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KENITRA
Introduction Générale :
Conclusion générale
2
Liste des abréviations
3
Introduction Générale :
1
BEDDARI. M, (2018). De la finance islamique à la banque participative au Maroc.
Casablanca : La croisée des chemins
4
Chapitre 1 : L’arrivée de la finance participative au Maroc :
L'histoire de la finance islamique au Maroc peut être divisée en trois grandes étapes. La
première caractéristique est qu'il n'y a aucune trace de finance islamique. La deuxième étape
montre certaines parties des produits financiers islamiques et du marketing, sans référence
légale. La troisième étape consiste à adopter la nouvelle loi bancaire, donc pour montrer le
développement de la finance participative au Maroc, pour cela dans ce premier chapitre on va
éclaircir l’histoire de la finance participative au Maroc, le cadre réglementaire qui régit la
finance participative au Maroc et l’ensemble de produits participatives offerts par les banques
Marocaines.
Depuis l’apparition de la finance islamique, les banques du Golfe n’ont pas désespéré de
solliciter la banque centrale marocaine pour une implantation dans le royaume. D’obédience
conventionnelle, le lobby des banques marocaines a fait en sorte d’empêcher toute tentative
d’intrusion. Mais, l’arrivée sur la scène politique d’un parti islamiste, en 1997, et sa prise du
pouvoir, en 2012, ont été deux facteurs décisifs dans la perméabilité des autorités à l’idée de
l’introduction de la finance islamique au Maroc. Une première expérience a vu le jour en 2007
avec la mise en place de trois contrats islamiques : Murabaha, Ijara et Musharaka. Mais, telle
qu’elle a été conçue, cette expérience ne va pas rencontrer le succès espéré par les défenseurs
de la finance islamique. A la tête du Gouvernement à partir de novembre 2011, les islamistes
font le forcing pour l’institutionnalisation de la finance islamique au Maroc. Début septembre
2012, un projet d’amendement de la loi bancaire, consacrant le statut de banque islamique, est
soumis par la banque centrale aux professionnels pour consultation. A plus forte raison, ce
revirement de la banque centrale est dû à une situation de sous-liquidité caractérisant
l’économie marocaine depuis 2008 et qui s’est accentuée, considérablement, depuis 2012 ; la
finance islamique pouvant, à juste titre, constituer une soupape de financement.
L’avant lancement effectif des banques participatives peut être résumé dans un certain nombre
d’actions ayant marqué la période entre 2007 et 2017 à savoir :
5
Figure 1: Chronologie de l’avant lancement effectif des banques participatives au Maroc2
La Finance participative au Maroc : le CESE3 adopte son avis sur le projet de loi
2
Par Fatima ait malhou, ahmed maimoun : L’expérience marocaine en finance participative :
bilan et défis à relever disponible sur internet sur adresse :
https://revues.imist.ma/index.php/RAFI/article/view/20091
3
Avis Du CESE - Projet de Loi N°103-12 Relative Aux Établissements de Crédit et Organismes Assimilés, 2014
6
La loi 103.123 4ouvre la porte à la banque islamique L’année 2014 a connu également
l’adoption de la Loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés,
Cette loi a consacré une partie aux banques participatives. Elle est entrée en vigueur après sa
publication dans le Journal officiel. Cette loi a permis la création d'établissements bancaires
participatifs et a donné aux sociétés marocaines le droit d'émettre des obligations Shariah
Compliant.
Banques participatives : Bank Al-Maghrib émet les premières circulaires dédiées Considérée
comme étant une étape nécessaire avant d’octroyer les premiers agréments, Bank Al-Maghrib
a validé quatre circulaires dédiés aux banques participatives et ayant pour objectif
l’encadrement de cette industrie financière.
La loi N° 59.13 a été publiée au Bulletin Officiel après à son adoption par le parlement. Cette
loi comprend les dispositions réglementaires relatives à l’assurance Takaful ainsi que les
principes régissant cette assurance. Une étape tant attendue par les professionnels de la finance
participative.
4
3 La Loi N° 103.12 Relative Aux Établissements de Crédit et Organismes Assimilés, 2014
5
Circulaire Du Wali de Bank Al-Maghrib N°1/W/17, 2017
6
Circulaire Du Wali de Bank Al-Maghrib N°2/W/17, 2017
7
Circulaire Du Wali de Bank Al-Maghrib N°3/W/17, 2017
8
Circulaire Du Wali de Bank Al-Maghrib C-16W16, 2016
7
Dahir 1.15.02
pourant
organisation
La loi bancaire CSO La loi des
103-12 titreIII finances 2010-
banque 2011-2016-
participative 2017
-la titrisation n
la finance code des
119-12 -
participative assurances
certificats de au maroc 59.13 Takaful
sukuk
Le cadre institutionnel qui régit la finance participative au Maroc est compose d’un certain
nombre d’acteurs qui joue un rôle important dans le déploiement de ladite finance9 :
Conseil des supérieurs des Oulémas : C’est un élément focal ; c’est une unique instance
habilitée à se prononcer sur la conformité à la charia des activités de la finance participative :
Banques ; assurances et marchés de capitaux.
Comité des établissements de crédit : qui est un organe consultatif et qui donne son avis sur la
base de la nature de texte.
9
« La finance participative dans
les pays émergent »,
https://fr.scribd.com/document/481513211/la-finance-participative-dans-les-pays-emergents
8
Société Gestionnaire des fonds de garantie des dépôts : a pour mission de gérer le fonds de
garantie des dépôts des banques participatives.
Conseil
supérieur
des
Oulémas
Organe de
Ministère de
gouvernance
L'economie et
au sein des
des finance
banques
Bank Al Maghrib :
Réglementation et
supervision
Société
gestionnaire Comité des
des fonds de Etablisseme
garantie des nts de crédit
dépots
Secrétariat
général du
gouvernement
- Le cadre fiscal :
Dès l’apparition des premières banques participatives, le législateur n’a pas donné d’avantages
fiscaux aux produits participatifs. Il a aligné leur fiscalité sur celle des produits classiques pour
avoir plus d’équité et de neutralité fiscale.
