Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
652
PR O C E D U R E D E VALIDATION MULTIAXIALE D E S L O I S D E
C O M P O R T E M E N T H Y P E R- E L A S T I Q U E S P O U R L E S M A T E R I A U X
ELASTOMERES
Résumé :
Nous présentons dans cette étude une approche expérimentale de validation des modèles de comportement
utilisés pour les matériaux élastomères. Nous nous intéressons en particulier aux modèles à potentiel hyper-
élastique. Dans un premier temps, nous déterminons ce potentiel à partir de tests de traction et de compression
homogènes. Puis nous soumettons le matériau à des sollicitations biaxiales. Nous confrontons alors les résultats
expérimentaux aux prévisions données par le modèle indentifié. Une technique d' inter-corrélation d'images
nous permet de valider l'homogénéité de nos champs de déformations ou de mesurer des champs hétérogènes.
Abstract :
We present an experimental approach to discriminate constitutive models describing the mechanical behavior of
rubber-like materials. We focus on the particular case of hyper-elastic models. Assuming incompressibility, the
hyper-elastic potential is determined from tension and compression tests. A biaxial loading condition is obtained
in a multiaxial testing machine and model predictions are compared with experimental results. An evaluation of
the displacement field obtained by digital image correlation allows us to evaluate the heterogeneous strain field
observed during these tests.
Mots clés :
1 Introduction
1
XVème Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
matériau testé au cours de cette étude sera le SmactaneTM, un élastomère industriel choisi
pour ses qualités de très faible amortissement.
Dans une première partie, nous illustrerons l'apport de la technique de corrélation utilisée
sur des tests de traction et de compression homogènes. Nous présenterons l'identification du
potentiel hyper élastique pour différents modèles de comportement. Dans une seconde partie,
nous validerons les modèles identifiés en comparant des simulations numériques réalisées sur
Abaqus et les données expérimentales de chargement biaxial.
1.1 L'approche par potentiel hyper-élastique
L'approche macroscopique proposée par Rivlin (1948) consiste à introduire un potentiel
élastique. Les hypothèses classiques d'isotropie, d'indifférence matérielle et
d'incompressibilité permettent de montrer que ce potentiel W ne dépend que des deux
premiers invariants I1 et I2 du tenseur de Cauchy-Green droit C (avec C =FTF où F est le
gradient de la transformation). La loi de comportement dérive alors du potentiel W:
∂W ∂W ∂W ∂W ∂W ∂W
S= =2 = 2 1 − C −2 (1) Σ = F.S. t F = 2 B − B −1 (2)
∂E ∂C ∂I1 ∂I 2 ∂I1 ∂I2
E est le tenseur des contraintes de Green Lagrange, S le tenseur des extra-contraintes de Piola
Kirchhoff II et Σ le tenseur des extra-contraintes de Cauchy .
Le tenseur complet de Cauchy σ s’écrit alors: σ = Σ - pI (3)
p est la presion associée à la condition d'incompressibilité. Finalement tant que le
comportement du matériau reste hyper-élastique, il est complétement défini par la
connaissance des dérivées partielles de W par rapport à I1 et I2. Nous noterons désormais :
∂W ∂W
= f ( 1I ) et = g(I 2 ) (4)
∂I1 ∂I2
1.2 Procédure d'identification
Les différentes formes de potentiel proposées par Mooney, Mark (1982), Gent et Thomas
(1958), Hart-Smith (1966), Alexander (1968), et même plus récemment par Lambert-Diani et
Rey (1999), aboutissent toutes à un découplage de f(I1) et g(I2). En traction uniaxiale, I1 est
supérieur à I 2 alors qu'en compression I2 est supérieur à I1. De plus on constate classiquement
que les valeurs de f sont plus élevées que celles de g. La démarche d'identification consiste à
estimer f à partir du comportement du matériau en traction, en négligeant l'apport de g. Puis,
en utilisant la fonction f ainsi obtenue, identifier g à partir du comportement en compression.
C'est cette méthode inspirée de Lambert-Diani et al. (1999) que nous utiliserons à la section
2.3.
