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REVETEMENTS DE SOL

CONTEXTE
Un revêtement mal adapté occasionnera des problèmes esthétiques, sanitaires et une
dégradation rapide qui précipitera son remplacement. L’adéquation du matériau au lieu et à
l’usage revêt donc une importance primordiale. Dans une démarche d’architecture durable,
l’évaluation de la valeur environnementale d’un revêtement de sol ne peut se faire qu’une
fois ce préalable rencontré.

DEMARCHE
Le choix d’un revêtement de sol s’opère donc en deux temps :
1. Comprendre le besoin : Identifier les contraintes propres à la situation envisagée.
Établir ce à quoi doivent répondre les alternatives envisageables : résistance à l’humidité,
fréquence et type d’entretien, confort acoustique, caractéristiques du support, inertie
thermique, lumière, etc. Ces enjeux sont décrits dans la catégorie « aspects techniques » de
la section « Éléments de choix. »
2. Penser santé et écologie : Savoir sur quelles bases on peut juger de la valeur
environnementale et sanitaire de chaque type de produit. Ces critères sont expliqués
dans la catégorie «aspects environnementaux » de la section « Éléments de choix »
OBJECTIFS A ATTEINDRE

Minimum : Choisir des revêtements de sol adaptés à l’usage et au lieu

 S’assurer de la qualité et de la planéité du support de réception


 Choisir un revêtement dont la résistance et le niveau d’entretien demandé correspond
à l’usage et au mode de vie des occupants.
 S’assurer de la compatibilité entre les conditions d’ensoleillement et d’humidité du lieu
et le comportement du revêtement choisi à ces conditions.

Conseillé : Choisir des revêtements de sol permettant de rencontrer les objectifs de santé
et sécurité :

 On cherchera à éviter la pose de revêtements collés, on privilégiera les fixations


mécaniques ou emboîtements et la maintenue par mortiers. Sinon, on choisira des
colles à l’amidon, solubles dans l’eau.
o On veillera à éviter les revêtements synthétiques, type PVC, vinyles ou tapis pleins à
dossier en latex, qui sont des sources importantes de pollution de l’air intérieur par les
composés organiques volatiles.
o On favorisera les traitements protecteurs naturels comme les huiles dures et cires.
o On évitera les matériaux qui retiennent les poussières, comme les tapis pleins, dans
les chambres et les lieux où des enfants vivent.
Optimum : Choisir des revêtements de sol sains avec écobilans favorables et dont
l’adéquation à l’usage et au lieu permettent une durée de vie prolongée

 On optera pour des matériaux dont l’impact sur l’environnement est moindre.
Prioritairement : le bois massif, les pierres naturelles, le linoléum et les lièges sans vernis
polyuréthane.
 On augmentera les possibilités de ragréage par ponçage en optant pour des bois massifs
et bétons de finition dont la couche d’usure a une épaisseur supérieure.
 On choisira des revêtements massifs et conducteurs qui maintiennent et augmentent
l’accessibilité à la masse thermique du bâtiment.

ELEMENTS DE CHOIX

ASPECTS TECHNIQUES

 Revêtements de sol d’origine minérale

La masse est le caractère principal des revêtements de sols d’origine minérale. Puisque
chaque type de pierre ou de céramique a des propriétés différentes, le choix dépendra aussi
fortement de l’utilisation prévue dans le bâtiment. La sensation de froid qu’ils laissent
s’explique par leur rôle thermique. Les revêtements de sol d’origine minérale servent à
l’inertie thermique et contribuent à la régulation de la température intérieure. Ils sont
d’autre part incombustible et biologiquement inertes.
> Revêtements de sol issus du bois et dérivés

Les revêtements issus du bois présentent d’emblée un avantage écologique inhérent à leur
production dans la nature. Toutefois certains sont plus sensibles aux variations climatiques
et le choix dépend de leur compatibilité à l’usage et au lieu. Bien employés, ils peuvent
présenter de très grandes durées de vie.

> Revêtements de sol de type textiles (origines synthétiques ou végétales)

Les tapis pleins sont composés de deux parties comprenant le dossier (support) et la couche
supérieure (velours). Il faut prendre bien garde à la composition de chacune de ces parties si
on veut un revêtement sain et véritablement écologique.
Parfois, du latex lie le dossier et le velours. On préfèrera les tapis pleins dépourvus de liants en
latex car ils sont souvent sources d’émanations toxiques.
Revêtements de sol d’origine synthétique

Les revêtements de sol d’origine synthétique sont généralement à éviter sur le plan de la
santé et de l’environnement. Ils sont émetteurs de composés organiques volatiles (COV),
allergènes et difficilement recyclables. En général, une rationalisation de l’utilisation des
matières synthétiques s’impose. Leur emploi ne devrait être envisagé que lorsque aucune
alternative constructive n’est possible. Dans le cas contraire, on veillera à établir une
sélection de matériaux synthétiques ne diffusant pas de COV et propices au recyclage.
Cependant, des garanties sont à demander à cet égard, au même titre que pour la santé.
Classement UPEC