La loi de finances pour l’année budgétaire 2020 a introduit les mesures suivantes10 :
+Les opérations réalisées par les banques ou les fenêtres participatives dans le cadre des
opérations « SALAM » et « ISTISNA’A » sont soumises à la TVA au taux de 10%, à l’instar
10
Lois de finance 2020 , disponible sur internet sur l’adresse :
https://www.finances.gov.ma/fr/vous-orientez/Pages/lf-2020.aspx
9
des autres opérations de financement. Ce taux s’applique sur le montant de la marge réalisée
par la banque ou la fenêtre participative au titre desdites opérations.
+L’article 105 du CGI : prévu le transfert du droit à déduction de la TVA grevant les
acquisitions effectuées dans le cadre de « SALAM » et « ISTISNA’A » aux acquéreurs effectifs
assujettis à la TVA.
+l’article 106 du CGI : exclut pour les banques participatives, le droit à déduction de la TVA
ayant grevé lesdites acquisitions réalisées par voie de « SALAM » et « ISTISNA’A ».
+le PLF 2020 n'apporte pas de surprises ou ce "coup de pouce" espéré. Parmi les mesures
proposées, le maintien d'une TVA de 10% avec droit à déduction pour les opérations de
financement réalisées dans le cadre des contrats Mourabaha et Ijara Mountahia Bitamlik pour
les acquisitions d’habitations personnelles effectuées par des personnes physiques ; tout en
étendant ce taux à la marge bénéficiaire des contrats Salam et Istisna’a qui sont en cours de
préparation.
Deux autres mesures phares consacrent cette harmonisation entre système conventionnel et
système participatif, notamment pour les opérations liées à la Mourabaha.
Les établissements non tenus de renoncer à une partie de leur marge en cas de remboursement
anticipé sur la Mourabaha. Pour Mourabaha et Ijara, les banques pourront demander au client
un montant en garantie de l’exécution de sa promesse. Istisna’a écarté pour l’heure à cause d’un
risque de contradiction avec une solution conventionnelle existante. Si le fonctionnement de
base des produits de financement participatifs est connu, il restait à déterminer les règles
techniques spécifiques qui encadreront ces solutions sur le marché national. C’est ce que
détaille Bank Al-Maghrib dans sa circulaire sur le sujet. D’emblée, il ressort que le contrat
Istisna’a ne figure pas dans ce texte. La banque centrale a choisi d’écarter pour le moment cet
instrument du catalogue que pourront proposer les banques islamiques. Et pour cause, ce contrat
par lequel une partie demande à une autre de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant
une rémunération payable d’avance est similaire à un mécanisme qui existe déjà et qui est
encadré d’une tout autre manière par le Dahir des Obligations et Contrats, ce qui risquait de
créer une contradiction entre les deux solutions. Notons aussi que BAM interdit toute opération
10
financière donnant lieu à un acte prohibé par la Charia, en nommant explicitement la Inah et le
Tawarruq organisé, que les spécialistes assimilent à des crédits de trésorerie déguisés. Pour le
reste, il faut préciser que les banques devront décrocher l’avis conforme du CSO pour chacun
de leurs produits commercialisés
Contrat Mourabaha :
BAM liste d’abord la Mourabaha, définie par la circulaire comme étant tout contrat par lequel
une banque vend à son client un bien meuble ou immeuble qui lui appartient à son coût
d’acquisition (prix d’achat et frais d’acquisition), augmenté d’une marge bénéficiaire. Ces trois
composantes (prix d’achat, coût d’acquisition et marge) ne peuvent faire l’objet d’aucune
augmentation par la suite. Au-delà de ce mécanisme classique, notons surtout que la circulaire
introduit la « Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat », un contrat à travers lequel
l’établissement peut acquérir un bien immeuble ou meuble à la demande du client en vue de le
lui vendre dans le cadre d’un contrat Mourabaha. C’est ce type de montage qui est appelé à être
utilisé par les banques notamment pour proposer des financements immobiliers ou automobiles
aux particuliers. Il faut retenir que dans ce cas, le contrat de Mourabaha peut être précédé d’une
promesse unilatérale d’achat faite par le client, ayant un caractère obligatoire pour lui, dès lors
que la banque a la propriété du bien.
La promesse fixe les caractéristiques du bien ainsi que les modalités et le délai de sa livraison
au client. L’établissement peut même demander le paiement d’un montant en numéraire appelé
«hamish al jiddiya» en garantie de l’exécution de la promesse faite par le client. Ce montant ne
peut dépasser un pourcentage du coût d’acquisition du bien. La banque garde ce dépôt de
garantie dans un compte dédié et ne peut en disposer. Si elle ne livre pas le bien au client à
l’échéance fixée et selon les modalités et les caractéristiques déterminées dans la promesse,
l’engagement né de la promesse prend fin, et le client peut récupérer immédiatement son argent.
Il peut également le récupérer immédiatement après la conclusion du contrat de Mourabaha ou
si l’établissement renonce à le faire.
11
interdit que le contrat d’achat du bien par l’établissement soit conditionné par la conclusion du
contrat de Mourabaha. Le nouveau cadre interdit la pratique consistant à fusionner tous les actes
de l’opération qui avait cours dans la précédente génération de solutions islamiques (produits
alternatifs) alors que cela viole les règles de la Charia.
Dans ce cas, l’établissement peut renoncer à une partie de la marge bénéficiaire au profit du
client, à condition que cela ne soit pas stipulé dans le contrat. Le contrat doit prévoir
expressément que l’établissement n’est pas tenu de renoncer à une partie de la marge
bénéficiaire en cas de remboursement anticipé. S’agissant du défaut de paiement par le client,
il faut surtout retenir que la réglementation permet que le contrat de Mourabaha soit assorti de
garanties au profit de l’établissement comme l’hypothèque, le cautionnement ou autres sûretés.
Mais avant de faire jouer la garantie, l’établissement peut exiger le paiement d’une partie ou de
l’intégralité du prix restant dû après la mise en demeure du client, ou après l’expiration d’un
délai fixé, ou immédiatement après le défaut de paiement. La banque peut également demander
au client de s’engager à payer un montant convenu entre les parties, qui doit être versé à des
œuvres caritatives, désignées par le wali de Bank Al Maghrib après avis du CSO, à condition
que ce montant ne dépasse pas un pourcentage déterminé des échéances impayées dans les
délais fixés dans le contrat.
