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CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE

SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

31. LES RETRAITEMENTS NECESSAIRES DE L’INFORMATION COMPTABLE

32. L’ANALYSE STATIQUE DE LA STRUCTURE FINANCIERE

33. L’ANALYSE DYNAMIQUE DE LA STRUCTURE FINANCIERE

31. LES RETRAITEMENTS NECESSAIRES DE


L’INFORMATION COMPTABLE
Les apports de la normalisation comptable, tels que présentés à la section ci-dessus,
épousent la démarche de l’analyste de gestion, sans pour autant répondre à certains
soucis spécifiques de l'analyste financier.

En fait, la réponse aux besoins d'analyse financière dans le cadre de la nouvelle


normalisation comptable marocaine nécessite des retraitements préalables à l’
utilisation des états de synthèse, car bien que ces nouveaux états aient intégré un
certain nombre de concepts financiers, l’information qu’ils contiennent reste bien
entendu d’essence comptable.

Nous exposerons ci-dessous, d’abord le détail de tous les retraitements nécessaires et


donnerons ensuite, un aperçu sur les méthodes par lesquelles l’analyste financier peut
procéder à divers examens permettant chacun d’éclairer un aspect de la vie de
l’entreprise ; étant entendu que dans ce domaine, les analyses les plus courantes ont
trait à l’appréciation de la structure financière et des résultats actuels de l’entreprise
ainsi qu’à leur projection dans l’avenir.

L’analyse financière s’appuie sur l’interprétation de l’information comptable donnée


par les entreprises sur leur évolution passée et sur celle prévisible lors des exercices
suivants.

En s’attachant avant tout à une traduction économique de ces informations, l’analyste


financier ne tient pas forcément compte des exigences comptables et juridiques selon
lesquelles ont été conçus les états de synthèse.

Partant de là, l’information comptable doit être retraitée et reformulée pour rendre plus
significatifs et plus cohérents les concepts de base utilisés en comptabilité avec ceux
de l’analyse financière.
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Cette intervention, orientée en fonction du diagnostic financier à accomplir, touchera :

 soit les informations sur la situation du patrimoine de l’entreprise;

 soit les informations sur ses résultats ;

 soit les deux à la fois.

31.1 RETRAITEMENTS PORTANT SUR LA SITUATION PATRIMONIALE

En matière de présentation du bilan, la loi a cherché à se rapprocher au maximum de


la logique financière.

A titre d’exemple :

 les effets escomptés et non échus figurent désormais au bilan parmi les créances
d’exploitation, en contrepartie des «crédits d’escompte» inclus dans la Trésorerie-
Passif.

 les provisions sont éclatées en «provisions durables» (lorsque la provenance du risque


est attendue sur un horizon de plus d’une année) et «autres provisions» (dans le cas
inverse).

Néanmoins, des retraitements extra-comptables restent nécessaires pour rapprocher le


«bilan comptable» au «bilan financier» de l’entreprise.

a) Distribution entre éléments patrimoniaux d’exploitation et hors exploitation

La logique retenue par la loi pour la refonte des anciens comptes de résultats n’a pas
été reconduite pour la restructuration du bilan:

 En effet, aucune distinction n’a été effectuée entre les actifs et passifs concourant
ou ayant un lien direct avec l’exploitation et ceux se situant hors exploitation.
Ainsi à première lecture, les immobilisations qui ne jouent pas un rôle économique
direct dans le cycle d’exploitation ne peuvent pas être distinguées de l’outil
économique proprement dit de l’entreprise.

 De la même manière, les créances et dettes liées à l’exploitation de l’entreprise sont


regroupées avec celles qui ne le sont pas dans les postes d’actif et de passif
circulant.

Aussi, afin de mieux cerner les origines des emplois et ressources en fonction de leur
lien avec le cycle d’exploitation, l’analyste doit procéder à une présentation
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nouvelle du patrimoine qui débouche sur un bilan économique dont le profil serait le
suivant:

 I MMOBILISATIONS INCORPORELLES  RESSOURCES PROPRES


NECESSAIRES A CORPORELLES
L'EXPLOITATION FINANCIERES

 AUTRES  DETTES DE FINANCEMENT


IMMOBILISATIONS

 ACTIF CIRCULANT  PASSIF CIRCULANT


D’EXPLOITATION D’EXPLOITATION

 ACTIF CIRCULANT  PASSIF CIRCULANT HORS


HORS EXPLOITATION EXPLOITATION

 TRESORERIE-ACTIF  TRESORERIE-PASSIF

b) Amortissements

Parmi les conventions en matière de retraitements financiers, les amortissements sont


pris en compte en tant qu’augmentation des ressources propres et non en diminution
de la valeur d’origine des actifs immobilisés. Il y a lieu par conséquent de les retraiter
dans ce sens.

