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THEME
LA LOI 2017 SUR L’EMBAUCHE FRAGILISE-t-
ELLE LE STATUT DU SALARIE ?
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PLAN
Introduction
I-Le statut du salarié
1-Définition
II-Les lois sur l’embauche
III-Les problèmes et critiques soulevés sur
cette loi de l’embauche par rapport au statut
du salarié
1.Illustration de l’insouciance du
gouvernement pour les travailleurs
2. Les privilèges ôtés aux travailleurs
3. De la cessation des relations de travail
par licenciement
4.Les différentes critiques
Conclusion
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INTRODUCTION
La loi 2017 de l’embauche fixe les conditions et les procédures
d’embauche ; de placement de la main d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en
république du Bénin. Cette loi oblige une relation entre employeurs et travailleurs
exerçant leurs activités professionnelles. En effet, la loi n°2017-05 DU 29 AOUT 2017 sur
l’embauche a beaucoup influencée le statut du salarié et dans cette même logique a fait
le sujet d’un débat qui laisse a désiré. Dans ces conditions ; quel est l’impact de cette loi
2017 sur le statut du salarié ?
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I-Statut du salarié
1-Définition
Le statut de salarié se définit par l’existence d’un contrat de travail signé avec
l’entreprise qui l’emploie. Le salarié et son employeur sont soumis aux règles qui régissent
le contrat de travail et aux conventions collectives applicables au secteur professionnel
concerné. L’employeur exerce un lien de subordination sur le salarié : il peut prendre des
directives, contrôler l’exécution et sanctionner les manquements à son encontre.
Art.2.‐ Est considéré comme travailleur, au sens de la présente loi, toute personne
physique qui s’est engagée à mettre son activité professionnelle, moyennant
rémunération, sous la direction et l’autorité d’une autre personne physique ou
morale, publique ou privée, appelée employeur. Pour la détermination de la qualité de
travailleur, il ne sera tenu compte ni du statut juridique de l’employeur, ni de celui du
travailleur.
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Art.4.‐ Toute personne physique ou morale désirant faire du placement et servir
d’intermédiaire en matière de recrutement de la main‐d’œuvre se fait enregistrer au
bureau d’emploi et de placement auprès des services compétents du ministère en
charge du travail.
Art.5.‐ Tout employeur peut utiliser les services d’un travailleur étranger. Les conditions
et modalités d’utilisation des services d’un travailleur étranger sont fixées par décret
pris en Conseil des Ministres.
III-Les problèmes et critiques soulevés sur cette loi par rapport au statut du
salarié
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têtes des employés dont le contrat de travail peut être résilié avec une indemnité qui ne
doit pas dépasser neuf mois.
“Lorsque le contrat est de durée déterminée, selon les dispositions du code, sa durée
totale, renouvellement compris, ne peut dépasser 48 mois. Au-delà de 48 mois, le
contrat change de nature et devient, de droit, un contrat à durée indéterminée comme
le mentionne « La réglementation du travail au Bénin » : traité pratique de droit et
relation de travail du professeur Nicaise Mèdé
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3-De la cessation des relations de travail par licenciement
Depuis le vote de la loi n°2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions et la procédure
d’embauche, de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de travail en
République du Bénin, on note dans l’opinion des critiques acerbes des travailleurs. Pour
certains, la nouvelle loi fragilise la situation du travailleur et complexifie la tâche au
demandeur d’emploi. Alors que le législateur pense rendre flexibles les règles du marché
du travail et faciliter la création de nouveaux emplois, certains spécialistes du travail
expriment comme plusieurs travailleurs des craintes. La nouvelle loi risque de ne pas
être la solution qui soulage.
«Le problème du sous-emploi est crucial dans notre pays en ce 21ème siècle où
l’économie mondiale est en récession. L’économie béninoise étant fragile, n’échappe
pas à cette récession et ses effets pervers qui engendrent le sous-emploi et le chômage
des jeunes. Et lorsque nous connaissons le nombre de diplômés qui sortent de nos
universités, le nombre de jeunes qui sortent des ateliers, des apprentis qui sont « libérés
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» chaque année et qui viennent sur le marché de l’emploi, il est important pour notre
pays, pour le législateur béninois, de compléter les dispositions en matière de code du
travail parce que notre code actuel assez figé ne promeut pas la création d’emploi, parce
que c’est l’entreprise qui crée l’emploi», a déclaré le député Aké Natondé le 21 mars
2017 au Parlement lors des débats généraux sur la proposition de la loi qui deviendra
quelques mois plus tard la loi n°2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions et la
procédure d’embauche de placement de la main-d’œuvre et de résiliation du contrat de
travail en République du Bénin. « Et cette proposition de loi vise à équilibrer les droits de
l’employeur et de l’employé afin de rendre plus fluides les relations entre ces deux
parties. C’est pour cela que nous avons proposé cette loi et je pense que, cette loi une
fois adoptée, permettra de régler vraiment dans une certaine mesure ce problème de
frilosité des entreprises à créer l’emploi… Ce qui est sûr, c’est que la loi telle que
