Remerciements
J’adresse aussi mon plus vif remerciement à Monsieur MERIEM BENZIANE Madjid,
maitre de conférences à l’université de Chlef, pour sa participation à mon jury de thèse en
qualité d’examinateur.
Un grand merci pour messieurs : Benaama Tahar, Imil Bachir, Mekkaoui Mohamed,
Della Krachaia Mohamed, MorsliI Amine, Zerdali Mokhtar, Yeles Amine, pour leurs intérêts
permanents à mon égard et pour leurs soutiens moraux ininterrompus et leurs nombreux
conseils tout le long de ma thèse.
Mes remerciements vont aussi à tous les membres du département d’Hydraulique qui
ont participé à ce travail de prés ou de loin.
Je remercie enfin le personnel des laboratoires d’Hydraulique de l’USTO(M.B) qui ont
participé à ce travail : Melle Touafek Aicha , Melle Belhouari Mokhtaria et Melle Mostefa
Houaria.
Merci aux personnes qui viendront m’encourager et partager ma joie le jour de la
soutenance.
Résumé
Résumé
Dans cette étude, les résultats obtenus des essais d’extrusion quantitatifs sur des
échantillons d’argiles sont présentés. Les trois variétés d’argiles utilisées proviennent de
différentes régions de l’ouest algérien. Le premier type d’argile (KA) est issu de
l’usine de céramique d’El-Remchi (CERAMICA) de la région de Tlemcen. C’est une
argile blanchâtre, de type Kaolin, traitée pour être utilisée dans la préparation de la
barbotine. Le deuxième type d’argile est extrait de la carrière de la dépression de Mers El
Kébir de la région d’Oran. C’est une argile de couleur gris-vert. Le troisième échantillon,
est une argile jaunâtre, recueillie des montagnes de Dahra de la région de Relizane. Ces
deux dernières argiles sont destinées à la fabrication de la brique rouge. Une
caractérisation physico-chimique et géotechnique des échantillons d’argiles a été effectuée
.Un nouveau dispositif original qui simule le fonctionnement d’une machine d’extrusion à
piston a été mis au point. Ce dispositif permet d’étudier l’extrusion des pâtes au travers
des filières cylindriques asymétriques en acier de différents diamètres et longueurs en
exerçant des pressions à l’aide d’un piston normalisé. Plusieurs phénomènes et défauts
peuvent apparaitre. Ces derniers sont liés à l’influence de certains paramètres tels que
la nature des matériaux, la géométrie de la filière et le mode de variation de la
pression à exercer durant le procédé d’extrusion. L’observation de la morphologie de
l’extrusion a permis de voir la migration de l’eau du centre vers les parois. Le modèle
rhéologique de la pâte extrudée ainsi que les paramètres intervenant ont été aussi
déterminés pour différentes concentrations proches de la limite de plasticité.
Abstract
In this study, the results of quantitative extrusion tests on samples of clays are
presented. The three varieties of clays used come from different parts of Western Algeria.
The first type of clay (KA) comes from the El ceramic factory - Remchi (CERAMICA) in the
region of Tlemcen. It is white clay, of type Kaolin. Processed to be used in the preparation
of the slip. The second type of clay is part of the career of the depression of sea El Kebir
region of Oran. It is gray-green color clay. The third sample is yellowish clay collected from
mountains of Dahra in the region of Relizane. These last two clays are intended for the
manufacture of red brick. A geotechnical samples of clays and physicochemical
characterization was performed. A new original device that simulates the operation of a
piston extrusion machine has been developed. This device allows the extrusion of the pulp
through cylindrical channels asymmetric steel of different diameters and lengths by exerting
pressure using a standardized piston. Several phenomena and defects may appear. These
are related to the influence of some parameters such as the nature of the materials, the
geometry of the sector and mode variation of the pressure during the extrusion process.
Observation of the morphology of the extrusion has allowed seeing the migration of water
from the centre to the walls. The rheological model of the dough, that is extruded as well as
intervening parameters have been also determined for different concentrations close to the
limit of plasticity.
الملخص
فً هده الدراسة العلمٌة ٌتم عرض نتائج الختبارات أجرٌت على ثالث عٌنات من الطٌن بتقنٌة البثق .و قد
أخدت هده العٌنات من مناطق مختلفة من غرب الجزائر.النوع األول من الطٌن هو ( )KAدو لون ابٌض و
هو من مصنع السٌرامٌك بشركة الرمشً للسٌرامٌك لوالٌة تلمسان ،أما النوع الثانً من الطٌن فهو مستخرج
من محجرة مرس الكبٌر بوهران ،و هو طٌن دو لون رمادي مخضر .النوع الثالث من الطٌن ٌتمٌز باللون
األصفر و قد استخرج من جبال الظهرة بوالٌة غلٌزان ٌ.ستعمل النوعٌن األخٌرٌن من الطٌن فً إنتاج الطوب
األحمر.
لقد أجرٌت عدة تحالٌل كٌمٌائٌة ،فٌزٌائٌة و جبوتقنٌة على هدا الطٌن لتحدٌد خصائصه .و قد تم تطوٌر
جهاز جدٌد ٌحاكً المكبس الطارد و الذي ٌسمح بدراسة بثق عجائن الطٌن من خالل اسطوانات ذات أقطار و
أطوال مختلفة بفضل الضغط على المكبس .العدٌد من الظواهر و التشوهات قد تحدت .هده األخٌرة ترتبط
بتأثٌر بعض المعلمات مثل طبٌعة المواد ،األبعاد الهندسٌة السطوانة ،كٌفٌة اضغط الممارس أثناء البثق .
المالحظة المرفولجٌة للبثق سمحت برؤٌة هجرة المٌاه من المركز نحو الجدران و تم تحدٌد نموذج الرٌولوجً
للعٌنة المبثوقة ،باإلضافة إلى المعلمات المشارك فً فً مختلف تراكٌز القرٌبة من حد العجٌنة النظامٌة
Figure I. 1.Eléments structuraux des argiles : a / les tétraèdres, b / les octaèdres ........... 12
Figure I. 2.Représentation schématique des différents ordres d'organisation
des feuillets de Smectite de l’état sec aux suspensions diluées puis
concentrées (Paumier, 2007).............................................................................. 14
Figure I. 3.Photos de quelques minéraux argileux en MEB (Bultel, 2001)
(Mitchel, 1993) (Mrad, 2005) .............................................................................. 15
Figure I. 4.Schéma de la particule de : a) Kaolinite, b) Illite, c) Smectite et d)
Chlorite ............................................................................................................... 16
Figure I. 5.Structure cristalline de la Kaolinite d'après (Bish et Von Dreele ., 1989)
d’après ................................................................................................................ 18
Figure I. 6.Structure cristalline d'une Smectite (Viani et al., 2002) D’après
(El ouahabi, 2013) .............................................................................................. 19
Figure I. 7.Structure cristalline de l'illite d’après (El ouahabi, 2013) .................................. 20
Figure I. 8.Structure cristalline du Chlorite (Brown et Bailey ., 1963) D’après
(El ouahabi, 2013) .............................................................................................. 21
Figure I. 9.Représentation d'une vermiculite (Gruner ., 1934)D’après
(El ouahabi, 2013) .............................................................................................. 22
Figure I. 10.Structure des minéraux interstratifiées .......................................................... 23
Figure I. 11.Liaisons possibles de l’eau interfoliaire (Morel, 1996) ................................... 30
Figure I. 12.Mécanique d’adsorption de l’eau sur les surfaces argileuses :
a)Attraction par osmose, b) Attraction dipolaire (Mitchel, 1993) ......................... 31
Figure III. 1.Schéma de diffraction des rayons X par une famille de plan
réticulaire. d est la distance réticulaire, θ est l’angle de Bragg
(Truche, 2010) (Paineau, 2011) .......................................................................... 77
Figure III. 2.Influence de la taille de la particule sur la surface spécifique
(Santamarina, Kllein, & Prencke, 2002)(Santamarina et al., 2002 ).................... 86
Figure III. 3.Influence de la forme de la particule sur la surface spécifique
(Santamarina, Klein, Wang, & Prencke, 2002) ................................................... 86
Figure III. 4.Principe d’une analyse par granulométrie laser ............................................. 89
Figure III. 5.Schématisation des différents états d’une argile ........................................... 91
Figure III. 6.Coupelle de Casagrande (Costet & Sanglerat, 1981) .................................... 92
Figure III. 7.Détermination de la limite de plasticité .......................................................... 93
Tableau III. 1.Classification des sols selon teneur en matière organique ......................... 81
Tableau III. 2.Classification des sols d’après (MacEwan, 1950) ....................................... 82
Tableau III. 3.Valeurs au bleu de méthylène attribué aux minéraux argileux .................... 82
Tableau III. 4.Classification des sols en fonction de la valeur au bleu de méthylène
(G.T.R., 2000) cité par (Bel hadj, 2013) .............................................................. 83
Tableau III. 5.Sensibilité d’une argile au retrait-gonflement d’après (Chassagneux,
Stieljes, Mouroux, Menilliet, & Ducreux, 1996) ................................................... 83
Tableau III. 6.Caractéristiques physico-chimiques des principaux minéraux
argileux (Bultel, 2001) (Mrad, 2005) ................................................................... 84
Tableau III. 7.Classification des sols selon la teneur en carbonate de calcium
(CaCO3) ............................................................................................................. 87
Tableau III. 8.Classification des matériaux en fonction du pourcentage massique
en carbonate [NF P 94-048] ............................................................................... 87
Tableau III. 9.Classification proposée par (Dakshanamurthy & Raman, 1973) ................. 93
Tableau III. 10.Classification du degré de plasticité selon l’indice de plasticité
d’un sol (Costet & Sanglerat, 1981) (Callaud, 2004)........................................... 94
Tableau III. 11.Principaux seuils indicatifs (Chassagneux, Stieljes, Mouroux,
Menilliet, & Ducreux, 1996) ................................................................................. 94
Tableau III. 12.Potentiel de gonflement (Snethen, 1980) .................................................. 95
Tableau III. 13.Sensibilité d’une argile au retrait-gonflement (Prian, Donsimoni,
& Vincent, 2000) ................................................................................................. 95
Tableau III. 14.Indice de consistance Ic des limons et des argiles
[ NF ENISO 14688-2].......................................................................................... 96
Tableau III. 15.Relation entre taux de gonflement et limite de retrait (Altmeyer,
1955) .................................................................................................................. 96
Tableau III. 16.Classification des sols suivant leur activité Ac (Skempton,
1954) .................................................................................................................. 97
Tableau III. 17.Activité des principales familles d'argiles (Skempton, 1954) ..................... 97
Tableau III. 18.Classification des sols suivant leur activité Ac , Selon (Bjerrum,
1954) .................................................................................................................. 98
Tableau III. 19.Propriétés de quelques argiles pures (Lambe & Whitman, 1969)
(Mitchel, 1993) .................................................................................................... 98
Liste des tableaux
1
Introduction Générale
Introduction Générale
La compréhension des écoulements des pâtes dans les filières d’extrusions ont
permis depuis le 20ème siècle, d’effectuer des recherches dans le but d’améliorer la
conception des machines et des outillages, ainsi que l’optimisation de leurs conditions de
fonctionnement. Parmi les machines industrielles qui ont subi une progression
technologique très importante dans différents secteurs on site l’extrudeuse.
Au cours de ces dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés dans
plusieurs laboratoires et centres de recherche en Algérie, afin d’exploiter les différents
gisements et carrières d’argiles dans l’industrie et cela, pour leurs diverses propriétés
technologiques (physico-chimiques, géotechniques et rhéologiques). Cependant, de
nombreux procédés de transformation sont limités par l’apparition de certains défauts
d’extrusion.
1
Introduction Générale
Autres études ont montré également que les défauts d’extrusion sont généralement
de deux types : les défauts de volume et les défauts de surface qui prennent des formes
distinctes : arrachements, pelures ou en tronc de palmier (Lebaal, 2007) (Combeaud,
Vergnes, & Mertin, 2007) (Welles, 2002).
Le travail présenté dans cette étude est un travail expérimental et regroupe les
différentes disciplines telles que la minéralogie des argiles, la chimie des argiles, la
physique des sols et la rhéologie des fluides complexes en passant par le procédé
d’extrusion.
3
Introduction Générale
4
Introduction Générale
Références bibliographiques
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5
Introduction Générale
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6
Chapitre I
Chapitre I
I.1. Introduction
Les argiles font partie des minéraux industriels, il s’agit de minéraux et de
roches qui présentent une valeur économique et dont les propriétés physiques et
chimiques sont mises à contribution dans divers usages, produits ou procédés industriels.
De par leurs diverses propriétés physico-chimiques intéressantes, elles peuvent être
utilisées, dans l’industrie après leur extraction. Ces substances englobent les matériaux
de construction (argiles, sables, graviers, agrégats des roches) et les minéraux industriels
au sens strict qui sont des matériaux spécifiques (le kaolin, le feldspath, la silice, la
bentonite etc …) utilisés comme matières premières principales ou adjuvants essentiels
dans diverses industries.
A l’origine, les propriétés des pâtes d’argiles étaient essentiellement mises au profit à
la fabrication de céramiques : les sanitaires, les carreaux de sols et de murs, la vaisselle et
les matériaux de construction. Depuis le début du 20éme siècle, grâce aux travaux de
7
Chapitre I
recherches menés dans le domaine des matériaux, il a été possible de développer des
innovations tant dans les procédés que dans les compositions et les textures pour mettre
au point des céramiques aux propriétés physiques très spécifiques (électriques,
thermomécaniques, optiques).Ces nouveaux matériaux sont regroupés sous le terme
générique de céramiques techniques. Des entreprises innovantes à haut potentiel sont
nées à partir des transferts de technologies des laboratoires de recherches, pour la mise
au point des nouvelles applications.
8
Chapitre I
Tableau I. 1.Modes de façonnages d’après (Schaller, Weltle, Schile, & Weissflog, 1981)
tous les cas, il y a un lien étroit entre la présence de l’argile et de l’eau. Les modes de
formation des argiles sont souvent complexes et perturbés dans les phénomènes
géologiques naturels ; elles sont en conséquence toujours accompagnées d’impuretés.
L’argile, en tant que roche, est constituée par des substances diverses sous formes de
particules de très petite taille telles que : les carbonates, la silice, l'alumine, les sulfures,
l'oxyde et l'hydroxyde de fer, l'oxyde de manganèse, la matière organique, etc. En
procédant à la séparation par lévigation des constituants des argiles en fonction de leurs
tailles, on s'est rendu compte que leurs propriétés de plasticité et d'adsorption sont
imputables à la présence de particules fines de taille inférieure à 2 µ m (Caillère,
Hénin, & Rautureau, 1982).
Le mot argile peut avoir plusieurs significations ; mais désigne en principe les
matériaux naturels qui sont composés essentiellement de minéraux finement divisés. En
termes de la taille de grain, le terme argile a deux sens. Il désigne d’abord des minéraux
de dimension inférieure à 2 µm (d < 2 µm). Ces minéraux appartiennent surtout au
groupe des silicates, formés à base de silice (Si) et d’oxygène (O), tels que le quartz et
les feldspaths. Le mot minéral argileux comprend aussi les minéraux qui font partie du
groupe des phyllosilicates, appelés aussi silicates de structure lamellaires. Ces minéraux
proviennent de l’altération chimique des roches. Cette altération chimique agit de façon,
que certains minéraux, comme les micas ou les feldspaths, sont transformés en d'autres
espèces minérales (surtout en argiles), souvent de granulométrie plus fine.
Les céramistes définissent l’argile comme une matière première qui, en présence
d’eau, forme une pâte plastique qui durcit après cuisson (Caillère & Hénin, 1985). Ainsi que
pour l’ingénieur du génie civil, le sol argileux désigne un sol qui contient un certain
pourcentage de minéraux argileux et dont le comportement est influencé par la présence
de ces derniers. Un sol argileux est un sol fin, plastique et cohérent, actif sur le plan
électrochimique et dont le comportement est très sensible à la présence de l’eau.
L’influence de la proportion en argiles sur les propriétés du sol augmente avec la quantité
10
Chapitre I
11
Chapitre I
I.5.1.2. Microstructure
Dans cette partie nous allons essayer de décrire la structure multi-échelle des
montmorillonites ainsi que leurs propriétés spécifiques. Les montmorillonites ont la
particularité de présenter différents niveaux d'organisation selon l'échelle présentée par
(Paumier, 2007). Nous proposons ci-dessous un résumé.