c) Charges et produits constatés d’avance

Ces comptes peuvent englober, selon les cas, soit des éléments d’exploitation soit hors
exploitation (selon que la charge ou le produit d’origine est lié ou non à l’exploitation).

d) Comptes courants d’associés

Les avances de fonds faites par les associés sans intention de les retirer à échéance
immédiate (dans l’année) sont généralement considérées comme un financement
stable et par conséquent intégrées aux dettes de financement.

31.2 RETRAITEMENTS PORTANT SUR LE COMPTE DE PRODUITS ET DE CHARGES


(CPC)

a) Sous-traitance

Afin d’obtenir une idée plus précise sur l’activité économique réelle de l’entreprise, il est
recommandé de ne pas inclure la sous-traitance dans le calcul de la consommation et
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la production de l’exercice, lorsque cette sous-traitance n’a pas entraîné de valeur


ajoutée significative, créée par la structure propre de l’entreprise.

b) Personnel extérieur

A contrario, le personnel extérieur participe bien à la formation de la valeur ajoutée de


l’entreprise et son coût devrait par conséquent être intégré parmi les frais de personnel
de l'entreprise, et non déduit en tant que «charges externes».

c) Subventions d’exploitation

Les subventions devraient figurer au niveau des ventes de l’entreprise en tant que
complément de prix de vente.

En effet, ces subventions représentent bien la contrepartie accordée aux entreprises


obligées, par voie réglementaire, de vendre à un prix plus bas que celui du prix de
vente économique.

d) Transferts de charges

Les transferts de charges constituent des reprises sur charges :

 d’exploitation ;
 financières ;
 exceptionnelles.

Lors du calcul des soldes de gestion, ces transferts de charges ne sont pris en
considération qu’après le calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE).

Or, afin de respecter la symétrie de l’analyse entre produits et charges, il serait


souhaitable, dans la mesure où les corrections sont significatives et où l’on dispose
d’informations suffisantes, de déduire ces montants des charges correspondantes.

e) Autres charges courantes :

Dans la mesure où leur montant est significatif, eu égard à leur importance par rapport
aux résultats de l’entreprise, les redevances pour brevets, licences devraient être
transférées au niveau des charges externes et donc exclues de la valeur ajoutée.

31.3 RETRAITEMENTS PORTANT SUR LE CPC ET SUR LA SITUATION


PATRIMONIALE

a) Opérations de Crédit-Bail

La loi adopte une vision juridique du crédit-bail dans le cadre de laquelle ce dernier est
considéré comme une simple location avec une promesse unilatérale de vente.
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Or, le Crédit-Bail représente techniquement un mode de financement des


investissements de l’entreprise.

En classant les annuités de crédit parmi les charges externes, et en les excluant par
conséquent du calcul de la valeur ajoutée, le raisonnement comptable fausse la
comparaison au niveau de la valeur ajoutée :

- D’une part, entre les entreprises ayant recours à un financement par endettement
et les autres, qui recourent dans une grande partie à un financement par crédit-bail
;

- D’autre part, au sein de la même entreprise, lorsque celle-ci a recours, sur deux
exercices, à deux modes de financement différents et dont l’un se trouve être le
crédit-bail.

Ainsi, afin de permettre une comparaison plus significative entre les entreprises dans le
temps et l’espace, il est impératif de procéder à un retraitement des redevances de
crédit-bail comptabilisées.

Ce retraitement requiert des solutions adaptées à l’entreprise et aux spécificités du


contrat de crédit-bail mais qui peut-être résumé ainsi:
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 Au niveau du CPC :

Les redevances du crédit-bail sont déduites des loyers et éclatées entre, d’une part,
une dotation aux amortissements et, d’autre part, des charges financières.

Exemple Soit un matériel dont la valeur d’origine =2100 KDH


amortissement linéaire sur 4 ans = 25%
valeur de rachat en fin de contrat = 10 KDH
annuité (sur 4 ans) = 750 KDH

L’éclatement de l’annuité se fera ainsi :

Dotation aux amortissements = 2100 x 25% = 525 KDH


Charges financières = 750 - 525 = 225 KDH

 Au niveau de la situation patrimoniale :

Les immobilisations financées par crédit-bail devraient s’ajouter à la valeur brute des
immobilisations pour l’équivalent de la valeur d’origine du bien à la date du contrat,
l’amortissement technique correspondant étant rajouté au cumul des amortissements
des immobilisations.