11
12
1:la
commercialisation
5 : signature du
2 : etude du dossier
contrat mourabaha
de financement
et livraison du bien
3 : initiation de
4 : achat du bien par
l'opération de
la banque
financement
Comment en bénéficier ?
2. BANK AL YOUSR prend en charge votre demande et étudie votre dossier, préalablement
constitué
3. Après acceptation de votre dossier, BANK AL YOUSR achète le bien immobilier du vendeur
4. BANK AL YOUSR vous revend le bien, par un contrat Mourabaha, au prix d’acquisition
augmenté d’une marge bénéficiaire connue et convenue entre la banque et le client. Cette marge
est calculée uniquement sur le prix d’acquisition hors frais
5. Vous devenez immédiatement propriétaire du bien et êtes livré directement par le vendeur,
moyennant un mandat de la banque pour le faire
12
https://www.alyousr.ma/fr/particulier/mourabaha-immobiliere
13
Contrat Ijara :
L’Ijara est définie comme étant tout contrat par lequel un établissement met, à titre locatif, un
bien meuble ou immeuble lui appartenant à la disposition d’un client pour un usage autorisé par
la loi. Le contrat Ijara est conclu pour une durée déterminée et en contrepartie du paiement du
prix de location. Le prix de location peut être fixe ou variable selon les conditions convenues
dans le contrat. S’il est variable, le contrat doit prévoir les modalités de sa détermination. Le
contrat doit également prévoir les seuils minimum et maximum du prix de location. En outre,
le client peut résilier le contrat Ijara avant la fin de la durée déterminée dans le contrat, à
condition d’honorer les engagements convenus préalablement. Comme pour Mourabaha, Ijara
peut intervenir suite à la demande d’un donneur d’ordre.
Contrat Moucharaka :
La Moucharaka est définie comme étant tout contrat de société ayant pour objet la participation,
par la banque, au capital d’un projet nouveau ou existant, en vue de réaliser un profit. Les parties
supportent naturellement les pertes à hauteur de leur participation et partagent les profits selon
un pourcentage prédéterminé. La participation au capital de la société peut se faire en
numéraire, en nature ou les deux. Il faut aussi retenir que les créances de la banque sur la société
ne peuvent constituer une part dans le capital de la Moucharaka. Il est également interdit
d’intégrer les créances des associés sur la société dans le capital de la Moucharaka13. Le contrat
Moucharaka doit fixer les modalités de distribution des bénéfices entre les associés sur la base
du bénéfice réalisé, et non sous forme d’un montant prédéterminé ou un pourcentage du capital
de la Moucharaka. La réglementation introduit enfin la Moucharaka dégressive qui consiste
13
« l'économie sociale et solidaire: cas de la finance participative », disponible sur adresse :
http://financeparticipative.org/wp-content/uploads/2016/11/2016-11-15_CrowdTuesday-
ESS.pdf
14
pour la banque à s’engager, en vertu d’une promesse unilatérale, à céder ses parts à l’associé
ou aux associés dans les délais et selon les modalités fixées.
Contrat Moudaraba :
La Moudaraba est définie comme étant tout contrat de société en commandite mettant en
relation une ou plusieurs banques (Rab el Mal) qui fournissent le capital en numéraire et/ou en
nature et un ou plusieurs entrepreneurs (Moudarib) qui fournissent leur travail en vue de réaliser
un projet. Selon les dispositions de la circulaire, les bénéfices réalisés sont partagés selon une
répartition convenue entre les parties tandis que les pertes sont assumées exclusivement par
Rab el Mal, sauf en cas de négligence, de mauvaise gestion, de fraude ou de violation des
stipulations au contrat par le Moudarib. Comme pour Moucharaka, la part de Rab el Mal ne
peut constituer une créance sur le Moudarib ou sur toute autre personne. Aussi, le contrat de
Moudaraba doit fixer les modalités de répartition des bénéfices entre les parties, sur la base du
bénéfice réalisé, et non sous forme d’un montant prédéfini ou un pourcentage du capital de la
Moudaraba.
Contrat Salam :
Salam est tout contrat en vertu duquel l’une des deux parties (l’acheteur, autrement dit la
banque) verse d’avance un montant fixé (le prix) à l’autre partie (le vendeur) qui s’engage à
livrer une quantité déterminée d’une marchandise dont les caractéristiques sont définies au
contrat, dans un délai convenu. La circulaire de BAM qui encadre de manière assez poussée
cette solution précise que le contrat Salam doit fixer les caractéristiques de la marchandise,
notamment en termes de nature, de type, de quantité et de qualité. En outre, il n’est pas
obligatoire que la marchandise soit disponible et propriété du vendeur au moment de la
conclusion du contrat Salam. Le cadre couvre ensuite plusieurs volets sur tout le déroulé du
contrat afin, pourrait-on penser, de limiter les sources de litiges entre les parties.
Istisna’a :
Istisna’a : c’est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (MOUSTASNI’I) demande à
une autre (SANI’I) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération
payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme14. Il s’agit d’une variante qui s’apparente
14
« Les produits financiers alternatifs au Maroc : Pratique et perspectives ». La Revue des
Sciences de Gestion, N 255-256, pages 153 à 159. Disponible sur internet sur l’adresse :
https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2012-3-page-153.htm
15
au contrat Salam, à la différence que l’objet de la transaction porte sur la livraison, non pas de
marchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant subi un processus de
transformation
Le Sukuk
Selon l’organisation internationale d’audit et des normes comptables pour les institutions
financières islamiques (AAOIFI), les Sukuk sont : « des certificats de valeur égale représentant
des parts indivises de propriété d’actifs tangibles, d’usufruits ou de services ; ou la propriété
d’actif d’un projet particulier ou d’une activité d’investissement spécifique. ». D’après cette
définition, les sukuk islamiques constituent une part de propriété dans l’activité
d’investissement à laquelle ont été émis. Définition des Sukuk par Islamic financial services
board Cet organisme de standardisation de l’industrie financière islamique basé au BAHREIN,
a pour objectif d’édicter des normes standards internationales afin d’assurer la solidité et la
stabilité de l’industrie des services financiers islamiques, quant à lui les Sukuk : « sont des
certificats représentant un droit de propriété indivis d’actifs tangibles. ».
