UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE MEDECINE
Département de Gynécologie-Obstétrique
ELEMENTS D’OBSTETRIQUE
Collaborateurs :
Edition 2013
Eléments d’Obstétrique, Faculté de Médecine, UNILU, édition 2013
I
AVANT- PROPOS
Ces éléments d’Obstétrique ont été élaborés à la suite de la préparation des
séances d’enseignement dispensé aux étudiants en Médecine. Il s’agit du fruit d’un travail
d’équipe auquel ont participé plusieurs animateurs.
.
Professeur Dr KALENGA MUENZE K.
Professeur Ordinaire
IV. 4. Complications
SIGLES ET ABREVATIONS
AP : Accouchement Prématuré
API : Accouchement Prématuré Inévitable
CIVD : Coagulation Intra-Vasculaire Disséminée
CMV : Cyto-Mégalo-virus
CPN : Consultations Pré-Natales
CU : Contraction utérine
DI : Détroit Inférieur
DID : Diabète Insulino-Dépendant
DNID : Diabète Non-Insulino-Dépendant
DPIO : Décollement du Pôle Inférieur de l’Œuf
DPPNI : Décollement Prématuré d’un Placenta Normalement Inséré
DS : Détroit Supérieur
FPN : Faible Poids de Naissance
GEU : Grossesse Extra-Utérine
HELLP : Hémolysis Elevated Liver enzymes and Low Platelet
HRP : Hématome Retro-Placentaire
IMAP : Indice de Menace d’Accouchement Prématuré
LA : Liquide Amniotique
MAP : Menace d’Accouchement Prématuré
MAP : Menace d’Accouchement Prématurée
MFIU : Mort Fœtal In utero
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PTME : Prévention de la Transmission Mère Enfant
RAPE : Rupture Artificiel de la Poche des Eaux
RCIU : Retard de Croissance Intra-Utérin
RPM : Rupture Prématurée des Membranes
SHAG : Stéatose Hépatique Aigue Gravidique
SONU : Soins Obstétricaux et Néonatals d’Urgence
VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
Fig. 1. Spermatogénèse
Le spermatozoïde adulte normal comprend une tête, une pièce intermédiaire et une
queue.
La tête, long de 5 μ, ovale de face, est aplatie en avant, prenant de profil l’aspect piriforme. La partie
antérieure protoplasmique s’appelle l’acrosome qui forme le capuchon céphalique. La partie
postérieure, recouverte par la cape postérieure est formée par le noyau.
La pièce intermédiaire, cylindrique, longue de 5 μ, large de 1 μ, se compose d’un filament axile à
double tubule autour du quel s’entoure une formation spiralée mitochondriale unissant deux
corpuscules que certains considèrent comme des centrosomes. Le tout est contenu dans une mince
couche cytoplasmique.
Le flagelle ou queue, long de 40 μ, est étroit. Le filament axile, entouré par 9 fibres denses,
comprend 9 paires de tubules périphériques et une paire de tubules centraux. La gaine
cytoplasmique s’arrête à la naissance des filaments terminaux. Ceux Ŕ ci sont formés par des
éléments dissociés du filament axile.
Dans les tubes de Sertoli, les spermatozoïdes sont immobiles. Ils commencent à
acquérir leur fonction de fertilisation dans l’épididyme et le déférent, et leur mobilité lorsqu’ils sont au
contact des sécrétions séminales (Fig. 1).
Le nombre des spermatozoïdes est très grand, 60 000 à 120 000 par millimètre cube, et
leur renouvellement rapide.
Mais à côté des spermatozoïdes normaux, on trouve des anomalies de nombre, par
réduction ou absence, des anomalies de morphologie, de mobilité expliquant les stérilités masculines
qui représentent près de la moitié des stérilités conjugales.
b. Ovogenèse
réseau de chromatine et un gros nucléole. Autour du noyau, le protoplasme n’est pas homogène, mais
chargé des granulations réfringentes protéiniques et lipidiques. La zone périphérique est plus claire,
transparente.
L’ovocyte est entouré par deux formations : la membrane vitelline et la zone pellucide.
La membrane vitelline envoie des évaginations à travers la zone pellucide ; ces évaginations gagnent la
zone avoisinante de la granulosa ; elles engainent chacune une cellule granuleuse assurant ainsi la
nutrition de l’ovocyte. Les cellules folliculeuses forment une couche pluristratifiée, la granulosa, qui
entoure la cavité folliculaire. En un point, les cellules granuleuses forment un amas cellulaire, le cumulus
proligère, au centre du quel se trouve l’ovocyte. Le follicule reçoit du stroma de l’ovaire deux
enveloppes ou thèques. La thèque externe, fibreuse est formée de fibroblastes non différenciés, la
thèque interne, faite des fibroblastes qui ont subis une profonde différenciation épithélioïde, est
richement vascularisé et sera source des sécrétions stéroïdiennes.
I.1.2. OVULATION
I.1.2.1. Définition
L’ovulation est la mise en liberté de l’ovule par le follicule ovarien à la fin du processus
de maturation folliculaire ; elle se produit une seule fois au cours de chaque cycle menstruel entre la
puberté et la ménopause.
phase lutéale est relativement fixe ainsi, quelque soit le cycle menstruel, il est préférable de situer la date
de l’ovulation spontanée au 15ème jour précédant le début des règles.
On peut avoir d’après le tableau I:
a) La courbe ménothermique
La température matinale suit au cours du cycle une courbe diphasique :
La première phase est la phase folliculaire : elle est marquée par une hypothermie relative : la
température varie entre 36,2 et 36,7°C
La deuxième phase est la phase lutéale, marquée par une hyperthermie relative, la température
varie entre 37 et 37,2°C, hyperthermie liée à l’action de la progestérone.
b) La glaire cervicale
La présence d’une glaire cervicale claire, translucide, abondante, filante cristallisant en
feuille de fougère et acellulaire est témoin d’une ovulation et les caractéristiques de cette glaire sont liées
à l’effet des œstrogènes.
La glaire cervicale est dite « filante » lorsqu’elle s ‘étire de 6 à 8 cm entre les deux mors
d’une pince. La cristallisation en feuille de fougère est recherchée à l’examen au microscope après avoir
séché la glaire sur une lame. Cette cristallisation est due à une forte concentration du sodium dans la
glaire qui va former des cristaux. Une glaire répondant à toutes les caractéristiques ci-haut citées est
observée dans les 48 heures qui suivent l’ovulation.
c) La biopsie de l’endomètre
S’il y a eu ovulation, la biopsie de l’endomètre va montrer un endomètre sécrétoire avec
une charge massive de glycogène dans les cellules glandulaires due à l’action de progestérone. Elle peut
démontrer qu’il y a eu ovulation, mais ne permet pas d’en fixer la date.
d) Dosages hormonaux
Au cours du cycle menstruel, le profil plasmatique des hormones gonadotropes
hypophysaires comme la LH et des hormones stéroïdes comme l’œstradiol peut nous nous renseigner
sur la survenue de l’ovulation. L’ovulation correspond à un pic sécrétoire de la LH.
e) La cœlioscopie
La cœlioscopie permet de voir au moment de l’ovulation, le follicule prêt à se rompre
ou rompu, ou déjà transformé en corps jaune.
f) L’échographie pelvienne :
Peut repérer le follicule dominant mesurant environs 20 mm.
I.1.3. FECONDATION
La fécondation est réalisée par la pénétration du spermatozoïde dans l’ovocyte II et en
suite la fusion du pronucléus male avec le pronucléus femelle, celle-ci donne un œuf diploïde qui va se
développer pour devenir embryon et ensuite fœtus.
Si l’ovocyte n’est pas aspiré, la frange principale (frange de Richard) peut devenir le
vecteur. Ceci est aussi facilité par le courant du liquide péritonéal qui va de la trompe vers l’utérus.
La fécondation a généralement lieu dans le tiers externe de la trompe.
Elle sera rapidement résorbée grâce à l’action des fibrinolysines, enzymes produites par
la muqueuse tubaire. lorsque la coque de cellule granuleuse est résorbée, le spermatozoïde s’attache à la
zone pellucide de l’ovocyte grâce aux récepteurs retrouvés sur cette zone et grâce à la liaison physico-
chimique assurée entre une fertilisine contenue dans la zone pellucide et une anti-fertilisine située sur la
tête du spermatozoïde.
Les deux pronucléi se rapprochent l’un de l’autre et entre eux se constitue un fuseau
achromatique. L’ADN commence à dupliquer de manière synchrone dans chacun des pronucléi. Fig.3..
Dans les cellules de la femme se trouve un petit corpuscule foncé, le corpuscule de Barr
situé presqu’au contact de la membrane nucléaire, il caractérise le sexe chromatinien.
La cellule diploïde résultant de la fusion des pronucléi mâle et femelle appelée œuf
fécondé ou zygote va rapidement subir une mitose équationnelle banale qui abouti à la formation des
deux premiers blastomères de l’œuf. ce stade est atteint entre 20 et 30 heures après la pénétration du
spermatozoïde, c’est à ce moment que la zone pellucide su fissure pour libérer l’œuf.
A partir du stade de 8 blastomères qui est atteint au troisième jour, la division cellulaire
devient inégale. On observe de petites cellules claires, les monomères et de grosses cellules sombres,
macromères (multipotentes).
a) Arrivée de l’œuf
L’œuf arrive dans la cavité utérine
au stade de blastocyste, à ce moment, l’œuf est à
son 4ème ou 5ème jour de développement. Il reste
libre et mobile dans la cavité utérine pendant
deux à trois jours avant d’entrer en contact avec la
surface de l’endomètre. Fig.4.
dans une sérosité hémorragique et va se développer rapidement et établir ses connections avec la
circulation maternelle. Cette action s’explique par la tropisme du trophoblaste pour l’oxygène, sa
capacité de prolifération et son pouvoir protéolytique et phagocytaire. Face à cette action, la muqueuse
utérine environnante réagit par une forte congestion.
Dés que ‘œuf est logé dans la muqueuse utérine, celle-ci est le siège d’importantes
modifications cytologiques. L’endomètre se transforme en caduque (c’est à dire couche cellulaire
destinée à tomber partiellement lors de l’expulsion du placenta.
Les cellules déciduales ont une origine mésenchymateuse. Elles naissent par
transformation des éléments conjonctifs jeunes de la muqueuse utérine. La décidualisation de la
muqueuse utérine se fait surtout dans la zone superficielle de la muqueuse où les glandes finissent par
disparaître et envahie par la prolifération cellulaire. D’où la couche superficielle de la muqueuse utérine
prend le nom de « couche compacte ».
Dans la zone profonde de la muqueuse, la partie profonde des glandes persiste et reste
fonctionnelle constituant la couche spongieuse de la caduque où se fera le clivage lors du décollement et
de l’expulsion placentaire.
Le trophoblaste qui va constituer le placenta apparaît dés le 5 ème jour après fécondation.
Comme nous l’avons indiqué, il constitue la couche la plus superficielle du blastocyste. La couche
trophoblastique comprend deux assises cellulaires : dans la profondeur, les cytotrophoblastes formés des
cellules volumineuses contenant de grosses vacuoles, appelées cellules de Langhans. L’assise
superficielle ou couche syncytiotrophoblastique est formée de larges plaques de cytoplasme multinuclée.
Elle est douée d’un pouvoir protéolytique, lyse des cellules et assure l’absorption des
produits nutritifs.
Du 6ème au 9ème jour, le syncytiotrophoblaste est au stade prés-lacunaire et prend l’aspect d’un
simple amas cellulaire qui envahi le tissu maternel par de larges proliférations pseudo-caudales
véritables colonnes syncytiales.
Vers le 13ème jour, après la fécondation, des lacunes apparaissent au sein de la couche syncytiale.
D’autres part, les cellules syncytiotrophoblastiques envahissent la paroi de petits vaisseaux
utérins et favorise ainsi le passage d’un transsudat plasmatique des vaisseaux maternels vers les
lacunes qui sont l’ébauche des chambres intervilleuse.
Vers le 15ème jour, un axe cytotrophoblastique apparaît à l’intérieur de chacune des colonnes
syncytiales. Ainsi naissent des villosités choriales primaires. Celles-ci se composent donc
uniquement d’une couche cytotrophoblastique et d’une couche syncytiotrophoblastique.
Vers le 18ème jour, un axe mésenchymateux pénètre dans les villosités primaires, entouré par la
double couche cyto-syncytiotrophoblastique. Dés lors, les villosités sont dites secondaires.
Vers 21ème jour, le réseau vasculaire s’établit au sein des villosités. Les villosités secondaires
deviennent des villosités tertiaires. A ce moment là, le réseau vasculaire intra-villositaire se
raccorde aux vaisseaux allantoïdes et par l’intermédiaire de ceux-ci, au cœur fœtal. Ainsi la
circulation foeto-placentaire est établie. Parmi les villosités tertiaires, les unes infiltrent la
caduque utérine et forme des villosités crampons, mais les autres flottent librement dans la
chambre intervilleuse, d’ou leur nom de « villosité libre ».
La circulation sanguine maternelle dans la chambre intervilleuse n’apparait que vers la
ème
12 semaine réalisant alors un placenta de type hémochorial.
cytotrophoblaste donne naissance à la cavité amniotique, et en bas sous l’endoderme se crée la cavité
vitelline primitive qui deviendra plus tard la vésicule vitelline secondaire ou le lecythocèle.
Entre la quatrième et la huitième semaine, chacun des trois feuillets amorce sa propre
différentiation en un certain nombre des tissus spécifiques :
L’ectoderme donne le tissu nerveux et les téguments
Le mésoderme donne le squelette, les tissus conjonctifs, les muscles, l’appareil rénal, l’appareil
circulatoire
L’endoderme donne l’appareil respiratoire, l’appareil digestif et ses glandes annexes
Vers la fin de la huitième semaine, l’essentiel de la morphologie est acquise. La période
embryonnaire va de la 4ème à là 8ème semaine.
Le fœtus in-utero est dans des conditions privilégiées. Certains organes sont au repos
comme le cordon en semi Ŕ retro comme l’appareil digestif et les reins. Le circuit cardiovasculaire
fonctionne de manière particulière. Le maintien de la température est assuré par le liquide amniotique.
Le placenta permet les échanges métaboliques. Le développement du fœtus s’effectue de façon
continue de la fécondation à la naissance.
1° Période embryonnaire
Elle couvre les 60 premiers jours de la vie. Pendant les quatre premières semaines
l’embryon s’individualise au sein de l’œuf. Au cours du 2e mois les principaux organes se mettent en
place et le modelage extérieur s’effectue. Il faut noter qu’une agression de l’œuf à cette période peut
causer la mort embryonnaire ou une malformation congénitale qui sera fonction de la nature et de la
date de l’agression.
2° La période fœtale
La maturation intéresse les différents organes à une date et à une période qui diffèrent
suivant l’organe concerné. Après le 6e mois, croissance et maturation peuvent se faire hors de l’utérus,
une agression sévère de l’utérus peut se traduire par une perturbation de la croissance fœtale ou une
hypotrophie ou lésion tissulaire.
Les échanges entre circulation fœtale et maternelle se font à travers le placenta. Il n’y a
jamais communication de 2 systèmes vasculaires. Le placenta est limité par 2 plaques choriale et basale
et entre lesquelles se situe le chambre intervilleuse.
La vascularisation utérine est assurée par les artères utérines qui s’anastomosent avec les
artères ovariennes, vaginales et pelviennes. Ces artères utérines donnent naissance à un réseau d’artères
arquées qui irriguent la partie externe du myomètre d’ou naissent les artères radiées qui se dirigent vers
la lumière utérine et deviennent les artères spiralées lorsqu’elles pénètrent l’endomètre. Les artères
spiralées s’ouvrent directement dans les espaces intervilleux. Notons que les artères spiralées subissent
des variations cycliques au cours du cycle menstruel. Au cours d’une grossesse les trophoblastes
envahissent la lumière des artères spiralées, remplacent l’endothélium jusqu’au niveau de la lumière
artériolaire au niveau du myomètre. A la fin du 3e mois de gestation les trophoblastes commencent à
envahir et à détruire la couche (mur de la paroi vasculaire). Fig.5.
Le sang s’engage dans la chambre intervilleuse en formant un jet (jet de Borell) qui
s’étale entre les villosités choriales, puis qui pénètre dans les veines spiralées. On comprend que les
contractions utérines trop intenses ou trop prolongées puissent provoquer une anoxie fœtale. La
pression dans la chambre intervilleuse est inférieure à celle des villosités (30 à 35 mmHg) en dehors des
contractions utérines ce qui évite aux vaisseaux villositaires d’être collabés.
b) Circulation fœto-placentaire
Les deux artères ombilicales naissent de l’aorte abdominale fœtale, cheminent dans le
cordon ombilical et se divisent progressivement en artères de plus en plus petites qui se résolvent en un
lit capillaire à l’intérieur des villosités choriales. La veine ombilicale unique draine l’ensemble du réseau
capillaire pour se jeter en grande partie dans le canal d’Aranthius dans la veine cave inférieur.
La pression dans les artères ombilicales est de 50 à 60mmHg tandis qu’elle est de
15mmHg dans la veine ombilicale. Donc le sang qui a traversé le placenta retourne au fœtus par la
veine ombilicale, une partie irrigue le lobe gauche du foie et une autre se jette directement dans la veine
cave inférieure par le canal d’Aranthius.
Le mélange sanguin (sang oxygéné de la veine ombilicale et sang non oxygéné de la partie
inférieur du corps du fœtus) remonte dans la veine cave inférieure et passe directement dans l’oreillette
gauche par le trou de Botal qui est situé en regard de l’orifice de la veine cave inférieure. Le maintien de
la communication inter- auriculaire (trou de Botal) au cours de la vie fœtale est uniquement dû au fait
que la pression auriculaire droite est supérieure à la pression auriculaire gauche et que la valvule du
trou de Botal est située sur la face gauche de la cloison inter Ŕ auriculaire. L’oreillette reçoit le sang de la
veine cave supérieure, du sinus coronaire et une petite fraction de la veine cave inférieure.
Le sang éjecté par le Ventricule droit est en grande partie dérivé vers l’aorte par le canal
artériel, il rejoint le sang ventriculaire gauche au niveau de la crosse aortique en aval des branches
coronaires, du tronc brachio-céphalique, de la carotide primitive et de la sous -clavière gauche.
c) Echanges placentaires
Par simple diffusion c’est-à-dire que la molécule passe d’une zone de forte concentration vers
une zone à concentration plus basse jusqu’à un état d’équilibre.
Par transport facilité : la molécule porteuse accélère le transfert, mais n’entraîne pas de dépense
énergétique. Ce type de transfert est incapable d’agir contre un gradient de concentration.
Par transport actif : il exige une dépense d’énergie et peut agir contre un gradient de
concentration.
Notons que la barrière placentaire (qui est considérée comme une membrane semi Ŕ
perméable) a ces caractéristiques :
Elle laisse passer librement les gaz, l’eau, les électrolytes et les molécules à faible poids
moléculaire.
Elle bloque le passage des composés à gros PM.
Le transfert de gaz : cet échange au niveau du placenta se fait entre 2 phases liquidiennes et la
qualité des échanges dépend directement des flux utéro Ŕ placentaire et ombilical.
Transfert d’oxygène : il s’agit d’un transfert facilité. La molécule transporteuse est la molécule
Cytochrome P450 qui se lie de façon réversible à l’O2 et au CO2. La liaison au CO2 est
beaucoup plus rapide que pour l’O2.
Le sang fœtal transporte plus d’O2 que le sang maternel pour deux raisons :
- Contient beaucoup d’hémoglobine
- L’hémoglobine fixe facilement l’O2.
Le sang maternel libère l’O2 pour le sang fœtal en même temps qu’il accepte les
déchets du métabolisme fœtal (CO2 et H+). Ces métabolites acides entraînent une baisse de pH
maternel et l’affinité du sang maternel diminue donc. Ce phénomène augmente la quantité d’O2
transféré de la mère vers le fœtus. C’est l’effet Bohr.
Parallèlement le sang fœtal perd ses métabolites acides (CO2 et H+) et son pH
augmente faisant aussi augmenter l’affinité de l’hémoglobine fœtale pour l’O2. C’est l’effet Haldane.
Les annexes fœtales sont des formations temporaires destinées à protéger, à nourrir et
oxygéner d’abord l’embryon et ensuite le fœtus, durant la vie intra-utérine. Elles comprennent le
placenta, les membranes fœtales, le liquide amniotique et le cordon ombilical.
I .2.2.1. Le placenta
a) Histologie du placenta
A partir du 5ème mois, le placenta acquiert sa structure définitive, cependant son volume
continue à accroitre, les villosités se multiplient mais sans modification structurale.
Schéma synoptique de passage transplacentaire des nutriments.
b) Anatomie du placenta
Dans l’ensemble, le placenta est constitué sur le plan macroscopique de trois couches :
la plaque choriale, le tissu villeux, et la plaque basale. La plaque choriale constitue la plan profond de la
face fœtale : au delà du placenta, la plaque choriale devient la membrane chorionique.
.
c) Physiologie du placenta
Le placenta est une annexe fœtale qui assure les échanges fœto-maternelles et la
régulation hormonale. Il joue à la fois le rôle de poumon, de rein, et d’intestin. Sa surface d’échange à
terme est de 14 mètres carrée (comparable à celle de l’intestin adulte) et la longueur de son réseau
capillaire est de 50 km.
Les gaz (O2 et CO2) et l’urée passent la barrière placentaire grâce à la différence de
pression hydrostatique. Les échanges se font de la mère au fœtus dans la partie centrale de la chambre
inter villeuse (70 mm Hg 30 mm Hg) et du fœtus vers le sang maternel dans la partie périphérique
de la chambre (30mmHg 10mmHg)
Pendant une contraction utérine, dans la chambre intervilleuse règne une pression de
50 mm Hg et les apports artériels sont conservés. En cas de pathologie placentaire, la pression régnant
dans la chambre intervilleuse est de 90mm Hg, d’où il n’y a pas d’apport artériel.
a) Le chorion
Le chorion est une membrane fibreuse résistante et transparente. Il est situé entre la
caduque et l’amnios. A l’orifice interne du col utérin, le chorion est directement en rapport avec le
bouchon du mucus qui obstrue le canal cervical. Dans le placenta, le chorion devient la plaque choriale.
b) L’amnios
L’amnios est aussi une membrane transparente, mais plus mince et plus résistante que
chorion. Il circonscrit en dedans la cavité amniotique, tapisse la face interne du placenta, engaine le
cordon et rejoint la peau du fœtus à l’ombilic. L’amnios et le chorion constituent une structure poreuse,
semi perméable, et qui est le siège d’une activité métabolique importante.
Du point de vue de son aspect macroscopique extérieur, le cordon ombilical est une
tige arrondie, turgescent, tordue en spirale, blanchâtre et luisante.
Sa longueur et d’environ 50 cm, tandis que son diamètre est de 1,5 cm, mais il y a des
cordons très longs, ou très courts, des cordons gras ou maigres. La surface du cordon est parsemée de
nodosités irrégulières.
Du point de vue histologique, le cordon ombilical est formé d’un axe conjonctif
parcouru par les vaisseaux ombilicaux et entouré d’une gaine amniotique. L’axe conjonctif du cordon est
mucoïde, il s’appelle « la gélatine ou la gelée de Wharton ».
Le liquide amniotique est un liquide clair et transparent, jusque vers la 20 ème semaine de
grossesse, le volume du liquide amniotique est bien corrélé à l’âge de la grossesse et au poids fœtal (100
CC à 12 semaines, 250cc à 16 semaines, et 5OO cc à 20 semaines). Au delà, la production relative du
liquide amniotique tend à se réduire pour atteindre un volume maximal vers 30 à 34 semaines.
A terme, le volume normal du liquide amniotique varie entre 500 et 1000 cc : en
dessous de 2OO cc on parle d’oligoamnios et au delà de 2000 cc, d’hydramnios, et entre 1000 et 2000
cc, on parle d’excès de liquide amniotique.
Il est constitué d’environ 99% d’eau, 0,71 % des est minéraux et 0,25% de substances
organiques. Les concentrations des sels minéraux et de matière organique dans le liquide amniotique
varient avec l’âge de la grossesse.
A terme, le liquide amniotique contient environ 125 mEq de sodium/litre, 4,4 mEq de
potassium, 100mEq de chlorure et 19 mEq de bicarbonate. Ces valeurs sont proches de celles que l’on
trouve dans le plasma fœtal et maternel. Par contre les concentrations des protéines, des lipides, et des
glucides, sont relativement faibles dans le liquide amniotique.
Tableau III : Concentration des constituants du liquide amniotique a terme compare au plasma fœtal et plasma
maternel
Parmi les molécules lipidiques retrouvées dans le liquide amniotique, les lécithines
deviennent à terme relativement plus importantes que les sphingomyélines. le rapport
lécithines/sphingomyélines (L/S) permet d’apprécier la maturité pulmonaire chez le fœtus ; à 36
semaine le rapport L/S est normalement supérieur à 2.
Une quantité de liquide amniotique est déglutie par le fœtus ; le liquide dégluti est
absorbé par l’intestin, il passe dans le sang fœtal, traverse la barrière placentaire, emprunte la circulation
maternelle et il est éliminé par les reins maternels. En 24 heures, le fœtus déglutit environ 500 ml de
liquide amniotique.
Une partie du liquide amniotique serait réabsorbé par l’amnios et passerait ainsi dans la
circulation maternelle. Il s’agirait d’une réabsorption de certains constituants du liquide amniotique
notamment l’eau et les glucides.
La 2ème phase ou phase placentaire occupe les deux derniers trimestres. Elle est caractérisée par
l’élévation considérable de la progestérone, de l’HPL et des œstrogènes mais par la chute remarquable
de l’HCG et la relaxine à la 20 ème semaine. Cependant au delà de la 20ème semaine la diminution de
l’HCG et de la relaxine reste négligeable.
Du point de vue de leur origine, l’HCG, l’HPL et la relaxine sont synthétisées par le
placenta, plus précisément le syncytiotrophoblaste ; alors que la progestérone et les œstrogènes ont deux
sources différentes suivant la période de la grossesse. Dans les trois premiers mois ils proviennent de
l’ovaire plus précisément du corps jaune gravidique sous la stimulation de l’HCG et à partir du 2 ème
trimestre ils sont produits abondamment par le placenta.
a) Insuline
Les IGF sont produits dans les trois compartiments (fœtal, maternel et placentaire).
