. Eu égard au caractère d’ordre public du moyen soulevé, le ministère public est, de son côté tenu
d’intervenir d’offce dans une procédure en nullité. En outre, la partie ayant subi un préjudice du fait
d’un compromis nul pourra requérir réparation, notamment par une action paulienne.
Le compromis peut être considéré comme un contrat particulier de part son objet et fnalité.il
s’agit d’une convention par laquelle les parties s’accordent de soumettre leur différend à une ou
plusieurs personnes privées,
Appelées arbitres, afn qu’elles leur trouvent une solution défnitive selon des conditions que
précisent ces mêmes parties. En exprimant ainsi leur volonté, les parties à l’arbitrage doivent en
principe s’abstenir de recourir aux juges étatiques, en l’occurrence les tribunaux de commerce lorsque
le différend soumis à l’arbitrage est d’ordre commercial, ne serait-ce qu’avant le prononcé de la
décision arbitrale.
L’article 307 CPC dispose d’abord que le compromis doit être toujours passé par écrit ‘’ il peut
faire l’objet d’un procès verbal établi devant le ou les arbitres choisis. D’un acte passé devant un
notaire ou des adoul ou même d’un acte sous seing privé, suivant la volonté des parties ‘’. D’ailleurs,
en stipulant que cet accord peut revêtir plusieurs formes, l’article 307 CPC ne procède pas par une
énumération limitative. D’autres possibilités existent pour l’établir.
Le compromis peut également être établi par un acte authentique soit devant un notaire de droit
moderne, soit devant un adoul. Dans ce cas l’acte doit être enregistré.
La validité du compromis dépend également de son contenu et de son délai tel que cela découle
de l’article 308 CPC. Selon cette disposition ‘’ le compromis doit designer, l’article 307 CPC dispose
I. le contenu du compromis :
En général, la convention d’arbitrage doit contenir le nom des arbitres et l’objet du litige.
Désignation des arbitres : les parties sont amenées à designer un ou plusieurs arbitres en
précisant à la fois le nom et la qualité des personnes choisies pour régler leur différend. Elles
peuvent en charger un mandataire, en l’occurrence un centre d’arbitrage. Selon l’article308 C PC,
l’absence de désignation du ou des arbitres dans le compromis entraîne sa nullité.
Objet du litige : En outre, le compromis doit mentionne, aussi à peine de nullité, les objets en
litige, ainsi le compromis est normalement daté, sinon il sera établi pour une durée indéterminé,
quoique l’absence d’une telle indication n’entraînera pas la nullité du compromis.
La durée du compromis :
En rappelant que le compromis que le compromis est un acte contractuel qui dessaisi les juges
étatiques, eu égard, L’expression souveraine de la volonté des parties, celles-ci sont libres de fxer la
durée du compromis. le délai normal d’un compromis est de 3 mois à Compter du jour où leur
désignation a été notifée.
L’article 312 CPC détermine limitativement les cas où le compromis expire de fait, le compromis
prend fn dans les situations suivantes :
Par l’expiration du délai du compromis ou celui de trois mois si aucun délai spécial n’avait été
fxé.
Par le partage des avis, si les arbitres n’ont pas le pouvoir de prendre un tiers arbitre .Toutefois,
il est possible, en vertu de l’article 315 CPC que ces derniers puissent recourir à un tiers arbitre. Aussi
n’est-il mis fn au compromis qu’en cas de désaccord des arbitres sur ce point.
L’incapacité de l’une des parties avant le prononce de la sentence arbitrale, dans ce cas un
représentant doit être désigné.
L’article 313 alinéa 2 traite la récusation d’un arbitre, ainsi d’après ce texte, sil est forme une
inscription de faux, même purement civile, les arbitres suspendent leur travaux jusqu'à ce que
l’incident soit solutionné par les tribunaux étatiques, et le délai imparti ne recommence à courir que le
jour de l’incident a été défnitivement réglé.
prorogation tacite : La prorogation tacite doit être exprimée par des actes qui démontrent
nettement la volonté des parties de continuer l’arbitrage malgré l’expiration du délai du
compromis.
Prorogation légale : Cette disposition prévoit, en effet qu’en l’absence de toute stipulation
dans le compromis ou celui initialement détermine, que le tiers arbitre ait été prévu au
préalable ou non. Cette prorogation n’intervient cependant que lorsque les deux arbitres,
désignés respectivement par l’une et l’autre partie, n’ont pu se mettre d’accord pour rendre
leur sentence. En outre, la décision de partage doit intervenir dans le délai du compromis ou
dans l’acte de désignation du tiers arbitre.
Le CPC n’a consacré a la clause compromissoire que l’article 309.Aussi est-on enclin de
supposer que son régime est peu étoffé. C’est peut être à cause de cela que contrairement au
compromis, la jurisprudence marocaine en a été parfois sollicitée. Mais on peut également estimer que
les contestations judiciaires y afférentes sont dues au lien étroit entre disposition conventionnelle se
défnit comme une convention antérieure à tout différend, car l’alinéa 1er de l’article 309 CPC stipule
notamment que ‘’ les parties peuvent, dans tout contrat, convenir de soumettre à la décision d’arbitres
la décision d’arbitres la solution des contestations qui viendraient à naître au cours de l’exécution du
contrat.
Quant aux autres alinéas de ce même texte, ils sont seulement afférents à la forme de la clause
compromissoire, à la désignation et à la désignation d’arbitres et à l’expiration des pouvoirs de ces
derniers.
Paragraphe I : domaine :
étendue de la clause compromissoire en matière commerciale:
La clause compromissoire et le compromis ne seraient pas interdits s’ils porteraient sur les
matières exclues de l’arbitrage en vertu de l’article,
Ainsi pour revenir à cette disposition, il est prévu que les tribunaux de commerce sont compétents
pour connaître ;
Ces éventualités montrent, en effet, que les contestations pouvant faire l’objet d’une clause
compromissoire sont d’abord relatives à des actes de commerce entre toutes personnes habilitées à les
entreprendre. En rappelant que le code de commerce distingue les actes de commerce par nature
Toutefois, dans la mesure où le contrat liant ces deux parties est qualifé de contrat mixte, le non
commerçant devra plutôt être justiciable devant les tribunaux ordinaires et s’il y aura arbitrage, sa
nature civile devrait prévaloir.
Mais s’il y a arbitrage civil, les parties au différend devront conclure non pas une clause
compromissoire, mais un compromis car, en l’absence d’une législation protectrice des
consommateurs cette clause est généralement abusive.
Par ailleurs il peut paraître malaisé d’insérer une clause compromissoire dans un effet de
commerce, qui constitue un acte de commerce. En effet, suivant la réglementation qui régisse les effets
de commerce, il s’avère impossible d’introduire la clause compromissoire. Toutefois rien n’empêche
de prévoir la clause compromissoire dans un contrat à part, mais néanmoins sans être certain de la
validité d’une telle clause.
Cas de modifcation de la capacité de l’une des parties lors de la survenance d’un litige :
Enfn, si les règles de capacité précédemment évoquées à propos des parties à l’arbitrage sont
également applicables aux personnes qui optent pour une clause compromissoire, il y a lieu de tenir
compte de la spécifer contrat bien avant que ne se produise un différend, un problème risque de se
poser en cas de décès ou d’incapacité de l’une des parties lors de la survenance d’un litige entraînant
nécessairement la mise en application de cette clause. Si la solution du problème en cas de décès est
similaire à celle prévue pour le compromis lorsque les héritiers sont majeurs, la clause
compromissoire restant valable, celle-ci de devient caduque si l’un des héritiers est mineur puisque ce
dernier ne peut souscrire à un compromis. Cette clause devient également caduque lors de la
survenance de l’incapacité de l’une des parties car il s’agit là encore d’une cause communicable au
ministère public. Quant à la liquidation des biens ou le redressement judiciaire ce sont les mêmes
règles applicables au compromis qui prévalent, en vertu des dispositions pertinentes du code de
commerce.
D’ailleurs, en évoquant cette question, on s’en rendra compte que les dispositions de l’article
578 du code de commerce ne prévoient que le compromis et non également une clause
compromissoire. De plus, une telle clause est inconcevable en la matière puisque c’est le juge
commissaire qui autorise le chef d’entreprise ou le syndic à compromettre dans le cadre du
redressement judiciaire.
Ces restrictions sont, bien entendu, liées à la forme même de la clause compromissoire.
Paragraphe II : validité :
Forme de la clause compromissoire :
Il y a un lien étroit entre la clause compromissoire et le contrat auquel elle se rattache qui permet
de préciser que les modes de preuve d’une telle clause sont celles qui sont prévues par l’article 334
C.com. En effet, en vertu de cette disposition générale concernant les contrats commerciaux, la preuve
est libre toutefois, elle doit être rapportée par écrit quand la ou la convention l’exigent.
Il en ira autrement dans l’hypothèse ou, selon l’article 309, alinéa 2 CPC, la clause
compromissoire doit être écrite à la main et spécialement approuve par les parties lorsque le contrat
principal concerne un acte de commerce.
Enfn, étant écrite la clause compromissoire peut comporter des mentions facultatives,
notamment celles relatives au déroulement de l’arbitrage et qui rappellent celles indiquées dans un
compromis : par exemple, la renonciation aux règles de procédure judiciaire.
Il y’a l’absence d’une disposition particulière de la loi sur les rapports entre la clause
compromissoire et le contrat principal. Cependant, il est possible d’invoquer l’article 308 COC selon
lequel une partie d’un contrat principal peut être nulle ou annulable sans que le contrat en soit affecté.