Le législateur marocain a considéré les Sukuk comme étant des valeurs mobilières. Celles- ci
dans l’article 243 de la loi 17-95 sont émises par les sociétés anonymes. Ces titres financiers
sont définis par la présente loi comme étant des actions formant, le capital social, les certificats
d’investissement et les obligations. Avec la promulgation de la loi n° 33-06, le législateur
marocain a diversifié son offre en termes des titres financiers et ce dans l’article 7.1 les Sukuk
sont définis comme étant « les certificats de Sukuk sont donc des titres représentant un droit de
15
Les Sukuk islamiques versus les obligations conventionnelles : une analyse comparative de
16
jouissance indivis de chaque porteur sur des actifs éligibles acquis ou devant être acquis ou des
investissements réalisés ou devant être réalisés par l’émetteur de ces titres. ». Les Sukuk sont
des produits financiers adossés à un actif tangible à échéance fixe, le « Sakk » (singulier des
Sukuk) confère un droit de propriété sur les actifs de l’émetteur, et son porteur reçoit une partie
du profit attaché au rendement de l’actif sous-jacent. L’intérêt est remplacé dans ce cas par un
profit prévu à l’avance à risque quasi nul. Cette forme d’obligation est similaire à l’Asset-
Backed Securities (ABS), à la différence que les Sukuk ne versent pas d’intérêts mais des
revenus corrélés aux actifs sous-jacents. D’après ces trois définitions nous pouvons déduire que
les Sukuk islamiques représentent des certificats à parts égales donnant droit à la copropriété
d’actifs tangibles, et qui sont rattachés à l’économie réelle. Par contre les obligations
conventionnelles qui représentent des titres de créances sur son émetteur, émis pour emprunter
des fonds sur le marché financier, en contrepartie d’une rémunération à taux fixe. Sans savoir
où vont être employés ces fonds
Clifford Chance est intervenu comme conseil juridique dans le cadre de l’arrangement et de la
structuration de cette émission inaugurale et c’est la banque participative
Le CSO a accordé son avis conforme à cette première émission le 21 septembre 2018.
Le Royaume du Maroc n’est pas resté à l’écart de la progression qu’a connu la finance
islamique. Ainsi, l’Etat marocain caractérisé par sa situation géographique possède des atouts
et une éventualité qui lui permettrons de se placer comme un centre financier africain de
financement islamique offrant ainsi plusieurs possibilités d’investissement à travers des
instruments financiers participatifs respectant les principes de la Shari’ah. Parmi ces
instruments, on cite la classe d’actifs la plus importante et qui est surtout dessinée aux
financements des grands projets d’investissement : les SUKUK. Ces derniers sont
indispensables et essentiels pour assurer un développement et une croissance économique à
long terme du marché marocain et tout autre marché. Sur ce, le Maroc a enfin finalisé le cadre
juridique des SUKUK le 23 Avril 2018, date de publication de la loi relative à l’émission des
SUKUK au Maroc, et suite à laquelle il a émis un SUKUK souverain ijara le 05 Octobre 2018.
Il convient alors de présenter le cadre juridique de l’émission des certificats SUKUK au Maroc
avant de passer à une brève présentation de l’opération inaugurale de l’émission SUKUK
souverain ijara émise par le Royaume le 5 Octobre 2018.
1- Cadre juridique et réglementaire des émissions SUKUK au Maroc Bien avant, le Maroc
disposait de deux lois indépendantes et non complètes à savoir : la loi n° 10-98 relative à la
titrisation de créances hypothécaires via laquelle est fixé le cadre juridique appliqué à la
titrisation de ces créances. Et la loi n° 35-94 relative à certains titres de créances négociables,
ayant pour objet de fixer le cadre juridique de ces titres de créances négociables. Et qui
comportent : les certificats de dépôt, les bons des sociétés de financement et les billets de
trésorerie (Dahir n° 1-95-3, 1995). Cependant, ces deux lois ont été déclarées invalides et/ou
annulées et ont été remplacées par la loi n°33.06 relative à la titrisation de créances qui modifie
et complète les lois n°10-98 et n°35-94 pour n’en faire qu’une seule loi « la loi n°33.06 »,
devenue opérationnelle en Octobre 2010. Cette dernière a pour objet de fixer le régime juridique
applicable à la titrisation de créances, telles que visées à l’article 16 de la même loi, par
16
Les SUKUK: première émission de l’Etat Marocain Innovation et challenges
18
l'intermédiaire de fonds de placements collectifs en titrisation dénommés FPCT (Fonds de
Placement Collectifs en Titrisation), créés ٥conformément aux dispositions du présent titre
(Article 1 – Loi n°33.06, 2008), selon le Dahir n° 1-08-95 du 20 Octobre 2008, portant
promulgation de la loi n°33.06. Cette dernière, a recadré le régime juridique de la titrisation au
Royaume du Maroc, comme elle a fourni ensemble de développement qui ont une relation avec
les FPCT (qui peuvent aujourd’hui prendre des formes différentes), et les SUKUK. Selon
Houda Chafil, directrice de Maghreb Titrisation (Société d’ingénierie financière) : « depuis la
réforme de la loi, la titrisation connaît une véritable révolution. Et pour cause, son champ
d’application a été élargi à la fois à plusieurs catégories d’établissements initiateurs ainsi que
sur de nouvelles classes d’actifs et qui était limité aux créances avant la nouvelle loi » (. De ce
fait, le régime réglementaire et législatif des certificats SUKUK au Maroc ont été défini par la
loi n°33.06 qui introduit la possibilité d’émettre des titres SUKUK, et qui a été modifiée et
complétée progressivement par la loi n°119-12, et la loi n°05.14 et la loi n°69.17 qui vient d’être
publiée au bulletin officiel le 23 Avril 2018. Enfin, et grâce à l’ensemble de ces amendements,
la loi permettant l’émission des SUKUK au Maroc a été finalisée. Le contenu de cette loi
annoncée a notamment proposé une nouvelle classe d’actifs tout en remplaçant la notion des
créances par celle d’actifs éligibles qui concerne les actifs corporels, incorporels ou financiers,
ce qui a rendu possible l’adossement d’actifs réels à certains titres, et qui est d’ailleurs une
condition pour les certificats SUKUK. La loi a également permis à d’autres initiateurs
d’accomplir des opérations de titrisation (tels que : l’Etat, les entreprises publiques, les sociétés
commerciales marocaines). Cette loi a aussi déterminé les dispositions et conditions à suivre
afin d’avoir l’avis de conformité du Conseil Supérieur des Oulémas (CSO), qui approuve
l’émission des SUKUK au Maroc. Elle définit aussi les types de structuration SUKUK
permises, comme les SUKUK Murabaha, Salam et Istisnaa considérées comme des SUKUK de
financement ; les SUKUK Ijara, les SUKUK Moudaraba, Wakala et Moucharaka considérées
quant à eux comme des SUKUK. Par ailleurs, d’autres structurations des certificats SUKUK
peuvent être créées et proposées au législateur et cela de manière réglementaire.
