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L’Encyclopédie du chanvre

Table des matières :

Sommaire : page 001


Introduction : page 008
Avertissement : Page 010
Livre 1ère partie : L’HISTOIRE DU CANNABIS : les coulisses de l’histoire

Chanvre et Cannabis sont la même plante Page 013


DES ORIGINES DU CANNABIS JUSQU’AUJOURD’HUI Page 014
Introduction Page 015
A) La plante : préambule Page 015
B) Le problème qu’elle soulève Page 018
1) ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DE LA PLANTE Page 020
2) L’EXPANSION DU CANNABIS A TRAVERS LE MONDE Page 023
A) Du Xe au XVe siècle Page 023
B) Du XVIe au milieu du XIXe siècle Page 025
C) Début de la décadence du Chanvre : Page 028
D) Prémisses d’un renouveau du Chanvre : Page 031
E) Renouveau du Chanvre : Page 031
3) LE RAPPORT DE LA COMMISSION SUR LE CHANVRE INDIEN
(Hemp Drug Commission, 1893-1894) Page 033
4) LA MARIJUANA TAX ACT (1937) Page 033
5) LE RAPPORT DE LA GUARDIA (1942) Page 035
6) LE PREMIER RAPPORT DE LA COMMISSION NATIONALE
SUR LA MARIJUANA (U.S.A. 1972) Page 037
“Cannabis in U.S.A. Today “ ou “l’Armageddon se déroulant sous vos yeux” Page 039
La Guerre à la Marijuana : Page 040
Conclusion de ce reportage : Page 047
7) LA RÉGLEMENTATION INTERNATIONALE DU CANNABIS Page 049
8) LA COMMISSION HENRION (FRANCE 1995) Page 052
9) LE RAPPORT ROQUES, SCIENTIFIQUEMENT EXACT, MAIS
POLITIQUEMENT FAUX : Page 054
10) LA M.I.L.D.T. EN 1998 Page 054
11) CONCLUSIONS DE CETTE ETUDE SUR L’ORIGINE ET LE
MAINTIENT DE LA PROHIBITION DU CHANVRE Page 056
12) ÉCONOMIE DU CHANVRE Page 057
A) L’économie du Chanvre dans un système dit légal Page 058
Le Chanvre sert à tout, ou presque ... Page 059
Tiges avec graines Page 061
Feuilles et fleurs Page 062
Fibres, bois Page 062
Plante entière Page 064
1er point fort du Chanvre : impact direct dans l’écologie Page 065
Papier Page 065
Agriculture Page 067
Exemples d’utilité écologique Page 068
- Pour les cigarettes Page 068
- Les sacs et emballages plastiques Page 069
2ème point fort du Chanvre : médecine Page 071
3ème point fort du Chanvre : ses tiges (fibres, chènevotte, bois) Page 073
Le Chanvre : constitution, utilisation traditionnelle Page 073
Textile Page 074
Bâtiment Page 075
Alternative au bois Page 077
4ème point fort du Chanvre : sa graine Page 078
Alimentation Page 078
Graine entière Page 078
L’Huile de graine Page 079
La farine Page 080
Cosmétique Page 080
Peintures et vernis Page 080
Plastiques Page 081
5ème point fort du Chanvre : l’énergie Page 082
Énergie calorifique : Chauffage par plaquettes Page 082
Annexe à ce point, notions de pollutions gazeuses Page 085
A) le cycle de l’Azote Page 086
B) Les pluies acides Page 087
C) Le cycle du Carbone Page 088
D) conclusion de ce point sur les éléments gazeux : Page 089
Chauffage au Bio-Fuel : Page 090
Énergie motrice Page 090
Bio-diesel Page 090
Le G.P.L. (Gaz de Pétrole Liquéfiés).
et G.V.N. (Gaz Véhicule Naturel ) Page 093
A) Présentation : Page 093
B) Mais quelque chose ne va pas : Page 095
C) Les vraies raisons “cachées” : Page 096
Conclusion de tous ces points développés sur les possibilités
économiques du Chanvre Page 097
L’absurdité des contrôles et tests chimiques Page 097
Que rapporte la culture du Chanvre légal ? Page 099
A lire aussi et surtout Page 100
Adresses utiles : Page 101
B) L’économie du Chanvre dans un système prohibitif (modèle français
d’aujourd’hui) Page 105
Mécanismes actuels du trafic Page 105
Évaluation financière du marché cannabique clandestin français Page 110
Comment éviter tout cela Page 111
C) Approfondissement de tout ce qui vient d’être discuté dans ce 12ème point Page 114
13) RÉFLEXION Page 117
14) JUSTIFICATION Page 119
Notre monde en péril Page 119
A) Scénario catastrophe Page 121
B) Un des “scénarios” des plus plausibles est le suivant Page 121
C) Espoirs Page 123
15) CONCLUSION Page 125
16) La prohibition et les prohibitionnistes : 100 ans de répression désastreuse Page 129
A) Le progrès avance, toujours fruit de la quête d’une bonne cause, mais
ayant souvent pour résultante le malheur des hommes Page 129
B) Les U.S.A. , berceau de la prohibition mondiale Page 129
C) La prohibition en général Page 130
D) L’évolution Française Page 131
E) Le cas du Chanvre Page 132
F) Décortiquons les malhonnêtes procédés de la propagande prohibitionniste Page 133
G) Une sélection des principales actuelles argumentations prohibitionnistes Page 137
17) L’addiction, un phénomène qui n’est pas propre qu’aux drogues Page 148
1) Addiction : nous ne sommes ni libres ni égaux Page 149
2) Toutes les drogues ne se valent pas Page 150
3) La montée des addictions sans drogue Page 152
Rajouts à ce troisième point : Page 155
4) Sur la piste de nouveaux traitements Page 158
Rajouts et conclusion Page 160

Livre 2ème partie : Définitions DROGUES – TOXICOMANIES

I) ASPECT OFFICIEL, DÉFINITIONS: Page 166


TOXICOMANIE : Page 166
Définition Page 166
Motivation des toxicomanes Page 168
HALLUCINATION Page 170
HALLUCINOGÈNE Page 172
STUPÉFIANT Page 173
II) CLASSIFICATION DES DROGUES Page 174
I) EUPHORICA : Page 176
- L'OPIUM : Page 176
- La MORPHINE Page 178
- L’HÉROÏNE (Diacétylmorphine) Page 179
1) Historique Page 180
2) Étude médicale Page 180
3) Portée sociale de l’Héroïne (lorsque clandestine) Page 183
- LA CODÉINE ET SES DÉRIVES Page 185
- LES OPIACÉS DE SYNTHÈSE Page 186
- LA DÉPENDANCE ET LE MANQUE Page 187
“Scénario” du manque Page 187
Pourquoi le manque d’Opiacés est t’il si dure à surmonter Page 189
1) Dépendance de type toxique classique Page 189
2) Les douleurs spécifiques au manque d’Héroïne Page 189
- LE PROGRAMME MÉTHADONE Page 189
- LES DIFFÉRENTES MÉTHODES DE SEVRAGE D’HÉROÏNE Page 192
La décroche psychédélique Page 192
Le sevrage hospitalier “classique” Page 193
L’acupuncture Page 194
La dissuasion chimique Page 194
Le sevrage “bloc” Page 195
L’électrothérapie Page 196
Sevrage progressif aux opiacés Page 196
La décroche en prison Page 196
Sevrages fantasmagoriques (à éviter) Page 196
Contre indications médicales des sevrages “brutaux” Page 197
- L'INTOXICATION AIGUË OU "L'OVERDOSE" Page 197
- L’INTOX. EN MATIÈRE D’HÉROÏNE Page 198
- Opioïdes (ou opiacés) en général Page 199
II) PHANTASTICA Page 199
- LE CANNABIS A THC OU LE “CHANVRE INDIEN” Page 199
- Le cannabis peut vous rendre meilleur conducteur Page 205
- LES SUBSTANCES HALLUCINOGÈNES AUTRES QUE LE
CHANVRE INDIEN : Page 207
- Le L.S.D. 25 Page 208
1) Historique Page 208
2) Étude médicale Page 209
LA PHENYLCYLCLIDINE Page 211
LA KETAMINE Page 212
LA MESCALINE Page 213
L’AMANITA MUSCARIA ou amanite « tue mouche » Page 213
LA PSILOCYBINE Page 214
1) Historique Page 214
2) Étude médicale Page 215
HALLUCINOGÈNES D’ORIGINES BIOLOGIQUES AUTRES Page 217
Drogues végétales Page 217
Asie Page 218
Afrique Page 218
Europe Page 220
Océanie Page 228
Amérique Page 228
Drogues animales Page 233
Note pour ceux qui sont inexorablement pour la pénalisation des “drogués” Page 233
III) INEBRIANTIA Page 235
- L'ALCOOL Page 235
- LE TABAC Page 239
- LES SOLVANTS VOLATILS Page 244
1) Solvants classiques. Page 244
2) Les Poppers. Page 246
IV) HYPNOTICA Page 247
- LES BARBITURIQUES Page 247
1) Historique. Page 247
2) Étude médicale. Page 247
- LES TRANQUILLISANTS Page 249
1) Historique. Page 249
2) Étude médicale. Page 251
3) Extension. Page 251
V) EXCITANTIA Page 253
- LE COCAYER Page 253
1) Historique. Page 253
2) Étude médicale . Page 254
- LA PASTA Page 254
- LE CRACK Page 254
- LA COCAÏNE Page 255
1) Historique Page 255
2) Étude médicale Page 257
Espoir Page 259
- LE FREE-BASIN Page 259
- LES AMPHÉTAMINES Page 259
1) Historique Page 259
2) Étude médicale Page 260
3) Aparté : Page 262
L'ECSTASY Page 262
LE KAT Page 266
LES AUTRES MEDICAMENTS Page 266
LES DROGUES PHYSIOLOGIQUES Page 266
LE SPORT ET LES PRODUITS DOPANTS Page 267
E.P.O. : ou une nouvelle dérive de la répression Page 268
L’ADDICTOLOGIE : UN NOUVEAU BIZNESS Page 270
NOUVELLE DEFINITION DU TERME « DROGUES » : Page 270
INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES Page 271

Livre 3ème partie : PARTIE DÉVELOPPÉE POUR CETTE VERSION DE L’ŒUVRE : Extraits

Drogue et droits de l’homme Page 276


Introduction Page 276
I) Drogues et droits de l’homme en France Page 276
A) L’usager et les Droits de l’Homme Page 276
B) Les droits du trafiquant Page 277
II) Drogues et droits de l’homme dans le Monde Page 278
A) La situation aux États-Unis Page 278
B) L’exemple des Pays-Bas Page 279
Appel à la révolte passive : Page 283
FRANCE : EXEMPLES DE CENSURE Page 285
1er exemple Page 285
2ème exemple Page 286
Injustice et Fascisme Page 290
Structure du fascisme moderne Page 292
Résister : un combat éternel nécessaire Page 293
Dans l’air du temps ... Page 295
“Le Cannabis bientôt en vente libre ?” (article de Max, pages 36 / 37, Août 98). Page 295
Aparté : Page 297
“Marijuana is Medecine” ou “Le Cannabis Médical , une réalité d’aujourd’hui Page 298
Introduction Page 298
Le club de revente Page 299
Marijuana is medecine Page 300
Intervenants Page 301
Rajouts Page 301
La France qui fume Page 303
Résumé du premier article Page 303
Ils fument ... Page 305
L’appel à la peur Page 305
En sus Page 306
Autres choses Page 306
Analyse économique Page 306
L’Économie au secours de la légalisation Page 306
Analysons l’analyse Page 307
A) Première erreur Page 307
B) Seconde erreur Page 308
C) Troisième erreur Page 308
“Pétard” : la cacophonie européenne Page 309
Allemagne : à chacun des Länder sa dépénalisation Page 309
Synthèse Page 310
“Ça se discute” Page 312
Émission du 7 (les “contre”), sélection d’argumentations Page 312
Émission du 8 (les “pour”), sélection d’argumentations Page 315
Qu’en est il aujourd’hui de l’impact de la masse d’information
cannabique sur les français ? : Page 318
La culture du Cannabis à domicile se développe en France. Page 319
Jérôme, cultivateur amateur, dans un deux pièces sous les toits de Paris Page 322
DROGUES : LE VRAI DÉBAT Page 324
1) Introduction : Page 324
Certaines drogues n’agissent pas sur les serrures, mais sur les clefs. Page 325
2) Les naufragés de Liverpool (complément au point sur la prohibition) : Page 326
3) Vers une dépénalisation douce (par le professeur Roger Henrion) : Page 328
4) Pour un interdit non répressif (par le docteur psychiatre Francis Curtet) : Page 328
5) Stupéfiante planète : Et si les accros étaient les États et les banquiers ? Page 329
Cannabis : Le Business de demain. Page 332
Premier article “Le Cannabis bientôt en supermarché ? Page 332
Deuxième article : La Suisse : ses vallées, ses banques, son chocolat,
ses vaches et son Cannabis contrôlée. Page 335
Troisième article : Le millionnaire de la fumette se lance dans la litière
pour chevaux et dans la fibre à papier. Page 337
Mise à jour du problème européen. Page 339
La Suisse : Page 339
L’Allemagne : Page 341
La Grande-Bretagne : Page 342
Le Luxembourg : Page 343
La Belgique : Page 343
Les Pays-Bas : Page 343
L’Italie : Page 344
L’Espagne : Page 344
Quelle politique européenne commune ? Page 344
Kouchner accusé de traîtrise envers la cause cannabique : Page 346
L’affaire des 577 Joints distribués aux députés Page 347
Introduction : Page 347
1) Lettres accompagnant le livre et le pétard envoyés aux députés : Page 347
2) Un procès stupéfiant : Page 350
3) 44 lettres en faveur de J. P. Galland et du Cannabis : Page 354
Le procès du 6 Mai 1999 : Page 357
L’O.M.S. et l’O.I.C.S. sur la brèche : Page 358
LA NAISSANCE DU COLLECTIF POUR L’ABROGATION DE LA
LOI DE 70 (C.A.L. 70) : Page 358
Plate-forme du Collectif pour l’abrogation de la loi de 1970 : Page 359
SUPERCHERIE PLANETAIRE : Page 360
1) Supercherie surtout budgétaire : Page 360
2) Une décade pour gagner la guerre contre les drogues : Page 361
3) Mensonges volontaires et par omissions, manipulations : Page 361
LES CONFRERIES OCCULTES. Page 362
La criminalité en “col blanc” : la Franc-maçonnerie. Page 362
SOIREE THEMATIQUE D’ARTE SUR LE CANNABIS (06 JUIN 95)
dossier : récapitulatif de la grille de programme: Page 364
21H45 : UNE PLANTE ENTRE LE BIEN EST LE MAL. Page 364
22H40 : LA LOI DU CHANVRE. Page 364
22H55 : SUPERGRASS. Page 365
23H05 : SONG FOR MARY JANE. Page 365
23H30 : L’HERBE QUI GUÉRIT. Page 366
23H50 : REEFER MADNESS. Page 367
NEWS EN VRAC: Page 367
Prohibition cannabique : les “toubibs” anglais en ont marre ! Page 367
Procès Nahassiens : ou la censure déléguée aux particuliers ! Page 367
Repression “made in U.S.A. “ Page 368
“French Connection” Page 368
“APPELS DU 18 JUIN” Page 371
DROGUE : IL EST URGENT DE REAGIR ! Page 371
1) Introduction : Page 372
2) État actuel du problème, présentation : Page 372
3) Données officielle de la Guerre française contre la Drogue : Page 372
4) Allons nous vers une dépénalisation ? : Page 373
5) Drogue, les comprendre pour mieux les combattre: Page 374
6) Exemples de réaction non répressive : Page 374
PRECISIONS : Page 375
L’aventure Suisse : des nouvelles du front … Page 376
I) France : démocratie « contrôlée » et désinformation médiatique totale : Page 379
II) Mon arrivée en Suisse : Page 385
III) L’exception Suisse avant 2003. Page 387
IV) Les deux dernières affaires judiciaires de Bernard Rappaz : Page 393
V) Sabine Lord-Zysset : Page 395
VI) Bernard RAPPAZ : Page 398
VII) Mon job à Oasis : Page 400
A) « Je débarque » : Page 400
B) La « fièvre de l’Or … Vert » ! Page 405
VIII) La culture moderne du Cannabis … version école Bernard Rappaz : Page 411
1) Les plantes mères Page 413
2) La culture : Page 417
3) La production de boutures : Page 423
Marcelline, la fourmi de Dieu Page 430
IX) Les Suisses et le Chanvre : Page 431
Le retour de Chavalon : Page 431
La distillation de l’huile essentielle : Page 436
1) Distillation du matériel de Chavalon (chanvre sec). Page 436
2) Distillation du chanvre vert. Page 438
3) L’essence de chanvre (l’huile essentielle). Page 440
Sécurité de la ferme et alarmes : Page 443
Coordination du chanvre suisse : Page 447
Etats généraux du Chanvre, Sion, janvier 2003 : Page 447
Exposition de Bern, mars 2004 : Page 457
Ce satané accident : Page 458
Dossier technique : Page 459
1) Matériel annexe nécessaire à la culture moderne du chanvre Page 459
Le placard des plantes mères : historique de fabrication : Page 459
La pompe à eau : Page 467
Le four à tabac : Page 467
Le four à fruits : Page 468
Le tracteur : Page 469
Le chariot électrique à palettes : Page 470
2) Etudes techniques Page 470
Prédateurs en placard : Page 470
Les thrips : Page 470
Les spiders mites : Page 471
La moisissure : Page 473
Le séchage : Page 474
Dossier résine (Haschich) Page 477
La « Suiss Cannabis CUP » de 2002 (Canna Trade) Page 482
IX) L’avenir … : Page 487
X) Delirium très épais : Page 490
Pour le plaisir des yeux : Page 491
1) Produits Valchanvre : Page 491
2) Photos chocs et photos posters : Page 495
Des temps bibliques à aujourd’hui. Page 505
1) Evénement annonciateurs de la fin du monde … industriel seulement ! Page 505
Le prophète : Page 506
Riches et pauvres : Page 507
2) Le cannabis et les trois principales religions : Page 508
A) : les religions judéo-chrétiennes : Page 508
Chrétiens et juifs : Page 508
La religion rasta : (de rastafari), Page 510
B) La religion musulmane : Page 511
C) : Le bouddhisme : Page 512
D) Conclusion : Page 514
Fascisme d’aujourd’hui : les conséquences futures ! Page 516
Introduction : Page 516
1) Anticipation géopolitique : « quand je parle d’Armageddon » : Page 517
2) Les conséquences d’un tel conflit : Page 523
3) Cette troisième « Guerre Mondiale » est elle inéluctable ? : Page 526
4) Indices médiatiques : Page 527
5) Point sur le pétrole : Page 529
A) Définition et présentation : Page 529
B) Histoire du pétrole : Page 529
C) Théorie officielle (*) sur la formation du pétrole: Page 531
D) Accumulations de pétrole : Page 532
E) Les réserves de pétrole : Page 533
F) Production et consommation : Page 534
G) L’industrie du pétrole : Page 537
H) Pollution : Page 539
6) Point sur les carburants : Page 539
Les moteurs : Page 539
Les carburants : Page 540
Distillation : Page 540
Raffinage : Page 541
Autres procédés de raffinage : Page 541
Les différents carburants : Page 542
Les essences : Page 542
Le gazole : Page 543
Le kérosène : Page 543
Le GPL : Page 544
Le GVN : Page 544
Le Diméthyléther (DME) : Page 544
L’hydrogène: Page 545
Les biocarburants: Page 546
7) Conclusion à tous ces points sur le pétrole et les carburants : Page 546
8) Quelles issues pour échapper à tout cela : Page 548
Nouvelle route de la Cocaïne. Page 554
Tirer des leçons de nos erreurs : Page 556
A) La question turque : Page 556
B) Effets pervers de la guerre aux drogues : Page 559
C) Trafic de drogue, délits et violence = crime organisé …
… par l’Etat et la police ! Page 561
Le mythe du Biocarburant polluant : Page 565
1) L’huile de palme : une ressource biologique désastreuse lors d’une
culture intensive ! (Ou quand le « n’importe quoi » s’impose !) : Page 567
A) La palme, présentation : Page 567
B) Huile de palme : « On marche sur la tête ! » Page 570
C) L’huile de palme dans l’alimentaire : Page 571
2) Pourquoi le chanvre peut réussir là ou l’alcool de canne et de
céréales et l’huile de palme ont échoués ! Page 572
3) Alors l’espoir ? Page 572
Désespoirs et manipulations. Page 575
1) Le scandale des huiles de palmes : Page 575
2) Le scandale des céréales : Page 577
3) Comment résoudre ce problème ? Page 577
Modernité et écologie : y a-t-il forcément conflit ? Page 579
Les OGMs : Page 581
A) : Préambule : Page 581
B) Comment empêcher la dispersion des pollens d’OGMs ? Page 584
C) Qu’est-ce que c’est qu’un OGM ? Page 585
D) Pourquoi les VGM ? Page 589
E) : En résumé … Page 590
F) : OGMs, VGMs, la face cachée et les dérives possibles. Page 590
Propos sur l’esclavage : étude politique . Page 593
I) Qu’est-ce que l’esclavage ? Page 593
II) Existe-t-il une alternative à l’esclavage ? Page 598
A) Introduction au problème. Page 598
1) Origines et évolutions de nos sociétés : Page 598
2) L’argent : Page 599
3) La Force armée : Page 600
B) Les différents modèles politiques de part le monde. Page 602
III) Vers une VIIe République plus humaine ! Page 605
Base de la Nouvelle Constitution de l’Etat français : Déclaration des
droits de la Femme, de l’Homme et de la Nature.. Page 607
La souveraineté des peuples bafouée, une idée dans l’air du temps ! Page 616
Esclavage moderne (poème). Page 617
Une reconversion écologique vraiment impossible ? Page 618
L’Ecologie, pouvoir du futur ! Page 621
La propriété pourquoi faire ? Page 628
Les polices, instruments du pouvoir ! Page 634
Le salaire de la peur ! Page 640

Livre 4ème partie : Survol de la classification biologique de la plante.

ÉTUDE BIOLOGIQUE DE LA PLANTE : Page 656


CLASSIFICATION : Page 656
I) D'abord rafraîchissons vos souvenirs scolaires. Page 656
II) Classification Biologique: Page 657
Morphologie commune à la Famille : Page 657
1) LA FAMILLE DES CANNABACEES : Page 657
A) Genre CANNABIS : Page 660
Théorie sur la plasticité du chanvre : Page 664
B) Genre HUMULUS : (ou le HOUBLON). Page 665 bis
2) LA FAMILLE DE MORACEES : Page 667
3) LA FAMILLE DES URTICACEES : Page 668
4) LA FAMILLE DES ULMACEES : Page 672

HORS PARTIE : page de fin de livre. Page 675


HORS PARTIE : Présentation de l’auteur. Page 676
HORS PARTIE : Le code-barre, invention moderne préméditée depuis des millénaires !. Page 677
HORS PARTIES : Petit dictionnaire pratique du tome 1. Page 678
HORS PARTIE : Bibliographie du Tome 1 entier. Page 778
HORS PARTIE : Index de l’encyclopédie (inachevé actuellement). Page 785
Suspect

Le livre que vous parcourez ici est la version première d’une encyclopédie du Cannabis. Sa parution précipitée
répond à l’urgence de la situation face au durcissement de la répression et de sa “fascisation”. C’est donc un
ensemble de connaissances cannabiques qui se veulent instructives et contradictoires aux thèses prohibitionnistes
dans le cadre d’un débat public plus que jamais réclamé sur le thème de la dépénalisation du Cannabis.

Je vous remercie de l’attention particulière que vous porterez à cette encyclopédie. Même si vous n’êtes pas,
actuellement, favorable à l’idée de la dépénalisation du Cannabis, vous y trouverez une manne de propos et de
faits dont la pertinence vous aidera à développer un raisonnement plus juste et plus humain que celui
généralement inspiré par le discours faussé et à sens unique de la prohibition.
Police
Il est évident que le Cannabis peut-être aussi une drogue et que par conséquent, son emploi dans ce sens n’est
pas innocent. Il ne faut donc pas laisser des enfants au contact du produit. Si tout le monde est d’accord pour
définir que ce n’est pas une substance à laisser en vente libre, il ne faut pas non plus dramatiser jusqu’à
l’absurde. Une peine de prison pour consommation semble nettement disproportionnée par rapport à la réelle
gravité de l’acte. D’autant plus si on considère le coût qui en incombe à la société et que la prison fabrique des
délinquants, ou plutôt, des révoltés.

Au niveau du Code Civil, les comportements à risques qui n’engagent que soit - même ne sont pas, ou peu,
punis. Normalement, la loi défini un niveau de dangerosité envers autrui, avant d’apporter une réponse sous
forme de sanction. Le port du casque en moto ou de la ceinture au volant, sont des exemples significatifs
d’exceptions à cette logique.

Notons que dans ces cas, les sanctions restent faibles sous forme d’amendes légères et n’aboutissent jamais à
des peines de prison. Hors, toutes les dernières études ont prouvé que le Cannabis ne mettait finalement personne
en danger, ni la société, ni autrui, ni même la personne qui l’utilise, car sa toxicité est faible. Nous évoluons donc
ici en matière de législation d’exception qui ne semble pas adaptée au monde Chanvre et contraire aux principes
élémentaires de liberté des individus.

Attention, je n’affirme pas que cette substance est inoffensive, certaines personnes peuvent mal réagir au
produit. On note des cas de tachycardies, de paranos, de peurs paniques. Cardiaques s’abstenir donc, et ceux qui
ont déjà certains problèmes psychologiques dans leur tête aussi. Toutefois, la preuve en est que le cannabis ne
tue, n’oblige, ne blesse, et ne rend malade personne. Donc, d’après son principe de proportionnalité, la loi
devrait le libéraliser mais en dépit de cela, il demeure un stupéfiant fortement réprimé. Au nom de quoi, alors ?

Voici une projection du livre en quelques mots : la prohibition est l’instrument d’un fascisme industriel,
c’est le fruit d’un complot contre le monde libre et naturel. Cette « bête » ne veut pas qu’on la contrôle, elle
veut pouvoir financer ses ambitions, exister au sein des gouvernements quelques soit leur tendance idéologique
et les politiques mises en place. Ne pouvant pas être légitimée ou élue, elle place son influence au sein des hautes
sphères de la fonction publique et de tous les postes clefs de la société, et la lutte contre les stupéfiant leur
permet cette intégration aux pouvoirs, quelque soit la majorité politique du moment.

Son terrain d’expansion : le passionnel, l’émotif, la peur, les sujets tabous ou elle se pose en moraliste et
salvatrice par voie de fait. Au point de vue local, elle s’infiltre dans le secteur des notables et des magistrats et
mène des politiques indépendamment du pouvoir central. Elle peut même saboter des tentatives de politiques
qu’on lui demande de mettre en place. Il est donc question d’un détournement habile des principes
démocratiques qui remet en question les résultats électoraux.

Elle se nourrit donc de la répression. Grâce à celle-ci, elle infiltre dans tous les pays les milieux politico-
judicio-policiers. Déjà, on assiste à certains scandales : l’argent de la lutte contre les drogues détournée, entente
policière internationale échappant aux lois et à la transparence, lois anticonstitutionnelles, et comme si cela ne
suffisait pas, pratiques policières non conformes à la loi, violences et menaces, hypocrisie générale, victimes à
profusions … Quand on leur affirme ceci, mes concitoyens restent septiques, incrédules. En fait, ils n’arrivent
pas à concevoir pourquoi et comment, le gouvernement de notre pays en qui, sommes toutes, ils accordent un
degré de confiance très relatif, leur mentirait, les tromperait et les désinformerait sur la question cannabique. Il
est vrai que dans l’absolu, un monde sans drogue serait idéal.

-8-
Pourquoi alors croire d’office une contestation qui crie au scandale, à la manipulation et au complot industriel ? De plus,
les magistrats, hauts fonctionnaires et policiers ne sont pas tous corrompus, une bonne majorité d’entre-eux sont même
intègres et fidèles à leur code de déontologie. En fait, tout cela cache quelque chose de fort complexe que cette œuvre se
veut essayer de dégrossir. Les fameux « pourquoi et comment » sont expliqués ici, décortiqués plutôt, à travers un
regroupement d’affirmations issu de plusieurs auteurs spécialistes de leur domaine. Une bibliographie précise des œuvres
étudiées vous permettra d’en vérifier la véracité.

Le mensonge de base, qui date du début de la décennie 1930, s’est élargie à une désinformation si vaste, si prosélyte,
que même le monde des spécialistes (médicaux, judiciaires, onusiens, policiers et politiques intègres) s’y est laissé
prendre. Sous la pression et/ou pour de la gloire et de l’argent, certains scientifiques, ont menti et exagéré sur les dangers
du Chanvre à coup de rapports alarmistes et très bien ficelés en terme d’intoxication mentale. Le contrôle du Chanvre et
des lois répressives furent imposées aux pays signataires des successives conventions internationales et plus spécialement
à celle de 1961 qui sert encore aujourd’hui de référence !

Notons que si, de nos jours, le mensonge a été officiellement démantelé, la prohibition du chanvre n’a pas été levé pour
autant et que cette dernière a adaptée son discours en terme de protection de la jeunesse et de protection de l’abus des
adultes. De 1970 à l’an 2000, beaucoup de pays industrialisés investirent dans de grosses commissions d’études pour
enfin prouver définitivement la nocivité physiologique et sociale de la Marijuana. Les résultats de ces commissions ont
toujours été en faveur d’une libéralisation quasi absolue de cette plante, contredisant le discours scientifique officiel en
tous points. Mais en 2008, nous ne voyons toujours pas de dépénalisation du Chanvre, loin de là !

Mais petit à petit, la prohibition à force d’accuser des coups, en est réduite à montrer son vrai visage, celui du mensonge
et de la haine pure et gratuite, de la négation du droit des individus. En exemple, les Etats-Unis demandent l’impunité de
crimes de guerres pour leurs soldats, la chose la plus absurde pour un soi-disant pays démocratique, mais condamnent les
trafiquants de chanvre à des peines de prison supérieures à celles appliquées aux meurtriers.

Ceux qui refuseront de croire au complot contre le chanvre, seront d’office dans le mauvais camp : celui de l’industrie
reine et du saccage écologique, de la violence et du mensonge … c’est d’une guerre qu’il est question ici ! Et c’est le
monde entier qui vaincra l’Amérique, et ses pays vassaux, en refusant la globalisation telle qu’elle souhaite l’imposer.
Ceux qui vous mentent comptent sur votre crédulité et votre passivité pour avoir les mains libres afin d’imposer leurs
magouilles tranquillement.

Le système français actuel, vassal du système américain, tombera aussi. Toutefois, n’ayez pas peur de ce changement, il
s’effectuera en douceur : l’industrie existera toujours, les choix énergétiques seront non polluants, et ces modifications ne
réduiront en rien notre façon de vivre.

Vous aurez toujours votre voiture, les machines …et ce, sans polluer aux niveaux carburants et lubrifiants ! Même les
emballages de produits de grande consommation deviendront inoffensifs. Les carburants, les plastiques, les papiers, les
encres deviendront tous biodégradables, ce qui n’est pas le cas actuellement. Le syndrome de mal faire disparaîtra de vos
têtes puisque les paquets de cigarettes, par exemple, que certains d’entre-vous jettent à terre lorsqu’ils sont vides, se
dégraderons 100% biologiquement en respectant et nourrissant la terre et les biotopes qui y résident. Il en sera de même
pour tous les produits que l’on jettera à l’égout ou aux poubelles.

Comme il vous sera expliqué plus en avant, nous pouvons dépolluer les sols et l’atmosphère en N2, CO, CO2 et métaux
lourds et réparer une grande partie des erreurs de l’époque pétrolifère. Et surtout redonner un grand boom mondial à
l’économie tout en accordant cette fois-ci, la chance, aux pays du tiers monde, d’être compétitifs et d’assurer eux-mêmes
leur propre production énergétique.

C’est le miracle que permet le chanvre en concert avec d’autres végétaux. Ce n’est pas le retour en arrière qu’annoncent
nos détracteurs, il s’agit d’un réel bon en avant ! A vous d’en juger à travers la lecture de cette œuvre !

JLB
(Papier en chanvre virtuel © garanti sans chlore)

-9-
Avertissement :

Que doivent penser de notre société les millions de français


persécutés au nom du Cannabis ? ...

En 1996, la « barre » des 51 000 interpellations annuelles pour infraction cannabique à la législation des stupéfiants fut largement dépassée, plus
de 70 000 en 1997, plus de 90 000 en 1999. En 2002, si on ne franchisait pas les 100 000, c’est parce que les forces de polices avaient atteint leur
« plafond » en terme de « rendement ». Pour faire « pire », il leur aurait fallu encore plus d’homme, plus de prisons … et c’est ce qu’ils
réclament aujourd’hui …! Constat navrant : c’est la Guerre. Les Pouvoirs Publics harcèlent cette plante et certains, comme moi qui écrit ici
ce livre, résistent et adaptent leur vie pour lutter contre cet état de fait.

Pourquoi autant d’acharnement à vouloir défendre ce qui est présenté à la population comme une drogue et par conséquent, une pratique et un
trafic peu recommandables. Qu’en est-il de la réalité sur le Chanvre, en contradiction avec la version officielle qui laisse entendre que cette
plante représente un grave danger de Santé Publique, en plus d’être industriellement dépassée. Tout ce qui va suivre dénonce la plus grande
tentative de détournement de la vérité de toute l’histoire de l’humanité, un complot contre elle tenté par les grands de notre monde pour
d’uniques raisons mercantiles... vous en doutez ..., alors osez tourner les pages.

Ce livre est destiné à la fois à ceux qui ont été abusés par une version officielle au service d’impérieuses raisons économiques, et à ceux qui,
consommateurs de la plante, finissaient par se sentir fatigués de toute cette persécution inutile. Mais aussi, il tient lieu d’accusations contre les
différents pouvoirs français qui se sont succédés au gouvernement en cette fin de millénaire, spécifiquement contre celui en cours, au moment de
la parution de ces lignes (2007). On assiste à la restauration des valeurs vichystes mais cette fois-ci dans un contexte étatique plus fort que jamais
et nucléarisé, et aucune armée de l’ombre encore organisée pour le contrecarrer.

En temps qu’illustre inconnu, je ne pouvais me permettre d’avancer de façon crédible des idées nouvelles et des thèses tant surprenantes, aussi,
j’ai opté pour un système de classement original d’ouvrages, d’articles, de reportages, d’émissions télévisuelles et de propos de
personnes spécialistes du problème dont les affirmations sont vérifiées. Je n’ai pas eu besoin de chercher bien loin : la Presse française,
stérile ou muette sur le thème des drogues avant la décennie 90, c’est mise progressivement à disserter fortement sur le sujet.

Ces dix dernières années, il a été écrit sur le Chanvre de quoi remplir cette version encyclopédique, certes, mais aussi de quoi publier deux
autres tomes complémentaires (en cours de préparation). Petit à petit, les articles et autres documentaires tenaient des propos qui s’éloignaient
fortement du discours officiel. Des opposants autres que les consommateurs, se sont mis à alimenter la polémique. Même dans le discours
prohibitionniste, des petites brides d’informations ou des désaveux apparaissaient sous la loupe de la comparaison méticuleuse d’articles et
reportages.

Un article de Loi (L 630 du Code de la Santé Publique) censure tout propos qui présente une (ou des) drogue(s) sous un jour favorable. À
défaut d’autorisation, le débat public se mettait donc en place de fait dans la tête des gens. La prohibition des drogues, non seulement s’avère
coûteuse, stupide, cruelle et inutile, mais dans le cas du Cannabis, semble surtout servir les intérêts d’une puissante entente industrielle qui est à
l’origine de son interdiction.

Jusqu’à présent, le monde du Cannabis a été persécuté sans réaction violente de sa part. Grâce à ce livre, et bien d’autres, la résistance à cette
stupide oppression va pouvoir prendre de l’ampleur et se doter des moyens psychologiques, économiques, et stratégiques nécessaires pour
gagner cette guerre. Ce combat se mènera en plusieurs étapes et risque de durer encore de nombreuses années; mais contrairement à toutes
formes de révolte que l’humanité a connues, il peut encore garder sa connotation pacifique, tant que des groupes armés, aux chemises brunes ou
non, ne tirera pas spontanément sur la gente cannabique.

Toutefois, des violences existent actuellement, mais ne proviennent pas de nous « peuple de l’herbe », car nous ne faisons que la subir. Deux
millions d’usagers réguliers, 8-10 millions de fumeurs plus ou moins occasionnels ... encore autant qui ne cautionnent pas le coté drogue du
Chanvre mais qui espèrent beaucoup de la plante et aimeraient pouvoir librement la cultiver (plus de 25 000 brevets déposés dans le monde et
150 000 applications possibles du Chanvre reconnues). Dans cette masse, la répression fait ses « choux gras » et les politiques haineux, virtuoses
de l’exploitation des peurs et de la désinformation, y voient de « nouveaux juifs » prompt à focaliser l’attention de foules en mal de fédéralisme
et d’idéal.

La relation « origine financière de la prohibition » et ceux qui en composent les « acteurs de terrain » est basée sur la tromperie. Les premiers
savent bien ce qu’ils font et pourquoi, les seconds sont abusés, permettent, favorisent et justifient, la mise en place d’un pouvoir policier si fort et
omniprésent qu’il en a du mal à cacher sa nature totalitaire dans un décor démocratique en « carton plâtre ».

Tous concernés par cette plante prometteuse d’un monde meilleur, allons nous laisser passer l’occasion de réaliser le plus beau de nos rêves :
un changement possible de société ? Laisserons-nous le bestial nous diriger dans un futur ou même l’air qu’on respirera sera taxé alors qu’il aura
été altéré non par les peuples, mais par ceux-là même qui inspireront la taxe. L’industrie est régnante, les gouvernements à leurs soldes, les lois
et les sociétés en leurs pouvoirs jusqu’au fondement même de leur organisation profonde. La famille est éclaté et l’individualisme est triomphant
imposé, médiatisé comme énergie de base d’un concept qui tout compte fait, est plus criminel qu’égoïste. Nous sommes les dindons de la farce.

Lisez, analysez, digérez, et révoltez-vous pacifiquement, votez intelligemment, refusez l’absurde, devenez libres penseurs et maîtres de votre
destiné ... les temps qui courent sont porteurs d’un vent de révolte, ne cédez pas à la colère, l’envie de guerre, à celle de tout détruire pour avoir à
tout recommencer. Seul la “Civilisation par le Chanvre” peut empêcher tout cela.

Partenaire écologique complet, répondant à tous nos besoins énergétiques et dépolluants, alicament fournissant une nutrition
céréalière et protéinée complète de qualité supérieure (farine et huile), se substituant au bois pour la confection de meilleurs papiers
moins polluants, nous offrant toute une palette de matériaux de bâtiment sains et écologiques, et cadeau de Dieu remplaçant l’amiante
dans toutes ses utilisations possibles, permettant des cultures faciles et réparatrices des sols pour re-dynamiser un monde
paysan à l’agonie ... Par le seul biais de ces 7 capacités, notre plante peut immédiatement être cultivée à grande échelle et fournir
suffisamment de masse de travail pour effectuer un redémarrage économique mondial ... dans une étique respectueuse de gestion
durable, sans aucun changement de vie imposé, et avec le confort de la modernité mécanique. Mais tout ceci est déjà expliqué,
prouvé dans ce qui va suivre, je me répète peut-être, mais osez seulement tourner quelques pages …
1ère PARTIE :

L’HISTOIRE DU CANNABIS :

Les coulisses de l’Histoire.


/…

- 11 -
Chanvre et Cannabis sont la même plante.
Pour le (la) Français(e) moyen(ne), Cannabis rime uniquement avec drogue, “galères”, folie ou “gros ennuis” judiciaires; et ne représente rien
de bon qui pourrait revaloriser la plante à leurs yeux. D’autres, se rappellent vaguement que c’est aussi du Chanvre et que nos grands-parents en
faisaient des vêtements ou de la corde.

Herbe, Chanvre textile ou Indien, Canapa, Hemp, Hanf, Ganja, Haschich (orthographié de quatre façons différentes possibles), Shit, Teush,
Beu-beu, Marie-Jeanne, Pot, Grass, Hemp, Riamba, Zamal, Marimba, Dagga, Marijuana, Huile (résine), Kif, , Anacha, Bangui, For-Ma-Yan,
Pantagruelon, Canobiote, Canosmose...etc.", désignent soit la plante Cannabis, soit une préparation ou une technique issue de cette-ci (ou une
marque déposée comme les deux dernières).

Le nom donné à la plante varie donc en fonction de plusieurs facteurs qui sont : langue du pays, influence culturelle, genre (drogue ou fibres)
et produits ou préparations qu’on en tire. A titre d’exemple, en pays francophones, le terme Chanvre sied actuellement très bien à tout dérivé
textile ou technique du cannabis : laine de chanvre (isolation bâtiment), huile de graines de chanvre (cosmétique, nourriture, pastiques, peintures
...), résine (non psychotrope) de Chanvre (parfums, peintures, vernis,....). Car s’il existe un chanvre à drogue (dit indien) dont la principale
molécule psychoactive est le T.H.C., certaines sous variétés du genre cannabis en sont pratiquement dépourvues et aptes à d’inoffensives
récoltes n’intéressant que les mondes industriels et écologiques.

Par opposition, les termes Cannabis et Marijuana sont souvent internationalement adoptés pour signifier “genre à drogue” : résine
(psychotrope) de Cannabis (agglomérat de ...) pour désigner le Haschich (donc résine de Chanvre avec T.H.C.), Cannabine pour désigner une
résine avec T.H.C. non extraite de la plante, huile (essentielle) de Cannabis pour désigner une résine avec T.H.C. extraite de la plante et purifiée.
Marijuana désigne soit la plante de type à drogue, soit les sommités fleuries de cette dernière (séchées, triées sans branches et sans feuilles)
destiné à une consommation dite “toxicomaniaque” .

Notons que des termes plus anciens (d’avant la révolution française), preuve d’une connaissance passée de la plante, reviennent aussi meubler
notre merveilleuse langue : “Chènevière (lieu de sa culture), Chènevis (graine), Chanvrier (qui le fait pousser)” ... Rajoutez à cela une dimension
culturelle : de part sa vocation à être persécutée, cette plante est devenue le symbole d’un contre-courant culturel varié, mais qui se démarque par
sa connotation contestataire. Si le chanvre a fait couler beaucoup d’encre dans les revues et périodiques, c’est le deuxième thème chanté après
celui de l’Amour.

Pour le Chanvre à T.H.C. :

Dans la littérature, il est coutumier de dire que l’on dénombre plus de 600 appellations utilisées de part le monde pour dénommer ces
différentes préparations. Quatre principales manières de préparer ces "mixtures" à partir de la plante sont observées. Très schématiquement : la
plante séchée telle quelle (ou l'Herbe); en "raclant" la résine sur les plantes ou en la concentrant sous forme de poussières agglomérées (le
Haschich); sous forme extraite, concentrée et purifiée (l'huile essentielle ou résine purifiée ou “Huile de Cannabis”); et enfin, mélangée dans de
la nourriture ou des boissons alcoolisées ou lactées.

Les variantes sont tellement nombreuses, qu'il est donc quasiment impossible de les répertorier dans leur totalité. Il n'en sera retracé, dans ce
livre, qu'un bref aperçu; car l'essentiel du sujet ne se situe dans ces simples questions de modes de préparation et de vocabulaire du terme
Cannabis. L'épaisseur de l'ouvrage, déjà considérable, m’a contraint à en limiter le contenu. Cependant, pour les perfectionnistes, une
bibliographie des œuvres ayant servi à construire ce livre leur apportera la possibilité de retrouver tous les détails négligés.

Pour le Chanvre Textile (- de 1% de T.H.C. dans le monde, 0,3% max. en Europe) :

Plus de 25 000 brevets sur la plante, plus de 150 000 applications possibles (ref. Chris Conrad et Jack Herer); dresser une liste totale des
appellations tiendrait de la gageure. A vous couper le souffle, preuves à l’appui, on découvre que le Chanvre sert à tout ou presque, on
développera tous ces points par la suite. Une morale hypocrite nous a habitué à différencier les deux genres (drogue/textile). Il est vrai que
l’industrie occidentale travaille depuis longtemps avec du chanvre pauvre en T.H.C. , plus propre à nos climats tempérés. Notons que bon
nombre de gènes dits “à drogue” ont d’aussi bonnes caractéristiques (en fibres et le reste) que les variétés de plantes à faible teneur en THC.

Donc, chanvre et cannabis sont identiquement la même plante, les différences constatées sont uniquement le fait de la sélection, du mode de
culture et de l’environnement climatique que subit la plante. Réintroduit en contexte sub-tropical, notre inoffensif chanvre français redevient
rapidement une efficace usine à résine et à THC (observation de Moreau de Tour).

Pour ma part, je trouve ahurissant que le travail de recherche sur une simple plante puisse renvoyer à tant de domaines d'études à priori
étrangers au sujet qui nous intéresse (sciences humaines, physiques, médicales, biologiques, chimiques,...etc.).

La répression actuelle que connaît cette plante n’est pas pour nous faciliter la tâche; nous verrons que cette dernière aime bien manipuler la
désinformation et les fausses vérités. La preuve en est que ses motivations ne sont pas que d’ordre sanitaires, mais aussi politiques et
industrielles. Pour écrire ce livre, j’ai eu besoin d’approcher la plante dans ses deux genres. D’en faire la culture, d’en fréquenter tous les acteurs
de ses industries licites et illicites. Cela m’a emmené à subir certaines persécutions et les privations qui en découlent. Cela m’a en outre, permis
de fréquenter des gens formidable et d’exception, même au sein des forces de la répression. Car ils ne sont pas tous en parfait accord avec ce qui
se passe au sujet du chanvre. Mais j’ai rencontré aussi beaucoup d’imbéciles, d’opportunistes et de lâches, et ce dans les deux camps ! Toutefois,
têtu, j’ai réussi à amener à bien ma tâche et cela a donné l’œuvre que vous tenez ici dans les mains. Je ne pense pas avoir souffert en vain !

Beaucoup ont déjà disserté sur le chanvre. Cette encyclopédie se démarque de part le fait qu’elle réunie ici l’essentiel de ces ouvrages auxquels
j’ai rajouté ma petite touche personnelle. Je voudrais finir cette introduction par cette remarque : le sujet est tellement complexe et vaste, et on a
beau faire de son mieux, jamais aucun humain, seul, ne parviendra à tout écrire sur le Cannabis.

Bouvarel Jean-Louis
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DES ORIGINES DU CANNABIS JUSQU’AUJOURD’HUI:

Un simple alambic à alcool Champ de chanvre à THC


suffit pour distiller l’huile (parfums) : défense d’entrer !
essentielle (sans THC), base
des parfums.

Huile essentielle sortant de la


distillation. Ce procédé a été Sommité résineuse (ici
adapté et mis au point par hybride Red Valley – Walizer
Bernard Rappaz, agriculteur Queen).
biologique valaisan (Suisse)
et n’emploie aucun produit
chimique.
Autre exemple de parfum, à
Sommités résineuses (ici la robe plus claire.
variété Jack Herer).

Exemple de parfum. Le chanvre en serre pousse


plus grand et produit plus de
résine.

Bernard Rappaz, le chanvrier


suisse, posant avec sa plante
Ouvrières s’afférant à si controversée. Je suis fier,
préparer la récolte du jour car il nous présente ici une
pour la distillation ou le variété à très grosses
séchage en four. sommités que j’ai mise au
point.

Outre le fait que le chanvre est polymorphe, il adopte parfois des teintes
et des odeurs variées, ce qui plait à la parfumerie.

Ici (photo du centre), une « Red Valais » tirant sur le « purple » (violet). Trois parties de la plante (fleurs, feuilles et poils
sexuels) sont sensibles à de telles variations colorées. En règles générales, ce végétal est vert et si changement de couleur il
y a, il s’effectue au moment de la floraison. Mais il arrive que certaines variétés développent, dès leur plus jeune âge, une
teinte turquoise ou violette qu’elles gardent jusqu’à la fin de leur vie. Toutefois le chanvre sait aussi sortir de ce schéma
coloré : j’ai eu l’occasion d’observer une plante italienne (verte) aux poils orange vif d’une beauté saisissante, et une autre,
suisse, au mêmes poils d’un rouge vif remarquable.

JÊK
D e tous temps, le chanvre a témoigné d’une grande importance économique, voire stratégique dans un
cadre plus militaire. Aujourd’hui encore, il témoigne d’un fort potentiel industriel, et ce dans plusieurs
secteurs de pointes ou énergétique. Notez bien que la culture de cette plante est respectueuse de
l’environnement, ce qui n’est pas le cas de ses concurrentes végétales ou des produits chimiques qui ont su la
remplacer. Je vous propose d’étudier le chanvre depuis ses origines, jusqu’aux usages et avantages qu’on peu en
tirer aujourd’hui !

Nous allons nous attaquer à une étude souvent complexe, traitant aussi bien de médecine que de chimie et
d’autres matières dont les terminologies peuvent vous échapper. C’est pourquoi, je vous conseille d’abuser sans
réserve du petit dictionnaire (à la fin de l’œuvre) qui devrait normalement apporter quelques éclaircissements à
tous ces mots qui vous échappent !

JÊK
- 14 -
Introduction :

A) La plante : préambule.

Le caractère le plus marquant chez cette plante, outre le fait qu’elle produit une famille de molécule unique
dans le monde végétal, est la plasticité génétique dont elle est dotée. La même graine poussant dans des milieux
forts différents, donnera une descendance d’aspect qui laissera penser, si on compare ces plants après récolte,
qu’ils sont issus d’une nature génétique fortement différenciée.

De cette instabilité génétique (on dit du chanvre qu’il est polymorphe), découle donc toute une ramification de
sous-espèces, adaptées aux conditions géologiques et climatiques des pays où elles se sont développées.

On remarque parmi ces sous-espèces, des variations physiques de types : quantité et surtout qualité et odeur
de résine, teneur en Delta 9 T.H.C. (Tétrahydrocannabinol, isomère Delta 9, principal constituant
physiologiquement actif du Cannabis) ou autres constituants chimiques, différence de taille ou de
morphologie, variation du nombre de lobes par feuille, variation de la robustesse de la fibre interne au
tronc, variation de la couleur et/ou de la forme du feuillage, du volume des sommités fleuries, variation de
la capacité de résistance aux maladies, ...

Cependant, quelques cultigènes de Chanvre ont acquis de telles particularités (exemples : Rudéralis,
Thaïlandaise, et les “types à lampes”) que certains parlent alors d’espèces à part entière; ce qui est en
contradiction avec la Science officielle qui n’en reconnaît qu’une (voir 3ème partie : Survol de la
classification biologique de la plante).

A ce sujet, dans une région comprise entre la Chine, le nord de l’Inde et l'ancienne U.R.S.S, une nouvelle
variété est apparue accidentellement. Pour des raisons inconnues, une plante a doublé son nombre de
chromosomes par cellule, donnant naissance à une nouvelle lignée génétique dite polyploïde. Les
différences génétiques sont telles qu’on peut alors peut-être parler, dans ce cas précis, d’une nouvelle espèce.

Celle-ci se caractérise par une plus forte vitesse de pousse, une teneur en T.H.C. plus concentrée, un volume
de feuillage plus important, des plantes plus grandes (surtout plus buissonneuses) et une couleur verte plus
foncée.

On obtient artificiellement ce type de plants en traitant des graines de chanvre dites "normales", à la
Colchicine (produit mutagène très toxique donc fort peu commode à manipuler).

D’un point de vue “toxicomaniaque”, alors que la meilleure herbe africaine (chromosomes simples) donne du
haschich qui ne dépasse guère les 20% de teneur en T.H.C. (en moyenne), on tire de cette herbe asiatique à
chromosomes doubles un shit doté d’un titrage variant de 25 à 30% de cette substance. Mais ces gène, donnant
des plants riches en THC, ne savent s’exprimer en climat humide et n’y donnent pas plus de résine que le
chanvre autochtone.

Parallèlement, une sous variété de cette espèce se particularise par le fait qu’elle produit un peu d’une nouvelle
molécule cannabinoïde psychoactive inconnue jusqu’alors : la Tétrahydrocannabidivarine (ou T.H.C.ine en
abrégé pour la différencier du T.H.C.).

D’effet similaire avec le T.H.C., elle s’en singularise par son action bien plus rapide (le temps d’une bouffée
de joint ou deux) et, inversement, une action psychoactive bien plus courte (de cinq à quinze minutes au lieu
d’une à cinq heures).

Il n’existe heureusement aucune herbe connue à ce jour qui ne produise que du T.H.C.ine (en remplacement
du T.H.C.).

L’individu qui en consommerait devrait alors fumer de 4 à 20 fois plus pour obtenir un effet aussi durable dans
le temps qu’avec le T.H.C.. Bonjours les poumons ... et la tête, car j’ai oublié de préciser que le T.H.C.ine était
plus fulgurant que le T.H.C. dans son effet.

A ce stade on pourrait vraiment parler de toxicomanie et il était utile de prévenir les apprentis
chercheurs clandestins de la “bricole génétique” du Chanvre, afin de les détourner du chemin de la
perdition.

- 15 -
Sous nos climats tempérés, la coutume de différencier les variétés à plus fort taux de THC nous à habitué à des définitions trompeuses mais
néanmoins adoptées par tous : le chanvre autochtone s’appelle chanvre, celui plus riche en THC est nommé Chanvre Indien, même s’il n’a rien
d’indien !

En conclusion, le Chanvre, stabilisé et sélectionné, possède donc un fort potentiel à fabriquer du THC.
Inversement, la sélection permet aussi d’aboutir à des variétés bien plus pauvres en cette substance dont
certaines sont les seules autorisées en France (moins de 0.1 % de THC par gramme de végétal contre 0.3 % pour
le reste de l’Europe).

Mais attention, il s’agit de bien comprendre de quoi on parle. Lorsque j’annonce de l’herbe ou du haschich de
20 à 30 % de THC, il s’agit de formes purifiées de la plante, sans le bois, ni les feuilles : seulement des fleurs ou
de la résine extraite (haschich). Les normes françaises, quand à elles, parlent du taux de T.H.C. présent dans
l’ensemble de la plante, feuillage et bois compris.

Les fleurs ne représentent que 2 à 10 % de la masse de la plante entière. Les détracteurs du chanvre aiment
bien jouer avec ce genre de subtilité pour tromper ou impressionner leurs interlocuteurs ; en fait :

- Des sommités fleuries, même à un taux record en THC, ne représentent que 3 ou 4


% du volume de la plante entière. Du coup, on est bien loin des 30 % ou plus qui
soient disant déciment notre jeunesse. C’est une façon d’impressionner ses
interlocuteurs en comparant deux chiffres qui n’ont rien à voir dans leurs
représentations outre le fait qu’ils s’expriment tous deux en THC !

- Inversement, les normes françaises à 0.1 % signifient 1 ou 2 % de THC


concentrés au niveau des sommités florales et peut-être de 2 à 4 % dans le haschich
qu’on peut en tirer.

Pour vous aider à comprendre ce que je veux dire, voici un petit tableau récapitulatif :

Origine Plante entière Fleurs Haschich


Climat tempéré % en THC % en THC % en THC
Chanvre français 0,1 1à2 1à3
Chanvre européen 0,3 2à6 3à5
Chanvre indien extérieur 0,4 à 0,8 4à8 4 à 12
Chanvre indien serre 0,8 à 1,2 8 à 12 12 à 18
Chanvre indien lampes 1,5 à 2,0 15 à 20 20 ou plus

Tableau comparatif de la teneur moyenne en THC des différentes parties de la plante.

Cette représentation se veut approximative tout en s’inspirant des résultats obtenus en suisse à la ferme
Oasis chez Bernard Rappaz. Le chanvre dit « indien » cité ici est un chanvre bio sélectionné et bouturé
qui fourni des résultats « records » en production de THC. Le même, hybridé ou sauvage, en fournit bien
moins ! On suppose ici que les plantes développent 10% de fleurs en poids ou en volume. Les résultats du
chanvre indien cultivé sous lampe s’inspirent des résultats hollandais car nous ne faisions pas de culture
sous lampes à la ferme, juste du maintient en survie de plantes mères.

Personnellement, même si j’admets que cela puisse exister, je n’ai jamais rencontré de chanvre dont les fleurs
dont le titrage sera supérieur ou égal à 25% de THC.

Si on veut justement comparer les taux de THC entre le chanvre français et par exemple, le chanvre indien
cultivé sous lampe pour sa teneur record, il faut alors comparer les teneurs d’après les couleurs de ce tableau. Le
chiffre en rouge du chanvre français se compare avec l’autre chiffre rouge du chanvre indien sous lampe, idem
pour les oranges et pour les jaunes !

Il est honnête de préciser que différentes méthodes de cultures existent, et que ces dernières peuvent influer sur
la taille de plantes et le volume des sommités. Des petites plantes non ensemencées (sans graines), engraissées
dans un environnement idéal (sous lampes) peuvent développer une masse de fleurs plus importante et bien
évidement des taux de THC records. Inversement, en extérieur et en serre, s’il pleut ou qu’il fait humide, le taux
de résine et de THC s’abaisse de plus de la moitié. Ce genre de culture est aléatoire et délicate, nous autres, les
chanvriers, sommes tributaires de tellement de paramètres ….

- 16 -
Notez de plus que l’on peut « truquer » les résultats : le chanvre qui pousse avec des engrais à base d’acides
aminés produit plus de résine (donc de THC) et certains rajoutent de l’huile de résine (teneur en THC supérieure
à 40%) au Haschich pour le renforcer ! « Bricolé » de la sorte, ce shit prend alors une couleur plus foncée : il
s’appelle « le Noir » et lui seul semble effectivement dépasser les 30% de THC.

Ceci précisé, le Cannabis semble être la seule plante de la nature qui produit en masse du Delta 9 T.H.C. et
d'autres cannabinoïdes plus ou moins psychoactifs (Cannabinol ou C.B.N., Tétrahydrocannabidivarine ou
T.H.C.ine, Cannabidiol ou C.B.D.,...etc.). A contrario, certains lointains dérivés du Cannabinol, furent
découverts en “micro-traces” dans d’autres végétaux (ex : Cannabichromène).

On notera l’existence de techniques de greffage (cannabis greffé avec des plantes de famille proche) qui
donnent des hybrides produisant aussi une résine (non cannabique) qui se dotera discrètement de T.H.C..
L’apport de cette substance ne modifie en rien l’odeur d’origine. Le Houblon greffé, avec principe actif
cannabique, ne sent rien d’autre que le Houblon … sauf qu’il se dote discrètement de l’effet psychoactif du
cannabis.

Au niveau médical, ces techniques de greffage semblent promues à un bel avenir car, outre le fait de donner
l'aspect et l’odeur d'une plante inoffensive (répression oblige), elles peuvent, dans une certaine mesure,
augmenter le volume de fleurs par pieds (fait intéressant fortement les cultivateurs illicites pour usage médical).

Dans la quatrième partie de ce livre (futur Tome 2), vous découvrirez un chapitre entier consacré à ce sujet.

Il est à noter l'existence d'une technique de greffe cellulaire, permettant de greffer grand un nombre de
plantes sur du Cannabis. Ces études (clandestines) semblent être encore expérimentales (dans leurs réalisations)
et surtout d’un domaine illégal qui évolue par nature dans le “discret”. Étant une partie censurable, elles ne
seront pas rapportées dans cette version du livre.

En théorie, il est possible, par cette méthode, de greffer n'importe quelle plante sur n'importe quel autre
végétal. Reste donc, à l’expérimentateur, de définir quelle espèce doit être rattachée au Cannabis pour pouvoir
produire et stocker de la résine (non cannabique mais avec T.H.C.), et à déterminer , laquelle des deux plantes
va devenir porte-greffe (partie racine) ou greffon (partie feuillage).

Dans notre cas, il faut que ce soit le Chanvre qui l’emporte sur la partie souterraine puisque c’est sa racine qui
produit justement le THC.

Une fois au moins un “spécimen viable” obtenu, une technique de bouturage “in vitro” en permet la
reproduction végétative et la duplication à l’infini. Les services de répression vont avoir du pain sur la
planche si en plus du Chanvre et du Houblon, il va falloir qu’ils surveillent aussi Platanes, Pommiers,
Poiriers, Orangers .... en bref, s’ils ne savent plus ou est l’ennemi.

Extrait d’une page publicitaire : Psykotic collection


L’Indien Boutique 36 rue Keller 75 011 Paris
Un lapin qui se défonce à la carotte, pardon, … à la cannarotte !

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B) Le problème qu’elle soulève :

La photographie d’avant illustre tout à fait nos propos. C’est bien là le seul point d’humour que suscite la
situation. Il est ici question d’un sujet bien plus sérieux qui traite de la Guerre aux Drogues, de sa non -
légitimité, des injustices et souffrances qu’elle génère et de sa prévisible défaite dans le cas précis du cannabis.

En effet, cette défaite est inéluctable, a terme, mais elle n’est pas pour tout de suite. Et combien d’injustices,
combien de dégâts d’ici là ? Attention, il existe toutefois un scénario ou la répression peut gagner ; mais cela
l’obligerait à mettre en œuvre des pratiques et des lois non tolérés actuellement. Tortures, exécutions sommaires,
peines de prison à vie en camp de concentration … la peur serait alors plus forte que l’envie de fumer ! Quoi
qu’encore pour certains …

Malgré une interdiction généralisée, fruit d’un complot industriel, qui visait à éradiquer la plante, nombre sont
ceux qui bravèrent les foudres de la répression. Ceux qui osèrent se mettre en péril, ont préservé la graine du
désastre qu’aurait occasionné sa perte. Aujourd’hui, on redécouvre le Chanvre comme panacée, et à contrario de
la répression qui s’intensifie de jour en jour, on peut dire que la graine est sauvée (au moins sous sa forme
génétique industrielle).

Tout au long de ce livre je vous prouverai au sujet cette répression :

- Qu’elle est non seulement injuste, mais aussi stupide et cruelle.


- Qu’elle n’a pas lieu d’être, dans mon pays la France, car elle est
anticonstitutionnelle.
- Qu’elle résulte d’un mensonge et d’exagérations, en tout cas pour ce qui
concerne spécialement le cannabis.
- Que ce mensonge est subtile et complexe car il est entretenu par ceux à qui nous
avons (nous les électeurs) délégué notre confiance !
- Qu’il s’agit donc d’un complot visant à éradiquer la plante et qu’il a failli nous
coûter cher en terme de réparation écologique (et économique) planétaire.
- Quelle est une justification mensongère pour financer et aider à préparer l’arrivée
du fascisme au pouvoir total (de façon indirecte et discrète).

A ceci, on peut rajouter qu’en se dotant de lois liberticides, d’un budget énorme et de moyens quasi-militaires,
la répression déborde du cadre constitutionnel qui lui est pourtant imposé et ceci, en mettant la démocratie
même, en danger. Les moyens mis en place contre nous, les cannabinophiles, pourraient un jour aussi se
retourner contre des ouvriers, des manifestants, des acteurs politiques et économiques … J’ai écris ces mots en
1996 … aujourd’hui en 2007 nous sommes en plein dans le sujet et il semble que j’avais malheureusement
raison !

Parmi tous ces membres des forces de l’ordre, il y en a qui aiment abusivement juger, punir, sanctionner,
humilier. Mais ceci est d’ordre pathologique : on devrait les placer en l’asile d’aliénés ou en traitement, pas au
pouvoir ! Il serait peut être temps de trouver un nouveau mode de sélection, pour nos policiers et procureurs ! Et
pour nos juges aussi, mais ça, on s’en est déjà rendu compte (Affaire d’Outreau).

N’oublions pas que la France est le pays d’Europe qui possède déjà le plus d’agents de force de l’ordre
par nombre d’habitant. Et que certains de ces derniers jouent bien leur jeu et exigent encore plus de moyens
… Le peuple, abusé par le traumatisant discours de l’insécurité et du terrorisme semble vouloir voter dans leur
sens.

Et c’est ici même qu‘on retrouve de la subtilité dans le mensonge et dans l’art de la manipulation : nos
politiques ont trouvé dans le concept d ‘insécurité un thème fédérateur qui s’apparente à celui des drogues et
celui du terrorisme. A savoir qu’un peut nourrir l’autre et/ou s’en servir et vice-versa.

Tripartite qu’il sera facile de réduire à un seul ennemi.

La logique encourue semble simple : renforçons la répression, restreignons encore les libertés, construisons
une police toujours plus forte, un contrôle sur les masses toujours plus total et pourquoi pas, rétablissons aussi la
peine de mort …notre société se radicalise dans une voie sécuritaire dangereuse qui ne peut déboucher, à terme,

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que sur du fascisme. C'est-à-dire un pouvoir qui oblige ses désirs par la désinformation obligatoire, la force
barbare et la culture de la peur !

Les vieux démons de la droite extrême reviennent aux goûts du jour. Comme celui d’asservir le salarié par
exemple. Un peuple de laquais sous payés …

D’un coup de baguette magique, le cannabis deviendra logiquement le bouc émiss. .. pardon un des
principaux obstacles à la « démocratie » contre lequel, le chef que vous allez être obligé d’élire du coup, est
censé diriger d’une main ferme la répression tout en protégeant la morale et les valeurs républicaines (sur fond
sonore de trompettes militaires…).

Dans une démocratie, ce genre de mensonge peut perdurer un long moment, mais finira toujours par être
dévoilé et combattu. Pour continuer à interdire le Cannabis, il faudra alors que nos gouvernants passent de la
ruse et du mensonge à la force et c’est le chemin de la dictature qu’autorisent tous ceux qui émettent un vote
approbatif à la prohibition.

Nous en arrivons à Nicolas Sarkozy, qui semble incarner ce cas de figure. Avant son élection, il s’est
annoncé d’emblé hostile au cannabis et vouloir intensifier sa répression (texte rajouté ici en 2007). Si
monsieur Sarkozy a prouvé qu’il n’était pas un fasciste, mais un républicain de droite très axé sur le thème
sécuritaire, il ne s’en est pas moins appliqué à travailler pour « chipper » des voix au FN et au PC, deux partis
adverses dont les membres sont sensibles aux sujet des drogues et de la délinquance. Il a gagné son pari, mais
aujourd’hui est contraint au résultat sous peine de perdre cet électorat !

Notre président se retrouve donc en « Porte à faux » dans une situation paradoxale: d’une part il est devenu
notre champion contre une extrême droite si surprenante aux élections présidentielles précédentes et d’autre part
il est obligé de faire adopter certaines lois satisfaisant cette dernière ! Même s’il ne le désire pas, même s’il n’y
croit pas, il travaille à la mise en place d’outils législatifs qui, s’ils tombent un jour dans les mains de personnes
antidémocratiques, pourrait mettre en place et consolider un pouvoir totalitaire absolu !

Gageons que la prise de pouvoir fasciste va s’intensifier au fil des mois qui vont suivre. « Diviser pour mieux
régner », le vieil adage plurimillénaire, reprend du service et du galon. Car s’il est bien un comportement qui
caractérise l’extrême droite, c’est qu’elle agit toujours « par derrière », dans l’ombre, planifiant dans un secret
absolu !

S’il vous faut encore, à ce stade de cette encyclopédie, prouver des faits soulignant ce que vous venez de lire,
nous comprendrons plus loin, à travers l’exemple de la Suisse (canton du Valais) comment un pouvoir utilise les
mensonges et la désinformation à travers des actions de justice et des campagnes de presse diffamantes pour
démolir Bernard Rappaz (Valchanvre), le Chanvrier de Saxon, pionnier et symbole du Chanvre suisse.

Même si cet homme est loin d’être un modèle de perfection humaine, il n’en est pas moins un agriculteur
biologique, un non violent (ce qui tranche avec l’accusation de gangster) et un activiste écologiste qui lutte et
qui n’a pas peur de s’exposer personnellement à l’image de notre très français José Bové ! Un rare cas
d’intelligence opportuniste et intuitive. Je l’ai fréquenté pendant près de trois années, et c’est pour cela que je
sais de quoi je parle !

La question qui devrait maintenant vous venir à l’esprit maintenant à l’esprit est : « Pourquoi tous ces
mensonges, ce complot contre le Chanvre et par qui ? Qu’est-ce que tout ceci signifie ? » (Ce point sera
développé dans les partis qui suivent). Il est ainsi du monde depuis la nuit des temps, tout n’est que mensonge et
tromperie au sein du pouvoir. C’est une guerre, et dans ce cadre, ce n’est pas la manière qui compte, mais le
résultat : gagner, rester au pouvoir et imposer sa volonté ! Pour ce fait, tous les moyens sont bons : le mensonge
en fait parti et l’emploi de tout ce que la loi interdit aussi ! Jusqu’à l’assassinat s’il le faut (réf. Bérégovoy).

Plus l’ancien pouvoir s’accrochera à son rang, plus ce changement sera long et destructeur. Il sera
obliger de montrer son vrai visage, violent, irrespectueux des individus, des êtres et de la nature, à la solde
de l’industrie. Et s’est à ce moment là que tous devront faire le choix, le bon : soutenir un système social qui
leur apporte de l’espoir, celui de laisser une nature réparée et respectée à nos descendants, celui d’un
monde ou le travail est accessible à tous, quelque soit la couleur de peau et les origines sociales. Celui d’un
monde ou il n’existera plus nul pays et nuls individu dont la richesse asservira ou nuira aux autres. Le
chanvre y jouera un rôle primordial, car c’est un pivot économique indispensable comme nous le verrons un peu

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plus loin. A ce sujet, et pour preuve de cette affirmation, il a déjà été une valeur d’échange (remplaçant l’or),
dans le nouveau monde, à l’époque des colonies anglaises.

Je prophétise, certes, mais ce verbe n’a rien de divin ou de médiumnique, c’est de la logique pure. Aussi
puissant fut-il, aucun pouvoir n’a réussit à se maintenir dans le temps. Rome est tombée un jour, c’est un berger
venant d’Asie centrale qui l’a anéantie. De même, les Nazi ont perdu la guerre lorsqu’ils se sont mis à taper trop
fort sur un peuple français qui les soutenait, du moins collaborait en masse, jusqu’alors. Nous sommes
aujourd’hui dans une période charnière où s’offrent à nous deux choix :

- Celui de continuer à vivre comme on le fait actuellement quitte à mettre en péril notre
météorologie mondiale, nos ressources écologiques et énergétiques. Ce mode de vie est
actuellement obligé par une direction politique mondiale totalement asservie aux industries et au
capitalisme qui les gouvernent.

Je pense que le mal répressif qui se prépare est, dans ce cas, malheureusement nécessaire pour
que naisse des aspirations de résistance et de liberté à cette dictature industrielle

- Celui de tenter une réparation écologique planétaire profonde en choisissant une autre approche
politique de la gestion écologique et de celle énergétique. Il est question d’un autre choix de
société ayant pour but le partage par la gestion, la fraternité entre peuples et laissant à notre
descendance une planète préservée.

Monsieur Sarkozy se dit soucieux de l’écologie et a invité des gens, de convictions politiques différentes de
la sienne, à participer à son gouvernement. Ce stratagème qui parait de prime abord très habile, politiquement
parlant, ne peut pas fonctionner si ce dernier ne remet pas en cause sa phobie cannabique. En effet, il ne peut pas
avoir de réparation écologique sans le chanvre en emploi massif !

Sans cette plante, messieurs Kouchner et Hulot pour ne citer que les plus célèbres, sont pieds et poings liés !
En outre, ce sont des théoriciens, d’une approche différente de celle de monsieur Bové, agriculteur et écologiste
pratiquant, plus conscient des réels problèmes et enjeux de ces secteurs. Ce dernier est absent du gouvernement
alors qu’il devrait, de part sa popularité, son expérience et ses connaissances, être au moins un interlocuteur
privilégié qu’on écoute en matière d’agriculture et d’écologie!

A ce stade de notre étude, vous pouvez encore douter de mes propos ! C’est pourquoi, nous enchaînons
immédiatement sur notre plante.

1) ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DE LA PLANTE :

Ce qui va suivre n’est pas forcement le reflet de la pensée officielle en matière de


Cannabis puisqu’une sorte de “Tabou” pèse sur le sujet et que l’Éducation Nationale
présente une version de l’historique “aseptisée” où même la variété à corde est
présentée comme étant tombée en désuétude de part l’apparition de nouveaux
produits chimiques plus “performants” (exemple : Nylon).

Les aspects écologique, agricole, économique, social et médical de cette plante


subissent alors “une chape de plomb” qui consiste tout simplement à les
ignorer.

Tout ce qui réhabiliterait la plante aux yeux du “vulgus” doit être effacé de la
mémoire humaine. On se contente d’enseigner que, bien qu’il ait une origine
ancienne, le Cannabis est une plante dont l’apparition dans nos pays occidentaux, et
le problème qu’il pose, est assez récent. Et d’affirmer que plus aucune raison ne justifie sa culture en nos temps
modernes d’autant plus qu’elle est un poison dangereux pour l’avenir humain (thèse du professeur Nahas).

Mensonge odieux dont je n’aurai de cesse à démontrer la fausseté tout au long de cette œuvre.

Pour confirmer ces dires, citons un passage de Michka (“Le Cannabis est-il une drogue ?”, éditions Georg),
déjà cité dans “Fumée Clandestine tome 2 (page 243) : “Le Chanvre nous à vêtu pendant des siècles. On en a
fait des drapeaux et des billets de banque. Tissé en toile, tordu en cordage, il a permis le développement de la

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marine à voile - avec toutes les conquêtes et les transformations de la société qui s’en sont suivies. Il a joué
dans l’économie de tous les pays d’Europe un rôle capital”.

Mais revenons à notre historique du Chanvre :

8 000 avant J. C. : le Chanvre pousse à l’état sauvage en Asie centrale (ref. Chris Conrad). En fait, son
origine géographique, très discutée, semble surtout se situer dans une région comprise entre la Chine, le nord de
l’Inde et l'ancienne U.R.S.S. La N.O.R.M.L., sérieuse référence cannabique des U.S.A. remonte jusqu’à 10 000
ans.

La plus vieille trace écrite d'utilisation du Chanvre par l'homme remonte à d'anciens écrits chinois (2727 avant
J. C., texte de la Pharmacopée chinoise et RHY-YA, traité de botanique, XVe siècle avant J.C..). Plus près de
nous, “… des papyrus égyptiens vieux de 4 000 ans parlent du Chanvre comme une plante du plaisir propice au
pardon des péchés” (A.S.U.D. Journal, N°11, Printemps 96, page 14 début de texte).

Le Chanvre semble donc connu et utilisé depuis la « nuit des temps ». On peut même affirmer, comme
d’autres auteurs, que cette plante est la plus vieille compagne de l’homme. Cependant, on ne sait pas dater son
apparition dans le règne végétal.

Le problème réside dans le fait qu’on n’a pas trouvé de fossiles de type “Chanvre” et on en déduit simplement
que cette apparition est “assez” récente. “Cousin germain” du Houblon à bière, encore plus proche
génétiquement parlant du Houblon asiatique, certains facteurs biologiques le rattachent aussi à la branche
végétale des orties et des lamiers (voir 3ème PARTIE : Survol de la classification biologique de la plante).

Nous avons remarqué que cette plante semble être apparue pour la première fois en Chine (en tout cas pour le
monde “connu” de l’époque). Par extension, les pays asiatiques environnants (l'Inde, Népal, Tibet, Indochine...)
furent les suivants à en bénéficier. Il semble que, dans un premier temps, on ne connaissait de la plante que ses
valeurs thérapeutiques (sédatifs, produits de cures).

Par la suite, on découvrit ses propriétés psychotropes, et elle devint vite une plante sacrée, lui conférant un
important rôle religieux. Il y a 5000 ans, le Chanvre n'était peut être pas utilisé massivement pour sa fibre
(permettant la fabrication de textile) mais pour la corde, on en est moins sur.

Le Chanvre se développa alors fortement en Inde entre 2000 et 1000 avant J.C., s’intégrant dans tous les
secteurs de la société. Sa popularité monta à un tel point que tous les pays voisins en adoptèrent l’usage
(entendez par-là, son utilisation sous toutes ses formes).” Il y a 3 000 ans, les Scythes s’adonnaient à de
mémorables orgies autour d’un feu de joie où brûlaient des gerbes de Cannabis dont ils respiraient les
vapeurs avant d’aller se battre” (A.S.U.D. Journal, N°11, Printemps 96, page 14 début de texte).

Inde : en 1400 avant J. C., on note l’usage culturel et religieux du Cannabis le long du fleuve Indus.

En 500 avant J. C., Bouddha survécu pendant un an en mangeant uniquement des graines de Chanvre. La
légende affirme : une graine par jour ; mais en théorie, une poignée quotidienne suffit à se maintenir en vie.

Si on se représente mentalement la carte du monde en se positionnant sur l’Inde à cette époque, on s’aperçoit
qu’elle y représente le centre économique, géographique, militaire, politique, intellectuel et technologique de ce
dernier (Égypte en déclin mise à part). Sa position de “Carrefour du monde”, à son époque, permit au Cannabis
de débuter ici son développement mondial par la route des épices :

- A droite de l’Inde, se trouve le commencement de l’Asie. On sait que notre plante s’y introduisit
aussi par la Chine (logique), ce qui explique son expansion, les siècles passants, sur toute la
bordure du sud-est asiatique, ainsi que dans l’Océanie et par voie de conséquences, l’Australie.

- Plus au nord, la chaîne de l’Himalaya formant une véritable barrière, et plus haut encore, le
climat ne convenant guère au Chanvre (même à corde, c’est à dire adapté à un climat plus frais et
plus humide), notre plante demeura quasi inconnue. De plus, la tradition alcoolique y régnait déjà
(boissons, fermentées) et les “plantes à drogues” locales remplissaient entièrement leur rôle
médical et religieux.

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On note quand même sa présence au moins au IVe siècle le long de la Volga ou les Scythes le
cultivaient intensément depuis plusieurs millénaires. On connaît le rôle important qu’ils jouèrent
en Grèce et en Macédoine pendant l’Antiquité et le début de notre ère Chrétienne. Il est donc
évident que le reste du bassin méditerranéen ou les échanges commerciaux étaient, à cette époque,
les plus florissants du monde, eut connaissance de la plante et de ses différents sous-produits.
D’ailleurs, il faut du chanvre pour les bateaux ! Pour tous ces sujets, “Fumée Clandestine” vous
instruira plus en détail (comme dans beaucoup d’autres points soulevés tout au long de cette
encyclopédie, d’ailleurs). A noter : en 450 avant J. C., Hérodote écrit que les Scythes font du linge
fin en Chanvre.

- A gauche, par contre, la lente progression de cette dernière à travers la Perse (l’actuel Iran), la
Turquie, et la péninsule Arabique semble s’arrêter un moment à la frontière de l’ancienne
puissante Égypte. L’Afrique du Nord, en tout cas, semblait momentanément “épargnée”. Ce ne
sera que plus tard, au moment des conquêtes musulmanes, que le Chanvre s’étendra à ces pays.
Nous reviendrons plus tard sur ce point. Il est à noter qu’à cette époque, les populations africaines
en dessous de l’Égypte sont soupçonnées d’avoir connu le Chanvre au moins sous la forme textile.
Mais voilà, comme il fait chaud dans ces pays et que le Chanvre y transpire beaucoup de résine...

- Au sud, grâce a des échanges maritimes soutenus et en raison du fait que des Indiens se
retrouvèrent à Madagascar, c’est le centre et le sud de l’Afrique qui sont à leur tour “touché”.

Donc, de notre côté, le Chanvre s'étendit d’abord par la Perse, utilisé d'abord exclusivement pour les rites
religieux. Son secret fut vite mis à jour par le peuple, qui l'utilisa à son tour pour son bon plaisir.

De la Perse, le Cannabis passa en Assyrie et au Moyen-Orient, semblant « épargner » cependant les Égyptiens
et les Hébreux dans un premier temps.

(Aparté : première grande contradiction avec cette théorie historique; dans “Nos Drogues Quotidiennes”, à
la page 13 du livre, on apprend que les Égyptiens avait un faible pour le Chanvre et ce, deux mille ans avant
notre ère. Les textes anciens prouvent ce fait mais l’historique officiel en fait totale abstraction.

Idem pour les hébreux. Nahas fait de même au sujet des Israélites d’aujourd’hui qu’il présente comme
d’inconditionnels non consommateurs de Chanvre alors qu’ils en fument proportionnellement autant que le
reste des humains de la planète. Juste une question pertinente : en quoi était fait l’essentiel des vêtements de ces
peuples en ces temps reculés ? … en laine, en coton, en lin et surtout en Chanvre bien évidement.).

Comme pour faire écho à cet aparté, le magazine RAGGA (n° 28/mars 2002/page 34) nous apprend que 2000
ans avant Jésus Christ, la résine de Cannabis état employée comme encens lors des cérémonies funéraires en
Egypte.

Les Grecs et les Romains connaissaient le Cannabis, l’utilisaient pour sa fibre, mais pas massivement pour ses
propriétés psychotropes (peut-être que les Grecs l’utilisèrent un peu plus dans leur Pharmacopée, du fait de
leurs relations étendues avec les Scythes).

A ce sujet, le mot Cannabis (Latin) vient du Persan Kanabas, d'où dérivèrent les mots assyrien Quanabu et
grec Kanabis; ce dernier terme s’éloignant cependant de son sens d’origine en se voulant être le synonyme de
bruit. En 300 avant J. C., les Carthaginois et les Romains se battent pour avoir le monopole de la route des
épices et du Chanvre.

En 100 avant J. C., les Chinois font le premier papier à base d’un mélange Chanvre Mûrier. Lors de sa
conquête de la Gaule, Jules César observe que nos ancêtres faisaient pousser beaucoup de chanvre.

Contrairement à d’autres précisions historiques, vers l’an 600, les Germains, les francs et les vikings utilisaient
tous la fibre de Chanvre (ref. : Chris Conrad). Autre contradiction historique : en 770, les Chinois réalisèrent le
premier livre imprimé (le Dharani), 680 ans avant Gutenberg et comme lui, utilisèrent le chanvre pour ce faire.

Au IXe siècle, l’introduction du coton entame le monopole du Chanvre dans l’habillement et la fabrication des
filets. C’est précisément en l’an 800 que Mahomet interdit l’alcool et « autorise » le Chanvre (ref. : Chris
Conrad).

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2) L’EXPANSION DU CANNABIS A TRAVERS LE MONDE :

A) Du Xe au XVe siècle :

Après l'Inde, c'est au Moyen-Orient que l'usage du Chanvre se répandit. Rapidement favorisé par l'Islam qui
préconisait l'interdiction de boissons alcoolisées, on en tirait un extrait appelé "Haschich" en arabe ou "Shesha"
en Hébreux qui signifiait "Herbe". Cette plante est vite rentrée dans les us et coutumes du monde arabe,
devenant la "défonce officielle". Les invasions arabes du IXe au XIIe siècle, introduisirent le Cannabis dans
toute l'Afrique du Nord. A cette époque, l'Espagne, pourtant partiellement envahie et “Islamisée”, n'adopta pas
l’usage toxicomaniaque du Cannabis.

D'ailleurs, en règle générale, l'Europe résista au coté euphorique du Chanvre, forte de sa "tradition
alcoolique" (pour plus de détails par rapport à tout ce qui vient d’être dit, voir “Fumée clandestine” et “Nos
Drogues Quotidiennes”, début du livre). C’est pourtant en Espagne, plus précisément à Alicante en 1150, que
fut établi le premier “moulin à papier” européen, preuve de la présence du Cannabis dans ce pays.

Cependant, je passe directement de l’époque du Christ au début du deuxième millénaire sans en commenter
énormément le premier, pourquoi ? Explication : à la fin de la première moitié du premier millénaire, les
nations d’après le bouleversement de l’effondrement de l’Empire Romain étaient en phase de “construction”.

Les deux blocs Chrétiens et futurs Musulmans, déjà commercialement et culturellement éloignés (de même
les valeurs et traditions de l’Empire romain d’Orient étaient différentes de nos valeurs chrétiennes d’Occident)
organisèrent leur société indépendamment l’une de l’autre. L’Europe s’organisait à sa manière autour d’un Pape
plus Catholique que Chrétien et une forme de “défonce” semble être un des vecteurs unificateurs de cette
dernière : le Vin et les boissons fermentées.

Le parallèle - expansion du Cannabis en terre musulmane et expansion de l’alcool en territoire “Chrétien” -


met en évidence une concurrence effrénée des deux civilisations : de tout temps, toutes les religions ont su
prendre le dessus sur l’esprit des gens en imposant une drogue rituelle et en s’appropriant les secrets de
fabrication de toutes substances menant “au bonheur ou au malheur”.

Et si le Cannabis avait remplacé le vin dans les écrits … ?


(Houlà, je sens que je vais me faire des ennemis ici !)

Du sorcier au pape, les drogues ne sont que des instruments de pouvoir et de persuasion quand on fait en
sorte que le peuple n’en ait pas un usage libre et la connaissance. Lorsque cependant, le cas arrive, les religieux

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perdent leur autorité et leur part de mysticisme, les politiciens (ou politiques) leur crédulité. Il ne reste alors plus
que la force pour maintenir la cohésion sociale.

Il est intéressant de reprendre le thème précédant et de le développer. Les Grecs et les Romains représentent la
civilisation du vin aux valeurs opposées à celles du monde cannabique. L’Église Romaine s’est fait héritière de
cette tradition pour rassembler ce qui à l’époque pouvait devenir un ou des peuples. Même les barbares du nord
de la future Europe pouvaient finir par se faire convertir et civiliser puisqu’ils avaient des coutumes et rites
proches des nôtres : ils buvaient “à s’en crever la panse”.

A cette époque, fameux renfort, ces dizaines de millions d’âmes supplémentaires, face à tous les dangers qui
menacent l’Europe (Ref. aux Grandes Invasions). Les barbares envahisseurs et ennemis, une fois convertis au
catholicisme devenaient alliés et vassaux. Les Papes successifs gérèrent au mieux la politique internationale de
leur temps et méritèrent l’appellation de” Rois des rois” par les rôles d’arbitres politiques qu’ils jouèrent.

L’église s’est accaparée, dès l’effondrement du monde romain, de la fabrication d’alcool issu des jus de
raisins, des distillations de fruits dans les pays d’Europe du sud et des alcools de fermentation de houblon et
céréales dans les pays du nord de l’Europe. A la même époque, la médecine et sa Pharmacopée fort pauvre, se
firent aussi ecclésiastique, isolant les peuples européens des connaissances médicales.

Au niveau populaire, la connaissance des plantes ne concernait qu’une tranche minoritaire de gens en contact
avec la nature comme les bergers. Bien sur, tout le monde avait « ses remèdes », mais le savoir des plantes
toxiques ou « magiques » n’appartenait qu’à quelques initiés et fut diabolisé : on ne pouvait pas le dévoiler sans
prendre le risque de passer pour un(e) sorcier (ière) ! D’où certainement l’expression « se faire griller » pur
désigner le fait qu’on se fait attraper !

Le Concile de Latran, en 1215, va encore plus loin en assimilant le vin au sang du Christ. Dès lors, la
boucle est bouclée et l’Église Vaticane prend une option de pouvoir sur l’Europe qui dure et perdure, avec
parfois des hauts, parfois des bas, depuis près de 800 ans.

C’est donc comme « défonce », par opposition à celle de l’Église Romaine, que le Kif fut toléré et importé
par la civilisation arabe. Force est de reconnaître que la religion “fondée” par Mahomet semble plus portée sur
des règles strictes de bonne hygiène de vie que celle des Chrétiens, en tout cas moins hypocrite. Je ne dis pas
cela pour insulter les chrétiens, je tiens à préciser ici que j’en suis un, mais c’est une constatation réaliste !

Il faut donc bien comprendre que le Cannabis ne fut donc pas hissé au rang de panacée par les Arabes, voir
même déconseillé ou combattu (il fut même, à la longue, interdit par les religieux musulmans sous prétexte de
créer une “langueur” chez les individus en consommant). Seulement, stratégie politique oblige, on le laissait
bien plus libre d’emploi dans les régions récemment islamisées où l’alcool pouvait revenir en position de force.

Il fallut donc attendre les invasions arabes de la fin du premier millénaire et du début du second millénaire
pour que le Cannabis soit exporté sur des territoires ne le connaissant pas ou peu. Ce qui conforte ma remarque
du début de cette partie : le Chanvre en resta aux pays le connaissant et ne s’étendit pas aux autres à cette
époque à cause du désordre complexe de l’effondrement de l’Empire Romain et de ce qui en suivit.

Bref, mais je m’égare ..., pour revenir à nos moutons (le titre de cette partie : A) Du Xème au XVème siècle
:) enchaînons par ce qui suit :

Dans les pays arabes, le Haschich était consommé à la fois par les oppresseurs et les opprimés, par les
dirigeants et les dirigés. Il était consommé pour accroître les plaisirs ou échapper à la misère quotidienne
(certains doivent se reconnaître ici dans notre époque actuelle). Une telle attitude d'abus de consommation
engendra des conséquences sociales révolutionnaires, et pour cause :

-Un ralentissement de la production des exploités (phénomène net amplifié par l'important
niveau de pauvreté et de non-respect de l'individu et des libertés). La prise de dérivés cannabiques
ramollit un peu, certes, les individus, mais les rend surtout plus rebelle face à l'injustice et à
l'inégalité.

-Un ramollissement de la classe dirigeante (dû plutôt à l’embourgeoisement de cette dite classe à
un moment où le monde arabe rayonnait dans le monde entier).

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-Une déstabilisation sociale (due plutôt au phénomène marquant d’instabilité politique de
l’époque).

La répression s'installa, cruelle (arracher les dents des usagers, les emprisonner...), mais
l'habitude était trop profondément ancrée. Toutes les interdictions qui précédèrent ne suffirent pas
à enrayer l'usage du Cannabis au Moyen-Orient, tout juste à le contenir et à en faire une pratique
cachée.

Cette persécution fut le fait de guerres incessantes du Maghreb au Moyen Orient, qui obligeaient que dans sa
gestion, le genre humain populaire devait toujours être au « top » de sa productivité pour faire face à l’effort de
guerre. Plein de petits « Sarkozy », bien que le notre n’en est pas à torturer quand même, se mirent alors à
persécuter les « mauvais éléments » et de faire « leurs choux gras », du pouvoir que cela leur apportait !

En résumé, pour cette partie : un clivage socioculturel semble avoir empêché d'adopter en Europe, cette
habitude orientale jusqu'au XVe siècle : la culture alcoolique et le refus d'adopter des mœurs dites barbares et
païennes, prévalaient.

Alors indispensables, la corde et le papier de Chanvre firent pourtant leur percée sur le continent. En 1450
Gutenberg imprime la première bible (dite des 42 lignes) sur du papier de Chanvre et en 1492, Christophe
Colomb atteint le nouveau monde grâce aux 80 tonnes de voiles et de cordages de Chanvre utilisés.

Là aussi, pour plus de renseignement sur cette époque, je vous renvoie à “Fumée Clandestine” et “La Poudre
et la Fumée”.

En 1484, le Pape Innocent VIII, dès sa prise de fonction, condamne l’usage du Cannabis certainement pour
concurrencer les Arabes qui, depuis quelques siècles, interdirent l’alcool et légalisèrent un temps cette plante.

B) Du XVIe au milieu du XIXe siècle :

En Europe, si les premières traces de connaissances écrites de la plante datent du XIIe siècle (Rufinus), il faut
attendre que Rabelais écrive en 1546 un livre sur le même sujet, pour connaître le premier cas officiel de
persécution pour écrits et prises de position en faveur du Chanvre : il fut poursuivi et condamné.

Peut-être parce que diabolisée (rattachée à des pratiques de sorcellerie d’après Jean Wier, contemporain et ami
de Rabelais) de part sa provenance de coutumes païennes et interdite d’absorption par le Pape Innocent XIII, le
tabou planait déjà sur cette plante. Ce qui expliquerait un peu la persécution actuelle de notre plante si toutefois
on admet que la “bêtise” est socialement héréditaire et pour longtemps”.

En 1545, l’agriculture du Chanvre commence au Chili (Amérique du Sud). En 1564, le roi Philippe d’Espagne
ordonne de cultiver le Chanvre dans son empire américain qui s’étend alors de l’Argentine à l’Oregon.

Du XVIème au XVIIème siècle, les Hollandais démarrent leur “âge d’or” grâce au commerce du Chanvre.

En 1631, le Chanvre est utilisé comme monnaie à travers les colonies d’Amérique du Nord pour les
échanges commerciaux. En 1776, la Déclaration d’Indépendance des États-Unis est dressée sur du papier
de Chanvre. (n.b. : elle est souvent exposée au musée de la ville de Washington : vieille de plus de 230 ans, elle
n’a pas jaunie ni craquelée comme l’aurait fatalement fait un papier tiré du bois !).

Même Georges Washington en faisait pousser quelques hectares dans ses propriétés (corde et textile).
Pudiquement, on explique officiellement aujourd’hui qu’ils ignoraient alors tout des propriétés psychotropes, et
que la mentalité expansionniste de la jeune et puritaine Amérique, semblait difficilement compatible avec une
habitude de contemplation intérieure et de révolte face à l'autorité.

J.P. Galland déclare le contraire en affirmant que le célèbre président américain cité juste avant, triait avec soin
les pieds mâles des femelles; argument qui fait fortement penser à une technique de culture utilisée pour la
production de plantes les plus résineuses possibles. De plus, sa théorie sur la “déjà connaissance” de la plante et
de ses propriétés par le biais des esclaves d’origine africaine tient “fortement d’aplomb”.

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Peut-être que parmi l’élite, certains avaient percé le secret du coté psychoactif de la plante. Mais personne ne
dit que ce sont peut-être les Amérindiens qui aurait initié quelqu’un comme Washington, par exemple, du fait de
leurs participations aux multiples et longues guerres opposants l’Angleterre et la jeune Amérique naissante.

Sans Chanvre … pas de marine, pas de conquêtes, pas de colonies …

Intéressante théorie, mais hélas, on n’a toujours pas trouvé de trace de la plante dans ce qui nous reste de la
nation amérindienne des 5 derniers siècles et auparavant. Alors on devra, pour l’instant, se contenter de la
version historique actuelle qui nous précise que ce sont les Anglais qui ont apporté le Chanvre, d’abord aux
Antilles (XVIème siècle), puis au reste de l’Amérique (XVIIème siècle).

Anglais que plus tard, Napoléon tenta d’isoler du reste du monde (blocus). Il déclencha la guerre à la Russie
rien que pour l’empêcher de livrer du Chanvre à la Perfide Albion (brut ou manufacturé).

1788 - 1789 : Vizille, berceau de la Révolution Française et grosse productrice de Chanvre. Claude
Périer, riche marchand exotique anoblit par l’achat du titre de marquis de Vizille.

Devenu alors très gros propriétaire terrien, cet étonnant personnage conforta sa fortune acquise par le
commerce avec la culture du Chanvre, sa transformation en matière textile et la revente de cette dernière. Il a su
profiter des faveurs de l’ancien régime et tirer parti de la Révolution française.

Les tisserands de Voiron (ville au nord de Grenoble), fabriques appartenant aussi à Claude Périer,
confectionnaient ce Chanvre (celui du marquisat de Vizille) mais aussi celui de la vallée du Grésivaudan (au
moins de Meylan jusqu’à Crolles soit 25 km) en tissus, draps, toiles, bâches, cordes, ..., dont la qualité
exemplaire était connue dans toute la France de cette période, certes, mais aussi jusqu’à l’autre “bout du
Monde”.

A cette époque, le Chanvre était le seul moyen de revenus de plus de deux tiers de la population du marquisat
de Vizille, puisque presque tous, du paysan au contremaître, œuvraient pour Claude Périer. Ce Cannabis
servait déjà de base céréalière pour la nourriture des bêtes ou des gens en cas de disette.

Le travail après récolte de cette plante (rouissage, teillage) s’avérait pénible et abîmait la santé des ouvriers
spécialisés (souvent des enfants) dans cette tâche (humidité permanente). Notons qu’aujourd’hui, le procédé
d’extraction de la fibre n’est plus le même (mécanisation) et n’apporte pas les mêmes contraintes
physiques.

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Pour plus de précisions, lire le magnifique livre “Barthélemy de Vizille, ou la naissance d’une révolution”
de Michel Etievent, éditeur : Mairie de Vizille.

Les habitants de Vizille se plaignaient de l’odeur désagréable que dégageait le Chanvre transporté des champs
à la Fabrique des Périer lorsqu’on le sortait des béals ou il avait macéré jusqu'à la fermentation des tiges afin
que les fibres se dégagent de l’écorce et du bois.

Insérer ici photocopie du décret municipal vizillois


sur le transport du chanvre roui
Comme autres traces du Chanvre dans notre passé, on trouve à Meylan (38) la rue du Béal (nom des ruisseaux
spécifiques à la culture du Chanvre), le quartier des Béalières (ouvrières des champs et de la récolte), .... et
dans toute la vallée du Grésivaudan et ses hauteurs, mais aussi autour de Vizille, les appellations courantes de
Chènevières et Chênevarie.

Le Chanvre meylanais avait poussé en grande superficie jusqu’à peu près 1910. Par la suite, certains
agriculteurs continuaient sa culture en surface plus réduite pour des besoins personnels (cordage
essentiellement) jusqu’à son interdiction généralisée dans les années 60. Mais revenons en arrière dans le
temps !

Juste après la période révolutionnaire, ce sont les soldats de Bonaparte qui ramenèrent dans leurs bagages,
du Haschich et des graines de Chanvre au retour de la campagne d’Égypte.

Bien que ce dernier en ait fortement interdit l’usage dans ce pays (ainsi qu’au sein de ses troupes), après un
attentat dirigé contre sa personne par un musulman sous ivresse cannabique.

C’est à partir de cette époque seulement que la France s’intéresse au Haschich; et non pas au Chanvre qu’elle
connaît depuis longtemps en tant que grande puissance militaire dotée d’une flotte importante (besoin en fibres
solides pour le cordage, les tissus de voilure, ...).

Au fait, les Grecs qui étaient sensés consommer peu de dérivés cannabiques aux alentours du début de notre
ère chrétienne, se sont bien rattrapés depuis. Ce sont, à cette époque, de gros producteurs ainsi que de gros
consommateurs de Chanvre à T.H.C., plus encore en fin du XIXème siècle et au début du XXème.

Dans la même période, leurs ennemis héréditaires, les Turcs, étaient leurs meilleurs clients et fumaient leur
haschich. Dans le passé (à l’époque de Rabelais, comme le décris Wier), les Turcs, employèrent massivement le
Cannabis plutôt sous forme de boisson qui se révélait être une sorte de décoction de notre plante dans du vin
mélangé à de la Myrrhe. J’en ai goutté, c’est excellent au goût … mais vraiment très puissant.

La coutume de fumer le Chanvre y est donc assez récente. La Marie-Jeanne aurait-elle tendance à accorder ces
deux peuples historiquement opposés... ?

En 1840, la France cultivait 140 000 hectares de Chanvre (ref. : La Chanvrière de l’Aude).

Le premier européen qui rapporta les effets psychoactifs du Chanvre est le français Moreau de Tours (parution
de son œuvre en 1845), pionnier dans l'étude des maladies mentales et père de la psychopharmacologie. Il se
"défonça" allègrement (principalement au Dawamesc) et reporta par écrit ses expériences.

Quelques personnalités intellectuelles de l'époque furent initiées au produit telles que : Théophile Gautier,
Charles Baudelaire, Alexandre Dumas, ...etc. (Club des Haschischins vers 1850; consommation de Cannabis par
ses membres dans un but d'expérimentations personnelles ou d’usage récréatif).

La récolte du Chanvre dans les plaines d’Ukraine eu lieux jusqu’au XIX ème siècle. Une légende tenace
insinue que lors de la période de récolte, l’air saturé en pollen enivrait les paysans au point d’y provoquer çà et
là de joyeux ébats amoureux. À une échelle de dimension de culture comparable, notons que nous ne constatons
rien de tel au Maroc aujourd’hui.

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Ce qui nous permet de douter fortement de la véracité de cette affirmation.

Quoi qu’une fois, une rumeur circula qu’un gros nuage de résine et de
pollens cannabiques marocains atteignit le rivage sud-espagnol et rendit
« légèrement fou-fou » la population d’une grande ville de ce pays. Rumeur
repris par la télévision française … mais non prouvée !

Cependant, remarquons qu’à cette époque, les vertus aphrodisiaques du Cannabis étaient connues en Ukraine
et dans les régions environnantes : le ”Guc-Kand”, fameuse recette de gâteau à base de Cannabis, avait la
réputation de rendre les femmes particulièrement bien disposées. D’où peut être l’origine de la légende
précédente.

C) Début de la décadence du Chanvre :

A la même période, le Cannabis fut introduit en Angleterre par un médecin irlandais : O'Shangnessy. Ayant
passé plusieurs années en Inde, il apprit à utiliser la plante pour soigner presque toutes les affections.

Le Cannabis Sativa Indica (importé d'Inde), devint un remède miraculeux, les médecins omettant d'en décrire
les propriétés "défonçantes". Puis, peu à peu, par l'apparition de nouveaux produits médicamenteux, plus
efficaces et plus précis dans les dosages que le Cannabis, ce dernier tomba en désuétude et fut rayé de la
Pharmacopée par l’excuse de ses effets décrits comme variables et imprévisibles. Problèmes aujourd’hui résolus
par la compréhension de la chimie moléculaire de la plante et par la technique de bouturage de plantons
remarquées.

Toujours à la même époque, le Chanvre était largement cultivé aux États-Unis comme plante textile (jeans de
l’époque, bâches de chariot, corde, ...). Mais l’apparition de la machine à égrener le coton rendait ce dernier plus
compétitif que le Chanvre alors récolté manuellement.