En principe, comme pour le compromis la clause compromissoire implique que les parties
contractantes aient décide de ne pas s’adresser à la justice offcielle, d’où l’incompétence des
tribunaux judiciaires à se prononcer sur leur différend, Toutefois ces juridictions peuvent être saisies
d’une injonction de payer, mais elles devront surseoir à statuer jusqu’ a ce que la sentence arbitrale ait
été rendue.
De même, en vertu de l’article 309 alinéa 3 CPC, la parte la plus diligente peut demander au
président du tribunal compétent la désignation de ou des arbitres, qui rend à cet égard une ordonnance
non susceptible de recours.
Par contre, cette clause ne permet pas à une partie contractante d’appeler en garantie l’autre
partie devant les juges étatiques puisque ces parties demeurent liées par une telle clause devront
souscrire
Par contre, il parait diffcile qu’en cas de cession de contrat, la clause compromissoire qui y est
insérée soit également cédée.
2- Instruction du litige :
Une fois les incidents de compétence ou ceux concernant la personne même de l'arbitre réglés et
qui différent des autres incidents de procédure, les arbitres entament l'examen du fond du litige.
Mais comme l'article 311 du CPC s'est content de renvoyer à la procédure ordinaire suivie devant
le tribunal de première instance sans tenir compte de la spécifcité de l'arbitrage en l'occurrence celles
relatives au lieu de l'arbitrage, à l'assistance et à la représentation des parties, à la production des
moyens de défense, à la possibilité pour un seul arbitre d'instruire le différend, aux mesures
d'instructions et aux mesures conservatoires et provisoires.
Nous allons nous intéresser au niveau de la présentation des règles générales à quatre éléments à
savoir: l'introduction de l'instance arbitrale, le lieu de l'arbitrage, l'assistance et représentation des
parties et la production des moyens de défense et des pièces.
Par contre, en optant pour un compromis les parties contractantes n'ont pas nécessairement besoin
de présenter une demande à ce sujet. La partie intéressée soumet le litige à la Chambre d'arbitrage
maritime du Maroc (CAMM), elle présentera à cet organisme une demande écrite précisant:
- ses noms, prénoms, raisons sociales, qualités, adresses et ceux des autres parties;
- l'exposé des faits, motifs et étendue de la demande;
- si le tribunal d'arbitrage doit être constitué par un arbitre unique ou par un collèges d’arbitres;
- le nom de l'arbitre proposé;
- des exemplaires de la convention litigieuse, contenant la clause d'arbitrage ou l'accord
intervenu entre les parties pour soumettre le différend à la chambre d'arbitrage;
- tous documents, mémoires et pièces utiles.
Dès réception de la demande, le secrétariat du Conseil d'arbitrage transmet un exemplaire de celle-
ci à l'autre partie ainsi que les pièces jointes accompagnées de tous les documents nécessaires et
présenter éventuellement une demande reconventionnelle à moins qu'elle s'en remette à la Chambre
pour cette désignation.
Dans le cas d'une demande reconventionnelle, le premier demandeur dispose d'un délai de 30
jours pour présenter ses nouvelles observations et pièces.
En ce qui relève du lieu de l'arbitrage, seule la convention d'arbitrage obligatoire précise que
c'est impérativement Casablanca quelque soit le domicile des parties au litige. On ne peut reprocher au
législateur marocain de n'avoir pas prévu dan le CPC ou ailleurs une disposition même indicative en ce
qui concerne le lieu de l'arbitrage car cette question n'a pas la même importance puisque le lieu de
l'arbitrage sera déterminant pour connaître le droit applicable tant à la procédure qu'éventuellement au
fond.
Par ailleurs, il est à noter que si le lieu d'arbitrage n'a pas été fxé par les parties, ce seront les
arbitres qui suppléeront à cette lacune. En pratique, ce sera le lieu de résidence du plus ancien ou du
plus infuent des arbitres.
D'autre part, l'assistance et la représentation des parties se manifeste par le fait que les parties
peuvent se présenter seules devant les arbitres comme elles peuvent désigner un mandataire pour les
représenter, les assister ou les défendre. Ce mandataire doit être muni d'un pouvoir exprès à ce sujet.
Un mandataire ne pourra, par ailleurs, proroger le délai d'arbitrage ou conclure un nouveau
En revanche, dans le cadre de l'exercice normal de ses fonctions, le conseil d'une partie pourra
remettre aux arbitres des notes et être entendu par eux s'il en fait la demande, en préférence de toutes
les autres parties assistées elles aussi ou non par leurs conseils. Toutefois, les arbitres gardent la liberté
de se réunir avec les parties en l'absence de leurs conseils. L'important est que les arbitres soient tenus
de respecter le caractère contradictoire de la procédure arbitrale. Ce principe implique le respect des
droits de la défense qui veut que toutes les communications faites aux arbitres soient connues par ai
L’intervention d’un surarbitre a lieu lorsque deux arbitres constituant le collège arbitral n’ont pas
pu se mettre d’accord pour rendre leur sentence. Aussi convient-il d’évoquer d’abord cette hypothèse
pour mieux apprécier le rôle indispensable d’un troisième arbitre qui sera désigné pour présider le
tribunal arbitral et départager les deux autres pour rendre fnalement une sentence.
Une fois les incidents réglés, les mesures d’instruction effectuées, les dossiers des parties
examinés, l’affaire est susceptible d’être jugée. La fn de la procédure arbitrale est annoncée par la
mise de l’affaire en délibéré. Deux hypothèses peuvent se présenter selon la composition de la
juridiction arbitrale.
Si les parties avaient opté pour un arbitre unique, celui-ci devra alors rendre sa décision. Mais si
ces parties ont chacune désigné leur arbitre, ce seront ces derniers qui se prononceront sur le litige au
cas où ils sont entièrement d’accord sur la solution à lui apporter.
Il arrive que leur accord ne porte que partiellement sur les points du litige. Dans ce cas, la sentence
ne portera que sur les points pour lesquelles ils sont d’accord, leur désaccord demeurera sur les points
non réglés. De même leur désaccord pourra porter sur l’ensemble du différend, le partage sera alors
total.
Un partage partiel avec sentence pourra également survenir au cas où le collège arbitral
comprend plus de deux arbitres et que les trois arbitres ne se seront pas mis d’accord pour une
sentence commune, prise à la majorité.
Le règlement de ce problème dépendra de ce qui a été initialement décidé par les arbitres dans
leur compromis. En effet, l’arbitrage continuera si cette convention a prévu, en cas de partage partiel
ou total, le recours à un tiers arbitre ; sinon la convention prend fn. C’est ce qui a été expressément
prévu par l’article 312-3° CPC, qui est complété par l’article 315 des mêmes textes obligeant les
arbitres divisés à désigner eux-mêmes un tiers arbitre, après avoir auparavant exprimé leurs avis
séparés.
Quoiqu’il en soit, le recours au tiers arbitre du fait du partage des arbitres suspend le délai du
compromis entre le moment où ce partage est intervenu et le moment où le tiers arbitre a accepté sa
A part ces obligations le tiers arbitre peut librement ordonner de nouvelles mesures d’instruction
(expertise, enquête, descente sur les lieux, etc.). Il peut également exiger la comparution personnelle
des parties au cas où celles-ci n’y participent pas de leur propre initiative. Cette participation
volontaire peut d’ailleurs être interprétée comme acquiescement tacite du tiers arbitrage lorsque le tiers
arbitre a été désigné par les arbitres partagés sans leur accord exprès. Une telle procédure, malgré sa
spécifcité, entraîne nécessairement un retard non négligeable dans la solution du litige.
C’est peut être pour atténuer cet inconvénient que le délai du tiers arbitrage a été légalement fxé,
bien qu’il reste possible de le proroger.
Toutefois selon l’article 316 CPC, le tiers arbitre doit se borner à indiquer lequel des avis
divergents lui parait le meilleur. Il se contentera ainsi de se ranger sur l’avis de l’un des arbitres au
détriment de l’autre, au lieu de rendre une sentence tenant compte des éléments de preuve qu’il aura
réuni par les nouvelles mesures d’instruction qu’il aura entrepris.
Pour renforcer cette attitude partiellement négative, l’article 316 in fne CPC poursuit que sa
sentence doit exprimer le choix ainsi fait, même si, en l’absence des arbitres sommés de se réunir, il
est amené à se prononcer seul.
On peut donc considérer que les mesures d’instruction décidées par le tiers arbitre sont
principalement destinées à soutenir l’avis de l’un des autres arbitres plutôt à la justifer, avec le risque
d’une partialité douteuse qui sera certainement contestée par la partie mécontente.
Peut-il tenter d’amener les arbitres partagés à se rallier à une autre solution que la leur en les
convaincant de la justesse de sa position ou interprétation ? Si cela est dans l’ordre du possible, les
dispositions légales semblent aller à l’encontre d’une telle démarche, d’autant plus qu’aucune
jurisprudence marocaine ne consacre cette hypothèse. On peut même ajouter qu’en s’alignant sur l’un
des avis des autres arbitres, le tiers arbitre n’a nullement besoin de motiver sa sentence. Il n’en ira
autrement que si les arbitres se seraient rangés sur la solution par lui proposée, en signant notamment “
la sentence nouvelle’’, voire l’un deux s’ils étaient trois ou certains d’entre eux pour constituer la
majorité requise pour adopter une telle décision. Toutefois cette sentence peut être rédigée et signée
par le surarbitre seul s’il en a été mandaté par les arbitres partagés.
La sentence met normalement fn au litige qui opposait les parties. Etant donné le caractère
juridictionnel de l’arbitrage, on peut tenter de qualifer cette décision d’un acte juridictionnel. Pourtant, on
ne peut vraiment l’assimiler à une décision de justice étatique car la sentence est rendue par des juges
privés et, de ce fait, elle n’est pas revêtue de la formule exécutoire sacramentelle, les arbitres n’ayant
aucun pouvoir de contrainte légale. Cela est évidemment dû à l’importance accordée au compromis, dont
le caractère contractuel imprègne tant la procédure que la sentence arbitrale, voire le choix du droit
applicable.