proposée permettra déjà de limiter le phénomène des stagiaires éternels qu’il y a dans
nos entreprises », ajoutera-t-il. Aké Natondé, l’un des initiateurs de ladite loi était
visiblement très engagé à défendre son « produit ». Le nouveau texte devrait selon lui
permettre l’amélioration substantielle de la situation des Béninois. Mais dans le rang des
travailleurs, beaucoup n’ont pas cette lecture de la loi déjà promulguée. Sidonie D.,
employée dans une banque installée à Cotonou craint désormais pour son travail. « La
loi sur l’embauche est un recul. Elle consacre la précarité de l’emploi. Les chefs
d’entreprise peuvent désormais mettre à la porte facilement leurs employés. Il suffit
qu’ils paient une indemnité dérisoire comme le recommande la nouvelle loi », a-t-elle
déploré. Landry Agossou en fin de formation dans une université privée à Cotonou
soulignera, lui, les difficultés qu’auront désormais ceux qui sont à la quête d’emploi. « La
nouvelle loi donne la possibilité au futur employé et à l’employeur de négocier la
période d’essai. Mais de quel pouvoir de négociation dispose quelqu’un qui est à la
quête d’emploi ? On donne tout le pouvoir au patron d’entreprise qui imposera ses
choix. Le futur employé est abandonné à lui-même. L’Etat refuse de protéger le citoyen
faible », a-t-il lâché. Comme eux, le Secrétaire général de la Confédération des syndicats
autonomes du Bénin (CSA-Bénin), Anselme Amoussou avait émis quelques craintes en
mars 2017 lorsque la loi était encore en étude à l’hémicycle. Dans une réflexion publiée,
Anselme Amoussou a montré que l’article 13 de loi qui souligne que « le contrat de
travail à durée déterminée peut être renouvelé indéfiniment » est une remise en cause
d’un acquis contenu dans le Code du travail en vigueur qui prescrit que le contrat à
durée déterminée n’est renouvelable qu’une fois. « Il s’agit ici d’un recul par rapport aux
acquis », avait-il écrit. A l’en croire, l’article 30 de la proposition de loi qui fixe la
limitation du montant de la réparation à neuf (09) mois de salaire en cas de licenciement
abusif, n’est pas dissuasive et ne semble pas tenir compte des préjudices subis par le
travailleur victime d’un abus. « Il faudra laisser le juge continuer à fixer le quantum des
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dommages et intérêts en cas de licenciement abusif », a-t-il proposé. Mais le syndicaliste
n’avait pas rejeté tout le contenu de l’initiative. Il a en effet soutenu que la formalisation
du travail intérimaire, les horaires individualisés de travail et la composition des
juridictions de travail (le choix des assesseurs travailleurs et employeurs) sont des
atouts.
La nouvelle législation est présentée par beaucoup comme le choix des employeurs. Une
imposition qui protège moins le salarié. L’économiste Edon a confirmé cette thèse. Sur
le sujet, Dr Gildas Nonnou s’est voulu réaliste. Il confiera qu’« il y a toujours des lobbies
derrière une loi ». « Le droit du travail, tel qu’on le connaît maintenant n’est plus le droit
ouvrier qui part du postulat d’accorder une protection aux salariés. Nous sommes
aujourd’hui dans la globalisation qui a des implications… », a-t-il indiqué. Mais il a tenu à
rassurer les travailleurs : « Je ne dirai pas que la loi est taillée sur mesure… Car dans
cette loi, il y a des dispositions spécifiques qui sont à l’avant-garde de la protection du
salarié. L’article 3 par exemple. On risque de tomber dans le manichéisme en affirmant
que c’est une loi taillée sur mesure ». Cyriaque Edon qui n’est pas contre la flexibilité
des textes encadrant le marché du travail proposera au gouvernement de redéfinir les
mesures d’accompagnement : « Même si nous voulons apporter de la flexibilité, il y a
des mesures d’accompagnement qui doivent être apportées. L’une d’elles est le
renforcement de la protection sociale. C’est l’assurance Maladie, l’assurance chômage.
Aujourd’hui au Bénin, ça n’existe pas ». Pour lui, le projet d’Assurance pour le
renforcement du capital humain (Arch) initié par le gouvernement de la Rupture est très
ambitieux et excessivement cher pour être réalisé très tôt. « Pour moi, ce dont nous
avons besoin de façon séquentielle, c’est d’abord faire pour accroitre la productivité
dans le secteur qui crée plusieurs d’emplois qui est le secteur informel. Le secteur
informel ne sera pas réglé par les lois sur l’embauche ni par la fiscalité. Il faut accroitre la
productivité des recettes de l’informel… Et il faut essayer de regrouper les artisans et
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mutualiser leurs actions…», a-t-il conseillé. Le ministère du Travail n’a pas cru devoir
accepter de commenter la nouvelle loi déjà entrée en vigueur. Le point focal (Cellule de
communication) dudit ministère joint vers la fin du mois de septembre, visiblement mal
informé, a estimé que la loi n’était pas encore promulguée.
Allégresse SASSE
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CONCLUSION
D’un point de vu général, la promulgation de la loi n 2017-05 du 29aout 2017,
fixant les conditions et la condition d’embauche de placement de la main d’œuvre et de
résiliation du contrat de travail en république du bénin, fait changer les dispositions
antérieures sur l’emploi au bénin. Cette loi votée par la septième législature du parlement
réserve beaucoup de surprise désagréable aux employés des sociétés. Il faut conclure à
un, manque d’humanise de l’exécutif et du législatif. Cependant, cette loi n’a pas
seulement impacté le statut du salarié mais également celui des collaborateurs extérieurs
de l’état.
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