1) Cristallite et Feuillet
La cristallite est la cellule de base des minéraux argileux (Figure I.2, ordre 2). Elle est
constituée de feuillets (Figure I.2, ordre 1) et d'interfeuillet ou espace interfoliaire. Les
feuillets sont les unités de base de la structure qui définissent la nature minéralogique,
les propriétés physico-chimiques ainsi que le comportement macroscopique des argiles.
12
Chapitre I
2) Particule
La particule (appelée aussi cristallite ou tactoïde) est un empilement
(superposition) de feuillets argileux suivant différentes configurations (figure. I.2, ordre 3)
qui peut atteindre une taille maximale de 2 µm. La position des feuillets, les uns par rapport
aux autres, et le nombre de feuillets par particule sont variables suivant le type d’argile
considéré et dépendent de son état hydrique (Saiyouri, 1996). L’espace entre deux
feuillets est appelé espace interfoliaire et ses dimensions peuvent atteindre plusieurs
nanomètres. Lorsque l’on s’intéresse à des particules argileuses, on peut observer
deux types de porosité : la porosité interlamellaire (ou interfoliaire, ou intraparticulaire)
définie entre deux surfaces internes d’une même particule et la porosité interparticulaire
(ou lenticulaire) définie entre les surfaces externes de deux particules.
a) Empilement ordonné : où les feuillets sont empilés les uns sur les autres dans un
ordre parfait.
b) Empilement semi-ordonné (ou désordre translationnel): les feuillets successifs
présentent des translations "semi-définies". Ils sont séparés par quelques molécules
d’eau, l’épaisseur de la particule est variable et dépend du degré d’hydratation. Ils
peuvent glisser latéralement les uns sur les autres.
c) Empilement désordonné (ou désordre turbostratique) : d e s feuillets successifs
présentent des translations et/ou des rotations aléatoires. Les feuillets sont séparés par
un film d’eau permettant une libre rotation autour d’un axe perpendiculaire au plan de la
particule (Paumier, 2007).
3) Floc, agrégat
Le floc ou agrégat (appelé aussi grain) est un assemblage désordonné entre les
particules d’argile dont la forme et les dimensions varient de 0.1 à 10 microns (Figure. I.2,
ordre 3). A l’échelle de l’agrégat, trois niveaux structuraux peuvent alors être distingués :
l’infrastructure qui correspond à la particule argileuse, la microstructure qui correspond aux
13
Chapitre I
agrégats formés par l’assemblage des particules argileuses et des autres éléments du sol,
et la macrostructure qui correspond à l’assemblage macroscopique des agrégats. La
formation d'un réseau (Figure I.2, ordre 4) donne à la suspension, des propriétés
mécaniques spécifiques (viscoélasticité) (Paumier, 2007).
G e n s e t a l . ont limité le nombre de niveaux structuraux à deux : le niveau
microstructural où sont réunis l’infrastructure et la microstructure et le niveau
macrostructural (Gens & Alonso, 1992). La formation d'un réseau (Figure I. 2, ordre 4)
donne à la suspension, des propriétés mécaniques spécifiques (viscoélasticité).
La figure I .3, ci-dessous ; présente des images de ces argiles prises au microscope
électronique à balayage
14
Chapitre I
Figure I. 3.Photos de quelques minéraux argileux en MEB (Bultel, 2001) (Mitchel, 1993) (Mrad,
2005)
15
Chapitre I
Les argiles pures représentent des références pour la classification, qu’elles que soient
leurs natures (naturelles ou artificielles).
16
Chapitre I
Les Kaolinites sont des minéraux argileux de type 1 :1, le feuillet de la kaolinite
résulte de la liaison d’un feuillet tétraédrique avec un feuillet octaédrique (Te-Oc), de
composition générale Al2Si2O5(OH)4, le feuillet de la kaolinite est toujours, neutre,
dioctaédrique et alumineux, de composition (Si2)(Al2)O5(OH)4pardemi-maille.
17
Chapitre I
Figure I. 5.Structure cristalline de la Kaolinite d'après (Bish et Von Dreele ., 1989) d’après
18
Chapitre I
favorables sont un climat aride à semi aride où la vaporisation est plus importante que
les précipitations et un drainage faible. La distribution de la smectite dans les océans
est plus confuse à cause de son origine.
Figure I. 6.Structure cristalline d'une Smectite (Viani et al., 2002) D’après (El ouahabi, 2013)
Les illites sont des feuillets d’équidistance fixe à 9,6 Ǻ. Ce caractère leur confère un plus
faible potentiel de gonflement que celui des smectites et la constitution de particules de
grandes tailles. Les particules sont généralement composées d’un empilement de 5 à 20
feuillets (Bolt ., 1956) et le pouvoir de fixation des cations d’illite est compris entre 10 et
40 méq/100g (Figure I. 7).
des Mg2+. Les ions hydroxyles interfeuillets des feuillets élémentaires T-O-T arrivent à
se regrouper pour former une couche octaédrique supplémentaire donnant naissance à
un assemblage de type TOT-O très stable, d’une épaisseur de 14 Å (Figure I. 8).
20
Chapitre I
Figure I. 8.Structure cristalline du Chlorite (Brown et Bailey ., 1963) D’après (El ouahabi, 2013)
21
Chapitre I
Il s’agit de minéraux fréquents dans le milieu naturel et souvent négligés car difficiles à
détecter et à quantifier par des analyses de diffractométrie aux rayons X (DRX). Les
feuillets peuvent alors s’intercaler régulièrement ou irrégulièrement avec d’autres feuillets
argileux, souvent illitiques, et avec des espaces gonflants. La figure II.10 donne quelques
exemples d’empilement. Parmi ces interstratifiés, on peut citer :
Les propriétés bien particulières de ces différentes familles d’argiles sont conditionnées :
Par les propriétés structurales des minéraux tels que la charge des feuillets, le
type et la charge des ions compensateurs, la taille et la surface spécifique des
particules,
Par les conditions environnantes telles que la température, le climat, la nature
de la roche mère, etc. (Van Damme, 2002).
23
Chapitre I
souvent, les briques et les tuiles sont une appellation qui désigne non pas la technique de
façonnage utilisée, mais l’usage pour lequel elles sont destinées : briques de parement, de
pavage, (pleines, perforées ou creuses), de cheminées et tuiles extrudées ou pressées.
Vu leur forte plasticité, les argiles naturelles peuvent causer des difficultés au
cours de la fabrication (e.g., forte humidité de façonnage, séchage lent, retrait de séchage
important). Pour réduire la plasticité de l’argile, il est donc nécessaire d’utiliser des
éléments de nature non plastique ou dégraissants qui donnent aux produits une texture
moins compacte .Cela facilite l’évacuation de l’eau pendant le séchage et les
dégagements gazeux pendant la cuisson et permet une meilleure oxydation des produits
en limitant ainsi l’apparition de cœur noir. En revanche, l’utilisation des dégraissants
diminue la plasticité du mélange et réduit la compacité et les propriétés mécaniques
après cuisson.
Bien que des normes d’utilisation des argiles dans les divers secteurs de la céramique
varient d’un pays à un autre, les exigences technologiques reposent souvent sur la
granulométrie, la composition chimique et/ou minéralogique (Celik, 2010)
(Khalfaoui & Hajjaji, 2009).
24
Chapitre I
L’étude granulométrique d’un matériau naturel, terre ou sol, devant servir dans le
secteur de la céramique est d’une importance capitale car c’est d’elle que dépendent les
caractéristiques des produits finis qui en dérivent. La composition granulométrique des
argiles intervient donc pour une part importante dans leurs aptitudes au façonnage, au
séchage et à la cuisson.
Nature des éléments Formulation Tolérances (%) Effets sur produits finis
Oxyde de
25
Chapitre I
Parmi les éléments à éviter dans la matière première, surtout si celle-ci est
destinée à la production des briques et tuiles, on peut citer notamment :
La silice : se trouve dans les argiles soit à l'état libre, donc impureté sous forme de
quartz (graviers, sables, etc.), soit combinée avec l'alumine dans la formulation du
silicate où elle n'est pas considérée comme une impureté. Elle est également trouvée à
l'état de gel de silice ou de silice hydratée, mais toujours en faible quantité.
Le fer : Sous forme de sel ferrique ou ferreux ; constitue en grande partie l'élément de
coloration des argiles après cuisson. Les oxyhydroxides de fer (goethite - FeOOH), les
oxydes de fer (hématite -Fe2O3), les sulphides (pyrites FeS2), et les carbonates (sidérite
FeCO3). en constituent les minéraux principaux.
Les alcalins (Na2O et K2O): proviennent quelquefois des feldspaths non décomposés.
Le salcalino-terreux: Le plus souvent rencontrés sous forme de carbonate
(calcite CaCO3, magnésite MgCO3 dolomite MgCa(CO3)2).
Le titane : présent dans les argiles sous forme de Rutile (TiO2) ou d'Ilménite
(FeOTiO2). Il accentue la coloration due aux sels de fer.
D’autres constituants peuvent être également trouvés en faible proportion, tels les
minéraux de métaux lourds (plomb, zirconium…), les sels solubles comme les sulfates
alcalins ou alcalino-terreux (gypse CaSO4.2H2O) .
Les matières organiques : proviennent de la décomposition des végétaux et sont
présentes à l'état colloïdal (humus), elles améliorent la plasticité. Le pourcentage de
perte au feu qui représente la perte en masse après calcination, mentionné dans les
analyses chimiques, renseigne sur la présence des organiques dans l'argile.
On distingue fréquemment trois types d’eau dans les matériaux argileux : l’eau
libre, l’eau liée et l’eau capillaire.
L’eau libre : comme pour tous les sols humides, on retrouve l’eau circulant dans
les macropores entre les agrégats. Cette eau est libre de circuler facilement dans
le milieu. Elle s’évapore complètement lorsqu’un échantillon de sol est placé en étuve à
une température constante de 105°C.
28
Chapitre I
L’eau capillaire : Dans le cas des argiles non saturées, cette eau occupe les
micropores sous forme de ménisques au contact entre les grains et l’eau, créant ainsi entre
ces derniers des forces d’attraction. Son écoulement est produit par un gradient de succion
à l’échelle des pores et traduit la loi de Darcy (Richards, 1931).
L’eau liée (ou adsorbée) : Elle forme une fine pellicule sur la surface libre des
particules être présente 6 - 7 % de la teneur en eau totale. Selon ( P r o s t ,
1 9 9 0 ) l’origine de ce phénomène est due à l’existence d’un déficit de charge et à la
présence de sites hydrophiles sur les particules argileuses. La jonction de ces sites
hydrophiles hydratés forme un film d’eau continu, constitué den couches
monomoléculaires, sur lequel apparaît le phénomène d’adsorption. Les molécules d’eau
adsorbées peuvent facilement se mouvoir le long de la surface du minéral et difficilement
dans le sens perpendiculaire. Pour une argile donnée, la rétention d’eau dépend
essentiellement de la taille des particules et de celles des agrégats, du type de porosité et
de l’énergie d’hydratation des cations compensateurs (Cojean, et al., 2006).
Les liaisons hydrogènes (Figure. I.11) entre les molécules d’eau et les
oxygènes ou hydroxyles situés à la surface du feuillet : en effet, les atomes d’oxygène
sont susceptibles d’attirer les pôles positifs de la molécule d’eau, de la même manière
que les groupements hydroxyles attirent le pôle négatif de l’eau ;
Les forces d’attraction de van der Waals : du fait de la charge négative
diffuse du feuillet, des liaisons électrostatiques du type Vander Waals (attractives)
peuvent s’établir entre l’eau et les sites où les charges négatives manifestent leur action
attractive (Figure. I.11);
L’hydratation des cations échangeables : les cations présents dans l’espace
interfoliaire deviennent des sites privilégiés sur lesquels viennent se fixer les molécules
29
Chapitre I
d’eau (Figure I.11), l’ensemble formant un polyèdre de coordination (Fripiat & Gatineau,
1984).
30
Chapitre I
Figure I. 12.Mécanique d’adsorption de l’eau sur les surfaces argileuses : a)Attraction par osmose,
b) Attraction dipolaire (Mitchel, 1993)
31
Chapitre I
L’industrie minière : dans le cadre de l’épuration des eaux usées, l’argile peut être
employée comme dépolluant, en raison de son grand pouvoir d’adsorption. En effet, elle
donne d’excellents résultats en ce qui concerne l’adsorption des métaux lourds tel que le
zinc contenu dans les eaux usées et polluées. Son utilisation pour l’épuration des eaux
chargées en métaux lourds provenant de l’industrie minière est en train d’être étudiée.
L’industrie pétrolière : l’argile est fréquemment utilisée dans ce secteur
comme boue de forage mais intervient également comme catalyseur dans le raffinage du
pétrole.
L’élevage et l’industrie agricole : dans l’élevage des bovins, l’argile bentonite
(argile colloïdale) est utilisée pour soigner et guérir les animaux souffrant de graves
maladies comme l’infestation de parasites internes et toute autre forme d’intoxication
Importante.
Le domaine de l’environnement : les argiles jouent un rôle significatif pour
réduire les problèmes de pollution de l’environnement et leurs applications augmentent
sans cesse (Besq, 2000). Nous citons à titre exemple :
Le rôle des argiles dans les sols contaminés dans le transport des isotopes
radioactifs (rétention du Cs 137 après l’accident de Tchernobyl).
Leur rôle vis-à-vis des pesticides et des éléments métalliques dans les sols.
Le rôle de barrière d’étanchéité dans les décharges.
Le domaine de cosmétique : On trouve aussi l’argile dans le rayon des produits
cosmétiques dans des grandes surfaces et des magasins spécialisés dans les
produits naturels car l’argile s’applique aussi sur la peau et le cuir chevelu, grâce à
ses propriétés que nous développerons dans la partie suivante.
32
Chapitre I
Conclusion
33
Chapitre I
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36
Chapitre II
Chapitre II
II. 1. Introduction
L’extrusion est un procédé de mise en forme très répandu dans différents secteurs
industriels. Il s'agit d'une technique de mise en forme par "voie plastique et visco-plastique
" pour laquelle une pâte (matière malléable) telle que les céramiques, les polymères , les
produits cosmétiques, les produits pharmaceutiques et les produits agro-alimentaires est
forcée d’une manière continue à traverser une filière de laquelle elle sort sous la forme d'un
profilé continu appelé extrudât. Les matériaux doivent cependant être soumis à des
niveaux de pressions et de contraintes élevées pour être extrudés à des débits suffisants
(Galland, 2005). La taille et la forme de l’extrudât sont celles de la section de l’objet désiré
(films, plaques, feuilles, tubes, câbles, profilés etc ….), des pièces pleines ou creuses, de
tailles très diverses dont la géométrie des sections est parfois complexe, sont ainsi
réalisées.
37
Chapitre II
II.2.1.Extrudeuses à vis
Une extrudeuse à vis assure un double rôle : elle permet (lorsqu’elle comporte
plusieurs vis) un meilleur mélange du matériau et convoie celui-ci dans le fourreau de
l’extrudeuse. Sous l’action des vis, la pâte se déplace sous la forme de torsades qui sont
ensuite comprimées en une colonne unique au passage du convergent (ou de la
contraction) en entrée de filière.
Dans l'extrudeuse ci-dessous voir (Figure II.1), la matière est ajoutée dans la trémie
sous forme de poudre ou de granules. La trémie alimente en continu la vis sans fin, qui
assure à la fois le chauffage, le malaxage, la mise en pression et le dosage par un produit
additif (soit du polymère ou d’autre), qui est refoulé sous pression dans la tête d'extrusion.
La tête contient une filière qui donne la forme de la pièce ou le produit voulu, qui est
ensuite refroidie à l'eau ou à l'air, pour prendre sa forme finale.
Le rôle principal de l’extrudeuse est de convoyer le produit, de le malaxer et de le
mettre sous pression, pour qu’il puise franchir la filière placée à son extrémité afin
d’obtenir un extrudât fiable de point de vue industriel (qualité, débit régulier).