Cependant, ceux qui sont présents dans le compartiment fœtal sont exclusivement d’origine fœtale car
les IGF maternels et placentaires ne passent pas dans le compartiment fœtal. Les IGF sont des puissants
mitogènes ayant un effet sur la croissance et la différenciation cellulaire. Ils augmentent la synthèse
protéique et glucidique et le transfert placentaire des nutriments vers le fœtus. L’expression des IGF
fœtaux est régulée par le glucose, l’insuline fœtale et les hormones de croissance placentaires. Il existe
deux types d’IGF. L’IGF-2 agissant au cours du développement précoce et l’IGF-1 intervenant au cours
de la période fœtale. Des expériences chez l’animal ont montré le rôle des IGF. L’invalidation du gène
IGF-1 ou IGF-2 induit un RCIU sévère. Au contraire, l’invalidation du récepteur de l’IGF-2 induit une
macrosomie fœtale par liaison des IGF-2 présents en excès au récepteur IGF-1.
c) Autres hormones
Le glucose est le principal substrat énergétique utilisé par les tissus placentaires. Il
possède son propre métabolisme. Seul 40 à 60% du glucose total capté par le placenta est transféré à la
circulation fœtale. Pendant la grossesse, la concentration de l’hormone de croissance pituitaire diminue
progressivement pour laisser place à l’hormone de croissance placentaire dénommée aussi Human
Placental Growth Hormone (hGHp) et l’hormone lactogène placentaire encore appelée l’Hormone
Chorionique Somatomammotrophique (HCS). La hGHp est déversée uniquement dans le
compartiment maternel et augmente la production d’IGF maternels qui favorisent le transfert des
nutriments vers le fœtus. La HCS passe dans les compartiments maternel et fœtal, permettant le
contrôle de l’expression de l’IGF-1.
a) Intrinsèques
De plus, il a été montré que la réduction des flux sanguins utéro- placentaires ou
ombilicaux par ligature de l’artère utérine ou embolisation de la circulation utérine ou ombilical entraine
un RCIU chez l’animal.
b) Extrinsèques
D’une façon concrète, si l’apport calorique est inférieur à 1500 kcal/jour pendant la
seconde moitié de la grossesse, il peut y avoir des répercussions négatives sur la croissance du fœtus. De
la même façon, des perturbations hormonales peuvent apparaître chez le fœtus. En effet, chez des
femmes anémiées, des taux élevés de l’hormone de croissance IGF-1 ont été relevés dans le cordon
ombilical, ce qui indique que le fœtus répond à un défaut de croissance intra-utérin.
Si le fœtus est privé de substrats, il préserve son métabolisme oxydatif aux dépens de la
croissance, ce qui peut provoquer des phénomènes d’hypotrophie fœtale (Butte et al., 2004). Les
micronutriments sont nécessaires à la croissance fœtale, et les déficiences maternelles en
micronutriments souvent fréquentes dans les pays en développement, peuvent être une cause
importante de retard de croissance intra-utérin.
I.5.1. INTRODUCTION
La grossesse n’est pas une maladie, elle évolue et se termine sur un mode physiologique
dans le 1/3 des cas. La surveillance de la grossesse se fait par des consultations prénatales qui sont en
faite des consultations de dépistage. Elle permettra au praticien de ne pas passer à côté des états
anormaux dont l’aggravation peut être fatale pour le fœtus et pour et pour la mère.
Chaque consultation prénatale doit en fonction de sa date au cours de la grossesse,
répondre à certain nombre d’objectifs :
L’aménorrhée secondaire est le signe le plus évident et le plus précoce qui amène la
femme à évoquer une grossesse. On devra préciser la date exacte de dernières règles.
C’est le toucher vaginal qui révèle ce signe essentiel. Le volume est progressivement
croissant et proportionnel à la durée du retard des règles. Cette augmentation est déjà très sensible à la
5ème et 6ème SA. Elle devient évidente à partir du 2ème mois (volume d’une grosse orange). Au 3ème mois, le
fond utérin dépasse la symphyse pubienne. Au 4ème mois, il est à 16 Cm et atteint l’ombilic vers le 4ème
mois et demi. La forme de l’utérus gravide est globuleuse c'est-à-dire arrondi. Les bords latéraux
deviennent perceptibles au toucher vaginal dans les culs de sac latéraux (Comblement de culs de sac
latéraux ou signe de Noble). L’utérus gravide est ramolli dans son ensemble (corps, col et région
isthmique). La main abdominale peut facilement mobiliser le corps utérin vers l’avant par rapport au col
qui reste peu mobile (signe de Hegar). Ce signe est négatif en cas d’utérus myomateux.
- Les nausées et vomissement surtout matinaux mais parfois répétés pouvant gêner
l’alimentation
- Le ptyalisme ou hypersalivation
- Les palpitations
- L’augmentation de la fréquence de miction
- L’asthénie
- L’irritabilité
- Somnolence
Ils sont variables d’une femme à l’autre et d’une grossesse à l’autre. Ils ne sont que des
signes d’appoint d’une certaine valeur lorsqu’ils existent mais ne pouvant faire rejeter le diagnostic s’ils
manquent :
- aspects violacé du col et de la muqueuse vaginale au spéculum (rosâtre si pas grossesse) ;
- augmentation du volume des seins avec sensation de tension mammaire ;
- à l’examen du sein, on inspecte un réseau veineux sous-cutané exagéré, une
hyperpigmentation de l’aréole mammaire et saillie de tubercules de Montgomery.
a.7. Difficultés du diagnostic clinique
Le praticien peut être confronté à une difficulté de diagnostic si :
- il y a trouble de ménogramme ou la femme ignore la date de dernières règles
- elle a saigné à une date qui ne correspond pas à la date supposée des règles : hémorragie de
Hartmann ou de nidation, qui se fait sous forme des spotting.
L’aménorrhée est parfois discutable :
- Il peut s’agir d’une aménorrhée non gravidique due à un trouble d’ovulation
- L’aménorrhée peut être masqué par des métrorragies survenue précocement (en cas de
grossesse pathologique : GEU, grossesse menacée).
- Erreur de la date de dernières règles
Une fois que la grossesse est diagnostiquée, il faut fixer de façon précise la date de son
début et la date approximative de sa terminaison (accouchement). Une échographie réalisée tout au
début de la grossesse donne une date d’accouchement avec une marge d’erreur de plus ou moins 4
jours ; tandis qu’une échographie réalisée tardivement donne une marge d’erreur de plus ou moins deux
semaines. Chez la femme, la durée moyenne statistique de la gestation est de 285 ± 10 jours.
Le calcul est habituellement réalisé en utilisant la formule de Nägle pour calculer la date
correspondant à la 40ème SA :
- Mois de l’accouchement : on retranche 3 au mois de dernières règles si ce dernier est
supérieur à 4 ; à défaut on y ajoute 9.
Exemples :
DDR : 10/06/2005 DPA : 17/03/2006
DDR : 10/03/2005 DPA : 15/12/2005
DDR : 27/08/2005 DPA : 03/06/2006
DDR : 28/03/2005 DPA : 02/01/2006
Le terme de la grossesse est compris entre la 38ème et 42ème SA. L’accouchement est dit
pré-terme lorsqu’il est fait avant la 37ème semaine révolue d’aménorrhée. Au cas où on ignore la DDR, il
faut demander une échographie.
Age :
- moins de 18 ans, on a une mortalité prénatale élevée du fait de la prématurité, de la toxémie
gravidique et des malformations congénitales.
- Plus de 40 ans, on a un risque de malformation chronique importante, HTA, diabète,
infection urinaire, intoxication tabagique et alcoolique importante.
Stérilité
Une grossesse faisant suite à une période de stérilité sera surveillée attentivement du fait
de la difficulté de techniques mises en œuvre pour obtenir cet enfant et surtout du fait que la patiente est
souvent primigeste âgée.
b) Antécédents obstétricaux
Ils doivent être étudiés avec précision pour rechercher une cause qui peut être source
de récidive pour la grossesse actuelle et pour trouver les moyens pour s’y opposer :
- Les fausses couches spontanées ;
- Les IVG ;
- La prématurité ;
- Les hypotrophies fœtales ;
- Mort fœtale etc.
Tous ses antécédents méritent une particulière attention et une recherche systématique
à chaque visite. On demandera donc si depuis la dernière consultation la femme a observé une fièvre,
un saignement génital, des brûlures mictionnelles avec envie fréquente d’uriner, des pertes vaginales
anormales et prurit vaginal.
L’examen recherchera donc une prise excessive de poids, une HTA, une protéinurie,
une glycosurie.
- La palpation abdominale :
- Les bruits du cœur fœtal (BCF) : Ils sont écoutés à l’oreille à l’aide du foetoscope de Pinard
ou avec un appareil à effet Doppler. Ils seront chronométrés. leur fréquence normale se
situant entre 120 et 160 bpm.
La pratique du Roll Over Test (ROT) permet de détecter les gestantes suspectes de
développer une HTA gravidique. Ce test consiste à prendre la TA d’abord en DLG
(décubitus latéral gauche) puis en DD (décubitus dorsal). Une augmentation de la
diastolique > 20 mmHg doit faire craindre une toxémie gravidique. Ce test n’est valide
qu’entre la 28ème et la 32ème SA.
Si le score de Bishop est < 7, la chance d’une tocolyse est élevée et la chance de la réussite
d’une induction est faible.
PARAMETRES COTATION
0 1 2 3
Dilatation du col (cm) 0 1Ŕ2 3Ŕ4 >4
Canal cervical Canal cervical Canal cervical Canal cervical
n’admettant admettant un doigt admettant 2 admettant plus
pas le doigt doigts de 2 doigts
Effacement (%) du col 0 Ŕ 30 % 40 Ŕ 50 % 60 Ŕ 70 % ≥ 80 %
ou ou ou ou ou
Longueur du col Col long Col mi-long Col court Col effacé
Consistance du col Ferme Moyennement Ramollie -
ramollie
Position du col (par Postérieure ou Intermédiaire Centrée ou axiale
rapport à l’axe du vagin) antérieure ou médiane (col -
dans l’axe du
vagin)
Degré de descente de la Haute Amorcée(Appliquée) Fixée Engagée
présentation dans la (Mobile)
filière génitale ou ou ou ou
ou - 3 (à plus de 3 - 2, - 1 (1 à 2 cm au- 0 (présentation au +1, +2 (1 à 2
Distance entre la cm au dessus dessus de la ligne bi- niveau de la ligne cm en-dessous
présentation et la ligne de la ligne bi- sciatique) bi-sciatique) de la ligne bi-
bi-sciatique sciatique) sciatique)
NB : En cas d’une présentation transverse, la palpation sus-pubienne ne rencontre pas des pôles
fœtaux. Les doigts de chaque main se rejoignent. L’excavation et l’aire du détroit supérieur sont
vides. Il n y a pas non plus de pôle au fond utérin. C’est latéralement que les deux pôles sont
perçus.
a) Epidémiologie
C’est un symptôme très courant puisque la fréquence varie entre 50 Ŕ 89 % pour les
nausées et de 37 à 57 % pour les vomissements. Néanmoins toutes ces situations ne nécessitent pas une
prise en charge. Seules 10 % des patientes ont recours à un traitement.
b) Clinique
Les nausées et vomissements bénins apparaissent dès les premiers jours de retard de
règles, permettant à la femme le plus souvent d’évoquer la survenue de cette grossesse. Ils surviennent
habituellement au réveil mais peuvent se produire à tout moment de la journée. Ils disparaissent
généralement à la fin du 1er trimestre.
c) Traitement
La prise en charge des nausées et vomissement bénins repose dans un premier temps
sur des conseils hygiéno-diététiques.
Eviter les aliments et odeurs provoquant ces troubles.
Donner des repas fractionnés, peu abondants et riches en glucides.
Rassurer ces gestantes en leur expliquant que ces troubles sont passagers.
Donner des antiémétiques 30 minutes avant les repas (Primperan,Vit B6)
En cas de vomissements graves (L’Hyperémesis gravidarum) il faut hospitaliser et isoler la
gestante, faire une réanimation et une thérapeutique sédative par voie veineuse.
A. HYPERHEMESIS GRAVIDARUM
a) Définition
b) Épidémiologie
Nausées et vomissements surviennent au premier trimestre dans plus de 50 % des
grossesses. Mais seules 0,1 à 2 % des femmes enceintes ont des vomissements incoercibles ou
hyperhemesis gravidarum.
c) Physiopathologie
Il est probable que les vomissements incoercibles de la grossesse soient en large partie
en lien avec un taux plus élevé de hCG ou une sensibilité tissulaire exagérée aux effets de hCG.
d) Complications
e) Traitement
II. 2. PTYALISME
Cette pathologie qui paraît anecdotique revêt parfois un aspect fort gênant du fait d’une
excrétion de salive allant jusqu’à 1 à 1,5 litres/j. Aucun traitement n’a montré une efficacité réelle. Il
peut être proposé des conseils diététiques (manger des noix) ou un traitement par metoclopramide(
primperan). Les femmes d’Afrique sont plus souvent atteintes.
Ce tableau clinique fréquent chez la femme enceinte et surtout dans le dernier trimestre
traduit la compression de l’estomac par l’utérus gravide et la diminution de pression du sphincter
inférieur de l’œsophage. Sa survenue précoce doit faire suspecter une anomalie digestive préexistante et
en particulier l’existence d’une hernie hiatale. Il peut se traduire cliniquement par des manifestations
œsophagiennes (pyrosis, régurgitations, hypersalivation, douleurs thoraciques ou extra-œsophagiennes
comme une toux.
Le traitement repose sur des mesures posturales et hygiéno-diététiques (élévation de la
tête au lit, éviter aliments et breuvages irritants, repas fractionnés, arrêt du tabac, éviter les aliments
irritants). Il associera des médicaments faisant appel aux antiacides, qui seront relayés en cas
d’inefficacité : les anti-H2, les inhibiteurs de la pompe à protons (Oméprazole).
II. 4. CONSTIPATION
a) Clinique
b) Causes
Les facteurs responsables de la diminution du transit intestinal sont multiples :
- modifications hormonales (action de la progesterone sur les fibres musculaires lisses)
- sédentarité ;
- phénomènes mécaniques (compression abdominale exércée par l’utérus) ;
- dyschésie rectale, modification du régime alimentaire et
- troubles psychologiques.
c) Traitement
Les laxatifs lubrifiants offrent une bonne sécurité sur une courte période mais une utilisation
au long cours peut être à l’origine de malabsorption en particulier pour les vitamines
liposolubles (A, D, E, K) entrainant un état carentiel chez la mère et le fœtus.
II.5. HEMORROÏDES
a) Définition et étiopathogénie
b) Clinique
Les principaux motifs de consultation sont la douleur anale, les saignements, une
sensation de gêne et la constatation d’un prolapsus. Seules les hémorroïdes systémiques doivent
bénéficier d’un traitement après qu’un examen proctologique soigneux ait permis un diagnostic
différentiel.
c) Traitement
Les hémorroïdes non compliquées bénéficient d’un traitement symptomatique qui fait
appel aux veinotoniques à fortes doses et aux topiques locaux. Il associe un traitement préventif et
curatif de la constipation qui est souvent le facteur déclenchant ou aggravant (conseils hygiéno-
diététiques et laxatifs).
Le traitement des hémorroïdes compliquées est d’abord celui de la douleur. Il fait appel
aux antalgiques compatibles avec la grossesse et le post-partum en présence de l’existence ou non d’un
allaitement maternel. Le paracétamol est le chef de file de ces traitements. Son association au
dextropropoxiféne est possible en cures courtes. Les AINS sont contre-indiqués au 3ème trimestre.
A. Considérations générales
Définition et localisation
Prévalence
Dans une grossesse ectopique, on note généralement une notion d’aménorrhée qui sera
suivie plus tard d’une métrorragie distillante observée sous forme de spotting. Le diagnostic d’une
grossesse ectopique peut être clinique, biologique et/ou échographique.
Du point de vue de leur durée, les grossesses ectopiques peuvent être débutantes (âgées
de 1 à 2 mois) 4 à 8 semaines ou avancées (âge de plus e 2 mois).
Le diagnostic différentiel est à faire entre la présence d’un hématosalpinx et celle d’un
kyste ovarien ou d’un pyosalpinx. Dans les deux derniers cas, le dosage d’hCG est négatif.
D. Traitement
A. Définition
fœtus, à moins que la dégénérescence ne porte que sur quelques villosités. Dans ce dernier cas, on a une
mole embryonnée.
Fig.8. Môle hydatiforme
B. Histologie
C. Anatomie pathologique
D. Etiopathogénie et fréquence
L’origine est inconnue ; l’origine virale a été discutée mais sans preuve. Quant à la
fréquence on observe 1 môle sur 500 à 2000 grossesses (Pays développées: 1/2000 ; Indonésie : 1/85).
La môle hydatiforme est de fréquence égale chez les multipares et chez les primipares.
E. Facteurs de risque
La nourriture pauvre en graisses animales et en vitamine A ;
L’âge maternel : le risque relatif passe de 1.5 avant 20 ans ; 2.6 après 40 ans ;25 après 45 ans et
80 après 50 ans suggérant le vieillissement de l’ovocyte.
F. Physiopathologie
G. Diagnostic
a) Clinique :
A l’interrogatoire on note des signes classiques de grossesse avec exagération des signes
sympathiques.
a.1. Signes d’alerte (subjectifs et objectifs) :
Hémorragie utérine : c’est un signe retrouvé dans 85 des cas. En tenant compte de la quantité
de sang qui se perd, on constate que l’hémorragie utérine est variable allant des petites
hémorragies à la grande hémorragie avec anémie, mettant en danger la vie de la malade et
exigeant la mise en route d’une thérapeutique d’urgence. En somme la métrorragie est ici le
signe le plus constant apparaissant au 2è ou 3è mois : la femme se sait enceinte mais saigne,
parfois l’hémorragie est mêlée à un écoulement séreux
Exacerbation des signes sympathiques :
Troubles digestifs : nausées ; sialorrhées ; Vomissements graves et exagérés : 25%. Ces signes
doivent toujours faire songer à une mole surtout s’ils persistent au delà du troisième mois. On a
constaté que les femmes enceintes qui on une hyper-sialorrhée, des nausées et vomissements
ont une hypersécrétion d’ HCG. Celle-ci pourrait être à la base des signes sympathiques
évoqués.
Troubles nerveux : insomnie, crampes, parfois troubles psychiques.
Néphropathie : 15 %
Elle est caractérisée par sa précocité, ses manifestations (albuminurie, œdèmes, Hypertension
artérielle) et ses complications éclamptiques sérieuses. Parfois apparaissent des formes
anuriques ou ictériques. La néphropathie n’apparaît jamais avant 6 mois dans une grossesse
normale. Lorsqu’elle est précoce c’est un signe pathognomonique de môle.
N.B. : Certaines môles sont silencieuses (10% des cas) diagnostiquées à l’avortement ou à un
examen systématique.
L’utérus est augmenté de volume, une disproportion avec l’âge présumé de la grossesse (ex :
grossesse de 3 mois paraissant comme celle de 6 mois), il est d’une mollesse extrême. Le
volume de l’utérus augmente d’un examen à l’autre (utérus en accordéon). cependant en cas de
môle morte, l’utérus est petit ou normal.
b) Examens de laboratoire
H. Formes cliniques
I. Evolution et pronostic
J. Conduite à tenir
Si l’expulsion spontanée a déjà eu lieu il importe de faire une révision utérine (toujours
par voie naturelle, rarement après hystérotomie) pour éviter la survenue d’une grande hémorragie.
Le taux d’HCG doit chuter rapidement dans les jours qui suivent l’évacuation utérine et
le test de grossesse sera négatif. Si le taux d’HCG reste élevé deux mois après l’intervention, il faut
soupçonner la persistance de tissu trophoblastique encore vivant et entreprendre un traitement
antimitotique (Méthotréxate, Actinomycine D, …).
Une surveillance clinique et biologique doit être assurée pendant 6 à 12 mois en vue de
dépister aussitôt que possible une dégénérescence maligne. Le chorio-épithélioma peut en effet se
déclarer longtemps après l’expulsion d’une môle.
S’il n’est pas possible de doser l’HCG, on fera le test de grossesse tous les sept jours
pendant deux mois, puis tous les mois durant un an. Pendant cette période de contrôle il faudra éviter
toute grossesse en mettant la femme sous contraceptif (pilule) car la survenue d’une nouvelle grossesse
fait monter le taux d’HCG et pose le Problème de diagnostic différentiel avec l’apparition du chorio-
épithélioma.
III.1.3. CHORIOCARCINOME
a) Définition
b) Etude macroscopique
c) Etude microscopique
d) Epidémiologie
Circonstances d’apparition :
- Le risque de dégénérescence de la môle hydatiforme est diversement apprécié : 3 à 10%.
Mais dans la population des femmes atteintes de choriocarcinome on retrouve environ
- 50% de choriocarcinome post-molaire
- et 50% de choriocarcinome survenant en dehors de la môle. on a :
- 25% de choriocarcinome dans un avortement banal ;
- 22.5% de choriocarcinome dans un accouchement normal ;
- et 2.5% de choriocarcinome dans la grossesse ectopique.
e) Etude clinique
En règle générale, le choriocarcinome est consécutif à une môle reconnue.
Symptomatologie :
- L’hémorragie est le premier signe en date et le signe le plus important. Cette hémorragie va
soit prolonger les pertes consécutives à l’avortement môlaire, soit réapparaître après une
période de latence de quelques jours, semaines ou mois. C’est une hémorragie indolore,
irrégulière et surtout répétée.
- Les signes généraux sont tardifs : il s’agit de l’anémie, de l’amaigrissement, de la dyspnée.
Au toucher vaginal :
- L’utérus est un peu augmenté de volume, de consistance très molle avec un col parfois
entrouvert. Les kystes ovariens lutéiniques peuvent être perçus de part et d’autre part de
l’utérus.
Face à ces signes cliniques, le dosage d’hCG montre un taux élevé et confirme le
diagnostic.
f) Complications
g.1. Chimiothérapie
Le choriocarcinome est l’une des tumeurs les plus sensibles à la chimiothérapie. Celle-ci
est plus efficace si elle est appliquée tôt dans le cas où le taux d’HCG plasmatique est inférieur à 40 000
mUI/ml. Dans ce cadre on donne généralement :
Le methotrexate : 25 mg IM X2 /semaine jusqu’à la négativation de l’excrétion urinaire d’HCG
qui doit être obtenue en 6 semaines
g.2. L’Hystérectomie
A. Epidémiologie
Le RCIU constitue un problème majeur de santé publique dans les pays à ressources
limitées. En effet, on estime à environ 30 millions le nombre d’enfants qui naissent chaque année avec
une insuffisance pondérale et selon l’OMS, 3,4 millions en sont morts en 2002. Plus de la moitié des
morts fœtales in utero (MFIU) seraient associés au RCIU.
A terme les nouveau-nés en RCIU avec faible poids de naissance (FPN) présentent des
scores d’Apgar et des pH néonataux inférieurs aux autres nouveau-nés.
B. Définitions
Les termes Retard de Croissance Intra-utérin (RCIU) et Hypotrophie sont souvent liés
mais ne sont pas pour autant synonymes. Le RCIU est défini par une diminution de la vitesse de
croissance in utero évaluée par des mesures successives du périmètre abdominal ou de l’estimation du
poids fœtal. Cette définition du RCIU ne témoigne pas obligatoirement d’une pathologie. Elle fait non
seulement référence à un fœtus de petit poids, mais implique également une restriction de croissance
fœtale, laquelle renvoie aux notions de potentiel de croissance, de vitesse de croissance et de cassure
de la courbe de croissance. Le RCIU désigne une réduction pathologique du profil de croissance
attendu d’un fœtus, habituellement en relation avec un problème survenu in utero. De cette réduction
de croissance peut résulter une hypotrophie, qui est définie par un poids inférieur au 10 ème percentile
dans une population donnée de même âge gestationnel.
de 3900 grammes à terme, peut ne peser que 2600 grammes suite à un RCIU, sans entrer pour autant
dans la catégorie des hypotrophes. Cette distinction primordiale pour l’appréhension des mécanismes et
des conséquences du RCIU, n’est malheureusement pas toujours évidente dans des nombreux travaux.
Parmi les fœtus hypotrophes au regard des normes d’une population, on retrouve des fœtus atteints de
RCIU avec cassure de la courbe de croissance et qui sont à risque de mort in utéro ou de souffrance
fœtale chronique, ainsi que des fœtus sains, constitutionnellement petits conservant leur vitesse de
croissance avec un poids de naissance directement en relation avec leur caractéristique génétique. La
plupart des fœtus présentant une suspicion d’hypotrophie n’ont pas de RCIU ; ce dernier est confirmé
par la répétition de la biométrie fœtale à deux ou trois semaines. Associer RCIU et hypotrophie (faible
poids de naissance) est donc incorrecte ; mais dans les pays en développement, la seule façon
d’apprécier l’incidence du RCIU au niveau d’une population reste le faible poids de naissance (FPN) et
la prévalence de FPN est donc utilisée comme estimation grossière de la prévalence du RCIU.
En clinique on se réfère pour les études sur le RCIU aux courbes issues des études de
grandes cohortes. Si l’on travaille sur les hypotrophes sévères (en dessous du 3ème ou du 5ème percentile),
on considère que la totalité ou la quasi-totalité des fœtus a subi une restriction de croissance, donc est
pathologique. Mais les études portant sur des hypotrophes en dessous du 10ème percentile concernent
non seulement les fœtus avec restriction de croissance, mais aussi des fœtus sains (sans pathologie)
génétiquement petits.
C. Types de RCIU
On distingue deux types de RCIU : le retard de croissance symétrique ou harmonieux
et le retard de croissance asymétrique ou disharmonieux. Un type mixte est souvent rencontré et dans ce
cas la différentiation peut s’avérer difficile.
- Le RCIU harmonieux ou symétrique : représente environ 20 à 30% des RCIU. Débute au
cours du 2ème trimestre. Il s’agit surtout des fœtus génétiquement petits ainsi que des fœtus
possédant un potentiel de croissance diminué du fait d’anomalies chromosomiques ou
structurelles, ou d’atteintes liées à des toxiques exogènes ou à des infections.
D. Pathogénie
E. Etiologies
On classe habituellement les causes des RCIU en trois groupes : causes maternelles,
causes placentaires et causes fœtales. Ce classement est très schématique car les mécanismes en cause
peuvent s’intriquer.
a) causes vasculaires
b) causes utérines
c) Maladies hypoxiques
d) Facteurs nutritionnels
e) Facteurs toxiques
e.1. Médicaments
Cyclosporine
La cyclosporine pourrait intervenir en interférant avec le processus d’implantation et d’invasion
trophoblastique, et également en diminuant la production de prostaglandine E2, agent
vasodilatateur.
Antihypertenseurs
Les relations entre la pression artérielle maternelle et la croissance fœtale sont discutées. Il semble
qu’une augmentation de 5 mm Hg de la pression diastolique baisse le poids fœtal de 68 g, sur un
travail mené à 28 SA. La corrélation se maintient à 36 SA, mais n’est pas présente à 18 SA.
Inversement la baisse de la pression artérielle, baisse obtenue médicalement chez des patientes,
peut compromettre la croissance fœtale. Cet effet ne s’observe pas si le médicament est donné
seulement en fin de grossesse. La tension artérielle ne doit pas être trop abaissée, car la perfusion
placentaire pourrait alors être compromise. Dans une méta-analyse, on relie la baisse de poids
fœtal à la baisse de la pression artérielle moyenne (PAM) : une baisse de 10 mm Hg est associée à
une diminution de 145 g de poids de naissance. Les diurétiques ne modifient pas la croissance
fœtale.
Tabac : Les effets du tabac sur la croissance fœtale ne sont plus discutables. La diminution
moyenne du poids fœtal est de 150 à 330 g, et les effets dépendent de la dose et de la date : les
effets sont en effet confinés à la seconde partie de la grossesse et particulièrement au 3e trimestre.