Le classement UPEC est une norme française permettant de qualifier les différents matériaux
de revêtement de sol en fonction des exigences auxquels ils seront soumis. Ce classement
guide le choix en fonction de la résistance par rapport à la destination. Selon la classification :
U = Usure (marche, frottements) U2, U2s, U3, U3s, U4
P = Poinçonnement (charges, chocs, mobiliers lourds, etc.) P2, P3, P4, P4s
E = Eau (comportement à l’eau et l’humidité) E1, E2, E3
C = Résistance aux agents Chimiques C0, C1, C2, C3

Les chiffres servent à communiquer le niveau de résistance ( U4 étant meilleur que U3 )


1 : Usage très modéré, réservé à des pièces de fréquentation très limitée comme la
salle de bains et la chambre à coucher.
2 : Usage modéré. Pour les espaces de vie sauf dans les entrées, les cuisines, les
escaliers et pièces très sollicitées mécaniquement et chimiquement.
3 : Usage courant pour pièces à trafic résidentiel
4 : Usage fréquent. Pour les entrées, les cuisines et sols très sollicités.
5 : Usage intensif

L’indice UPEC est toujours mis en relation avec l’usage pour lequel le matériau est destiné.
Ainsi, le revêtement de sol devra avoir un indice au moins égal à celui du local.
Par exemple, les parquets massifs ont des classements qui varient entre U2 P2 E1 C0 à U3S
P3 E1 C0. Il n’atteint donc pas les valeurs UPEC pour une cuisine ( U3 P2 E2 C2 )
Planéité du support de réception
La planéité de la surface de réception est un préalable pour la pose des revêtements de sol
souples et carrelages. En effet, tout défaut de planéité, telles que fissures, bosses, têtes de
clous, paraîtra en surface des revêtements souples. Des fluctuations dans le plancher pourront
également entraîner des bris dans le carrelage. Certaines solutions permettent de corriger ou
d’accepter certains niveaux d’imperfection du support :
o Technique de pose flottante sur matériau résilient
o Nouvelle chape de finition
o Mise en place de deux épaisseurs croisées de panneaux de bois

Exposition à des fluctuations thermiques et hygrométriques


Les matériaux d’origine minérale offrent une grande stabilité thermique et hygrométrique. À
l’inverse les matériaux organiques, comme le bois, fluctuent grandement selon la chaleur et
l’humidité. Le bois multicouche est spécialement conçu pour bien réagir à ces fluctuations et
peut être utilisé sur un plancher avec chauffage radiant.
> Absence de revêtement, surfaces brutes
Le choix de laisser les matériaux structurels apparents offre l’avantage d’épargner la mise en
œuvre d’un revêtement de sol, permet la rationalisation de l’utilisation des matériaux de
construction et peut réduire les risques pour la santé des occupants.
Cependant, les matériaux bruts apparents nécessitent une attention particulière lors de leur
mise en œuvre afin de répondre aux exigences esthétiques : rejointoiement, efflorescences…
À défaut de quoi elles subiront une détérioration prématurée. Les surfaces brutes nécessitent
des traitements pour demeurer facilement nettoyables. Esthétiquement, l’usure laissera des
traces qui ne sont peut-être pas souhaitables en fonction du projet. Tout ceci peut être évité
par une bonne mise en œuvre et des protections appropriées.

> Ragréage par ponçage


Des revêtements comme le parquet de bois massif et le béton lisse laissé apparent offrent la
possibilité peu coûteuse de doubler voire tripler leur durée de vie par un ponçage. Dans le cas
du bois massif, l’épaisseur des planches choisies déterminera ce potentiel. C’est toutefois une
opération qui nécessite d’interrompre l’occupation pendant quelques jours puisque la pièce
doit être vidée et le niveau de poussières générées est élevé.
Rôle des revêtements sur l’acoustique des planchers

Les revêtements de sol dur comme le bois, la pierre et les carrelages peuvent affecter le confort
acoustique, particulièrement dans le cas des planchers des étages supérieurs. Dans tous les cas,
c’est la technique de pose et la composition acoustique de l’ensemble du plancher qui lui
confère de véritables qualités acoustiques et non le seul choix du revêtement.

Dans le cas des parquets, on favorisera la technique de pose « flottante » où le revêtement est
séparé du support par un matériau résilient. Dans tous les autres cas, le principe de la chape
flottante produira d’excellents résultats acoustiques lorsque bien mise en oeuvre. Il faut éviter
le réflexe simpliste du tapis plein qui n’est pas une solution acoustique complète, quoique utile
pour atténuer la réverbération du son et les chocs. Des revêtements souples comme le liège et
le caoutchouc peuvent également atténuer les bruits d’impacts. Pour une meilleure
compréhension de la composition d’un plancher acoustique, référez-vous aux fiches « CSS05-
Assurer le confort acoustique » et « MAT11- choisir des isolants acoustiques à écobilan
favorable ».
Rôle des revêtements sur l’inertie thermique des planchers

Pour qu’une masse thermique joue pleinement son rôle, il faut qu’elle soit accessible. Une dalle
de béton n’échangera pas efficacement son énergie avec l’espace habité s’il est recouvert d’une
moquette qui l’isole. À l’inverse, un revêtement d’origine minérale assurera la conduction de
l’énergie. L’accessibilité à la masse thermique sera ainsi maintenue et l’inertie en sera
augmentée.

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