En 1850, l’introduction des fibres exotiques (coton, lin, etc.) concurrence fortement le Chanvre, et, autre coup
bas, la vapeur remplace la voile. Apparition des procédés toxiques au sulfite (pour extraire le lignite) et au
chlore (pour blanchir la pâte) qui permettent de faire du papier à partir des arbres.

Le premier grand "défoncé officiel" au Cannabis d'Amérique fut sans doute Hugh Ludlow (lire ses mémoires
de 1857), mais il ne fut pas suivi par ses concitoyens. Il utilisait principalement des préparations cannabiques
vendues en Pharmacie (c’est à dire issues de plantes non poussées en Amérique).

Il faut dire que les variétés de Chanvre à fibres, utilisées pour la fabrication de la corde, et adaptée au climat
tempéré, produisaient bien moins de T.H.C. que les variétés indiennes (leur teneur était plus faible ou plus
variable).

Je n’affirme pas qu’il soit impossible de faire pousser du Chanvre à drogue dans ce genre d’environnement,
mais que le taux de T.H.C. est plus faible et qu’il est difficile d’obtenir des plantes propres à une consommation
“toxicomaniaque”, surtout quand leur mode de culture favorise l’apparition de graines (notre plante réduit alors
considérablement sa production de résine).

D'où la quasi-impossibilité de s'intoxiquer avec ce type de Chanvre en gouttant de petites quantités


(accidentelles par exemple). De plus, leur culture en rangs serrés augmentait artificiellement la longueur et la
qualité des fibres ainsi que le nombre de pieds mâles, tout en diminuant encore la teneur en résine.

Les plantes obtenues étaient inoffensives, et personne n’était sensé s’apercevoir des propriétés psychoactives
du Chanvre dans le nord de l’Amérique (ce modèle est aussi valable pour l’Europe du Nord de l'époque).

L’Amérique naissante n’étant constituée que la côte est des “States” actuels, il n’y avait guère que dans le sud
de la Floride, que le Chanvre cultivé pouvait s’avérer comme type à drogue.

Mais dans ces régions, le coton régnait en maître et le Chanvre à corde, concurrent de fait, ne se développait
pas vraiment à grande échelle (on rencontrait plutôt de petites plantations déjà clandestines d’esclaves noirs).

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Pendant longtemps, restera dans ces régions U.S. très racistes, l’idée que le Cannabis est une coutume
“Nègre”, et peu de “Blancs” penseront ou oseront y goûter.

Il semble d'ailleurs qu'en Europe, la consommation de Haschisch impliquait une conduite incompatible avec
les mœurs et coutumes du moment. Les "initiés" à cette substance se sentaient bien seuls au milieu d'un peuple
dont les valeurs tournaient autour du travail et de la morale Chrétienne. Seuls les intellectuels purent apprécier,
dans un premier temps, les effets psychoactifs du Chanvre.

Il est vrai, que l'usage du Cannabis implique un comportement qui ressemble à la définition qu'on se faisait, à
l'époque, de la folie et les utilisateurs, emprunts de vibrations négatives (voir 6ème partie : Le Cannabis et
votre santé, 2) Phénomènes psychosomatiques), eurent le sentiment d'être tombés dans l'engrenage infernal
d'un produit qui rend fou.

Pouvaient être considérés comme folie, à l'époque, le fait d'être souvent négligé, de développer de l'altruisme,
de s'intéresser à la musique, de discuter sciences ou religions sans diplômes pour "crédibiliser" vos dires, de rire
à s'en étouffer, de devenir improductif socialement parlant ... etc.

Il est à noter que les mentalités n'ont d'ailleurs pas beaucoup évolué depuis cette époque; si on n'interne plus
personne pour les troubles cités ci-dessus, on en déconsidère encore fortement les auteurs.

Baudelaire se lassa, à la longue, du Haschich convaincu que : "... le Haschich ne révèle à


l'individu, rien que l'individu lui-même...".

Or, ce fait, incompatible avec les mœurs de l'époque, est la principale préoccupation de l'homme d'aujourd'hui
: se découvrir soi-même. Ce qui expliquerait en partie, le boum qu'a connu le Cannabis dans notre société
contemporaine.

Baudelaire, toujours, nous donne un conseil judicieux : " Celui qui aura recours à un poison
pour penser, ne pourra bientôt plus penser sans poison..."

Il est vrai que les artistes fumeurs, par exemple, avouent être moins créatifs sans ivresse cannabique.
Personnellement, je pense qu’il y a un peu de vérité dans cette remarque; bien que je ne lui accorde pas le même
niveau de gravité.

Car ce que n’a pas compris Baudelaire, c’est qu’il à réussi à arrêter la prise de Cannabis sans mal. En
revanche, il n’a jamais pu résoudre son problème d’alcoolisme.

Baudelaire n’aimait pas beaucoup l’effet euphorisant du Cannabis et lui préférait celui de l’alcool. N’étant pas
fumeur (ou mangeur) habitué de Cannabis, il ne pouvait pas connaître les effets subtils, créatifs et anxiolytique
de cette plante.

En effet, les premières fois, l’ivresse Cannabique est particulièrement forte et l’individu peut ressentir comme
un dérèglement mental : il ne contrôle plus l’intérieur de sa tête qui bouillonne. Plaisirs excessifs de l’esprit et
des sens, “paranos”, angoisses et phobies, tout peut arriver à ce stade.

Je tiens là un langage propre à soutenir le discours le plus dur des prohibitionnistes mais cette remarque n’est
valable que pour le novice en début d’expérimentation. Un personnage consommant depuis longtemps du
Cannabis développe une forte tolérance qui lui permet de passer outre les effets délirants causés par les premiers
joints.

De plus, s’il veut continuer sa ”petite fumette” sans ennuis, il a tout intérêt de vivre en compromis avec son
produit (un “bon cannabinophile” ne fume pas la journée quand il travaille pour gagner son argent honnêtement,
mais ce qu’il fait le soir ... fait partie de “sa vie privée” ...). Peu d’études tiennent compte du paramètre que je
viens de décrire ici.

Il est à noter que l’accoutumance au Cannabis engendre, en cas de sevrage forcé, un léger état de manque
sous forme d'une légère angoisse révélatrice d'une déstabilisation de nos cellules nerveuses. Le fumeur
chronique sera angoissé, énervé, aura du mal à s’endormir pendant deux ou trois jours. On note, chez certains
cas de très forte consommation, des abcès de violence, du mal à pratiquer le self-contrôle pendant quelques
jours.

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Le fait de reprendre du produit restitue un "certain ordre" dans notre cerveau et soulage immédiatement "ce
manque" (d’où aussi la remarque de Baudelaire).

Il faut bien comprendre que le produit se sert du sang comme transport, puis agit sur le cerveau avant de réagir
avec le système nerveux. Ce cheminement témoigne alors d’un manque physique mineur jouant sur deux
tableaux : le corps et l’esprit (alors que beaucoup croyaient à un manque uniquement psychologique).

Cependant, la volonté peut facilement reprendre le dessus : généralement, les gens dotés d’un caractère fort
échappent (en tout ou partie) à ces sensations désagréables.

En ce qui concerne le corps proprement dit, ce manque se comparerait un peu aux symptômes (en bien fort
quand même) que ressent un fumeur de tabac lorsqu'il se sèvre. La comparaison s'arrête là, car il est bien
plus facile physiquement d’arrêter l’usage du Cannabis, lorsqu’il est fumé, que du Tabac.

Pour conclure avec Baudelaire : fort de son expérience personnelle, il déclara que “ ... le Vin est utile, ... le
Haschich est inutile et dangereux...”. Cet homme, dépressif chronique (le Spleen), ne trouvait pas dans le
Cannabis sa “défonce de référence” et les effets de l’euphorie Cannabique remettaient en cause son intégration
sociale.

Le “beurre de Marrakech” amplifiait visiblement ses angoisses et devait quelque part ralentir son métabolisme
et son psychisme. Il faut une personnalité particulière pour ne pas subir le phénomène “angoisse” par exemple,
et apprécier les effets physiques du Cannabis. A contrario, il semble, pour son cas particulier, que l’alcool lui
permettait d’être plus créatif et mieux inséré dans une société qu’il avait d’abord voulu réfuter. Ceci dit,
continuons notre étude historique...

En 1890, la reine Victoria utilise le Cannabis comme thérapie (ainsi que l’Opium) pour traiter des règles
douloureuses.

De 1893 à 1894 eurent lieu aux Indes, les travaux du RAPPORT DE LA COMMISSION SUR LE
CHANVRE INDIEN (Hemp Drug Commission) qui classèrent le problème comme négligeable.

Et c’est en 1895 que date la première utilisation du mot Marijuana par les partisans de Pancho Villa. Les USA
déclarent la guerre au Mexique en 1898 parce que des paysans mexicains traversaient souvent la frontière pour
brûler des forêts ou nuire aux intérêts papetiers américains. Ceux-ci développaient à moindre coût le papier tiré
du bois (procédé au sulfite) ruinant ainsi l’avenir du chanvre mexicain !

Pour finir, quelques faits et dates (nous reviendrons plus en détail sur certains de ces points plus tard) :

1910 : les noirs américains introduisent le jazz et l’herbe en Nouvelle-Orléans.

1930 : apparition de la première mécanique qui décortique le Chanvre. Cet événement promet un
renouveau de ce secteur agricole, alors la concurrence frappe fort et travail à “tuer” politiquement
et économiquement notre plante.

De 1930 à 1937 : la firme Du Pont de Nemours (principal leader de la concurrence du Chanvre) a


inventé et exploite une nouvelle pâte à papier au bisulfite (concurrent du Chanvre), les textiles et
plastiques tirés du pétrole (concurrent du Chanvre), le caoutchouc synthétique (pour les pneus,
concurrent de l’arbre à caoutchouc).

Je vous renvoie à consulter Du Pont de Nemours dans le dictionnaire de cette “Encyclopédie du


Cannabis”.

1937 : la “Marijuana Tax Act ”est édictée (à l’initiative de Du Pont de Nemours). Aux Etats-Unis,
les cultures sont si fortement taxées qu’elles ne sont plus rentables et sont donc abandonnées.

1938 : Du Pont de Nemours brevette le Nylon.

- 30 -
1942 : Rapport de LA GUARDIA (maire de New York, USA), ou il est conclu que : « la
Marijuana est un toxique mineur qui devrait être mise à la disposition du Public comme le
sont les Cigarettes (Tabac) et l'Alcool »

1943 - 1945 : “Hemp for Victory” (traduction : “Du Chanvre pour la victoire »), est un
programme pour inciter les agriculteurs américains à cultiver du Chanvre pour l’effort de guerre.
Ce thème est ironiquement repris aujourd’hui par les militants pour la dépénalisation.

1954 : Fermeture de la Régie de Kifs et des Tabacs au Maroc.

1955 : La culture du Chanvre est de nouveau bannie aux Etats-Unis, pour les mêmes raisons qu’en
1937 (“magouilles“ économiques).

1956 : Suite logique de l’abandon de sa régie marocaine, la France oblige sa Régie indochinoise
de l’Opium à fermer ses portes. Cette mesure coûte à la France 20 % des ressources fiscales de la
colonie.

1961 : Convention Unique des Nations Unies sur les Stupéfiants (n’y participèrent pas la
Chine, l’Inde, l’U.R.S.S. et les Pays de l’Est). Les plupart des pays signataires stoppent la culture
du Chanvre sur leur territoire.

D) Prémisses d’un renouveau du Chanvre :

Sixties : les hippies, les vétérans du Viêt-nam et la musique adoptent le Cannabis.

1976 : la Hollande adopte une tolérance vis à vis des variétés de Chanvre psychotrope.

1972 : Premier Rapport de la Commission Nationale sur la Marijuana (U.S.A.) : d'après toutes
les études de la commission, il ressort que la Marijuana est un toxique Mineur et que son usage
comprend peu de risques pour les individus. La convention propose alors de supprimer toutes les
pénalités (y compris les amendes), pour possession et consommation à titre privé afin de
supprimer le stigmate attaché à un acte illégal. Nixon s’est opposé vigoureusement à cette quasi
légalisation du cannabis.

1988 : la Communauté Européenne subventionne la culture des variétés de Chanvre non


psychotrope (moins de 0,3% de T.H.C. en France, 1% max. ailleurs).

E) Renouveau du Chanvre :

1990 : le Mouvement Chanvre naît suite à la publication du livre de Jack Herer : “l’Empereur est
nu”.

1993 : l’Angleterre récolte son premier Chanvre depuis 70 ans.

1994 : le gouvernement canadien permet une culture d’essai en Ontario. L’Australie essaye aussi
des cultures. Aux Pays-Bas, 140 hectares sont récoltés par la société “Hemp-Flax b. v.”, 2 000
hectares sont semés l’année suivante.

1994 - 1996 : à part la France et le Luxembourg, la plupart des pays européens “dépénalisent” le
Cannabis en ce qui concerne les consommateurs, soit en “levant le pied” sur la répression de ces
derniers, soit en leur tolérant quelques grammes de consommation (levée des délits de possession
(détention) et d’usage).

1995- 1996 : LA COMMISSION HENRION (FRANCE) : Le 04 février 1996, la commission


s’est prononcée à la majorité pour “une dépénalisation de l’usage du Cannabis et de sa
possession en faible quantité” (décriminalisation) puis “une véritable réglementation du
commerce” (légalisation) dans un délai de deux ans, “s’il n’existait aucune aggravation de la
situation”

- 31 -
1998 : LE RAPPORT ROQUES (FRANCE) ou le Cannabis est classé comme faiblement
toxique à contrario du Tabac et de l’Alcool qui sont rattachés plutôt aux drogues dures.

1998 : réélection des membres du Congrès américain (le 03 novembre): Georges Sorros, célèbre
milliardaire pro-cannabique, investi 2 000 000 $ dans une campagne publicitaire en faveur de la
Marijuana médicale.

Le vote contient aussi la question : pour ou contre cette nouvelle forme de thérapie. Le Nevada et
l’état de Washington répondent oui, les autres états disent non (ref. Canal +, mercredi 04
novembre vers 13H30).

Première (mais toute petite) victoire politique mondiale des antiprohibitionnistes dans le pays
leader de la répression. La Marijuana médicale va pouvoir faire ses preuves et ainsi aider à
renverser la tendance électorale lors de futures élections.

La Californie, pourtant pionnière en Marijuana médicale a dit non contre toute attente. Par
contre, l’état de Washington, fief de la N.O.R.M.L., a confirmé sa tendance. Ce qui tend bien à
prouver que quand l’information cannabique passe, les mentalités changent.

La Suisse vote aussi, au sujet de la dépénalisation des drogues en général. Plus d’un quart de la
population a dit oui mais ce n’est pas suffisant. On s’attendait à un meilleur résultat des “pour” car
le débat cannabique a en partie eu lieu.

Mais l’information antiprohibitionniste semble ne pas avoir été assez bien diffusée. Déçus, les
pro-cannabis helvètes ont juré de ne pas désarmer et de persévérer dans leur combat.

1999 - 2002 : Terminer la mise à jour de cette période.

(Garde Champêtre luttant contre le « Fléau » de la Drogue)

Métaphore du problème actuel (l’action tient à représenter un garde champêtre, symbole


de la vieille France et de sa collaboration au pouvoir, et non pas un policier)

L’interdiction mondiale généralisée qui suivit la “Marijuana Tax Act” et qui perdure encore aujourd'hui,
occulta de la mémoire des pays l’usage économique du Chanvre.

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Ces derniers redécouvrent son potentiel correspondant aux besoins mondiaux immédiats en matière
d’agriculture, d’écologie, d’industries et d’énergie (large développement de ces thèmes plus loin).

3) LE RAPPORT DE LA COMMISSION SUR LE CHANVRE INDIEN (Hemp Drug Commission, 1893-


1894) :

A la fin du 19e siècle, des problèmes issus du Cannabis en Inde et au Moyen-Orient, et de l'enthousiasme de la
médecine de l'époque envers la plante comme médicament, est né le besoin de faire une étude sérieuse et
scientifique du Chanvre.

Ce fut la première tentative d'évaluation systématique des effets physiques, mentaux, et moraux de
l'intoxication par le chanvre, dans la péninsule indienne, où cette drogue avait “sévi” pendant des siècles. Une
commission (quatre anglais dont un médecin, et trois indiens), consultèrent les dépositions de 1 193 témoins,
dont 335 médecins. Ils devaient répondre à 70 questions. Les résultats constituèrent "des preuves" aux yeux de
la commission. Ce mode de recherche peut aujourd'hui faire sourire, mais il faut modestement se replacer dans
le contexte de l'époque. On déboucha bien entendu sur certains résultats aléatoires et contradictoires. La
commission conclut cependant :

"Pour ce qui est des effets physiques, l'usage modéré des drogues issues du Chanvre, n'est pratiquement
suivi d'aucun effet toxique... un usage excessif, provoque des troubles en affaiblissant l'organisme et en
rendant le sujet plus réceptif à la maladie".

- Au point de vue pathologique, seuls des troubles des bronches ont pu être attribués à l'usage
répété et abusif du Chanvre. Par contre, aucun témoignage de médecin ne décrivit les symptômes
physiques les plus couramment observés aujourd’hui dans les cas d'intoxication au Cannabis :
conjonctivites, accélération du pouls, tremblement des mains et ataxie.

- En ce qui concerne les prétendus effets mentaux du produit, l'enquête menée également sur
2344 patients admis en 1842 dans les asiles psychiatriques indiens, ne démontra rien de probant.
Certaines pathologies auraient pu être provoquées par le Chanvre, mais ils déclarèrent que, même
dans ces cas, il n'y avait pas de preuves convaincantes.

- Au point de vue moral, la commission conclut qu'un usage modéré de Chanvre ne produisait
aucune lésion morale, bien qu'une consommation abusive puisse indiquer et intensifier une
faiblesse morale et une tendance à la dépravation.

Le Cannabis fut jugé drogue mineure et fut déclaré "problème classé".

4) LA MARIJUANA TAX ACT (1937) :

Si à l'époque de Hugh Ludlow, l'Amérique tourna le dos au Cannabis, il n'en fut pas de même 50 ans plus tard.
Vers 1910, les fermiers mexicains commencèrent à exporter la Marijuana vers les États-Unis. Après la première
guerre mondiale, la consommation de Marie-Jeanne s'étendit du Texas à la Nouvelle-Orléans. De là, elle se
propagea rapidement au reste du pays : vers 1930, on pouvait se procurer de l'Herbe dans toutes les grandes
villes américaines.

Vers 1926, le “New Orléans Morning Tribune”, journal local, dénonçait la grande menace de la Marijuana.
Beaucoup de crimes de la Nouvelle Orléans furent attribués aux utilisateurs de ce produit. Il est vrai qu'à cette
époque, le "fléau" touchait essentiellement les noirs américains et ne faisait pas partie du "White American
Way of Life" (entendez par-là : façon de vivre - ou mœurs - des blancs américains). La mauvaise réputation du
Cannabis reposait sur des déclarations imprégnées d'ignorance, de racisme et d'une mentalité inquisitrice,
proche de celle qui fit brûler des gens au Moyen-âge pour soupçons de sorcellerie. Aucun argument sérieux et
scientifique ne vint rehausser le niveau du débat.

Harry J. Anslinger, neveu du président Hoover, “grand patron” à l'époque du Federal Narcotic Bureau
(F.N.B.), ne rencontra pas d'opposition sérieuse lorsqu'il proposa au Congrès de voter la Marijuana Tax Act
(imposant au Chanvre une surtaxe si excessive que sa revente devenait impossible).

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Ce monsieur, écrivit en outre, un article qui n’a cessé depuis de relancer la polémique entre partisans et
adversaires de la dépénalisation :

" ... Le corps désarticulé d'une jeune fille s'est écrasé sur le trottoir l'autre jour, après un
plongeon du cinquième étage d'un immeuble de Chicago. On déclara que c'était un suicide,
mais en réalité, c'était un meurtre.

L'assassin était un stupéfiant connu autrefois sous le nom de Haschich, et qu'on appelle en
Amérique Marijuana. Ce stupéfiant, peu connu jusqu’à aujourd’hui aux États-Unis, se
consomme comme une cigarette et, est aussi dangereux qu'un serpent à sonnette. On ne peut
que se perdre en conjectures sur le nombre de meurtres, de suicides, de vols, d'escroqueries,
d'actes de folies maniaques qu'il provoque chaque année, en particulier chez les jeunes.

La progression rampante et sournoise de ses adeptes, passe inaperçue et ne rencontre


pratiquement aucune résistance, tant est grande l'ignorance de ses effets.

C'est cela l'inconnue en matière de stupéfiant, personne ne peut prédire leurs effets. Nul ne
sait, au moment ou il introduit une cigarette de Marijuana entre ses lèvres, s'il va se
transformer en philosophe, en joyeux fêtard, évoluant dans un paradis musical, en un
dément, un sage ou un meurtrier.

Chaque américain, homme ou femme, est concerné car les propagandistes de ce poison ont
choisi la jeunesse comme terrain d'élection. ..."

... polémique alimenté car c’est sur ce genre de “preuves” et de dires que l’interdiction progressive du Chanvre
s’est installée. D’autres écrits aux propos odieusement racistes illustre cet individu.

Il semblerait que ce texte puisse toucher les gens peu instruits sur le sujet. C’est surtout destiné à les effrayer et
à les faire réagir contre cette “drogue”. Maintenant, ceux qui fument ou les médecins qui se seraient
sérieusement penchés sur la question, savent que le scénario décrit juste avant est ARCHI-FAUX. Le problème
pour nous, pauvres gens de l’herbe, c’est que l’interdiction est basée sur ce genre de mensonges; ce qui fait de
nous les plus grandes victimes d’erreur judiciaire de notre époque.

En 1948, Monsieur Harry J. Anslinger, changeait de stratégie. Il déclarait devant le congrès que : "... (la
Marijuana) rend ses usagers si tranquilles et si pacifiques, que dans le futur, les jeunes Américains ne
voudront plus se battre dans nos guerres. " Cet homme ajustait son discours à la mentalité ambiante de son
temps, persistant, quitte à se contredire, à vouloir prouver ce qui n’est pas.

Pourquoi ? Ou alors il mentait volontairement (nous prouverons plus loin que c’était bien le cas). Ou alors il
fut un “taré congénital à tendance obsessionnelle”. Combien d’agriculteurs et de consommateurs ont été mis en
prison à cause de ses mensonges ?

Évidement, le vote de la M.T.A., fit immédiatement réagir le monde de la science et de la médecine. Nombre
d'entre eux se réunirent pour obtenir l'abrogation de cette stupide loi. Leur argument le plus fort précisait que les
mensonges du porte-parole du F.N.B., étaient plus destinés à effrayer le public qu'à l'éduquer (exemple :
"l'Herbe qui tue").

Ces pratiques sont antidémocratiques et rappellent la politique d'obscurantisme religieux du Moyen-âge. La


controverse ne fit que s'amplifier et dure encore de nos jours. N'empêche que la première loi régissant l'usage et
le trafic du Cannabis, fut l'œuvre d'un imbécile délirant, et que les états des U.S.A., suivant les directives du
gouvernement fédéral de l'époque, votèrent une législation trop excessive.

Nous verrons plus loin que l’interdiction du Chanvre est surtout le fruit d’un complot orchestré par certains
industriels américains (exemples : William Randolph Hearst et Du Pont de Nemours).

Cependant, on peut penser aussi, que les dirigeants de pays du Tiers-monde dont les populations étaient
touchées par une consommation chronique du produit, influencèrent aussi le vote de la M.T.A..

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Les dirigeants de ces pays proclamèrent que l'usage du Cannabis était la cause de leur retard
économique; mais ils omirent de constater que parallèlement, l'ignorance et l’analphabétisation
galopante, le non-respect des droits de l'homme, de la démocratie et le vol manifeste des richesses de leur
pays par l'élite locale (corruption), les ingérences des pays colonisateurs (et les grandes sociétés
multinationales), leur causaient bien plus de tort que toutes les drogues confondues.

Pour tout renseignement sur la “Marijuana Tax Act” se référer aux textes suivants :

“Taxation of Marijuana” : United States Congress, House of Representative, Comite on Way and
Means, Hearing on H.R. 6385, Taxation of Marijuana, April 27, 28, 29, 30 and May 4, 1937, 75th
Congress, 2nd session.

5) LE RAPPORT DE LA GUARDIA (1942) :

Après le vote de la M.T.A., le maire de New York, qui voyait sa ville inondée de Marie-Jeanne, demanda en
1938 une enquête scientifique et sociologique sur : "Le problème de la Marijuana dans la ville de New York".

Cette enquête fût réellement la première œuvre de recherche systématique sur l'intoxication aiguë au
Cannabis. Elle fut exécutée sur des volontaires (pour la plupart des prisonniers de droit commun) auxquels on
donna régulièrement des extraits de Cannabis saisis par le F.N.B. (Federal Narcotic Bureau, véritable ministère
des stups).

On put, en résumé, en déduire que les préparations utilisées étaient beaucoup moins fortes que le Haschich
absorbé un siècle auparavant. Ou alors, les médecins comme Moreau de Tour ont menti dans leur description
des effets du produit (improbable).

Je pense ici plutôt que l'évolution des comportements sociaux y est pour quelque chose, cette drogue ayant une
forte action sur le psychisme, celui-ci étant imprégné des mentalités de son époque. On peut penser aussi que le
mode d’administration peut y être aussi pour quelque chose.

En Amérique, le Chanvre était fumé et nos poumons ont des capacités d’absorption limitées. Moreau, lui, le
mangeait et peut être s’envoyait ainsi des doses de T.H.C. à assommer un insomniaque.

Ceci dit, pendant cette étude, on constata officiellement pour la première fois une tachycardie, une
conjonctivite, des hallucinations, des épisodes psychotiques et des psychoses.

Pour ces deux derniers cas cités, l'auteur les interprète personnellement par le fait que la plupart des
volontaires atteints de psychoses étaient des prisonniers, dont certains ont accepté de consommer du Cannabis
par unique souci d'atténuation de leur peine.

Ces gens-là étaient, pour la plupart, novices en la matière et, n'auraient normalement jamais eu l'envie ou
l'occasion de consommer ce produit.

Ils n'étaient psychologiquement pas prêts à subir cette expérience, et ce qu'ils avaient entendu dire sur le
Cannabis par le fameux Harry J. Anslinger, repris en cœur par les membres de l'État et de la Police, leur donnait
l'impression de jouer leur vie ou leur santé à pile ou face.

Tout ceci pour indiquer que les problèmes (être en prison et avoir un avenir bien sombre) et la peur sont ”sur
amplifiés” sous ivresse cannabique. Ceci expliquant une bonne part des "psychoses et épisodes psychotiques"
observés.

Il est cependant honnête de remarquer que ces phénomènes de psychoses se produisent spontanément à chaque
prise de Cannabis chez de rares sujets. Il en est de même pour certains troubles psychiques de type
paranoïdes. Il semblerait que le Cannabis soit un très bon révélateur de maladies mentales latentes.

Ces individus, une fois l'effet de la drogue achevé, retrouvent normalement peu à peu leur état psychologique
initial. Il est cependant théoriquement possible que certains de ces sujets puissent "rester bloqués" dans leur état

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« délirogène » (déclenchement irréversible d'une maladie); bien que ce type de cas n'ait jamais pu, pour le
Cannabis, être médicalement observé.

Mais l'apparition de troubles et d'effets indésirables chez de rares sujets n'est pas propre qu'au Cannabis. Dans
la Pharmacopée, beaucoup de médicaments sont dotés d'inconvénients plus ou moins sporadiques et dangereux.
Voici le type d'informations qu'on peut lire sur les modes d'emploi glissés dans les boites de médicament :

- "... comme tout produit très actif, il arrive que certaines personnes le tolèrent moins bien que d'autres.
Si vous remarquez que ce médicament provoque chez vous certains troubles plus ou moins gênants,
arrêtez le traitement et parlez-en à votre médecin sans plus attendre".

En exemple de ces effets indésirables, voici un résumé descriptif de précaution d'emploi du


VOLTARÈNE (tableau C / anti-inflammatoire) :

- précautions d'emploi :

Ne doit pas être donné aux enfants de moins de 15 ans. L'attention est attirée chez les
conducteurs d'engin et utilisateurs de machine, le traitement pouvant entraîner, chez certaines
personnes, de rares étourdissements.

En raison de la nécessité d'adapter le traitement, il est très important de prévenir le médecin qui rédige
l'ordonnance en cas :

-De maladie du cœur, du foie et des reins.


-De grossesse.
-D’allaitement.
-D'allergies anciennes ou de crises d'asthme lors de la prise d'aspirine ou d'un autre anti-inflammatoire.
-De contraception par port du stérilet.

- Autres effets possibles du médicament :

-Douleurs de l'estomac.
-Vomissements.
-Éruptions cutanées, démangeaisons.
-Fièvres, angines, ou autres signes d'infection.
-Étourdissements.
-Hémorragies digestives.

-Contres indications :

Voltarène suppositoire ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :

-Allergie connue au Diclofénac ou médicament apparenté.


-Ulcère de l'estomac ou du Duodénum en évolution.
-Maladie grave du foie et des reins.
-Certaines maladies du rectum ou de l'anus avec hémorragie.

En cas de constatation d'un de ces troubles, arrêter le traitement et consulter immédiatement votre médecin
traitant.

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Voici donc la liste de tous les inconvénients que peut entraîner un médicament aussi banal que le Voltarène.
On ne s'étonnera donc plus de trouver quelques rares sujets ne supportant pas le Cannabis.

Outre des phénomènes psychiques passagers, il n'existe cependant pas de cas d'allergie reconnus au Cannabis
(sauf peut-être pour les bronches où on constate une bronchite de type allergique appelée Cannabiose que nous
décrirons plus en avant). Par rapport au VOLTARÈNE, le Cannabis est donc un toxique mineur.

Attention, le but de cette étude n'est pas de prouver que le Cannabis est meilleur produit que le
VOLTARÈNE, ce dernier est un médicament utile qui justifie son emploi médical.

Mais il était utile de faire cette comparaison afin de "couper l'herbe sous les pieds" à ceux qui prétextent que le
Cannabis est à interdire pour cause d'effets indésirables; comme s'il n'y avait que cette substance qui en
produisait.

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Ce point développé, et pour en revenir à notre sujet, on peut noter que dans l'enquête de La Guardia, certaines
constatations étaient aléatoires ou contradictoires (mauvaise connaissance des effets du produit et manque de
support technologique moderne pour leurs études).

Mais, dans l'ensemble, le rapport était fiable et il fut conclu que : "la Marijuana est un toxique mineur qui
devrait être mise à la disposition du Public comme le sont les Cigarettes (Tabac) et l'Alcool”. La seconde
Guerre Mondiale vint malheureusement mettre là un terme provisoire au débat.

6) LE PREMIER RAPPORT DE LA COMMISSION NATIONALE SUR LA MARIJUANA (U.S.A.


1972) :

La loi sur le contrôle des stupéfiants, votée en 1970 par le Congrès des États-Unis, autorisa la nomination
d'une Commission Nationale sur la Marijuana, ou Commission Schaeffer composée de deux membres du
Sénat, de deux membres de la Chambre des Représentants, et de neuf membres nommés par le Président Nixon.
La mission de la commission était :

" ... d'étudier, de rechercher, de définir les causes et les raisons de l'usage abusif du Chanvre et d'en
retirer des recommandations".

Les recherches portèrent sur :

- L'étendue de l'usage de la Marijuana aux États-Unis, y compris : ses provenances diverses, le


nombre de consommateurs (estimation), le nombre de condamnations la quantité de Marijuana
saisie, les différents types de consommateurs, la nature de leurs consommations.

- Une évaluation de l'efficacité des lois actuelles sur la Marijuana.

- Une étude de la Pharmacologie de la Marijuana et de ses effets physiologiques et


psychologiques immédiats et à long terme.

- La liaison entre l'usage de la Marijuana, le comportement agressif et le crime.

- La relation entre la Marijuana et l'usage d'autres drogues.

- La conformité d'éventuelles nouvelles recommandations aux dispositions prises par la


Conférence du Contrôle International de la Marijuana et signée par les États-Unis.

La Commission, outre ses 13 membres, était dotée, pour réaliser sa mission, d'un budget d'un million de
dollars, et d'une équipe de 55 membres qui comprenait une sélection utile de spécialistes des différentes
sciences mises en interaction pour tenter de relever le défi de la Commission.

Le rapport final est divisé en 5 sections, quatre d'entre elles sont consacrées aux aspects sociologiques de
l'usage de la marijuana :

- La Marijuana et le "Problème Marijuana".

- La Consommation de Marijuana et ses effets.

- Portée sociale de la Marijuana.

- Portée et réactions sociales à la consommation de la Marijuana.

- Politique sociale de la Marijuana.

On trouve les recommandations de la Commission dans la conclusion du document. Je vais m'efforcer d'en
retracer un résumé :

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D'après toutes les études de la Commission, il ressort que la Marijuana est un toxique Mineur et que
son usage comprend peu de risques pour les individus. La convention propose alors de supprimer toutes
les pénalités (y compris les amendes), pour possession et consommation à titre privé afin de supprimer le
stigmate attaché à un acte illégal.

La Commission prétend que l'élimination des sanctions pour possession de cette drogue, est compatible avec
les obligations contractées par les États-Unis, lors de la Convention Unique des Nations Unies sur les
Stupéfiants de 1961, et n'en contredit aucun des articles (voir point suivant 7) La réglementation
internationale du Cannabis).

En éliminant les sanctions contre la possession pour usage personnel, la Commission suggère en effet une
nouvelle interprétation des lois formulées par le Contrôle International des Stupéfiants. Vous voyez que le
politique peut faire des grandes choses quand ses représentants sont honnêtes et laborieux.

J. P., Galland nous indique que, pendant cette période 1970-76, l’Amérique “bouge” en matière de Cannabis.
Des journaux importants prennent position en faveur de la décriminalisation, dès 1973 l’Oregon décriminalise
l’usage, l’Alaska, le Maine, la Californie, le Colorado, ... lui emboîtent le pas.

Une enquête révèle, en 1974, que 33,5 millions d’américains ont déjà goûté au produit et que 13,3 millions
d’adultes en usent régulièrement. A cette époque déjà, la consommation journalière américaine de
Marijuana se montait à 20 tonnes d’herbe. En quatre ans (1970-74), 1 572 989 consommateurs se
retrouvèrent devant les tribunaux.

En 1976, la plupart des états adoptèrent les recommandations de la Commission : ils “autorisèrent” la
possession privée et le transfère en public de quantités raisonnables (dépénalisation).

L'ambiguïté n'était cependant pas encore levée sur la manière légale de se procurer du Cannabis. Tant que ce
dernier sera présent dans les textes de la Convention Unique des Nations Unies sur les Stupéfiants de 1961, il
n'y aura que des arrangements bâtards de textes juridiques, ne débouchant pas sur une situation socialement et
juridiquement saine et logique. Cette substance n'est décidément pas une "drogue dure" que "l'Hommo-
administratus " s'obstine à classer et à contrôler comme telle.

Notez bien que la palette de sanctions variait d’un État à l’autre, le fumeur y risquait de “la réprimande avec
prise de tête” sans aucune sanction, à une amende, ou pour certains “States” fiefs du “politiquement correct”, la
prison.”

Toutefois (exception), en Alaska, il ne pouvait rien vous arriver si vous possédiez 500 g chez vous. En règle
générale, dans les “States” tolérants, arrêté avec moins de trente grammes d’herbes vous deveniez usager,
simplement passible d’une amende plus ou moins lourde selon la législation des états.

Richard Nixon fit obstacle à cette tentative de dépénalisation et la propagande des prohibitionnistes repris de
plus belle. La situation retourne actuellement en faveur de la pénalisation. En septembre 1989, Bush met fin à la
période de tolérance envers le Cannabis en lançant la “Guerre contre les Drogues”.

C’est surtout la Cocaïne qui est visée, mais toutes les drogues du moment sont mises dans le même panier. Du
coup, en Alaska par exemple, il n’est depuis plus question d’avoir 500g de Cannabis chez soi, de nombreux
états américains serrent la vis et la gent cannabique subit à nouveau les foudres de la “Rome moderne”.

Attention, la situation se compliquait lorsque vous fumiez pratiquement impunément un joint dans un “State”
resté tolérant et que vous passiez la frontière d’un autre qui ne l’est pas du tout : un contrôle médical des stups
... et c’était la prison. Autre anomalie, aucune réglementation n’avait été adoptée conjointement, par les
états tolérants, pour ce qui était de se procurer légalement du Cannabis, donc le trafic continuait.

En fait, il faut bien comprendre la subtilité du “truc” : la plante et ses dérivés sont toujours interdits, donc la
culture, le don et la revente aussi. Et c’est sur ce détail que la commission s’appuie pour affirmer que leurs
recommandations ne dérogeaient en rien les lois internationales de contrôle des stupéfiants.

Seul la consommation pouvait être décriminalisée (on ne te met pas en prison mais tu n’as toujours pas le droit
de fumer).

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Concept se plaçant entre celui de ne rien faire (laisser les lois répressives) et celui de légaliser qui, lui,
équivaut au sens d’autoriser librement. Mais seulement voilà, cette tolérance de pouvoir fumer tout en n’en
ayant pas le droit, ils l’accordent et ils l’enlèvent, au grès de l’opinion personnelle des élus successifs et de celle
d’un électorat trop bien conditionné contre les drogues.

Dans ce pays des extrêmes, est né un magazine consacré uniquement aux produits psychotropes : “High
Time”. Le premier amendement de la Constitution américaine protège la “liberté d’information” faisant de ce
pays un des plus libres d’expression au monde à contrario de la répression cannabique qui s’y exerce (la plus
“lourde” du monde).

Ce mensuel milite en faveur du Cannabis, défend les consommateurs, combat les drogues dures sans toutefois
dramatiser le problème et ce depuis 1974. Il n’a pas rencontré de problème majeur du style censure ou procès
comme nous le connaissons en France.

Par contre, il est totalement interdit chez nous (sommes-nous bien le pays des Droits de l’Homme et de la
liberté d’expression?).

Comme suite à cette apparition, une multitude d’ouvrages virent le jour et poussent au fait que le Cannabis est
en train de devenir un véritable phénomène culturel en Amérique (d’une manière encore plus marquée qu’en
Europe).

“Cannabis in U.S.A. Today “ ou “l’Harmagedôn se déroulant sous vos yeux” (ou contre-enquête d’une
enquête bâclée) :

Comme témoignage de l’intensité de la folie répressive actuelle aux “States”, veuillez trouver ici le résumé
d’un reportage vidéo : “Drogues, Guerre de l’Amérique contre les trafiquants de Marijuana” (Envoyé
Spécial n° 349, Antenne 2).

Le problème de ce genre de reportage, c’est que vous pouvez l’interpréter de deux façons suivant le point de
vue qui prédomine dans votre esprit. Si vous êtes un prohibitionniste acharné, vous y trouverez un humanitaire
avertissement en sus de justifier une législation française moins extrémiste dans sa répression; si au contraire
vous êtes persuadé de l’ineptie de la prohibition, vous y trouverez l’expression du fascisme dévoilé au grand
jour et toute l’étendu de sa stupidité, de sa cruauté.

Notez que ce reportage semble un tantinet engagé contre la Marijuana. Cependant, ceux qui l’ont réalisé ont
eu la sagesse de ne pas apparemment embrasser la position extrémiste qu’on trouve aux États-Unis et de laissez
s’exprimer quelques point de vue interrogateurs.

Ils ont su mettre en évidence une exagération flagrante : aujourd’hui, aux U.S.A., on peut être condamné à
la prison à vie pour trafic ou culture de Marijuana. Les images sont impressionnantes; quelque soit leur
point de vue, beaucoup de ceux qui l’on visionné ont été choqués par cet aspect de la vérité, par les dramatiques
conséquences d’un usage cannabique chez “l’Oncle Sam”.

Lorsqu’on a compris que la principale préoccupation du gouvernement américain et d’exporter et d’imposer


son système, et que la France a toujours plus ou moins fini par le “copier”, on a de bonnes raisons de s’inquiéter
pour l’avenir.

On a tous un proche, un enfant, qui peut être amené à fumer du Cannabis et pourrait “tomber” ainsi
sous le coup de ces excessives et liberticides lois.

Rapporter le contenu de ce reportage ne suffit pas, il faut assister aux scènes filmées (je vous conseil donc de
le visionner à tout prix), pour bien saisir l’ampleur de cette “guerre à la Marijuana”, de la disproportion des
moyens mis en œuvre dans la lutte contre une substance dont on sait que l’usage ne provoque aucun mort et
aucun trouble de société.

Le compte-rendu qui va suivre sera long et rapportera le plus méticuleusement possible les faits qui y sont
énoncés, tant il est complémentaire de tout ce qui a déjà été dit sur le point États-Unis.

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Introduction : D’après le narrateur, on estime à 30 millions le nombre de consommateurs américains de
Marijuana. De même, on estime que plus de la moitié de ces gens sont “alimentés” par de la production locale.

Et au présentateur d’annoncer : “C’est là que cette guerre prend toute son ampleur; pour traquer ces
agriculteurs pas tout à fait comme les autres, les agents de la D.E.A. (Drug Enfoncement Agency, police
anti-drogue) ne lésinent pas sur les moyens. Caméras infrarouges, hélicoptères pour détecter les serres de
Cannabis jusque dans un sous-sol. Mais ce n’est pas tout, aujourd’hui aux États-Unis, on peut être
condamné à la prison à vie pour trafic de Marijuana; on peut purger des peines de prison beaucoup plus
longues pour possession de Cannabis que pour un assassinat”.

La Guerre à la Marijuana :

(Un hélicoptère survole de nuit la ville d’Indianapolis). Le speaker précise “ ... la chasse aux plantations
clandestines est ouverte.”. On aperçoit, sur un écran vidéo embarqué, des prises de vues par caméra infrarouge.
Ces policiers “balayent” les toits des maisons, les jardins, les immeubles pour repérer des sources de chaleur
“anormales” observables sur l’écran. Pour la D.E.A., l’usage de technologies avancées semble plus efficace que
la dénonciation. D’après leur statistiques, ce sont plus de deux millions de fumeurs et cultivateur d’intérieur qui
“arrosent” une bonne partie des 30 millions de consommateurs américains.

(On assiste ensuite à une perquisition. Policiers en surnombre, armes au poing, destruction de la porte
d’entrée, arrestation et perquisition pour un placard équipé de lampes sodium qui ne contient qu’un volume de
plante à peine suffisant, pour la consommation personnel des deux résidents qui partagent l’appartement).
Comme argumentation, un policier se contente d’attirer notre attention sur les techniques de cultures employées.
A défaut de pouvoir justifier moralement leur intervention, il semble que les agents de la D.E.A. “meublent” ce
silence par le spectacle de leur intervention.

La D.E.A. ne lésine pas sur les moyens à employer. Plus de 10 millions de dollars sont soutirés aux
contribuables rien que pour le programme d’éradication des cultures. Un pilote d’hélicoptère précise : “J’ai fait
la chasse à la Marijuana pendant 19 ans. Je crois que c’est le boulot le plus important que l’on puisse faire
car je connais les effets de la Marijuana”. Notez bien qu’il n’en cite aucun et que le journaliste évite de lui
demander des précisions. Il avoue cependant par la suite “ ... c’est une très jolie plante ...”.

Outre les hélicoptères, cette police spéciale utilise aussi des delta-planes et des vigiles entraînés pour repérer
les endroits suspects. L’équipe du sol, elle, se limite à un boulot de destruction des plants et d’enquête. Un
policier nous fait savoir que dans la vingtaine d’états américains engagés dans cette lutte (sur les 50 existants),
l’Indiana reste, pour l’instant, le leader incontesté de la répression.

(Se succèdent alors des prises de vues de Cannabis coupé et entassé en fagots préparé ainsi pour être détruit
par le feu). Là aussi, aucune justification morale, juste du spectacle, de la propagande psychologique qui
s’adresse tant au contribuable qu’il faut convaincre du bien fondé de la lutte qu’aux cannabinophiles et
cannabiculteurs qu’on tente de décourager, d’écœurer.

Le Policier Mike Gayer nous explique qu’à chaque vol, il trouve une plantation de Marijuana. Il déclare qu’il
ne c’est pas passé un jour sans qu’il n’en trouve, et conclut par : “ ... il y en a tellement dans l’Indiana”.

Depuis plusieurs décennies, le Middle West à la réputation d’être le grenier américain de la Marijuana (scène :
un policier passe sur l’écran avec deux ou trois pieds de Chanvre de trois mètres de long sur l’épaule).

À ce moment du reportage, le commentateur affiche alors un parti pris qui ressort aussi parfois dans le reste du
commentaire. “Il faut dire que les racines du mal ne remontent pas d’hier dans les états touchés par ce
fléau”.

On apprend ensuite quelques précisions historiques : pendant la Deuxième Guerre Mondiale, c’est le
gouvernement fédéral lui-même qui avait fournit les graines aux fermiers pour produire le Chanvre entrant dans
la fabrication de cordages (images sur fond d’archives : champs, sacs de graines et filature industrielle).

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L’agent Mike Gayer revient à la charge : “c’était bien dans les années 40 et c’est mal aujourd’hui”. Un autre
agent rajoute : “le gouvernement payait pour la cultiver, maintenant il nous paye pour la détruire” (images
d’un gros tas de Chanvre arrosé d’essence auquel un agent met le feu).

“De toutes les drogues, c’est probablement avec celle-ci que le gouvernement a le plus de problèmes”. Cette
réflexion est cependant fausse prise au premier degré, car elle occulte l’aspect toxique bien plus préoccupant
des drogues dures.

Je pense plutôt que l’agent qui s’exprimait voulait plutôt signifier que c’est avec cette plante que le
gouvernement américain a le plus de mal à justifier sa politique répressive et a le plus de mal à l’appliquer.

Dans cette plante, certains y ont vu quelque chose de mystique, d’autre y ont vu l’incarnation du diable. Dans
cette volonté de l’Indiana d’éradiquer le marché noir de la Marijuana, on assiste, d’un coté, à une volonté
farouche, et de l’autre, une pub sur la façon d’aménager une serre et de mener à bien une récolte, disponible sur
support vidéo.

Le responsable : un magasine spécialisé crée en 1974 (gros plan sur le titre HIGH - TIMES Cultivation
Tips, extrait de la cassette en question).

L’argumentation du magasine s’inspire des expériences de dépénalisation réalisées à l’étranger. En ce qui


concerne le public et des médiats, on aborde parfois le sujet avec humour, tranchant net en ceci avec le manque
d’humour officiel et la réalité de la répression.

Les Américains dépensent environ 7 milliards de dollars (environ autant en Euros) par ans pour
s’approvisionner sur le marché noir de la Marijuana. Un jeune homme, Doug Kinan, sortant du cliché “baba-
cool” avec ses cheveux courts et son ”costume cravate”, apparaît alors à l’écran.

Il s’enfonce dans un petit tunnel sous sa maison, qui débouche dans une pièce en béton ou une lampe sodium
de 600W permet la culture de quelques plantes, visiblement uniquement pour de la consommation personnelle.

Groupe électrogène, installation assez technique, il avoue avoir investit dans un gros équipement : “parce que
le Cannabis (le traducteur traduit par “came”) que vous allez consommer vaut plus cher que l’or et si vous en
fumez beaucoup, vous n’aurez pas les moyens d’en acheter au marché noir”.

Pour justifier ces entorses à la législation, Doug Kilian rappel qu’au début des années 80, l’once (31,104 g) de
qualité moyenne valait environ 40 $ (environ autant en Euros). En 20 ans, les prix ont grimpé en flèche et
atteignent aujourd’hui 400 $, soit dix fois plus. À titre de comparaison, l’once d’or ne coûte que 300 $ aux
États-Unis.

Doug Kilian : “Je continuerai à en faire pousser tant que je pourrai, tant que personne ne me
mettra autour de ma cheville une chaîne et un boulet. Il faut savoir que notre liberté est en péril
à chaque instant”.

Le journaliste : “Pourquoi dévoiler l’existence de votre serre ?”.

Doug Kilian : “C’est une question délicate, vous savez, tout le monde me demande pourquoi je
suis engagé dans ce combat. Le problème, c’est que si je ne le suis pas, nous allons tout droit à
un état policier d’ici 30 ans. C’est fondamentalement un droit à la consommation, j’ai le droit
de faire pousser et de consommer tout ce que dieu m’a donné, c’est à dire les graines et la terre
pour les plantes.”

D’autres semblent avoir eu moins de chance que Doug, comme cet ancien architecte de l’Indiana aujourd’hui
derrière les barreau. L’individu désire garder l’anonymat. Son discours tombe comme un couperet : “J’ai été
condamné à 20 ans de prison et cela m’a complètement détruit. Je pense que nous étions tous bien naïfs
quand à l’issus de cette histoire”.

Son frère, avocat, lui présenta un agriculteur fortement endetté. Il le persuada rapidement de cultiver du
Chanvre, seul remède rapide pour combler son déficit financier. C’était au début des années 80, la première
année, ils récoltèrent 25 Kg correspondant à cette époque à 100 000$.

- 41 -
Un policier intervient :

“C’était tous des bons types, ils aimaient leurs enfants, ils aimaient leurs parents, en un mot, ils
étaient intelligents, sympas, ... ils ont violé la loi ! Ils savaient ce qu’ils faisaient mieux que
quiconque. Les gens de l’Indiana ne peuvent pas tolérer ce genre de comportement. Pourquoi
voulez-vous que l’on accepte qu’un type gagne des millions de dollars en cultivant de la
Marijuana. La Marijuana constitue le premier palier dans le monde de la drogue. C’est avec elle
que les enfants commencent à se droguer”.

(Aparté hors résumé : Dans l’Indiana, le Chanvre dit légal ne l’est pas. Les gens de cet état pourraient gagner
des millions de dollars avec, non seulement sans “empoisonner” personne, mais au contraire pour le bien de
tous. Mais ils n'en veulent pas non plus.

Autre détail, leur théorie de l’escalade vers les autres drogues est aujourd’hui admise comme erronée, mais
elle a toujours cours légal dans ces pays répressifs. Non monsieur ! Les enfants commencent à se droguer avec
le Tabac et l’Alcool, ensuite, ils sont de plus en plus nombreux, aujourd’hui, à passer directement à la Cocaïne,
à l’Héroïne ou à l’Ecstasy.

Ce n’est que par la suite, notamment lors de traitements divers, que ces derniers en viennent au Cannabis,
souvent pour ses vertus médicinales ou anxiolytiques plus que pour la qualité de l’euphorie qu’il provoque.

La seule escalade à laquelle on assiste ici, est celle de l’ignoble bêtise qui génère des crimes rendus légaux :
ceux de la prohibition).

Nous avons là, enfin, un excellent exemple des thèses prohibitionnistes. Et comme par hasard, le reportage
enchaîne sur les thèmes de l’enfance et des adolescents à protéger. Sur fond d’images de collégiennes
s’entraînant en gym rythmique, on entend le commentaire suivant : La Marijuana qui se cultive dans les
champs de maïs ne se retrouve pas que dans les joints et les pétards de ceux qui la cultivent. Elle arrose aussi
les collèges de l’Indiana”.

(Prise de vue en survol d’un collège à l’aspect plus carcéral qu’autre chose). Aux dires de six jeunes
interrogés en groupe, il y a de la Marijuana partout, les usagers ne se cachent pas et ils vous forcent à en
consommer (pressions morales surtout).

(Aparté hors résumé : Ce groupe est constitué d’un garçon et de cinq filles qui me paraissent assez coincés et
conditionnés. Il plane comme une odeur de délation organisée au sein de ce groupe “on en a attrapé il y a deux
semaines ...” nous affirme une fille comme si elle avait participé personnellement à l’arrestation, ou en tout cas,
comme si elle avait permit qu’elle se réalise).

Paul Crousore, proviseur du collège de Warsaw, précise : “Un certain nombre d’indices nous laissait à
penser que nous avions des problèmes de drogue dans l’établissement. Nous avons décidé de donner un bon
coup de balais. La police est venue avec des chiens, ils ont tout fouillé et 17 étudiants ont été arrêtés”.

Parallèlement, le dépistage urinaire dans les centres scolaires fait partie de la prévention. Les lycéens contrôlés
positifs sont censés ne pas être dénoncés à la police sauf s’ils deviennent dealers. Pour dissuader les
consommateurs, les proviseurs peuvent les suspendre de cours pendant un an, règle presque toujours appliquée.

La prévention s’applique dès le collège, sous forme de cours. L’agent Ridcharson et sa femme Lyan sont
éducateurs spécialisés de la police, ils animent de véritables cours anti-drogue car leur mission est d’informer
les jeunes sur les dangers de la Marijuana.

Ils animent des “cours” sous forme de jeux de rôles, de séries de réponses possibles à quelqu’un qui leur
proposerait de la Marijuana; ce conditionnement semble porter ses fruits dans le sens où les enfants interrogés
semblent fortement remontés contre cette drogue.

Aparté hors résumé : Cependant, on ignore la teneur de l’instruction qu’ils ont reçu et on peut avoir des
doutes sur la réalité scientifique de cette dernière comme en témoigne les brides d’informations recueillis dans
les différents témoignages :

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- Les élèves affirment tous que c’est mal et dangereux mais sont incapables de citer
des exemples précis de dangers encourus.

- Une élève cite l’aberration suivante : “..., cela peut même vous tuer si vous en
prenez trop !””.

Il peut y avoir un risque certain, en voulant persuader des personnes (même des enfants) de quelque chose en
leur mentant. Celui que les personnes trompées choisissent de faire l’inverse de ce que l’on voulait obtenir
d’elles.

Les spécialistes sont divisés sur les effets et l’état de dépendance à la Marijuana, selon eux infimes par rapport
aux drogues dures. Mais chacun est unanime pour dire que la priorité est de protéger les enfants de ce problème
(le narrateur parle de fléau).

C’est dans les années 20, avec l’arrivée massive des immigrants mexicains, que la Marijuana a fait son
apparition aux États-Unis. D’après la police de l’époque, en 10 ans, avec la montée du trafic, les crimes se sont
multipliés.

Aparté hors résumé : Les crimes dont ils parlent ne sont pas définis. Et on se demande de quel crimes il peut
bien être question : la Marijuana n’est pas encore interdite, on sait qu’elle rend ses usagers pacifiques, ... il ne
peut s’agir que de propagande raciste comme nous l’avons défini dans la première partie de cette encyclopédie,
notamment sur le point traitant d’Harry J. Anslinger.

Dans les années 30, la drogue, mis en accusation, sera combattue par Harry J. Anslinger, présenté par le
narrateur comme un “incorruptible”, patron des ”Narcotics” (Fédéral Narcotics Bureau), qui se servira des
médiats pour ”diaboliser” notre plante définie à l’époque comme un mal venu d’ailleurs qui polluait
l’Amérique.

Aparté hors résumé : Aucune allusion aux prises de positions racistes et aux mensonges aujourd’hui prouvés
comme tels que cet individu proférait dans les médiats. Aucune allusion non plus au rôle servile que joua
Anslinger auprès des politiques et industriels de son époque. Le terme “incorruptible” employé ici est une
insulte à la vérité historique. Je suis persuadé que son auteur ne l’a pas utilisé sciemment dans le sens de
cacher cette vérité, mais parce qu’il en ignorait l’existence, tout simplement.

Dans les années 60, la Marijuana était devenue le symbole de la contre-culture (ou culture Underground) et de
l’opposition à la guerre du Viêt-nam. C’est la naissance de différents mouvements contre culturels (qui
aboutirent vers 70 au mouvement Hippies et au Power-flower).

Les nombreux contestataires fument sans se cacher et forment donc un vaste mouvement qui semble, à son
époque, ouvrir la porte à la dépénalisation. Au début des années 70, la Commission Schaeffer sera chargée par
le Congrès (américain) de se pencher sur les problèmes de législation de la Marijuana.

Le docteur David Musto apparaît à l’écran et commente alors : “ ... Ils en ont conclu que la Marijuana serait
dépénalisée, ce qui veut dire que vous pouviez avoir une amende de l’ordre d’une contravention pour de
petites quantités à usage personnel. Tout cela déplaisait au président Nixon. Je pense que de tous les
présidents, Nixon fut le plus viscéralement opposé à la drogue”.

Autre « erreur » : comme nous l’avons déjà lu, la dite commission proposait de légaliser tout simplement
l’usage et la possession de marijuana, et notamment d’enlever toutes amendes.

Dans les années 80, la propagation des dérivés de Cocaïne fera basculer l’opinion publique vers un retour à la
répression. En 1986, la mort du basketteur Len Bias par overdose de Crack, met la pression sur le gouvernement
américain.

La même année, le président Reagan signe une loi anti-drogue qui stipule qu’une peine obligatoire, sans
liberté conditionnelle, sera infligée pour toute consommation de drogue illégale.

Les individus interpellés avant la promulgation de cette loi ont, en quelques sortes, de la chance. Ils ont été ou
seront jugés d’après l’ancienne loi, moins répressive. En promulguant sa loi anti-drogue, le gouvernement

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américain enlève les pleins pouvoirs aux Juges en les empêchant de prononcer des peines moins lourdes. Cette
loi ne fait aucune différence entre un consommateur cultivateur et un trafiquant.

Depuis 1987, les peines fédérales obligatoires sont donc fixées selon la quantité saisie. Voici le genre de
tableau qu’on peut apercevoir sur l’écran :

Peines
Types de 5 ans sans L.C. 10 ans sans L.C.
drogues

LSD 1g 10 g

Marijuana 100 plantes / 100 Kg 1000 plantes / 1000 Kg

Crack 5g 50 g

Cocaïne 500 g 5 Kg

Héroïne 100 g 1 Kg

Tableau des peines obligatoires contractées sans L.C. (Libération conditionnelle)


en fonction de quantités ”prédéfinies”.

(On assiste de nouveau à une perquisition : une maison est cernée par la police). Dans l’Indiana, la chasse
repart de plus belle. Pour les forces de l’ordre, il ne fait aucun doute que les fumeurs de Marijuana sont
autant de consommateurs potentiels de Crack ou d’Héroïne.

Aparté hors résumé : Alors là, je “pète les plombs” ... c’est faux, archi-faux ! Et c’est prouvé dans cette
encyclopédie (voir théorie de l’escalade).

La logique des policiers est simple : la culture de Cannabis étant facile à réaliser, tous les moyens sont
bons, y compris la dénonciation, pour tenter d’enrayer sa propagation. Chaque interpellé est donc
susceptible d’en faire “tomber” d’autres.

(Nous assistons de nouveau aux images d’un hélicoptère équipé de caméra infrarouge en vol de nuit).

Aujourd’hui, l’Amérique s’interroge sur le bien fondé de cette lutte et de cette répression, d’autant que de
nombreux médecins, scientifiques et hommes politiques contestent le bien fondé des thèses prohibitionnistes sur
le Cannabis et sur les notions de “drogue douce” et de dépendance.

En fait, l’opinion publique reste attachée à la condamnation des trafiquants mais serait actuellement
favorable à un allégement net des peines des consommateurs.

(Nous assistons à des prises de vues de prisons américaines). Avec la loi anti-drogue de 1986, la population
carcérale a triplé aux États-Unis.

Ils représentent aujourd’hui 70% du nombre total des prisonniers et la plupart de ceux qui le sont pour
raisons cannabiques, purgent aujourd’hui, des peines plus longues que les auteurs d’homicides.

Le reportage nous cite alors des exemples : le cas d’un père de deux enfants qui purge une peine de 24 ans
(pour trafic et possession de 300 Kg de Marijuana). Celui d’un autre condamné à 10 ans (pour la culture de 167
pieds) et celui de deux complices qui prennent aussi 10 ans (pour la culture de 1500 pieds).

Pour ce dernier cas, le Juge Thelton Enderson, qui s’était occupé de l’affaire, précise :

- 44 -
“J’ai dit à ces deux jeunes hommes que j’aurais aimé faire autre chose que ce que j’ai fait,
que je me sentais mal à l’aise, que j’avais les mains liés par la Justice. Je pense qu’on aurait pu
les réhabiliter en moins de 10 ans.

Je suis opposé, en général, à la loi sur la peine obligatoire, car je pense qu’elle est bien trop
sévère. Je pense qu’elle ne permet pas aux Juges d’évaluer chaque cas individuellement. Il y a
une règle qui dit : vous avez trafiqué avec une certaine quantité de drogue; par conséquent,
vous écopez de la peine obligatoire. Et on applique la règle”.

Dans 15 des états américains, les trafiquants risquent la prison à vie. C’est le cas de Wild Foster, en Oklahoma
condamné à 93 ans de prison pour avoir cultivé du Cannabis en présence d’un enfant. Dénoncé à l’origine pour
des amphétamines qu’il n’a jamais possédées, La police a trouvé à son domicile une serre souterraine, un
kilogramme de Marijuana, des sacs, des balances et accessoires pour la distribution. Pour eux, il ne faisait aucun
doute que cet homme s’adonnait au commerce du Cannabis.

Pour cause de prisons surpeuplées, Wild Foster est depuis transféré dans un pénitencier du Texas. La
législation de ce pays étant moins sévère qu’en Oklahoma, il a fait appel de sa condamnation et espère obtenir
une liberté conditionnelle. Pour l’obtenir, il doit reconnaître qu’il vendait une partie de sa production, ce qu’il a
toujours nié.

(Wild Foster) : “J’ai préféré passer en cours d’assise, c’était la garantie pour ma femme de ne
pas aller en prison. Ils l’ont obligé de témoigner contre moi”.

(Sa femme) : “Je ne voulais pas faire ça, je ne le voulais vraiment pas. Mais c’était ça ou j’allais
en prison. Et je ne savais pas qui allait s’occuper des enfants. Et puis il m’a dit : tu dois le faire,
tu n’as pas le choix”.

Le statut de complice est systématiquement donné aux femmes des inculpés qui refusent de témoigner a
charge. C’est parce qu’elle a refusé ce chantage que Judy Israël purge dans l’Indiana une peine de 12 ans de
prison.

(Judy Israël) : “Vous savez, quelque part, tout cela doit s’arrêter. Il suffirait que je témoigne
contre quelqu’un pour envoyer 10 personnes en prison. Tout cela doit s’arrêter”.

Son mari, Rasta (blanc) qui avait invoqué, lors de son procès, la raison religieuse, n’a pas vu sa requête aboutir
et a été condamné.

(Judy Israël) : “ Le problème, avec l’accusation de complicité, c’est que n’importe quel type de
rumeurs et de ragots peuvent être portées à la connaissance du Tribunal. Alors s’ils n’ont rien
d’autre, ils vous coincent pour complicité. Votre mari peut très bien partir en voyage d’affaire
pour le Week-end, revenir à la maison, et peut-être en a t’il profité pour acheter de la drogue, et
vous, vous pouvez être condamné pour cela.

Quand j’ai été incarcéré, mes enfants avaient tout juste un, deux et quatre ans et ma fille
aînée 9 ans. On les a tous placés dans des familles différentes. Mon plus jeune garçon ne sait
même pas qui je suis. C’est dur, car en temps que parent, vous voulez protéger vos enfants et
moi j’ai l’impression de leur faire du mal. ”.

Outre le fait que Judy n’a bénéficié d’aucune réduction de peine, elle ne voit ses enfants qu’une fois par an.

“J’ai fais une erreur, j’ai choisi le mauvais mari, mais onze ans de ma vie séparée de mes
enfants, ce n’est pas juste”.

Autre cas : John Angelo ancien dessinateur industriel chez Boeing, marié et père de famille à lui aussi été
inculpé pour culture de Marijuana. Il détenait 760 plants qu’il faisait pousser sous lampes sodium. Avant que
cela lui arrive, il n’aurait jamais imaginé qu’on puisse lui enlever ses enfants, lui confisquer sa maison, lui faire
perdre son emploi et être emprisonné pendant cinq ans. Une Justice qualifiée par le narrateur comme “sans
pitié”.

Le Juge Thelton Enderson intervient de nouveau :

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“Au début, lorsque les directives concernant les peines sont sorties, je pensais qu’elles seraient
progressivement retirées après quelques mois. Hors, elles sont toujours en vigueur et je ne vois
aucun signe pour qu’elles disparaissent dans un futur proche.

Je ne sais pas ce que pourraient faire les Juges. Nous ne pouvons pas faire pression. Nous
sommes plutôt coincés`. On peut du moins exprimer notre mécontentement comme je le fais
maintenant, en espérant qu’avec le temps, le Congrès (américain) révisera cette loi “.

John et Rachel ont accepté de plaider coupable en échange d’une réduction de peine. Le principe de ce
“marchandage” était le suivant : en acceptant de témoigner contre son mari, Rachel “ne fera” que trois mois de
semi - liberté avec possibilité de garder son emploi. John, qui a déjà perdu le sien, ne sera condamné qu’à cinq
ans de prison et les purgera lorsque sa femme aura fini sa peine.

A la sortie du Tribunal, la caméra intercepte leur réaction :

Rachel (sur un ton désabusé) : “C’est exactement à ce que nous nous attendions; ils ont accepté
que nous plaidions coupable car c’est ce qu’il y avait de plus simple je crois ! “.

John “J’ai l’intention d’en accepter les conséquences. J’ai évité à Rachel beaucoup de peine
et de souffrance. Je dois vivre avec ça maintenant ... “ et, prenant sa femme par les épaules, lui
dit “ ... allez, rentrons à la maison ! “.

La violence des interventions policières contre la Marijuana n’est pas gratuite : agissant expressément sur
ordre du gouvernement, les policiers déclarent espérer ainsi dissuader les jeunes et les classes moyennes qui
n’ont pas, d’après eux, les moyens de se “shooter” (terme employé par le narrateur complètement décalé avec
le sujet en cours) et qui automatiquement sont obligés de dealer. Ce qui constituerait, toujours d’après la thèse
officielle, un premier palier avant les vols et les braquages pour financer dans le meilleur cas leurs joints, avant
de passer au Crack ou à l’Héroïne.

Énième aparté hors résumé :

1) En France, les policiers font bien attention à ne pas déclarer publiquement de telles inepties,
mensonges qui auraient obligatoirement pour effet de déclencher une levée de tollé de la part des
médiats, des médecins, des intervenants en toxicomanie, du C.I.R.C., d’A.S.U.D., etc. ... Tout est
faux dans ce dernier paragraphe, bien entendu ! Observez bien de la façon dont ils construisent
leur raisonnement, sans aucune preuve de ce qu’ils avancent, faisant fi des observations médicales
et des expérimentations scientifique et hop! Sortant de la bouche de policiers, tout ce mensonge
devient forcément vrai aux oreilles du public.

2) Autre remarque, à l’intention du narrateur cette fois: “shooter” est un terme qui n’est employé
que dans le jargon des toxicomanes aux drogues dures. En effet, le mot shoot définie une injection
par voie intraveineuse, se shooter signifie donc se piquer. Cette pratique ne peut donc être
attribuée au Cannabis. De même, ce dernier ne se “sniff” pas non plus. Comment peut-on
commettre une telle erreur à tel niveau de professionnalisme ? Certains pourraient parler ici
d’erreur volontaire dans le but d’égarer le téléspectateur, l’histoire de la prohibition en étant
remplie. Pour ma part, je pense plutôt que l’on donne à traiter à des journalistes, des sujets
auxquels leurs connaissances personnelles sont assez limitées, ce qui peut engendrer des erreurs de
raisonnement de ce genre.

3) Depuis 30 ans que je consomme des dérivés cannabiques, et pas des moindres, j’attends
toujours l’envie d’escalader vers l’Héroïne, mais cette dernière me fait toujours défaut. Je suis prêt
à passer le “test des cheveux” pour prouver mes dires. Il en est de même pour la Cocaïne, le
Crack, le L.S.D., etc. Je n’ai jamais pris, même pas goutté une seule fois, ces produits car ce que je
sais d’eux fait qu’ils ne m’attirent pas. Il serait, d’après moi, intéressant de demander aux autres
usagers cannabiques, ce qu’ils en pensent, eux, de la théorie de l’escalade ...

4) Ce paragraphe recèle en lui une sorte d’aveux : c’est comme si la classe riche avait d’office le
droit de se “défoncer” car elle en a les moyens. Inversement, ceux qui n’en n’ont pas les moyens
deviennent suspects. Après le “délit de faciès”, survient le “délit de pauvreté”. Il est contradictoire,

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de la part de prohibitionnistes, de tenir de tels propos, car cautionner l’usage de drogue chez les
riches revient à cautionner le trafic qui les fournit, et qui va effectuer ce trafic sinon les classes
plus modestes et les jeunes? C’est comme si la police gérait le trafic au lieu de le combattre
réellement, en se contentant de “piocher dedans” de temps en temps, histoire de faire parler les
médiats; de rassurer les foules et d’assurer la promotion interne.

Aux antipodes de cette répression, d’autres états américains plus libéraux, comme l’Arizona et la Californie,
contournent le problème et surtout la loi anti-drogue de 1986 en autorisant la consommation de Marijuana
médicale.

Aparté : À ce moment précis du reportage, une musique de film d’angoisse accompagne les images illustrant
la revente de Cannabis, procédé psychologique utilisé ici, semble-t-il, pour “effrayer” le téléspectateur, alors
que nul élément prompt à dégager la peur ou la colère n’est réellement présent dans ces images.

Le terme « contourne » utilisé est péjoratif et sous-entend que le cannabis médical puisse être une supercherie.
Ce qui est loin d’être le cas !

Dans le club de San Francisco (club de revente de Cannabis médical), on assure la revente de Cannabis à toute
personne possédant une ordonnance médicale. Le narrateur précise que cette ordonnance « semble » facile à
obtenir.

Deux politiques contradictoires qui ébranlent le très répressif consensus national sur les drogues douces et qui
pourrait bien relancer le débat sur la dépénalisation aux États-Unis.

En guise de conclusion, le narrateur nous prévient d’un fait remarquablement juste (citation) : “Les ”pour” et
les “contre” n’abaissent pas la garde, chacun arguant des bienfaits sur le plan médical ou des méfaits sur
la jeunesse du pays de l’usage de la Marijuana. La route est certainement longue pour les uns comme
pour les autres. En attendant, de la plantation artisanale à l’exploitation de plus grande envergure au
milieu de champs de Maïs, la Guerre de l’Amérique contre la Marijuana se poursuit”.

(Reportage signé Elena Mannes, Duncan Forbes et Ted Winterburn, commentaires de François Cornet,
coproduction : Frontline / Elena Mannes © WGBM Educational Fondation).

À la fin du reportage, Bernard Benyamin demande son avis à Gilles Leclair et en profite pour présenter son
livre “La Drogue par le patron des Stups” (édition Orban). Ce dernier explique que la répression qu’il incarne
passe pour salutaire au regard de la sévérité de la loi américaine. Pour lui, “la dépénalisation ne veut rien dire
car cela ne résout pas le problème de l’approvisionnement”, cela se résoudrait plutôt par la légalisation et il
conclut par : “la légalisation mondiale n’est pas pour demain ! “.

Peut-être pas pour demain, à cause de gens comme vous monsieur Leclerc, mais au sujet du cannabis elle le
sera un jour inéluctablement et vous aurez à rendre des comptes !

Conclusion de ce reportage :

On ne peut que constater que tout est malheureusement justifiable sur terre, même le pire des pires. Et c’est là
que certains prohibitionnistes sont forts : ils ont l’art et la manière de pouvoir justifier ce qui ne peut pas
l’être, de jongler avec les chiffres, les mots et les idées que tantôt ils simplifient et généralisent à leur
convenance ou tantôt compliquent à l’extrême, et d’utiliser le faux et de manipuler les phobies. C’est au
niveau d’art que ces individus ont haussé leur vice, et ils sont condamnés à entretenir leurs mensonges : leur
guerre ne pouvant se réaliser que si le public la soutient. Il est donc question ici de leur « gagne-pain » !

On est dans ce cas en face d’un cas flagrant de fascisme : il n’y a plus de démocratie ; mais, abusé par une
partie de ses propres élus et hauts - fonctionnaires, le peuple américain a légitimé cette répression, ce qui
laisse l’illusion de la démocratie. Évidement, les réelles motivations qui générèrent le complot du Chanvre ont
été occultées de la connaissance du public. Pire, le gouvernement américain et la D.E.A. l’ont manipulé, ils lui
ont menti sur plusieurs points. Tout le monde c’est fait avoir, même les médiats américains.

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Il existe depuis des cas similaires avec les attentats du 11 septembre et la guerre en Iraq. Leurs pratiques
désinformatrices et mensongères sont très au point et font donc quasiment office de « code de procédure » pour
ce qui est de tromper l’électorat.

Par des discours alarmistes et par la psychologie, les autorités ont su renverser une situation qui leur semblait
défavorable au début des années 80. Elles, qui sont responsables de l’explosion du marché américain des
dérivés de la Cocaïne, ont réussit à retourner l’Opinion Publique alors conquise à l’idée de la dépénalisation
cannabique. Sans honte, ils ont même affirmé que la Marijuana menait irrémédiablement à la Cocaïne et
qu’elle était la cause du “déferlement” actuel de cette dernière.

Manipulant les médiats et les cerveaux, ils créèrent aussi des peurs en insistant sur le fait de préserver la
jeunesse de ce “fléau.” Résultat, si aujourd’hui la majorité du public américain souhaite un allégement des
peines pour les consommateurs simples, dans 20 des 50 états américains, ils cautionnent cependant la répression
uniquement par réflexe de préservation de leurs enfants. Les prohibitionnistes en profitent pour y faire
légiférer anticonstitutionnellement.

Il y a un fait important que l’on peut déduire de cette histoire : Nixon, Reagan et Bush, trois présidents
successifs étaient, et se sont fait connaître, comme viscéralement opposés aux drogues et comme croisés contre
ces dernières, revendiquant alors d’incarner la bonne morale, la Justice et le bon Droit.

Parallèlement, ils revendiquaient aussi de défendre et d’incarner les Droits de l’Homme de part le monde ...
foutaises!

En fait, le premier est tombé à la suite du scandale du Watergate, les deux suivants se sont mouillés dans le
trafic d’arme et celui de la Drogue. Ce sont eux qui ont laissé, aux États-Unis, s’organiser la propagation des
dérivés de la Cocaïne pour financer, entre autres, la Contra (voir le reportage : “À qui profite la Cocaïne” dans
la deuxième partie de cette encyclopédie, notamment le point sur le Cocaïer ainsi que celui sur la Cocaïne).

Aussi, je peux affirmer sans me tromper qu’il a continuité du complot contre le Chanvre, puisqu’ils sont
arrivés à retourner l’Opinion Publique, alors favorable à la dépénalisation de cette plante et à lui faire accepter
un principe extrémiste de répression des drogues.

Les présidents successifs des États-Unis, s’ils ne veulent pas connaître le sort de J. F. Kennedy,
acceptent donc de jouer un rôle de “serviles larbins” aux ordres d’une poignée de puissants industriels :
ceux que je nomme : “le Gang des milliardaires” (voir plus en avant dans cette première partie).

Ceci précisé, nous retiendrons essentiellement de ce reportage :

- Les femmes des détenus pour possession et/ou trafic de Cannabis sont d’office considérés
comme complices de leur mari ou concubin. Cela exerce une pression propre à déclencher la
spontanéité de témoignages à décharge ou de faux témoignages. C’est une habile façon de justifier
cette lutte auprès des contribuables en même temps que bâillonner toute éventuelle contestation : la
plupart des concernés plaident coupable pour diminuer leur temps de peine et obtenir un
arrangement pour l’éducation et l’avenir de leurs enfants.

- Les enfants sont aussi punis, car on les place systématiquement dans des familles d’accueils
(toujours différentes en cas de fratrie). La séparation ne touche donc pas que les parents. C’est un
procédé cruel qui n’a rien de démocratique et qui vise plutôt à détruire les individus et leur vie,
plutôt qu’à les punir en fonction de la gravité de leur acte puis, de les aider à se réinsérer.

Les moyens quasi militaires mis en œuvre, leur coût pour la société, et les abusives peines de
prisons prononcées contre les contrevenants cannabiques à la loi anti-drogues dans 20 des 50 états
américains.

- La perte systématique de l’emploi des concernés (imposée même si le patron souhaite conserver
son employé) dérogeant aux principes les plus fondamentaux et élémentaires du Droit du travail et
de la réinsertion.

- La confiscation des biens tout autant systématique, la violence des arrestations, ... pour une plante
dont l’usage ne provoque aucune mort, aucune perturbation sociale autre que son interdit, aucune

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nocivité pour le genre humain, bien au contraire (voir son aspect écologique et économique dans
cette première partie).

- La manifestation de la vérité est combattue car on demande aux inculpés d’avouer des mensonges
en échange de réduction et d’aménagement de la peine. Mensonges qui arrangent bien entendu la
procédure, sa durée, sa complexité, et permet ensuite de justifier la répression auprès des médias.

C’est en tenant compte de l’ensemble de ces doléances que j’ai bâti le titre précédant cette conclusion :
“l’Harmagedôn se déroulant sous vos yeux“. Car cette haine, cette volonté de vouloir détruire le monde du
Cannabis rappelle fortement un passage de la Bible ou il est expressément indiqué que ceux qui refuseront de
porter le chiffre de la bête (entendez par-là refuser les loi et l’obéissance aveugle envers les états qui
gouverneront le monde au temps de l’Apocalypse) seront persécutés, détruits, interdits de travail, de
commerce et de vie ... Cette « guerre des drogues » et donc un des fronts d’une guerre plus générale !

7) LA RÉGLEMENTATION INTERNATIONALE DU CANNABIS :

Tout commence par le problème posé par le Pavot. La Chine, après deux “guerres de l’Opium” perdues,
parvient quand même à organiser, en 1909, la Convention de Shanghai (13 pays signataires).

Deux conférences internationales (ou conventions) sur le Cannabis eurent lieu : l'une en 1912 (La Haye) et
l'autre en 1924 (Genève). La première se réunit surtout pour établir une réglementation du contrôle international
de l’Opium et de la Cocaïne (ainsi que leurs dérivés). Alors que le Cannabis n'était pas mentionné dans les
textes d'étude, une résolution sur le "Chanvre Indien" fut rajoutée à l'ordre du jour des travaux de la conférence,
par le Docteur El Guindi, représentant officiel Égyptien.

Ce dernier décrivit le Cannabis comme le fléau de son pays, responsable de 30 à 60 % des maladies mentales
observées... Il décrivit des cas de haschischisme aigu ou chroniques, marqués par une détérioration physique et
psychique. Il s'abstint cependant, de parler de l'état de pauvreté de son pays et de la misère qui frappait sa
population.

L'ignorance et la souffrance ne sont-elles pas les principales responsables de ces abus? Toujours est-il que,
appuyé par une bonne partie des pays du Tiers-monde, et des pays industrialisés, le contrôle du Chanvre Indien
fut inclut dans la Convention.

Le Cannabis fut ainsi défini : "... limité exclusivement à des buts médicaux et scientifiques, la production,
la fabrication, l'exportation, l'importation, la distribution, le commerce, l'usage et la possession des
drogues couvertes par la convention..." (sont assujettis à cette définition) "...les sommités fleuries et
fructifères de la plante Cannabis (Femelle) (à l'exclusion des graines et des feuilles non accompagnées des
sommités), dont la résine n'a pas été extraite, quel que soit le nom par lequel on les désigne."

Les feuilles de la plante furent exclues de la convention par un geste de compromis à l'égard des délégués de
l'Inde et du Pakistan, pays où le Bhang, décoction de feuilles de Cannabis, était encore très largement utilisé
(usage religieux et coutumes).

Cependant, il fut habilement rajouté : "...Les partis adopteront toutes les mesures nécessaires à la
prévention de l'abus et du trafic illicite de feuilles de Cannabis...".

Donc, en France par exemple, l'excuse de consommer du Bhang ne prévaudra pas, n'étant pas une coutume
locale profondément ancrée et politiquement difficile à interdire. La Loi Française interdit son usage et a même
prévu le vice de procédure.

Le texte de la conférence étant toujours d’actualité, nos experts juridiques ont trouvé la parade à ce qu’ils
ressentaient comme une lacune. Pour ce faire, ils ne parlent pas en terme de “sommités fleuries et fructifères
de la plante Cannabis (Femelle)“ car comment prouver qu’une résine ou que des feuilles (légèrement
stupéfiantes) destinées à la consommation proviennent bien d’une plante femelle (défendue) et non pas d’un
plant mâle (dédaigné d’interdiction par la conférence).

En métropole, nous basons l’interdiction sur la présence de T.H.C. et autres cannabinoïdes dans n’importe
quel produit que se soit.

- 49 -
Si je découvrais demain une plante totalement différente du Chanvre et qui posséderait quand même un
cannabinoïde psychoactif, elle serait donc d’office interdite. J’irais donc tout droit en prison à moins de
persuader le juge de mon ignorance dans la nature chimique de la résine produite et de la sincérité de mon
“mea-culpa”. Mais revenons à notre étude.

Après la guerre de 14 – 18, la société des nations organisa d’autres conventions et accords qui engagèrent les
états signataires. Morphine et cocaïne connu un boum après la grande guerre. Pourtant, bien que dangereux et
détournés quasi systématiquement par les patients pour un usage toxicomaniaque, il fallait que ces substances
soient réservées à des fins médicales et étroitement contrôlées.

C’est alors que naissait un comité central permanent, qui centralisait toutes les donnés et statistiques de
l’époque sur la culture, la production, la consommation et l’état des stocks des pays engagés.

Les pays signataires de la Convention généraliseront l’interdiction du Chanvre. D’autres conventions ou


conférences vinrent renforcer cette interdiction :

- Celle de 1925 : Convention de La Haye (dix pays signataires, système de licence, transactions
enregistrées, statistiques détaillées).

- Celle de 1931 : Convention de Genève (fabrication et commerce des drogues planifiés,


création de l’O.I.C.S.).

- Celle de 1936 : Conférence de Genève (premier classement des produits en deux groupes,
convention pour réprimer le trafic illicite des drogues nuisibles et qui rentra en vigueur en 1939).

- En 1946 : l’ONU créait la Commission des Stupéfiants (aujourd’hui constituée de 30


membres) réunissant les pays producteurs et/ou fabricants d’Opium et de Coca. Le but était de
former une commission qui assurait une fonction de surveillance et de préparation de projets de
conventions internationales. Elle pouvait aussi étudier les éventuelles réformes et donner son avis.

- Protocole de Lake-Success (1948): élargissement de la liste des produits interdits (rajout de 12


produits synthétiques).

- Celle de 1961 : Convention Unique des Nations Unies sur les Stupéfiants (66 pays présents,
classement des produits en 5 catégories, contrôle encore plus strict, naissance de la prohibition
mondiale). Le nombre de pays signataires de cette convention, dont les prises de positions ont
toujours cours, s’est élargi depuis à 108. Elle compose un Organe International de Contrôle des
Stupéfiants composé de 11 experts.

- Celle de 1971 : (Conférence de Vienne), qui ajouta le Delta 9 T.H.C. à la liste des drogues
dangereuses à éliminer de l'usage courant.

- Celle de 1972 : Convention des Nations Unies sur les stupéfiants et les substances
psychotropes.

- Convention complémentaire de Schengen (1990).

- Les 8, 9 et 10 juin 1998 à New York, l’O.N.U. a réunit 135 pays dans un grand sommet intitulé
“Pour un monde sans drogue”.

Les pays cosignataires se sont entendus pour tenter de réduire l’offre et la demande de drogue
dans les dix ans qui suivent. “.Et cela malgré l’appel d’ONG, policiers, juges, économistes et
même politiciens qui dénoncent cette politique “irréaliste”. “ (ref. A.S.U.D. Journal n 14, été
1998, page 4).

Notre président, Jacques Chirac s’y est fait remarquer se déclarant hostile à toute libéralisation
(cannabique) et justifiant la “guerre contre la drogue” à coup “d’avis de professionnels” tous
issus du camp des prohibitionniste (exemple : le professeur Nahas).

- 50 -
Or depuis 1994 en France, la Commission Henrion, le Comité d’Éthique et l’Association
Nationale des Intervenants en Toxicomanie (A.N.I.T.) se sont prononcés pour la dépénalisation
(au moins) de l’usage simple de Cannabis. En 1998, le Rapport Roques vint justifier, en quelque
sorte, ce point de vue progressiste.

Il est impossible ici de rentrer dans les détails de chaque convention. D’autant plus qu’elles ne font, en gros,
que se répéter en thèmes déjà abordés ou se “complémentariser”.

Cependant, pour les curieux, je leur conseille de, soit consulter les rapports des dites commissions, soit de lire
Fumée Clandestine ou je vous renvoie aux pages suivantes :

- Celle de 1925 : Tome 1, page 54


- Celle de 1931 : Tome 1, page 54.
- Celle de 1961 : Tome 1, page 54, 57, 58, 59, 65, 67, 72, 78, 80, 81, 119, 152, 170, 205, 206, 214,
215, 216, 254.
- Celle de 1971 : Tome 1, page 54, 60, 80.
- Celle de 1972 : Tome 1, page 216.
- Convention complémentaire de Schengen (1990) : Tome 1, page 216.

Parallèlement, le premier rapport de l’américaine Commission Nationale sur la Marijuana conclu, comme
celui de La Guardia, que le Cannabis est peu toxique et tenta de faire légaliser au moins la possession et
l'utilisation à titre privatif.

Rejeté par le président Nixon, mais suivies par la plupart des états américains, ces recommandations
impliquèrent dès 1976, la reconnaissance légale d’un balbutiement de concept qui amènera un jour à
l’autorisation de la possession et de l'utilisation privée de Marijuana.

Fort de cet échec, l’O.N.U. prit des précautions, et nomma l’OICS (Organe International de Contrôle des
Stupéfiants), véritable organisme prohibitionniste pondant régulièrement des rapports très engagés.

On constate que plus on prouve la non nocivité du produit, plus on se heurte à l’injustice des lois qui traitent
ce domaine, et plus la répression s’accroît, se fait lourde et cruelle.

En 1994, on estime que le nombre d’américains fumeurs de Chanvre (réguliers ou non) dépasse les cinquante
millions d’individus (35 à 40 millions officiellement). Dans cette “manne”, la répression fait “de l’argent” et
détruit des existences, au mépris des droits fondamentaux de l’Homme et des Démocraties (voir Partie 2).

Il existe cependant une brèche dans cette “chape de plomb” juridique : un certain Todd Mac Cormick,
américain fumeur de Cannabis pour raisons médicales, à découvert que :

le Préambule de la Convention Unique des Nations Unies sur les Stupéfiants contient une
clause spéciale permettant de transporter et de consommer des stupéfiants à partir du
moment où ils ont été prescrits légalement (ref. A.S.U.D. Journal n°11, printemps 96, page 9,
colonne du milieu, bas de page).

Ceci peut donc tout particulièrement s’appliquer au Cannabis de part ses différentes vertus médicales
reconnues. D’autant plus pour la France qui a ratifié la dite Convention …

En Europe, la prescription peut être légalement obtenue aux Pays-Bas et, cadre européen oblige, être tout aussi
valable en France.

Mais dans le Droit, il faut savoir distinguer la théorie de la pratique. Celui qui voudra régulièrement cultiver
ou importer, transporter du Cannabis en France, même sous couvert médical, va se créer de sacrés ennuis et
subir menaces et pressions. Nous constatons ici un bel exemple de Droit bafoué ... .

Pour terminer cette partie, nous pourrons remarquer que malgré cette organisation méthodique de la lutte
internationale contre les drogues, les pays ont adoptés différentes législations en fonction du contexte
socioculturel. Devant la montée de la toxicomanie, toutes les législations européennes ont étés modernisées
dans les années 1970 et renforcées dans un sens de sévérité accrue dans les années 1980. Mais d’importantes

- 51 -
variations existent entre les pays en matière de répression du trafic et d’usage, et de façon encore plus accentuée
quand au sujet de l’articulation soins – répression.

Il ressort que la France a la législation la plus radicale, tandis que la Hollande à la position la plus libérale.

8) LA COMMISSION HENRION (FRANCE 1995) :

Épisode pénible du chapitre “Cannabis in France”. La nomination de la commission, comme ses résultats
d’ailleurs, furent un “big” leurre politique. Bien que nommée par l’État, ces commissions ne produisent qu’un
avis consultatif et en aucun cas une décision ayant force de loi.

Cette commission avait pour mission de se pencher sur le problème de la drogue en particulier, et de la
toxicomanie en général. La constitution de la commission a pris beaucoup de temps car toutes les parties
devaient être représentées. (Police, Santé, Sciences, Médiats, ...).

Nombre de membres de cette commission n’étaient pas spécialistes de la politique en matière de Drogue, fait
qui assurait une certaine neutralité et était censé empêcher les préjugés. Comme l’indique la préface du rapport,
elle s’est particulièrement orientée vers la question d’une prohibition de toutes formes de ventes et de
distribution.

Au cours des travaux, la commission a partagé son avis sur deux points, d’ailleurs, au moment du vote, elle
s’est prononcée sur la question de la dépénalisation de l’usage Cannabis et de la dépénalisation des drogues
autres que le Cannabis. En ce sens, elle admet une distinction entre drogue douce et drogues dures.

Une petite majorité de la commission s’est prononcée en faveur de la dépénalisation du Cannabis (9 voix
contre 8), le vote de la seconde question a donné un résultat strictement inverse (pour la pénalisation de l’usage
des drogues autres que le Cannabis à 9 voix contre 8).

Il est à noter que le professeur Henrion, s’annonçant opposant à la dépénalisation antérieurement à la


commission, avait totalement changé de position au bout de neuf mois. Non seulement il était favorable à la
dépénalisation des drogues, mais aussi à la légalisation du Cannabis.

Le Public, conditionné par 30 ans de d’argumentations alarmistes officielles et actuellement réputé


hostile à une dépénalisation, pourrait réagir pareillement s’il était mieux informé.

Toujours est-il que loin d’être conscient de la volonté première de manipulation de leurs résultats, les
intervenants scientifiques ont fourni un travail sérieux et laborieux.

Le 04 février 1996, la commission s’est prononcée à la majorité pour “une dépénalisation de l’usage du
Cannabis et de sa possession en faible quantité” (décriminalisation) puis “une véritable réglementation du
commerce” (légalisation) dans un délai de deux ans, “s’il n’existait aucune aggravation de la situation”

Déçu, Jacques Chirac refuse de suivre ces recommandations, ce qui ne m’étonne pas puisque ce dernier, à
l’époque de son mandat de Maire de notre capitale, avait embauché le professeur Nahas comme conseillé
technique (sur la question des drogues) à la Ville de Paris.

D’après les prohibitionnistes, même si nos dirigeants auraient voulu que ces recommandations soient suivies
d’effet, ce n’était pas techniquement possible car les lois internationales interdisent à la France, même membre
important de l’O.N.U., et signataire des différentes conventions, de prendre une telle position, pas pour la
dépénalisation, mais pour la légalisation.

En effet, une décision pareille mettrait notre pays “Hors-la-loi” et des sanctions seraient prises par l’O.N.U..
(voir dans cette première partie le point juste avant : 8) LA RÉGLEMENTATION INTERNATIONALE DU
CANNABIS : 4ème et 5ème paragraphe). Décriminaliser est, à la limite, possible en jouant sur les mots.
Légaliser ne l’est pas.

Alors, comment a fait la Hollande ? Il est bien évident que c’est très possible de légaliser, mais il est certain
qu’il n’est pas possible de le faire si on n’en a pas la volonté !

- 52 -
En France, on ne dépénalise pas car :

- D’une, le politique n’est pas sûr que les électeurs le suivront en majorité (à cause
du bourrage de crâne qu’on leur a fait subir),

- De deux, on n’en a pas le droit au niveau mondial, interdit difficile à faire lever
sans provoquer de “remous”.

- De trois, la plante pose un problème politique et économique au pouvoir (de Droite


comme de Gauche) puisque ce dernier est asservi à l’économie et aux lobbies de
trusts qui eux ne veulent pas entendre parler de cette plante;

- Et de quatre, que pensent du système les persécutés de la question des drogues.


Certains affirment que l’État tire actuellement assez d’argent aux toxicomanes
(toutes drogues confondues), par voies d’amendes et de justice, et en justifiant sa
politique de Tolérance Zéro, se dote d’outils répressifs supplémentaires et se
contente donc de la situation actuelle.

Non suivit, ce rapport finalement, ne fait qu’amplifier la polémique entre les “pour” et les “contre” sans
toutefois apporter aucune solution. C’est cependant un discret désaveu de la politique répressive.

Toutefois, si vous désirez en savoir davantage sur le rapport de la commission, vous pouvez soit le consulter,
soit lire ”Fumée Clandestine ”tome 2 spécialement pages 208 et 209.

Un grand merci quand même au professeur Henrion et à bon nombre des membres de la commission qui
surent travailler laborieusement, consciencieusement, honnêtement et indépendamment des pressions politiques
exercées sans interruption (une partie de la commission était constituée de hauts fonctionnaires d’État : en
exemple le grand patron de l’O.C.T.R.I.S., “grand manitou” de la lutte contre les stupéfiants regroupant toutes
les forces de police destinées à “combattre la drogue”).

Grand merci d’autant plus que le professeur n’était pas spécialiste du domaine qu’on lui demandait de juger.
Lui et ses collègues, ont dû tout apprendre sur la question, et ont su rendre leur rapport en 9 mois et quatre
jours. Quand on sait, qu’au moment d’écrire ces lignes, cela fait une vingtaine d’années que je travaille à la
confection de cette encyclopédie ....

Ce rapport, comme beaucoup d’autre, a fini aux oubliettes comme nous a déclaré monsieur Chevènement,
notre ministre de l’intérieur de l’époque le samedi 13 décembre 1997 sur T.F.1.

Visiblement peu au courant des faits, il nous a cependant promis de le rouvrir et de le consulter.

L’homme n’est plus en fonction, depuis longtemps, et on attend toujours ... De toute façon, je n’ai jamais eu
confiance en cet individu qui s’est félicité de faire interdire (par son préfet de Paris) une manifestation des
“Verts”, (partis de sa propre majorité) en faveur de l’ouverture d’un débat sur le Cannabis.

Autre rapport, celui du Comité Consultatif National d’Éthique qui estime que :

“ La répression ne constitue plus la réponse suffisante au problème posé par la consommation de drogue
illicite, d’autant que la pertinence de la distinction entre drogues licites et illicites, sur laquelle se fonde
cette répression, est remise en cause tant par les données scientifiques que par les pratiques”.

Pour bien comprendre le problème posé, il est impératif de comparer les différents rapports et commissions de
cette période. En un an, une association et deux commissions se sont prononcées pour la dépénalisation de
l’usage du Cannabis : l’A.N.I.T. (Association Nationale des Intervenants en Toxicomanie), le C.C.N.E. (Comité
Consultatif National d’Éthique), et la Commission Henrion.

Pourquoi nommer des commissions si c’est pour en refuser les résultats s’ils déplaisent?
Est-ce très démocratique ?

- 53 -
9) LE RAPPORT ROQUES, SCIENTIFIQUEMENT EXACT, MAIS POLITIQUEMENT FAUX :

(Texte entièrement inspiré de “Du Cannabis et de quelques autres démons ....”, pages 162 à 165).

En réponse au “Colloque sur l’Abus des Drogues et de la Toxicomanie” de décembre 1997, Bernard
Kouchner, bloqué dans sa volonté de réforme par le gouvernement, commanda au professeur Bernard Roques
“une étude sur la dangerosité des toxiques légaux et illégaux”.

Ce dernier, directeur de l’unité de pharmacologie moléculaire de l’I.N.S.E.R.M., fit rédiger le rapport par un
groupe d’experts français et étrangers. Bernard Kouchner le reçu dès le mois de mai et le garda “sous le coude”.
Fin tacticien, il attendit les prises de position de messieurs Chirac et Jospin au Sommet de New York pour le
remettre à la Presse.

Ce rapport ne fit que confirmer ce que tous les spécialistes et les cannabinophiles savaient déjà, mais fit
néanmoins l’effet d’une bombe dans la Grande Presse qui titra “l’Héroïne aussi dangereuse que le l’Alcool” et
“le Cannabis, moins dangereux que le Tabac”.

À la grande consternation des tenanciers de bars, ce rapport plaçait sur le même plan Alcool, Héroïne et
Cocaïne à cause de la dépendance, de la toxicité et de l’accoutumance que génèrent ces produits. Une deuxième
catégorie regroupait les psychostimulants, les Hallucinogènes, les Benzodiazépines et le Tabac.

De part sa faible dangerosité sociale et de sa faible toxicité, le Cannabis fut placé à part de ce classement.
C’est apparemment à cause de l’ivresse qu’il procure qu’il ne fut pas classé avec d’autres drogues légères
comme le café ou le thé.

La pierre fut jetée dans la mare. C’est un raz-de-marée qui en sorti. Jean -Pierre Fourcade, président de la
commission des Affaires Sociales au Sénat, cria “au complot” et regrette que monsieur Kouchner se soit fait
“intoxiquer” par des médecins. « Parano », il voit dans cette affaire une conspiration pour légaliser le Cannabis.

Accusé de présenter sous un jour favorable le Cannabis, monsieur Kouchner rétorque “Je n’ai jamais été
pour la dépénalisation, je suis pour la réglementation et, surtout, pour ne pas emprisonner les gens pour
simple usage”. Se sentant concerné par la critique adressée a son confrère, le professeur Roques intervient et
précise : “Le but n’était pas de d’engager vers la dépénalisation, mais de montrer, de manière
comparative, la dangerosité des différentes drogues”.

Réagissant en marge de cette histoire, l’Académie de médecine, adhérant encore aux thèses du professeur
Nahas, s’entête à raconter que les dangers du Cannabis dépendent de la personnalité de l’individu, de
l’importance, de la fréquence et de la régularité des prises.

A ce soporifique discours est rajouté un petit passage sur la forte teneur en T.H.C. des nouvelles variétés, un
autre sur les dangers du Cannabis au volant. Au-delà de ceci, ils se figèrent dans un mutisme complet. Les
résultats des travaux du Rapport Roques les laissaient sans voix.

Le monde politique en fit de même : comme le soulignait le sénateur Sérucla, un des seul politicien qui osa
prendre parti pour le Cannabis “le Rapport Roques est scientifiquement exact, mais politiquement faux ...”.
Cette dernière réflexion doit désormais résonner fortement dans la tête des centaines de milliers de
cannabinophiles français condamnés depuis 1970.

10) LA M.I.L.D.T. EN 1998 :

(Texte presque entièrement inspiré de “Du Cannabis et de quelques autres démons ....”, pages 162 à 165).

Jacques Chirac et Lionel Jospin mirent un an à se mettre d’accord pour trouver le douzième président de la
Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (M.I.L.D.T.). C’est à Nicole
Maestracci, haut fonctionnaire, qu’est attribué le poste. On ne lui interdit pas vraiment d’emblée la possibilité
d’une nouvelle approche du problème drogue, mais ces deux dirigeants lui limitèrent quand même fortement
son champ d’action en lui interdisant de toucher à la loi de 70.

Il semblait que grâce à cette dame, tout pouvait changer. L’approche du problème commence par une
nouveauté : la M.I.L.D.T. s’intéressera désormais aussi aux drogues légales.

- 54 -
Lors de la Semaine Européenne de Prévention des Toxicomanies, tenu par la Convention de Bruxelles,
Nicole Maestracci sort des sentiers battus : fini la langue de bois, les mensonges et faux-fuyants, fini les
discours prônant l’abstinence et les spots T.V. du genre “... Dites Non à la Drogue ...”

Seuls les faits comptent désormais : évoquant le nombre estimé des fumeurs de Cannabis et leur bonne
intégration, Nicole Maestracci en tirait la conclusion qu’il était plus réaliste de les inciter à “diminuer leur
consommation et/ou la rendre sans risque” plutôt que de s’enfermer dans le principe répressif et nier la
réalité de cette dernière.

À la demande de ceux qui l’on nommé, elle présente un rapport, début janvier 1999 ou elle explique les
directives principales de sa nouvelle politique. Pas question de toucher à la loi de 70, lui avait-on affirmé. Aussi
parcourra-t-elle des chemins de traverse. Elle voudrait lancer un grand débat public sur les drogues, informer au
plus justes des risques encourus et faire évoluer le point de vue d’une population française intoxiquée par des
décennies de désinformation sur la question.

Elle estime aussi que le consommateur n’a pas sa place en prison et que l’usage de drogue devrait être
dépénalisé. Par le souhait qu’elle émet que l’on tienne des propos plus pragmatiques et moins idéologiques sur
les drogues, on sent que Nicole Maestracci s’inspire du Rapport du Comité National d’Éthique et du Rapport
Roques.

Observons ce qui est nouveau dans son approche du problème toxicomanie :

- Le jour où le Monde publiait le rapport de la M.I.L.D.T., Nicole Maestracci


recevait une délégation du Collectif pour l’Abrogation de la Loi de 70. Elle
semble donc considérer les associations d’usagers comme des interlocuteurs à part
entière.

- Les orientations suggérées; entre autres par le Rapport Henrion, sont aujourd’hui
reprises par la structure chargée de coordonner l’action de 17 ministères concernés.

- Avec elle, la parole des intervenants en toxicomanie semble avoir plus de portée.
L’O.C.T.R.I.S., par exemple, qui avait l’habitude d’imposer son seul point de vue
ou de faire pression sur celui d’autrui, s’est donc fait voler la vedette et ne devient
alors qu’un interlocuteur comme les autres.

Ce n’est donc pas le fond du discours qui est nouveau, Monique Pelletier recommandait déjà, en 1978, que
soit dépénalisé l’usage des drogues et que “soit fixé un seuil quantitatif en dessous duquel, tout porteur serait,
sauf preuves du contraire, assimilé à un usager, non un trafiquant”.

Ce qui est nouveau, c’est que les prohibitionnistes ne sont plus les seuls aux commandes de ce vieux bateau
rouillé qui se nomme “guerre aux drogues version française.

