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La loi comptable qui vient d’être promulguée est le couronnement d’un effort intense
de conception et de clarification, initié à partir de 1982, et qui a comporté une série
d’étapes progressives (voir n° 20 et suivants).
Au terme de cette réforme, le Maroc dispose désormais de tous les supports législatifs,
règlementaires, et incitatifs qui caractérisent l’existence d’un droit comptable
autonome.
1. Réglementati - Décret
on de la Loi comptable introduisant le
production de CGNC dans les
l'information entreprises
publique(1)
- Décret
réglementant la
profession de
comptable
agrée
2. Généralisation - Avis du CNC portant
et adaptation Décret de diffusion :
à toutes les création du CNC de plans comptables
entités sectoriels
économiques des adaptations de la
loi à des opérations
spécifiques
3. contrôle et Dahir portant - Avis sur les domaines
aide à la création de Décret comptables
bonne l'Ordre National d'application du - Recommandations à
application des Experts dahir l'usage des membres de
comptables(2) l'Ordre
- Rapports d'audit
1
Réglementation obligatoire pour les entreprises du secteur public, mais quasi-obligatoire pour les autres entités
(voir n°31 et suivants)
2
Ce dahir devrait être incessamment complété par une loi réglementant les missions de commissariat aux
comptes.
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 1 : LES APPORTS JURIDIQUES, INSTITUIONNELS ET DOCTRINAUX
DE LA LOI COMPTABLE
Ainsi, dans cette perspective, et compte tenu des priorités actuelles, le CNC a adopté
lors de sa deuxième séance plénière du 27/7/1994 la création de Commissions
techniques spécialisées ayant pour objectif de concevoir et de proposer au CNC les
instruments d’adaptation de la loi comptable aux différents types d’entités
économiques (en particulier les institutions financières), afin que le conseil puisse les
examiner avant de les diffuser au public, par voie d'avis.
A ce jour, les deux premiers avis émis par le CNC ont concerné les modalités
d’application de la loi sur les aspects suivants:
1. Etablir le lien entre la loi comptable et le CGNC, en incitant les entreprises non
publiques à adopter les dispositions du CGNC comme étant les modalités
d’application de la loi comptable.
Cet avis permet ainsi d'inciter à rendre applicable au sein des entreprises à
caractère commercial et industriel toutes les disposition prévues par le CGNC en
matière :
2. Expliciter l’objectif de la loi à l’égard des commerçants dont le chiffre d’affaires est
inférieur à 7,5 millions, et desquels il est requis de fournir uniquement le bilan et le
CPC.
Ainsi, à travers les supports mis en place, il ressort que la comptabilité des entreprises
repose désormais sur l’application correcte d’un ensemble de textes législatifs et
réglementaires qui révèlent un caractère autant obligatoire qu'autonome.
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 1 : LES APPORTS JURIDIQUES, INSTITUIONNELS ET DOCTRINAUX
DE LA LOI COMPTABLE
En effet les articles 25 et 26 de la loi ont nettement précisé que les articles 10 à 13 du
code de commerce, (qui étaient la source majeure de la comptabilité au Maroc),
deviennent caducs dès le 1/1/1994, donnant ainsi l’autonomie complète à la
comptabilité normalisée.
Cette nouvelle situation ne manquera pas d’exercer quelques influences sur les
autres branches de droit.
Jusqu’à nos jours, bien que la législation fiscale en matière d’IS et d’IGR (revenus
professionnels) précisait que le résultat fiscal d’une entreprise est déterminé d’après son
résultat comptable, la réglementation et la pratique comptable demeuraient en fait
très fortement inspirées par le droit et la doctrine fiscales.
Avec l’avènement de la loi comptable qui marque l'émergence d’un droit autonome,
le législateur fiscal limitera son champ d’intérêt à ce qui est strictement fiscal et
confortera sa référence à la loi comptable plutôt qu’à des dispositions fiscales de
nature comptable.
Au niveau mondial, les organisations qui ont pour objectif de favoriser la normalisation
internationale des principes d’élaboration et de présentation des états financiers
peuvent être classées en deux groupes : Les structures dites «publiques» formées de
représentants des Gouvernements des différents pays (dites aussi structures
intergouvernementales), et des organisations dites « privées» réunissant les
professionnels de la comptabilité, tels que les experts comptables et les commissaires
aux comptes (dites aussi organisations professionnelles).
En effet la comparaison du bilan marocain avec ceux prévus par l’ONU, l’OCDE, l’IASC
et la CEE, ne fait ressortir aucune distorsion au désavantage du document marocain. Au
contraire, les rubriques prévues dans le CGNC sont plus détaillées que celles des
modèles de l’ONU et de l’IASC.
La présentation du bilan marocain est plus formelle et complète que celle de toutes les
autres sources (ONU, OCDE, IASC et CEE) dans la mesure où elle est la seule à intégrer
totalement la classification des différentes rubriques composant le patrimoine de
l’entreprise (actif, passif) selon leur lien avec le cycle d’exploitation d’une part et la
notion stable - circulant d’autre part.