38
Chapitre II
7777
II.2.2.Extrudeuses à piston
L'histoire de l'extrusion peut être retracée à 1619 (Handel, 2009) lorsque l'Anglais
John Etherington a réalisé une extrudeuse à piston actionné à la main, avec laquelle les
briques ont été produites. Après l'introduction en Angleterre en 1623 de la "loi sur les
monopoles", qui régit la protection des inventions, un brevet lui a été accordé pour sa
brique machine. Ainsi, L'extrudeuse à piston peut être considérée comme la première
machine d'extrusion. Toutefois, cela n'a pas été aussitôt accepté.
La deuxième extrudeuse a été inventée en 1807 par Hostenberg de Saint-
Pétersbourg, qui a construit une extrudeuse à piston actionné à la main pour la mise en
forme de tuyaux de drainage, appelés donc extrudeuse de tuyau de drainage. Cette
conception de la machine a été rapidement et largement admise dans toute l'Europe. La
machine a été construite comme extrudeuse d'un piston simple ou à double effet, puis a
été développée en Allemagne pour l'extrusion de tuyaux de drainage, des briques à usage
spécifique et briques de construction des bâtiments.
Les extrudeuses à piston étaient, et sont toujours, utilisées non seulement pour
l'extrusion des corps en céramique, mais également dans beaucoup de branches
d'industrie pour la formation des matières plastiques, ou pour les corps plastifiés par le
processus de gâchage.
Selon l’auteur (Handel, 2009), Le chercheur Joseph Bramah en 1810 a utilisé la
première extrudeuse hydrauliquement actionnée à piston pour la formation des galettes de
fil pour produire des conduites (pipes).
39
Chapitre II
Actuellement l’utilisation des extrudeuses à piston est large dans différents secteurs,
comme l'industrie de produits alimentaires, notamment dans la production des pâtes, aussi
dans la formation des profils d'aluminium, la conception des alliages en cuivre et en acier,
l'extrusion et le séchage de la boue d'épuration, l'extrusion du métal, du graphite, du
charbon et des plastiques durs.
d’azote) ou par une roue excentrée et une bielle. L’alimentation se fait en remplissant le
cylindre, soit manuellement, soit par un système automatique.
L’extrudeuse à piston a été mise au point par les chercheurs Ovenston et Benbow
pour étudier l’influence de la filière sur les propriétés de matières argileuses (Ovenston &
Benbow, 1968). Harrisson et ses collaborateurs, ont été les premiers auteurs à utiliser
l’extrudeuse à piston pour étudier le comportement à l’extrusion de masses humides
cellulosiques à petite échelle. L’extrudeuse à piston se compose d'un corps en acier
inoxydable qui sert de réservoir pour le matériau (Figure II.4). Le piston est une tige en
acier inoxydable qui rentre dans le fourreau, sur laquelle une charge suffisante est
appliquée pour extruder le matériau à travers l’orifice (Newton, 2002).
41
Chapitre II
Figure II. 4.Schéma d’un profil force-déplacement pour une extrudeuse à piston instrumenté
(Harrison, Newton, & Rower, 1985)
Les auteurs ont pu mettre en évidence trois étapes (Harrison, Newton, & Rower, 1985)
(Newton, 2002).
phase de compression (élimination des espaces interparticulaires) : l'air est expulsé
lors de l’étape de compression pour qu’au début de l'extrusion, le système ne soit
composé uniquement que de particules liquides et solides. Pendant la phase de
compression, le piston descend dans le fourreau et consolide la matière à un volume
minimal et une densité maximale. A la fin de cette phase, la pression appliquée sur la
masse augmente jusqu’à ce que le matériel commence à s’écouler.
42
Chapitre II
II.3.2.Extrusion indirecte
Concernant le processus d'extrusion indirecte, c’est la filière qui est en mouvement
relatif au par rapport au réservoir, suivant les indications de la figure II.7.Ce processus est
caractérisé par l'absence du frottement entre la surface du produit et le récipient, et il n'y a
aucun déplacement du centre de la matière à extruder par rapport aux régions
périphériques (Medraj).
43
Chapitre II
II.4.Notion de filière
Une filière d’extrusion est un outillage qui permet de donner une forme au produit
extrudé. Elle se situe à la fin de l’extrudeuse, son rôle principal est de fournir à la sortie de
l’outillage un produit aux dimensions requises, uniforme en température. Ainsi, la forme du
produit désirée en sortie de filière va dépendre de la conception géométrique de l’outillage.
La filière conditionne aussi la forme de l’extrudât à la fin du procédé. En plus de la
géométrie, son rôle est d’assurer la plus grande homogénéité possible en température du
produit. En effet, l’hétérogénéité est une source de défaut qui sera aggravée lors d’un
traitement post-filière tel l’étirage, la conformation ou le refroidissement.
Le rôle que doit assurer une filière d’extrusion est de fournir à la sortie de
l’outillage un produit parfaitement uniforme. Pour cela, la conception de ces outillages doit
permettre de réaliser une distribution des vitesses uniformes pour des débits élevés. Cette
conception a longtemps été réalisée par l’expérience des bureaux d’études et des
utilisateurs.
Toutefois une approche plus scientifique du problème, et qui se développe avec les
moyens informatiques, permet aujourd’hui de conforter l’expérience des praticiens et
d’aborder la conception des filières d’extrusion de manière rationnelle et performante.
Différents types de filière sont utilisés afin d’obtenir un grand nombre de produits
44
Chapitre II
(films, plaques, feuilles, tubes, câbles, profilés). Dans ce qui suit nous présentons un
aperçu sur les différentes filières existantes dans les divers secteurs industriels.
En fonction de l’application sélectionnée, il existe plusieurs géométries de filières. Pour plus
de détails, ( Agassant et al., 1996) d’après (Vergnes B. , 2014) , ont fait le point sur chacune
de ces géométries.
Les filières de gaines : souvent de géométrie hélicoïdale, elles servent à la
production de films de faible épaisseur (de 10 à 300 µm).
Les filières de tubes : de géométrie axisymétrique, elles permettent la production
de tubes de quelques millimètres à 2 m de diamètre.
Les filières de plaques : différentes géométries aux noms évocateurs (en T, en «
queue de carpe », en « porte-manteau »…) qui permettent de fabriquer des
produits plats de 0.2 à 25 mm.
Les filières de profilés : servent à produire des pièces de formes complexes et
n’ont donc pas de géométrie fixée.
Les filières de câblerie : permettent l’isolation des câbles électriques ou
téléphoniques.
45
Chapitre II
𝑟 𝑑𝑝
𝜏 𝑟 = . (𝐸𝑞 𝐼𝐼. 1)
2 𝑑𝑧
𝜏 𝑟 𝑟
= (𝐸𝑞 𝐼𝐼 .2)
𝜏 𝑅 𝑅
𝑑𝑝 ∆𝑝
= (𝐸𝑞 𝐼𝐼 .3)
𝑑𝑧 𝐿
Dans ces conditions, en introduisant (Eq II.2) et (Eq II.3) dans (Eq II.1)
𝑅 𝑑𝑝
𝜏 𝑅 = 𝜏𝑎𝑝 = . (𝐸𝑞 𝐼𝐼. 4)
2 𝐿
De plus, dans le cas d’un tube horizontal, la différence de pression hydrostatique est nulle et la
relation s’écrit simplement :
46
Chapitre II
R ∆p
τap = . (Eq II. 5)
2 L
R
R
dV(r)
Q = πr 2 V(r) 0 − πr 2 dr ( Eq II. 7)
0 dr
Où :
r
τ r = τ ( Eq II .9)
R ap
τp
Q 1 dV(r)
3
=− 3 τ2 dr (Eq II. 10)
πR τp 0 dr
4Q
γapp = (Eq II .11)
πR3
Où :
47
Chapitre II
48
Chapitre II
Figure II. 8.Défaut d'extrusion de type " peau de requin " (Agasant et al. 1996) d’après
(Vergnes B. , 2014)
Figure II. 9.Défaut d'extrusion d’un polymère de type " Oscillant "(Agasant et al., 1996) d’après
(Vergnes B. , 2014)
Figure II. 10.Défaut d'extrusion d’un polymère de type " hélicoidal "(Benbow et Bridgwater .,
1993).(Agasant et al., 1996) d’après (Vergnes B. , 2014)
Figure II. 11.Défaut d'extrusion d’un polymère de type " chaoutique" (Benbow et Bridgwater .,
1993 ). (Agasant et al., 1996) d’après (Vergnes B. , 2014)
Dans l’industrie de la céramique, (Beaumel, 1998) montre dans ses travaux que
49
Chapitre II
l’extrusion de produits fermes tels que les pâtes céramiques, les défauts peuvent
apparaître et prendre des aspects tels que le délitage, déchirement et rotation d'ébauches.
Ces défauts altèrent la qualité de l’ébauche et peuvent parfois conduire à la ruine des
pièces extrudées. La maîtrise du procédé d’extrusion et de la formation de tels défauts est
nécessaire pour assurer le contrôle de la qualité des ébauches. Cette maîtrise impose de
considérer toutes les phases de la mise en forme : le matériau (microstructure et
comportement rhéologique), les conditions de friction de la pâte sur les parois métalliques
et la géométrie des ébauches. Ce dernier point met en évidence l’importance de la
géométrie des filières dans lesquelles doit s’écouler la pâte.
La principale limitation au procédé d’extrusion est l’apparition de défauts qui altèrent
la qualité des produits extrudés. En effet, ceux-ci doivent respecter certains critères
d’esthétique, de taille, de forme et de résistance mécanique. Les principaux défauts
observés dans les manufactures de céramiques et de terres cuites sont le feuilletage et la
fissuration des surfaces et des arrêtes des extrudâts (Beaumel, 1998).
Feuilletage
Figure II. 12.Schéma représentant des criques produits par une extrudeuse à vis dans les
sections longitudinales (à gauche) et transversales (à droite) d’un extrudât d’argile (la photos
présentés par (Robenson ., 1978) cité par (Beaumel, 1998)
50
Chapitre II
Benbow et Bridjwater ont observés, dans des situations pratiques, que durant le
formage d’un tube, les supports du cylindre plein (qui crée le diamètre interne du tube)
produisent un feuilletage. La diminution de la section de la filière après les supports du
cylindre tend à réduire le feuilletage en pressant les courants séparés ensemble (Benbow
& Bridgwater, 1993).
En conclusion, les feuilletages peuvent se former chaque fois que deux courants de
pates sont réunis. La réunion inadéquate des écoulements peut être causée par un
alignement de particules à l’intérieure de l’extrudât ou par n’importe quel autre mécanisme
qui inhibe la fusion des écoulements confluents.
Fissuration
Des fissures peuvent s’étendre sur toute la surface des extrudâtsde céramique qui
présentent selon (Benbow et al ., 1992) cité par (Beaumel, 1998) une apparence similaire
à la peau de requin observée sur les polymères fondus. Lorsque les extrudâts présentent
des angles saillants, il apparait une série de fissures qui partent des coins et pénètrent
dans l’extrudât en coupant l’angle. Dans l’industrie céramique, selon le même auteur, ce
type de fissuration est connu sous le nom de dent de chien ou de aille en biseau.
La fissuration des surfaces et des arêtes est provoquée par un frottement excessif
de la pâte sur les parois de la filière. Selon robinson r, l’argile de faible résistance plastique
est incapable de surmonter les frottements sans se fissurer (Beaumel, 1998)(Figure II.14 et
Figure II.15).
51
Chapitre II
Figure II. 14.Fissures à la surface d’un extrudât cylindrique d’argile (Beaumel, 1998)
De nombreux auteurs ont montré l’impact des propriétés (solubilité, taille des
particules) des excipients et des actifs, et leur proportion dans la pâte, sur le procédé
d’extrusion et la qualité des produits finals. Ces recherches ont été réalisées sur une
extrudeuse à piston (Newton, 2002), à cylindres ( C o s t a , P a i s , & S o u s a ,
2 0 0 4 ) , à panier ( H i l e m a n , G o s k o n d a , S p a l i t t o , & U p a d r a s h t a ,
1 9 9 3 ) , à rouleaux (Gandhi, Ashokraj, Chaman, & Panchagnula, 2005 )ou à
mono-vis (Galland, Ruiz, & Delalonde, 2009 ).
Pour examiner de manière systématique, les facteurs influençant le feuilletage (des
pâtes d’alumine-α), Benbow et al., (1992) d’après (Beaumel, 1998) ont adapté, dans le
réservoir d’une extrudeuse à piston, une plaque qui sépare en deux l’écoulement à l’entrée
d’une filière rectangulaire. Ensuite ils ont mesuré la résistance à la flexion d’extrudâts
séchés, celle-ci est amoindrie par la présence de criques. Le rapport entre les résistances
à la flexion d’échantillons obtenus par extrusion avec et sans plaque de séparation définit
un "indice de feuilletage", dont l’évolution avec la composition de la pâte a été étudiée
(Benbow et al., 1992) et cité par (Beaumel, 1998). En revanche dans la littérature, un
ouvrage scientifique sur même axe de recherche, faisant une synthèse sur les travaux de
Benbow et Bridwater, montre que le feuilletage dépend de la taille et la forme des
particules, des propriétés rhéologiques de la phase liquide et des propriétés physico-
chimiques du matériau à extruder (Benbow & Bridgwater, 1993) ( Figure II.16).
52
Chapitre II
Figure II. 15.Défaut de tronc de palmier sur une barre d'aluminium-α filée
Les résultats obtenus par l’utilisation des techniques RMN ont permet de détecter et
de quantifier les phénomènes de migration lors de l’extrusion d’une pâte à base de la
poudre d’Hostaflon et de l’eau distillée (Gotz, Kreibich, & Peciar, 2002).Ces auteurs ont
justifié leurs choix de cette pâte par le fait que la phase solide (dans la pâte d’Hostaflon)
contient des protons de fluorine mais pas des proton d’hydrogène, contrairement à la phase
liquide qui contient des protons d’hydrogène mais pas des protons de fluorine (ce sont les
exigences des techniques RMN). Les résultats obtenus montrent que les extrudâts
dévoilent une concentration en particules solides égale à 28% ce qui représente presque la
moitié de la concentration initiale de 44% (avant extrusion), la concentration du liquide a été
46% qui est plus grande comparée à 19% mesurée avant extrusion, ce qui correspond à
une augmentation de la porosité de 56% à 71% ainsi à une augmentation du degré de la
saturation de 35% à 66%. Cela a été justifié par la présence d’un écoulement interne du
liquide qui peut modifier les caractéristiques physiques de la pâte, si cet écoulement
s’intensifie, on parle d’une filtration au lieu d’une extrusion, ce mécanisme dépend des
caractéristiques de la pâte, de l’état de surface en contact avec la pâte et de la géométrie
de la filière.
Suites aux constatations faites par (Benbow & Bridgwater, 1993)dans le cas où la
formulation de la pâte est mal maîtrisée (non homogénéité de la pate, problème de
mouillage entre la poudre et la phase aqueuse), il est possible que la mise en forme ne
soit pas possible (pâte non "extradable") ou que les profilés obtenus présentent des
défauts après l'opération d'extrusion. L’origine de défauts peut être dû à une migration de
phases pendant l'extrusion. En fait, sous effet de la pression, les phases vont s'écouler à
différentes vitesses et la phase liquide aura tendance à migrer vers l'extérieur du
matériau (exsudation). La migration de phases est la principale cause des problèmes liés
53
Chapitre II
54
Chapitre II
Dans les milieux poreux, le liquide peut migrer durant l’extrusion au sein de la
matrice solide (Gotz, Kreibich, & Peciar, 2002) (Bradley, Yuan, Draper, & Blackburn,
2004).
Les résultats des travaux de (Chen, Ikeda, Murakami, & Takeda, 2000) (Luukkonen,
2001) sur une poudre d’oxyde de zirconium de tailles différentes (SUS), ont montré que la
taille, la forme et l’état de surface des particules ainsi que leur distribution, ont une
influence importante sur le comportement des pâtes lors de l'extrusion. Les résultats
obtenus montrent que la granulométrie des matériaux pâteux influe fortement sur la
pression d’extrusion.