Toutes ces bonnes intentions doivent donc s’accommoder et cohabiter avec ce qui existe déjà : la loi de 70.
Cela semble impossible ou plutôt possible mais pas dans le bon sens. Contrairement aux exigences de ses
supérieurs car ne pouvant faire autrement, Nicole Maestracci remet en question la loi dans son principe :

- En incluant les drogues licites dans son plan et en mettant plus l’accent sur les
modes de consommation (raisonnables ou compulsifs) que sur les produits, elle
remet en cause l’autorité du tableau des stupéfiants qui défini le cadre de la loi.

- Promouvoir une dépénalisation de fait aux dépens de l’injonction thérapeutique est


saper le fondement de la loi de 70. Cependant, c’est aussi supprimer le seul coté
sanitaire et humaniste d’une loi essentiellement répressive. Les Juges qui ne
joueraient pas le jeu de la dépénalisation auraient donc les mains libres pour
réprimer plus fort au niveau des consommateurs - revendeurs.

- Cette forme de dépénalisation aurait pour effet de supprimer les accusations de


détention, d’acquisition, de transport, d’offrir ou de céder des stupéfiants. C’est de

- 55 -
cette façon que les tribunaux condamnent actuellement les consommateurs; là aussi,
la loi de 70 prend un sale coup.

Ce sont quand même les trois piliers fondamentaux de la loi de 70 qui viennent d’être ébranlés. Mais voilà, il
n’est pas certain que, aux vues de l’étroite marge de manœuvre de la présidente du M.I.L.D.T., la situation
s’améliore pour les usagers cannabiques.

Nicole Maestracci enverra sans doute une circulaire aux Parquets (recommandations), mais n’en tiendront
comptes que certains Juges des plus éclairés. Les autres, afin de marquer leur refus d’une forme de
dépénalisation, accentueront la répression. Car malheureusement, ces recommandations n’ont pas valeur de loi
et n’obligent aucun magistrat. Nous avons déjà connu un cas similaire avec la Circulaire Pelletier.

Il semble pourtant qu’il faille que nous passions par ce stade : cette politique, si elle est réellement mise en
œuvre, ne pourra qu’accroître et mettre en évidence les contradictions et anomalies de la loi de 70. Définie pour
trois ans, elle permettra peut-être de rallier l’opinion publique et les hommes politiques à une vision plus réaliste
sur la question, débloquant ainsi la situation.

Dans tous les cas, cette politique ne pourra être que transitoire. Nous assisterons alors, soit à un retour en
arrière mais avec le risque d’épisodes répressifs plus draconiens, soit à une évolution de dépénalisation de
consommation sans définition du mode d’acquisition des produits en fonction des dangers physiologiques et
sociaux qu’ils représentent.

C’est le modèle espagnole : il ne résout en rien les questions trafic (on tolère d’en fumer mais pas d’en
vendre ou d’en acheter, ce qui est un non sens) et sanitaires (adultération des produits pour des raisons de
profits). Il ne sépare pas non plus le marché du Cannabis de ceux des autres drogues.

Il est vrai que la logique humaniste veut que tôt ou tard, un gouvernement mettra à l’ordre du jour du
Parlement, le réexamen de la loi de 70. Mais, quitte à passer pour un rabat - joie, je n’ai vraiment pas
l’impression que c’est pour tout de suite.

Mais tout ce qui vient d’être exprimé est la fruit d’une analyse et d’un raisonnement qui ne tient pas compte de
la volonté des réels maîtres du monde et des marchés financiers ... À drogue ou légal, ils ne veulent pas du
Chanvre, sauf dans les secteurs ou ils ne peuvent pas le remplacer. Ne soyons pas forcément défaitistes, disons
que ce n’est que le début du chemin qui mènera à une situation plus saine, il est dans l’intérêt de tous de
l’emprunter et d’aller jusqu’à destination.

Saluons l’intelligence, le courage et l’honnêteté intellectuelle de Nicole Maestracci, qualités rares au sein du
niveau administratif ou elle évolue. L’expression de son point de vue en haut lieu a changé et changera encore
bien des choses. Mais elle s’est fait évidement « remercier » lorsque la droite est arrivée au pouvoir avec
monsieur Chirac.

11) CONCLUSIONS DE CETTE ETUDE SUR L’ORIGINE ET LE MAINTIENT DE LA


PROHIBITION DU CHANVRE :

La prohibition est donc le fruit d’une machination, d’un complot économique. Injuste dès le départ, cette
répression se propage comme telle dans le temps.

Cependant, on assiste à une prise de conscience fruit du fait que certains “pionniers” ont osé lever l’interdit et
s’exprimer librement sur le problème des drogues en général, et du Cannabis en particulier.

On assiste aujourd’hui à un début de renversement de l’Opinion Publique, le débat se réalisant de fait malgré
son interdiction officielle. La parution de multiples ouvrages littéraires et articles ainsi qu’un mouvement
musical contestataire (Rap, Groove, Reggae...) instruisent et animent ce débat.

Internet y a aussi énormément contribué surtout en ce qui concerne les consommateurs cannabiques, les jeunes
et les gens aisés.

- 56 -
L’expression orale libre de cette contestation n’est cependant pas réellement à l’ordre du jour. Et c’est valable
pour toutes les drogues. En dehors de quelques émissions télévisées, on assiste qu’à de rares élocutions
radiodiffusée ou de conférences sur le sujet.

Ces dernières ainsi que les prises de positions écrites et les manifestations sont souvent sanctionnées au nom
de l’ancien article L 630 du Code de la Santé Publique rebaptisé.

Les usagers cannabiques ne sont plus les seuls à entretenir la contestation. On note une vive réaction de la part
des secteurs médical, social mais aussi de membres de la Justice, de la Police et de certains politiciens envers
une répression jugée exagérée, voire disproportionnée.

Leur préoccupation principale est de faire mettre en sommeil cet article de loi le temps d’un débat public.
Dans un deuxième temps, ils parlent tous de dépénalisation et de vote de la question.

Aussi, à terme, la dépénalisation sera obligatoirement mise à l’ordre du jour.

Mais attention, cela risque d’être un habile piège destiné à renforcer la répression car n’oublions pas
que notre réel gouvernement sont les intérêts industrialo financiers.

En effet, il y a risque que ce gouvernement impose le modèle suivant :

- Le Cannabis demeura interdit. Son trafic restera sanctionné. On ne touche que très
peu à la loi de 70.

- Les usagers simples ne seront plus jugés sur un plan criminel, ils seront passible
d’une simple amende mais on laissera aux juges ou aux Procureurs le libre choix de
traduire un consommateur en Justice (en cas de multi récidives par exemple).

Cette façon de faire laisserait croire à une humanisation du système. Le gouvernement pourrait alors “frapper
encore plus fort” sur les trafiquants, ce qui est hypocrite puisque qu’il sait bien que cette forme de
dépénalisation n’aura pour effet que de “doper” la demande.

En même temps, il prendra des sous aux consommateurs. Dans cette hypothèse, ou est le progrès souhaité ?

C’est donc sur une base de 80 000 à 120 000 interpellations par an que l’État comptera alimenter ses
caisses ou remplir ses 30 nouvelles prisons. Ces chiffres pourraient même être doublés dans les années à
venir, on friserait le modèle américain. C’est un marché juteux qui possède actuellement un potentiel de 8 à
10 millions de personnes “contraventionnalisables”.

La seul solution qui s’impose alors, pour une véritable humanisation du problème Cannabis, est la
Légalisation contrôlée : culture personnelle autorisée mais soumise à règlement, prescriptions médicales libres,
création de points de vente médicaux autorisés, publicité et trafic sanctionnés (mais bien moins fortement
qu’aujourd’hui), abrogation du L 630 et expression écrite ainsi qu’orale libres conformément aux lois régissant
la Liberté d’Expression en France.

Un trafic plus réduit car les prix vont chuter, un produit devenu banal et non adultéré, des gens qui se soignent
et non plus se droguent (changement des mentalités).

Ne serait-ce pas la meilleure façon, et la plus douce, pour tenter de circonscrire une pratique qui de toute
façon, de part le monde, se déroule à grande échelle quelque soit l’intensité de sa répression ?

Mais pour en arriver à cela, il faudra braver les foudres de l’O.N.U.

Et c’est possible : d’abord par ce que nous somme la France, pays détenteur du droit de veto au sein du
Conseil de cet organisme.

Ensuite parce que la Hollande, seul pays au monde qui a osé le faire, n’a pas vu débarquer de force
militaire multinationale sur son territoire, n’a pas subit de frappes aérienne tactiques ni n’a connu
d’embargo.

- 57 -
Alors un peu de courage tout de même ...

12) ÉCONOMIE DU CHANVRE :

L’homme, donc, connaît et utilise le Chanvre depuis fort longtemps. De tout temps le Cannabis à été projeté au
devant de la scène politico-économique, soit comme base officielle de l’économie (on va y revenir ...), soit
comme base de persécution et donc comme refuge pour les persécutés (ce qui a pour effet de les unifier).

Il est donc intéressant d’étudier distinctement ces deux parties dans lesquelles le Chanvre exprime ses
potentiels économiques : Le Chanvre dans un système dit légal; et Le Chanvre lorsqu’il est interdit (comme
aujourd’hui en France par exemple).

Pour commencer, il est utile d’expliquer que lors de la deuxième guerre mondiale, le Chanvre, aux États-Unis,
a été dépénalisé et sa culture encouragée, et qu’inversement, la paix revenu, ce même pays faisait tout pour
interdire la plante afin d’empêcher son peuple d’avoir accès aux aspects économiques, psychoactifs et médicaux
de cette dernière.

En effet, ce végétal, en raison de son potentiel, fait peur aux hommes de pouvoir et aux industriels qui les
“dirigent” :

- Celui qui la cultive devient riche, autonome et libre (on détaillera le phénomène dans ce qui va
suivre).

- Celui qui la fume (ou la boit ou la mange) modifie son psychisme au point de devenir libre
penseur.

- Celui qui soigne avec cette plante (comme avec d’autres d’ailleurs) abaisse la médecine à la
portée de tous.

- Celui qui se nourrit avec (nourriture sans rapport avec la dite toxicomanie) accède à la
nourriture plus complète et plus parfaite pour son corps, le rendant plus résistant aux maladies et
ce qui s’ensuit.

- Celui qui se loge avec accède à un environnement de tous les jours bien plus sain.

-Celui qui se chauffe ou roule avec participe activement à l’écologie en ne polluant plus (point
fort sur lequel on reviendra plus en avant).

Alors on est prêt à vous expliquer que cette plante vous empoisonne, rend fou, meurtrier, dépravé même
si à coté de cela on tolère des substances et on pratique des politiques qui vous mènent plus certainement
à ce résultat.

On est prêt aussi, à vous enseigner aussi que cette plante c’est le “Diable”, quitte à le devenir réellement
envers vous si malgré tous ces conseils vous décidez quand même de l’adopter (peines de prison lourdes, peine
de mort, tortures, arrachage de la langue, par exemple, assimilation à la sorcellerie avec bûché, ... de tout temps
le monde du Cannabis a été injustement persécuté).

A noter que toutes ces pratiques ont encore lieu aujourd’hui, en exemple :

- France : peines de prisons excessives pour trafic, perte des droits sociaux, confiscations des
biens, amendes lourdes et/ou “mort sociale” des concernés.
- U.S.A. : même chose qu’en France, mais de façon bien plus lourde et répressive encore jusque
chez les consommateurs. Dans certains états, des vies sont brisées pour la possession de quelques
dizaines de grammes.
- Singapour : peine de mort pour possession (détention) de plus de 500g de Haschich ou de plus
de 15 g d’héroïne.
- Iran : peine de mort pour trois fois rien (pour ce qui vous coûterait seulement quelques
semaines de prison en France). D’après Alain Labrousse président de l’Observatoire
Géopolitique des Drogues, ce pays n’est pas le seul dans ce cas car il dénonce aussi l’Égypte, la

- 58 -
Malaisie, le Bangladesh, l’Arabie Saoudite, la Birmanie, La Syrie, l’Indonésie, le Nigeria, ...
autant de pays ou la démocratie est absente.
- Algérie : tortures, peines de prison sans procès, prisons politiques souterraines, exécutions
sommaires ...
-Au niveau international : diabolisation de la plante, et interdiction générale justifiées par des
mensonges ou des exagérations (voir Harry J. Anslinger, sa vie, dans Fumée Clandestine Tome
1, page 64 - et lire (plutôt “décortiquer”) Nahas et son livre “Haschich, Cannabis et Marijuana”
pour comprendre toutes les idioties que ces 2 hommes ont débitées- ... la liste pourrait être
longue). Lire mon étude sur Nahas : 6ème partie : le Cannabis et votre santé.

Afin que vous puissiez vérifier la véracité de tout ce qui vient de vous être dit, J.P. Galland vous cite, entre
autres :

- “L’Empereur est nu”, de Jack Herer : ... une histoire du Cannabis et de sa prohibition. Cet
auteur a bravé tous les interdits, et levé toutes les inhibitions pour écrire cette œuvre. Il a, depuis,
toujours gagné ses procès et offre 10 000$ à celui qui arrivera à prouver le contraire d’un
seul des points qu’il a développé dans son livre. Tentez votre chance si vous le pouvez ...

- “La persécution rituelle des drogués”, de Thomas Szasz : ... boucs émissaires et esclaves de
notre temps. Excellente référence.

- “Cannabis, la médecine interdite”, de Lester Grinspoon et James Bakalar, deux grosses


sommités de la psychiatrie anglaise. Vous y découvrirez un livre “stupéfiant” ou on apprend que
le Cannabis à soigné bon nombre de maladies de part les siècles et s’avère irremplaçable pour ce
qui est de soigner les inconvénients de traitements des graves maladies modernes ... Référence
sérieuse reconnue de tous.

Je voulais vous en indiquer d’autres, mais ils ne sont pas écrits en français. Ceux proposés par J.P.G. ont le
mérite de l’être. Ils sont tous de la même maison d’édition : “Éditions du Lézard”, 9 passage Dagorno, 75 020
PARIS, tel : 01 40 09 69 75 (véritable piédestal intellectuel légal de l’antiprohibitionnisme).

A) L’économie du Chanvre dans un système dit légal :

Cette hypothèse et ce qui va suivre sont à considérer au conditionnel, car le Chanvre textile vient de
redécouvrir le droit de sa culture depuis peu. Tout reste à faire dans ce domaine (recherches, sélections de
génotypes, ....) ce qui fait que ce Chanvre ne peut encore se développer à grande échelle et concurrencer
pécuniairement d’autres secteurs.

D’ailleurs les autorisations contiennent encore une part de tabou, l’État (français) semble mettre un frein pour
ce qui est de la surface autorisée de culture.

Ce qui permit aux U.S.A. de faire interdire le chanvre sur la planète est l’amalgame « Chanvre = différent de
Marijuana » qu’elle avait orchestré.

Aujourd’hui, la sélection a donné des Cannabis à moins de 1 % de T.H.C. (Monde) et moins de 0,3 % de
T.H.C. (Europe). Ce qui permet de faire une distinction entre un genre à drogue (marijuana) et un genre à fibres
pratiquement dépourvu de stupéfiant.

De part son potentiel économique, des demandes incessantes de tous secteurs industriels et de la crise agricole,
l’interdit s’ébrécha : des cultures expérimentales furent autorisées, dont les résultats confirmèrent son potentiel.

Le Chanvre retrouve petit à petit la place qu’il avait perdue; mais le combat contre le tabou et les idées reçues
est long et épuisant. D’autant que certains lobbies industriels (pétrole, papier, tabac, alcool, ...) tentent de
freiner son expansion et financent les mouvements prohibitionnistes.

Le genre à fibre représentait autrefois un important secteur économique. L’interdiction mondiale d’aujourd’hui
a généré (indirectement) des découvertes récentes sur la plante et augmenté l’importance potentielle qu’elle
aurait sous un régime légal.

- 59 -
Économie, médecine, nutrition, énergie, agriculture et écologie seraient, grâce à cette plante, les
nouveaux piliers de notre société. Alors adieu, industries polluantes, gaspillages et destructions, monopoles
pharmaceutiques basés sur l’emploi de médications chimiques, puissance des pays industrialisés sur les autres ...

Ce point de vue peut effectivement faire sourire “des anesthésiés du cervelet” alcooliques ou non, qui pensent :
“regardez le, ce taré, il veut nous changer le monde, avec de la drogue en plus...”. Mais leur sourire
prétentieux va se transformer en “rire jaune” lorsque nous aurons fini d’énumérer la liste qui va bientôt suivre.
Vous qui lisez ces lignes : “Ouvre bien vos yeux !

Évidement, “L’Empereur est nu” de Jack Herer a participé au lancement de la polémique autour de
l’interdiction généralisée du chanvre et des réelles motivations politiques qui ont abouti à la persécution dont
vous prenez connaissance ici.

Pour les raisons que nous avons évoqué le Chanvre a disparu de l’économie mondiale. Le synthétique envahit
tout; pour ce que le synthétique ne peut assurer, d’autres végétaux remplaceront le Chanvre car il n’est pas
question de laisser une seule «ouverture » à ce dernier.

Aujourd’hui, notre monde est malade de la technologie pétrole, ce n’est pas pour rien que le Centre Terre
Vivante de Mens accueillit en septembre 1996, avec un peu d’avance sur tout le monde, une exposition sur
notre plante intitulée: “La revanche du Chanvre”.

On y apprenait alors les éléments suivants :

« Les voiles de Chanvre ? Tuées par celles de Nylon. Les cordages ? Remplacés par le
polypropylène (plus souple et plus résistant que le Nylon). La filasse des “plantiers” ?
Détrônée par le Téflon. Les chemises de nos grands-pères ? Jetées aux oubliettes au profit du
coton ou/et de l’acrylique bien moins solides et sains. Les draps de nos grands-mères ...
idem. Les ”Blue-jeans” de nos cow-boys ... ne sont plus que du mélange coton. d’une durée
de vie de 4 à 10 fois plus courte ... etc. » ... (Michka)

Utilisation moderne du Chanvre :


(Inspiré par : ”Les échos du Chanvre“/ Été 96 - N°3 / page 5).

- 60 -
Ce tableau, résume les cinq parties exploitables de la plante, notez cependant que l’exploitation des sommités
fleuries par la Pharmacopée se fera, la plupart du temps, avec un Cannabis de type fort en T.H.C.; celui retenu
actuellement pour la fibres n’en fabriquant presque pas.

Remarquez, cela dépend seulement de la molécule convoitée : il existe plus de 64 cannabinoïdes différentes,
dont certaine, communs aux deux genres, et non psychoactives, peuvent être aussi utilisées comme
médicaments. La recherche pourrait découvrir de nouvelles applications à ces molécules, car en matière de
Chanvre, beaucoup est connu mais, répression oblige, il reste tant à découvrir …

Chaque partie intéresse un ou plusieurs secteurs d’activités, d’où le nouveau tableau suivant :

Cannabis Sativa

Tableau des différents secteurs intéressés par les produits du Chanvre.


(inspiré de : ”Les Échos du Chanvre“/ Été 96 - N°3 / page 5).

Il est instructif de rediscuter tous les points de ce nouveau tableau :

Le Chanvre sert à tout, ou


presque ... :

Tiges avec graines :

Graines :

Huile de graines :

- Cosmétique : savons, shampooing, bains moussants, soins de la


peau ... le tout hypoallergénique.

- 61 -
- Alimentation : huile pour assaisonnement, complément
alimentaires...
- Produits techniques : peintures à l’huile, vernis, encres
d’imprimerie, combustibles, solvant, lubrifiant pour scie à dents
articulée, mastic, revêtements., résine plastique (remplace les résines
chimiques à fibres de verre).

Résidus de pression :

- Nourriture pour bétail.


- Farine riche en protéine.

Alimentation :

- Pain.
- Pâtes.
- Gâteaux.
- Muesli.
- Source de protéines (remplace le soja).
- Margarine vitaminée.
- Graines pour oiseaux.
- Appâts ou nourriture pour poissons.

Feuilles et fleurs:

Type fort en T.H.C (résine) :

- Chimie, Pharmacopée (utilisation reconnue utile en cas de


glaucome, spasmes, nausées et vomissement, règles douloureuses,
crises d’épilepsie, ulcères, asthme, emphysème, bronchite aiguë,
névralgie, migraines, affections urinaires, certains troubles
psychiques, ...).

- Substances psychoactives (illégales en France mais commençant à


intéresser la Pharmacopée).

- Parfums, certains produits de cosmétique.

Type faible en T.H.C :

- Paillis.
- Terreau, composts.
- Fourrage.
- Vin de Chanvre, bière au Chanvre, alcool.

Fibres, bois :

Chènevotte et Filasse :

Papier :

- Papier pour imprimerie.

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- Papier pour billets de banque.
- Papier de cigarettes.
- Papiers fins et spéciaux.
- Papier filtre technique.
- Papier journal.
- Cartons et emballages.

Matériaux de construction :

- Panneaux d’agglomérés.
- Isolation thermique: substitut de la laine de verre (laine de Chanvre
traité “bio.” rendue ignifugée, antifongique et anti-insectes grâce à la
chaux ou aux sels minéraux) isolation murale, du sol, des plafonds et
des combles.
-Isolation phonique (supérieure à tous ses concurrents).
- Blocs de ciment armés.
- Stuc et mortier (à la chaux).

Chènevotte seule :

- Isolation thermique (floconnage): isolation murale, du sol, des


plafonds et des combles.
-Isolation phonique : Chènevotte enrobée de bitume naturel, meilleure
isolation phonique en couches minces du marché.
- Litière pour animaux (chats, chevaux).
- Terreaux, composts.

Filasse seule :

Textiles :

- Sacs utilitaires.
- Couches bébés.
- Tissus.
- Sacs à main.
- Vêtements de travail.
- Denim.
- Jeans (pantalons, vestes, chemises).
- Chaussettes.
- Chaussures.
- Tissus fins.

Textiles techniques :

- Ficelles.
- Cordes.
- Sacs en toile.
- Bâches.
- Tissus solides (exemple : bâches).
- Tapis, moquettes, rideaux, tapisseries.
- Géotextiles.

Autres produits industriels :

- Filasse de plomberie.
- Fibres composites (exemple : staff).
- Plastiques ou résines armés moulés sous pression (substitut de la
fibre de verre).
- Garnitures de freins.
- Calfatages.

- 63 -
Liquide cellulaire (sève riche en Silice):

Liquides abrasifs :

- Polissage de précision.

Plante entière :

Énergie:

Parties vertes et/ou sèches, graines, résine :

- Alcool (fermentation).
- Méthane (putréfaction).
- Carburant ou additifs de carburant (pressage graines).

Plante séchée, entière ou déchets, bois :

- Matériau de combustion (bûches agglomérées ou plaquettes).


- Pyrolyse.
- Chauffage.
Résidus après combustion :

- Cendres : apport énergétique (nutritif) pour plantes (sous forme de


sels minéraux et calciques).
- Ingrédients de feux d’artifices ou d’explosifs.

Autres caractéristiques non classées (par manque d’informations) :

- Dynamite : avec la Chènevotte, je pense, pour stabiliser la


nitroglycérine.
- Linoléum : biodégradable bien sur mais ce n’est pas le seul végétal
avec lequel on en fabrique.

De récents “salons du Chanvre” (exemple Allemagne) ont fait découvert de nouveaux produits non recensés
dans cette liste. C’est le cas de la bio-Chuppa-Hanf, sucette aromatisée au Chanvre, du soda contenant des
extraits d’orange et de l’huile essentielle de chanvre, de la bière au Chanvre, du cidre au Chanvre, etc. ....

Tous ces produits sont, bien entendu, issus du Chanvre légal.

Bon nombre de ceux cités sont connus et exploités depuis “des lustres”, je ne vais pas en
dresser la liste complète mais en proposer quelques exemples : 4 000 ans pour le papier, les
vernis au Chanvre et au Lin nous viennent de l’époque de la renaissance, les peintures, du
siècle dernier, le carburant bio date du début de ce siècle, la technique de mélange chaux
Chanvre à au moins 7 siècles, par contre les plaquettes de freins au Chanvre est une
invention récente (décennie 80) ...

Pour prouver ces dires sur une connaissance passée de notre plante, voici un extrait de la bibliographie du ”
Industrial Hemp Rapport”:

“Hemp Hurds as Paper-Making Material” : Dewey, Lyster H. and Merrill, Jason L. Bultin n°
404, U.S. Departement of Agriculture, Oct. 14, 1916.
“Flax and Hemp : From the Seed to the Loom” : Mechanical Engineering, Feb. 26, 1937.
“New Billion of Dollar Crop” : Popular Mecanic, February 1938.

- 64 -
Ceci pour le début et la première moitié de notre siècle, mais aussi pour celui d’avant (extrait de la
bibliographie du “Le livre de poche du cultivateur de Marijuana” de William D. Drake J.R., traduit par les
éditions KABOUL).

“On the Natural History, Action, and Use of Indian Hemp” : Monthly Journal of the medical
society, London & Edinburgh, 1851
“Chemical Investigation of Indian Hemp” : Saint-Petersburg, 1881
“The Hemp Industry in France” : Fiber Investigation 1, USDA, 1892, pp. 27-31; 64-74.

Si vous cherchez bien, vous vous apercevrez qu’il existe des milliers de rapports, thèses, études et articles
concernant la nature, les effets, la culture et les techniques et inventions concernant le Chanvre. Certains
documents sont âgés de plusieurs centaines d’années.

Il est à préciser que, de tous les points développés, ce qui me semble le plus important répondant aux
problèmes de notre ère moderne est que l’on puisse tirer du Chanvre d’excellents papiers, un substitut bio. des
fuel et diesel, du plastique biodégradable et des produits sains (non toxiques) pour bâtiment.

Commençons par le papier. C’est le matériau, avec le pétrole (temps modernes obligent), qui est le plus utilisé
et le plus gaspillé de la planète. On estime que 80% des arbres coupés dans le monde servent à la
fabrication de cette pâte.

Les 20% restant couvrent les besoins en bois de bâtiment, bois techniques et bois de chauffage.

1er point fort du Chanvre : impact direct dans l’écologie.

Papier :

Du Chanvre, on tire du papier. Il peut donc remplacer l’abattage d’arbre, principale ressource actuelle en
cellulose utilisée pour la pâte à papier. Quand on sait que 80% du bois coupé dans le monde ne sert qu’à la
fabrication de cette pâte... Certaines sources disent 30%

De plus, 1 hectare de Chanvre fournit en 120 - 140 jours quatre fois plus de cellulose que la même
superficie d’arbres de 20 ans. D’autres détails des avantages du Chanvre non négligeables, en matière de
papier, seront fournis plus en avant.

Il est reconnu que les deux plus grandes forêts du monde sont actuellement décimées créant ainsi le plus grave
préjudice écologique de l’histoire de l’humanité, et peut être le plus grave de tous les temps.

Seul un conflit nucléaire mondial ou une collision avec un énorme météore pourrait provoquer plus de
dégâts que nous en avons faits (autres formes de pollutions comprises).

Actuellement, les forces de l’argents (industriels, banquiers, assurances ...) ne pensent à capitaliser
qu’en termes de destruction : destruction écologique, destruction de l’individu et de la famille,
destruction de la cohésion sociale (justice de classe, enseignement à deux vitesses, de plus en plus de
pauvres comme de riches ...) ...

On affirme, qu’outre les conséquences dramatiques sur l’équilibre subtil de notre planète (composantes de
l’atmosphère, dérèglements du climat, ...), plusieurs espèces animales ou végétales disparaissent par semaine de
la seule forêt amazonienne, sans que nous ayons pu les répertorier (le chiffre semble exagéré, mais ne l’est,
hélas, pas ...).

Que de richesses qui nous passent “sous le nez”... , que laisserons-nous comme héritage à nos enfants ?

Le premier papier inventé le fut par les Chinois il y a 2000 ans, à base de chanvre (fibres et cellulose) on n’a
toujours pas trouvé mieux depuis !

- 65 -
Celui fabriqué à partir de sa tige ne jaunit pas, dure plus longtemps, ne craque pas et ne se détériore pas
(ref. Fumée Clandestine tome 1 page 269). Sa haute qualité lui a valu une importante utilisation dans le passé.
Avant 1883, 75 à 90 % du papier produit à l’échelle mondiale était fabriquée en fibre de Chanvre.

En 1989, l’inverse prévalait : 92 % du papier était tiré du bois. Appelé “Archivist’s perfect paper” (papier
parfait des archivistes) pour toutes ces raisons, il fut cependant détrôné par le papier tiré du bois pour d’uniques
raisons mercantiles.

Le bois de chanvre (séparé de la fibre et de l’écorce) est composé de 80% de Chènevotte (pulpe) qui est elle-
même composé de 50 à 77 % de cellulose. Cela en fait une ressource importante pour la fabrication de papier et
de plastiques cellulosiques.

Mieux encore, une acre (mesure anglaise = 0,4447 hectare) de branches de Chanvre fournit autant de
cellulose que 4 acres d’arbres (ref Industrial Hemp Rapport, Colorado Hemp Initiative).

Ses longues fibres sont utilisées pour la fabrication de papier supérieur (pour les livres ou papier à cigarette par
exemple), tandis que les fibres les plus courtes sont excellentes pour la fabrication des journaux ou des
emballages.

Vu la résistance de celles-ci, le papier de Chanvre peut être recyclé plusieurs fois, plus souvent que le papier
issu des arbres. Il résiste très bien à la décomposition 5quand il est gardé au sec) et n’est pas sujet au
jaunissement relatif à l’âge comme le papier dérivé du bois. Pour preuve, on a récemment trouvé du papier
de Chanvre vieux de 1500 ans.

En effet, contrairement à la cellulose du bois, la cellulose du Chanvre ne contient qu’un faible pourcentage
de lignite, la substance qui fait jaunir le papier (tiré du bois) et le rend cassant.

Aujourd’hui, l’industrie papetière, comme pour justifier la thèse officielle, précise que le Cannabis ne peut
couvrir tous les besoins en papier moderne.

Mais ils omettent d’expliquer qu’ils pourraient quand même réduire la quantité mondiale de coupe de
bois pour papier de plus de trois fois, voir de près de quatre fois. Rien qu’aux États-Unis, la coupe de bois
pourrait être immédiatement réduite de 50% (ref. N.O.R.M.L.. citée dans Fumée Clandestine tome 1
page 269).

Notons qu’en plus, les Américains coupent bien plus de bois à l’étranger que chez eux, sacrés « ricains » !

“The Industrial Hemp Rapport” (Rapport sur le Chanvre industriel) de “The Colorado Hemp Initiative”
(U.S.A.) précise au contraire que le Chanvre peut être utilisé pour confectionner n’importe quel papier

L’argument des industries papetières est “limite mensonge” car la cellulose tirée du Chanvre permet de faire
avec les mêmes choses que la cellulose du bois; la différence est dans le fait que le procédé d’extraction de cette
dernière du Chanvre emploie peu d’acide, pas de chlore et pas d'autres "saletés" chimiques.

Ce qui n’est pas le cas de la cellulose tirée du bois qui elle nécessite plusieurs opérations chimiques pour être
extraite et restitue ces polluants lors de sa destruction finale (putréfaction ou combustion).

Le papier à cigarette de Chanvre et de lin, par exemple, n’a donc pas besoin de Chlore pour son
blanchissement, et surtout ne provoque aucune pollution par Dioxine. En France, des milliers de tonnes de ces
substances sont ainsi rejetées dans la nature, chaque année ou brûlées dans les incinérateurs.

Rien que pour toutes ces raisons, nous pouvons considérer que cette plante représente l’espoir d’un réel
progrès.

Sont principalement concernés par le Chanvre, les secteurs papetiers suivants :

- Papiers pour photocopieuse, d’imprimantes ou d’écriture manuscrite.

- Billets de banques, documents administratifs.

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- Livres, journaux, prospectus et/ou mélangés à du papier de bois recyclé.

- Papiers à cigarettes, filtres et emballages.

- Cartons d’emballages divers, renforcé ou non de fibres, et moulé ou non avec de la


résine naturelle ... bref, toutes les formes papetières de grande consommation
(aujourd’hui on peut dire plutôt de grand gaspillage).

Agriculture :

Pour l’agriculture, le Chanvre est aussi une panacée universelle. Il ne demande aucun pesticide, herbicide ou
engrais chimique. Il ne connaît pas de prédateurs capables de décimer un champ entier. Pourtant, beaucoup de
bestioles aiment bien “grignoter” un peu de feuilles de temps à autre.

Mais ces attaques ne constituent jamais de véritables menaces pour l’ensemble de la récolte.

En fait, les deux seuls “prédateurs” naturels vraiment nuisibles sont le Mildiou (en terrain humide) et le
Parasite du Genet. Heureusement ce dernier n’est pas fréquent et ne se retrouve jamais en grande quantité. Le
Chanvre pousse donc sous tous les climats, excepté ceux trop humides ou polaires évidement.

Cette plante sait se contenter de ce qu’elle trouve dans le sol. Si ce dernier est pauvre, elle adoptera un style de
croissance court, y puisera peu et le régulera (en pourcentage N.P.K.). Dans un sol très riche, comme elle se
trouve être un organisme grand “absorbeur” d’azote et de potasse, elle poussera bien plus grande (de 5 à 6
mètres).

L’excès de nourriture présente sera absorbé et le sol, là aussi, sera régulé. On peut donc affirmer que le
Chanvre empêche l’excès d’Azote des sols atteints, de s’écouler par lessivage dans la nappe phréatique.

Les sols saturés (engraissage chimique important) peuvent donc être “réparés” en grande partie par cette
culture. De part sa propriété à restructurer les sols, et du fait qu’elle peut pousser dans une large palette de
terrains différents, cette culture est parfaite pour pratiquer la jachère.

Oh ! Soulagement pour les paysans présurés par les quotas européens :

- la jachère par le Chanvre n’est pas interdite ou réglementée par les accords du G.A.T.T.
(ref. “Fumée Clandestine”).

En genre textile, le Chanvre pousse en rangs serrés; seul les feuilles du sommet survivent, les autres dépérissant
car se retrouvant à l’ombre. Le dépôt de ces feuilles séchées sur le sol le nourrit en surface d’un apport minéral et
nutritif parfait pour les cultures suivantes (exemple : céréales).

Ses nombreuses racines fractionnent et revigorent la terre. Elles aident à contrôler l’érosion et préviennent des
glissements de terrains.

Notre Cannabis est une plante qui pulvérise des records en production de biomasse. Il peut aller jusqu’à
15 tonnes de production de matières sèches par hectare en 120 - 150 jours. Sa vitesse de croissance à de
particulier qu’elle permet deux récoltes successives sous certains climats.

Le monde agricole attend avec impatience la libéralisation de ce secteur et la progression de sa demande : avec
son potentiel économique, le Chanvre pourrait anéantir le chômage en plus de donner un niveau de vie plus que
décent aux gens qui le feront pousser.

Exploité dans tous les secteurs qu’il sait couvrir, il “pèserait” entre 100 et 200 billions de dollars par an
au niveau mondial (deux cent mille milliards de dollars). Une économie entière à lui tout seul.

Nous reviendrons sur ce sujet dans un autre point développé ultérieurement (Conclusion de tous ces points
développés sur les possibilités économiques du Chanvre)

- 67 -
Exemples d’utilité écologique :

La pollution liée aux déchets de cigarettes consumés est la seconde plus grande cause de pollution domestique
liée aux déchets du quotidien après celle des sacs plastiques (et emballages plastiques) en tous genres.

Brûlés ou abandonnés dans la nature (c’est par ces deux uniques façons que sont traitées nos poubelles), ils
font actuellement beaucoup de dégâts alors que nous trouvons dans le Chanvre un excellent remède à ces
problèmes:

- Pour les cigarettes :

Le filtre est composé d’un papier enroulé autour d’une compresse de matière synthétique
difficilement dégradable et de nature toxique. Tous les lieux à forte concentration humaine sont
atteints de ces formes de pollutions (en Europe, des dizaines de milliers de kilomètres de littoral, des
dizaines de milliers de Km de routes pour ne citer que ces deux exemples).

Ceux qui doutent de la toxicité du filtre de cigarette n’ont qu’à essayer d’en respirer ou avaler
les fumées de combustion (vomis garanti). Quel est le fumeur qui n’a pas, au moins une fois
dans sa" carrière" de fumeur, allumé une cigarette à l’envers.

Ceux qui se reconnaîtront ici pourront témoigner de la réalité de ma remarque. Il y a environ 1


milliard de fumeur de cigarettes dans le monde, à 15 cigarettes (moyenne) par jour par fumeur cela
nous fait 15 milliards de mégot toxiques jetés à même le sol quotidiennement.

Ce calcul peut être revu autrement : une cigarette entière = 1g, son filtre doit en peser environ le
tiers (je n’ai pas vérifié) soit 0,3g qui, multipliés par 15 milliards nous donne autour de 4500 tonnes
(hé oui !) de "filtres toxiques" rejetés quotidiennement, soit 1 million 642 mille 500 tonnes par an.

Un filtre composé uniquement de Chanvre serait la solution idéale : le papier en Chanvre est de
plus en plus employé par l’industrie du tabac. Il pourrait servir à enrouler un filtre en “laine de
Chanvre” tout autant biodégradable et, en sus, autant efficace à retenir les goudrons qu’un filtre
synthétique.

Schéma cigarette en Chanvre


(et non pas cigarette de Chanvre comme certains fumeurs vont le regretter).

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La laine de Chanvre est relativement môle, le filtre devra être en papier renforcé (ou carton fin) afin
de rigidifier l’ensemble. Une variante consistera d’en imbiber la fibre d’un rigidifiant naturel
quelconque si inoffensif et biodégradable aussi.

Cette efficacité d’absorption et la rigidité du filtre seraient encore accrues si, au lieu d’utiliser la
laine de chanvre, on utilise un agglomérat de Chènevotte.

Sous forme de micro boulettes aérées, la constitution interne de ce filtre permettrait un meilleur
passage de la fumée (le fumeur “tire” moins sur sa cigarette) et absorberait mieux l’humidité acide et
les goudrons.

En effet, la pulpe de Chanvre à un pouvoir d’absorption de 500 % pour ce qui est de l’eau, de
très loin supérieur à celui de la sciure de bois par exemple.

C’est aussi un excellent “absorbeur” de gras liquides (donc de goudrons chauds, pour les cigarettes)
qui rendrait le sourire aux mécaniciens ou propriétaires de veilles voitures “incontinentes” quoi
qu’ici, l’exemple soit mal choisi puisque cette absorption rendrait la Chènevotte toxique pour
l’environnement.

Pour preuve de ces affirmations, et à titre d’exemple, citons un extrait du catalogue (1999) de la
société commerciale suisse “Valchanvre” ( E-mailinfo@valchanvre.ch Adresse : Valchanvre
S.A.R.L., Châble Bet 22, CH-1920 Martigny / Switzerland, tel +41 27 723 23 28 / fax +41 723 23 38)
: (nouvelle adresse gare de Saxon, 19 xx Saxon/ Switzerland)

- Litière pour chat (Chanvre) : 8,00 SFr (5 Kg), article 17001

Litière végétale naturelle biodégradable, 500 % de pouvoir d’absorption d’humidité

Le but de la manœuvre n’étant pas de faire de la publicité à cette société ou son produit, mais de
citer une référence que vous puissiez vérifier et de nous donne une idée du coût du produit finit (22 à
25 F français ou de 3.35 à 3.81 Euros).

Pour enchaîner avec la suite de mon raisonnement, sachez qu’une encre non toxique, pour la
couleur des filtres, pourrait aussi être issue du Cannabis comme nous l’indique notre liste
récapitulative de l’emploi industriel moderne du Chanvre. Cette même encre devrait logiquement être
utilisée pour imprimer les paquets de cigarettes (qu’on devrait aussi faire en Chanvre) tout autant
abandonnés dans la nature que les mégots.

Cette plante peut même fournir la colle qui assemblera le papier au filtre ou les différentes parties
cartonnées du paquet, mais la gomme arabique, en temps que très bon produit exempt de tout
reproche, sera difficile à détrôner. Au fait, les paquets de cigarettes jetés dans la nature génèrent une
autre forme grave de pollution : le plastique de l’emballage est souvent resté à même du paquet et se
retrouve avec ce dernier, lors de son sort final. Ceci servira d’introduction au point suivant :

- Les sacs et emballages plastiques :

Le premier plastique fut obtenu à partir du Maïs. La cellulose modifiée inspira le doux nom de
Cellophane, nouvelle molécule inventée. Du blé, avec uniquement de l’eau, on fabrique le Gluten,
plastique biodégradable de bonne qualité. Il est non seulement biodégradable, mais aussi digérable
car au travers du pain et des pâtes, par exemple, vous en mangez tous les jours.

On tire donc de la pulpe du Chanvre des plastiques biodégradables (bioplastiques). C’est à ce titre,
ainsi qu’au fait qu’on peut tirer aussi de cette plante un carburant, que le Cannabis concurrence le
pétrole et ses dérivés.

Ce plastique bio, placé en milieu humide, commence à se dégrader en une douzaine de jours
libérant des substances nutritives et saines pour les biotopes végétaux. Les enzymes nécessaires
à sa dégradation (son compostage) sont naturellement présents dans le sol depuis des millions
d’années et ne posent aucuns problèmes en terme de santé publique.

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Le « bioplastique » revient actuellement, en temps que produit fini, un peu plus cher que le
plastique pétrolier. Mais entre deux maux, lequel choisir : perdre à court terme un petit bénéfice ou
polluer à outrance sols et atmosphère.

N’oublions pas que le Chanvre cultivé à grande échelle devrait faire fortement chuter les prix des
différents produits qui en sont dérivés et faire en sorte que les sacs en plastiques de Chanvre, par
exemple, ne reviendront pas plus chers (et logiquement même encore moins), que les très polluants
sacs en plastique issus du pétrole d’aujourd’hui.

Car s’il existe bien une pollution qui génère un gros problème, c’est bien celle du plastique
domestique (d’emballage et de sacs de commission).

Pour essayer de faire face à ce problème, les grandes surfaces (principaux fournisseurs de ce
polluant) ont essayé, dans un premier temps, d’intéresser public et industriels au pouvoir
calorifique des dérivés plastiques. Ce faisant, ils résolvaient certes une partie de la pollution
visible (déchets) mais augmentaient énormément celle de l’air (combustion).

Car si un industriel peut alimenter ses chaudières en limitant sa source de pollution atmosphérique
par le filtrage de ses cheminées (ce qui est déjà loin d’être le cas de tous les industriels), ce procédé
coûteux et contraignant n’est pas et ne peux pas être adopté par le public.

Résultat, des tonnes de dérivés chimiques ont erré dans nos campagnes sous forme de macro
déchets ou sous forme de particules toxiques (plastiques incinérés).

Plus récemment, certains magasins se sont mis aux sacs polypropylène et mieux encore,
biodégradables comme à l’amidon de maïs. D’autres vous font des sacs plastiques polluants
plus solides mais qu’ils vous font payer au prix fort dans le but de vous motiver à les réutiliser.
D’autres encore, ne fournissent plus de sacs du tout, la vraie raison étant d’échapper, de
réduire ou de rembourser la taxe écologique qui leur incombe pour la question traitée.

Le plastique cannabique pourrait nous être ici fortement utile, mais il y a plus simple : des sacs en
papier de Chanvre, avec poignées, et renforcés de fibres résoudraient le problème “sacs de courses”.

Pour les plastiques d’emballage de paquets de cigarettes, un papier imbibé de cire végétale, par
exemple, suffirait à contenir l’humidité du tabac. Mais ici, le plastique Cannabique conviendrait
encore mieux pour le conserver longuement.

Car c’est bien là le but de cette étanche protection, empêcher le dessèchement du produit lors des
différentes phases de stockages et de transports avant sa vente. Mais, à contrario, exposé à l’humidité
extérieure, ce plastique là se dégraderait rapidement et de surcroît, sans pollution. Ceux qui
abandonnent leur paquet vide dans la nature n’y causeraient plus de nuisance.

Le Chanvre ne peut remplacer tous les plastiques ? Seules des recherches scientifiques pourraient
nous informer efficacement à ce sujet. Mais à la vue des conséquences provoquées par la pollution
plastique actuelle, il est criminel de continuer cette politique de “l’autruche” et de désinformation sur
le Cannabis dont le monde est la victime.

C’est à l’État d’imposer des normes pour que les industriels et les grandes surfaces “prennent le
train en marche” et de renoncer à l’emploi du plastique lorsque cela est possible. Pour cela, il faudrait
tout d’abord que l’État accepte de lever l’interdit.

Plusieurs paramètres nous laissent penser que notre plante peut nous apporter encore beaucoup et
qu’il faudrait investir à fond dans la recherche sur ses capacités. Citons un exemple de plastique tiré
du Chanvre autre que celui déjà cité : la pulpe compressée et injectée de résine phénolique donne
un matériau plastique résistant au feu et à l’eau.

Ce procédé à été testé avec succès et un prototype sous forme de tableau de bord de voiture à été
commandé par un milliardaire américain (ref. : Fumée Clandestine).

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Il s’est construit une “Hemp mobil”, une voiture entièrement en Chanvre pour ce qui n’est
pas des pièces métalliques, et qui roule au “biodiesel”, carburant tiré des graines de notre
précieuse plante.

Comme exemple de plastique fabriqué avec de la cellulose et connu depuis longtemps, citons le
Rhodia et les tissus rhodoïds qui sont fait avec.

Bien que biodégradables, la reconversion des déchets d’emballage de Chanvre serait alors la
solution idéale pour palier au problème de pollution atmosphérique d’origine plastique (chanvre
recyclé moins cher, donc plastiques fabriqués avec encore moins chers) tout en fournissant encore un
grand nombre d’emplois.

Si le problème plastique ne serait pas entièrement résolu, il serait alors suffisamment “endigué”
pour devenir plus supportable (d’un point de vue écologique bien sûr).

Aujourd’hui, Dupont de Nemours, principal instigateur du complot contre le Chanvre, travaille à la


mise au point de polyesters issus de végétaux. Il a investi des millions de dollars dans cette recherche.
C’est le marché des vêtements et tissus qui est visé, le premier marché du monde actuellement
dominé par les chinois.

Il a fondé ses espoirs sur le Maïs et ce n’est pas par hasard. Cette entreprise a compris et anticipé le
fait que le naturel va, petit à petit, détrôner le chimique : c’est impératif, notre survie en dépend.

Mais le naturel, chez Dupont de Nemours, c’est aussi du chimique sous principe de Brevet. Maïs
transgénique oblige (par exemple) : chassez l’artificiel, et il revient au galop !

Aussi, comme le Chanvre s’annonce prometteur dans ce domaine, comme dans bien d’autres,
sensibles à Dupont de Nemours, ce dernier essaye de lui couper “l’herbe sous le pied” en lui collant
soit d’office un redoutable concurrent, soit un succédané qui permet de maintenir l’interdiction du
chanvre (on peut s’en passer … !)..

Le Gang des milliardaires ne veut décidément pas qu’un seul secteur économique puisse
pourvoir au développement de cette plante.

Nous reviendrons sur les plastiques issus du Chanvre dans un point les détaillants un peu plus loin.

2ème point fort du Chanvre : médecine.

Et si le T.H.C. devenait légal :

On verrait l’apparition d’une foule de produits médicamenteux ou d’autres dits de soins de confort venir
enrichir la Pharmacopée.

Nombre de livres et de rapports médicaux indiquent que cette substance est actuellement la seule molécule qui
soulage efficacement vertige et nausée du traitement des cancéreux et sidéens, en leur apportant, en plus, une
augmentation considérable de leur appétit.

L’attention est attirée sur le fait qu’un troisième effet intéressant joue en faveur du T.H.C. : les patients « ré
accèdent » à la joie (euphorie), ce qui apporte un effet “dé stressant” qui renforce considérablement les chances
de guérison.

La plante est donc anxiolytique, apéritive, mais aussi analgésique (dans certains cas), antibiotique, sédative,
antalgique et antiseptique.... certain ont oublié trop vite que pendant 5 000 ans, le Chanvre fut aussi une panacée
comme remède. De plus, on ne lui connaît pas d’interactions chimiques néfastes avec les autres médicaments,
cas qui théoriquement pourrait quand même exister ce qui prouve qu’il faudrait quand même faire des études
officielles sur la chimie de cette plante.

- 71 -
Cela ferait aussi le bonheur de 12 millions de consommateurs persécutés et exposés à des produits adultérés
bien plus nocifs que les dérivés purs de la plante. Coup fatal pour la pègre, cela permettrait de libérer bon
nombre de places en prison pour ceux qui le mérite vraiment.

Cela porterait un second coup fatal à la pègre qui laisserait “tomber” ce trafic devenu non rentable. Une
manière comme une autre “d’aseptiser” le monde du Cannabis, et le mouvement des invétérés adeptes de cette
plante regroupés par son utilité, deviendra le seul vecteur de propagation de la civilisation Cannabique.

Au fait, il faudra bien juger un jour, les responsables de ce gâchis (l’interdiction mondiale et ses dégâts) ... Cela
devrait générer un procès d’une telle ampleur, d’une telle complexité, que celui de Nuremberg fera figure de
“Conseil de Classe”.

Et comme il a fallut dénazifier, à cette époque, il faudra “dé désinformer” populace, responsables
politiques, fonctionnaires et militaires. Car la phobie et la haine du cannabis sont tenaces !

Cessons de rêver d’une “justice juste” et revenons sur terre : le Cannabis et ses dérivés sont toujours interdits et
suscitent convoitises de part et d’autre des deux camps, à savoir, les participants de fait au trafic et l’autorité
répressive.

Lorsque l’on mange sa graine (préparations culinaires), on profite du fait que cette dernière se trouve être un
excellent médicament curatif (ou plutôt alicament) si toutefois on considère que la nourriture est la première des
médecines.

Complète en minéraux, vitamines, protéines, acides gras essentiels, ... (on repassera tout cela en détail
ultérieurement), c’est l’aliment de la santé par excellence.

On pourrait se mettre à croire aux miracles : l’huile contenue dans la graine (G.L.A.) traite la sclérose en
plaque, rajeunit la peau, le T.H.C guérie le glaucome, les protéines de la graine remplacent la viande et surtout le
soja, indispensable à l’industrie alimentaire d’aujourd’hui mais malheureusement allergène.... beaucoup semble
rester à découvrir dans ce domaine : mais qu’attend l’État pour investir dans la recherche poussée sur cette plante
et lever cette stupide répression !

Citons un extrait du magazine « RAGGA » (n°28/mars 2002), magazine rastafarien où il y est écrit page 34 :

« … La Ganja occupe une place primordiale dans la pharmacopée rastafarienne. S’ils ne sont
assurément pas les premiers à avoir découvert les propriétés médicales de cette herbe, les rastas
s’en servent pour de multiples médications. Les bienfaits curatifs du Cannabis concernent aussi
bien les mots de têtes, la nausée, le glaucome, les rhumatismes, l’asthme, l’insomnie, la perte de
l’appétit …

Sous forme de tisane, de décoction ou d’onguent antiseptique, la Ganja présente de nombreuses


vertus thérapeutiques et sédatives. Cette sorte de médecine parallèle n’a rien d’une affabulation
apologétique.

Des équipes de chercheurs indépendants ont d’ores et déjà confirmés les actions analgésiques,
antiémétiques, anticonvulsives, antimicrobiennes … des cannabinoïdes. D’autre part, les Rastas
voient dans la Ganja un moyen d’échapper au « brainwashing » (lessivage mental) imposé par le
système. On ne saurait se rapprocher de Jah sans se déconditionner au préalable …

La recherche médicale, en matière de chanvre, subit aussi le tabou de « plein fouet ». Pendant des
décennies, il fut coutumier d’affirmer qu’une drogue ne pouvait forcément pas contenir de possibilités
thérapeutiques positives pour le genre humain. Comme quoi, même des gens « super instruits » peuvent
débiter des énormités. Cette remarque faisait fit du rôle médicamenteux prépondérant que jouèrent la morphine,
la coca, les amphétamines, les tranquillisants et les barbituriques ainsi que tous leurs dérivés.

L’exemple vint de l’étranger et ce que des équipes de chercheurs américains, hollandais, suisses …
découvrirent mit l’eau à la bouche de nos chercheurs français. Leurs travaux confirment tout ce qui a été dit ici,
mais en découvrir bien plus encore.

- 72 -
Dans le domaine du Chanvre médical, tout reste donc à faire. Dès 1996 – 98, l’INSERM et le C.N.R.S, pour la
partie officielle, mais aussi des laboratoires pharmaceutiques privés, créèrent des budgets de recherche qui n’ont
cessé d’augmenter tout au long de ces dernières années.

A titre d ‘exemple, lisons l’article qui suit :

Site du nouvel Observateur


(http://www.nouvelobs.com/epoque/decouv.html).

Semaine du 11 octobre 2001 -- N°1927 -- Les Choses de la vie

Herbe contre coke

Des rats de laboratoires, rendus cocaïnomanes, ont été privés de leur drogue favorite pendant
quatorze jours, puis ont reçu des injections de la substance active du cannabis. Ensuite, on les a
mis en situation de « replonger », en leur redonnant accès à la cocaïne.

Résultat : près de 60% de ces animaux ont résisté à la tentation. Les résultats de l'expérience,
due à une équipe américano hollandaise (National Institute on Drug Abuse et université De
Vrije d'Amsterdam), viennent d'être publiés par la revue « Nature Medicine ».

Selon les chercheurs, « cette découverte ouvre de nouvelles voies vers le développement de
drogues destinées à lutter contre l'usage de la cocaïne ». Elle pourrait même permettre la
désaccoutumance de l'héroïne ou du tabac, selon le Néerlandais Taco De Vries, cosignataire de
l'article.

F. G.

Ce point sur les propriétés médicales du Chanvre sera retraité plus en profondeur dans un deuxième tome. En
attendant, pour confirmer ce que vous venez de lire, je vous cite comme référence à étudier : “Cannabis, la
médecine interdite”, de Lester Grinspoon et James Bakalar, deux sommités de la psychiatrie anglaise.

3ème point fort du Chanvre : ses tiges (fibres, chènevotte, bois).

Le Chanvre : constitution, utilisation traditionnelle.

Comme introduction de ce point, citons le rapport suivant : Extrait de “Colorado Hemp Initiative /
Industrial Hemp Rapport”, texte consultable sur Internet à l’adresse :

« http://www.welcomehome.org/~samcorl/hemp/research/cashcrop.htlm »

(Résumé et traduction du texte américain qu’on trouve dans ce site :) “Le bois de Chanvre est composé de 20%
de fibres. Sa solidité et sa résistance à l’usure en font une matière première de choix pour la fabrication du papier
et du textile. Tous les vêtements peuvent être faits en Chanvre, du tissu le plus fin au plus épais ou rigide comme
le Canevas.

(Aparté ; à ce sujet, d’ailleurs, pour les Américains, Canevas provient de l’origine arabe et perse du mot
désignant le Cannabis. Pour les Français, le mot est originaire de notre langue - voir déf. Petit Larousse 1991.
Les Perses n’utilisant qu’un “N” dans leur mot désignant le Chanvre, et puisque Canevas n’en à qu’un, je
trancherai plutôt, pour une fois, en faveur des Américains).

Les vêtements faits en Chanvre sont, évidement, plus résistants et plus longs à s’user. Avec les techniques
modernes de machineries, et celle du « cotonnage » (ou « cotonnisation », voir plus loin) ils sont aussi fins et
doux que le coton tout en étant encore plus absorbant.

Le Chanvre a la fibre naturelle la plus résistante en traction, à l’usure du temps, mais aussi à l’action de l’eau
(salée ou non) et des moisissures (exemples : filets de pèche, filasse de plomberie). L’indétrônable “corde en
Chanvre” qui a aidé l’homme pendant des siècles, est donc loin d’être obsolète.

- 73 -
Le Chanvre est la source naturelle la plus riche en cellulose (rappel). Cette dernière est un important vecteur
industriel moderne dont l’emploi sera, dans l’avenir, de plus en plus sollicité. (à cause de la possibilité de
fabriquer avec du plastique biodégradable, mais aussi du plastique non combustible pour la fabrication de
tableaux de bord ou de pièces pour l’automobile par exemple). Autre avantage, la fabrication de papier WC ou
de cartons, par exemple, n’abîmera plus les forêts.

Le rapport insiste ensuite sur des points d’ordres agricoles et économiques faisant ressortir infailliblement ainsi
les capacités de notre plante à être plus rentable que nombreux autres végétaux (tableaux de données techniques
agricoles, comparaisons des résultats avec ceux d’autres plantes).

Chaque thème abordé ou énoncé renvoie à une annotation plus précise dotée d’une bibliographie plus que
complète. A ce sujet, le rapport (hors annotations) ne tient pas tout à fait sept pages et demi, la bibliographie en
fait presque sept. Les annotations renvoient à des textes et des livres qui tiennent au minimum plusieurs
centaines de pages.

Pour conclure ce résumé, seul le Nylon, imputrescible, a pu voler un peu d’éclat au Chanvre, mais on en
revient, car il est justement un peu trop imputrescible et polluant quand on cherche à le détruire. Aujourd’hui on
sait traiter le Chanvre pour rendre son cordage plus résistant au pourrissement.

Marine, bâtiment et agriculture peuvent donc réintégrer le Chanvre sous le slogan “biologique et
biodégradable = vie plus agréable”.

Outre l’alpinisme, le seul domaine ou le Nylon fût accueilli par les membres de la profession comme
synonyme de réel progrès fût la pêche. Le filet vit alors sa résistance et sa durée de vie croître inversement
proportionnelle au poids du cordage entier.

N’empêche que vu l’ampleur des dégâts que cette matière à permis (filets de plusieurs km de long,
pêche d’assassins videurs de mer), je ne pense pas qu’il faille encore ici parler de réel progrès. D’autant
qu’un filet de ce genre perdu en mer perdurera des décennies, voir des siècles avant de disparaître.

Textile :

Bien que sa fibre soit utilisée depuis l’aube de l’humanité, on rencontre encore rarement des tissus capables de
rivaliser en finesse avec les tissus industriels. Il faut bien comprendre que comme l’avaient prévu ceux qui l’ont
orchestrée, l’interdiction appliquée au Chanvre à drogue en ce début de siècle à fortement nuit au genre à fibre.

De ce fait, l’évolution des machineries n’a pu suivre l’évolution technologique, le Chanvre n’étant plus un
secteur économique porteur. Le Chanvre est tombé progressivement en désuétude puis carrément abandonné.

Grâce à l’électronique et aux techniques d’aujourd’hui, la machinerie moderne pourrait pourtant lui venir en
secours pour palier au problème “finesse”. Il s’agit juste d’une question de culture, de peignage et de triage des
fibres et de cotonnisation. (Méthode récente qui rend la fibre de Chanvre douce et souple comme celle du coton)

Les tissus en Chanvre ont une durée de vie de 4 à 10 fois supérieure aux tissus classiques (coton, lin,
synthétique), ce qui est certes un inconvénient pour les fabricants textiles et les revendeurs de linge, mais c’est
quand même un gros avantage pour nous, consommateurs en plus d’être un gros avantage pour la nature.

Un autre gros avantage est l’aspect hygiène que procure ce genre de tissus. À titre d’exemples et pour instruire
ce point, je vous cite “Le Dictionnaire des médecines naturelles, tome 2 (de Ho à Z), page 61” :

“ ... Les fibres textiles issues du règne végétal, qui ont cette fonction de peau (naturelles,
protectrices et complémentaires de la peau humaine) proviennent de plantes pour lesquelles elles
(ces fibres) sont déjà une peau :

- Fibres du Lin.

- Fibres du Chanvre.

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- Fibres du Ramie.

« Quant au Coton, bien que naturel, il se salit plus vite, retient les poussières et les excrétions
(de la peau) ... ».

Le textile est la troisième plus grande industrie dans le monde. On comprend l’intérêt que l’on porte alors à
notre plante dans ce cas.

Comparée aux fibres du coton, dont la culture est extrêmement polluante, les fibres de Chanvre sont plus
longues, plus fortes, plus brillantes et absorbantes, et plus résistantes aux moisissures.

Ces “super fibres” permettent une multitude d’usage : habillement, dessus de lit, sacs à dos, moquettes,
draperies, baguages, matelas, voiles, chaussures, chemises, tentes, serviettes, Jeans, blousons, bleus de travail,
serpillières, ..., pour n’en citer que quelques uns.

Les étoffes en Chanvre ont plusieurs avantages par rapport aux autres textiles :

- Les tests ont montré que les fibres de Cannabis restent inchangées jusqu’à une chaleur de 300°C.

- D’après l’Académie chinoise des Sciences, les tissus avec au moins 50 % de Chanvre arrêtent
les rayons U.V. du soleil plus efficacement que le font les autres tissus.

- Les vêtements de Chanvre sont plus chauds l’hiver et plus frais l’été que le coton ou les matières
synthétiques. C’est un tissu qui “respire” et permet de mieux réguler la transpiration,
conséquences des propriétés hygiéniques citées quelques paragraphes antérieurs.

- Les étoffes de Chanvre sont les plus faciles à teinter. Elles se tissent aussi en mélange avec la
soie, le coton, le lin, mais aussi la laine, renforçant par la même la solidité des tissus obtenus.

Bâtiment :

Des tiges, on tire un matériau brut (dite Chènevotte ou appelé aussi Anas) ou minéralisé (Isochanvre, marque
déposée) qui servent aussi bien à la confection de litière animale, que de matériau de bâtiment. On peut
construire presque entièrement sa maison en Chanvre. Les murs sont fabriqués en mortier Chanvre Chaux,
excellent matériau hydrofuge et plus isolant que la pierre, les moellons et le béton. Sous planchers, cloisons et
combles peuvent être réalisés en agglo chanvre.

Dans les année 90, une entreprise mûroise (38 la Mure) s’est mise à vendre des moellons carrément en Chanvre
(voir à Louis Wallaert et Bâtichanvre, un peu plus loin). Ils sont évidement bien plus légers que leurs
équivalents bétonnés.

Non toxique, non cancérigène, la Chènevotte peut être traitée naturellement contre les insectes et ignifugée.
Minéralisée, elle reste tout autant hyper isolante en plus de devenir imputrescible. Il en est de même pour la fibre
qui fournit un excellent isolant : “la Laine de Chanvre”.

Elle isole plus que la laine de verre, ne consomme aucune énergie à la fabrication, ne gratte pas et n’est pas
cancérigène. Elle aussi peut être traitée bio et ignifugée. Mais la fibre n’est pas le seul isolant tiré du Chanvre, la
Chènevotte en vrac (floconnage) permet une isolation aussi efficace mais moins coûteuse que la laine de
Chanvre. Enrobée d’une pellicule goudronneuse (ce goudron être d’origine végétale), elle fournit un isolant
phonique de premier choix inégalé.

Évidement, le Chanvre ne peut actuellement pas remplacer les poutres, solives, liteaux et planchers massifs,
tuiles, car aucune entreprise ne s’est encore penchée sur le sujet. Cependant, il n’est pas exclut que ceci ce fasse
un jour, car c’est techniquement possible.

En attendant, on réalise déjà, avec les branches de notre plante, d’excellents panneaux d’agglomérés supérieurs
en qualité (résistance, isolation, porosité) que ceux fait avec du bois et nettement inférieur en coût (en sus de
l’impact écologique). Nous reviendrons en détail sur ce point juste après.

- 75 -
L’Isochanvre s’emploie de deux façons :

- Tel quel, comme matériaux d’isolation (exemples : entre deux cloisons, en sous comble, en sous
plancher, en toiture).

- Mélangé à un liant (chaux naturelle ou sable), il peut alors être coulé et travaillé à la truelle.

Il constitue un excellent isolant acoustique et thermique, tout en évitant la condensation. Il est imputrescible,
ininflammable, naturellement fongicide et n’est pas comestible pour les rongeurs et les insectes. Il s’améliore
encore avec le temps en gardant toutes ses précieuses propriétés.

Autrement dit, ce matériau à demi végétal et demi minéral combine les avantages du bois, des isolants
synthétiques et du ciment sans en développer les inconvénients respectifs. Isochanvre est breveté et élaboré par
“chènevotte habitat”, près du Man (France).

Rappel : dans certains secteurs ou il a le vent en poupe, les matériaux en Chanvre son actuellement d’un coût
plus élevé que la plupart des matières qu’ils remplacent (excepté pour l’aggloméré). Mais cultivé à grande
échelle, le prix du Chanvre et de ses dérivés s’abaissera suffisamment pour permettre l’accès à l’acquisition de
propriété construite en naturel pour toute une tranche sociale qui n’en a actuellement pas les moyens.

Dans d’autres secteurs ou la demande est insuffisante, nous assistons au processus inverse : le Chanvre est
acheté à très faible coût. C’est le cas de la poussière d’Anas (Chènevotte) qui valait environ 10 centimes le
kilogramme dans les années 1985 et vaut tout de même 1,25 à 1,40 F / Kg aujourd’hui. C’est encore trop peu
pour donner envie aux décideurs économique d’investir “à fond” dans cette plante.

Autre frein économique réduisant l’élan de son essor : le fait que la surface totale de culture est très largement
insuffisante pour répondre à la demande totale que pourrait couvrir cette plante. Le paysan refuse encore de
travailler à perte, on le comprend sans peine.

En fait, il manque une volonté politique pour stimuler un marché potentiellement énorme mais figé par manque
d’investissement. En matière de Chanvre industriel, le marché n’explosera réellement que :

- Lorsque que l’on substituera le Chanvre au bois pour la fabrication de papier,


- Lorsque notre plante servira à faire du diesel bio,
- Et lorsque l’alimentation offrira une large gamme de produits à base chanvrée.

Dans ce cas là, les sommes d’argent mis en jeu feront “loucher” les investisseurs au point de les rendre fou
d’amour pour notre plante. Mais, l’aspect économique n’est le plus important : une maison construite en Chanvre
(mortier, isolants, revêtements de finition, peintures, vernis, parpaings et bois agglomérés, colles …), outre le fait
d’économiser votre porte-monnaie, économise aussi votre santé.

Les enfants ne tomberont plus malades à vivre dans un environnement “chimique” comme c’est le cas
actuellement. Peintures modernes, colles vinylique ou autres, fongicides et insecticides pour bois ainsi que la
laine de verre sont les facteurs principaux de maladies et troubles respiratoires, de l’affaiblissement de
l’organisme et de la production des anticorps.

On soupçonne fortement ces toxiques d’actions cancérigènes à la longue : tous les jours de chaque année qui
passe vous habitez chez vous, "lapalissienne" mais réaliste remarque. Tous les jours vous vous exposez, vous
empoisonnez votre personne, petit à petit. Une documentation de “ECOFA S.A.R.L.” / 10 rue du Bernstein, 67
650 Dambach-la-Ville, ( Tel : 03 88 92 49 92 / Fax : 03 88 92 48 94) vous renseignera plus à ce sujet.

Exemple d’application de ce qui vient d’être discuté :

Comment isoler sa maison (article d’Isère magasine, mars 1999, page 21) :

Louis Wallaert aime le Cannabis Sativa. Non pour sa feuille palmée ou sa résine. Le Chanvre qu’il utilise
n’en contient guère. Mais pour les propriétés isolantes de ce végétal, après minéralisation par extrusion.

Louis Wallaert s’est associé à Olivier Dupont, charpentier spécialisé dans les constructions à ossatures bois,
pour mettre sur pied une manufacture de briques de Chanvre. Cultivé depuis 10 000 ans pour ses fibres dont on

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fait des cordes, du papier, du tissu, le robuste Chanvre a le vent en poupe, matériau de construction respectueux
de l’environnement.

L’installation de Bâtichanvre, dans la zone industrielle de la Mure, a bénéficié de l’aide de l’agence pour le
développement de la Matheysine. Audacieux autant qu’ingénieux, Louis Wallaert et Olivier Dupont ont réussi à
mettre au point une technique de fabrication de briques inédites et à intéresser à leur affaire la Chanvrière de
l’Aude, fournisseur en Chanvre industriel.

Leurs briques isolantes mariant Chanvre et chaux naturelles, légères et douces au contact, permettent de
monter les murs d’une maison aussi simplement que s’il s’agissait de parpaings de béton cellulaire, et tout aussi
facilement, de réaliser un doublage isolant, en intérieur comme en extérieur.

L’isolation au Chanvre présente l’avantage de laisser la maison respirer. Les quelques isérois bénéficiant de
cette technique sont formels : “L’ambiance intérieure est particulièrement agréable et sereine. Pas d’allergie,
pas de condensation”. En tous cas, l’isolant à base de Chanvre semble être le complément naturel des maisons
à ossatures bois. Bâtichanvre se propose de fabriquer sur commande et de livrer les briques nécessaires pour
isoler, construire, restaurer maison, hangar ou usine ... Bâtichanvre, 155 - 157 cours Berriat, 38000 Grenoble
et zone industrielle de la Mure (38). Tel 04 76 70 94 66.

Attention : Louis Wallaert a depuis lors, déménagé son entreprise en Franche Compté pour l’unique raison que
le Chanvre n’a pas « la côte » dans l’Isère. En revanche, plus traditionnel dans les régions du Nord-Est de notre
pays, le marché y est plus porteur. Je n’ai pas eu le temps de retrouver sa nouvelle adresse que vous pouvez
cependant demander à l’Agence pour le Développement de la Matheysine, ZI du Marais, 38 350 la Mure
(Tel :0476 812860 ; télécopie : 0476 815050).

Alternative au bois :

La demande de produits composites tels que les agglomérés ou les bois pressés est en pleine expansion. Le
Chanvre peut être une excellente substitution au bois. La “Washington State University” a demandé au “Wood
Composit Laboratory” de tester le Chanvre pour son utilisation dans les panneaux de moyenne densité. Les
résultats ont montré que cet aggloméré est deux fois plus résistant que celui fait avec du bois.

Des recherches sont actuellement en cour pour trouver des alternatives aux colles et liants toxiques et non
biodégradables, comme les formaldéhydes, par des dérivés de l’huile de graines de Chanvre. La Pologne et
d’autres ex Pays de l’Est sont les principaux fabricants de ces nouveaux matériaux. Il y a encore un domaine ou
le Chanvre peut se substituer au bois: l’énergie calorifique. Nous développerons ce point plus en avant.

Arrivera t’on à dé diaboliser le Cannabis et lever le tabou dans la tête des gens ?
(L’action se veut représenter ici un Garde Champêtre, non un policier)

- 77 -
4ème point fort du Chanvre : sa graine.

Alimentation :

Un autre point très important est à préciser ici : l’utilisation du Chanvre dans l’alimentation. Si le feuillage
fournit aux herbivores, un fourrage parfaitement équilibré et riche, la graine de Chanvre nous apporte un trésor
en ressources alimentaires.

L’Australie a échappée par deux fois à la famine, lors de sécheresses d’ampleur exceptionnelle, en ne se
nourrissant que de graine de Chanvre (du moins de farine et d’huile tirées de la graine). D’où l’affection,
par tradition, de ce pays pour notre plante, à l’instar du reste du monde entier qui la persécute idiotement.

Constitution des graines de Cannabis (pour 100g) :

albumine ......................................................................................................................... 0,7 g

extrait de gomme ............................................................................................................... 1 g

fibres ligneuses (32g insolubles + 3 g solubles) .............................................................. 35 g

graisses (30g) dont :

acide Gamma-linoléique (G.L.A.) ....................................................................... 2,8 g

acide linoléique ..................................................................................................... 18 g

acide linolénique .................................................................................................... 6 g

hydrates de carbone......................................................................................................... 7,5 g

pertes (eau)...................................................................................................................... 0,6 g

protéines........................................................................................................................... 24 g

résine (pas de T.H.C. ou traces négligeables) ................................................................. 0,6 g

saccharine........................................................................................................................ 0,8 g

A noter, toujours pour la même masse de graines, l’apport de 500 calories.

Au sujet de la graine de Chanvre, le fameux “Industrial Hemp Report” déjà cité et “Le renouveau du
Chanvre” rapport consultable sur le site Internet de “la Bombe Verte” (Belgique) précisent (synthèse et
résumé) :

Graine entière :

Dans la graine entière, dite oléagineuse, la proportion de protéines est de 25 %, avec la même qualité et les
même propriétés que dans la forme farineuse. Le genre humain peut en faire une céréale de petit déjeuner au
goût naturel excellent (graines grillées). Miellé et caramélisé, c’est encore meilleur ...

On en fait aussi des barres énergétiques, on peut la faire germer (salade) ainsi que tous ce que je décrirai dans
les parties farine et huile tirées de la graine (voir juste après).

Tout cela est fabriqué à partir de la graine de Chanvre, source incroyable d’énergie puisque 100g de graines
contiennent 25g de protéines, soit l’équivalent de 80g de viande ou 130g de fromage. Une poignée de ces
graines correspond à un apport journalier complet en protéine.

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Tous les acides aminés y sont présents, ainsi que divers oligo-éléments. Ce qui est présent dans l’huile (voir
juste après) fait de cette graine la plus riche, la plus complète et la plus saine qui soit au monde : c’est un
excellent alicament.

Comme le Soja, les graines de Chanvre peuvent servir dans la composition de plats, mais ici d’une valeur
nutritive inégalée. Outre les protéines, elle contient tous les minéraux (calcium, phosphore, magnésium, ...) et
des vitamines (A, B1, B2, B3, B6, C, D, E et F) indispensables à notre organisme.

Le rapport insiste ensuite sur les propriétés de la graine pour les oiseaux, faits connus depuis fort longtemps.
Elle sert aussi de nourriture pour les bovins, les poissons, et par extension, sert à la pêche (sous le nom de
graines de chènevis).

Elle est composée de deux matériaux distincts, l’huile de graines récupérée par pression et une farine restant
dans la presse après l’opération de pressage sous forme de tourteaux. L’huile constitue environ 30 % de la
graine. J’ignore encore comment on sépare les coquilles de ce résidu; les graines de Chanvre étant assez petites,
je ne pense pas qu’on les enlève manuellement avec des pinces à épiler. Une société suisse commercialise ces
graines décortiquées.

L’Huile de graine :

- Cette huile extraite est composée d’environ 80% d’acides gras essentiels (aminoacides)
combattant le cholestérol (25 % d’acide linoléique et 55 % d’acide linoléique, appelés aussi tous
deux vitamine F). On compte huit aminoacides essentiels en tout. Ce qui veut dire que les six
autres se partagent les 25 % restant.

- C’est une huile de table supérieure au goût délicieux. Les Suisses se ventent d’en obtenir une
au parfum de noisette (Huile de Chanvre des Alpes).

- Elle contient aussi 2,8 % du précieux acide gamma linoléique (G.L.A.) qui contribue au
développement du cerveau et du système nerveux. Il contribue, entre autres, à limiter les risques
d’artériosclérose, d’ulcères à l’estomac, et de troubles cardiaques.

Le Chanvre produit 4 à 8 fois plus de G.L.A. que l’huile d’Onagre (encore plus si on le compare avec la
bourrache qui en contient aussi) avec laquelle on traite la sclérose en plaque. D’ailleurs, Nestlé l’a bien
compris et expérimente en ce moment (date du rapport 09/97) des cultures de Cannabis Sativa afin d’en extraire
la G.L.A..

En plus d’être excellente sur un plan nutritif, cette huile additionnée de 15 % de méthanol devient un
excellent substitut “bio” des fuels et diesels, polluant environ 70% de moins (gaz asphyxiants naturels) que le
diesel classique (moyenne sur les différents « polluants naturels » dégagés).

Pollution relative car les gaz émis par la combustion ne sont que des “polluants” naturels (CO, CO2, N2, ...)
qui sont entièrement réabsorbés par les plantes lors des précédentes récoltes.

Résultat final : 100 % non polluant donc biodégradable (pas d’hydrocarbures lourds, de métaux toxiques
comme le plomb, de benzène ...).

L’huile de graine de Chanvre et la G.L.A ont aussi une action positive sur notre système immunitaire et sur la
peau comme nous le verrons plus loin.

Cette huile sert aussi de base pour d’excellents vernis et peintures, sèche rapidement et laisse un fin film
plastique (élastique) très résistant et biodégradable.

Elle fait aussi d’excellents lubrifiants, le terme américain utilisé “All Purpose Lubricant” est difficile à traduire
exactement, cela tourne autour de : “produit faisant face à plusieurs besoins de lubrifications différents, produit
“passe partout” ou d’utilisation multiple, d’ordre général...”.

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La farine :

C’est la partie « solide » de la graine (entendez par-là « non liquide ») restant dans la presse après l’extraction
de l’huile. Elle contient 20% de protéines parfaites et directement assimilables. Ceci satisfera les végétariens
soucieux de remplacer la viande (protéines) et de diversifier une alimentation essentiellement basée aujourd’hui
sur le Soja. Cette farine se cuisine comme pains, gâteaux et pâtes, elle peut se mélanger à toutes sauces, crèmes
et desserts possibles ... Complément alimentaire du blé et du froment, on peut l’associer aux autres farines ou la
consommer sous forme cuisinée séparée.

Toujours pour le même problème de persécution, les techniques de conservation de l’alimentaire tiré du
Chanvre ont peu évoluées et sont actuellement peu fiables en durée. Ce dernier ne peut s’utiliser efficacement
que comme produit frais.

L’huile de graine, par exemple, extraite par pression à froid, rancie très vite et doit, pour garder ses propriétés,
être conservée au frais dans un récipient à l’abri de l’air et de la lumière. Toutefois, si l’huile de lin devient
toxique en rancissant, ce n’est pas le cas de l’huile de chanvre. Cette dernière prend juste un goût « pas bon »,
mais garde cependant toutes ses propriétés pour l’industrie (vernis, peintures, carburants, …).

Là aussi, la recherche et les techniques modernes peuvent venir à notre secours, encore faut-il que cela soit
permis (actuellement c’est difficilement le cas en France) et que des investissements soit réalisés dans ce secteur.

D’après “fumée clandestine, tous les aliments tirés du Chanvre seraient bientôt disponibles dans des “Hemp
stores” (boutiques spécialisées en Chanvre) ou des coopératives “bio” privilégiant les produits frais. A moins
que, là encore, l’État vienne “mettre son nez” dans cette affaire.

Cosmétique :

Beaucoup de produits cosmétiques peuvent être fabriqués à base de l’huile extraite de la graine du Chanvre.
Des recherches ont montré que l’huile en question lutte contre la dégénérescence du corps et empêche sa
dégradation. Ceci grâce à ses acides gras essentiels facilement assimilables par les cellules de la peau et
notamment grâce à la G.L.A..

Ce dernier acide gras est “LA” molécule de la peau; elle retarde son vieillissement et lutte efficacement
contre les radicaux libres responsables de celui-ci. Elle peut être additionnée d’huiles essentielles d’autres
plantes et donc se doter de propriétés médicales qu’elle n’a pas normalement ou de parfums pour satisfaire notre
odorat.

Les préparations cosmétiques au Chanvre sont hypoallergiques. Ici, point de résidus d’insecticides ou
d’engrais, la plante, très résistante, se passe volontiers de ces traitements et tous ses sous produits sont donc bios.
Pure, elle sert aux préparations de produits utilisés comme huile de massage et restructuration de la peau,
pommade, baumes, savon et shampooings, base de maquillage, lotion du corps et soins des lèvres. Additionnée
d’autres principes actifs (autres plantes), elle peut être ou médicament ou soins du corps ou savons et
shampooings traitants et/ou parfumés.

Peintures et vernis :

On tire de l’huile de graines de Chanvre un fin film plastique non toxique très résistant et très brillant.

Jusqu’aux années 1930, l’huile de lin et celle de Chanvre entraient dans la composition de la majorité des
résines, peintures, laques et vernis. Avec l’arrivée des produits pétroliers, à l’époque, moins chers, les produits
naturels ont disparus du marché.

Du coup, depuis cette date, les peintres “n’arrivent” pas tous à la retraite (en fait, on peut aussi affirmer qu’ils
cotisent pour rien car beaucoup d’entre eux meurent avant 60 - 65 ans), les gens s’empoisonnent chez eux, même
après des années de “séchage” des peintures et vernis de leurs sols, murs et plafond. Si les peintures au plomb
ont disparus, celles vinyliques sont aujourd’hui « dans le collimateur » !

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Le faible coût des peintures artificielles explique donc le déclin de celles naturelles. On peut cependant encore
en acheter dans les boutiques “HANF HAUS”, en Allemagne. J’ai testé cette peinture en Suisse : j’y ai
rajouté de l’huile essentielle de chanvre ! Cela dégageait un sublime parfum dans la pièce qui a contribué
longtemps à assainir l’ambiance de cette dernière.

Toujours grâce au même principe déjà cité, le développement à grande échelle du Chanvre ferait baisser
fortement le coût des sous produits de ce dernier et rendrait, par la même, la peinture de Chanvre plus
compétitive face à celles dites « synthétiques ».

Plastiques :

Nous avons déjà abordé le sujet des plastiques non toxiques et biodégradables tirés du Chanvre. Nous allons
vérifier ici quelques précisions.

De nos jours, la plupart des plastiques sont fabriqués à base de produits pétroliers (non biodégradables)
Pourtant, les premiers plastiques furent conçus à base de végétaux notamment à base de cellulose de Maïs
(bioplastique).

Henry Ford a même utilisé du Chanvre en, 1941, pour la construction d’une voiture végétale dont la carrosserie
et les pare-chocs étaient faits de Chanvre, de Sisal et de paille de Blé.

A ce sujet, Mercedes-Benz effectue des recherches sur l’utilisation de la fibre de Chanvre pour remplacer la
fibre de verre dans la fabrication de moules de pièces plastiques et de parties de carrosseries.

Les scientifiques de la firme ont déjà expérimenté d’autres fibres naturelles comme le Lin. Mais l’Allemagne
autorisant la culture du Chanvre à des fins Industrielles que depuis 1996, celui-ci s’est avéré plus résistant en
sus de développer une culture sans engrais et insecticides.

La compagnie recherche depuis 1991 des alternatives à la fibre de verre (en raison de sa difficulté à être
recyclée et de son coût).

Sa filiale brésilienne de Sao Paolo a fait figure de pionnière en utilisant de la fibre de cocotier (matériau de
proximité à défaut du Chanvre encore défendu au Brésil) dans ses camions (d’après “News about Hemp”,
d’Écolution).

Scoop : dans les années 50, la firme turque “Anadol de Bursa” construisait une voiture dont
les carrosseries faisait le délice des chèvres quand le véhicule était abandonné dans la nature
après des années de service. Ces carrosseries était-elles faites de fibres et de résines naturelles
comme le Chanvre ?

Le Chanvre peut devenir une matière servant à la fabrication de plastiques biodégradables de trois façons :

1) La chènevotte peut être traitée pour obtenir des emballages de cellophane (ou hydrate de
cellulose, commun jusque dans les années 1930). Sa biodégradabilité est assez lente.

2) L’huile des graines peut être transformée par polymérisation en une résine plastique de
qualité. Sa biodégradabilité est rapide mais inexistante si le produit n’est pas placé en milieu
constamment humide.

3) La Chènevotte peut être injectée de résine phénolique, devenant par la même résistant au feu
et à l’eau. Sa biodégradabilité est lente mais de 100 %, cette matière doit aussi rester en
permanence en milieu humide pour se décomposer (paradoxe : résistante à des pluies ou
arrosages alternés par des périodes sèches, mais se dégrade en milieu constamment humide).

A noter l’existence d’un quatrième produit plastique dérivé du Chanvre, mais qui n’est pas biodégradable :

4) La chènevotte peut être incorporée dans un mélange à 50 % de Kenaf (fibres de chanvre) et de


plastiques recyclés. Il sert à la fabrication de pièces plastiques moulées.

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La documentation de ce point sur les plastiques bio provient presque entièrement d’Écotopie / La Bombe
Verte (Belgique). J’ai presque littéralement recopié mot pour mot leurs déclarations dans le but, non pas de les
plagier, mais de prouver au lecteur que rien de ce qui est transcrit ici ne sort de mon imagination.

Pour vérification de tout ce que j’affirme ici, consultez donc leur site Internet :

(http://www.arkham.be/ecotopie/chanvre.html)

… ou écrivez leur à l’adresse que j’ai indiqué un peu plus loin (consulter le point adresses utiles).

5ème point fort du Chanvre : l’énergie

Énergie calorifique :

Chauffage par plaquettes.

Le Chanvre dégage, lors de sa combustion, un peu plus d’énergie calorifique que le bois même. Il a en outre
l’avantage d’être un matériau non polluant (pollution temporaire très courte, sans générer de molécules toxiques)
alors que le bois produit, lors de sa combustion, une pollution temporaire de plusieurs dizaines d’années (voir la
définition des termes pollution et pollution temporaire dans le dictionnaire de cette ”Encyclopédie du
Cannabis”).

Quand à l’énergie qu’on peut tirer de la plante, il est bon de préciser d’abord le point suivant.

En décembre 1996, paraissait dans “Agri-terroir” (pages 26-27), un excellent article signé Maurice Pélisson :
“Le bois dont on se chauffe”. Il s’agit ici de bois d’arbre, non de chanvre, mais …

Ce bois à la particularité d’être utilisé en plaquettes (ou gros copeaux) dont l’aspect est quasi-similaire à celui
de la Chènevotte brute en un peu plus gros. Dans l’extrait de l’article qui va suivre, remplacez dans votre tête le
mot bois par le mot Chènevotte, vous comprendrez alors tout l’intérêt de l’article :

“Jeudi 7 novembre (1996), à Saint-Étienne-de-Cuines, petite ville de 1200 habitants dans la


vallée de la Maurienne. Près du stade, un bâtiment neuf abrite les vestiaires, le garage communal
et la chaufferie. Autour de monsieur Blanc, maire de la commune, des hommes s’affairent à la
mise en route de la nouvelle chaudière.

Elle alimente un réseau de chaleur qui dessert la Mairie, la salle polyvalente, l’école primaire,
l’école maternelle, le local des pompiers, le collège et cinq bâtiments OPAC. Signe particulier : la
chaudière fonctionne au bois. Serait-ce un vestige d’archaïsme accroché à cette vallée alpestre ?
Non, seulement l’exploitation judicieuse d’une source d’énergie peu coûteuse et de proximité.

Surprenant, car dans la tête de beaucoup d’entre nous, le chauffage au bois reste synonyme de
lourdes contraintes : coupe de bois, débardage, bûcheronnage, scie, cognée, poussières, fumée,
mains calleuses et mal de dos.

Alors qu’il suffirait, de son lit, d’appuyer sur un bouton pour jouir de la chaleur douce, propre,
mais un peu chère, que nous propose une société nationale qui, dit-elle, “nous doit plus que la
lumière".

Que l’on se rassure. Ici tout est automatique. Pas de bûches pour la construction, mais des
plaquettes issues de bois déchiqueté. Les broyeurs modernes sont capables d’absorber jusqu’à 25
cm de diamètres.

Les plaquettes peuvent être poussées, soufflées, transportées vers le foyer presque aussi
simplement que du gaz et du fuel. ...

Le foyer est en béton réfractaire et tout ce fait avec un minimum d’opérations humaines :
transport des plaquettes jusqu’à l’avant foyer par le convoyeur, nettoyage des grilles,

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”décendrage”, gestion de l’alimentation en plaquettes à partir de cellules, arrivée d’air,
évacuation des fumées ... “.

L’article est assez long, et je me vois forcé ici de vous faire un résumé du restant :

Le constructeur à l’obligation de fournir de l’eau à 90° stockée dans un réservoir tampon. Ensuite une
entreprise privée prend le relais pour gérer les échanges et la distribution de cette eau.

Lorsque Panne Gestion, 1 emploi (municipal).


ou entretient Alim. en bois,
chaudière A entretient.
Desserte clientèle.

Coût chaudières + desserte :


Stockage - 5 500 000 F
répartis suivant région :
Régie
-10% Etat,
privée.
-15 à 40% Région,
eau 90° -15 à 30% Département
-% restant : Mairie-Régie.
Chaudière B Chaudière A
(secours) 800 Kw. Maintenance
Chaudière.

Chauf. d'appoint :
Lorsque Système chauffage communal au bois.
T° ext < -12°

Ce système de chauffage au bois apporte en outre les avantages suivants :

- Rentable si le prix du Fuel > à 1,72 F, ce qui est largement le cas aujourd’hui.

- Nettoyage / entretien des forêts et des déchets de bois sur sites non exploités.

-Entretien / nettoyage des friches et coupes.

-Utilisation des sciures et écorces dont les scieries ne savent plus que faire.

- Encourage les agriculteurs à broyer les rémanents d’exploitations.

- Nécessite 800 m3 de bois en plaquettes/an, soit 500 tonnes/an. Cela permet de


créer un emploi municipal (en plus de ceux de la société d’exploitation) et permet le
chauffage d’un équivalent de 150 logements.

- Une telle installation rejette environ 2 à 3 fois moins de C.O.2 que le fuel, tout en
ne rejetant pas d’hydrocarbures nocifs.

La tonne de plaquettes revient à 150,00F (environ), soit un coût de chauffe de 75 000 F/hiver normal, pour
seulement 500 F en moyenne/logement/hiver.

Supposons que la société d’exploitation impute 600 F/mois/logement (ce qui est très raisonnable), soit pour un
hiver de six mois (moyenne de la Maurienne à 1000 mètres d’altitude, de novembre à avril pour un hiver long),
cela nous fait (3600 F/hiver/logement) x (150 logements ou équivalent) = 540 000F de chiffre d’affaires auquel
on ôte les 75 000 F de frais de “carburant” (les plaquettes) soit 465 000 F restant.

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En ayant calculé “grand large”, l’entreprise peut rembourser sa dette en une dizaine d’années (plus précisément
cinq ans d’après M. Blanc, maire de Saint-Étienne-de-Cuines, 10 ans d’après mon calcul “grand-large”) sans que
le patron et l’employé n’aient à se serrer la ceinture. Une occasion rare en cette période de disette économique.
Surtout, qu’en plus, avoir comme client une mairie et l’OPAC certifie le paiement des factures. Ce qui, dans une
large mesure, peut encourager les banques à investir dans cette affaire.

Dans la région ou la subvention est la plus importante, une bonne expérience en plomberie ou chaufferie, et
deux cent mille francs de capital personnel apporté suffiraient, garantie de l’Etat et de la commune à la clef, pour
décider une banque à vous prêter le reste (pour une subvention totale de 80% du coût de la réalisation, soit 4,4
millions de francs lourds (MdFL), reste 1,1 (MdFL) dont 0,2 (MdFL) de prêt personnel régie et suivant
participation de la mairie, nous avons entre 0,45 et 0,9 (MdFL) de prêt bancaire).

Ouf! Ce sont des gros sous qui brassent, mais ce ne sont pas ceux des créateurs d’entreprises. D’après l’article,
il faut mieux choisir la région d’implantation, le taux de subvention variant d’un département à l’autre.

Cet article date donc de 1996 et exprime un calcul en Francs, non en Euros. Faites la conversion vous-même si
vous le jugez utile (rappel : 1Euro = 6.55957…F).

Ces articles et ces expériences sur le chauffage par plaquettes de bois m’intéressent au plus au point car on peut
étendre ce concept de chauffage aux régions non boisées grâce au Chanvre.

La Chènevotte dégage même un peu plus de chaleur que les plaquettes de bois. Fleurs, feuilles et graines se
calcinent aussi très bien comme en témoigne le rapport de la centrale électrothermique de Floride qui brûle la
marijuana illégale saisie annuellement aux U.S.A.

Plus de mille tonnes sont ainsi traitées (chiffre de 1978) et permettent de réaliser une sérieuse économie : on a
calculé qu’une tonne d’herbe équivalait à 2,7 barils de pétrole (soit une économie pour les “States” de 2 700
barils de pétrole/an). Référence “Fumée Clandestine”, tome 1, page 152.

Dans le cadre d’une culture intensive du Cannabis, il faut s’attendre que certaines parties des récoltes restent
“sur les bras” des agriculteurs. Ceux-ci pourraient se débarrasser de ce stock encombrant et autrement inutile par
le biais de cette solution. Irréalisable pour l’instant (il n’y a actuellement pas assez de Chanvre produit), le
chauffage collectif au Chanvre n’est pourtant pas une utopie et pourrait s’étendre aux régions ou pays en mal de
bois. Car, s’il n’est pas question de concurrencer le bois d’arbre dans les régions boisées, le chanvre est la
solution de chauffage incontournable pour les régions qui ne le sont pas.

Au Chanvre ou au bois (ou les deux mélangés), ce système de chauffage est rentable. Comparé à ses voisins
(Allemagne, Suisse, Autriche), la France développe un retard considérable en matière de chauffage collectif par
plaquettes (exemple : l’Autriche compte 20 000 chaufferies de ce type contre à peine 300 chez nous). La crise
économique et le net besoin d’écologie feront démarrer ce secteur porteur de plusieurs espoirs.

A terme, cet encouragement du développement de ce type de chauffage, viendra contrarier la politique “tout
nucléaire” de l’EDF, et dans un premier temps, en tout cas, venir fortement la concurrencer et l’obliger à baisser
ses prix.

En effet, pour la partie “publique”, le chauffage domestique vient à lui tout seul expliquer la plus grande partie
de la note de consommation électrique des français. S’il se développe, c’est le secteur qui tiendra E.D.F. (donc
l’Etat) par “les (censuré)” et les forcera à négocier avec les consommateurs et les écologistes.

Pour finir, la conclusion de l’article de M. Pélisson vient à point et pourrait s’appliquer aussi au Chanvre :
“C’est loin d’être négligeable pour la qualité de l’air et contre l’effet de serre dont commence à souffrir notre
planète. A coté de la sacro-sainte rentabilité, il faut aussi mettre en balance la société que nous voulons. Un
choix éminemment politique”.

Cette expérience a été reconduite, à une échelle plus réduite, à Saint-Michel-de-Chabrilloux (07). De capacité
bien plus modeste, cette chaudière de 55 kW permet de chauffer 900 m3 (l’école, la mairie et la salle
polyvalente), d’utiliser les ressources boisées locales, d’avoir une autonomie de plus d’un mois par grand froid et
d’économiser 5000F par an par rapport à l’ancien mode de chauffage.

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L’article consulté précise que ce nouveau mode de chauffage a empêché de brûler 10 000 litres de Fuel. Cette
opération à été réalisée dans le cadre du Plan Bois Énergie et Développement Local. Pour en savoir plus
l’article cite deux contacts pour l’Ardèche : Jean-Paul Goy, RhôneAlpEnergie Environnement tel 04 78 37 29 14
et Laurent Fabrègues : Fibois tel 04 78 64 36 04.

Il est à préciser que le Chanvre ne sera jamais un concurrent actif au bois de chauffage dans les régions
forestières. Ni dans le domaine des bois techniques ou sa part de marché se contentera d’une part du secteur des
agglomérés. Il le concurrence essentiellement dans celui de la papeterie, vrai fléau de notre temps.

La coupe de bois n’est pas un crime lorsque que les forêts sont gérées sérieusement. Cela semble bien être le
cas en France, exception mondiale dans ce domaine. On peut même définir qu’une forêt sauvage “pollue” plus
qu’une forêt gérée (décomposition du bois dégageant essentiellement du CO2, de l’Azote et du Méthane).

Précision : à ce sujet, certains risquent de se perdre dans la compréhension des phénomènes dits
de « pollutions gazeuses». Les gaz émis par la putréfaction de bois des forêts sont naturels; certes.
Ils avaient leur place dans l’équilibre et le cycle naturel de la vie … à l’époque ou les activités
humaines étaient insignifiantes. Cependant, comme ces «cycle et équilibre » sont aujourd’hui
fortement perturbés, les émissions gazeuses des forêts viennent s’additionner aux pollutions
gazeuses humaines, tout simplement. On parle alors de « pollutions naturelles » tout en
considérant que ce terme est très relatif (on devrait plutôt dire excédent gazeux d’origine naturel
accentuant le déséquilibre de la composition atmosphérique).

Le monde du bois est un lobby puissant dans un secteur régulièrement en crise et je doute que le Chanvre soit
“pistonné” par les professionnels du bois qui voient en lui un concurrent redoutable. A moins de les y intéresser
comme source en matière première complémentaire.

À lire, un article du Dauphiné libéré du samedi 28 novembre 1998 intitulé : “Un XXI ème siècle en bois
massif”. On y apprend nombre de données techniques en faveur du bois (d’arbre), dont il est question, mais,
données qu’ont peut aussi appliquer au Chanvre.

En exemple, pour la fabrication d’un mètre cube de fer, on dégage 5 tonnes de CO2 dans l’air, la moitié de ce
chiffre pour la fabrication d’un mètre cube de ciment. Un mètre cube de bois, lui, piège 700 Kg de CO2.

L’article ne tient cependant pas compte du CO2 dégagé par la coupe de ce mètre cube de bois : destruction
(incinération ou décomposition) des branches et feuillage, carburants brûlés par la tronçonneuse et les engins de
manutention et de transport.

Cependant, ce volume total de CO2 émis pour cette coupe, probablement de l’ordre de quelques dizaines de
kilogrammes, est négligeable par rapport à celui émis par la fabrication du fer et du ciment.

Annexe à ce point, notions de pollutions gazeuses :

« Tu es né de la poussière, tu retourneras à la poussière ... »

Vous connaissez certainement ce proverbe plurimillénaire. Peut être n’avez vous pas songé jusqu’à quel point
ce qu’il exprime est vrai. En fait, le terme poussière est une image, il est plutôt question ici d’atomes. Tout corps
vivant, au moment de sa décomposition post-mortem, restitue à la nature ce qu’elle lui a prêté pour la
construction et le maintient en vie de son organisme. Le même principe est conservé pour ce qui est de
l’élimination des résidus nutritifs que les êtres vivants restituent tout au long de l’existence.

Les corps vivants sont constitués des trois formes d’organisations possibles de la matière : gazeux, liquide,
solide (dans le sens du plus fluide vers le plus “solide”). Au moment de sa putréfaction, chaque corps vivant
restitue donc chacun de ces éléments, une partie à la terre (les solides), une partie à l’air (les gaz), une partie au
deux (l’eau et les gaz dissous).

La décomposition biologique transforme progressivement les complexes éléments vivants en de simples


éléments nutritifs de bases pour plantes et bactéries) : éléments carbonés, méthane, eau, éléments calciques,

- 85 -
métaux, hydrogène, oxygène, azote, ... En cas d’incinération (destructions moléculaires ne passant pas par le
cycle biologique) on observe le même phénomène. On constate que pas un atome ne se perd, aucun élément
n’est gaspillé. Même l’énergie dissipée est réabsorbée par le “Grand tout” qui nous entoure. C’est le seul modèle
de perfection qui existe en ce bas monde.

Cette remarque est scientifique dans le sens qu’on peut reproduire cette expérience des milliards de fois, elle
donne toujours le même résultat. Partant de cette constatation, il nous est donc possible d’influencer et de réguler
des échanges chimiques d’ordre planétaire puisque le résultat est quantifiable, modifiable, prévisible. Nos
savants le savent, mais la seule chose qui bloque actuellement toute action de “réparation” de notre
planète est le manque de volonté politique et économique.

Pour simplifier la suite de cette réflexion écologique, et pour comprendre pourquoi et comment le Chanvre
pourrait intervenir dans la réparation de notre écologie, je vous ai placé des petits croquis résumant en termes
simples les principaux cycles naturels gazeux que l’homme à détraqué par ses pollutions :

A) le cycle de l’Azote:

L’azote provient de l’air. Les plantes en fixent une petite partie directement par leur feuillage. Une partie du
sol (de surface) en contient naturellement. Des bactéries permettent sa fixation chimique avec les autres éléments
du sol. D’autres bactéries la recombinent sous forme de nitrates. Sous cette forme seule, elle est assimilable
comme nourriture par les organismes végétaux qui la stockent essentiellement dans les feuilles. La neige apporte
aussi de l’azote aux sols. L’azote naturel non aérien provient de la décomposition de l’humus, des défécations et
urines animales ainsi que de la putréfaction des cadavres de ces derniers.

Lorsque le taux du sol d’azote devient trop important ou que la vie bactérienne est insuffisante, l’azote n’est
pas recombiné en éléments nutritifs solides et/ou liquides. Ce produit adopte alors d’office une forme gazeuse.
Ce gaz s’échappe donc soit dans l’atmosphère, soit se retrouve entraîné par les eaux de ruissellement dans les
couches profondes de la terre (cet azote est alors capturé par la nappe phréatique d’où la pollution de cette
dernière).

Une partie est aussi fixée dans des algues (d’ou la prolifération de ces dernières depuis une trentaine d’années
en eau douce), car l’Azote excédentaire (sous différentes formes moléculaires) se retrouve dans les cours d’eau
par phénomène de drainage phréatique ou de ruissellements (pollutions essentiellement agricoles).

azote
azote organique
atmosphérique végétal

azote
organique
animal

cyanophycées
air

cadavres défécation humus


animale sol

bactéries
fixatrices nutrition
dénitrification
décomposition
rhizobium des
des nodosités végétaux
des légumineuses
sels nitrates
(voir dictionnaire)
ammoniacaux

nitrites
ac s
passage dans le sol ti ne
on s en
transformations diverses bac tér i
retour à l'atmosphère

Cycle de l’Azote
(Petit Larousse illustré 1991, page 109)

- 86 -
Les principaux responsables de l’augmentation du taux d’azote atmosphérique sont : la diminution de la
biomasse mondiale, la combustion d’énergies fossiles, l’épandage agricole massif, la destruction des milieux,
l’acidification des terres, les sécheresses, la désertification, la pêche industrielle et la pollution marine.

B) Les pluies acides :

Mis à part que c’est en partie l’azote dans l’atmosphère qui est responsable de ces pluies, ce phénomène n’à
rien à voir avec celui de l’effet de serre.

C’est la résultante du phénomène azoté liée à une surconcentration atmosphérique en souffre (essentiellement
d’origine industrielle et de la combustion d’énergies fossiles). La pluie capture ces deux éléments chimiques qui
se transforment alors en acide véhiculé par cette dernière; d’où l’origine du nom “pluies acides”.