2- L’émission inaugurale de SUKUK souverains ijara au Maroc (FT Imperium SUKUK CI)
Le ministère de l’économie et des finances a décidé de mettre en place un planning d’émission
de certificats SUKUK souverains au Maroc. En fait, il s’agit de plusieurs émissions dans le
cadre d’un programme qui est mis en place sur plusieurs années. Sur ce, le Royaume du Maroc
a procédé à l’émission de son premier SUKUK souverain ijara, le 05 Octobre 2018. Ce SUKUK
souverain est de type ijara, et d’un montant d’un milliard de Dirhams amortissables sur une
19
durée de cinq ans. Il est structuré et géré par Maghreb Titrisation et dont le premier
compartiment est intitulé : « FT Imperium SUKUK CI » qui concerne l’émission des certificats
SUKUK ijara. Dont l’Etat se porte garant à hauteur de 1,1 milliard de DH (Ben Hayoun, 2018)
et offrant un rendement annuel de 2.66% (Dassouli, 2018). Description de l’opéra=on
inaugurale Le programme des émissions de certificats SUKUK ijara sera porté par le Fond de
Titrisation Imperium SUKUK « FT Imperium SUKUK ». C’est un fond de titrisation doté de
la personnalité morale, qui a été constitué le 03 Octobre 2018, dans le cadre de ce programme
et suite à l’agrément de son règlement de gestion le 28 Septembre 2018 par l’Autorité
Marocaine des Marchés de Capitaux (AMMC), et l’obtention de l’avis conforme du Conseil
Supérieur des Oulémas. Le fond est une copropriété avec des compartiments, destiné à faire
et/ou émettre plusieurs émissions à travers des compartiments distincts. Cela dit, que chaque
émission est portée par un compartiment distinct respectant un règlement général, et chaque
compartiment peut être considéré comme s’il s’agissait d’un sous fond de titrisation.
Un règlement générale propre à ces SUKUK, définit cependant l’ensemble des caractéristiques
de ces émissions de SUKUK souverains sous forme de ijara. Par ailleurs, tous les
compartiments doivent suivre ces règles de structuration. Chaque compartiment dispose de
règlements particuliers, portant sur les caractéristiques financières propres à chaque
compartiment. Comme on l’a déjà mentionné, afin de porter cette première émission, un
premier compartiment a été créé le 03 Octobre 2018 et a été doté de la personnalité morale. La
date de souscription était le 05 Octobre 2018 et la date de règlement/livraison le 15 Octobre
2018.
20
Source : Ribh (2018)
Pour la phase A : il s’agit de l’émission des certificats de SUKUK ijara. Une opération
d’investissement devra d’abord être faite afin d’avoir les ressources nécessaires, vu que le
compartiment ne possède encore pas de ressources au début. Au niveau de cette phase, on trouve
alors les porteurs de certificats SUKUK (souscripteurs) qui décident de participer à l’opération
d’investissement à travers le compartiment qui leur présente à son tour l’opération avec ses
risques et sa rentabilité et/ou rendement souhaité. Parce que le fonds en tant que véhicule ne
garantit pas le bénéfice aux souscripteurs.
Pour la phase B : il s’agit de la constitution du droit d’usufruit sur les actifs SUKUK et le
paiement du prix de l’usufruit. Ainsi, à travers le produit de l’émission, l’Etat constitue
temporairement via son ministère d’économie et des finances sur une période de cinq ans (parce
que l’émission est sur une durée de cinq ans) un droit d’usufruit sur cinq actif SUKUK, le
compartiment en échange de cette constitution du droit d’usufruit paie la contrepartie de cet
usufruit.
Pour la phase C : une fois le compartiment devenant usufruitier et donc acquiert le droit de
louer les actifs sous-jacents (actifs immobiliers pour ce SUKUK ijara) qui font objets du droit
d’usufruit, les loue au locataire moyennant un versement du loyer périodique. En fait, Maghreb
Titrisation et les participants dans la structuration de l’émission SUKUK ont décidé que pour
cette première émission, le paiement des loyers sera annuel (paiement annuel des loyers.
21
Pour la phase D : une fois que le compartiment reçoit les loyers qui constituent son seul revenu,
il retranche l’ensemble des coûts de gestion des différents intervenants (notamment les coûts
due à la société de gestion, au dépositaire, à l’AMMC …etc.), et reverse le reliquat en tant que
rémunération annuelle des porteurs de certificats SUKUK. Ces derniers reçoivent donc les
loyers moins les coûts de gestion. Il est à noter que ce droit d’usufruit s’éteint annuellement car
son échéance est de cinq ans (extinction à terme du droit d’usufruit), au fur et à mesure que les
certificats de SUKUK qui s’éteignent aussi à leur tour après une durée de cinq ans. En
l’extinction du droit d’usufruit, les porteurs de certificats SUKUK sont remboursés et le
compartiment est liquidé. Cette dernière phase D porte sur le remboursement et la rémunération
annuelles des porteurs ainsi que l’extinction à terme du droit d’usufruit après complet
amortissement des certificats de SUKUK. Il est à rappeler que ces phases concernent la
structuration générale adoptée pour le 1er compartiment (CI). Concernant cette émission, sur
l’actif, le fonds a des droits d’usufruit sur cinq équipements administratifs d’une valeur d’un
milliard.
