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Chapitre I : Généralités sur les machines outils

1.1 Définitions

 Larousse : Une machine-outil est une machine destinée à façonner la matière au moyen
d'un outillage mis en œuvre par des mouvements et des efforts appropriés.
Wikipédia a ajouté : C'est un moyen de production destiné à maintenir un outil fixe,
mobile, ou tournant, et à lui imprimer un mouvement afin d'usiner ou déformer une pièce
ou un ensemble fixé sur une table fixe ou mobile.
 Une machine-outil est un équipement mécanique destiné à exécuter un usinage, ou autre
tâche répétitive, avec une précision et une puissance adaptées.

1.2 Historique

Les potiers se servent de tour pour façonner l’argile et créer des vases. De manière précise et
rapide, ils pilotent à l’aide de pédale et manivelle la «machine». Utilisée par les potiers, cette
méthode de travail est également employée chez les artisans travaillant le bois. Ils réalisent
alors des quilles et autres objets à partir d’un tour à bois. Le principe de la machine-outil est
alors créé. Jusqu’au 16è siècle, les seules machines existantes étaient des tours (pour façonner
l’argile et le bois).
En 1751, VAUCANSON invente son célèbre « tour à charioter à bâti métallique » aujourd'hui
exposé au Musée des techniques du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM),
en France. Le châssis de ce tour est constitué de barres de fer boulonnées, le chariot porte-
outil se déplace parallèlement à l'axe des pointes et son guidage est prismatique. Il permet
l'usinage de pièces pouvant atteindre 1 m de long et 30 cm de diamètre, avec une grande
précision.
La même année 1751, NICOLAS FOCQ invente la machine à raboter le fer, puis la machine
à aléser.
Le tour et notamment le tour à métaux a joué un rôle de premier plan au cours de la révolution
industrielle, période historique allant du 18e au 20e siècle (développement des chemins de fer,
de l'automobile, de l'aviation, de l'agriculture, de la navigation,...etc ). C'est la machine
élémentaire de la mécanique industrielle, celle sans laquelle aucune autre machine ne peut
voir le jour.
 L'évolution entre le 18è et 19è siècle a été limitée par la source d'énergie et la solution
était la Vapeur et l'énergie hydraulique.
 Dès le début du 20è siècle, l'évolution a été rapide avec les nouvelles sources d'énergie
(électrique,...), limitée par les outils de coupe et les solutions des nouveaux matériaux.
* Acier rapide (High Speed Steel) (augmentation de la Vc à 36 m/min);
* Tungstène-Cobalt-Chrome (Cast alloy)
* Carbures cémentés, diminution des temps d'exécution de 15 fois p/r à l'acier au carbone;
* Evolution récente : revêtements des plaquettes.
De nombreuses machines furent inventées avant la fin du 19è siècle, mais c’est lors de cette
révolution industrielle que leurs utilisations et performances évoluèrent.
Les machines-outils vont désormais tailler, limer ou encore percer pour fabriquer toutes sortes
de pièces, et cela avec une extrême précision.
Les motivations et les tendances de création des machines outils sont doubles :
 Certains y voient la possibilité de réaliser mécaniquement des opérations que les
techniques artisanales ne peuvent assurer avec précision. Dans cet esprit, les ingénieurs
anglais WILKINSON et MAUDSLEY ont contribué au perfectionnement et à l'essor de la
machine-outil.
 D'autres comme FREDERIC JAPY (détendeur d'un brevet en 1799 pour une dizaine de
machines) sont animés par le souci d'une meilleure productivité. Grâce à ses inventions,
Japy obtient un prix de revient des ébauches de montres au tiers du prix traditionnellement
sorti par les artisans.
L'expansion considérable de ces « machines à faire les machines » et leur précision toujours
croissante sont depuis cette période un élément majeur du machinisme industriel.