La nocivité de l’acidité joue sur deux tableaux : elle attaque le feuillage des végétaux et s’imbibe (et se
concentre) dans le sol “capturant chimiquement” les éléments nutritifs devenus alors indisponibles aux plantes.
On observe, en outre, une activité toxique au-delà d’un certain seuil.

Parallèlement, l’eau se fait plus rare ou se trouve en excès dans le sol, proportionnellement à la concentration
en argile de ce dernier. On observe alors d’autres maladies (dessèchement, moisissures, champignons, ...) qui
viennent amplifier l’état fébrile des végétaux déjà très à mal.

Les symptômes consistent en un jaunissement du sommet et de toutes les sommités des branches, puis une
perte du feuillage (ou aiguilles) dans ces zones concernées.

L’arbre connaît aussi un décollage fréquent d’importantes parties de son écorce. L’aboutissement est la mort
irrémédiable du végétal concerné si le sol n’est pas traité au début des symptômes (chaulages intensifs et
répétés). Notez bien, on peut traiter un arbre, mais pas tous ceux d’une forêt.

Concentration atmosphérique Sécheresse


ou chaleur
en oxyde de souffre et d'azote mort
et en métaux lourds.

chute
des aiguilles
action directe Transpiration
sur les aiguilles. accrue

pluies acides

mauvaise nutrition
absorption insuffisante
de l'eau

action nocive
directe sur
sol
les racines
acidifié

perte
d'éléments
nutritifs
action atmosphérique
passage dans l'arbre

Cycle des pluies acides (souffre)


(Petit Larousse illustré 1991, page 755)

- 87 -
Les régions boisées bordant de grands centres industriels sont les plus concernés par ce fléau; c’est par
exemple, le cas de la Forêt Noire située en dessous de la Ruhr en Allemagne.

Ailleurs, les symptômes sont moins marqués (dilution des gaz acidifiants dans l’atmosphère) et dépendent
essentiellement du P.H. du sol. En effet, dans des sites où ce dernier est déjà naturellement très acide, on observe
les mêmes symptômes de dépérissement. Inversement, sur des terrains très calcaires, cette maladie est inexistante
(pour comprendre ce phénomène, je vous renvois à consulter dans la partie dictionnaire de cette
encyclopédie (Chaulage, Base, Basique, Calcaire, P.H., Acide, etc. …).

Les normes européennes imposent aujourd’hui aux industriels de mettre des filtres dans leurs cheminées. Du
coup, le phénomène d’acidification a nettement diminué.

Cependant on est loin d’affirmer qu’il va être totalement endigué, car d’une part, les filtres coûtent très chers
aux industriels et une partie d’entre eux « trichent » (envoient des rejets sans filtres) lorsqu’il fait nuit, qu’il y a
du brouillard ou qu’il pleut fortement. D’autres part, les usines situées dans des pays en dehors de la
communauté européenne n’utilisent pas de filtres et génèrent une pollution qui ne s’arrête pas pour autant à nos
frontières (cas des Pays de l’Est notamment).

C) Le cycle du Carbone :

L’atmosphère primitive de notre planète contenait très peu d’oxygène. Les trois gaz qui y étaient
majoritairement présent étaient le gaz carbonique, l’azote et le méthane.

Ce sont d’abord les éléments végétaux du plancton primitif des océans qui augmentèrent, d’une part, la
proportion d’oxygène de l’air (production de ce gaz grâce à la réaction de photosynthèse) et, d’autre part,
fixèrent en leur sein du carbone et de l’Azote en quantités déjà considérables au fil de centaines de milliers
d’années.

Des centaines de millions d’années plus tard, ce taux d’oxygène augmenta encore grâce à la diminution du
pourcentage de gaz carbonique : suffisamment évolués et répartis, les éléments végétaux terrestres le
“capturaient” en le stockant dans leur organisme. Les animaux, dans une moindre part, consomment et fixent
aussi beaucoup de carbone.

Mais les océans “capturèrent” encore bien plus de ce gaz carbonique : planctons, animaux marins mais surtout
coraux et crustacés ont le plus contribués à “vider” l’atmosphère de son surplus carboné. Ce carbone océanique
s’est déposé sur le fond des mers et s’est progressivement fossilisé : d’énormes couches de calcaire, parfois de
plusieurs Km d’épaisseur, se situent çà et là, partout autour de notre globe.

On le retrouve aussi bien sous forme de montagnes (exemples : le Vercors, la Chartreuse, ...), que sous terre
(exemple : le sous-sol parisien) ou qu’au fond des océans actuels.

A titre d’exemple, si ces derniers restituaient tous le gaz carbonique qu’ils ont accumulés sous forme de coraux
et de calcaire, l’atmosphère deviendrait irrespirable pour tous les animaux terrestres, seuls les éléments végétaux
pourraient alors y survivre (et encore, pas tous …) et la pression de l’air deviendrait insupportable.

Les énergies fossiles (gaz, charbon, méthane fossile et pétrole) sont essentiellement du concentré de carbone
(hydrocarbures = molécules constituées d’hydrogène et de carbone). C’est la résultante de la décomposition
progressive et souterraine d’énormes quantités de matières biologiques (en plus grande partie d’origine
végétale).

Alors que ces éléments énergétiques résidaient sous terre sans poser de problèmes à personne, nous nous
appliquons à les extraire et à les brûler : c’est à dire à les recombiner sous forme de gaz essentiellement
carboniques et azoté qui viennent perturber l’équilibre atmosphérique terrestre.

La vie, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le fruit d’une lente évolution de plusieurs milliards
d’années. Nous prétendons modifier ce subtil équilibre en un siècle sans conséquences réellement dramatiques.
De soi-disant “experts” annoncent seulement trois à quatre degrés d’élévation moyenne de température sur la
surface du globe.

- 88 -
Erreur, monumentale erreur : les catastrophes naturelles que nous connaissons actuellement ne sont que
les prémisses de celles qui vont suivre, une sorte d’entrée en matière sans commune mesure avec ce qui
arrivera ensuite.

Étudions le cycle du gaz carbonique :

Dioxyde de carbone
ou gaz carbonique

(Photosynthèse)

Océans

Carbone Déchets Respiration animale Industries Volcans


Carbone Algues végétal organiques
organique

Houille
Récifs pétrole
Corailliens
Mollusques
Roches calcaires

passage dans le sol ou l'eau transformations diverses retour à l'atmosphère

Cycle du Carbone
(Petit Larousse illustré 1991, page 178)

D) conclusion de ce point sur les éléments gazeux :

Je ne tiens pas à trop rentrer ici dans des détails de décompositions chimiques des éléments, ce qui
compliquerait trop le sujet débattu en sus d’être inutile : les faits relatés jusqu’ici sont universellement admis et
ne peuvent pas être remis en question.

Comme enchaînement logique de ces remarques, il est bon de connaître l’événement lapalissien suivant : le
Chanvre dégage, pendant sa combustion, autant de C.O.2, de C.O, N.O et N.O.2 et Souffre (principaux polluants
naturels dégagés par les fumées) qu’il en a stocké pendant toute sa vie.

Cette importante remarque signifie que les pollutions carboniques, sulfurées et azotées d’un hiver de chauffage
au Chanvre seraient intégralement réabsorbées par la culture de l’année suivante. Ce schéma est valable pour
tous végétaux, même le bois d’arbre, à la différence près que le Chanvre met bien moins d’un an à repousser
pour être exploité, et les arbres plusieurs décennies (minimum de 20 à 40 ans).

N.B. :

C.O.2 = gaz carbonique ou dioxyde de carbone, asphyxiant,


C.O = monoxyde de carbone, asphyxiant et toxique,
N.O. = monoxyde d’azote, asphyxiant et toxique,
N.O.2 = Azote (gaz), asphyxiant.

Dans ce cas, les éléments polluants ne pourraient plus s’accumuler dans l’atmosphère dont le taux de
constituants deviendrait stable (stoppe l’accentuation de l’effet de serre)

Ajouter à ce fait qu’une politique de culture intensive mondiale du Cannabis (il n’y a qu’une petite partie du
Chanvre produit qui ne servirait qu’au chauffage) et d’accroissement des forêts (naturelle ou de restauration)

- 89 -
permettrait d’absorber, en trois dizaines d’années, une bonne partie de l’excès des gaz carbonés et azotés
dégagés par la combustion d’énergies fossiles depuis plus de deux siècles (la gestion de la biomasse réparerait et
annulerait le phénomène d’effet de serre).

N’oubliez pas que 80 % du bois coupé dans le monde ne sert qu’à faire de la pâte à papier et que ce dernier fini
souvent incinéré. Ce CO2 excédentaire normalement stocké dans le bois se retrouve donc dans notre
atmosphère !

Les villes, fortes consommatrices d’énergie, auront alors à s’entourer d’espaces verts (parcs, champs, bois ou
jardins) afin de réabsorber immédiatement une partie des “polluants naturels” dégagés. Cela deviendrait “la
campagne à la ville”, super non ? C’est un peu ce que la Suisse a déjà mis en pratique, de façon encore plus
marquée dans les campagnes (cultures entre les maisons) !

Cela nous obligerait aussi à une meilleure gestion des océans, donc à l’abandon de techniques polluantes qui
les détruits actuellement. On arriverait vite à une situation de réparation d’un des plus graves et plus pressant
problèmes de notre époque industrielle.

Chauffage au Bio Fuel :

Dans le point suivant, on apprendra que l’on fabrique un substitut biologique du Diesel avec le Chanvre. Il est
logique alors de vouloir l’utiliser comme fuel domestique puisqu’il est moins polluant que ce fuel pétrolier. Fuel
est synonyme de diesel, se sont les mêmes produits mais ne sont pas destinés à la même utilisation et ne
subissent pas la même taxation fiscale. Il n’y a pas grand chose d’autre à rajouter ici, sinon je devrais répéter ce
qui va suivre juste après.

Énergie motrice :

Biodiesel :

Découlant logiquement de ce développement, nous parvenons à un sujet politiquement sensible : “le


carburant cannabique” ou “le pétrole vert” de demain. N’importe quel moteur diesel fonctionne sans
modification ou réglage avec le mélange : Huile de graines de Chanvre (85%)-Méthanol (15%).

Les tracteurs américains fonctionnaient déjà, dans les années 1930, avec ce mélange qui pollue, au moment ou
on le “brûle”, 70% de C.O.2 en moins que le diesel pétrolier (précisé dans le déjà cité “Industriel Hemp
Rapport“). Notez de plus une absence totale de benzène et d’hydrocarbures complexes, de métaux lourds, et
autres saletés d’origine pétrolière.

Les Américains utilisent les termes “Hemp Bio-Diesel” pour désigner ce carburant. On est loin de la
(politique) vision futuriste à la “Mad Max” ou la planète, sans pétrole, est forcement destinée à retourner
au chaos et au Moyen-Âge.

Avec le fait que les polluants (naturels, j’insiste) dégagés pendant la combustion sont réabsorbés lors de la
récolte d’après (taux de pollution annuel zéro), il est promu carburant du futur.

A par que c’est génial, il n’y aurait pratiquement rien de plus à dire d’autre si et seulement si cette particularité
n’ébranlait pas les puissants lobbies pétroliers et les besoins en sous d’un État qui veut tout contrôler de ce que
produit et consomme le pays.

D’abord, une petite précision : gazole = diesel routier = gas-oil. C’est le même produit que le fuel mais ce
dernier est moins cher car taxé différemment (pas la même utilisation).

Dans ce classement, on observe que le diesel (ou gazole) représente à lui tout seul environ 37 % de la
consommation énergétique Française (indice 1996). Mais le total de consommation des produits similaires
comme le Fuel industriel et le Fuel domestique est d’environ 32 %.

Les produits de la “famille diesel” représentent donc près de 70 % de notre consommation nationale. Il s’agit
donc de la partie la plus ”juteuse” du marché pétrolier, mais c’est aussi la plus polluante.

- 90 -
En 1997, la France a consommé 65 714 000 tonnes (près de 66 millions de tonnes) de dérivés pétroliers
comme source d’énergie. Cette quantité est répartie par secteurs économiques de la façon suivante :

Consommation française de produits pétroliers (1996)

25 GPL
S.S.P. 95
20
S.S.P. 98
En million de 15 Super plombé
tonnes 10 Gazole
5 Fuel domestique
0 Fuel industriel
Consommation par secteur Kérosène

Tableau de la consommation énergétique française des dérivés pétroliers


classée par produit ou secteur d’utilisation du produit (source UFIP).

Du coup, on découvre ici une des raisons qui ont amené certains industriels à réaliser le complot contre le
Chanvre.

Mais aujourd’hui, les données du problème ont changé : le “dérèglement du pourcentage des composantes
gazeuses de l’atmosphère terrestre” induisant “l’effet de serre” est devenu le problème n°1 de la planète. Ceci
implique qu’à terme, le marché du Diesel va se faire “bouffer” par une technologie orientée vers le bio, qui
existe déjà et est même actuellement médiatisée.

Les gouvernements et les pétroliers en sont réduits à déclarer la fin future du diesel et l’avènement de
carburants moins polluant. Ils réfléchissent encore à la façon d’imposer leurs produits et d’éviter ainsi de donner
la possibilité à n’importe quel pays de devenir indépendant en énergie

Avec les carburants bio, “bonjour” la redistribution de la donne mondiale! Grâce aux brevets du pétrole et ses
technologies, les U.S.A. tiennent actuellement le monde et imposent les industries qui consomment le pétrole. Ce
diktat a fait long feu, et risque de cesser bientôt.

Voici un passage dont l’annonce m’a bien fait rire au moment de sa sortie (1998 – 1999), j’ai écris le
texte ci-dessous à cette période:

Réaction logique des “lobbies” : intoxication des médias et des politiques, le diesel est déclaré cancérigène
et il faut en laisser tomber la techno. On le savait déjà depuis des décennies mais l’affaire a été occultée
pendant tout ce temps car “on” voulait le vendre. Bien nous en coûte, tout le monde s’étonne et s’inquiète, et les
engins agricoles, les autobus et camions ? “Tourner à l’essence, mais cela va revenir trop chère”. Le ”pavé” était
lancé et il a fait des remous ...

Dans la série “pétro étatique” de “je t’embobine, te prend tes sous et te roule dans la farine”, citons le
carburant sans plomb (soit disant vert, ils n’ont pas honte) qui à défaut de plomb nous inonde de benzène encore
plus toxique et surtout fortement cancérigène (mais on ne l’interdit pas à l’instar du diesel...), le pot catalytique
qui ne fonctionne vraiment (et encore ...) que six mois d’après les tests.

Nous en arrivons au moment des négociations de la fiscalité, preuve que le Français n’est pas à priori contre le
bio du moment où la contrainte est aménagée et qu’il n’y laisse pas trop de “plumes”. Quelle chanson chante

- 91 -
actuellement le gouvernement (texte écrit en 1998) ? “Baissons l’essence, laissons le diesel encore un
moment (n’a t’on pas dit qu’il est cancérigène ...?) mais augmentons le, créons une surtaxe fiscale”.

A terme, le carburant Diesel est d’avance condamné, sa technologie avec et nous verrons pourquoi. Les
premiers effets de ces mesures ne sont pas dépolluantes, mais les véhicules diesels d’occasion vendus
ordinairement entre 18 000 et 25 000 F il y a encore peu, se négocient déjà à 10 000 - 12 000 F.

Mais attention, le but de la manœuvre est de faire disparaître petit à petit les moteurs diesels du marché,
de sorte à bâillonner et ligoter là le Chanvre, et les autres végétaux doté des mêmes propriétés
énergétiques, afin qu’ils ne puissent trouver un secteur économique rentable ou ils pourraient enfin
s’imposer comme source d’énergie.

En fait, l’idée même de la disparition du diesel semble excessive. On imagine d’emblée la rogne qu’elle puisse
susciter chez les professionnels du transport et dans l’industrie. On peut donc penser que seul le marché de
l’automobile soit visé, et ce, très progressivement.

Sur une consommation totale de 24 millions 566 mille tonnes de gazole routier, on peut imaginer
(j’ignore les chiffres exacts) que grosso modo 50 % de cette quantité alimente des automobiles diesels, le
reste assurant le fonctionnement des professionnels du transport et d’engins de chantiers.

Les 20 millions 719 mille tonnes de fuel consommées en 1997 furent tout autant cancérigènes (c’est le
même produit que le diesel) mais ne furent donc pas remis en question.

Ce n’est donc pas l’ensemble du secteur fuel gazole qui serait donc « sabordé », mais un peu plus du
quart seulement de ce dernier. Et quand on dit sabordé, il faut tenir compte du fait que d’une, ce n’est pas pour
tout de suite, et que, de deux, le diesel sera remplacé par de l’essence plus chère, et plus rentable en taxes.

CQFD, voilà ou était "l’arnaque", vous êtes prévenus ….

Mais en 2007, l’abandon du diesel n’est plus d’actualité, le pétrole dépasse 100 $ le baril, l’instabilité
politique et militaire au moyen orient sont pires que jamais et l’Industrie (au sens large), n’a pas les
moyens actuellement de se priver du diesel et n’investit toujours pas pour s’en donner les moyens. Je
savais que ces effets de manches et d’annonces seraient sans lendemain, et c’est cela qui m’a bien fait rire
(un peu jaune cependant) !

Toutefois, les lobbies pétroliers y pensent, car il leur faut « couper l’herbe sous les pieds » aux carburants
végétaux ! L’industrie se contente actuellement de faire pression auprès des banques et des pouvoirs publiques
pour que ces derniers ne se développent pas !

« Heureusement », l’actualité rattrape le phénomène de la pollution qui s’abat sur les grandes villes. Cela fait
plus bien plus de 10 ans que cette calamité est devenue insupportable, mais avant on ne la mesurait pas,
on n’en parlait pas. Aujourd’hui (texte écrit en 1998), on parle de pastille verte pour les moteurs diesels de
technologie récente ... encore une taxe … sur fond de préoccupation soi-disant écologique et qui ne résout
en rien nos problèmes de pollution. Cette histoire de pastille disparaît et réapparaît périodiquement !

De qui se moque t’on ? Qui sont les réels responsables ? Certainement pas les automobilistes à qui “on” impose
tout de la technologie comme de son utilisation :

- Carburants : actuellement, en France, comme ailleurs, sans doute, si vous roulez au Chanvre, il
vous est impossible de trouver une assurance qui accepte de vous couvrir (ou alors à des tarifs de
« fou »). De toute façon, vous aurez du mal à trouver ce genre de carburant.

- Pollution : elle nous est imposée par l’obligation de “brûler des carburants nocifs. Mais c’est
toujours nous qu’on culpabilise et qui mettons la main à la poche !

- 92 -
Le texte que vous parcourez ici a été écris à une époque ou socialistes et écologistes se partageaient le gouvernement. Les lobbies pétroliers préféraient alors
sacrifier le gazole routier plutôt que de voir l’avènement de biocarburants et leur développement. Depuis, la droite ayant repris le pouvoir, il n’est évidement
plus question de saborder cette filière pétrolière. Vous faut-il encore d’autres preuves de la servilité des politiques de droite envers l’Industrie ?

Bien sur qu’il est impératif, en cas de seuil dépassé, de limiter la circulation pour réduire la concentration de
“saletés” dans l’air. Mais ces proportions infernales ne seraient pas atteintes si les moteurs diesels roulaient au
végétal et ceux à essence, tous au Méthane vraiment naturel (voir plus loin le point sur ce carburant).

De plus, cela fait réfléchir sur la nécessité de développer de si grandes concentrations urbaines, n’y a t’il pas
des campagnes et des villages qui se meurent et que la Civilisation du Bio. pourrait faire revivre ?

Répétition volontaire :, le lobbie pétrolier qui a créé le besoin du diesel, souhaite maintenant l’occulter de
notre esprit, c’est vital pour lui. Vous en doutez ? (Comme preuve de “capable du fait”, ce même lobbie a
réellement bien tenté d’occulter le Chanvre de notre esprit).

Se séparer du Diesel, c’est un peu comme s’il s’amputait d'un membre gangrené pour éviter l’infection :
c’est douloureux mais nécessaire...

Madame Voynet, vous qui vous dites écologiste, comment avez-vous pu vous faire berner de la sorte ? En
cautionnant l’idée de la vignette vous vous êtes rangée du coté des pétroliers. On ne peut pas combattre le
“diable” en pactisant avec lui, il faut refuser tout compromis...

Les dirigeants des verts n’ont donc d’écologiste que le nom de leur mouvement. Qu’ils soient
environnementalistes, cela ne se met pas en doutes, mais écologistes, je ne suis pas d’accord !

Répétition volontaire : texte écrit en 1998, mais en 2007, il n’est plus question pour l’Etat comme pour l’industrie de se séparer du
diesel. Et il est pourtant tout autant cancérigène qu’autrefois. Cependant, on parle aujourd’hui de biodiesels non toxiques et non
polluants qui peuvent faire tourner ces moteurs. La branche des moteurs diesel est donc vouée à un avenir non polluant certains ce qui
explique pourquoi les pétroliers on souhaités, à cette époque, se séparer du diesel routier !

L’écologie, c’est une vision globale des choses qui se doit, dans un premier temps, réparer les erreurs
commises, et dans un second, quand la planète aura retrouvée un certain équilibre naturel, veiller à la
conservation de ce dernier.

Cela nécessite la prise du pouvoir étatique pour en imposer à l’industrie, et non pas pactiser avec elle à
coup de semi mesures toutes aussi efficace qu’un pansement sur une jambe de bois.

Le coup du diesel pétrolier obligé alors qu’il existe au moins une technique non polluante de substitution,
renforce l’idée, dans le peuple, qu’on nous “prend pour des imbéciles”. La situation absurde de pollution
atmosphérique (pics de pollution) est la faute des industriels et de l’État qui les cautionne, mais c’est nous, le
peuple, qui devons payer (au sens propre comme au sens figuré).

Bientôt, à défaut de solution réellement efficace, on va nous demander de nous mouvoir en bus, à pied ou à
bicyclette; je serai d’accord avec cette contraignante idée si nos ministres et riches voulaient bien en faire autant
!

Soixante-six millions de tonnes de pétrole consommé annuellement par un petit pays comme la France,
autant de masse de gaz rejetés dans l’atmosphère !

Combien de milliards de tonnes de polluants rejetés annuellement par l’ensemble des pays du monde ?
Alors que les carburants issus des plantes ne polluent pas ? Que vous faut-il de plus pour vous révolter
contre ce crime contre la nature et contre l’humanité ? Attendre que se soit trop tard ?

Mesdames, messieurs nos dirigeants, cesser de pratiquer la démagogie, la “connerie” et le n’importe


quoi; sinon vous risquez, par un mauvais jour, de voir débarquer un Le Pen ou similaire ... vous en serez
alors entièrement responsables.

J’ai écrit cette dernière remarque, comme cet article, en 1998. Aujourd’hui, en 2007, j’enrage d’avoir eu raison
… qui avons nous comme président ? J’en veux à la gauche tout entière pour son incapacité à proposer un plan
de vie économique cohérent. Car, bien plus encore qu’au sujet du thème de l’insécurité, les français ont voté
pour celui qui semblait leur proposer du travail et de gagner de l’argent.

Conclusion : la filière végétale non polluante est aujourd’hui présentée comme utopique et impossible à
mettre en place. Ce qui est faux ! A contrario, ce sont les volontés politiques et industrielles qui bloquent

- 93 -
toute évolution de cette filière. Il ne faut donc pas être dupe et trouver le moyen d’imposer cette
reconversion. Il semble évident que la prise du pouvoir politique par une volonté écologique réformiste
soit la seule solution qui permette d’en imposer à l’Industrie. Rappelez-vous en au moment de voter !
Seuls les partis écolo-paysans ont cette volonté de changement !

Le G.P.L. (Gaz de Pétrole Liquéfiés) et G.V.N. (Gaz Véhicule Naturel ) :

Avec le Chanvre, mais aussi avec n’importe quelle plante, on fabrique du méthane par un procédé de
putréfaction et de récupération des gaz produits (méthanisation).

Le G.V.N. (Gaz Véhicules Naturel) est un G.P.L.. Celui vendu d’aujourd’hui est du méthane (d’origine fossile
issue du sous-sol), mais dans les années 80, les premières installations fonctionnaient au gaz propane (d’origine
pétrolier, en bouteilles format cuisine) accouplé au circuit d’essence sur lequel ont pouvait se commuter à
n’importe quel moment par un simple fait de tourner un “bouton”. Cette technique était dite “pirate” car interdite
en son temps, elle s’appelait alors la bicarburation.

On trouve aussi du méthane dans des gisements souterrains, son exploitation n’est pas souhaitable par les
écologistes car il pollue (du fait que dans ce cas, c’est alors une énergie fossile et qu’il échappe au cycle
végétal.). C’est alors du G.P.L. (on l’assimile tout comme) car ce méthane est bien souvent la résultante d’une”
fabrication” houillère ou pétrolière en cours, trop jeune pour être exploitée. Au sujet du charbon, le méthane est à
l’origine du tristement célèbre phénomène nommé « coup de grisou » !

A) Présentation :

La mise en place de la techno. Méthane (agricole uniquement) se substituant à l’essence (Super, Super sans
plomb) est une chose utile et très importante pour l’écologie. C’est aussi la preuve par neuf que le bio peut
entièrement remplacer le pétrole.

Le Méthane est censé dégager, en “brûlant”, moins de particule que l’essence, trois fois moins d’asphyxiants
naturels (gaz divers) et pas de molécules toxiques. Son intensité énergétique est proche de celle de l’essence (à
peine inférieure). Cela semble la solution miracle pour nos dirigeants. On présente ce gaz comme issus des
plantes, donc naturel.

... Mais, il y a un os. Même plusieurs .... d’abord, la technologie Méthane est peu développée. Et puis il y a des
contraintes; décrivons-les :

- Peu de points de vente sur le territoire français. On ne peut donc aller ou on veut sans prendre le
risque de tomber en panne. En tout cas, on ne peut actuellement pas aller à l’étranger (à moins de se
déplacer en semi-remorque chargé d’une citerne).

- La technologie requise nécessite une modification lourde de votre véhicule (d’occasion) au coût
supérieur à l’achat d’un diesel d’occasion.

- La subvention qui aide à l’installation (voir article de presse suivant) est assez intéressante mais
réalisons que la plupart des véhicules concernés sont les plus polluants et les plus usés
(technologies anciennes) et qu’ils sont actuellement dans les mains de toute une frange de
population qui n’a pas les moyens de s’en payer un neuf ou de financer l’amélioration du leur.

Citons que des véhicules neufs actuels sont d’office dotés d’un système G.P.L.
aux normes mais que leur coût d’achat est très au-dessus des modèles
classiques.

- Ce carburant ne pollue moins que si le moteur est bien réglé. Ce qui n’est pas forcement le
cas dès que les véhicules neufs atteignent 6 mois de vie. Le système d’injection est très sensible
aux dérèglements.

Le seul contrôleur officiel de pollution des véhicules G.P.L. a déclaré en 1998 que
l’appellation “carburant vert” n’est pas garantie : sur 60 véhicules contrôlés
l’année précédente, seulement 3 étaient conformes aux normes d’émissions, les
autres polluaient (polluants naturels) entre 2 et 3 fois plus qu’un moteur

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essence conventionnel. Les opposants à cette technique crient alors “à la vache
folle du G.P.L.”.

- Les plus aisés d’entre nous attendent que s’atténuent fortement les inconvénients cités juste
avant, et que des modèles de voitures neuves, dotés d’office de la technologie Méthane, soient
proposés au particulier au prix d’achat au moins similaire à la version essence.

- En bref, l’option méthane n’est pas “racoleuse” et ne se trouve actuellement pas être un
argument de vente.

Au sujet du méthane, voici un article trouvé dans le bulletin municipal d’informations de Notre-Dame-de-
Mésage près de Vizille / Isère 38 (février 1998) :

“Une nouvelle station de remplissage au gaz a été récemment inaugurée à Meylan. Il s’agit du
troisième point d’accès au gaz pour les Véhicules de l’agglomération, après Seyssinet et
Grenoble. Rappelons que le G.V.N. (Gaz Véhicule Naturel) est composé à 90% de méthane, gaz à
combustion plus propre que les hydrocarbures liquides.

Les véhicules roulant au G.V.N. produisent ainsi 3 fois moins d’oxyde d’azote, 5 fois moins de
particules et 10 fois moins de monoxyde de carbone que les carburants conventionnels.

La région Rhône-Alpes, soucieuse de préserver un environnement et un air sain à ses usagers,


promeut le G.V.N..

Elle subventionne à hauteur de 30 % pour les stations de remplissage, de 50 % des surcoûts


pour l’équipement des véhicules lourds (plafond de 125 000,00 F par véhicule), à hauteur de 7
500,00 F pour le financement des surcoûts d’équipement des véhicules légers qui, pour les
camionnettes, s’étagent de 15 à 20 000,00 F ...”

Trois stations méthane pour une région grenobloise de 750 000 habitants, c’est vraiment très insuffisant.

Ce retard de développement est en partie la faute d’anciens gouvernements français qui nous interdisaient de
rouler au G.P.L.(bicarburation). N’étant autorisé que depuis 12 ans, son développement est resté longtemps
« étouffé » par les pétroliers. Où en serait aujourd’hui cette techno. si on lui avait laissé le champ libre pour se
développer?

Aujourd’hui (rappel texte écrit en 1998), on assiste à une “inversion de la vapeur” : le gouvernement actuel
semble vouloir investir dans le développement de cette “filière énergétique”. Madame Dominique Voynet en fait
la promotion aux informations télévisées, nous parle de son utilité et déclare que le gouvernement va investir
dans cette solution pressentie comme d’avenir.

Statistiques à l’appui, pics de pollution à faire pâlir l’Everest, elle montre du doigt les anciens modèles
automobiles, notamment les diesels d’avant 1996. D’où la nécessaire pastille verte supposée sanctionner, par les
mauvais jours, ceux qui ne la possèdent pas.

Le prix à la pompe est attractif (un peu plus de 3,00 F, nous sommes en 1998) pour une consommation
identique à la version essence. De plus, on bénéficie d’une subvention d’installation et il y a des avantages
fiscaux pour les sociétés. Actuellement l’énergie méthane semble, d’ailleurs, n’intéresser vraiment qu’elles.

B) Mais quelque chose ne va pas :

Rappel : les végétaux ou produits issus de ces derniers, ne polluent pas lors de leur combustion car,
d’une, les éléments dégagés ne sont pas toxiques, de deux, la descendance de ces végétaux réabsorbera
intégralement, le long de leur croissance, les gaz émis par la combustion des générations précédentes.

Inversement, l’emploi des carburants fossiles comme aujourd’hui posent le problème de pollution continue que
nous connaissons. La biomasse mondiale disponible ne peut absorber cet excès de gaz asphyxiants
(naturels), d’autant plus que nous la réduisons régulièrement.

- 95 -
L’introduction du méthane sur le marché des carburants nous est présentée comme un miracle. Il existe un
danger pour cette technique : celui de voir le méthane issu de la putréfaction d’éléments végétaux (d’où
l’appellation ici de gaz naturel) être remplacé par un méthane fossile extrait du sol (aussi appelé gaz naturel)
ou par du gaz propane ou butane (tout autant fossile et appelés aussi gaz naturel).

Attention, j’insiste : pour ces deux derniers termes le tour de passe-passe est facile car ces gaz issus du sol
terrestre sont tous appelés gaz naturels (car produits par la nature), ce sont en fait des énergies fossiles qui
poseront, à la longue, les même problèmes en saturation d’asphyxiants (naturels) que les dérivés pétroliers
liquides.

On reconnaît toutefois que ces gaz, employés comme carburants, dégagent moins de toxiques que les dérivés
pétroliers liquides.

On peut donc facilement berner le public et nos dirigeants en jouant sur les mots. On est en droit de
penser que les individus qui investiront dans un véhicule doté de ce type de carburant le feront pour les
paramètres écologiques dont on fait la publicité.

Que penseront les gens s’ils apprennent que :

1) … contrairement à ce qu’on dit sur lui, ce carburant actuellement d’origine fossile ne résoudra
en rien les problèmes causés par l’urgence de la dégradation de notre atmosphère. Au mieux, les
futurs pics de pollution seront moins élevés.

2) … leur véhicule, s’il s’avère déréglé, polluera deux à trois fois plus qu’un véhicule essence.

3) … qu’ils ont été trompés par la nature des mots qui les ont convaincus d’acheter leur véhicule
G.P.L. et que l’État cautionne et encourage cette mystification.

Pour preuve de ce que j’avance ici : extrait de la définition de “Gaz Naturel” du petit Larousse illustré de 1991
:

... gaz naturel ou manufacturé, employé notamment comme combustible ou carburant :

Gaz naturel : mélange d’hydrocarbures saturés gazeux que l’on trouve dans les gisements
souterrains, constituant un excellent combustible (aparté : définition valable pour propane,
méthane et butane, tous gaz souterrains donc énergies fossiles).

Gaz de pétrole Liquéfié (G.P.L.) : mélange d’hydrocarbures gazeux légers (butane, propane,
méthane...) amenés à l’état liquide par augmentation de la pression ou abaissement de la
température, et utilisé comme combustible ou comme carburant.

Je vous fais remarquer qu’il est ici, nul part mention d’un gaz naturel issu de plantes récentes. Il n’est donc
question que de gaz fossile !

Le gouvernement devrait être plus clair sur ces définitions et n’autoriser que l’emploi d’un méthane
naturel issu de la méthanisation des végétaux.

Seul ce dernier pourra être réabsorbé par la biomasse sans poser de problèmes de ”surconcentration”
d’asphyxiants gazeux (naturels) dans l’atmosphère.

Connaissant de quoi sont capable les pétroliers, je préférai anticiper le problème ici et dénoncer ces possibilités
de mystification d’autant plus que le méthane mis en vente en France semble d’origine fossile.

D’après un employé d’Esso (interrogation téléphonique auprès d’une station d’essence de Meylan - 38), le
méthane disponible à la pompe provient de Russie et, est issu de couches terrestres souterraines.

C’est donc de l’énergie fossile dans le sens ou les plantes qui l’ont produit ne sont plus là pour en
réabsorber les résidus de combustion. Pardonnez moi cette litanie de répétitions, mais j’insiste pour que tout

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cela soit bien clair ! Nous ne voulons pas de ce méthane là, il nous pollue. Nous avons besoin d’en utiliser du
“naturel issu des plantes”.

C) Les vraies raisons “cachées” :

Théorie (car je n’ai pas la preuve de ce que j’affirme ici).

On a tous compris que les pétroliers ne laissent pas se développer des produits ou technologies capable de les
concurrencer. On sait aussi que les États sont plus ou moins astreints à leur pouvoir et bons vouloirs. Que nous
cache donc cette volonté d’investir dans la technologie méthane ? Où est “le vice» ?

1) En ce qui concerne les pétroliers, je pense qu’ils ne voient pas d’un bon œil de laisser la
production d’une énergie au monde agricole. C’est pour cette même raison qu’ils sabordent le
diesel et font interdire le Chanvre, car n’importe quel pays du monde pourrait assurer alors ses
propres besoins énergétiques et ainsi les ruiner. Les données mondiales seraient alors changées.
Autant dans les secteurs économiques que géopolitiques et militaires.

Le méthane “fossile” permet de fermer la porte de cette énergie à cette possibilité. Ce produit
extrait du sol coûtera moins cher qu’à fabriquer actuellement avec des végétaux. Ils s’approprient
d’entrée le monopole de cette énergie.

Alors, ils donnent le feu vert aux gouvernements, car vendre du pétrole ou autre chose, peu leur
importe du moment que ce qui est vendu soit primordial et le soit à grande échelle, passe par les
principes industriels et de brevets leur donnant ainsi argent, puissance et pouvoir.

Ils savent aussi et surtout que leur pétrole rend malade la planète et que leurs réserves de cette
“saleté” ne sont pas éternelles. Ils ont besoin d’anticiper.

2) En ce qui concerne l’État, du moins de ceux qui le “manipulent” : ils se servent de l’étiquette
“socialo-écologiste” du gouvernement actuel (texte écrit en 1998). Ils trouvent dans cette
opportunité l’occasion de satisfaire, d’un coté les valeurs écologiques des électeurs, de l’autre les
pétroliers qui se servent au passage et confortent leur pouvoir.

Les politiques se rendent-ils compte du fait qu’ils furent manipulés ... moi je suis sur que oui, ce
qui fait d’eux, à mes yeux, les complices de ces magouilles. En fait, on dirait qu’ils ont peur de
“taper sur les doigts” des lobbies pétroliers, peur de retombées économiques à un moment notre
pays et le reste du monde sont très mal en point.

Attention : je ne n’affirme pas que madame Voynet, par exemple, s’est laissé acheter par les
pétroliers ; mais qu’au pouvoir, elle s’est rendue compte des limites de son raisonnement
écologique théorique face aux besoins économiques du pays et de la toute puissance de l’empire
du pétrole. Toutefois, je pense qu’elle s’est fait un petit peu berner au sujet du GPL dit naturel,
comme je viens de l’expliquer !

Conclusion de tous ces points développés sur les possibilités économiques du Chanvre :

La mise en place de toutes ces techniques à l’échelle de la planète devrait représenter, quelques années plus
tard (4 /5 ans après une mise en place théorique) un marché mondial de l’ordre de 100 à 200 billions de dollars
par an (100 000 à 200 000 milliards de dollars) en sus d’aider à la réparation de notre écologie. Cela donne le
vertige.

Non seulement ce chiffre n’est pas exagéré, mais il est sous évalué et concerne seulement les résultats estimés
lors des premières années d’implantation sur le marché. A titre d’exemple, citons que le marché américain actuel
du papier Chanvre est estimé à lui tout seul entre 15 et 30 billions de dollars / an (ref. Colorado Hemp
Initiative, du “Industrial Hemp Rapport”).

Outre de pouvoir relancer l’agriculture et directement supporter l’économie, la culture du Chanvre à grande
échelle serait porteuse de beaucoup d’emplois autant dans les branches traditionnelles déjà existantes que dans

- 97 -
les nouveaux jobs qu’elle générerait. Personne ne se risque encore, aujourd’hui, à vouloir chiffrer une estimation
d’emplois (nouveaux) potentiellement susceptible d’être créés.

Rien qu’en France, je pense que deux à trois millions de personnes pourraient être concernés dans les 5 à 10
années qui suivraient une politique de culture du Chanvre “tout azimut”. C’est bien mieux que les 500 000
emplois max. promis par monsieur Jospin au sujet de la réforme des 35 heures !

Si le Chanvre répond donc à des besoins économiques impérieux et permettrait une reconversion de
l’économie en douceur, il n’en est pas moins “LA” solution écologique permettant la réparation progressive de la
partie la plus nuisible des activités industrielles humaines : le déséquilibre des composantes de la couche
atmosphérique terrestre (voir plus loin dans cette partie : .13) JUSTIFICATION, Notre monde en péril)

Cette plante est une panacée, remède miracle universelle au genre humain qui la persécute encore idiotement.
Mais passons à un autre sujet tout a fait différent :

L’absurdité des contrôles et tests chimiques :

Ce thème devrait normalement se retrouver dans la 6ème partie de ce livre : “Le Cannabis et votre Santé”. Il
y est d’ailleurs, mais je vous en retrace ici le résumé pour dénoncer un fait anormal qui rejoint le sujet du
“Chanvre légal”

“Du Chanvre dans les urines”, tel est le titre donné à un document relatant une interview de Michka. On y
apprend qu’elle est en procès avec Nahas, grand pourfendeur du Cannabis (expression favorite de J. P.
Galland), que cela passera en tribunal le 04 avril 1998.

Ce n’est pas la question que je veux débattre ici, bien que cette grande dame fait partie du club très restreint
des personnes devant lesquels je mets un genou à terre devant elles par respect.

On y apprend surtout que le simple fait de consommer de l’huile de graines de Chanvre légal ou de la
farine (gâteau, pain, ...) vous rend positif aux tests de dépistage de la police.

La raison en est simple : les tests sont tellement sensibles à la présence de T.H.C que même la quantité de
quelques microgrammes sonne le glas de votre tranquillité (expérience réalisée par la Police suisse sur un de ses
hommes qui a consommé trois repas de suite enrichi d’huile de graines de Chanvre légal. Le lendemain il était
positif au test).

Les graines de Chanvre possèdent quelques chose comme 0,004% de T.H.C max. (autrement dit plus rien) et la
loi considère l’huile obtenue avec comme entièrement exempt de T.H.C et donc non réglementée pour
l’alimentation. Cependant 0.004% de THC, semble suffisant pour rendre le test policier positif !

De plus, ceci est inquiétant car le T.H.C et les autres molécules cannabinoïdes plus ou moins psychoactives
peuvent rester présents plusieurs semaines dans votre corps, voir plusieurs mois (vitesse d’élimination très lente
et “stockage” de ces produits dans les graisses).

Pour les fumeurs, le problème est autre : imaginez le scénario suivant. Curieux de goûter au Cannabis, vous
adoptez une attitude légale : pour la réalisation de votre expérience et décidez de passer un Week-end à
Amsterdam ou il est permis (toléré) de consommer du Cannabis dans un ”Coffee-shop”.

Certains trouveront cette hypothèse “pas très morale”, mais c’est en tout cas permis et “de monnaie courante”.
La police française n’a pas et ne peut pas l’interdire. Vous y fumez deux joints bien corsés, mettez deux jours
à vous remettre puis rentrez en France exempt de tout effet euphorisant. Passe une semaine et au hasard
d’un contrôle de police de routine, il s’avère que vous êtes positif au test.

Bonjours les “gros ennuis” qui débutent, chaudes et longues seront les explications avec les inspecteurs. Pire, si
le projet de loi du député maire U.D.F., J.P. Fourcher, visant à “réprimer la conduite automobile sous
l’emprise de stupéfiant “ est adopté, vous serez d’office inculpé même sans être sous l’ivresse du T.H.C.

J’ose le parallèle suivant : “on ne va pas condamner un automobiliste qui aurait des traces microscopiques
d’alcool dans le sang d’une ’’cuite mémorable” vieille de deux jours”.

- 98 -
Et, comble des combles, sur le même principe que précédemment, un mangeur légal de Chanvre légal, passé au
test devient illégal sans possibilité aucune (actuellement) de s’en défendre, de prouver ses dires et d’éviter
l’injustice (ce serait, là encore, rentrer dans des détails qui présenteraient la chose sous un jour favorable ...).

Les tests sont donc incapables d’identifier la quantité effective de T.H.C présente dans le sang, et le temps
depuis lequel elle y est. Ils sont juste aptes à moucharder toute personne qui aurait eu un contacte avec le
Chanvre légal ou pas.

Je pense que l’effet pervers de cette impasse à cependant un revers heureux pour les fumeurs de dérivés
chanvrés : l’individu notoirement connu comme consommateur peut donc contester la réalité de l’interprétation
des policiers lors d’un contrôle positif; prétextant avoir consommé du Chanvre légal, dans les jours et semaines
qui ont précédé le test.

Le suspect peut s’en sortir “Blanc comme neige”, s’il ne dément pas sa version et résiste aux pressions
policières le temps de sa garde a vue. Un bon avocat se chargera du reste ...

Les produits dérivés du Chanvre Légal sont vendus en France, mais aussi en Suisse, Allemagne, Angleterre,
Italie ... A la question “Faut-il craindre la généralisation de ces tests”, Michka répond que ce qui arrive
actuellement aux sportifs n’est que le prélude de ce qui va suivre.

Elle a raison, il n’y a qu’à constater la “Chasse aux Sorcières” qui sévit dans le monde du travail des U.S.A.
pour comprendre que cela finira par arriver ici. Pour ma part, j’affirme que si nous nous mobilisons tous, et que
nous mettions un terme à cette prohibition stupide, cela n’arrivera pas.

Un passage de “Fumée Clandestine tome 2” (page 174), précise que le marché français du Test Urinaire
cannabique est estimé à 3 millions de francs lourds. Bio-Mérieux est actuellement la seule société qui le
commercialise chez nous.

Cela sent la magouille. Passant au timbre de dépistage judiciaire, le potentiel économique de ce marché serait
multiplié par 100, par 1 000 ou plus.

Prudence. Nous avons déjà assisté, dans le passé, à deux entreprises malhonnêtes destinées à détourner des
fonds publics : par exemple, le “coup du 50 à l’heure“ dans les villes (refaire tous les panneaux d’entrées
d’agglomérations de France).

En projet au moment ou sont écrits ces lignes (2001), le test salivaire sera plus précis et pourra dépister
plusieurs drogues. La répression pourra se faire lors de contrôle routier, pour confondre le conducteur
contrevenant. Dès que ce test officiera, je ferais un petit topo dessus que je placerais dans cette encyclopédie.

Que rapporte la culture du Chanvre légal ? :

Pour conclure cette partie sur le Chanvre légal, quelques données techniques seraient bienvenues. Voici un
petit “topo” cité dans le “Industrial Hemp Rapport” (résumé) :

Une récolte de Chanvre peut rapporter au minimum 860 $ (indice 1998, 774 Euros / dollar à 0.9 Euro, soit
environ 5 077.00 F) par acre (0,4447 hectare). Cette valeur est estimée de part l’étude qui suit.

Trois matériaux de base distincts sont tirés du Chanvre chaque année faisant de cette plante la plus rentable de
toutes dans les pays tempérés. On compare le Chanvre à d’autres plantes de la façon suivante : sa fibre par
rapport au coton, son bois et sa cellulose par rapport à ceux des arbres, sa graine par rapport à d’autres céréales :
Maïs, Blé, et Soja.

Cet ordre d’idée est nécessaire car le Chanvre n’est pas cultivé à assez grande échelle pour savoir combien il
pourrait rapporter réellement. Actuellement les prix pratiqués rendent les différents sous-produits tirés du
Chanvre plus chers que ceux qu’ils veulent concurrencer.

Une comparaison est donc établie entre la quantité de matières produite par acre avec comme référence le prix
industriel moyen donné pour chaque plante comparée (attention mesures anglaises) :

- 99 -
Résultats obtenus sur une parcelle d'1 acre de terre.
Secteurs Textile Pâte à papier Graines
intéressés
Matériau qu'on Fibres : 11 lbs. / âcre. Pulpe : 2,5 tonne / âcre. Graines : 15 bu. / âcre.
tire du Chanvre
Equivalent
Coton 57,8 lbs. / âcre. Bois: 1 tonne. / âcre. Céréales : 34 bu. / âcre.
concurencé
Ce que rapporte
Coton : 60$ / lbs Bois : 50$ / tonne s Céréales : 5$ /bu
l'équivalent

Tableau de comparaison des résultats obtenus avec le Chanvre


par rapport aux principaux matériaux concurrents.

Ce tableau ne tient compte que des arguments de base en omettant cependant qu’avec la graine, on peut faire
du carburant, produit qui rapportera plus que les céréales utilisées pour la comparaison (grâce aux taxes).

On constate que la culture du coton est plus rentable, mais cette remarque ne tient pas compte des paramètres
suivants : le coton ne pousse que sous climats tropicaux, sa culture est très polluante et oblige de fréquentes
jachères, sa fibre est plus courte, moins saine et moins résistante.

Il produit des graines alimentaires (on peu tirer de l’huile et des protéines de cette dernière qui ne
correspondent qu’a une demande locale) et ne sert pas à faire du papier, du carburant ou du chauffage ni ne
restructure les sols. Son cycle de développement est de 7 mois, celui de la récolte se poursuit sur 3 mois (soit 10
mois au total contre trois à quatre pour le chanvre).

A long terme, le chanvre est donc plus rentable, parce que cultivable sur des territoires énormément plus
grands (pays tempérés en sus des pays chauds), parce qu’il permet deux cultures minimums par an sous certaines
conditions météorologiques, et parce qu’il n’a pas besoin de jachère (année de culture perdue pour le coton).

De plus, le coton connaît actuellement une situation sans concurrence. Celle du Chanvre en plein renouveau
ferait fortement baisser les prix du lbs de coton.

Un autre sous produit, encore, peut encore être tiré de notre plante augmentant encore le bénéfice qu’on peut
en avoir. La résine (autrement dit les fleurs femelles qui la contiennent) peut facilement être triée du reste de la
plante.

Il n’est pas question de T.H.C pour le genre “industriel”, mais a T.H.C. ou pas, cette résine permet,
comme nous l’avons vu, de fabriquer des médicaments. Son application dans divers secteurs reste encore à
étudier : parfums, colles, vernis, peintures, bières, bonbons (sans T.H.C.)...

Les parties boisées (base du tronc en dessous de la coupe + racines) restant dans le champ après récolte
peuvent aussi se “ratisser” facilement. Ce “résidu” pourrait encore rapporter comme base de “plaquettes de
Chanvre” pour le chauffage collectif.

Autrement, en les laissant se décomposer sur place, elles rétribuent à la terre une partie des nutriments que les
plantes y avaient enlevé.

Après lecture de cette étude, on s’aperçoit que le Chanvre légal est hyper rentable et on comprend mieux la
grogne de paysans américains qui œuvrent tout azimut pour la libéralisation et l’expansion de cette plante.
Trouvez en donc une autre qui rapporte autant au genre humain ...

La recherche cannabique officielle en France :

- INSERM, Centre Paul Brocka, M. Jean-Charles Schwartz, Hôpital Sainte-Anne, 75 Paris.

- INSERM, Unité 109, collège de France, M. Jean Paul Tassin, place Paul Painlevé, 75 Paris

- 100 -
FÉDÉRATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE CHANVRE : S.N.P.C., M. Thomas Daniel, 30 rue
Paul Ligneul, BP 119, 72003 Le Mans Cedex. Tel 43 28 99 23, Fax : 43 77 09 16.
A lire aussi et surtout :

- “Fumée Clandestine” tomes un et deux, bien sur, incontournables volumes dont je ne rappelle plus les
coordonnées.

- “Hemp, minéral to the Futur” (Los Angeles : Creative Xpression Publication, 1993) de Chris Conrad, éditeur
de Jack Herer, fondateur du Business Alliance Cannabis Hemp, et président élu du Hemp Industrial Association.

Cet auteur présente une vision futuriste d’un monde en paix où l’économie est basée sur le Chanvre. Le
pouvoir est décentralisé au niveau des villages (ou groupement d’individus communautaire) et a troqué son
aspect répressif pour s’exprimer autour de la gestion utile et écologique des ressources, des déchets et de
l’énergie produits ou consommés par le dit village.

A travers cette fiction non utopiste, il propose 150 000 applications possibles tirées du Chanvre (et oui, autant
que cela) et on doit reconnaître que, si trois ou quatre d’entre elles semblent un peu “burlesques”, elles sont, pour
le reste, toutes réalisables dans leur ensemble.

- “Hemp Today”, Ed. Rosenthal, Quick American Archives 1994.

- “Industrial Hemp” Hemptech., U.S.A. 1995.

- “Le Chanvre, renaissance du Cannabis” et “Le Cannabis est-il une drogue ?” (George éditeur, Genève),
tous deux du même auteur : Michka, écrivain, journaliste, jardinière et spécialiste de l’alimentation, a publié
aussi des livres sur la navigation, la naissance, la nutrition et la spiruline. A surveiller de très près d’éventuelles
publications de cette Grande Dame.

- “Les Échos du Chanvre”, revue trimestrielle, écrire à “La Maison du Chanvre”, 61 avenue J. Jaurès, 69 007
Lyon Tel. : 04 78 69 22 08 / cent Francs pour 4 n° par an.

- “Phytothérapie, traitement des maladies par les plantes” pages 214 et 215, et “Le livre de Poche” (n°7889
de juin 1992), par le Docteur Jean Valnet.

- “Réglementation de la Communauté Européenne”, N 1164/89 - N 3698/88.

Adresses utiles :

Pour en savoir plus sur tous ces ouvrages parfois difficiles d’accès, et sur d’autres, vous pourrez
toujours écrire à :
Jean-Pierre Galland / Éditions du Lézard
38 rue Servant / 75 544 Paris Cedex 11.

Cet homme est aussi président du C.I.R.C. (Centre d’Information et de Recherches Cannabiques) dont voici
plusieurs adresses (sujettes à changement, vérifier sur Internet):

Fédération des C.I.R.C. C.I.R.C Paris-Ile-de-France


73 / 75 rue de la plaine, 73 / 75 rue de la Plaine
75 020 Paris. 75 020 Paris.
Adresse Internet : http://fra.drugtext.nl/circ Tel ; 0143710506
E-mail : cirpif@club-internet.fr ou

C.I.R.C. Languedoc C.I.R.C. Provence


Ancienne Gendarmerie Route du Grillon
S/c B. Almin Colonzelle
48 110 Le Pompidou. 26 230 Grignan

C.I.R.C. Lyon C.I.R.C. Nord-Est


B.P. 3043 B.P. 61
69605 Villeurbanne Cedex 57 185 Clouange

- 101 -
E-mail : cirlyon@mygale.org

C.I.R.C. Bretagne C.I.R.C. Midi-Pyrénées


C/° Le Loche S/c Canal Sud
21 bd de Chezy 40 rue Alfred Duméril
35 000 Rennes 31 400 Toulouse.
Adresse Internet :
http://www.multimania.com/gazzou

(Attention, l’expérience a prouvé que certaines de ces adresses peuvent disparaître).

Le C.I.R.C. possède la plus vaste collection d’informations cannabiques de France, toutes sources de
renseignements confondues. Ils sont reconnus maintenant comme référence dans le domaine de la
documentation sur la question et alimentent en “matières premières” de nombreux dossiers de presse qui
reprennent leurs informations et analyse.

(Autodéfinition Méthane C.I.R.C. adaptée ici; ref Cannabis, Lettre ouverte aux législateurs : éditions
“l’Esprit Frappeur, p. 88).

Voici une sélection d’adresses supplémentaires pour de la doc. ou vérifier de visu tout ce qui à été traité dans ce
point. Attention, dans le domaine particulier du Chanvre, de part la répression qui s ‘attaque aussi aux magasins
et aux chanvriers, les adresses sont cautions à changement ou disparition.

l ne faudra pas m’en vouloir si c’est le cas pour vous qui lisez ces lignes. ?

A l’étranger :

Vous devrez probablement vérifier ces adresses sur Internet, car entre le temps de l’écriture du livre, celui de son impression
et celui du fait que vous parcourrez ces lignes, elles peuvent changer et d’autres apparaître !

- Allemagne :

Hanf Hauss, chaîne de magasins de produits issus du Chanvre. Mathias Brocker, EisenacherStrasse 71, 20823 Berlin,
Allemagne. Tel : 49 30 614 98 84, Fax : 49 30 781 20 47.

- Belgique :

“La Bombe Verte“ asbl, Frédéric Raes, B.P. 84, B-1030 Bruxelles. Tel : +32 (0) 2/734 88 71.

- Bulgarie :

Steba 1173 Budapest Kaszalo 139, Hungary / Tel. 36-1-257-2745 / Fax : 36-1-256-9802 / E-mail : steba@odin.net. / Sacs,
cordes, mondialement réputés de faire des tissus de qualité “extra”.

- Canada :

Canadian Hemp Association, organisation écologique non gouvernementale, 312 Adelaïdestreet, W≠ 608, TORONTO,
ONTARIO, CANADA M5V 1R2, TEL : 416 977 41 59, FAX 416 977 51 16.

- Danemark :

Tinta/Stubagervej 11 / DK-8220 Braband / Tel : +45 86 26 23 79 / Fax + 45 86 26 19 20 (Textile Chanvre/Lin/Coton ou en


mélange). Font partis, dans le monde, de ceux qui tissent les plus beaux et plus fins tissus dérivés du chanvre. Problème, ils
parlent mal le Français (et moi, très mal le danois).

- Hongrie :

Hugarian Agricultural Research Institute (GATE), Kompolt, Hungary

- 102 -
- Suisse :

Artamis, 12 rue du Stand, 1204 Genève, Tel 00 41 22 320 39 30.

Espace Nature, 26 bis, rue des Grottes / rue J.J. De Sellon, CH-1201 Genève, Tel. / Fax. 022/740 41 93. Tous produits
dérivés du Chanvre (sauf “drogue” bien sur), documentation, livres.

Hanf plus, François Reusser, CP 8215, Ch Zürich.

Laboratoire du Fournil - “Au Fournil de la Ferme” / François Emery / chemin de la Verseuse, 9 / case postale 24 / 1219 Aïre
/ canton de Genève/ Pains et produits biologiques tirés du Chanvre (farine, huile de graines, graines, boulangerie, pâtisserie)
tel : 00 41 22 797 50 00.

Valchanvre S.A.R.L. / gare de Saxon / 19 XX Saxon, Valais, Suisse

- Pays-Bas :

CIA, Cannabis In Amsterdam, livres, vêtements, mais aussi différents articles impossibles à ramener en France pour des
raisons évidentes. Drooghal 2, 1013 BR Amsterdam, Holland.

Green Lands, produits du chanvre, PO BOX 1651 / 1000 BR Amsterdam, Holland.

International Hemp Association, Postbus 75007, 1070 AA, Amsterdam, the Netherlands.

Sensi-Seed, P.O. Box 1771, Rotterdam BT-3000 Holland. Votre attention sur le fait que cette société commercialise des
graines de Chanvre à T.H.C. et que leur documentation peut faire l’objet d’une interdiction douanière.

Stichting Institut of Medical Marijuana, institut légal qui distribue différents produits sur prescription médicale. PO BOX
2688, 1000 CR Amsterdam, Holland.

- Ukraine :

Ukrainian Institut of Bast Crops, Glukhov, Sumy Region, SSR Ukraine.

- U.S.A. :

American Hemp Mercantile Inc. (Vêtements et papiers). 506 second Avenue, Suite 1323, Seatle, Washington 98104, U.S.A.

DRCNet (Drug Reform Coordination Network), 4455 Connecticut Ave., NW, Suite B-500, Washington, DC 20008-2302,
Tel (202) 362-0030, Fax (202) 362-0032. Littérature séminaires, congrès, publications, ... drogue en général, marijuana en
particulier. Site Web : http://www.drcnet.org/calendar.htlm ou E-mail : drcnet@drcnet.org. Très sérieuse référence.

Ecolution, vêtements, PO Box 2279, Merrifield, VA 22116, U.S.A.

Hemp Industrie Association, Post Office Box 1080 Occidental, CA 95465 U.S.A.

Hempworld, Hemperial Productions, PO Box 315, Sebastopol, California 95473 U.S.A.

ICRS (International Cannabinoid Research Society). Toute la doc. scientifique du top de la recherche en matière de
cannabinoïdes et de recherches médicales et toxicologiques sur le sujet. Association universitaire composée de plusieurs
secteurs de recherche. La doc. que je possède sur eux date de 1997. Revérifiez l’adresse sur le Web.

J’ai cependant l’adresse de la secrétaire qui s’occupe des inscriptions qui devrait normalement répondre à vos questions :
Diane Mahadeen 98 Brookes Ave. Burlington, VT 05401. Tel : 802 865 0970.

Une participation annuelle vous est demandée en échange des services offerts. Cela va de 20$ (retraités, étudiants) à 40$
(chercheurs) en passant par 30$ pour le simple public. Ceci vous octroi aussi le statut de membre à part entière de cette
association scientifique.

N.O.R.M.L., 1001 Connecticut Avenue NW, suite 1010 Washington D.C. 20036. La plus vieille association et la plus
importante militant en faveur du Chanvre, vend des livres, des vêtements, des badges, des pins, tout sur le Chanvre légal.
Distribue aussi beaucoup de doc. gratuite sur notre plante (documents Internet ou textes envoyés par courrier postal).

- 103 -
Ohio Hempery Inc. Cosmétique, huiles de massage, alimentaire. 7002 ST, Rt329, Guysville, Ohio 45 735, U.S.A.. Tel 19 1
614 662 43 67, Fax : 19 1 614 662 64 46.

En France :

- ARBOGA : chemin de Fillet, 33750 Carmasac / TEL.: 05 56 30 15 98 / Fax : 05 56 30 10 73 (Distributeur de LA


CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- BOIS MULTI-SERVICE : Mr Jean Moreau, La Picasserie, 49250 St Georges du Bois. TEL.: 02 41 54 78 30 / Fax : 02 41
54 78 32 (Distributeur de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- BRIQUETERIE D’ALONNE : 5 Ancienne route de Paris, 60000 Alonne. TEL.: 03 44 02 06 82 / Fax : 03 44 02 29 79


(Distributeur de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- CANOSMOSE : Yves Khün et Dominique Sahdli, Ferme de la Tuilière, 26560 Montiroc. Tel : 04 92 62 00 74.

- CHANVRINE : produits du Chanvre, 69 008 Lyon / Tel. : 04 78 69 22 08.

- CHÈNEVOTTE HABITAT : France Périer et Francis Aujames, le Verger, 72160 René. Tel : 33 243 97 45 18, Fax : 65 44.

- DOMUS : (constructions vivantes) / 41 Avenue Jacques Carrie / 09120 Varilhes / Tel : 05 61 67 73 45 / Fax : 05 61 60 86
66. Tous matériaux pour le bâtiment à base de Liège, Chanvre, Fibre de bois, Cellulose, Gypse, revêtement mur / sol de
finition en matériaux écologiques, systèmes contre le rayonnement électrique et électromagnétique (Distributeur de LA
CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- ECOFA S.A.R.L. : 10 rue du Berstein, 67 650 Dambach-la-Ville / TEL.: 03 88 92 49 92 / Fax : 03 88 92 48 94 / Tous


matériaux naturels d’isolation : Liège / Coco / Chanvre / Ouate de Cellulose, peintures et traitements naturelles, colles non
toxiques, revêtement de sol et murs sains, filtres à eau, systèmes contre le rayonnement électromagnétique.

- ECOMAISON: 10 rue Mahul, 11000 Carcassonne / TEL.: 04 68 47 34 34 / Fax : 04 68 47 49 44 (Distributeur de LA


CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- ECO-SYSTEMES le Pavillon, 35131 Pont de Péan / TEL.: 02 99 52 82 87 / Fax : 02 99 05 79 67 (Distributeur de LA


CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- FÉDÉRATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE CHANVRE : L’Institut du Chanvre, 30 rue Paul Ligneul, BP
119, 72003 Le Mans Cedex. Tel 43 28 99 23, Fax : 43 77 09 16.

ISOCHANVRE : Chènevotte Habitat, France Périer et Francis Aujames, “Le verger”, 72260 René. Tel 43 97 09 62.

- LA CHANVRIÈRE DE L’AUBE : rue du Général de-Gaulle, 10200 Bar sur Aude / Tel : 03 25 92 31 92 / Télécopie : 03
25 27 35 48, exploitation des dérivés des fibres et du bois de Chanvre, Canosmose et Canobiote. N’hésitez pas à les contacter
pour leur demander de la doc. (Canobiote, Canosmose, Mehabit et laine de Chanvre).

- LA MAISON DE L’ÉCOLOGIE : 14 quais de France, 38000 Grenoble. TEL.: 04 76 85 02 79 / Fax : 04 76 85 02 79


(Distributeur de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- LA REVANCHE DU CHANVRE : Bruno DELOMEZ, route de Forcalquier, 04870 St Michel l’Observatoire TEL.: 04 92
76 61 19 (Distributeur de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- LA MAISON DU CHANVRE : Pascal Lagouge et Franck Machy, 61 avenue Jean-Jaurès, 69007 LYON.

- LES CHANVRIERS : Éric et Corinne Wastiaux, B.P. 2, 45801 St Jean de Braye Cedex.

- MAISON D’HEOL : La Lande De Musson, 35660, Langon Bretagne / TEL. : 02 99 08 64 11 / Fax : 02 99 08 64 17


(Distributeur de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- MVM INNOVATION : 19 rue du 1er Bataillon, 56000 Vannes. TEL.: 02 97 40 56 42 / Fax : 02 97 40 41 88 (Distributeur
de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- SOCOBOIS : 42 rue Pasteur, 10430 Rosières près de Troyes / TEL.: 03 25 71 35 77 / Fax : 03 25 71 35 88 (Distributeur
de LA CHANVRIÈRE DE L’AUDE).

- Sté 3H: 1 Les Courtils, 76190 Autretot. TEL.: 02.35.95.32.00 / Fax : 02 35 95 24 47 (Distributeur de LA CHANVRIÈRE
DE L’AUDE).

- 104 -
Revue de presse francophone :

InfoChanvre: www.infochanvre.ch (Internet).

Musées :

Écomusée de Montjean-sur-Loire : “La Forge”, place du Vallon, 49570 Montjean-sur-Loire.


Tel : 02 41 39 08 48.

“Musée du Chanvre” : place de la République, 72600 Mamers. Tel : 02 43 97 60 63.

Musée “La vie d’autrefois” : Yves Morvan, Belle rivière, 72170 Vivoin (Sarthe).
Tel : 02 43 33 51 26.

Musée Gaumais : 38, rue d’Arlon, Belgique-6760 Virton. Tel. : 32 (0) 63 / 57 03 15.

Festivals / expo. :

Surveiller ce qui se passe à “Centre Terre Vivante”, lieu dit le “isolante”, 38710 Mens (tel : 04 76 34 80 80 et
Fax : 04 76 34 84 02), et à l’A.F.L.A.M., rue de l’Aumônerie, 49570 Montjean-sur-Loire.

Ces adresses vous renverront logiquement à d’autres adresses, documents et savoirs cannabiques
supplémentaires.

A l’intention des lecteurs fumeurs, j’aimerais toutefois attirer votre attention sur le fait suivant : tous les gens
et entreprises cités ici sont en règle avec la loi et vendent des produits issus du chanvre légal.

N’allez pas leur “casser les pieds” avec vos problèmes de T.H.C.; tous “légaux” qu’ils sont, ils ont déjà du mal
à exister avec ce tabou et cette stupide convention internationale qui sont suspendus au-dessus de leurs têtes
comme des épées de Damoclès. De telles questions ou propositions abordant ce sujet seraient les malvenues.
Comme il est coutume de dire en pareil cas, merci de votre compréhension ...

B) L’économie du Chanvre dans un système prohibitif (modèle français d’aujourd’hui) :

Le Chanvre illégal se résume aujourd’hui au T.H.C. et à l’interdiction de ce dernier. C’est la prohibition de


cette substance qui a généré son phénomène endémique et son prix exorbitant. Les Américains ont connu un cas
similaire en interdisant l’Alcool en 1929.

En 1933, le gouvernement fédéral rétablit la légalité des liquides spiritueux en “catastrophe” : l’interdiction
généralisée n’avait fait qu’empirer le problème auquel venaient se greffer, de plus, l’enrichissement et
l’expansion des bandes mafieuses et l’empoisonnement des consommateurs par adultération des produits
alcoolisés (en gras : parallèle évident avec la situation cannabique actuelle).

Rajoutez à tout cela l’explosion de violence (en ces temps là, l’Alcool tuait deux fois plus qu’à la normale :
corruption, règlements de comptes, racket, arrestations sanglantes ...) et vous obtenez un tableau fidèle à la
situation telle que l’ont connus Eliot Ness et ses contemporains.

Actuellement, en France, les gens du monde du Chanvre à drogue sont persécutés. On peut même pousser la
parallèle avec ce qu’ont connus les Chrétiens au début de notre ère, car si on ne nous donne pas en pâture aux
lions, si la peine de mort est aujourd’hui abolie, on ne nous fait pas de cadeaux pour autant et notre condition
d’usagers cannabiques déchaîne la haine autour de nous. La situation américaine est encore pire.

Cette parallèle ne s’arrête pas ici, car plus on nous persécute, plus l’État interdit la plante, plus on est
nombreux à ne pas respecter la législation ... Plus les romains tuaient de chrétiens, plus il y en avait !

- 105 -
Pour ceux qui sont croyants et érudits de la Bible, j’affirme ceci : “Dieu a créé cette plante pour notre utilité et
notre unité, il a voulu qu’aujourd’hui, outre le fait qu’elle soit notre planche de salut, qu’elle sème aussi le
trouble au sein du nouvel ordre mondial, royaume de Satan.”.

Pour ceux qui ne sont pas croyants, vous pourrez interpréter ces dernières paroles comme: “La nature a créé
cette plante pour notre utilité physique, son interdiction a généré en elle, un potentiel d’unification et de
résistance à l’oppression, l’expression d’un mode de pensée et de vie différente, phénomène de masse qui peut
déboucher sur un changement de type de société”.

En tout cas, avant d'en arriver à cet état de fait, il faut s'attendre à une réaction violente de la part de ceux qui
maintiennent l'interdiction du Chanvre : répression, massacres, et persécutions risque d'être le lot des "gens de
l'herbe", ainsi que de tous ceux qui revendiquent et aspirent à une vie meilleure.

Trafiquer, vendre du Haschich (ou de l’herbe) semble la seule issue pour celui qui, cannabinophile régulier,
veut amortir sa consommation et accéder à de meilleurs produits. Il en est de même pour ceux qui, ne se
résignant pas à vivre avec le S.M.I.C. ou un R.M.I., trouvent dans ces produits un moyen de gains
supplémentaire facile et non immoral à leurs yeux, quoi qu’on en dise (pas de risque létal, n’accroche pas et ne
pousse pas à la criminalité comme l’Héroïne, ne détruit pas comme l’Alcool, ne perturbe pas comme le L.S.D.,
n’est pas toxique comme le Tabac et n’a pas les inconvénients des médicaments anxiolytiques).

Donc; dans leur concept, ils ne tuent pas, n’empoisonnent pas et ne forcent personne. Le produit se vend bien
et les prix sont bien établis. La revente est dynamisée par l’existence d’une forte demande et d’un courant “poly-
social” nommé “Underground” qui se “nourrit” spirituellement de cette “défonce”.

“Brasser” ce produit, aujourd’hui, vous condamne à fréquenter toutes sortes de gens qui vont du bourgeois ou
de l’artisan à “l’émigré clandestin” comme l’a dit Pasqua. De nouvelles lois répressives viennent d’être votées
pour ceux qui fréquentent, assistent ou logent un clandestin. Chômeurs et “rmistes” sont aussi dans le
collimateur car ayant le bon profil pour devenir délinquants ou trafiquants. L’histoire se répète, les “collabos”
français sont toujours là et ils réinstallent petit à petit un monde de violence et de répression qui se trouve
être leur idéal.

Ils ont trouvé du coup, en parfait accord avec nos politiques et nos magistrats, la parade absolue contre la crise
de l’emploi : la prison ou les fumeurs, puis logiquement plus tard les chômeurs, travailleront finalement presque
tous, sans poser de problèmes, et pour pas cher. Attention : Hitler a commencé sa politique en éliminant les
chômeurs et ses principaux adversaires.

Analysons l'économie naturelle du Chanvre dans le système actuel où il est interdit.

Mécanismes actuels du trafic :

Tout d’abord, il faut préciser qu’il ne faut pas confondre, trafiquants, dealers, et usagers-revendeurs, les deux
premiers secteurs s’activant pour des raisons uniquement lucratives, le dernier secteur, manœuvrant le plus
souvent uniquement pour assurer le remboursement de la consommation personnelle (ce sont donc, avant tout,
des consommateurs).

Le Cannabis est cultivé en masse dans certain pays (Maroc, Afghanistan, …). Il faut donc le ramener de là-
bas ! Pour le passage des frontières, la forme haschich est la plus usitée car la plus pratique (tient beaucoup
moins de place que les sommités fleuries).

Son commerce est bien établi, les prix connus en fonction des qualités. Ce bizness est une chaîne : son premier
maillon est le producteur-dealer qui négocie son produit entre 76 à 305 Euros (de 500.00 à 2000.00F le Kg soit
de 0.5 à 2 franc le gramme) au consommateur, dernier maillon, qui lui paye de 4.58 à 15.24 Euros le gramme (de
30 à 100 F le gramme).

1) Les passeurs : toujours est-il que, même interdit, le Cannabis rapporte de l’argent en masse.
Avant les années soixante-dix, tout fumeur avait son “embrouille” pour fournir “la petite bande de
copains” dont il faisait parti. Le trafic s’est organisé dès que la demande s’est fait sentir
importante. D’abord “artisanal”, il a fini, ces dernières années, par être adopté par de véritables
organisations déjà existantes.

- 106 -
C’est à ce stade que pègre et politique “frayent” ensemble. En France, indépendantistes corses,
basques, et irlandais ont les moyens et la capacité de trafiquer à “haute échelle”. Il faut dire que
leurs ambitions et leurs besoins en armes, clandestinités, faux papiers et corruption de
fonctionnaires, ... leur coûtent très cher.

Ils voient dans le Cannabis interdit, mais aussi bien souvent dans d’autres produits bien moins
honorables, une manne d’argent nécessaire et suffisante à leur survie et à leur effort de guerre. Les
intégristes islamistes algériens, ces dernières années, s’y sont mis aussi pour exactement les
mêmes raisons. Il n’y a donc pas que les fumeurs qui trafiquent !

La qualité du haschich “brassée” par ces gens n’est généralement pas la meilleure produite. Le
haut de gamme est destiné plutôt au Pays-Bas (au marché légal). Trop bon, le shit est plus cher et
sent trop fort pour passer clandestinement les frontières. En plus, habitué “à trop bon”, le client
finit connaisseur et exigeant.

L’ingéniosité et l’acharnement des passeurs sont tels que les douanes françaises reconnaissent
ne saisir qu’au maximum 10% du trafic. Les moyens d’investigations de la douane sont en fait
assez limités en temps et par le nombre important de transaction de marchandise. Malgré de
spectaculaires saisies, il n’y a que de courtes pénuries sur le marché clandestin du cannabis.

Souvent, les passeurs professionnels ne sont pas propriétaires de la marchandise, mais


uniquement des convoyeurs.

Au Maroc, par exemple, le prix du kilogramme de Haschich acheté au producteur-dealer du


coin, peut varier de 76 à 305 Euros (de 500.00 à 2000.00F). Mais si vous voulez vous faire livrer
250 Kg à Grenoble, par exemple, ce sera plus cher évidemment. Le surplus peut aller de 76 à 610
Euros (de 500.00 à 4000.00 F) selon les risques encourus, le kilométrage parcourus, le nombre de
frontières à traverser, le nombre de kilogrammes passés, etc. …

Appâtés par les possibilités de gains, le nombre de passeurs amateur ne cesse de grossir d’année
en année. Les quantités véhiculées à la fois sont plus modestes mais les voyages sont plus
fréquents. Pour la France, la promiscuité d’états tolérants permet le développement de ce trafic.

2) Les acheteurs : ou les trafiquants. En général, ces gens trafiquent en grosses quantités tout ce
qui peut rapporter de l’argent. C’est la le seul but de leurs coupables activités. Une fois passé en
France, le haschich (dérivé cannabique clandestin le plus consommé dans l’hexagone) doit être
encore vendu.

Il l’est entre 4 et 8 francs le gramme pour plusieurs dizaines de kilogrammes et la transaction se


passe entre relations de gens de tous milieux. D’après les dealers, il n’est pas rare de rencontrer
des policiers ou fonctionnaires acheteurs, comme des notables, politiciens, commerçants ..., tous
ceux qui ont de l’argent à investir et des relations.

Car il en faut pour revendre discrètement et à bon prix de telles quantités. Ces acheteurs ne sont
certes pas les derniers maillons de la chaîne. Ils servent uniquement d’intermédiaires entre les
passeurs précédemment cités et les revendeurs professionnels qui vont suivre (ils le revendent à
ces derniers entre 6 et 10 francs le gramme pour plusieurs kilogrammes achetés”). Souvent, les
passeurs ne sont pas propriétaires de la marchandise, mais uniquement les convoyeurs.

Pour illustrer ces propos, citons un article de presse déjà mentionné par “Fumée Clandestine”
tome 2 (page 152) :

“Ça commence par une saisie de 47 Kg de Cannabis dans une voiture, et ça se termine par
l’inculpation à Grenoble du patron du Bar du Palais de Justice, apparemment chargé de recycler
l’argent de la drogue.

Fréquentant assidûment quelques notables, dont plusieurs banquiers, fournissant


éventuellement des filles à ses clients, offrant à un inspecteur des renseignements généraux un

- 107 -
séjour sur la côte d’azur contre des confidences, cette affaire devrait sonner le glas de quelques
notables.”

3) Les revendeurs ”professionnels” : ou les “gros dealers”. Ils sont, en quelques sortes, les
membres les plus malins et les plus commerçants de la bande de revendeurs d’un “coin” (une cité,
un quartier, une ville, tous ceux qui sont membres actifs de la revente de “drogue” locale). Ils
distribuent leur “beuz” en quantité moyenne aux revendeurs détaillants au prix de 8 à 12 francs le
gramme).

Ils “coupent” parfois le shit frais de qualité correcte avec des vieux blocs qui leurs étaient restés
sur les bras (d’où les petits bouts de plastiques, issus des différents emballages cellophanés des
“savonnettes” mélangées, trouvés dans du shit réputé pas trop mauvais).

Le but alors visé, n’est pas l’adultération proprement dite, mais l’amélioration de l’état d’un
vieux shit qui commençait à se détériorer.

4) Les revendeurs détaillants : ou la frontière entre les notions de “dealer” et “d’usager-


revendeur”. L’approvisionnement en shit et son commerce sont tellement particuliers que loin
d’être concurrents, les revendeurs détaillants se plaisent à se fréquenter, s’échanger les “bons
plans” et les services, avec toujours une prise de bénéfice en vue, bien entendu.

Ils achètent en “demi-gros” des quantités qui vont des “savonnettes” de 250 grammes à deux ou
trois kilogrammes. Ils revendent ce haschich au prix de 12 à 20 francs le gramme. A ce niveau le
“chichon” commence souvent à être sérieusement adultéré pour en augmenter la prise de
bénéfices.

A noter, dans certaines cités, la présence de rabatteurs qui « bossent » directement pour des
revendeurs détaillants.

5) Les petits revendeurs: C’est “l’armée de fourmis” qui “bosse” indirectement pour tous ceux
cités avant. Ils peinent dur pour gagner un S.M.I.C. (Salaire Minimum Interdit du Cannabis). ou
pour uniquement amortir leur consommation personnelle. A ce niveau le shit n’en est souvent
presque plus car l’adultération fait des ravages. Ils vendent des barrettes (1 à 2 g) ou des petits
bouts de quelques grammes à un prix souvent supérieur à 30F le gramme.

6) Les consommateurs eux : sont donc les derniers maillons de la chaîne, et payent toujours
aussi cher le chichon qu’il y a dix ans (entre 25 et 100 francs le gramme). Souvent ils auront
accéderont à un produit très fortement adultéré qui leur “esquintera” la santé bien plus que le
haschich lui-même pourrait le faire.

N.B. : les prix indiqués sont des moyennes. Certains malins trouveront moins cher, par contre, certains gogo se
ruineront encore plus. Dans certaines zones de fort transit clandestin, le Cannabis est moins cher à l’achat de
gros (exemples : zone portuaire de Marseille, zone portuaire de Dunkerque et plus vers la Frontière Belge, zone
de frontière espagnole).

Ce schéma n’est pas absolu car il y a de plus en plus de revendeurs indépendants qui vont directement chercher
leur shit à l’étranger et usent d’ingéniosités pour le rapatrier en douce. Grillant les intermédiaires, ils peuvent se
permettre de revendre régulièrement de belles petites quantités (quelques kilogrammes) d’un meilleur produit à
des prix défiants toute concurrence. Ce même modèle est appliqué par les intégristes islamistes qui assurent
souvent eux-mêmes l’importation et la revente de haschich aux revendeurs détaillants, et ce, à une échelle
quasiment industrielle.

Parallèlement à ces faits, l’augmentation de la demande a provoqué l’augmentation de la production illégale et


la saturation du marché aidant, les prix baissent de plus en plus pour ce qui est de la revente en gros. La qualité
devient un élément de sélection commerciale.

Il est bon de noter aussi que devant le succès commercial de ce produit, certains “indépendants” se sont mis à
organiser aussi des filières importantes concurrençant celles de la pègre établie et des indépendantistes. En
général, outre les extrémistes islamistes, ce sont ceux-là qui sont le plus pourchassés par la douane et les forces
de police. Les « politiciens » ont aussi leurs propres embrouilles pour arriver à faire rentrer haschich et cocaïne

- 108 -
dans notre pays. Là aussi, il existe une armée d’intermédiaires qui se "sucrent au passage". Car nos partis
politiques ont besoin de beaucoup d’argent, notamment en périodes électorales et eux qui s’annoncent d’emblée
hostiles « au fléau de la drogue », n’hésitent pas à s’y intéresser pour alimenter leurs caisses noires.

De plus, la diffusion massive en cocaïne, par exemple, leur permet de « pourrir » encore plus une situation
qu’ils exploitent par ailleurs en termes politiques et policiers ! Je sais que ces propos vont les faire hurler de
rage, qu’ils ne sont pas prouvables à mon niveau, mais qu’est-ce que vous voulez : on en parle directement
dans le milieu du cannabis et je le fais savoir !

Mais un nouveau phénomène en nette expansion vient bouleverser les données du problème : l’usager, las de
gaspiller son argent dans le “Tcherno.” de la rue, fait pousser du Chanvre du balcon de son immeuble, en passant
par des coins paumés de montagne ou de campagne, jusqu’au fond du placard qu’il à hérité de sa grand-mère. Le
temps de l’apprentissage passé, notre “cultivateur en herbe” va vite devenir un expert qui sera capable de faire
pousser de la qualité “number one” en quantité impressionnante.

En ces temps d’austérité, certains seront alors vite tentés d’augmenter un peu leur production afin de se
convertir “commerçants” et d’arrondir allègrement leurs fins de mois. Que ce soit le shit du trafic ou l’herbe
“underground”, cela assure un revenu confortable pour celui qui sait dépasser le stade du revendeur-
consommateur.

En extérieur, un bon cannabiculteur “pro” arrivera aisément à assurer un minimum de dix plantes femelles
pour moins de quinze pieds poussés. L’expérience a prouvé que 10 pieds femelles de 3,50 m de haut (moyenne)
suffisent pour que la vente des sommités fleuries vous rapporte actuellement (indice 1998) au moins autant
qu’un an de salaire à l’usine.

On peut facilement arriver à cette hauteur par le biais d’engraissage rigoureux et la maîtrise des techniques de
neutralisation du sol. Ce petit nombre de plantes peut facilement rentrer dans la surface d’un jardin et prend
moins de temps, à l’entretient, que les légumes qui auraient du pousser à leur place (environ 1H30 à 2H00 en
moyenne de travail tous les trois à cinq jours, arrosage, engraissage, effeuillage, entretiens divers inclus).

Cette petite plantation servira de base pour le calcul suivant destiné aux septiques :

- Plants de 2,5 m de haut = jusqu’à 250-300 g de “têtes” par pieds.

- Plants de 3,50 m = jusqu’à 600-800g de “têtes” par pieds (on peut aller jusqu’au kilogramme).

- 10 pieds, au total, rapportent donc entre = 2,5 et 8 Kg; ce qui, à 10 F (le gramme- prix de gros),
rapporte un revenu qui se situe entre 25 000 et 80 000,00 F nets d’impôt, suivant l’importance “de
la main verte” et des soins apportés. Certains vendent leur récolte gramme par gramme au prix
fort de 30-50 F le gramme, ce qui multiplie par 3 ou 5 le résultat précédent. Aujourd’hui, il n’est
pas rare de rencontrer de l’herbe à très forte teneur en T.H.C (culture sous lampe) vendue entre 50
et 100.00 F le gramme.

- Certains vendent aussi les feuilles au prix de 3 à 5 F le gramme et les plantes produisent environ
trois fois plus de feuilles que de têtes en poids. Notons toutefois que le marché des feuilles n’est
pas encore vraiment porteur mais qu’elles sont “bien vues” lors des “pénuries”. Si on ne les fume
pas vraiment, on peut en faire des gâteaux.

- Conclusion, en se “démerdant” bien, celui qui fait pousser ses 10-15 pieds se fait son “beurre au
soleil”. Calculez le revenu de ceux qui font pousser 2 fois, 5 fois, ... plus de pieds ...

Avec un tel raisonnement, et si peu de travail bien payé offert par l’A.N.P.E., comment résister à l’envie
de cultiver et de trafiquer.

Si les cités n’explosent pas, si les chômeurs ne se convertissent pas tous braqueurs, c’est en grande partie par le
fait du trafic de dérivés cannabiques. En effet, si avant 1994, l’héroïne expliquait plus de 60% des cambriolages
et une bonne partie de la prostitution et des petits braquages, le Cannabis agissait et agit toujours de manière
inverse. Non seulement ses usagers ne développent aucune délinquance particulière (outre le fait que le Cannabis
et sa distribution soient encore illégaux), mais c’est, de plus, le catalyseur qui empêche l’explosion sociale.

- 109 -
“Le Cannabis est la soupape de sécurité actuelle de la société,
mais gare à ceux qui se font chopper” ...

Cette affirmation est prouvée par le fait suivant : en octobre 1997, dans un rapport confidentiel, la
Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale estimait que le principal frein à la légalisation
est qu’elle risquerait de déstabiliser l’économie parallèle des quartiers dits "difficiles" (ref : VSD N°1102
du 8 au 14 octobre 1998, page 27, fin d’article).

Combien de méfaits seraient commis, en plus de ceux d’aujourd’hui, si le haschich n’assurait pas le rôle
d’économie parallèle dans les cités, bas quartiers et autres secteurs défavorisés. C’est là que le “bas blesse”,
certaines cités sont “gérées” sous influence des extrémistes islamistes et que le trafic des drogues semble y être
assuré par ces derniers.

Cette idée a du faire peur à nos gouvernants et leurs polices, et explique certainement ici une part de
l’actuelle amplification de la répression envers notre plante. Toutefois, monsieur Sarkozy, en voulant
saboter et persécuter l’économie parallèle des quartiers chauds, risque d’aboutir à une situation
catastrophique d’augmentation de la violence dans la délinquance.

N’oubliez pas que l’essentiel du “hasch” vendu en France provient du Maroc, pays voisin de l’Algérie. D’un
autre coté, ce phénomène a la réputation d’être encouragé (laxisme envers les grands trafiquants) par des
policiers corrompus à la solde de marchands d’armes (et de leurs alliés politiques) qui voient dans cette pratique
l’assurance de la solvabilité de leurs clients.

Fort de toutes ces informations, il est absurde de continuer de traiter comme actuellement, les cannabinophile
de marginaux et les présenter comme des êtres malades et asociaux. D’abord, n’est plus marginal un phénomène
qui prend le caractère d’une expansion endémique, même s’il reste minoritaire au sein de notre pays. Le
consommateur régulier de Cannabis représente une tranche nouvelle toujours grandissante de notre société.

Après études sur le cas des Pays-Bas, j’estime qu’à terme, après légalisation (ou dépénalisation) le chiffre
maximum de fumeurs qu’il y aura alors en France plafonnera autour de 10 millions de consommateurs, dont 10 à
25 % dits réguliers. Tous les secteurs sociaux sont déjà actuellement plus ou moins touchés. Plus d’un tiers des
personnes qui fument aujourd’hui sont des inactifs (jeunes scolarisés, chômeurs, rmistes et handicapés ...). Mais
le reste est constitué d’étudiants, de paysans, d’ouvriers, d’artisans, d’artistes ... ou de commerçants, qui
semblent mener une existence qu’on peut considérer de normale (travail, famille, respect des lois et des mœurs
autres que ceux du Cannabis tant qu’elles paraissent justes).

Évaluation financière du marché cannabique clandestin français:

Partons sur la base qu’il y a actuellement 12 millions de consommateurs, dont trois millions dit réguliers qui
consomment en moyenne 20 g par mois. Estimons que les 9 millions de consommateurs épisodiques
consomment en moyenne 6 g par mois.

Trois millions d’usagers réguliers fument donc :

- 60 tonnes d’herbe et de shit fumés par mois, dont la valeur totale du marché (30F le gramme) est
estimée à 1 milliard 800 millions de francs mensuels (274 408 231 Euros) ; soit 21,6 milliards de
francs” par an (3 292 898 772 Euros).

Neuf millions d’usagers non réguliers fument donc :

- 54 tonnes de dérivés cannabiques fumés par mois, dont la valeur du marché (toujours 30F le
gramme) est estimée à 1 milliard 620 millions de franc mensuel (246 967 407 Euros) soit 19.44
milliards de francs par an (2 963 608 895 Euros).

Ce qui nous fait un total en francs, toutes classes de fumeurs cannabiques confondus, un marché de l’ordre de
3millards 420 millions mensuels (521375638 Euros) ou 41,04 milliards par an (6 256 507 667 Euros).

Ces résultats sont plus de 3 fois supérieurs à ceux des estimations policières où il est cité le calcul suivant :

- 110 -
42 T (de dérivés cannabiques saisis par les forces de police en 1996) x 30 F le gramme = 1 260 000 000 F
(1milliard 260 millions de francs lourds ou 192 085 761 Euros). L’État estimant saisir 10 % du marché, ce
dernier serait donc de l’ordre de 12,60 milliards de Francs par an (soit 1 920 857 610 Euros).

La vérité se situe certainement entre les deux calculs.

L’herbe n’est pas encore un produit courant mais lorsque “de la bonne” pointe son nez elle est revendue et
fumée en “moins de deux”. Sa réputation de “plus naturelle”, et son effet supérieur au meilleur des “chichons”
vendus en France en fait son succès. Bien souvent, les cannabinophiles préfèrent l’effet “plus speed”, plus créatif
de l’Herbe, à celui “somnifère” du Shit.

Mais elle est encore difficile à injecter en gros dans le circuit illégal du Shit (celui des cités) pour des raisons
de volume (environ 8 fois plus gros que le chichon pour le même poids) et d’habitudes du client. De part sa
rareté, peu de monde connaît réellement la bonne “Ganja” et un dealer expérimenté vous en prendra volontiers
500g pour sa consommation personnelle et celle de ses proches, mais pas pour “refourg”.

Cependant, je n’ai pas dit qu’il n’existe pas déjà un petit marché dans les milieux branchés et bourgeois,
gente cannabique qui est prêt à mettre le prix fort pour de la qualité. Lors d’une interpellation, les policiers
sont plus tatillons lorsqu’il s’agit d’herbe : ils vous soupçonnent de suite de vous adonner à sa culture ou d’être
un trafiquant indépendant. Ce qui les met en “rogne” :

- Ceux qui sont honnêtes (la majorité) : parce qu’à leurs yeux, vous vous adonnez à une activité
criminelle et qu’il n’est pas moral que la plupart des gens honnêtes se forcent à le rester en se
“crevant la santé” au travail et pas vous. Le jour ou le Chanvre sera légal, ils considéreront que
vous ferez un travail honnête (culture, transformation, revente) et vous “foutront” la paix.

- Les agents malhonnêtes (ripoux) : vous persécuteront peut être parce qu’une partie du shit mis
en circulation à la réputation de l’être grâce à une partie de la police ... et qu’ils n’aiment pas les
concurrents incontrôlables et imprévisibles.

Quoi qu’il en soit, dans l’avenir, il faudra compter avec l’herbe produite en France, d’une qualité largement
supérieure au haschich français moyen actuel. Cette solution est d’emblée adoptée par le consommateur écœuré
par la répression et la mentalité des dealers de quartier. Cultivée sous lampe, elle limite le risque de circulation
du produit : il pousse chez lui et n’a pas à en sortir. Ce qui réduit aussi presque à zéro le risque de se faire
chopper comme fumeur (si le concerné sait rester discret).

Pour ceux qui s’abstiennent totalement de revendre, et ne produise que leur “conso.”, les chances de se faire
chopper sont quasi nulles et les peines encourues légères (en comparaison aux autres peines pour trafic,
production en masse et contrebande). Toutefois, en cas d’arrestation, ils ne perdront pas leur maison et n’iront
pas en prison. ... (la première fois).

Mais en cas de multiples récidives, ils peuvent légalement être “ennuyer” : obligations de soins, enfants confiés
à la D.D.A.S.S., mise sous tutelle (avec accord de la famille), amendes ; jours de prison-amende et T.I.G, ... toute
la panoplie habituelle réservée aux drogués. Au su de toutes les injustices répertoriées ici en matière de
Cannabis, on risque alors d’assister à des séries de suicide ou de personnes qui “pètent les plombs” et tirent au
fusil sur flics, magistrats, intervenants sociaux, ...

Comment éviter tout cela :

Depuis 1961, le cannabis à THC est prohibé. Depuis 46 ans, toutes formes de prohibitions ont échoués. La seule
réussite est d’avoir fait le malheur de ceux qui se sont fait « pincer ». Ce qui n’est pas moral au su du peu de
risque qu’induit le produit. Il faut donc reconsidérer cette approche : si on ne peut anéantir la pratique
cannabique, peut-être qu’on peut la rendre « supportable » d’un point de vue sanitaire et social.

En fait, s’il peut actuellement exister la possibilité d’un compromis possible entre fumeurs et prohibitionnistes,
il tournera autour de ceci : “Fumer deviendrait toléré sous conditions (en milieu privé, sans publicité, ivresse
cannabique défendue au travail et au volant), la vente, l’importation, et le trafic resterait défendue sauf dans
un cadre médical. Par contre lampes et graines de qualités seront en vente libre et les notions de vie et de

- 111 -
propriété privée prendront toute leur profonde signification si cette culture et son usage dit “toxicomaniaque” ne
sort pas de chez vous. Mais cette forme de dépénalisation ne résoudrait pas le problème de la distribution, donc
du trafic. Il faut donc, dans une certaine mesure, « autoriser » cette dernière.

Pour le monde du Cannabis, il est impensable que l’Etat puisse en contrôler la revente comme il le fait pour
l’alcool et le tabac. Les persécutions vécues pour rien font qu’on souhaite qu’il se fasse tout petit dans cette
histoire. A contrario, rien ne s’oppose à ce qu’il interdise la publicité et la vente aux mineurs par exemple, et
fasse en sorte que l’usage cannabique ne se généralise pas au reste de la société.

Il peut donc s’agir d’une légalisation contrôlée qui ne se définirait qu’en termes d’avantages par rapport à la
situation actuelle. Elle tiendrait compte du fait que cette pratique existe à grande échelle, permettrait une
décriminalisation de ce secteur, l’abandon, par la pègre, de son trafic, assainirait la qualité des produits et en cela
permettrait une réduction des risque.

Cela ferait aussi beaucoup de place en tribunal et en prison pour ceux qui le méritent vraiment, réduisant et
simplifiant la charge de travail de nos fonctionnaires ! Cela donnerait aussi une meilleure image de marque à
l’Etat et à ses polices très critiqués actuellement sur cette question. L’espoir fait vivre, mais ici, ce n’est pas
qu’un espoir : il faut que la raison l’emporte sur la bêtise !

Restera à définir les quantités maximales d’autoproduction et la quantité maximale autorisée en


circulation par individu (dose admise à être “véhiculée” avec son “porteur consommateur” qui se rend d’un
point A privé à un point B tout autant privé). Les lois actuelles seront “figées”, les peines de prison et les
amendes définies plus clairement et moins rigoureuses (pour ce qui sera de la répression des contrevenants)
qu’actuellement.

Ce que je
fume ne
Et votez pollue pas !
Bovet !

Ecolos et paysans « main dans la main » !


(Dessin trouvé sur Internet, nom de son auteur hélas illisible).

Je ne pense pas que la légalisation du cannabis soit un thème préoccupant pour José Bové, mais que
l’usage du chanvre (et d’autres végétaux) comme sources de substitutions énergétiques est un sujet qui
doit le toucher profondément. Mais là (supputation), je m’engage un peu en son nom, … aussi il
faudrait que ce soit lui-même qui se prononce sur cette question !

De même pour la « petite guéguerre » qui oppose les écolos plus théoriques et les paysans plus concrets,
celle-ci ayant pour effet de diviser deux mondes aux intérêts très proches ! Les gens des villes ont
aujourd’hui besoins des paysans, et ceux-ci devraient en profiter pour retrouver la place qu’ils
occupaient naguère dans l’économie du pays ! Mesdames - messieurs, je vous en supplie, unissez-vous
en un seul parti !

- 112 -
“Tu veux en fumer ... tu te débrouilles. Tu la fais pousser.
Si t’en achètes ou t’en vends, tu “morfle”...”

Cette solution, bien que ne me satisfaisant pas entièrement, sera bien plus juste que celles adoptées dans le contexte
actuel. Fumer ne vous mènera plus en prison, et notre pays restera conforme au texte de la convention
internationale régissant les stupéfiants. Car en fait, dans la dite convention, tout ce qu’on nous demande, c’est de
contrôler le cannabis (et autres substances définies) afin d’éviter leur expansion. Il n’y est nullement marqué
qu’on doit en faire l’éradication. Notre pays, ainsi que quelques autres, ont donc fait du zèle pour ce qui est de
l’interprétation des textes et de la répression mis en place.

Car si le trafic et la vente sont réprimés et si la convention a pu faire une exception au niveau production
pour certains pays coutumiers du Cannabis, elle pourrait en faire aussi d’autres pour les pays touchés
chroniquement par ce phénomène et désireux d’adopter ce système.

L’accent mis sur la répression du trafic, devrait satisfaire les prohibitionnistes. Cette hypothétique “pause” dans la
répression des consommateurs devrait permettre à ces derniers, au moment ou ils sont plus de dix millions de
personnes, de faire leur preuve en matière d’adaptation sociale.

Personnellement, je ne suis pas emballé par cette manière un peu hypocrite de tenter de pactiser avec les
prohibitionnistes pour obtenir d’eux des petites largesses. Rien n’empêchera un soudain retour en arrière et la reprise
d’un épisode répressif. Rien ne pourra les effacer du pouvoir ou ils oeuvrent pour leur compte et non pas pour celui
de tous.

Je me suis formellement engagé dans un combat (jusqu’à aujourd’hui philosophique seulement) contre ces abrutis
et ne déposerais les armes qu’après leur total capitulation. Il faut dire qu’ils font des dégâts dans bon nombre de
domaines autres que le Cannabis et que leur règne de bêtise, destruction et terreur a fait long feu. Je pourrai peut être
leur “pardonner” un jour, mais je ne pourrai jamais oublier toutes les humiliations vécues, les persécutions morales,
les menottes devant tous mes voisins …

Au sujet de scandale et de drogue : la Cour des comptes vient de régler les siens et affirme qu’une partie
importante de l’argent de la lutte contre la drogue aurait été détournée dans des conditions multiples et assez bien
définies. (T.F.1 journal Télévisé de 20H00, 22 février 1998). Depuis plus de nouvelle ... (affaire d’État ?). Comment
se fait-il que personne ne « gueule » contre cela... ?

D’une façon plus large, la Lutte contre les Drogues dans le monde (depuis 1962), plus précisément la “Guerre”
comme la définisse les politiques et les médiats, avait déjà coûté en 1990, rien qu’aux États-Unis, 146,5 billions
de dollars (146 500 milliards de dollars, couverture du n° de septembre 1990 de “High Time”, exposée et citée dans
“Fumée clandestine, tome 1, page 271)

Rappel pour ceux d’entre-vous qui n’ont pas l’habitude d’avoir de tels sommes sur leur compte en banque : 1
Billion = 1000 Milliards, 1 Billard = 1000 Billions. Donc, 146,5 billions de dollars représentent environ 131.4
billions d’Euros (dollar à 0.9 Euro texte écrit en 1998). Soit 861 billions 927milliards de Francs français. Pour nous,
gens du peuple, ces chiffres n’ont plus de rapport avec la réalité qu’on connaît tellement les sommes mises en jeu
sont importantes.

Enfin, pour quelque chose d’inutile qui s’avère être une supercherie, ça fait quand même cher ! Ne pourrait
on pas éradiquer la misère sur terre avec une telle somme ?

Cette impressionnante somme d’argent semble être injectée en grande partie dans l’économie mondiale et locale,
plus ou moins indirectement pour qu’elle ne s’effondre pas. Une petite partie, elle, étant directement appropriée par
ceux qui sont censés la gérer ou l’utiliser. C’est ainsi que Reagan a aidé le financement discret d’une certaine
guérilla.

Quel est son montant aujourd’hui, 8 ans après, alors que la répression n’a cessé de s’amplifier années après années.
Veut-on nous faire croire que tout cet argent sert à une bonne cause et est employé justement ?

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Sachez cependant que “High Time” à obtenus ce calcul de 146,5 Billions de dollars en cumulant tous les frais
relatifs à la “guerre contre les drogues” (26,5 billions de dollars : coût des moyens techniques et militaires, salaires
des Juges et policiers, frais de fonctionnement des différents ministères, coût de la détention, coût du soin du
S.I.D.A. contracté par intraveineuse, etc. ...), certes, mais aussi du manque à gagner (argent “donné” aux trafiquants
et aux mafias) par rapport à une situation ou les drogues seraient dépénalisées, estimée à elle seul à 120 Billions de
dollars.

En fait, c’est n’est pas le contribuable qui a payé entièrement cette somme (26,5 billions de dollars) cela
représenterai la coquète somme de 110878,66 $ par américain. (U.S.A. = 239 millions d’âmes en 1990) ou une
moyenne annuelle de 3959,95 $ par habitant de ce pays (4399,94 Euros ou 28 861.71 F).

Ce qui parait ici absurde, non pas que les chiffres cités par High Time sont faux, mais assurément que le
contribuable américain, dans son grand ensemble, ne peut financer seul un tel combat.

Cet argent provient d’ailleurs, des taxes commerciales et industriel, de l’argent saisi aux dits trafiquant, d’un
surplus fiscal des riches, des taxes internationale du commerce car il est vrai que les US gendarment le monde sur
tout les plans … Il peut même provenir, comble des combles, de l’argent de la drogue même, car il est prouvé
que les Etats-Unis et la D.E.A. ne daignent pas vendre un peut de drogue pour financer leurs sales coups (voir
« A qui profite la Cocaïne », vidéo citée en bibliographie). Et après, il se régalent à vous affirmer que « le
problème de la Drogue s’est encore amplifié et qu’il leur faut encore plus de moyens ».

Et ce n’est pas d’aujourd’hui que date cette façon de faire … la C.I.A. a bien inondé les ghettos noirs d’héroïne
pour casser la rébellion black qui menaçait de s’étendre (Black Panthers).