Pression d’extrusion
Figure II. 16.a) Granulométrie des matériaux extrudés, b) Evolution de la pression d’extrusion en
fonction de la teneur en eau pour les différents matériaux extrudés (Chen, Ikeda, Murakami, &
Takeda, 2000)
D’autres travaux (Fielden, Newton, & Rowe, 1992) ont montré dans le même
contexte, que la distribution de la taille des particules a une influence significative sur les
caractéristiques d’extrusion de la masse humide. L’extrudeuse à piston a été utilisée pour
évaluer et comparer l’écoulement et la qualité de cette masse humide. Il a été constaté
que l’augmentation de la taille des particules conduisait à une augmentation des pressions
d’extrusion. D’autres auteurs ont comparé l’extrusion bi-vis et à rouleaux, et ont montré
que la taille des particules influait seulement dans le cas de l’extrudeuse à rouleaux
55
Chapitre II
(faible cisaillement), et que la quantité d’eau nécessaire était supérieure pour des
particules plus petites ( S c h m i d t , Linder, & Kleinebudde, 1997).
Dans certains travaux, il apparaît que la taille des particules de paracétamol a plus
d’influence sur les variations de température que leurs concentrations, quelque soit
l’extrudeuse (frontal ou radial). Plus les particules sont petites, plus la température
diminue, plus le temps et la force d’extrusion se réduisent et plus l’énergie dépensée
devienne faible (Sonaglio, Bataille, & Jacob, 1997).
L’empilement des particules et aussi la résistance des réseaux solides sont tous les
deux contrôlés par la forme des particules et la fraction volumique, ainsi la force des
extrudâts est déterminée par ces paramètres. Ils déterminent également la porosité et la
distribution des pores dans la masse, et ainsi la perméabilité (et probablement la
migration du liquide) et les caractéristiques de séchage des extrudâts. De plus, il existe
une forte interaction entre le diamètre des particules et la quantité d’eau nécessaire à
l’extrusion (Sinha, Agrawal, Agarwal, Singh, & Ghai, 2009). Pour un faible diamètre
(0,5 mm), une teneur en eau élevée est nécessaire pour une bonne extrudabilité.
En revanche, un diamètre plus élevé (0,7 mm) nécessite une teneur en eau plus
faible (Sonaglio, Bataille, & Jacob, 1997).En effet, la granulométrie et la forme des
particules ont une influence sur l’empilement des particules et la taille des pores
interparticulaires. Les pores inter et intra particulaires supérieurs à 10 µ m jouent un rôle
important pour retenir l’eau dans les agglomérats pendant le procédé d’extrusion-
sphéronisation. Un petit volume poreux et un bon tassement permettent de retenir moins
d’eau et entraînent ainsi une meilleure migration de l’eau à la surface des agglomérats.
Cela favorise la liaison et la croissance des grains et ainsi une faible quantité d’eau est
requise pour d’extrusion-sphéronisation (Heng & Koo, 2001).
Des auteurs ont étudié l’influence du mode d'introduction de l'eau (continu et
discontinu) sur la porosité intergranulaire moyenne des masses humides en fonction de la
teneur en eau (Galland, Ruiz, & Delalonde, 2009) (Galland, 2005). Le mode
d'introduction continu permet d'atteindre une porosité plus faible au point de densification
optimale. Cela signifie que ce mode d'introduction permet une meilleure homogénéité des
ponts liquides.
La qualité des extrudâts et des minigranules est déterminée par le design de
l’extrudeuse, la pression développée dans l’extrudeuse, les caractéristiques des filières, la
vitesse d’extrusion, voire même la forme des couteaux d’extrusion pour les extrudeuses
panier. Le choix du type d’extrudeuse est donc déterminé par les caractéristiques désirées
56
Chapitre II
du produit final et de ses applications (Sinha, Agrawal, Agarwal, Singh, & Ghai, 2009)
(Thoma & Ziegler, 2008) .
Les filières d’extrusion sont caractérisées par deux paramètres : leur longueur et
diamètre. Le changement de l’une de ces variables influence la qualité des extrudâts (en
termes d’état de surface et de densification) et des minigranules. Différents auteurs o n t
m o n t r é s q u e le rapport L/D (Longueur / Diamètre des orifices) détermine la nature du
produit final. Le diamètre d’ouverture de la grille d’extrusion (0,5 – 3,0 mm) contrôle de
façon logique le diamètre de l’extrudât, qui est directement relié au diamètre des sphères
finales. L’augmentation du rapport (L/D), indiquant la diminution du diamètre d’ouverture
des orifices de la grille, entraîne une densification plus importante des extrudâts, un
rendement plus faible, une augmentation du diamètre médian et de la densité apparente
des minigranules et de la teneur en eau pour une bonne extrudabilité (Sonaglio, Bataille,
& Jacob, 1997) (Vervaet, Baert, & Remon, 1995).
Russell (2004) à étudié l’influence des dimensions de la filière d’extrusion sur le
comportement d’extrusion des pâtes d’argiles de céramique par l’utilisation d’une technique
basée sur le traitement des signaux. L’auteur a montré que le diamètre et la longueur de la
filière influent fortement sur le comportement et la morphologie de l’extrusion (Russell,
2004).
Les résultats des travaux obtenus par (Goutille & Guillet, 2002) sur un rhéomètre
capillaire montrent que les paramètres géométriques (longueur et angle d’entrée de la
filière) et opératoires (température, empilement de filtres) peuvent limiter les perturbations
dues à la rupture d’extrudât, et même dans certains cas les supprimer. Ces expériences
confirment l’importance de la région d’entrée de la filière sur l’apparition et le
développement de ces défauts.
(El kissi & Piau, 1994) , pour leur part, ont remarqués que le taux de cisaillement
critique d’apparition des défauts est d’autant plus faible que la filière est rugueuse et de
rugosité transversale à l’écoulement. (Wang, Drda, & Inn, 1996) p r é disent l’inverse :
l’utilisation d’une filière rainurée augmente le taux de cisaillement critique d’apparition des
défauts. Par ces quelques exemples, nous constatons que l’état de surface de la filière
peut influencer les conditions d’adhésion des polymères à la paroi, et avoir ainsi un rôle non
57
Chapitre II
59
Chapitre II
Figure II. 17.Aspect de la surface d’extrudât des copolymères ; a) 130°C, b) 150°C, c) 170°C, = 30
s-1 (Miller et Rothstein ., 2004).
II.9.1. Introduction
Les théories de l’élasticité de Hooke en 1968 et celle du fluide pure 1687 de Newton
se sont rapidement révélées insuffisantes pour décrire des matériaux au comportement
intermédiaire entre le solide élastique parfait et le fluide purement visqueux .Une nouvelle
discipline « rhéologie » a été développée et introduite e n 1 9 2 0 par Eugen B i n g h a m ,
afin de combler ces manques (Tosini, 2015).
Les pâtes sont des matériaux dans les quelles un grand nombre des particules
colloïdales, gouttes, polymères) sont en interaction dans un fluide .A forte concentration, ces
60
Chapitre II
éléments forment un réseau continu qui conduit ces matériaux à être des fluides à seuil : il
ne s’écoule que lorsque la contrainte qui leur est appliquée dépasse une valeur seuil
(critique). Ce seuil, qui marque la transition entre un comportement solide et un
comportement liquide, s’avère particulièrement utile en pratique, puisqu’il permet de
donner la forme désirée à ces matériaux (moulage, extrusion etc ….).
II.9.2.1.Fluide Newtonien(1687)
où ;
(Pa) : Contrainte de cisaillement;
µabs(Pa.s) : Viscosité absolue (dynamique ) ;
γ (s−1 ) : Gradient de vitesse
II.9.2.2.Fluide Non-Newtonien
Tous les fluides qui s’écartent du comportement Newtonien sont dits non –
Newtoniens, malgré la diversité des comportements rhéologiques de ces fluides, on
peut distinguer deux catégories de fluides bien distinctes :
61
Chapitre II
τ = 𝐾. 𝛾 𝑛 (Eq II .13)
Avec ,
K(Pa.sn) : indice de consistance ou coefficient d’écoulement du fluide ;
n(-) : Indice de puissance ou d’écouelemnent .
Il est important de noter que ces deux paramètres de cette loi purement empirique
n’ont aucune signification physique (les dimensions de k dépendent de n) et que n’est
n’est pas très gênant pour les applications pratiques, chaque problème particulier faisant
appel à un domaine précis de vitesse de cisaillement.
𝜏2
𝑙𝑜𝑔
𝜏1
𝑛= 𝛾2
(Eq II. 14)
𝑙𝑜𝑔 𝛾1
pour :
n 1 : le comportemt est rhéo-fluidifiant ou pseudoplastique ;
n 1: le comportemt est rhéo-épaississant ou dilatant ;
n = 1: le comportemt est newtonien.
l’inconvenient de ce modele rhéologique est qu’il ne s’ajuste pas bien aux courbes
d’écoulement pour les taux de cisaillement faibles et elevés .Cela ne permet pas de
determiner les valeurs de la viscosité initiale et de la viscosité à l’infini .
Ainsi,la viscosité apparente du matériau étant comme le rapport entre la contrainte et le
taux de cisaillment ,peut etre exprimée par la relation suivante :
μ = 𝑘. 𝛾 𝑛−1 (Eq II .15)
63
Chapitre II
64
Chapitre II
A.2.2.Fluide de Casson
Ce type de fluide manifeste un comportement plastique non idéal qui se traduit par
le fait que leur rhéogramme présente le plus souvent une concavité dirigée vers le bas. Il
s’agit donc d’un comportement plastique fluidifiant.
La plupart des matériaux plastiques sont des fluides de Casson, comme par exemple les
boues, les pâtes dentifrices, la pâte à pain, des matières grasses, des suspensions de
sulfate de zinc ou de baryum. Leur équation rhéologique d’état se présente de la façon
suivante (Flaud & Quemada, 1980):
𝛾=0 𝑝𝑜𝑢𝑟 τ ≤ 𝜏0
où :
0 (Pa): Contrainte seuil ( seuil de cisaillement de Herschel-Bulkley) ;
k(Pa.sn) : Indice de consistance ;
n (-) : Indice d’écoulement.
66
Chapitre II
Figure II. 19.Courbes d’écoulement des principales catégories de fluides avec et sans contrainte
seuil
B.1.Fluide thixotrope
67
Chapitre II
contrainte seuil pour ces fluides (figure II.20). Il est mis en évidence en effectuant une
expérience de charge (vitesse de déformation croissant) .
Les fluides rhéopectes sont rencontrent plus rarement que celui de la thixotropie. On
peut citer les suspensions de bentonite, pâte de ciment et le béton.
68
Chapitre II
C. Fluides viscoélastiques
69
Chapitre II
70
Chapitre II
Conclusion
Ce chapitre décrit le procédé de mise en forme des matériaux par extrusion, les
différents types d’extrudeuses existantes dans l’industrie, ainsi que la méthode de calcul
approchée des paramètres rhéologiques, à partir des valeurs d’extrusion mesurées
(pression et débit), dans le cas du procédé d’extrusion par piston. Ce chapitre donne
également des généralités sur la rhéologie et les différents modèles rhéologiques utilisés
dans notre travail.
En plus, les différents travaux de recherche antécédents ayant trait sur
la présentation des différents types de défauts d’extrusion et l’influence de certains
paramètres sur la qualité des extrudâts sont dévoilés dans ce chapitre.
71
Chapitre II
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75
Chapitre III
Chapitre III
III.1. Introduction
Pour mettre en évidence les propriétés physico-chimiques et géotechniques des
matériaux argileux et en déterminer les caractéristiques, il est nécessaire de connaitre
parfaitement la composition du matériau, en minéraux argileux et non-argileux, ainsi qu’en
matières organiques. Il est également essentiel de connaitre la nature et la teneur des cations
échangeables initialement présents dans le matériau, par l’utilisation de plusieurs techniques
d’identification expérimentales tels que : Diffraction des rayons X ( D.R.X), Spectroscopie
Infra-Rouge (IR), Microscopie électronique à balayage (MEB), Analyses Thermiques
Différentielles (ATD), Analyses Thermo-Gravimétriques (ATG), Analyse chimique par
spectrométrie à fluorescence des rayons X (XRF), Analyse granulométrique , limites
d’Atterberg ,etc.
76
Chapitre III
rayonnement d’une longueur d’onde du domaine des rayons X (entre 0.1 et 10 nm) sur un
échantillon orienté ou non.
L’analyse des phases cristallines est rendue possible grâce aux périodicités de
l’arrangement atomique des cristaux. Ces périodicités sont dues à un empilement de plans
identiques dans un cristal et sont décrites par des longueurs correspondant aux distances
entre les plans d’empilement. Cette distance entre les plans réticulaires est nommée
distance réticulaire (figure III.1). Ainsi, lorsque le rayonnement pénètre le cristal, une
partie de l’énergie est absorbée entrainant l’excitation des atomes et l’émission de
radiations par les plans atomiques. Le faisceau diffracté, mesuré, résulte de l’ensemble
des interactions constructives des rayons émis par les atomes d’un même plan. (Truche,
2010) (Paineau, 2011). Selon la loi de Bragg (Eq III.1):
Figure III. 1.Schéma de diffraction des rayons X par une famille de plan réticulaire. d est la distance
réticulaire, θ est l’angle de Bragg (Truche, 2010) (Paineau, 2011)
77
Chapitre III
78
Chapitre III
79
Chapitre III
échantillon et son environnement (Lahav, Shani, & Shabtai, 1978) (Vaugham & Lussier,
1980)
Cette technique est basée sur l’analyse du spectre émis par un échantillon excité
par une source primaire de rayons X. Ce spectre dit de fluorescence est caractéristique
des éléments atomiques qui composent l’échantillon. C’est une technique d’analyse
élémentaire très répandue non-destructive de l’échantillon. Sa sensibilité peut atteindre le
ppm (une partie par million = 10-4 %). Cette méthode permet la détermination de la
composition élémentaire de l’échantillon de manière qualitative et quantitative, la technique
d’analyse comprend deux parties :
Cette méthode est utilisée pour déterminer la teneur en matière organique par
calcination selon la norme [XP P94-047]. L’échantillon est séché dans une étuve à 105 °C
pendant 24 h pour éliminé l’humidité de l’échantillon. La masse de l’échantillon sec est
déterminée (masse A). Ensuite, l’échantillon est placé dans un creuset en céramique et
calciné à 550 °C pendant 4h dans un four (Heiri, Lotter, & Gerry, 2001). On détermine
ensuite la masse de l’échantillon calciné (masse B). La perte au feu est déterminée par la
relation suivante :
80
Chapitre III
𝐵
𝐿𝑂𝐼 = 𝐴 − 𝐴 ∗ 100 (Eq III.2)
La teneur en matières organiques permet de classer les sols suivant le tableau III.1 ci-
dessous
La valeur du bleu d’un sol (VBS) est donnée par la relation suivante :
Nombre en cm 3 de solution
𝑉𝐵𝑆 = ( Eq III.3)
le poids de la prise
VBS N 20
S.S.T . .130.10 (Eq III.4)
100 373
Le tableau III.2, ci-dessous, illustre la relation entre les valeurs de VBS et le type de sol
d’après (MacEwan, 1950).
Le tableau III.3, présente aussi une synthèse des travaux (Tran, 1981) sur la relation entre
VBS et la classification minéralogique des argiles.
Le guide des terrassements routiers (G.T.R . 2000) cité par (Bel hadj, 2013)
propose une classification du sol en fonction de sa valeur au bleu du sol(Tableau III. 4).
Cette classification traduit la relation entre la valeur en bleu et la sensibilité du sol à l’eau.
82
Chapitre III
Tableau III. 4.Classification des sols en fonction de la valeur au bleu de méthylène (G.T.R., 2000)
cité par (Bel hadj, 2013)
Les auteurs ; Chassagneux et al. , ont établi des seuils de sensibilité des sols
argileux à partir de la valeur de Bleu VBS (Tableau III.5) .Ces critères sont utilisés dans la
classification géotechnique GTR, en complément de l’indice de plasticité, afin de classer
les sols fins suivant leur sensibilité à l’eau. (Chassagneux, Stieljes, Mouroux, Menilliet,
& Ducreux, 1996).