L’arrêt du tabac en première partie de grossesse supprime l’effet sur la croissance fœtale ; le fait de
commencer à fumer en seconde partie de grossesse réalise les effets attendus. Le mécanisme
d’action est sans doute multiple. La nicotine réduit la circulation intervilleuse en diminuant le débit
utéroplacentaire. Il peut s’en suivre une hypertrophie placentaire compensatrice avec une
angiogenèse accrue. Le tabac peut par ailleurs intervenir en fournissant du monoxyde de carbone,
qui interfère avec la capacité de libération de l’oxygène par les globules rouges de la mère, comme
du fœtus, puisque le monoxyde de carbone traverse très facilement le placenta. Peuvent intervenir
par ailleurs, en dehors de facteurs d’environnement, de bas niveaux de zinc et de hauts niveaux de
cadmium, qui peuvent interférer avec le métabolisme placentaire. Une consommation quotidienne
de 15 cigarettes diminue le poids fœtal de 300 g environ. Cet effet s’exerce surtout en fin de
grossesse et l’arrêt du tabac avant le 3e trimestre permet la naissance d’enfant de poids normal. Un
tabagisme passif joue un rôle moindre, mais non négligeable ;
Alcool : L’alcool est sans doute le premier tératogène dans l’espèce humaine. Le syndrome
d’alcoolisme fœtal comprend un retard de croissance, un défaut du développement du système
nerveux et des dysmorphies faciales caractéristiques. Ce syndrome d’alcoolisme fœtal survient pour
des taux d’alcool élevés, de l’ordre de 17 unités par jour (l’unité est le verre). Ce syndrome est rare.
À des taux plus faibles, l’alcool est toxique pour le développement fonctionnel du système nerveux.
Il diminue le nombre de cellules fœtales, et leur contenu de base en neurotransmetteurs. Des
troubles du comportement chez l’enfant ont été décrits pour un apport de seulement une unité par
jour. Le syndrome d’alcoolisme fœtal comporte un RCIU. Une consommation d’alcool pur de 28
g/jour dans le dernier trimestre réduit le poids fœtal de 160 g en moyenne, mais il existe de grandes
variations individuelles, sans doute liées aux variations génétiques de l’alcool-déshydrogénase. Le
rôle d’autres toxiques est beaucoup plus hypothétique. La toxicomanie intervient plus par
l’environnement nutritionnel défavorable et par le mode de vie, auxquels elle est associée que par
une action toxique directe.
Drogues : Leurs effets sur la croissance fœtale restent encore à préciser. En ce qui concerne les
opiacés, beaucoup d’études notent chez les toxicomanes une grande prévalence de RCIU, mais
celle-ci est plus liée aux facteurs d’environnement qu’à la drogue elle-même. Il en est sans doute de
même pour la cocaïne, pour les dérivés du cannabis, pour les amphétamines, pour l’ecstasy, etc.
f) Mode de vie
Le bas niveau socioéconomique est relié dans certaines études à un petit poids de
naissance, mais les facteurs de confusion sont majeurs. En ce qui concerne l’activité physique, l’exercice
maternel n’a pas un effet majeur sur la croissance fœtale, de même que les conditions de travail.
a) Causes infectieuses
a.1. bactériennes :
- Listériose : Maladie infectieuse dont l'agent est un bacille à Gram positif, Listeria
monocytogenes, transmis chez l’homme par voie digestive à partir des aliments contaminés
(lait cru, fromages au lait cru, viande crue ou mal cuite, végétaux crus, charcuterie). La
contamination du fœtus par la mère au cours du deuxième ou du troisième trimestre de
grossesse peut causer une naissance prématurée, la mort du fœtus in utero ou une
souffrance fœtale.
a.3. Parasitaire : Toxoplasmose : Maladie parasitaire due à l'infestation par un protozoaire (parasite
unicellulaire), le toxoplasme ou Toxoplasma gondii. La toxoplasmose congénitale, assez
rare, est transmise par la femme enceinte au fœtus. Le taux de contamination au cours de
la grossesse est variable, mais les risques encourus par le fœtus sont plus importants au
début de la gestation (il y a 4 % de risques de contamination fœtale lors du premier
trimestre de la grossesse avec des conséquences importantes pour le fœtus et 30 % pendant
les deux derniers trimestres de la grossesse avec des conséquences moindres).
F. Dépistage et diagnostic
G. Conduite à tenir
mais la survie sans handicap, notamment neurologique. L’accouchement doit être programmé lorsque le
risque de séquelles neurologiques par hypoxémie chronique et de décès in utero ou néonatal, excède
celui de la prématurité induite, moment difficile à préciser dans de nombreux cas.
Toutes les décisions d’extraction fœtale en cas de RCIU doivent être si possible
discutées avec le staff. Cette décision est prise sur un ensemble d’arguments et non sur un seul examen
(hormis le cas d’anomalies sévères du RCF). En cas de RCIU avant 26 SA, l’estimation de poids fœtal
est importante dans la décision d’extraction. Si l’estimation est inférieure à 650 grammes, l’abandon in
utero peut être discuté ou même l’interruption médicale de grossesse en cas de risque maternel. En
effet, la probabilité de survie sans séquelle est faible.
Pour les fœtus de plus de 26 SA et de plus de 650 grammes, l’hospitalisation est
justifiée pour les hypotrophies sévères, c’est-à-dire pour des fœtus de poids inférieur au 3e percentile. Un
Doppler pathologique n’est pas en soi une indication d’extraction fœtale. Les degrés de gravité sont les
suivants (par ordre croissant) :
Doppler ombilical normal ;
Doppler ombilical pathologique sans redistribution cérébrale ;
Doppler ombilical pathologique avec redistribution cérébrale ;
Doppler ombilical nul ;
Reverse-flow au Doppler ombilical.
De la même manière, la mesure de la VCT (Variabilité à Court Terme) est une aide
dans la décision mais n’est pas un critère à elle seule d’extraction.
L’accouchement d’un enfant mort est une épreuve pour les parents, mais également
pour l’équipe.
A. Définition
NB : Lorsque la grossesse n’a pas atteint l’âge de la viabilité fœtale (c'est-à-dire avant 20 SA) et
qu’il y a mort fœtale, on parle de grossesse arrêté ou « missed abortum » ou avortement manqué.
B. Facteurs étiologiques
a) Signes fonctionnels
- Absence des mouvements actifs du fœtus (MAF)
- Galactorrhée
- Parfois, régression des œdèmes au cas où ils existaient
b) Signes physiques
- Absence de BCF ;
- Diminution de la hauteur utérine (hauteur utérine insuffisante par rapport à l’âge gestationnel)
- A la palpation abdominale, les pôles fœtaux sont imprécis (difficulté à préciser la présentation
lors des manœuvres de Léopold).
- Le signe de NEGRI est parfois positif c'est-à-dire la palpation perçois une crépitation osseuse au
niveau des os du crâne surtout.
- Au TV, la présentation est souvent mal accommodée et on peut avoir une crépitation osseuse.
D. Paraclinique
E. Evolution et complications
Le fœtus mort subi une macération c'est-à-dire un décollement épidermique par une
sérosité suivie de l’infiltration du derme par le sang donnant un aspect violacé. La macération se fait des
pieds vers la tête et commence dès le 3ème jour après la mort. Quand le fœtus devient violacé on l’appelle
« fœtus sanguinolentus ». La macération permet de diagnostiquer une fœtale in utero à l’expulsion.
F. Conduite à tenir
Dans 80 % des cas l’expulsion est spontanée dans les deux semaines qui suivent la mort in
utero : la nécrose tissulaire entraines la libération des prostaglandines tissulaires qui traversent la
barrière placentaire et initient les contractions utérines d’où l’expulsion spontanée.
Si pas expulsion spontanée, on peut induire le travail en utilisant :
- Le misoprostol (CYTOTEC) en intracervical
- Une solution ocytociques après oestrogénisation
- On peut fait un « salting-out ». Elle consiste à retirer par amniocentèse une quantité de
200 cc ou plus du LA qu’on remplace par une quantité égale d’une solution salée.
L’expulsion se fait au cours de 36 à 48 heures. Cette méthode est abandonnée à cause
de certains accidents dont l’embolie amniotique.
A. Définition
Plusieurs définitions de la macrosomie fœtale ont été employées par différents auteurs
dans la littérature, avec pour chacune des avantages et des inconvénients.
A ce jour, un poids de naissance supérieur à 4000 g quel que soit l’âge gestationnel reste
le paramètre le plus simple pour définir une macrosomie fœtale et semble être le standard utilisé dans la
littérature.
La macrosomie définie comme un poids fœtal supérieur au 90 ème percentile pour l’âge
gestationnel impose l’utilisation des courbes de référence pour chaque population étant donné que
l’ethnie, le sexe et l’environnement géographique influencent le poids fœtal.
B. Epidémiologie
D. Diagnostic
Il est admis que l’erreur moyenne est significativement plus importante en cas de fœtus
macrosome. En revanche, la précision de l’EPF, à poids égal par ailleurs, semble la même selon que la
mère est diabétique ou non.
E. Complications de la macrosomie
a) Complications maternelles
b) Complications néonatales
Il faut noter que le terme normal d’une grossesse est situé entre 37 et 40 semaines
incluses. Ainsi une interruption de la grossesse entre 37 et 40 SA est considérée comme un
accouchement à terme ; une interruption de la grossesse avant la 28e SA (ou avant la 22e SA selon
l’OMS) est considérée comme un Avortement, alors que celle qui survient entre la 28e SA (ou la 22e SA
pour l’OMS) et la 37e SA est considérée comme un accouchement prématuré.
Une grossesse qui continue à évoluer entre la 40e et la 42e SA est considérée comme
une grossesse en voie de dépassement de terme, alors que celle qui continue au delà de la 42 e SA est
considérée comme une grossesse prolongée. Parmi les anomalies de durée de la grossesse, nous
parlerons sous ce chapitre d’avortement, d’accouchement prématuré et de grossesse prolongée.
a) Menaces d’avortement (survenant avant 28 SA Sachez nous mais avant 22 SA selon les
critères de l’OMS.
A l’interrogatoire : on trouve au départ des signes habituels de grossesse au cours de
laquelle apparaissent :
- une hémorragie généralement très minime, faite de sang rouge
- des douleurs pelviennes avec lombalgies liées aux contractions utérines.
A l’examen physique, le TV perçoit un utérus augmenté de volume avec un col fermé ou à
peine perméable. Le diagnostic différentiel est à faire ici avec la GEU surtout s’il existe une
masse para Ŕ utérine.
Attitude :
- Il sera nécessaire de mettre la femme en observation, de faire un test biologique (dosage
hCG si grossesse < 4 SA) et éventuellement une échographie (si grossesse de 4 SA ou
plus)
- Le traitement va consister en un repos au lit, et des antispasmodiques, certains préfèrent
associer un traitement hormonal (progestérone), d’autres refusent d’associer un
traitement hormonal pour arrêter une menace de fausse couche au premier trimestre,
probablement due à des anomalies chromosomiques.
Notons qu’il y a des menaces d’avortement sans métrorragies.
b) Avortement en cours (qui doit être achevé dans 30 à 60 minutes car la dilatation est très
avancée : 5 Ŕ 6 cm au premier trimestre)
signes fonctionnels (à l’interrogatoire) :
- Hémorragie importante, progressivement croissante ; faite de sang rouge avec caillots.
- Contractions utérines intenses se manifestant par des douleurs pelviennes plus vives
qu’au premier stade.
Au TV, le col est grandement dilaté et on palpe les membranes qui sont intactes ou les
parties fœtales si les membranes sont rompues ; l’utérus est augmenté de volume.
L’attitude conseillée est de parachever l’expulsion.
d) Avortement inévitable
- On note la présence d’une hémorragie sans contraction utérine ou avec des contractions
très faibles.
- Le col est légèrement dilaté, les membranes fœtales sont rompues et les parties fœtales ou
les annexes (cordon ombilical) sont palpables au doigt.
- Ici c’est l’expectative qui est recommandée en attendant l’expulsion si les contractions
sont bonnes ou si on stimule celle-ci avec les PG ou l’ocytocine.
e) Avortement incomplet
signes fonctionnels :
- absence ou présence d’hémorragie avec sang noirâtre.
- Pas de douleur ;
- A deux examens espacés de quelques semaines l’utérus n’augmente pas de volume ou
diminue.
Echographie : sac gestationnel affaissé, absence d’activité cardiaque
Le laboratoire montre un taux d’hCG faible : celui-ci diminue par rapport au premier examen
de labo.
L’attitude classique est l’expectative, cependant, pour éviter la survenue d’une hémorragie
cataclysmique par afibrinogénémie, il est conseillé de provoquer l’expulsion en mettant la
femme sous perfusion d’ocytociques après oestrogénothérapie (mécanisme d’action cfr MAP)
ou en dilatant le col avec des laminaires, des bougies de Krausse, ou d’Hegar, sonde de Folley)
ou on fait un salting out.
b) Avortements spontanés
Les causes sont multiples. On peut noter :
Les causes maternelles :
- Locales : endométrite, béance, insuffisance lutéale, myome utérin, malformation utérine.
- Générales : infections, diabète
o 2° Anomalie d’implantation de l’œuf : c’est le cas d’une grossesse angulaire qui donne des
métrorragies et des douleurs abdominales faisant penser à une GEU. Ici, l’échographie ou
la cœlioscopie peuvent trancher.
A. Introduction
B. Epidémiologie
C. Etiologies
a) Causes Infectieuses :
infections extra-géniato-urinaires peuvent être la cause et doivent être évoquées en fonction des signes
d’appel cliniques (appendicite, pneumopathie, etc.). De même la listériose, bien que peu fréquente, doit
toujours être évoquée en cas de fièvre maternelle et syndrome pseudo-grippal (hémocultures avec
recherche de Listéria.).
Les infections génitales, vaginales ou cervicales, sont les plus fréquemment en cause.
L’ascension du germe, le plus souvent totalement asymptomatique, dans l’espace chorio-décidual est
responsable d’une réaction inflammatoire avec afflux des polynucléaires et synthèse locales des
cytokines pro-inflammatoires. Ces cytokines, outre leur action chimiotactique sur les leucocytes, ont
également la capacité d’activer les enzymes responsables de la synthèse des prostaglandines, principales
responsables de la maturation du col et des contractions utérines. Ces cytokines pro-inflammatoires
peuvent être retrouvées dans les sécrétions cervico-vaginales et dans le liquide amniotique : IL 1β, 6,
TNF α (Tumor Necrosis Factor α). Néanmoins, l’intérêt de leur recherche en cas de MAP n’est pas
démontré actuellement. De la même façon, les phospholipases bactériennes, en libérant de l’acide
arachidonique, vont fournir le substrat nécessaire pour la production des prostaglandines.
Vaginose bactérienne
C’est un déséquilibre de la flore bactérienne vaginale normale qui se traduit par une
diminution des lactobacilles (flore de Doderlein) et par une élévation du pH vaginal du
fait de la diminution de production de l’acide lactique. Ce déséquilibre favorise la
prolifération des nombreux germes, principalement anaérobies (Gardnerella vaginalis,
Bacteroides fragilis, Ureaplasma urealyticum, Peptostreptoccocus, mobilincus,
Prevotella, etc.). Cette entité est clairement associée à une prématurité. Elle reste
pourtant mal connue des cliniciens mais aussi des bactériologistes.
Chorioamniotite
C’est une infection ovulaire, responsable de complications néonatales accrues (infection
néonatale, lésions cérébrales, etc.) et d’un surcroît de séquelles neuromotrices à plus
long terme. Elle est définie sur des critères essentiellement cliniques, par l’association
d’au moins deux parmi ces cinq signes :
- Fièvre maternelle ≥ 37,8 °C ;
- Contractions utérines ;
- Tachycardie maternelle ;
- Tachycardie fœtale ;
- Hyperleucocytose ≥ 15 000/mm3
Elle survient essentiellement en cas de rupture prématurée des membranes, mais peut
s’observer de manière beaucoup plus exceptionnelle à membranes intactes.
b) Causes utérines
Malformations utérines :
Utérus unicorne, utérus cloisonné ou hypoplasique, en particulier en cas d’exposition in
utero au Distilbène (DES syndrome). Les utérus bicornes sont moins souvent en cause.
Surdistension utérine provoquée par les grossesses multiples et l’hydramnios : Quelle que
soit la cause (diabète, atrésie de l’œsophage, anasarque, etc.), elle peut provoquer un travail
prématuré par étirement des fibres musculaires lisses utérines.
Placenta prævia et métrorragies du 1 er trimestre : quelle qu’en soit la cause, ils sont associés
au risque d’accouchement prématuré.
Hématome retro-placentaire : responsable des contractions utérines intenses ou de
contracture utérine, il peut parfois prendre l’aspect d’une MAP associée à des métrorragies.
Chorio-amniotite (cfr causes infectieuses).
D. Diagnostic
a) Clinique
modérées, peu prédictif pour le risque d’accouchement prématuré. Certains signes peuvent être
associés à des contractions utérines. Il peut y avoir une hémorragie utérine ou un écoulement du liquide
amniotique.
Index Cervical =
b) Paraclinique
Tocographie externe :
La mesure des contractions utérines par un capteur de pression externe permet l’ ‘évaluation de
la durée et de la fréquence des contractions utérines mais aussi l’efficacité du traitement
tocolytique. Elle ne permet pas précisément d’apprécier l’intensité des contractions ni de
formuler un pronostic fiable sur le risque réel d’accouchement prématuré.
Echographie du col :
Réalisée par voie endovaginale (et non abdominale) et vessie vide, elle permet une mesure
objective des caractéristiques de la longueur du col, notamment de sa position sus-vaginale. Elle
permet d’apprécier également l’ouverture éventuelle de l’orifice interne du col et l’existence
d’une progression des membranes. La mise en évidence de cette « béance » de l’orifice interne
peut nécessiter d’attendre la survenue d’une contraction utérine, ou encore de provoquer une
pression sur le fond utérin pendant l’échographie. Cet examen est plus reproductible que le
TV, avec une variabilité inter-observateur de la mesure de la longueur cervicale inférieure à 10
%. L’échographie du col se caractérise par sa très bonne valeur prédictive négative : lorsque la
longueur cervicale est supérieure à 25 mm (de 20 à 30 mm selon les études), le risque
d’accouchement prématuré est < 5 % dans les 7 jours.
En conclusion, l'échographie endovaginale fournit donc une méthode objective et non invasive
pour l'évaluation du status cervical: biométrie cervicale, anatomie cervicale (entonnoir,
sacculation de la poche des eaux dans le col, modifications dynamiques de l'orifice interne en
réponse aux contractions utérines ou à une pression fundique).
Il faut éviter le stress, le tabagisme et les intoxications de toute autre nature car ces
facteurs ont une répercussion néfaste. Si la femme a un travail pénible, il faut proposer un changement
de travail. On doit veiller à une alimentation équilibrée, la prise excessive de poids est un facteur à
risque et à l’inverse, les femmes avec un très faible poids pendant la grossesse, un poids en dessous de
45 Kg représentent un groupe à risque. Par ailleurs, l’on devra rechercher l’anémie et l’infection urinaire
et les traiter car ce sont là les deux pourvoyeuses d’un AP. Entre 10 et 13 semaines de grossesse, on
devra penser à faire un cerclage prophylactique s’il y a forte suspicion ou confirmation d’une béance
cervico-isthmique.
Il faudra éduquer les patientes à reconnaître le plus tôt la présence des contractions
utérines et à préciser leur fréquence. Une étude française a montré que 15 à 28% des patientes
seulement savent déceler tôt et bien décrire les contractions utérines. La présence de celles Ŕ ci peut être
confirmée ou infirmée par l’enregistrement tocographique par le système Tokos : il s’agit d’un petit
appareil fixé au ventre par une ceinture permettant de déceler et d’enregistrer les contractions utérines.
Les résultats peuvent être interprétés par la sage femme ou le médecin chargé de surveiller des groupes
menacés. Un repos à domicile devra être recommandé à ces groupes de femmes. Des contractions
utérines faibles et irrégulières peuvent être combattues essentiellement par le repos.
Tocolyse
La tocolyse ou inhibition pharmacologique des contractions utérines est le traitement essentiel
de la MAP. D’une manière générale, elle doit tenir compte de l’âge de la gestation, du degré de
dilatation du col, de l’état de santé de la mère et du fœtus et l’état des membranes fœtales.
Contre Ŕ indications relatives de la tocolyse
La tocolyse n’est pas justifiée lorsque l’âge gestationnel est ≥ 35 SA. mais il y en a qui traite la
MAP sur une grossesse de 35 ou 36 semaines d’aménorrhée. De toute façon, à partir de 35
semaines environ la maturité pulmonaire est déjà satisfaisante et on note que la morbidité et
la mortalité prénatale chez les enfants prématurés autour de cet âge gestationnel sont
proches de celles des enfants nés à terme (Van Lierde). Aujourd’hui, dans la plupart des
hôpitaux les limites d’âge gestationnel pour l’arrêt de la tocolyse se situe entre 34 et 37
semaines d’aménorrhée pour les β-mimétiques et 33 à 34 pour les anti-prostaglandines.
La tocolyse devient illusoire lorsque la dilatation du col utérin est supérieure à 5cm. Au delà
d’une dilatation de 4 cm, il sera très difficile de prolonger la grossesse sous tocolyse.
La contre Ŕ indication de la tocolyse peut être envisagée face à une hémorragie génitale qui
prend de l’ampleur : elle peut être liée à un placenta prævia ou à un décollement
placentaire partiel.
Un hydramnios important peut imposer la contre Ŕ indication de la tocolyse.
Il est absurde de chercher à prolonger une grossesse avec malformation -fœtale grave
comme l’anencéphalie par exemple.
Par ailleurs, prolonger une grossesse au cours de laquelle apparaît une souffrance fœtale
aigue serait la condamnation du fœtus à la mort.
Et si une femme entre en travail alors que son fœtus est déjà mort in utero, il faut laisser
évoluer le travail.
La tocolyse est aussi formellement contre Ŕ indiquée chez une femme ayant une maladie
grave comme la pré-éclampsie sévère ou une HTA antérieure à la grossesse qui se
complique.
a) En première ligne, les bêta Ŕ mimétiques qui peuvent être associés à d’autres produits ou
simplement remplacés lorsqu’ils sont contre Ŕ indiqués. Ces autres produits peuvent être des
progestatifs, des anti Ŕ prostaglandines.
Les bêta Ŕ mimétiques sont des substances sympatho-mimétiques qui ont une structure
moléculaire dérivée de la cathécolamine de base qui est l’épinéphrine. On reconnaît sur cette
molécule le noyau aromatique cathécol et la chaine latérale, celle Ŕ ci étant constituée d’un
alcool (CHOH) et d’une amine. A partir de cette structure, des multiples modifications peuvent
être faites. Ainsi, comme l’on voit pour la ritodrine commercialisée sous le nom de pré Ŕ par,
qui est le chef de fil des bêta Ŕ mimétiques, le noyau cathécol a été modifié et la chaine latérale
aussi pour augmenter l’affinité du produit face aux récepteurs bêta 2 (β-2) adrénergique.
NB : l’adrénaline a une affinité plus faible vis Ŕ à Ŕ vis des récepteurs β-2- adrénergiques par
rapport aux récepteurs α-adrénergiques ce qui fait qu’à forte concentration l’adrénaline
provoque des contractions utérines.
La ritodrine provoque un relâchement du muscle utérin via sa liaison aux récepteurs β-2-
adrénergiques, le complexe formé active l’adényl-cyclase. Et l’activation de celle Ŕ ci entraine
une augmentation de la concentration intracellulaire de l’adénosyl-monophosphate cyclique
(AMP cyclique) qui, quant à lui, va initier une cascade des réactions aboutissant à la diminution
de la sensibilité du système contractile actine Ŕ myosine au niveau du muscle utérin.
Comment la ritodrine est Ŕ elle administrée ? Deux schémas peuvent être utilisés. Soit on
adopte un schéma progressif débutant à 100 ng/min en perfusion et la dose sera augmentée
progressivement pour pallier de 50 ng/min. Soit on adopte un schéma dégressif avec une dose
d’attaque de 200 ng/min et cette dose est diminuée progressivement jusqu’à 100 ng/min. De
toutes les façons, la dose maximale ne doit pas dépasser 300 à 400 ng/min car les effets
secondaires provoqués par ce médicament ne sont pas négligeables. Après une perfusion de
ritodrine maintenue durant 24 à 48 heures, on passe au traitement d’entretien avec une dose de
3×1 à 2 capsules par jour. En cas de récidive, on revient bien entendu à la dose parentérale.
Les effets secondaires provoqués par la ritodrine et les autres bêta Ŕ mimétiques peuvent être
liés à une hyperactivation des récepteurs β-2- adrénergiques en dehors de l’utérus (on a une
vasodilatation périphérique et une hypotension artérielle et une hyperglycémie par amplification
de la glycogénolyse) où ils sont le résultat d’une hyperactivation des récepteurs β-1-
adrénergiques au niveau du système cardiovasculaire : on peut avoir une tachycardie supra-
ventriculaire, une nécrose myocardique et une décompensation cardiaque avec ou sans œdème
aigu pulmonaire. Heureusement tous ces accidents cardiaques sont rares, mais ils sont à
redouter en cas de cardiopathie préexistante, d’une anémie, d’une grossesse gémellaire ou
simplement d’une surcharge liquidienne à la suite d’une perfusion, par ailleurs l’effet
hyperglycémiant des bêta Ŕ mimétiques peut aggraver le diabète.
En plus des contre- indications de la tocolyse déjà citées, les contre Ŕ indications
propres des bêta-mimétiques sont les cardiopathies symptomatiques, le diabète et l’anémie. Mais le
diabète et l’anémie ne sont pas des contre Ŕ indications absolues des bêta-mimétiques. S’ils sont bien
traités les bêta-mimétiques peuvent être bien administrés.
Comme nous l’avons souligné tout au début, parmi les tocolytiques, les bêta-mimétiques
sont les médicaments de première ligne dans le traitement de la MAP, mais en cas d’échec ou de contre
Ŕ indication de ceux Ŕ ci d’autres tocolytiques peuvent être utilisés.
b) Les anti-prostaglandines : en dehors des bêta-mimétiques les autres tocolytiques actuellement utilisés
sont les anti-prostaglandines dont le chef de fil est l’indométacine administrée dans la MAP à la dose
de 150 à 200 mg/jour par voie orale ou rectale.
c) Les inhibiteurs calciques : ou les inhibiteurs des canaux calciques empêchent l’entrée du calcium
dans la cellule et évite l’élévation du calcium intracellulaire et ainsi empêchent la contraction du
muscle utérin. A ce titre, ils peuvent être utilisés comme tocolytiques dans la MAP. Le chef de file
de ce groupe est la nifédipine (ADALATE) utilisée dans la MAP à une dose de 20 mg toutes les 8
heures.
Sa meilleure indication est la MAP associée à l’HTA. Ses effets secondaires sont minimes et rares :
on signale des céphalées et des bouffées de chaleur, très rarement une hypotension artérielle.
Actuellement pas de contre Ŕ indication formelle, à moins qu’il y ait une hypersensibilité connue à
la nifédipine.
d) Les progestatifs : La progestérone est l’un des plus vieux médicaments utilisés depuis les années 60
dans l’intention de relâcher le muscle utérin. Mais les premiers essais thérapeutiques n’ont pas
montré d’effet manifeste sur les contractions utérines, peut Ŕ être que les schémas de traitement
appliqués dans le temps n’étaient pas bons. Aujourd’hui, l’on constate que L’UTROGESTAN®
qui est une forme de progestérone administrée par voie orale (400 mg/jour : capsules à 100 mg),
permet d’inhiber les contractions utérines et d’éviter dans 80% des cas la prescription des bêta-
mimétiques. L’effet tocolytique de la progestérone semble relever de plusieurs mécanismes : La
progestérone
- inhibe la synthèse des prostaglandines dont on sait qu’elles provoquent les contractions
utérines.
