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Introduction

Dans tout projet de génie civil, le géologue intervient, en concertation avec le maître d’œuvre
et en liaison avec les différents spécialistes (ingénieur de structures, en technique routière,
mécanicien des roches ou des sols, paysagiste, etc.), à plusieurs étapes :
 à l’amont des études, dans le choix des sites en fonction des impératifs techniques
(liés à la topographie ou à des contraintes lithologiques, structurales ou
environnementales) ou économiques, et dans la définition des reconnaissances à
effectuer ; à ce niveau, il est primordial pour le géologue d’identifier les contraintes
majeures liées à la nature des terrains, à la structure, à la morphologie, aux
évolutions actives ;
 au cours des études géotechniques, dans l’interprétation des résultats, dans leur
interpolation, pour affiner les connaissances et contrôler les hypothèses ;
 au cours des travaux, dans la réorientation éventuelle du projet pour cause de
résultats non conformes aux hypothèses de départ, ou si un incident se produit
(glissement de terrain, venues d’eau, etc.).

1/ Le terrassement
le principe
Le terrassement se constitue de plusieurs étapes :

 Décapage des terres : on extrait temporairement la terre végétale sur une profondeur
de 25 cm environ. Cette opération peut être réalisée manuellement pour les chantiers
de moindre importance ou à l’aide d’engins mécaniques (engins de nivellement,
pelleteuses, etc.).
 Les déblais : ils désignent l’ensemble des terres dégagées lors des opérations de
terrassements pour la création de canalisations, de fondations. Ces terres peuvent
être soit réutilisées en remblais, ou le cas échéant elles sont évacuées du chantier.
 Les remblais : ce sont les terres prélevées et transportées en vue de combler les
cavités telles que les tranchées.

Les différents types de terrassements


On distingue 3 types de terrassements.

Les fouilles en rigole : elles sont destinées à recevoir les fondations. Les fouilles sont dites
en rigole dès lors que leur largeur n’excède pas 2 m et leur profondeur 1 m. Elles sont
réalisées une fois l’implantation réalisée à l’emplacement des futurs murs. Afin d’éviter tout
risque de gel, les fouilles sont creusées sur une profondeur de 80 cm. Concernant
les excavations, les fouilles ont une surface supérieure à 2 m de chaque côté et une hauteur
inférieure à la moitié de la largeur. Enfin, une fouille est dite en tranchée lorsque sa
profondeur est supérieure à 1 m mais que sa largeur est inférieure à 2 m.
Les réseaux enterrés
Il est possible que certains réseaux souterrains soient enfouis dans le sol (réseaux
d’électricité, réseau d’eau de tout à l’égout, etc.). En amont du terrassement, les réseaux
doivent être repérés sur le plan et identifiés sur le terrain en usant de grillages avertisseurs
de couleur : le bleu pour l’eau, le rouge pour l’électricité, le jaune pour le gaz et le noir pour
le réseau téléphonique.

Le blindage des fouilles


Le blindage des fouilles évite tout risque aux personnes et aux constructions existantes. Le
blindage est obligatoire dès lors que la fouille à parois verticales a une profondeur de 1,30 m
et une largeur égale ou inférieure aux 2/3 de sa profondeur (article 66 du Décret du 6 janvier
1965). Dans tous les autres cas, des aménagements doivent être réalisés et régulièrement
vérifiés pour assurer la sécurité des individus et des biens alentours.

Le blindage peut être réalisé par planches horizontales ou verticales mais également en
ayant recours à des caissons.

