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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
www.laconferencehippocrate.com
La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
NEUROLOGIE
Syndrome myogène
ou musculaire
HP-19
Dr Hassan HOSSEINI
Chef de Clinique
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HP-19
Syndrome myogène
ou musculaire
DÉFINITION
● C’est l’ensemble des signes cliniques, biologiques, électromyographiques et histologiques
traduisant l’atteinte du muscle strié et excluant :
– une atteinte de la jonction neuro-musculaire : myasthénie ;
– une atteinte du nerf périphérique et de la corne antérieure ;
– une atteinte centrale : syndrome pyramidal.
● Deux étapes :
– reconnaître le syndrome myogène : description ;
– reconnaître l’étiologie : « catalogue » à connaître.
Schématiquement
● Syndrome myogène aigu ou subaigu :
– myosite ;
– causes toxiques, médicamenteuses ;
– causes endocriniennes.
● Syndrome myogène chronique, à transmission héréditaire,
– dystrophie musculaire progressive :
– sans myotonie : maladie de Duchenne (récessive liée au sexe) ;
– avec myotonie : maladie de Steinert (autosomique dominant).
A/ Description clinique
● Déficit moteur :
– bilatéral et symétrique ;
– à prédominance proximale ;
– signe du tabouret (impossibilité de passer de la position assise à la station debout sans uti-
liser les mains) ;
– signe de Gowers : difficulté à se relever de la position accroupie ;
– à la marche :
* démarche dandinante,
* « roi de comédie » : le bassin bascule en avant ;
– de la ceinture scapulaire :
* difficulté à lever les bras, à porter des charges,
* décollement des omoplates à l’élévation des bras ;
– du tronc : hyperlordose ;
– de la face : ptosis ± ophtalmoplégie ; inconstant.
● Amyotrophie :
– le plus souvent ;
– parfois pseudo-hypertrophie (dépôts de graisse dans le muscle atrophié).
● Abolition du réflexe idiomusculaire, à la percussion du muscle.
● Signes négatifs :
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* atteinte rénale : la myoglobine est toxique pour les tubules ; risque d’insuffisance rénale
aiguë par nécrose tubulaire aiguë.
B/ Examens biologiques
● Augmentation des enzymes musculaires :
– créatine-phosphokinase (CPK) ; fraction MM ;
– aldolase ;
– LDH ;
– transaminases (ASAT, ALAT) ;
– surtout dans :
* myosite,
* hypothyroïdie,
* maladie de Duchenne chez l’enfant,
* à part : la rhabdomyolyse.
● Rechercher :
– une myoglobinurie ;
– retentissement sur le rein : urée, créatinine.
● Demander systématiquement :
– kaliémie, calcémie, phosphorémie ;
– T4, TSHus.
D/ Biopsie musculaire
● Dans un muscle déficitaire, ou myogène en EMG mais pas atrophié.
● À distance ou en dehors des territoires explorés par l’EMG (afin d’éviter les lésions dues aux
aiguilles).
● Les techniques d’étude histologique dépendent du diagnostic recherché :
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3. Anticorps antidystrophine
● Pour les myopathies héréditaires (dystrophinopathie).
4. Microscopie électronique
● Pour les myopathies congénitales.
ÉTIOLOGIE
● Causes acquises
A. Toxiques : médicaments, alcool.
B. Endocriniennes.
C. Inflammatoires : myosites.
● Les myopathies (causes génétiques)
D. Dystrophies musculaires progressives.
E. Myopathies métaboliques.
F. Mitochondriopathies.
G. Myopathies congénitales.
A/ Causes toxiques
À rechercher systématiquement :
● Alcool (déficit musculaire proximal, associé ou non à une polynévrite).
● Héroïne.
● Amphétamines.
● Médicaments :
– corticoïdes (+++) (au long cours : myopathie cortisonique) ;
– fibrates : clofibrate, surtout si insuffisance rénale ;
– inhibiteurs de HMG-coenzyme A : contre-indiqués en association avec les fibrates ;
– lithium ;
– cimétidine ;
– chloroquine ;
– AZT : Rétrovir ;
– les médicaments hypokaliémiants : diurétiques, laxatifs, amphotéricine B.
B/ Causes endocriniennes
1. Hyperthyroïdie
● Amyotrophie pouvant être importante au cours de la maladie de Basedow.
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2. Hypothyroïdie
● Syndrome myogène douloureux au cours de myxœdème.
● Lenteur à la décontraction ; allongement du temps du réflexogramme achilléen (> 340 m/s) ;
souvent, élévation des CPK.
3. Syndrome de Cushing
● Iatrogène.
● Maladie de Cushing.
→ myopathie proximale + amyotrophie + signe du tabouret.
4. Les autres
● Ostéomalacie (douleur musculaire pelvi-crurale + démarche dandinante).
● Hyperparathyroïdie.
● Addison (paralysie musculaire par hyperkaliémie).
● Hyperaldostéronisme par l’hypokaliémie.
C/ Causes inflammatoires
Myosites :
● Auto-immunes : polymyosites (PM).
● Infectieuses.
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2. Myosites infectieuses
● Sida +++ :
– polymyosite liée au VIH ;
– myopathie liée à l’AZT.
● Toxoplasmose (sujet immunodéprimé).