Parallèlement, on inclut parmi les dettes de financement la part correspondant au


principal des annuités restant à payer.

Cette approche simplifiée permet en quelque sorte de rétablir la réalité économique


du crédit-bail ; c’est précisément la démarche que l’ETIC a cherché à favoriser en
prévoyant un tableau sur les immobilisations financées par crédit-bail, dans lequel les
informations ci-dessus sont déjà préparées.(Tableau B10).

b) Locations

Si exceptionnellement, d'une part, la valeur d'un bien loué est significative, et d'autre
part, la durée de la location est très longue, (plus de 20 ans),l’analyste pourrait, dans la
mesure où il dispose d’informations suffisamment fiables sur la valeur des biens loués
ainsi que sur leur durée exacte d’utilisation, procéder au retraitement des loyers
comptabilisés de la même manière qu’il l’aurait faite pour le crédit-bail.
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32. L’ANALYSE STATIQUE DE LA STRUCTURE


FINANCIERE
Nous avons rappelé brièvement les retraitements qui nous paraissent essentiels pour
corriger les états de synthèse des insuffisances par rapport aux besoins de l’analyse
financière, sachant que la nature des retraitements dépend avant tout des
particularités, des structures et des conditions effectives d’exploitation des entreprises.

Sur cette base, nous envisageons une démarche de diagnostic de la structure


financière sous deux aspects :

 analyses basées sur les équilibres significatifs liés au fonds de roulement

 analyse par les ratios.

Cet aperçu ne vise pas bien entendu l’exposé détaillé de la démarche, mais cherche
uniquement à mettre en évidence la méthodologie possible à partir des états de
synthèse retraités.

32.1 ANALYSES BASEES SUR LES EQUILIBRES SIGNIFICATIFS LIES AU FONDS DE


ROULEMENT

Deux analyses peuvent être envisagées :

 Analyse par la liquidité

 Analyse fonctionnelle

Nous nous limiterons ici à retracer les principales méthodes de mise en œuvre de ces
deux types d’analyses.

a) Analyse «liquidité»

Cette analyse vise à répondre à deux questions :

 les capitaux permanents financent-ils une partie du besoin en fonds de roulement ?


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 les actifs à court terme à moins d’un an assurent-ils une couverture suffisante des
passifs exigibles à moins d’un an ?

Cette analyse s'effectue de deux manières, en prenant soin au préalable de séparer


les emplois et ressources à plus d’un an et ceux à moins d’un an:

 soit par le haut du bilan,

 soit par le bas du bilan,

A cet égard, l’état des informations complémentaires (ETIC) permet de distinguer entre
la partie à moins d’un an et celle à plus d’un an au niveau des créances et des dettes
(tableaux B6 et B7)

Une fois cette séparation réalisée, le fonds de roulement peut être calculé comme suit :

CAPITAUX A PLUS D’UN AN - ACTIF IMMOBILISE = FR NET

ACTIF A MOINS D’UN AN - DETTES A MOINS D’UN AN = FR NET


(Y COMPRIS TRESORERIE) (Y COMPRIS CONCOURS BANCAIRES)

Les éléments retraités (à plus d’un an ou à moins d’un an) sont déplacés soit du haut
vers le bas, soit l’inverse, de telle sorte que les calculs par les deux méthodes aboutissent
au même résultat.

Ainsi, par le biais des états annexes donnant des informations sur l’échéance des
dettes et des créances, la loi comptable permet de développer ce type d’analyse
«liquidité», centrée essentiellement sur les équilibres à court terme (échéance d’une
année).

b) Analyse fonctionnelle

Le bilan fonctionnel dont nous avons ébauché l’architecture ci-dessus (voir n° 254)
distingue les emplois et ressources stables non rattachés au cycle d’exploitation, des
actifs et passifs issus de l’exploitation quelque soit leur échéance. Le fonds de
roulement n’est plus alors envisagé comme la différence entre les ressources et emplois
à plus d’un an mais plutôt comme l’excédent des ressources financières stables (devant
rester à plus d’un an) par rapport aux emplois à caractère d’investissement.
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Le bilan n’est plus divisé en deux parties dont la différence aboutit au même résultat
mais classé par rapport à la fonction de chaque ressource ou emploi dans
l’exploitation.