D’ailleurs, les arbitres 317 et 318 CPC sont les seuls réservés aux règles juridiques susceptibles
d’être retenues pour solutionner le litige au fond (section 1) et celles afférentes à la forme et au contenu de
la sentence (section 2)
Les arbitres doivent normalement appliquer les règles prévues par le code de procédure civile pour
l’instruction du litige, à moins qu’ils n’en aient été dispensés par les parties tout en respectant le principe
du contradictoire et de son succédané : les droits de la défense. L’étude de la procédure arbitrale a aussi
montré que même ne bénéfciant pas d’une dispense des règles de procédure, les arbitres ne suivent pas
scrupuleusement les règles du CPC. Ils sont souvent amenés à les adapter au cas par cas et compte tenu de
la volonté commune des parties. Ce sont également ces parties qui peuvent indiquer aux arbitres le droit
applicable au fond du litige. Elles peuvent même les en dispenser lorsqu’elles se contentent d’arbitres
statuant en équité, en amiables compositeurs
En cas d’arbitrage interne, les arbitres sont souvent tenus d’appliquer les règles juridiques de fond
proprement marocaines à l’instar des tribunaux nationaux. Toutefois, en conformité avec l’article 13 du
dahir sur la condition civile des français et des étrangers, des parties ressortissantes d’un pays étranger
risquent d’imposer à la partie marocaine le droit applicable de son pays, voire le droit international.
Pourtant, l’article 317 CPC, de portée générale, se contente de stipuler que “les arbitres et le tiers
arbitre doivent se référer aux règles juridiques applicables au litige “. Il ne vise donc pas particulièrement
et seulement le droit marocain, ni même un droit étatique ou inter étatique. De ce fait, il n’est nullement
interdit de faire valoir la ‘’ lex mercatoria’’, qu’on peut qualifer de ‘’loi anationale’’, applicable au fond
du litige. Constituée d’usages de commerce ou professionnels, établis par les commerçants et les autres
professionnels de l’économie marchande, ces normes ont même tendance à supplanter un droit national,
dont le droit marocain, qui connaît un vide juridique fagrant, quoique l’Etat ait entrepris récemment des
réformes multiples dans les domaines économique et fnancier.
En tant que juges privés, ils ont la possibilité d’appliquer non seulement la législation nationale,
mais aussi d’autres législations auxquelles se sont référées les parties au litige ou que les arbitres estiment
applicables au cas d’espèce. Il leur est même loisible de tenir compte des usages, coutumes et autres
normes professionnelles dans le domaine des activités économiques, outre les dispositions
conventionnelles d’un contrat principal en rappelant que cet accord fait la loi des parties ; à condition que
ces règles soient relatives à l’objet du litige.
Dans ce cas, cette décision risque d’être annulée puisqu’elle est rendue hors des termes du
compromis ou de leur mission. Il n’en ira autrement que si les parties les ont dispensés de statuer selon les
règles de droit, à l’instar de ce qui est également prévu en ce qui concerne les règles processuelles à suivre
pour l’instruction du différend.
Compte tenu de son caractère juridictionnel, l’article 318 CPC prévoit non seulement que la sentence
doit être écrite et préciser certains éléments essentiels de son contenu, mais indique également des
formalités non moins contraignantes, avec cependant quelques assouplissements.
Ecrit obligatoire :
D’emblée, l’article 318 CPC dispose que ‘’ La sentence arbitrale doit être écrite…’’. En raison
de la confdentialité qui entoure l’arbitrage seules les parties ont le droit de savoir quand est rendue la
décision statuant sur le litige, afn notamment qu’elles puissent l’exécuter volontairement. Il en va de
même lorsque l’une de ces parties entend poursuivre son exécution forcée ou la contester devant les juges
d’Etat ou, le cas échéant, devant une instance appropriée compétente. Si elle être établie en un seul
original, il est normal que chacune des parties en reçoit un exemplaire. Un autre exemplaire doit être
déposé au greffe du tribunal compétent dont le président pourra se prononcer sur une demande d’exécution
forcée ou sur un éventuel recours, sachant pertinemment que cette juridiction (greffe et magistrats) est
tenue de ne pas rendre publique la sentence.
Contenu de la sentence :
En effet, l’article 318 CPC dispose que la sentence doit ‘’ … contenir l’exposé des prétentions des
parties et l’indication des questions litigieuses résolues par la sentence ainsi qu’un dispositif statuant sur
ces questions’’. Le législateur est enclin d’aligner tant la forme que le contenu de la sentence sur celles des
décisions judiciaires. Toutefois, il ne renvoie pas expressément aux dispositions de l’article 50 CPC relatif
à la rédaction d’un jugement. Ainsi les dispositions 318 CPC demeurent-elles indicatives ou du moins
elles tiennent compte de la spécifcité de l’arbitrage.
L’exposé des prétentions des parties s’avère même utile lorsqu’ils statuent en amiables
compositeurs. En effet, cet exposé écrit constitue un préalable nécessaire à la motivation de la sentence.
Les arbitres sont tenus de préciser non seulement les questions litigieuses résolues par leur décision, mais
ils doivent encore en donner les raisons.
Il est expressément stipulé que la sentence doit être signée par les arbitres, préciser leur identité et
mentionner la date et le lieu où elle a été rendue. De ce fait, outre l’obligation de dater cette décision, les
arbitres sont également tenus de porter sur leur sentence des indications relatives à leur identité et même
celles des parties. On peut encore considérer qu’étant amiables compositeurs, ils ne sont pas tenus de
Enfn, tant en vertu de l’article 318 que l’alinéa 314 CPC, la sentence doit être signée par chacun
des arbitres. En outre, dans le cas où il y a plus de deux arbitres et si la minorité refuse de signer, les autres
arbitres en font mention et la sentence a le même effet que si elle avait été signée par chacun des arbitres et
est recevable. Il sera donc diffcile de contester une sentence rendue par la majorité des arbitres en
soutenant que cette décision est l’œuvre commune de tous les arbitres.
Quoiqu’il en soit, une sentence valablement rendue comporte des effets non négligeables.
Effets e la sentence :
Etant un acte juridictionnel, quoique libre ou émise par des juges privés, la sentence a les mêmes
effets qu’une décision judiciaire. Dès qu’elle a été rendue, elle dessaisit les arbitres car leur mission se
termine avec leur signature et, partant, après l’exercice de leurs pouvoirs. Les arbitres, comme les juges
d’Etat, ne peuvent rendre une nouvelle décision sur le même litige opposant les mêmes parties, notamment
lorsqu’il s’avère que la sentence précédente est entachée de nullité ; à moins qu’ils ne soient saisis par un
nouveau compromis. Mais dans ce cas, on serait devant une nouvelle affaire à régler.
1- Exécution de la sentence :
L’exécution d’une sentence ne peut d’abord avoir lieu qu’amiablement, par le simple
acquiescement de la partie succombante. Ce consentement n’a même pas besoin d’être établi par un
quelconque écrit. Pourtant, même si les parties ont consenti au recours à l’arbitrage et on débattu de leur
litige devant l’instance arbitrale, il arrive souvent que l’une d’elles refuse d’exécuter la décision rendue à
son encontre. Aussi l’autre partie n’a-t-elle d’autre alternative que de s’adresser aux juridictions étatiques
compétentes pour que celles-ci attribuent à la sentence la formule exécutoire, dont son notamment dotées
les décisions judiciaires. Cette partie demande l’exequatur de la sentence, en se conformant aux règles
légales qui fxent à la fois la procédure, les pouvoirs du juge de l’exequatur et la notifcation de son
ordonnance.
A. Procédures :
Pour l’obtention d’une sentence arbitrale la partie la plus diligente n’a qu’à s’adresser au président
du tribunal de commerce dans le ressort duquel elle a été prononcée. C’est ce magistrat, ou son
représentant, qui rendra exécutoire la sentence par ordonnance en vertu de l’article 320 CPC, sans qu’il
soit précisé s’il s’agit d’une ordonnance sur requête ou d’une ordonnance référé. C'est-à-dire la nature
spécifque de cette décision. Ainsi, le juge de l’exequatur statue sur pièces dans son cabinet, en dehors de
la présence des parties.
Pour lui permettre d’accomplir son offce, le demandeur de l’exequatur doit-il lui présenter une
requête écrite circonstanciée, mais sans qu’il soit obligé de lui joindre la sentence, puisque la minute de
cette décision doit être déposée au greffe de sa juridiction par l’un des arbitres dans les trois jours de son
prononcé.
Saisi pour accorder ou refuser l’exequatur, le juge compétent a des pouvoirs assez restreints ; il n’a
pas à statuer au fond du litige. Il peut seulement, le cas échéant, annuler la sentence si celle-ci a méconnu
une règle d’ordre public essentielle, en l’occurrence dans les cas de prohibition de l’arbitrage tels que
précisés par l’article 306 CPC. C’est ce qui ressort expressément des dispositions de l’article 321CPC. Le
président du tribunal (de première instance) ou le premier président de la cour d’appel saisi de la requête
n’a, à en aucune manière, à examiner le fond de l’affaire ; il doit, toutefois, s’assurer que la sentence
arbitrale n’est pas affectée d’une nullité d’ordre public, notamment pour violation des dispositions de
l’article 306.