Ce conflit n’est qu’une “chasse aux sorcières”, une chimère, un contre feu destiné à voiler la réalité. Détournée ou
gaspillée en moyens policiers inutiles pour une lutte utopique, cette somme aurait pu et pourrait toujours, si les futurs
fonds étaient utilisés à bon escient, permettre d’anéantir la misère sur terre, autre guerre bien plus nécessaire.

Hélas, un billard de fois hélas, la famine dans le monde ne fait pas recette auprès des puissants de ce monde !

C) Approfondissement de tout ce qui vient d’être discuté dans ce 12ème point :

Après une première approche, déjà laborieuse, vous êtes enfin à même de raisonner sur ce qui va suivre et de
comprendre l’aberration de l’interdiction du Cannabis. Cela complétera aussi le début de cette 1ère partie, à savoir
l’historique du Chanvre. Pour ce faire, je suis obligé ici de citer une partie de “Fumée Clandestine” tome deux (Le
Chanvre serait-il le meilleur ami de l’homme : p 239 à 249). Désolé de devoir “vous piller”, monsieur J.P.
Galland, mais c’est pour la bonne cause.

“ C’est écrit dans tous les livres, le Chanvre existe depuis une éternité. Pour certains auteurs, il s’inscrit dans
l’histoire. Si Napoléon envahis la Russie en 1812, c’est pour empêcher les Russes de fournir la Grande-Bretagne en
Chanvre, matière première de sa marine et symbole de sa puissance, affirme Jack Herer, “l’inventeur” du
mouvement Hemp aux États-Unis et auteur de “l’Empereur est nu”.

Le Chanvre a t’il été la première plante cultivée, comme l’affirme Carl Sagan ? Les Scythes, migrant vers l’ouest,
ont-ils introduit le Chanvre en Europe aux alentours de 1500 avant notre ère ? Les Romains, qui appréciaient
l’ivresse procurée par l’Alcool, avaient du Chanvre, une approche pragmatique. Ils l’utilisaient pour fabriquer les
voiles de leurs bateaux, mais aussi pour décorer les rues, les palais et les temples (tissus, tapisseries, tapis, rideaux
...)

Les premiers documents sur papier fabriqués à partir d’étoffes en Chanvre (En dehors de la Chine) seraient des
textes bouddhistes datant du premier siècle avant notre ère.

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Durant le Moyen-Âge, le Chanvre était considéré comme une plante de première nécessité. Pour ne prendre qu’un
exemple, les caravelles de Christophe Colomb embarquaient chacune 80 tonnes de Chanvre sous forme de cordage
et de voiles.

En Europe comme en Orient ou en Afrique du Nord, le Chanvre a contribué à la survie (et à l’épanouissement) de
l’homme. Les Australiens ont survécus au 19ème siècle à deux famines en se nourrissant presque exclusivement de
graines et de feuilles de Chanvre.

La Hollande et sa flotte de vaisseaux sont parties à la conquête du monde solidement appuyés par l’industrie
chanvrière. Les cow-boys vêtus de (vêtements découpés dans de la) toile de Chanvre utilisaient l’huile de Chanvre
pour s’éclairer. Sauvage ou en vente en Pharmacie, le Cannabis, sous forme d’extrait gras, soulageait nombre de
maux.

Le début de l’ère industriel marqua le déclin du Chanvre. Le travailler nécessitait une abondante main d’œuvre et
l’industrie chanvrière était confrontée à des problèmes techniques, tels que séparer la pulpe des fibres. Ces
difficultés ont favorisé l’essor de l’industrie pétrochimique. .. et aujourd’hui, nous avons tout oublié - ou presque -
des multiples ressources de cette plante. »

(Aparté : L’apparition de nouvelles machines (vers sa période d’interdiction) et l’adaptation de ces dernières aux
technologies d’aujourd’hui devraient favoriser un renouveau du Chanvre plus utile, moins coûteux et polluant que
toutes les substances chimiques et pétrolières qui nous empoisonnent la vie).

L’ERE DE LA CONSPIRATION.

Si le Chanvre est un aliment, un engrais, un médicament, un euphorisant, un carburant (dans les années 30, les
tracteurs américains fonctionnaient avec un mélange de pétrole et de Chanvre), pourquoi n’a t’il pas été élevé au
rang de roi des matières premières agricoles ?

Parce que le Chanvre, justement à été victime d’un complot orchestré par “Big Brother” (les U.S.A.). “On était
tout simplement en train d’évacuer le Chanvre du langage.” (Jack Herer, “L’empereur est nu” des éditions du
Lézard, 1993). Cet auteur, après une minutieuse enquête, est formel : le Chanvre à été victime d’un complot mené
par le magnat de l’industrie Du Pont de Nemours et le roi de la presse, William Randolphe Hearst ... Il est
tellement sûr de lui, Jack, qu’il a promis 10 000 dollars à qui lui prouverait le contraire !

Le patron de Du Pont de Nemours entretenait des relations privilégiées avec Andrew Mellon, banquier de la
firme et secrétaire d’État au trésor (américain) sous la présidence d’Herbert Hoover. Ce dernier propulse en 1931
à la tête du “Fédéral Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs” son neveu, qui n’est autre que Harry Anslinger,
l’artisan du “Marijuana Tax Act et le grand pourfendeur, avec Gabriel Nahas, du Cannabis lors des diverses
conventions internationales.

Et alors ? Juste avant l’adoption de la loi taxant le Chanvre, Du Pont de Nemours venait de mettre au point de
nouveaux procédés pour fabriquer des matières plastiques à partir du pétrole, une nouvelle pâte à papier au
bisulfite, et ses ingénieurs travaillaient à l’avènement du Nylon, fibre synthétique.

Jack Herer, qui a fouillé dans les archives de Du Pont de Nemours et interrogé certains responsables affirme que,
si le Chanvre était légal, 80% des activités polluantes de la firme cesserait.

Un autre empire, celui de la presse de Hearst, a contribué largement à obscurcir le débat autour du Cannabis.
Jack Herer soutient que l’invention de nouvelles machines facilitant la fabrication du papier à base de Chanvre
vouait les exploiteurs forestiers, dont la Hearst Paper Manufactoring Division à la faillite (ou à la reconversion).

Inventeur au début du siècle du “journalisme jaune” (expression qualifiant la presse à sensation au service de la
politique), les journaux fabriqués et conçus par le groupe Hearst ont relaté des années durant toujours le même
accident de voiture provoqué prétendument par un fumeur de Marijuana.

- 115 -
Vexé que les aficionados de Pancho Villa aient brûlé plus de quatre cent milles hectares de forêt lui appartenant
lors de la guerre hispano-américaine de 1898, Hearst ne cessa de dénigrer les Mexicains, présentés comme des
fainéants et des fumeurs de Marijuana.

Puis vint le tour des Nègres qui, avec le Jazz, une musique forcément satanique, ensorcelait les femmes blanches.
Que se soit dans les journaux de l’empire Hearst ou dans les rapports de Harry Anslinger, fumer de la marijuana
transformerait un noir docile en un nègre insolent et violent, car il ne fait pas qu’attirer la femme blanche, il abuse
d’elle dans l’élan. Au bout de quelques années, à force de présenter la Marijuana sous un jour très défavorable, on
en oublia que, derrière ce mot fortement péjoratif, se cachait aussi le Chanvre.

Et le 14 avril 1937, Hetman Oliphant présente directement à la Commission des finances de la Chambre des
Représentants son projet de loi sur la Marijuana. Cette manœuvre permettant de réduire le débat à son strict
minimum, on envoya paître les rares producteurs de Chanvre qui, flairant le piège, osèrent se plaindre.

Quant au représentant de l’A.M.A. (American Medical Association) découvrant sur le tas que Cannabis et
Chanvre étaient synonymes de Marijuana, il accusa Anslinger et sa bande de conspirer dans l’ombre.

Et en septembre 1937, la M.T.A., signant la mort du Chanvre et de plusieurs milliers de petits paysans, entra en
vigueur. “On fonda du coup une police fédérale chargée de gâcher la vie de milliers d’individus en les laissant
croupir pendant des années en prison, et parfois de la leur enlever, en les amenant jusqu’à la chaise électrique,
dans le seul but de sauvegarder des industries empoisonneuses et polluantes, et de consolider la politique de
haine raciale entretenue par une poignée d’hommes blancs”.

(Nota : les annotations ou parties de texte non en italique sont de moi et sont destinées à éclairer la compréhension
du lecteur).

Ce texte se passe de commentaire. On peut cependant compléter le sujet en précisant que le “règne du mensonge”
d’Anslinger a duré plus de trente ans, il fallut attendre que J.F. Kennedy arrive au pouvoir pour qu’il soit “remercié”
et expulsé de son rôle politique. On peut s’interroger alors sur les réelles raisons qui ont poussé Kennedy à virer
Anslinger.

J.F.K. aurait-il goûté aux joints pendant ses années d’université et/ou aurait-il eu une pensée plus tolérante envers
le Chanvre. Aurait-il compris que le Chanvre représentait l’avenir et qu’il pourrait se substituer aux industries
polluantes qui font la force du principe capitaliste d’aujourd’hui.

“Jeter” Anslinger, c’était s’opposer à ceux qui avaient mis des années à placer leurs “hommes-pions” à des postes
clefs, c’était vouloir détruire ceux qui avaient fait évoluer la politique et l’économie mondiale dans le sens de leur
unique profit et du pouvoir.

Peut être que cette décision a été “la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, car notons que J.F.K. s’est
fait “butter” juste après l’évincement d’Anslinger.

Respectons, dans notre raisonnement, le vieil adage policier : “ Regardons à qui le crime profite...” et nous
devrions logiquement découvrir les assassins de Kennedy : C.I.A. et F.N.B. (aujourd’hui D.E.A.), mafia et groupes
occultes sont les principaux “montrés du doigt”.

Aujourd’hui, on sait que c’est Johnson qui est derrière l’assassinat de JFK. Il voulait « être le Kalif à la place du
Kalif », mais derrière Johnson, il y avait qui ? : le système Hoover ! Herbert Hoover, l’ancien président, est mort en
1964, son frère John Edgar à régné sur le FBI de 1924 jusqu’en 1972… et oui, c’est cela la démocratie à
l’américaine : des hommes de pouvoir indéboulonnables !

Preuve que ce qui se passe aujourd’hui n’a pas changé et que les maîtres du monde sont toujours les mêmes ou
leurs descendants, la firme Dupont de Nemours existe toujours et William Randolphe Hearst est toujours vivant ce
mercredi 25/02/98, moment ou j’écris ces lignes.

- 116 -
À l’intention de ceux qui ne croient pas au principe de complot industriel et/ou qui pensent que les arguments
développés jusqu’alors sont le fruit du raisonnement de cerveaux malades (parano. ou mythomanes), je cite un autre
exemple de la réalité de tels faits (article du Dauphiné Libéré du 24 / 09 / 99, dernière page) :

“Toronto : Cinq compagnies Pharmaceutiques internationales reconnues coupables,


mercredi (22 / 09), de complot, devront payer des amendes totalisant 88,4 millions de $
canadien.

Les amendes ont étés imposées pour dissuader les responsables d’un complot
international sur la répartition des parts de marché et la fixation des prix des
vitamines.

Une enquête est en cours pour démanteler le “Cartel des Vitamines”. Les
compagnies BASF, Rhône Poulenc, Eisaï et Daiichi Pharmaceutical, ont toutes plaidé
coupable à au moins un des chefs d’accusation”.

Qu’on arrête alors de nous traiter de parano lorsqu’on parle de complot. Comment nommer le genre
d’individus qui continuent à nier l’évidence lorsque toutes les preuves sont indéniablement exhibées sous leur nez ?
Je vous laisse méditer sur cette question.

13) RÉFLEXION :

Il a été bon de résumer le problème Cannabis vu à travers au moins 40 siècles de connaissances sur le sujet. Même
l’abus de consommation semble être peu dangereux pour l'Homme. Pour preuve le fait que ce dernier utilise cette
plante depuis plusieurs milliers d’années.

Cette constatation démonte le principal argument de Nahas (base de l’interdit officiel français) qui voit dans le
Chanvre un potentiel de dégénérescence génétique du genre humain. Si tel est le cas, nous sommes déjà tous
débiles, lui avec.

“Le Cannabis : un produit très dangereux pour les individus,


car dans la plupart des pays il mène tout droit en prison”.

Une variante de cette « plaisanterie » consiste à affirmer que le Cannabis est néfaste pour la Santé (prison de la ...)
car elle est actuellement surpeuplée de gens s’y adonnant.

La répression aveugle active a été bien plus dangereuse que la plante elle-même, et n'a pas donné à notre époque
contemporaine, les résultats escomptés. Au contraire, elle favorise l’expansion et l’enrichissement de la pègre, la
corruption des élus et fonctionnaires et la misère des gens de l’herbe. Cette remarque peut tout aussi bien
correspondre au monde des drogues dures.

L’importance des sommes d’argent en mouvement fait tourner la “tête” aux représentants de l’État (corruption) :
une partie de cet argent finance le trafic d’armes (clandestin comme légal), une autre, les partis politiques (caisses
noires), une troisième finance la vie privée des membres de la dite pègre.

Cela favorise surtout la misère et la persécution du monde des “drogués”, et le remplissage des prisons (où on les
fait déjà travailler pour vraiment pas chère) autant que celui des caisses de l’Etat. Parallèlement, cette interdiction
nous impose un monde moderne où les bénéfices ne sont réalisés qu’en termes de destruction, pollutions et
généralisation de misères en tout genre.

On trouve cependant du Cannabis dans toutes les grandes et moyennes villes du monde, et, en dépit de son
interdiction généralisée, cette substance vit son âge d'or au point de vue répartition commerciale. Une législation

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plus souple est à envisager pour atteindre une certaine banalisation du produit qui, à la longue, accompagnée d'une
bonne prévention, contiendra le problème du Cannabisme à un niveau moindre que celui posé par l'Alcoolisme.

Actuellement, les deux points de vue (répression intensifiée ou assouplissement de la législation) sont en conflit.
Au moment ou ces lignes sont écrites, la volonté d’Europe unifiée se profile à l'horizon et le problème se pose au
niveau politique ; la France s’isole avec sa politique du “tout répressif”.

Les autres pays européens adoptent des lois plus ou moins tolérantes. Lequel de ces deux points de vue va
l'emporter en cas d'unification? Pour jadis Chirac, comme pour son héritier politique, l'Europe, c'est d'abord la
France ... et le point de vue (intérêts) français; ce qui n'est, avouons le, pas très démocratique. Cette question
pourrait même déboucher, à terme, sur la division de la dite Europe unifiée.

L'ouverture des frontières, entre pays de la Communauté Européenne pose un sacré problème (un de plus). Car
l'avenir, pour les trafiquants, semble être promis aux drogues illégales produites sur place (culture) ou de synthèse
(Delta 9 .T.H.C.). Comment lutter efficacement dans ce cas? Va t’on faire passer des lois qui permettront de fouiller
toutes les personnes, toutes les maisons... Le peuple cautionnera t’il une législation qui rappelle sur certains points
l’époque du régime de Vichy.

Autant de questions qui me font penser qu'une certaine dépénalisation (mais avec autoproduction et vente de
dérivés Cannabiques médicaux) serait utile : elle permettrait, en achetant librement du Cannabis, de lutter
efficacement contre le trafic et la pègre. Voir même pire pour ces derniers, le trafic ne serait plus rentable, donc
abandonné.

Une forme, peut être plus habile à convaincre les hostiles, consisterait à interdire la vente mais à favoriser
”l’autoproduction” d’un certain nombre de pieds, et autoriser le transfère de doses “raisonnables” pour un usage
privé.

Par contre, les pays producteurs actuels (Maroc, Mexique, Liban, Afghanistan, ...etc.), qui semblent avoir du mal à
remplacer la monoculture du Cannabis par d'autres cultures bien moins rentables (comme le maïs, l'orge ou le blé),
pourraient alors continuer à produire (support économique) pour approvisionner un marché devenu légal. La levée
du tabou et du “voile d’occultisme” pourrait susciter en eux le besoin d’en faire autre chose que de la “drogue”.

Les pays dits tempérés pourraient alors se lancer dans la culture du “Chanvre à fibres” pour relancer toute une
industrie non polluante couvrant des besoins modernes et remplaçant les moyens destructeurs actuels en matière
d’écologie.

Rappels : fabrication de papiers (en réponse à la destruction des forêts), d’isolants thermiques (à la place de la
laine de verre cancérigène et coûteuse en énergie), de cordages et textiles (à la place du Nylon non biodégradable, et
du coton dont la culture est très polluante, par exemple), carburants plus écologiques (bio-fuel et bio-diesel
remplacent fuel et gas-oil), remplacement de la plupart des plastiques (bio-plastiques biodégradables),
remplacement de l’amiante (très cancérigène) ...

Pour finir, si un pays se mettait à dépénaliser les dérivés cannabiques avec vente autorisée ou légalisée, il aurait
intérêt de se faire immédiatement suivre par plusieurs autres qui feraient de même, tout en étant unis sur la fermeté
de s’en tenir à leur décision.

Cette façon de procéder provoquerait un tel “merdier” au sein de l’O.N.U. que cela l’obligerait, au nom du
maintient de son unité et pour éviter une crise grave, de remettre en question l’interdiction généralisée du Cannabis.

Sinon, comme nous l’avons vu dans les points 7 et 8 précédents, dans le maintient du cadre des lois internationales
actuelles en matière de stupéfiants, on ne pourra jamais légaliser ou dépénaliser intelligemment notre plante
persécutée. Cette réflexion laisse entrevoir un avenir bien agité et bien sombre ... alors que nous autres, fumeurs de
joints, aspirons par principe au calme et à la paix.

Autre possibilité d’agir moins polémique: demander et obtenir une clause française d’autorisation
d’autoproduction dans le cadre d’une consommation privée à l’instar d’exceptions déjà existantes envers des pays

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traditionnellement consommateurs depuis longtemps. Considérons que la France est “traditionnellement”
consommatrice depuis une quarantaine d’année et que ce sera suffisant.

La vie est parfois ironique : nous les “non-violents”, les persécutés, les “assassins”, les “pourrisseurs de
jeunesse”, nous les “moins-que-rien”, “marginaux”, “fainéants”, “crasseux”, “mal peignés”, nous les fumeurs de
joints victimes d’une erreur judiciaire ou plutôt d’un complot, nous les nouveaux martyres du troisième millénaire :
c’est à nous qu’il revient de se relever des coups qui nous ont été assénés, de se regrouper et de s’unir dans le
combat de cette “bizarre de guerre” où on n’envoie plus de soldats se faire tuer, mais où on vous détruit
socialement, économiquement et moralement.`

C’est à nous de refuser toute la « connerie ambiante obligatoire » sur laquelle la plante nous a ouvert les yeux,
c’est à nous d’orchestrer la RÉVOLUTION BIO qui verra l’avènement d’un monde plus juste, plus humain et plus
écologique ... notre Cannabis nous en donne l’occasion, nous sommes les seuls qui en avons les moyens
(idéologiques, moraux et matériels).

Comprenons bien que seul le Cannabis offre la possibilité de changer nos modes de vie et notre économie
radicalement, de réparer une grande partie de la pollution de ces deux derniers siècles, de s’habiller, de se nourrir
(nourriture - alimentation complémentaire), de se chauffer, d’avoir un toit, d’avoir une monnaie d’échange, de se
soigner, de donner beaucoup de travail, de faire revivre les campagnes, cerise sur le gâteau, de nous apporter de
l’énergie non polluante

Aucun parti politique, aucune idéologie autre que cette pensée écologique ne peut se vanter d’en proposer
autant.

Dieu, aide-nous pour que cette révolution se passe sans violence; mais je préférerais mourir pour ma cause et le
salut du monde (ainsi que de mon âme) plutôt que de crever d’être complice de la destruction actuelle de ma planète
uniquement pour le profit de certains. Si cela continue ainsi, nous sommes tous morts d’avance de toutes façons ...

Qui a dit que le monde n’avait plus de but, plus d’idéal ... ;
en voilà un qui vous est servi tout chaud sur un plateau.

14) JUSTIFICATION :

Notre monde en péril :

Comme Jack Herer et Chris Conrad, j’affirme que le Chanvre “peut sauver le Monde”. Ce n’est pas tout de le
dire, quand on avance une telle affirmation, il faut en démontrer la véracité mais aussi le besoin.

Tous les spécialistes mondiaux s’accordent aujourd’hui à reconnaître que notre mode de vie et de consommation,
mais aussi nos pollutions, dérèglent fortement l’équilibre naturel et la météorologie mondiale. Ces phénomènes ont
induit ce que l’on résume sous l’appellation de ”réchauffement de la planète” ou “effet de serre”, directement liés à
l’augmentation du taux de CO2 dans l’air (principal acteur) mais aussi de C0, N2, N0, et dérivés.

Et ceci pour parler des asphyxiants naturels sans compter les toxiques chimiques, radioactifs et autres métaux
lourds que nous rejetons conjointement.

Nous savons que les forêts sont à la fois un “poumon” et un “filtre” de notre planète et qu’avant les débuts de
l’activité industrielle humaine, cette biomasse était garante de l’équilibre de l’état de l’atmosphère terrestre.
Aujourd'hui, 5000 m2 de la forêt mondiale disparaît par seconde (moyenne calculée pour l'année 2001).

Plus de 150 multinationales se partagent le marché planétaire du bois. A cause d'elles, des prospections minières et
pétrolières sauvages et de l'expansion des villes qui y résident, on estime que plus de 40% des forêts tropicales
auront disparues de la surface du globe d'ici 10 à 20 ans. Le saccage est immense et amplifié encore par les
coupes illicites. Dans la forêt indonésienne, plus de 70% du bois coupé l'est illégalement.

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Comprenons alors, que la survenue de feux de forêts (d'origines criminelles la plupart du temps) vient mettre en
péril ce qui reste. La météo, rendue capricieuse par le phénomène d'Effet de Serre, nous joue des "drôles de tours" :
sous l'effet d'une sécheresse sans précédent connu, la forêt indonésienne, pourtant sensée être tropicale (donc
humide), à brûlée sur une surface énorme. L'incendie, ses fumées et son étendu étaient visibles de l'espace.

Dans une autre mesure, les océans jouent un rôle important dans la fixation du carbone gazeux d’origine
atmosphérique. C’est la vie qui y réside qui absorbe ce carbone (plancton, végétaux, crustacés, …, coquillages et
surtout coraux), mais comme elle est en train d’y disparaître ...

C’est dans le domaine marin que nous perdons le plus, car c’est le milieu planétaire le plus riche en molécules
médicamenteuses complexes. “Une fois n’est pas coutume” mais en matière d’écologie, la France est leader en
recherches bio-moléculaire océanique. Depuis plus de 10 ans, l’O.R.S.T.O.M. effectue des recherches moléculaires
en milieu marin.

D’après eux, l’océan est vecteur de substances plus actives et probablement moins chères à transformer ou à
extraire. Seulement voilà, peines perdues : comme l’équilibre gazeux de l’atmosphère se modifie trop vite, cela
perturbe par la même climat, météo, et courants marins. Nombres d’espèces aquatiques ne pouvant se déplacer et
n’ayant pas le temps de s’adapter vont dépérir, voir même s’éteindre carrément.

Je veux signifier par-là que les phénomènes marins de nécrose des milieux et des espèces s’accéléreront et se
propageront de par le fait que le déséquilibre naturel s’accentuera de lui-même. Considérons qu’en plus, dans
un équilibre naturel donné, la perte d’un élément de la chaîne biologique peut entraîner aussi la perte d’un ou
plusieurs autre(s) élément(s) dépendant de façon vitale du premier.

C’est le cas des algues toxiques qui, se développant à outrance, étouffent la végétation autochtone faisant fuir ou
crever les poissons et crustacés ”alguivores”. Cela perturbe la chaîne des carnassiers qui ont, de plus à souffrir que
l’algue en question « dévore » l’oxygène de l’eau. Et petit à petit, les seuls éléments vivant restants se résument à la
présence du végétal toxique seul.

N’y a t’il pas en Méditerranée un tel “végétal” qui est en train de nous faire progressivement ce “coup là” ?
Si ?

De plus l’océan est le régulateur thermique des surfaces émergées et de leur atmosphère proche. Certains des
courants réchauffent les côtes (exemple : le “Gulf Stream” qui explique que la France est un pays tempéré au regard
du Québec dont la longitude correspond pourtant à celle de la ligne Bordeaux - Grenoble).

Dans un premier temps, l’effet de serre ne réchauffera pas d’avantage les côtes marines française, de même,
n’amplifiera pas ces courants, bien au contraire.

Il fera fondre la glace des pôles et cet ajout d’eau douce “flottera” en surface des océans. Des scientifiques ont
prouvé (ref. Brice Lalonde) que des courants importants comme le “Gulf Stream” s’interrompaient sous l’effet
d’une grande quantité d’eau douce lorsque celle-ci recouvre l’eau océane (exemple : embouchure du fleuve St
Laurent).

Interprétation de ces données :

Il est difficile aujourd’hui de prévoir précisément ce qui résultera d’un tel bouleversement de notre écologie. La
tendance ira, certes, vers un réchauffement général mais qui pourrait engendrer aussi, forme de paradoxe inattendu,
des refroidissements locaux sous forme soit de descente de masse d’air polaire, soit d’élévation de l’hygrométrie
dans des zones géographiques aujourd’hui sèches ou désertiques.

Puisqu’il s’agit d’un déséquilibre, puisque certaines zones s’avéreront plus humides, on peut s’attendre que
d’autres deviendront plus sèches !

- 120 -
A) Scénario catastrophe :

Ce phénomène pourrait aussi se passer : des régions sèches ou tempérées seraient noyées sous les
précipitations, les sols s'érodant (la couche de sols fertiles se retrouvant dans la mer, évacuée par les torrents, les
rivières et les fleuves), la végétation, inadaptée au phénomène, dépérissant (moisissures et dépérissement par
malnutrition).

C'est déjà le cas au Chili ou "El Niño" a provoqué des pluies tropicales torrentielles qui ont causes de tels ravages.
Le cycle écologique est quelque chose de très fragile et subtile. C'est une chaîne ou chaque maillon, en
interaction avec les autres, impose un équilibre. Qu'un de ces maillons vienne à disparaître, et c'est la chaîne
dans son entier qui en est perturbée.

Les eaux boueuses et déchaînées tuent les poissons d'eau douce ou les rejettent à la mer. Les pluies excessives
empêchent les récoltes, El Niño, en remontant le long des côtes Sud-Américaines (en direction du Pôle Sud) apporte
de l'eau trop chaude qui perturbe, de plus, la faune et la flore côtière locale. Les poissons côtiers et du large migrent
vers des latitudes ou l'eau est plus froide. Les oiseaux les suivent ou ceux qui restent meurent de faim. Les hommes
ne peuvent plus pratiquer la pêche.

Sur terre, le bétail souffre tout particulièrement de la situation. Les animaux sauvages ne sont pas en reste. Quand
ce n'est pas la faim, ce sont les inondations, les conditions de terrains trop boueux qui tuent. Avec un tel seuil de
cadavres, les maladies apparaissent. Toute la zone considérée devient alors un "désert écologique" et l'humain
qui y réside connaît la faim, le dénuement et la souffrance.

B) Un des “scénarios” des plus plausibles est le suivant :

Drôle de réchauffement ! La Bretagne et le nord de la France devraient plutôt connaître le climat du


Québec, donc un refroidissement spectaculaire. Toute la biomasse en sera perturbée et les Bretons devront
apprendre à couper du bois pour pallier à des hivers rigoureux. Dans le sud de notre pays, par contre, l’été sera
plus chaud qu’actuellement, mais le gel devrait y être plus fréquent qu’aujourd’hui en hivers (climat
continental accentué). Brice Lalonde précise que le mot tempéré devra être rayé de nos livres scolaires de
géographie.

En règle générale, le climat sera plus sec, le hêtre et certaines essences végétales devraient remonter de 400 Km
plus au nord et, plus au sud, seront remplacés progressivement par une flore plus méditerranéenne. Entre ces deux
moments, le sol se désertifiera et nu qu’il sera, perdra ses éléments nutritifs sous l’action de pluies rares mais
diluviennes.

L’herbe pâtira de la sécheresse menaçant l’élevage intensif des régions alpines, régions qui ne verront plus guère
de neiges et fermeront progressivement leurs stations de ski. Les incendies menaceront tout le sud de la France
devenu desséché, les lacs et cours d’eau verront la chaleur estivale réagir avec les nitrates en excès pour provoquer
une explosion démographique des algues.

Dans un cadre plus mondial, modifier la température de tout ceci (atmosphère/océans) de quelques degrés
seulement reviendra inexorablement à bouleverser tout un équilibre climatique à l’échelle planétaire. Les
répercutions d’un tel désastre sont dès aujourd’hui constatables, par exemple (rappel), dans les pays d’Amérique
(nord et sud) victimes du courant “El Nino” et en Indonésie ou le feu et la sécheresse anormale et persistante ont
détruit une grande partie d’une forêt tropicale sensée être en permanence humide.

Dans un avenir proche, des mini-ouragans pourraient naître en Méditerranée et s’abattre régulièrement sur les
côtes de cette dernière. Des ouragans et cyclones plus violents et plus fréquents ravageront les zones tropicales. En
2006, pour la première fois, le nombre d’ouragans fut tel qu’on cessa d’appeler ces derniers par des prénoms,
mais par des codes chiffrés. Les masses d’air chaudes remonteront plus vers les pôles sous forme de “vagues
chaudes” aidant par la même des descentes d’air froid dans des régions non habituées à ces températures.
L’amplitude et l’alternance de ces masses décideront d’une nouvelle météorologie mondiale.

- 121 -
Ce n’est pas tellement la différence de température qui perturbera la météorologie localement, mais les dépressions
qui émergeront là où les deux masses d’air se rencontreront.

Zone froide

Zone de dépression

A Zone chaude

Situation schématique classique de notre météo européenne.

Zone froide

Zone de dépression

A Zone chaude

Situation schématique avec une plus large amplitude (exemple).

- 122 -
Le pic d’amplitude des courbes descend plus au sud, l’Anticyclone des Açores se décale plus à l’ouest, la zone de
pluie fluctue de la France aux Balkans. Inversement, si cet anticyclone se bloque sur l’Europe, c’est la sécheresse
dans toute cette zone (schémas et raisonnement simplifié ici à l’extrême). Ainsi, certaines régions recevront
régulièrement de fortes pluies (ravinement des sols, inondations répétées, destruction de récoltes) et d’autres,
des sécheresses assez longues.

Lorsqu’un anticyclone puissant bloque le défilement des masses d’air, il en résulte soit une longue période
de pluies pour la surface de sol correspondante celle contournant l’anticyclone, soit une grande chaleur et
une sécheresse exceptionnelle pour celle situées au coeur de l’anticyclone. C’est la situation que la France a
connue en 2003. Évidement, sécheresse, famines; autres catastrophes naturelles et maladies seront le lot quotidien
d’un tel brutal changement auquel il faudra rajouter les guerres logiquement envisageables (à cause des économies
ruinées) qui accentueront encore notre déséquilibre terrestre.

Il n'est pas question ici de faire du prosélytisme religieux, mais reconnaissons cependant que la Bible nous
prévenait de tout ceci : les quatre Cavaliers de l'Apocalypse ne sont ni plus, ni moins, qu'une métaphore
représentant chacun un des dérèglements naturels dont nous venons de prendre conscience. C'est à dire, une sorte de
message du genre : si vous déréglez l'œuvre de Dieu (entendez par-là, la nature, si vous êtes athée), voilà ce qui
vous attend ! A noter que nous ignorons tout du niveau d’amplitude que peut atteindre ces courbes
schématisant les masses d’airs : rien ne s’oppose au fait qu’elles pourraient descendre jusqu’à l’équateur.

C) Espoirs :

Tout au long de la première partie de ce livre, nous avons pu comprendre le rôle important que pourrait jouer le
Chanvre développé à grande échelle pour lutter contre ces phénomènes, mais aussi celui tout autant indispensable
d’un mode de vie écologique basé sur la culture de toutes les plantes utiles se substituant aux énergies fossiles et au
chimique.

Les forêts pourraient se redévelopper en paix, d’autant plus rapidement que l’on leur donnerait un “coup de pouce”
en replantant judicieusement des arbres. Les océans ne seraient plus les poubelles d’aujourd’hui, la vie s’y
reconstituerait. Ils reprendraient alors leur rôle d’absorbeur carbonique et de régulateur thermique progressivement
comme antan. La surface agricole redéveloppée à grande échelle aiderait les forêts convalescentes à absorber les gaz
asphyxiants (naturels) en excès. En théorie, les gaz polluants émis seront présents dans l’atmosphère pour au moins
un siècle si on considère le volume de biomasse mondial restant et de la continuité de cette pollution. Dans
l’hypothèse d’un renouveau écologique concerté à grande échelle, on peut espérer réduire ce délai à 25 - 30 ans.

Photographie du Glacier d’Argentière en 1896 :

- 123 -
A cette époque, le glacier descendait bien en dessous de l'église que l'on distingue en bas, à droite, sur la photo.

Même prise de vue à notre époque. Notez comme le glacier a reculé


tout en haut de la montagne (tâche blanche en haut à gauche)

Légende : Photographies “tirées” d’un reportage (S.O.S., Terre en danger) sur le thème du
réchauffement de la planète, de ses dangers et de ses effets immédiats et à venir de Jean-Pierre BIOT
(écrits) et d’Hubert FANTHOMME (photos). Ce reportage à été publié dans “Paris-Match”, suivit
d’une analyse intéressante de Brice Lalonde sur le même sujet.

(Notez : Pour la réalisation de ce point, je me suis fortement inspiré du même article).

Observez bien la date de la prise de vue du glacier avant son recul : 1896. En 1930, ce glacier avait déjà bien
amorcé ce dernier mais il s’est amplifié ces 50 dernières années. De ces photos, comme de bien d’autres, on en
déduit que le phénomène de fonte des glaces est antérieur au grand “boom” de l’automobile et qu’il faut donc
chercher ailleurs les causes du début de ce réchauffement (responsable : le charbon comme chauffage et principale
source d’énergie industrielle du XVIIème au début du XXème siècle). Ce qui conforte la théorie (qui n’en est plus
une) de l’impact direct de l’activité humaine dans ce phénomène planétaire !

Autre preuve de ce réchauffement mondial, s’il en faut, le positionnement actuel des blockhaus allemands de
la dernière guerre mondiale. Situés loin du bord de mer sur les photographies de cette époque, ils ont
pratiquement « les pieds dans l’eau » aujourd’hui. Seul la fonte des glaces alpines, autres ou polaires explique
cette montée des eaux. Là aussi, cela prouve que ce phénomène c’est amplifié ces 50 dernières années.

Ce sont les industriels mondiaux que je montre du doigt pour les sources d’énergies imposées et leurs usines qui
polluent pire que l’automobile. Le chauffage au bois (arbres non replantés) et au charbon tout au long des 3 derniers
siècles ont aussi largement contribué à la saturation de l’atmosphère en carbone et souffre.

Le pétrole a, depuis, pris la relève avec une cadence de pollution encore plus élevée. C.Q.F.D., l’usage intensif des
énergies fossiles est en train de causer notre perte; il faut modifier impérativement notre économie, quoi qu’il nous
en coûte, c’est une histoire de survie.

C’est une blague de fou, nous avons joué avec des forces qu’il ne fallait pas toucher. La grande question que l’on
peut vous poser est la suivante : “laisserez vous aggraver cette catastrophe uniquement pour arranger les
profits de certains états et de certains industriels, alors que l’on connaît maintenant les moyens de l’éviter
....”.

- 124 -
15) CONCLUSION :

Dieu, la nature et leur respect n’ont cessé d’être le plus possible présents lorsque j’écrivais ces lignes, mais
d’une, je n’ai pas la prétention de vouloir faire croire que je suis un Saint et de deux, je n’ai pas envie de
prendre ici la tête à ceux d’entre vous qui sont athées. Ce qui va suivre en terme religieux, vous pouvez tout
aussi bien l’interpréter en terme scientifique : c’est la même chose, pas les mêmes mots certes, mais la même
substance. Je suis croyant, mais pas sectaire !

Têtu, plus certainement car cela fait dix-sept années que je “sème” dans le sens du Chanvre et de ce qu’il peut
nous rapporter.

Auparavant, je faisait plutôt parti des inconditionnels de la prohibition. Il faut dire que je fus aussi une victime des
théories de Nahas enseignées à l’école où il était question de désintégration cérébrales …

Ma théorie : "Si j'ai pu changer ma perception du problème chanvre, alors les autres le peuvent aussi".

Pour moi, ce végétal m’a déjà tout donné : il m’a appris la patience, l’obstination dans le bon sens, l’humilité, la
foi en Dieu et le respect de sa création, l’instruction aussi car il y a fallu que je lise et médite beaucoup pour écrire
cet ouvrage, ...et “j’en passe encore” par manque de place ici.

Je m’appuis sur la bible car, comme d’autres livres du même genre, c’est un recueil de bon sens et ceux qui l’ont
écrit ont aussi beaucoup médité ! Aussi, par ce que ceux qui sont au pouvoir, dans les pays industrialisé, se déclarent
pour la plupart être croyants et qu’il est temps de leur faire un peu la leçon de morale religieuse !

Mais le Chanvre n’est pas la seule plante utile à un monde écologique, c’est d’un tout dont je parle : Dieu
nous dit dans la Bible qu’il existe sur terre tout ce qui est nécessaire à l’homme pour répondre à ses besoins.
En outre, il nous donne l'ordre de dompter la terre, le ciel et les eaux, pas de les détruire.

Dompter la nature, cela ne se fera que si l'on compose avec elle, dans ce cas, elle se laissera faire; sinon elle
se retournera contre nous.

Les effets bénéfiques ne se feront pas sentir tout de suite car nous assistons à une sorte de “bras de fer” entre les
deux modes de pensée. C’est d’abord dans l’esprit des gens que ce changement doit opérer. Ils doivent prendre
conscience de ce qui est préférable pour eux-mêmes et leur descendance.

Pour cela, l’Homo “Sapiens-Sapiens” doit comprendre qu’il peut faire autrement qu’avec ce qui lui est imposé
actuellement. Brisant ses chaînes morales, il accédera alors à l’état d’Homo “Naturus” et réclamera l’emploi de
nourritures, produits, énergies et techniques sains.

L’effet “Boule de neige” suivra et le plus surprenant, c’est que changement ne coûtera pas trop en termes
pécuniaires, de modification d’habitudes, de vie et de technologies.

En exemple de ce que j’affirme :

- Aujourd’hui, les gens jettent et gaspillent sans se soucier de leurs gestes : “polluer” deviendra
utile et moral car tout sera fabriqué en matière biodégradables (pour les solides/liquides) ou
réassimilables (pour les gaz émis). Le simple geste de jeter un papier ou un plastique par terre
apportera sa contribution à l’entretien nutritif du sol.

Après, ce ne seront plus que des questions de point de vue d’ordres esthétiques ou pratiques qui
pourront être pris en compte pour l’interdiction ou la réglementation d’un tel acte. Le syndrome de
“mal faire,” qu’on impose économiquement actuellement aux consommateurs, disparaîtra de la tête
des concernés.

- 125 -
- Aujourd’hui, les industriels fabriquent de la mort : nos vrais pollueurs deviendront alors nos
bienfaiteurs; en effet, je ne demande pas aux industries lourdes du pétrole de disparaître, mais
d’arrêter de nous empoisonner et de fabriquer du “propre”, du bio.

De plus, ce sera pour eux bien moins compliqué et coûteux que de transformer le pétrole en énergie
domestique comme actuellement. “La cerise sur le gâteau” : ces compagnies pétrolières n’auront
même pas à changer leurs matériels et leur organisation en matière de stockage, transport et de
distribution de ces nouveaux carburants.

Ce serait bien là, la Révolution la plus pacifique, la moins coûteuse et la moins dérangeante de
l’histoire de l’humanité en sus d’être la seule à pouvoir être réaliste et efficace en terme
d’écologie, d’économie et de politique.

Aujourd’hui ce changement semble possible : les industries techniques (exemples : fabricants de


voitures, d’engins agricoles, appareillage de chauffage, ... aux carburants liquides) n’auront donc pas,
ou peu, à modifier leurs technologies.

Les moteurs diesels tourneront sans modifications avec l’huile de chanvre, les moteurs essence
brûleront du méthane après une petite adaptation technique. Débroussailleuses, tronçonneuses,
voitures, ..., tous les moteurs atmosphériques sont concernés.

L’huile de lubrification des moteurs pourra aussi être d’origine végétale et biodégradable grâce au
tournesol, par exemple.

Pour le commun des mortels, rien ne changera dans ses habitudes de vie : il aura toujours sa voiture dotée des
mêmes performances, toujours des emballages plastiques et des lessives à vider aux égouts, on devra toujours faire
les vidanges de nos moteurs, mais tout ceci se fera en bonne conscience puisque biodégradable.

Par contre, sur d’autres plans, beaucoup d’autres choses vont changer pour lui :

- conditions de vie meilleures,


- moins de pollution,
- temps libre augmenté de même que l’espérance de vie,
- alimentation meilleure donc santé meilleure,
- du travail pour tous donc payement assuré des caisses de retraites et des cotisations
maladies,
- le chimique qui ne sera plus à la mode laissera place au naturel (dans la mesure du
possible),
- habitats plus sains,
- médecine douce et préventive quand cela est possible,
- baisse générale des coûts de soins,
- et surtout on notera l’apparition de nouveaux droits plus égalitaires.

Un autre grand changement, c’est que tous les pays du Tiers-Monde actuel auront autant de chance que
nous pour couvrir l’essentiel de leurs propres besoins énergétiques, et ainsi d’augmenter de beaucoup leur
niveau de vie. Cela aura pour effet de stabiliser la politique mondiale et de faire naître une aire nouvelle de
paix et de prospérité, image dénoncée utopique jusqu’à aujourd’hui.

A notre époque, le “must” en matière d’utopie est justement la persécution absurde de cette plante. Cela me fait
penser à une “petite phrase” de Robert Hue destiné à “taquiner” les responsables des verts, qui signifiait en
substance: “l’abandon du nucléaire reviendrait à régresser à l’ère de la lampe à pétrole”.

Désolé, monsieur Hue, la lampe ne brûlera pas du pétrole, mais de l’huile de graines de Chanvre, ce qui est bien
plus naturel que toutes les sources d’énergie que vous défendez en sus d’être un réel progrès.

- 126 -
Nous risquons tous avoir à combattre l’idée reçue qu’il faut absolument dominer et affamer les pays du Tiers-
Monde pour que nous puissions survivre ici. C’est le point de vue qui prédomine chez nos dirigeants exécutifs et
nos industriels, protecteurs du capitalisme à outrance imposé.

Refusons d’être complice de ce raisonnement perfide et luttons tous, à notre niveau, pour transformer la “guerre
contre les drogues” en “guerre à tout ce qui nuit au genre humain, à sa liberté, à son épanouissement
personnel au sein d’une nature préservée et généreuse”.

Je vous remercie d’avoir eu la patience de lire ce texte jusqu’ici


et vous souhaite à tous d’être inspirés par mes propos !

JLB

- 127 -
Extrémité apicale d'une plante mâle fleurie de Cannabis Sativa, la figure représente,
en haut à droite une fleur mâle, et en dessous, une fleur femelle, les deux agrandies.
(Dessin U. TOSCO)

- 128 -
16) La prohibition et les prohibitionnistes : 100 ans de répressions désastreuses.

Je place ici cette partie car il était nécessaire, pour votre compréhension, d’aborder au préalable toutes les
informations que vous avez parcourus jusqu’ici. Je vais maintenant tailler en pièce le raisonnement prohibitif car
leurs “chant aux sirènes” n’auront plus envers vous l’effet ensorceleur qu’ils auraient produit sur votre personne
novice en connaissances cannabiques.

“Fumée clandestine” (tome 1) développe un long exposé sur la prohibition et ses origines. A.S.U.D. Journal en
dresse un intéressant bilan page 6 et 7 de son n° 14 souvent cité dans ce tome 1. Nous n’en tracerons ici qu’un
maigre résumé adapté à notre interprétation. Pour tous besoins d’approfondissement sur la question, prière de
consulter cet ouvrage.

A) Le progrès avance, toujours fruit de la quête d’une bonne cause, mais ayant souvent pour résultante le
malheur des hommes :

Les guerres de plus en plus terribles, les maladies, la souffrance, telle était la “demande” qui motiva les recherches
scientifiques. Chimistes, biochimistes, docteurs et autres autodidactes de génie travaillèrent d’arrache pied à la
compréhension des processus chimico-physiologiques complexes et à la mise au point de médicaments antalgiques
“efficaces” ainsi que de nouveaux modes d’administration.

D’abord la Morphine fut mis au point. Peu efficace auparavant (voie orale ou rectale), en 1850, l’invention de la
seringue lui ouvrit une “voie royale” dans la pharmacopée. Puis arriva l’Héroïne dont on pensait a tord qu’elle était
sans effet de dépendance.

Panacée universelle du moment, la Morphine et l’Opium connurent aussi un large succès auprès du peuple qui y
avait alors un libre accès (exemple : le Laudanum). Parallèlement, le fameux vin de Mariani bénéficiait d’une
promotion comparable. Avec ces produits, un ouvrier possédait d’excellents coupes faim et atteignait des rendements
inconnus jusqu’alors.

La Cocaïne qui contribuait à la recette de ce “pinard dopé” commençait à envahir la haute société (mais plutôt sous
la forme de poudre), comme en témoigne le cas de Sigmund Freud, célèbre psychanalyste complètement accro. Les
médicaments à base de Cocaïne étaient légion (exemple : gommes pour la gorge au Cocaïne - borate).

Petit à petit, des publications médicales alarment les médiats et les autorités. Les effets bénéfiques des premières
heures toxicomaniaques laissent rapidement place à une assuétude tyrannique, problème compliqué au niveau
physiologique par l’aspect toxique des produits. Plusieurs conditions sont donc réunies pour amorcer le départ de la
Prohibition.

B) Les U.S.A., berceau de la prohibition mondiale.

1900 : tous les pays du monde sont alors plus ou moins touchés par une consommation endémique et sauvage de
toxiques. L’Europe connait une situation à part. Elle produit et vend ces psychotropes (Kif, Alcools, Opium et Tabac
en sus) et, fort de l’expérience de son passé colonialiste, contrôle à peu près son réseau sanitaire.

La situation est autrement plus préoccupante aux États-Unis, immense pays neuf ou escrocs et autres “Docs”
autoproclamés sont innombrables. On comprend finalement que l’Amérique tenta de résoudre ce problème de
Toxicomanie.

À cette époque, la société américaine est traversée par des courants d’idées et mouvements sociaux souvent
contradictoires. Un courant xénophobe dur émerge. Son champ d’action : les noirs, bien sur, à qui on reproche
l’utilisation de la Marijuana et de l’Héroïne, mais aussi chinois, mexicains et sud-américain tous soupçonnés de
consommer et de trafiquer. Racisme ordinaire qui s’unit rapidement aux ligues féministes de tempérance qui virent
alors le jour. La Prohibition de l’alcool qui sévit de 1920 à 1933 en fut le premier succès avant d’en devenir le
premier échec.

- 129 -
Autre paramètre qui ne fut pas sans conséquences : très vite, les antiprohibitionnistes furent assimilés comme
hyperliberalistes économiques tandis que les prohibitionnistes grâce au contrôle exercé sur la presse, se revêtaient
de “l’habit” des défenseurs des Droits de l’Homme. Des racistes, des eugénistes défenseurs des Droits de
l’Homme ?

Faut t’il que les peuples soient si naïfs, fainéants d’esprit et manipulables à ce point qu’on subit encore cette
stupide prohibition ? Cette remarque n’explique pas tout sans l’hypothèse “orchestration occulte” du phénomène
Prohibition par d’impérieuses nécessités industrielles et militaires.

C) La prohibition en général :

La grande guerre (14-18) vint tout compliquer : les “drogues dures” sont majoritairement produite par la chimie
allemande, elles furent accusées d’être une sorte “d’ennemie de l’intérieur”. Au préalable discourt moraliste s’ajouta
un patriotisme simpliste qui fit se jeter dans la bataille les grands empires de Presse naissant. Le débat ne sortait pas
d’un certain contexte : l’irrationnel s’associant à l’hystérie collective, l’opinion publique fut conditionnée comme
jamais.

Le fruit était donc mur, il est alors tombé : la conjugaison de ces mouvement ne pouvait qu’aboutir à des tentatives
de contrôles des produits en question. La Chine, très concernée par un grave problème d’opiomanie, organisa la
Convention de Shanghai (1909).

La Convention de La Haye (1912) pris le relais, mais il fallut attendre 1918 et le Traité de Versailles pour que
l’Allemagne, par exemple, s’y soumette. C’est au moment de cette convention que le “leadership” américain imposa
sa vision des choses.

Mais autour de la table de négociation, chaque pays y défendait ses propres intérêts. L’Angleterre entendait obtenir
des conditions particulières pour son commerce de l’Opium, l’Allemagne voulait protéger son quasi monopole en
terme de chimie des drogues, la France essaya de dissimuler les taxes qu’elle soutire à sa Régie Indochinoise des
Opiums, ....

Quand aux pays producteurs, il est logique qu’ils tentèrent de protéger une des principales ressources en devises.
Aussi, les premières commissions à se pencher sur la question drogue donnèrent lieu à d’âpres maquignonnages
(comme le défini A. Chateau d’A.S.U.D. Journal).

Chaque pays se garda alors bien de suggérer la création d’un organisme indépendant chargé de contrôler
l’application des textes adoptés. Organisme qui ne vit le jour qu’en 1931 (O.I.C.S.).

Parallèlement au travaux des commissions, les industriels concernés par les stupéfiants forment un cartel qui fit
suffisamment pression pour faire entendre son point de vue unifié. La proposition d’instituer un quota de production
propre à chaque pays, fit lever un tollé de protestations parmi les pays non signataires. Ces derniers y virent un
argument léonin.

Pourtant, le monde entier fut soumis aux textes définis par ces conventions, et plus précisément ceux de la
Convention Unique des Nations Unies sur les Stupéfiants de 1961.

Conventions, conférences protocoles et sommets se succèdent régulièrement depuis, phénomène épique de la


prohibition qui tente de s’adapter. La raison en est que presque chaque année, on assiste à de nouveaux délits, de
nouveaux moyens de blanchiment d’argent, les découvertes de nouvelles molécules à prohiber (issues du “designers
drugs concept” ou émanant de la recherche scientifiques).

A noter, la présence dans cette encyclopédie du Cannabis d’un complément de ce qui a été traité ici dans : Partie
développée pour cette version de l’œuvre: Drogues : le vrai débat; 2) Les naufragés de Liverpool - complément au point
sur la prohibition).

- 130 -
D) L’évolution Française :

Notre pays se trouva, dès la Convention de Shanghai, impliqué dans le dispositif des textes en vigueurs. La loi
Française évolua donc au grès des mesures adoptées par les diverses conventions. En 1961, le droit français en
matière de stupéfiant est pratiquement la copie conforme des textes de la Convention Unique des Nations Unies sur
les Stupéfiants.

Cependant, on note quelques dispositions d’instances européenne qui viennent s’y greffer. A.S.U.D. Journal n° 14
nous cite l’exemple suivant : “... une des plus surprenantes est l’article 5 de la Convention Européenne des Droits de
l’Homme signée en 1950 à Rome, et qui autorise la détention contre son grès “d’une personne susceptible de
propager une maladie contagieuse, d’un aliéné, d’un alcoolique, d’un toxicomane ou d’un vagabond”.

Ce même journal enchaîne par la remarque suivante : “Pourtant, la Régie indochinoises des Opiums a survécue
jusqu’en 1956 et l’usage privé de certaines substances, solution au problème des anciens coloniaux de l’ex-
Indochine française, a été toléré jusqu’au régime de prohibition totale instaurée par la Loi de décembre 1970“

Ce qu’on peut déduire de cette affaire, outre l’échec manifeste de la voie prohibitive à résoudre le problème des
drogues, ce sont les dérives mafieuses et politiques occultes qui sont nourris par cette dernière. Pire, manipulations et
dérives ont inspirées des lois liberticides qui mettent en danger la démocratie dans son ensemble.

Tout pays conscient de ces anomalies démocratiques et désireux de rompre avec ce complexe système de
prohibition devra, au-delà la refonte de son propre droit, rejeter la Convention Unique des Nations Unies sur les
Stupéfiants de 1961. Peu semblent prêt à le faire en dépit des effets catastrophiques de la prohibition :

- Situation de monopole du marché des drogues par la maffia et la pègre.


- Contamination des économies par l’argent sale et la corruption.
- Mépris des libertés individuelles et d’expression des citoyens.
- Les risques sanitaires encourus par les usagers et leurs proches.
- La criminalisation croissante.

A cette liste de doléances citée par l’A.S.U.D. Journal en question, on peut rajouter la souffrance vécue par les dits
toxicomanes de se voir contraint à évoluer dans une vie de “cavale” et d’expédients et de tout ce que cela implique
d’autre. Les notions de “mépris des libertés individuelles” et de “risques sanitaires” abordent quelque peu la
question sans toutefois en souligner la pertinence et la triste réalité.

Le Sommet de New-York (1998), à juré de gagner la Guerre des drogues en réduisant de façon radicale l’offre et la
demande des produits d’ici 2008 (en dix ans). Cela sous-entend l’intensification de la répression, un renforcement
des lois déjà très liberticides, un renforcement des effectifs chargés de la lutte contre les stupéfiants, en bref, un
armada de mesures qui force une situation plus anticonstitutionnelle qu’autre chose.

Cet objectif semble non seulement irréalisable (on pourrait affirmer ici utopique) mais aussi criminel. : à aucun
moments ne sont pris en compte les usagers de ces produits et l’économie des pays producteurs (généralement
pauvres) qui ont du mal à remplacer la culture de stupéfiant par celle d’un ou d’autre(s) végétal (taux). A.S.U.D.
Journal précise que les pays producteurs de matières premières stupéfiantes voient leurs propres marchés envahis de
psychotropes occidentaux et conclue “comme quoi. la morale en matière de drogue est ... à géométrie variable”.

En bref, ce qu’il y a à retenir dans cette histoire de prohibition, c’est le contraste marqué entre le fait du bien fondé
des principes qui animent l’intention de réglementer l’accès de certaines substances dangereuses et l’aspect négatif
des effets sociaux et individuels qu’elle a généré dans le temps.

Il y a aussi contraste en même temps que duperie entre la réaction bienveillante de la majorité des gens qui pensent
qu’un esprit sain dans un corps sain est une condition préférable à la dépendance d’une substance. Ceux qui
financent l’expression politique de cette pensée et l’entretiennent au sein du public sont loin de l’appliquer dans leur
propres vies; ce sont des industriels, des politiciens à leur solde, des mafieux, des opportunistes, ...

- 131 -
En fait, la leçon à retenir pour les générations à venir, c’est que les thèses prohibitionnistes ne sont bonnes que
lorsqu’on se les impose volontairement et librement. Dès qu’on cherche à les imposer à d’autres, c’est de la
dictature, porte ouverte à toutes les dérives possibles.

E) Le cas du Chanvre :

L’armée mobilisée qui provoqua la Prohibition de l’alcool aux U.S.A. se retrouva fort dépourvu au lendemain de la
re-légalisation du produit en question. D’origine “cul béni” et moraliste, ce mouvement de pensée parti d’un bon
sentiment, mais ses applications idéologiques ont mené au désastre que l’on connaît en sus de criminaliser toute une
frange de la population américaine s’adonnant traditionnellement au “biberon”.

Des volontés politiques et économiques ont donc trouvés là une manne de volontaires organisés et politiquement
actifs dont ils abusèrent à des fins interventionnistes contre le Chanvre. Ils en financèrent les principales mouvances.

L’opinion publique américaine fut aussi “travaillée” au niveau des ressentiments racistes comme nous l’avons déjà
lu.

Parallèlement, l’État américain lui même “versait sans arrêt de l’huile sur le feu” en devenant le porte parole du
mensonge et des exagérations. C’est la propagande officielle instaurée qui redonna “du poil de la bête” à ce
mouvement. Le “gang des milliardaires pouvaient désormais impunément “achever” le Chanvre aux “States”,
l’opinion publique conquise, plus personne ne pouvait contrecarrer leurs plans.

Par la suite, sous la pression et les magouilles des américains, le mouvement se mondialisa. La propagande
alarmiste et sensationnaliste battait son plein. De nouvelles générations virent le jour et le débat ne cessa de
s’amplifier sur un plan idéaliste.

Cependant, las d’une répression devenue inhumaine et d’un discours à sens unique, la résistance s’amplifia et dès
le début des années 90, certaines parutions scientifiques et certains ouvrage lançaient “d’énormes blocs de rocher
dans la mare”. En particulier pour le Chanvre, l’étude de cette masse d’information permit de mettre à jour, outre le
fait de la disproportion des lois et des peines envers la réelle toxicologie du produit et des mensonges qui permirent
l’interdiction mondiale de la plante en question, l’existence d’un complot économique destinée à assurer l’avènement
du monde chimique sur le naturel.

Un gang de milliardaires à mis à mal le Chanvre et l’arbre à Caoutchouc. En imposant les dérivés pétroliers et les
énergies fossiles au monde entier, ils sont responsables de la dégradation écologique mondiale tel qu’on la connaît
aujourd’hui. Plusieurs chapitres en avant, on vous cite Dupont de Nemours, Hearst, Hoover et Anslinger..., comme
principaux instigateurs du complot. Mais on peut aussi élargir ce dernier et l’entente qui en découle, au niveau des
grandes compagnies industrielles, pétrolières, automobiles, chimiques ... américaines, certes, mais aussi du monde
entier.

A la veille de l’an 2000, 400 personnes se partagent 41 % de la richesse mondiale. C’est dans leur intérêt de
s’associer afin d’imposer “leur système économique” au reste du monde ...

Pour en revenir au mouvement prohibitif anti-cannabique, il est puissant dans chaque grand pays industriels. Sur un
plan politique, il y est traditionnellement ancré dans les couches droite et extrême-droite (partie idéologiquement
active) ainsi que dans la frange ouvrière (vote contre la drogue) et celle des personnes âgées. La majorité des
membres et dirigeants de la gauche socialiste et des partis centristes, anciens “soixante-huitards”, ont généralement
une approche assez hypocrite du problème en calquant leur discours sur le point de vue majoritaire. Seuls les
écologistes ont réellement le courage de défendre des points de vus cannabiques impopulaires mais néanmoins
justes.

Le teneur des thèses prohibitionnistes s’est relativement aseptisé. On est loin des affirmations ridiculement fausses
et alarmistes des années 30. Cependant, elle évolue toujours dans le mensonge, le délire, l’effroi et l’exagération
mais sous une forme plus subtile, se dotant du masque scientifique. La France se distingue mondialement dans ce

- 132 -
domaine avec le Professeur Gabriel Nahas placardé de tout ce qui se fait en médaille et titres de lutte contre la
toxicomanie.

Toujours chez nous, la prohibition se dote aussi d’un formidable outil législatif : le fameux article L630 du Code
Pénal qui, agissant comme une véritable censure, empêchant les incriminés ou concernés de pouvoir se justifier et
contredire tous les mensonges débités, en bref, de se défendre (interdiction de présenter le Cannabis sous un jour
favorable).

Dans ces conditions, le peuple se fit vite “monter la tête” par une propagande quasi continue qui manipule des
termes complexes et scientifiques auxquels le commun des mortels échappe aux définitions.

A titre d’exemple de thèses prohibitionnistes modernes développées, citons deux intéressants dossiers-drogues du
journal “Nouvelle Solidarité”, celui du 10 octobre 1997 (Christine Bierre / Ives Zilly et non pas Yves) et celui du 20
mars 1998 (Christine Bierre / Ives Zilly), exprimant la pensée politique de leur partis du même nom sur le sujet.

Avant tout, précisons que ce partis, qui se cache sous un déguisement humaniste et polémique, est de réelle
tendance extrême-droite et se trouve être inspiré et financé par le mouvement américain Larouche (du nom de son
fondateur). On comprend tout de suite mieux leur hargne contre notre Cannabis.

F) Décortiquons les malhonnêtes procédés d e la propagande prohibitionniste :

Par manque de place, je ne peux pas vous glisser ici l’intégralité des textes de ces deux longs dossiers et les
commentaires que j’aurai à formuler à leur égard. Citons quand même, comme exemples de tentative de
manipulation de pensées :

Dossier du 20 Mars 1998 :

Dans le premier article titré ”La jet-set soixante-huitarde veut légaliser sa dope”:

(parlant d’une pétition signée par 350 personnes dont 111 personnalités en faveur de Philippe Mangeot,
président d’Act’Up poursuivit en Justice pour l’écriture et la diffusion d’un tract intitulé “j’aime l’Ecstasy”) ...
“Les signataires des personnalités du show-biz pour la plupart, avouent, dans la pétition, avoir “à un
moment ou à un autre de (leur) vie, (...) consommé des produits stupéfiants”.

Je sais, dit la pétition, qu’en admettant publiquement être un usager de drogues, je peux être
inculpé. Le risque je le prends. Ces très courageux martyrs, cependant, savent parfaitement bien que
personne en France, depuis la loi de 1970, n’est allé en prison pour incitation à l’usage de
drogues, ni même n’a été condamné à une sanction financière dissuasive ! Le seul risque qu’ils
courent est de faire la une des médiats ... “

Commentaire du passage :

L’auteur produit ici une affirmation fausse (phrase précédente, caractères en gras) qu’il admet
d’emblée comme vrais. Il y a tromperie envers le lecteur qui n’est pas spécialiste du sujet et qui n’a
pas en lui les éléments de réflexion qui lui permettrait de mettre le mensonge en évidence. Citons, à
titre d’exemples, entre des dizaines de cas similaires connus, celui de l’Éléphant rose et du C.I.R.C.
(voir dans la partie suivante intitulée “Partie développée pour cette version du livre”, les passages
France : exemples de censure / 1er exemple (cas de l’Éléphant rose) / 2ème exemple (cas du
C.I.R.C.). Je ne peux que vous conseiller de lire ces passages qui relatent des faits à 10 000 lieux de ce
qu’affirme Ives Zilly, comme les 100 000 F d’amende prononcés à l’égard de J. P. Galland en Octobre
1999.

Dans le deuxième article titré ”l’O.I.C.S. dénonce les chantres de la drogue “chic””:

Il y aussi un cas flagrant de manipulation lorsqu’en citant l’O.I.C.S., il est écrit :

- 133 -
“ (L’O.I.C.S.) constate également toute la promotion faite aux produits à base de Chanvre
Indien (Cannabis) : sac à main, casquette, chapeau, chaussures, banalisant ainsi l’image du
Cannabis ...”

Commentaire du passage : Il est faux d’affirmer que ces sacs et vêtements sont fabriqués en “Chanvre
Indien”. Cette appellation ne concerne que les variétés qui produisent du T.H.C.. Celles qui n’en
produisent pas sont appelées “Chanvre” (tout court) et seules ces dernières sont cultivées en Europe
pour un usage industriel. La norme française est de moins de 0,1 % de T.H.C. sur l’ensemble de la
plante, autrement dit : plus rien de fumable. Tous ces produits sont donc fabriqués à partir de chanvre
légal dénué de THC.

Autre mystification ; Cannabis est le genre qui réunit toutes les variétés et ne représente aucunement
uniquement celles dites à drogue. Même si un consensus hypocrite abuse de ce terme pour désigner le
chanvre indien.

Ces vêtements sont donc fabriqués en Chanvre et l’Union Européenne ne promeut donc pas la
culture de la drogue comme l’auteur voudrait ici le faire sous-entendre. Le seul registre pour lequel le
chanvre à THC est légalement utilisé est celui de la production d’huile essentielle pour la parfumerie
(et en Suisse seulement), mais au final, cette HE (abréviation Huile Essentielle) est complètement
dénuée de THC.

-/-

Il ensuit avec la phrase suivante : “Dans bien des cas, l’utilisation du Chanvre dans ces produits
ne vise pas à démontrer sa supériorité par rapport aux matières naturelles déjà utilisées, elle a
des raisons pour légitimer l’utilisations commerciale du Cannabis.”

Commentaire du passage : Ce qui est faire fit de toute la première partie de mon Encyclopédie du
Cannabis, des 25 000 brevets que la plante à inspirés et des 150 000 applications qu’on en a tiré.
Encore un mensonge terminé cette fois ci part une affirmation gratuite non prouvée.

Démonstration : le papier de chanvre est bien meilleur que celui du bois et ne nécessite aucune
pollution, aucun abattage d’arbre pour en faire, le plastique qu’on tire de cette plante est
biodégradable, son huile de graine possède toutes les vitamines des huiles et c’est la seule huile
naturelle dans ce cas, sa fibre est de loin la plus robuste … dans tous les domaines, non seulement le
chanvre donne de meilleurs produits, mais sa culture est respectueuse de l’environnement et
réparatrice de la structure des sols. Rien que pour cette affirmation mensongère, monsieur Zilly mérite
un procès !

-/-

Il enchaîne encore par : “De nombreux promoteurs du Chanvre admettent ouvertement que
leur objectifs est la légalisation du Cannabis, ce qui consolide la promotion générale des
drogues”.

Commentaire du passage : Autre affirmation gratuite et non prouvée, on aimerait avoir des noms et
des citations illustrant ces faits. Toutefois il est vrai que la plupart des chanvriers souhaitent la
légalisations car ils trouvent stupide et exagérée cette interdiction.

-/-

Vers la fin de l’article, on lit : (parlant du Chanvre légal sans T.H.C. comme s’il contient de la
drogue) “ ... En ce qui concerne le trafic et la production, le rapport est accablant. En voici quelques
exemples : En Europe la superficie des cultures licites des variétés de Cannabis à faible teneur en
T.H.C., pratiqués à l’aide des subventions de la Commission européenne, augmente de 40 % tous les
ans dans les états membres de l’Union Européenne.

-134-
Commentaire du passage : L’auteur assimile encore les variétés sans drogues à celle en contenant.
Le terme trafic ne peut en effet s’employer que pour la distribution et le revente de produits illicites. Il
ne peut donc pas avoir de trafics pour le chanvre légal, mais que du commerce. C’est à croire, comble
pour un journaliste, qu’il est nul en Français; mais ne nous y trompons pas, d’après la construction de
son texte, cet auteur semble très bien savoir ce qu’il fait et dit.

-/-

L’auteur enchaîne ensuite sur les conseils de l’O.I.C.S. en matière de contrôle de culture licite et que
ceux-ci attirent l’attention sur la possibilité de cultures clandestines au sein de cultures légales
devenues si étendues qu’aucun contrôle ne deviendrait alors possible. Affirmation qui, à mon avis ne
correspond pas à la réalité (mode de culture pour l’obtention de T.H.C. très différent de celui du
Chanvre licite) mais qui se défend encore suffisamment pour qu’on en débatte. Et pour l’auteur, de
conclure :

“... Nous sommes en droit de nous interroger sur le bien fondé de cette production licite : à des fins
médicales, agricoles ? En Europe, toujours en 1996, 31,1 tonnes de Cocaïne ont étés saisies, un
chiffre sans précédent” (fin de l’article)

Commentaire du passage : Autre façon classique de procéder chez les prohibitionnistes : l’auteur
commente un fait sur le Cannabis, légal de surcroît et, sans aucun lien logique, enchaîne sur une
remarque alarmiste généraliste, plus spécifique aux drogues dures. La manipulation à pour but de
générer une confusion qui maintient le débat sur un fond généraliste ou les propriétés propres à chaque
produit ne sont pas pris en compte.

C’est ainsi qu’au sein du public atteint par ce genre de discours, on entend encore des réflexion du
genre “morts d’overdoses de haschich” ou “s’injecter du Cannabis”. Pire, certains pères de familles
apprenant que leur fils a fumé un joint le voient déjà la tête dans le caniveau, une seringue dans le
bras. Bonjours l’ambiance dans la famille. Manipulation ridicule mais malheureusement fortement
efficace chez le français moyen peu instruit du sujet.

-/-

Après étude du reste du dossier, on ne dégage que haine, ironie et conclusions hâtives, voir alarmistes,
diffamantes ou hors réel contexte. L’auteur ne semble pas concevoir un droit de réponse ou d’expression à tout
individus qui émet des idées en désaccord avec les théories prohibitionnistes.

C’est le cas d’un passage qui attaque Bernard Kouchner cité comme “(se moquant) des milliers de jeunes
dont la vie à été brisée par ce qu’un jour ils ont rencontrés un dealer” pour des propos tenus en faveur du
Cannabis médical. Rappel : pour le monde du Cannabis, les seuls qui se sont vus réellement avoir une vie brisée sont
ceux qui ont eu des mailles à partir avec la Justice. D’une, il y a encore ici une confusion volontaire entre l’usage de
cette plante et les effets désastreux des drogues dures. De deux, il est diffamant d’accuser un médecin (et, sous
entendu, bien d’autres qui pensent comme lui) d’être insensible au désarroi des toxicomanes. C’est justement parce
qu’il constate ce désarroi sans fin qu’il ose proposer une nouvelle approche du problème.

A contrario, sont systématiquement mis en avant ceux qui tiennent un discours similaire au leur. C’est ainsi
que le dossier est illustré, de part et d’autres, par de petites citations empruntées aux politiques de divers bords qui
s’annoncent d’emblée hostiles à toutes formes de dépénalisation. C’est ainsi qu’ils parlent en termes très gentils de
Ségolène Royal et de Marie George Buffet, pourtant on ne peut plus adversaires politiques de Zilly et du parti qu’il
représente. Le politiquement correct, le communisme et la droite extrême frayerait ils sur des sentiers communs
comme le Nucléaire, la Défense et, bien sur, le thème de la Drogue ?

Et le dossier de finir sur un encadré titré : “D’autres chiffres alarmants” : attention, ce passage relève toute
l’excellence de pratique dans l’art et la manière de retourner les situations défavorables à la prohibition en sa faveur.
Citons le :

-135-
“ En fédération de Russie, la proportion de nouveau cas de contamination par le V.I.H. attribué
à l’injection de drogues par voie intraveineuse est passé de 0,3 % en 1987 à 61,2 % en 1997,
tandis qu’en Pologne, cette proportion atteignait 67 % ...”

Commentaire du passage : les chiffres utilisés sont des pourcentage de quoi ? Du nombre total de
toxicomanes astreints à la voie intraveineuse ? Pour affiner la justesse d’un raisonnement, il est bon
d’être plus précis. Démontons ce raisonnement.

Si la proportion de toxicomanes atteints du V.I.H. augmente de façon alarmante dans ces pays, c’est
que le tabou y règne encore en maître et préservatifs ainsi que programmes d’échange de seringues ne
sont toujours pas à l’ordre du jour (la Pologne est le pays natal du Pape Jean-Paul II). Dans les pays
qui pratiquent la réduction des risques (exemple : la Hollande), la progression de la maladie chez les
toxicomanes est quasi enrayée.

En contre exemple, citons la France, dotée d’une police qui à longtemps contrecarré les actions
sociales allant dans le sens de la réduction des risques, c’est vu accroître son nombre de toxicomanes
séropositifs de façon dramatique. Bernard Kouchner et d’autres sont en train d’inverser la vapeur. Il
est évident que Nouvelle Solidarité “tire à boulets rouges” sur tout ceux qui sont synonymes de réel
progrès.

-/-

Étudions la suite du passage : “ ... La proportion de consommateurs d’opiacés est passée en


Russie de 37 % en 1994 à 87 % en 1997. Le nombre de toxicomanes y est estimé à deux millions.
...“

Commentaire du passage : À force d’être imprécis, on ne sait plus de quoi l’auteur parle ... 37 % et
87 % de quoi ? Certainement des consommateurs de drogues dures. Si c’est le cas, notons que parfois,
il réfutent l’existence de drogues dites douces, parfois ils utilisent ce concept dans leurs statistiques
comme bon leur semble ... La dernière phrase récidive sur le plan du “flou artistique” : deux millions
de toxicomanes Russes; ce chiffre ne tient peut être compte que des toxicomanes astreint aux opiacés
car rien qu’en France il y a entre 7 à 10 millions de fumeur dont 1 à deux millions réguliers. Cette
faute d’expression pourrait être un lapsus révélateur en ne considérant pas ici les fumeurs de joints
comme toxicomanes.

Le nombre cité de deux millions de toxicomanes (d’opiacés) peut sembler très important, cependant
la population totale de la Russie avoisine les 150 millions d’âmes. Ce qui fait un rapport de 1,33% de
héroïnomanes au sein de cette population, rapport qui est certes deux fois plus élevé que le
pourcentage français de la décennie 80-90 (3 fois plus élevé que celui d’aujourd’hui). Les conditions
de vie n’y sont pas les mêmes, la misère est omniprésente et la mafia y règne en maître (elle est au
pouvoir).

-/-

Aucune considération d’ordre économique, de misère des gens, conditions essentielles de


l’extension d’une toxicomanie, ne vient être décrit ici. Et c’est sans ces élément importants de
réflexion, que l’auteur conclu : “Ce rapport de l’O.N.U. est très utile pour mettre les
gouvernements du monde face à leurs responsabilités, mais sans véritable mobilisation et
“révolte” des populations, l’épidémie de drogue fera encore de très nombreuses victimes !” (fin
de l’encadré).

Commentaire du passage : Il est question ici d’une habile “pirouette”. Cette situation endémique est la
résultante de 60 années de répression sans cesse plus intense et cruelle n’empêchant nullement la
constante progression du nombre de consommateurs de substances illicites. Il “retournent” ainsi un
fait qui leur est défavorable en argument destiné à renforcer leurs thèses et attiser la peur et la haine du

-136-
public sur la question. Moi, je pense qu’il serait temps d’aborder le problème autrement si l’on ne veut
pas retourner au temps de camps de concentration, ou, version plus moderne, au temps des goulags.

Toute personne défendant un argument vrai qui présente sous un jour favorable le Cannabis est donc sanctionnable.
Ce qui pousse au paradoxe suivant : tout prohibitionniste qui exprime le plus odieux mensonge n’à pas
d’opposant pour le contredire ou l’attaquer en diffamation. Et certains osent encore crier tout fort que l’on vit
dans une démocratie. La situation actuelle est pitoyable et présente des risques d’évolution vers la violence. Combien
de temps encore, une dizaine de millions de personnes vont elle laisser se faire insulter, menacer, brimer, amender,
violenter et emprisonner, sans réaction violente de leur part ? Moi, quand je lis de telles infamies, cela me
“chatouille” fortement les poings.

Par conséquent et pour créer des précédents, dès que vous tomberez sur de tels écrits, portez plaintes, mes
sœurs et frères, faites à la bête ce qu’elle voudrait vous faire. Il est grand temps que le fascisme apprenne à
respecter la démocratie et que cette dernière se voit enfin réellement imposée.

G) Une sélection des principales actuelles argumentations prohibitionnistes :

Pour cette étude, nous nous inspirons du Dossier Drogue de Nouvelle Solidarité du 10 Octobre 1997. Nous allons
reprendre ici tous les points qu’ils ont argumentés en mettant en évidence ou est le vice de raisonnement.

Juste avant, je voudrais affirmer que le but de cette étude n’est pas de prouver l’innocuité du Cannabis. En temps
que plante contenant au moins une substance psychoactive, son utilisation ne peut pas être neutre sur le plan
interaction physiologique. Cependant, à titre de métaphore, lorsqu’un médicament rend malade (a des effets
indésirables), on n’a pas le droit d’affirmer qu’il tue ou rend fou si ce n’est pas le cas. D’être contre
l’assouplissement d’une législation régulant une substance psychoactive ne donne en rien le droit de débiter des
mensonges. J’aimerai que cette forme de logique s’applique aussi au Cannabis, rien que pour éclaircir le débat.

Donc, dans le deuxième article intitulé “Les propositions polluantes de Mme Voynet !”, nous trouvons en
substance :

“... (1) Les effets néfastes pour la santé du Cannabis ont étés largement prouvés. (2) En France,
on estime à 35 000 par an le nombre de jeunes qui deviennent toxicomanes. (3) Mais, au-delà des
chiffres, il s’agit toujours d’une terrible souffrance destructrice pour celui qui la vit et pour son
entourage. “

Commentaire du passage :

- L’affirmation (1) est fausse, sinon pourquoi l’actuelle polémique alimenté notamment par des
médecins et chercheurs ?

- L’affirmation (2) est arbitraire comme en témoigne l’utilisation du “on” dont j’aimerai connaître
plus de précision. Cette remarque est inspirée par la grande théorie de l’escalade des prohibitionnistes.
Il serait question, d’après eux, que l’usage du Cannabis mène inexorablement à celui des drogues
dures. Cette théorie, non seulement n’est pas prouvée, mais aussi fortement dénoncée comme fausse
par bon nombre de médecins et d’organismes étudiant la toxicomanie (comme l’I.R.É.P., par
exemple).

Précisons que le chiffres de toxicomanes à l’héroïne est devenu à peu près stable depuis la mise en
place de la politique de réduction des risques et qu’il se situe autour de 100 000 héroïnomanes traités
auxquels on peut rajouter 50 000 personnes qui échappent encore aux statistiques.

Cette constatation est peu être plus vraie en ce qui concerne la cocaïne, mais ce n’est pas parce qu’un
individu va en goûter quelques fois qu’il devient forcément toxicomane.

-137-
- L’affirmation (3) est odieuse. Elle ne concerne que le monde des drogues dures, plus spécialement
celui du Crack et de l’Héroïne. Elle ne concerne en rien celui du Cannabis. Il s’agit donc d’un
montage d’idée généraliste comme je vous l’ai expliqué dans l’étude du dossier précédent.

-/-

L’auteur enchaîne avec : “Point de départ pour 95% des cas de toxicomanie sévère : un premier
“joint”, suivit d’un deuxième, puis d’un troisième, ...et c’est l’engrenage. D’où l’importance de
ne pas banaliser les drogues dites douces.”

Commentaire du passage : Là aussi, l’auteur sous entend que pour 95 % des cas, le Cannabis mène
aux drogues dures. Remarquez bien que ce dernier a employé “sévère” au lieu de “dure”, car pour ces
gens là, dire “toxicomanie dure” ou “drogues dures” revient à reconnaître l’existence de “drogues
douces”, concept dont ils ne veulent même pas entendre parler puisque dérangeant leurs propos.

Parallèlement, cette remarque fait aussi partie de la fameuse série de phrases destinées plus à
effrayer et abuser le lecteur qu’à l’instruire. En fait, pour prendre monsieur Zilly à son propre jeu, ce
résonnement est faux. Tous les toxicomanes dures ont commencés avec du tabac et de l’alcool, non
pas avec des joints qu’ils n’ont pu connaître (et pas tous) que plus tard. Est-ce qu’on doit pour autant
accuser l’alcool et le tabac d’être responsables de l’extension de l’héroïnomanie par exemple ?

-/-

“Déjà en 1971, le Docteur Soueil a observé qu’au bout de 10 ans d’usage, 20% des fumeurs de
Haschich en Égypte se tournent vers l’Opium, et qu’au bout de 25 ans, 40 % sont devenus
opiomanes.”

Commentaire du passage : Avec le temps, le Cannabis s’est suffisamment répandu dans nos pays
européens pour qu’on y trouve au moins autant de fumeurs que dans les pays Islamiques. C’est
curieux, non seulement on n’observe pas l’appétence et l’engouement envers les opiacés décrits par le
docteur Soueil, mais on observe même l’inverse.

Apparemment, ce médecin, comme le fameux docteur El Guindi, devaient avoir des relations avec
les prohibitionnistes qui se servirent de “ce genre de témoignage” pour faire interdire le Chanvre sur
un plan international.

La moindre des choses que l’on puisse faire est de prendre “avec des pincettes” les affirmations d’un
auteur qui semble assez isolé dans ses déclarations, et de refaire une série d’études officielles qui
permettraient d’éclaircir la question.

-/-

Autre remarque : “Un des arguments des défenseurs du “Hasch” est de dire qu’il n’est pas plus
nocif que l’Alcool ou le Tabac., drogues socialement admissibles; une maladie serait elle plus
désirable simplement parce qu’elle n’est pas plus mauvaise qu’une autre ?”

Commentaire du passage : D’abord, une récente étude française commandée par Bernard Kouchner a
établi une fois pour toute que le Cannabis, est, de loin, bien moins toxique que le Tabac et que
l’Alcool qui lui se pose comme problème numéro deux juste après l’Héroïne. Ensuite, la logique veut
que si un produit est bien moins toxique que deux autres autorisés, on le retrouve d’office sur le
marché. Désolés mesdames et messieurs les prohibitionnistes, il vous faudra trouver un autre
argument : celui-ci à fait long feu.

Autre choses : Zilly trouve que l’Alcool et le Tabac sont socialement admissibles alors que ces
substances tuent 120 000 personnes par an en France et nous fait un “gros caca nerveux” pour le
Cannabis réputé sans mort. Est-il bien d’aplomb, ce garçon ?

-138-
-/-

“(1) En Outre, écrit le docteur Nahas, on ne peut pas comparer une plante comme le Chanvre
qui contient des douzaines de constituants chimiques complexes à une substance chimique
unique bien identifiée. (2) L’Alcool est éliminé au cours de 8 à 10 heures qui suivent son
absorption. Quatre jours après avoir fumé un joint, il y a encore 50% du produit dans
l’organisme. Au bout de 8 jours, il y en reste 25%. Ce qui veut dire qu’un fumeur régulier (un
ou deux joints par semaine) accumule le produit qui se stocke dans les tissus, y compris le
cerveau. (3) Cela explique que 14 à 17 % des accidents de la route des jeunes de 18 à 25 ans sont
dus à l’ivresse cannabique, plus forte que celle de l’Alcool ...”

Commentaire du passage :

(1) D’abord, le Cannabis synthétise en lui près de 80 molécules cannabinoïdes différentes bien que les
chimistes pensent que bon nombre de ces molécules n’existent que sous forme transitoire (existence
provisoire pendant la phase de transformation chimique d’une molécule cannabinoïde en une autre).
Ceci n’est valable que pour la théorie. Dans la réalité, seul trois principales substances entrent en
interaction avec le corps des fumeurs, les autres n’existant qu’à l’état de traces (leur action est donc
nulle ou négligeable). Il est question du Cannabinol et du Cannabidiol, deux molécules
physiologiquement inactive (ne défoncent pas) et du T.H.C.. Il n’ y a donc qu’une seule substance
psychoactive dans le cannabis, comme dans l’alcool !

Ensuite, on retrouve dans la fumée du Tabac une centaine de composés toxiques et cancérigènes, seul
la Nicotine est psychoactive. Quand à l’Alcool, c’est la seule substance psychotrope des boissons qui
en contiennent, mais elle est présente dans le produit final au milieu de dizaines autres (Alcool forts),
voir de centaines d’autres (pour les vins), toutes physiologiquement inactives. Il est question de tanin,
de polyols, de sucres, et de toute une gamme de molécules aromatiques dont la présence et les
proportions varient en fonction de la composante du sols, de l’origine génétique des vignes ou des
autres végétaux utilisés et des procédés de fabrication d’Alcools forts.

On peut donc comparer entre eux Cannabis, Alcool et Tabac, comme substances contenant un
seul et unique produit psychoactif en présence de dizaines d’autres qui ne le sont pas. Quel
procédurier ce Nahas, mais aussi, quel mauvais chimiste.

(2) Oui mais, du moment que le T.H.C. est fixé dans l’organisme (sans plus aucune action de drogue),
qu’il n’y provoque apparemment aucune interaction physiologique ou cancéreuse prouvés en attendant
son élimination, ou est donc le problème? Voyez comme le terme cerveau est judicieusement placé ici
dans le texte afin de faire peur au lecteur. C’est normal qu’on y retrouve du T.H.C. (piégé dans ses
parties grasses) puisque cet organe semble être la destination finale de cette molécule dans notre corps.

Au bout d’un temps variable de 1 à 5 heures, le THC présent dans l’organisme ne fait plus d’effet
d’ivresse. Même s’il reste 8 jours ou plus dans les graisses, il n’en exerce aucune réaction
psychoactive. Monsieur Zilly raconte donc une fois de plus n’importe quoi !

(3) Ces chiffres ne sont pas vérifiés. Ils n’ont rien de scientifiques. Ce que j’aimerais savoir, c’est si
ces pourcentages représentent des cas ou il n’y avait que du T.H.C. dans le sang, si ce dernier était
actif au moment de l’accident, ou s’il était présent en même temps qu’une Alcoolémie. Là encore,
monsieur Bernard Kouchner devrait demander une étude afin d’éclaircir ce point dont beaucoup de
fumeur contestent fortement la véracité.

En fait, l’alcool, qui est légal, exige qu’on en mesure le taux dans le sang pour prouver une infraction
du code de la route. Pour le cannabis, c’est différent : comme il est illégal, on se contente de prouver
que vous en avez dans le corps. Or, le test est si sensible qu’il est incapable de définir si le THC repéré
est actif ou non actif, entendez par cette remarque, si ivresse cannabique ou pas il y a !

-139-
“ ...ivresse cannabique, plus forte que celle de l’Alcool.”. Il s’agit d’une remarque personnelle de
l’auteur qui engage ici sa responsabilité. D’abord, j’avais cru comprendre que le prohibitionnistes ne
pouvaient pas comparer le Cannabis avec l’Alcool (voir point précédant). Leurs théories sont donc à
géométrie variable, nous avons déjà eu l’occasion de le vérifier. Ensuite, si cette ivresse est la plus
forte, comment se fait il qu’elle ne provoque que 14 à 17% des accidents de la route d’après ses dires
(contre 75 % pour l’Alcool), et sûrement moins encore, après les réserves que je viens d’émettre ?

Sept millions de fumeurs, dix millions de buveurs, un million de “gros fumeurs”, deux millions de
“gros buveurs”. Le rapport des pourcentages ne vient pas non plus en faveur de cette théorie. Si elle
représentait vraiment la réalité, en cas de dangerosité égale, on devrait observer entre 25 et 35 %
minimum des accidents de la route, en cas de dangerosité supérieure plutôt de 40 à 50%.

Non, l’ivresse provoquée par chacun des deux produits est très différente dans son action sur le
corps et l’esprit. Seuls ceux qui ont goûtés au deux, peuvent vraiment expliquer les différences qu’il y
a entre chacune de ces “défonces”.

- L’alcool pousse à l’irresponsabilité, à la vanité de l’ego, à la violence et aux


réflexes ralentis. La tête tourne et le sujet se sent invincible.

- Les consommateurs déclarent que Cannabis, lui, pousse à la méditation, à


l’humilité (inverse au sentiment de vanité de l’ego), à la prudence (par manque de
confiance en soit, résultante de la réflexion précédente), à la non violence et le respect
des autres (responsabilité).

- Le mélange des deux ivresses peut par contre provoquer des malaises et un
sommeil profond.

Les consommateurs de Cannabis déclarent aussi rester très conscients de leur état, contrairement à
ce qu’on observe chez les buveurs. Tous affirment ralentir la vitesse de leur véhicule et adapter leur
conduite en conséquence de l’ivresse cannabique ressentie.

Ces déclarations, vérifiables chez plusieurs millions de personnes, sont au moins suffisamment
pertinentes pour qu’on réalise une étude sur la question suivante : “Quels sont réellement les niveaux
de danger que représente l’usage cannabique sur la conduite automobile. Si ceux-ci sont
fortement préjudiciables, à partir de quel seuil d’intoxication doit on sanctionner la conduite
sous une telle ivresse”.

Notons que les politiques ont su poser cette question pour l’alcool et y ont répondus. Il est donc
logique de procéder de la sorte pour le Cannabis. D’autant plus qu’actuellement les
prohibitionnistes qui ont su faire imposer un modèle répressif envers les automobilistes
cannabiquement positif sans toutefois tenir compte que les incriminés puissent ne plus être sous
l’effet de l’ivresse cannabique (point discuté juste avant).

Rappel : le test utilisé ne tient compte que de la présence ou pas de T.H.C. dans l’organisme sans
pouvoir prouver le taux de ce dernier, depuis combien de temps il est présent dans l’organisme et si le
sujet n’est plus l’effet du produit.

Logique, puisque déclaré substance illégale, le Cannabis ne peut avoir de seuil maximal de tolérance
: il n’y a aucune tolérance. C’est ainsi que son usager est sanctionné deux fois : une fois pour
consommation de stupéfiant mais aussi pour une conduite sous ivresse, même si cette affirmation est
fausse dans la plupart des cas. C’est un cas flagrant de double peine, procédé interdit dans notre
système pénal !

C’est autant plus scandaleux que les députés à l’origine d’une proposition de loi allant dans ce sens
excluaient le contrôle des médicaments. Certaines benzodiazépines additionnées de très peu d’alcool
vous “dépouillent la tête “ et vous rendent très dangereux au volant. Les politiques le savent mais

-140-
tiennent aussi compte du fait que le nombre d’électeurs se traitant aux tranquillisants est très
important.

Ceci déroge à pas mal de principes de base du droit, d’autant que la loi ne précise pas vraiment ce
point et que seul l’arbitraire dirige le raisonnement des juges confrontés au phénomène. Encore une
question qui renvoie à d’autres, encore une contradiction mise en évidence qui suggère l’idée que le
Cannabis n’est pas à interdire mais à contrôler comme d’autres toxiques socialement acceptés.

-/-

“... Il est également démontré, dit le Dr Nahas, “que la fumée de Marijuana est beaucoup plus
nuisible au tissu pulmonaire que la fumée de Tabac seule”. Des recherches effectuées à
l’Université de Californie entre 1973 et 1977 sur la respiration de 74 hommes âgés de 21 à 33 ans
fumant de la Marijuana depuis plus de deux ans, trois fois par semaine, montre un abaissement
de la puissance des poumons d’environ 25%, taux qui n’est atteint que par une consommation
de 15 cigarettes de Tabac (le Caducée, Janvier 1979).”

Commentaire du passage : Enfin, une référence bibliographique. Les scientifiques qui ont publiés ces
résultats n’ont nul part fait mention de la conclusion proposée par Nahas (en italique). Elles lui sont
donc personnelles. Ces chercheurs ont constatés que le Cannabis fumé avait la propriété de réduire la
capacité pulmonaire. De même que le Tabac auquel il est comparé. D’abord, ces cas témoins qui
fumaient trois “pétards” par semaine fumaient certainement au moins 15 clopes par jour. Il y a très peu
de fumeur de joints qui ne fument pas de Tabac en dehors des pratiques cannabiques.

Ensuite, il faut savoir de quoi on parle : d’herbe ou de shit, par ce que pour le shit, il y a 95 % au
moins de Tabac dans le joint. L’herbe peut être fumée pure, mais généralement, le fumeur l’additionne
de 30 à 70 % de Tabac.

Puis, on ne trouve pas dans la fumée du Cannabis (bio) toutes les saloperies toxiques qu’il y a dans
la fumée du Tabac, contrairement à ce que d’autres affirment. C’est pourquoi je doute du fait dénoncé
par Nahas et serait même plutôt tenté d’affirmer le contraire. Notez bien qu’aucune étude ne prouve
une éventuelle action cancérigène des fumées cannabiques. On peut donc affirmer que les actions
nuisibles comparées à celle du Tabac ... ne sont que celles du Tabac.

Enfin, n’oublions pas que cet argument de Nahas date des années 70 et que depuis, on a compris
l’action directe du Chanvre fumé sur les alvéoles pulmonaires, action médicamenteuse dont on
bénéficie dans certains cas d’asthme. Cette réduction des capacités pulmonaires n’est donc pas due à
une action toxique comme l’ont criés Nahas et l’auteur de l’article, mais à une propriété particulière
du Cannabis.

S’il y a action réductrice d’une partie de la capacité pulmonaire, elle est bien moindre que ne laisse
entendre Nahas. Elle n’est pas évolutive ou irréversible. Les patients n’en souffrent pas pour autant et
ceux d’entre eux qui font du sport ne la connaissent même pas. Pour ceux d’entre vous qui sont encore
septiques, citons l’exemple des sportifs de haut niveau positifs au test cannabique. Ce large
phénomène à forcer l’OMS à classer le cannabis comme produit dopant. De part le fait beaucoup de
sportifs fument un joint de temps en temps, comment expliquer alors qu’ils puissent être champions
avec des poumons ravagés ?

Donnons à cet argument prohibitionniste la “palme d’or de la mauvaise fois et de la conclusion


hâtive”.

Toutefois, il est honnête de reconnaître que les gros fumeurs de marijuana développent une toux
symptomatique. Ceci est du à une réaction de type allergène qui se nomme la pneumoconiose.
Néanmoins, si l’individu atteint cesse de fumer, elle disparaît sans laisser de séquelles.

-/-

-141-
“(1) Autres conséquences chez l’homme, le T.H.C. peut provoquer une diminution du nombre de
spermatozoïdes en proportion de l’intensité de son usage. (2) De plus, il entraîne une réduction
progressive du niveau des hormones mâles produites. Ce qui explique l’impuissance sexuelle qui
frappe les fumeurs excessifs après plusieurs années. (3) Chez la femme, le Cannabis peut
entraîner une altération de l’ovulation. (4) De plus il est toxique pour le foetus.”

Commentaire du passage :

(1) La population cannabique se reproduit aussi bien et dans d’aussi bonnes conditions que chez des
groupes d’individus témoins. Une légère diminution du nombre de spermatozoïdes (car il n’est ici
question que de cela) ne perturbe en rien l’acte de reproduction car il y en reste encore quelques
millions qui se concurrencent un ou deux ovules.

(2) Encore un mythe qui reste à prouver. Cela fait bien rire les usagers cannabiques masculins et leurs
femmes qui affirment n’avoir rien remarqué de tel. Apparemment, il n’est pas obligatoire de fumer des
joints pour être paranoïaque et un tantinet mythomane. Pour ma part, je suis prêt à passer un test de
virilité ...

(3) C’est possible, bien que je n’aie pas lu d’études allant dans ce sens. Il aurait été bon que l’auteur de
l’article nous cite ses sources. En attendant, de toutes mes connaissances féminines qui fument,
aucune ne m’a jamais parlé de pareille phénomène. Monsieur Kouchner, s’il vous plaît, encore une
étude à faire réaliser.

(4) : Un point délicat à traiter. D’abord parce que le terme utilisé peut être déplacé par rapport à ce que
voulait réellement exprimer l’auteur. Est-ce “toxique” par rapport à la réelle définition de ce mot ou
toxique dans le sens que le T.H.C., toujours d’après Nahas, peut induire des malformations chez les
foetus (becs de lièvre, atrophies de membres, mortalité plus élevée à la naissance). Parce que s’il sous
entend l’expérience « Nahassiène » en question, et s’appuie dessus dans son raisonnement, cela n’a
aucune valeur scientifique car elle est truquée.

Pour la réaliser, il injectait chez des lapines pleines, des doses de T.H.C. qui correspondait à
plusieurs dizaines de fois celle qu’un homme ou une femme aurait pu supporter dans une journée (voir
cette expérience dans son livre “Cannabis, Haschich, et Marijuana”). Et ceci plusieurs fois par jours
pendant toute la gestation. À ce niveau là, il est peut être normal qu’il y ait des anomalie à la
naissance. Par contre, à des doses plus usuelles, on ne remarque rien de spécial. C’est certainement ce
qui a poussé Nahas à les augmenter.

Quoi qu’il en soit, comme le T.H.C. franchit la barrière placentaire, la logique veut qu’une
femme ait la prudence de ne pas consommer de Cannabis pendant sa grossesse, autant qu’on
puisse le souhaiter aussi pour l’Alcool, le Tabac, les drogues majeurs et certains médicaments.
C’est au niveau de la prévention d’agir, pas de la répression.

-/-

“Pour les deux sexes, il y a un risque sournois d’induire une altération de l’ADN des
chromosomes porteurs du message génétique, phénomènes aux conséquences qui peuvent être
graves.”

Commentaire du passage :

Une autre grave accusation non prouvée de Nahas envers le Cannabis. Sa grande théorie est que
cette plante posséderait en elle un grave potentiel d’altération chromosomique avec, à terme, une
possibilité de dégénérescence du genre humain. Nahas semble avoir raté sa vocation : il aurait pu
devenir un excellent scénariste de films d’Horreur.

-142-
Ici, pour démonter cette affirmation, je vous fais grâce d’une explication scientifique au profit d’une
simple mais pertinente allusion. Si la théorie de Nahas est vrai, comme cela fait au moins 10 000 ans,
voire peut être 20 à 25 000 ans que le genre humain consomme du Cannabis à tout va, nous sommes
déjà tous débiles, vous, moi et lui avec...

Rappelons qu’en Europe, il ne semble pas avoir plus d’anomalies à la naissance chez les populations
consommant du Cannabis. Que cette accusation formulée par Nahas est très grave et que par
conséquent, les pouvoirs publics devraient la vérifier (faire une recherche poussée sur le sujet). Pour
ce qui est du reste du monde, notamment les pays producteurs de Cannabis à T.H.C. où l’on est en
droit de penser qu’une frange de la population y consomme du Cannabis plus fréquemment et à des
doses plus fortes, je n’ai remarqué aucune étude allant dans ce sens.

-/-

“Il est aussi la porte ouverte aux infections. Le T.H.C. provoque l’inhibition de la reproduction
des lymphocytes, cellules blanches du sang portant des anticorps permettant à l’organisme de
lutter contre les maladies infectieuses. Chez le sujet normal, 5,9% des lymphocytes sont en
constante division de reproduction; chez l’usager de Cannabis, ce pourcentage tombe à 2,3%.”

Commentaire du passage :

Beaucoup de spécialistes de la toxicomanie et de médecins souhaiteraient que soit refaite cette


expérience, car ils doutent de la véracité des faits relatés. Il semblerait cependant que le Cannabis
provoque en effet une inhibition de la défense immunitaire mais qu’à des doses propres à terrasser un
éléphant. Cette action de la plante a été remarquée et certains envisagent de l’utiliser lors de greffes
d’organes (pour diminuer les risques de rejets provoqués par les anticorps). Mais le tabou est si fort
que la technique n’a pas été développée !

Par contre, aucun médecin, aucune étude n’a remarqué de pareils phénomènes dans la population.
Certes, les fumeurs, autant de Tabac que de Cannabis, peuvent être plus sensibles aux grippes et
angines. Cela provient surtout de l’entretient d’un foyer microbien dans la gorge, mais aussi que
l’action des fumées détruit une partie des vitamines stockées par l’organisme. On ne remarque
cependant aucun fumeur présentant chroniquement des abcès infectieux au niveau de simples
écorchures, ou ayant un seuil d’anticorps aussi bas que le Sidéen moyen.

Cet argument est donc exagéré et si réduction immunitaire il y a, elle n’handicape pas pour autant
l’individu et doit être négligeable sur le plan importance.

Toutefois, là encore, c’est une histoire de dosages.

-/-

“Les partisans de la dépénalisation prétendent que la dépendance vis-à-vis du Cannabis et


uniquement psychique. Or, il n’existe qu’une seule et même dépendance physique aux drogues,
crée par la fixation de la molécule toxique sur les récepteurs des cellules cérébrales et le blocage
de ceux-ci avec perturbation de l’action des neurotransmetteurs biologiques endogènes.”

Commentaire du passage :

L’auteur de l’article exprime là encore une déduction hâtive. Il sous entend que l’action du produit
est avant tout physiologique: c’est cette action qui suscite la dépendance en jouant, quelque soit la
drogue utilisé, toujours le même rôle inhibiteur au niveau des cellules cérébrales. Si l’on s’en tient à
cette vision des choses, quelqu’un qui fume son premier joint se retrouve alors forcément “accro.”.

Pourtant, chaque drogue à un manque différent; celui des opiacés dérègle, entre autres, la production
d’endorphine, celui des barbituriques entraîne un mortel sommeil, d’autres produits agissent ailleurs

-143-
dans le corps, ... Cela tend plutôt à prouver que les manques provoqués par différents produits
stupéfiants n’ont pas une origine commune, contrairement aux affirmations de Monsieur Zilly.

En fait, chaque produit psychotrope se substitue à une substance neurotransmetteur. C’est bien là le
seul principe commun qu’on puisse retenir. Il y en a plusieurs neurotransmetteurs qui jouent des rôles
différents dans le cerveau. Chaque drogue à donc une interaction qui lui est propre.

Moi, ce que je vois, c’est qu’à chaque fois qu’un usager cannabique se sèvre de son produit, il ne
développe pas des symptômes de manque similaires à ce qu’on peut constater chez les héroïnomanes,
les fumeurs de Crack, les barbitomanes, les alcooliques, les fumeurs de tabac, .... Seuls les “gros
fumeurs” de Cannabis connaissent un cours épisode d’irritabilité suivis d’insomnie. Les autres s’en
passent très bien, râlent un peu (déclarent qu’ils aimeraient bien fumer un joint), mais ne sont pas
spécialement perturbés. N’importe quel médecin vous affirmera la même chose.

C’est pourquoi on parle alors de dépendance psychique, de même type que pour ceux qui craquent
pour gâteau ou des sucreries. C’est parce qu’ils trouvent cela bon et que cela leur procure un plaisir
qu’ils sont tentés de renouveler l’expérience. Il s’agit donc d’une réaction addiction, comme l’est le
jeu ou le shoping pathologique, la gourmandise, etc. … Le fait qu’un toxique, comme l’auteur de
l’article nomme ici le Cannabis, “se fixe sur le récepteur des cellules cérébrales bloquant ceux-ci
avec perturbations de l’action des neurotransmetteurs biologiques endogène” ne joue en rien sur
le fait qu’on aime un produit pour le plaisir qu’il apporte et qu’on soit tenté d’en reprendre à
l’occasion.

D’une, pourquoi utiliser un langage si peu claire si ce n’est pour “embrouiller” et impressionner le
simple lecteur ? De deux, pourquoi y voir une dépendance physique chez le consommateur
occasionnel ? Que veut dire dépendance physique pour ces gens ? Où est le “manque” qui caractérise
cette dépendance ? Ceux qui délirent, ici, ne sont pas ceux qui fument des joints ... !