Pour conclure, ces certificats de SUKUK ijara, comme on l’a déjà mentionné, confèrent à leurs
détenteurs un droit de propriété indivis sur le droit d’usufruit figurant à l’actif du compartiment.
Ainsi, l’émission ne constitue pas un appel public à l’épargne au sens de la loi 44.12. Donc ces
certificats SUKUK ont été destinés à des investisseurs résidant hors investisseurs exclus, sous
forme de parts (et non de titres de créances) émises aux porteurs en une seule fois et venant au
même rang entre elles en ce qui concerne leurs porteurs. Ils sont émis au pair, avec une maturité
22
de cinq ans et un nominal de 100.000 Dhs, ils s’éteignent, au fur et à mesure de l’extinction du
droit d’usufruit et de la réception du loyer comme indiqué dans la phase D. Ces certificats
SUKUK sont négociables sur le marché secondaire selon les règles de la Shari’ah, qui vont être
fixé. Par ailleurs, les certificats SUKUK ijara ne peuvent donner lieu par leurs porteurs à une
demande de rachat par le compartiment. A l’échéance l’Etat devient seul propriétaire des actifs
loués, d’où la radiation de l’usufruit sur les livres fonciers. Pour ce qui est de la garantie de
l’Etat, l’opération en bénéficie à hauteur de 1,1 MMDH (capital et rendement) ; en cas de non-
paiement des loyers, l’Etat remboursera les détenteurs de certificats de SUKUK (Ribh, 2018).
Par ailleurs, il faut savoir que quand on parle de garantie de l’Etat, cela ne veut pas forcément
dire qu’il y a absence de risque (zéro risque), ça veut juste dire que le risque n’est pas attesté
et/ou reconnu mais il y a la présence d’un risque qui est qualifié de souverain d’où le caractère
souverain de l’émission.
Depuis son lancement, les chiffres des banques participatives ont augmenté à un rythme
prometteur.
Selon le rapport publié par Bank Al-Maghrib sur les indicateurs des banques participatives, les
derniers chiffres de septembre 2019 montrent qu’il existe 128 agences relevant des différentes
banques participatives contre 100 agences en décembre 2018
23
Listes des banques et fenêtres participatives Marocains :
A fin 2019, les banques et fenêtres participatives ont enregistré un total bilan de 12,2 milliards
de dirhams, contre 7,1 milliards de dirhams un an auparavant. Cette évolution est
principalement tirée par la croissance des financements Mourabaha sur la clientèle qui ont vu
leur encours, hors marges constatées d’avance, doubler par rapport à l’année précédente, à 6,5
milliards.
17
https://libreentreprise.ma/wp-content/uploads/2020/07/Rapport-supervision-bancaire-2019-BAM-1.pdf
24
Les emplois des banques participatives sont dominés par les financements Mourabaha qui en
représentent 75,1%, contre 63,3% un an auparavant. A l’inverse, les créances sur les
établissements de crédit et assimilés, constituées à 80% des comptes centraux de règlement
auprès de Bank Al-Maghrib, ont représenté 10%, contre 14,7% en 2018.
Le stock des biens acquis dans le cadre des opérations de Mourabaha7 a poursuivi sa baisse
pour s’établir à 5% de l’encours total à fin 2019, après 10% en 2018 et 177% en 2017, traduisant
la dynamique de transformation du stock en financements.
25
Le refinancement des établissements bancaires participatifs est assuré à travers les
dépôts, les ressources collectées auprès des maisons-mères et les fonds propres :
En 2019, le secteur bancaire participatif a collecté 2,6 milliards de dirhams de dépôts à vue, soit
un taux de croissance de 65% par rapport à fin 2018. La part de ces dépôts à vue dans le total
bilan reste quasi-stable à 21%. Ces dépôts sont détenus principalement par les particuliers
résidents à hauteur de 79,3%, avec toutefois une baisse de 3,2 points de pourcentage par rapport
à l’année précédente, au profit des entreprises dont la part a progressé de 5,7 points, à 16,1%
du total.
Graphique : évolution de la répartition des dépôts à vue des banques et fenêtre participatives
par catégorie d’agent économique :
18
Disponible sur internet sur adresse : https://www.zawya.com/islamic-finance-development-indicator/
26
Graphique : Islamic finance development indicator (IFDI) entre 2018 et 201919
Tous ces chiffres montrent que l’industrie financière participative au Maroc est performante,
ces statistiques renforcent les propos du rapport de Thomson Reuters sur le développement de
la finance islamique en 2018 et qui a noté que le Maroc dispose d’un fort potentiel de croissance
particulièrement en Afrique, et que la propagation de la finance participative en Afrique suivra
le succès de cette industrie financière au Maroc en 2017 et en 2018.
19
Disponible sur internet sur adresse : https://www.zawya.com/islamic-finance-development-indicator/
27
La crise sanitaire & la finance participative
La crise sanitaire a, en effet changé la donne car de nombreuses banques islamiques ont
enregistré des pertes et réduit leurs bénéfices au cours de cette année 20. La pandémie a
également entraîné une croissance dans certains domaines de l’industrie, car certains
régulateurs se sont tournés vers la finance islamique pour amortir l’impact économique. « En
ces temps difficiles, nous restons convaincus que la finance islamique peut jouer un rôle majeur
dans l’atténuation de la situation sociale et économique, conséquences de la pandémie Covid-
19 », a déclaré Ayman Sejiny, PDG de la BID. Si la Malaisie, l’Indonésie, Bahreïn, les Émirats
arabes unis et le royaume d’Arabie saoudite parviennent à préserver leurs places dans le top 5
des pays les plus avancés en matière de finance islamique, le Maroc continue à se frayer un
chemin parmi ces mastodontes de l’industrie. Le Maroc, fait en effet partie des derniers pays à
joindre cet écosystème, mais a rapidement montré sa capacité à mettre en œuvre un des
systèmes bancaires les mieux ficelés de la région. Opérationnelle depuis à peine 3 ans, la finance
participative connaît déjà une ascension fulgurante. Le secteur est, en effet, porté par le fort
engouement des clients pour des produits phares comme Mourabaha immobilière et Mourabaha
automobile devenus des modes de financement de prédilection pour une large frange des
Marocains.