Les progestatifs sont mieux indiqués dans la première moitié de la grossesse pour
prévenir ou inhiber les contractions utérines, période où les bêta-mimétiques sont inefficaces faute d’un
nombre suffisant de récepteurs bêta-adrénergiques.
a) Définition
Ont doit parler de « terme dépassé » quand la grossesse dure plus longtemps que 42 SA
(294 jours). Entre 41 et 42, il s’agit d’une grossesse « en voie de dépassement de terme ». La date de 41
SA (287 jours) est facile à calculer car elle correspond à 9 mois après la date théorique de début de
grossesse.
b) Epidémiologie
La fréquence des grossesses prolongées varie entre 1 à 7 %. Cette fréquence est fonction
des milieux et dépend des critères de post-terme considérés. En France, l’enquête nationale périnatale
de 2003 a montré un taux stable (environ 1 %) des accouchements au-delà de 42 SA entre 1998 et 2003.
Aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi, la fréquence des grossesses prolongées a été évaluée, en
2001, à 3,76 % contre 50,99 des grossesses à terme et 12,28 % des prématurités.
c) Etiopathogénie
Bien que l’étiologie ne soit complètement comprise, les contions hormonales ont un
point commun : l’absence du taux élevé d’œstrogènes qui caractérise la grossesse normale. En cas
d’insuffisance hypophysaire ou surrénalienne fœtale, le produit précurseur (déhydro-epi-androstérone
sulfate) est sécrété dans les proportions insuffisantes pour permettre la formation d’oestriol dans le
placenta. Un exemple classique de la déficience en précurseur oestrogénique est l’anencéphalie. Dans
d’autres cas, il y insuffisance placentaire en sulfatase qui est héritée comme un gène réceptif lié au sexe.
Le produit précurseur est produit par la surrénale fœtale mais, le placenta manque d’enzyme pour cliver
le sulfate déhydro-épi-androstérone).
d) Physiopathologie
être d’évolution rapide, notamment lors du travail. Par rapport aux nouveau-nés à terme, on retrouve
chez les post-termes une fréquence plus importante d’anomalies du rythme cardiaque fœtal, d’émission
de méconium in utéro et pendant le travail (20 à 30 %), d’autant qu’il existe un retard de croissance
intra-utérin associé. Les risques d’acidose métabolique (pH ombilical inférieur à 7, déficit en base
supérieur à 12, score d’Apgar inférieur à 7 à 5 min, transfert en unités de soins intensifs) sont
significativement plus fréquents quant on compare les naissances entre 40 et 41 SA et au-delà de 42 SA.
L’hypoxie fœtale s’explique par l’insuffisance placentaire et par les compressions funiculaires,
particulièrement en cas d’oligoamnios. L’émission de méconium est liée à l’hypoxie fœtale (ischémie
splanchnique) ou à une réaction vagale entraînant un relâchement du sphincter anal. Les risques
d’inhalation méconiale sont majorés en cas de grossesse prolongée et peuvent être responsable d’une
détresse respiratoire néonatale grave (hypoxie réfractaire).
e) Diagnostic
La gestante viendra consulter pour avoir dépassé la date ou la période prévue de son
accouchement, calculée à partir de la date des dernières règles.
Objectivement, la hauteur utérine peut être située dans les limites normales, augmentée
ou légèrement diminué. La fréquence des bruits du cœur fœtal (BCF) reste dans la plupart des cas
normale.
Echographie obstétricale
A ce stade, elle ne permet plus d’évaluer l’âge fœtal, la déviation standard à partir de 30 SA
étant de ± 2 semaines et demi. Néanmoins en cas de grossesse prolongée, une maturation
placentaire avancée (grade III) est significativement associée à plus d’oligoamnios, de liquides
méconiaux et de RCIU, mais elle ne prédit pas l’anomalie du RCF. Elle n’a donc qu’un faible
intérêt dans la surveillance d’une grossesse prolongée.
Radiographie obstétricale
La preuve de la post-maturité n’est pas donnée avec certitude n’est pas donnée avec certitude
par la radiographie. Mais l’âge de la grossesse est évalué à partir de l’apparition des points
d’ossification :
- Le point de Beclard ou point épiphysaire inférieur du fémur est visible à partir de 36 SA ;
- Le point de Todt supérieur du tibia est visible à partir de la 38ème SA ;
- Le point huméral supérieur peut être vu à partir de 41 SA.
L’amniocentèse tardive
L’examen cytologique
Le pourcentage des cellules orangées, colorées par le sulfate de bleu de Nil augmente avec l’âge
de la grossesse. Ces cellules traduisent la maturité cutanée du fœtus. leur absence permet
d’affirmer que la grossesse n’a pas atteint 32 SA. Un pourcentage de 50 % permet de penser
que la grossesse a 40 SA.
La spectrophotométrie
La quantité de biirubine contenue dans le liquide amniotique diminue au fur et à mesure que la
grossesse progresse. Ce fait traduit la charge du foie fœtal en gycuronyl-transferase et sa capacité
à conjuguer la bilirubine. C’est un test de maturité hépatique.
Les examens biochimiques : Taux de créatinine dans le LA
Le taux de la créatinine augmente dans le LA avec la duré e de la grossesse et son accroissement
serait régulier à partir de la 3àème SA. Un taux supérieur à 16 ng/l est en rapport avec une
grossesse de 38 SA et un poids fœtal supérieur à 2500 g. Ce taux n’augmente pas à terme. Il
traduit la maturité rénale du fœtus.
Amnioscopie
Cet examen peut permettre de voir la coloration du LA : claire (ou opalescente dans les cas
normaux ; verdâtre, jaune ou sanguinolente dans les cas pathologiques. L’absence de flocons de
vernix caseosa et la présence de l’oligoamnios évoquent la possibilité d’une grossesse prolongée.
f) Prise en charge
2° Méthodes médicamenteuses
a) Introduction
Les grossesses gémellaires sont devenues un enjeu majeur en obstétrique puisque leur
nombre s’est accru du fait de l’augmentation du recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP)
et du recul de l’âge de la maternité. Ces grossesses posent des problèmes à tous les stades : lors du suivi,
de l’accouchement, lors du post-partum. En effet, elles sont exposées plus que les grossesses
monofoetales à des nombreuses complications potentiellement graves tant pour la future mère que pour
les enfants à naître.
La fréquence des jumeaux est de l’ordre de 1 pour 80 accouchements soit 1,2 %, mais
elle reste difficile à évaluer car le nombre important d’avortements précoces sous-estime sa valeur
réelle. En fait depuis 30 ans, on observe une augmentation du nombre des grossesses gémellaires qui est
passé de 0,8 à 1,2 % entre 1972 et 2000. Ce chiffre semble à se stabiliser depuis 1995.
A partir des données statistiques, la fréquence des grossesses spontanées triples est
estimé à 1 sur 8000 et celle des grossesses quadruples à 1/80 000. Au-delà du 4ème rang, les grossesses
spontanées deviennent rarissimes.
b) Mécanisme
S’il existe deux placentas, le critère n’est pas formel, 9 fois sur 10, il s’agit effectivement
d’une grossesse dizygote et 1 fois sur 10, il s’agit des vrais jumeaux avec division très précoce de l’œuf.
S’il existe avec certitude un seul placenta, on peut affirmer qu’il s’agit d’une grossesse
monozygote. En cas de placenta unique (grossesse monochoriale). Il existe habituellement des
anastomoses vasculaires entre les deux circulations fœtales. Le plus souvent, ces anastomoses sont
équilibrées et de petit calibre. Parfois, il peut se former des anastomoses artérioveineuses à gros débit
entraînant un déséquilibre circulatoire à l’origine du syndrome transfuseur-transfusé.
d) Complications
Evanescence d’un jumeau : c’est la résorption de l’un des deux embryons. Elle concerne
environ 20 Ŕ 25 % des grossesses gémellaires. La physiopathologie de ce phénomène est encore
mal connue et semble atteindre autant les grossesses monochoriales que celles bichoriales.
Mort in utéro : Sa fréquence est variable, elle est comprise entre 2 à 7 %, soit 100 fois plus
fréquente que les grossesses monozygotes. Elle est 2 à 3 fois plus fréquente en cas de grossesse
monozygote.
Les étiologies sont diverses mais en cas de grossesse monochoriale bi-amniotique, l’étiologie la
plus fréquente est le syndrome vasculo-rénal.
La principale complication pour le jumeau survivant est la prématurité qui est de l’ordre de 80
%. Cette prématurité est souvent induite.
Malformation d’un jumeau : La fréquence des anomalies congénitales est multipliée par 3 lors
des grossesses gémellaires monozygotes par rapport à une grossesse unique. La fréquence de
malformations congénitales est peu modifiée en cas de grossesse dizygote par rapport à deux
grossesses uniques successives. Le dépistage de ces malformations doit être réalisé au mieux
aux alentours de 20 SA, soit généralement 15 jours avant l’échographie morphologique qui est
réalisée dans le cadre d’une grossesse unique.
Jumeaux conjoints (siamois) : Leur fréquence est faible (environ 1 sur 100 000 naissance). Il
s’agit dans tous les cas de grossesses monozygotes mono-amniotiques. La forme la plus
fréquente est l’atteinte du thorax (c'est-à-dire unis par le thorax).
a) Prématurité
37 SA et celui des quadruple autour de 34 SA. Le terme moyen de naissance des grossesses triples est
de 33 SA.
b) Hypotrophie fœtale
a) Définition et épidémiologie
On dit qu’il y a placenta prævia lorsqu’un placenta s’insère sur tout ou une partie du
segment inférieur de l’utérus. Normalement le placenta s’insère sur le fond et sur l’une des faces du
corps de l’utérus. La fréquence du placenta prævia est de l’ordre de 0,3 à 0,5 %.
b) Etiologie
On peut considérer qu’il existe soit des insertion basses primitives sur des zones
fragilisées de l’endomètres (cicatrices opératoires, séquelles d’endométrite, multiparité), soit des
envahissements secondaires par étalement du placenta qui vient déborder sur le segment inférieur à
cause d’une grossesse multiple, ou pour augmenter la surface des échanges materno-fœtaux (âge
maternel avancé, tabagisme, cocaïne). Les récidives sont fréquentes.
c) Anatomopathologie
Au cours de la grossesse, les placentas prævia sont classés en quatre stades (de
Macafee) :
- Le placenta prævia central ou total, recouvrant en totalité l’orifice interne du col (stade IV de
Macafee) ;
- Le placenta prævia partiel où une partie seulement du col est recouverte (stade III de Macafee) ;
- Le placenta prævia marginal qui affleure l’orifice interne du col (stade II de Macafee) ;
- Le placenta latéral dont le bord inférieur reste à distance de l’orifice interne du col (stade I de
Macafee).
d) Physiopathologie
Le saignement est lié à l’ouverture des sinus veineux de la caduque : il découle de la
séparation mécanique des cotylédons de leur lien d’implantation lors de la formation du S.I., ou lors de
l’effacement et de dilatation du col. L’hémorragie est, dans la plus grande partie, d’origine maternelle.
La contribution fœtale de l’hémorragie est estimée à 4 %.
e) Diagnostic
L’état général, évalué par la pâleur des téguments et des muqueuses, la prise du pouls et
de la pression artérielle, est altéré en fonction de l’hémorragie extériorisée.
A la palpation l’utérus est souple en dehors des contractions utérines. Il existe dans près
de 22 % des cas une présentation pathologique (siège ou transversale), car la bascule physiologique de la
tête fœtale est gêné par l’insertion basse du placenta. La fréquence de PP est 50 fois plus élevé chez une
femme à terme avec un fœtus en présentation transversale qu’en cas de présentation céphalique.
f) Diagnostic différentiel
Tableau VII : Diagnostique différentiel du placenta prævia
Diagnostic différentiel du placenta prævia
Signes Placenta prævia HRP Rupture
utérine
Hémorragies Récidivantes, indolores, de Sang plutôt noir, Sang rouge
sang rouge coagulable incoagulable coagulable
Douleurs Absentes +++ +++
Signes généraux en +++ Non Non
accord avec (hémorragie entièrement Collection sanguine (Hémopéritoine)
l’hémorragie génitale extériorisée) dans l’hématome
Hypertonie utérine Non +++ Non
Fœtus Présentation pathologique Normal Normal
TV A éviter Col ferme rigide Non contributif
(matelas placentaire)
Echographie Diagnostic positif et Valable uniquement Hémopéritoine
diagnostic des formes dans les formes
anatomiques récentes et
antérieures
Coagulation Normale CIVD Normale
Mortalité périnatale 4Ŕ7% 30 Ŕ 40 % 90 %
g) Conduite à tenir
Lorsque l’hémorragie est modérée ou abondante, deux abords veineux avec des
aiguilles de 14 à 16 G sont immédiatement mis en place par la sage-femme :
- Une ponction de sang vérifie le groupe sanguin, le facteur Rhésus et le phénotype Rhésus et
Kell, exclut la présence d’agglutinines irrégulières, évalue le dégré de l’anémie maternelle par
l’hémogramme, explore la coagulation sanguine normale (taux de prothrombine, temps de
céphaline activée, fibrinogène, plaquettes, complexes solubles, produits de dégradation de la
fibrine et D-dimères) et recherche les globunes rouges fœtaux par le test de Kleihauer.
- L’enregistrement cardiotocographique met souvent en évidence des contractions cardiaques
fœtales normales. Des signes d’hypoxie fœtale ne s’observent qu’en cas d’état de choc
maternel : tachycardie fœtale, oscillations restreintes et ralentissement tardifs du rythme
cardiaque fœtal.
- L’échographie par voie abdominale est effectuée après remplissage vésical, ce qui risque
d’allonger le col utérin, de rapprocher les parois antérieure et postérieure de l’utérus et d’être à
l’origine de faux positifs. Elle est mieux adaptée aux formes antérieures qu’aux formes
postérieures où le placenta est masqué par les structures fœtales. Des confusions sont possibles
entre le placenta et un épaississement localisé du myomètre ou entre l’écho-structure du
placenta et des caillots sanguins. En outre, les limites inférieures sont rarement bien identifiées
par rapport à l’orifice interne du col.
NB : L’échographie par voie vaginale est le procédé de choix pour le diagnostic du placenta
prævia. Elle montre avec une grande précision la distance qui sépare le bord inférieur du
placenta et l’orifice interne du col et permet de déterminer la forme anatomique de
l’insertion prævia.
B. ANOMALIES D’INSERTION
a) Définition et épidémiologie
Le placenta accreta est une pathologie caractérisée par une adhérence anormale du
placenta au myomètre, associée dans 60 % des cas à un placenta prævia. Sa fréquence est estimée à
1/2510 accouchements. Sa prévalence a été multipliée par 10 en 50 ans du fait de l’augmentation du
nombre des césariennes.
b) Anatomopathologie
c) Physiopathologie
Le palcenta accreta résulte d’un potentiel invasif augmenté du trophoblaste, soit plutôt
d’une résistance diminuée de la déciduale fragilisée par la cicatrice utérine. Il peut s’agir de séquelles
d’endométrite du post-partum ou du post-abortum, ou de lésions muqueuses provoquées par des
curetages trop abrasifs, des aspirations endo-utérines trop puissantes, des cures de synéchies. Les
insertions accreta sont aussi favorisées par la chirurgie utérine : réparation d’une perforation,
myomectomie avec effraction de la cavité utérine, traitement des malformations utérines.
En réalité, le principal facteur de risque est représenté par l’implantation d’un placenta
praevia sur une cicatrice de césarienne, notamment si l’âge maternel associe un tabagisme et une
hypertension artérielle. Cependant, dans 30 % des cas aucune cause n’est retrouvée.
d) Diagnostic
Des hémorragies du 2ème trimestre sont retrouvées en cas de placenta praevia associé. De
rares cas d’hémopéritoine au 2ème et 3ème trimestre ont été signalés par suite de ruptures utérines sur des
placentas percreta envahissant un myomètre fragilisé par une adénomyolyse ou à cause de placentas
accreta implantés sur des cornes utérines rudimentaires en cas d’utérus pseudo-unicornes. Une
hématurie macroscopique peut révéler un placenta percreta. Si une cystoscopie est réalisée, elle montre
des vaisseaux dilatés sur la paroi vésicale, voire des excroissances de la paroi postérieure du trigone ou
une érosion qu’il ne faut surtout pas biopsier, vu le risque d’hémorragie cataclysmique.
Complications
Rupture utérine : Au cours de la grossesse, la complication la plus grave est la rupture
utérine sur un placenta percreta (3%) qui peut survenir dès le 2ème trimestre, voire à la fin du
1er trimestre sur des cornes utérines rudimentaires.
Traitement
Le traitement est envisagé selon que le diagnostic a été porté avant l’accouchement ou à
l’occasion des complications de la délivrance.
En cas de forte suspicion prénatale, une césarienne doit être programmée un peu avant
terme.
Il n’est pas rare d’avoir des difficultés pour décoller une zone localisée d’adhérence
anormale du placenta qui est alors ramené déchiqueté, après plusieurs tentatives de révision utérine.
Dans ces formes mineures, il est recommandé de vérifier systématiquement la vacuité utérine par une
échographie vaginale avant la sortie de la maternité.
La brièveté est d'autant plus rare qu'elle est plus accentuée : 4 % des cordons de fœtus à
terme mesurent de 35 à 40 cm. 1 sur 5 000 moins de 20 cm. Le cordon, naturellement court, est
presque toujours épais, trapu, gras; les saillies de sa gélatine sont si marquées qu'on leur a donné le nom
faux nœud du cordon.
Dans ce cas, alors que les conditions obstétricales sont normales (bassin non rétréci,
contractions utérines régulières), l'engagement ou la descente de la présentation ne se fait pas. La tête,
poussée par la contraction, peut même remonter après sa terminaison, comme attirée vers le haut. Au
bout d'un certain temps, les phénomènes physiologiques de l'accouchement peuvent s'altérer. Des
anomalies de la contraction et de la dilatation apparaissent.
Une brusque modification du rythme cardiaque n'en est souvent que la seule
expression. La rupture du cordon et l'inversion utérine sont exceptionnelles.
a.2. Traitement
a) Introduction
Le cordon est trop long lorsqu'il mesure plus de 70 cm. Il peut atteindre 1 m, 1,50 m ou
plus; 7,6 % des cordons de fœtus à terme mesurent plus de 0,70 m. Le cordon long est presque toujours
maigre, plus ou moins aplati, pauvre en gélatine de Warthon, moins bien défendu contre les dangers de
compression. Le cordon trop long reste souvent pelotonné dans sa loge et n'est qu'une découverte après
l'accouchement. Mais l'excès de longueur facilite ses déplacements.
Elles sont souvent la conséquence de sa trop grande longueur. Mais on les observe aussi
lorsque le cordon est normal.
La plus grave d'entre elles, la chute vers le bas, ou procidence, ne se produit que
pendant le travail. Les autres, au contraire, celles qui seront d'abord étudiées, se produisent pendant la
grossesse, mais les conséquences secondes, dangereuses pour le fœtus, n'apparaissent, elles aussi, que
pendant le travail. Elles sont donc imprévisibles auparavant.
b) Nœud du cordon
La brièveté accidentelle du cordon. On arrive ainsi à ce paradoxe que le cordon est devenu bref
parce qu'il était trop long. Chaque circulaire, par exemple, fait perdre 20 cm de longueur au
cordon. Que deux circulaires soient associés à une bretelle, et le cordon sera trop court.
L'évolution et le traitement ne diffèrent pas de ceux de la brièveté naturelle, si ce n'est que le
cordon, plus grêle, est plus exposé à l'étirement.
La compression des vaisseaux du cou du fœtus peut amener des lésions voisines de celles de la
strangulation. Cet accident est exceptionnel et implique l'existence de circulaires à la fois
précoces. Nombreux et serrés.
La compression du cordon. Elle est la complication la plus fréquente et peut entraîner une
souffrance fœtale. Les circulaires lâches sont plus facilement comprimés que les serrés, soit
entre le menton et le thorax dans la présentation du sommet, soit entre le dos et l'occiput dans
la présentation de la face. En revanche.
Les circulaires serrés sont plus facilement étirés et sont un obstacle plus grand à la
descente de la présentation. Le cordon en bretelle et parfois même le cordon simplement déplacé peut
aussi être comprimé entre le dos du fœtus et la paroi de l'utérus au moment des contractions utérines.
La compression du cordon se traduit par des modifications du rythme cardiaque fœtal. L'exploration
instrumentale met en évidence ces anomalies très fréquentes que l'auscultation ne pouvait déceler. Il
s'agit le plus souvent de ralentissements variables. Ces modifications peuvent être aussi provoquées par
une pression manuelle exercée sur le fond utérin, qui, faisant descendre la tête fœtale, détermine
l'étirement du cordon. Elles cessent avec l'arrêt de la manœuvre. Le traitement consiste alors à terminer
l'accouchement, par voie basse le plus souvent.
a) Définition et épidémiologie
Les vaisseaux fœtaux prævia concernent des structures
vasculaires, transportant le sang fœtal, qui courent sur les membranes
amniotiques, avec un trajet sous la présentation fœtale, et qui traversent
en pont l’orifice interne du col. Cette entité résulte soit d’une insertion
vélamenteuse du cordon, soit de vaisseaux reliant le placenta principal à Fig. 11 : Placenta gémellaire : insertion
un ou plusieurs lobes accessoires. vélamenteuse du cordon à droite et insertion
en raquette à gauche
Ces vaisseaux qui ne sont protégés ni par les structures placentaires ni par la gelée de
Wharton sont directement exposés à une compression à l’origine d’une asphyxie perpartum ou à une
rupture brutale lors de l’ouverture spontanée des membranes ou de l’amniotomie, réalisant la véritable
« hémorragie de Benkiser ». La mortalité périnatale est de l’ordre de 60 %, car le volume du sang perdu,
qui peut paraître faible, entraine rapidement une exsanguination du fœtus dont la masse sanguine
n’excède pas 80 à 100 ml/Kg.
b) Diagnostic
La survenue inopinée est le mode le plus fréquent. Une hémorragie légère survient
après la rupture spontanée ou artificielle des membranes. Celle-ci n’affecte en rien l’état maternel
puisqu’il s’agit d’une hémorragie d’origine exclusivement fœtale.
Rapidement survient des anomalies graves du rythme cardiaque fœtal, sous forme des
décélérations profondes variables ou tardives, d’un rythme sinusoïdal ou d’une bradycardie sévère sans
récupération. Le test d’Apt ou le test de Kleihauer montrant 100 % d’hématies fœtales.
Lors de l’inspection du produit du délivre, le diagnostic apparaît évident car, sur une
insertion vélamenteuse du cordon, les vaisseaux sont à nu et la rupture vasculaire siège sur l’orifice de
rupture des membranes.
Très rarement, le diagnostic a pu être posé devant un aspect irrégulier des membranes
au TV en début du travail avec parfois la perception des pulsations artérielles ombilicales.
Il faut espérer de plus en plus souvent que le diagnostic sera porté lors de l’échographie
du troisième trimestre, soit en mode bidimensionnel avec l’image des trois vaisseaux funiculaires en
regard du col.
c) Diagnostic différentiel
d) Traitement
En l’absence de diagnostic prénatal, une césarienne pratiquée en extrême urgence sous
anesthésie générale est seule capable de sauver l’enfant, lorsqu’une hémorragie survient après rupture
des membranes, accompagnée d’anomalies graves du RCF.
A. PROCIDENCE DU CORDON
a) Définition et épidémiologie
b) Etiologies
Cause ovulaires
d) Diagnostic
Il est clinique : perception du cordon ombilical lors du T.V. en lieu et place de la
présentation au niveau de l’aire de dilatation cervicale.
Apprécier le battement.
e) Pronostic
Le pronostic de la procidence du cordon dépend totalement de la durée écoulée entre
la survenue de la souffrance fœtale liée à la procidence et l’extraction fœtale et aussi du type de
présentation. La mortalité est de 20 % sur les présentations céphalique et de 6,5% dans les
présentations de siège.
f) Conduite à tenir
Apprécier la vitalité fœtale par l’auscultation des BCF et les battements du cordon : si le
fœtus est mort, l’urgence est moindre.
Préciser la dilatation débutante ou complète.
Si l’accouchement est imminent (dilatation complète, présentation engagée) ; terminer
rapidement l’accouchement. Après large épisiotomie souhaitée.
Si le travail est à son début, et le fœtus vivant, mettre la femme en Trendelenburg :
- Refouler la présentation avec la main vaginale pour éviter la compression du cordon;
- Entourer le cordon de compresses imbibées du sérum physiologique s’il sort de la
vulve ;
- Faire la tocolyse et passer à la césarienne
NB :
On parle de « Procubitus » lorsqu’on perception du cordon au travers de membranes intactes :
situation à haut risque de procidence.
Par contre la « Latérocidence » est une situation dans laquelle le cordon se situe au niveau de la
présentation est le diagnostic est posé lors de la césarienne effectuée pour bradycardie fœtale.
S’il est roussâtre : penser aux phlyctènes qui se développent sur le corps macéré d’un fœtus
mort depuis un certains temps.
S’il est purulent, ce qu’il contient un fœtus putréfié un liquide amniotique de couleur jaune peur
faire songer à un ictère grave du fœtus
Le liquide amniotique a la même densité que le fœtus. Ce qui fait que ce dernier se
meut dans le liquide comme un astronaute à l’abri de la pesanteur.
Origine fœtale: par les reins (urine fœtale), les secrétions broncho -pulmonaires, la
transsudation à travers la peau et le cordon.
Origine maternelle : par la caduque et les membranes.
III.4.3.1. HYDRAMNIOS
a) Définition
b) Fréquence
c) Diagnostic
Diagnostic clinique
Diagnostic échographique
supériorité. Très efficace pour la mesure de volume de petites cavités, on se heurte à la très grande taille
de la poche des eaux par rapport à la taille de la sonde.
d) Etiologies
Derrière ces causes directes, on retrouvera donc des origines variées : malformatives,
métaboliques, chromosomiques, génétiques, infectieuses, etc., mais dans environ 30 % des cas
d’hydramnios chronique, on ne saura pas trouver la cause.
A moduler selon le cas. Au 2ème trimestre, le bilan complet sera devra être entrepris. Au
ème
3 trimestre on pourra se dispenser du caryotype si l’écho est normal ou si une cause simple est
identifiée : diabète, macrosomie.
f) Traitement
D’autre part la polyurie fœtale est souvent un moyen d’échapper à la l’anasarque. Il est alors
illogique de vouloir fermer la soupape de sécurité que présente la polyurie. Il y a donc un peu
d’indication à ce traitement. Si on peut retenir celle-ci : un diabète avec excès du LA, à petit
terme avec menace d’accouchement prématuré.
g) Pronostic
Epidémiologie
Rare : Un cas sur 6.000 grossesses. Survient précocement de la grossesse mais surtout au
troisième trimestre.
Symptomatologie
Signes physiques.
- Augmentation rapide de l’utérus : hauteur utérine > 45 cm, peau tendue, luisante avec
circulation veineuse collatérale.
- BCF difficilement perceptible.
- Palpation : on ne sent rien.