D’où le calcul du fonds de roulement fonctionnel :

FINANCEMENT PERMANENT - ACTIF IMMOBILISE = F R F

Par ailleurs, l’on s’intéressera au calcul du besoin de financement global. Ce besoin est
lui même composé du besoin de financement d’exploitation et hors exploitation.

Le besoin de financement d’exploitation (BFE) est calculé en retranchant du passif


d’exploitation les actifs ayant la même origine, quelque soit l’échéance de leurs
composantes.

Parallèlement, la différence entre les éléments actif et passif n’ayant pas de lien avec
l’exploitation et à échéance de moins d’un an, détermine le besoin de financement
hors exploitation (BFHE).

A partir de ces calculs l’on obtient la relation statique suivante:

FONDS DE ROULEMENT FONCTIONNEL - BESOIN DE FINANCEMENT


D’EXPLOITATION ET HORS EXPLOITATION = TRESORERIE NETTE
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Ceci peut être illustré par le schéma suivant :

ELEMENTS D’UN BILAN FONCTIONNEL

ACTIF PASSIF

Immobilisations Ressources
d’exploitation (dont propres, (dont
I M M O B I L ISEES

crédit-bail) amortissements
provisions et
crédit-bail

RESSOURCES S T A B L E S
amorti)

Immobilisations Comptes
actifs hors d’associés
exploitation

FONDS DE ROULE Capitaux


MENT FONCTION NEL empruntés à
VA L E U R S

terme
(échéances à
plus et à moins
d’un an) (dont
crédit-bail non
amorti)

BFGE Financement
stable des
besoins en
fonds de
roulement FRF
Stocks Dettes d’exploitation
Créances Besoin de BFGHE Trésorerie
d’exploitation financement global nette
d’exploitation
BFGE

Créances diverses Dettes diverses

BFGHE
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Trésorerie actif Trésorerie passif

Trésorerie nette TN

Le tableau ci-après donne les exemples types d’équilibres financiers courants :

BFR Les BFR constatés sont entièrement financés par des


FR+ (1) ressources permanentes (FR +) dont l’importance
permet de dégager des disponibilités. Il convient de
ENTREPRISES A BESOINS EN FONDS DE

T+ rechercher si ces disponibilités ne traduisent pas un sous-


emploi de capitaux.
ROULEMENT (BFR)

Les BFR sont financés, partie par des ressources


FR+ permanentes (FR +), partie par un excèdent des
BFR T- (2) concours bancaires courants sur les disponibilités. Il
convient d’apprécier l’importance du risque bancaire
courant

Les concours bancaires courants couvrent une partie


FR- T- (3) des actifs fixes, les BFR et les disponibilités. Cette situation
BFR est dangereuse si elle est structurelle et exige de rétablir
les équilibres financiers

FR+ Les ressources induites par le cycle d’exploitation


ENTREPRISES A RESSOURCES EN FONDS DE

(4) s’ajoutent à un excèdent de ressources permanentes


T+ RFR (FR +) pour dégager un excèdent de liquidités important
dont il est utile de juger s’il ne recouvre pas un sous-
emploi de capitaux
ROULEMENT

Les ressources issues du cycle d’exploitation couvrent un


(RFR)

FR - excèdent de liquidité, éventuellement excessives, mais


RFR (5) encore une partie de l’actif immobilisé (FR -). Les
T+ fournisseurs et les avances de la clientèle financent le
cycle mais aussi une partie des immobilisations. Un
renforcement des ressources stables est à examiner.

Les ressources permanentes ne couvrent qu’une partie


RFR de l’actif immobilisé (FR -) et leur insuffisance et
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FR - (6) compensée par les fournisseurs, les avances de la


T- clientèle et les concours bancaires courants. La
dépendance financière externe de l’entreprise est
grande et la structure des financements est à revoir.

FR + : Ressources permanentes > actif immobilisé


FR - : Ressources permanentes < actif immobilisé
BFR : Stocks + Créances d’exploitation > Dettes d’exploitation
RFR : Stocks + Créances d’exploitation < Dettes d’exploitation
T+ : Disponibilités > Trésorerie passif
T- : Disponibilités < Trésorerie passif
--------
Source : « la fonction Financière et le Plan Comptable Générale 1982 » Publication
OECCA – Editions ECONOMICA

32.2 ANALYSE PAR LES RATIOS

La double analyse du fonds de roulement développée ci-dessus donne un éclairage


intéressant sur la structure de l’entreprise. Cependant cette analyse qui se base sur des
valeurs absolues devrait être toujours enrichie par une analyse en valeurs relatives à
partir de la méthode des ratios.