1.3 Présentation de la machine-outil

En usinage par enlèvement de matière (ou process de coupe), la machine-outil joue les rôles
les plus importants par l'exécution des fonctions dynamiques, en développant les efforts
nécessaires à la coupe et cinématiques, en donnant les vitesses et avances adéquates à la
coupe.
Ces fonctions sont réalisées par des organes intégrés à la machine ou mécanismes suivant des
mouvements rectilignes, circulaires ou combinés qui nous permettent d'obtenir des formes et
des surfaces. Par exemple : la forme cylindrique est obtenue en combinant un mouvement
circulaire et un mouvement rectiligne. Les principaux organes de tête (pour les M.O) ou
organes terminaux (pour les robots) sont :
 Porte pièce
 Porte outil
L'organe terminal de la machine exécutant le mouvement circulaire est appelé : broche.
L'organe terminal de la machine exécutant le mouvement rectiligne est : coulisseau ou table
mobile.
Les mouvements C et R peuvent être donnés : soit à la pièce, soit à l'outil, soit par leurs
combinaisons à l'outil, à la pièce ou aux deux.
Exemples de combinaison de mouvements dans les machines-outils classiques (classification)

 Le tour : la pièce est animée du mouvement circulaire et l'outil du mouvement rectiligne.


 La fraiseuse : la pièce est animée du mouvement rectiligne et l'outil du mouvement
circulaire.

 LES MOUVEMENTS DE ROTATION

Dans les machines-outils modernes, c'est à dire programmables (à Commande


Numérique), afin de faciliter l’interchangeabilité des données de programmation,
Les axes des Machines-Outils et leurs Trièdres de référence constituent leur
RÉFÉRENTIEL NORMALISÉ.
((Extrait de la norme AFNOR NF Z 60-020 : norme qui a pour objet de définir une
nomenclature des axes et mouvements pour machines à commande numérique)).
Axe : direction suivant laquelle le mouvement est commandé numériquement en continu en
vitesse et position.
Trièdre de référence : le système de cordonnées (X, Y, Z) est un système cartésien de sens
direct lié à une pièce placée sur la machine. On peut le définir par la règle des trois doigts.

SITUATION DU TRIÈDRE DE RÉFÉRENCE PAR RAPPORT À LA MACHINE

L’axe Z : est situé parallèlement à l’axe de la broche principale quelle que soit la machine ou
perpendiculaire à la table pour les machines qui ne possèdent pas de broche.
L’axe X : est associé au mouvement qui défini le plus grand déplacement après avoir situé
l’axe Z.
L’axe Y : forme avec les axes X et Z un trièdre de sens direct.
Le sens positif (+) d’un mouvement de chariot provoque l’éloignement de l’outil par rapport
à la pièce considérée comme fixe.

Remarque importante (NF Z 68-020) : Sur les MOCN, on considère que le trièdre direct de
référence est lié à la pièce fixe et que l’outil possède tous les degrés de liberté, or ce sont
parfois les tables des machines qui sont en mouvement et qui assurent l’obtention de la
surface usinée.
Ces mouvements de la pièce sont repérés par le symbole “prime”, ajouté à la lettre
correspondante du trièdre de référence et se trouvent par conséquent en sens inverse.
DISPOSITIONS DES AXES EN TOURNAGE ET EN FRAISAGE

Pour les fraiseuses horizontales : l’axe de la broche est parallèle à la table.


 LES MOUVEMENTS DE ROTATION

Les symboles A, B et C désignent les mouvements de rotation effectuées respectivement


autour d’axes parallèles à X, Y et Z.
Les sens positifs de A, B et C sont inversés par rapport au sens trigonométrique.
L’observation étant faite en direction du sens positif de l’axe linéaire correspondant.

Autres possibilités :
 À partir du trièdre de référence, le sens de rotation autour de Z est donné quand X rejoint
Y par l’intérieur du trièdre (voir schéma)
 En plaçant le pouce de la main droite en direction du sens positif de l’axe linéaire
considéré, le sens positif de l’axe de rotation est donné par la direction des autres doigts de
la main, ceux-ci étant légèrement repliés.

AXES DES MACHINES-OUTILS (et SENS) [FR] ou MACHINING AXIS [EN]

Représentation des axes normalisés des MOCN avec axes additionnels et quelque soit le
mouvement de déplacement (outil ou pièce) est la suivante :
 LES AXES ADDITIONNELS

Afin d’augmenter les capacités opérationnelles des machines, certaines d’entre elles
possèdent des axes en plus des axes principaux.
Exemple : tour à 2 tourelles indépendantes + rotation de la broche numérisée.
Le repérage de ces axes est normalisé : (NF Z 68-020)

Récapitulatif et Description des axes de déplacements normalisés sur une machine outil

Translation Rotation
Primaire Secondaire Tertiaire Primaire Secondaire
X U P A D
Y V Q B E
Z W R C F