As m2
Ss (Eq III.5)
M g
La
surface spécifique est une des caractéristiques les plus importantes des sols et des
sédiments. Elle a été liée au type et à la quantité d’argile (Tille r & Smith, 1990 ), à
la teneur en eau ( N e w m a n , 1 9 8 3 ) , à la minéralogie des argiles et capacité
83
Chapitre III
Tableau III. 6.Caractéristiques physico-chimiques des principaux minéraux argileux (Bultel, 2001)
(Mrad, 2005)
84
Chapitre III
𝐴𝑠 As 4πr2 3
𝑆𝑠(𝑠𝑝ℎé𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 ) = = =4 =
𝑀 𝑉. 𝜌 . πr3 . ρ 𝜌. 𝑟
3
3
Ss(sphériques ) = ( Eq III. 6)
ρ. r
Donc, l’équation III.6 montre que la surface spécifique (Ss) dépend de la dimension
de la particule : c'est-à-dire elle croit inversement avec la dimension (rayon r) de la
particule. De plus, plus le rayon (r) est grand plus la surface spécifique (Ss) devienne plus
petite (tend vers zéro). La figure III.2 illustre mieux ce comportement.
85
Chapitre III
Figure III. 2.Influence de la taille de la particule sur la surface spécifique (Santamarina, Kllein, &
Prencke, 2002)(Santamarina et al., 2002 )
Cependant, ce modèle est bien entendu simpliste puisque les grains ne sont en
général ni sphériques, ni de même taille. Mais, en pratique, il doit être clair qu’un matériau
composé de petites particules a en moyenne une surface spécifique (Ss) plus grande que
celle d’un même matériau composé de grosses particules.
Forme : La figure III.3 montre également que la surface spécifique (Ss) dépend de
la forme de la particule. On peut remarquer que celle-ci a tendance à s’aplatir quand la
surface spécifique (Ss) augmente.
Figure III. 3.Influence de la forme de la particule sur la surface spécifique (Santamarina, Klein,
Wang, & Prencke, 2002)
86
Chapitre III
Tableau III. 7.Classification des sols selon la teneur en carbonate de calcium (CaCO3)
Tableau III. 8.Classification des matériaux en fonction du pourcentage massique en carbonate [NF
P 94-048]
87
Chapitre III
de l’eau (Mh - Ms) au poids des grains solides secs de l’échantillon (Ms) à 105 °C. La teneur
en eau naturelle (w) est déterminée selon la norme [NFP94-050] ; par la relation suivante:
(Mh − Ms )
w= . 100 (Eq III. 7)
Ms
Où :
w : Teneur en eau en (%)
Mh : Masse de l’échantillon à l’état humide en (g).
Mh : Masse de l’échantillon à l’état sec en (g).
88
Chapitre III
pourcentages sont calculés. Les résultats ainsi obtenus sont ensuite, portés sur un
diagramme approprié en abscisse, le diamètre des tamis, et en ordonnée, les poids des
refus cumulés. La courbe obtenue, dite cumulative de répartition des grains, est appelée
courbe granulométrique.
III.4.4. Perméabilité
Les particules d’une masse argileuse peuvent être rassemblées en paquets. Entre
les paquets, il peut exister des vides importants de telle sorte que l’écoulement se divise en
deux : celui à l’intérieur des paquets et celui entre les paquets de particules. L’écoulement
sera beaucoup plus facile entre les paquets qu’à l’intérieur des paquets, ce qui entraîne
une répartition hétérogène de l’eau dans la masse argileuse. Par conséquent cette pâte
89
Chapitre III
sera hétérogène du point de vue teneur en eau et du point de vue structural. Afin d’avoir
une pâte homogène et continue, le compactage est réalisé.
III.4.5. La plasticité
Compte tenu de leur structure, les argiles ont la propriété d’absorber des quantités
d’eau importantes ou, au contraire, de se dessécher, ceci en fonction des conditions
d’humidité auxquelles elles sont soumises. Effectivement, l’eau a la possibilité de
s’introduire entre les feuillets, qui vont s’écarter les uns des autres.
Quelle que soit la nature de l’argile, celle-ci, malaxée avec des quantités d’eau de
plus en plus importantes, finit par se transformer en boue ; l’argile a un comportement
liquide. Au contraire, si l’argile est suffisamment desséchée, les grains sont très resserrés
et les liaisons deviennent intenses ; l’argile a un comportement solide. Entre ces deux
états extrêmes, l’argile est malléable : elle a un comportement plastique. Cette
plasticité représente l’une des propriétés f o n d a m e n t a l e s d a n s l e d o m a i n e d e l a
c é r a m i q u e car elle facilite la fabrication des produits céramiques dont elle assure la
90
Chapitre III
cohésion en crue. C’est une des mesures conventionnelles qui délimitent les états de
consistance d’un sol, appelées limites de consistance ou limites d’Atterberg. Ces limites,
qui s’expriment en pourcentage, sont la limite de plasticité et la limite de liquidité. Elles
servent à identifier et à classifier les sols fins dont les particules sont invisibles à l’œil nu.
Elles fournissent des informations complémentaires à celles obtenues par la granulométrie
laser et la sédimentométrie.
Les limites d’Atterberg ont pour but de définir les états d’humidité correspondant
aux limites entre ces trois états :
La pâte d’argile est séparée en deux par une rainure axiale au moyen d’un outil
spécial, on applique à la coupelle une série de coupes jusqu’à ce que les lèvres de rainure se
rejoignent sur à peu près 1 cm. On note le nombre de chocs nécessaires et on détermine la
91
Chapitre III
teneur en eau de la pâte après le passage à l’étuve. Les essais sont effectués avec des
teneurs en eau croissantes ou décroissantes.
La limite de liquidité est la teneur en eau pour laquelle on observe une fermeture des
lèvres de la rainure après 25 chocs. Elle peut se déterminer graphiquement grâce à 3 ou 4
essais successifs ou bien, à partir d’un seul essai, si le nombre de coups est compris entre
15 et 35, au moyen de l’Equation III .8:
WL = W(N 25)0.121 (EqIII.8)
Où :
WL : Teneur en eau de la pâte correspondant à la limite de liquidité (%) ;
W : Teneur en eau de la pâte d’argile ;
N : Nombre de chocs correspondant à W.
93
Chapitre III
matériau argileux à acquérir de l’eau. Plus l’indice est élevé, plus cette zone est grande et,
de façon générale, plus le sol contient de l’argile (Costet & Sanglerat, 1981) (Callaud,
2004) .Cet indice est exprimé par l’équation III. 9.
Ip WL WP (Eq III.9)
Avec l’indice de plasticité, on peut classer un sol suivant son degré de plasticité (Tableau
III.10).
Tableau III. 10.Classification du degré de plasticité selon l’indice de plasticité d’un sol (Costet &
Sanglerat, 1981) (Callaud, 2004)
IP Degré de plasticité
0–5 Non plastique
5 – 15 Peu plastique
15 – 40 Plastique
On conçoit donc qu’un sol ayant un grand indice de plasticité est très sensible aux
conditions atmosphériques, car plus IP est grand plus le gonflement par humidification de
la terre et son retrait par dessiccation seront importants. Enfin, cet indice précise aussi
les risques de la déformation du matériau et donne une indication sur sa compressibilité.
Dans le domaine de la céramique, la plasticité est l ’ une des propriétés
94
Chapitre III
primordiales à rechercher ; car elle facilite la fabrication des produits céramiques dont
elle assure la cohésion en crue.
D’autre classification qui a été proposé par (Snethen, 1980) et (Prian,
Donsimoni, & Vincent, 2000) pour distinguer les sols fins dans la classification GTR,
dont ils ont déduit la relation estimant le potentiel de gonflement à partir de l’indice de
plasticité. Les seuils sont indiqués aux tableaux III.12 et III.13 respectivement :
Tableau III. 13.Sensibilité d’une argile au retrait-gonflement (Prian, Donsimoni, & Vincent, 2000)
12 Faible
12 – 25 Moyen
25 – 40 Elevé
40 Très élevé
( W W) ( WL W)
I C L (Eq III.10)
( WL WP
) IP
95
Chapitre III
Tableau III. 14.Indice de consistance Ic des limons et des argiles [NF ENISO 14688-2]
Ic 0.25 0.25 à 0.5 0.5 à 0.75 0.75 à 1 1
Consistance Très molle molle Ferme Très ferme Dure
Les tableaux III.14 ; présente l’état d’un sol en fonction de sa consistance, suivant la
norme [NF ENISO 14688-2].
(Altmeyer, 1955) dans ses travaux, montre le lien entre l’effet d’évaporation sur le
comportement des sols argileux et la limite de retrait (Wr) dont il a proposé la classification
des sols en fonction de la limite de retrait qui résumée dans le tableau III.15.
Tableau III. 15.Relation entre taux de gonflement et limite de retrait (Altmeyer, 1955)
Wr Taux de gonflement
10 Fort
10 - 12 Critique
12 Faible
On conçoit donc qu’un sol ayant un grand indice de plasticité est très sensible aux
conditions atmosphériques, car plus (Ip) est grand plus le gonflement par humidification du
96
Chapitre III
sol et son retrait par dessiccation seront importants. Enfin, cet indice précise aussi les
risques de la déformation du matériau et donne une indication sur sa compressibilité.
(Skempton, 1954) montre dans ses travaux qu’il existe une relation entre les
limites d’Atterberg et le pourcentage en particules fines argileuses avec un paramètre
dit « activité des argiles Ac ». Cet indice Ac défini la notion d’activité de Skempton est
donné par l’expression suivante :
𝐈
𝐀 𝐂 = 𝐂𝐏 . (Eq III. 12)
𝟐
Tableau III. 16.Classification des sols suivant leur activité Ac (Skempton, 1954)
Les travaux des Kezdi(1974) , mitchel (1976) d’après (Touiti, 2009) et (Skempton,
1954), montrent que l’activité des sols varient pour les différents minéraux argileux
(Tableau III.17), elle est plutôt indépendante de la distribution granulométrique.
Montmorillonite Ca +2 1,50
Montmorillonite Na + 7,20
97
Chapitre III
Tableau III. 18.Classification des sols suivant leur activité Ac , Selon (Bjerrum, 1954)
Activité Désignation
1.4 A c Active
D’autres classifications sont presentées dans le tableau IV.19, montrant d’une part
la correlation entre la nature des minéraux argileux et limites d’atterberg ( w L – wp), et
d’atre part en fonction de l’activité des argiles A c (Lambe & Whitman, 1969) (Mitchell,
1993).
Tableau III. 19.Propriétés de quelques argiles pures (Lambe & Whitman, 1969) (Mitchel, 1993)
Minéral argileux wL Ip Ac
Kaolinite 40 – 60 10 – 25 0.38
Illite 80 – 120 50 – 70 0.9
Na-montmorillonite 700 650 7.2
Autres montmorillontes 300- 650 200- 550 1.5
Sols grenus 20 0 0
L’état liquide est caractérisé par une très grande teneur en eau qui rend les
particules solides quasi indépendantes (c’est presque une suspension).Aucun contact
entre les solides n’a lieu, les couches d’eau adsorbées sont épaisses et maintiennent les
grains écartés. Le matériau ne présente pas ou très peu de résistance, c’est une vase ou
une boue.
L’état plastique est caractérisé par une teneur en eau élevée (sol saturé) ; les
couches d’eau adsorbées sont mises en commun et les liaisons entre grains se font par
elles. Due à la viscosité de ces couches d’eau, la résistance est faible et le sol peut
donc être pétri ou modelé sans changement de volume.
Le solide avec retrait (état semi-solide) correspond à des teneurs en eau
suffisamment faibles pour que les grains aient des contacts entre les particules solides
même si le milieu est encore saturé ou quasi-saturé. Ces contacts augmentent la
98
Chapitre III
résistance et diminuent fortement la déformabilité ; les retraits lors d’une dessiccation sont
encore importants.
L’état solide (solide sans retrait) est, quant à lui, caractérisé par des teneurs en eau
faibles pour lesquelles le matériau ne se contracte plus lors d’une dessiccation. Le milieu
n’est plus alors saturé, les contacts solides sont renforcés par des actions capillaires et
dans ces conditions, la résistance est importante.
Ainsi, en fonction de la teneur en eau, l’état d’un sol fin passe d’un comportement
solide à un comportement liquide par des états intermédiaires dits semi-solide (solide avec
retrait) et plastique.
Il y a lieu de souligner de ce qui précède que la plasticité d’un matériau naturel est une
propriété caractéristique des éléments fins, en l’occurrence les argiles en relation avec
l’existence des couches d’eau adsorbées. Ainsi, les limites d’Atterberg et en particulier
l’indice de plasticité d’un sol varient, non seulement avec l’importance de sa fraction
argileuse, mais également avec la nature des minéraux argileux et des cations adsorbés.
A titre d’exemple, le tableau IV.15 montre que les valeurs les plus fortes de cet indice sont
obtenues avec les montmorillonites et plus particulièrement celles chargées du cation de
sodium (Cornell ., 1951) d’après (Callaud, 2004).
99
Chapitre III
Conclusion
Ce chapitre a pour objectif de présenter les différentes techniques de caractérisation
employées, ainsi que les méthodes utilisées pour élaborer et déterminer les propriétés
minéralogiques, physico-chimiques et géotechniques des argiles étudiées. En outre, une
synthèse bibliographique détaillée a été exposée sur des travaux de recherche antérieurs
concernant les différentes classifications des argiles, basées sur certains paramètres tels
que la teneur en CaCO3, pH, perte au feu (PAF), VBS, surface spécifique, limite d’Atterberg
et la sensibilité au phénomène retrait-gonflement des argiles.
100
Chapitre III
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103
Chapitre IV
Chapitre IV
IV.1. Introduction
La spectroscopie Infra Rouge, complète les résultats obtenus par la DRX et met en
relief les différentes vibrations de la structure et la nature de ces oscillations. Ainsi, les
spectres infrarouges constituent de véritables" empreintes caractéristiques de la matière ».
104
Chapitre IV
105
Chapitre IV
Les phases minérales sont identifiées grâce aux fiches ASTM apprêtés pour les matériaux
(Treacy ., 2001).
Les figures IV-2, IV-3 et IV-4 représentent les diffractogrammes des argiles M.K,
S.M.B et KA respectivement.
106
Chapitre IV
L’indexation des raies, pour les trois argiles étudiées, a permis d’isoler les différentes
phases existantes. De ce fait, les deux argiles M.K et S.M.B présentent une variété de
minéraux tels que le quartz « Q », la montmorillonite « M », l’illite « I », la kaolinite « K », la
calcite « C » et la dolomite « D » à des proportions visiblement variées. Pour décider de la
nature minéralogique exacte des deux argiles, une analyse chimique s’annonce
indispensable.
Par contre, la troisième argile KA, dénombre tous les pics caractéristiques d’une Kaolinite,
les autres minéraux sont présents comme impuretés de faibles quantités.
107
Chapitre IV
108
Chapitre IV
La spectroscopie Infra-rouge a été utilisée dès 1950 pour l’analyse des minéraux et
des roches (Jouenne ;1980). Le principe de cette méthode repose sur la vibration des
liaisons interatomiques sous l’action d’un rayonnement infrarouge, chaque groupement
vibre à sa propre longueur d’onde et chacune de ces vibrations donne lieu à une
absorption. La technique donne le plus souvent des informations qualitatives sur les
fonctions et liaisons existantes dans un produit minéral ou organique. Néanmoins, une
identification judicieuse des bandes permet de reconstituer la nature chimique d’un produit
(Ghosh et Handoo ; 1992), (Bell et al. ; 1993) et (Martin-Call ; 1989).
Les pastilles sont préparées par la compression d’un mélange homogène du produit à
analyser (20 mg) et de bromure de potassium sec (150 mg). Les spectres sont enregistrés
dans le domaine des fréquences de l’infrarouge moyen, allant de 4000 cm-1 à 400 cm-1.
Les spectres des trois argiles M.K, S.M.B et KA, sont présentés, respectivement, sur
les figures IV-5, IV-6 et IV-7.
109
Chapitre IV
L’argile M.K présente plusieurs bandes distinctives. Ainsi, la bande située à 3686 cm -1
concorde avec les vibrations OH de l’eau de constitution. Les deux bandes à 3613 et 1429
cm-1, correspondent respectivement, aux vibrations de valence et de déformation H-OH
dues aux molécules d’eau interfolière, la bande à 1429 cm -1 est caractéristique de la
calcite.
Dans la partie empreinte digitale, une bande intense à 994 cm -1 affirme l’existence des
vibrations Si-O et un pic à 795 cm-1 convient aux vibrations Si-O-Al IV.