De fait, les équilibres calculés précédemment se basent sur les postulats suivants :

1. les emplois durables ne se transforment que très lentement en liquidités et doivent


par conséquent être financés par des ressources stables.

2. l’actif circulant se transforme plus rapidement en liquidités et peut être financé par
des dettes du cycle d’exploitation.

3. la rotation des postes de l’actif circulant générée par le cycle d’exploitation doit être
plus rapide que celle des dettes liées au même cycle. Autrement, les paiements se
présenteraient à un rythme plus rapide que les encaissements.

Ces équilibres ne sont réellement appréhendés qu’à travers l’analyse de la rotation des
éléments circulants.

La méthode des ratios permet entre autres de renseigner sur ces aspects.

Cependant l’utilisation des ratios doit obéir à des conditions dont les principales se
résument ainsi :

 opérer les retraitements déjà cités ;


 étendre l’analyse sur au moins 3 ans ;
 utiliser des ratios mensuels, trimestriels pour des activités saisonnières;
 tenir compte dans la mesure du possible de l’inflation pour pallier l’inconvénient de
la comptabilisation au coût historique.
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a) Analyse par les ratios développée dans le cadre du PCG 1957

Nous résumons les principaux ratios fréquemment utilisés, dans un tableau qui montre
en parallèle les enseignements qu’ils donnent.
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NATURE ELEMENTS DE CALCUL SIGNIFICATION

Ratios de structure

Capitaux permanents/actif Importance du fonds de


immobilisé roulement de l’entreprise

Autonomie financière

Capitaux propres/dettes Degré de dépendance de


l’entreprise envers le
financement externe

Ratios de rentabilité

R1. Rentabilité économique Résultat d’exploitation Quel est le taux de


avant charges et produits profitabilité économique de
financiers/ chiffre d’affaires l’affaire ?
HT

R2. Vitesse de rotation des Chiffre d’affaires HT/ Total Dans quelle mesure
capitaux de l’actif l’entreprise peut agir sur sa
rentabilité économique en
améliorant l’efficacité du
capital investi ?

R3. Incidence financière Résultat de l’exercice/ Quelle est l’incidence de la


Résultat d’exploitation charge financière nette sur
avant charges et produits le résultat de l’exercice ?
financiers

R4. Effet de levier Passif total/Capitaux Quel est l’impact de la


propres politique de financement
de l’entreprise sur sa
structure financière ?
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Rentabilité financière

R1 x R21 x R3 x R4 = Ces quatre ratios montrent


l’enchaînement des
Résultat d’exploitation composantes du profit de
Capitaux propres l’entreprise

Ratios de liquidité

Rotation des stocks (en Stocks moyen x 360/ coût Pour combien de temps les
jours) d’achat de marchandises stocks stationnent-ils aux
vendues différents stades dans
l’entreprise ?

Délais de paiement des (créances clients et Quel est le délai moyen de


clients (en jours) comptes rattachés + en crédit consenti à la
cours d’escompte) x clientèle ?
360/chiffre d’affaires TTC

Délai de règlement des Dettes fournisseurs et Quel est le délai moyen de


fournisseurs (en jours) comptes rattachés x 360/ règlement accordé par les
achat TTC fournisseurs ?

b) Analyse par les ratios - la nouvelle approche

En introduisant des notions économiques et financières nouvelles, la loi comptable offre


implicitement la possibilité d'étendre l'analyse à de nouveaux ratios très pertinents.

Signalons que l'approche par les ratios cités précédemment n'est pas pour autant
désuète mais devrait être complétée par les nouvelles possibilités d'analyse offertes par
les mouvements états de synthèse.

Nous proposons ici une batterie de ratios qui sont inspirés des ratios utilisés par la
centrale des bilans de la Banque de France et des travaux du 37ème congrès de
l'OECCA :
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NATURE ELEMENTS DE CALCUL SIGNIFICATION

Ratios de structure économique

Capital engagé dans Immobilisations


l’exploitation d’exploitation plus BFR
exploitation/ Valeur ajoutée Quelles sont les
caractéristiques
Apport spécifique de Valeur ajoutée/vente et économiques de
l’entreprise production stockée ou l’entreprise ?
immobilisée

Intensité de la mécanisation Immobilisations


d’exploitation/effectifs

Nouveaux moyen mis en œuvre

Intensité de l’investissement Investissement physique et


de l’exercice financier de l’exercice +
VAR* BFR exploitation/VAR*
Valeur ajoutée Quels nouveaux moyens ont
été mis en œuvre tant en
Emploi dans le cycle VAR* BFR exploitation/ VAR* actifs fixes qu’en fonds de
productif ventes et productions roulement ?