C’est par ce genre de discours généraliste, je vous l’ai déjà expliqué, que les prohibitionnistes
arrivent à manipuler vos pensées. La réalité est bien plus complexe et son étude sérieuse tend au
développement d’idées très contradictoires à celles auxquels nous nous opposons ici.

-/-

“(1) Il y a en fait confusion avec les effets de la dépendance qui peuvent être à dominante
physique ou psychique. (2) À noter que les effets psychiques ne sont pas moins graves, car ils
entraînes des troubles du comportement et la destruction progressive et insidieuse de la
personnalité ...”

Commentaire du passage :

(1) Si confusion il y a, ce sont les prohibitionnistes qui l’entretiennent, nous venons de le comprendre
par les précédentes études. Il y a des produits qui vous rendent malades (avec parfois un risque
létal) lorsque vous cessez de les prendre, d’autre dont le sevrage vous rend irritable et d’autre
encore dont le seul “manque” observé est le regret de ne plus pouvoir en prendre.

Pourquoi compliquer le problème au point de le rendre incompréhensible ?

(2) Si cette allusion s’adresse au Cannabis (dont l’auteur de l’article faisait la critique juste avant),
notons que je me permets de me positionner en contre exemple. En 25 ans de toxicomanie cannabique,
puisque c’est officiellement encore le terme, est-ce que j’ai l’air de témoigner de troubles du
comportement et d’avoir ma personnalité détruite insidieusement ? Je suis en train d’écrire un livre
comme personne ne l’avait encore réalisé, et dans des conditions financières extrêmement réduites du
fait de ma persécution sociale.

-144-
Non, beaucoup de fumeurs de joints comprendront ici ma réflexion et me soutiendront dans mes
affirmations. Fumer rend parfois un peu fainéant, déclenche épisodiquement quelques paranos
(souvent le fruit de la persécution cependant) mais ne fait pas de nous des légumes ou des “zombies de
l’esprit”.

Mieux tous les récent rapports précisent que de toutes les toxicomanies et de tous les toxicomanes, la
gente cannabique est celle qui pose le moins de problèmes (de type médicaux et délinquance) et qui
est le mieux inséré socialement. Dernièrement, certains acteurs sociaux ont osés affirmer sur un
plateau T.V. qu’on notait dans les pays qui tolérait le plus le Cannabis (ou plutôt là où ce
dernier était le moins persécuté), la délinquance violente y était nettement plus faible qu’en
France cité comme exemple.

En fait, il faut cesser de considérer cette délinquance comme une anomalie ou une maladie et
constater qu’elle existe d’autant plus ou la misère physique et morale sévit. C’est donc plutôt une
réponse, parfois inconsciente, à cette misère, une forme de combat contre les inégalités et le manque
de respect personnel.

Lorsque quelqu’un n’a plus de respect pour vous, vous cessez d’en avoir pour lui. S’il cherche à
vous dominer, vous combattez cette domination. S’il impose des symboles, vous les brisez. Voici ce
qui nourrit aujourd’hui la violence urbaine, mais ce ne sont pas les drogues qui jouent ce rôle, et
surtout pas le Cannabis. C’est d’une guerre que je parle, guerre que l’on cherche à faire passer pour
crime maladif.

Donc, cette phrase de Zilly n’est encore qu’un mensonge en sus d’être une affirmation gratuite. Est-
ce qu’il sait de quoi il parle au moins ? A-t’il déjà fumé un joint ? Peut-être le devrait-il, ne serait-ce
pour son expérience personnelle et pour éviter de dire des énormités.

-/-

“Sur le plan cérébral, le “Hasch” agit sur les couches les plus profondes du cerveau - dans cette
région “limbique” dont le fonctionnement est également altéré par les maladies mentales.”

Commentaire du passage : Il en est de même pour l’Alcool, le Tabac, les médicaments anxiolytiques,
les autres drogues ou plantes apaisantes (comme le Houblon), toutes agissent sur le cerveau. Mais très
peu d’entre-elles le pousse réellement à la folie. Est-ce la faute de ces substances si le cerveau,
indépendamment d’elles, peut être victime de maladies. Il y a donc tentative volontaire de créer un
amalgame entre le Cannabis et les maladies mentales. Humour : au mot “Hasch”, substituez
l’expression “le discours des prohibitionnistes” et relisez la phrase ...

-/-

“(1) Le professeur Nahas dit ; “l’usage chronique du Cannabis cause une détérioration des
fonctions mentales des formes pathologiques de la pensée apparentée à la paranoïa, une passivité
chronique graduelle et une absence de motivation. (2) Il peut se produire des psychoses toxiques
aiguës. Au Maroc, 40% environ des admissions hospitalières pour psychose aiguë sont rattachés
à l’usage du Kif.”

Commentaire du passage :

(1) Ces faits concernent essentiellement que les fumeurs “débutants”, ne sont pas systématiques ou
chroniques et se résolvent dès la fin de prise du produit ou de son effet. Il n’y a pas de déclenchement
durable de pathologies mentales, sauf exception de gens prédisposés (voir point 2). L’absence de
motivation et la passivité chronique concerne plus particulièrement le Haschich et est moins relaté par
les gens qui ne fument que de “l’herbe”.

-145-
L’accusation de “détérioration des fonctions mentales (des formes pathologiques de la pensée ...)”
sous entend un sens plus large que celui propre au déclenchement de la paranoïa. Cette expression est
volontairement “glissée” ici dans le but d’effrayer le lecteur et ne correspond pas à la réalité. Les
fumeurs se déclarent moins prompt aux travaux physiques, certes, mais cependant plus stimulés au
niveau de la pensée et de la réflexion. C’est ainsi que sculpteurs, peintres, artistes divers dont les
musiciens, écrivains, ..., arrivent à une certaine perfection dans leur art en vivant conjointement une
existence cannabique.

On peut parler de beaucoup de chose sur ce point, mais pas de détérioration de la fonction mentale,
c’est archi-faux. J’en suis un exemple caractéristique : après 25 années de consommation cannabiques,
j’écrit ici un livre dont la pensée est clairement établie suivant un plan précis, parallèlement à l’effort
que j’ai fournit pour sa réalisation.

(2) Contrairement à tous les autres points sélectionnés développés par Nahas, ce phénomène est tout à
fait exact. J’ai moi même eu l’occasion de connaître une fille à qui ce phénomène est arrivé au cours
d’un voyage au Maroc. Elle en a guérit, mais à mis plusieurs mois pour remonter la pente et au moins
deux années pour s’en remettre totalement.

Cependant, il est malhonnête d’en faire “porter le chapeau” au seul Cannabis. Au vu de


connaissance actuelles, on à pu prouver que cette plante était un dénominateur commun à pas mal de
psychoses aigus sans avoir expliqué cependant pourquoi il y a encore plus de cas de psychose aigus
sans Cannabis. Il y a donc une théorie, admise par la médecine, qui affirme la possibilité d’une telle
pathologie latente chez certains individus fumeurs et que le Cannabis, à un moment donné, pourrait
être le révélateur de cette dernière, pas la cause.

Ceux à qui ceci est arrivé en France, avouent souvent avoir aussi goutté à d’autres produits
comme l’Alcool et les acides (L.S.D.), ou des mélange médicaments anxiolytiques-alcools et
cannabis-alcool. Sauf erreur de ma part, on note moins de cas en France qu’au Maroc, j’aimerai bien
connaître les chiffres d’autres pays producteur de Chanvre à T.H.C. comme l’Afghanistan, le Pakistan
et l’Inde. Mr Kouchner, désolé de devoir vous interpeller sans arrêt, mais une étude parait aussi
indispensable sur le sujet.

Dans chaque pays, cela semble concerner quelques centaines de cas. Parallèlement, dans le monde,
des centaines de millions de consommateurs ne sont pas concernés par le phénomène. On ne peut donc
pas généraliser en accusant le Cannabis d’être le responsable systématique d’une telle pathologie.

Je suis profondément touché par ce phénomène et envers ceux à qui cela est arrivé, je plains les
familles concernées. Contrairement a ce que nous accuse Zilly plus loin dans son texte (nous les anti-
prohibitionnistes), nous ne sommes pas insensibles au sort des malades et de leur famille. Mais nous,
nous ne cherchons pas à exploiter la misère de certaines familles, à coup de théories non prouvées,
pour l’avènement de notre cause, pour du pouvoir ou un travail avec salaire conséquent.

-/-

Nous arrivons au développement du point de vue prohibitionniste sur le Cannabis et son action sur le
cerveau. C’est en 61 lignes impossibles à recopier ici que le narrateur développe sa théorie. En
résumé, il est question d’études, grâce à la technologie T.E.P. (Technologie. à Émission de Positrons),
mettant en évidence l’action des drogues, dont le Cannabis, dans le cerveau. Cela permet donc de
visualiser les zones qui interagissent avec les drogues “grâce” à l’injection d’une substance radioactive
(Zilly préfère préciser “légèrement).

D’après l’auteur, le Cannabis semble essentiellement interagir avec le cervelet. Tout cela est bien
beau, prouve que cette plante agit bien sur le cerveau mais n’apporte aucune considération, que ce soit
en faveur comme en défaveur du produit incriminé. Pourtant, la construction du texte est étudiée pour
faire peur; Nahas a souvent usé de ce procédé dans son livre.

-146-
On ne sait pas beaucoup de choses sur le cerveau et son fonctionnement profond. Ce qui permet
l’apparition des théories les plus farfelues et aussi, semble-t-il, quelques erreurs institutionnalisées. Je
reviendrais juste après sur ce thème, mais lisons avant la conclusion du passage :

“... Or, ces zones affectées sont cruciales pour l’exercice de notre pensée. Le cervelet, où le
Cannabis exerce son plus grand impact, joue un rôle important dans la coordination spatio-
temporelle, dans la mémoire et dans les opérations d’apprentissage. Un fort consommateur de
Cannabis peut avoir par la suite non seulement des problèmes de réflexion, mais aussi
d’expression.”

C’est marrant, à l’école on m’a appris des éléments fort différents. Je me rappelle que le cervelet
concernait essentiellement l’équilibre, mais que la parole se situait sur un coté du grand cerveau,
l’apprentissage (sens général) toujours en diverses zones de ce dernier et que la pensée et la mémoire
ne pouvait être affectée à une unique zone et posait certains problèmes de compréhension du
mécanisme même du cerveau.

Par exemple, les gens atteints d’une rupture d’anévrisme, lorsque cette dernière impose une forte
paralysie et une atteinte dramatique des fonctions du langage et de la lecture, gardent toute leur pensée
active, autant qu’avant, mais ne pouvaient plus librement l’exprimer (prononcer les mots qui la
transcrive).

Suivant ce schéma, les consommateurs de Cannabis ne peuvent donc pas avoir leur pensée altérée,
du moins dans le sens que Zilly veut ici exprimer. Si altération de la pensée il y a (je trouve le mot
exagéré), c’est dans son intensité. Tous les usagers vous affirmeront que le Cannabis intensifie la
réflexion. Les problèmes d’expression ne semblent concerner que ceux qui en ont déjà au départ.

“Fumée clandestine” dénonce cette main mise de Nahas et des prohibitionnistes sur le cerveau, la
manipulation des vôtres dans le sens ou ils vous font avaler des couleuvres. Je ne peux que vous
conseiller de lire ces écrits car je ne peut pas les résumer ici toujours par manque de place.

-/-

Nous arrivons maintenant à la dernière partie du texte, celle concernant la question de la


Schizophrénie. En résumé, Zilly s’appuie sur une théorie très isolée et controversée dans le monde
médical où trois chercheurs suédois de l’hôpital Universitaire de Huddinge, tentent de mettre en
évidence des liens étroits entre schizophrénie et Cannabisme. Ils réussissent à conduire leur discours
dans une “impasse intellectuelle” ou la seule question imposée est “Cannabis, cause ou effet de la
schizophrénie ?”.

Zilly précise que la question n’a pas été encore résolue, comme pour mieux vous “emprisonner” dans
cette dernière. C’est le coup de “l’oeuf et de la poule, lequel est venu en premier ?”.

Sans rien prouver, en se gardant bien d’énumérer les hypothèses des chercheurs, l’auteur nous met
de force devant le fait accomplit de la réalité de cette relation. C’est fort de ce constat qu’il enchaîne
sur la diffamation suivante :

“Ceux qui envisagent la légalisation des “drogues douces” devraient être sensibilisés au terrible
désarroi et aux souffrances souvent intolérables des victimes de ces maladies mentales : les
malades eux-mêmes et leur famille.”

Et de conclure:

“Comment, dans ces conditions, peut on envisager froidement de légaliser ces drogues
prétendues douces ? Même si, comme pour les “dures”, elles n’entraînent pas la mort violente, le
Cannabis fait partie des stupéfiants à action lente, leurs ravages n’en sont que plus insidieux
dans ses effets.”

-147-
Commentaire de ce dernier paragraphe :

La conclusion résume bien le reste du texte : elle déplace souvent le débat sur un fond généraliste
qui sème peur et inquiétude. Rien de bien sérieux ne vient pourtant étayer leurs thèses. Coluche, gros
consommateur de Cannabis de son vivant, aurait ironisé en précisant : “on s’en fout, on n’est pas
pressé” (pour l’affirmation de stupéfiant à action lente) et aurait certainement conclu par “j’aime bien
être ravagé comme cela, donnez moi en, encore!”.

Contrairement aux affirmations de monsieur Zilly, ces arguments prohibitionnistes ne prouvent rien d’autre que
l’étalage de mensonges et de la mauvaise fois. Cependant, les raisons qui poussent ces gens à manipuler ainsi les
foules restent obscures. Est-ce par bêtise ou savent-ils réellement ce qu’ils font ? Pour des personnes instruites
comme Nahas et Zilly, je penche plutôt pour cette dernière solution. Dans ce cas là, la question est plutôt “qu’est-ce
qu’ils y gagnent ?”.

Ceux qui reprennent par coeur leurs arguments prouvent, par contre, qu’ils se sont laissés abusés de leur bonne
fois. Qu’ils prennent conscience que c’est l’ignorance du sujet et la peur qu’on leur a inculquée, qui dicte leur
réaction. C’est le même processus qui génère du racisme et fait grossir les rangs du F.N..

Ce parallèle est important du fait qu’il met en évidence une stratégie de manipulation de la pensée mis au point par
la gente fasciste, manipulation qui fonctionne sur le même modèle quelque soit le sujet abordé. Si j’en juge la portée
de leur action, à travers tous les événements de cette seconde moitié du XXe siècle, ces derniers sont bien plus
nuisibles à la planète et au genre humain que toutes drogues confondues.

17) L’addiction, un phénomène qui n’est pas propre qu’aux drogues !

On a longtemps reproché aux scientifiques leurs querelles pour définir les termes liés au monde des drogues.
Pourtant, c’est parce qu’un travail immense a été fourni ces dernières décennies, qu’ils ont fini par ce mettre
d’accord sur les principales définitions et lignes de conduites qui concernent les toxicomanie. Nous verrons, dans la
deuxième partie de ce livre, qui suit juste après, l’ensemble de ces définitions et de leurs évolutions.

Au terme dépendance, ils ont préféré celui d’addiction. Et les études poussées sur les drogues, par soucis de
comparaisons, ont débouchés sur des découvertes stupéfiantes : l’addiction n’est pas un phénomène propre à
l’usage de drogues, il est le propre de l’homme de part la chimie de son cerveau et concerne tout autant la
consommation de substances non psychoactives (comme le sucre ou les graisses), les pratiques intellectuelles
(comme le jeu ou le travail) et les pratiques physiques (comme le sport ou le sexe).

A ce sujet, je vous renvoie à consulter le Science et Vie n° 1076 de mai 2007 qui développe tout un thème sur la
question.

Nous allons développer ce thème ici en s’appuyant sur la série d’articles de cette célèbre revue. Certaines
interprétations sont à prendre « avec des pincettes » car elles restent théoriques. Comme le rappelle Science et vie :
« la science à beau progresser, elle est loin d’avoir fait toute la lumière » en ce qui concerne la pensée, le cerveau
et sa chimie intime !

Mais avant d’aborder une synthèse de cette série de trois articles, je tiens d’ors et déjà me servir de leurs conclusions
pour affirmer la remarque suivante : une large partie de la réponse à l’addiction est médicale. La personne qui
en est victime est donc un patient qui souffre d’un dérèglement cérébral en sus de souffrir des effets directs et
indirect de son addiction. En aucun cas, que cela concerne les drogues, le sexe, la nourriture, le jeu pathologiques,
…, ces gens ne sont des criminels, mais de simples malades qui peuvent être soignés ! (Cela va fortement
déplaire à certains prohibitionnistes d’autant qu’on n’y parle pas de la drogue, mais des drogues en y différenciant les
produits en fonction de leur niveau de danger et de leurs effets).

-148-
Mais ceci n’est valable que pour les formes extrêmes de l’addiction, car elle joue un rôle important dans ce qu’on
nomme « le circuit de la récompense », région(s) du cerveau dont le fonctionnement chimique compense(nt) des
souffrances ou des « mal-vivre » liés à l’existence. Il peut donc exister des formes d’addiction « raisonnables » ou
« raisonnées », socialement acceptées, mais comme le rappelle le titre du premier article : « Addiction, nous ne
sommes ni libres, ni égaux ». Rajoutez à cela que l’on peut boire de temps en temps des alcools, pratiquer du
jogging et du sexe, fumer un cigare, manger des gâteaux, … sans être sous l’emprise d’addiction (ou alors
faiblement).

Il y a donc ceux qui sont victimes d’une addiction et s’y enfoncent avec, à terme, des problèmes de santé ou sociaux
(perte d’emploi, prison, clochardisation, …), ceux qui font la demande de soins et déclarent souffrir de leur
addiction, ceux qui ma fois vivent très bien avec et sont heureux comme cela, et c’est le plus grand nombre ! Mais
est-ce qu’on peut encore parler d’addiction dans ce dernier cas ? Car pour être addictif, un comportement doit être
répétitif, certes, mais aussi obsessionnel, plus fort que la volonté, compulsif et agissant dans le domaine de
l’inconscient. Il faut que soit présent la connotation de souffrance et/ou de déchéance.

Sciences et Vie nous apprend que pour l’Association américaine de psychiatrie, l’addiction se définie
par : « l’utilisation inadaptée d’une substance conduisant à une altération du fonctionnement ou à une
souffrance, cliniquement significative … ». On ne peut donc pas parler d’addiction pour une personne qui boit 3
verres de vins par jour depuis 20 ans, car il ne s’en plaint pas, cela ne le fait ni souffrir, ni dérègle son existence.
Pourtant, il y a bien une habitude, derrière cette pratique, et peut être une (faible) dépendance. Voyez comme tout
ceci est compliqué et difficile à définir, à saisir !

Je résumerai ici succinctement leurs articles car je ne veux pas les plagier !

Ceci précisé, passons aux articles précités du Sciences et Vie en question.

1) Addiction : nous ne sommes ni libres ni égaux (page 68 à page 73) signé J-J.P.
2) Toutes les drogues ne se valent pas (page 64 à page 81) signé Em. H.
3) La montée des addictions sans drogue (page 82 à page 85) signé N.R.
4) Sur la piste de nouveaux traitements (page 86 à page 89) signé C.T.

Résumé :

1) Addiction : nous ne sommes ni libres ni égaux

Le premier article explique que certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres à la dépendance. Et que cela
ne tient ni aux substances ni au vécu des individus, mais plus particulièrement à l’étrange chimie de notre cerveau
qui nous prédispose, en quelque sorte, au phénomène d’addiction.

Je n’y ai vu nulle part précisé la prise de conscience des risques et le terme de volonté (des individus), qui peut aussi
expliquer une partie du pourquoi certains résistent à l’addiction. Néanmoins, on y apprend que les dépendants ne
sont pas tous sujets à cette dernière : « seulement » 40 % des gros fumeurs de tabac, 2 % des petits fumeurs (moins
de 5 cigarettes par jour) et chez la drogue dure, chiffre surprenant, seulement 15 % des usagers tombent dans le piège
addictif.

Et d’en déduire que nous ne sommes pas tous égaux devant ce phénomène !

L’article explique qu’à défaut de fabriquer des personnalités adductives, ce qui n’est pas moral d’un point de vue
éthique, les chercheurs expérimentent et analysent ce problème au travers d’études épidémiologiques ou de
l’expérimentation animale. Toutefois cette dernière à ses limites : le cerveau des animaux est différent en bien des
point de même que leur psychologie. Car on soupçonne le vécu d’être en partie responsable de ce qui mène à
l’addiction : en effet, comment réagit un rat face à un problème de deuil, de divorce ou de perte d’emploi ! Humour
qui témoigne des limites de l’expérimentation animale.

Toutefois, elles ont su mettre en évidence des points communs entre le fonctionnement de base du cerveau neuronal
et semblent expliquer l’interaction entre la prise prénatale d’une substance psychoactive comme l’alcool, et

-149-
l’appétence (l’addiction) pour d’autres drogues plus tard. De même pour la nicotine ou la même expérience, réalisée
chez le rat et le macaque rhésus, qui se sont avérés plus vulnérables à cette substance pendant la période qui
correspond à l’adolescence.

Il y a alors altération (modification) du système de neurotransmission qui utilise la sérotonine et augmentation du


nombre de récepteurs à ce neurotransmetteur. Si cette période prénatale et du jeune âge, est si cruciale, c’est parce
que le cerveau y est en phase de construction : il y est donc particulièrement sensible aux effets délétères.

Mais ceci n’explique pas en totalité le passage à l’addiction : des tests animaliers de situation de stress chez le jeune
animal ont mis aussi en évidence une propension à devenir toxicomane à l’âge adulte !

Enfin, quelques expériences suggèrent un rôle qu’y jouerait la génétique. Ceci est à prendre avec des « pincettes »
car d’une, les résultats de l’expérimentation animalière ne sont à transposer chez l’humain qu’avec d’infimes
précautions, et de deux, le texte ne le dit pas, l’explication génétique d’un tel phénomène est un sujet d’éthique : il ne
faudrait pas « donner de l’eau au moulin » des eugénistes.

De toute façon, chez l’humain, cette vulnérabilité génétique ne semble s’exprimer qu’en interaction avec de
multiples facteurs sociaux, psychologiques ou physiologiques. Là encore, le test animalier tend à le prouver !
Toutefois, il est probable que certains sujets aient naturellement plus ou moins de récepteurs neuronaux que la
moyenne ce qui expliquerait une partie du problème sans toutefois être un facteur absolu.

A contrario, s’il est un processus qu’on a bien compris, c’est le rôle perturbateur de certaines substances
psychotropes dans la production de Dopamine et/ou l’équilibre entre deux autres neurotransmetteurs : la Sérotonine
et la Noradrénaline. Cela jouerait un rôle évident dans le processus d’addiction, mais cela n’explique pas encore
pourquoi certains échappent au phénomène !

L’article arrive à sa fin et son auteur « avoue » que chaque drogue agit de façon spécifique, impliquant différents
systèmes cérébraux et que de part la complexité du problème, ces substances ne sont pas près de nous livrer tous
leurs mystères.

Notons la présence d’un schémas (en coupe) du cerveau expliquant l’interaction entre les différentes parties de ce
dernier et les principaux neurotransmetteurs (en fait quatre systèmes de régulations perturbés par la prise de drogue)
ainsi que des petits dessins illustrant le fonctionnement de la jonction neuronale et du mécanisme de rétrocontrôle.

2) Toutes les drogues ne se valent pas

L’article présente une étude comparant les huit drogues principales. On y parle des médicaments en termes
généralistes, certainement du au fait qu’il y en a beaucoup. Cependant, certains d’entre eux ont une action
d'addiction et toxique bien plus importante que cette moyenne le laisse entendre : c’est le cas des barbituriques et
des antidépresseurs par exemple.

D’après Em. H. ( ?), les substances présentées ici sont dites psychoactives car elles ont en communs de modifier
l’activité cérébrale. L’article nous présente la dernière définition de ce qu’est une drogue. Selon l’Académie de
médecine :

« Une drogue est une substance qui provoque des sensations apparentées au plaisir et incite à
un usage répétitif. La consommation devient compulsive pour instaurer la permanence de ses
effets et prévenir les troubles psychiques, voire physiques, de l’arrêt.

L’addiction correspond à un degrés de l’usage compulsif, mué en besoin ; le drogué concentre


sur la drogue ses préoccupations, négligeant les conséquences sanitaires et sociales».

Quels soit licite ou non, leur consommations expose à des risques différents. Si toutes les drogues agissent sur le
cerveau et aboutissent à de la libération de dopamine dans le « circuit de récompense », elles n’empruntent pas toutes

-150-
les mêmes voies, n’activent (ou désactivent) pas les mêmes récepteurs, ne perturbent pas tous les mêmes
neurotransmetteurs et pour finir affichent une neurotoxicité, une toxicité et /ou un potentiel d’addiction différent.

Notez bien que l’effet subtil de chaque produit peut aussi impliquer d’autres zones du cerveau ou associées comme
l’hippocampe ou les amygdales, siège des processus mnésiques (ou, non marqué ici dans le texte, la glande surrénale
qui se trouve en terminaison du rein, fait cependant indiqué dans l’article précédant).

Si la consommation de tels produits peut s’avérer occasionnelle ou modérée, quand son usage devient
« problématique », c’est la preuve manifeste d’une dépendance. Pour l’auteur de l’article, les dégâts remarqués sur
les usagers dépendent de la dangerosité spécifique du produit et sa capacité à provoquer une addiction. Pour lui, au
stade avancé, la distinction entre drogues dures et douces s’estompent pour ne faire place qu’à la maladie, laquelle,
prise en charge rapidement, se soigne plus ou moins facilement.

Il nous prévient en outre, que l’étude qui va suivre ne fut pas simple à réaliser, les sources étant disparates, les
données et méthodes d’études pas toujours uniformes, et pour les substances illicites, une partie des données
provenant des usagers et doivent être maniés avec prudence. De même pour les chiffes de consommation, estimés à
partir de l’usage déclaré et publiés par l’O.F.D.T..

En gros plan, page 75, se trouve un graphique (échelle de l’addiction) qui représente la proportion d’usagers
dépendants classés par produit. Je l’ai refait un peu différemment en colonnes à pourcentage. Pour les médicaments,
ce chiffre est déclaré comme estimation.

80 76
73
70

60 60 Cocaine
Opioïdes
50
Tabac
40 39 Alcool
Amphétamines
30 26
23 Cannabis
20 20 Médicaments
Hallucinogènes
10

0 0
% usagers dépendants

Vient ensuite une série de fiches traitant individuellement de chacune des huit drogues. S’il est impossible de
résumer ici ces huit fiches, il faudrait mieux alors les scanner, je peux au moins vous les décrire. Elles contiennent
toutes une photo représentant la drogue en question. Ensuite revient invariablement les thèmes suivants : 1) Action
sur le cerveau, 2) Tolérance et dépendance, 3) Dangers, 4) Sevrage, 5) Les chiffres clefs, 6) un petit dessin illustrant
leur action sur les neurones avec le taux de dopamine libéré et 7) une présentation contenant le ou les principes actifs
et la ou les molécules, sa neurotoxicité, sa toxicité, son risque ou non d’intoxication mortelle, sa tolérance, sa
dépendance et son sevrage le tout étant noté de nul(le) à très difficile.

-151-
Le contenu de ces fiches est toutefois similaire (ou inclus) à la deuxième partie de mon Encyclopédie du Cannabis.
Ce n’est donc pas la peine de le répéter ici. Je vous conseille toutefois de parcourir cet exemplaire de Sciences et Vie.

Précisons toutefois que dans la fiche des médicaments (particulière parce que généraliste), deux familles de produits
y sont à l’étude :

A) Les anxiolytiques et hypnotiques : comprenant les benzodiazépines (bromazépam, chlorazépate,


oxazépam, clonazépam, diazépam, funitrazépam) et les barbituriques (phénobarbital, méprobamate).
B) Les antidépresseurs : ISRS (fluoxétine, paroxétine, citalopram, venlafaxine, sertraline), ADP
(miansérine, tianeptine) et IMAO (moclobémide et autres).

L’auteur nous précise aussi la définition de certains mots du domaine des drogues. Il y est question de :

Dépendance : adaptation de l’organisme à la consommation répétitive de certains produits, dont


l’arrêt est caractérisé par un état de manque. La cause de ce dernier peut être d’ordre physiologique
et/ou psychologique.

Tolérance : réaction de moins en moins forte à la consommation répétée d’une même quantité de
drogue, incitant à en augmenter la dose.

Sensibilisation : réaction de plus en plus forte, et irréversible, à la consommation répétée d’une même
quantité de substance psychoactive.

Sevrage : premier stade de la prise en charge des sujets dépendants, en milieu hospitalier ou en
ambulatoire. Il vise à limiter le malaise physique et psychique lié aux symptômes de manque.

3) La montée des addictions sans drogue

Selon l’auteur de l’article, les « accros » au casino, au net, au sexe … sont de plus en plus nombreux. On utilise le
terme « accro » car non seulement des comportements d’addiction sont remarqués, mais ce sont aussi les mêmes
zones cérébrales qui sont activées que lors de la prise de drogues.

On estime que 2 à 6 % des joueurs de casino sont victimes de ce que les psychiatres appèlent le jeu pathologique.
C’est une dépendance de type particulier puisqu’elle n’implique aucune substance telles l’alcool, le tabac ou la
cocaïne. Ces individus sont dépendants … du plaisir que leur procure l’espoir du gain. Tous les symptômes de la
dépendance sont présents : ils consacrent à cette activité de plus en plus de temps sans pouvoir s’en empêcher.

Le jeu semble être la forme la plus fréquente de ce comportement pathologique (de 1 à 3 % de la population totale),
mais ce n’est pas la seule « addiction sans drogue ». Les spécialistes ont définis des formes d’addiction au web
(cyberdépendance), au travail (on les appelle les workaholics), aux achats compulsifs, à l’affectif, au sport et au sexe.

Elles ont toutes en commun la même perte du contrôle du comportement. C’est la « perte de la liberté de s’abstenir »,
formule forgée en 1955 par le médecin pierre Fouquet. Le sujet est conscient de son comportement, reconnaît que
cela lui pose un problème mais ne parvient pas à lui mettre un terme même en s’y évertuant.

Ce phénomène est comparable à une force obscure, plus forte que la volonté, qui contraint le sujet à s’adonner
indéfiniment au même comportement. La résultante : comme pour les drogues, perte d’emploi, divorce, difficulté
financières, exclusion sociale.

La chimie du cerveau en cause :

Même sans disposer de statistiques, les spécialistes s’accordent à dire que ce type d’addiction est de plus en plus
fréquent. Cela est du au fait de profusion de situations favorables comme la multiplication des jeux d’argents,
l’incitation publicitaire à la consommation ou le développement d’Internet. Depuis 10 ans, on voit s’ouvrir des
centres de soins spécialisés dans ce type d’addiction.

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A titre d’exemple, l’hôpital Marmottant, fondé en 1971 par Claude Olievenstein, dispose depuis 2001, d’un service
qui traite de la cyberdépendance. L’hôpital Pasteur de Nice traite désormais la pathologie des jeux.

Après avoir pris conscience qu’elles existent, il faut désormais en savoir plus sur ces étranges pathologies. Seul la
chimie du cerveau peut les expliquer. Elles n’ont pas encore donné lieu à des études épidémiologiques, mais
quelques chercheurs ont pu déjà réunir quelques éléments de réponse. Exemples :

Grâce à l’imagerie cérébrale, les chercheurs ont ou démontrer que l’attente du gain,
chez un joueur « malade », déclanche les mêmes aires cérébrales (dont le noyau
accumbens) que certains psychotropes.

Le professeur Estorch de l’hôpital Santa Creu (Barcelone), a prouvé qu’une simple


course à pied multiplie par trois le taux de béta-endorphines (neurotransmetteurs
apparentés à la morphine dont le rôle est d’atténuer les douleurs).

Ces activités cérébrales impliqueraient une libération de dopamine dans le cerveau et ce phénomène serait
particulièrement intense chez les personnes dépendantes. Ce serait finalement, mais inconsciemment, la stimulation
de ces circuits que les addicts rechercheraient sans relâche.

L’explication du « phénomène d’addiction sans prise de drogue » et le fait que cela stimule les mêmes zones
cérébrales et libère les mêmes neurotransmetteurs que dans le cas de prise de substances psychotropes restent pour
l’heure, des mystères.

- Pour le psychiatre Michel Reynaud, de l’hôpital Paul-Brousse à Paris, « les addictions


comportementales sont l’exacerbation des mécanismes naturels du plaisir ». La
dépendance aux drogues détourne ces mécanismes car ces substances se comportent
comme « des leurres pharmacologiques qui viennent prendre la place de nos
neurotransmetteurs naturels ».

- Jean-Paul Tassin, quand à lui, estime que : « les addictions sans drogue reposent sur
l’activation des systèmes de stress, notamment la sécrétion d’hormones dites du stress,
les corticoïdes ». Sécrétion qui créerait un déséquilibre entre les circuits neuronaux
que seul la répétition parviendrait à compenser. « L’addiction peut être considérée
comme une réponses à une dépression. Car dans certains cas, le stress, parce qu’il
active les systèmes qui sont affaiblis, apporte une solution : il provoque la libération de
corticoïdes qui entraîne par elle-même, un plaisir qui ne prend la forme d’un
« craving » (besoin insatiable) que, justement, s’il survient sur un système déprimé ».

L’expérimentation animale dans ces domaines est difficile, voire souvent impossible. Il faudrait en effet, par
exemple, trouver des rats qui développeraient des facultés à jouer aux jeux d’argent, de surfer sur Internet ou céder
aux achats compulsifs !

L’auteur de l’article pense qu’il faut relativiser l’impact de la pathologie d’addiction sans drogue sur la santé
physique. D’après lui, par exemple, l’usage abusif de machines à sous n’augmente pas le risque de cancers de
poumons ou de cirrhose.

Toutefois, il néglige ainsi l’impact destructeur de la maladie ou l’acte compulsif fait du mal au sujet, le
poussant souvent jusqu’au divorce, à la perte de travail et même jusqu’à la déchéance sociale. Cela peut
aboutir au suicide. Dans un plan d’idées similaires, l’addiction au sexe peut pousser dans le meilleur des cas
au ridicule, mais dans les pires, à la délinquance sexuelle ou aux crimes du même ordre. Cette forme
d’addiction peut alors aussi faire souffrir d’autres victimes que ceux qui en sont atteints.

Quand aux conditions qui favorisent l’apparition d’une addiction sans drogue, elles semblent similaires à celles qui
impliquent la toxicomanie classique. A coté des composantes biologiques et génétiques, celle psychologique n’est

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pas à sous estimer, nottement les difficultés issus de l’enfance. Ici, certains pourraient se demander si on n’assiste pas
à une dérive consistant à « pathologiser » tous les comportements.

Pour Marc Valleur, ce n’est pas le cas : « Ces comportements excessifs ont toujours constitués des problèmes pour la
société, car ils menacent l’équilibre familial et social. La nécessité de les réguler a donc toujours existé. A la
différence près que ce n’était pas la médecine qui s’en chargeait, mais la morale et la religion, qui discréditait ces
comportements ».

L’auteur de l’article conclu en affirmant, non sans une pointe d’humour : « Que ce soit désormais les médecins qui
les prennent en charge est sans doute le premier pas pour espérer les sortirs du cachot dans lequel leur addiction les
emprisonne ».

(Encadré dans l’article, texte intégral)

Un médicament antiparkinson pousse au jeu !

C’est la preuve qu’un dérèglement de la chimie du cerveau est bien à l’origine des addictions sans drogues.
L’histoire remonte au début des années 2000, lorsque les cas ont été identifiés. Telle cette femme de 59 ans atteinte
de la maladie de Parkinson depuis douze ans, qui s’est découvert une passion pour le casino un mois après avoir
commencé un nouveau traitement.

Pour financer ses pertes, elle a emprunté, vendu ses bijoux et volé sa famille. Pourtant, elle n’avait jamais eu aucun
intérêt pour le jeu. Sur le conseil d’un neurologue, elle a arrêté son traitement … et vu son addiction disparaître en
quelques semaines.

« Les traitements de la maladie de Parkinson consistent à administrer à de fortes doses des substances qui miment
l’action de la dopamine. Plus qu’au jeu, il s’agit d’une addiction à la dopamine pour ces patients » explique le Pr.
Paul Krack (CHU Grenoble).

Depuis 2006, les notices de médicaments préviennent de ces effets secondaires …

(Autres encadrés dans l’article, textes intégraux)

Rapido, loto sportif : les jeux d’argents dans la ligne de mire.

La dépendance des français aux jeux d’argent est aujourd’hui prise au sérieux. Le ministère du budget a ainsi
annoncé en janvier 2007 son intention de brider l’offre de la Française des Jeux (FDJ). Première mesure : le Rapido,
sorte de loto instantané, affiché sur écran dans les cafés, et le loto sportif, devraient être interdits aux moins de 18
ans.

Autres mesures spécifique au Rapido : la mise maximale ava être ramenée de 1 000 à 500 Euros tandis que le
développement de ses points de ventes va être gelé en 2007.

Pourquoi le Rapido est il en ligne de mire ? Si l’impact réel de ce jeu n’est pas encore connu avec précision (une
étude est en cours à la FDJ), les spécialistes désignent son fort potentiel addictif : tirage toutes les cinq minutes,
fréquence de gains importante, de quoi inciter les joueurs à tenter leur chance … à plusieurs reprises.

Une étude a été menée en 2001 à l’hôpital général du Massachusetts sur des adeptes de jeux d’argent. Dans deux
situations différentes d’attente de gain, (avant et pendant que la roulette tourne, par exemple), le noyau accumbens
s’active (tâche rose dans l’imagerie médicale jointe à l’article). Or, cette zone est aussi celle qui s’active lors de la
prise de drogues telles que l’héroïne ou la cocaïne !

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Rajouts à ce troisième point : Cet article, dont je vous ai présenté un résumé, est intéressant mais il m’a laissé
sur « ma faim » ! J’ai voulu en savoir un peu plus sur le problème, et surtout cherché à mieux l’expliquer.
Voici la théorie que je vous propose :

Les addictions sans drogues sont des pathologies aux symptômes qui ressemblent beaucoup à celles des
toxicomanies … car elles sont aussi des toxicomanies. Mais ici, le sujet ne prend pas de la drogue, il la
« fabrique » inconsciemment. La « manie » (le comportement d’addiction sans prise de drogue) déclanche la
surproduction de neurotransmetteurs, mais dès que l’effet ressenti par le cerveau diminue, ce dernier réclame et
impose la manie, ce qui a pour effet de redéclancher la production en neurotransmetteurs.

Au-delà d’un certain seuil, certains neurotransmetteurs se conduisent en psychotropes dans la même logique
d’action que les drogues auxquels leurs molécules s’apparentent. C’est pour cela qu’il y a un nombre bien défini
de pathologies comportementales d’addiction. Il n’y a que celles-ci qui puissent induire une réaction chimique
aboutissant à un tel dérèglement. On peut donc parler ici de comportement « addictomaniaque » (voir la définition
plus loin).

Suppression du
mécanisme de retour à Descente (retour à l’état non euphorisé) Euphorie et/ou
un état « normal » (non flash
euphorique)
« Boucle toxicomaniaque ».
Reprise de drogue

Automédication inconsciente Drogue(s)


Stress,
angoisses, mal
(*) Autostimulation inconsciente des
de vivre (*) zones du cerveau qui produisent des
Fabrication excessive
neurotransmetteurs (déclanchée par de
un comportement addictomaniaque). neurotransmetteurs

Manie
Suppression du « Boucle de l’Addiction ».
mécanisme de retour
à un état « normal » Excitation
(non excité) (« plaisir »)
Descente (retour à l’état non excité)
(*) Déclenche le phénomène mais n’interfère plus ensuite !

Comparaison simplifiée de mécanismes cérébraux de l’addiction aux drogues par


rapport à ceux des comportements addictomaniaques.

Cette comparaison met bien en évidence les similitudes qu’il y a entre les deux mécanismes. Dans ces
deux cas, on s’aperçoit aussi que le stress, des angoisses ou une déprime sont des éléments
déclencheurs du trouble, mais qu’après, le phénomène s’auto-entretient, mettant en « sommeil »
l’élément déclencheur. Dans les deux cas, le phénomène fonctionne en boucles continuelles !

Il s’agit donc d’un cercle vicieux, plus fort que la volonté humaine, et le patient n’arrive pas à sortir de ce
schéma. Ce mécanisme explique ce qu’on appelle une « addiction sans prise de drogue ». Mais vous conviendrez
avec moi que cette expression n’a rien de scientifique en sus d’être en partie fausse, car il y a bien interaction de
substance(s) psychotrope(s) fabriquées par le cerveau. Je lui préfère le néologisme « addictomanie » dont voici la
définition que je vous ai concoctée :

-155-
Addictomanie : comportement tyrannique compulsif et inconscient ayant pour effet de faire produire certaines
substances neurotransmettrices en surabondance, dans le but de « contenter le cerveau » en actions psychotropes. Le
plaisir que cet organe en tire, est traduit chez le sujet sous la forme d’une excitation (émotion, on verra plus loin
pourquoi) qui le pousse tyranniquement à la renouveler dès que l’effet psychotrope cesse.

Cette excitation provoque la surabondance en neurotransmetteurs, la fin de cette surabondance déclanche


l’excitation, le mécanisme fonctionnant en boucle. La caractéristique de cette pathologie est d’être un cercle vicieux
qui implique un comportement que la seule volonté n’arrive pas à empêcher.

Ce mécanisme a pour cause un stress ou une déprime qui agit, semble t’il, sur la production de dopamine.
L’addictomanie est donc une réponse disfonctionnelle, une sorte de « bug » cérébral, qui masque certes le stress ou
la déprime (en empêche la résurgence des symptômes) sans toutefois pouvoir l’éliminer.

Cela concerne apparemment les formes pathologiques du jeu, de la dépendance cybernétique, de la dépendance
affective, du sexe en excès, des achats compulsifs, du travail et du sport abusifs. Mais il ne serait pas étonnant que
l’on découvre par la suite, de nouvelles pathologies comportementales de cet ordre, comme par exemple certaines
formes d’obésité ou d’anorexie.

En fait, dans les cas d’addictomanie, le cerveau « pèche » par excès de zèle (de bon fonctionnement). Il ne fait que
ce que sa nature lui permet de faire, c'est-à-dire, recevoir une information extérieure qui déclanche une émotion (par
exemple une peur) et transformer cette information en « message » chimique qui va à son tour générer une réaction
de synthétisation d’un neurotransmetteur (pour la peur, le cerveau fabrique souvent de l’adrénaline), arme
biologique qui aide à faire face à la cause du stress (ici d’après l’exemple : fuite, réaction violente de défense, force
décuplée, …).

L’addictomanie se résume donc à ceci : le cerveau « force » son propriétaire à réunir les conditions propres à
provoquer l’émotion qui « commande » la fabrication de drogue (d’un neurotransmetteur) propre à calmer son
envie de « défonce ». Le sujet n’est donc plus « maître à bord de son navire ». J’espère avoir été assez clair dans
mes explications.

- Fin de la définition -

Fin de l’effet du médicament


Retour à un état « normal » Déclanchement (prise d’une autre dose)
(non excité) de la manie Contentement du
cerveau
Suppression du Suppression du
mécanisme mécanisme

Stress,
Prise de conscience Médicaments de
angoisses, mal Manie de la souffrance et substitution des
de vivre demande d’aide neurotransmetteurs
(soins)

Action théorique simplifiée d’un médicament de substitution de


neurotransmetteurs dans le mécanismes cérébral addictomaniaques.

Cette stratégie médicale semblerait être utile pour ce qui est de masquer le stress et stopper la manie,
mais inefficace pour les soigner. Ces deux troubles interdépendants sont « mis en sommeil » ! On
donne au cerveau ce qu’il désire, en échange, ce dernier n’a plus besoin de simuler (déclancher la
manie) pour l’obtenir. Cela fonctionne sur le même principe que la cure de maintenance (méthadone)
pour échapper aux douleurs de manque d’opiacés !

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Les substances physiologiques actuellement soupçonnées de déclancher des phénomènes d’addictomanies sont les
endomorphines et les endorphines, moléculairement proches de la morphine et autres opiacés, mais aussi les
corticoïdes et la dopamine (voir Neurotransmetteurs dans le dictionnaire).

Mais le problème du traitement de telles pathologies se complique : si le cerveau semble bien la cible de l’activité de
ces substances, cet organe n’est pas le seul à produire des neurotransmetteurs ou d’autres substances qui les
potentialisent ou les inhibent. Si définir un état d’addictomanie semble aisé, en expliquer l’origine du dérèglement
semble relever de la gageure.

Ce dessin qui va suive débat d’un traitement des symptômes, et non de soins dans le but de guérir vraiment la
maladie. Pour ce faire, il faudrait mieux agir sur la cause de l’élément déclencheur. L’élimination du problème
causal entraînerait logiquement la disparition de la manie, donc la suppression du cycle vicieux. On peut
penser qu’une psychothérapie, et une prise de conscience du processus pathologique peut aider le patient en sus d’un
traitement antidépresseur et de substitut des neurotransmetteurs surproduits.

Bien évidement, une bonne partie de tout ceci n’est que le fruit d’une théorie : il faut donc utiliser ces propos au
conditionnel et avec prudence tant que la science ne vient pas en prouver la véracité ! A contrario, ce que l’on sait
avec certitude, c’est que ces gens sont des malades victimes d’une maladie atypique. Si être « accro » aux jeux, au
travail, au sport ou au cybernétique ne dérange pas vraiment les « autres », l’addictomanie au sexe est souvent mal
perçue, quelques comportements pouvant même aboutir à une réponse pénale.

Certains viols ou meurtre sexuels, certains attentats à la pudeur et la pédophilie peuvent être expliqués par
une pathologie similaire développée par leurs auteurs.

Mais, pour autant, la plupart des cas l’addictomanie sexuelle ne concerne que des comportements moins graves
(chroniques toutefois) qui poussent à tromper un partenaire, à de l’exhibitionnisme, au visionnement obsessionnel de
vidéos pornographiques, à des pratiques masturbatoires chroniques ou à fréquenter les clubs échangistes, ceux de
rencontre ou des prostituées. Chez l’homme, cette maladie peut tout autant donner lieu à des actes homosexuels
intensifs et répétés comme le font ceux qui traînent tous les soirs dans certain bois ou parcs.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne suis pas en train de critiquer l’homosexualité, chacun fait ce qu’il
veut et Dieu est seul juge ! Non, je parle ici d’une forme pathologique de l’exercice débridé de la sexualité, en
réunissant tous ses genres, pratiques qui nuit aux individus concernés et qui, par exemples, leur fait perdre leur
travail ainsi que l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes !

Il est évident que le sujet malade ne peut résoudre son problème seul et souffre effectivement des problèmes que cela
lui cause. Quand l’addictomane sexuel va jusqu’à agresser une tierce personne pour assouvir son désir, il n’est
plus tout seul à souffrir.

Il faut donc trouver des traitements efficaces. Cela semble actuellement impossible, on ne sait pas vraiment traiter
encore cette maladie dans ses différentes formes et la réponse médicale se fait au cas par cas. Il n’y a même pas
encore eu d’études épidémiologiques sur le sujet ! Les substituts de neuromédiateurs actuels, en usage seul, ne
semblent efficaces que dans 20 % des cas traités, et encore … il faut mettre au point de meilleures molécules.

Mais il ne faut pas baisser les bras, en théorie, on peut toutefois mieux soulager le patient et son entourage, par ces
médications de substitutions aux neurotransmetteurs utilisés conjointement aux tranquillisants et à de la
psychothérapie avec suivit.

Lorsque le patient fait lui-même la demande de soins en réponse à une ou des soufrance(s), la voie vers la
guérison est à moitié parcourue. Mais ce n’est pas toujours le cas : c’est parfois l’entourage qui fait cette demande,
ou s’il est isolé, le sujet ne la fait jamais et s’enferme autant dans son mal que dans son vice. Surtout dans le cadre
d’addictomanie au sexe, lorsque les pratiques débouchent sur des situations honteuses ou des actes criminels.

Le recherche devrait donc s’intéresser à comprendre ces mécanismes et à trouver des remèdes, car il y a fort à
parier que cela puisse nous amener à mieux connaître le fonctionnement du cerveau et de sa chimie intime.
Mais aussi à découvrir de nouveaux médicaments dont les champs d’actions pourraient déborder dans le

-157-
cadre des drogues dures et de leurs soins, résolvant ainsi l’impasse dans laquelle nous sommes plongés
actuellement.

Dans une autre mesure, ces recherches pourraient déboucher aussi sur la compréhension et le traitement de
maladies contemporaines préoccupantes comme la schizophrénie et la délinquance (et criminalité) sexuelle.
Nous avons donc tout à gagner d’investir de la « matière grise », du temps et de l’argent dans ce secteur !

Au fait, je ne suis ni médecin, ni chercheur. Je prend donc le risque de passer pour un prétentieux en développant une
telle théorie qui n’a ici d’ailleurs rien de scientifique et s’exprime sur un plan vulgarisé. Cette démonstration n’a pas
pour but d’imposer une pensée, mais de synthétiser la base du problème, de susciter à une réflexion collective, et de
sensibiliser nos responsables afin de faire déclancher la recherche à ce sujet !

Coluche disait : « … L’intelligence, l’Homme s’en croit toujours bien assez


pourvu, vu que c’est avec cela qu’il juge … ! ».

Le cerveau humain : l’aboutissement de la création, une magnifique et subtile machine,


si complexe … pour si souvent autant de « connerie » … ! Quel gaspillage !

4) Sur la piste de nouveaux traitements (dernier article de Sciences et Vie)

(En toxicomanie) Les cas de rechute le prouvent : ni la volonté, ni les traitements actuels à base de produits
de substitution ne garantissent de sortir de la spirale de l’addiction. L’idéal ? Ce serait de briser le cycle de la
dépendance. Or des pistes s’offrent enfin …

L’impossible usage de sa volonté … le point commun à tous les individus sous l’emprise d’une addiction ! La cause
est due aux circuits neuronaux, plus spécialement ceux qui constituent le « circuit de récompense », profondément
perturbés par la dépendance à une substance ou un comportement.

Le taux de rechute reste hélas énormément élevé. Les médecins appèlent ce phénomène « craving » : littéralement le
« désir ardent » pouvant se définir comme un comportement obsédant orienté vers un produit ou les situations qui en
favorisent sont obtention ou la réalisation d’un comportement. Cela vaut pour l’alcool, la nicotine, la cocaïne,
l’héroïne ou les jeux d’argent …

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Rétablir l’équilibre rompu :

Pour en finir avec l’addiction, il faudrait réussir à rétablir l’équilibre dans le circuit perturbé. Mais, humblement, nos
connaissances sur les circuits neuronaux sont plus que succinctes, rien que la localisation de ce qu’on appelle la
volonté demeure un mystère profond.

Dans ces conditions, la seule arme pharmacologique qu’on propose aux patients se cantonne à la substitution. Cela
ne fonctionne malheureusement pas avec l’alcool et la cocaïne, mais abouti à des résultats, certes limités, avec le
Tabac et les opiacés.

L’idée est de continuer à « fournir sa drogue » (sous une autre forme) aux patient, mais de les libérer des gestes et de
l’environnement qui entoure ces addictions. D’un point de vue clinique, on apprécie que ces produits évitent le
manque, annulent l’effet toxicomaniaque et réduisent les risques sanitaires.

On est donc loin du traitement idéal qui consisterait à mener un patient vers la porte de sortie de l’addiction sans
utiliser de molécules proches des drogues qui en sont responsable … un Graal ! De tels médicament n’existent pas
encore, mais les laboratoires y travaillent « d’arrache pied » car l’enjeu est sanitaire … tout autant que financier !

Entre molécules anti-addictions et pistes vaccinales, les labos ne négligent rien :

Si notre connaissance des processus neurobiologiques est plus qu’élémentaire, les progrès dans le domaine désignent
quand même de nouvelles pistes :

- une famille de récepteur de dopamine (D3) situés sur la membrane du noyau d’accumbens, région
centrale de la dépendance. L’expérimentation animale a donné de bons résultats pour les addictions à
la cocaïne, au tabac et à l’alcool.

- Les récepteurs CB1, activés par des endocannabinoïdes, neuromédiateurs moléculairement proches
de cannabinoïdes comme le THC, modulent l’équilibre d’autres neuromédiateurs comme la dopamine
et le glutamate. Une molécule capable de bloquer les CB1 a été découverte et a donné le Rimonabant
développé par Sanofi-Aventis.

L’expérimentation animale donne d’excellents résultats, ces derniers s’avèrent toutefois décevants
lorsque cela concerne les essais sur l’homme au point que le laboratoire a renoncé à déposer un
dossier d’autorisation de vente. Toutefois, une exploitation peut cependant être faite du Rimonabant
dans un cadre inattendu : il réduit l’appétit considérablement, ce qui peut être utilisé dans le cadre de
soins pour les personnes obèses.

Une autre technique, plus audacieuse, qui au lieu de tenter d’agir sur les récepteurs, vise à carrément vacciner
l’organisme contre l’action des drogues. Sont spécialement ciblés la nicotine et la cocaïne. Il s’agit de « capturer » et
de bloquer le produit actif dans le sang avant qu’il ne parvienne au cerveau.

Les premiers résultats sont encourageant mais on a détecté une faille : en cas de grosse consommation, les anticorps
présents sont vite saturés et le procédé devient alors inefficace.

De plus, il existe une grande variabilité dans l’efficacité de ces vaccins. Curieusement, certains sujets bénéficient
mieux de leurs effets que d’autres. On en a déduit qu’une « conjoncture génétique » favorise ou défavorise un
patient par rapport à l’action de tel médicament ou tel autre.

L’approche génétique permettrait de cibler les traitements en fonction de profils et des patients :

Pour Charles O’Brien, neurobiologiste qui a découvert la Nalextrone dans les années 80, molécule qui bloque les
récepteurs aux opiacés, la piste génétique n’est pas étonnantes (la Nalextrone a abouti aussi, dix ans plus tard, à la
mise au point d’un médicament destiné aux personnes alcooliques).

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Or, début 200, les chercheurs ont mis en évidence que certains patients, dont le gène codant pour les récepteurs aux
opiacés présentait une forme particulière (nommée « allège G »), répondaient particulièrement bien à la Nalextrone.
Après six mois de traitement, 96% d’entre eux affichaient une consommation nulle à modérée, contre moins de 50%
chez ceux ne bénéficiant pas de cette particularité génétique.

L’évolution future des traitements verra probablement un profilage génétique se mettre en place.

Rajouts et conclusion :

Cet ensemble d’articles de Sciences et Vie, est une excellente entrée en matière. Il vous « dégrossit » la complexité
du problème de l’addictomanie. Mais cet « état des lieux » des avancés de la recherche n’aborde pas les
conséquences possibles de telles découvertes. C’est ce que nous allons faire ici ! Commençons … par le
commencement !

L’addictomanie est un phénomène qui n’a pas toujours été expliqué par la science (en fait, elle l’est depuis très peu
de temps et de façon très incomplète) :

- L’étude de la préhistoire et de l’archéologie, nous apprend que nos ancêtres avaient la curieuse
coutume de souvent trépaner leurs congénères. On pense que ce fut une des premières tentatives
médicales pour résoudre des « maux spécifiques » comme les migraines récurrentes et les
comportement anormaux (comme ceux provoqués par les addictomanie, les déprimes ou la folie). En
bref, « si un mal était dans la tête, en y faisant un trou, il devait logiquement en sortir » !

- Il y a très longtemps, le shamanisme a inventé le concept « d’influence négative » spirituelle : il


s’agissait avant tout, de négocier la rédemption de la maladie avec des dieux, des esprits ou des forces
naturelles (agissant en temps qu’entités) à qui on attribuait l’origine de ces maux.

Mais les shamans sont quand même les premiers à avoir tenté de guérir, en parallèle aux rites
magiques, leurs patients avec les substances qu’offrait la nature. Or, dans le cas de l’addictomanie, ils
ont du obtenir quelques résultats positifs avec l’emploi de drogues apparentées chimiquement aux
neurotransmetteurs. Pareil pour la folie avec le traitement par des hallucinogènes, comme le prouve
l’usage moderne de certaines de ces substances en psychiatrie.

- Puis, l’Eglise romaine, dès les années 600 et jusqu’à la renaissance, s’accapara l’autorité suprême en
politique comme en médecine. Elle vit dans l’addictomanie une possession démoniaque et y répondit
par l’exorcisme. Comme pour lui donner raison, les patients (jadis les « possédés »), reconnaissaient
que ces troubles qu’ils vivaient se réalisaient indépendamment et contre leur volonté, suppliant une
aide.

- Dès le XVIe siècle, la médecine civile naissante s’interroge sur les maladies atypiques qui sont
perçues alors comme des mystères. Celles du cerveau (mais on ignorait alors tout de leur origine), en
faisaient partie. Le XVIIe siècle et le développement du livre permirent la diffusion du savoir médical
et de ses interrogations. Au XVIIIe se met en place la médecine « rationnelle » mais aussi d’autres
sciences comme la chimie, la physique et la pharmacopée. Toutes vont travailler de concert.

Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’apparaît vraiment la médecine moderne, avec les premières grandes
découvertes qui marquent les esprits et l’apparition d’instruments qui permettent le dépassement de la
simple étude clinique, une meilleure compréhension des phénomènes et les premiers soins avancés.
Mais ce qui se passait dans la tête demeurait toujours un mystère.

Le concept psychiatrique apparaît à la fin du XIXe mais ne se développe réellement qu’au début du
XXe siècle, avec ses grandes réussites mais aussi ses utopies et une activité hospitalière (asiles
d’aliénés) rétrograde et destructeur qui servit, plus qu’autre chose, de « champ d’expérimentations
médicales et pharmacologiques » sur l’être humain.

-160-
- Ce n’est que depuis le début des années 90, que la science aborde le concept « d’addiction sans
drogue » et qu’en 2007 que la France organise la constitution de la recherche sur ce sujet !
Principalement à la demande de l’industrie pharmaceutique, car le « marché » semble porteur et à
terme très lucratif, mais aussi pour des raisons d’impasses actuelles tant sur la connaissance du
fonctionnement précis du cerveau humain que du traitement de ses maladies comme la folie, les
addictomanies et les toxicomanies.

De plus, on soupçonne les pouvoirs civiles et militaires, principaux décideurs ici sur la question,
de viser à tirer profit des futures connaissances neurobiologiques dans le but d’imposer à terme
une véritable « dictature du bien » (soi-disant) par le contrôle des esprits.

La conception de libre arbitre, l’indépendance du psychisme (la nature divine et immortelle de l’esprit, ce que la
religion nomme l’âme) par rapport aux phénomènes purement chimiques du cerveau, semblent d’office être remises
en question par l’approche actuelle de la Science pour tout ce qui concerne les processus neurobiologiques. Cette
dernière, y perçoit une explication physique, chimique et rationaliste, que ce soit pour les « commandes » qui
organisent le gestuel musculaire, la parole, le contrôle physiologique, … mais aussi la pensée et l’organisation de
celle-ci.

Il apparaît alors, que la Science se dote d’une dimension totalitariste comme jadis la religion catholique le fit
en Europe, au dépend des chercheurs et médecins qui eux, travaillent réellement à améliorer la condition humaine
face à la maladie.

Je ne sais pas pourquoi, quand on me prononce les mots « génétique » et processus neurobiologiques, les termes
« dérive » et « contrôle » (des individus) me viennent à l’esprit ! La recherche pharmaceutique, surtout dans l’étude
et la mise au point de vaccinations anti-drogue, travaille semble t’il aussi à fournir des armes de « contrôle » à la
prohibition.

Pour autant, est-ce que l’être humain, à qui ont interdirait l’accès au plaisir provoqué artificiellement, serait-il plus
heureux dans un monde ou la volonté qui aspire, finance et ordonne de telles mesures, est basée sur l’égoïsme, la
force, le plaisir par l’argent, l’exploitation et la domination ? Il semblerait que non à la vue de tout l’assortiment de
médications chimiques (tranquillisants, calmants, somnifères et anti-dépresseurs) qui s’imposent face aux substances
naturelles dont l’usage libre se voit interdit et réprimé.

Le progrès dans ces domaines, s’il est nécessaire pour soulager certaines maladies graves comme les folies,
l’addictomanie ou certaines toxicomanies, pourrait, dans un cadre plus généraliste, nous apporter plus de
problèmes (au niveau éthique) qu’il n’est censé en résoudre.

Si, comme le disait jadis le dicton, « sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme », on pourrait l’actualiser en
le modifiant comme ceci : « « sciences sans conscience n’est que ruine de l’homme », où « sans conscience »
désigne aujourd’hui le « pognon et le pouvoir » !

Il semblerait que les Industries et l’Etat, dont on a aujourd’hui du mal à en percevoir la frontière et qui est à la solde
de qui, travaillent plus à asservir et contrôler l’être humain, qu’à le servir et a pousser son épanouissement ! Tout un
programme … dénoncé et décortiqué à maintes reprises dans cette encyclopédie.

(Photos Microsoft Encarta Multimédia 2006)

-161-
2ème PARTIE :

Définitions DROGUES - TOXICOMANIES

Classification des substances.


/…
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- 163 -
...Les définitions et explications qui vont suivre, ont été, pour la plupart, "tirées" de l'Encyclopedia
Universalis, de "la Poudre et la Fumée" des docteurs Sylvie et Pierre ANGEL, et de Marc MORWITZ, de
"La Drogue expliquée aux Parents" de Gilles CAHOREAU et de Christophe TISON, du “Petit Dico. des
Drogues” du collectif F.T.P. et, pour une moindre part, de ”l’Introduction à l’étude des toxicomanies” de
Marie-Adeline SCHMELCK.

Diverses revues comme Sciences et Vie viennent, ça et là, apporter leur lot de précisions, définitions, et
rapports d’expériences cliniques ou animales. La partie traitant des plantes chamaniques et rituelles
d’Amérique du Sud s’inspire du livre « Les plantes des dieux », de Richard Evans Schultes et d’Albert
Hofmann (éditions du Lézard). Notons la présence de quelques infos tirées de quotidiens.

Toute cette littérature est la preuve que la science a réuni depuis longtemps de quoi se faire une idée
objective sur la question des drogues. Si aucune avancée n’a eu lieu depuis, c’est que nos décideurs ne le
veulent pas. Nos politiques parlent de la drogue « point-bar » et brandissent l’épée de la répression, nos
scientifiques parlent des drogues et de dangers variables selon les produits, s’enfermant souvent dans la même
logique que les précédents. Nos médecins (dans leur majorité), quand à eux, parlent de réduction des risques et
astiquent le bouclier de la prévention, ayant quand même du mal à se faire entendre et comprendre.

Les « drogués », tous parlent à leur place et personne ne leur demande leur avis. Pourtant, dans le monde du
chanvre, on en a beaucoup à dire, à vous expliquer, à vous apprendre … et à vous dénoncer ! Il y a d’autres
façons de traiter le problème des drogues, d’autres approches que la simple répression !

Loin de moi la prétention d’avoir réunit ici toutes les drogues et leurs descriptions. Il en existe certainement
plusieurs milliers de différentes. Vous en découvrirez ici une sélection des plus connues ou des plus usitées
dans un classement qui vous permettra une meilleure vue d’ensemble des différentes grandes lignes de
« toxicomanies » possibles.

Je pense être arrivé ici à transcrire un ensemble de faits qui correspondent le plus à la réalité. Ces textes sont
certes un peu longs et un peu trop techniques, mais le problème n'est pas mince. Je ne saurais que trop vous
conseiller de lire jusqu'au bout cette partie, pour que vous puissiez avoir une idée assez exacte du problème
causé par la toxicomanie : j’entend trop souvent tant de “conneries débitées“ sur le sujet que cela ne m’était
plus, comme à bien d’autres, supportable.

Pour utiliser une image du passé, un superlatif, la prohibition d’aujourd’hui est comparable à
l’inquisition de naguère : les usagers de drogues sont donc autant de « sorciers » et sorcières persécutés
par cette dernière. Non pas qu’il soit encore question de sorcellerie, mais de savoirs et d’utilisations
empiriques des plantes et des substances qu’elles produisent, d’automédication avec des effets plus ou moins
positifs, de pratiques récréatives et de recherche spirituelle dans une société ou les valeurs imposées sont
l’argent, le pouvoir et la réussite affichée, sur fond d’hypocrisie généralisée : une chimère par rapport aux
réalités de la vie.

En cela, l’image est bien fidèle à la situation du moyen âge ou le coté « sorcier » et/ou magique de la
question, n’était qu’une interprétation imaginaire et fantasmagorique des hallucinations induites par des plantes
hallucinogènes. Aujourd’hui, les procureurs et les policiers succèdent à l’inquisition. Les soins obligatoires
(même pour le cannabis) et la prison (peines lourdes) ont remplacé le bûché, les lois contiennent nombres
d’aberrations judiciaires qui ont remplacé la Question, bien que dans certains pays, tortures et peine de mort
sont encore appliqués aux trafiquants et à certains consommateurs, sous l’égide d’une interdiction mondiale
régie par une ONU pas très « regardante » des dérives qui sont faites sur la base des travaux ses conventions.

Aujourd’hui, les peuples de l’occident, dont nous faisons partis, se définissent comme « évolués ». Permettez
moi d’en douter assurément ! Le fascisme n’est pas mort en 1945. Il se venge aujourd’hui des coups qu’on lui a
porté naguère et a vaincu la démocratie sur son « propre terrain » : les élections et le monde économique du
travail. Dans la question des drogues, il a su trouver un terrain propice à son développement, à son expansion, à
sa main mise sur les pouvoirs et forces armées, et surtout, il a su trouver un sujet idéal pour nous diviser ! Nous
sommes stupides : nous n’avons rien vu venir et beaucoup ne voient toujours rien.

JÊK
- 164 -
- 165 -
I) ASPECT OFFICIEL, DÉFINITIONS:

TOXICOMANIE :

O
n entend traditionnellement par toxicomanie, un mode de conduite qui, par le recours a des moyens
artificiels, les "toxiques" ou les "drogues", a pour but soit le rejet de souffrance, soit la recherche du
plaisir. Il s'agit donc d'une situation psychoaffective s'organisant pour trouver dans un état, voulu
comme euphorisant, des satisfactions que le sujet ne trouve pas dans la vie de tous les jours.

Historiquement, la toxicomanie se caractérisait comme une maladie relevant de la psychopathologie


(maladies psychiques). Elle supposait une prédisposition structurelle et Logre, en 1927, parlait à ce propos
pour les adolescents, du "coup de foudre toxicomanogène". Suivant la formation des spécialistes, on estimait
que les toxicomanes avaient une structure perverse ou bien on définissait une véritable névrose toxicomaniaque
dont on pouvait décrire deux types bien particuliers : le type compulsif et le type impulsif.

En fait, d'une part, l’ethnopsychiatrie a montré que dans certaines populations où il régnait une sorte de
consensus socioculturel, il pouvait exister un usage modéré et adapté de certains produits toxiques et que
c’était les adultes qui initiaient les adolescents aux produits. D'autre part, dans nos sociétés, l'utilisation
massive des substance dites toxiques par de très nombreux jeunes, et l'apparition d'autres, non classées comme
stupéfiants (substances contenues, par exemple dans certaines épices, ou le thé), qui n'entraînent pas forcément
de dépendance ou d'accoutumance intolérables (mais qui possèdent quand même un potentiel d'abus) posent
des problèmes théoriques et pratiques, dont ne rendent pas compte les définitions classiques.

Ensuite, les motivations propres aux dits toxicomanes, ne sont que peu ou pas pris en considération dans ces
définitions scientifiques : elles ne font que chercher à démontrer un contexte malsain régies par une pseudo
morale qui prétend que l’humain sans l’influence de substances psychoactives est un modèle parfait. Pourtant,
une des valeurs communes aux toxicomanes est la recherche d’un autre état, celui d’un monde de paix, de
communication et d’extase sans commune mesure avec celui qu’on connaît avec son lot de dominations,
d’impositions, d’égoïsmes, de douleurs, de frustrations et de règne de l’argent roi !

La « Toxicomanie » est une fuite, un refus du monde tel quel que l’adulte impose à sa descendance, d’autant
que dans nos sociétés modernes, les repères naturels ont disparus engloutis par le béton et le goudron. C’est
dans cette voie qu’il faut chercher le pourquoi d’un tel engouement massif de la jeunesse envers les euphories.

Toutefois, certaines substances sont tellement toxiques et accrocheuses, que leur emploi donne raison à nos
scientifiques : ce qui n’est pas vrai pour le cannabis, l’est plus sûrement pour l’héroïne et la cocaïne et dans une
moindre mesure, pour l’ecstasy et les nouvelles substances stupéfiantes.

Définition :

Pour A. Porot (1945) : on appelle toxicomanie, l'appétence anormale et prolongée, manifestée par certains
sujets, pour des drogues toxiques ou des drogues dont ils ont connus accidentellement ou recherché
volontairement les effets analgésique, euphorique ou dynamique. Appétence qui devient rapidement une
habitude tyrannique et qui entraîne presque inévitablement l'augmentation progressive des doses.

Pour les experts de l'Organisation Mondial de la Santé (O.M.S.), la toxicomanie comprend :

- L'apparition d'un syndrome d'abstinence avec une symptomatologie psychique en cas d'interruption
soudaine de la consommation.

- Un désir insurmontable de prendre de la drogue et de l'obtenir par tous les moyens.

- Des effets nocifs pour l'individu ou la société.

- Une dépendance physique et / ou psychique.

- Une tendance à augmenter les doses.

Ces mêmes experts ont proposé de remplacer le terme de toxicomanie par le terme de pharmacodépendance.
Ils ont, en outre, précisé les notions suivantes :

- 166 -
Pharmacodépendance : il s'agit d'un état de dépendance psychique ou physique ou les deux à
la fois, vis à vis d'un produit, et s'établissant chez un sujet à la suite de l'utilisation périodique ou
continue de ce produit.

Accoutumance : il s'agit d'un état résultant de la consommation répétée d'une drogue qui, sans
produire toutes les caractéristiques dangereuses de la définition de la pharmacodépendance,
oblige l'individu à augmenter ses doses.

Tolérance : adaptation de l'organisme aux effets d'une drogue ou à son effet toxique (coté
physiologique) impliquant la nécessité d'augmenter les doses pour obtenir des résultats
psychoactifs d'ampleur constante.

Assuétude : asservissement à la drogue engendrant un état de besoin impérieux en cas de


sevrage, avec dépendance psychique et le plus souvent physique.

Dépendance Psychique : besoin irrésistible et obligation morale, sans liens physiologiques


évidents, de continuer à utiliser de la drogue pour toujours retrouver le même type d'effet.

(C’est le cas du fumeur chronique de Cannabis, qui peut parfaitement se sevrer tout seul de son
produit, mais continue son usage principalement pour sa caractéristique anxiolytique spécifique et
pour en ressentir l’euphorie).

Devant l'ambiguïté de la situation de l’époque, ils ont proposé une définition d'attente et purement
phénoménologique (citation des experts) :

"...nous considérons comme toxicomane quiconque qui, à partir d'un produit de base, fait
l'escalade vers un autre produit ou d'autres produits et / ou l'utilise quotidiennement ou
quasi quotidiennement.".

Cette définition décrit un comportement, n'en désigne pas les conséquences supposées, et en exclut les
usagers occasionnels ainsi que les toxicomanes n’ayant pas vécu d’escalade (exemples : quelqu’un qui a
commencé par boire un peu d’Alcool et qui à fini alcoolique sans se préoccuper de l’existence d’autres
produits; phénomène souvent similaire pour les utilisateurs de Cannabis). Cette définition “provisoire” (depuis
trop longtemps) voulait définir les drogues en termes généraux; et par la même « aller dans le sens » des
théories de la prohibition (théorie de l’escalade) : elle est reconnue, depuis, comme incomplète et inadaptée
aux drogues en particulier.

Mais si elle est obsolète depuis fort longtemps, nos politiciens s’appuient encore dessus pour maintenir
l’interdit.

Depuis 1990, la recherche médicale, voire scientifique en général, a débouché progressivement sur une
compréhension des mécanismes subtils du cerveau et l’interaction des substances psychotropes avec ce
dernier. Au niveau médical, en 2007, on ne parle plus de la drogue, mais des drogues, de risques et
d’interactions différents, au grand dam des lois et de des prohibitionnistes qui affectionnent du généralisme.

Du coup, le principal avocat, et particulièrement pour le cannabis, se trouve être la science qui bien souvent
pond des rapports qui corrigent, bouleversent ou détruisent bien des idées reçus. L’affrontement contre les
drogues est plutôt d’ordre idéologique ou le passionnel prime sur la raison et le rationalisme. Du coup, le
Rapport Roques et la Commission Henrion ont fait lever un véritable tollé de la part de la frange
prohibitionniste. Des personnalités honorables comme monsieur Kouchner se sont vus insultés par des élus !
Mais le message est passé, comme « l’orage » que cela avait déclanché et depuis les chercheurs travaillent sur
le sujet un peu plus sereinement.

A ceci je rajoute ici d’autres définitions :

Dépendance physique : besoin irrésistible de continuer à utiliser la drogue pour éviter des
sensations physiques de douleurs, de fatigues, d’angoisses, de surexcitation ou de mal-être, bien
que ces trois derniers états peuvent–être rattachés à la dépendance psychique s’ils sont légers.
Une partie de la dépendance psychique serait-elle liée une dépendance physique faible à très
faible ? Nous verrons plus loin, qu’il y a peut-être une « troisième voie » qui se situe entre ces
deux définitions (voir le point sur le crack : dépendance « neuronale »).

- 167 -
Addiction : Anglicisme (voir la définition de ce terme dans la partie dictionnaire). On préfère
l’utiliser aujourd’hui en remplacement du mot dépendance Pour l’Association américaine de
psychiatrie, l’addiction se définie par : « l’utilisation inadaptée d’une substance conduisant à
une altération du fonctionnement ou à une souffrance, cliniquement significative … ». C’est
donc une dépendance qui se caractérise par une souffrance : elle définie la forme extrême d’une
toxicomanie et ne peut pas s’utiliser pour définir des prises occasionnelles ! Vous pouvez aussi
regarder ma définition de l’Addictomanie page 155.

Et voici la dernière définition du terme drogue. Pour l’Académie de Médecine :

« Une drogue est une substance qui provoque des sensations apparentées au plaisir et
incite à un usage répétitif. La consommation devient compulsive pour instaurer la
permanence de ses effets et prévenir les troubles psychiques, voire physiques, de l’arrêt.

L’addiction correspond à un degrés de l’usage compulsif, mué en besoin ; le drogué


concentre sur la drogue ses préoccupations, négligeant les conséquences sanitaires et
sociales».

Vous noterez que toute allusion à l’escalade a été gommée dans cette version. Toutefois, cette définition, si
elle a l’avantage d’être courte, ne me satisfait pas encore. Vous trouverez page 270, ma définition du mot
drogue, mais auparavant, vous devrez lire tout ce qu’il y a entre ces deux points (102 pages), c’est important !

Revenons à notre récente définition. Il y a problème : si cette définition peut correspondre à l’usage de
drogues dures, surtout dans son premier paragraphe, l’ethnopsychiatrie à prouvé que pour d’autres substances,
un consensus social pouvait permettre l’emploi d’euphorisants sans risques pour la structure sociale, avec des
risques sanitaires minimisés. Par exemple, l’expérience hollandaise démontre une très bonne socialisation des
usagers de cannabis avec une bonne intégration au niveau du monde du travail. C’est l’interdit qui oblige à la
désiociabilisation, avec son cortège de persécutions, de fuites et de marginalisations.

Motivation des toxicomanes :

Parmi les motivations citées il faut noter :

La mode : cela concerne essentiellement les jeunes. Elle concrétise la nouveauté, la curiosité,
la participation au groupe, qui sont les caractéristiques représentatives de tout adolescent de nos
sociétés modernes. Elle définit aussi une recherche de vie totalement différente, un
comportement dit marginal ou “Underground” suivant le point de vue que l’on porte sur la
question. C’est la recherche d’un nouveau monde, d’un nouveau concept de vie diamétralement
opposé aux valeurs des parents.

Futile pour les “anciens”, la mode caractérise essentiellement donc une préoccupation des
souches jeunes de la société et peut être le fait qu’inconsciemment, ils rejettent une bonne partie
des valeurs présentes ou du passé et ne les admettent pas lorsqu’ils les subissent. On reconnaît
aujourd’hui que le problème drogue est avant tout un problème socioculturel.

L'évasion : le toxicomane est insatisfait, inassouvi, ce qui le renvoie à une somme


d'incomplétudes qu'il exprime par son désir d'aventure, de voyage, ...etc.; le désir d'évasion peut
renvoyer à l'angoisse profonde et personnelle du sujet autant que certaines caractéristiques
psychopathologiques comme la dépression, le masochisme, le stade oral et le narcissisme.

C'est le désordre fantasmatique qui caractérise peut-être le plus l'inconscient du toxicomane.

Hors, l’étude de la chimie intime du cerveau, l’expérimentation animale, et des études


sociologiques et psychiatrique humaine, ont mis en évidences des phénomènes de réactions
cérébrales naturelles et compulsives proche, voire identique, à ceux qu’induisent la prises de
psychotropes.

Le stress, la frustration, le besoin d’évasion au travers d’un plaisir, que ce soit le sexe, le jeu, le
travail ou l’achat d’objets sous une forme irraisonnée en sont des exemples type. Ici, les mêmes

- 168 -
zones du cerveau semblent en interaction qu’avec le sujet qui nous préoccupe ! C’est donc bien
aussi une voie à exploiter pour tenter d’expliquer la toxicomanie.

La logique veut que ce soit notre moderne mode de vie qui pousse à une situation sociale
d’expansion de la toxicomanie sous diverses formes. Nous sommes coupés du coté naturel de
notre existence comme nous avons vécus depuis des millénaires et notons que durant cette
période, même si les drogues naturelles existaient déjà, à part l’alcool (le vin) et le cannabis,
aucun problème d’intoxication massive ou de santé publique qui en découlent, n’est apparu chez
nos anciens. Des peuples côtoient la coca et le pavot depuis des millénaires sans toxicomanie
apparente. Le problème est donc « récent » et semble être apparu en même temps que l’ère
industriel.

La transgression : il s'agit bien entendu de la transgression au niveau de l'interdit, mais là


encore, les toxicomanes vont proposer un certain nombre de réponses à ce qui leur apparaît
comme des limites : l'espace et le temps vont être manipulés, déformés, transgressés aussi bien
dans le "voyage" que dans la "planète" (en voir l’explication dans le point sur l’Héroïne).

Le corps en tant que lieu cellulaire, va être pénétré par un produit extérieur; en tant que lieu
psychique, par la recherche d'hallucinations, de stimulation (accélération) ou d’euphorie; en tant
que lieu érogène, par le plaisir ne renvoyant pas aux signifiants habituels.

Il faut compléter ces motivations par deux notions fondamentales : l'escalade et l'ambiguïté. Nous avons
déjà parlé de l'escalade des sujets dans leur évolution avec le produit, mais il faut encore souligner l'escalade
de la tendance au passage à l'acte, et l'escalade du plus rationnel au plus individuel: en ce qui concerne sa
drogue, peu à peu le sujet sélectionne son produit comme s'il fusionnait progressivement avec lui, comme pour
"ne former plus qu'un avec". Exception faite de ceux qui affectionnent d’une polytoxicomanie, quoi que là
encore, le principe est le même. Notons quand même qu’il existe trois formes de polytoxicomanie dont deux
qui ne nous concernent pas ici (voir Polytoxicomanie dans la partie dictionnaire).

(Je me permets ici une aparté : “Mais le terme “escalade” est mal interprété aujourd’hui, on confond toujours
escalade au sein d’une toxicomanie (tyrannie qu’impose le produit à réclamer des doses de plus en plus fortes
ou de plus en plus fréquentes) et escalade d’une toxicomanie à une autre, d’un produit à un autre.

Si l’on s’en tient à cette version des choses, les toxicomanes sont toujours en train de changer de drogues, les
utilisent donc toutes variablement, et le Haschich, par exemple, mène inévitablement au pire : les poudres
injectées.

Ce qui est heureusement, reconnu aujourd’hui comme faux et archi-faux. Les presses écrites et orales
régionales ont une grosse part de responsabilité dans cet état de fait, de part le “sensationnalisme” dont elles
font preuve pour vendre leur concentré de “vomis de langue de bois” ( on ne peut pas appeler autrement des
tels détournements de la vérité”). Soumis au dictat de leur propriétaires, proches des cercles du pouvoir, on
en attend cependant pas moins d’elles.

Pour ce qui est des relations avec autrui :

- Les fumeurs de Haschich se réunissent volontiers pour échanger des idées, discuter ou
philosopher, faire la fête ou être créatifs (musiciens, artistes...) ... L’escalade, version
Informations Journalières ou Télévisées, est pour eux une fable inexacte digne des pires “bobards
de politiciens”. Et ils se le prouvent tous les jours, n’ayant malheureusement pas les moyens ou le
droit de vous le démontrer.

- Les héroïnomanes, par exemple, ne se côtoient qu'entre eux ou se "fixent" volontiers tout seul.
Le Cannabis n’est pour eux qu’un soin palliatif lors des crises de manque, et encore, certains ne
le supportent pas dans ce cadre! Ou un moyen supplémentaire de se faire de l’argent (puisqu’il
est, heureusement pour eux, encore illégal).

Si quelques anciens “soixante-huitards” sont “tombés dans la poudre” après avoir fumé des
joints, cet état de fait n’est plus vraiment d’actualité : la classe bourgeoise jeune, par exemple, est
de plus en plus directement initiée aux poudres (Cocaïne, Héroïne), ou l’est par le biais de
membres du groupe très portés sur l’Alcool ou l’ecstasy. L’argent est une barrière qui explique et
implique certaines toxicomanies : les plus pauvres des jeunes en recherche d’euphorisant se
rabattront vers des produits peux onéreux, tous très toxiques comme les solvants et le crack.

- 169 -
La théorie du “Chanvre Trompeur” menant obligatoirement aux drogues dures par
phénomène d’escalade à surtout fait les beaux jours de son auteur (Nahas : voir “Fumée
Clandestine tome 1), des politiques et des médiats. Par contre, moi, j’ai une théorie du “Nahas
Trompeur” ...

- En ce qui concerne la transgression en elle-même, il s'effectue par un passage progressif de la


contestation (haschich), en passant par l'imaginaire (L.S.D.). L'escalade doit cependant être
démystifiée : comment expliquer, en effet, que certains individus vivent ces escalades, d'autres
s'arrêtent, d'autres rétrogradent, d’autres ne les vivent jamais (+ de 90 % des fumeurs de
Haschisch d’aujourd’hui) ...? Chaque réponse renvoyant à de nouvelles questions … bien que
certaines d’entre-elles sont connues mais que nos politiques refusent de prendre en considération.

L'ambiguïté se situe à plusieurs niveaux : au niveau de la société (car le seul réel rapport apparent entre les
différentes drogues réside dans leur illégalité); au niveau de la relation avec l'autre (l'expérience contenant
toujours une part d'incommunicabilité et donc un manque de compréhension réciproque); au niveau de la
demande de la société (la famille va demander d'agir sur quelqu'un, le toxicomane éventuellement demandera
qu'on agisse avec lui-même, au niveau du désir, désir d'un non désir, ...etc.).

On comprendra donc aisément que le toxicomane n'est pas la toxicomanie. Il ne peut pas être confondu avec
le produit qu'il utilise. Beaucoup de ceux qui essayent une drogue ne deviennent pas toxicomanes.

Si le pharmacodépendant se sent différent des autres, il leur fait continuellement signe par son avidité, son
prosélytisme, sa provocation et l'originalité de son expérience. Il apparaît donc à la recherche de son identité, à
sa reconnaissance sociale en temps qu’utilisateur de substance toxique, question difficilement appréhendée par
le commun des mortels qui l'écoute.

HALLUCINATION :

"Un homme qui a la conviction intime d'une sensation actuellement perçue, alors que nul objet extérieur
propre à exciter cette sensation n'est porté à ses sens, est dans un état d'hallucination". (Esquirol, 1817).

Schématiquement, l'hallucination, perception sans objet, se distingue donc de l'illusion et de l'interprétation


morbide, où la perception est réelle, mais dénaturée dans le premier cas, et chargée dans le second cas d'une
manifestation fausse.

L'hallucination consiste, pour un malade isolé dans une chambre vide, à voir celle-ci remplie d'ennemis
menaçants et d'entendre leurs invectives. Si un infirmier y pénètre et que le malade croit être en face d'un de
ses ennemis, il s'agira alors plutôt d'une illusion.

Enfin, l'interprétation morbide (forme de parano.), phénomène intellectuel, qui serait constituée par la
conviction que cet infirmier serait affilié à une bande d'espions qui ourdiraient un complot contre notre malade.

Mais dans la réalité clinique, hallucinations, illusions et interprétation morbide s'associent de façons variables
et complexes et sont bien difficiles à isoler les unes des autres.

D'ailleurs, il importe moins de définir les symptômes que d'en apprécier la signification, par rapport à la
personnalité du sujet et son niveau de conscience.

La ressemblance des hallucinations avec des phénomènes de rêve a été notée dès l'antiquité : ici et là, il s'agit
d'une perception sans objet entraînant la conviction, et de ce fait, on en a déduit que certains hallucinés (délires
alcooliques), rêvaient debout et vivaient en quelque sorte, leur rêve. (Lasègne 1881).

A la frontière du sommeil, on décrit des hallucinations hypnagogiques (à l'endormissement), et


hypnopompiques (au réveil). Il faut encore citer l'altération de la conscience que constitue la confusion
mentale, ou peut s'observer une activité hallucinatoire particulière, l'onirisme. Ainsi une vigilance abolie ou
altérée favorise l'éclosion de phénomènes apparentés à l'hallucination. (En dehors de toutes prise de substance
psychotrope, les formes extrêmes de fatigue, de faim, de froid ou de chaleur, d’intoxication à la limite de la
dose létale ou comateuse, peuvent toutes provoquer des hallucinations que la science nomme pseudo-
hallucinations et que le commun des mortel interprète comme du délire).

Ce rapprochement avec le rêve s'applique surtout aux hallucinations visuelles, qui sont rarement un trouble
isolé. Le plus souvent, elles stimulent les perceptions des autres appareils de la sensorialité.
- 170 -
Si bien qu'on distingue encore, parmi ces phénomènes psychosensoriels, les hallucinations auditives
élémentaires (bruits indifférenciés), ou complexes : ce sont des voix, que le malade localise dans l'espace où,
elles l'insultent, le menacent, lui donnent des ordres, répètent ses pensées ou commentent ses actes. Plus
rarement, elles sont bienveillantes et de bon conseil.

Ce sont les hallucinations les plus fréquentes : celles dont la signification psychopathologique a suscité le
plus de recherches.

Les autres types d’hallucinations sont plus rudimentaires et plus difficiles à distinguer de l'illusion ou de
l'interprétation morbide (on peut dire aussi délirante). Citons les hallucinations olfactives, gustatives, les
hallucinations tactiles qui peuvent être cutanées (le malade se croit couvert de toiles d'araignées), ou
hypodermiques (le malade sent des insectes grouiller sous sa peau, hallucination typique du cocaïnomane en
crise).

Mais aussi les hallucinations cénesthésiques, qui affectent la sensibilité interne (le malade sent son corps se
déformer ou se transformer, il éprouve des douleurs viscérales qu'il localise avec précision; il peut éprouver
aussi, dans ce genre de cas, des sensations génitales ou plus de sensations de tout ou partie de son corps).

Ces manifestations de genre psychosensoriel, lorsqu'elles sont typiques, stimulent la perception normale; et le
comportement qu'elles inspirent au malade, apparaît compréhensible et logique. Mais l'expérience
hallucinatoire est le plus souvent ineffable : elle ne peut être décrite que par des images et métaphores plus ou
moins descriptibles et reste inaccessible à l'observateur. On parle alors d'hallucinations psychiques, lorsqu'elles
affectent la pensée même du sujet : il s'agit de transmission ou "écho" de la pensée, de sentiment durable
d'étrangeté ou de déjà vu.

(Autre aparté : “je ne suis plus d'accord avec certains points ou définitions établis dans ce mémorandum de
l'hallucination; notamment sur ces derniers développements. Il y a des cas où le phénomène de déjà vue, par
exemple, anticipe la fin de l'action (prémonition imagée dans notre esprit) sans prise de drogue.

Tout le monde à vécu au moins une fois dans sa vie, au point d’être suffisamment marqué par l’événement
pour s’en rappeler encore aujourd’hui. Sommes nous tous fous ou hallucinés ? Il semble heureusement que
non et que ce cas semble plus apparenté aux phénomènes médiumniques et parapsychologiques (naturels) qu'à
la folie.

De même, l'interprétation "des voix qu'on entend", si elles sont pour la plupart les résultantes de troubles
psychiques, ne doit pas faire abstraction des travaux réalisés sur la télépathie par les russes, les américains,
les australiens et les français. Sinon, c’est une certaine manière de réfuter le coté mystique des choses, sans en
avoir prouvé l’inexistence ou la fausseté. Pauvre Jeanne d'Arc...à quelques siècles prés, au lieu d'une armure,
elle aurait porté une camisole de force … et la France serait anglaise !

De toute façon il faut mieux se méfier de toutes ces définitions officielles encore incomplètes qui ont tendance
à mettre tous les comportements et toutes les drogues dans le même panier. Surtout, quand plusieurs
éminences médicales se contredisent au sujet de la même définition (voir en exemple : "Partie 6, le Cannabis
et votre Santé, 2) phénomènes psychosomatiques : lésion des affections”).

Le cannabis est classé dans les hallucinogènes, plus pour des raisons pratiques que pour autre chose (on ne
savait pas vraiment où le classer). Il a effectivement une capacité hallucinogène lors de prises très fortes
d'extraits de Chanvre d'une qualité de loin très supérieure à la moyenne des haschichs que l'on trouve dans le
marché illégal Français (et lorsque qu’il est mangé en grande quantité et non fumé).

Ces hallucinations seraient très nombreuses et on pourrait faire apparaître tout ce qu'on imagine devant ses
yeux. Mais il semble que ce phénomène ne se généralise pas à tous les individus. N'est pas un halluciné
cannabique qui le veut et pas à n'importe quel moment.

De plus, il semble que le pouvoir hallucinogène du Cannabis soit sans commune mesure par rapport aux les
effets des autres hallucinogènes naturels ou synthétiques (pour essayer d’expliquer la différence : avec le
Cannabis, l’hallucination serait provoquée par la partie consciente et découlerait d’un plan logique, comme
l’adaptation imagée d’un effet “bande dessinée”, alors que pour les autres hallucinogènes, l’hallucination serait
plutôt imposée à l’esprit, même si l’inconscient en est peut être l’origine).

Citons l’exemple de Nostradamus (Michel de Nostredame), qui expliquait que pour provoquer ses visons, il
buvait une potion à base de chanvre. On croit, ou on ne croit pas à ses prévisions, mais ce n’est pas le sujet
- 171 -
traité ici. C’est l’exemple même de la propriété hallucinatoire du cannabis que je veux mettre en évidence. Car
le plus grand nombre des fumeurs de cannabis « tombent des nues » quand on leur dit que ce produit peut
induire des hallucinations : et pour cause, ils n’en ont jamais connues.

HALLUCINOGÈNE :

On définit ainsi d'une façon assez arbitraire, des substances qui entraînent habituellement chez tous les sujets
auxquels elles ont été administrées, des modifications affectant le domaine des perceptions, et tout
particulièrement, des perceptions visuelles.

Pour Albert Hofmann, parmi les nombreuses définitions proposées, celle de Hoffer et Osmond parait assez
générale pour être acceptée par une majorité :

« Les hallucinogènes sont (…) des substances chimiques qui, à des doses non toxiques,
provoquent des changements dans la perception, la pensée et l’humeur, mais donne
rarement lieu à la confusion mentale ou à des pertes de mémoire, de l’identité ou du sens de
l’orientation dans le temps et l’espace ».

Certains produits semblent donc ne pas correspondre en tout points à cette définition. En outre, elle possède
en elle une source d’imprécision. Mais si une substance hallucinogène provoque des psychoses artificielles, par
exemple, il suffirait de dire alors de cette dernière qu’elle est un hallucinogène psychomimétique. Donc cette
définition fonctionne donc quand même.

D'innombrables substances d'origine végétale ou synthétique entraînent des hallucinations.

D'une manière générale, on retient les critères suivants pour classer les produits dans la catégorie des
substances hallucinogènes : leurs effets sont toujours réversibles. Les hallucinations produites le sont à
des doses compatibles avec la vie ou la survie des sujets auxquels les substances ont été administrées.

Parmi les modifications psychiques qu'elles apportent, ce sont les hallucinations qui dominent le tableau
psychologique induit (ce dernier critère permet d'éliminer les stupéfiants proprement dits, et les
psychotoniques, bien que ces deux catégories de substances entraînent parfois des hallucinations ou pseudo-
hallucinations).

Arbitrairement, on classe dans les substances hallucinogènes, les produits qui n'entraînent pas de
pharmacodépendance somatique. Le problème de la pharmacodépendance psychologique est cependant
actuellement très discuté. Pour l'école J. Delay, l'appellation de “substance hallucinogène” est critiquable et
préfère lui substituer celle de neurodysleptique.

A ce sujet, « Les plantes des dieux » nous apprend que les recherches récentes ont révélé une telle diversité
des effets psychophysiologiques que le terme hallucinogène ne peut recouvrir qu’une partie des effets
possibles. De nombreuses propositions de nomenclature ont été faites sans qu’aucun des termes ne désigne à
lui tout seul l’ensemble des phénomènes provoqué par ces substances : délirogène, psychostimulant,
psychotique, psychodysleptique, psychogène, psychomimétique, psychédélique, enthéogène.

Hallucinogène n’est pas entièrement satisfaisant, puisque les plantes qui y sont classés ne provoquent pas
toutes des hallucinations. Idem pour psychomimétique, car les végétaux concernés ne causent pas tous des
états psychotiques. Toutefois, comme hallucinogène est un terme universellement adopté, et à défaut d’autre
mot plus exact dans sa définition, nous allons donc l’employer ici.

Il faut tenir compte, de plus, de nouvelles découvertes chimiques (nouvelles pour nos sociétés) de molécules
inconnues aux effets surprenants, substances utilisées depuis longtemps par les shamans pour leurs propriétés
qui paraissent divinatoires et/ou magiques.

Il semblerait donc que notre système de classification ait abouti à une impasse, révélatrice d’une ou d’erreurs
de jugement de notre part. En effet, notre concept scientifique part des postulats suivants : le cerveau humain à
jeun de toute substances psychoactive est défini dans un état dit « normal ». Par conséquent, tout utilisation de
substances modifiant l’état de conscience « perturbe » (ou fausse) le fonctionnement de notre cerveau.

- 172 -
L’emploi de termes péjoratifs s’ensuive généralement pour expliquer ces modifications et leur impact sur
notre biologie. Mais ce concept un peu prétentieux ne tient pas compte de l’âge de la nature (des centaines de
millions d’années) et que nous sommes le fruit, l’aboutissement de cette dernière. Entendez par cela que notre
constitution est peut-être adaptée à ce que la nature a mis au point dans notre environnement !

Je suis persuadé que ceci explique une partie du pourquoi nous sommes dans une telle impasse ! Le fait que
l’humain, à jeun de toute substances psychoactive, est capable de mentir, tricher, dominer, détruire, polluer,
voler, se pervertir, … et faire la guerre et ses horreurs, ce qui tend à prouver que le fonctionnement de son
cerveau n’est peut-être pas si « normal » que cela !

STUPÉFIANT :

Bien que d'usage courant, le terme de stupéfiant est de nature ambiguë et ne recoupe qu'une diversité
scientifique sans cesse remise en question. Son emploi est essentiellement d'usage social et juridique, plutôt
que médical.

Actuellement, les stupéfiants sont essentiellement définis par la Convention Unique des Nations Unies sur
les Stupéfiants de New York (30 Mars 1961). Dans cette convention, le terme de stupéfiant désigne toutes
substances des tableaux I et II établis par leurs travaux, qu'elles soient naturelles ou synthétiques. Ces
stupéfiants sont sous la surveillance de l'Organe International du Contrôle des Stupéfiants (O.I.C.S.)
dépendant de l'O.N.U..

Tout particulièrement, sont soumis au contrôle dans un premier temps : Le Cannabis et ses dérivés, le Pavot à
Opium et ses dérivés, le Cocaïer et ses dérivés, et ceci pour les plantes que la nature nous offre.

L'Organe International de Contrôle des Stupéfiants, est composé de 3 membres ayant l'expérience de la
médecine, pharmacologie, ou de la pharmacie, désignés par l'O.M.S. et de 8 personnes choisis sur la liste des
personnes désignées par les membres de l'O.N.U.

Il a sous son contrôle, outre un travail de statistiques internationales et d'évaluation des besoins mondiaux
légaux (médicaux) en stupéfiants, tout ce qui concerne la culture, la limitation de la fabrication, l'importation et
les restrictions de la production des trois plantes ci-dessus citées. Un rôle particulier lui a été attribué pour la
lutte contre le trafic illicite.

En fait, l'extension des toxicomanies et l'apparition de nouveaux produits, ont rendu nécessaire la signature
d'une nouvelle Convention sur les Substances Psychotropes (11 Janvier 1971). Sont alors inscrits comme
stupéfiants notamment, l'Acide Lysergique (L.S.D.25), la Mescaline (principe actif du cactus Peyotl, ou du
champignon toxique Amanite Tue-mouches), la Psilocybine (principe actif du champignon hallucinogène le
Psilocybe), et le Delta 9 T.H.C., principe le plus physiologiquement actif du Cannabis, pouvant être fabriqué
synthétiquement.

Il est important dans ce passage de bien mettre en évidence l'ambiguïté de la notion de stupéfiant. Elle fournit
une définition correct au cadre juridique, mais contient trop de limites et d'extensions parfois abusives pour
permettre une approche scientifique et humaine valable. A l'heure où la consommation de masse de dérivés
Cannabiques pose un sérieux problème politique, on note que d'autres produits non inscrits sur les tableaux
comme certains somnifères, et qui ont des indications de dangers autrement importantes, représentent la porte
ouverte à de nouvelles formes de toxicomanies.

Parallèlement, ce mot ne définit pas assez précisément le sens de “produit à danger” qu’il est sensé signifier :
ne sont stupéfiants que les produits marqués au tableau, il suffit de les y enlever pour que ces produits ne le
soient plus. Si un jour le Cannabis devient légal, ce ne sera plus un stupéfiant.

Ce terme, souvent repris par les médiats crée l’ambiguïté, chez le citoyen moyen, dans la compréhension du
phénomène drogue : c’est ainsi que, de part le fait que l’Alcool n’est pas un stupéfiant, il croit encore que
ce n’est pas une drogue. Inversement, le fait que le Cannabis soit cité comme stupéfiant, lui laisse penser
que c’est une drogue bien plus dangereuse que l’Alcool, ce que les spécialistes dénoncent comme faux et
archi-faux. L’Alcool étant officiellement reconnu comme toxique bien plus dangereux que le Cannabis.

Mais changeons de sujet, on peut se poser le problème du danger que représente le Haschich, et de son
rapport avec la folie. Mais ce problème doit être considéré différemment suivant les pays et les coutumes
socioculturelles. La littérature médicale fourmille de thèses et de rapports insistants sur les dangers du produit
(B.Defer / 1968, recherche sur 500 cas de psychoses aiguës dues au Chanvre Indien, selon l'auteur, en pays
- 173 -
Musulmans). Mais des centaines de millions de personnes utilisent le Chanvre sans être atteints de troubles
mentaux patents.

En particulier, il faut noter que si l'utilisation chronique du haschich a une possibilité d'incidence sociale
évidente quant à la transformation de producteurs en non producteurs (dans le monde du travail), le problème
de la dépendance physique n'a pas pu être démontré, et celui de la dépendance psychologique, est actuellement
l'enjeu de débats obscurs qui sont loin d'être uniquement scientifiques.

Devenu l'objet d'un nouveau fait de civilisation, de par son utilisation de masse dans le cadre d'une nouvelle
conduite adolescente, le Cannabis est une arme de combat dans le conflit des générations, ou plutôt, nous
l’avons déjà dit, une arme contre culturelle.

Sa classification comme stupéfiant n’a pas lieu d’être et, est le fruit d’une erreur politique grave
doublé d’un complot économique (voir partie précédente). A contrario, il ne s’agit pas d’une substance
inoffensive non plus : elle contient un potentiel d’abus, comme toutes les drogues. Nous allons maintenant
interrompre momentanément cette étude et continuer par la description de la classification officielle :

II) CLASSIFICATION DES DROGUES:

Pour comprendre l'itinéraire des Toxicomanes, il est indispensable de bien connaître les drogues, les plaisirs
qu'elles engendrent et les dangers qu'elles font courir. Tous les parents ont peur que leur progéniture "tombe
dans le panneau des drogues". Ajoutez à cela l'ignorance des dangers réels des produits, et la peur devient
phobie, persécution...

L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.), anticipant de longue date ce problème de Santé Publique, a
tenté de définir les caractéristiques des drogues et des Toxicomanies.

Un terme unique, celui de dépendance, a été retenu. A noter toutefois qu’aujourd’hui, dans sa forme grave,
on lui préfère souvent le terme d’addiction. C'est un état psychique et également physique, qui résulte de
l'interaction d'un organisme vivant et d'une substance. Le sujet dépendant éprouve un besoin impérieux de
reprendre de la drogue pour éviter le malaise de manque et retrouver les mêmes effets physiologiques
(euphorie, speed, détente,...).