- T.V. : Col déhiscent, Signe de glaçon positif.
Traitement
- Ouverture de l’œuf par rupture des membranes.
- Cet écoulement du liquide amniotique rend tout de suite à la femme un profond bien-être.
III.4.3.2. OLIGOAMNIOS
a) Définition
On parle d’oligoamnios, lorsque la quantité du liquide amniotique est < à 250 ml entre
la 21e et la 41e S.A, les membranes étant intactes.
b) Fréquence
c) Diagnostic
Diagnostic clinique
Le diagnostic clinique est difficile car les signes sont trop peu spécifiques : hauteur
utérine insuffisante, fœtus bougeant peu. C’est en réalité une découverte échographique.
Diagnostic échographique
La visibilité est mauvaise, le fœtus est tassé, peu mobile, souvent en présentation siège.
On s’aidera du Doppler couleur pour ne pas confondre un paquet de boucles du cordon et une petite
plage liquidienne.
d) Etiologies
Lorsque l’origine du RCIU est utéroèpacentaire (cas le plus fréquent), le fœtus qui est
sain par hypothèse s’adapte, se met en oligurie. L’oligoamnios aggrave le pronostic du RCIU, mais il est
inconstant et tardif.
Le stress maternel aigu Ŕ comme un accident de voiture sans atteinte physique mais
avec une grosse frayeur Ŕ peut entrainer un oligoamnios pendant quelques heures. L’adrénaline sécrétée
par la mère passe à travers le placenta et provoque une vasoconstriction des artères rénales du fœtus.
f) Pronostic
g) Traitement
a) Définition
b) Fréquence
précédés de rupture prématurée des membranes. Trente pourcent des infections materno-fœtale
surviennent après la rupture prématurée des membranes.
c) Physiopathologie
Circonstance de rupture :
- augmentation de la pression amniotique et/ou
- fragilisation des membranes par infection
- Locale.
Les membranes sont normalement protégées par la paroi utérine. Le pôle inferieur de
l’œuf est protégé par l’occlusion du col. L’endocol contient un bouchon muqueux constitué du mucus
cervical qui protège à l’infection ascendante par un double phénomène : mécanique et chimique.
d) Etiologie
e) Diagnostic
Diagnostic clinique
Souvent évident :
- Ecoulement inopiné d’un liquide clair, parfois teinté, mêlé ou non au vernix ; continu ; accru
par la mobilisation trans-abdominale du fœtus.
- Modification de la présentation au T.V. imprégné en permanence les garnitures.
- Diagnostic difficile si écoulement non franc.
Diagnostic paraclinique
Mesure du PH vaginal
L’écoulement du liquide amniotique entraîne une alcalinisation du milieu vaginal
(normalement acide). Différents réactifs détectent cette modification ; test non fiable si
infection et si présence du sang dans le vagin.
Test de cristallisation
Le liquide étalé et séché : cristallisation sous forme d’une structure arborescente en
fougère non fiable si infection ou perte de sang.
f) Diagnostic différentiel
g) Conséquences
Pour le fœtus :
Après 37 SA :
Pas de risque de prématurité.
Risque infectieux réduit car le travail se déclenche dans les heures qui suivent sinon
induire dans les 24 Ŕ 48 heures.
Avant 37 SA :
Danger lié à la prématurité et détresse respiratoire secondaire à une Maladie des
Membranes Hyalines (M.M.H.). La gravité et les risques de survenue de la M.M.H.
sont corrélés avec l’importance de la prématurité.
Infection : est la conséquence d’une infection cervico Ŕ vaginale. La fréquence de
l’infection est plus élevée si la rupture survient avant 36 S.A et est prolongée plus de 48
heures.
Pour la mère :
- -Les dystocies sont fréquentes.
- -Infections puerpérales surtout après césariennes, endométrites, chorioamniotites.
h) Conduite à tenir
Elle varie selon que l’on se situe avant ou après 37 S.A. La préoccupation se situe à 3
niveaux : doit Ŕ on prolonger la grossesse ?; prescrire des corticoïdes ?; prescrire des antibiotiques ?
Prolonger la grossesse avant 35 S.A.
Contre-indication absolue de prolonger la grossesse si infection ou souffrance fœtale.
Médication :
Antibiothérapie : dans les 6 heures qui suivent la rupture prématurée des membranes chez
nous. Pour certains l’antibiothérapie est fonction de l’antibiogramme.
Corticothérapie si grossesse entre 28 et 35 S.A. mais leur emploi est discuté à cause du risque
infectieux.
Après 37 S.A. :
CAS PARTICULIERS
Grossesse avec cerclage du col : décercler le col, puis diriger le travail en cas de contractions
Si grossesse gémellaire : tocolyse avant 34 S.A.
Si mort fœtal in utero : déclencher rapidement le travail.
GENERALITES
a) Epidémiologie
b) Définitions et classification
b.1. Définitions
Protéinurie,
Culminant dans le tableau convulsif de l'éclampsie constituent les syndromes vasculo-
rénaux de la grossesse.
L’HTA pendant la grossesse est caractérisée par des chiffres tensionnels supérieurs ou égaux à
140 mmHg pour la pression artérielle systolique (PAS) et/ou à 90 mmHg pour la pression
artérielle diastolique (PAD), obtenus à deux mesures séparées d’au moins 4 heures :
L’HTA est modérée si PAS entre 140 et 159 mmHg et/ou PAD entre 90 et 109 mmHg ;
L’HTA est sévère si PAS ≥ 160 mmHg et/ou PAD ≥ 110 mmHg.
HTA chronique ou essentielle ou HTA préexistante ou HTA pré gravidique sans protéinurie.
Elle est découverte avant la grossesse ou avant la 20è SA. La cause est maternelle.
HTA gravidique isolée ou transitoire sans protéinurie : résulte de l’interaction d’un placenta
« normal » avec une altération initiale du réseau vasculaire maternel.
Cette vasculopathie maternelle est favorisée par des facteurs de risque vasculaire non
spécifiques tels que : le diabète, l’âge, l’HTA ou l’indice de masse corporelle élevé. Elle
représente un frein au développement de la vascularisation observée physiologiquement en fin
de grossesse en réponse aux importants besoins hémodynamiques foeto-placentaires.
HTA gravidique avec protéinurie ou toxémie gravidique ou pré-éclampsie ou gestose
hypertensive ou encore dysgravidie : la cause est gravidique (placentaire).
HTA prégravidique avec pré Ŕ éclampsie surajoutée : ici la cause est maternelle mais aussi
gravidique (placentaire)..
b) Définition
C’est une maladie du placenta révélée par l’HTA. Elle se définit par l’association d’une
HTA et d’une protéinurie significative (>0,3 g/24 h) survenant classiquement au cours de la première
grossesse lors de 16 dernières semaines de gestation. Dans sa forme classique un œdème généralisé est
également présent. Il s’agit d’un dysfonctionnement multiviscéral, potentiellement mortel compliquant la
grossesse.
c) Physiopathologie et conséquences
La pré-éclampsie est initiée par une anomalie du remodelage vasculaire maternel qui
correspond généralement à un défaut d’invasion des cellules cytotrophoblastiques des artères spiralées.
L’invasion des artères spiralées utérines et du muscle utérin s’effectue en deux étapes
successives :
La première étape est caractérisée par une première invasion des cellules du trophoblaste qui
colonisent la lumière des artères spiralées utérines et forment des bouchons vasculaires appelés
« plugs » présents jusqu’à la 13ème semaine de grossesse. L’envahissement de la paroi vasculaire
et le passage dans la lumière vasculaire des cellules du cytotrophoblaste s’accompagnent d’une
différentiation des cellules cytotrophoblastiques en cellules endothéliales. Cette modification du
phénotype des cellules trophoblastiques en cellules endothéliales est appelée
pseudovasculogenèse. L’absence d’expression par les cellules cytotrophoblastiques de molécules
d’adhésions spécifiques des cellules endothéliales est observée chez les patientes ayant une pré-
éclampsie.
La deuxième étape est caractérisée par une seconde invasion à la 18ème semaine de grossesse.
Ces deux étapes s’accompagnent d’une destruction des cellules musculaires lisses vasculaires et
de la limitante élastique interne. Elles aboutissent au remodelage des artères spiralées utérines
en leur donnant une large capacitance (diamètre vasculaire multiplié par quatre) et une perte
d’élasticité. Les conséquences hémodynamiques en sont la diminution des résistances et une
bonne perfusion placentaire. En d’autres termes, l’invasion trophoblastique des artères spiralées
du myomètre transforme celles-ci en vaisseaux à basse pression et à haut débit assurant la
vascularisation placentaire et fœtale. Le déroulement anormal de l’une de ces deux étapes
conduit à l’ischémie placentaire.
Le sEng bloque l’action de TGF-β( transforming growth factor-beta ) qui active l’eNOS (
endothelial nitric oxide synthetase ) qui entraine la production du NO(un vasodilatateur).
d) Diagnostic de la pré-éclampsie
Dépistage
Il porte sur le Roll Over Test de Gant. Ce test consiste à mesurer d’abord en décubitus
latéral gauche la TA de la gestante toutes les 5 minutes 2 à 3 fois puis la gestante est remise en décubitus
dorsal et la TA est mesurée à nouveau toutes les 5 minutes. Les gestantes dont la diastolique augmente
de plus de 20 mmHg développent dans 93 % de cas une pré-éclampsie. Il faut noter que le test n’est
valable que s’il est pratiqué entre la 29e et la 32e semaine de la grossesse
Diagnostic
Il est confirmé lorsqu’on a chez une gestante une TA supérieure ou égale à 140 /90 mm
Hg plus une protéinurie significative avec parfois un œdème généralisé.
Principes de traitement
Avant la 34e semaine d’âge gestationnel et dans les conditions de surveillance étroite maternelle
et fœtale, il est possible de prolonger dans le but de diminuer les complications néonatales.
Dans cette optique, l’administration des corticoïdes visant à accélérer la maturation pulmonaire
fœtale est conseillée.
Une césarienne ou déclenchement artificiel du travail peut être décidé à tout moment en cas
d’aggravation.
Le traitement médicamenteux est palliatif et a pour objectif :
- La prévention des complications cérébrales maternelles justifiant l’administration
d’antihypertenseurs.
- La correction de la volémie et le contrôle de la coagulopathie.
Il est admis de manière consensuel que ce traitement médicamenteux doit permettre
d’amener la diastolique entre 90 et 120 mm Hg. Une correction plus importante ou brutale de la TA
risquerait de provoquer une hypoperfusion placentaire qui est dangereuse pour le fœtus.
La toxémie gravidique étant responsable d’une hypovolémie relative comparée à la
grossesse normale, l’expansion volémique est proposée dans les formes sévères avec trois objectifs :
- Diminution de la résistance vasculaire systémique ;
- Amélioration de la fonction rénale ;
- Amélioration de la circulation chez la mère.
3° Prévention de la pré-éclampsie
L’action préventive de l’AAS serait plus importante pour des doses de 100 à 150 mg/J
et pour un début de traitement précoce, avant 12 SA, en pratique vers 13 à 14 SA. L’AAS est
recommandé chez les gestantes à haut risque d’éclampsie (Antécédents de pré-éclampsie sévère,
HRP, maladies auto-immunes,…).
NB :
Le MgSO4 est contre Ŕ indiqué chez les patientes présentant une défaillance cardiaque, une
myasthénie ou une insuffisance respiratoire. Il doit être utilisé avec précautions chez les
gestantes présentant une altération de la fonction rénale à cause des risques d’intoxication.
En cas d’indisponibilité de Sulfate de magnésie, le valium peut être utilisé. Posologie : 5mg en
IV jusqu’à un maximum de 20 mg.
III.5.2. L’ECLAMPSIE
a) Définition
L’éclampsie est définie par des crises convulsives tonico-clonique survenant dans un
contexte de pré-éclampsie. Ces crises peuvent survenir pendant les deux derniers mois de la grossesse,
pendant le travail et plus rarement dans le post Ŕ partum.
b) Physiopathologie
c) Clinique
1ère Phase ou phase d’Invasion : Installation à la face et au cou des contractions fibrillaires, les globes
oculaires roulent dans l’orbite et s’immobilisent latéralement, puis comme une onde des
contractions fibrillaires atteignent les membres supérieurs qui s’enroulent, les mains en pronation ;
il n’y a pas atteinte des membres inférieurs.
2ème Phase ou phase tonique : Caractérisée par des contractures avec apnée et morsure de la langue ;
cette phase dure tout au plus 10 minutes.
3ème phase ou phase clonique : les muscles sont animés des mouvements saccadés ; les globes oculaires
ont un intense mouvement de nystagmus ; les convulsions cloniques épargnent les membres
inférieurs. Cette phase dure quelques minutes (environ 2’).
4ème Phase ou phase comateuse : la malade est inconsciente ne réagissant pas aux stimuli. La durée du
coma est fonction de l’intensité et de la répétition des crises. Il n’y a pas de perte d’urines.
NB. On parle d’état de mal éclamptique si les accès ou les crises deviennent subintrantes.
d) Diagnostic différentiel
e) Complications
- Souffrance fœtale et parfois mort fœtale ;
- Etat de mal éclamptique
- DPPNI ;
- Coma définitif ;
- Décollement de la rétine et cécité ;
- Anurie.
f) Traitement
Principe de traitement
Le traitement de l’éclampsie vise :
- à assurer la liberté des voies respiratoires ;
- à administrer un anti Ŕ convulsivant ;
- combattre l’HT maligne
- assurer l’équilibre ionique.
Nursing :
La malade doit :
- être intubée ;
- avoir un accès veineux
- être attachée dans son lit et protéger la langue pour éviter les morsures de celle Ŕ ci pendant
les crises.
Traitement médicamenteux
a) Synonymes
b) Définition
L’HRP survient lorsqu’un placenta normalement inséré se sépare de la déciduale basale après
20 semaines de grossesse et avant la délivrance. Il peut survenir au cours de la grossesse ou
pendant le travail.
B. EPIDEMIOLOGIE
C. ETIOPATHOGENIE
D. ANATOMO-PATHOLOGIE
E. PHYSIOPATHOLOGIE
F. ELEMENTS DIAGNOSTIQUES
a) Eléments cliniques
Au TV : segment inférieur dur, tendu, " en sébile de bois ", témoignant de la contracture
utérine ; col parfois modifié, ce qui confirme le début du travail.
Au Spéculum : permet de s'assurer de l'origine utérine de l'hémorragie, dans les cas douteux.
G. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Dans des formes plus frustes, le diagnostic différentiel peut être fait avec :
Un hématome décidual marginal : rupture des veines utéro-placentaires marginales par un
cisaillement de celles-ci.
Un placenta prævia : hémorragie rouge vive, indolore ou avec des contractions.
Rupture utérine : hématome modéré, associant douleurs aiguës et métrorragies minimes sur
un utérus contractile.
H. EVOLUTION ET COMPLICATIONS
I. TRAITEMENT
Traitement obstétrical
Hystérectomie d'hémostase : est d'indication exceptionnelle, car le myomètre, malgré son aspect
alarmant, souvent récupère mieux qu'on ne le pense.
a) Définition
Le HELLP (Hemolysis, Elevated Liver enzyme, Low Platelet) syndrome est une micro-
angiopathie gravidique sévère de la fin du 2 ème et du 3ème trimestre de la grossesse compliquant le plus
souvent une pré-éclampsie. Il complique 4 à 12 % des pré-éclampsies
c) Diagnostic
Diagnostic clinique
Les principaux symptômes rencontrés au cours du HELLP syndrome sont résumés
dans le tableau VIII suivant :
Diagnostic biologique
d) Diagnostic différentiel
microangiopathique, une thrombopénie, des troubles neurologiques, une fièvre et parfois une
insuffisance rénale. On ne note pas de cytolyse hépatique au cours de cette maladie.
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une microangiopathie avec atteinte rénale
prédominante. La triade classique associe une anémie hémolytique microangiopathique, une
thrombopénie et une insuffisance rénale aiguë. Chez la femme adulte, le SHU apparaît
habituellement durant le post-partum. Il est parfois accompagné d’une hypertension artérielle.
Celle-ci apparaît au moins 48 heures après l’accouchement, la grossesse ayant par ailleurs été
normale.
La stéatose hépatique aiguë gravidique (SHAG) est une pathologie rare du troisième trimestre
de la grossesse pouvant mettre en jeu le pronostic vital maternel et fœtal. Les signes cliniques les
plus fréquents sont des nausées et vomissements, des douleurs épigastriques, un ictère et un
syndrome polyuropolydipsique. Dans la moitié des cas, une hypertension artérielle est
également retrouvée. Lorsque le diagnostic est tardif, les signes d’insuffisance hépatocellulaire
peuvent apparaître avec encéphalopathie hépatique pouvant conduire au coma profond.
INTRODUCTION
Les maladies infectieuses constituent une préoccupation sérieuse pour l’obstétricien en
raison des répercussions entre la grossesse et ces affections.
Actuellement le risque maternel a beaucoup diminué mais nous ne possédons pas
encore le traitement des affections à virus et l’on redoute leurs répercussions très fâcheuses sur
l’évolution du fœtus.
L’importance des effets des maladies infectieuses sur la grossesse est fonction du degré
d’immunité acquise antérieurement. Les maladies infectieuses peuvent entraver le cours normal de la
grossesse à tout âge de celle-ci. Elles peuvent selon les cas entraîner un avortement, un accouchement
prématuré, un retard de croissance intra-utérin avec faible poids de naissance, une MFIU, ou des
malformations fœtales congénitales.
A l’ occasion d’une infection, les macrophages synthétisent une pyrexine qui agit au
niveau de l’hypothalamus qui va synthétiser les PGE2 qui provoquent les contractions utérines qui sont à
la base de l’interruption de la grossesse.
Lors d’une infection, les bactéries ou parasites peuvent libérer une toxine qui se
comporte comme une véritable substance pyrogène agissant sur les centres bulbaires de la
thermorégulation entraînant ainsi une hyperthermie. Cette hyperthermie agit à son tour au niveau de
l’hypothalamus qui va synthétiser et libérer l’ocytocine qui provoque des contractions utérines qui sont
aussi à la base de l’interruption de la grossesse.
B. CYSTITE AIGUË
IV.1.2.2. LISTERIOSE
a) Définition et épidémiologie
Maladie infectieuse dont l'agent est un bacille à Gram positif, Listeria monocytogenes,
responsable d'avortements et d'infections neuroméningées. Les formes neurologiques sont rares chez la
femme enceinte.
b) Biologie
c) Etiopathogénie
Après ingestion d’un aliment contaminé, les bactéries traversent la paroi intestinale et
gagnent les ganglions mésentériques, puis le foie et la rate. La réponse immunitaire fait appel à
l’immunité cellulaire, tandis que le rôle de l’immunité humorale est secondaire. Ce n’est que si
l’inoculation est massive ou, surtout, s’il existe un terrain fragile ou immunodéprimé, que se développe
une infection clinique.
d) Clinique
La listériose chez la femme enceinte est diagnostiquée deux fois sur trois au 3 ème
trimestre.
Une fièvre comprise entre 38 et 41 °C, est présente dans 70% des cas. Elle peut réaliser :
Un syndrome pseudogrippal avec frissons, céphalées et myalgies ;
Une chorio-amniotite avec travail prématuré fébrile, altération du rythme cardiaque fœtal et
liquide amniotique méconial ;
e) Diagnostic différentiel
Une biologie de routine pouvant montrer une hyperleucocytose et une cytolyse hépatique.
f) Traitement
L’amoxicilline est le traitement de référence, mais son efficacité est lente du fait d’une
pénétration intracellulaire limitée et d’une action uniquement bactériostatique.
Les aminosides ont un effet synergique avec l’amoxycilline et on effet bactéricide.
NB : En cas de listériose prouvée, le traitement de référence est l’amoxycilline à dose élevée (6 g/j)
pendant 3 semaines associé à un aminoside pendant 5 jours afin d’obtenir une réaction
bactéricide
Traitement préventif
Trois mesures :
La réduction de la consommation des aliments par des normes d’hygiène et le contrôle des
élevages et de l’industrie agro-alimentaire.
La détection précoce des formes épidémiques et l’identification des aliments responsables.
sL’information des femmes enceinte sur les mesures d’hygiène alimentaire.
g) Evolution
Les formes graves pour la mère sont rares. En revanche, le pronostic fœtal reste
sombre. Il dépendant essentiellement de l’âge gestationnel (mortalité fœtale est d’environ 60 % au-delà
de 20 SA).
PALUDISME ET GROSSESSE
a) Introduction
L’insuffisance pondérale à la naissance est un facteur qui contribue pour beaucoup à la mortalité parmi
les nourrissons.
b) Définition épidémiologie
La grossesse est considérée comme une période à haut risque en matière de paludisme :
Probabilité d’accès palustre plus élevée, gravité potentielle plus forte, retentissement chez le fœtus.
c) Aspects cliniques
Dans les zones de faible transmission palustre (zones où les femmes n’ont pas acquis
d’immunité satisfaisante), les manifestations graves du paludisme sont très fréquentes : neuropaludisme,
l’œdème pulmonaire, l’insuffisance rénale aiguë.
Par contre dans les zones à transmission palustre élevée, les complications aiguë sont
rares. La fièvre et les autres symptômes non spécifiques du paludisme sont plus fréquemment
rencontrés chez les primipares semi-immunes et les multipares présentent le plus souvent un paludisme
asymptomatique. L’anémie au cours de la grossesse a une origine multifactorielle, cependant le
paludisme reste le facteur le pus facteur le plus déterminant.
L’importance des effets du paludisme sur la grossesse est fonction du degré d’immunité
anti palustre acquise antérieurement.
Le paludisme peut entraîner :
- Un avortement,
- Un accouchement prématuré ;
- Un RCIU avec faible poids de naissance qui est cause de morbidité et de mortalité périnatale.
- Mort fœtale
- Paludisme congénital.
Ces lésions placentaires palustres induisent une diminution des échanges foeto-
placentaires entraînant un retard de croissance intra-utérin avec faible poids de naissance. Le placenta
protège le fœtus en filtrant les parasites, mais en cas d’infection massive et de faible prémunition, les
altérations histologiques placentaires peuvent entraîner le passage des parasites conduisant ainsi à la mort
fœtale. Le paludisme entraîne une anémie maternelle par hémolyse. Cette anémie est à la base d’une
insuffisance qualitative d’oxygénation du sang maternel par insuffisance de transport de l’O2 de la mère
vers le fœtus entraînant une hypoxie fœtale. L’hypoxie fœtale entraîne un stress fœtal qui est à la base
de la libération d'adrénaline fœtale qui traverse la barrière placentaire et initie les contractions utérines
menaçant ainsi la grossesse.
La grossesse, par les modifications immunitaires qu’elle induit rend la femme enceinte plus
vulnérable au paludisme. Elle provoque, en effet une baisse de l’immunité générale et une baisse de
l’immunité anti palustre acquise surtout chez les primigestes. Ce nouvel état immunitaire favorise les
formes graves de paludisme
Rôle du placenta
Chez une femme enceinte infectée par le Plasmodium falciparum, le placenta contient
des globules rouges parasités en très grande quantité. Cette invasion massive du placenta par le
Plasmodium falciparum est le fait d’une cyto-adhérence des hématies parasitées au tissu placentaire.
Pourquoi le paludisme est-il plus fréquent et plus grave chez les primigestes que chez
les femmes ayant déjà eu plusieurs grossesses ?
Les anticorps contre les parasites adhérant au CSA apparaissent moins fréquemment
lors de la première grossesse. Il apparaît ainsi qu’à la suite d’une première grossesse infectée par le
paludisme, les femmes développent une défense immunitaire dirigée spécifiquement contre les souches
de parasite capables d’adhérer au placenta (CSA).
f.1. Prophylaxie
Dans les zones de stable (élevée) du paludisme, toutes les femmes enceintes devraient
se voir administrer au moins deux doses de traitement préventif intermittent une fois qu’elles ont perçu
les premiers mouvements foetaux (OMS).L’association sulfadoxine-pyriméthamine est la plus
recommandée.
VIH ET GROSSESSE
Malgré des efforts sans précédent au niveau mondial de mobilisation contre l’épidémie
du VIH/Sida, la prévention de nouvelles infections reste largement insuffisante.
A la fin de l’année 2010, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde a
été estimé à 34 millions. L’OMS a estimé à 2,7 millions le nombre de nouvelles infections à VIH en
2010, dont 390 000 enfants.
A l’échelle mondiale, les femmes représentent 50 % des personnes vivant avec le VIH.
Mais en Afrique subsaharienne, les femmes représentent 59 % des personnes infectées par le VIH.
Chaque année, environ 1,4 millions de femmes vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible et
intermédiaire deviennent enceintes.
IV.1.4.2. Prévalence du VIH
Il est maintenant établi que le risque de progression vers le SIDA ou le décès n’est pas
augmenté par la survenue d’une grossesse. La grossesse est même pour certaines femmes une occasion
d’accéder aux soins ou de l’impliquer dans leur santé. Le marqueur pronostic ARN Ŕ VIH plasmatique
et le Lymphocyte CD4 sont peu modifiés par la grossesse.
Les accouchements prématurés et l’hypotrophie fœtale sont plus fréquents dans les
cohortes de femmes infectées par le VIH que dans la population générale. L’infection à VIH entraîne
souvent une cascade de difficultés financières, l’isolement social et émotionnel retentissant sur l’enfant.
En l'absence des ARV, une revue de 13 études de cohorte a estimé que le risque de
Transmission de la Mère à l’Enfant (TME) du VIH en l'absence des ARV est de 15-20 % en Europe,
15-30 % aux Etats-Unis et 25-35 % en Afrique. D’une manière générale le risque est plus élevé dans les
pays en développement où l’allaitement maternel est le plus pratiqué.
La transmission peut avoir lieu à travers les muqueuses du fœtus et du nouveau-né lors
d’une exposition par voie ascendante ou lors de son passage dans la filière génitale. La présence de virus
dans ce compartiment est variable selon les patientes. Elle est considérablement réduite sous traitement
antirétroviral.
Tableau X. Facteurs qui augmentent le risque de transmission verticale du VIH d’après Mandelbrot
Facteurs maternels Charge virale plasmatique élevée
Déficit immunitaire (lymphocytes CD4 ≤
350/mm3)
Symptômes cliniques du SIDA
Facteurs viraux Virus VIH -1versus VIH-2
Facteurs fœtaux Génétiques (HLA, CCR-5)
Sexe féminin
Hypotrophie
Facteurs placentaires Chorioamniotite bactérienne, paludisme
Facteurs obstétricaux Rupture prématuré des membranes
Accouchement prématuré
Infection génitale, Maladie Sexuellement
Transmissible
Gestes invasifs
Voie basse (versus césarienne programmée)
Allaitement maternel Etat maternel (SIDA, charge virale
plasmatique augmentée, le taux de CD4
diminué)
Charge virale élevée dans le lait
Mastite
Stratégies transversales
L'alimentation du nourrisson, le conseil et le soutien
La planification familiale (PF) et la santé reproductive (SR)
Défis additionnels
Améliorer le suivi du couple mère-enfant
Contrainte des ressources humaines
Intégrer la PTME dans la santé materno-infantile
Renforcer la participation de la communauté et l’implication du conjoint (partenaire)
- Réaliser une prophylaxie pré et post-expositionnelle chez le fœtus par passage transplacentaire
des antirétroviraux pris par la mère et ; chez le nouveau né par l’administration directe pendant
l’allaitement maternel.