Activité commerciale

Croissance de l’entreprise Variation valeur ajoutée/


Valeur Ajoutée
Comment l’activité
Evolution du chiffre Variation CA (HT)/CA (HT) commerciale a-t-elle
d’affaires évolué ?

Evolution de l’activité vers VAR* Exportations/ VAR* CA


l’étranger (HT)

*
VAR : VARIATION
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Marge bénéficiaire ou taux de marge

Taux de marge Marge sur prix d’achat des


commerciale (négoce pur) marchandises vendues/prix
d’achat des marchandises Quels ont été les résultats
vendues obtenus ?

Taux de marge brute Excèdent brut


d’exploitation d’exploitation/CA (HT)

Rentabilité des capitaux engagés

Rentabilité économique Excèdent brut


brute des capitaux engagés d’exploitation/immobilisatio
dans l’exploitation ns d’exploitation + BFR
exploitation
Les capitaux engagés
Rentabilité économique EBE – amortissements et rapportent-ils une rentabilité
nette des capitaux engagés provisions d’exploitation/ pour permettre à
dans l’exploitation immobilisations l’entreprise de récupérer le
d’exploitation + BFR montant de ses
exploitation investissements dans un
délai normal ?
Rentabilité courante des Résultat brut
capitaux investis courant/valeurs
immobilisées + BFR
exploitation

Rentabilité financière nette Bénéfice non distribué/


ressources propres

Répartition des revenus

Au personnel Charges de personnel/


valeur ajoutée

A l’Etat Impôts et taxes + impôts sur


les bénéfices/valeur ajoutée
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Comment ont été répartis


Aux prêteurs Charges financières/ valeur les revenus sur les différents
ajoutée partenaires économiques ?

Aux actionnaires Distribution/valeur ajoutée

A l’entreprise Autofinancement/valeur
ajoutée
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Ratios de structure économique

Taux d’autofinancement Autofinancement/investisse Quelle est la proportion de


ments de l’exercice + VAR. l’autofinancement ?
BFR exploitation

Equilibre financier Ressources stables/ Valeur


immobilisées + BFR
exploitation

Structure d’endettement Endettement total (financier


et bancaire Quelle est la structure
courant)/Ressources Propres financière résultant des
opérations réalisées, des
financements mis en place
Capacité de Capacité et des résultats obtenus ?
remboursement d’autofinancement/Emprun
ts

Financement bancaire de Concours bancaire de


l’exploitation trésorerie/BFR exploitation
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33. ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA STRUCTURE


FINANCIERE

Dans ses opérations d’échange avec ses partenaires externes, l’entreprise entreprend
des actes qui influent directement sur son résultat et par conséquent sur sa capacité
d’autofinancement. L’entreprise entreprend également des actes qui ont un rapport
avec son financement et sa trésorerie: Investissements, emprunts, distributions de
dividendes.

Les décalages provenant des règlements et des encaissements des flux liés à ces
différentes opérations créent des besoins ou des ressources qui se convertissent en flux
monétaires et affectent par conséquent la trésorerie de l’entreprise.

La structure financière peut être définie comme le système établi par les mouvements
permanents des flux décrits ci-dessus.

Aussi, toute analyse financière doit-elle :

 d’une part, examiner la structure du patrimoine et des capitaux de l’entreprise ainsi


que les conditions de formation de son résultat ;

 d’autre part, appréhender cette structure dans son mouvement en s’intéressant à


son évolution passée et à celle prévisible dans le futur.

Le tableau de financement permet cette analyse de l’évolution sur un ou plusieurs


exercices achevés.

Le plan de financement, en tant que prolongement du tableau de financement,


permet par le biais de prévisions, d’anticiper l’évolution ultérieure de la structure
financière.

33.1 LE TABLEAU DE FINANCEMENT

Le tableau de financement constitue un document de synthèse qui montre comment


l’entreprise a pu, par ses ressources internes et externes, répondre aux emplois de fonds
que nécessite son activité.
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

Dans le champ de l’analyse financière, le tableau de financement est présenté sous


différentes formes. Cette diversité s’explique par la nature des objectifs poursuivis.