Le juge de l’exequatur pourra même annuler une sentence rendue par des arbitres amiables
compositeurs en cas d’inobservation des dispositions d’ordre public de l’article 306 CPC, notamment
lorsqu’elle lui a été soumise pou la dater de la formule exécutoire.*
2. Voies de recours :
Tant l’article 319 CPC qu’un compromis, voire le règlement d’un centre d’arbitrage, n’hésitent
pas à préciser que la sentence arbitrale n’est, en aucun cas, susceptible de recours. Pourtant, les articles
325 et 326 des mêmes textes ne manquent pas de prévoir la possibilité de contester cette décision elle-
même (section1), alors que les articles 322 à 324 et l’article 327 disposent, à leur tour, que l’ordonnance
d’exequatur est susceptible de recours (section 2).
1. Tierce opposition :
A l’instar des décisions judiciaires, une sentence arbitrale est inopposable à des tiers, d’autant plus
qu’il est rare que ces derniers soient appelés en cause par l’une des parties à l’arbitrage et qu’il leur est très
diffcile d’intervenir volontairement au cours de l’instance arbitrale. On peut aisément concevoir qu’un
tiers soit mis au courant d’une telle procédure alors qu’elle est par principe confdentielle, à moins qu’il ne
soit cité pour témoignage.
En tout cas, l’inopposabilité de la sentence à l’égard des tiers confrme, si besoin en est, que cette
décision n’a d’autorité de la chose jugée qu’à l’égard des parties et, partant, sa portée reste toute relative.
Ce caractère s’impose même au cas où la sentence a reçu l’aval des juges d’Etat par le biais de
l’ordonnance d’exequatur, à l’instar d’une décision de justice rendue hors la présence ou la défense d’un
tiers.
Conditions et procédure
La première condition devant être justifée par l’intéressé est sa qualité de tiers, en l’occurrence de
n’être ni partie ni représenté à l’arbitrage. Il faut, en outre, avoir éprouvé u préjudice du fait de la sentence
ou du moins être réellement menacé de le subir.
Quant à la troisième condition, elle ne semble pas poser de problème d’interprétation puisque le
recours vise expressément une sentence arbitrale, même si elle est assortie de la décision d’exequatur
(article 325).
La procédure ne présente rien de particulier par rapport à la procédure ordinaire suivie devant le tribunal
de commerce ou devant la cour d’appel en cas d’intervention du tiers pour la première fois devant cette
juridiction de second degré.
Effets de la tierce
Sur le plan de ses effets, la tierce opposition n’est pas suspensive de l’exécution de la sentence,
mais les juges peuvent ordonner le sursis à cette exécution, en particulier celle découlant de l’ordonnance
d’exequatur.
En tout cas, si la tierce opposition réussit, la sentence attaquée est amendée sur les seuls chefs
préjudiciables au tiers opposant. La sentence conservera ses effets entre les parties, même sur les chefs
annulés.
Par contre, si la tierce opposition échoue, la sentence produit tous ses effets et en cas de recours
abusif ou dilatoire, le tiers peut être condamné à une amende civile de 300 dirhams devant la cour d’appel.
Enfn même si on distinguera une tierce opposition principale d’une tierce opposition incidente, on
ne pourra pas qualifer ce recours contre une sentence arbitrale ni de voie de rétractation, ni de voie de
réformation, en raison de son originalité par rapport au recours par lequel est contesté une décision de
justice.
Deux voies de recours, l’une ordinaire, l’autre extraordinaire, sont permises contre une décision
judiciaire se rapportant à l’exécution d’une sentence arbitrale, dont le régime a été amplement modifé par
rapport à l’ancien code de procédure civile.
i) L’appel :
Le régime de l’appel contre l’ordonnance d’exequatur prévu par les articles 322, 323 et 324 CPC,
bouleverse le système qui prévalait antérieurement.
En effet, en vertu de l’article 540 de l’ancien CPC, l’appel ne pouvait être interjeté que contre les
jugements arbitraux.
D’après l’actuel CPC, l’appel est devenu la seule voie de droit commun par excellence, eu égard
au régime restrictif de l’opposition, on peut estimer que cette tendance vaut aussi en matière d’arbitrage.
Toutefois, l’article 322 dispose, en outre, que l’appel contre une ordonnance d’exequatur n’est possible
Quant à la formation et la procédure du recours, ce sont les règles édictées par le code de
procédure civile en la matière qui sont normalement applicables. L’article 324 CPC dispose expressément
que ‘’ la juridiction d’appel statue suivant les règles ordinaires.
Sur le plan des effets de l’appel, on rappelle que si ce recours dévolu à la juridiction du second
degré la peine connaissance de l’affaire, en fait et en droit, l’effet dévolutif se limite à la nullité de la
sentence, le cas échéant, sans qu’il lui soit permis de rejuger le litige au fond ou de l’évoquer en cas
d’information ou d’annulation de l’ordonnance contestée.
L’autre spécifcité du recours est liée à effet suspensif de l’appel. En effet l’article 324 CPC
dispose que les règles sur l’exécution provisoire des jugements des tribunaux sont applicables aux
sentences arbitrales et non à l’ordonnance de l’exequatur.
Le pourvoi en cassation est une voie de recours extraordinaire ayant pour objet de faire annuler par
la cour suprême les décisions rendues en dernier ressort en violation de la loi. Il ne s’agit donc pas d’une
voie de réformation ou d’annulation comme c’est le cas de l’appel.
Le pourvoi en cassation est admis soit contre l’arrêt rendu à la suite de l’appel interjeté conte une
ordonnance d’exequatur en premier ressort, soit contre une décision statuant sur une demande en
rétractation.
C’est ce qui ressort expressément de l’article 327 CPC : Le recours en cassation est ouvert contre
les décisions rendues en dernier ressort, soit sur une demande en rétractation, soit sur appel du jugement
accordant ou refusant l’exequatur, ainsi que contre l’ordonnance du premier président de la cour d’appel
par application de l’article 320.
Ainsi, le pourvoi en cassation peut être d’abord fondé, comme c’est le cas le plus fréquent, sur une
violation de la loi marocaine dans le dispositif de la décision de justice.
La deuxième cause d’ouverture à cassation concerne la violation d’une règle de procédure ayant causé
préjudice à une partie. Elle s’est substituée au cas de violation des formes substantielles de la loi.
La cassation peut être obtenue en cas d’excès de pouvoir de la part des juridictions inférieurs,
notamment pour empiètement sur les attributions du pouvoir exécutif.
En se contenant de rappeler brièvement ces règles, outre les décisions susceptibles de pourvoi en
cassation et les causes d’ouverture déterminées limitativement par la loi, les personnes pouvant se pouvoir
Formations et procédures :
Le pourvoi est formé obligatoirement par un avocat agrée près de cette juridiction au moyen d’une
requête écrite, accompagnée de la décision attaquée, en la déposant auprès du greffe de la juridiction
émettrice, soit directement au greffe de la cour suprême à Rabat. Le délai de pourvoi est généralement de
trente jours à partir du jour de la notifcation de la décision déférée, soit à personne, soit à domicile réel.
En tout cas, après sa formation et la transmission du dossier de l’affaire par la juridiction émettrice
de la décision attaquée, le pourvoi est instruit par l’une des chambres compétentes, en l’occurrence la
chambre commerciale.
Sur le plan des effets du pourvoir, on rappelle qu’après, l’abrogation du dernier alinéa de l’article
361 CPC, cette juridiction n’est plus habilitée de surseoir à l’exécution des décisions attaquées devant elle
et rendues en matière civile. De même elle n’est plus appelée à évoquer le litige pour le litige pour lui
apporter une solution défnitive.
Quant aux effets de l’arrêt de la cour suprême, cette haute juridiction peut, selon le cas, soit la
cassation, pour que les juges du fond réexaminent le procès en tenant compte obligatoirement des points
de droit tranchés par la cour, soit par la cassation sans renvoi lorsqu’elle aura purement et simplement
annulée la décision déférée devant elle.
Enfn, des recours en rétractation ou en rectifcation contre les arrêts de la cour suprême sont
admis, mais ils sont pratiquement assez exceptionnels.
Elles sont constituées par les règles élaborées par chaque pays sur l'arbitrage.
Celles-ci sont, pour l'essentiel, constituées par les conventions internationales relatives à
l'arbitrage. Ces conventions sont de deux types : bilatérales ou multilatérales. Leur nombre étant
important, les principales conventions multilatérales sont les suivants :
Son entrée en vigueur date du 28 juillet 1924. Il a eu pour objet d'admettre la validité de la
clause compromissoire et du compromis en matière internationale.
2.2 La Convention de Genève du 26 septembre 1927 pour l'exécution des sentences arbitrales
étrangères
Elle est entrée en vigueur le 25 juillet 1929. Elle détermine les conditions de reconnaissance et
d'exécution des sentences arbitrales "étrangères". Son champ d'application est limité et les conditions
d'exécution des sentences qu'elle détermine sont rigoureuses.
Ces deux conventions, si elles sont toujours en vigueur, sont aujourd'hui d'application très
restreinte puisqu'elles ne concernent plus que les rapports d'Etats qui ne sont ni l'un ni l'autre partie
à la convention de New York
2.3 La Convention de New York du 10 juin 1958 pour la reconnaissance et l'exécution des sentences
arbitrales étrangères
Elle a été ratifée par un très grand nombre d'Etats, dont le Maroc. Si, comme son intitulé
l'indique, elle énonce les règles pour la reconnaissance et l'exécution des sentences, son objet est plus
large puisqu'elle fxe les grands principes sur lesquels repose l'arbitrage international : principe de
validité des conventions arbitrales et affrmation de l'autonomie de l'arbitrage international.
2.4 La Convention européenne de Genève sur l'arbitrage commercial international du 21 avril 1961
Il s'agit d'une convention régionale qui est entrée en vigueur. Elle pose des règles pour l'entier
déroulement de l'arbitrage, depuis la convention d'arbitrage jusqu'à l'exécution de la sentence, et
repose sur le principe d'autonomie de l'arbitrage.