● Trichinose (à la myosite fébrile, s’associent un œdème du visage, des troubles digestifs et une
hyperéosinophilie).
● Cysticercose (tænia solium, viande de porc).
● Légionellose.
● Virus :
– grippe (pour mémoire : rhabdomyolyse de la grippe maligne) ;
– coxsackie B (maladie de Bornholm).
3. Autres
● Myosite granulomateuse : sarcoïdose.
● Myosite à inclusion : atteinte myogène + neurogène, d’évolution lente.
● Myosite des syndromes hyperéosinophiliques.
Description
– Début vers 2 à 3 ans ; atteinte des membres inférieurs et de la ceinture pelvienne : retard à
la marche, chutes, difficulté à monter les escaliers, impossibilité de se mettre debout sans
l’aide des mains.
– Pseudo-hypertrophie des muscles du mollet (prolifération scléroadipeuse).
– Atteinte des muscles axiaux : hyperlordose lombaire, scoliose.
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– Grabataire à 10 ans
– Atteinte cardio-respiratoire vers 12 ans ; à l’ECG : ondes R amples en V1-V2, ondes Q en
V4-V5-V6, trouble ventilatoire restrictif.
– Mort entre 20 et 30 ans.
– Biologie : élévation des CPK et de l’aldolase.
N.B. :
● La myopathie de Becker est une forme plus bénigne que la maladie de Duchenne de
Boulogne :
– début tardif ;
– évolution plus lente ;
– absence d’atteinte cardiaque.
N.B. :
● Forme néonatale grave, à transmission exclusivement maternelle Æ hypotonie + troubles de
la succion et de la déglutition.
● Maladie de Thomsen :
– autosomique dominante (AD), plus rare ;
– début à l’adolescence ;
– myotonie très importante ;
– hypertrophie musculaire → aspect athlétique.
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● Myopathie oculo-pharyngée :
– AD ou sporadique ;
– ptosis + troubles de la déglutition.
E/ Myopathies métaboliques
2. Glycogénoses musculaires
● Déficit enzymatique (autosomique récessif) responsable d’une accumulation de glycogène
dans les fibres musculaires.
● Surtout le type V (maladie de MacArdle) = déficit en phosphorylase musculaire : crampes +
douleurs musculaires à l’effort :
– test à l’effort : absence d’augmentation d’acide lactique (blocage de la glycogénolyse anaérobique) ;
– le diagnostic est fait sur la biopsie et le dosage de l’enzyme.
3. Lipidoses
● Accumulation de lipides dans les muscles, liée à un déficit en carnitine ou en carnitine-pal-
mityl transférase (CPT).
N.B. :
● Les myopathies métaboliques sont souvent révélées à l’effort.
● Si le déficit apparaît dès le début de l’effort : glycogénoses.
● Si le déficit apparaît au bout d’un certain temps : lipidoses.
F/ Myopathies mitochondriales
● Cas sporadiques ou familiaux : hérédité mixte ou maternelle (l’ADN mitochondrial est d’ori-
gine maternelle).
● Histologiquement : accumulation des mitochondries sous le sarcolemme = RRF (ragged red
fibers) ; coloration de trichrome de Gomori.
● Biochimiquement :
– augmentation du rapport lactates/pyruvates dans le sérum (> 30) et le LCR ;
– anomalies de la chaîne respiratoire mitochondriale.
● Tableaux cliniques variés des myopathies mitochondriales.
1. Syndrome de Kearns-Sayre
● Ophtalmoplégie progressive externe (respect de la musculature intrinsèque).
● Rétinopathie pigmentaire au fond d’œil.
● Syndrome cérébelleux.
● Bloc auriculo-ventriculaire.
● Augmentation de la protéinorachie.
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2. MELAS
● Myopathie mitochondriale (M).
● Encéphalopathie (E).
● Acidose lactique (LA).
● Accidents cérébraux pseudovasculaires à répétition (Strokes).
3. MERRF
● Myopathie mitochondriale.
● Épilepsie myoclonique avec RRF.
● Ataxie cérébelleuse souvent associée.
G/ Myopathies congénitales
● Anomalies du développement de la fibre musculaire striée au cours de la période fœtale.
● La présentation clinique associe une hypotonie néonatale et un déficit moteur apparaissant
dès la naissance.
● Histologiquement, différents types ont été décrits : myopathies à bâtonnets, central-core,
myotubulaire ou centro-nucléaire (intérêt de la microscopie électronique).
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Remarques
Association syndromes neurogène et myogène
● Principales causes :
– alcool (+++) ;
– causes toxiques et médicamenteuses ;
– polymyosites ;
– Steinert ;
– mitochondriopathies ;
– myosite à inclusion.
● Toutes les myopathies peuvent se compliquer de lyse musculaire aiguë = rhabdomyolyse.
● Trois principales causes de syndrome myogène + élévation des CPK :
– myosite (PM + DM) ;
– hypothyroïdie ;
– dystrophinopathie (Duchenne de Boulogne).
Ne pas oublier
● Clinique.
● Enzymes musculaires.
● EMG.
● Biopsie.
● Causes curables :
– toxiques :
* médicaments,
* alcool ;
– endocriniennes ;
– myosite.
● Rechercher une atteinte cardio-respiratoire associée.
● Troubles de déglutition (signe de gravité).
● Risque rénal devant une rhabdomyolyse (myoglo-binurie).
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