Pour les banques commerciales il s’agit essentiellement d’un enjeu de croissance dans le sens
où la finance islamique représenterait un effet déterminant de leur croissance en accroissant
leur offre financière ;
Assurément, la BAM a le devoir de gérer les particularités de cette finance pour ne pas
démantibuler le secteur bancaire conventionnel ;
- Pour le trésor, cette finance représente un enjeu de financement dans la mesure où il pourra
trouver dans les Sukuks un choix pour diversifier ses sources de financement mais aussi un
moyen adapté pour faire face à ses besoins de liquidité ;
20
https://www.meilleurtauxpro.com/crowdfunding/actualites/2020-juillet/crise-sanitaire-coronavirus-permis-
finance-participative-renforcer-position-maroc.html
28
- Pour le marché financier, l’enjeu sera d’améliorer l’attractivité de la place casablancaise en
augmentant son niveau de liquidité.
Agenda 2019 chargé pour les acteurs de la finance participative. Plusieurs chantiers sont en
cours de finalisation notamment, l'indice boursier, le Takaful ainsi que l’émission de Sukuks «
Corporate ». Selon des experts, il faudrait encore 3 à 4 ans pour parachever l'écosystème.
Premier bilan encourageant pour la finance participative. L’encours de financement estimé pour
fin 2018 atteint 4 milliards de DH et les dépôts 2 milliards. Et selon les derniers chiffres
disponibles, le nombre de comptes ouverts s'est élevé à 52.000 à fin octobre 2018. Quant aux
dépôts à vue, ils sont passés de 570 millions à fin 2017 à 1,321 milliard à fin octobre. Le produit
net bancaire se situait autour de 14 millions de DH en juillet.
Pour Abderrahmane Lahlou, expert en éducation et finance, ces chiffres sont à relativiser, car
les produits participatifs ne sont pas entièrement mis en circulation, particulièrement les dépôts
d’investissement à rémunération.
Les dépôts n’étant pas encore à la hauteur, les banques ne peuvent s’engager dans des
financements à long terme au-delà d’un certain ratio et gèrent avec précaution leur actif-passif.
Les financements relatifs à la Mourabaha sont passés de 159 millions de DH à fin 2017 à 3,616
milliards à fin octobre 201821. Ceux-ci sont répartis entre la Mourabaha Immobilière à hauteur
de 3,3 milliards et la Mourabaha Auto pour près de 280 millions. Pour les autres produits
participatifs, le marché attend le déblocage des circulaires relatives à « l’Istisnaa» et le «Salam».
Le premier ouvrira de larges opportunités pour les promoteurs immobiliers soucieux de
conformité avec la Charia. Le second est l’instrument idéal pour le financement des fonds de
roulement des entreprises. Pour sa part, le produit «Ijara» viendra compléter les outils de
financement, surtout ceux adressés aux entreprises, mais pour ce produit, l’existence de
l’assurance Takaful est incontournable. Celle-ci est attendue pour ces mois-ci. Rappelons que
la Banque centrale a autorisé cinq produits participatifs : «Mourabaha», «Ijara», «Moucharaka»,
«Moudaraba» et «Salam».
21 https://lematin.ma/journal/2019/finance-participative-lindice-boursier-2020/308964.html
« Finance participative : L’indice boursier pour 2020 », Publier Le : 20 janvier 2019 de souhir
benkirane.
29
Pour Taib Aisse, expert, fondateur du cabinet Aisse, « l’absence de l’assurance Takaful
représente ipso facto un risque pour les banques, les clients et les notaires. En attendant, les
banques participatives ont essayé de trouver des solutions temporaires. Pour la Mourabaha
immobilière, elles ont pris le risque de financer des biens sans couverture en attendant
l'assurance conforme à la Charia. En revanche, la Mourabaha Auto nécessite la souscription
d’une assurance obligatoire pour l’utilisation de tout véhicule. Et donc, les clients désireux de
contracter ce financement sont contraints de souscrire à une assurance automobile classique ».
Malgré cela, notre expert estime que les perspectives de développement de l’écosystème de la
banque participative sont prometteuses encore faut-il qu’il soit proactif, innovant et dynamique.
En tout cas, cette année, les parties prenantes doivent retrousser leurs manches pour accélérer
le rythme de réalisation de plusieurs chantiers devant parachever cet écosystème. Parmi ces
derniers figure « l’indice boursier conforme aux principes de l’Organisation de comptabilité et
d'audit pour les institutions financières islamiques (l’AAOIFI)», indique Mohamed Talal
Lahlou, consultant-formateur en finance participative. Selon lui, son lancement est prévu pour
2020.
« La finance participative étant une nouvelle industrie au Maroc, il nous faut encore
quelque 3 ou 4 années » pour un écosystème complet. Autres projets prévus cette année,
l’opérationnalisation fixée pour mi-2019 des décrets d’application et des modalités d’agréments
des compagnies d’assurances et la probabilité de procéder à une seconde émission de Sukuk
souverains. En outre, les banques et les entreprises prévoient d’émettre des Sukuks «
Corporate » pour financer directement leurs activités.
Aujourd’hui, les autorités marocaines ont fait le choix d’émettre des Sukuk souverains de type
Ijara. Pour rappel, la première émission, qui portait sur 1 milliard de DH, a eu lieu en octobre
2018.Elle a été souscrite 3,6 Fois.
Ces Sukuk souverains sont adossés à un droit d’usufruit constitué sur des actifs immobiliers
appartenant à l’État, au profit du fonds de titrisation créé à cet effet par Maghreb Titrisation. Ce
fonds procède à la location de ses actifs sur une période de 5 ans et les loyers annuels générés
seront distribués aux porteurs de ces certificats de Sukuk.