L'état de dépendance s'accompagne ou non de tolérance : si c’est le cas, les effets recherchés de la drogue
diminuent et le sujet a tendance à augmenter les doses. Il devient prisonnier de sa drogue et a toutes les
difficultés du monde à s'en sortir (sur tous les plans : "décroche" du produit, finance, santé, travail, vie
relationnelle et amoureuse... etc.).

Certaines drogues ne sont pas classées comme stupéfiants, c’est pourquoi Caféine, Nicotine, Alcool, ...
côtoient ici Héroïne, Cocaïne, ... et font parti de la classification qui va suivre.

Plusieurs classifications de produits ont été établies selon leurs effets. La première, celle de Lewin, date de
1924 et a le mérite de désigner les différents groupes de drogues par des noms évocateurs :

1) EUPHORICA : le groupe comprend des "calmants" de l'activité psychique, dont les


principaux sont l'Opium et ses dérivés. Lewin y associe la Coca et la Cocaïne, je préfère plutôt,
pour des raisons autres de définitions (nous les étudierons), les inclure dans le groupe
EXCITANTIA.

2) PHANTASTICA : regroupe les drogues hallucinogènes, en particulier les dérivés du


Cannabis et du Peyotl. Des produits de synthèse comme le L.S.D., de découverte plus tardive,
doivent y être rattachés. On y trouve aussi bon nombre de plantes, de champignons, et quelques
molécules organiques issues du monde animal.

3) INEBRIANTIA : réunit des substances enivrantes tels l'Alcool, l'éther et les différents
solvants volatils. Certains y placent volontiers le Kawa Kawa (non stupéfiant) de part la forme
d’enivrement qu’il procure (la boisson fermentée qu’on en tire contient des principes actifs
euphorisants, médicamenteux et toniques, mais aussi de l’Alcool). Mais je préfère
personnellement le placer dans les hallucinogènes puisqu’il en a aussi la propriété.

4) HYPNOTICA : font partie de ce groupe de nombreux somnifères, essentiellement de type


"Barbituriques".
- 174 -
5) EXCITANTIA : le groupe comprend différents stimulants psychiques : la Caféine, la
Nicotine, les Amphétamines, le Kat, le Bétel... et la Coca et ses dérivés.

Comprenons bien que ces groupes peuvent contenir :

- Des substances libres de consommation (comme la caféine),

- Des substances libres de consommation (cependant définies pénalement) mais


contrôlées dans leur culture et leur vente ainsi que pour leur publicité (Nicotine,
Alcool).

- Des substances plus ou moins libres de culture dans certains pays


traditionnellement producteurs mais d’usage internationalement interdit (Coca,
Cannabis).

- À culture, revente, et usage strictement contrôlées au plan international dans des


but d’application médicales (Pavot pour en tirer la Morphine).

- Des exceptions d’interdictions de culture et de ventes pour des usages


commerciaux bien définis (exemple la Coca pour la fabrication de Coca-Cola).

Comme moi (mais je l’ai découvert plus tard), Albert Hofmann se fonde sur la classification de Lewin. Il divise
les drogues psychotropes en analgésique et euphorisants (opium, cocaïne), sédatif et tranquillisants (réserpine),
hypnotiques (kawa-kawa) et hallucinogènes ou psychédéliques (peyotl, marijuana, etc. …).

Nous allons maintenant passer au détail de ces groupes classifiés en ne mentionnant en détail que les
substances dites stupéfiantes, exceptions faites de l’Alcool et du Tabac (présents ici de par leur toxicité et de la
dépendance que leur abus impose).

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- 175 -
I) EUPHORICA :

- L'OPIUM :

Somnifère
Décoratif

Exemples de Pavots, dessin Larousse 91

1) Historique :

C'est une substance liquide et blanche lorsqu'elle s'écoule d'une plaie (blessure accidentelle ou volontaire)
d'une partie de la plante (tige, feuille, et capsule). En séchant, le suc coagulé devient brunâtre, presque noir,
pâteux, et s'appelle "Opium Base".

Il peut être raffiné (transformé en “chandoo”) soit pour donner de l'Opium de qualité (plus riche en
Morphine), ou pour carrément extraire la Morphine avec laquelle une multitude de produits pharmaceutiques
sont fabriqués.

L'Opium, qu'il soit pharmaceutique ou illégal, est tiré du Pavot Blanc à Opium (ou PAPAVERS
SOMNIFERIS), cousin du Pavot Rouge (vivace) et du coquelicot (tout deux inoffensifs). Chez ces deux
derniers, la teneur en toxine est tellement faible, que les médecins prescrivent des tisanes de coquelicots aux
enfants insomniaques pour les aider à s'endormir.

En effet, le principe actif majoritaire du coquelicot s’appelle la Rhoeadine, qui calme, adoucit, mais ne tue
pas et n’entraîne pas de dépendance ni aucune accoutumance. Pour plus de renseignements sur les effets
bénéfiques du coquelicot, je vous renvoie consulter “Mon herbier de santé”, de Maurice Mességué (page 124 à
126).

A noter, ce que l’on appelle Pavot blanc est en fait un Pavot blanc violet (Maghreb) ou blanc rouge (voir
blanc rose, Turquie, Asie). Certaines de ces plantes ont des fleurs entièrement blanches.

Parallèlement, dans la lignée de Pavots de jardin, existe plus de 400 genres différents dont mes préférés sont
le Pavot tibétain (bleu azur), le Pavot rose (dont le coeur de la fleur est en “dentelle”) dont vous trouverez une
photo juste après.

Nombre de ces "cousins" (ou plutôt hybrides) contiennent eux aussi de l'Opium, mais en dose tellement
infime qu'il est impossible de l'extraire ou d’en ressentir les effets. Certains d’entre eux ont parfois une teneur
plus élevée : c’est le lot de l’hybridation et de son expression génétique !
- 176 -
Une variété hybride horticole que j’ai mise au point par la sélection.
Je l’ai nommée Soraya. Elle est issue d’un pavot somniferis et croisée avec d’autres variétés, mais, dans le
climat nos Alpes, elle y produit moins de 1 % d’opium. Je ne suis pas spécialiste en pavot, mais je suis tombé
fol amoureux de cette plante pour sa beauté.

L’Opium s’obtient par incision de la capsule du Pavot blanc. Elles doivent être, dans ce cas, incisées avant
maturité. Resté dans la capsule, il peut cependant être encore extrait par une méthode dite “ de la paille de
Pavot”.

L’Opium semble originaire de Mésopotamie. En 1873 fut découvert un papyrus égyptien datant de 1550
avant J.C., mentionnant les vertus de ce produit.

Il parvint en Chine vers le VIIème siècle. Pendant longtemps, il n’y était utilisé qu’à des fins médicales et ne
semblait pas poser de problèmes particulier. La pratique de le fumer est récente (XVIIIème siècle), l’opiomanie
se développa alors très rapidement, faisant des ravages dans la population. Par deux fois la Chine fit la guerre à
l’Angleterre (XIXe siècle) pour tenter d’interdire la culture du Pavot sur son territoire et d’éradiquer cette
toxicomanie. Par deux fois elle la perdit et vu plusieurs de ses ports confisqués en guise de punition
(Hongkong, Singapour, ...).

Ce qui était particulièrement odieux, dans ces deux guerres, se sont les raisons qui poussèrent l’Angleterre à
les provoquer : l’Opium chinois était destinée à être revendu quasi sur place, ce qui offrait aux anglais une
source de revenue gigantesque (par l’intermédiaire de leur Comptoir des Indes). Si ce n’était pas de
l’esclavagisme, cela y ressemblait fortement.

L’Opium continua sa migration vers l’Indes, ou il pénétra au XVIème siècle. Dès le XVIIIème, il se répandit à
tous les milieux, même les plus déshérités. Peut être à cause du fait que ce pays était exploité par les anglais,
ceux-ci essayèrent d’enrayer le développement de la toxicomanie afin qu’elle ne prenne l’ampleur du problème
connu en Chine.

Traversant les océans dans les valises des marins et des coloniaux, elle arriva en Europe ou elle s’implanta
dans toutes les grandes villes, plus spécialement, les grands ports. Loin de poser un problème similaire à celui
de la Chine, l’Opiomanie s’étendit à toutes les couches de la société anglaise, sous forme d’Opium pour les
riches, et de Laudanum (médicament) pour le peuple.

- 177 -
En France, le problème se contint à la couche dite des privilégiés (intellectuel, coloniaux). La littérature de la
fin du XVIIIème siècle jusqu’à celle du milieu du XIXème, fourmille d’oeuvres narrant “l’Opium et ses
vertus”.

Bon nombre d’auteurs aujourd’hui reconnus et très estimés étaient de grands toxicomanes “mort-défoncés”.
A son interdiction, l’Opium ne s’est pas répandu clandestinement à cause de l’apparition de deux concurrents
redoutables apparaissant alors sur le marché: la Morphine et l’Héroïne. La Régie Indochinoise des Opiums a
cependant été maintenu jusqu’en 1954.

Aujourd’hui, l'Opium est essentiellement récolté en Orient et au Moyen-Orient; le Pavot blanc est cultivé
pour sa teneur en produit actif, ou pour ses graines qui fournissent de l'huile (industrie), ou sont utilisées en
pâtisseries (traces de Morphine infime dans les graines). Ce Pavot est une plante annuelle, probablement
originaire de la région méditerranéenne ou du Moyen-Orient.

L'Opium est une drogue très utile à la médecine. On en tire la Morphine (qui endort la douleur), et la Codéine
(antitussif puissant). Depuis peu, on sait fabriquer ces produits synthétiquement et la production légale de
Pavot pour les besoins Pharmaceutiques mondiaux a nettement chuté. On sait, de même, fabriquer des opiacés
de synthèse comme la Péthidine et la Méthadone.

Pendant des millénaires, lorsque l'Opium était utilisé pour le plaisir, il était mangé ou bu en infusion.
L'habitude de le fumer est plus récente et ne remonte qu'à quelques centaines d'années (Chine); c'est
aujourd'hui le mode d'administration le plus répandu. Préparé en petite boulette, il est habituellement fumé
dans le fourneau d'une longue pipe.

2) Étude médicale :

Euphorica Opioïdes (opiacés) : morphine, opium, médicaments et stupéfiants.


Phénanthrènes naturels du pavot (C14H10) morphine codéine. Opioïdes
Principe actif de synthèse : héroïne, naloxone, méthadone, buprénorphine, …
Neurotoxicité Faible
Toxicité générale Forte
Risque d'intoxication mortelle Très fort
Dépendance physique Très forte
Dépendance psychique Très forte
Tolérance Très forte
Sevrage Très difficile
Source : Science et Vie n° 1076 mai 2007 page 81

Les premières prises entraînent souvent un malaise général, des sueurs, une sensation de vertige, des nausées,
voir des vomissements. Très vite pourtant, tous ces maux s'atténuent et font place à un état de grand calme et
d'euphorie. Une douce somnolence entraîne le fumeur vers le pays des rêves et le plonge dans une complète
indifférence vis à vis de ce qui l'entoure.

L'Opiomanie, exceptionnelle dans nos pays occidentaux, provoque une baisse considérable de l'appétit, une
constipation, une altération de l'état général et un amaigrissement extrême (cachexie).

A préciser ici, pour éviter toutes confusions d’ordres linguistiques :

- Intoxication due à l'Opium : Thébaïsme


- Substance à base d'Opium : substance thébaïque.

Les deux précédentes expressions découlent du nom de la ville de Thèbes, en Égypte, ou on récoltait
l'Opium. Ne pas confondre avec : Théobromine, Théophylline, substances molécules proches de la Caféine et
présentes dans le Thé, le Café, la graine de Cola, le Chocolat,...

- La MORPHINE :

Produit semi naturel, c'est le plus actif des alcaloïdes naturels de l'Opium. Ce dernier en contient en moyenne
10 % qu'on extrait chimiquement. On peut aussi l'extraire directement de la paille de pavot (branches et fruit

- 178 -
séchés). Cette dernière technique est censée supprimer la fabrication de l'Opium et réduire considérablement
tous risques d'abus et de trafic de ce dernier.

Elle est, de plus, moins coûteuse puisqu'elle évite de passer par un stade supplémentaire de fabrication (celui
de la fabrication de l'Opium). Ce qui, inversement au but recherché, intéresse fortement les gros trafiquants qui
se fournissent en Morphine comme matière première de fabrication de l'Héroïne.

Toujours est-il que cette dernière technique s'est très répandue dans le monde, et un bon tiers de la Morphine
produite pour les besoins médicaux a été tiré de la paille de Pavot.

La Morphine est un des premiers médicaments de la douleur. Elle a été utilisée la première fois, par les
chirurgiens qui opéraient les blessés de la guerre de 1870, blessés qui furent les premiers à en détourner
l'usage thérapeutique, pour assouvir leur toxicomanie involontaire. Elle a cependant été pendant longtemps, et
est toujours, la drogue par excellence du corps médical.

En 1806, Seguin parvint à isoler l’élément le plus actif de l’Opium auquel il donna le nom de Morphine (de
Morphée, déesse grecque du sommeil). N’ayant pas publié ses recherches, la découverte fut revendiquée par un
allemand : Friedrich Serdturner.

Depuis la date de sa découverte, la Morphine fut le principal dérivé de l'Opium utilisé en thérapeutique et
représenta la principale source de toxicomanie opiacée en occident. Elle se présente à l'état pure comme une
poudre blanche, et sa consommation peut se faire par voie nasale (sniffée ou fumée) ou intraveineuse. La
découverte de la seringue vers 1850 a d'abord favorisé l'injection en intramusculaire médicale, on connaît la
suite.

Elle se développa ensuite sous le nom de “morphinisme”, principalement dans les milieux mondains et
exerça ce que les spécialistes de l’époque appelèrent déjà des ravages (Pour plus de précisions à ce sujet, voir :
Partie développée pour cette version de l’œuvre: Drogues : le vrai débat; 2) Les naufragés de Liverpool -
complément au point sur la prohibition).

Les morphinomanes ressentent, pour une courte durée, un bien-être général et vivent avec leur drogue, une
véritable "lune de miel". Dès les premiers instants, commence une période de joie cérébrale : le jeu des forces
intellectuelles semble plus aisé et plus vif, on se croit plus intelligent.

Cette excitation intellectuelle contraste avec le calme physique qui l'accompagne; la griserie morphinique est
purement intérieur, le sujet souhaite le silence et se complaît, pour mieux savourer son bien-être, dans le calme
et l'immobilité. Cette drogue semble exacerber l'égocentrisme.

La Morphine a des effets d'une plus grande intensité que l'Opium si elle est administrée par voie
intraveineuse. Ses effets durent environ de 5 à 8 heures pendant lesquelles le toxicomane "plane" et vit dans un
état de béatitude et de rêverie. Sa respiration, comme celle d'un homme endormi, est ralentie par inhibition du
système nerveux central. Certaines toxicomanies sont consécutives à un usage médical prolongé de la
Morphine.

Il faut bien comprendre que l’individu habitué à la Morphine (comme à l’Héroïne) est dépendant sur deux
niveaux distincts : le manque (douleurs) qui rappelle impitoyablement le toxicomane à “l’ordre” de sa réalité,
et l’effet décrit comme incomparable, qui procure un plaisir dont le souvenir à lui tout seul suscite le
renouvellement de l’expérience.

Nous reviendrons plus tard sur la question du manque.

- L’HÉROÏNE (Diacétylmorphine) :

Avertissement :

Avant toute étude, je dois avouer, qu’au départ, je ne connaissais absolument rien du sujet que je traite ici.
Seul des soucis de comparaison et de classification du Cannabis avec d’autres drogues me forcent à relater un
petit topo sur l’Héroïne. J’ai dû, tout en évitant de goûter leur produit, fréquenter tout un monde toxicomane
dont les valeurs, les motivations et les réactions étaient fortes différentes, voir opposées, à celles des gens du
milieu Cannabis (donc des miennes). Remerciements spéciaux à A.S.U.D. qui diffuse dans son journal, un
savoir autant utile aux toxicomanes qu’aux profanes qui veulent comprendre et s’instruire sur le sujet.

- 179 -
Ce cercle “très fermé” qu’est le milieu de “la Blanche” m’a donc ouvert ses portes et m’a beaucoup appris
sur cette toxicomanie. “Assistant à la scène par l’envers du décor”, j’ai compris que ces gens sont des victimes
qu’il faut aider, pas dans le sens qu’on leur “tende la main pour qu’on les sorte de leur toxicomanie”, mais
qu’on adapte tout d’abord les lois à leur condition afin que cesse cette répression stupide et le profit immense
qui en découle engendrant marginalisation, contaminations (Sida, Hépatites, ...), pègre, délinquance et
corruption.

Quelques individus de ma connaissance, anciens héroïnomanes fortement dépendant d'opiacés (substituts


médicaux de l’Héroïne), ne sont pas devenus les “Junkys” dont on dresse habituellement le portrait. Ils
arrivent, tant bien que mal, à s’imposer un compromis entre drogue, corvées sociales et travail (petits boulots,
jardinage, peinture...), arrivent à garder un appartement, vivent souvent pauvrement mais sans dettes (du moins
pas plus que tout le monde), et surtout ne nuisent (physiquement ou pécuniairement) à personne.

Il est bon de noter que ces individus s’intéressent tous à un domaine artistique ou philosophique, et ont tous
pour point commun d’avoir presque totalement coupés les ponts avec leurs anciennes relations toxicomanes et
leur monde caractéristique.

Tout ceci pour attirer votre attention sur le fait que le texte qui suit n’est pas forcement le schéma absolu de
tout ce qui concerne l’Héroïne et son monde occulte; il en est cependant une bonne approche et un bon résumé;
il est l’expression d’un point de vue et d’une contestation qui est “dans l’air” en ce moment.

1) Historique :

Dérivée de "Heroish", qui, en allemand signifie "efficace", elle a été synthétisée à partir de la Morphine à la
fin du 19 ème siècle par Dreser. Il pensait trouver là le remède contre la morphinomanie, et son manque, mais
on s'aperçut très vite que l'Héroïne développait une pharmacodépendance et une toxicité pire. Elle fut
cependant utilisée pour soigner les troubles asthmatiques et la tuberculose jusqu'à son interdiction
thérapeutique (exception faite de l’Angleterre qui l’a gardé dans sa pharmacopée).

L’Héroïne est souvent associée à d'autres produits comme la caféine (excitant), la strychnine (toxique
excitant), le lactose, le mannitol, voir du plâtre (certains inconscients coupent l’héro avec n’importe quoi), etc.
Chaque produit de coupe a son rôle précis; les deux premiers cités ci-dessus (speed), contrarient l'action
somnifère du produit (avec de l'Héroïne pure, on peut s'endormir et "oublier" de respirer); les autres sont là
pour "faire du poids" et faire empocher de plus larges bénéfice. Attention, une petite goutte en trop de
strychnine, et c’est la mort assurée (principe actif de l’Amanite Phalloïde)/

La "poudre" la plus recherchée dans le milieu toxicomane est la blanche. Elle est sensée être la plus pure.
Adultérée fortement à la strychnine et au lactose, elle reste cependant toute aussi blanche. Vendus dans la rue,
ces produits contiennent en général entre 4 et 20 % d'Héroïne pure, le reste n’étant bien sur, que du produit de
“coupe”.

Vendue en gros, son taux de pureté peux varier entre 30 et 60 %, voire plus rarement, 70 à 80%. En France,
dans les année 80, le gramme acheté en gros coûtait généralement entre 400 et 600,00 F, passant à plus de
1000,00 F dans sa vente au détail. Plus récemment, des fournisseurs revendent en Hollande, Belgique et sur
Internet, de l’héroïne de « bonne qualité » à moins de 200 F le gramme (30 Euros). Ceci est certainement du au
fait que la demande est moindre qu’ils y a quelques années.

Un gramme à 60 % peut donner 4 grammes à 15 % ou 6 grammes à 10 % ... . Ce qui explique pourquoi ce


trafic existera toujours tant que l’Héroïne sera clandestine : il est bien plus que lucratif, il est Hyper Lucratif.

2) Étude médicale :

L'Héroïne se fume, se renifle (sniff), ou s'injecte en intraveineuse (shoot). Les effets physiques et psychiques
provoqués par l'injection du produit sont :

-Rétrécissement des pupilles (myosis).

-Phénomènes physiques quasi-identiques à ceux provoqués par la Morphine (en un peu plus
fort).

-Le "FLASH", souvent comparé à un orgasme sexuel, c'est une jouissance de quelques
secondes qui envahit tout le corps, une explosion dans la tête, une onde de chaleur, un

- 180 -
ressentiment profond, un bruit. Les mots manquent pour définir ce que l’héroïnomane ressent lors
de ce phénomène.

-La "Planète", où le sujet éprouve un sentiment de bien-être total. Il se sent libéré de tout désir
et de tout besoin, il se sent flotter. Cette impression souvent représentée comme indicible,
incommunicable, est probablement propre à chaque individu.

-La "Descente", se traduit par un retour progressif à la perception habituelle des événements et
du temps. Le toxicomane retrouve la conscience du réel et son insatisfaction.

Les termes “Flash, Planète, Descente” étaient ceux utilisés dans le jargon toxicomanes à la fin des années 80,
époque où fut réalisée cette étude. Ceci est indiqué ici au lecteur au cas ou ces expression lui semblaient
vieillottes, “ringardes” ou obsolète. Poursuivons : ...

Au niveau physiologique, l’Héroïne à une action sur :

- Le système nerveux central : dépression respiratoire, excitation psychomotrice,


myosis.
- Le système cardiovasculaire : chute de la pression artérielle.
- Les fibres lisses du tractus intestinal : le tonus des fibres circulaires est
augmenté avec pour conséquences spasmes, nausées et vomissements.

Sur le plan psychologique, on observe

A) sous effet de la drogue :

- Une sensation de bien être (coton). Après injection, le sujet à souvent tendance « à
piquer du nez » (s’endormir). A cause de ce phénomène, nombre de ceux qui
fument se sont brûlés les doigts, ont brûlé canapés, matelas, moquettes … ou mis le
feu à leur maison.
- Au flash succède succède la “planète” ou le sujet à l’impression de baigner dans
un monde sans problème.
- Un processus mental modifié : le sujet se sent plus intelligent, l’ordre des valeurs
morales est perturbé. Il est plus serein et plus sur de lui.

B) après l’effet de la drogue :

Après ces effets agréables, les sensations s’estompent dans un délai rapide. Le sujet
est donc amené à reconduire la prise d’Héroïne pour éviter les phénomènes
psychiques et somatiques qu’entraîne le sevrage. Si l’individu est ”accro.”, il se
retrouvera en état de manque. Mais quand il n’en a pas les moyens, mensonges,
vols et tromperies prennent souvent le dessus ; l’individu se hisse au rang de
comédien digne d’un Oscar, pour obtenir l’argent nécessaire à l’achat de sa dose
journalière.

Pathologiquement parlant, l’usage prolongé d'Héroïne induit chez les individus :

- Un déficit du fonctionnement intellectuel (idéation lente, trouble de la mémoire


immédiate).
- Un déficit de l’activité physique (asthénie).
- Une activité réduite des glandes génitales et une aménorrhée (l’individu reste
cependant fertile).
- Un amaigrissement (perte d’appétit) pouvant aller jusqu’à la mort.
- Des troubles d’humeur et de l’affectivité aboutissant à la désinsertion (familiale et
sociale).
- Une constipation chronique.
- Des troubles oculaires graves.
- Perte des dents et/ou des cheveux.
- Maladies infectieuses (tétanos, septicémie, endocardites, staphylocoques et
assimilés).
- Abcès aux points d'injection.
- Sans compter les effets négatifs des produits de coupe : plâtre, strychnine, caféine,
lessives, ...etc.
- 181 -
- On note, de plus, comme une prédisposition de cette forme de toxicomanie à
propager les virus et bactéries (Hépatites, Herpès, S.I.D.A., ... due à l’échange de
seringues ayant déjà servi)
-Et à la longue, diverses maladies dues à un état de santé général précaire et sous-
alimenté.

Ajoutez à cela, la perte de travail, d’appartement, une “clochardisation” particulière qui mène à l’état de
“Junky”, le manque d’hygiène et une mauvaise alimentation dus au manque de sédentarisation, la fuite, sans
cesse traqué par la Police, la quasi-impossibilité “de retour en arrière” sans le passage obligé à la “case prison”
ou part des soins. À ce sujet, une Police (dont une partie fascisante se régale à traquer et utiliser les toxicos en
refusant de leur offrir une vie normale) qui ne fait rien de bien probant (ou ne peut rien faire parfois) pour
arrêter les “gros bonnets”.

Dans un model répressif, c'est la drogue du "Galérien" par excellence.

Après une période euphorique comparée à une "lune de miel" (quelques jours à quelques semaines),
l'intoxiqué perçoit qu'il a de plus en plus de mal à retrouver le plaisir procuré par les premières injections. Il
risque alors de devenir "acro.".

En effet, les prises dont l'efficacité ne durent que quelques heures, doivent être de plus en plus répétées afin
d'obtenir non seulement un effet euphorisant devenu médiocre, mais surtout la suppression du besoin et des
douleurs de manque.

Des troubles divers apparaissent progressivement : pâleur, perte de l'appétit, amaigrissement, comportement
asocial (voir violent), ... etc. Le rythme du sommeil est inversé : endormi tôt dans la matinée, le toxicomane se
réveille souvent en début de l'après-midi. Dans une société qui le persécute, sa “réinsertion” n’est pas possible
et le délit est la seule voie qui lui reste pour trouver l’argent nécessaire à lui procurer sa dose. On dirait que tout
est fait pour le maintenir dans cet état.

En résumé, ce parcours est ultra classique : dans notre modèle de société, on note une forte baisse du
rendement scolaire ou professionnel qui conduit l'héroïnomane à réduire toute activité autre que la recherche
quotidienne de son toxique; c'est la "Galère". C’est à cause du constat de ce phénomène répétitif que des
médecins et intervenants en toxicomanie se sont battus pour modifier le cours des choses et tenter d’imposer
une nouvelle voie.

Le programme "Méthadone" (voir plus loin), testé dans certains pays nordiques, résout le problème de
délinquance lié à la consommation d'Héroïne : on distribue journalièrement et gratuitement ce "substituant" de
l'Héroïne, pourvu que le toxicomane veuille bien se faire recenser et se plier à une réglementation
intransigeante (test urinaire pour vérifier si le toxicomane ne reprend pas de l'Héroïne en cachette).

Dans ce cas, le toxicomane peut vivre une vie sociale presque normale, tout en vivant sa toxicomanie (aucun
toxicomane volontaire "traité" ne sera "dénoncé" à la Police ou à la Justice, même en cas d'arrêt de la cure; les
médecins ne sont pas des "balances" et sont tenus au secret professionnel). Ce modèle médical
philosophiquement très avancé, rencontre cependant deux problèmes de taille dans notre société :

- Le peuple et les politiques sont actuellement plus enclin à la répression qu'à la reconnaissance
d'un statut du toxicomane. Seul les parents dont un ou plusieurs enfants sont toxicomanes
cherchent à comprendre ces derniers et pratiquent la tolérance. Les autres "s'en foutent",
jusqu'au jour où le problème les touchera...

- La Méthadone est un toxique plus puissant que l'Héroïne, non pas spécialement dans ses effets,
mais dans la dépendance et le sevrage.

- Certains juges ne jouent pas le jeu et font perquisitionner ces cabinets médicaux dans le but
d’obtenir la liste des soignés.

Pourquoi alors, dans cet ordre d'idée, ne pas distribuer directement de l'Héroïne gratuite? C'est en tout cas
la première pensée qu'aura un Héroïnomane en lisant ce texte. Nous développerons ce point plus en avant
(voir plus loin : Le Programme Méthadone).

- 182 -
3) Portée sociale de l’Héroïne (lorsque clandestine) :

L'Héroïne est une substance pernicieuse qui perturbe la société actuelle; elle en est aussi, dans une certaine
mesure, le reflet. En effet, si on considère que la répression massive à échoué, on est en droit de se poser la
question suivante : est-ce que, au contraire du but recherché, la répression n'aurait pas nourrie l'expansion du
phénomène ?

Pour illustrer ces dires, dressons le "portrait robot social" d'un héroïnomane :

Exclusion sociale : l'héroïnomane se cache pour assouvir sa toxicomanie, se cache des parents,
des professeurs, des flics et des lois en général. De toute façon, il n'a aucun droit à l'expression, et
s'il a déjà connu la prison, il n'a plus aucun droit du tout. Il devient alors la cible des truands
puisque ne pouvant fréquenter plus qu'eux.

Le mensonge : il apprend vite à dominer le mensonge et l'hypocrisie environnante pour tirer son
épingle du jeu et continuer à survivre en tant qu'individu et toxicomane.

La maladie : déjà fortement affaibli par la toxicité de son produit, l'héroïnomane est la cible
directe des M.S.T. (S.I.D.A., Hépatites, etc. ...). On préfère encore interdire la vente de seringues
libres (certains pharmaciens refusent encore d’en vendre) et favoriser l'expansion de l’Hépatite et
du S.I.D.A. plutôt que de déranger l'étique de lutte contre la toxicomanie fortement implantée
dans les esprits par le bourrage de crâne officiel de ces vingt dernières années.

La déchéance fruit de la galère : pour se droguer, il faut beaucoup d'argent; pour survivre sans
travail ni ressources aussi. Le toxicomane n'a pas d'autres choix que de trafiquer son produit ou de
voler, dans un premier temps, puis, lorsque les forces et la santé font défaut, de se vendre comme
prostitué(e) ou de traîner de docteurs en docteurs.

L’héroïnomane, même s’il ne “vend pas son cul”, est une sorte de prostitué ou plutôt un esclave
: c’est lui qui fait tout le sale boulot et vit la galère, c’est le dealer qui encaisse les billets et à une
vie dorée. On peut parler ici de forme moderne d’esclavage.

Si l’individu héroïnomane avait accès librement à la méthadone, il ne serait “plus” qu’esclave de


celle-ci et de lui même et ne poserait plus de problème à autrui. Ce serait une façon de faire un
premier pas pour tenter de le responsabiliser et de le mettre en de bonnes conditions, et donc,
d’aller dans le sens de lui faire comprendre et admettre qu’il doit se désintoxiquer.

Fin de parcours : l'hôpital ou la prison. Cette idée terrorise le toxicomane, bien qu'il soit plutôt
habitué à penser au présent et non pas au lendemain. La prison c’est le manque, et elle vous tue
psychiquement et socialement. En sortir ne signifie souvent qu'une situation provisoire en
attendant d'y retourner.

En effet, qui sort de prison ne retrouve pas de travail (en tout cas pas de travail normalement
rémunéré) et est fortement tenter d'accéder à des pratiques illégales mais courantes. Elle n’a, de
plus, jamais soignée des causes de la toxicomanie (comme elle n’a jamais “guéri” les voleurs et
les assassins).

Pire, un récent rapport (1997) précise que les prisons engendrent de nouveaux toxicomanes, fait
“stupéfiant” qui tenterait à prouver qu’elle sont remplies de poudre. Quand ce n’est pas de
l’Héroïne, se sont des cachets qu’on leur donne ou qu’on essaye sur eux.

Comment ce fait-ils qu’il pénètre des psychotropes dans des endroits si gardés que plaquettes de
chocolats et objets de valeurs n’arrivent pratiquement jamais à destination ? La réponse est simple
: une partie de ceux à qui il est confié d’empêcher ce phénomène l’exploitent à leur compte. La
corruption est vraiment de partout. Mais ils ne sont pas les seuls : notons quand même qu’il y a
des produits qui passent au niveau des parloirs, lors de visites aux prisonniers.

Avant l’apparition du programme Méthadone, l'hôpital, en comparaison de la mort sociale qu'offre la


prison, représentait la mort de votre individualité, vous deveniez l'assisté à qui on impose horaires, cachetons
et autres saloperies en guise de bonne hygiène de vie; vous perdiez aussi votre liberté, car vous dépendiez, une
bonne partie de votre vie, du corps médical, soupçonneux à votre égard, de replonger dans "le truc".

- 183 -
En bref, on faisait endosser aux médecins un rôle de flic et de Juge qu’ils n’aimaient pas forcément et qu’ils
commençaient à dénoncer avec force. .

Grâce à des gens comme Bernard Kouchner, cette situation est progressivement en train de changer en bien
mieux, mais d’une, en France, tout n’est pas gagné de partout, et de deux, nous ne sommes pas à l’abris d’un
retour en arrière en cas de changement de gouvernement (lignes écrites en 1998).

Lutter, contre la drogue par la répression, favoriserait la pègre? Il semblerait que oui si on interprète
correctement cette étude. En tout cas, dans la France des années 90, plus de 60% des cas de cambriolages
auraient été dus à la toxicomanie et encore aujourd’hui, dans certaines grandes villes, une grande partie des
prostitué(e)s (40-50-60 % ? chiffres non révélés) sont toxicomanes dépendants de l'Héroïne.

Aucune autre statistiques officielles ne vient décrire la proportion de braquages (banques, magasins,
pharmacie), attaques de personnes et vols simples attribuables à la Toxicomanie. Pourtant, il suffit de lire
attentivement les journaux ...

C’est un peu comme si ceux qui orchestrent la répression et la pratique font tout pour qu’elle existe, la
justifiant ainsi autant qu’ils justifient leur salaire et le pouvoir qu’ils tirent de leur fonction. C’est le désordre
organisé et cruellement exploité, par définition c’est une forme de fascisme.

En résumé, dans un contexte répressif, l’héroïnomane est donc l’esclave à qui on peut tout faire :

- Il “nourrit” la pègre, l’État (amendes, Police, Justice et prison ..., et à ce sujet il faudrait aussi
approfondir le scandale du travail sous payé qu’on y impose), le chômage, la médecine et la
pharmacopée (passage obligé si il veut éviter la prison), le discours du Front National et
sarkozystes qui voient en chaque jeune étranger un trafiquant ou un futur drogué et en chaque
jeune, en général, un délinquant potentiel et la Police qui se sert souvent des toxicomanes comme
“Balances” ou “promontoires à promotions”.

- Il n’a aucun droit et surtout pas celui de s’exprimer ou de vivre tranquillement son vice.

Cette situation n’a que trop durée et doit changer. Ce qu’il faut savoir c’est que l’Héroïne ou la méthadone ne
coûte presque rien à la fabrication. Leur octroi “libre” et gratuit (mais contrôlé), coûterait bien moins chère à la
société que d’avoir à se “coltiner” 300 000 héroïnomanes clandestins incontrôlables. Le cycle du vol-prison-
maladies-répression à un coût bien plus élevé, en sus d’être dégradant sur le plan humanitaire et irrespectueux
des Droits de l’Homme.

Je doit préciser à ceux qui, un peu “conditionnés”, n’ont pas encore compris la subtilité du “truc” : il n’est
pas ici question de distribuer gratuitement Héroïne ou autre opiacé dans les rue, mais de les délivrer, via
la voie médicale, à des gens reconnus dépendants et non prêt à se désintoxiquer.

4) Les naufragés de Liverpool :

Paradoxalement au problème de toxicomanie dénoncé et combattu aujourd’hui, le Nouvel Observateur du


6 Novembre 1997, relate une expérience originale de dépénalisation des drogues dures. Avant de commencer
le compte rendu de cette expérience, je vous préviens que j’ai coupé l’article en deux.

La première partie correspond au titre dont l’étude est en cours, la deuxième moitié qui présente un
historique des drogues et de la prohibition, a été placé dans : Partie développée pour cette version de l’œuvre:
Drogues : le vrais débat; 2) Les naufragés de Liverpool - complément au point sur la prohibition.

Revenons à notre expérience de Liverpool. Le titre : “Les naufragés ...” ne transcrit que le fait que cette
expérience à été abandonnée (uniquement parce qu’elle “dérangeait”) tout autant que les toxicomanes qui
étaient traités alors.

En effet, pendant des années, les autorités du grand port anglais ont fourni leurs toxicomanes en drogue.
Expérience de décriminalisation plutôt qu’autre chose, qui tourna court, condamnant les “Junkies” à la
clandestinité et à l’abandon à partir de 1995.

C’était dans les toilettes d’un riche et vieux Pub Victorien de Liverpool, le “Philharmonic”, témoignage de
la richesse de l’époque coloniale britannique, que les grands dépendants aux drogues dures de cette ville
venaient consommer leur “défonce” achetée en toute légalité en pharmacie.
- 184 -
Cocaïnomanes, Héroïnomanes, adeptes du ”Jiuling” (ou chasseurs de dragon, qui fument leur poudre dans
du papier aluminium comme du Crack), méthadoniens et whizzers (accro. au Méthylamphétamine), se faisaient
signer leur ordonnance dans une clinique du Maryland Center, à deux pas du Pub en question.

Ce havre de paix pour toxicomanes était perçu comme un scandale par les Églises, comme un cauchemar
pour les autorités américaines et comme une verrue pour le commissariat de police du quartier.

Le district de Mersey (Liverpool et sa banlieue), avait établi un programme de délivrance contrôlée des
drogues. Il était resté alors fidèle au British System, peu a peu abandonné par Londres sous la pression des
États-Unis, qui permettait à tous médecins britannique de prescrire n’importe quelle drogue pour soulager un
toxicomane.

Sur le fond de principe du British System, les autorités du district ont osés une expérience originale en
ouvrant à Widnes, Warrington et dans Hope Street, trois cliniques accessibles aux toxicomanes “grands
dépendants” sans contraintes physiques ou morales.

Ces trois établissements avaient été confiés au docteur John Marks dont on sait qu’il n’est pas n’importe
quel “toubib” : il a la vocation de tendre la main aux toxicomanes les plus démunis, ceux que d’autres classent
comme irrécupérables.

Assisté par des bénévoles (Junkies assagis ou d’anciens grands dépendants), son action avait pour but de
fournir de la drogue aux intéressés pour les protéger contre les risques d’infection du Sida et les soustraire à
l’emprise des dealers afin de les écarter de la criminalisation.

Le concept était donc de pratiquer une politique médicale de maintenance sans substitut, avec les
produits même auxquels les toxicomanes sont dépendants.

Une telle expérience ne pouvait être tentée que dans le district de Mersey, la nébuleuse révoltée de
Liverpool comme la définie François Caviglioli. Zone fortement populaire décimée par le chômage et la
misère, délaissée par le pouvoir de Londres, c’est une région au ban de l’Angleterre, peuplée de Scousers
comme on appelle ces riverains de la Mersey qui sont des gaillards pas commode dotés de leur propre langage
et de leur propre culture.

Ce qui se passe autour de Liverpool n’affolent et n’intéresse pas les autorités anglaises. Le docteur Marks a
donc pu mettre en place son programme sans opposition marquée, à la condition que cela ne se sache pas trop.
Mais cette expérience fit du bruit : de nombreux pays ont étés intéressés par elle, le docteur Marks à été invité
un peu partout en Europe, les médiats se sont emparés du sujet.

Sous l’emprise de pressions multiples, Londres s’est empressé de faire stopper le programme. Le docteur
Marks a été remercié. Les protestants ont repris en main le service des soins aux grands dépendants, sous
l’impulsion du docteur Maudsley de Londres, et imposent leur politique tout méthadone conjointement à une
cure de désintoxication forcée.

On a assisté ici au choc de deux doctrines : celle qui pense que les drogues sont dangereuses parce
qu’elles sont interdites contre celle qui pense qu’il faut les interdire car elle sont dangereuses.

Les toxicomanes traités sont alors retournés à la rue et cumulent la prise de méthadone (délivrée le matin
par les autorités locales) avec celle d’Héroïne (achetée le soir au dealers). Tout est rentré dans l’ordre ..., en
quelques sortes ! Pitoyable situation ...

L’article dont vous venez de lire le compte rendu est signé par François Caviglioli

-LA CODÉINE ET SES DÉRIVES :

La Codéine est un médicament très utilisé. Elle a en particulier pour effet de calmer la toux. Elle se trouve
en très faible concentration naturelle dans l'Opium. L'industrie pharmaceutique l'emploi “Larga Manu.”

Plus de 90 % de la Morphine préparée en laboratoire est transformée en Codéine : bien que ses effets et son
efficacité analgésique soient moindres, ses propriétés sont proches de la Morphine.

- 185 -
Les toxicomanies à la codéine sont rares et il faudrait, en fait, en consommer des quantités extrêmement
importantes pour qu'il y ait vraiment dépendance. Les sirops, suppositoires et cachets antitussifs qui
contiennent de la codéine sont ... en vente libre, et servent souvent de produits de substitution aux toxicomanes.

Ces derniers vous avoueront que la codéine est une "sale défonce" (entendez par là mauvais produit,
mauvais effets), tout juste bon à être pris pour calmer le manque. En effet, les produits codéinés sont très
toxiques et peuvent engendrer des symptômes hépatiques sévères.

- LES OPIACÉS DE SYNTHÈSE :

(La description qui suit est à prendre avec des pincettes car les docteurs, aujourd’hui, peuvent plus
facilement aider le toxicomane à éviter sa crise de manque et lui prescrire des opiacés mieux adaptés pour
cela).

Les chimistes ont mis au point un grand nombre de produits qui permettent de soulager les douleurs les plus
vives. Ils sont souvent aussi efficaces que la Morphine et classés comme stupéfiants. Leur usage prolongé peut
engendrer une toxicomanie.

Pendant longtemps, avant que les médecins soient autorisés à prescrire des opiacés, ils furent recherchés
comme produits de substitution par les drogués qui n’avaient pas d'autres moyens pour se les procurer, que de
faire des "casses de pharmacie" ou de piéger les docteurs ou pharmaciens peu méfiants. Au besoin, les
ordonnances étaient falsifiées, et les praticiens qui délivraient des "drogues licites" pour un usage illicite,
engageaient leur responsabilité (amende, peine de prison, interdiction d'exercer,... même s'ils s’étaient, en toute
bonne fois, faits piéger).

Le dépendant qui utilise ces produits éprouve, dans un premier temps, une certaine euphorie. Puis son état
général s'altère : il maigrit, souffre de troubles digestifs et souvent de troubles de la vigilance. Il vit dans la
torpeur et une angoisse permanente. Cette toxicomanie est très répandue dans les milieux médicaux et
paramédicaux.

Dans les années 80, les drogues "vendues sur ordonnance" qui furent les plus couramment utilisées étaient :

Le Dolossal : présenté en ampoules injectables ou en suppositoires, il provoque, lorsqu'on en


abuse, un état confusionnel et une grande anxiété. L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.)
a recommandé, il y a plus de 30 ans déjà, de l'employer avec les mêmes précautions que la
Morphine.

Le Palfium : est un analgésique puissant qui procure un "Flash". Il est toxique et la dépendance
s'installe rapidement.

Le Fortal : entraîne, lui aussi, une dépendance physique.

Durant ces mêmes années, certaines cliniques privées (traitant les problèmes psychosomatiques ou les
troubles mentaux, par exemple), utilisaient à outrance certains de ces produits; et les patients, victimes de ces
manières de faire, vivaient l'enfer de la dépendance décrit juste avant, doté en plus de l’abrutissement de
l’esprit. A défaut d’avoir des médicaments réellement efficaces, on cherchait apparemment plus à rendre les
malades calmes et inoffensifs, qu'à les guérir. Aucun travail, sur le plan psychologique, n’était réellement
concevable avec des individus réduits à l’état de légumes.

Il faut avoir vu une fois me phénomène pour comprendre ce que je veux exprimer : des patients avachis,
marchant maladroitement et doucement, langue sortie et bave aux lèvres, le regard absent, aucun dialogue
cohérent possible ; une camisole chimique, c’est tout ce que c’était, sans apporter aucune qualité aux soins.

Depuis 1990, de nouvelles générations de médicaments, plus adaptés aux maladies et moins abrutissants
pour les patients ont vus le jour. Le problème de dépendance, bien que moins marqué, n’est pas encore résolu.

Résultats enregistrés : mieux armés, les médecins s’impliquent plus à suivre l’individu malade dans son
coté psychologique et le rapport toubib - patient est devenu plus humain. Ce qui renforce l’efficacité du
traitement et donne enfin aux médecins l’impression d’être véritablement efficaces et utiles dans le secteur de la
psychiatrie. Cela leur donne aussi les moyens de faire barrière aux forces de l’ordre et de la Justices qui
prétendaient, faute de résultats sur le plan médical, résoudre certaines pathologies par la répression.

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Du coup, révolution au niveau social : le corps médical essaye de drainer vers lui tout un tas d’individus
jugés sur un plan criminel il y a encore peu, mais dont la caractéristique est d’être sous le coup de dérèglements
mentaux, pulsions ou dépendant de produits psychotropes. Ceci les mets en concurrence directe avec les
secteurs de la Police et de le Justice, et c’est le déclenchement d’une autre guerre, invisible au yeux du peuple,
ou chacun “tire la couverture à soit”.

En exemple de ce qui vient d’être exprimé : lorsque les distributions de seringues furent autorisées, les
premiers intervenants sociaux qui les distribuaient gratuitement furent souvent arrêtés, fichés, placés en garde à
vue, ...”emmerdés” quoi.

Évidement, comprenez le malaise, c’est une majorité de toxicomanes qui remplissent les prisons, que vont
devenir l’excès de Juges et de policiers si ce secteur (la toxicomanie) est entièrement placé sous contrôle
médical ... C’est le coup de l’arbre qui cache la forêt car cette armada pourrait en fait servir dans la répression
de la fraude de haute finance, la pollution industrielle, la corruption généralisée, secteurs actuellement
relativement épargnés.

Comprenez bien, à un certain niveau de hiérarchie judiciaire, ces gens ne voient que leurs intérêts,
servent le pouvoir et apprécient les avantages et le respect qu’ils tirent de leur position.

Il se foute complètement de savoir si ceux qu’ils envoient en prison la méritent ou pas. Ils se “vautrent” dans
le même état d’esprit que nos nobles d’avant 1789 : l’autorité de droit divin, des privilèges et de l’élite. Les
médecins humanistes vont avoir affaire à forte partie. Car la société est plus complexe qu’on ne puisse
l’imaginer. Les “Judiciaires” ont deux “Chevaux de trois” au sein du monde médical :

-“l’Ordre des Médecins”, organisme souvent ultra - conservateur qui possède le terrible
pouvoir de sanctionner ou d’interdire un praticien; hostile ou méfiant par principe, envers toutes
nouvelles idées.

- Et la toute puissante Industrie Pharmaceutique dont les intérêts sont proches de ceux des
hommes du pouvoir : l’Argent et ce qui en découle.

- LA DÉPENDANCE ET LE MANQUE :

A plus ou moins brève échéance, les opiacés induisent une dépendance physique et psychique. Les effets
tyranniques du produit bouleversent le rythme de vie, les liens affectifs, les relations professionnelles et
sociales. Les centres d’intérêts se réduisent peu à peu. La recherche de la drogue et de l’argent pour se la payer,
deviennent une activité à plein temps”.

On est bien obligé de constater que pour les opiacés, il existe une réelle dépendance physique bien plus forte
que la volonté moyenne des Humains.

Le manque se traduit par :

- Des troubles digestifs (vomissements, diarrhées).


- Des troubles circulatoires (pâleurs, sueurs froides).
- Douleurs (viscéralgies, crampes musculaires).
- Insomnies.
- Larmoiements et rhinorrées.

Toute l'existence du toxicomane est basée sur le fait d'essayer d'échapper au syndrome d’abstinence, appelé
à juste titre : le manque. Son intensité dépend du degré d'intoxication, de dépendance, mais aussi de la
personnalité, de l'instruction et de la volonté du sujet.

En général, les premiers effets de manque se manifestent 5 à 8 heures après la dernière prise de drogue
opiacée; que ce soit par voie intraveineuse, ou par voie nasale.

“Scénario” du manque :

L'angoisse du toxicomane augmente progressivement. Il ne "tient plus en place". Il est extrêmement


irritable, et passe de la colère à l'abattement le plus complet. Il pleure, bâille, frissonne, sue, est pris de

- 187 -
tremblements, et son nez coule. Il peut avoir chaud, et aussitôt très froid, être sujet à des vomissements et des
nausées. Il ne peut plus dormir et a mal partout; au ventre, au dos, aux épaules ...etc.

Il est, de plus, sujet à des crampes douloureuses et les diarrhées sont fréquentes. Il est aussi sujet à des
soubresauts ou douleurs nerveuses, signe d’un semblant de réveil des nerfs (fin de l’action analgésique de la
drogue) Cet état de manque fait aussi revenir les angoisses au galop.

En l'absence de traitement, les symptômes s'accentuent et le manque atteint son paroxysme aux 2ème et
3ème jour. Puis progressivement, en l'espace de trois à quatre jours, les troubles disparaissent. Le sevrage ne
dure pas plus d'une semaine; c'est une expérience très traumatisante mais qui n'est jamais mortelle si elle est
médicalement assistée.

Notons, à ce sujet, que le sevrage bloc (arrêt immédiat sans l’aide de médicaments) de grands toxicomanes à
conduit et conduit toujours quelques sujets au décès. Les dépendant aux “cachetons” (médicaments opiacés
dont l’usage est détourné dans un but toxicomaniaque) sont eux, par contre, exposés à un risque létal plus grave
lors d’un sevrage bloc.

Le traitement en milieu hospitalier, grâce à des médicaments spécifiques, (tranquillisants, antalgiques...),


évite, le plus souvent, au toxicomane de vivre à fond cette douloureuse période. Si le corps met environ deux
ans à se remettre de l’Héroïne, la dépendance psychologique est telle que dans une très forte proportion des cas,
l'individu rechute.

En moyenne, une dépendance psychologique à l'Héroïne se sèvre définitivement au bout de 10 à 15 ans.


Une "rééducation sociale", une psychothérapie et une vie bien réglée (sommeil, alimentation, sport,...), sont
réputés apporter de bons résultats si l'individu se prête au jeu; ce qui est loin d'être toujours le cas.

Le problème de cette substance réside dans le fait qu'une simple et unique consommation suscitera pour
toujours, à votre esprit, l'envie d'en consommer à nouveau. L’expérience sera stockée dans la partie
inconsciente du cerveau. Cependant, tout ceux qui font l’expérience de l’Héroïne ne finiront pas tous
héroïnomanes. Il faut aussi, pour que “l’amorçage” fonctionne, avoir une personnalité et un vécu particulier.

Si 73 % des héroïnomanes réguliers tombent dans le piège de l’addiction, « seulement » 15% des
expérimentateurs et consommateurs occasionnels de drogue dure finissent toxicomanes ! (En souligné :
ref ... Sciences et Vies n° 1076 de mai 2007, page 68).

Il est à noter que sous emprise de ce produit, et même quelques heures après la fin de l'effet, un net
changement de comportement se fait sentir chez l'usager amateur : il se croit plus intelligent et son nouveau
mode de raisonnement lui permet de laisser quelques sentiments de coté, donc d'être plus bonimenteur ou plus
commerçant (flatterie de l'Ego...).

”Accro.”, l'individu devient très fortement égocentriste et ne démontre plus aucun intérêt pour tout ce qui ne
lui rapporterait pas de nouveau de la drogue, ou de l'argent. Lorsqu’il est sous l’effet de l’Héroïne, le
toxicomane ressent son état comme plus speed; après sevrage, il se sent plutôt comme apathique, dysphorique,
fatigué, malade ou comme vivant au ralenti.

Pour expliquer les nombreux cas de rechutes, en dehors de la crise de manque, il faut bien arriver à
concevoir que ce n’est pas le produit qui est réclamé par le corps, mais plutôt l’état fébrile qui n’est pas
supporté, l’individu souhaite replonger dans l’état “speed” qu’il n’arrive pas à retrouver naturellement, même
un an ou deux après le sevrage. D’où la rechute...

Dans ce cas, le “Keuf” moyen est tenté de dire : “bienvenue au Club des ”junk-toxiconnards”, L'Héroïne
c'est comme SEGA, c'est plus fort que toi”. L’humour policier (si - si, ils en ont parfois) est souvent assez
morbide ou déplacé ! Pour eux, de toutes façon, leur carrière et leur paye sont assurées tant qu’il y aura des
toxicomanes, des trafiquants et des voleurs.

Hors, les héroïnomanes ne font pas que dealer ou voler, ils fréquentent aussi des receleurs, des clandestins,
d’autres voleurs, d’autres toxicomanes ...plein de gens intéressant la Police. Cette dernière trouve dans cette
toxicomanie une manne d’avantages qui fait qu’elle n’a pas intérêt de la voir disparaître du plan illégal !

Les services de répression connaissent le “talon d’Achille” des toxicomanes : placé au “frais” moins de dix
heures, les héroïnomanes commencent à ressentir les effets du manque, et quand “le fruit est mûr, il tombe”... et
la plupart du temps avouera tout ce que vous voulez savoir, du moment qu’il accède à une dose ou des soins.

- 188 -
Les enquêteurs se vantent d’obtenir pratiquement 100% des informations qu’ils désirent; c’est aussi le bruit
qui coure dans le “Milieu” et une des raisons pour lesquelles les « toxicos » n’y sont pas appréciés non plus.

Officiellement, il n’est jamais question de donner de la drogue à un héroïnomane en manque, comme


il n’est jamais question d’arranger ou d’enfoncer un dossier. Officieusement, la réalité est souvent tout
autre.

Pourquoi le manque d’Opiacés est t’il si dure à surmonter ? :

Pour tenter de résoudre cette question, on est ici obligé de préciser l’hypothèse suivante. La Morphine et
l’Héroïne (et bon nombre de leurs dérivés chimiques) créent une pharmacodépendance vicieuse qui se situe sur
deux plans :

1) Dépendance de type toxique classique : en temps que substance toxique absorbée (avalée, sniffée,
injectée, fumée), il y a réaction d’adaptation du corps avec phénomène d'accoutumance progressive dans
le temps. Cette réaction, classique aux toxiques psychoactifs, crée, en cas de privation, un phénomène de
manque du genre Tabac ou café, mais en plus marqué. Il est responsable ici d’une agitation intellectuelle
intense (peur, angoisses, nervosité) et de divers troubles physiologiques (sueurs, tremblements, douleurs
nerveuses, vomissements, contractures, problèmes de régulation thermique : chaud et froid alternés) ...

2) Les douleurs spécifiques au manque d’Héroïne : quant à elles, seraient plutôt dues au mécanisme
suivant : pour protéger le corps de la douleur, notre cerveau fabrique une molécule de type
endomorphine, cousine de la Morphine végétale (donc de l’Héroïne “fabriquée” avec). Un toxicomane
vient donc dérégler, par la prise de tels psychotropes, un processus physiologique important qui permet à
l’organisme de refréner la douleur. Schématiquement parlant, avec ce surplus énorme d’opiacé présent
dans le sang, notre cerveau compenserait en arrêtant totalement la production d’endomorphine (on dit
aussi endorphine). Le sevrage brutal ne re-déclencherait pas instantanément la production de cette
substance naturelle et tous les muscles et nerfs du corps deviendraient un centre actif de la douleur (de
type courbatures, contractures, crampes, rhumatisme, douleurs nerveuses...).

De cette théorie, admise aujourd’hui comme la plus crédible, naît l’idée suivante : La thérapeutique idéale
théorique serait de sevrer les héroïnomanes par substitution d’endorphine (peu d’accoutumance, dosages forts
puis dégressifs). Mais ce n’est qu’une théorie non vérifiée, car il semble actuellement difficile et coûteux de
fabriquer en masse de l’endorphine de synthèse (en fait il existe une foule de molécules différentes de type
endorphine) et actuellement impossible de l’extraire du corps humain.

A ce sujet, des recherches sont en cours depuis quelques années, dans plusieurs secteurs de la médecine : en
exemple, la fiche de publication d’un avis de recherche de l’hôpital Vinatier (voir page d’après) :

- LE PROGRAMME MÉTHADONE :

(Ou plus précisément Chlorhydrate de Méthadone)

Cet opiacé de synthèse à la réputation d’avoir été mis au point par les chimistes allemands en prévision de
la Seconde Guerre Mondiale et de la rupture de l’approvisionnement en Morphine. Elle aurait été surnommée
Adolphine en hommage à leur Führer.

Mais aujourd’hui, certain journaux comme celui d’A.S.U.D. dénoncent que cette déclaration est fausse
(propagande des prohibitionnistes et des anti-méthadoniens). En fait, la méthadone aurait bien été découverte
en 1937 par deux chercheurs allemands qui lui donnèrent alors le nom de Polamidon.

Ils étaient à la recherche d’un analgésique qui n’accroche pas. Les deux chercheurs avaient trouvés un an
plus tôt la Péthidine (Dolossal) seul analgésique réellement employé pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

Ce n’est qu’en 1945 et avec les américains que le Polamidon reprendra du service. Les laboratoires Eli-
Lilly le baptiseront alors Dolophine (dolo pour douleur) et non pas Adolphine. Elle fut classée dangereuse car
elle à été expérimenté à 200mg trois fois par jour au lieu des 10 à 50 mg journaliers observés dans les cures de
maintenances actuelles. On ignore combien de morts (overdoses) il y a eu pendant ces expériences.

Longtemps combattue en France, ou les intervenants en toxicomanie étaient majoritairement adeptes de


l’abstinence, elle a fini par s’imposer comme outils de la réduction des risques.

- 189 -
Elle joue donc un rôle de médicament de la cure de sevrage. C'est un produit de substitution de l'Héroïne,
largement diffusé sous surveillance médicale à l'étranger. Les programmes "méthadone" consistent à donner
quotidiennement sa dose au toxicomane, après avoir vérifié, par une analyse d'urine, qu'il ne triche pas
(reprend, par exemple, de l'Héroïne en cachette). Ce produit induit une dépendance très forte, et le sevrage
brutal est même plus difficile et plus douloureux que celui de l'Héroïne. Il lui faut donc un sevrage progressif.

On continue cependant de distribuer la méthadone et à développer son programme en raison de certains


avantages :

- Distribuée sous forme de cachet ou de solution buvable, elle évite les injections et
leurs risques (S.I.D.A., Hépatites,...).

- Le titrage de la solution est préétabli, éliminant tout risque d'overdose ou


d'accident.

- Elle permet au toxicomane de ne plus "galérer" à la recherche d'une poudre de


qualité douteuse et lui permet de couper les ponts avec le "milieu". Cet aspect est, à lui tout
seul, le plus intéressant. Il harmonise sécurité du toxicomane et sécurité publique; la
délinquance liée à la recherche d'argent pour se payer de l'Héroïne chute presque à
- 190 -
0...quand on sait qu'elle expliquait 60 % des vols, agressions et cambriolages enregistrés
en France par an... !

Dans la France des années 1990-95, on a longtemps noté une réticence de la part des responsables et des
praticiens envers la méthadone. Seuls deux centres seulement étaient autorisés et acceptaient de prendre en
charge des toxicomanes en les soumettant au programme méthadone (Hôpital Fernand Widal et l'Hôpital
Sainte Anne, tous deux à Paris). Un nombre trop restreint de toxicomanes suivait cette cure de maintenance
(observez bien le terme).

De nombreuses recherches sont en cours pour comprendre tous les mécanismes biologiques de la
dépendance et proposer de nouvelles thérapeutiques (en exemple, voir la fiche de l’hôpital du Vinatier page
précédente). Depuis environ cinq ans (ref. 98) est commercialisé en France, un médicament qui supprime les
effets de l'Héroïne et peut encourager l'abstinence chez les patients motivés. Il est aussi ici exigé le respect d'un
protocole médical strict (contrôles - analyses de vérification).

Au moment ou j’écris ces phrases, je remarque que je n’avais rien rentré de plus sur le sujet, depuis 1994.
Sur ma demande, mes amis “dépendants” me renseignèrent alors sur d’importants changements : la Méthadone
semble faire progressivement son bout de chemin. On propose des programmes qui vont jusqu’à trois ans, et
les échecs répétés peuvent donner lieu à des traitements à vies.

Cependant la “cure de maintenance” pose un problème d’ordre éthique : l’idée de donner de la “came” à
des drogués semble encore provoquer de l’urticaire à certains. Les bénéficiaires, eux, ont peur d’un retour en
arrière de la part des politiques à tout moment (en cas de changement de majorité, par exemple).

La réaction des toxicomanes est assez variée. Ils voient en positifs le fait que leur prise en charge médicale
les met à l’abris des sanctions juridiques. Il ré accèdent à une vie sociale, à un logement, au soins du corps, à
l’hygiène, à une nourriture plus saine et à une meilleure image d’eux. Ils peuvent reprendre des petits boulots,
échapper au manque et avoir une vie plus (presque) normale.

Ils n’ont plus à se piquer et se débarrassent ainsi d’un geste quasiment autant important, pour le
toxicomane, que le produit lui même. Les transmissions virales et d’autres saloperies disparaissent, ainsi que
les contacts avec le Milieu. L’accent est particulièrement mis sur le fait que le point le plus important à leurs
yeux est qu’enfin, du statut de toxicomanes illégaux, ils passent à celui de curiste dans un contexte légal.

En négatif, revient souvent les thèmes suivants : contraintes médicales lourdes, Méthadone plus dure à
“décrocher”, peu d’effets euphorique et pas de flash, ces deux derniers points pouvant expliquer pourquoi
certains curistes trichent et reprenne de l’Héroïne en cachette.

La plupart des curistes interrogés, peut-être grâce au contexte libre de l’interview et au respect de
l’anonymat, “vidèrent leur sac” sincèrement et avouèrent que la Méthadone, même si elle développe une plus
forte dépendance, reste certainement une meilleure solution que la distribution d’Héroïne.

La cause tient dans le fait que le “délire” de défonce n’est pas le même, qu’on s’enfonce plus
graduellement, plus rituellement dans la poudre que dans son substitut, qu’on peut être tenté d’en revendre ou
d’en reprendre le commerce puisqu’on aura plus à subir le test de l’héro. et que de la possession personnelle
sera justifiée (petits “passeurs” idéaux), et que cela ne résout rien au contexte toxicomaniaque et à la
propagation de virus et de germes par voie intraveineuses.

Pour tous ces gens concernés par de longues années de toxicologie, leur condition de dépendance leur pose
un sacré problème dont ils souhaitent tous se débarrasser. Mais voila, si cela était facilement possible, il n’y
aurait pas autant de gens intoxiqués ...

En annexe au point Méthadone, parlons d’autres opiacés utilisés comme outils de la cure de maintenance
(ref en majorité du “Petit Dico. des Drogues”) :

Le Moscontin et le Skénan : deux anciens substituts de l’héroïne issus de l’époque ou les


toubibs “bricolaient” les ordonnances. Toxiques, accrocheurs et contraignants, ces produits sont
désormais écartés de la listes des substituts et sont condamnés à disparaître.

Le Sulfate de Morphine : utilisé très essentiellement pour se substituer au Moscontin et au


Skénan et permettre le sevrage de ces deux derniers, il devrait disparaître, lui aussi,
progressivement de la pharmacopée. S’injecte uniquement et produit une euphorie morphinique
très appréciée des utilisateurs.
- 191 -
Le Temgésic : C’est à l’origine un médicament antidouleur à base de Morphine sous forme de
cachets. C’est le premier antalgique non « codéinique » détourné par les héroïnomanes pour
combattre le manque. Il fut ensuite prescrit par des médecins pionniers (souvent, à l’époque, à
leur risque pénal) comme alternative au trafic, à la répression et au manque.

Cette pratique à conduit à la mise à disposition du Subutex, même produit dosé plus fortement,
et cette fois ci officiellement destiné à la substitution.

Gros inconvénient par rapport à la méthadone : certains héroïnomanes l’écrasent pour se


l’injecter sous une forme liquide

Le Subutex : Ou le Temgésic en plus fort. C’est une des drogues de substitution de l’Héroïne
distribuée sur ordonnance et bons de carnet à souche.

Sous forme de cachets dispersants (dissolution progressive) il est utilisé dans le cadre d’un
traitement de substitution prévue sur plusieurs mois (voire années). Pris sous forme orale, ses
effets sont “médicamentisés”: il calme le manque sans toutefois offrir de véritable “effets de
défonce”. Il rend donc inutile la prise de l’Héroïne avec l’avantage d’une seule prise quotidienne

Seulement, là aussi, certains toxicomanes en détournent l’usage en se l’injectant, sous forme


liquide car de cette façon, ils accèdent à un état de défonce (chaleur, flash et euphorie
morphinique). Ce qui va contre l’éthique des médecins qui lui préfèrent donc aujourd’hui, le
développement des “programmes Méthadone.”

10 mg suffisent à tuer un enfant

Dessin “piqué” à A.S.U.D. Journal (n°11, printemps 1996). Information obligatoirement


imprimée sur les emballages de méthadone.

Les personnes déjà substituées au Temgésic adoptent sans problème le Subutex alors que les
mordus au Moscontin et au Skénan semblent avoir du mal à s’y adapter.

Le but final de la cure de maintenance est de sortir l’individu du contexte marginal et de le préparer une
éventuelle cure de désintoxication. C’est pourquoi nous allons enchaîner logiquement avec :

LES DIFFÉRENTES MÉTHODES DE SEVRAGE D’HÉROÏNE :

(Inspiré du Journal d’A.S.U.D., n° 11, printemps 1996).

La décroche psychédélique :

Ce qui explique la plupart du temps, le phénomène de rechute après une cure de désintoxication, est que
l’individu concerné n’est pas préparé a accepter mentalement la décroche de son produit. Généralement il y est
plus forcé que volontaire et quand bien même c’est le cas, il doit faire face à un énorme vide existentiel de
post-cure.

- 192 -
Contrairement aux autres formes de décroche, celle psychédélique ne prend en compte que le coté manque
psychologique. Néanmoins elle parvient à une action physiologique remarquable en impliquant dès le
lendemain, et sans manque apparent, soit l’arrêt total de toutes prises de drogue, soit une réduction
considérable du nombre de ces prises et du dosage consommé.

Cette forme de cure donne de bons résultats en matière de sevrage d’héroïnomanie et de cocaïnomanie mais
n’est pas reconnue et appliquée en France. Il est donc question d’utiliser certaines drogues psychédéliques (ici
comme médicament), et par la même de provoquer, par un voyage dans l’inconscience, une prise de
conscience de l’origine de la dépendance et donc d’y mettre fin.

Le L.S.D. et l’Ecstasy ont été expérimentés dans ce sens, mais sans grand succès. Plus récemment, le Yagé
a parfois été employé pour des sevrages. Mais le psychédélique qui a donné les meilleurs résultats est
incontestablement l’Ibogaïne, extrait d’un arbuste africain : le Tabernanthe Iboga (voir tous ces produits dans
la partie sur les substances hallucinogènes).

L’Ibogaïne (alcaloïde extrait de l’Iboga) à un effet qui s’effectue en trois phases :

1) Vous plongez d’abord dans des rêves éveillés qui disparaissent dès que vous
ouvrez les yeux.

2) Quelque quatre heures plus tard, la deuxième phase démarre : elle dure environ
24 heures pendant lesquels vous vous faites une psychanalyse qui vous aurez pris
au moins 20 ans sans la prise de cette substance. Cela à pour effet d’aider le dit
toxicomane “ibogaïnisé” à comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là. Le
journal d’A.S.U.D. en question nous cite Howard Lotsof, ex-junkie new-yorkais,
qui compare cette phase à celle de ceux qui ont frôlés la mort en voyant toute
leur vie se redérouler dans l’espace de quelques secondes. Et de préciser
qu’avec l’Ibogaïne, ce phénomène dure plusieurs heures.

3) La troisième phase, nommée la plus longue, est celle du retour à un état


“normal” (dit “atterrissage”) qui est accompagné d’une fatigue énorme.

Deux seuls “hics” à cette forme de thérapie

1) Elle permet une “rémission” de 6 mois à deux ans, après, la plupart des
concernés “replongent”.

2) La cure coûte actuellement 20 000 $ et n’est autorisée qu’aux Pays-Bas et au


Panama. Des essais cliniques étaient en cours au U.S.A. à l’époque de la parution
de l’article d’A.S.U.D. (1996).

A.S.U.D. s’interroge alors sur la remarque suivante : comment ce produit peut-il bloquer le manque
physique et aussi vite ? Et de conclure arnaque ou produit miracle ? ... affaire qu’ils suivront ont-ils promis en
nous précisant, pour l’obtention d’informations supplémentaires sur l’Ibogaïne, l’adresse suivante : Eric Taub,
116 NW 13th ST#152 Gainesville, FL 32601 U.S.A..

En France, début 2007, ce produit vient d’être définitivement interdit suite à un décès enregistré. Il s’agirait
d’une erreur de surdosage massif qui aurait abouti à cette mort ! Mais cette prise de position est critiquable de
part le fait que seul l’interdit génère des situations d’overdoses. Risque qui devient nul sous contrôle médical et
pharmaceutique. Il semble en outre que cette plante semblait prometteuse en soins et que des études médicales
étaient en cours. L’alcool est responsable de 44 000 décès par an (indice 2006) et on ne l’interdit pas pour
autant. Cet empressement à classer l’Iboga comme stupéfiant semble un peu suspect … les laboratoires
pharmaceutiques y seraient-ils pour quelque chose ?

Le sevrage hospitalier “classique”:

Jadis passage obligatoire du parcours de l’héroïnomane, l’hôpital est aujourd’hui moins sollicité, d’une de
la part des intervenants et toubibs s’occupant du problème, de deux, de la part des dits toxicomanes qui le
voient en horreur, et de trois, de la part des fonctionnaires s’occupant des budgets médicaux actuellement en
mal d’économies.

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Aparté : l’hôpital étant devenu aujourd’hui ce qu’il est, a la réputation “d’étouffer” le patient qui ne s’y sent
alors qu’un numéro de sécu., une marchandise. C’est cette idée qu’expriment généralement ceux d’entre nous
qui y sommes passés. Mais quand on y est traité pour toxicomanie, l’ambiance y est telle qu’on se conduit
généralement avec vous comme avec du bétail, sans aucunes considérations humaines et qu’on vous y impose
une réglementation plus liberticide qu’astreignante.

En matière d’héroïnomanie, la France affiche fièrement le taux d’échec le plus élevé d’Europe et un des
plus élevé au monde : 99%, mais ne change pas sa désastreuse politique de tentative de règlement du
problème (fin de l’aparté).

L’hôpital offre une cure de désintoxication accompagné généralement d’un traitement médicamenteux
léger. Aucun opiacé n’est utilisé. Cependant, certains services (rares et au nombre de places limités) pratiquent
une politique médicale plus humaine ou d’autres formes de thérapies plus modernes se combinent au
traitement classique.

C’est, par exemple, le cas du service du Professeur Boissonnas à l’Hôpital Cochin (Paris) qui utilise
l’électrothérapie, précieux auxiliaire de la désintoxication pour le calme qu’elle procure aux patients.

Jadis, le Fortal était utilisé, mais il a été remplacé par des hypertenseurs à base de Clonidine comme le
Catapressan, accompagné de calmants et de somnifères. Le Catapressan présente l’avantage de diminuer les
symptômes du manque sans vous transformer en zombie mais ne peut être utilisé qu’en milieu hospitalier du
fait de la surveillance de tension que sa toxicité impose.

A.S.U.D. précise qu’un toxicomane désireux (ou forcé) de décrocher de son produit doit absolument éviter
les services hospitaliers psychiatrique sous risque d’être transformé en zombie.

Armés de cachets et autres produits puissants et destructeurs, soupçonnés parfois d’essayer des nouveaux
traitements à l’insu de leurs patients, en terme de toxicomanie, il semble que c’est l’équivalent de la saignée
qu’on pratiquait naguère sur des patients anémiques.

L’acupuncture :

L’acupuncture est une vieille thérapie chinoise qui utilise les flux énergétiques du corps afin de stimuler
certaines parties de ce dernier. Ce n’est qu’en 1972, qu’un médecin de Hong-Kong découvrit, par hasard, son
efficacité sur le sevrage d’opiacés en soignant un patient opiomane pour tout autre chose.

L’acupuncture stimule la (re)production d’endorphine et à été adopté comme outil efficace dans les
sevrages d’alcooliques et de toxicomanes. Cette technique est pratiquée deux fois par jour pendant une
semaine. La séance dure trois-quarts d’heure.

Des symptômes de manque d’opiacés se voient atténués (énervement, anxiété, nez qui coule, yeux qui
pleurent). Cette thérapie a, en outre, la réputation d’accélérer l’élimination des toxines. Mais ce traitement
semble surtout efficace chez les cocaïnomanes et ne concerne le monde des opiacés qu’en fin de sevrage, se
révélant utile pour lutter contre les insomnies et l’anxiété.

A.S.U.D. cite l’exemple du Lincoln Hospital dans le Bronx (New York). où 3 000 “crackers” y ont été déjà
traités avec un certain succès. Après deux mois de traitement, 50% de leurs patients sont toujours abstinent, ce
qui en matière de toxicomanie, insiste A.S.U.D., est un bon résultat.

Les dépendants désireux de connaître les adresses ou se pratique cette forme de thérapie peuvent se
renseigner auprès de l’Association Française d’Acupuncture, 1 bis rue des fleurs, 75017 Paris.

La dissuasion chimique :

Il existe deux médicaments utilisés à cet effet :

- L’Apomorphine : alcaloïde semi synthétique de l’opium, utilisé habituellement


comme vomitif ou contre la maladie de Parkinson. Très controversé dans son
emploi d’auxiliaire de sevrage (traitement déclaré très utile par certains patients,
désastreux par d’autres), il n’est plus guère prescrit et utilisé.

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L’Apomorphine réduirait les symptômes les plus marqués du manque d’opiacé
et dégoûterait celui qui “repiquerait au truc”, ASUD précisant : “de la même
manière que l’Antabuse pour les alcooliques. Une sorte de cure de dégoût”.

- La Nalextrone : (ne pas confondre avec naloxone) commercialisée en France sous


le nom de Nalorex, ce médicament est un antagoniste des opiacés. En association
avec le Narcan, il est utilisé comme antidote en cas d’overdose.

Il ne peut être utilisé avant le septième jour de sevrage sous peine d’aggraver
dangereusement le manque.

Sous ce traitement, toute prise d’héroïne s’avère inutile quelque soit le taux de
pureté de cette dernière. Mais contrairement à l’Apomorphine, ce produit ne punit
pas en rendant malade, il se contente simplement d’annuler les effets des opiacés.

En France, ce médicament peut être prescrit pour la coquette somme de 473,40


F la boite de 14 comprimés mais n’est pas remboursé.

Le sevrage “bloc” :

C’est la méthode la moins chère mais la plus éprouvante. Il est ici question d’un sevrage immédiat sans
aucun soutien médicamenteux. Contrairement au baratin des prohibitionnistes, Patriarche, Vita Nova et autres
Narconone, c‘est une méthode dangereuse en sus d’être sadique qui n’obtient pas les résultats espérés par ces
“institutions” : ce n’est que très rarement que le sujet est dégoutté de son produit à tout jamais, le pourcentage
de rechute est énorme.

Les moines bouddhistes thaïlandais font ainsi décrocher quelques centaines de toxicomanes par an mais
connaissent aussi parfois quelques décès.

Efforts physiques, bains chauds et massages sont les principes triangulaires du sevrage bloc. À coté de ça,
le Patriarche propose un large éventail de plantes (plus d’une centaine) destiné à “nettoyer” ou à stimuler
certaines parties du corps; chez Narconone, on vous “dope” aux vitamines à coup de pilules maisons.

N’oublions pas les pseudo - psychothérapies plus destinées à vous “bourrer” la tête qu’autre chose et le
“travail forcé” qui ne rapporte qu’aux associations en question.

A.S.U.D. fait remarquer que d’une, il est aujourd’hui possible d’atténuer les malaises du manque (alors
pourquoi s’en priver), et que de deux, ce qui est acceptable par un sujet “accro” à un gramme journalier
d’héroïne “hyper - coupée” ne l’est plus pour un gros consommateur de produit bien plus concentré, encore
moins pour les dépendants au Benzodiazépines ou aux barbituriques.

Le sevrage-bloc devient alors carrément dangereux.

L’électrothérapie :

Basé sur le principe de l’acupuncture, on applique des électrodes sur certaines parties du corps, ce qui
stimule la production d’endorphines et permet d’atténuer le manque dans sa durée comme dans son intensité.
Le principe de base de cette thérapie a été mis au point par le docteur Paterson (U.S.A.). De nombreuses rock-
stars ont pu décrocher grâce à cette méthode.

En France, certains hôpitaux utilisent l’Anesthelec dans leur service de sevrage. Il s’agit d’un appareil qui
envoi un courant dit “de Limoges” au moyen d’électrodes placées entre les yeux et sur les tempes. La cure
dure entre 5 et 7 jours souvent accompagné d’un traitement médicamenteux léger.

L’intensité électrique est réglable, donc adaptable au seuil de tolérance de la douleur de chaque sujet : il
n’est absolument pas question de chocs électriques, mais de picotements supportables comme le connaissent
les sportifs traités de la sorte pour des entorses ou rupture des ligaments.

Sevrage progressif aux opiacés :

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Utilisée depuis longtemps par les opiomanes chinois, cette méthode fut autrefois tentée par les deux
hôpitaux parisiens autorisés alors à utiliser la méthadone. Malheureusement, elle ne donna pas de résultats
probants.

Les héroïnomanes se débrouille bien souvent tout seuls, se réalisent un stock d’opiacés de leurs choix et
attaque leur cure. En dehors du contexte médical, le taux d’échec frise les 100 %. L’individu peut être tenté de
consommer tout son stock en deux jours. La volonté manque et le sevrage progressif ne signifie pas pour
autant la facilité. Le corps souffre un peu moins mais l’esprit, quant à lui, est “chauffé à rouge”.

Ce point résume à lui tout seul le problème toxicomanie : il n’y a pas de recette miracle. Une décroche
définitive est avant tout synonyme de volonté certes, mais aussi de restructuration de la vie du concerné.

La découverte d’une passion, une coupure de son milieux (déménagement souhaitable), ...., cela nécessite
pleins d’éléments nouveaux qui engagent d’énormes frais financiers, des risques énormes et un équilibre
souvent impossible à atteindre tout seul.

La décroche en prison :

Le sujet sensible par excellence. La prison est une zone de non-droit et à votre arrivée, on vous le fait bien
comprendre. Donc, si vous êtes toxicomane, pas question de vous “ouvrir” l’accès à des “soins” dans les
premières 24 à 48 heures. Voici ce qu’écrit A.S.U.D. à ce sujet dans son n°11 du printemps 96 :

“... Ensuite, il te faut voir un médecin pour avoir ce que ton corps et ta tête te réclame. Les
cachets que l’on vous donne en prison sont assez coriaces. Pour les douleurs, c’est le fameux
Antalvic. Pour dormir, c’est le Tercian, le Rohypnol ou le Noctran. Pour les nausées, c’est la
Visséralgine. Et pour les angoisses, c’est le trop fameux Lexomil. Le cachet qui fout en l’air tous
les mecs, c’est ce cachet là.

Quand on est accroché à ces cachets, il faut mieux continuer à prendre de la dope “... “mais
en prison, c’est pas évident. Quand un mec prend ce traitement pendant deux ans, imagine les
dégâts !!! Et voilà comment de toxico. à l’héro (illégal), tu le deviens aux cachetons (légal) !

On s’étonne qu’ensuite il y ait des types qui crèvent dès leur sortie de prison d’une O.D. et
qu’il y ait des récidivistes. Ce ne sont pas des hommes qu’on a relâchés, mais des zombies.
D’autant plus qu’on ne donne aucune adresse de structures spécialisées en toxicomanie, de post-
cure ou d’associations compétentes.

Ce qui fait que le mec est complètement perdu à sa sortie, et il rechute. Comment peut on
réinsérer quelqu’un qui est accroché à ces cachets ? Et à qui on doit poser la question ? On se le
demande !!!

On peut quand même saluer la création, dans quelques taules, d’antennes toxicomanes. Celle
de Fresnes a joué un rôle déterminant pour faire rentrer la méthadone en “zonzon”. Attention,
pour bénéficier d’un traitement méthadone, il faut déjà suivre un programme avant de tomber.
C’est de toute façon très compliqué et la situation varie suivant les taules. À la maison d’arrêt de
Bois d’Arcy, deux méthadoniens ont étés placés en isolement pour cette seule raison. Un
chantage efficace pour que les mecs renoncent à leur traitement de substitution”.

Sevrages fantasmagoriques (à éviter) :

“Vrai fantasme de toxico” affirme A.S.U.D. dans son article, il est question de plus ou moins imaginaires
méthodes de sevrage permettant d’éviter tous les inconvénients classiques du manque. Voici les exemples cités
:

- La cure de sommeil : Dans la théorie, le sujet s’endort accro. et, 10 jours plus tard, se réveille sevré après un
bon gros dodo. Mais la réalité est tout autre et bien plus brutale. En fait, l’individu est plongé dans un demi-
sommeil à coup de barbituriques et de neuroleptiques, ce qui a pour effet de le maintenir dans une semi
conscience cauchemardesque dont il ressort complètement “lessivé” et, de surcroît, accro. aux cachetons.

- Changer son sang : d’après A.S.U.D.,” les Rolling Stones se sont fait un plaisir d’entretenir ce mythe du
Junkie vampire qui change son sang” .Effectivement, dans les années 70, les Stones et certains membres de
leur entourage sont partis en Suisse pour des “nettoyages sanguins”.
- 196 -
Dans une clinique spécialisée dans cette technique, ils subissaient des cures de 4 jours au cours desquelles le
sang passait dans une pompe et se purifiait des substances toxiques au contact d’un liquide de dialyse. D’après
Keith Richard, la technique n’était absolument pas douloureuse mais très fatigante. Très coûteuse aussi.

- Le sevrage “Turbo” : ou U.R.O.D. (Ultra Rapid Opiate Detoxification) soit disant nouvelle méthode de
sevrage mis au point par un professeur israélien. Elle est présentée comme une cure “miracle” sensée sevrer en
24 heures n’importe quel pharmacodépendant aux opiacés.

Il est question d’une mini cure de sommeil de 24 heure à l’hôpital, à la suite de laquelle, d’après la pub, le
patient se réveille frais et dispo, sans aucun manque, prêt à redémarrer une nouvelle vie.

En fait de nouveauté, il s’agit d’un traitement déjà connu aux Benzodiazépines, à la Naltrexone et au
Catapressan. Il est cependant expressément conseillé aux intéressés de suivre une psychothérapie et un
traitement à base de Naltrexone pendant plusieurs mois (alors “sevré en 24 heures” est une publicité
mensongère).

Taux de réussite affiché : 80%. A.S.U.D. exprime son scepticisme sur la réalité de tels résultats, précisant
que par la même il est bon de se méfier de tous taux affichés supérieurs à 50%.

Peut être aussi, par ce que ces pourcentages ne concernent que ceux qui suivent le traitement jusqu’au bout
sans tenir compte de ceux qui rechutent dans les jours, semaines et mois qui suivent. Voici, en rappel, un
chiffre plus vrai car officiel : en France, le taux d’échec (à long terme) et de récidive avoisine les 100 %.

Ou est donc l’arnaque dans ce soit disant miracle : le prix. La cure “miracle” coûte 30 000, 00 FF (voyage
non compris) et n’est disponible qu’en Allemagne, en Italie, en Espagne et à Israël. Pour la France, se
renseigner, car les données d’A.S.U.D. qui m’ont permis de taper ce texte datent de 1996.

Contre indications médicales des sevrages “brutaux” :

- La femme enceinte à qui il est plutôt conseillé un sevrage progressif (car risque de perdre
l’enfant).

- Le “gros” pharmacodépendant où là aussi, un sevrage progressif est conseillé (risque létal).

- L'INTOXICATION AIGUË OU "L'OVERDOSE" :

... ou encore "surdose" ou O.D., peut être plus ou moins massive, avoir plus ou moins de conséquences.
Sous sa forme sévère, elle comporte un risque vital : elle provoque en effet une dépression respiratoire avec des
risques d'oedèmes aigus du poumon et de collapsus cardio-vasculaire. Il faut impérativement avertir le
S.A.M.U. pour éviter le décès de l'overdosé. Souvent, pour les accidents de ce genre, il existe deux cas de
figure :

Si l'individu « overdosé » n'est pas connu des autres toxicomanes qui l'entourent; après
"l'accident", tout le monde s'en va, de peur, non pas que les policiers les arrêtent, mais qu'ils les
repèrent et les empêchent de poursuivre leur toxicomanie adorée (syndrome de l’illégalité).

Le seul à s'inquiéter est souvent le propriétaire de l'appartement où se défonçait tout ce petit


monde; en général, il descend le corps du malheureux dans la rue et ne prend même pas la peine
de prévenir les Pompiers, ou le S.A.M.U.. Après ce cinéma, il est bien souvent d'ailleurs trop
tard.

Je m’adresse ici aux héroïnomanes sensés rencontrer un jour un cas d’overdoses :

Je me répète peut-être, mais un docteur n'est pas un flic, il est tenu au secret médical. Appelez d'abord le
service d’urgence ou vous êtes un criminel... Et puis, quand bien même les flics viendraient, vous pouvez
toujours déclarer que vous avez très bien pu le trouver sur le palier de l'étage d'en dessous... ou que a personne
en question a sonné à votre porte avant de s’écrouler chez vous. Un peu de courage et d’humanité, merde !

- 197 -
Si l'individu est au milieu de connaissances ou d'amis, c'est la meilleure des choses qui puisse lui arriver.
Quoi qu’on puisse se poser la question suivante : y a t’il encore des amis lorsqu'on est à fond dans la poudre
(dans le modèle de la répression) ?

L'overdose est souvent liée à l'injection de produits trop purs, du moins, bien plus purs que la saloperie
qu'on s'injecte habituellement. En exemple : si un individu est habitué à consommer de l’Héroïne “coupée” à
10 % et qu’il à accès, sans le savoir, à de la poudre à 70 %, une injection d’un tel produit correspondra à 7
injections d’Héroïne habituelles : d’où l’accident.

La concentration de l’Héroïne clandestine est toujours inconnue et extrêmement variable et le toxicomane


n'est jamais à l'abri d'un accident d'une livraison à l'autre. Chaque injection est un défi à la mort. Les risques
de surdosage sont particulièrement élevés chez les utilisateurs occasionnels ou, après une période d'abstinence.

Cet inconvénient de l’overdose par accident serait totalement supprimée si l’Héroïne était rigoureusement
dosée, emballé, étiqueté. L’individu aurait alors accès à un produit dont il connaîtrait la posologie efficace et
précise.

C’est en tout cas, un des avantages des opiacés de substitution, quant ils sont utilisé dans un cadre médical :
l’accident, s’il survient, ne peut être que la cause d’un acte volontaire (suicide ou tentative de meurtre par
empoisonnement)

Il est à noter que l'overdose est théoriquement possible pour toutes drogues. Reste à savoir si la quantité
mortelle de chaque substance psychoactive est assimilable par l’organisme : on n’a jamais constaté d’overdose
avec le Cannabis car le fumeur n’aurait pas assez de ces deux poumons et des 24 heures d’une journée pour
arriver à s’inhaler la quantité de résine nécessaire à déclencher la mort.

Par soucis de comparaison, le Cannabis est, de beaucoup, bien moins toxique que l’Alcool et le Tabac dont
l’abus peut déboucher à la dose létale. L’Alcool car on peut en absorber de grosses quantités à la fois (un
estomac à plusieurs litres de contenance) et le Tabac car s’est un toxique puissant.

- L’INTOX. EN MATIÈRE D’HÉROÏNE :

L’usage de Cannabis entraîne-t-il une escalade vers l’Héroïne?

Pour tenter d’expliquer ce point, il faut préciser ce qui suit.

Tout d’abord, il faut souligner le fait que n’importe qui ne devient pas toxicomane. A part l’intoxication
médicale (grands brûlés, blessés de guerre et cancéreux), celle forcée (prostitution, esclavage), et celle
accidentelle (méconnaissance du produit), ensemble de cas qui représentent une minorité des dépendants
opiacés français, le statut d’héroïnomane est l’aboutissement d’une plus ou moins longue recherche
toxicomaniaque.

Entendez par la que l’individu à souvent testé une multitude de produits qui lui ont déplus ou insatisfait, et
que c’est dans l’Héroïne qu’il à trouvé “sa compagne de vie”. C’est sa défonce de référence, celle qu’il
attendait, les effets qu’il voulait ressentir. Il faut donc une personnalité particulière et une recherche de fuite
inconsciente pour arriver à faire “corps” avec cette substance.

Évidement, avant d’en arriver à la dope, l’individu a fait le tour de la question. Alcool, association d’Alcool
avec des médicaments, Tabac, solvants, Cannabis, tout y passe. Et c’est ainsi que parmi les héroïnomanes, 40
% d’entre eux ont commencé par faire usage de Cannabis.

Cette statistique sert souvent de “preuve” aux détracteurs du cannabis, ils la présentent comme un fait
concret prouvant l’escalade des dérivés cannabique vers le “Cheval”.

Ces gens au raisonnement peu scientifique, oublient de rajouter que près de 80 % des héroïnomanes
fumaient du Tabac et buvaient de l’Alcool avant de le devenir. Est-ce que j’accuse ces deux défonces légales
d’être responsable de l’escalade vers la blanche ?

En prenant le problème à l’envers, seulement 3 % du nombre total de consommateurs cannabiques ont virés
dans l’héroïne, ce rapport est bien plus élevé pour ce qui est des consommateurs d’Alcool et de Tabac.

- 198 -
La théorie de l’escalade a fait long feu. Cela fait parti du patrimoine de “conneries” qui ont été racontés
officiellement dans les décennies 60 à 80 par unique souci de sensationnalisme (dans le but d’effrayer plus que
d’instruire).

Le professeur Nahas, grand pourfendeur du Cannabis, a été “placardé” de médailles et d’honneurs pour
avoir repris en coeur de telles (fausses) déclarations et en avoir inventé d’autres. Il serait peut être temps, lui et
ses acolytes, de les dégrader sur l’autel de la vérité et de faire revenir un peu d’humanité dans ce pays qui en a
bien besoin.

- Opioïdes (ou opiacés) en général :

Nous avons déjà bien discutés des particularités de ces substances. Ce qui suit, pour parfaire cette étude,
s’inspire d’un dossier de Sciences et Vie (n°1076 de mai 2007) qui a le mérite de traiter du sujet au niveau du
fonctionnement cérébral à proprement parler, et de présenter des statistiques plus récentes (indice 2006).
Voyons la suite !

Injectée ou sniffée, l’héroïne devient morphine dans le cerveau. Cette dernière se fixe alors sur les
récepteurs opioïdes des neurones, perturbant le système de régulation de la douleur et de production de
dopamine. Elle agit également sur le système de transmission de la noradrénaline. L’effet est de type
orgasmique suivit d’un apaisement extatique d’une durée moyenne de 6 heures.

Mais l’organisme s’adapte vite aux opiacés en réduisant le nombre de récepteur de noradrénaline dont la
production augmente en contrepartie. La tolérance devient alors très forte. Ce déséquilibre peut affecter, à la
longue, le mécanisme de mémorisation.

Le point le plus significatif est le dérèglement du système de régulation de la douleur (et de l’augmentation
du taux de noradrénaline) qui se caractérise par le « célèbre manque » des opiacés.

L’abstinence entraîne donc douleur, anxiété et hyperactivité. La prise en charge du manque conduit dans
les CSST et combine psychologie et traitement de substitution (méthadone, buprénorphine). A noter un risque
connu de rechute de 60 à 75 % dans le mois qui suit. Il semble que 40% des demandes de soins en CSST
concernent les héroïnomanes.

II) PHANTASTICA :

- LE CANNABIS A THC OU LE “CHANVRE INDIEN” :

Que dire de plus que vous ne trouverez dans ce livre ?


Peut être qu'actuellement c'est la drogue la plus
répandue avec l'Alcool et le Tabac. On estime entre Charas
500 et 800 millions d'individus qui en consomment
Pollen
d'une manière ou d'une autre sur la planète. Plus de Pollen Pressé
600 appellations ont été répertoriées pour désigner, (poudre de résine)
selon les langues ou les modes de préparation, les
dérivés du Cannabis.

Les substances psychoactives du Chanvre sont


demeurées inconnues jusque en 1965, date à laquelle
le chercheur israélien, Raphaël Mechoulam, isola le
Delta 9 Tétrahydrocannabinol ou T.H.C., qui en est la Résine de cannabis sous différentes formes
substance la plus psychoactive. Il y a bien quelques
autres substances psychoactives, mais ce sont
principalement des isomères du THC et se retrouvent en bien moindre quantité que lui. Quatre-vingt autres
cannabinoïdes ont depuis été identifiés, bien que certains d'entre eux semblent être des molécules transitoires
ou en transformation chimique, précédant la transformation finale en une molécule plus stable.

- 199 -
Le même Raphaël Mechoulam découvrit en 1992, dans le
cerveau, une molécule proche du T.H.C. : l’Anandamide
(du sanskrit ananda signifiant “félicité”). Deux ans plus
tard, une équipe de chercheurs découvre que cette
nouvelle molécule est un neurotransmetteur. On en espère
la mise au point prochaine de nouveaux médicaments (ref
: (“Petit Dico. des Drogues”, collectif FTP, collection
l’Esprit Frappeur N°3).

Le T.H.C. de synthèse n’est disponible que dans les


pharmacies centrales des hôpitaux. Son nom est Marinol
qu’il ne faut pas confondre avec un homonyme référencé
dans le Vidal comme anti-asthénique.
Plaquette de résine pressée (haschich) L’origine de la polémique est d’ordres multiples.
D’abord, il y a cette interdiction généralisée qui semble
être le fruit d’un complot industriel, ensuite, il y a le fait de nombreux mensonges, parfois officiel, et de
nombreuses exagérations et erreurs institutionnalisées qui firent monter au créneau les partisans du chanvre !
Pour finir, le corps humain est très tolérant au cannabis pris en faible dose.

Hors, notre mode de défonce européen ne


concerne principalement que du chanvre fumé, ce qui
limite fortement la quantité absorbée et l’impact du
produit sur notre santé. Même avec du chanvre fort en
THC, l’hallucination est impossible et le taux de
psychoses induites est très minime. On peut certes
toujours polémiquer sur la nature toxique du tabac
que l’on retrouve dans les joints …

Les inconvénients remarqués ne concernent guère


que les consommateurs novices. L’habitué, lui,
devient tolérant au point de ne plus sentir angoisses et
crises de parano qu’il parvient parfaitement à
dominer. Si le contraire peut parfois arriver,
l’individu cesse de lui-même sa consommation
cannabique puisqu’elle lui procure des effets Fleurs de cannabis nettoyés de leurs feuilles
désagréables.

C’est bien là seule drogue dont les usager arrêtent la pratique par eux-mêmes, sans assistance
aucune !

Toutefois, comme pour contredire ces paroles, 29% des demandes en centres spécialisés de soins aux
toxicomanes (CSST) concernent des usagers du cannabis (indice 2006). Mais ici, il y a une grosse
supercherie que dénoncent tous les antiprohibitionnistes du chanvre : l’injonction thérapeutique ! Cela
signifie que lorsque vous passez devant le procureur, l’accusation renonce à vous poursuivre (sur tout ou parti
de ce qui vous est reproché) si vous accepter des soins en contrepartie.

Cet odieux chantage est accepté, vous-vous en doutez, par la plus grande partie des concernés ! Moi, j’ai
refusé l’injonction thérapeutique en envoyant « bouler » le procureur qui me le demandait ! On ne m’a pas mis
en prison pour autant ! Cet habile procédé permet par la suite de tenir le discours suivant : « vous voyez, ce
sont bien des malades parce qu’il demandent (ou acceptent) de se faire soigner en CSST ». D’où ce
chiffre de 29% cité dans les statistiques. Ne soyez pas dupes !

CH3 CH3

OH OH

H3C H3C
C5H11 C5H11
CH3 CH3
- 200 -
∆9-Trans-Tétrahydrocannabinol ∆1-Trans-Tétrahydrocannabinol
Molécule de THC (Delta 9) et molécule d’un de ses isomères (Delta 1)

Cependant, il est vrai que quelques individus font d’eux même la demande de soins : l’accroche psychologique
semble très forte chez certaines personnes, tout autant que la pression de l’entourage sur ces derniers !

Fantastica Cannabis
Principe actif ∆ 9 THC principalement
Mal connue, forte (pour certains chercheurs, faible pour
Neurotoxicité d'autres)
Toxicité générale Très faible
Risque d'intoxication mortelle Faible
Dépendance physique Faible
Dépendance psychique Faible
Tolérance Moyenne
Sevrage Peu difficile
Source : Science et Vie n° 1076 mai 2007 page 78

On dit que la tolérance envers le cannabis est « moyenne » : cela signifie que si l’individu s’accommode de
certains effets avec le temps, la substance lui procure toujours l’effet d’euphorie recherché, même si le ressenti
est moindre qu’en début d’expérimentation. A titre de comparaison, l’Héroïne développe une tolérance forte à
très forte : le flash, systématique en début de prise, disparaît peu à peu et l’euphorie ressentie devient vite
légère et médiocre.

Un petit bémol au sujet du tableau de Sciences et Vie : la neurotoxicité est supposée forte par son
auteur (Science et Vie), d’autres chercheurs pensent au contraire qu’elle est nulle ou faible ! Je ne
souhaite pas mettre ici de « l’huile sur le feu », mais en tant qu’usager cannabique de longue date, je
penche plutôt pour la deuxième solution : non, mon cerveau n’est pas devenu un légume !

Le seul point positif qu’on peut attribuer au professeur Nahas, c’est d’avoir prouvé qu’en cas de très fortes
doses (ingérées), le chanvre s’avérait beaucoup plus toxique et plus nuisible à la santé physique comme celle
mentale ! Dans ce cas, le THC passant la barrière placentaire, il est donc néfaste au fétus chez la femme
enceinte dont l’atteinte peu déboucher autant sur des fausses couches que sur des anormalités diverses. A de
tels niveaux de concentrations, il peut vraiment, en outre, conduire à des psychoses, hallucinations, malaises ou
épisodes de désorientation.

Mais il faut quand même relativiser, ce que ne semblent souvent pas savoir faire les prohibitionnistes : cela
ne concerne que des prises énormes reconduites régulièrement, fait improbable chez le plus grand
nombre ! Mais même à des doses plus usuelles, l’abstinence doit cependant être requise chez la femme
enceinte comme il est aussi souhaitable envers le tabac, certains médicaments, et l’alcool ! La prudence doit
toujours être de règle …

D’un point de vue clinique : le THC, lorsqu’il atteint le cerveau dérègle la fluidité des membranes
neuronales ( ?) Il se fixe sur les récepteurs CB1, situés sur de nombreux neurones, et provoque une réaction
beaucoup plus intense que les cannabinoïdes naturels présents dans le cerveau. L’euphorie semble crée alors
par la libération de dopamine bien que les neurones qui fabriquent cette dernière n’aient pas de récepteurs
CB1. Ceux-ci seraient ( ?) alors inhibés par des neurones à GABA qui eux, en sont pourvus.

Mais cette explication n’est pas satisfaisante : en effet, si on explique que les principales euphories sont
générés par une fabrication massive de dopamine, pourquoi alors chaque substance euphorisante procure une
euphorie ressentie différemment . Celle du cannabis, n’est pas la même que celle de l’alcool, qui n’est pas la
même que celle du LSD ou des psilocybes … même si toutes ces drogues agissent sur la dopamine.

Le THC modifie les perceptions sensorielles. A doses fortes, il peut provoquer des troubles de l’équilibre
et parfois des hallucinations et des épisodes de désorientation. Notez aussi qu’il peut provoquer des troubles de
la mémoire immédiate mais sans vraiment perturber celle à long terme. Certain connaissent des difficultés de
concentration et de vigilance, d’autres, le contraire ce qui les aides dans la création artistique par exemple. Le
THC augmente en outre l’activité intellectuelle, parfois l’individu devient un bavard incontrôlable. S’il peut
favoriser la relation avec autrui, dans une certaine mesure, il peut tout autant augmenter la méfiance et la
parano !
- 201 -
Le cannabis peut cependant témoigner de deux effets opposés : un dynamique et un autre plus sédatif. Dans
ce dernier cas, le sujet peut ressentir alors fatigue, anxiété, nausées, vertiges et maux de tête avec de forts
épisodes de paranoïa. Il semblerait que l’état psychologique du moment du consommateur rentre pour une part
dans ces variations d’effets. Mais aussi, des composantes chimiques du cannabis fumé : à savoir que shit jeune
ou herbe fraîche ont la réputation d’être dynamique, et a contrario, le vieux cannabis est plutôt sédatif.

Le THC a la propriété chimique d’être instable et de se transformer plus ou moins rapidement en


cannabidiol ou autres constituants absolument inactifs. Autant que pour le taux de THC, il semblerait que le
pourcentage et la répartition de telle ou telle autre molécule non psychoactive du cannabis entre en ligne de
compte dans l’effet ressenti. Rappel : la résine est principalement constituée de THC (entre 1 et 30% en
moyenne), de cannabidiol et cannabinol dont le taux varie fortement d’une plante à l’autre, d’une préparation à
l’autre.

Dans un cadre moindre, environs 80 molécules cannabinoïdes différente se partagent entre 05 et 2 % du


taux de résine. Le mode de consommation agit aussi sur l’effet : fumé, une partie du cannabidiol se transforme
en THC ou isomère du THC. On soupçonne aussi les autres molécules de se transformer chimiquement sous
l’effet de la pyrolyse.

D’un point de vue plus physiologique, le THC, mais aussi les autres cannabinoïdes présents dans certains
cas, provoque un gonflement des vaisseaux sanguins des yeux, augmente leur pression interne, et assèche les
muqueuses de la bouche.

On soupçonne, sans pouvoir encore se l’expliquer, une interaction du THC avec les récepteurs CB2. En
fait, on commence à entrevoir comment fonctionne notre cerveau, mais on est loin d’avoir tout compris. C’est
pourquoi il faut se méfier des interprétations des chercheurs et publiants qui utilisent chroniquement les
termes : « altère, perturbe, empêche, corrompt, … », en tout cas pour ce qui concerne l’usage du cannabis ! Par
cette méthode, ils démontrent surtout leur hostilité envers la plante, plus que toute autre démonstration
scientifique.