Ces modèles peuvent être regroupés en 3 grandes familles :

 tableaux d’analyse de la variation du fonds de roulement ;


 tableaux d’analyse de la variation de la trésorerie (tableau des flux de trésorerie) ;
 tableaux mixtes (qui empruntent aux premiers et aux seconds).

a) Tableau d’analyse de la variation du fonds de roulement

Ce tableau se limite à l’analyse des mouvements affectant le haut du bilan. Ce faisant,


il analyse les variations et leurs causes, subies par les différents postes du fonds de
roulement.

Les flux présentés dans ce tableau s’analysent en terme d’emplois et ressources d’où
l’appellation qui lui est généralement donnée : tableau des Emplois et Ressources.

b) Tableau d'analyse de la variation de la trésorerie

Ce tableau présente l'avantage d'expliquer la variation de la trésorerie comme le CPC


explique la formation du résultat.

Ainsi, ce tableau part de l’EBE pour calculer successivement les flux de trésorerie
d’exploitation (ETE), les flux d’investissement et les flux de financement, comme cela est
décrit dans le modèle ci-après:
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

TABLEAU DE VARIATION DE LA TRESORERIE

OPERATIONS D’EXPLOITATION MONTANT

 Excédent brut d’exploitation (hors variations de stocks)


 Autres charges et produits liés à l’exploitation et susceptibles d’entraîner une
variation de trésorerie
 Incidence de la variation des décalages de trésorerie sur opérations
d’exploitation

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DE


(AFFECTE A) L’EXPLOITATION (A)

OPERATIONS D’INVESTISSEMENT

 Décaissements provenant de l’acquisition d’immobilisations corporelles et


incorporelles
 Encaissements résultant de la cession d’immobilisations corporelles et
incorporelles
 Décaissements provenant de l’acquisition d’immobilisations financières
 Encaissements résultant de la cession d’immobilisation financières

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DES (AFFECTE AUX) OPERATIONS


D’INVESTISSEMENT (B)

OPERATIONS DE FINANCEMENT

 Sommes reçues des actionnaires suite à une augmentation de capital


 Dividendes versés aux actionnaires
 Encaissements provenant de nouveaux emprunts
 Remboursements d’emprunts
 Avances reçues des tiers

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DES (AFFECTE AUX) OPERATIONS DE FINANCEMENT


(C)

VARIATION DE TRESORERIE (A+B+C)

TRESORERIE A L’OUVERTURE (D)

TRESORERIE A LA CLOTURE (A+B+C+D)


CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

c)Tableau mixte

Ce tableau emprunte aux deux autres. Il analyse la variation du fonds de roulement et


donne parallèlement une explication de la variation de la trésorerie, en confrontant la
variation du besoin en fonds de roulement au fonds de roulement.

Signalons que la loi comptable marocaine épouse un modèle similaire (modèle


normal) sans pour autant développer la partie relative aux besoins en fonds de
roulement et trésorerie.

Nous reprendrons ici le modèle tel qu’il est proposé par la loi, en développant
davantage les variations des besoins en fonds de roulement (besoin de financement
global) et de la trésorerie.
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

MODELE DE TABLEAU DE FINANCEMENT MIXTE PROPOSE :

Exercice N Exercice N-1


Emplois Ressources Emplois Ressources

1. AUTOFINANCEMENT

 Capacité d’autofinancement
 Distribution de bénéfices

2. CESSION ET REDUCTIONS
D’IMMOBILISATIONS

 Cessions d’immobilisations
incorporelles
 Cessions d’immobilisations
corporelles

3. AUGMENTATION DES CAPITAUX


PROPRES ET ASSIMILES

 Augmentation de capital
 Subventions d’investissement

4. AUGMENTATION DE DETTES DE
FINANCEMENT

(Hors les primes de


remboursement)

TOTAL DES RESSOURCES STABLES 1+2+3+4

5. ACQUISITION ET AUGMENTA-TION
D’IMMOBILISATION

 Acquisition d’immobilisations
incorporelles
 Acquisition d’immobilisations
corporelles
 Acquisition d’immobilisations
financières
 Augmentation des créances
immobilisées

6. REMBOURSEMENT DES CAPITAUX


PROPRES
7. REMBOURSEMENT DES DETTES DE
FINANCEMENT
8. EMPLOIS EN NON VALEURS
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