Nous présentons dans cette partie les essais de traction et de compression homogènes réalisés,
ainsi que l’identification du potentiel hyper-élastique. Nous illustrerons par ailleurs tout
l’apport de la technique d’intercorrélation d’images pour ces essais, sans toutefois rappeler le
principe du logiciel développé : CorreliGD (Hild et al. (1999) et Chevalier et al. (2000)).
2.1 Essais de traction uniaxiale
Ces essai sont réalisés sur une machine Deltalab choisie pour la grande course de sa traverse,
nous permettant d’atteindre 700% de déformation. L’échantillon est filmé au cours de sa
déformation par une caméra CCD, les images obtenues sont alors analysées par le logiciel
d’intercorrélation CorreliGD . Une telle technique est particulièrement utile dans le cas de
grandes déformations, où des jauges ne peuvent être collées, et cette mesure locale permet de
discriminer le glissement de l’échantillon dans les mors et d’éviter l’erreur sur la déformation
vraie. D’autre part, la connaissance des déformations transverses à la direction de traction est
2
XVème Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
3
XVème Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
35
30
modèle hyper-élastique A titre de comparaison, nous avons aussi tracé
Mopdèle de Mooney
Modèle d’Ogden les courbes les plus représentatives des modèles
25 Essai de traction
Essai de compression de Mooney et Ogden. Le premier est meilleur
20
pour représenter le comportement en
15
compression et le second est plus adapté pour le
10
comportement en traction.
5
0
0 1 2 3 4 5 6 7
-5
Figure 1 : Données des essais de traction et de
-10
compression, comparées aux modèles identifiés
Elongation
Afin de tester la validité des modèles identifiés, nous avons cherché à réaliser des essais de
sollicitations biaxiales.
3.1 Essai de traction « plane »
Nous avons pour cela considéré dans un premier temps une méthode communément employée
pour réaliser de la traction « plane » et qui consiste à considérer un échantillon large
(initialement Lo) par rapport à sa hauteur initiale ho. Si le ratio h/L demeure “faible” une large
zone de l’échantillon peut être considéré en déformation plane (i.e., λ2 = 1). Ce type d’essai
peut être validé si l’on ne considère pas les effets de bord. Or ces effets de bords se propagent
rapidement, en particulier dans le cas de grandes déformations. Ceci peut être montré tant par
l’expérimentation et la mesure de champs, que numériquement par des simulations
numériques de ce type d’essai. On s’aperçoit de fait que si cet essai est représentatif de l’état
de déformations planes pour de faible s élongations (jusqu’ à 100% dans notre cas), la courbe
de comportement diverge rapidement vers une réponse plus représentative d’une sollicitation
de traction simple. De plus, les invariants I1 et I 2 sont égaux en traction plane, ce qui limite la
discrimination des fonctions f et g. En conséquence, nous avons choisi de développer un test
biaxial pour discriminer les formes du potentiel hyper-élastiques.
4
XVème Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
5
XVème Congrès Français de Mécanique Nancy, 3 – 7 Septembre 2001
4 Conclusion
Une procédure spécifique a été utilisée pour identifier le comportement des matériaux hyper-
élastiques. Pour cela, nous avons mené des tests de traction uniaxiale et de compression,
réalisés et validés par une technique d’analyse d’images adaptée aux grandes déformations.
Des essais de sollicitations biaxiales ont été réalisés pour tester la validité du modèle identifié
pour d’autres états de contraintes que ceux utilisés pour l’identification. Du fait de
l’hétérogénéité des champs de déformations, la validation est réalisée par confrontation à des
simulations numériques. La correspondance entre les résultats numériques obtenus avec notre
modèle et les résultats expérimentaux est concluante, et ce pour des conditions limites
imposées réalistes.
La poursuite de cette étude passe tout d’abord par le développement de mors spécifiques pour
réduire le glissement de l’éprouvette, ce qui permettra d’atteindre des déformations plus
élevées. Le développement de l’analyse par simulations (recalage de loi de comportement)
sera alors à envisager. Nous prévoyons d’autre part d’étudier l’influence des décharges au
cours du chargement, ainsi que l’évolution de l’endommagement, pour des déformations plus
élevées.
Références