Car si, par exemple, le THC fait gonfler les vaisseaux sanguins des yeux et augmente leur pression interne,
il s’avère que ce phénomène est un auxiliaire précieux qui permet de lutter contre le glaucome, maladie
presque incurable de l’œuil sans traitement cannabique.

Faiblement toxique, le cannabis traîne une mauvaise réputation dans le milieu médical car c’est un peu le
cheval de Troy du tabac, auquel il est presque toujours associé. Toutefois, il existe maintenant une machine qui
chauffe herbe et haschich sans pyrolyse, donc sans fumées indésirables, goudrons et autres saloperies et sans
tabac (on avale les vapeurs, comme de la fumée). Il existe aussi un spray contenant une solution liquide de
cannabis qui a été mis au point. Le cannabis médical peut donc aujourd’hui devenir une réalité ! Peut-être le
fait qu’il déclanche une euphorie peut rendre encore quelques praticiens hostiles.

Pris sur de logues périodes en usage régulier, le cannabis à la réputation d’engendrer une atrophie
cérébrale et la mort de neurones. Cela me semble un tantinet exagéré, vu que j’en consomme depuis
longtemps. Il est vrai que depuis mon retour en France, j’ai fortement réduit cette consommation (répression
oblige), mais pendant les 28 années précédentes, je ne me suis pas privé : c’est pourquoi j’annonce ici que je
me porte volontaire pour tenter d’éclaircir ce point tangentiel et m’engage à publier les résultats quels qu’ils
soient. Chercheurs et médecins intéressés : veuillez bien vouloir me contacter, je suis à votre entière
disposition !

A ce sujet, je publie intégralement ici un texte, trouvé sur Internet, qui dénonce certains dangers du
cannabis. Ce dernier est suffisamment neutre dans sa façon d’annoncer les choses pour qu’on puisse
l’appréhender avec respect et intérêt ! J’y ai caractérisé en gras les parties qui me semblaient intéressantes et en
souligné celles avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Je rappelle ici que je ne suis pas un spécialiste médical
mais un usager expérimenté, documenté et par voie de conséquence, un petit peu compétent !

Site : Cannabis Info (http://infocanabis.free.fr/)


Le 18 Janvier 2002

Dans cet article, je commente par soulignement et par code de couleur:

Je suis d’accord !
Je suis perplexe, je n’y crois pas ou ce n’est pas tout à fait cela !
Je ne suis vraiment pas d’accord !
- 202 -
Cet article est le prolongement d'une conférence faite le 5 mai 1999, sur le thème "drogues et dépendances
psychophysiologiques" par M Gabriel Gandolfo, pour la Régionale de Nice.

Effets psychophysiologiques:

On retiendra surtout la différence marquée de gravité entre les effets d'une intoxication aiguë et ceux d'une
intoxication chronique.

* Utilisation ponctuelle et irrégulière

Dans le premier cas, les conséquences neurovégétatives (concernant les structures nerveuses contrôlant les
fonctions corporelles involontaires : circulation, sécrétions, etc.) pouvant être induites par une prise unique de
cannabis ne sont pas du tout dramatiques : larmoiement, conjonctivite, sécheresse de la bouche, hypoglycémie,
troubles digestifs, céphalée (mal de tête) , hypoventilation, hypoventilation artérielle, tachycardie (accélération
du rythme cardiaque), vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux par contraction musculaire)
périphérique ...

D'autant qu'elles sont très largement compensées par les effets psychologiques qui se déroulent en quatre
phases successives. En premier lieu, survient un épisode ébrieux d'euphorie avec anxiolyse (diminution de
l'angoisse), analgésie (atténuation de la douleur), détente, pendant lequel l'intoxiqué (pas péjoratif ici :
consommateur d'une substance toxique) ressent une impression de bien-être qu'il désire faire partager tout
en conservant sa capacité de jugement.

Ensuite, se développe une phase confusionnelle qui se caractérise par une hypersensibilité des sens (les
couleurs deviennent éclatantes, les bruits ont une résonance extraordinaire), des illusions et des hallucinations
(plus rare), une perturbation de la notion espace-temps et de l'affectivité (dans le sens soit d'une tonalité
érotico-sensuelle soit d'une hilarité incontrôlable). Après une phase extatique qui est un état hallucinatoire plus
ou moins persistant, apparaît enfin une phase de sédation (calmant) de laquelle le sujet sort en se souvenant
des impressions agréables ressenties.

Certes, parfois tout ne se passe pas aussi bien car tout dépend de la personnalité de l'intoxiqué. A l'euphorie
peut se substituer une dysphorie (état de malaise) entraînant une dépression transitoire ou bien des réactions
inverses d'anxiété et de panique.

La confusion peut donner des crises de bouffées délirantes (toutefois à partir de 30 mg de delta-9-THC,
ce qui représente une dose double ou triple de celle qui est "habituellement" absorbée).

La phase d'extase peut être accompagnée d'un état d'aboulie, cette absence morbide de volonté pouvant être
d'ailleurs recherchée par certaines sectes pour rendre leurs sujets passifs et inactifs (cf. la secte des Assassins
ou Haschischins dans l'historique). Notons enfin, bien que ce ne soit pas exclusif de cette drogue, l'effet de
baisse de la vigilance et des performances qui, chez les automobilistes par exemple peut conduire à des
accidents de la route.

Si on s'en tient donc seulement aux plus communs des effets d'une intoxication aiguë, on comprendrait
la position de ceux qui jugent le cannabis comme une drogue "douce" et en réclament soit la légalisation
soit la dépénalisation, d'autant que le foie qui le métabolise et les reins qui en assurent l'élimination sont
épargnés du fait de la très faible toxicité de la drogue sur ces organes.

Mais avec le recul qui a été nécessaire pour l'étude du développement d'une chronicité (utilisation
régulière) au cannabis, les effets observés deviennent alors d'une toute autre gravité.

On peut encore peut-être passer sur certains d'entre eux qui demeurent relativement bénins comme
l'insomnie, la migraine et la conjonctivite chronique, les caries et la chute des dents, la cassure des ongles,
l'hypotension orthostatique (tension artérielle anormalement basse lors de la station debout), la tachycardie
persistante, les troubles digestifs accentués conduisant aux ulcères gastriques. Mais on se situe dans un tout
autre registre dès lors que la dépression immunitaire qui était transitoire peut s'aggraver (sous fortes
concentrations de delta-9-THC il est vrai).

- 203 -
* Utilisation chronique
L'incidence de la cannabinomanie sur le système respiratoire a fait l'objet d'une polémique : le chanvre
étant associé (plus en alternance d'ailleurs que par prise simultanée) la plupart du temps à du tabac, celui-ci
participe naturellement aux troubles observés.

Mais quand, chez le cannabinomane invétéré, l'âge moyen d'apparition d'un cancer des poumons est de 30
ans et celle des cancers bucco-pharyngés (langue, mâchoire, pharynx) n'est que de 26 ans, quand des animaux
d'expérience traités pendant six mois directement au delta-9-THC, sans tabac (encore qu'il soit difficile
d'établir un corrélation homme-animal selon les doses utilisées) présentent des alvéoles pulmonaires emplis de
dépôts anormaux qui ne peuvent que diminuer la capacité respiratoire, il est difficile de ne pas conclure pour le
moins à une accélération des processus pathologiques sous cannabis.

On admet ainsi qu'une cigarette de haschisch équivaudrait selon sa teneur en delta-9-THC de 5 à 15


cigarettes de tabac dans l'établissement de lésions précancéreuses. Il semblerait même que fumé sous forme de
haschisch, le chanvre soit encore plus toxique : le rapport pourrait alors atteindre de 1 à 30 cigarettes.

Cependant l'effet expérimental le plus préoccupant est celui qu'exerce la drogue sur le système
reproducteur. Outre les troubles de la libido, on observe une altération de la spermatogenèse (maturation des
spermatozoïdes), une baisse de la motilité des spermatozoïdes, une désorganisation de l'architecture des
cellules spermatiques, une détérioration du matériel protéique contenu dans la tête des spermatozoïdes. Chez la
guenon traitée au delta-9-THC, il y aurait altération de l'ovulation, une inhibition de la sécrétion des
gonadotrophines LH (hormones lutéotrope) et FSH (hormone folliculo-stimuline) (substances chimiques
libérées par l'hypothalamus, dans le cerveau), une perturbation du cycle ovarien et des risques accrus de
fausses couches.

Des rattes gestantes traitées au delta-9-THC exclusivement, ont bien montré des fausses couches pour 40%
d'entre elles contre 8% dans le groupe témoin. Ces observations diffusées principalement par Gabriel Nahas
ont été critiquées car issues souvent de l'expérimentation animale : les doses de delta-9-THC pur employé
dans ce cas correspondent difficilement à celles qui seraient absorbées par un usager.

Comme la plupart des drogues, le chanvre passe la barrière placentaire et peut induire des effets
tératogéniques (malformations), surtout des malformations des organes sexuels et des déficiences cérébrales,
d'où un risque accru d'avoir des enfants tarés (anormaux) : aux Etats-Unis, on a ainsi rapporté quelques cas de
déficit intellectuel chez des enfants dès l'âge de 3 ans dont la mère avait fumé de la marijuana au cours des
deux premiers trimestres de gestation.

Enfin, le cannabis semble avoir une incidence dommageable sur le cerveau. Des singes (macaques
rhésus), qui ont été exposés à l'équivalent d'une cigarette par jour pendant trois mois, présentaient dans le
cortex cérébral un élargissement pathologique (d'environ 25% par rapport aux témoins) des fentes
synaptiques (espace entre les neurones) dans lesquelles on a observé un dépôt sombre (non identifié).

Un autre groupe d'animaux qui a ensuite subi une "désintoxication" montrait des altérations similaires
neuf mois après ! Il a été fait aussi mention d'une réduction (de 44%) du nombre de synapses et du volume
des noyaux de l'hippocampe (région du cerveau jouant un rôle primordial dans le processus de
mémorisation), avec des altérations résiduelles six mois après sevrage.

Cette action altéragène à l'évidence pérenne (durable) (on n'ose pas écrire irréversible) pourrait ainsi
expliquer d'autres effets liés à la cannabinomanie : la récurrence des symptômes d'intoxication (parfois près de
trois mois après la dernière prise) connue sous l'anglicisme de flash-back et qui peut par exemple être à la
(1)
source de certains accidents de la route "inexpliqués" ; la progressivité de la symptomatologie («?»)
psychologique de l'intoxiqué chronique (négligences dans le travail et le comportement, arrêt du
développement de la personnalité chez l'adolescent, perte progressive de la vitalité, apathie profonde
entrecoupée de brusques tendances agressives, régression intellectuelle avec des troubles mnésiques (troubles
de la mémoire) et perte de jugement pouvant aller jusqu'à la dépersonnalisation avec syndrome
amotivationnel); la survenue facilitée de crises chez des malades mentaux de type paranoïaque ou
schizophrénique.

Concernant ce dernier point, on a en effet montré que le delta-9-THC perturbe les régulations entre le
cortex frontal, le cervelet, l'hippocampe et l'amygdale, ce qui provoque un comportement altéré, un "état de
rêve" qui échappe à la cohérence de l'état de veille et persiste bien au-delà de l'épisode aigu, d'où, s'il se
prolonge, une aliénation mentale. C'est surtout à cause des épisodes psychotiques plus ou moins graves et

- 204 -
durables qu'il engendre sur les personnalités faibles et mal structurées que le chanvre est classé drogue
illicite dans la majeure partie du monde.

L'ultime danger du cannabis, même s'il n'est pas directement lié à ses effets propres mais plutôt au
prosélytisme intéressé de certains membres du groupe (puisqu'il s'agit surtout d'une drogue de convivialité), est
celui de l'escalade et qui consiste à rechercher des produits plus toxiques comme la cocaïne et l'héroïne.
L'estimation du risque d'escalade a toujours été délicate : on peut néanmoins admettre que 5 à 10% de
consommateurs de chanvre prendraient de l'héroïne 5 à 10 ans après.

Mais il faut savoir que l'état de chronicité se développe d'autant plus facilement que le delta-9-THC, qui est
liposoluble (il se fixe dans les graisses, le foie, les poumons), est de ce fait très long à être éliminé de
l'organisme : sa demi-vie étant de 2,5 jours, il est nécessaire d'attendre 10 à 30 jours pour évacuer
définitivement une dose unique de 10 à 15 mg (ce que contient en moyenne une cigarette de cannabis) alors
qu'une dose similaire d'alcool est éliminée en 6 heures, d'héroïne en 8 heures et de cocaïne en 2 heures
seulement ! Bien que le syndrome d'abstinence se manifeste seulement par une irritabilité, une sudation
(transpiration) excessive et quelques gastralgies (douleurs vives et localisées à l'estomac), on observe pourtant,
tout comme lors du sevrage aux opiacés et à l'alcool, une libération accrue de corticolibérine (CRF) dans
l'amygdale qui est responsable des crises d'anxiété.

Toutefois, la demi-vie particulièrement longue du delta-9-THC fait que l'organisme a tout le temps de
s'adapter à l'absence de prise de drogue : la dépendance au cannabis existe donc bien, mais elle est d'autant
plus insidieuse que l'état de manque passe pratiquement inaperçu. Dans ce contexte, on ne manquera pas
d'apprécier les résultats d'une enquête menée en 1997-98 par l'OFDT (Observatoire français des drogues et
des toxicomanies) sur plus de 10000 lycéens (un échantillon suffisamment large pour obtenir des conclusions
crédibles) âgés de 15 à 19 ans, démontrant la banalisation de l'usage du cannabis : un tiers l'a expérimenté ( ce
taux grime à 40% pour Paris) et un sixième le consomme régulièrement (10 fois ou plus au cours des 12
derniers mois).

Fin de l’article

Il y a des choses très graves énoncées dans cet article qu’ils faudrait donc prouver réelles ou fausses une
fois pour toute pour clore la polémique ! Je ne suis pas d’accord avec tous les points énoncés par son auteur,
par ailleurs anonyme, malheureusement. Mais le ton plus neutre de l’article et son raisonnement plus clair, font
que ce texte est parfaitement recevable dans le cadre d’un débat !

Quoi qu’il en soit, certaines de ses conclusions sont discutables, je ne vais pas le faire ici – vous avez vu
tout ce qui est déjà écrit – mais, en citant l’exemple de l’incidence du cannabis sur la conduite automobile,
bien que son point de vue « accidentogène » reste théoriquement possible pour quelques cas, différentes études
suggèrent le contraire. En voici une relaté par un journal (source www.chanvreinfo.ch / La revue de Presse /
Août 2000) :

Sunday Times - 13 août 2000

Le cannabis peut vous rendre meilleur conducteur, par Jonathon Carr-Brown

Prendre la route peut ne pas être si dangereux Les fumeurs réguliers ont été préférés parce qu'en
après tout. Les ministères pourraient être Amérique, les essais précédents utilisant des
embarrassés par la recherche gouvernementale novices eurent pour conséquence que les
démontrant que la conduite d'automobilistes sous volontaires s'évanouissait ou se sentaient malades.
l'influence de drogues les rend plus prudents et a Le laboratoire a recruté ses cobayes par ce qu'il
un impact limité sur leur risque d'accident. décrit comme la "technique boule de neige" — un
utilisateur connu est invité à en trouver d'autres
Dans l'étude, entreprise par le Transport Research après la promesse de l'anonymat et l'exemption de
Laboratory (TRL), le cannabis de catégorie A poursuites, après accord avec le Home Office.
spécialement importé d'Amérique a été donné à 15
utilisateurs réguliers. Les conducteurs drogués ont Au lieu de prouver que cette prise de drogues
été alors soumis à quatre semaines d'essais de augmentait le risque d'accidents, les
pilotage sur des simulateurs mesurant leurs temps chercheurs ont constaté que les effets
de réaction et de perception. d'apaisement du cannabis rendaient des
conducteurs plus prudents et beaucoup moins
enclins à piloter dangereusement.

- 205 -
Bien que le cannabis affecte le temps de réaction convaincre les ministres de mettre plus d'argent dans
des utilisateurs réguliers, ses effets semblent être la prévention de la fatigue au volant. La fatigue est
substantiellement moins dangereux que la fatigue ou maintenant rendue responsable de 10% des
la boisson. Les recherches menées par l'Australian accidents mortels, comparé à 6% pour l'alcool et 3%
Drugs Foundation (ADF), ont permis de constater pour les drogues.
que le cannabis était la seule drogue testée Une campagne radio discrète sera bientôt lancée
diminuant le risque d'accident. pour inciter les conducteurs à faire des poses.
Les résultats embarrasseront les ministères du Les conclusions étonnantes ne feront pas changer
Department of the Environment, du Transport and des organismes tels que le RAC, qui croit à
the Regions (DETR) qui ont commandé l'étude après l'évidence d'une menace croissante de la conduite
avoir subi la pression d'organisations automobilistes "sous drogues". Les statistiques publiées par le
et de militants d'anti-drogues. Lord Whitty, ministre DETR en janvier ont montré une multiplication par six
des transports, recevra le rapport plus tard ce mois. du nombre de personnes conduisant en présence de
drogues dans leur organisme après des accidents de
La semaine dernière, la police a révélé les détails la route mortels, passant de 3% en 1989 à 18%.
des nouveaux tests anti-drogues à mener en bord de
route, reçus avec un certain amusement. Elle exige Le DR Rob Tunbridge, auteur du rapport, a refusé de
des conducteurs suspectés d'être sous l'emprise de révéler ses résultats avant qu'ils ne soient publiés,
drogues, de se tenir sur une jambe, de se pencher mais déclare : "si vous deviez me demander de les
en arrière et de toucher leur nez avec leurs yeux ranger dans un ordre de priorité, la fatigue est le plus
fermés, et enfin de compter silencieusement jusqu'à important tueur, suivi de l'alcool, les drogues suivant
30 avec leurs yeux fermés. Ce serait apparemment en troisième position."
difficile pour eux. Tunbridge a admis que l'effet des drogues diffère
selon l'individu, la quantité prise, l'environnement des
L'agence publicitaire Mc Cann-Erickson a déjà prises et l'endroit où ont été testé les réactions.
préparé une campagne de télévisuelle utilisant la Les utilisateurs de cocaïne sont connus pour être
chanson des Pulp Sorted for Es and Whizz, avec le des conducteurs alertes quand ils prennent la drogue
slogan "Never drive on drugs" (ne jamais conduire avant, mais ayant une tendance à tomber en
drogué) et le mot d'ordre "then you come down" sommeil en route. Le problème particulier au
(alors vous en reviendrez). cannabis est qu'il reste dans l'organisme d'une
personne jusqu'à 30 heures, bien que ses effets
Cependant, si les résultats sur les effets de la s'interrompent en quelques heures.
marijuana sont moins effrayants, ils peuvent

Voyez comme des conclusions hâtives ou prévenantes (anticipantes mais non prouvées) peuvent être
trompeuses. Notez bien, comme il en ressort dans cet article, que même quand on démonte leurs arguments, les
prohibitionnistes ne changent pas de position.

Dans le même ordre d’idée, l’auteur du résumé de la conférence faite le 5 mai 1999, par M Gabriel
Gandolfo (étudiée juste avant l’article sur la conduite automobile), se trompe, certainement sans le savoir,
quand il nous dit : « C'est surtout à cause des épisodes psychotiques plus ou moins graves et durables qu'il
engendre sur les personnalités faibles et mal structurées que le chanvre est classé drogue illicite dans la
majeure partie du monde ».

Ce qui est faux car, à l’origine, l’interdiction du chanvre fut basée, aux USA, sur des mensonges et
exagérations, dont certains étaient fortement imprégnés de connotations racistes (voir 1ère partie de cette
encyclopédie, notamment celle qui traite de monsieur Anslinger).

Pour maintenir cet interdit, la prohibition a toujours adapté son discours :

- Dans un premier temps à coup de théories, dont celles qui ont générés l’interdit se sont
avérées fausses et/ou exagérées, par l’entremise de sommités médicales fortement
rémunérées pour ce fait.

- Puis aux résultats publiés d’une recherche scientifique plus crédible dans sa façon de
travailler, mais tout autant mise sous pression de part cet interdit. Mais à défaut d’argument
démontrant une réelle nocivité du produit, elle se retrancha vers un tout autre alibi (voir juste
après en {1})!

- Elle profite d’une situation politique exceptionnelle ou l’interdit lui génère une situation qui
lui est bénéfique en de nombreux points. Peuple et parlement sont fortement hostiles à la
dépénalisation, et peu de détracteurs grâce à un article de loi sur le prosélytisme ! Elle est
intégrée dans l’appareil de l’Etat et certains ses membres actifs sont même rémunérés pour ce
fait. Elle croule sous les subventions, et s’est infiltrée tant dans les milieux de la répression
que dans ceux de la prévention. Son pouvoir découle de ces faits.

- 206 -
{1}Subissant toutefois des attaques répétées, la prohibition s’est retranchée et spécialisé dans le
contexte de la protection des mineurs pour mieux maintenir et justifier cet interdit. Il serait question
d’effets dépresseurs du chanvre, ayant pour symptôme principal une « démotivation » cause de dépravation.

Oui mais les mineurs n’étant pas les majeurs, on ne comprend pas pourquoi le cannabis demeure
interdit aux adultes! L’alcool et le tabac sont bien interdits aux mineurs et autorisés aux adultes. On ne
comprend pas la pertinence de cet argument. La prohibition s’adapte donc aux problèmes qu’elle
rencontre, mais ne se remet jamais en question ! Et pour cause : c’est qu’il s’agit là de son « gagne
pain » !

La prohibition est donc un système clos, fortement structuré ou les fortes sommes d’argent maniées
paraissent comme un outil fédérateur et l’énergie qui alimentent son moteur. Il est manié par des
professionnels de la gestion et de la communication et agit dans le politiquement correcte et la connivence ;
mais ses membres pourraient être vous et moi, votre voisin ou beau-frère, tout un tas de gens pas très
organisés, manipulable aisément sur le plan du passionnel, surtout quand cela concerne nos enfants.

La prohibition pourrait devenir plus honnête et bien plus utile d’un point de vue sanitaire, si ses
membres en devenaient les dirigeants et que les subventions distribuées ne soit pas sujettes à chantage.

Voici pour clore la partie critique de cette prohibition, qui s’adressait surtout à son niveau « gestionnaire ».
Car une partie de leur message est toutefois légitime : quand il se cantonne à des bornes de prévention,
de lutte contre la diffusion massive et d’abus de drogues au sein de notre société.

Les associations de lutte contre la Toxicomanie doivent devenir partenaires des associations de
toxicomanes, ne serait-ce que pour l’échange de dialogue, la compréhension de l’autre, et le contrôle à vue
d’une situation qui n’aurait alors plus rien de clandestine. Si lutte il y doit avoir, c’est contre la déviance et
l’abus, pas contre les individus.

Tout ceci précisé, notons que parallèlement à un usage dit « toxicomaniaque », la plante témoigne de moult
applications utiles, notamment sur le plan médical. Nous rentrerons dans ce détail dans une autre partie car
celle-ci est ici déjà lourdement surchargée.

Si le Chanvre a la réputation de pouvoir soigner ou traiter bon nombre de troubles et de maladies humaines,
il pourrait aussi soigner notre écosystème malade.

Le Chanvre aurait bon nombre de débouchés économiques; on en tirerait de la corde, des médicaments,
mais aussi du tissus quasi-inusable, du papier, de l’huile alimentaire d’une qualité nutritive sans précédent, de
la nourriture, du carburant, de l’énergie, du bioplastique, des cosmétiques, des matériaux pour le bâtiment...

Tout ceci doit être pris en considération avant de se faire un jugement sur le chanvre. Pour des raisons
évidentes, nous n'allons pas retracer ici tout ce qui est contenu dans le reste de ce livre sur le sujet, et nous
allons directement passer à la suite de la classification.

- LES SUBSTANCES HALLUCINOGÈNES AUTRES QUE LE CHANVRE INDIEN :

Ces toxiques consommés depuis des siècles en Amérique centrale et en Amérique du Sud, sont utilisés
depuis quelques années par les toxicomanes sous forme synthétique ou chimique (principe actif mieux titrées
que dans leurs plantes respectives).

Dans les années 60, le nombre d'hallucinogènes a connu une croissance importante à la suite de recherches
pharmaceutiques. Ces substances provoquent, à faibles doses, non seulement des troubles sensoriels, mais
aussi une perturbation globale du fonctionnement psychique. Jean Delay, en 1966, a proposé pour caractériser
ces drogues la définition suivante : "substances qui perturbent l'activité mentale et engendrent une
déviation délirante du jugement, avec distorsion dans l'appréciation des valeurs de la réalité”.

En outre, ces drogues sont génératrices d'illusions, d'hallucinations, d'états oniriques et oniroïdes, d'états
de confusion, d'états de dépersonnalisation" (autrement dit, d'effets psychodysleptiques). Il est utile de
noter que, de part son classement arbitraire dans cette liste, cette définition est appliquée au Cannabis par bon
nombre de ceux qui sont contre l'usage de cette plante.

- 207 -
La réalité diffère pourtant de cette définition. Le chanvre fumé n’induit ni hallucinations ni états
oniroïdes mais seulement une ivresse plus ou moins gérable selon la richesse en THC du dérivé
cannabique et du niveau d’accoutumance de son usager. "Malheur à celui qui juge sans savoir ! "...

La plupart de ces substances sont d’origines végétales, certaines nous proviennent du monde animal. La
panoplie de molécules hallucinogènes est si vaste, si complexe, qu’il nous est impossible ici d’en présenter la
totalité. Même Hofmann, dans ces différents livres pourtant très approfondis, préfère parler des familles de
molécules plutôt que de les énumérer (en exemple, les tryptamines, famille qui contient en outre, la bufotéine
et la DMT).

Certains hallucinogènes proviennent de familles moléculaires qui nous surprennent ! Il est question de
dérivés du curare ou du cyanure par exemples. Hallucinogène, toxique et poison sont donc trois concepts
intimement mêlés. D’ailleurs, tout est toxique, ce n’est juste qu’une question de dosage et de temps. Certains
toxiques foudroient, d’autre empoisonnes petit à petit …Ainsi on apprendra, dans un passage traitant de
l’ecstasy, que l’on peut mourir d’une overdose … d’eau !

D’après Hofmann, l’usage des hallucinogènes remonte si loin dans la préhistoire, que selon certains
auteurs, le concept du divin en est peut-être issus. Les changements psychiques et les modifications de la
conscience provoqués par les hallucinations sont si éloignés de la vie ordinaire qu’il est impossible de les
décrire dans un langage quotidien !

Toujours d’après Hofmann, notons enfin que des états pseudo-hallucinatoires peuvent être provoqués par
un disfonctionnement du corps (trop chaud, trop froid, trop soif, trop faim, trop fatigué).

A l’image de ces fanatiques religieux du Moyen-Âge qui jeûnaient au point de perturber leur métabolisme
de telle manière qu’ils étaient véritablement sujets à des visions et entendaient des voix, subissant sans le
savoir, des effets pseudo-hallucinogènes !

- Le L.S.D. 25 :

On ne peut pas parler de LSD sans aborder au préalable le chapitre sur l’Ergot de seigle. Toutefois, pour des
raisons pratiques qui me sont propres, vous trouverez ce passage un peu plus loin dans :
HALLUCINOGENES BIOLOGIQUES AUTRES, Europe, Ergot de seigle

Comme le docteur Hofmann est intervenant dans cette histoire de LSD, cette fois-ci, par principe de
neutralité, nous laisserons de coté ses écrits sur le sujet. Voyons comment d’autres spécialistes du secteur
entrevoient le problème apporté par cette substance.

LSD : Lyserg Säure Diäthylamid. Substance hallucinogène de synthèse, active à des doses très faibles,
obtenu à partir de l’acide lysergique présent dans l’ergot de seigle.

1) Historique :

C'est un des hallucinogènes les plus puissants : parfois, avec une dose de 15 à 25 micro - grammes, des
modifications du fonctionnement psychique sont observés (un seul gramme de cette substance est donc
suffisant pour obtenir plusieurs milliers de doses moyennes). Le L.S.D. 25 (ou Diéthylamine de l’acide
Lysergique), dérivé de l'Ergot de Seigle, fut isolé en 1938. Ses propriétés hallucinogènes furent découvertes,
par le Dr Albert Hofmann en 1943, à la suite d'une intoxication accidentelle.

Précisons, pour une petite note d’humours, que si Albert Hofmann avait écouté sa maman, à savoir de
toujours se laver les mains avant de manger son sandwich, il serait passé à coté de sa découverte et les
différent mouvements sociaux de contestations et de Flower Power qui en découlent, n’auraient jamais eu
lieu. Ironie du destin, n’est-ce pas ?

Les Editions du Lézard nous précisent que cinq années après sa découverte, le 19 Avril 1943, Hofmann
reproduit volontairement cette intoxication en gobant 250 microgrammes de Lyser Saür Diaethylamid. Il
devient alors le premier Expérimentateur Volontaire. Quelques millions d’autres vont suivrent ….

Les effets de cette substance sont depuis longtemps bien connus. L’armée américaine l’expérimenta à
l’insu de leurs soldats jusqu’en 1975. La Psychiatrie, elle, l’essaya sur des malades mentaux et des
- 208 -
volontaires (tests aboutissants souvent à des échecs). Certaines célébrités du monde de la “dope”
l’expérimentèrent puis écrivirent des comptes rendus de leurs “ressentis”. C’est le cas de Timoty Leary ou
d’Aldous Huxley dont des éditions traduites en français sont aujourd’hui encore accessibles (non censurés).

Cette drogue est le plus souvent ingérée par voie buccale, sous forme de capsules, de comprimés, ou
encore de cristaux, de morceaux de sucres, de bouts de tissus, ou de buvards aux effigies diverses imbibés
d'une solution de L.S.D..

Les effets se manifestent de 30 à 60 minutes après la prise. Leurs durées dépendent de la dose absorbée,
mais aussi, du psychisme et du vécu de l'individu, des circonstances et de l'ambiance environnante et des
événements du moment.

Autrement dit, le psychisme semble subir les « distorsions » provoquées par la substance, en aucun cas
ne les provoque ou ne les influence. Seuls des événements extérieurs, peut-être non décelables ou
appréhendables par le conscient du sujet, mais, à contrario, catalyseurs agissants sur un plan inconscient ou
réflexe du cerveau.

Précision apportée ici, car d’autres substances hallucinogènes peuvent provoquer des épisodes
hallucinatoires où le cerveau, sous sa forme inconsciente et/ou consciente, agit plus directement sur le
déroulement des hallucinations et de leur contenu.

Aujourd’hui, un « buvard » ne contient guère plus de 50 µg (microgrammes) alors que dans les années
60, il en contenait autour de 250 µg. Une dose 100-200 µg correspond à une intense stimulation et à des
déformations visuelles durant plus de 8 heures.

Dans le cas d'une dose moyenne, les effets durent de 8 à 12 heures et le retour à la normale s'effectue,
par la suite, de façon graduelle. Il faut toutefois indiquer que l'augmentation de la dose affecte plus la durée
du ”trip” que son intensité ou sa qualité.

D’un point de vue clinique, on parle alors d’altération du fonctionnement du cerveau et non pas de
liaisons qui, par définition, impliqueraient un préjudice neurologique physique permanent. A contrario, d’un
point de vue expérimentateur, on parle alors de modification du champ de conscience, d’ouverture des
volets de la perception.

Cette défonce semble être à chaque fois une expérience unique. Les modifications (de l'état de
conscience) provoqués par le L.S.D., varient considérablement d'une expérience à l'autre. Ces modifications
proviennent du fait que, comme pour la durée de l'effet de défonce, la personnalité de l'usager et le contexte
environnant, interfèrent plus que la pathologie provoquée par la prise du produit.

2) Étude médicale :

Il est difficile, donc, de définir un schéma moyen des effets provoqués par le L.S.D. 25; toutefois, on
peut dire qu'ils ont pour point commun l'apparition d'hallucinations et d'illusions. On observe, en outre, que
cette substance provoque une euphorie et un état d'excitation intellectuelle qui alternent avec des moments
d'angoisses, de joie, ou de sérénité. On en déduit que chaque sujet réagit en fonction de son propre
“environnement psychique”, mais aussi de différents facteurs du moment.

Sur un plan physiologique, il a une action sur le système nerveux central, une accélération du
rythme cardiaque ainsi qu’une élévation de la pression artérielle. Quelquefois, on note des vertiges et des
tremblements en début d’expérience. On note aussi une perte du sommeil et de l’appétit parallèlement à une
augmentation de la vigilance.

Sur un plan psychologique, il est fréquemment décrit :

Le cours de la pensée est accéléré et le sujet associe les mots et les idées de manière
inhabituelle; il pense atteindre un niveau de conscience supérieur.

Chaque sensation est amplifiée et procure une émotion. Le sujet a le sentiment


d'accéder soit à un monde de beauté qui le plonge dans la contemplation, soit à un monde
de cauchemar qui peut le pousser à des réactions psychotiques aiguës et/ou à une conduite
suicidaire.
- 209 -
Les phénomènes d'illusion modifient l'espace environnant. Les perceptions sont
complètement modifiées autant sur le plan spatial que temporel ou visuelle. Dans certains
cas, il s'agit de véritables hallucinations : le sujet à la conviction que les bouleversements
qu'il vit sont réels.

Une résurgence de ces symptômes peut resurgir des semaines plus tard. Cela consiste en de courts
épisodes de distorsions temporelles et spatiales avec sauts d’humeurs, phénomène appelé “retour
d’acide”.

La dose mortelle pour l'homme n'est pas connue avec exactitude, mais on l'estime
approximativement à 15 mg (soit de 300 à 1000 doses de L.S.D.) pour un individu de 70 Kg. L'attention
est attirée sur des comas provoqués par des intoxications à dose forte.

Quelques cas d'épilepsie ont également été signalés. La toxicologie du L.S.D. 25 est essentiellement
d'ordre psychiatrique et non physique. En dehors des modifications perceptives, le L.S.D. 25 provoque
des perturbations du fonctionnement intellectuel. Le raisonnement abstrait, la mémoire, les facultés
d'attention sont altérés.

L'activité intellectuelle est alors submergée par un vécu d'étrangeté qui est presque toujours ressenti,
et qu’il est difficile à interpréter quand on ne l’a pas connu. Certains ésotéristes parlent "d'une certaine
libération artificielle de l'esprit" qui, replongé dans un univers de perception différent du nôtre (celui
d'après la vie), ressentirait, sans pouvoir le contrôler, tout ou partie de ce que perçoit notre esprit libéré
après la mort.

A ceci près, que l'esprit ne serait que "légèrement décalé du corps", et ne l'aurait pas quitté en
totalité, possédant un contrôle sur les mouvements physiques instinctifs de ce dernier.

Encore faut il croire à "quelque chose" après la mort, pour se faire une vision précise de ce que veut
exprimer cette image. Cependant, si les hallucinations liées à ce vécu d'étrangeté, concernent le vécu
corporel d'un individu, ceci peut provoquer chez lui, une certaine dépersonnalisation assimilée
médicalement, dans notre société, à de la folie.

Dommage pour lui, car, à 150 ans près, chez les indiens d'Amérique, un tel individu aurait pu
devenir Chaman, ayant eu son rôle à jouer et sa place à tenir dans une société indienne, sans que
quiconque ait pu pensé, une seule fois, à le traiter de fou. La prise "sauvage" de ces produits, sans
encadrement, a conduit à des actes délirants : défenestration, automutilation ... etc.

Le sujet peut se voir double, tentaculaire, troué, ... croire qu'il peut voler...

L'usage du L.S.D. n'entraîne pas d'accoutumance (les mêmes doses produisent toujours les mêmes
effets), ni de pharmacodépendances : l’usager qui interrompt sa consommation, ne présente
habituellement pas de troubles physiques. On note une dépendance psychique rare.

Quand un sujet en consomme fréquemment, il doit généralement attendre plusieurs jours avant de
renouveler un voyage, et ceci pour pouvoir en retrouver les mêmes effets. On peut donc dire que la
tolérance du L.S.D. développe un certain paradoxe : elle est rapide et forte, mais de courte durée. Au
bout de quatre à cinq jours, l’individu réagit à un nouvel acide comme s’il en avait jamais pris.

Le risque psychiatrique ne doit cependant pas être mésestimé. Il peut s'agir d'une complication
mentale aiguë survenant dès les premières expériences, voir d'une aggravation prolongée de sentiments
de dépersonnalisation évocateurs d'un mode d'entrée dans la schizophrénie, maladie mentale qui
caractérise la perte du contacte avec la réalité avec hallucinations.

Votre attention sera toutefois attirée sur le fait qu'aujourd'hui, on classe "Schizophrénique" un peu
n'importe qui. Le terme est trop vague dans sa définition, que les gens s’en font, ce qui fait que
quiconque aurait un comportement différent ou légèrement marginal par rapport à la moyenne des
personnes, pourrait être accusé par son voisin de développer cette maladie.

- 210 -
Ce genre de réaction est certainement plus à considérer au plan social qu'au plan médical, car
elles ont leur place dans un contexte philosophique qui tente à prouver que, le comportement
moyen des gens, celui-ci décrit comme normal, n'est pas un modèle idéal, loin de là.

Selon Sydney Cohen, qui a regroupé plusieurs milliers d'observations, on remarque souvent des
réactions de panique en début ou en fin d'expérience, qui peuvent conduire à des comportements
suicidaires ou fortement antisociaux. Ces manifestations aiguës sont habituellement sans lendemain.

En revanche, des états déclenchés devenant permanents s'observent généralement chez les sujets
prédisposés ou présentant des troubles psychiatriques : le L.S.D. 25 risque d'être le révélateur d'une
maladie mentale ignorée jusqu'à là. Ainsi, certains ne redescendent pas de leur "trip".

Depuis les années 70, on a noté une importante diminution de l’usage de cette substance. Elle n’a
cependant pas été éradiquée et on constate ça et là, de petits groupes qui en usent durant des périodes
limitées.

Mais le “goût” pour les hallucinogènes s’est retourné vers de nouvelles substances : le L.S.D.
“Light”, qui en fait un simple stimulant et l'ecstasy dont vous trouverez la description à la fin de cette
partie.

Il existe aussi d'autres hallucinogènes synthétiques. Citons en exemple :

Le S.T.P. : (Sérénité, Tranquillité, Paix) ou le 2,5 diméthy-4-métylamphétamine. C'est un


composé préparé dans les laboratoires clandestins, vendu sous forme de pilules. Sa molécule est
apparentée à la Mescaline et aux Amphétamines et en combine les effets. Ceux-ci sont censés être
50 fois supérieur à la Mescaline et plus durables que ceux du L.S.D. 25. Le trip peut durer 24
heures et provoquer une intense stimulation ainsi que de fortes et nombreuses hallucinations.

La D.O.B. : (prenez votre respiration à fond) cette molécule se nomme la 4-bromo, 2,5-
dimethoxyphénylisopropylamine. C’est une version plus puissante du S.T.P. à la mode dans les
années 70. Il en combinait les effets avec en plus, des troubles de la vision persistants. On le
trouvait sous la forme de buvards car il était actif dosé à moins d’1 mg.

LA PHENYLCYLCLIDINE :

Point de vue officiel :

... ou P.C.P., ou bien encore tristement surnommée : "Poudre d'Ange”; car une légende soutient
que cette substance fut souvent utilisée par les fameux “Hells Angels” lors de braquage ou de
règlement de compte.

Détourné d'un usage vétérinaire, ce produit provoque des troubles psychiques massifs :
perturbation sensorielle, troubles affectifs marqués par l'alternance d'euphorie et de dépression,
réactions psychiatriques très aiguës caractérisées par des comportements agressifs très violents et
souvent suivis de tentatives de suicide.

L'individu ne sent plus la douleur, sa force est quintuplée (au moins), dix policiers
n'arrivent pas à le maîtriser; il donne de plus l'impression d'être insensible aux coups et aux
blessures (légères à graves quelle qu’elles soient), l'individu peut s'automutiler ou se battre
et courir avec une jambe cassée.

Un documentaire vidéo relatant ces faits est souvent passé à la télévision comme preuve de ces
affirmations. L'usage de cette drogue extrêmement dangereuse n'a heureusement pas dépassé les
frontières de certains états des U.S.A. selon les livres et périodiques qui ont étudié le phénomène.

Au « states », la population a réagit au problème comme l’a fait le public français face à la
menace » des Pit-Bulls. Dans certains états américains, les policiers ont reçu l’autorisation de
tirer sur tout individu soupçonné d’avoir absorbé du P.C.P.

- 211 -
C’est le plus souvent un liquide qui peut être mélangé à une boisson, de la nourriture ou
vaporisé sur des cigarettes de tabac ou de dérivés cannabiques. L’attention est attirée sur le fait
que le produit, sans saveur particulière, peut vous être administré à votre insu.

Point de vue officieux :

“C’est une poudre. On la sniffe ou la fume répandue sur des cigarettes de Marijuana. Parfois, on
se l’injecte. Disponible également sous forme de pilules, ce puissant stimulant (utilisé comme
anesthésique vétérinaire) plonge son consommateur dans une grande agitation et une grande
confusion.

En surdose, il peut entraîner des convulsions, voire un coma. Ses effets apparaissent en
quelques minutes et durent généralement entre 4 et 6 heures. Il est très semblable à la kétamine.
En dépit de son affreuse réputation de “drogue qui rend fou”, le P.C.P. ne possède a priori aucune
propriété pharmacologique qui pousserait ses consommateurs à commettre des crimes.

La majorité des gens qui ont pris du P.C.P. l’on fait en croyant prendre autre chose, de la
mescaline, de la psilocybine ou de la “super Marijuana” (“Petit Dico. des Drogues”, collectif
FTP, collection l’Esprit Frappeur N°3, 1997).

La poudre d’Ange (Angel Dust) est un autre nom du P.C.P.. Drogue des “minorité, des insurgés
et des pervers”, le P.C.P. a une abominable réputation.

Il est pourtant très proche de la kétamine, produit légal aux États-Unis consommé
essentiellement dans les milieux médicaux ... (“Petit Dico. des Drogues”, collectif FTP, collection
l’Esprit Frappeur N°3, 1997).

Points de vue officiel et officieux, qui dit la vérité ?

LA KETAMINE : c’est à l’origine un anesthésique vétérinaire. Le “Petit Dico. des Drogues”


nous précise que cette molécule est proche du P.C.P.. Pourtant, les effets généralement décrits de
la kétamine en semblent très différents. A moins que la version “officielle” exagère un tantinet
histoire de faire dans le “sensationnalisme” pour décourager d’éventuels candidats à
l’expérimentation. du P.C.P..

Voyons ce que ce “Petit Dico. des Drogues” raconte sur cette fameuse Kétamine :

“- À faible dose, ce psychédélique procure une sensation de bien être et de


relaxation.

- En revanche, à haute dose, il entraîne une dissociation du corps et de l’esprit, des


expériences proches de la mort (N.D.E.) des hallucinations “réelles” et de
profondes introspections (durée du trip : entre 2 et 10 heures).

- À très forte dose, (la Kétamine) peut provoquer des troubles mentaux (amnésie),
et éventuellement entraîner une dépendance psychologique ...”

Le 2, 5, Diméty-4-méthylAmphétamine : une sorte de molécule “hybride” entre la Mescaline et


les Amphétamines. Provoque un comportement excité et fortement halluciné, ainsi que des
phases délirantes.

Le Diméthyltryptamine : a une action comparable au L.S.D., mais dégage une forte toxicité qui
peut provoquer la mort.

Notez bien que ces composés synthétiques sont souvent porteurs d’un danger plus ou moins grave
pour celui qui veut les utiliser.

D'autres hallucinogènes, sous forme végétale, sont connus depuis beaucoup plus longtemps que le
L.S.D. 25. Citons :
- 212 -
LA MESCALINE :

Principe actif extrait du Peyotl, cactus mexicain sana épines considéré comme une plante sacrée,
dont on tire aussi une boisson Alcoolisée : le Mescal. Le Peyotl était connu depuis fort longtemps des
amérindiens Huicholes qui le consommaient pour provoquer des visions permettant des prédictions
prophétiques. On estime aujourd’hui que cela fait au moins 8 000 ans que différentes tribus
utilisent massivement ce cactus. Aucune dégénérescence génétique ou psychiatrique particulière
n’a été remarquée.

Absorbé en collectivité, il servait à obtenir l'état de transe voulu pour les activités rituelles (voir
chamanisme). Le surréalisme l’a baptisé “Lucidogène”, néologisme qui en dit long sur la vertu de ses
étranges propriétés.

En fait, ce cactus est encore employé par les amérindiens du Mexique, mais aussi des États-Unis. Il
procure d’intenses hallucinations qui ont de tout temps laissé croire aux amérindiens, qu’un esprit
(Mescalito), guide de bon ou de mauvais voyage, habite ce cactus. En fait, le cactus est surtout habité
par un ver (ou plutôt chenille) qui ornera le fond des bouteilles de Mescal.

La conquête espagnole persécuta tous les rites indiens liés à l’usage de plantes provoquant des
visions. Etant donné qu’un effort particulier fut fourni pour évangéliser (convertir) des indiens définis
comme païens, les représentants de l’Eglise interprétèrent comme satanique tant l’emploi de ses
substances que les rites qui y étaient liés. Comme en Europe, tortures, bûchers et peine de mort ou
de prison servirent de modèles aux récalcitrants. Et dire que le message de Jésus Christ est, entre
autres, « Aimez-vous les uns des autres, …pardonnez à vos ennemis… ».

Tous ces efforts, liés aux atrocités qu’on connaît, n’eurent pour effet que de rendre plus discret
shamanisme et rites indiens, mais n’aboutirent pas en terme d’éradication.

Seul les jeunes boutons de la plante sont utilisés. On les fait sécher, puis ils sont consommés tels
quels. Signe caractéristiques : ils provoquent de violente nausées accompagnées de vomissement(s). Ce
rite a été longtemps caché aux “blancs envahisseurs,” il n’a été vraiment connus et étudié qu’à partir de
1950.

Le “Petit Dico. des Drogues” nous précise que c’est l’anthropologue Carlos Castaneda qui à
contribué largement à faire connaître cette plante psychédélique et les rituels Yaki qui y sont associés
(lire son livre : “L’Herbe du Diable et la Petite Fumée” et voir Native American Chuch dans le
dictionnaire de cette “Encyclopédie du Cannabis”).

La mescaline a des effets comparables au L.S.D. 25.

L’AMANITA MUSCARIA ou amanite « tue mouche »

Attention, champignon vénéneux : l’amanita muscaria contrairement à l’amanite phalloïde, n’est


pas mortelle. Toutefois, on y trouve des toxiques propres qui, en cas d'ingestion, déclencheront souvent
une bonne diarrhée, des sueurs et des nausées, ainsi que divers troubles significatifs d'empoisonnement
(on est parfois malade comme un chien).

« Chez nous », comme dans le nord ouest de l’Amérique, il est rouge à points blancs (on dit verrues
blanches). Cependant deux autres variétés existent : (1) au chapeau jaune ou orangé avec des verrues
jaunâtres (ouest et centre de l’Amérique du nord) et (2) entièrement blanc (Idaho – USA).

Curieusement, ce champignon si consommé dans le nord de


l’Europe, ne l’est pas autant en France ou pourtant on le trouve en
grand nombre dans beaucoup de forêts. Cela provient certainement du
fait de la « citadination » de masse, qui coupe l’être humain de ses
racines naturelles (et de sa connaissance des plantes) et du fait du
choix possible d’autres substances psychoactives légales ou illicites
mais néanmoins facilement accessibles.
- 213 -
Ce sont les têtes entières de ces champignons, séchés ou non, qui son macérées dans un liquide (eau,
jus de fruits, lait) ou mangé tel quel.

On pense que l’amanite « tue mouche » est le plus ancien hallucinogène utilisé dans le monde, ce qui
est certainement une affirmation un peut prétentieuse. C’est peut être vrai, du moins, pour l’Europe. Les
Chamans d’aujourd’hui perpétuent son usage dans des cadres médicaux ou initiatiques. Il a été assimilé
au Soma de l’Inde ancienne, une drogue mystérieuse consommé il y a 3500 ans par les Ariens.

Ce champignon est cependant traditionnellement utilisé dans les pays nordiques qui lui vouent un culte
particulier. Nombre d’illustrations et de décorations représentant ce champignon, viennent décorer leur
maison en période de fin d’année : pour eux le symbole qu’il représente porte bonheur.

Les riches le consomment ; une légende raconte que les pauvres récupèrent l’urine des riches ce qui
permet de s’intoxiquer à leur tour. Il est vrai que le principe actif ne se métabolise pas dans notre
organisme : il en ressort sous la même forme chimique qu’il y est rentré, ou sous une forme chimique
différente mais encore active. Fait rare pour un composé hallucinogène naturel.

On a longtemps pensé que c’était la muscarine contenue dans le champignon qui était responsable des
effets psychotropes : il s’agit en fait de l’acide iboténique et de l’alcaloïde muscimole isolés récemment.

LA PSILOCYBINE :

1) Historique :

De très étroite parenté moléculaire avec le L.S.D., c'est le principe actif du champignon
hallucinogène : le Psilocybe Mexicana. Ce champignon, le plus important des champignons sacrés, est
toujours adoré par les Indiens du Mexique, qui ont longtemps utilisé cette "Chaire des Dieux"
(traduction de Teonancalt) ou “divin champignon du fumier” (Di-Shi-Tjo-le-Rra-Ja), comme instrument
de culte dans les rites religieux aztèques.

C’est souvent le plus connu des psilocybes, mais pas le plus puissant. Psilocybe Azurescens (Oregon,
USA) est à la fois le plus grand et le plus actif de toute la famille. A noter la présence, en France, d'un
champignon apparenté (le Psilocybe Semilanceata aussi surnommé "Fer de Lance") qui produit lui aussi
de la psilocybine, et se trouve être fort recherché par les amateurs de ce genre de défonce.

Le tableau ci-après contient une demi erreur (*) : il s’agit de psilocybine, principal principe actif des
Psilocybes (en moyenne 0.97 à1.34 % par champignon frais chez le Semilanceata par exemple) et non
pas de psilocine, psychotrope secondaire. Néanmoins, il contient aussi de cette psilocine, moins active et
bien moins concentrée et aussi un peu de béocystine (0.33%).

Un peu moins puissant que son cousin mexicain, ce champignon produit cependant des effets
similaires lorsqu'on en consomme une grande quantité. La "posologie" varie entre 5 et 100 champignons
consommés à la fois, suivant la teneur en toxique contenue en moyenne par champignon, la résistance
physique du consommateur, l'effet recherché, ...etc.

Phantastica Hallucinogènes : LSD, champignons et cactus


Indolamines (LSD, Psilocine *), Phényléthannolamines
Principe actif (mescaline)
Neurotoxicité Forte
Toxicité générale Faible
Risque d'intoxication mortelle Très fort
Dépendance physique Nulle
Dépendance psychique Nulle
Tolérance Nulle
Sevrage Moyennement difficile
Source : Science et Vie n° 1076 mai 2007 page 81

- 214 -
Sa mauvaise réputation provient certainement du fait qu’il fut probablement utilisé jadis comme
auxiliaire de sorcellerie ou pour faire de mauvaises farces. On dit que les nomades des alpes
l’appelaient « champignon du rêve » : c’est qu’ils n’avaient pas la TV, à l’époque, et cela, sur un plan
purement récréatif, leur permettait de se faire « leur propre film ».

C’est qu’ils s’ennuyaient un peu, à garder des moutons, pendant des mois dans les alpages, loin de
tous et de tout …

Sa répartition sur le territoire rend impossible son contrôle : il y en a de partout. Ce champignon


pousse abondamment dans l'herbe humide des prairies non cultivées, dans des styles de végétations
variées, sur des sols acides et riches, ainsi que sur la mousse et les bouses de vaches. Mais par dessus
tout, le psilo. aime les pâturages de montagne (jusqu'à 1800 m d'altitude environ).

On le différencie facilement d'autres compères inoffensifs grâce au mamelon qui pointe au dessus du
chapeau (voir prochain dessin). Tout petit, mais haut sur pattes (1 cm de diamètre et de 8 à 12 cm de
haut), il est de couleur jaune pâle, avec une tendance à bleuir sur sa partie inférieure en prenant de l'âge.

Comme avec tous les champignons, il existe un risque d’empoisonnement qui sanctionne l’erreur.

Dans la famille psilocybe, de part le monde, citons le semperviva, le leyungendis, le caerulescens


variété mazatecorum, le caerulescens variété nigripes, le cubensis, le wassonnii et le joogshagenii.

On est, ici, obliger de citer deux autres champignons utilisés dans le même but que le précédent, le
Paneolus Subbalteanus et son ''cousin germain" le Paneolus Sphinctrinus.

Ces champignons ressemblent un peu au psilo, le mamelon en moins et quelques particularités en


plus. Le Paneolus Sphinctrinus est un peu plus gros (2 à 3 cm de diamètre), pas spécialement plus long,
est de couleur gris pâle tirant sur le vert ou roussâtre au milieu, avec un pied noirâtre.

Moins célèbre que le psilo, il est aussi connu sous les appellations très explicites "de champignon des
fous" ou de "Panéole du fumier". De taille identique, le Paneolus Subbalteanus à un chapeau plus pointu
et moins ouvert. Il est grisâtre, livide, humide et lisse. Les effets de ces champignons sont similaires à
ceux du psilo.

Probablement “cousin” de nos panéoles autochtones, le Copelandia Cyanescens est le plus


hallucinogène des champignons. Originaire de Bali ou il est utilisé dans un cadre religieux, sa
ressemblance avec nos panéoles européens fait que certains scientifiques pensent qu’ils fait partis de la
même famille. Citons aussi le Conocybe Siligineoides, lui aussi hallucinogène.

2) Étude médicale :

De structure similaire à la sérotonine (rappel : neurotransmetteur), les hallucinogènes interfèrent sur


les récepteurs des neurones, qu’ils activent ou désactivent selon le genre, affectant par ce fait les
transmissions motrices et de l’information sensorielle.

Ce faisant, ils stimulent indirectement la libération de dopamine, ce qui provoque une euphorie, des
hallucination et des mouvements incontrôlés pendant plusieurs heures. Le retour « à la normal » est
précédé par une phase de dépression, de faiblesse musculaire et quelquefois d’anxiété et de panique.

Description de l'intoxication par les champis :

" À doses faibles " : Légère ébriété, rigolade. Au niveau hallucinatoire, quelques constructions
d’images répétitives (sous forme de tapisseries à motifs répétés) apparaissent mais qu’avec les
yeux fermés. En fin d’effet, les jambes deviennent lourdes et la fatigue s’installe.

" À doses raisonnables " : Quelques fois : démarche ébrieuse, sensation de froid et de chaleur,
sueurs et tremblements. Les objets paraissent avancer ou reculer, et parfois, se dédoublent. Les
notions d'espace et de temps sont altérées, ainsi que la perception du son. La musique vous
submerge, vous pénètre …quelques illusions apparaissent, quelque chose semble traverser votre
champ de vision un cour instant.

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" À doses fortes " : apparition des hallucinations, qui consistent en des constructions délirantes,
des spectacles des milles et une nuit, des palais, des architraves, des patios... Les ”psilos” peuvent
également rendre les objets vivants, transformant un fauteuil en un monstre agressif ou une
montre en un serpent.

Généralement, les visions colorées dominent : les couleurs deviennent fulgurantes, avec une
pureté et une profondeur incroyables...Parallèlement, l'humeur se modifie : euphorie,
contentement de soi, impression de devenir plus intelligent et de découvrir des vérités absolues
(ou qui ouvre des volets de la perception ?)...

Mais les symptômes peuvent s'inverser et devenir "dysphoriques" : malaise diffus, bouffées
d'angoisse ou peur panique, pleurs, rires nerveux, irritabilité.

Les Psilocybes procurent, en outres, trois types d'effets qui rappellent beaucoup ceux du L.S.D.
25. Premièrement les hallucinations : effets kaléidoscope, flash, effets de zoom en arrière...
Ensuite, les objets apparaissent plus lumineux, surtout la nuit, chargés de couleurs éclatantes. On
est parfois pris d'accès de fou rire incontrôlables, comme sous gaz hilarant.

Enfin les champis peuvent s'avérer très roboratifs : on "speed" pendant des heures, et on se
retrouve à six heures du matin en train de faire un footing jusqu'à épuisement pour essayer de se
fatiguer et de pouvoir dormir un peu (insomnies).

" À très fortes doses " : cela semble leur procurer des sensations proches de l'Héroïne ou d'un
méga-trip d'acide (L.S.D.25) : ils tombent dans une sorte de coma éveillé, sont conscients mais
hallucinés et incapable de bouger, complètement coupés du monde extérieur. Bonjour le coeur ou
le cerveau (TILT!) si le "trip" est effrayant...!

A ce niveau de défonce, si on lui casse une jambe, l’usager ne sentira rien.

La « descente » (retour à la perception normale en fin d’effet) est éprouvante : on est écrasé par une
chape de plomb, tout le ressenti général est pénible en fait. A ce stade, souvent, les usagers fument un
joint (haschich ou marijuana) pour atténuer ces effets indésirable.

Les « champis ». ne créent pas de dépendance, mais leur utilisation fréquente cause des troubles
cardiaques et rénaux. Il est principalement question de tachycardie et d’hypertension pouvant aller
jusqu’à la mort. Le plan respiratoire est perturbé (hyperventilation).

En cas de doses trop importantes, des désordres psychiatriques graves sont souvent constatés.
Cela complique la situation de ceux qui ont déjà des troubles mentaux (schizophrénie par exemple). Des
flash-back hallucinatoires peuvent survenir à l’improviste plusieurs jours après la prise. Pour les
femmes enceintes : sachez que les effets sur le fétus sont désastreux !

Je désire attirer l'attention des personnes adeptes des champipis ou résolument désireux d'en faire
l'expérience. Les risques encourus par les "experiencers" sont :

- Méconnaissance : risque de confusion entre telle et telle espèce de champignons, et donc


risque d'empoisonnement grave. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de champignons mortels
en France, mais beaucoup sont fortement laxatifs, vomitifs, …

- Prise isolée : si vous avez l'intention de vous défoncer de la sorte, ne le faites jamais seul, mais
toujours accompagné. Si vous vous prenez pour un oiseau, par exemple, on pourra ainsi éviter
une défenestration...

On ne connaît jamais la teneur en psilocybine des champignons qu’on nous propose : la logique
veut qu’on prenne très peu de champignons, et que si l’effet s’avère insuffisant, une bonne heure
après la prise, qu’on en consomme de nouveau quelques uns.

- Amendes et emprisonnement: la Loi est très explicite sur le sujet : vous n'avez pas le droit de
ramasser tous les champignons que vous trouverez le long de vos balades champêtres.

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Les psilocybes et panéoles sont classés au tableau B des stupéfiants et lorsque l'automne arrive,
beaucoup de képis armés de jumelles sont à l'affût dans les buissons pour vous sanctionner au
retour de votre cueillette.

Psilocybe Semilanceata Paneolus Sphinctrinus Paneolus Subbalteatus

Noter cependant une bizarrerie de la loi. Rien n'interdit la cueillette de champignons mortels
comme l'Amanite Phalloïde. La substance toxique présente dans cette espèce est pourtant la Strychnine,
classée au tableau A pharmaceutique, qui est censée ne pas être autorisée à la possession (détention) sans
autorisation médicale ou préfectorale.

Ces champignons mortels sont, de plus, d’un usage bien plus dangereux que les psilos. Cependant,
aucun gendarme ne verbalisera une possession d'amanites.

On pourra cependant vous sanctionner si vous empoisonnez quelqu'un avec.

Si toutefois, malgré cet avertissement, vous désirez encore fortement consommer les champignons
hallucinogènes, et afin d'éviter des empoisonnements, vous pourrez toujours consulter le livre suivant : "
Les champignons toxiques et hallucinogènes” de Roger Heim - Éditions Boubée ", la bible, en la
matière, qui traite des champignons du monde entier.

HALLUCINOGÈNES D’ORIGINES BIOLOGIQUES AUTRES :

Drogues végétales :

Ce qui va suivre s’inclus bien au sujet des hallucinogènes : il me faut signaler que d’autres plantes sont
utilisées par les autochtones des régions où elles poussent. Beaucoup de ces plantes ne peuvent pas développer
de toxicomanie dans le sens qu’on lui attribue.

Leur toxicité, la crainte de leurs effets et le fait que celles-ci ne sont souvent que locales ou tropicales, font
qu’elles ne puissent être employés que dans un cadre rituel, magique ou shamanique (voire médical).

Exception faite de l’absinthe et des plantes sorcières qui poussent chez nous mais qui restent d’un emploi
difficilement toxicomaniaque. Parmi les plus connues ou les plus insolites, on peut citer :

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Asie :

L’Agara : “Le Galbulimima Belgraveana est un arbre poussant en Papouasie, et dont les
indigènes font bouillir l’écorce et les feuilles. Cette décoction provoque une ivresse
accompagnée d’hallucinations. Les chasseurs y ont recours lors des rites magiques pour
visualiser leurs proies” (“Petit Dico. des Drogues,” collectif FTP, collection l’Esprit Frappeur
N°3, 1997).

Afrique :

L’Iboga : (Tabernanthe Iboga). Plante africaine (hallucinogène) dont les racines contiennent un
puissant alcaloïde, l’Ibogaïne, aux effets en partie similaires au L.S.D. 25. Très stimulant, il est
utilisé dans un cadre initiatique par différentes tribus du Gabon et du Congo. L’Iboga provoque
d’intenses hallucinations lors de danses rituelles et plonge ses consommateurs dans la transe.

Les Bitwis l’utilisent pour rentrer en contact avec les esprits de leurs ancêtres et ceux du monde
animal ou végétal. De récentes expériences montrent que l’Iboga pourrait aussi supprimer un
temps la dépendance envers d’autres drogues, notamment l’Héroïne (“Petit Dico. des Drogues”,
collectif FTP, collection l’Esprit Frappeur N°3, 1997).

Le 28 janvier, suite au décès d’un jeune Alsacien en juillet 2006, le tribunal de Grande
Instance de Privas (Ardèche) interdit dans toute la France les séminaires (stages de
développement personnel) et les stages de désintoxication basés sur l’emploi de l’Iboga.

Le dimanche 25 mars 2007, un arrêté du Ministère de la Santé publié dans le journal officiel
met à l’index la plante et sa substance l’ibogaïne. La décision à été prise par l’Agence française
de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

Le développement des stages était aussi dans le collimateur de la Mission Interministérielle de


Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires. Plus particulièrement, étaient visé le
collectif Meyaya et un chamane gabonais placé en détention à la maison d’arrêt de Valence pour
l’occasion. Il est vrai que les stages de 4 jours étaient facturés 640 Euros par personne.

Après les USA et la Suisse, la France est la troisième grande puissance pharmaceutique qui
interdit ce végétal.

Le Dauphiné Libéré du 30 Mars sort un article sur la question signé Pierre Fayolle. Ce journaliste
nous présente l’iboga comme un substitut possible de la méthadone, ce qui n’est pas le cas. Cette
plante traiterait plutôt la rechute en une ou deux prises, mais en aucun cas n’est un substitut de
l’héroïne ou de la méthadone.

Ce témoignage d’ignorance, de la part de quelqu’un qui écrit un article voulant se positionner en


donneur de leçon cache aussi une méconnaissance générale de cette plante : ceci est suspect tout
autant que l’empressement de notre pays à interdire cette plante sans études préalables.

Il semble bien que le jeune homme soit mort d’une overdose d’ibogaïne. Cela ne se met pas en
doute. Je plains sa famille car je sais ce que c’est de perdre un enfant. Mais comme l’article le
mentionne, cela faisait plusieurs années que l’Etat souhaitait faire interdire cette plante.
Pourquoi, alors que sa toxicité était connue, la laisser libre d’usage ? Sous contrôle médical,
avec titrage précis, une overdose n’aurait jamais eu lieu ! Sous expérimentation médicale,
ce jeune homme serait encore vivant !

Et on aurait fini par savoir si cette plante s’avère être un auxiliaire utile en toxicomanie ou non !
Donc, l’Etat est directement responsable de ce décès et d’une éventuelle dérive sectaire car il est
probable qu’il ait volontairement laissé empirer les choses pour mieux pouvoir interdire la plante
dès que l’occasion se présenterait.

Je n’ai aucune preuve de ce que j’avance ici, mais c’est d’une logique implacable à la vue et
au su de tout le reste de cette encyclopédie. Maintenant, pourquoi l’Etat souhaitait-il
interdire cette plante ? Imaginez ... une substance végétale qui, en une ou deux prises,
résout toute la toxicomanie et sa problématique : la prohibition perd son emprise dans ce
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secteur, la corruption aussi, les entreprises pharmaceutiques ne vendent plus de
médicaments, et la criminalité recule. Cela signifierait deux choses, une que la politique
prohibitive pure fut un échec, deux que cet échec a été voulu et planifié pour les raisons que
nous avons déjà cités !

Nous allons approfondir un peu le sujet grâce à R.E. Schultes et A. Hofmann et leur livre
« Les plantes des dieux ». En cadre vert, les résumés ou extraits de ce livre et en italique, les
passages copiés « mot pour mot » :

Iboga : répartition Gabon et tout l’ouest de l’Afrique centrale

« … Cet arbuste de 1.50 à 2 mètres est le seul membre de la famille des apocynacées à être
utilisé comme hallucinogène. Ses racines jaunâtres contiennent les alcaloïdes psychotropes
responsables des effets de la plante. Leur écorce est râpée ou réduite en poudre et ingérée ou
encore bue en infusion … ».

D’après Schultes, l’iboga est associé à la fois à la magie divinatoire, au culte des dieux créateurs
et à celui des ancêtres. Son emploi rituel toucha jadis de nombreuses tribus et ethnies, mais se
cantonne essentiellement aujourd’hui au culte bwiti et à d’autres sociétés secrètes.

L’iboga n’est pas l’hallucinogène tel qu’on le conçoit. Certes, il développe cette propriété mais
qu’à des doses massives (un à trois paniers de racines dans une période de 8 à 24 heures). Dans
me cadre rituel, les indigènes, instruits de la propriété toxique de la plante, l’absorbent
progressivement pour éviter les overdoses ; toutefois, cette précaution semble insuffisante car on
observe quelquefois des décès … involontaires évidement !

En fait, l’état hallucinogène recherché dans ce cadre ne se produit réellement que quand le sujet
tombe dans une sorte de catalepsie (Schultes emploie le terme de syncope), un état proche de la
mort. D’où le risque d’y sombrer réellement.

Ce n’est donc pas une drogue qui puisse développer une toxicomanie, car il n’y a pas de réel
plaisir à la prendre. Elle ne peut être utilisée que dans un cadre initiatique, rituel ou médical.
Toutefois, certains curieux peuvent être intéressés à l’utiliser « pour voir ce que cela fait » !

« … (dans le culte bwiti) La plante est étroitement liée à la mort et elle est souvent personnifiée
en être surnaturel, sorte « d’ancêtres générique » à tel point capable d’apprécier ou de mépriser
un individu qu’il peut l’emporter dans le royaume des morts. ».

A doses faibles, l’iboga est inoffensif en terme de toxicité. C’est un puissant stimulant permettant
de maintenir un extraordinaire effort physique sur une longue durée sans ressentir de fatigue. En
dehors de son emploi rituel, c’est le dopant des gardes, des chasseurs et des travailleurs de force.
On peut alors comprendre, que l’Etat français, dans son effort de lutte contre les produits dopants
sportifs, veuille limiter la diffusion de cette substance dans notre pays.

Mais, hélas, l’ibogaïne, la principale substance psychoactive de l’iboga, isolée pour la première
fois en France en 1901, est synthétisée depuis les années 60. On n’a donc plus besoin de la plante
pour en fabriquer et évidement, toutes les dérives sont donc possibles. Dois-je vous rappeler que
sous une forme chimique, un médicament (ou une substance) est pur et concentré. Sans contrôle
médical strict, c’est la porte ouverte aux overdoses !

D’un point de vue clinique, l’iboga, pris en doses massives (cadre rituel ou médical) induit des
hallucinations. Il y est question de jeux de couleurs ou de spectres perçus sur les objets
environnants. Cela indique d’ailleurs au banzie qu’il s’approche du royaume des ancêtres et des
dieux. La perception du temps semble altérée : il parait se dérouler plus lentement, et l’initié
pense que son « voyage » a pris plusieurs heures ou même plusieurs jours.

Le corps semble être en apesanteur. « … Le plus souvent, l’intoxication affecte à un tel point
l’activité motrice que l’initié est contraint à rester assis, le regard fixe, scrutant le néant, avant
de tomber en syncope et d’être alors transporté dans une maison spéciale ou dans une cachette
dans la foret. …».

- 219 -
La syncope déclanchée, vient ensuite le voyage ou tout est possible.

« … Je marchais ou volais sur une longue route multicolore et au dessus de quelques rivières
qui me conduisirent chez mes ancêtres, ces derniers me menèrent ensuite devant les grands dieux
… ».

Le sujet à l’impression d’être détaché de son corps. De hautes doses provoquent une synesthésie
auditive, olfactive et gustative. L’humeur varie entre la peur et l’euphorie.

Les cultes de l’iboga utilisent aussi d’autres plantes aux propriétés narcotiques. Le cannabis en
est une. Dans cette région de l’Afrique, il se nomme yama ou beyama. Il est fumé pour
accompagner de faibles doses d’iboga, ou sa résine est mangée en accompagnement d’infusions
d’iboga plus concentrées.

On y rajoute aussi parfois de l’Alan (Alchornea Florbunda) en grande quantité, sensé déclancher
la syncope chez les initiés. Dans le sud du Gabon, une autre euphorbiacée est utilisée si l’effet de
l’Alan se fait attendre. Il s’agit de l’Ayan Beyem (Laeophorbia Drupifera) dont le latex est
directement appliqué dans les yeux pour affecter le nerf optique et provoquer des visions.

Les principes actifs du Tabernanthe Iboga appartiennent à la classe des alcaloïdes indoliques
produits aussi par les psilocybes et l’ololiuqui.

La cure de désintoxication à l’ibogaïne :

« Dans les année 60, le psychiatre chilien Claudio Naranjo l’introduit dans la psychothérapie
car il « intensifie la fantaisie ». Aujourd’hui, l’ibogaïne se retrouve au cœur de la recherche
neuropharmacologique». En effet, diverses expériences ont démontré que cette substance
contribuait à freiner ou à guérir la dépendance à des drogues telles que l’héroïne et la cocaïne.
Elle atténue entre autres, l’activité motrice qui se développe lors du sevrage des opiacés.

Selon Karl Naeher, un chiropracteur qui connaît bien l’iboga, « la prise unique d’une forte dose
d’ibogaïne réduit considérablement l’état de manque du toxicomane tout en lui offrant une vision
si profonde des causes personnelles de sa dépendance, qu’un grand nombre de patients traités
de la sorte peut vivre plusieurs mois sans rechute. Cela dit, plusieurs séances supplémentaires
peuvent être nécessaires avant qu’il y ait une stabilisation durable ».

A Miami en Floride, Deborah Mash et son équipe étudient actuellement la possibilité d’utiliser
de l’ibogaïne dans la thérapie médicamenteuse des toxicomanes ».

L’iboga : un bouclier contre la culture occidentale !

Ces dernières décennies, l’influence sociale du culte bwiti, comme le nombre de ses adeptes, se
sont régulièrement accrus. Les indigènes s’en servent de bouclier contre les cultures étrangères
qui submergent leur société en pleine mutation. Il s’agit d’un rejet net des concepts chrétiens et
musulmans, mais aussi du mode de vie moderne. L’iboga et son culte semblent donc être
indéracinables dans toute la culture indigène de l’ouest de l’Afrique centrale.

A noter que l’interdiction récente de l’Iboga freine ou interdit toutes recherches médicales
à son sujet !

Europe :

L’Ergot de seigle (Secale Cereale) : C’est en fait une plante, un champignon microscopique
plus précisément. Le Claviceps Purpurea, parasite le seigle. Il n’y a pas que cette céréale qui est
donc touchée. En fait, il y a plusieurs espèces de claviceps qui infectent des graminées sauvages
à celles cultivées, en passant par le blé et le seigle. Certains, au contraire, pensent qu’il s’agit là
d’un seul et unique parasite qui s’exprime différemment selon la céréale qu’il affecte.

Ce champignon se regroupe en ergot, de longues excroissances généralement noires chez le


seigle, mais dont la couleur peut varier du marron ou violet foncé. Sous cette forme, il est appelé
sclérotes : c’est le stade d’hibernation du champignon parasite.
- 220 -
Pour les autres céréales, le sclérote adopte d’autres formes et d’autres couleurs. Alors qu’il est
facile à repérer dans un épis de seigle, sa distinction est moins aisée dans le cas de la paspale :
l’ergot est bien plus petit et de couleur claire, parfois orné de fins anneaux colorés. Il peut donc
être accidentellement broyé avec le grain donnant des farines contaminées.

Sous cette coque (l’ergot), se cachait un mystère qui a perduré plusieurs milliers d’années. Ce
toxique, tantôt fléau, tantôt remède, tantôt porte ouverte sur la « dimension magique », s’est joué
des humains pendants des siècles car ceux qui avaient percé une partie de ses secrets se gardaient
bien de la partager.

Les mystères d’Eleusis : dans l’Antiquité, l’ergot était connu des grecs, comme des égyptiens,
traditionnels cultivateurs de céréales dont le blé. Apparemment, ils ont su en percer certains
secrets et s’en protéger. On ignore cependant s’il en faisait un usage médical.

En revanche, ce que l’on sait depuis, c’est que cet « ingrédient » rentrait dans le recette de
différentes potions rituelles ou divinatoires. Une analyse pluridisciplinaire (ethnomycologie,
étude de l’Antiquité et la chimie) s’est penchée sur la question et en a conclu que le Claviceps
Paspali, et peut être d’autres espèces du même genre attaquant Lomium et d’autres graminées de
Grèce, sont à l’origine de l’ivresse sur laquelle reposait l’extase vécues lors des Mystères.

Il semblerait que les peuples de l’Antiquité avaient une bonne connaissance de ce problème. R.
E. Schultes, nous apprend qu’en 600 avant J.-C., les assyriens disaient de l’ergot que c’était
« une pustule nocive dans l’épis des grains ».

Ces peuplades écartèrent prudemment le seigle, développant la forme la plus toxique de


claviceps. Ils ne l’utilisèrent donc pas, et il faut attendre plusieurs siècles après JC pour que
l’Europe adopte cette graminée. On n’en trouve donc aucune trace dans la littérature médicale
romaine.

- Le Feu de Saint Antoine : Les premiers récits mentionnant d’une manière incontestable
l’empoisonnement collectif par l’ergot de seigle, n’apparaissent qu’au Moyen-âge. Ce contexte
est important car il explique une bonne partie des croyances sur la sorcellerie et du fait de sa
répression brutale

Il faut bien comprendre, que d’une, de telles épidémies ravageaient des pans entiers de
populations, causant des milliers de morts et d’intenses souffrances et de deux, ces populations
ne comprenant pas ce qu’il arrivait, trouvaient dans leur mal une origine surnaturelle et
démoniaque.

Rajoutaient à cela des hallucinations collectives causées par les principes actifs de l’ergot, et ils
crurent réellement à la présence satanique en toute bonne foi !

La maladie pouvait développer deux aspects différents : une à convulsions nerveuses et


symptômes épileptiques et l’autre, plus spectaculaire, à gangrène et momification, atrophie et
perte des extrémités (nez, oreilles, doigts, orteils et pieds). Mais les hallucinations étaient
communes aux deux formes de la maladie.

Notez bien que de tels symptômes n’arrivent que si vous répétez l’intoxication sur une longue
période et ne concerne pas l’intoxication accidentelle (une seule fois). Mais comme les gens
ignoraient tout de l’origine de leur mal et remangeaient à chaque repas du pain contaminé …

En outre, caractère qui « prouvait » une action de Satan (le destructeur), les fausses couches et
les naissances avant termes étaient légions. Ces gens ont du avoir une peur intense : celle d’être
arrivé au temps de la Fin du Monde, prédit par les prophéties bibliques.

Notez que la plupart du temps, les riches étaient épargnés par ces symptômes. Leurs farines et
leurs pains étaient de qualité. Ce sont les pauvres qui héritaient du problème avec leurs farines de
second choix. On en déduit alors une punition divine qui ne frappait que les pêcheurs, car pour
l’élite de l’époque, rien que le fait d’être pauvre était déjà une punition divine ! Quoi qu’il en

- 221 -
soit, ce fléau fut une quelque part une bénédiction pour la papauté : il renforça l’emprise et le
pouvoir de l’Eglise sur le commun des mortels dépassé par les événements.

Un rapport officiel décrit l’ergotisme comme « une grande peste d’ampoules gonflées qui
consumait les gens dans une répugnante pourriture ». Le « Feu Sacré » était caractérisé par une
sensation de brûlure dans les pieds et dans les mains, confortant ainsi la croyance d’une origine
démoniaque à ce mal. Car ce feu ne pouvait provenir que de l’enfer, et les endroits atteints
étaient ceux par lesquels le Christ a été crucifié (cloué à la croix).

Ce « feux » pris le nom de St Antoine. Ce saint fut Hermite en Egypte et mourut en 356 à l’age
de 105 ans. La légende en fit le saint patron qui protège du purgatoire, de l’épilepsie et des
infections. Il devint donc tout naturellement le seul saint pouvant nous protéger des effets de
l’ergotisme.

Pendant les croisades, les chevaliers rapportèrent ses reliques en France et elles furent inhumées
dans l’église de Saint Didier-la-Mothe, dans le Dauphiné ! Or, en 1039, une épidémie
d’ergotisme s’y déclancha. Parmi les victime, une personne riche nommée Gaston, ainsi que son
fils, promirent au saint de lui consacrer toute leur fortune s’il les guérissait ! La prière fut
exaucée et Gaston finança la création d’un hôpital à Saint Didier, sous l’égide de l’Ordre de St
Antoine, destiné à soigner ceux qui étaient atteints d’ergotisme.

Un pèlerinage sur le lieu consacré au Saint, permettait, paraît-il, de guérir de la maladie. Et c’est
vrai … mais ce fait n’à rien de miraculeux ou de surnaturel : l’amélioration est due au
changement de nourriture ; c'est-à-dire l’accès à du pain sans ergot !

Pour finir, on comprend donc mieux la brutalité dont usèrent nos ancêtres du Moyen-âge envers
les pseudo sorciers et sorcières. A l’époque des épidémies d’ergot, ils étaient persuadé d’avoir
affaire aux puissances infernales déchaînées sur terre. Cela n’excuse pas la bêtise, ni les tortures
et exécutions, qui en suivirent : on peut toutefois leur accorder des circonstances atténuantes …
et faire en sortes que tous cela ne se reproduise plus jamais !

- Les sorcières de Salem : L’affaire des sorcières de Salem (1688-1692), fit une vingtaine de
victimes et la chasse aux sorcières s’étendit ensuite à tout l’état.

La colonie de Nouvelle Angleterre, aujourd’hui état du Massachusetts, venait tout juste d’être
fondé par des puritains anglais qui fuyaient la persécution religieuse que leur imposait Charles 1er
(Stuart) Elle était donc constituée de calvinistes sectaires, qui jugeaient que la religion d’Etat
anglaise n’était pas assez séparée du pouvoir papal et trop contraignante et soumise à l’Etat. Dans
cet exil, ils aspiraient à fonder une nouvelle Sion ou pourraient s’exprimer librement leurs
aspirations religieuses.

Ce mouvement est à l’origine du puritanisme américain. Par rapport au protestantisme et à


l’église anglicane, ils rejetaient toute forme de clergé et entendaient se débarrasser de toute
superstition, comme de toute intervention humaine, en voulant vivre leur religion dans la pureté
et dans la liberté. Même s’ils n’étaient pas très tolérants, ils fonctionnaient politiquement et
socialement sur une base démocratique.

Leur pensée ne les prédisposait donc pas à se livrer à une chasse aux sorcières. On pense
aujourd’hui qu’ils furent victime d’une épidémie d’ergotisme, avec phases hallucinatoires, qui
les fit basculer dans la folie du massacre et des persécutions.

- La science et ses progrès : C’est seulement en 1676, cinq cents ans après les grandes
épidémies, que l’on découvrit la cause de cette maladie et que l’on pris des mesures de
prévention et de contrôle.

La cause déterminée, les moulins surveillèrent la qualité de leur farines ce qui conduisit à une
réduction drastique des épidémies. La dernière épidémie importante eu lieu en 1929 dans le sud
de la Russie.

Les principes actifs de l’ergot sont des alcaloïdes indoliques tous dérivés de l’acide
lysergique. On y trouve des ergotamines et des ergotoxines (responsables de l’effet gangreneux).
- 222 -
A contrario, l’ergot parasitant les graminées sauvages contient des lysergamides simples
(responsables de l’effet convulsifs) qui ne sont présents qu’à l’état de trace dans l’ergo de seigle.

On a parlé jusqu’ici de l’aspect toxique et spectaculaire de ce parasite des céréales. Nous


allons aborder maintenant son aspect pharmaceutique.

Pendant longtemps, les seuls usages médicaux connus de l’ergo furent sa propriété à lutter
contre les contractions de la femme prête à accoucher et celle de provoquer les accouchements.
Adal Lonitzer, médecin de Francfort, le signale en 1582 dans un livre de botanique qui est, par
ailleurs, la première publication sur l’ergot.

Mais ce dernier ne fit réellement son entrée en médecine qu’en 1808 ou le médecin américain
John Stearns publia le premier traité scientifique sur son utilisation pour accélérer
l’accouchement. En 1823, parurent deux publications sur ses effets curatifs, et en 1824, Hosak,
un autre médecin américain, mettait en garde contre l’emploi de l’ergot pour accélérer
l’accouchement mais le conseillait en obstétrique au seul traitement des saignées après les
couches. Remède qui est toujours d’actualité.

D’autres anciennes études mirent en évidences ses propriétés médicales, notamment en 1658
par Gaspar Bauhin (Bâle) et Dodart (France), mais ils ignoraient que l’ergot était du à un
champignon. C’est ce que découvrit le botaniste allemand Münchhausen en 1764, mais sa théorie
ne fut confirmée qu’en 1815 par A . P. de Candolle.

L’analyse chimique des principes actifs de l’ergot ne débuta qu’au début du XXe siècle. On
isola les alcaloïdes responsables de sa toxicité comme de ses vertus curatives. Le premier fut
l’ergotamine, isolé en 1918, puis l’ergonovine et l’ergotine en 1935. Depuis, de puissants
remèdes ont été élaborés à partir de plusieurs autres alcaloïdes qui sont utilisé notamment par la
médecine interne, la psychiatrie et contre la sénilité.

Pour conclure, reprenons l’expression de Schultes : « … l’ergot de seigle est passé, au cours
de son histoire, d’une utilisation probablement sacrée lors des Mystères d’Eleusis, à un poison
craint au Moyen-âge, pour devenir une mine de médicaments nouveaux ».

J’ai réalisé cet article sur l’argot en m’inspirant profondément des écrits de Schultes et de
Hofmann dans leur livre : « Les plantes des dieux ».

L’Absinthe : (Artemisia apsinthion ou encore Artemisia absinthum ) du genre Artemisia qui


regroupe aussi l’armoise (Artemisia vulgaris) plus rudérale et l’alpin génépi (Artemisia cinq) qui
pousse sur les moraines glacières.

Plante méditerranéenne herbacée de la famille des composées, généralement haute de 50 cm


(pouvant atteindre 1m de hauteur lorsque cultivée) contenant une essence amère et toxique
servant à fabriquer la liqueur du même nom surnommée “la Fée verte”. La plante entière
contient cette essence, mais elle se trouve plus concentrée encore, au niveau des fleurs (jaunes).
Au frottement, l’odeur est puissante et caractéristique. Des artistes comme Van Gogh, Gauguin,
Toulouse-Lautrec, Verlaine, Crowley (écrivain lié à la sorcellerie satanique), ... en abusèrent
quelque peu au XIXe siècle.

Très répandu en Europe, cet alcool fut, suite aux crises de folie qu’il provoquait chez ses
consommateurs, interdit en France en 1916 et remplacé par les anisettes. Rare expérience de
prohibition réussie (il n’y a pas eu de trafic clandestin à grande échelle pendant sa prohibition),
on trouve cependant encore de l’Absinthe en Espagne et en Suisse (“Petit Dico. des Drogues”,
collectif FTP, collection l’Esprit Frappeur N°3, 1997).

L’absinthe est originaire des régions rocailleuses du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique.
Cependant elle pousse tout aussi bien dans des sols riches et variés. Tiges et feuilles sont
duveteuses, généralement de couleur vert argenté. Certaines plantes deviennent entièrement
argentées. Ses feuilles sont dentelées et portées par de longs pétioles. Rares sont les plantes qui
se développent en une seule branche, son expression est plutôt en « boule » composées de
multiples branches, sortant du sol de façon regroupées.

- 223 -
Si sa floraison a lieu généralement entre juillet et septembre, certaines variétés cultivés et
sélectionnées sont cependant plus précoces. Ses fleurs, petites et jaunes, sont réunies en
inflorescences (capitules).

Son principe actif l’absinthine, a de nombreuses indications. Il traite notamment l’asthénie et


l’anémie. Les propriétés médicales sont connues depuis l’Antiquité et, jusqu’au XVIIIe siècle,
cette plante a été considérée comme une panacée.

Elle fut surnommée la « fée verte » en raison de la couleur de l’alcool qu’on en tire, mélangé
également au fenouil et à l’anis. Elle fut inventée en Suisse à la toute fin du XVIIIe siècle et la
première distillerie ouvra ses portes en 1798.

Le succès ne tarda pas à suivre, puis à gagner les pays limitrophes. Au XIXe siècle, l’absinthe,
surnommée « la fée verte », « la verte » ou encore « la bleue », est un apéritif à la mode, qui
gagne toutes les couches de la société. L’heure de l’apéritif reçu même le nom d’heure verte. Des
bars à absinthe ouvrèrent un peu partout.

La boisson inspire de nombreux peintres (Edgar Degas, l’Absinthe, 1876 ; Édouard Manet, le
Buveur d’absinthe, 1859 ; Pablo Picasso, Verre d’absinthe, 1914, la Buveuse d’absinthe, 1901 ;
Honoré Daumier, Fumeur et buveur d’absinthe, 1856-1860 ; Jean-François Raffaëlli, le buveur
d’absinthe, 1880). Reflet d’une époque, elle est également présente dans l’œuvre des écrivains et
poètes (Hugo, Verlaine, Rimbaud, Jarry, Hemingway ou Orwell). (Contenu de ce cadre vert :
citations de Microsoft® Encarta® 2006 [DVD]. Microsoft Corporation, 2005).

L’huile essentielle d’absinthe, à base de terpène tujonique (composé amère), contient deux
toxiques : le thuyol et son dérivé la thuyone. Ils sont néfastes pour le système nerveux. A fortes
doses répétées, ils provoquent des crises d’épilepsie, des délires et des phénomènes
hallucinatoires colorés. La « drôle de façon » de peindre de Van Gogh en est l’illustration.

Le Succès de cette liqueur fut tel qu’on nota une forte désaffection générale pour le vin.

En France comme en Suisse, deux pays à la forte tradition vinicole, l’absinthe fit alors l’objet de
campagnes de dénigrement virulentes, de la part des producteurs viticoles et des ligues anti-
alcooliques (curieuse entente).

L’Encyclopédie Encarta nous précise qu’une affiche de la Croix-Bleue (une association anti-
alcoolique fondée à la fin du XIXe siècle), intitulée « Cri d’alarme », proclamait ainsi « chaque
verre d’absinthe est un pas vers la folie ».

L’interdiction de fabriquer de l’absinthe finit par être votée en Suisse en 1910 et en France en
1914. Dans un premier temps, la commercialisation de l’absinthe est interdite dans les débits de
boisson, puis, en 1915, production et vente sont totalement prohibées.

Malgré quelques activités de distillation clandestine concernant principalement la Suisse pour


une consommation locale, l’absinthe cesse d’exister. Cette disparition provoque la création de
nombreux apéritifs anisés destinés à occuper ce marché, dont les pastis, qui seront les seuls à
vraiment prendre sa place.

Toutefois, l’Europe détermine et autorise des doses maximales de thuyone acceptables pour la
santé. En 1988, un décret européen autorise la fabrication d’alcools contenant de l’absinthe, avec
un taux très bas de thuyol. Aussi, de nouvelles boissons à base d’absinthes apparaissent, toutefois
commercialisées sous des noms différents. En 2001, la France autorise officiellement vente et
fabrication ; la Suisse lui emboîte le pas en 2004, en même temps qu’elle renonce à autoriser le
cannabis à THC, ce qui fut perçu comme « mauvais genre ».

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La production reprend mais sa consommation reste marginale. Sa mauvaise réputation, son coût
(production artisanale), le succès des anisettes et la lutte actuelle contre l’alcoolisme en
empêchent son expansion.

La Belladone : (Atropa Belladona, famille des Solanacées) Ou une des plantes sorcières
européenne. Provient de l’italien belladona qui signifie belle dame. Dans la haute société
italienne, les dames dilataient leurs pupilles grâce à sa sève, ce qui donnait un regard sombre,
grisé et rêveur, couronnement de leur beauté (« Les plantes des dieux »). Atropa provient de la
déesse grecque Atropos, la Parque qui coupe le fil de la vie.

Plante herbacée des taillis et décombres, à baies noires (d’une taille qui varie de la cerise à celle
d’un petits pois), très vénéneuses, dont un alcaloïde, l’atropine, est employé comme
médicalement à très faible dose. Petit Larousse Illustré 1991.

Ingrédient puissant des boissons et filtres magiques durant le Moyen-Âge, il entrait dans la
composition du “Baume des Sorcières” En 1035, les Écossais détruisirent l’armée Norvégienne
en envoyant aux soldats un repas copieusement assaisonné en Belladone. De nos jours, elle entre
dans la composition de nombreux médicaments modernes ACTUEL, Janvier Février 1993 n°
25/26.

Trois des plantes sorcières du folklore européen produisent des substances similaires. Jusquiame,
mandragore et belladone présentent des concentrations très élevées en alcaloïdes de type
propanol dont les principaux sont l’atropine, la hyoscyamine et la scopolamine. On y trouve
aussi des traces d’autres substances. Toutefois, l’activité hallucinogène semble due à la seule
scopolamine, bien que l’atropine fournit toute une classe de molécules ayant ces propriétés.
L’ivresse est de type narcotique hallucinatoire à la limite de la conscience et du sommeil.

Scopolamine et atropine sont différents des autres hallucinogènes naturels : ils sont extrêmement
toxiques. Leur ivresse induit une amnésie de l’expérience vécue et provoque un sommeil
profond.

La belladone contient surtout de l’atropine et de la hyoscyamine, mais peu de scopolamine. Ces


alcaloïdes sont présents dans toute la plante mais en concentration plus élevée dans les graines et
les racines.

Les fleurs en clochette de la belladone sont caractéristiques des solanacées. Elles sont violettes,
mais une variété rare de belladone a des fleurs jaunes (Atropa belladona Lutea). Ses fruits sont
toujours de petites baies noires.

Sur un plan toxicomaniaque, elle est soit fumée (de 30 à 200 mg de feuilles), soit bue en
infusion. Elle est assez toxique et son usage comporte un risque létal en cas de surdosage. Elle
est parfois associée à de la Datura et/ou de la Jusquiame. Fumée, elle est mélangée avec du tabac
et parfois du Cannabis. Les cannabinophiles considèrent généralement les usagers de cette plante
comme des “fous furieux”.

Son usage provoque des effets physiques désagréables et très forts. Sur le plan psychique, seul
les hallucinations sont vraiment recherchées. Elles sont cependant souvent accompagnées de
délires, d’agitations, de convulsions et de mouvements saccadés.

Heureusement, elle ne développe aucune dépendance et son usage reste uniquement sur un plan
expérimental ou initiatique.

Le Datura : “Famille des Solanacées (Hindi Dhatûra). Plante à fleur en cornet, toxique,
commune en France, et dont certaines espèces sont ornementales ou narcotiques (stramoine) ”
Petit Larousse Illustré 1991“.

Il y a différentes espèces de Datura de part le monde. En Europe, nous avons les nôtres. Fleurs
bleues, fleurs violettes, fleurs blanches, vertes, jaune ou rouges sanguines, certaines se
développent en étoile spiralée et sont magnifiques. Elles donnent un fruit entouré de piquants, un
peu comme la bogue du marronnier, qui contient les graines. Mais toutes ces variétés produisent,
- 225 -
à très peu près, les mêmes molécules. En Inde, cette plante jouie d’un culte particulier lié a shiva.
Au Népal, c’est une plante respectée pour ses propriétés médicinales mais il n’y a quand dans le
Nouveau Monde qu’elle sert de drogue cérémoniale.

Hallucinogène sacré utilisé sur tout le continent américain. En Chine, mélangé à du vin et du
Cannabis, elle servait d’anesthésique pour les petites interventions chirurgicales. En Inde, on
l’appelait “touffe de Shiva” (ou Siva). Très toxique”. ACTUEL, Janvier Février 1993 n° 25/26.

Plante appartenant à la famille des Solanacées et dont l’usage, comme celui de la Belladone, est
connu en sorcellerie et dans le cadre d’ivresses rituelles. Il s’agit en fait des mêmes substances
que celles produites par les autres plantes sorcières solanacées (atropine, scopolamine,
hyoscyamine), mais le datura s’est spécialisé dans la production de scopolamine. Certains
datura, comme Datura metel, produisent en outre un alcaloïde secondaire : la mételoïdine.

Les hallucinations touchent les cinq sens, il est également fréquent que la personne ne se
souvienne pas de son expérience.

Bien qu’elle n’ait en générale aucune conséquence d’ordre somatique, elle peut entraîner la
mort ou des blessures graves. Il est arrivé que des personnes en proie à une soif inextinguible du
fait de la scopolamine, se noient dans des eaux profondes ou fassent des chutes mortelles en se
croyant poursuivies par des monstres.

Pas de dépendance remarquée. Les cigarettes Louis Legras destinées aux asthmatiques
contenaient du Datura et de la Belladone. Quelques adolescents qui en ont fait des infusions en
sont morts ou ont subi de graves séquelles psychiques, c’est pourquoi cette marque fut retirée de
la vente début 1990 (“Petit Dico. des Drogues”, collectif FTP, collection l’Esprit Frappeur N°3,
1997).

La Jusquiame : (Hyoscamus famille des Solanacées). La Jusquiame noire est l’une des plantes
“sorcières” de la famille des Solanacées. Il semble que la Pythie de Delphes l’utilisait pour ses
prophéties. Mais, l’Hyoscamus Niger (parce que noire au centre de ses fleurs) entrait surtout dans
la composition de breuvages destinés à plonger leur consommateur dans un monde peuplé
d’étranges hallucinations visuelles, auditives, gustatives, ... Son action est à la fois relaxante et
hallucinogène et les rêves qui suivent la prise de Jusquiame sont fortement colorés ... (“Petit
Dico. des Drogues”, collectif FTP, collection l’Esprit Frappeur N°3, 1997).

La jusquiame était connue et crainte depuis l’antiquité. On su rapidement qu’il en existait trois
variétés dont la noire était la plus puissante et pouvait engendrer la folie. Au Moyen-Âge, on
l’utilisait pour soulager les souffrances de suppliciés ou des condamnés à mort. Elle développe
une forte action calmante et une amnésie.

Hyoscyanus Multicus est la variété répandue dans tout le Moyen-Orient jusqu’à l’Afghanistan et
l’Inde. Ses feuilles séchées sont fumées en Indes, mais les bédouins du désert s’en servent aussi
pour provoquer l’ivresse. D’Afrique à l’Asie, elles sont parfois mélangées au cannabis.

Si ce mélange peut être fumés dans un cadre récréatif, magique ou divinatoire, il peut aussi
devenir alors la drogue des voleurs et des violeurs. La victime erre souvent plusieurs jours, est
atteinte de délires, et peut mettre plusieurs mois pour guérir de son état. L’amnésie
caractéristique induit par la jusquiame fait que la victime ne se souvient ni de ce qu’elle a subit ni
du ou des agresseurs. Ceci explique certainement nombre de psychoses aigus (au Maroc),
que l’on aurait imputé à tord au seul cannabis car de tels cas ne sont pas relevés en Europe.

La Mandragore : (famille des Solanacées) Ou la fleur au pendu. On a tellement fabulé sur cette
plante qu’il est bon de préciser ce qui suit :

Plante des régions chaudes de l’Europe dont la racine tubérisée et bifurquée,


rappelle la forme des jambes et du bassin d’un corps humain. Autrefois, on
attribuait une valeur magique à la Mandragore et on l’utilisait en sorcellerie. Petit
Larousse Illustré 1991.

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Plante hallucinogène des sorcières du folklore européen. Crainte et respectée
pendant tout le Moyen-Âge. Elle se “cachait le jour mais brillait la nuit comme
une étoile”. Lorsqu’on la déracinait, elle poussait des cris si effrayants qu’on en
mourrait. Ses racines ressemblent à un corps de femme. ACTUEL, Janvier Février
1993 n° 25/26.

Très fort somnifère et narcotique, plus fort que la Belladone sa cousine (elles
sont de la même famille). Elle n’est plus employée par la pharmacopée. Elle
exerce une action psychoactive due à sa teneur en atropine, hyoscyamine et
scopolamine.

Mais l’intérêt de la Mandragore (Mandragora Officinarum) réside dans les légendes, les fables
et la sorcellerie qui l’ont accompagnée depuis plusieurs siècles. C’était la plante à tout faire.
Magie blanche, magie noire, médecine, cette plante possède une forte racine charnue, le plus
souvent divisée en deux, rappelant les jambes d’une femme (ou, du moins, d’un corps humain).

Poussant dans les lieux sauvages, parmi les rochers et les cavernes de la Méditerranée, elle prit
vite une réputation mystérieuse. Elle était sensée entre autre :

- avoir des propriétés aphrodisiaques (faire naître l’amour, rendre la fertilité),


- être maléfique à celui qui l’arrachait de terre (on la faisait arracher par des
chiens),
- pousser des cris et des gémissements lorsqu’on l’arrachait de terre,
- pousser sous les pendus (d’où la “variété” à sorcellerie),
- capable d'apporter la puissance, la fortune, la santé...

Evidement, tout ceci est faux, mais il n’en demeure pas moins que l’action psychotrope de la
mandragore, elle, est bien une réalité.

Les plantes sorcières et leur usage magique : En Europe, ces plantes dites sorcières sont au
nombre de cinq, nous venons de l’étudier. En rappel, il s’agit du datura, de la belladone, de la
jusquiame, de la mandragore et dans une moindre mesure du cannabis.

Trois types d’utilisations peuvent en être fait :

1) Initiatique ou par curiosité. L’effet récréatif est plutôt le fait du cannabis qui ne développe
pas d’effets indésirables comme les autres plantes sorcières qui sont toute des solanacées. A
ce sujet, on pourrait y rajouter les psilocybes pour le même emploi, mais ils ne sont pas
classés dans les plantes sorcières.
2) Par vengeance ou pour vous réduire à un état faible ou on a du pouvoir sur vous !
3) Dans un cadre de pratiques magiques ou divinatoire.

Je définirai comme sorcier et sorcières ceux qui font un usage malsain de ces plantes, qui
cherchent à nuire à autrui, ou en développer un usage magique dans un cadre satanique. Qu’on
croie ou non à la réalité de la magie noire, il n’en demeure pas moins que ces rites existent et
qu’un emploi pernicieux et dangereux de ces plantes est possible.

Il faut noter cependant que le terme de sorcier(ère) fut stupidement attribué à toute personne
ayant des connaissances plus ou moins empiriques sur les plantes en général. Si le cannabis
pouvait être employé par la sorcellerie, ce n’en fut pas l’ingrédient principal du baume des
sorcières et en était souvent absent. Ce dernier était plutôt un mélange de belladone, jusquiame et
mandragore avec de la graisse. Le « must », en sorcellerie, est d’utiliser de la graisse d’enfants
mort-né. Quand je vous dis qu’il y a des gens qui ne sont pas bien dans leur tête, … !

Le balai que les sorcières chevauchaient n’est qu’une pudique métaphore pour cacher un fait
tabou : en fait de balais, il s’agissait d’un bâton en forme de sexe masculin qu’elles enduisait de
leur fameux baume. On peut imaginer sans peine la suite du mode d’administration de ce
dernier !

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Appliqué sur la peau ou sur les muqueuses, cela réduisait les inconvénients liés à l’emploie
des plantes sorcières ingérées ou en fumigations. Diffusé plus lentement dans l’organisme par ce
principe, cela favorisait plus le coté hallucinatoire tout en réduisant l’impact somnifère et
amnésique.

On peut comprendre sans peine que les hallucination vécues on pu faire croire aux démons et
autres monstres surnaturels inspirés des enfers. Les individus victimes de cette « arnaque »
pouvaient alors croire que le(la) socier(ère) avait le pouvoir de faire surgir ces monstres d’une
autre dimension, pouvoir qui ne pouvait être accordé que par le diable.

L’imagerie populaire, fortement impressionnée, est riche en symboles représentant la


sorcellerie. C’est le cas des crapauds, lézards et insectes répugnants qui illustrent dans nos livres
tout les actes de préparations de potions et filtres de sorcellerie. Mais, cette imagerie représente
parfois une certaine réalité.

L’étude des plantes shamaniques nous prouve que nombre d’adjuvants sont parfois nécessaire
pour rendre active une substance, ou en potentialiser ou au contraire atténuer, certains effets.
Certains crapauds contiennent de la bufotéine (hallucinogène tryptamique), certains lézards, du
moins la salamandre qui y ressemble, contiennent des toxiques puissants. Cendres et coquillages
sont parfois utilisés pour leurs propriétés basiques qui peuvent provoquer des modifications
chimiques ou l’association de molécules. Les insectes aussi peuvent contenir des toxiques, idem
pour de