C’est en particulier vrai pour les créances, dettes, les provisions et les écarts de
conversion actif, passif qui ont été éclatés selon leur nature stable ou circulante et
intégrés dans les différents postes qui composent le bilan:
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 1 : LES APPORTS JURIDIQUES, INSTITUIONNELS ET DOCTRINAUX
DE LA LOI COMPTABLE
Le bilan marocain est également le premier à isoler la trésorerie des éléments circulants,
en créant deux postes spécifiques :
L’actif circulant du modèle marocain, qui regroupe, comme les modèles CEE, les actifs
générés par le cycle d’exploitation ainsi que les débiteurs hors exploitation :
ne comprend pourtant pas les éléments de Trésorerie-Actif qui sont isolés dans un
poste spécifique, en bas du bilan,
1
Cf. section 3 et 4 ci-dessus
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 1 : LES APPORTS JURIDIQUES, INSTITUIONNELS ET DOCTRINAUX
DE LA LOI COMPTABLE
2. des capitaux propres assimilés, isolés dans un poste spécifique qui regroupe toutes les
provisions et subventions à caractère de réserves mais qui n’ont pas encore acquitté
l’impôt sur les résultats correspondants.
4. des provisions à caractère durable constituées pour faire face aux risques et charges.
6. des écarts de conversion-passif qui correspondent à des profits potentiels sur des
créances ou dettes à caractère durable contractées en devises.
Le passif circulant du bilan marocain, symétrique à l’actif circulant, est assez proche du
modèle CEE et regroupe :
les dettes diverses non liées au cycle ainsi que les provisions pour risques et charges
n’ayant pas un caractère durable.
les écarts de conversion-passif représentant des profits potentiels sur les éléments
circulants de dettes et créances.
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 1 : LES APPORTS JURIDIQUES, INSTITUIONNELS ET DOCTRINAUX
DE LA LOI COMPTABLE
Les dettes de trésorerie sont également isolées dans un poste spécifique en bas du
passif.
Dans tous les autres modèles apparaissent de manière distincte et non regroupée :
la situation nette qui correspond au total des capitaux propres et des capitaux
propres assimilés du modèle marocain, alors que ces derniers n’ont pas encore
acquitté l’impôt, et que de ce fait le total de la «situation nette» n’exprime pas
véritablement un agrégat définitivement acquis à la Communauté des actionnaires,
tant au plan juridique qu’au plan financier.
les dettes, soit éclatées en dettes long terme, court terme (modèles IASC, ONU) soit
en dettes financières, dettes d’exploitation, dettes diverses ; (modèle CEE) sans
considération de leur terme ou de leur caractère durable ou non (1). Ces dettes
contiennent bien entendu les concours bancaires courants et les soldes créditeurs
de banques.
les provisions pour risques et charges ainsi que les produits constatés d’avance, sans
distinction de caractère durable ou non.
La seule faiblesse que le CPC présente, est le fait qu’il n’offre pas, comme le préconise
la 4ème directive, la possibilité de choix entre une présentation des produits et charges
par nature, et une autre, par fonction dans l’entreprise.
Le CPC présente les produits d’exploitation comme le font les modèles ONU, CEE, IASC ;
c’est-à-dire hors taxes.
De plus, seule l’OCDE est plus précise en prévoyant que la rubrique des ventes inclut les
«montants résultant de la vente des produits et de la prestation des services
1
Des notes annexes précisent l’échéance des dettes à plus ou moins d’un an
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA LOI COMPTABLE
SECTION 1 : LES APPORTS JURIDIQUES, INSTITUIONNELS ET DOCTRINAUX
DE LA LOI COMPTABLE
correspondant aux activités ordinaires, déduction faite des rabais, de la taxe sur la
valeur ajoutée et d’autres impôts directement liés au chiffre d’affaires».
Les ventes à l’exportation ne sont pas mentionnées dans tous les modèles; de même
l’ONU et l’IASC n’indiquent pas où leurs modèles font figurer :
Les produits financiers dans le modèle de l’ONU ne sont envisagés que sous deux
rubriques :
Par contre, l’IASC éclate en deux, la première rubrique ci-dessus et offre ainsi trois
rubriques pour traiter des produits financiers.
Le modèle de la CEE n’est pas plus développé que celui de l’IASC, alors que le modèle
marocain traite ces produits en :
Symétriquement, les comptes de charges financières sont plus développées que dans
le modèle ONU, CEE et IASC.
Les produits et les charges non courantes, du modèle marocain correspondent aux
"Produits et charges exceptionnels" des autres modèles. Toutefois, le modèle marocain
a préféré baptiser ces rubriques "Non courantes" plutôt "qu’exceptionnelles" pour bien
préciser qu’elles doivent enregistrer toutes les opérations exceptionnelles/inhabituelles,
y compris les transactions liées à l’exploitation, mais qui sont "non courantes" du fait de
l’importance inhabituelle de leur montant par rapport à l’exploitation normale de
l’entreprise.
Enfin, aucun organisme international ne ventile par rubrique, comme le fait le modèle
marocain, les opérations de l’exercice en :
. l’ONU détaillant beaucoup plus que l’OCDE les éléments devant être
contenus dans le
tableau,
La CEE n’a pas prévu d’obligation à ce sujet . Certains pays comme la France l’ont
rendu obligatoire à partir de certains seuils effectif > 300 salaires ; CA > 120 millions FF).
Le modèle marocain (voir n° 156 et suivants) se distingue donc par deux innovations
majeures :
Par ailleurs, aucun modèle ne prévoit l’état des soldes de gestion (ESG), obligatoire
dans le modèle marocain, et qui explique, à partir des comptes et sans aucun
retraitement extra-comptable, l’origine de la formation du résultat final (voir n° 145 et
suivants).
Enfin l’ETIC du modèle marocain répond aux exigences servies par tous les modèles
réunis (voir n° 160 et suivants):
Le seul regret que l’on pourrait exprimer est que le modèle marocain n'ait pu consacrer
définitivement son avancée en prévoyant :
..de production
..de distribution
..administrative.