Les bonnes pratiques obstétricales visant à réduire le contact fœtal avec le sang maternel
et les sécrétions cervico-vaginales réduisent le risque de la TME en salle d’accouchements. Elles
s’appliquent à toute femme infectée par le VIH ou avec un statut sérologique VIH inconnu.
Les actes à éviter sont : l’amniocentèse, la rupture prolongée des membranes, le travail
prolongé, l’usage de procédures invasives comme les ventouses ou forceps, la transfusion sanguine non
testée et l’épisiotomie systématique.
Le traitement ARV est recommandé pour les femmes ayant besoin de traitement pour
leur propre santé. La prophylaxie de l’enfant est constituée de NVP pendant 6 semaines lorsque la mère
est sous traitement ARV et sur toute la période d’allaitement (12 mois au maximum) et pendant 7 jours
après si la mère est sous prophylaxie. Toutefois cette politique n’est pas d’application effective partout
dans le pays.
IV.2.1. ANEMIE
A. ANEMIE CARENTIELLE
Les grossesses rapprochées, la multiparité, les grossesses multiples, le jeune âge, le bas
niveau socioéconomique et les infections parasitaires chroniques favorisent la survenue de ces anémies
ferriprives
Le traitement de la carence avérée est l’apport oral de sels ferreux (200 mg/j soit 100
mg/j de fer élément) dont les effets indésirables essentiellement digestifs ne seraient pas dose-dépendant.
Le traitement dure au minimum trois mois et ses effets biologiques apparaissent après quelques
semaines.
Ce type d’anémie peut toucher jusqu’à 25 % des femmes enceintes non supplémentées
en folates dans les pays en développement et 2,5 à 5 % dans les pays industrialisés, sans compter les
carences infra-cliniques. La baisse des folates sériques et érythrocytaires est presque constante au cours
de la grossesse chez les femmes non supplémentées. Elle est en partie due à l’hémodilution et à un
catabolisme accru. Le degré de carence dépend de l’importance des réserves en début de grossesse et
l’on estime qu’un tiers des femmes seraient carencées dans les sociétés occidentales.
Le tableau clinique qui comprend une pâleur, un subictère, une dyspnée et une langue
dépapillées se voit rarement dans les pays développés. En effet, il concerne des femmes ayant un régime
alimentaire pauvre en viandes et légumes verts.
Dès 1950, l’administration d’acide folique per os a été proposée pour traiter l’anémie
mégaloblastique (5 mg/j jusqu’à la correction de l’anémie) puis à partir de 1990, des travaux ont mis en
valeur l’intérêt de la supplémentation systématique pré-conceptuelle (0,4 mg/j 4 semaine avant et 8
semaines après la conception) dans la prévention du défaut de fermeture du tube neural. Cette
supplémentation entraine également une diminution significative des malformations fœtales urinaires et
cardiaques. En cas d’antécédents d’anomalie de fermeture du tube neural, la supplémentation nécessite
4 à 5 mg/j pendant 4 semaines avant et 8 semaines après la conception. Chez les femmes débutant leur
grossesse avec des réserves insuffisantes, le déficit en folates peut être prévenu par des apports
équivalent en 0,2 mg/j d’acide folique.
C. ANEMIE HEMOLYTIQUE
IV.2.2. DREPANOCYTOSE
La grossesse est une situation à haut risque chez les patientes drépanocytaires majeures
(formes homozygotes SS et hétérozygotes composites SC, SD Punjab, SO Arab et Sß) en raison d’une
augmentation de la morbidité et de la mortalité maternelles et fœtales survenant principalement au 3ème
trimestre, pendant l’accouchement et dans le post-partum. La forme hétérozygote AS est
asymptomatique et confère une résistance au paludisme.
IV.2.3. ALLO-IMMUNISATION
a) Définition et épidémiologie
Cette AIFME peut être responsable in utero d’une anémie fœtale susceptible
d’entraîner dans sa forme majeure une anasarque foeto-placentaire puis une mort in utéro. A la
naissance le nouveau-né est exposé à une anémie ainsi qu’à une hyperbilirubinémie. Si cette
hyperbilirubinémie est majeure (supérieure à 200 mmg/l), un ictère nucléaire peut survenir par toxicité
de la bilirubine libre sur les noyaux gris centraux gris centraux. La prématurité d’indication médicale
complique également souvent ces grossesses.
Plus de 250 antigènes de groupes sanguins ont été identifiés, près de 100 d’entre eux
ont été impliqués dans des AIFME, mais seuls les antigènes les plus immunogènes peuvent entraîner
une forme gravidique sévère. L’immunisation la plus fréquente s’observe dans le système ABO mais elle
n’est pas responsable d’anémie fœtale sévère. L’AIFME Rh D arrive en second et représente la cause la
plus fréquent et la plus grave des allo-immunisations symptomatiques. Son incidence, qui était de 6 à 10
%0 naissances avant 1971 avant la généralisation de l’immunoprophylaxie, a chuté à 0,9 % 0 naissances
en 1995 dans la région de l’île de France, soit une estimation de 730 à 750 femmes par an en France.
Elle représente 70 % des cas dépistés à la naissance et 90 % ceux nécessitant un traitement in utero. Elle
est symptomatique dans environ 50 % des cas dont un quart développe une anémie fœtale sévère avant
le terme de 34 SA. Les autres AIFME ont une incidence cumulée d’environ 0,5 % 0.
b) Physiopathologie
Les premiers anticorps maternels produits sont les IgM, progressivement remplacés par
des IgG (réponse immunitaire primaire). C’est un processus qui se développe lentement : les anticorps
apparaissent exceptionnellement avant 4 semaines, habituellement à 8-9 semaines et parfois augmentent
seulement 6 mois après le premier contact avec les antigènes étrangers.
La réponse secondaire a lieu lors d’une nouvelle exposition antigénique : elle est alors
rapide et de type IgG, des expositions itératives augmentant encore la rapidité et la production
d’anticorps. Une fois dans la circulation fœtale, ces anticorps se fixent sur les antigènes de membrane
correspondant et la destruction des érythrocytes se fait principalement dans le système réticulo-
endothélial, en particulier au niveau de la rate. Même au cours d’une première grossesse, ce
phénomène peut survenir, du fait de la répétition des hémorragies fœto-maternelles.
L’hémolyse fœtale est responsable d’une anémie et d’une augmentation d’un produit
de dégradation de l’hémoglobine, la bilirubine. Lorsque l’anémie fœtale est sévère, elle aboutit à une
anasarque foeto-placentaire avec infiltration hydrique du fœtus et des annexes. En l’absence de prise en
charge, ce tableau peut évoluer vers la mort in utéro ou périnatale.
Au 2ème trimestre :
a) Risque important de passage d’hématie fœtale
c) Prévention
- Si la femme est Rh D négatif, une information doit être délivrée sur l’immunisation anti-D :
dépistage, suivi, prévention. A cette occasion, le groupe Rh D du conjoint est à documenter ;
- Si la femme n’est pas immunisée contre l’antigène D, un contrôle de RAI (recherche
d’agglutinines irrégulières) doit être réalisé au cours du 6ème mois de grossesse, idéalement entre
26 et 28 SA.
Lorsqu’une condition immunoprophylaxie se présente :
o Si le conjoint Rh D négatif et la paternité certaine : la prophylaxie anti-D peut être
évitée ;
o Si le conjoint est Rh D positif ou inconnu : la prophylaxie anti-D doit être proposée.
Une information est alors donnée à la patiente et son consentement doit être
systématiquement obtenu avant toute administration d’immunoglobulines anti-D.
Lorsque le génotypage fœtal Rh D sur sang maternel peut être réalisé, il est
recommandé de l’appliquer afin de limiter la prophylaxie Rh aux seules femmes enceintes d’enfant Rh-
D positif.
Lorsque l’injection de 300 µg d’anti-D a été réalisée, il n’est pas nécessaire de répéter
par la suite les RAI en vue de dépister une immunisation anti-D, et ce jusqu’à l’accouchement. Les RAI
ultérieures sont à visées exclusivement transfusionnelle. Il est donc recommandé de ne pas réaliser cet
examen avant admission pour l’accouchement. Si la patiente n’a pas reçue d’injection de 300 µg d’anti-D
à 28 SA, la RAI du 8ème mois doit être maintenue ; la prophylaxie ciblée est effectuée comme au cours du
2ème trimestre.
Une RAI de contrôle 6 mois plus tard est recommandée : elle permet de rechercher
l’apparition éventuelle d’anticorps anti-érythrocytaires.
.
IV.3.1.1. GENERALITES
IV.3.1.2. CLASSIFICATION
A. DIABETE GESTATIONNEL
a) Définition et épidémiologie
Selon MERGER : Il s’agit d’un diabète découvert pendant la grossesse et qui disparaît
après l’accouchement.
Entre la 4ème et la 6ème semaine : Une hyperglycémie maternelle non reconnue va entraîner
des malformations neurologiques et cardiaques et squelettiques qui se constituent dans
cette phase de l’organogénèse.
Vers le 5ème et le 6ème mois : Source de retard mental ultérieure et autres anomalies de SNC.
En effet c’est à ce stade que s’édifient les membranes cellulaires cérébrales (Organogénèse
de SNC se poursuit)
Vers la fin de la grossesse : Un diabète gestationnelle méconnu entraîne une macrosomie
fœtale, mort fœtale, hydramnios, dystocie, hypoglycémie et hyperglycémie.....
- Hydramnios ;
- Glycosurie : découverte d’une glucosurie à 2 reprises : une glycosurie simple de la grossesse
est fréquence sans élévation glycémique : (Elle serait due à un abaissement du seuil rénal de la
résorption du glycose et à une augmentation de la pression de filtration glomérulaire).
Au cours d’une grossesse normale les glycémies sont plus basses à jeun et plus élevées
en post prandial que chez une femme non enceinte.
Les techniques d’hyperglycémie orale provoquée sont lourdes, coûteuses, mal tolérées
et ne peuvent être appliquées à toute femme enceinte. Aussi a-t-on proposé les techniques suivantes :
La patiente sera suivie tous les 15 jours par un diabétologue et un obstétricien. Dans le
cas favorables, la bonne observation des prescriptions diététiques suffira jusqu’à terme à maintenir le
bon équilibre glycémique. Dans les cas défavorables (moins nombreux) ; l’insuline devient nécessaire si
la glycémie à jeun est > 1,10 g/l ou post prandiale > 1,30 g/l. De préférence utiliser l’insuline humaine ; il
faudra hospitaliser la gestante, lui apprendre les techniques d’injection. L’hospitalisation à 36-
37èmesemaine est obligatoire pour l’optimisation glycémique, monitorage du rythme du cœur fœtale
(RCF).
L’accouchement se fera par voie basse à terme tenir compte de la macrosomie. Le jour
de l’accouchement la normo-glycémie doit être maintenue. Après la naissance l’insuline est arrêtée et la
glycémie se normalise 1 ou 2 jours presque toujours. L’allaitement n’est pas contre-indiqué. Surveillance
renforcée du nouveau-né pendant les 1ères 24 heures.
L’avenir de ces femmes ayant présenté un diabète insuliné ou pas n’est pas prévisible.
Si une nouvelle grossesse survient, il faut craindre un diabète récurrent favorisé par :
- Diabète d’apparition précoce : il s’agissait sans doute d’un diabète type II jusque-là méconnu ;
- Persistance d’une obésité non réduite ;
- Le fait qu’il ait fallu des doses importantes d’insulines en fin de grossesse.
Il est rare et apparaît après 40 à 45 ans chez des femmes obèses traitées par régimes ou
hypoglycémiants oraux. (Les hypoglycémiants oraux ont des effets tératogènes). Toutes ces femmes
réunissent des caractères péjoratifs ; ce sont souvent des diabètes négligés dont la prise en charge
préconceptionnelle est difficile.
a) Complications
Risque de malformations ;
Macrosomie ;
Toxémie gravidique ;
Mort fœtale in utero.
b) Conduite à tenir
Comme bilan
- Prendre le poids.
- Conseils diététiques.
- Dépistages d’infection urinaire, génitale, dentaire.
- Examen du fond d’œil, andiographie rétinienne.
- Optimisation glycémique dès avant la conception est nécessaire. Il est préférable que la
nidation se fasse sur un endomètre au métabolisme normal.
La généralisation de ce contrôle a diminue sensiblement la fréquence des anomalies
congénitales.
Noter avec exactitude la date du début de la grossesse à l’échographie la 8 ème et la 11ème semaine par la
mesure de la longueur cranio-caudale.
Suivi médical
- Associer l’insuline rapide et semi lente ;
- Faire des glycémies répétées en respectant des mesures hygiéno-diététiques (2000 Kcal par
rapport enfer, calcium) ;
- Fond d’œil ;
- Prise de la tension artérielle.
Suivi obstétrical.
- Tous les 15 jours de rapproché ;
- Echographie de la 20ème semaine peut déceler une malformation ;
- Suivre les anomalies de la croissance fœtale ;
- Si la présence d’une hypertension artérielle ou une néphropathie ; craindre un retard de
croissance intra-utérin ;
- L’échographie permet aussi de dépister une macrosomie fœtale caractérisé par un poids > au
90ème percentile des courbes de croissance fœtale intra utérine.
- L’abaissement du seuil rénal de réabsorption du glucose pendant la grossesse rend illusoire la
surveillance du diabète par la glucosurie.
Intérêt d’analyse urine : - recherche de cetonurie qui pourrait annoncer une élévation de
glycémie faisant craindre une décompensation de diabète.
- Recherche d’infection
Cette macrosomie n’a pas disparu malgré le bon contrôle du diabète et le fait reste inexpliqué.
La constitution d’hydramnios nécessite une surveillance accrue et hospitalisation de la gestante
les 3 dernières semaines de la grossesse.
La crainte d’une toxémie impose la surveillance de la tension artérielle.
Pour les classes A, B et C où il n’y a pas de complication vasculaire de diabète, le bon contrôle de
glycémie :
- Attendre le déclenchement spontané à terme.
- Déclencher l’accouchement par voie basse à terme si le col est favorable.
Pour les autres classes D, E, F, H et I où les complications vasculaires sont présentes et ou souvent les
critères de gravité de PEDERSON sont constatées :
- HTA
- Toxémie gravidique
- Pyélonéphrite aigue
- Acidocétose, mauvaise observance du traitement.
Dans ces formes où le bon contrôle du diabète n’est obtenu, préférer la césarienne ‘Un travail prolongé
aura des conséquences graves.
- Pour la mère :
* Aggravation des rétinopathies.
* Aggravation d’une toxémie.
- Pour le fœtus :
* Hypotrophie fœtale, macrosomie.
* Mort fœtale in utero. En 1950 le taux du MFIU était de 40 %, actuellement le taux est de 1 à 2
%. L’accouchement de fait le plus tard possible sauf si on retrouve en présence de signe de souffrance
fœtale.
Le taux de césarienne dans les DID est encore élevé : 60 % .
5. PATHOLOGIE NEONATALE
a) Détresse respiratoire
Cet accident évolutif sévère est en voie de disparition depuis que l’on a reculé la date
d’accouchement ; en revanche une détresse respiratoire de 1 à 2 jours est encore observée. Elle est due
à un retard de résorption du liquide intra alvéolaire.
b) Hypoglycémie néonatale
Due à l’hyperinsulinisme fœtale qui persiste les premiers jours de la vie (ne pose plus
beaucoup de problème en néonatologie).
c) Autres complications
Hypocalcémie
Ictère avec hyperbiluribilémie
Polyglobulie due à une hypoxie modéré in-utero.
Si les 2 parents sont diabétiques le risque de voir apparaître un diabète chez l’enfant est
de 25 %. Si seulement un parent est diabétique le risque n’est que de 2,1 %.
En conclusion
La grossesse chez la femme diabétique reste un enjeu délicat ou la collaboration médico
Ŕ obstétrique est nécessaire. Dans tout les cas le suivi des conseils diététiques, le maniement de l’insuline
et la surveillance régulière sont les garants du succès.
a) Synonymes
• Myomes ; léiomyomes ; fibromes ; fibromyomes
b) Définition
Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes de l’utérus humain qui se développent
à partir de cellules musculaires lisses de la paroi de l’utérus.
IV.4.2. Etiopathogénie
b) Le fibrome proviendrait d’une mutation génétique qui entraine une croissance exagérée d’une ou de
plusieurs cellules musculaires qui constituent la paroi utérine ; l’hérédité semble jouer un rôle important.
IV.4.3. Anatomo-pathologie
a) Eléments Cliniques
Signes fonctionnels
Troubles du ménogramme (ménorragies). Fig.15. Différentes localisation des myomes
Hypogastralgies : soit de type pesanteur pelvienne ou rectale, soit aiguës.
Leucorrhées banales, surtout abondantes avant les règles et rarement on peut avoir une
hydrorrhée ou une pyorrhée.
Les symptômes et des signes de la compression des organes avoisinants.
Signes physiques :
A l’inspection, voussure sus-pubienne.
Au TV combiné au palper abdominal, utérus de volume augmenté, souvent irrégulier,
bosselé, de consistance dure, indolore.
b) Eléments paracliniques
L‘ IRM : un des meilleurs moyens de diagnostic des myomes utérins et leurs localisations. C’est
l’examen le plus efficace pour la cartographie exacte des myomes.
Le fibrome ovarien : tumeur solide bénigne de l’ovaire; il est souvent l'élément principal et
causal du syndrome de Demons-Meigs, une triade associant : fibrome de l'ovaire + ascite +
épanchement pleural.
Le sarcome utérin : qui n’est pas une évolution du fibrome.
IV.4.6. Evolution
a) Modifications de volume
Les fibromes peuvent restés stables en volume mais la tendance à l'augmentation de
volume est l'événement le plus habituel.
b) Transformations
la dégénérescence hyaline :
la calcification ;
l'involution adipeuse où le fibrome prend l'aspect d'un lipome ;
la nécrobiose aseptique :
la cavitation (la transformation pseudo kystique)
la transformation maligne : léiomyosarcome.
IV.4.7. Complications
a) Complications hémorragiques :
Un fibrome sous- muqueux peut être à l'origine de pertes de sang très importantes
pouvant entrainer une anémie.
b) Complications douloureuses :
• La nécrose aseptique : est la principale cause des douleurs en cas de fibrome.
• La torsion d'un fibrome pédiculé peut entraîner des douleurs locales brutales plus ou moins
permanentes et un état de choc avec réaction péritonéale marquée.
c) Complications mécaniques :
Le fibrome d'une grande taille peut comprimer différents organes avoisinants : vessie
(incontinence urinaire), uretères (urétero-hydronéphrose), veines (œdèmes, varices,
hémorroïdes), nerfs (névralgies), rectum et sigmoïde (constipation).
IV.4.8. Traitement
a) Traitement médical :
Il n’existe pas de traitement médicamenteux susceptible de faire disparaitre les
myomes.
En cas de fibrome symptomatique le traitement est toujours de courte durée (< 6 mois) et vise
les symptômes attribués au fibrome. Les progestatifs sont habituellement utilisés.
En cas de volume jugé trop important et/ ou d’anémie sévère, la prescription d’agonistes de la
LH-RH peut être indiquée dans un but exclusivement pré ou péri-opératoire et pour des durées
< 6 mois.
b) Traitement chirurgical
Traitement conservateur : Myomectomie
• par laparoscopie
• Par hysteroscopie
• par laparotomie
Traitement radical : Hystérectomie
• par voie vaginale,
• par la coelio-chirurgie
• par laparotomie
Hystérectomie totale Par ouverture abdominale, par Disparition Perte de l’utérus, donc
voie transvaginale ou par définitive de la stérilité définitive, risque
laparoscopie symptomatologie anesthésique et chirurgical
Appareil à effet doppler pour auscultation des bruits du cœur fœtal en consultation. Il
a remplacé le traditionnel stéthoscope d’accoucheur.
a) Principe
- C’est celui de l’émission d’un faisceau d’ultrason dont la fréquence est modifiée lorsqu’elle
rencontre une surface mobile : ici le cœur fœtal.
- Le signal est sonore.
b) Intérêt
- Précocité de détection des BCF : souvent vers la 15ème semaine. Voire 12ème semaine. Rythme : 120
Ŕ 160.
- L’étude concomitante du pouls maternel permet d’éviter la confusion avec le pouls maternel.
V.2. ECHOGRAPHIE
a) Définition
Il s’agit d’un système émettant des ultrasons ( c’est-à-dire des sons non perceptibles par l’oreille
humain ) et les recueillant vers la sonde après avoir été réfléchis par une structure tissulaire.
b) Historique
Les techniques ultrasons étaient utilisés pendant la 2 ème guerre mondiale pour la
détection des sous marins en mer du nord.
c) Principe de fonctionnement.
Opérateur dépendant
d) Risques
Il n’y a pas d’effet nocif sur le fœtus, ainsi les ultrasons par leur innocuité et leur
accessibilité ont su trouver une place de choix dans l’obstétrique. Ce ne sont pas des rayons X.
e) Principales applications
Le sac embryonnaire
Son identification dès la 4 Ŕ 5ème semaine d’aménorrhée est utile pour déterminer la localisation
de la grossesse et la détection des grossesses multiples, nombre d’embryons et type de
placentation.
La biométrie
C’est la première des applications obstétricales. Quel que soit le progrès réalisé, elle
reste la base de tout examen fœtal.
Les paramètres essentiels à rechercher sont :
- La longueur cranio-caudale (LCC) au premier trimestre.
- Le diamètre Bipariétal (BIP ou BDP) : entre les basses pariétales du crâne
- La circonférence de la tête.
- Le diamètre transverse abdominal (DAT) :la mesure se fait sur un plan par l’estomac et la vessie
ombilicale.
- La circonférence abdominale (CA)
- La longueur du fémur (LF) : rectiligne les 5 premiers mois, puis elle rend la fosse classique de
canne de GOLF.
- Le diamètre inter orbitaire quand on suspecte certaines maladies chromosomiques.
- Ces mesures seront toujours effectuées quel que soit l’indication de
- l’examen. Idéalement chaque opérateur devrait avoir ses propres courbes établies sur sa
population, avec son matériel et en fonction de sa façon de travailler.
Permet de déterminer :
- La longueur cranio-caudale. C’est l’échographie de datation. La détermination de l’âge de la
grossesse au cours du premier trimestre réduit le pourcentage d’induction pour suspicion de
post maturité et le recourt à la tocolyse. La date prévue de l’accouchement ainsi calculé ne sera
plus revu.
- La clarté nucale ou œdème nucal : c’est un marqueur important dans le dépistage des
malformations fœtales au cours du premier trimestre. La mesure est effectuée sur coupe fœtale
sagittale, une valeur supérieure à 3 mm est anormale.
- Au niveau de la tête on peut visualiser le faux du cerveau et deux plexus choroïdes, cela exclu
les troubles graves du développement du cerveau.
- Il faut aussi vérifier la position intra thoracique du cœur, l’activité cardiaque est au moins à 120
battements/min.
- Au niveau de l’abdomen, l’estomac et la vessie sont objectivés à la 12ème semaine.
- On peut aussi à la 12ème semaine observer le placenta et le localiser, une insertion pré cervicale
du placenta n’implique pas un placenta praevia au 3ème trimestre.
Facteurs limitants :
- Obésité maternelle ;
- Oligo et polyhygramnios ;
- Présence de 3 fœtus ou plus.
Les dimensions de différentes structures sont évaluées à l’aide des courbes des
percentiles. Ainsi par comparaison aux courbes des populations normales, la détection des R.C.I.U est
possible ; l’évaluation des poids ; la position du fœtus, localisation du liquide amniotique.
L’échographie a totalement bouleversé les pratiques grâce à son extrême facilité, grâce à
sa sécurité et grâce à une précision autorisant le prélèvement sélectif et même certains gestes
thérapeutiques.
ETUDE DU PLACENTA
Repérage : il apparaît vers la 9ème et la 10ème semaine sous forme d’un épaississement du trophoblaste.
Au 2ème trimestre sous forme semi-lunaire à structure homogène, d’échogènicité plus prononcée que
le myomètre.
Localisation : important pour reconnaître les causes des hémorragies et en diminuant le risque
fœtal aux cours des amniocentèses.
Migration placentaire : Mr King a démontré qu’au cours de la grossesse il y a un processus de
progression du placenta vers le fond utérin dégageant progressivement le segment inférieur. Ces
travaux sont à la base de l’élaboration d’une classification dynamique des insertions basse du
placenta : classification de BESSIS. Un placenta est bas inséré du type I, II, III, lorsque son bord
inférieur se rapproche de l’orifice interne du col. Il est recouvrant (type IV) lorsqu’il chevauche
largement l’orifice du col.
Structure du placenta : Son étude est décevante
- Ne renseigne pas la concordance avec la maturation pulmonaire fœtale.
- Mais illustre clairement l’évolution physiologique de l’imagerie échographique du placenta au
cours de la grossesse.
a) Indications
Au premier trimestre
- Le diagnostic de R.C.I.U.
- Le diagnostic de macrosomie.
IV.3. LE DOPPLER
a) Principe
L’examen Doppler d’hémodynamique utérine et foeto-placentaire est une technique non
invasive et reproductible sans danger pour apprécier la fonction placentaire et dépister précocement la
souffrance fœtale.
Son étude permet d’évaluer la vitesse d’écoulement du sang et est basée sur la
rétrodiffusion d’une onde sonore par les hématies.
La rétrodiffusion des ultrasons émis s’accompagne d’une variation de fréquence qui est
proportionnelle à la vitesse de déplacement des hématies.
Les vitesses de sang rencontrées dans les vaisseaux sont telles que les fréquences
Doppler sont situées dans la gamme des audibles.
b) Territoires explorés
- La circulation ombilicale ;
- La circulation cérébrale ;
- La circulation utérine.
c) Indications
Antécédents pathologiques
Antécédents obstétricaux. RCIU ; HTA gravidique ; MFIU ; HRP
Antécédents médicaux
- Néphropathies
Grossesse gémellaire
Dans l’avenir, les progrès technologiques laissent entrevoir la possibilité d’explorer des
territoires aujourd’hui difficiles d’accès, mais intérêt peut être essentiel pour la prédictivité, la prévention
et quelque pas le traitement de la S.F.
IV. 5. LE PHONOCARDIOGRAMME
- N’est utilisable que pendant le travail (ouverture de l’œuf électrode placée directement sur la
présentation).
- Signal pur, bien défini et constant.
- Grande précision.
- Peut être utilisée pendant la grossesse.
On parle de :
Tachycardie :
- Modérée : bpm 160 Ŕ 180
- Marquée : bpm > 180
Bradycardie :
- Modérée : bpm 120 Ŕ 100
- Marquée : bpm < 100.
a) Principe
- Un fœtus en hypoxie peut présenter un RCF normal témoin d’une bonne adaptation en dehors des
contractions.
- En revanche les modifications utérines peuvent induire des décélérations tardives.
b) Technique
Apres 20 minutes d’enregistrement simple de RCF, induire une dynamique utérine d’au
moins 3 contractions par 10 minutes pendant 20 minutes. Le test est dit négatif si le RCF reste normal et
positif si des accélérations surviennent.
La négativité du test n’est pas non plus une garantie du bien être fœtale de décélération
tardive pouvant apparaître moins d’une semaine après le test a l’ocytocine négatif.