Concernant l’argile S.M.B, la bande située à 3687 cm-1 correspond aux vibrations de
valence des groupements OH de l’eau de constitution, celle située à 3614 cm-1 est liée aux
vibrations OH des liaisons de l’eau adsorbée. La troisième bande caractéristique se situe à
1645 cm-1, elle convient aux vibrations de déformation H-OH dues aux molécules d’eau
adsorbées dans la couche inter-foliaire. La présence d’une bande intense d’adsorption à
997 cm-1 correspond aux vibrations Si-O et celle détectée à 777 cm-1 répond à la vibration
Si-O-Al IV. Enfin, la bande moyenne, spécifique à la calcite apparait à 1431 cm -1.
110
Chapitre IV
Le spectre infrarouge du kaolin, noté KA, commence par deux bandes à 3683 et 3615 cm -1
correspondant aux vibrations OH. Une faible bande vers 1450 cm -1 est attribuée à la calcite.
Par contre, les vibrations des liaisons Si-O et Al-OH sont caractérisées par deux bandes
intenses à 996 et 907 cm-1 respectivement. Les vibrations Si-O-AlIV sont authentifiées par
une faible bande à 788 cm-1.
Les photos MEB des trois argiles, à savoir : M.K, S.M.B et le kaolin KA sont présentés
sur les figures IV-8 (A), (B) et (C) respectivement.
111
Chapitre IV
Sur la figure IV.8, nous observons des faces lamellaires caractéristiques des structures
feuilletées de la kaolinite et des montmorillonites.
Figure IV. 8. Photos MEB des argiles étudiées(A) Montmorillonite M.K,(B) Montmorillonite
S.M.B et (C) Kaolin (KA).
112
Chapitre IV
113
Chapitre IV
La déshydratation est la perte d'une molécule d'eau physisorbée, liée à la surface par
liaisons hydrogènes avec des silanols en interaction (molécule H2O « en rouge » dans le
schéma précédent). La déshydroxylation est la perte d’une molécule d’eau par
condensation de deux silanols en interaction pour former une liaison siloxane (molécule
H2O « en bleu » dans le schéma).
Les figures IV-10, IV-11 et IV-12 présentent les spectres ATD, ATG des argiles M.K, S.M.B
et le kaolin KA respectivement.
114
Chapitre IV
La figure IV-11 illustre une déshydratation lente de la montmorillonite S.M.B qui perd
presque 3% de son poids vers 400°C. La déshydroxylation est marquée par un pic
endothermique à 500°C avec une perte en masse de 6-7%.
Sur la figure IV-12, nous observons une faible déshydratation suivie par un pic
endothermique de la déshydroxylation de la kaolinite vers 530°C. Nous n’avons pas pu
constater le pic exothermique de la cristallisation de la métakaolinite qui s’effectue à des
températures élevées, à savoir 980°C.
115
Chapitre IV
116
Chapitre IV
Les isothermes issues de l’adsorption d’azote sur nos différentes argiles, à savoir :
les montmorillonites M.K, S.M.B et le Kaolin KA sont présentées sur les figures IV-14, IV-
15 et IV-16 respectivement.
Il est à constater que la forme des isothermes est intermédiaire entre le type V et III
traduisant ainsi une surface globalement non poreuse avec la présence d’une faible
microporosité. Ceci peut s’expliquer par le dégazage des matériaux à 250°C, étape
préalable à l’adsorption, et dont elle est responsable de la déshydratation complète des
argiles et le rétrécissement de l’espace inter-feuillet. Les résultats que donne cette méthode
ne présentent donc que la surface externe des matériaux. L’adsorption du Bleu de
Méthylène est fortement conseillée pour une détermination rigoureuse de toute la surface
spécifique des matériaux similaires.
Cependant utilisation du modèle BET nous a permis de tracer les formes linéaires de
chaque isotherme et d’en déduire les surfaces externes de chaque argile. Ainsi, la
montmorillonite M.K présente une surface BET de 15,18 m2/g, la montmorillonite S.M.B
donne une surface plus élevée, de l’ordre de 46,26 m2/g et le kaolin KA possède une
surface modérée de l’ordre de 33,71 m2/g.
117
Chapitre IV
118
Chapitre IV
Oxyde 3 O
M.K 52,69 15,59 6,74 6,72 2,58 0,43 1,77 0,52 0,004 11.8
S.M.B 53,34 15,86 7,63 6,58 1,03 0,42 1,91 0,05 0,006 11.1
Les deux argiles M.K et S.M.B sont riches en silice, contiennent des quantités
moindres en alumine et des teneurs plus faibles de Fe 2O3, CaO, MgO et K2O. Les autres
éléments tels que SO3, Na2O et chlorures sont pratiquement indécelables. La perte au feu
est de l’ordre de 13%.
Les rapports SiO2/Al2O3 sont de l’ordre de 3,38 et 3,36 pour les argiles M.K et S.M.B
respectivement. Les deux rapports, étant dans l’intervalle [2-5,5], traduisent la nature
montmorillonitique des deux échantillons (Fu ., 2001 ; Bouberka ., 2005).
119
Chapitre IV
IV.3.1.6. pH-métrie
Le pH des argiles est une donnée importante pour l’emploi des pâtes. Il permet de
contrôler les matières premières en briqueterie – tuilerie pour une meilleure maitrise de la
transformation des pâtes. En effet, les propriétés d’une argile (plasticité, retrait, extrudabilité,
cuisson etc……) peuvent changer par suite de la variation de son pH, après un phénomène
naturel (lessivage par les eaux de pluie, inondation… etc.)
Le pH des différentes argiles étudiées a été déterminé à l’aide d’un pH-mètre de type
AHUS-STARTER 2100, après le malaxage à l’agitateur électrique pour une parfaite
homogénéisation des particules solides.
Les valeurs moyennes du pH des trois argiles sont regroupées dans le tableau IV- 2.
Où les résultats, montrent que les argiles M.K et S.M.B possèdent un caractère basique en
revanche l’échantillon KA est une argile acide.
Echantillon pH
M.K 8.44
KA 6.3
S.M.B 8.28
Les mesures du pH moyen pour les matériaux M.K et S.M.B ; 8.44 et 8.28 7 indiquant
qu’on est en présence des sols alcalins (basique), ce qui peut être dû probablement aux
teneurs en argiles et en matières organiques (M.O) élevées qui conduisent par la suite à une
capacité d’échange cationique élevée favorisant l’augmentation du pH. Cependant,
l’échantillon KA, est caractérisé par un pH acide.
120
Chapitre IV
IV.3.2.1. Introduction
121
Chapitre IV
l’échantillon calciné (masse B). La perte au feu (LOI ) est déterminée par la relation (Eq III-
2) du chapitre III.
Les échantillons étudiés ont été soumiss à des tests technologiques dont le mode
opératoire est celui recommandé par la norme [XPP94-047], relative aux céramiques
industrielles au niveau du laboratoire (LAFARG Groupe Sig-Mascara). Les résultats des
principaux tests sont présentés dans le tableau III.3.
Echantillons Perte au
feu(LOI)
M.K 11.8
KA 10.1
S.M.B 11.1
D’après la classification des sols selon la teneur en matière organique (Tableau III. 1),
les trois variétés de matériaux étudiées contiennent de ce fait des proportions de matières
organiques variées de 10.10 % à 11.85 %. Ces valeurs montrent que nos échantillons ont un
taux d’organique moyen.
122
Chapitre IV
Tableau IV. 4. Valeurs au bleu de méthylène VBS des trois échantillons d’argiles
Echantillon LTPO
MK 4
KA 1.78
S.M.B 3.60
Les résultats de VBS obtenues pour les trois échantillons étudiés (KA, M.K et
S.M.B), et en référer à la classification des sols selon (Evan ., 1949) d’après Tableau
III.2 ; (Tran ., 1981) Tableau III.3 et la classification (GTR ., 2000) cité par (Bel Hadj .,
2013) tableau III.4, nous permettent de classer nos échantillons comme suit :
123
Chapitre IV
MK 19
KA Traces
S.M.B 11.11
D’après les résultats obtenus par l’essai de la teneur en carbonate, résumés dans le
tableau IV- 5 ; ci-dessus, et selon la classification des matériaux en fonction du
pourcentage en carbonate et d’après la norme [NF P 94-048], du chapitre IV, tableau III.7
et III.8.Les échantillons de matériaux étudiés M.K et S.M.B sont classes parmi les argiles
calcaires, alors que l’échantillon KA est une argile ou limon.
Les poudres d’argiles ont été prélevées à l’humidité relative ambiante du laboratoire.
La teneur en eau a été déterminée par pesée avant et après étuvage de 105° à 110° C,
pendant 24 heures, sur des échantillons de 10 g.
Les valeurs de la teneur en eau obtenues pour les trois échantillons de matériaux
étudiés ont été réalisées selon la norme [NFP94-050] et sont présentées dans le tableau
IV-6.
124
Chapitre IV
Tableau IV. 7. Masse volumique des particules solides des trois variétés d'argiles
Echantillon s(g/cm3)
M.K 2.61
KA 2.60
S.M. B 2.63
125
Chapitre IV
L’analyse granulométrique est effectuée sur trois matériaux d’argiles à l’aide d'un
analyseur de particules par diffraction laser (Appareil type Malvern Mastersizer 2000)
couplé à une unité de dispersion par voie humide HydroS (Figure IV.17). Avec des
détecteurs placés du côté opposé de la source, ce granulomètre est muni de deux sources
lasers différentes utilisées en routine : une lumière bleue et une lumière rouge. La
granulométrie laser permet de déterminer la répartition granulaire des particules de
diamètre inférieur à 2mm. Les matériaux argileux à l’état poudre ont été analysés au
Laboratoire de Contrôle Qualité – Ciments du L’Usine LAFARG (LCO - Mascara - Algérie).
Les échantillons ont été concassés et mélangés pour obtenir une aliquote homogène, puis
1g d’échantillon a été délité dans de l’eau déminéralisée. Quelques minutes avant de
commencer l’analyse, les échantillons délités ont été placés sur un agitateur magnétique
en vue d’éliminer d’éventuels agglomérats. Après avoir mesuré le bruit de fond, les
échantillons ont été introduits dans un réservoir de 100ml d'eau déminéralisée, avec un
agitateur (vitesse de rotation de 2000rpm et 10% d’ultrasons) en vue de désagréger les
particules d’argiles entre elles et de permettre un dégazage éventuel de l’eau. La quantité
d'échantillon a été ajustée de façon à obtenir un obscurcissement du faisceau laser entre
10 et 20%. Trois mesures ont été effectuées pour chaque échantillon, afin d’éviter
l’agglomération des particules d’argiles.
Les trois matériaux analysés au granulomètre laser sont des quantités prélevées des
126
Chapitre IV
Figure IV. 17. Granulomètre laser Malvern Mastersizer 2000. (Laboratoire de chimie
127
Chapitre IV
Granulométrie à laser KA
100
MK
90
SMB
80
Volume cumulé (% )
70
60
50
40
30
20
10
0
0,1 1 10 100 1000
Diamètre des particules (m)
Figure IV. 18. Courbe granulométrique à Laser des trois matériaux étudiés
Pour les produits en céramique, une attention particulière devrait être donnée à la
fraction plus fine (fraction inférieure à 2 µm). Silteuses et peuvent ainsi être utilisable dans
le domaine de la céramique par le procédé d’extrusion.
128
Chapitre IV
La fraction inférieure à 2 µm est élevée (49.4 % pour M.K et 46.6 % pour SMB et
26.4 pour KA).
Compte tenu de leur structure, les argiles ont la propriété d’absorber des quantités
d’eau importantes ou, au contraire, de se dessécher, ceci en fonction des conditions
d’humidité auxquelles elles sont soumises. Effectivement, l’eau a la possibilité de
s’introduire entre les feuillets, qui vont s’écarter les uns des autres. Quelle que soit la
nature de l’argile, celle-ci, malaxée avec des quantités d’eau de plus en plus importantes,
finit par se transformer en boue. L’argile a un comportement liquide. Au contraire, si l’argile
est suffisamment desséchée, les grains sont très resserrés e t les liaisons deviennent
intenses, l’argile a un comportement solide. Entre ces deux états extrêmes, l’argile est
malléable : elle a un comportement plastique. Cette plasticité représente l’une des
propriétés fondamentales dans le domaine de la céramique car elle facilite la fabrication
des produits céramiques dont elle assure la cohésion en crue. C’est une des mesures
conventionnelles qui délimitent les états de consistance d’un sol et sont appelées limites
de consistance ou limites d’Atterberg. Ces limites, qui s’expriment en pourcentage, sont la
limite de plasticité et la limite de liquidité. Elles servent à identifier et à classifier les sols fins
dont les particules sont invisibles à l’œil nu. Elles fournissent des informations
complémentaires à celles obtenues par la granulométrie laser et la sédimentométrie.
129
Chapitre IV
Les limites d’Atterberg ont pour but de définir les états d’humidités correspondant aux
limites entre ces trois états.
En d’autres termes, l’indice de plasticité définit l’intervalle de teneur en eau dans
lequel l’argile reste souple et facilement déformable tout en conservant une résistance au
cisaillement, Cet indice est, donc, à la fois un paramètre d’identification et de
comportement. L’indice de plasticité d’une argile dépend de la nature et de la quantité des
minéraux argileux qu’elle contient. Il est d’autant plus élevé que le sol contient plus
d’argile.
Ces essais ont pour but de déterminer les teneurs en eau de référence liées au
changement d’état des matériaux, suivant les recommandations de la norme [NF P94-051].
Les essais d’Atterberg ont été réalisés au laboratoire de la mécanique des sols du
département d’hydraulique USTO-MB, dont les résultats obtenus sont présentés dans la
figure IV. 19 et par le tableau IV.5.
70
69
68
67
66
65
64
63
62
61
Teneur en eau (%)
60
59
58
57
56
55
54
53
52
51
50
49
48
47
46
45
44
43
42
41
40
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Nombres de coupes
Figure IV. 19. Limite de liquidité des échantillons (M.K, M.S.B et KA)
130
Chapitre IV
Le tableau IV.9. Présente les différents résultats obtenus pour la limite de liquidité
(W L), la limite de plasticité (W P) et l’indice de plasticité (IP) pour les trois échantillons
étudiés. En construisant les points représentatifs de chaque matériau dans le diagramme
de Casagrande (Ip-W L), utilisé pour la classification des sols fins du L.C.P.C., on note que
les points se répartissent le long de la ligne "A" qui séparent les argiles des limons (Figure
IV.20). Deux groupes peuvent être définis : Un groupe de matériaux associés à la classe
argileuse avec forte plasticité qui comprend les échantillons M.K et S.M.B et le deuxième
groupe, composé par l’échantillon KA classé parmi les argiles organiques et limon minéral
de haute compressibilité
D’après la classification de (Costet et sanglerat., 1981 ; Callaud ., 2004) ; nos
échantillons d’argiles sont classés dans la catégorie des sols plastiques. D’autre
classification des sols (Chassagneux., 1996), indique que l’échantillon KA présente un sol
limoneux à teneur en argile moyenne. En revanche les échantillons M.K et S.M.B sont
classées dans le groupe des sols argileux.
131
Chapitre IV
La limite de retrait est la teneur en eau à partir de laquelle, lorsqu’un sol est séché,
son volume ne diminue plus. Elle est déterminée par la norme [XP P94-60-1] après
l’étuvage des matériaux étudiés.
Tableau IV. 10. Valeurs de limites de retrait des échantillons étudiés
Echantillons wr (%)
M.K 13.6
KA 28.7
S.M.B 16.3
132
Chapitre IV
L’activité colloïdale Ac est définie par ( Skempten .,1953 ;1948 ), comme le rapport
de l’indice de plasticité de l’argile à sa teneur en particules argileuses (notée ici C , teneur
en particules de dimensions à 2 µm ) :
Ac = Ip/C
Les résultats obtenus suite au calcul de l’activité de nos échantillons par l’application de la
formule, sont regroupés dans le tableau IV. 11 ; ci-dessous.
Echantillon Ip C Ac
MK 29.0 49.4 0.58 Sol inactif
KA 18.5 26.4 0.70 Sol inactif
SMB 32.2 46.6 0.69 Sol inactif
Les valeurs de l’activité des échantillons étudiés en référé par aux travaux de rapport
au tableau IV.5, montrent que les échantillons étudiés possèdent peu d’activité.