Ces sources, qui ont une effcacité moins apparente que les précédentes mais réelle, sont
également nombreuses. Parmi les plus importantes l'on trouve :
Les conventions d'arbitrage-type qui sont rédigées soit unilatéralement par les centres
d'arbitrage, soit par plusieurs centres dans le cadre d'accords interinstitutionnels.
A préciser cependant que la convention du centre international pour le règlement des différends
relatifs aux investissements (CIRDI) de la banque mondiale et la convention d’Amman sur l’arbitrage
commercial dans les pays arabes seront examinées plus loin, dans le cadre réservé aux organisations
internationales spécialisées en matière d’investissement et aux normes régionales d’arbitrage.
Conventions internationales :
Conventions Arabes :
L’accord relatif à l’encouragement des investissements des capitaux, signé à rabat le 25-1-
1984
L’accord de coopération économique et fnancière entre le Maroc et l’Espagne fait a Rabat le
06-02-1996
L’accord relatif à l’organisme arabe pour la garantie des investissements.
Les conventions de coopération judiciaires :
Ce sont des conventions portant essentiellement et uniquement sur la reconnaissance et l’exécution
des sentences arbitrales.
La convention d’arbitrage :
L’importance de la volonté commune des parties à l’arbitrage est d’emblée affrmée par
l’article 2 de la convention, en disposant que le Maroc est tenu de reconnaître la convention écrite par
laquelle ces parties s’obligent à soumettre à un arbitrage tous les différends ou certains d’entre eux qui
ont eu lieu ou pourraient survenir entre elles au sujet d’un rapport de droit déterminé, contractuel ou
non contractuel, portant sur une question susceptible d’être réglée par voie d’arbitrage. Ainsi, même
des litiges futurs, plus ou moins prévisibles, peuvent faire l’objet d’une clause compromissoire, et
donc pas seulement les différends déclarés. De fait, la forme écrite d’une convention d’arbitrage vise
également une clause insérée dans un contrat de base signé par les parties ou contenue dans un
échange de lettres ou de télégrammes.
Contrairement à l’article 309 CPC, il n’est pas exigé qu’elle soit manuscrite. Aussi peut-on
considère que cette condition restrictive de droit marocain n’est pas de mise en arbitrage étranger ou
international ; ce qui confrme, si besoin en est, que les règles du CPC ne sont pas aussi valables pour
un arbitrage non national, contrairement a ce que certains prétendent. La primauté d’une règle
internationale sur une disposition interne a été d’ailleurs implicitement confrmée par une
jurisprudence marocaine. En effet selon la cour d’appel Casablanca ; l’article 2 de la convention de
NEW YORK n’est pas une règle déréférence, mais une règle de fond et reconnaît la convention
d’arbitrage dés qu’elle est écrite, sans pour autant la conditionner d’un manuscrit et ce, par
dérogation l’article 309 CPC.
De même, pour encourager le recours à l’arbitrage, il est exigé d’un tribunal national, saisi d’un litige
sur une question au sujet de laquelle les parties ont conclu une convention d’arbitrage, de renvoyer
celle-ci, à la demande de l’une d’elles, à ce mode juridictionnel de règlement de litiges. Il n’en ira
autrement que si cette juridiction constate que le compromis ou la clause compromissoire sont caducs
inopérants ou non susceptibles d’être appliqués.
Procédure applicable :
Il s’agit de normes préparées et adoptées par un organe spécialisé des Nations unies, à savoir
la commission des nations unies pour le droit commercial international CNUDCI, et non par les Etats
membres de cette institution internationale d’où l’utilité de ces normes vue leur relative pertinence,
pour l’élaboration d’une législation marocaine particulière à l’arbitrage commercial international.
Cette loi internationale a un caractère facultatif, voire supplétif, en partant, elle sert
essentiellement d’un simple modèle pour l’élaboration par les pays intéressés de leurs lois nationales
sur l’arbitrage international.
D’après la note explicative du secrétariat de la CNUDCI relative à la loi-type de la CNUDCI
sur l’arbitrage commercial international, ce texte a été adopté non par une quelconque conférence
diplomatique composée des représentants gouvernementaux mais par la CNUDCI ès qualité et ce, la
21 juin 1985. Elle est principalement destinée à suppléer aux insuffsances des lois nationales
antérieures et de tenter d’aplanir les disparités entre elles. Aussi a-t-elle pour but de les harmoniser et
d’en améliorer leur substance en s’inspirant de ses normes caractérisées par leur fexibilité. C’est dans
cette optique que l’assemblée générale des nations unies a, dans sa résolutions 40/72 du 11 décembre
1985 recommandé que tout les Etats prennent dûment en considération la loi-type sur l’arbitrage
commercial international en raison de l’intérêt que représente l’uniformité du droit relatif aux
procédures arbitrales et des besoins spécifques de la pratique de l’arbitrage commercial international.
Son intérêt pour des autorités marocaines est d’y trouver une sorte de plate-forme adaptable
pour élaborer une législation nationale en la matière, d’autant plus que la loi-type couvre toutes les
étapes de la procédure arbitrale, depuis la convention d’arbitrage jusqu’à la reconnaissance et
l’exécution de la sentence arbitrale et traduit un consensus mondial sur les principes et les points
importants de la pratique de l’arbitrage commercial international. La note explicative du secrétariat de
la CNUDCI ajoute qu’elle est acceptable pour tous les Etats de toutes les régions et convient aux
différents systèmes juridiques et économiques du monde entier.
Procédure arbitrale :
Règlement du litige :
Les arbitres sont tenus, à l’instar des juges d’Etats de rendre leur sentence selon les règles de
droit de convenues par les parties ou selon l’équité.
Le tribunal doit trancher, en principe, le différend conformément aux règles de droit choisies
par les parties comme étant applicable au fond du différend. Aussi peuvent-elles préciser la loi ou le
système juridique d’un Etat donné qui sera applicable ; mais elles peuvent valablement s’en remettre à
des regèles de droit international estimées comme appropriées à leur litige. Ce n’est qu’en l’absence
d’un choix précis à ce sujet que le tribunal arbitral appliquera la loi désignée par la règle de confit de
lois qu’il estime applicable en l’espèce.
Pourtant, malgré les références à un droit étatique ou inter étatique, on n’oubliera pas que la
l’ex Mercatoria est souvent déterminante dans le règlement des différends commerciaux ou
économiques, compte tenu de la liberté des parties à opter pour les normes juridiques nationales
qu’elles estiment appropriées. De même, eu égard à l’inégalité juridico-économique entre les parties,
une partie occidentale peut facilement imposer à une partie marocaine l’application des usages et des
règles mis en place par son milieu ou son groupement, en faisant notamment valoir le vide juridique
national ou international dans le secteur économique ou commercial en rapport avec leur confits.
Aussi peut-on considérer, avec la prépondérance des puissances de l’argent, en l’occurrence des
multinationales, que les dispositions de la loi-type de la CNUDCI sont largement dépassées par la
pratique effective en ce domaine et qu’atteste le nouveau règlement d’arbitrage de la CCI 1998.
Devant une telle situation, on peut même affrmer l’abolition progressive de la frontière, voulue
étanche, entre le droit applicable au fond de la contestation tel qu’il est conçu traditionnellement et
l’équité avec laquelle les arbitres sont amenés à régler un différend en tant qu’amiables compositeurs.
Et dans tous les cas, les arbitres doivent décider conformément aux stipulations du contrat et tenir
compte des usages de commerce applicables à l’objet du litige.
2. La sentence arbitrale :
La procédure arbitrale est normalement close par le prononcé de la sentence défnitive ou par
une ordonnance de clôture rendue par le tribunal arbitral.
La sentence est nécessairement rendue par écrit et signée par l’arbitre unique ou par la
majorité des arbitres constituant le tribunal arbitral. Au cas où l’un des arbitres n’a pas signé, mention
de la raison de son omission soit être signalée. Mais la loi-type ne prévoit pas qu’il peut être fait état
d’une opinion dissidente de la part de l’arbitre refusant de signer pour non accord avec la majorité du
collège arbitral.
La sentence doit également être motivée, à moins que les parties n’aient convenu autrement ou
si cette décision se limite à avaliser un accord amiable intervenu entre les parties devant le ou les
arbitres.
Toutefois, le caractère écrit de la sentence est confrmé une fois de plus puisque après le
prononcé de cette décision, une copie signée par l’arbitre unique ou par la majorité des membres du
tribunal arbitral est remise à chacune des parties, malgré le recours éventuel aux nouvelles
technologies de communication.
En vue de rapprocher les lois nationales régissant l’arbitrage commercial international, voire les
systèmes juridiques différents qui les sous-tendent, la loi-type a tenté d’uniformiser les règles relatives
au seul recours susceptible d’être formé contre les sentences arbitrales en vue de leur annulation par
les tribunaux étatiques.
1. La demande d’annulation qui n’est présentée que devant les juges d’Etat et non devant un
tribunal arbitral ou une quelconque institution permanente d’arbitrage
2. Causes d’annulation de la sentence en énumérant les quartes motifs d’annulation a savoir
l’incapacité d’une des deux parties de conclure une convention d’arbitrage ; le défaut de
notifcation de la désignation d’un arbitre ;les sentences statuant sur des questions non
visées dans le compromis et l’inévitabilité de litige et contrariété à l’ordre public.
3. Renvoi possible au tribunal après suspension de la procédure d’annulation
Règlement de la CNUDCI :
Le règlement de l’arbitrage :
C’est la désignation des arbitres et ce n’est que lorsque les parties ne sont pas convenues
antérieurement du nombre des arbitres (1ou 3) qu’il leur est proposé de désigner un arbitre unique ou
un collège arbitral. Ainsi peuvent-elles s’entendre ensemble sur un seul arbitre ou s’en remettre pour
cela à une autorité de nomination. A cet égard, elles peuvent notamment s’adresser au secrétariat
générale de a cour permanente d’arbitrage de la HAYE pour leur désigner une telle autorité, qui
procédera à cette nomination en utilisant le système des listes en suivant une procédure appropriée.