Les indications semblent peu nombreuses et on peut aussi objecter que le meilleur test
à l’ocytocine consisterait à déclencher la grossesse.
Jamais avant la 25e SA, car avant 22 SA l’ossification du fœtus est insuffisante et
l’examen est peu contributif. La radiologie du contenu utérin objective le squelette fœtal et certains
détails des parties molles. Les rayons X ne sont pas sans risque pour le fœtus et pour la gestante.
On apprécie :
a) Indications
Diagnostic des anomalies osseuses. L’écho reconnaît la breveté des membres mais analyse mal
leur morphologie et leur minéralisation.
Diagnostic de position du fœtus dans les présentations de siège afin de préciser la position de la
tête par rapport au rachis. Si la tête est défléchie lors de l’accouchement il y a risque d’ischémie
médullaire aiguë.
En cas de grossesse multiple pour apprécier la position des fœtus.
La radiographie contribue aussi à déterminer l’âge fœtal par la date d’apparition d’un certain
nombre d’ossification :
- 26ème semaine : point calcanéen.
- 28 Ŕ 30ème semaine : point astragalien.
- 36ème semaine : point de Beclard, épiphyse inférieure du fémur.
- 38ème semaine : point de Todt, épiphyse proximale du tibia.
- 41ème semaine : point huméral supérieur.
B. RADIOPELVIMETRIE
a) Intérêt
- Apprécier les dimensions du bassin (ce que l’échographie ne peut pas faire).
- Associer à la céphalométrie (Echographie).
- Permet d’étudier les conditions mécaniques de travail.
b) Technique
Un cliché de face :
- Apprécier la morphologie de DS
- Mesurer le diamètre transversal
- Parfois le bi Ŕ sciatique, le bi- ischiatique
Un cliché de profil :
- Mesurer les diamètres antéropostérieur des détroits supérieurs ( DS), moyens et inférieurs.
- Apprécier la courbure du sacrum, l’orientation du bassin.
c) Indication
Siège de primipare
d) Interprétation
e) Inconvénients
On a observé d’importantes discordances entre la clinique et les données radiologiques
(pelvimétrie osseuse). Ces différents inconvénients montrent que mieux vaut se passer aujourd’hui de
l’exploration radiologique qui est déjà supplantée par l’échographie
Basée sur l’utilisation magnétique des protons des noyaux. Il n’y a pas d’effet tératogène
connu. Permet aussi d’obtenir une pelvimétrie avec une bonne précision sans irradiation et même
l’étude de l’anatomie fœtale, sa croissance et localisation du placenta.
a) Indication
1) AMNIOCENTESE
a) Intérêt
Rôle de l’échographie :
- Confirmer la vitalité de l’œuf ;
- Localiser le placenta ;
- Localiser la pointe de l’aiguille pour éviter la blessure accidentelle du fœtus.
b) Complications
Fœtales : Blessures (ne doivent plus exister depuis l’échographie), mort de cause inconnue, iso
immunisation rhésus (elle doit être prévenue par l’injection systématique d’une ampoule de
gammaglobuline anti D, cela immédiatement chez toute femme rhésus négatif après
amniocentèse), fissuration des membranes (elle est sans conséquences) car l’écoulement est
transitoire.
c) Indications
- Détermination du caryotype.
- Recherche d’une infection fœtale : toxoplasmose, cymégalovirus.
- Dosage d’alpha-foetoprotéine.
- Dosage des enzymes digestives : pour le dépistage de la mucovicidose ou devant un tableau
évoquant une sténose digestive.
- Dosage de la bilirubine et détermination de l’index de LILEY dans les situations à risque
d’anémie hémolytique.
- Détermination de la maturité pulmonaire.
b) Technique : Le prélèvement est guidé par échographie entre la 10 e et la 12e semaine. Voie
transabdominale de préférence car il y a moindre de risque : - d’infection, de saignement et de
fissuration de membranes.
- Désinfection abdominale saigneuse ;
- Introduction d’une aiguille lombaire à travers la paroi maternelle et l’utérus.
- L’usage de l’anesthésie locale n’est pas impérative ;
- Retrait de 10 à 30 ml de liquide amniotique.
d) Contre-indications
Contre-indications absolues :
- Myomes inévitables lors de la ponction.
- Interposition intestinale.
- Topographie du placenta rendant le prélèvement impossible.
- Métrorragie.
- Décollement du placenta.
Contre indications relatives :
- Grossesse multiple
- Coagulopathie maternelle
3) AMNIOSCOPIE.
- La coloration du liquide : claire et opalescente dans les cas normaux ; vert, verdâtre, jaune et
sanguinolente dans les cas pathologiques.
- La présence ou l’absence du vernix caseosa.
a) EXPLORATION RADIOLOGIQUE
La radiologie du contenu utérin objective le squelette fœtal et certains détails des parties
molles. Les rayons X ne sont pas sans risque pour le fœtus et pour la gestante. On a observé
d’importantes discordances entre la clinique et les données radiologiques (pelvimétrie osseuse). Ces
différents inconvénients montrent que mieux vaut se passer aujourd’hui de l’exploration radiologique
qui est déjà supplantée par l’échographie. Toutefois ce moyen d’exploration permet de mettre en
évidence :
- La position et le type de présentation du fœtus.
- Le nombre et la mort du fœtus in utéro.
- La Rx de profil du bassin de la gestante permet de montrer la position du détroit supérieur par
rapport à la position du diamètre du sommet.
- Les malformations fœtales (anencéphalie, hydrocéphalie, anasarque fœtal etc.)
b) ULTRASONOGRAPHIE (ECHOGRAPHIE A ET B)
Elle est sans danger mais c’est l’interposition des structures osseuses « bassin maternel et
crâne fœtal » ne permet pas une visualisation de routine de tous ces éléments à la fois en échographie
mode B.
- L’échographie unidimensionnelle (Mode A) définit la position des structures avec précision
(mesure du diamètre bi-pariétal fœtal).
- L’échographie bidimensionnelle (mode B) donne une image à deux dimensions et permet
d’observer des formes en particulier celle du fœtus et du placenta.
- L’échographie à effet Doppler permet d’étudier la dynamique d’une structure en mouvement
en particulier l’activité cardiaque du fœtus.
- Actuellement il existe des nouvelles gammes d’écographie en trois dimensions et en couleur.
c) LOCALISATION PLACENTAIRE
Elle peut être utile de localiser le placenta, de faire un certain nombre d’examens ou
d’opérations (amniocentèse, transfusion in utero, etc.), diagnostic de placenta prævia. Les techniques
suivantes de la localisation du placenta peuvent être appliquées : la radiologie, la thermographie,
échographie, localisation isotopique et la scintigraphie.
Le crâne ou la voûte crânienne par sa constitution osseuse est peu déformable et peu
réductible. La tête fœtale a la forme d’un ovoïde à grosse extrémité postérieure et dont le grand axe va
du menton à l’occiput. Il est constitué :
- en avant par les 2 moitiés du frontal ;
- latéralement par les 2 pariétaux en haut est 2 temporaux en bas ;
- en arrière par l’occipital
Tous les os sont séparés par des espaces comblés par du tissu élastique : les uns sont
linéaires (sutures) ; les autres sont larges et dépressibles (fontanelles).
a) Sutures
- La suture sagittale (antéro Ŕ postérieure) est la plus importante suture médiane allant de la
base du nez, sépare les 2 moitiés du frontal ou cette portion se nomme ‘ la suture
métopique’.
- La suture transversale (suture coronale) sépare les 2 frontaux en avant et les pariétaux en
arrière. Elle croise la suture sagittale à l’union de son tiers antérieur et ses deux tiers
postérieurs.
- La suture occipito Ŕ pariétale (suture lambdoïde) sépare le bord postérieur des 2 pariétaux
et l’occiput.
- Deux petites sutures rencontrées par le muscle temporal : les sutures occipito Ŕ temporales
et parieto Ŕ temporales.
b) Fontanelles
Les autres fontanelles ont une importance obstétricale secondaire. On peut citer en avant la
fontanelle de Gasser (astérion) et en avant le ptérion.
2° La Face
C’est la deuxième partie de la tête fœtale située en avant et en bas du crâne. Le massif
facial est constitué par la partie inférieure des frontaux, par
les orbites, le nez, les os malaires et les deux maxillaires
(repères).
Circonférences crâniennes
- La plus grande circonférence a pour diamètre le plus grand diamètre céphalique, le sus Ŕ
occipito Ŕ mentonnier (37 Cm)
- La petite circonférence passe par les extrémités du diamètre sous Ŕ occipito Ŕ bregmatique
(33 Cm).
3° Tronc du fœtus
Thorax
- Le seul diamètre obstétrical intéressant est le diamètre bi acromial allant d’un acromion à
l’autre.
- Il mesure 12 Cm et il est aisément réductible à 9,5 Cm.
Bassin
Le fœtus, pelotonné sur lui-même, constitue un ovoïde à deux pôles : l’un pelvien, l’autre
céphalique.
a. Tête fœtale
La tête fœtale a une forme ovoïde dont la petite extrémité correspond au menton et la
grosse extrémité à l’occiput.
On décrit :
- sur la ligne médiane : la suture longitudinale ;
- sur cette suture longitudinale, deux autres sutures transversales : l’une antérieure, l’autre
postérieure ;
- aux croisements de la suture longitudinale par ces deux dernières sutures, deux fontanelles :
*la fontanelle antérieure ou bregmatique ou bregma
b. Corps fœtal
Les autres dimensions fœtales à connaître sont les suivantes :
- biacromial : 12 cm réduits à 9,5 cm par tassement ;
- bitrochantérien : 9 cm ;
- bi-iliaque : 8 cm ;
- sacro-pubien : 7,5 cm ;
- sacroprétibial : 12 cm réduits à 9 cm par tassement
I.1.2.1. LE BASSIN
a) Ceinture osseuse
1° Le détroit supérieur
2° Excavation pelvienne
sciatiques.
b) Bassin mou
L’accouchement qui est l’expulsion du fœtus et des annexes est entièrement sous la
dépendance des contractions douloureuses et accessoirement sous l’action des muscles striés volontaires
de la presse abdominale.
La plus grande partie du travail est fournie par les contractions utérines douloureuses de
travail. Elles sont involontaires, intermittentes, rythmées et totales. Elles sont progressives dans leur
durée 12 à 20 secondes au début du travail puis 30 à 45 secondes à la fin de la dilatation. Leur rythme
augmente avec la progression du travail, elles survivent toutes les 20 minutes au début puis toutes les 5
minutes et toutes les 2 minutes à la fin de la dilatation. Elles sont séparées par un intervalle de
contraction de durée d’abord long au début de travail 15 Ŕ 20 minutes puis plus court 2 Ŕ 3 minutes à la
fin de travail.
La contraction utérine a pour effet essentiel d’ouvrir l’utérus puis de pousser le fœtus
vers le bas et hors des voies génitales. L’efficacité de la contraction utérine au cours du travail se traduit
par l’effacement et la dilatation du col utérin. En résumé, les effets de la contraction utérine se
répercutent sur le corps, le segment inférieur, le col et le pôle inférieur de l’œuf.
Deux phases sont à distinguer : l’effacement et la dilatation proprement dite. Ces phases
se succèdent en général chez la primipare, l’effacement étant souvent complet avant le début de la
dilatation. Chez la multipare l’effacement et la dilatation sont simultanés, l’effacement devant être
complet après sa longueur d’environ 3 Cm. Cliniquement les phases sont diagnostiquées par le toucher
vaginal.
1° L’effacement
Après son effacement complet chez la primipare et dès avant la fin de l’effacement chez
la multipare, le col s’ouvre. Le diamètre de l’orifice cervical augmente progressivement de 1 à 10 Cm,
dimension de la dilatation complète. La période de dilatation est le temps écoulé entre le début des
contractions régulières et le moment où la dilatation est complète.
La marche de la dilatation est irrégulière car elle est plus lente au début qu’à la fin. Il
faut autant de temps pour passer de 1 à 4 Cm que de 5 Ŕ 10 Cm.
c) Mécanisme de la dilatation
La poche des eaux doit être intacte pour protéger le fœtus contre le traumatisme en
maintenant une quantité suffisante de liquide amniotique et de protéger l’œuf contre l’infection.
Ce rôle est passif mais renforce les forces expulsives les plus importantes du moteur
utérin au moment où la dilatation est complète et la présentation bien descendue. La parturiente a envie
de pousser et peut vider la vessie, le rectum d’où l’intérêt d’un lavement évacuateur au début du travail.
Les contractions utérines existent déjà pendant la grossesse. Elles sont irrégulières et
indolores (contractions de Braxton Hicks). Des recherches ont été menées pour déterminer les
caractères qui les distinguent des contradictions propres au travail. Certes, leur efficacité est un critère :
effacement et ouverture du col. Ce critère est insuffisant car la béance cervico Ŕ isthmique entraîne le
même phénomène. Les études cliniques, les enregistrements manométriques et l’analyse électrique de la
contraction utérine ont permis des avancées sur la question.
b) Le rôle du col
A terme, le col atteint une souplesse particulière (maturation cervicale) bien connu
dans le pronostic des déclenchements de l’accouchement. Simultanément le segment inférieur s’est
développé par incorporation du col. Il n’est pas exclu que le col émette un signal qui favorise le
déclenchement du travail. Ce signal serait transmis par les voies vagosympathiques, peut être par la
libération des prostaglandines ou d’ocytocine (réflexe de Fergusson).
La meilleure preuve sur le plan clinique est que l’on peut induire le travail par excitation
cervico- segmentaire : usage de ballons, sondes, vibrations.
c) Le rôle du myomètre
1° Examen général
- Il mesure la hauteur utérine, la position fœtale, l’auscultation du rythme de cœur fœtal (B.C.F).
- Il précise par le toucher vaginal, la position, la longueur et la dilatation du col.
- Il apprécie cliniquement l’état du bassin (pelvimétrie externe, pelvimétrie interne ou toucher
mensurateur), l’état du périnée et les cicatrices éventuelles.
- Il vérifie la couleur du liquide amniotique si les membranes sont rompues ou faire une
amnioscopie si la poche des eaux est intacte et le col déjà dilaté.
- Il fait le pronostic provisoire de l’accouchement et si le travail a effectivement débuté car en cas
de faux début de travail la gestante regagnera son domicile.
L’examen général et l’examen obstétrical sont précédés par une anamnèse minutieuse
sur les antécédents personnels d’origine de la parturiente (antécédents médicaux, chirurgicaux et
obstétricaux, etc.) si ces données ne figurent pas sur la fiche des consultations prénatales (CPN).
Les éléments saillants de l’anamnèse, de l’examen général et de l’examen obstétrical
permettent de classer une grossesse évolutive normale et une grossesse avec facteurs de risque.
trimestre de la grossesse, le segment inférieur est développé entre le corps et le col aux dépens
de l’isthme utérin. En fin du travail, il mesure 10 cm et son épaisseur n’est que de quelques
millimètres. Son rôle fondamental est de recueillir la force de la contraction utérine et de la
diriger sur le col. Peu vascularisé et limité en haut par la zone de décollement un intérêt
chirurgical fondamental : c’est la zone d’incision des césariennes segmentaires transversales.
Effacement et dilatation du col utérin Le col utérin reste fermé durant la grossesse normale.
Les CU du travail entraînent :
- la disparition progressive de l’épaisseur du col et de sa longueur : c’est l’effacement ;
- ensuite la dilatation, l’orifice cervical s’élargissant progressivement jusqu’à dilatation
complète (10 cm).
Formation de la poche des eaux : Au cours du travail, les membranes se décollent. La poche
des eaux ainsi constituée est la portion des membranes découverte par la dilatation du col. Son
rôle est double :
- Protection de l’œuf contre l’infection, du fœtus contre le traumatisme ;
- mécanique d’aide à la dilatation cervicale.
Sous l’effet des contractions utérines, le mobile fœtal va franchir les étages de la filière
pelvigénitale : détroit supérieur, excavation pelvienne, périnée.
d) La surveillance de la dilatation
« C’est le mauvais obstétricien qui incapable de laisser faire la nature est toujours prêt à
intervenir. Plus l’obstétrique est interventionniste plus elle est dangereuse. L’impatience en obstétrique
est nuisible » Emirzé.
I. INTRODUCTION
Papier gradué :
- l’axe vertical des ordonnées: nombre de battements/min pour le RCF et mmHg pour la
contraction
- l’axe horizontal des abscisses est représenté par le temps. On choisi la vitesse du
déroulement du papier a un1cm/min, lors de l’interprétation du RCF, ainsi
Ŕ 1cm correspond à 20 battements/min dans le sens vertical
Ŕ 1cm correspond à 1min dans le sens horizontal
On distingue :
Tocographie externe (capteur placé sur la face antérieure du fond utérin, sensible aux variations
de tension sur la paroi abdominale).
Tocographie interne (capteur à l’intérieur de la cavité amniotique après rupture des
membranes).
Tonus de base (TB) : Pression qui règne dans l’utérus entre 2 CU. Varie entre 5 et 10 mmHg.
Intensité de la CU : L'intensité moyenne au début du travail est de 30 à 40 mm Hg; elle est de
50 à 65 mm Hg pendant le reste de la période de dilatation ; pouvant même atteindre les
valeurs de 80 à 90 mm Hg à la fin de la dilatation. Elle dépasse largement ces valeurs au cours
de la période d'expulsion.
Durée des CU : La durée de la contraction utérine est de 15 à 20 sec au début du travail et
atteint 30 à 45 sec en moyenne à la fin de la dilatation.
Fréquence (intervalle entre les CU) : D’abord long au début du travail (l0 à 15 minutes), puis
de plus en plus court (2 ou 3 minutes à la fin de la période de dilatation).
Activité utérine (AU) : C'est le produit de l'intensité des contractions en mm Hg par le nombre
de contractions pour une période de 10 minutes, exprimé en Unités Montevideo (UM).
L'activité utérine varie de 75 UM au début du travail à 250 UM à la période d'expulsion.
a) Bases physiologiques
Le contrôle du rythme cardiaque est un processus complexe qui fait intervenir des
mécanismes à la fois neurologiques, endocriniens et locaux. Le contrôle neurologique est médié par des
interactions qui ont lieu dans le tronc cérébral entre des systèmes sensoriels afférents (par exemple les
barorécepteurs ou les chémorécepteurs), les centres supérieurs (affectés par des états
comportementaux), les centres responsables du contrôle d’autres systèmes vitaux (par exemple l’activité
respiratoire ou la thermorégulation) et les systèmes efférents via les systèmes nerveux autonomes
parasympathique et sympathique.
La réaction du fœtus confronté à une hypoxie dépend de son état initial qui, à son tour
détermine sa capacité à s’adapter ou à élaborer les mécanismes de défense. Ainsi un fœtus de petit
poids dont la réserve énergétique est limitée aura beaucoup plus de difficultés qu’un fœtus de poids
normal à supporter les effets délétères de l’asphyxie et sa réaction sera fortement variable.
En règle générale, un RCF normal est une preuve solide que le fœtus se porte bien au
moment de l’enregistrement. Cependant et parce que les réponses physiologiques sont parfois
susceptibles de générer des anomalies, un RCF anormal peut ou non être le signe d’une souffrance.
Face à une hypoxémie : les défenses du fœtus passent en premier lieu par extraction efficace de
l’oxygène. Un ralentissement de l’activité, en d’autres termes une diminution des fœtaux et
respiratoires, peut également représenter un mécanisme de défense. Finalement, un
ralentissement de la vitesse de croissance peut être observé, correspondant à une réaction de
défense contre une hypoxémie prolongée.
Face à l’hypoxie : le fœtus produit une réaction d’alarme vigoureuse qui se traduit par une
importante libération d’hormones de stress (adrénaline, noradrénaline) à partir des surrénales et
du système nerveux sympathique (SNS). Le débit sanguin qui alimente les tissus périphériques
est diminué, et le sang est dirigé vers les organes centraux que sont le cœur, le cerveau et les
surrénales. Le débit sanguin peut augmenter de 2 à 5 fois au niveau de ces organes, assurant un
apport en oxygène adéquat et le maintien de l’activité. La libération de l’adrénaline stimule les
bêtarécepteurs situés à la surface des cellules, entraînant une activation de l’AMP cyclique qui
Si l’hypoxie est limitée aux tissus périphériques seulement, il n’y aura pas de lésion fœtale. Dans
cette situation, l’apport en oxygène est assuré au niveau des organes nobles centraux. Aussi,
dans ces circonstances, le fœtus soumis à des telles conditions in utero est capable de faire face
aux conditions aux quelles il est soumis à la naissance. Tant que l’équilibre énergétique est
maintenu dans les organes centraux, le fœtus est en mesure de faire face à la situation. Le fœtus
peut endurer une hypoxie de ce niveau pendant plusieurs heures.
Fig. 29. RCF normal. Rythme cardiaque fœtal enregistré à l’aide d’une électrode de scalp. Contraction enregistrées à
l’aide d’un capteur externe. Rythme de base : 125 – 135 bpm ; variabilité 5 – 15 bpm. Pas de décélération.
Accélérations contemporaines des contractions utérines.
C’est la valeur moyenne autour de la quelle oscille le RCF en dehors des accélérations
ou ralentissements analysés sur 10 minutes. Elle est normalement comprise entre 110 et 160 bpm.
La bradycardie est définie comme une fréquence inférieure à 110 bpm, pendant au
moins 10 minutes. Elle est dite sévère quant elle est inférieure à 100 bpm.
La tachycardie est considérée comme modérée entre 160 et 180 bpm et sévère au-
dessus de 180 bpm toujours pendant au moins 10 min.
La variabilité peut être mesurée en analysant une portion stable de tracé de 1 minute et
en évaluant l’amplitude des changements de fréquence au cours de cette période c'est-à-dire la
différence entre la fréquence la plus élevée et la fréquence la plus basse au cours de cette minute, en
excluant toute accélération et toute décélération de cette analyse. Par exemple, si la fréquence la plus
élevée est de 160 bpm et la plus basse de 155 bpm, la variabilité est de 5 bpm.
Une accélération est une élévation du RCF soudaine à pente abrupte. Elle se définit
par son amplitude (bpm) et sa durée (seconde ou minute). L’accélération est dite prolongée lorsqu’elle
dure entre 2 et 10 minutes. L’existence d’accélérations témoigne d’une réactivité fœtale, et son
amplitude habituelle est égale ou supérieure à 15 bpm pour une durée de 15 secondes ou plus, mais
inférieure à 2 minutes. Avant 32 SA, une amplitude de 10 bpm et une durée de 10 secondes sont
admises. Les accélérations peuvent être sporadiques(en dehors de toute contraction utérine) ou
épisodiques (contemporaines des contractions utérines). Lorsque les accélérations sont présentes, le
tracé est dit « réactif ».
Les décélérations peuvent être classées en deux grandes catégories et quatre types.
a) Les décélérations uniformes : qui peuvent être uniformes précoces ou uniformes tardives.
b) Les décélérations variables : qui peuvent être variables typiques (non compliquées) ou variables
atypiques (compliquées).
Les décélérations peuvent également être décrites selon leur durée. On distingue en
particulier les décélérations prolongées (supérieures à 2 min).
Par définition, ils commencent et s’achèvent avec la contraction utérine (CU), leur nadir
correspondant à l’acmé de la CU. La pente initiale de la décélération est progressive (> 30 s), avec une
remontée lente et symétrique vers le rythme de base ; ce qui lui donne un aspect monomorphe.
Ce sont les ralentissements les plus fréquents, et se définissent par une pente initiale
rapide et abrupte dont la durée entre le début et le nadir est courte, c'est-à-dire inférieure à 30 secondes
environ. Ils ont un aspect variable dit polymorphe, débutant et se terminant de façon variable par
rapport à la contraction utérine. De même, le retour au rythme de base est rapide.
On dit que RV est :
- Typique ou non compliqué, s’il est immédiatement précédé et suivi d’une accélération ; la
descente et la remontée sont rapides.
NB : La décélération typique est modérée si le nadir est supérieur à 70 bpm et la durée
inférieure à 60 secondes.
- Atypique ou compliqué : cette décélération est variable dans sa forme, sa profondeur, sa durée
et sa chronologie par rapport la contraction utérine. Son aspect échappe à une description
systématique. Elle peut être :
non précédée ou non suivie d’une accélération.
Pente : descente ou remontée lente
Ralentissements prolongés
Ils se caractérisent par une pente abrupte, une durée supérieure à 2 min et présentent
un retour au rythme de base plus long mais restant inférieur à 10 min (au-delà il s’agit d’une
bradycardie).
Ils sont le plus souvent épisodiques et de courte durée. Dans le cas contraire, s’ils se
prolongent sur deux contractions ou plus, ou sur une durée supérieure à 3 min, ils doivent être
considérés comme des signes d’alerte.
Séquence de Hon
Elle est décrite comme l’apparition successive d’un RCF normal réactif puis d’une
tachycardie progressive avec perte des accélérations et variabilité minime, puis de ralentissements. Elle
correspond en fait à une décompensation en perpartum d’une situation précaire évoluant vers
l’asphyxie.
NB : Ces anomalies sont d’autant plus suspectes d’acidose qu’il existe des éléments non
rassurants: perte des accélérations, variabilité < 5 bpm, associations de plusieurs anomalies,
aggravation des ralentissements (amplitude, atypies).
CAT : Dans ces circonstances, il faut tenter une action correctrice. Si les anomalies persistent, il
est conseillé de mettre en œuvre un moyen de surveillance de 2eme ligne.
CAT : Dans ces cas, une décision d’extraction rapide devrait être prise. L’utilisation des moyens de
surveillance de deuxième ligne permettant d’exclure une acidose fœtale comme l’analyse du pH
sanguin fœtal par un prélèvement sanguin capillaire au Scalp est possible si elle ne retarde pas
l’extraction.
Introduction
a) Définition de la présentation
b) Présentation du sommet
Dans la majorité des cas (90%), la tête fœtale se fléchit sur le tronc jusqu’à ce que le
menton vienne au contact du tronc ainsi se forme la présentation du sommet. Ici la partie la plus déclive
de cette présentation est limitée par la petite fontanelle (lambda). C’est le repère de cette présentation du
sommet accessible facilement au toucher vaginal (TV).
Dans certains cas on devra faire la différence entre vrai et faux travail.
La poche des eaux lisse au toucher, se découvre avec les progrès de la dilatation.
- Si la rupture se produit avant tout travail, elle est dite « prématurée ».
- Si elle se produit sans intervention extérieure pendant le travail, elle est dite « spontanée ».
- Si elle est provoquée volontairement pendant le travail, elle est dite « artificielle ». La rupture
des membranes laisse s’écouler le liquide amniotique, dont il faut noter la couleur.
- La rupture est « tempestive » lorsqu’elle se produit à dilatation complète, et « intempestive » si
elle se produit avant la dilatation complète.
La rupture artificielle des membranes peut aider, dans certains cas, la marche du travail.
1° Phase de latence
Elle succède à l’effacement et peut lui être parallèle, en particulier chez la multipare.
Cette première phase est la plus longue. Elle correspond au début du travail (plus de 2 CU pour 10
min). Elle est de durée variable, en moyenne 8,6 heures chez la primipare et 5,3 heures chez la
multipare, avec un maximum de 20 heures chez primipare et 14 heures chez la multipare.