Conclusion
Les trois échantillons de matériaux utilisés sont désignés par KA, M.K et S.M.B.
Le premier type d’argile(KA) provient de l’usine de céramique d’El-Remchi (CERAMICA) de
la région de Tlemcen. C’est une argile blanchâtre, de type Kaolin, traitée pour être utilisée
dans la préparation de la barbotine et importé de l’Espagne. Le deuxième type d’argile (M.K)
est extrait de la carrière de la dépression de Mersa El-Kébir de la région d’Oran. C’est une
argile de couleur gris-vert. Le troisième échantillon, noté (S.M.B), est une argile jaunâtre,
recueillie des montagnes de Dahra de la région de Relizane. Cette argile est destinée à la
fabrication de la brique rouge.
Le travail présenté dans ce chapitre était de déterminer la minéralogie et les propriétés
physico-chimiques des matériaux étudiés, afin d’évaluer leur potentielle d’utilisation entant
que matériaux de construction. Les résultats de différentes techniques d’identification
révèlent, à partir des spectres de diffraction des RX pour les échantillons (KA, M.K et
S.M.B), que les échantillons M.K et S.M.B sont constituées de la montmorillonite, illite, la
kaolinite, la calcite et de la dolomite à des proportions visiblement variées. Par contre, la
troisième argile KA, dénombre tous les pics caractéristiques d’une Kaolinite, les autres
133
Chapitre IV
minéraux sont présents comme impuretés de quantité moyenne. Ces résultats ont été
confirmés par spectroscopie infrarouge. La composition chimique de ces mélanges argileux
indique que les deux argiles M.K et S.M.B sont riches en silice, contiennent des quantités
moindres en alumine et des teneurs plus faibles de Fe2O3, CaO, MgO et K2O. Les autres
éléments tels que SO3, Na2O et chlorures sont pratiquement indécelables. La perte au feu
est de l’ordre de 13% avec un caractère basique.
Les rapports SiO2/Al2O3 sont de l’ordre de 3,38 et 3,36 pour les argiles M.K et S.M.B
respectivement. Les deux rapports, étant dans l’intervalle [2- 5,5], traduisent la nature
montmorillonitique des deux échantillons. Le Kaolin KA contient davantage d’aluminium et
caractérisé par un pH acide, ce qui résulte à un rapport SiO2/Al2O3 égale à 1,49 ; confirmant
ainsi les résultats obtenus par diffraction des rayons X et de pH qui est de l’ordre 6.3. La
perte au feu enregistrée est de l’ordre de 12%. D’autres part, l’utilisation du modèle BET
nous a permis de tracer les formes linéaires de chaque isotherme et d’en déduire les
surfaces externes de chaque argile. Ainsi, la montmorillonite M.K présente une surface BET
de 15,18 m2/g, la montmorillonite S.M.B donne une surface plus élevée, de l’ordre de 46,26
m2/g et le kaolin possède une surface modérée de l’ordre de 33,71 m 2/g.
L’analyse physique et géotechnique de nos matériaux montre que les trois
échantillons sont constitués d’une forte teneur en élément fins. En ce qui concerne les
éléments sableux, leurs proportions demeurent faibles pour les échantillons de Mersa el
kebir (M.K) et celle de Sidi M’hamed Ben Ali ( Relizane). En revanche pour l’échantillon
Kaolin la teneur en sable est presque nulle. Les limites d’Atterberg et les indices de
plasticités montrent que les échantillons M.K et S.M.B sont classées parmi le groupe de
matériaux argileux de forte plasticité, et celles de l’échantillon KA représentent une argile
organique et limon minéral de haute compressibilité avec une plasticité moyenne. Les
valeurs de VBS obtenues pour les trois échantillons étudiés montrent que l’échantillon KA
appartient à la gamme des sols limoneux et limoneux argileux de nature minéralogique
kaolinitique ; l‘ échantillons M.K est appartient à la catégorie des sols argileux de nature
minéralogique illitique. En ce qui concerne l’échantillons S.M.B, il présente le caractère d’un
sol limoneux argileux de nature minéralogique montmorillonitique .
Les essais de sensibilité au phénomène retrait –gonflement de nos échantillons
montrent que M.K et S.M.B ont une sensibilité moyenne. Alors que le matériau KA possède
une sensibilité faible.
134
Chapitre IV
Références bibliographiques
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Revised Edition, Elsevier .
11. Zhao, X. S., & Lu, G. Q. (1998). Modification of MCM-41 by surface silylation with
trimethylchlorosilane and adsorption study‖. J. Phys. Chem. B, 102, , 1556-1561.
135
Chapitre V
Chapitre V
V.1. Introduction
Un nouveau dispositif original à l’échelle laboratoire simulant le fonctionnement d’une
machine d’extrusion à piston à petite échelle été mis au point. Dans ce chapitre, nous décrivons
d’une façon générale l’installation conçue et les procédures originales adaptées aux pâtes
d’argiles ainsi que les essais d’extrusion à des pressions et des géométries des filières
axisymétriques variables.
Afin d’obtenir une vision globale sur l’ensemble des phénomènes agissant au cours de
l’extrusion des pâtes d’argiles tels que la typologie, la migration de la phase liquide et le
déclenchement du défaut, nous étudions aussi l’influence de certains paramètres tels que le
rapport diamètre/longueur de la filière, la teneur en eau, la pression et le type d’argile utilisée sur
le procédé d’extrusion et en particulier sur la qualité d’extrudât (le produit final). Les résultats des
essais d’extrusion des pâtes au travers des filières sont présentés et discutés. Le m odèle
rhéologique de la pâte extrudée ainsi que les paramètres intervenant ont été aussi déterminés.
Afin d’étudier les conditions d’extrudabilité des pâtes d’argile préparées et les
critères d’apparition des défauts, un dispositif expérimental a été développé au niveau de
laboratoire (LRTTFC) de département d’hydraulique USTO(M.B). Il s’agit d’une extrudeuse
en acier à piston, représentative d’une machine d’extrusion industrielle, fixée sur un support
rigide à quatre pieds et composée essentiellement sept éléments principaux (Figure V. 1) :
136
Chapitre V
(2) un gueulard de forme demi conique d’un angle de 60 ° relié au réservoir par sa partie
supérieure;
(5) un vérin pneumatique qui pousse un piston coulissant dans le réservoir et extrude la
pâte à travers la filière;
(6) un compresseur de 12 bars renforcé par une bouteille d’azote de 300 bars;
137
Chapitre V
138
Chapitre V
Figure V.2, présente La photographie d’un ensemble des pièces qui constituent
l’extrudeuse est sont présentées comme suit :
Les géométries des filières étudiées ont des sections circulaires asymétriques en
acier et sont caractérisées par leur diamètre Df et leur longueur Lf et présentées par leurs
paramètres adimensionnel (rapport L/D). Ils sont exposés dans le tableau V.1, ci-dessous.
139
Chapitre V
Tableau V. 1.Présentation des différentes dimensions des filières utilisées dans l’expérimentation.
Filière en(acier) 1 2 3 4 5
Lf (mm) 70 30 30 30 20
Df(mm) 20 10 15 20 20
W − Ws
W= ( Eq V. 1)
Ws
140
Chapitre V
Il est très difficile d’obtenir pour chaque préparation de la pâte à extruder la même teneur
en eau, la raison pour laquelle, la teneur en eau considérée est la moyenne des trois.
V.4. Malaxage
Le malaxage consiste à obtenir un mélange pâteux et homogène à partir de
l'assemblage d'une poudre avec l’eau via un processus d'agglomération en voie humide.
Les mouvements des pâles du malaxeur ont pour effet d'homogénéiser l’eau distillé
additionnée mais également d'induire la rencontre des granules humidifiées de la poudre
qui vont alors pouvoir s'agglomérer progressivement au cours du malaxage. Ainsi, le
mouillage de la poudre associé au cisaillement lors du malaxage et réduit par un
changement d'échelle du milieu de départ comme schématisé sur la figure V.3 (Rondet,
2008).
Les nuclei vont ensuite s'associer par coalescence afin de générer des agglomérats
dont la taillecaractéristiques’étenddeplusieurscentainesdemicronsàquelquesmillimètres. Au
cours de la formation des nuclei et des agglomérats, le milieu se présente sous la forme
d'un ensemble composé d’éléments discrets (régime d'agglomérats). Une continuité
141
Chapitre V
apparaîtra à des teneurs en liquide plus importantes permettant la formation d'une pâte
(régime pâteux). L'échelle caractéristique de la pâte dépend de la taille de la cuve du
malaxeur et de l'intensité du cisaillement généré. Pour un malaxeur de laboratoire alimenté
avec des quantités inférieures au kilogramme, les morceaux de pâte sont de l'ordre du
centimètre.
Dans notre travail on s'intéresse p l u s particulièrement à ce régime pâteux afin
d'obtenir une matière malléable adaptée à une mise en forme par extrusion. Les
paragraphes suivants décrivent les différents régimes remouillage (remouillage ou de
mouillage rencontrés lorsqu'une poudre est mise en contact avec un liquide (eau distillée)
et ce, sous cisaillement, jusqu'à la formation d'une pâte.
V.5. Compactage
142
Chapitre V
3. Pour rendre les couches solidaires les unes des autres, on strie les surfaces en
vis à vis. Pour les deux derniers disques de pâte, on procède de la même façon,
mais on leur ajoute ou on leur enlève une petite quantité de pâte, afin de pouvoir
s’approcher du volume de pâte compactée et désirée.
4. On lisse la surface de la dernière couche, puis on mesure la distance qui la
sépare de l’extrémité du réservoir. Cette mesure permet de calculer le volume de
pâte compactée exacte.
5. On pèse le réservoir plein, connaissant son poids à vide, on déduit le poids de
pâte compactée.
6. A partir du poids et du volume de la pâte compactée, on détermine la valeur de la
masse volumique de la pâte. Cette dernière est utilisée pour calculer le débit
volumique de la pâte à partir du débit massique mesuré pendant l’extrusion.
R f . P
ap (Eq V. 2)
2L
Et
4Q
ap' (Eq V. 3)
R3f
Avec,
143
Chapitre V
144
Chapitre V
phase liquide vers la phase solide (Malet, Remaitre, Ancey, Locat, Meunier, & Maquaire,
2002).
En effet, nous avons réalisé une série d’expériences sur les matériaux KA, M.K et
S.M.B à des teneurs en eau (W) différentes :
Pour des teneurs en eau (W) égales à 42, 46 et 50 % pour le matériau KA et à des
pressions variables de 4 , 9 et 11 bars respectivement , et à des teneurs en eau (W) du
matériau M.K égales à 36% , 42% et 46% avec des pressions 16,10 et 7.5 bars
respectivement. Ainsi que le dernier matériau S.M.B , à des teneurs en eau (W ) égales à
38 % , 42 % et 46 % avec des valeurs de pressions de l’ordre de 19 ,14 et 8.5 bars; Pour
cela, nous avons effectué huit prélèvements de l’extrudât des pâtes d’argiles KA, M.K et
S.M.B dans la frontière entre le réservoir et le gueulard sur une distance de 3 cm par
rapport au gueulard de l’extrudeuse le long du diamètre. Dans les deux sens de la section
de la pâte extrudée et pour chaque prélèvement, la teneur en eau (W) a été évaluée. Le
tracé de la teneur en eau en fonction de la position horizontale des prélèvements donne
accès au profil des teneurs en eau (W).
Les résultats obtenus sont représentés sur les figures V.4 - V.12
145
Chapitre V
Figure V. 4.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à 3
cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile KA pour W = 42 % ; P = 04 bars et Lf = 70 mm – Df
= 20 mm
Figure V. 5.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à 3
cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile KA pour W = 46 % ; P = 09 bars et Lf = 70 mm – Df
= 20 mm
146
Chapitre V
Figure V. 6.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à 3
cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile KA pour W = 50 % P = 11bars et Lf = 70 mm – Df =
20 mm
Figure V. 7.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à 3
cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile M.K pour W = 36 % P = 16 bars et Lf = 70 mm – Df
= 20 mm
147
Chapitre V
Figure V. 8.Figure V. 8.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de
prélèvement à 3 cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile M.K pour W =42 % ; P = 10 bars
et Lf = 70 mm – Df = 20 mm
Figure V. 9.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à 3
cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile M.K pour W =46 % ; P = 7.5 bars et Lf = 70 mm –
Df = 20 mm
148
Chapitre V
Figure V. 10.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à
3 cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile S.M.B pour W = 38 % ; P = 19 bars et Lf = 70
mm – Df = 20 mm
Figure V. 11.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à
3 cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile S.M.B pour W =42 % ; P = 14 bars et Lf = 70 mm
– Df = 20 mm
149
Chapitre V
Figure V. 12.Schéma représentatif des mesures de la migration d’eau des points de prélèvement à
3 cm par rapport au gueulard pour la pâte d’argile S.M.B pour W =46 % - P = 8.5 bars et Lf = 70
mm – Df = 20 mm
150
Chapitre V
Lors de l’extrusion des échantillons d’argiles à l’état pâteux (KA, M.K et S.M.B) à
travers une filière axisymétrique en acier, différentes instabilités d’écoulement peuvent
apparaître. Ces défauts ont un impact importance à l’échelle industrielle, car ils limitent la
productivité des procédés d’extrusion. On distingue par visualisation à la sortie de la filière,
plusieurs types de défauts qui affectent la surface de l'extrudât de formes régulières et
irrégulières. La forme régulière est présentée par une surface lisse le long de l’extrudât et
est notée par la lettre (a) dans les figures V.13 - V. 27. En ce qui concerne les formes
irrégulières, elles sont illustrées dans les mêmes figures V.13 - V. 27, par l’apparition des
défauts à la surface de l’extrudât. On distingue habituellement des défauts de surface par la
présence des traces d’eau à la surface de l’extrudât sous forme de poches d’eau et sont
désignés par la lettre (b). Les défauts de type d'arrachement superficiel, de type pelure sur
la surface de l’extrudât et de type tronc de palmier sont indiqués par les lettres (c), (d) et (e)
respectivement.
Industriellement, les pâtes d’argile sont extrudées à des teneurs en eau (W) proches
de la limite de plasticité d’Atterberg (W p). Le but des essais réalisés sur notre extrudeuse
développée au laboratoire (LRTTFC) est de déterminer l’influence de la teneur en eau de la
pâte d’argile sur son comportement durant le procédé d’extrusion et ce, en traçant les
courbes d’écoulement expérimentales : la contrainte de cisaillement apparente à la paroi en
fonction de la vitesse de cisaillement apparente à la paroi (ap = f (ap)). Pour les trois
argiles utilisées (KA, M.K et S.M.B), la teneur en eau légèrement supérieure à la limite de
plasticité (W p) sera ajustée et ensuite abaissée jusqu’à ce que l’extrusion demeure difficile
et ce, pour une longueur et un diamètre fixes de la filière axisymétrique, et à une
température ambiante moyenne égale à 27 °C 1. L’analyse de l’ensemble des courbes
d’écoulement, représentées par les figures V.13 - V. 27, illustre une allure quasiment
identique pour les valeurs de teneur en eau choisie. Notons que les résultats
expérimentaux ont été modélisés à l’aide du modèle mathématique de (H-B), (Herschel &
Bulkely, 1926). En effet l’examen des figures V.13 - V.17 relative à la pâte préparée à
partir de l’argile KA ; indique que lorsque la teneur en eau (W) diminue de 50 à 40 %
jusqu’à des valeurs proches de la limite de plasticité (W p= 39.30 %), la contrainte de
cisaillement apparente à la paroi (ap) augmente avec une légère variation de la vitesse de
cisaillement ( ap ) qui demeure plus au moins rapide à une certaine valeur de la contrainte
de cisaillement ( ap ).En plus, il existe un domaine de teneur en eau entre 40 et 50 %
151
Chapitre V
permettant l’extrusion de la pâte d’argile ; .en dehors de cette marge, l’écoulement devient
impossible. Ainsi, pour des teneurs en eau proches de la limite de plasticité et pour des
valeurs de contrainte de cisaillement ( ap ) faibles et proches de la valeur seuil 0, les
défauts d’extrudâts sont inexistants et les extrudâts obtenus ont une surface lisse et sont
de bonne qualité. Par ailleurs, si la teneur en eau augmente au-delà de la limite de
plasticité, les défauts commencent à apparaitre. Ce phénomène peut être expliqué par le
fait qu’un excès d’eau visiblement sous forme de traces est adhéré sur la surface de
l’extrudât ; ceci est probablement lié à une migration d’eau dans la phase solide de la pâte
qui peut aussi être due essentiellement à l’existence d’une pression intra-particulaire.