Pour ce choix, l‘autorité de nomination tiendra compte tant des critères d’indépendance et
d’impartialité de l’arbitre que sa nationalité, qui sera différente de celle des parties.
En principe, l’arbitre dont la nomination est envisagée doit signaler à ceux qui l’on pressenti les
circonstances de nature à soulever des doutes sur son impartialité ou sur son indépendance. La même
obligation incombe à l’arbitre nommé ou choisi s’il ne l’a pas déjà fait.
Ce n’est qu’en l’absence de son déport que la partie la plus diligente peut le récuser en justifant
du ou des motifs qu’elle avance et qui se rapportent généralement à des doutes sérieux sur son
impartialité ou son indépendance. Toutefois, une partie ne peut récuser l’arbitre qu’elle à désigné que
pour une cause dont elle a eu connaissance après cette désignation.
Au cas où la récusation n’est pas acceptée par l’autre partie et que l’arbitre récusé ne se déporte
pas, l’intervention d’une autorité de nominations’ impose. Si cette dernière admet la récusation, elle
pourvoie son remplacement ; toutefois, lorsqu’un arbitre été nommé par une autorité de nomination,
c’est à elle que revient de prononcer la récusation.
Le remplacement d’un arbitre a également lieu en cas de décès ou de démission d’un arbitre
pendant la procédure d’arbitrage. Il en va de même en cas de carence ou d’impossibilité de droit ou de
L’instance arbitrale :
Il est d’abord indiqué que le tribunal arbitral peut procéder à l’arbitrage comme il le juge
appropria, pourvu qu’il traite les parties sur le même pied d’égalité et qu’il s’astreint au respect de
leurs droits de la défense. Autrement dit, les dispositions du règlement ne lui sont pas contraignantes,
de même que les parties peuvent y déroger en chargeant les arbitres de suivre une procédure orale
appropriée. Mais si aucune demande n’est formée en ce sens, le tribunal arbitral décide s’il convient
d’organiser une telle procédure ou s’il statuera sur pièces.
Il existe une pluralité des centres d’arbitrage, mais les plus répandus sont ceux ayant une audience
internationale, voire mondiale, et qui sont assez représentatifs quant aux systèmes juridiques ou des
aires culturelles prédominants et dont les règles sont nationales c'est-à-dire non élaborées par des Etats
ou des organisations interétatiques. Il est inutile de rappeler que ces normes pratiques régissent
généralement l’arbitrage institutionnel ou organisé. Bien que certaines d’entre elles peuvent convenir à
un arbitrage ad hoc. Mais même dans ce dernier cas, le recours à leurs initiatrices est toujours favorisé,
sinon encouragé. Le trait dominant est le proft car il s’agit d’organisme de droit privé qui ne fait rien
pour rien. Leurs services sont payants, à telle enseigne que leurs coûts sont prohibitifs pour la majorité
des utilisateurs, notamment ceux de pays démunis et soumis dans les transactions commerciales
internationales.
● Le tribunal arbitral :
On retiendra que le règlement de la LCIA prévoit les conditions requises du ou des arbitres. Il
est précisé que ces arbitres ne devront pas se faire les avocats d’une partie et rester en permanence
totalement indépendants et impartiaux. Pour ceux qui sont nommés par la Cour, ils devront fournir
leur curriculum vitae, en indiquant leurs fonctions professionnelles présentés et passées, qui sera
communiqué aux parties. Contrairement à la Cour de la CCI, intervient pour suppléer au défaut de
désignation d’arbitre par le défendeur et en cas de récusation et remplacement de l’arbitre pour des
motifs analogues.
- déterminer les règles de droit qui s’appliquent à tout contrat, convention d’arbitrage ou question en
litige entre les parties ;
- ordonner la correction de ses accords ;
- autoriser l’intervention active ou passive d’autres parties ;
- autorises une parie à modifer sa demande principale ou reconventionnelle ;
- procéder aux mesures d’instruction qui lui semblent nécessaires ou opportunes ;
- ordonner aux parties de mettre à la disposition les biens devant faire l’objet d’une inspection par le
tribunal ou par un expert ;
- ordonner la conservation, l’entreposage, la vente ou d’autres mesures comparables à l’égard des
biens ;
- ordonner à toute partie de produire les documents en sa possession ou sous son contrôle que le
tribunal estime pertinents pour l’instruction du litige et la solution à lui apporter.
Par ailleurs, les règles afférentes au lieu de l’arbitrage, la langue de l’arbitrage et la représentation des
parties n’apportent pas d’innovations notables.
● L’instance arbitrale :
● La sentence :
Après la clôture des débats, le tribunal rendra sa sentence par écrit et, sauf convention
contraire de toutes les parties, il exposera les motifs sur lesquels de fonde sa décision, qui sera datée et
signée du ou des arbitres.
L’exam de ce mode de règlement aimable des différents peut se justifer dans le cadre des
développements consacrés principalement à l’arbitrage dans la mesure où il a été déjà question de
procédures comparables de conciliation ou de médiation organisés par les des institutions permanentes
d’arbitrage. Il s’agit, par ailleurs, d’une technique contractuelle axée sur la bonne foi des parties.
I. L’arbitrage au Maroc :
1. Évoluton de l’arbitrage au Maroc
L’intérêt pour le développement des Mode Alternatif de Règlement des Confits (MARC) croît
dans de nombreuses juridictions de par le monde qui entreprennent des réformes juridiques et
judiciaires. Puisque les juridictions des États-Unis ont déjà approximativement 25 ans d’expérience
dans ce domaine somme toute assez récent, les leçons tirées par les juristes ainsi que les autorités
judiciaires des états américains et des compétences fédérales peuvent présenter un intérêt pour d’autres
pays. Les procédures de MARC peuvent réduire le nombre d’affaires en instance, encourager les
parties à résoudre leur différend avant de se rendre au procès, réduire les délais des procédures
judiciaires et les coûts associés à la résolution des différends et assurer une confdentialité et une
fexibilité que n’offrent pas les tribunaux. Nous notons également que l’Union Européenne2 ainsi que
de nombreux pays de droit civil tels que la France3, ont déjà entrepris ou envisagent de prendre de
nombreuses mesures pour développer et encourager les MARC.
Le soutien pour le développement des MARC-- et en particulier l’aide technique bilatérale et
multilatérale tel que le renforcement des centres de médiation et d’arbitrage, la réforme juridique du
cadre des MARC et la formation des médiateurs et arbitres, sont considérés comme des compléments
utiles à d’autres réformes juridiques et judiciaires. Cela s’applique particulièrement au contexte
commercial. Les programmes de MARC peuvent soutenir de nombreux objectifs associés au
développement tels que la croissance économique et la règle de droit.
. Au Maroc, les institutions proposant des services d’arbitrage existent depuis un certain temps,
mais bénéfcient d’un soutien limité. Par exemple, les centres d’arbitrage relevant de la chambre de
commerce et de l’industrie semblent, en théorie, être bien organisés. Ils sont régis par une
réglementation interne et ont accès aux utilisateurs potentiels. Cependant, en pratique, nous avons
appris que ces centres, qui sont sous la tutelle du ministère du Commerce et de l’Industrie, reçoivent
un fnancement limité et dans certains cas ont cessé toute activité
Manque de professionnels formés
Du point de vue fnancier, les centres de MARC devront s’établir de manière viable, selon les
règles du marché, comme toute autre institution privée ou semi privée. Des études de marché devront
être menées avant d’envisager la prestation de services sur une grande échelle. Les institutions devront
élaborer des plans d'affaires (business plans) et établir des bases d’appui. Le modèle de gestion pour
les centres d’arbitrage commercial est peut-être plus simple que pour les centres de médiation, étant
donné que les parties qui ont recours à l’arbitrage ont déjà consenti aux conditions d’une clause
d’arbitrage. Toutefois, le coût élevé de l’arbitrage demeure un facteur négatif actuellement, et explique
en partie le développement limité de l’arbitrage pour le moment.
Cadre législatif
Bien que le cadre législatif actuel permette le recours à l’arbitrage, il ne fournit que très peu de
directives quant à sa mise en œuvre. Par ailleurs, la médiation n’est pas encore offciellement
reconnue. Un projet de loi visant à améliorer ce cadre législatif, notamment en reconnaissant
formellement la médiation, est actuellement étudié au Parlement. Le texte du projet de loi ainsi que
quelques commentaires sont présentés en annexe 2. De même, ce projet ne traite pas de tous les
éléments, notamment les règles de déontologie destinées aux médiateurs et aux arbitres, les normes à
respecter en ce qui a trait à leur sélection, formation et leur encadrement.
Ces derniers devront être pris en considération dans des textes ou des règlements internes.
Soutien du développement de l’arbitrage commercial par l’USAID
L’arbitrage commercial est bien connu des intervenants marocains et il est bien établi au
niveau juridique. Le secteur privé, les juristes et la magistrature s’y intéressent. De même, le soutien
de l’arbitrage commercial peut contribuer à favoriser le commerce international puisque les
investisseurs et les partenaires étrangers préfèrent généralement recourir à l’arbitrage. Cette méthode
de MARC convient bien aux différends juridiques complexes, car les parties peuvent désigner des
arbitres œuvrant au sein d’une industrie particulière ou dotés de compétences juridiques.