2/ La recherche des matériaux de construction


Origine des Matériaux de construction :
L'histoire des matériaux de construction, comme celle de la métallurgie, de la verrerie, des
matériaux céramiques, remonte à plusieurs millénaires. Son apparition précoce et son
développement sont liés aux ressources offertes par la géologie, notamment aux matières
premières nécessaires à ces premières manifestations de l'industrie humaine, qui doivent
être largement disponibles, peu onéreuses, faciles à exploiter et à transporter. Ces matières
premières consistent principalement en matériaux dits de "carrière": pierres et granulats,
sables, calcaires, argiles, gypses, feldspaths,… qu'ils soient exploités à l'air libre ou en
souterrain. En effet, d'après les codes miniers qui se sont succédés, sont considérés comme
matériaux de carrière toutes les substances qui ne figurent pas explicitement sur la liste des
matériaux de mine, lesquels comportent essentiellement les minerais métalliques et
quelques autres minéraux comme le sel, le soufre, la fluorine. Ainsi, il peut exister des mines
à ciel ouvert et des carrières souterraines.

L'obtention des matériaux de construction :


Elle exige une transformation plus ou moins complexe des matières premières extraites du
sol. Cette transformation peut être obtenue par simple traitement physique :

 façonnage, taille   →  pierres, blocs, moellons.


 Broyage, séparation granulométrique  →  granulats, sables, graviers, charges fines.

Elle peut être aussi physique et chimique, conduisant à des  produits de nature différente de
celle des matériaux initiaux et possédant des propriétés originales ( propriétés rhéologiques
régissant la mise en œuvre, affinités chimiques, propriétés mécaniques). La figure 1 résume
les aspects les plus caractéristiques de ces transformations.

Selon une autre approche, on peut distinguer :


Les matériaux solides utilisés en l'état : éléments montés à sec, ou cimentés (pierres,
moellons, briques), ou assemblés mécaniquement (tuiles). Plus récemment, ces éléments
ont pu être assemblés par collage, vissage, fixation mécanique ( matériaux préfabriqués,
éléments sanitaires, verres ).

 Les matériaux utilisés en pâte ( chaux, plâtres, ciments et bétons) le plus souvent
mélangés à des granulats et à des produits d'addition: ce sont les liants de
construction. Longtemps considérés comme des "colles à cailloux", ils le sont
toujours pour certains d'entre eux (chaux, ciments). On ne peut donc étudier les liants
qu'en considérant les granulats de toute nature auxquels ils sont associés.

Ce sont surtout les liants et leurs additions qui retiendront notre attention, les autres
matériaux (céramiques, verres,…) demandant  des études spécifiques dépassant les limites
de notre sujet.

3/ la géologie et les problèmes de fondations


De toutes les causes possibles des problèmes reliés à la fondation d'un bâtiment,
l'inspecteur professionnel est le mieux qualifié afin de déterminer la qualité réelle des
fondations du bien immobilier. Son expérience en la matière lui permet de trouver les
lacunes, s'il y a lieu, afin d'en informer l'acheteur potentiel ainsi que le vendeur de la
propriété afin que les deux parties puissent négocier la valeur véritable de la propriété.

Tous les problèmes reliés à la fondation d'un bien immobilier peuvent éventuellement
conduire à la catastrophe. Afin d'éviter les problèmes ou litiges par l'achat ou la vente d'un
bien ayant un déficit existant au niveau de sa fondation, l'inspection permet d'identifier l'état
réel de la fondation du bien immobilier afin de bien informer les parties concernées.

Indices reliés aux problèmes de fondation


Par l'intérieur du bâtiment :

 Fissures dans le coin des portes et des fenêtres;


 Fissures horizontales (généralement un signe que la fondation se déplace en
présence de gel);
 Plancher inégal;
 Plancher en pente;
 Avoir l'impression d'être sur un bateau qui tangue;
 Avoir de la difficulté à conserver son équilibre;
 Portes et fenêtres ne ferment pas adéquatement;
 Armoires de cuisine avec brèche anormale et portes fermant inadéquatement;
 Cheminée fissurée.