TOTAL DES RESSOURCES STABLES 5+6+7+8


CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

Exercice N Exercice N-1


Emplois Ressources Emplois Ressources

I. VARIATION DE FONDS DE ROULEMENT


FONCTIONNEL

9. VARIATION DES ACTIFS


D’EXPLOITATION

 Stocks
 Avances et acomptes sur
commandes
 Clients et comptes rattachés

10. VARIATION DES PASSIFS


D’EXPLOITATION

 Avances et acomptes versés


 Fournisseurs et comptes rattachés

II. VARIATION DU BESOIN EN FONDS DE


ROULEMENT D’EXPLOITATION 9 – 10

11. VARIATION DES ACTIFS HORS


EXPLOITATION

 Autres débiteurs

12. VARIATION DES PASSIFS HORS


EXPLOITATION

 Autres créditeurs
III. VARIATION DU BESOI EN FONDS DE
ROULEMENT HORS EXPLOITATION 11-12

IV. VARIATION DU BESOIN EN FONDS DE


ROULEMENT II + III

13. VARIATION DE LA TRESORERERIE ACTIF

14. VARIATION DE LA TRESORERIE PASSIF

VARIATION DE LA TRESORERIE NETTE (13-


14) OU ( I-IV)
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

En définitive, nous pouvons dire que l’utilisation de tel ou tel modèle de tableau de
financement est souvent dictée par les buts spécifiques recherchés ; mais il y a lieu de
relever que l’approche mixte qui explique les mouvements de la trésorerie par les
événements intervenus, soit au niveau de la politique de financement et
d’investissement de l’entreprise, soit au niveau des décisions de gestion courante
(d’exploitation ou hors exploitation), semble mieux répondre aux besoins des petites et
moyennes entreprises (PME).

Signalons que cette analyse peut être plus détaillée ou plus condensée en fonction de
la taille de l’entreprise et des besoins d’information de ses dirigeants.

Il arrive fréquemment que les besoins d’information ne se limitent pas à une analyse
historique de l’entreprise mais englobent également une vision de son exploitation
prévisionnelle. Ainsi, le tableau de financement devient une étape indispensable vers
l’élaboration du plan de financement.

33.2 LE PLAN DE FINANCEMENT (P.F.)

En tant que support à la décision des managers, l’analyse financière devrait


constamment se soucier de la trilogie :

- constat du passé ;
- suivi du présent ;
- prévision de l’avenir.

En effet, la prévision de l’avenir se fait normalement sur la base du constat du passé et


du présent.

Aussi le rôle même du nouveau système d’information comptable marocain se trouve-t-


il valorisé puisqu’il aide à l’étude de la situation présente et peut servir par ailleurs de
modèle pour la projection du futur.

Le plan de financement est précisément le document qui permet de présenter un


support concret de la politique générale de l’entreprise à court et moyen terme,
construite dans une démarche raisonnée et financièrement équilibrée.

La démarche de construction du plan de financement ressemble à celle du tableau de


financement, sauf que les ressources et les besoins ne sont pas à priori équilibrés.
L’objectif consiste ainsi à projeter les équilibres financiers futurs afin de prévoir la
recherche de financements supplémentaires, ou au contraire les placements à
effectuer en cas d’excédents.
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 3 : DES ETATS DE SYNTHESE A L'ANALYSE FINANCIERE

En conclusion L’entreprise marocaine est caractérisée par une surface


financière propre souvent insuffisante. Or, le volume et la
vitesse des flux financiers peuvent se modifier parfois très
rapidement et d’une manière imprévisible et brutale
(exemple : défaillance d’un gros client, perte de change,
concurrence forte soudaine,...)

L’analyse rapprochée de ces phénomènes peut parfois


aider à cerner les problèmes suffisamment tôt pour éviter
un dérapage financier.

En outre, le recours permanent de l’entreprise marocaine


au crédit bancaire doit être nécessairement compensé
par des mécanismes de détection et d’analyse rapide des
difficultés financières ou de leurs indices.

L’outil comptable de l’entreprise reste normalement son


meilleur système d’information, bien qu’il doive être
enrichi le cas échéant par des outils d’analyse
supplémentaires (coûts, finances,...) adaptés aux
spécificités de chaque entreprise.

Dans cette perspective, le modèle comptable introduit


par la loi présente un cadre normalisé qui apporte de très
larges possibilités d’aide à la gestion.

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