Ces certificats de type Ijara, qui offrent un taux de rendement annuel de 2,66%, sont censés
participer au développement du marché de la finance participative et permettront d’accroitre les
liquidités en provenance d’investisseurs étrangers, de diversifier les sources de financement de
l’État et des secteurs public, privé.
30
Section 3 : Les Limites de la finance participative au Maroc
Depuis l’octroi des agréments aux banques participatives, ces dernières se sont lancées dans la
concrétisation de ce projet tant attendu. Plusieurs efforts ont été déployés sur plusieurs niveaux,
notamment en matière de communication, de mobilisation des ressources humaines et
Limites de la finance
participative au Maroc :
Après plus de deux ans du fonctionnement opérationnel des banques participatives, l’offre de
ces dernières se limite à un seul produit à savoir la Mourabaha, avec ses trois types.
- Le retard persistant dans l’adoption des produits destinés aux entreprises (l’Istisna’a, le
Salam…), Malgré l’effort de communication important déjà déployé, seulement 7% des
Marocains déclarent avoir déjà lu, vu ou entendu parler de la finance participative et 14% des
marocains affirment avoir entendu ou vu une publicité sur une banque participative.
- L’indice boursier Sharia Complaint ainsi que la sécurisation financière de la participation des
banques et fenêtres participatives dans le système interbancaire marocain de télé-compensation
(SIMT) sont toujours en cours de conception.
22
https://revues.imist.ma/index.php/RAFI/article/view/20091
31
-Retard de publication du décret d’application auprès de commission de la finance participative
du Conseil Supérieur des Oulémas alors que les activités des banques participatives sont ne sont
toujours pas couvertes par une assurance.
Les autres défis concernent l'aspect fiscal (Lagtati, 2018) et comptable. Il faut que les opérateurs
comprennent ce qu'ils traitent pour le faire convenablement.
-Le Manque des aspects pratiques aux niveaux des formations disponibles en finance
participative.
Il s’avère donc que la finance participative permet de répondre aux besoins financiers des
acteurs économiques exclus du marché bancaire, ou ceux qui n’apprécient pas les produits et
les services offerts par les banques classiques. C’est un enrichissement de l’économie par
l’augmentation du taux de bancarisation des citoyens et la croissance des projets des entreprises
plus spécialement celles de petite et moyenne dimension (PME) qui trouvent des entraves à
l’accès au financement par les banques conventionnelles.
32
Conclusion Générale :
La finance islamique est désormais une composante essentielle de la finance mondiale. Elle
Connait une croissance vertigineuse dans plusieurs pays musulmans à I ’instar des pays du
Golfe et de I ’Asie sud-est. Elle a fait preuve d’innovation et a pu s’implanter dans plusieurs
Pays non musulmans où elle cohabite avec la finance conventionnelle. En effet, la demande
Accrue des produits financiers islamiques a fait qu’elle est devenue de nos jours un acteur
Primordial qu’aucun pays ne peut plus négliger23. C’est ainsi que nous essayerons de mettre un
focus sur la dimension éthique de la finance islamique. Avant d’expliciter les éventuels enjeux
qu’elle présenterait pour l’ensemble des opérateurs socio-économiques au Maroc,
Particulièrement aux banques commerciales, Bank AI -Maghrib, le Trésor et les acteurs du
marché financier Local. Ensuite, nous aborderons Les opportunités qu’elle offrirait en matière
de sa contribution au financement des secteurs prioritaires pour le Maroc, la bancarisation de
sa population et La promotion de La solidarité sociale à travers La mise en place des fonds de
la ZAKAT.
De manière générale, on peut dire que la finance participative participe à l’inclusion financière
et par ricochet à la croissance économique car, L’inclusion vise des personnes morales et
physiques, pour les inciter à basculer de l’informel vers le formel. Chose qui va créer des points
pour le PIB. Même les gens qui sont déjà inclus financièrement, pourront aussi élargir leurs
sources de financement24. Ce qui va ainsi développer le secteur bancaire en général et
éventuellement l'économie marocaine. En gros, les marocains peuvent intégrer dans leur
économie grâce à la finance participative.
23
CHERKAOUI. A, (2016). La Finance Islamique Au Maroc.
adresse : https://www.leboursier.ma/Actus/5917/2019/11/05/Abderrahmane-Lahlou-Dans-5-
ans-la-finance-participative-pourrait-s-accaparer-5-a-6-du-marche-Entretien.html
33
Bibliographie :
Ouvrages :
Journaux :
Texte de loi :
Papiers de recherche :
34
https://revues.imist.ma/index.php/DOREG/article/view/15348/8583 (consulté le
25/12/2020 à 18 : 00 H)
BANQUES PARTICIPATIVES AU MAROC : CLIENT BRIEF édition : JUN16,
disponible sur internet sur adresse :
https://www.dlapiper.com/~/media/Files/Insights/Publications/2016/03/Banques_Parti
cipatives_Maroc.ashx (consulté le 24/12/2020 à 16 :00 H)
Revues :
Rapports :
Webographie :
https://leseco.ma/maroc/finance-participative-le-secteur-ne-connait-pas-la-crise-au-
maroc.html (consulté le 25/12/2020 à 01 :50 H)
35
https://www.leboursier.ma/Actus/5917/2019/11/05/Abderrahmane-Lahlou-Dans-5-
ans-la-finance-participative-pourrait-s-accaparer-5-a-6-du-marche-Entretien.html
(consulté le 24/12/2020 à 20: 30H)
36
Table des matières :
Sommaire.................................................................................................................................2
Introduction Générale............................................................................................................4
Le cadre institutionnel..............................................................................................................8
Contrat mourabaha.................................................................................................................10
Contrat ijara............................................................................................................................12
Contrat moucharaka................................................................................................................12
Contrat moudaraba..................................................................................................................13
Contrat salam..........................................................................................................................13
Istisna’a...................................................................................................................................13
Le sukuk..................................................................................................................................14
37
Le Développement De La Finance Islamique au Maroc.........................................................17
Conclusion générale...............................................................................................................23
Bibliographie .........................................................................................................................24
Annexes ...................................................................................................................................26
38