Par l'extérieur du bâtiment :

 Portes et fenêtres avec fissures s'ouvrant difficilement;


 Fissures dans les briques et/ou le mortier (déplacement de la fondation lors du gel);
 Porte du garage (s'il y a lieu) pour détecter les brèches comme pour les armoires de
cuisine;
 État général de l'allée asphaltée;
 État général des murs extérieurs.
Causes fréquentes des problèmes de fondation
 Ocre ferreuse
 Pyrite
 Infiltration d'eau
 Drain inadéquat
 Fondation en pierre
 Fondation en blocs de béton
 Effritement du béton
o Béton sans air pouvant être touché par le gel et/ou dégel des sols
o Béton non contrôlé et fabriqué sur place
o Infiltration d'eau à long terme pouvant mener à l'éclatement du béton par la
glace
o Pyrite utilisée dans le mélange
o Sans force de compression
o Béton ayant gelé dans les premières heures suivant la coulée
o Trop d'eau à la coulée
o Mise en place tardive
o Vibration inadéquate
o Sel de déglaçage
o L'âge avancé du béton

4/ la stabilité des versants


La "stabilité des pentes" étudie l'équilibre mécanique des masses de sol ou de
roches (talus ou pentes naturelles) pouvant être mises en mouvement par des
phénomènes naturels (érosion des versants montagneux, tremblement de terre) ou
anthropiques (terrassements de déblais, mise en oeuvre de remblais,
constructions). D'un point de vue matériel, les glissements de terrains affectant des
zones urbaines, des ouvrages routiers ou des voies ferrées nécessitent des
réparations très coûteuses. Le domaine de la stabilité des pentes est vaste et
difficile à traiter. Cet article expose les différents aspects de l'analyse de stabilité,
s'intéresse à certains ouvrages spécifiques  : remblais sur sols mous, déblais,
versants naturels, et détaille les méthodes de surveillance.

5/ les travaux de souterrains


l est d’usage d’affirmer que les ouvrages souterrains, sans même parler des
cavernes naturelles qui abritèrent les hommes préhistoriques et qui servirent de
cadre à leurs premières manifestations artistiques, figurent certainement parmi les
plus anciennes constructions de l’homme.
Qu’il s’agisse de moyens d’attaque ou de défense comme dans les tunnels de
communication secrets des châteaux forts du Moyen Âge, de moyens d’extraction
des richesses de la terre dans les galeries des mines ou de moyens de transport
comme les aqueducs souterrains des villes romaines, les tunnels étaient déjà
connus et utilisés dans la plus lointaine antiquité.
Le tunnel le plus ancien actuellement connu semble bien être celui qui a été
construit en Mésopotamie sous l’Euphrate il y a 4  000 ans à l’époque de la reine
Sémiramis. D’une longueur de 1 km, il reliait le palais royal de Babylone au temple
de Jupiter.
Les civilisations modernes ont élargi l’emploi des tunnels au domaine des
communications pour franchir un obstacle qu’il s’agisse d’une chaîne de
montagnes, d’un cours d’eau, ou même du cœur d’une ville. Aujourd’hui, des
cavités souterraines sont construites pour assurer le stockage de matières
encombrantes ou dangereuses (pétrole, gaz), pour décongestionner la surface des
villes (parkings souterrains) ou pour loger des unités de production d’énergie
(centrales enterrées).
L’importance croissante des considérations d’environnement et la saturation du sol
devraient logiquement conduire à un accroissement du nombre des ouvrages
souterrains, soit dans le domaine des installations industrielles, soit pour le
stockage des déchets, soit pour la protection des populations et des installations
vitales en cas de conflit

6/ les études géologiques et les barrages


Description des modalités d'intervention du géologue aux différents stades d'études
des grands et petits barrages : nombreux cas étudiés : 36 grands barrages et 135
ouvrages collinaires. Les causes d'abandon de certains sites sont étudiées et ainsi
est mis en valeur l'importance du diagnostic géologique pour ce type
d'aménagements hydrauliques . Le cas particulier d'un barrage en terrain granitique
est analysé dans le détail afin de montrer la réalité du traitement par injection de sa
fondation rocheuse, à la fois très altérée et saine et les informations prévisionnelles
que l'on pouvait en tirer.

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