Cependant, en raison de son coût assez élevé et de sa complexité, l’arbitrage commercial est
moins susceptible d’entraîner un impact sur le système judiciaire, par exemple en réduisant le nombre
d’affaires en instance. L’arbitrage touchera surtout les entreprises d’envergure et les investisseurs
internationaux. Un soutient exclusif de l’arbitrage peut aussi comporter un autre risque du fait que le
succès de ce dernier repose en partie sur l’effcacité du système judiciaire pour l’exécution des
jugements, puisque les sentences arbitrales, comme un jugement du tribunal et doivent souvent être
exécutes par un tribunal.
Finalement on tiendra en compte le risque qu’un ou plusieurs centres d’arbitrage nouvellement
implantés subissent un « mauvais » arbitrage par exemple une sentence arbitrale qui précise des
dommages excessifs, ou qui parait favoriser une des parties. Ce risque semble moins signifcatif en ce
qui concerne la médiation (les parties négocient une solution à l’amiable), un facteur à garder en tête.
CLAUSE TYPE
Le CIMAT recommande aux parties désirant prévoir l’arbitrage dans leurs contrats d’y insérer
la clause type suivante. « Tout différend découlant du présent contrat ou s’y rapportant, ayant
trait notamment à sa formation, son existence, sa validité, ses effets, son interprétation, son
exécution, sa violation, sa résolution ou sa résiliation, est obligatoirement et défnitivement
tranché par voie d’arbitrage conformément au Règlement d’arbitrage du Centre International de
Médiation et d’Arbitrage. » Les parties ont également intérêt à ajouter à la clause les mentions
suivantes :
Le nombre d’arbitres est fxé à …..(un ou trois) ;
Le siège de l’arbitrage est …….. (ville et pays) ;
La langue (les langues) de la procédure est (sont) …
Les parties peuvent par ailleurs considérer l’inclusion dans leur contrat d’une disposition
précisant les règles de droit y étant applicables.
CHAMP D'APPLICATION
ARTICLE 2
1 - Si les parties à un contrat sont convenues par écrit que les litiges se rapportant à ce contrat
seront soumis à l'arbitrage conformément au Règlement d'arbitrage du CIMA, ces litiges seront
tranchés selon ce Règlement.
2 - Le présent Règlement régit l'arbitrage, sous réserve cependant qu'en cas de confit entre l'une
de ses dispositions et une disposition de la loi applicable à l'arbitrage à laquelle les parties ne
peuvent déroger, c'est cette dernière disposition qui prévaut.
DEFINITIONS ET INTERPRETATION
ARTICLE 3
1 -Aux fns du Règlement :
1. « tribunal » vise le ou les arbitres ;
2. « demandeur » ou « défendeur » s’entend d’un ou de plusieurs demandeurs ou de
défendeurs ;
3. « partie » signife, selon le cas, le demandeur ou le défendeur alors que « parties » désigne
le demandeur et le défendeur ;
4. « sentence » comprend notamment une sentence intérimaire, partielle ou fnale.
2 - Le Règlement est interprété en tenant compte de son caractère international et des principes
généraux de l’arbitrage commercial international dont il inspire.
3 - Dans tous les cas qui ne sont pas autrement prévus par le Règlement, Le Centre et le tribunal
procèdent en s’ inspirant du Règlement et en faisant tous leurs efforts pour mener l’arbitrage
jusqu’à son terme et faire en sorte que la sentence soit susceptible d’exécution.
CONFIDENTIALITE
ARTICLE 4
1 -Sauf convention contraire entre les parties, le Centre , les arbitres et les parties s’engagent à
traiter confdentiellement et à ne pas divulguer ou utiliser autrement qu’aux fns de l’arbitrage
toute information qui, n’étant pas dans le domaine public, est obtenue ou niée du fait de
l’arbitrage, y compris l’existence même de l’arbitrage et les décisions et délibérations du tribunal.
2 - L’information visée au paragraphe 1 peut être divulguée de bonne foi dans la mesure
REPRESENTATION ET ASSISTANCE
ARTICLE 9
Les parties peuvent se faire représenter et assister par des personnes de leur choix. Les noms et
adresses de ces personnes doivent être communiqués par écrit à l'autre partie; cette
communication doit préciser si la désignation est faite en vue d'une représentation ou d'une
assistance.
SECTION II. COMPOSITION DU TRIBUNAL ARBITRAL
NOMBRE D'ARBITRES
ARTICLE 10
Si les parties ne sont pas convenues antérieurement du nombre d'arbitres (c'est-à-dire un ou trois)
et si, dans les quinze jours de la réception par le défendeur de la notifcation d'arbitrage, les
parties ne sont pas convenues qu'il n'y aura qu'un seul arbitre, il sera nommé trois arbitres.
NOMINATION DES ARBITRES (ARTICLES 6 A 8)
ARTICLE 11
1 - S'il doit être nommé un arbitre unique, chaque partie peut proposer à l'autre le nom d'une ou
plusieurs personnes susceptibles d'exercer les fonctions d'arbitre unique; et
2 - Si, dans les trente jours de la réception par une partie d'une proposition faite conformément au
paragraphe 1, les parties ne se sont pas entendues sur le choix d'un arbitre unique, celui-ci est
nommé par lla Chambre par les parties d'un commun accord. Si la Chambre ne nomme pas
l'arbitre dans les soixante jours de la réception de la demande d'une partie en ce sens, chaque
partie peut demander au président de la juridiction qui sera amené par la suite à rendre exécutoire
la sentence, de désigner une autorité de nomination.
3 –Le Centre, à la requête d'une partie, nomme l'arbitre unique aussi rapidement que possible.
Elle procède à cette nomination en utilisant le système des listes conformément à la procédure
suivante, à moins que les deux parties ne s'entendent pour écarter cette procédure ou que le Centre
ne décide, dans l'exercice de son pouvoir d'appréciation, que l'utilisation du système des listes
conformément à cette procédure ne convient pas dans le cas considéré:
(a) à la demande de l'une des parties, le Centre communique aux deux parties une liste identique
comprenant au moins trois noms;
(b) dans les quinze jours de la réception de cette liste, chaque partie peut la renvoyer à le Centre
après avoir rayé le nom ou les noms auxquels elle fait objection et numéroté les noms restants
dans l'ordre de ses préférences;
(c) à l'expiration du délai susmentionné, le Centre nomme l'arbitre unique parmi les personnes
dont le nom fgure sur les listes qui lui ont été renvoyées et en suivant l'ordre de préférence
indiqué par les parties;
1)- L’arbitrage est reconnu par la Sharia, il y unanimité là-dessus, encore que selon certaines écoles, la
convention d’arbitrage ne puisse pas nécessairement lier les parties sauf si elle a été agréée par le juge
de droit commun, le Kadi.
A- L’arbitre doit être apte à assumer les fonctions de juge au regard de la Sharia.
B- L’arbitre droit réunir au moins certaines des qualifcations requises du juge.
C- Il n’est pas nécessaire qu’il réunisse les dix conditions requises du juge par la majeure partie des
docteurs de la loi. La mission peut être confée à des personnes exerçant certaines professions.
D- Il sufft que l’arbitrage soit confé à un musulman.
Il est considéré que seul un musulman peut posséder une connaissance de la Sharia telle qu’il puisse
rendre une décision qui soit en accord avec les principes de cette dernière. Toutefois l’école Hanafte
par exemple admet, pour sa part, qu’un non musulman puisse rendre la justice à un non musulman.
Il est à noter que l’Islam ne fait pas de distinction entre le musulman autochtone et le musulman
étranger.
La préférence donnée à l'arbitrage commercial international comme moyen de règlement des litiges
résulte d'un certain nombre de caractéristiques propres qui le distingue des procédures engagées
devant les tribunaux étatiques.
Ainsi en est-il de la liberté laissée aux parties de convenir de la langue de la procédure. De même, de
la possibilité de choisir des arbitres ayant une qualifcation particulière (juridique ou autre), de
désigner la loi applicable au fond du litige et les règles de procédures régissant l'arbitrage (sous réserve
des dispositions impératives d'ordre public). L'arbitrage demeurera confdentiel. Si aucun de ces
éléments n'apparat décisif aux parties , ces dernières peuvent néanmoins répugner à comparaitre
devant les tribunaux étatiques de leur partenaire par crainte d'un manque d'impartialité, de longs délais,
de frais importants ou simplement en raison de considérations géographiques ou de l'absence de
facilités nécessaires à la conduite de leur affaire.
De plus depuis la convention de New York de 1958 sur la Reconnaissance et l'Exécution des
sentences arbitrales sont plus facilement rendues exécutoires à l'étranger que la plupart des jugements
rendus aux tribunaux étatiques. Les moyens de recours à l'encontre d'une sentence arbitrale sont le plus
souvent limités.
Les parties aux arbitrages comprennent des Etats, des entreprises publiques ou semi-publiques, des
sociétés privées et des particuliers. Des centaines de nouvelles demandes d'arbitrage sont soumise
chaque année à la cour d'arbitrage de la CCI, dont certaines d'entre elles s'avèrent être très complexes
et les plus sensibles de l'arbitrage commercial international contemporain.
Depuis sa création, la cour d'arbitrage de la CCI a été conçu principalement pour résoudre les
différends internationaux, soit les litiges ayant un élément d'extranéité, que les parties proviennent ou
non d'états différents. Cette vocation à l'arbitrage international a été fondamentale dans la formation du
règlement, des structures et des procédures de la Cour.
L'arbitrage de la CCI tend à l'établissement d'une sentence arbitrale qui, en raison de sa validité
intrinsèque tant dans la forme qu'au fond, amène les parties à les respecter de leur plein gré et
contrecarre tout recours intenté devant des tribunaux étatiques aux fns de son annulation. (La cour
d'arbitrage de la CCI peut aussi accepter d'être saisie de différends commerciaux n'ayant pas un
caractère international, s'il existe une convention d'arbitrage entre les parties).