COMMANDES DES AXES DES M.O et ELEMENTS DE PROGRAMMATION


 EQUIPEMENTS DE BASE DE MACHINE

1. Banc
2. Poupée
3. Contre-poupée
4. Glissières du banc
5. Chariot transversal
6. Chariot porte-outil
7. Vis-mère
8. Boite d'avance

 ACCESSOIRES DE MACHINES OUTILS CONVENTIONNELLES

Table circulaire et Appareil de division Lunette fixe Lunette à suivre

Pointe tournante Mandrin de perçage Queue à cône morse

Plateau à 4 Mors indissociables Etau de machine

REMARQUE IMPORTANTE : Il y a d'autres accessoires surtout pour les machines-outils à


commande numérique
 ÉLEMENTS DE LA STRUCTURE

La structure est constituée de différents éléments mobiles ou fixes : traînard, console, table,
bâti, montant, etc. ; ils transmettent les efforts d’usinage et reçoivent des sollicitations
variables dues à la masse des différentes pièces à usiner et à la variation de position des
masses en mouvement sur les différents axes. Ils doivent assurer le maintien de la précision
et la stabilité de la coupe. Les critères principaux de ces éléments sont la rigidité et
l’amortissement.
La matière la plus utilisée est la fonte. Le nervurage évite le flambage des toiles. Pour obtenir
un bon maintien de la géométrie dans le temps, on procède à une stabilisation soit après la
coulée, soit mieux encore après ébauche. L’emploi de l’acier mécanosoudé est moins fréquent
par suite du moins bon amortissement vibratoire, bien que le rapport masse / rigidité lui soit
favorable (2 à 2,5 fois mieux que celui de la fonte).

ÉVOLUTION DES MACHINES - OUTILS A ENLEVEMENT DE MATIERE

Avant l’apparition de la CN, chaque machine avait sa spécificité :


 tournage sur tour ;
 fraisage sur fraiseuse ;
 perçage‐taraudage sur perceuse grâce à sa maniabilité, l’alésage étant quelquefois
réalisé à l’aide de montages pour le guidage des outils ;
 alésage courant sur aléseuse, ou de précision (de l’ordre de 0,01 mm) sur pointeuse.

Pour les pièces de grandes dimensions, le volume (par exemple 1 m3 ou plus) ou la masse
(plusieurs centaines de kilogrammes) rendaient la manutention difficile et les tours verticaux
et surtout les aléseuses effectuaient souvent les différents usinages même si les conditions
n’étaient pas les meilleures. Il en était de même pour les tours et les fraiseuses d’outillage
travaillant sur pièces unitaires ou séries de quelques unités. Mais dès que la fabrication
devenait répétitive, l’usinage était décomposé en opérations successives effectuées chacune
sur une machine appropriée.

 TYPOLOGIE

Sont notamment des machines-outils :


 les machines-outils pour l'enlèvement de matière :
o les scies motorisées ;
o le tour ;
o la fraiseuse ;
o la rectifieuse ;
o la perceuse à colonne ;
o la machine transfert ;
 les machines-outils à commande numérique :
o le centre d'usinage…
 les outils pour l'assemblage :
o la visseuse.
Les machines-outils peuvent être classées selon deux grandes catégories :

1) Machine-outil conventionnelle (tour conventionnel, fraiseuse conventionnelle…) ;


2) Machine-outil à commande numérique (tour CN, fraiseuse CN…).

Une machine-outil comporte, généralement :


 un bâti rigide réalisé avec une grande précision ;
 une table coulissant selon plusieurs axes, guidée par des glissières ;
 une (ou plusieurs) tête équipée de broche permettant de fixer l'outil ;
 plusieurs moteurs (rotation outil, mouvements de table) ;
 des éléments de manœuvre (manuels ou automatisés).

Les statistiques japonaises comptent les machines-outils comme des robots, ce que ne fait pas
l'Europe qui les range dans des catégories séparées.
La tendance est en Europe de faire des machines spéciales, des machines spécialement
étudiées pour un industriel dit leader de son secteur.
Dans les pays en voie de développement, la machine standard reste la plus présente car moins
coûteuse et disponible directement.
Les éléments principaux d’une machine universelle de type à console, d’une machine à banc à
commande numérique et d’un centre d’usinage à plateau tournant et palettes interchangeables:
 les tables destinées souvent à recevoir la pièce ;
 les broches qui reçoivent successivement les différents outils. Les broches sont logées
dans des portes‐broches que l’on nomme aussi poupées ou, lorsqu’ils sont de forme
allongée, coulants ou béliers.

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