De même, (Figures V.19 – V.22) correspondant à la pâte d’argile M.K montre que,
pour une fourchette de teneur en eau (W) comprise entre 36 et 46 %, il existe une valeur
limite de la teneur en eau (W) permettant d'obtenir une bonne qualité d'extrusion. Cette
valeur est proche de celle de la limite de plasticité (W P) qui est égale à 24.37 %, qui dépend
de la nature du matériau envisagé et aux dimensions géométriques (L f et Df) de la filière
utilisée. La diminution de la teneur en eau (W) de 46 à 36 % engendra d’une part une
augmentation systématique de la contrainte de cisaillement à la paroi ( ap ) et la contrainte
seuil de cisaillement 0 d’autre part. Quant aux (Figures V.23-V.27) de la pâte d’argile
S.M.B, elle révèle aussi l’existence d’une contrainte seuil de cisaillement 0, liée fortement à
la teneur en eau et à la géométrie de la filière axisymétrique, au-delà de laquelle l’extrusion
a lieu. En plus, pour ce cas de figure, l’évolution des courbes d’écoulement expérimentales
(ap=f(ap)) en fonction de la teneur en eau choisie montre, d’une part, une relation
proportionnelle entre l’inverse de la teneur en eau et la contrainte de cisaillement et, d’autre
part, l’apparition des défauts sur les surfaces du matériau extrudé, pour des teneurs en eau
supérieure à la limite de plasticité (W p= 24.18 %). Ces défauts sont les trois types de
défauts superficiels observés habituellement: arrachement, pelure et tronc de palmier. En
revanche, pour des teneurs en eau en dessous de la limite de plasticité (W p=24.18 %), la
pâte d’argile se comporte comme un matériau élastique difficile à extruder.
152
Chapitre V
Figure V. 13.Présentation des courbes d’écoulements et les défauts apparents de la pâte d’argile
K.A pour différentes teneurs en eau (pH=6.3, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =70 mm)
Figure V. 14.Présentation des courbes d’écoulements et les défauts apparents de la pâte d’argile
KA pour différentes teneurs en eau (pH=6.3, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =20 mm)
153
Chapitre V
Figure V. 15.Présentation des courbes d’écoulements et les défauts apparents de la pâte d’argile
K.A pour différentes teneurs en eau (pH=6.3, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =30 mm)
Figure V. 16.Présentation des courbes d’écoulements et les défauts apparents de la pâte d’argile
K.A pour différentes teneurs en eau (pH=6.3, T=27 °C, Df =15 mm, Lf =30 mm)
154
Chapitre V
Figure V. 17.Présentation des courbes d’écoulements et les défauts apparents de la pâte d’argile
K.A pour différentes teneurs en eau (pH=6.3, T=27 °C, Df =10 mm, Lf =30 mm)
Figure V. 18.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
M.K pour différentes teneurs en eau (pH=8.4, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =70 mm)
155
Chapitre V
Figure V. 19. Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
M.K pour différentes teneurs en eau (pH=8.4, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =20 mm)
Figure V. 20.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
M.K pour différentes teneurs en eau ( pH=8.4, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =30 mm)
156
Chapitre V
Figure V. 21.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
M.K pour différentes teneurs en eau (pH=8.4, T=27 °C, Df =15 mm, Lf =30 mm)
Figure V. 22.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
M.K pour différentes teneurs en eau (pH=8.4, T=27 °C, Df =10 mm, Lf =30 mm)
157
Chapitre V
Figure V. 23.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
S.M.B pour différentes teneurs en eau (pH=8.3, T=27 °C, Df=20 mm, Lf =70 mm)
Figure V. 24.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
S.M.B pour différentes teneurs en eau (pH=8.3, T=27 °C, Df =20 mm, Lf =20 mm)
158
Chapitre V
Figure V. 25.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
S.M.B pour différentes teneurs en eau (pH=8.3, T=27 °C, Df=20 mm, Lf =30 mm)
Figure V. 26.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
S.M.B pour différentes teneurs en eau (pH=8.3, T=27 °C, Df=15mm, Lf =30 mm)
159
Chapitre V
Figure V. 27.Présentation des courbes d’écoulement et les défauts apparents de la pâte d’argile
S.M.B pour différentes teneurs en eau (pH=8.3, T=27 °C, Df=10 mm, Lf =30 mm)
160
Chapitre V
l’apparition des défauts de surface de type (b), (c), (d) et (e). Les résultats obtenus
montrent l’influence des paramètres géométriques de la filière sur la qualité de l’extrudât.
Figure V. 28.Effet du rapport géométrique de la filière Lf/Df sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile KA (W=40 %, Lf =30 mm)
161
Chapitre V
Figure V. 29.Effet du rapport géométrique de la filière Lf/Df sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile KA (W=44 %, Lf =30 mm)
Figure V. 30.Effet du rapport géométrique de la filière Lf/Df sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile KA (W=46 %, Lf =30 mm)
162
Chapitre V
Figure V. 31.Effet du rapport géométrique de la filière Lf/Df sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile KA (W=48 %, Lf =30 mm)
Figure V. 32.Effet du rapport géométrique de la filière Lf/Df sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile KA (W=50 %, Lf =30 mm)
163
Chapitre V
Tableau V. 2.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte KA pour une
teneur en eau : w = 40 %
Tableau V. 3.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte KA pour une
teneur en eau : W = 44 %
164
Chapitre V
Tableau V. 4.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte KA pour une
teneur en eau : W= 44 %.
Tableau V. 5.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte KA pour une
teneur en eau : w = 48 %
165
Chapitre V
Tableau V. 6.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte KA pour une
teneur en eau : W = 50 %
2. Echantillon M.K :
Les observations ont été pratiquement faites sur la pâte d’argiles M.K, où la
diminution du rapport (Lf/Df ) de 1.5 à 2 c'est-à-dire de l’ordre de 25 % , provoque une chute
de la contrainte de cisaillement apparente ( ap ) de 21.9 à 26 % , 8 % à 24 % 5 % à 20 % à
des teneurs en eau ( W) égales 40 % , 44 % et 46 % d’une part et sur l’aspect de la surface
de l’extrudât où nous avons constaté que plus le rapport (Lf/Df ) augmente , les défauts de
surface commencent à s’apparaitre . Les remarques obtenues montrent que la réduction de
la section de la filière influe d’une manière direct sur les paramètres d’écoulement et la
qualité de l’extrudât avec des proportions différentes .
166
Chapitre V
Figure V. 33.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile M.K (W=40 %, Lf =30 mm)
Figure V. 34.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile M.K (W =44 %, Lf =30 mm)
167
Chapitre V
Figure V. 35.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile M.K (W =46 %, Lf =30 mm)
Tableau V. 7.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte M.K pour une
teneur en eau : W = 40 %
168
Chapitre V
Tableau V. 8.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte M.K pour une
teneur en eau : W = 44 %
Tableau V. 9.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte M.K pour une
teneur en eau : W = 44 %
169
Chapitre V
3. Echantillon S.M.B :
Les mêmes constatations ont été pratiquement faites sur la pâte d’argiles S.M.B, où la
diminution de la contrainte de cisaillement apparente ( ap ) était de l’ordre 22 à 26 % , 8 à
12 % ,14 à 21 % , 23 à 27 % et 17 à 19 % de teneur en eau (W) égales à 38%, 40 % 42 %
44% et 46% respectivement . Ainsi que les mêmes remarques tirées que celles des argiles
KA et M.K de point de vue la qualité des extrudâts.
Figure V. 36.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile S.M.B (W =38 %,Lf =30 mm)
170
Chapitre V
Figure V. 37.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile S.M.B (W=40 %, Lf =30 mm)
Figure V. 38.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile S.M.B (W=42 %, Lf =30 mm
)
171
Chapitre V
Figure V. 39.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile S.M.B (W = 44 %, Lf =30 mm)
Figure V. 40.Effet du rapport géométrique Lf/Df de la filière sur la qualité de l’extrudât de la pâte
d’argile S.M.B (W = 44 %, Lf =30 mm)
172
Chapitre V
Tableau V. 10.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte S.M.B pour
une teneur en eau : W= 38 %
Rupture continue
275 7.33
199 10.4
Pas de d’écoulement
Tableau V. 11.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte S.M.B pour
une teneur en eau : W = 40 %
173
Chapitre V
superficiel
Tableau V. 12.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâte S.M.B pour
une teneur en eau : W = 42 %
174
Chapitre V
Tableau V. 13.Présentation des différents aspects de surface des extrudâts de la pâteS.M.B pour
une teneur en eau : W = 44 %
Tableau V. 14.Présentation des différents aspects de surface des extrudâtsde la pâte S.M.B pour
une teneur en eau : W = 46 %
175
Chapitre V
Quant aux photos (a), (b), (c), (d) et (e) de la figure VI. 41, ci-après, elles présentent
les résultats des essais de visualisation photographique des aspects de surface des
extrudâts des trois pâtes d’argiles considérées, menés sur des filières axisymétriques en
acier de différents diamètres Df (10, 15 et 20 mm). L’examen de ces résultats montre
clairement que l’apparition des défauts de surface dépend étroitement de la diminution du
rapport géométrique de la filière (Lf/Df). Des résultats pratiquement similaires ont été
obtenus sur des pâtes à base d’argiles et du sable (Beaumel, 1998)et sur des pâtes
d’argiles (Amarasinghe & Wilson, 1998)
Figure V. 41.Présentation photographique des défauts de surface des trois extrudâts de pâtes
d’argiles étudiées : (a) Surface de l'extrudât lisse, (b) Surface de l'extrudât lisse avec traces d’eau,
(c) Défaut de type arrachement superficiel, (d) Défaut
matériau, ont été modélisées à l’aide du logiciel Carri50. L’analyse rhéologique des
résultats de modélisation pour les matériaux étudiés sont regroupés dans les tableaux V.2
- V.29, voir (Annexe A ) a montré que les pâtes d’argiles extrudées sont classées parmi les
fluides complexes à seuil de contrainte d’écoulement, estle modèle rhéologique le mieux
adapté, est celui de Herschel-Bulkely (H-B) (Herschel & Bulkely, 1926), sous sa forme
unidimensionnel, donné par l’équation ( Eq.V .4 ) suivante, dont les valeurs du coefficient
de corrélation R2 sont très satisfaisantes (R2 0.99). Ces résultats ont d’accord avec celle
des résultats des travaux (Waren, 1990) (Waren & Starks, 1988) :
Où,
: Contrainte de cisaillement apparente à la paroi (Pa) ;
0: Contrainte seuil de cisaillement (Pa) ;
k: Indice de consistance (Pa.s) ;
ap: Vitesse de cisaillement apparente (s-1).
Conclusion
Notre travail, nous a permis de mettre en œuvre une extrudeuse à piston à petite
échelle qui permet d’étudier l’aspect des surfaces des extrudâts et le comportement
rhéologiques de la pâte d’argiles à partir des mesures (pressions- débits).
- L’évolution des défauts d’extrusion des trois pâtes de matériaux (KA, MK et SMB)
est complexe et mal définie vis-à-vis de l’évolution de la teneur en eau (W) à des
valeurs de ap bien définies.
- Pour (W) légèrement supérieures à celle (W p), pour trois argiles, le procédé
d’extrusion démarre lentement avec des surfaces des extrudâts lisses .
- Accroissement de (W) engendrera la diminution (ap ) et provoque l’apparition du
phénomène de migration.
- La diminution du rapport (Lf/Df) pour KA ( W=46 %, ) de 1,5 à 2 et 2 à 3, entrainera
une chute de pressions de l’ordre de 42 % et 59 % respectivement, et pour (L f/Df) =
3 ap 7 S-1 produit extrudé fiable de bonne qualité
177
Chapitre V
- La diminution du rapport (Lf/Df) a une influence directe sur le seuil d’écoulement (0)
et représente l’un des facteurs importants dans le déclenchement des défauts de
surface.
- Plus L/D diminue (D : augmente), plus ap augmente
- Les courbes d’écoulement (ap = f ( ap)) obéirent le modèle rhéologique de type
Herschel-Bulkely.
178
Chapitre V
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Chapitre V
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180
Conclusion Générale
Conclusion Générale
Notre étude s’est axée sur la description des défauts d’extrusion des pâtes d’argiles
à travers la visualisation photographique des aspects de surface des extrudâts et le suivi
d’une façon continue du processus d’apparition des défauts jusqu’à la rupture du produit
final.
Dans ce contexte, une machine d’extrusion à piston à été développée dans le but
d'étudier les différents paramètres responsables du déclanchement des défauts lors de
l’extrusion et leurs influences sur la qualité de l’extrudât à l'état pâteux pour trois types
d’argile à l’état brut à des teneurs en eau, des dimensions géométriques de la filière et des
pressions variables. Les trois variétés d’argiles utilisées proviennent de différentes régions
de l’ouest algérien et sont désignées par KA, MK et SMB. Le premier type d’argile (KA) est
issu de l’usine de céramique d’El-Remchi (CERAMICA) de la région de Tlemcen. C’est une
argile blanchâtre, de type Kaolin, traitée pour être utilisée dans la préparation de la
barbotine et est caractérisée par une teneur en eau à la limite de plasticité W P égale à 39.3
%. Le deuxième type d’argile (MK) est extrait de la carrière de la dépression de Mers El
Kébir de la région d’Oran. C’est une argile de couleur gris-vert et ayant une teneur en eau à
la limite de plasticité W P de 24.4 %. Le troisième échantillon, noté SMB, est une argile
jaunâtre, recueillie des montagnes de Dahra de la région de Relizane. Cette argile est
destinée à la fabrication de la brique rouge et possède une teneur en eau à la limite de
plasticité W P égale à 24.2%. La machine d’extrusion conçue au laboratoire, a également
été utilisée pour la caractérisation rhéologique et morphologique du comportement des
pâtes durant le procédé d’extrusion.
L’ensemble des résultats des travaux réalisés dans le cadre de cette thèse, nous a
permis d’obtenir des informations sur les propriétés d’écoulement des pâtes d’argile et des
défauts générés à partir des mesures locales des couples (Pressions- Débits). L’évolution
des défauts d’extrusion des pâtes d’argile est complexe et mal définie vis-à-vis de
l’évolution de la teneur en eau (W). Une teneur à la limite de plasticité (W p) au-dessous de
laquelle le procédé d’extrusion demeure impossible, cette propriété géotechnique diffère
d’une argile à une autre.
181
Conclusion Générale
Le procédé d’extrusion devient alors de plus en plus rapide et les défauts de surface
deviennent importants (présence de traces d’eau, défaut de type d'arrachement superficiel,
défaut de type pelure et les défauts en tronc de palmier).
Les résultats montrent aussi que des teneurs en eau des pâtes à extruder (W)
varient dans les intervalles : (40 ÷ 50) %, (36 ÷ 46) % et (38 ÷ 46) %, respectivement pour
les trois pâtes d’argile KA, MK et SMB. Les courbes d’écoulement (ap = f (ap)) suivent
convenablement le modèle rhéologique de type Herschel-Bulkely.
La visualisation photographique des aspects de surface des extrudâts des trois pâtes
d’argile envisagées, a permis de suivre d’une façon continue le processus d’apparition des
défauts jusqu’à la rupture des extrudâts.
Les résultats obtenus lors de cette étude à l’échelle laboratoire, confirment l’intérêt
pratique et économique de l’utilisation de ces argiles dans le domaine de la valorisation de
ces argiles dans le secteur de la céramique et des matériaux à des fins de construction.
En conclusion, la teneur en eau, les paramètres géométriques et les paramètres
d’écoulement, ont un impact direct sur la qualité des extrudâts.
182
Annexe A
183
Annexe A
184
Annexe A
185
Annexe A
186
Annexe A
187
Annexe A
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Annexe A
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Annexe A
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