L'arbitrage CCI est international sous tous ses aspects. Bien que la Cour d'arbitrage et le secrétariat
aient leur siège à Paris, la CCI n'a de liens particuliers avec aucun état ou gouvernement. La vocation
international de l'arbitrage CCI est clairement dénommée par le fait que :
• La procédure d'arbitrage peu se dérouler n'importe où dans le monde. Chaque année, des
arbitrages de la CCI se tiennent dans plusieurs pays. En l'absence d'accord des parties, la cours
d'arbitrage choisit elle-même le lieu d'arbitrage;
• L'arbitrage peut se dérouler dans n'importe quelle langue choisie par les parties. En l'absence
d'accord, les arbitres déterminent la langue.
Bien que le français, l'anglais et l'allemand soient les langues les plus usitées, des arbitrages se
déroulent aussi en italien, espagnol, arabe, japonais et autres langues;
• Le secrétariat de la cour d'arbitrage de la CCI compte des collaborateurs d'une dizaine de pays,
parlant plusieurs langues, et dont les compétences lui permettent d'assumer pleinement des
responsabilités en vue d'offrir de manière objective, conseil et assistance aux parties, à leurs
représentants et aux arbitres.
Un arbitrage CCI est engagé à partir du moment où la demande d'arbitrage introduite par une partie
parvient au secrétariat de la cour d'arbitrage, à Paris. Ce dernier accuse sans délai réception de la
demande et en transmet une copie au(x) défendeur(s). La réponse du défendeur quant au nombre
d'arbitres et, le cas échéant, sa proposition de Co-arbitre, est acquise dans un délai de 30 jours après
réception de la demande, afn que la Cour d'arbitrage de la CCI puisse entreprendre la constitution du
tribunal arbitral.
La Cour d'arbitrage de la CCI ne tranche pas elle-même les différends. Cette tâche incombe à un
tribunal arbitral (composé de un ou trois arbitres) qui entend les parties, examine le fond de l'affaire et
rend une sentence.
L'arbitrage CCI allie à la souplesse de l'arbitrage ad hoc les avantages de l'arbitrage "supervisé" ou
"administré". Ainsi, de même que dans l'arbitrage ad hoc les parties sont libres de convenir du nombre
et de l'identité des arbitres (qui peuvent ne pas être juristes, ni fgurer sur une liste quelconque, mais
qui doivent être indépendants des parties), du lieu de l'arbitrage, du droit applicable et des règles de
procédure (sous réserve des règles impératives du lieu de l'arbitrage) et de la langue utilisée pour
l'arbitrage.
Lorsque les parties ne peuvent s'entendre ou négligent d'agir (par exemple en ne proposant pas de Co-
arbitre), la Cour d'arbitrage de la CCI décidera le cas échéant du nombre et de l'identité des arbitres
ainsi que du lieu de l'arbitrage. Le tribunal arbitral sera ainsi rapidement constitué afn de pouvoir
examiner les points litigieux qui lui sont soumis.
La Cour d'arbitrage de la CCI n'est cependant pas une simple "autorité de nomination".
L'arbitrage CCI est "administré" ou "supervisé" au plein sens du terme. Contrairement à la plupart des
autres institutions arbitrales, la cour d'arbitrage de la CCI n'organise pas seulement, comme expliqué
ci-dessus, les procédures arbitrales, mais elle surveille également l'application effective du Règlement
de la CCI par le tribunal arbitral et le progrès de chaque arbitrage.
Les éléments les plus importants de cette supervision, si utiles pour assurer l'effcacité de l'arbitrage
commercial international sont:
Frais
Les frais d'un arbitrage CCI comprennent les honoraires et les frais du ou des arbitres ainsi que les
frais administratifs correspondant aux services rendus par la CCI. Les frais sont prélevés sur une
"provision pour frais d'arbitrage" versée à égalité par les parties. En application du Règlement
d'arbitrage de la CCI, il appartient au tribunal arbitral de décider à laquelle des parties le paiement des
frais de l'arbitrage en incombe ou dans quelle proportion ils sont partagés entre elles.
Les USS 2000 qui doivent accompagner toute demande d’arbitrage sont crédités en totalité sur la part
de frais administratifs incombant au demandeur. Les provisions sont à régler en deux versements (l’un,
pour permettre la saisine du tribunal arbitrale et l’autre, pour que l’acte de mission prenne effet). Toute
partie ayant versée comptant ses 50% de la provision d’arbitrage peut, par substitution en cas de
défaillance de l’autre partie, couvrir le solde de la provision par une garantie bancaire.
Les frais administratifs et les honoraires des arbitres sont calculés sur la base du montant en litige.
Ceci permet aux partie de prévoir à l’avance le coût d’un arbitrage te décourage par ailleurs toute
demande artifciellement chiffrée.
Les frais administratifs sont plafonnés à USS 50.500 (pour une affaire de USS 1 million, ils sont de
USS 14.500. ce montant est forfaitaire. Aucune contribution supplémentaire n’est requise pour les
An cas d’accord ou de retrait, pour quelque raison que ce soit, intervenant avant le prononcé de la
sentence fnale, les frais administratifs sont réajustés en conséquence.
Dans tout arbitrage, les parties sont assurées de tirer pleinement avantages des frais administratifs
exposés, les caractéristiques propres à l’arbitrage CCI décrites ci-dessus étant garanties dans chaque
arbitrage CCI. Ceci signife que dans la plupart des cas, un arbitrage CCI est la seule action judiciaire
nécessaire à une partie pour faire valoir ses droits.
Les honoraires des arbitres sont, en règle générale, fxés par rapport au barème en proportion du
montant en litige et non calculés en fonction du temps passé, car la Cour d’arbitrage fxera en effet les
honoraires en fonction tout à la fois de la célérité de la procédure, de la complexité du litige et du
temps passé par l’arbitre.
Exceptionnellement, les honoraires peuvent être fxés au-dessus ou au-dessous du barème, par souci
d’équité envers les parties et l’arbitre.
Maroco /marocains :
1. COUSCOUS ESSALAMA/ONE :
Coupure de courant électrique, la CCISC a adressé à l’ONE, une lettre lui demandant de rétablir la
ligne.
2. BOUZIANI/EMATRAG :
L’échange de lettre entre la CCSIC et les entreprises en litige fait apparaître un désaccord sur les
factures et sur les prix :
Marocain/Etranger :
La CCSIC a pris le litige à un stade avancé et adressé un fax et un courrier à la CCI de JEDDAH pour
solliciter son concours.
L’avocat de Moda Bella a été saisi de l’affaire et a adressé avant la CCISC un courrier à la société
saoudienne.
Etranger/Marocain :
La victoire étant une compagnie en liquidation. Les recherches ont abouti à une information selon
laquelle le compte an question était clôturé. Par conséquent, l’ordre de virement n’a pu être exécuté.
L’affaire a été portée en justice et a débouché sur une saisie arrêt des fonds de commerces et des
comptes bancaires de M.MED LAHLOU.
L’avocat du défendeur attend les instructions de son client pour passer à une procédure d’exécution car
le passage à celle-ci nécessite des frais importants qu’il ne peut engager de son propre chef.
L’ambassade de l’Inde à Rabat est au courant de cette affaire et elle a déjà reçu, de la part de l’avocat
susmentionné, une lettre explicative.
Annexes
Référence
Titre V : Des procédures spéciales
Chapitre VIII : De l'arbitrage.
Référence
Bulletin offciel n° 3230 bis du 13 ramadan 1394 (30 septembre 1974)
Dahir portant loi n° 1-74-447 du 11 ramadan 1394 (28 septembre 1974) approuvant le texte
du code de procédure civile.
Casablanca) peuvent être classés en trois catégories refétant les nationalités des parties au litige :
Maroco /marocains :
6.COUSCOUS ESSALAMA/ONE :
Coupure de courant électrique, la CCISC a adressé à l’ONE, une lettre lui demandant de
rétablir la ligne.
7.BOUZIANI/EMATRAG :
L’échange de lettre entre la CCSIC et les entreprises en litige fait apparaître un désaccord sur
les factures et sur les prix :
Marocain/Etranger :
L’avocat de MODA BELLA a été saisi de l’affaire et a adressé avant la CCISC un courrier à
la société saoudienne.
Etranger/Marocain :
La victoire étant une compagnie en liquidation. Les recherches ont abouti à une information
selon laquelle le compte en question était clôturé. Par conséquent, l’ordre de virement n’a pu être
exécuté.
L’affaire a été portée en justice et a débouché sur une saisie arrêt des fonds de commerces et
des comptes bancaires de M.MED LAHLOU.
L’ambassade de l’Inde à Rabat est au courant de cette affaire et elle a déjà reçu, de la part de
l’avocat susmentionné, une lettre explicative.
Conclusion
En voulant en faire une pratique alternative, on ne s’est pas tout à fait départi des
inconvénients des pratiques judiciaires. C’est ce qui a amené certains à proposer d’autres techniques
moins institutionnalisées et donc moins lourde que l’arbitrage organisé.
Toutefois, ces modes non juridictionnels de règlement des différends restent imprégnés par
une culture juridique occidentale dominée par l’individualisme ou les intérêts égoïstes. C’est l’appât
du gain qui détermine l’action des arbitres, des conciliateurs et des médiateurs ainsi que les centres
d’arbitrage et assimilés.
Ainsi, l’autonomie de l’arbitrage et des modes non juridictionnels de règlement des litiges vis-
à-vis de l’ordre juridique interne de l’Etat ne devra pas se réaliser au détriment des intérêts légitimes
des populations qui pourront les utiliser. Les pouvoirs publics ont l’obligation de veiller à l’équilibre
entre les exigences des uns et des autres ; ce qui ne pourra être atteint sans une culture véritable de
démocratie et des droits humains.