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Guy CHAUSSINAND-NOGARET.
COLLECTION DIRIGÉE PAR GUY CHAUSSINAND-NOGARET
À PARAÎTRE
VIVRE À LILLE
SOUS L'ANCIEN RÉGIME
PERRIN
@ Librairie Académique Perrin, 1999.
ISBN 2.262.01130.3
Préface
*bourfS" boules plates sont appelées « bourles » et les aires de jeux des
entre l'espace densément peuplé intra-muros et les espaces
à l'habitat encore clairsemé qui enveloppent la cité. A
mesure qu'il se rapproche de la ville, le voyageur distingue
de mieux en mieux au-dessus des remparts les toits élevés
des maisons et surtout, les surplombant, les clochers des
églises et des chapelles, les tours, les tourelles et les bef-
frois des grands monuments civils.
Il est clair que l'allure extérieure générale de la ville a
évolué au cours des Temps modernes. Jusqu'à la fin du
xvie siècle, les vieilles fortifications sont encore debout
avec leurs tours à machicoulis construites à intervalles
réguliers. Les portes anciennes (il y en a huit à cette
époque) sont de véritables forteresses ouvrant une ouver-
ture point trop spacieuse entre deux tours massives. Au-
dessus des arcs des portes, le nouveau venu peut découvrir
des sculptures reproduisant soit les armes de Flandre ou
de Bourgogne, soit des sujets de piété. Cette symbolique
politique et religieuse fait clairement référence aux deux
assises idéologiques majeures de la « bonne ville » : la fidé-
lité aux princes naturels, successeurs des comtes de
Flandre, et l'allégeance à la foi romaine.
Après le premier agrandissement du début du
xviie siècle, les fortifications furent bâties selon le nouveau
système des bastions. Trois bastions sortirent alors de
terre. À la faveur du deuxième agrandissement, les portes
des Reignaux et de Courtrai furent supprimées et avancées
jusqu'aux nouvelles portes de La Madeleine et de Saint-
Maurice (les actuelles portes de Gand et de Roubaix).
Furent alors édifiés les bastions des Carmes, des Carmé-
lites, des Riches Claires, de Saint-Maurice et du Becquerel.
Le troisième agrandissement du XVIIe siècle fit disparaître
ce qui subsistait des anciens remparts garnis de tours au
nord-ouest de la ville. Ces nouvelles fortifications se sou-
dèrent à celles de la citadelle et à un réseau bastionné
complété par Vauban. Ce paysage où l'eau est omnipré-
sente à l'évidence a toujours suscité l'intérêt de Vauban
qui en 1699 écrit encore : «Depuis Haubourdin et
Esquermes, en tirant vers Lomme et Lambersart, ce pays
est plat, très coupé de fossés et de haies [...] C'est un pays
gras, fertile et très bourbeux pendant les hivers et même
les printemps, notamment près de la citadelle où il est
presque inaccessible en tout temps, tant il est bas et coupé
de fossés pleins d'eau. »
U n e p o p u l a t i o n f é c o n d e c o n f r o n t é e a u x effets d e la
densification de l'habitat
U n e é c r a s a n t e p r i m a u t é d e la v i l l e - m é t r o p o l e d a n s le
réseau urbain