2° Phase active
La courbe de dilatation de Friedman est un repère important pour évaluer l’allure
clinique du travail. On peut retenir que la dilatation est de l’ordre de 1,5 cm/h et plus rapide dans la
phase active, et qu’elle ne doit pas descendre en dessous de 1 cm/h chez la primipare et 1,5 cm chez la
multipare.
c) Clinique
Interrogatoire
Il renseigne les paramètres suivants : gestité, parité, âge, aménorrhée, antécédents
médicaux et chirurgicaux, antécédents gynécologiques et obstétricaux, déroulement et surveillance de la
grossesse, maladies associées à la grossesse, résultats des examens prénataux.
Examen clinique
Il mesure la PA, pouls, température, poids, et recherche la présence de sucre et de
protéines dans les urines.
Examen obstétrical
Mesure de la HU : la hauteur utérine est mesurée en dehors des constrictions utérines (en
moyenne 34 cm).
Examen du périnée : Il recherche la présence d’herpes, de cicatrices, d’une anomalie
congénitale, etc.
Toucher vaginal : Réalisé toutes les 30 min ou toutes les heures avec asepsie, il renseigne
sur :
- le diagnostic de présentation ;
- la valeur obstétricale du bassin osseux et des parties molles ;
Etat de la poche des eaux ou du liquide amniotique : Elle se constitue en début du travail. En
cas de RPM des membranes, il n’existe pas de poche des eaux. Cette rupture nécessite une
hospitalisation immédiate en raison des risques d’infection et surtout de procidence du cordon
(passage du cordon ombilical devant la présentation).
Si les membranes sont intactes, selon les écoles, on préconise :
- la conservation de l’intégrité de la poche des eaux ;
- la rupture artificielle des membranes : elle est recommandée quand la dilatation
dépasse 6 cm si la présentation est engagée. Après la rupture de la poche des eaux, il
faut examiner la parturiente afin de vérifier l’absence de la procidence du cordon.
Si les membranes sont rompues, il faut surveiller la couleur du liquide amniotique (LA):
- normalement claire, transparent et lactescent ;
- sa coloration en vert plus ou moins sombre par le méconium est un signe de souffrance
fœtale.
Echographie
Pour confirmer les résultats de l’examen obstétrical, estimer la quantité du iquide amniotique
(LA) et localiser l’insertion placentaire, on peut réaliser une échographie en salle de travail.
Tocographie : On apprécie les caractères des contractions utérines par la tocographie : durée,
tonus de base, intensité, fréquence. Les anomalies de ces caractères sont recherchées
(hypocinésie, hypercinésie, hypotonie, hypertonie).
Surveillance du fœtus : L’auscultation des BCF avec foetoscope de Pinard est suivie de la mise
en place d’un cardiotocographe. La surveillance du fœtus est continue pendant les deux
premières étapes du travail. Les principaux moyens de surveillance du fœtus pendant le travail
sont :
- La mesure du pH capillaire fœtal au scalp in utéro : la dilatation du col doit être d’au moins 4
cm, les membranes rompues et la présentation fixée. Les troubles de l’hémostase
(thrombopénie, hémophilie) et l’infection du fœtus contre-indique ce geste. Les résultats du pH
s’interprètent ainsi :
*pH normal : > 7,25
*Pre-acidose : 7,20 Ŕ 7,25
*Acidose grave : < 7,20
Les autres techniques d’usage moins courant (en salle de travail) sont :
a) Définition de l’engagement
b) Physiologie de l’engagement
en bas (ligne ombilico-coccygienne), le sommet doit cheminer dans cette direction pour pénétrer dans la
filière pelvienne.
L’engagement asynclite (asynclitisme) est le mode où l’un des pariétaux est plus profondément
engagé que l’autre. Si la moitié antérieure du crâne fœtal est restée haute, la moitié postérieure
est située plu profondément dans le bassin. La suture sagittale est plus proche de la symphyse
que du promontoire. Le pariétal postérieur (moitié postérieure) est le plus engagé, c’est
l’asyclintisme posterieur.
Au contraire si le pariétal antérieur (moitié antérieure) est descendu plus bas que le pariétal
postérieur qui est resté plus haut, la suture sagittale est plus proche du promontoire que de la
symphyse. L’engagement se fait par le pariétal antérieur, c’est l’asyclintisme anterieur.
L’asynclitisme postérieur est généralement observé chez les primipares à cause de leurs parois
abdominales fermes. Par contre l’asynclitisme antérieur se voit surtout chez les multipares aux
parois abdominales flasques et relâchées. L’engagement comme on le voit se fait différemment
chez les primipares et chez les multipares.
Chez les primipares, la tête est généralement fixée et la flexion marquée dès la 28 ème
semaine de gestation. Chez le multipares par contre, la tête est haute et mobile…..
Jusqu’à la rupture de la poche des eaux, la flexion est modérée et ne devient plus forte que quand la tête
commence à descendre.
c) Diagnostic de l’engament
L’engagement est diagnostiqué grâce à l’interrogatoire, à la palpation abdominale et au
TV.
Interrogatoire
Le mobile fœtal est descendu. La femme respire plus librement, en revanche à la gêne
s’accentue du côté es organes pelviens.
a) Physiologie
La rotation de la tête est la conséquence de son état de flexion. Dans ces conditions,
l’axe vertébral fœtal se trouve reporté en arrière et toutes les réactions de l’arc antérieur sur le crâne
tendent à ramener l’occiput en avant et ceci aussi bien pour les variétés de position antérieures que pour
les celles de position postérieures :
- Toutes les antérieures tournent en avant (OP) après une rotation de 45° :
*dans le sens des aiguilles d’une montre pour l’OIDA,
*dans le sens inverse pour l’OIGA ;
- 97 % des variétés postérieures tournent aussi en avant mais après une grande rotation de 135° :
*dans le sens des aiguilles d’une montre pour l’OIDP ;
b) Clinique
a) Définition
b) Physiologie
Dégagement céphalique
Lorsque la résistance périnéale est dominée, l’anus reste béant et le périnée postérieur
bombe en permanence. La tête est fixée par la racine du nez au niveau pointe du coccyx et ne peut
Les différents temps sont encore théoriquement les mêmes. Les faibles dimensions du
diamètre bi-trochantérien font qu’ils se succèdent très rapidement et sans difficulté. Le bi-trochantérien
s’oriente et s’engage suivant le même diamètre oblique que celui utilisé par le bi-acromial. Il descend et
tourne pour s’orienter suivant le diamètre antéropostérieur du détroit inférieur (DI) et est ensuite
expulsé par rotation de la hanche postérieure autour de la symphyse pubienne.
c) Clinique
Une fois tête dégagée, l’occiput effectue une rotation de restitution spontanée qui le
ramène dans le prolongement du dos. Une traction vers le bas permet de dégager l’épaule antérieure.
Puis une traction vers le haut permet de dégager l’épaule postérieure. Le dégagement du siège suit
immédiatement et ne pose aucun problème.
Technique de poussée
Les efforts expulsifs volontaires doivent être concomitants des contractions utérines
pour assurer une bonne descente du mobile fœtal. La patiente doit inspirer, souffler, puis inspirer,
bloquer sa respiration, menton en avant et pousser efficacement vers le bas pendant toute la durée de la
contraction. Le bassin est basculer afin d’obtenir une bonne pression latérale par les muscles
abdominaux. L’utérus se trouve aussi pris dans un étau entre les abdominaux latéralement, le
diaphragme en haut et le sacrum en arrière, tout le plancher périnéal étant complètement relâché. On
peut également utiliser la technique de la poussée en expiration.
d’éviter une expulsion trop brusque qui risquerait d’entrainer des déchirures. Elle doit alors respirer
lentement et profondément.
Technique du dégagement
Lorsque les sous occiput est bien fixé sous la symphyse, la tête commence son
mouvement de déflexion. Le périnée bombe, l’opérateur va alors pouvoir contrôler l’expulsion. Une
main (gauche pour les droitiers) est posée à plat sur le sommet de la tête fœtale pour éviter une sortie
brutale de celle-ci. Puis l’on dégage doucement les bosses pariétales et frontales. La déflexion
progressive de la tête fœtale permet à l’autre main de l’opérateur de rechercher le menton, en arrière de
l’anus maternel que l’on isole par une compresse. Une épisiotomie est parfois nécessaire.
Quand la tête est sortie, il faut vérifier qu’il n’existe pas de circulaire du cordon
(anomalie de position : enroulement du cordon autour du cou du fœtus), soit lâche, que l’on peut faire
glisser autour du thorax fœtal, soit serré que l’on coupe entre deux pince de Kocher. Une fois que la
tête est dégagée, il y a désolidarisation entre celle-ci et le tronc fœtal. L’occiput effectue une rotation de
restitution spontanée l’amenant dans le prolongement du dos fœtal. Les épaules engagent dans
l’oblique sous l’effet des efforts expulsifs de la mère.
L’expulsion du siège et des membres inférieurs suit sans difficulté. L’enfant est posé sur
le ventre de sa mère, tête en position déclive. S’il n’y avait pas de circulaire, c’est à ce moment que l’on
coupe le cordon ombilical. Il reste à effectuer la désobstruction et les premiers soins du nouveau-né, la
délivrance et la surveillance de la mère.
a) Délivrance physiologique
a. Phase de décollement
b. Phase d’expulsion
Sous l’influence des contractions utérines et de son propre poids, le placenta tombe
dans le segment inférieur. Le placenta déplisse ce denier et surélève le corps utérin. Les membranes se
décollent aussi et se retournent en doigts de gant. Le placenta se décolle de deux façons :
Selon le mode de DUNCAN : Le décollement commence par son bord inférieur, atteint
progressivement le centre et continue vers le bord opposé. Ce mode est observé rarement dans
le cas de placenta bas inséré. Le placenta sort par un bord ou par sa face utérine et il y a un
risque élevé d’hémorragie de délivrance.
c. Phase d’hémostase
Sur le plan physiologique; cette phase est assurée par la rétraction utérine même les
vaisseaux sont obstrués et étreints, c’est la ligature physiologique. Elle est assurée également par la
coagulation utérine (thrombose physiologique).La rétraction utérine n’est possible que lors de
l’évacuation total de l’utérus.
b) Clinique de la délivrance
Après la délivrance, examiner le placenta et les membranes, le peser ( 1/6 du poids fœtal )
surveiller l’accouchée ( 1-2 heures ) surtout l’hémorragie à la salle d’accouchement avant de
la transférer dans sa chambre.
d) Complications de la délivrance
a. RETENTION PLACENTAIRE
Pathogénie et étiologie
- Altération de la muqueuse utérine (endométrite, curetage, césarienne, myomes sous
muqueux, ….)
- Anomalies placentaires (anomalie de siège : insertion au segment inférieur ou angulaire ;
excès de volume et surface : grossesse multiple)
- Anomalies de contraction utérine (Inertie utérine, hypertonie localisée de l’utérus +
incarcération placentaire).
- Rétention totale : Ici le placenta est totalement adhérant à la surface d’insertion utérine
(rare), soit le placenta se décolle entièrement mais reste retenu, etc.
- Rétention partielle : Un ou plusieurs cotylédons restent retenus dans la cavité utérine
- Placenta accreta vrai : rétention placentaire par fusion intime du placenta et la paroi utérine
- Placenta increta : rétention utérine par la pénétration des villosités dans le myomètre.
- Placenta percréta : rétention utérine par pénétration des villosités dans le myomètre jusqu’à
la séreuse.
- La délivrance artificielle et manuelle est pratiquée dans les cas simples si la délivrance ne se
réalise pas spontanément après 45 minutes.
- Dans les cas compliqués (placenta percreta ) on peut faire une hystérectomie.
b. HEMORRAGIES DE LA DELIVRANCE
1° Définition
Les hémorragies de la délivrance sont des pertes de sang ayant leur source dans la zone
d’insertion placentaire. Elles surviennent au moment de la délivrance ou dans les 24 heures qui suivent
l’accouchement, pertes sanguines abondantes et supérieures à 500 ml de sang avec effets néfastes chez
l’accouchée (anémie, pâleur, choc, etc.)
2° Etiologie
Les hémorragies de délivrance peuvent être dues :
Rétention placentaire
-
Inertie utérine
-
Troubles de coagulation sanguine
-
Gestes thérapeutiques et manœuvres obstétricales (traction intempestive du cordon +
-
décollement partiel + enchatonnement placentaire, etc.)
3° Symptômes
4° Diagnostic
Il est important de faire un diagnostic des hémorragies de délivrance d’avec les autres
hémorragies d’un accouchement par voie basse (déchirure du segment inférieur, du col utérin, du dôme
vaginal, du vagin, etc.)
5° Traitement
Le traitement des hémorragies de délivrance peut être préventif et curatif. La
prévention de ces hémorragies est possible si on pratique une obstétrique moderne et on évite les
manœuvres intempestives.
Traitement préventif
Traitement curatif
- Si rétention du placenta accompagnée des hémorragies de délivrance, faire une
délivrance manuelle (acte bimanuel et en général sous anesthésie).
- Donner immédiatement les utéro Ŕ toniques (méthergine, syntonicnon, une fois l’utérus
totalement évacué et vidé après les gestes obstétricaux (délivrance manuelle, curetage à
la curette mousse, etc.)
- Devant les cas des hémorragies incoercibles après échec des gestes médicaux, pratiquer
une hystérectomie d’hémostase.
c. INVERSION UTERINE
1° Définition
C’est l’invagination du fond utérin en doigt de gant subdivisée en quatre stades ou
degrés. Cet accident rare grâce au respect et à l’application des principes de l’obstétrique moderne se
subdivise en inversion utérine du 1er, 2e, 3e et 4e degré.
2° Etiologie
C’est la traction intempestive et brutale sur le cordon avant le décollement placentaire
qui est la principale cause. Rarement, l’inversion utérine peut être spontanée ou être due suite à un
accouchement rapide sur la femme debout.
3° Signes physiques
- Inversion du 1er degré : Simple dépression du fond utérin notée à la palpation manuelle.
- Inversion du 2e degré : présence d’une masse molle dans le vagin c’est à dire le fond
utérin inversé
- Inversion du 3e degré : extériorisation de l’utérus inversé en dehors du vagin et ici la
palpation de l’utérus dans l’hypogastre montre un vide ;
4° Traitement
Enfin, le traitement peut être chirurgical dans les cas tardifs (colpo - hystérectomie) avec
réanimation et ATB de manière habituelle.
I.3.2.1. Généralités
a) Définition
Le siège est dit complet lorsque les jambes sont fléchies sur les cuisses et les cuisses
fléchies sur l’abdomen. Les membres inférieurs sont repliés devant la présentation à l’orientale.
Le siège est dit incomplet quand l’un des pieds dans la position du siège complet et
l’autre pied abaissé.
Il est important de faire le diagnostic de présentation siège dans le courant du 8 ème moi.
Ce diagnostic précoce permet d’organiser une version par manœuvre externe à partir de 36 SA et si la
présentation reste en siège, de réunir calmement tous les éléments de la confrontation cephalopelvienne
qui feront ou non accepter la voie basse.
.
Au DS le pôle est irrégulier et assez volumineux dans le cas d’un siège complet. Le
siège sera plus rond, plus régulier et ferme lors d’un siège décomplété. Le pôle céphalique dur, régulier,
arrondi, ballote d’une main à l’autre au niveau du fond utérin.
Le coté du dos est repéré comme un plan convexe, uniforme et régulier. Le sillon du
cou est palpé comme une dépression entre le dos et le pôle céphalique (signe de Pinard).
L’auscultation du foyer maximal des bruits du cœur du fœtus au-dessus de l’ombilic
doit aussi faire évoquer la présentation siège.
En cours de grossesse, les renseignements du toucher vaginal sont assez imprécis,
notamment dans la présentation du siège complet où l’excavation est vide.
La tête dernière traverse le bassin en forte flexion. Après la descente, l’occiput tourne
en avant et reste derrière la symphyse jusqu’à ce que le menton, la face et le front se soient dégagés le
long du périnée. Dans l’expulsion de la tête derrière, le crâne du fœtus possède une jolie forme ronde.
- Il ne faut jamais intervenir avant que le nombril ne soit visible hors de la vulve ce qui signifie
que les épaules ont traversé le D.S.
- Pas de tractions sur le fœtus avant cette sortie du nombril hors de la vulve car toute traction sur
le fœtus provoquera un relèvement des bras le long de la tête et cette dernière se mettre en
déflexion.
- Pour maintenir la tête en flexion au cours de sa traversée du périnée, on emploie la manœuvre
de Mauriceau qui consiste à introduire deux doigts dans la bouche du fœtus et à abaisser autant
que possible son menton en le rapprochant de sa poitrine. Le fœtus est en califourchon sur
l’avant bras de l’accoucheur.
- La manœuvre de Bracht. Elle est pratiquée dès qu’apparaissent les omoplates, le fœtus saisi par
les hanches est relevé à deux mains vers le haut, puis amené vers le ventre de la mère sans
traction. La nuque pivote autour de la symphyse et la tête se dégage.
- Dystocie : Si la dystocie est prévue avant le travail, la césarienne s’impose en cas de dystocie
osseuse, de bassin limite, chez les primipares surtout âgées, macrosomie fœtale, toute cause de
disproportion foeto Ŕ pelvienne.
- Procidence du cordon : le danger encouru par le fœtus est moindre que dans la présentation
céphalique mais la césarienne peut être indiquée si cela survient au début du travail chez la
primipare et même chez la multipare.
- Dystocie dynamique (hypocinésie) et la dilation cesse de progresser. On peut la corriger avec la
perfusion d’ocytocine et en cas d’échec césariser.
- Dystocie d’expulsion peut entraîner : la dystocie par relèvement de bras, la dystocie par
rétention de la tête dernière, la rétention de la tête dans l’excavation, la rétention de la tête dans
le détroit supérieur (extrême gravité). En cas de rétention de la tête dans l’excavation pelvienne,
on peut sauver le fœtus par la manœuvre de MAURICEAU. Dans la rétention de la tête au DS,
le fœtus est généralement condamné à mourir.
- Le pronostic maternel est plus aggravé dans la présentation du siège à cause des interventions et
manœuvres obstétricales plus fréquentes que dans la présentation du sommet. (lésions du
périnée) qu’on peut prévenir par des épisiotomies.
I.3.3.1. Généralités
On peut retenir pour l’accouchement gémellaire que les deux fœtus sortent d’abord et
les deux annexes sortent après. En général, la période de dilatation est longue à cause de la faiblesse des
contractions des utérus surdistendus. Par contre, la période d’expulsion de ces petits fœtus est plus
facile et plus rapide. Après la naissance du premier jumeau, il y a une période d’intervalle de repos de
15 à 30 minutes. Cet intervalle peut anormalement se prolonger parfois de quelques heures.
La présentation des jumeaux à l’accouchement peut se faire de six façons suivantes :
Cet accouchement n’a rien de particulier excepté le fait que la surdistension de l’utérus
est responsable de lenteur et d’irrégularité dans la dilatation suite à l’irrégularité et au manque d’ampleur
de la contraction (tendance à l’hypocinésie). La rupture prématurée ou précoce des membranes est
fréquente aussi.
b) Temps de repos
d) Délivrance
L’accouchement du deuxième jumeau est suivi par un deuxième temps le repos puis se
produit la délivrance. Exceptionnelle il peut y avoir deux délivrances successives d’abord celle qui
survient après l’accouchement du premier jumeau et celle qui survient après le deuxième jumeau.
a) Enroulement de cordon
Cette complication est exceptionnelle ne peut être observée que dans les rares
grossesses mono-amniotique. Quelque soit la variété de cette anomalie du cordon, cet accident
comporte une mortalité élevée.
Remarque : Devant toute difficulté par rétention du 2e jumeau, présentation transverse non
réductible, dystocie non réductible, dystocie dynamique irréductible, hémorragie active
avant l’accouchement, il faut privilégier l’accouchement par la voie haute (Césarienne)
Cette aspiration est pratiquée dans le but de dégager et d’aspirer les voies aériennes
supérieures. A l’aide d’une poire et de préférence d’un tube flexible ou d’une sonde souple connectés
sur un aspirateur doux, on aspire d’abord le mucus dans chaque narine et dans la bouche jusqu’à
l’estomac. L’aspiration doit être de courte durée ( 15 secondes) pour éviter une bradycardie réflexe.
Dans nos conditions faute d’équipement adéquat, on utilise couramment la poire à condition qu’elle soit
stérilisée avec une extrémité souple.
3. Score ou test d’APGAR
C’est un contrôle clinique qui évalue 5 paramètres sur l’état de santé du nouveau Ŕ né à
la naissance. Ce contrôle clinique a lieu tout de suite après la naissance par une série d’observations
réalisée par l’accoucheur (accoucheuse) à 1 minute, à 5 minutes et à 10 minutes.
Le score d’APGAR évalue 5 paramètres suivants : réflexes, rythme respiratoire, couleur
et état général, tonus musculaire, rythme cardiaque. On donne à chaque paramètre une note qui va de
zéro à deux (0, 1, 2).
- note zéro pour le paramètre signifie que le nouveau Ŕ né souffre d’une grave insuffisance
- note 1 pour le paramètre signifie qu’il y a des anomalies mais moins graves
- note 2, signifie que tout va bien pour le paramètre
- somme des points donne une valeur qui traduit l’état de santé du nouveau Ŕ né à la naissance :
entre 7 et 10, le bébé va bien, entre 4 et 7 cela signifie une légère souffrance et inférieur à 4, le
nouveau Ŕ né est très déprimé (état de mort apparente)
- évaluation du réflexe comme paramètre du nouveau Ŕ né se fait par l’introduction d’une sonde
dans une narine du bébé.
Les examens classiques de routine sont effectués par l’accoucheur (accoucheuse) mais
l’examen physique approfondi sera effectué endéans 24 heures par le pédiatre systématiquement, cas
des grands services d’obstétrique (CHU).
Le tonus musculaires et les réflexes innés sont des indicateurs importants de l’état
général et spécifique du profil neurologique du nouveau Ŕ né.
- Le médecin recherche le premier réflexe inné du nouveau Ŕ né par tapoter le côté du nouveau
Ŕ né avec les doigts, normalement le bébé réagit en écartant brusquement le bras comme il le
ferait s’il tombait dans le vide.
- Le médecin évalue l’état neurologique, l’autre réflexe inné en tendant ses index vers les mains
du nouveau Ŕ né qui les agrippe fortement. On note que le bébé est soulevé comme pour
s’asseoir. Le bébé qui se laisse soulever et fait instinctivement cette opération est donc normal
sur le plan neurologique.
- La troisième étape est la délivrance ou l’expulsion du délivre c'est-à-dire des annexes fœtales
(placenta, membranes et cordon ombilical).
NB : Sauf cas exceptionnel, chez la nullipare l’effacement précède la dilatation ; tandis que chez la
multipare, effacement et dilatation sont concomitants sauf dans le cas d’agglutination cervicale qui est
une anomalie.
Pour la multipare (gestante ayant déjà accouché par voie basse) : 6 à 10 heures (moyenne : 8
heures). Au-delà de 10 heures, le travail est dit « prolongé »
Pour la nullipare (gestante n’ayant jamais accouché par voie basse ou n’ayant jamais amené un
travail d’accouchement jusqu’à la dilatation complète) : 10 à 14 heures (moyenne : 12 heures).
Au-delà de 14 heures le travail est dit prolongé.
a) Entrée en travail
b) Travail établi
NB :
- Temps de relaxation de l’utérus entre 2 CU : minimum 50 sec.
- Tonus de base de l’utérus entre 2 CU : 5 à 10 mmHg. Si tonus de base > 20 mmHg :
hypertonie
- La tocodigitométrie : à la palpation abdominale la main perçoit la CU lorsque celle-ci atteint
une intensité de 20 mmHg
a) Le faut travail
C’est la survenue pendant quelques heures des contractions utérines sans modifications
cervicales. Ces contractions cèdent soit spontanément, soit après administration de sédatifs
(analgésiques) ou de B-mimétiques (ex. salbutamol).
b) La dystocie de démarrage
C’est l’existence des contractions utérines régulières sans modification notable du col
(dilatation < 4 cm) après quelques heures d’observation. La dystocie de démarrage est encore appelé par
l’OMS « phase de latence prolongé » c'est-à-dire elle correspond à l’absence de dilatation au-delà de 4
cm après 8 heures des contractions utérines régulières chez la nullipare ou après 4 heures chez la
multipare.
CAT :
- Relâcher l’utérus par une tocolyse pendant quelques heures, puis redynamiser le travail par une
solution ocytocique.
- La dystocie de démarrage relève le plus souvent d'une thérapeutique calmante, essentiellement
les morphiniques (Morphine : 10 mg par voie IM). L'utilisation des B-mimétiques ne parait pas
une bonne solution car une récidive a souvent été constatée sur un mode dystocique.
Ces anomalies de la phase active doivent, en premier lieu, faire évoquer un problème
mécanique c'est-à-dire une dystocie mécanique (diagnostic souvent aléatoire) et en deuxième lieu un
problème de la dynamique utérine (dystocie dynamique).
3. Les hypertonies : relâchement utérin insuffisant entre les contractions utérines et le tonus de
base est > 15 mmHg.
Hypertonie par contracture : tonus 3 à 4 fois supérieur au tonus de base normal. Elle
s’accompagne des contractions inapparentes. Ex : DPPNI
Hypertonie par surdistension : en cas d’hydramnios
Hypertonie par hypercinésie (Tachysystolie) : augmentation du tonus de base avec
hypercinésie de fréquence.
Le syndrome de Schickele : Caractérisé par la formation d’un anneau cervical rigide. Dans
l’intervalle des contractions l’orifice cervical reste tendu comme cerclé par un fil de fer.
4. Les arythmies contractiles ou dyscinésies : Se caractérisent par une succession des contractions
utérines irrégulières tant dans leur fréquence, dans leur durée et dans leur intensité.
a) En cas d’hypocinésie :
Lorsque le sommet atteint le niveau des épines sciatiques, la tête fœtale est fixée, on dit
qu'elle se trouve au niveau 0.
a) Diagnostic d’engagement
A la palpation abdominale :
- Signe de Le Lorier : la tête fœtale est engagée si l'on ne peut pas placer 2 doigts entre
l'épaule antérieure du fœtus et le bord supérieur du pubis.
- Signe de Favre : la distance qui sépare l'épaule du diamètre bipariétal dans une tête
moyennement fléchie est de 7 cm. Quand la hauteur de l'épaule (par rapport au bord
supérieur du pubis) est de plus de 7 cm, la tête n'est pas engagée. Quand elle est de moins
de 7 cm, l'engagement est fait. Ce signe est un des meilleurs signes d'engagement, quand
une bosse sérosanguine fausse les résultats du toucher vaginal
Au toucher vaginal :
- Signe de Farabeuf : quand la tête est engagée, seuls 2 doigts trouvent place entre le pôle
fœtal descendant et le plan sacro-coccygien. Autrement dit, en cas de présentation
engagée, on ne peut pas passer le doigt entre la symphyse pubienne et la présentation
céphalique.
- Signe de Demelin : la tête fœtale est engagée quand l'index introduit
perpendiculairement à la face antérieure de la symphyse pubienne (parallèlement au
bord inférieur de celle-ci) vient buter contre la présentation.
a) Les causes maternelles : exemples : bassin chirurgical (Bassin rétréci, bassin asymétrique),
obstacles prævia (gros myomes ou gros kyste ovarien).
NB :
Le défaut d’engagement est une situation particulièrement délicate au cours de l’accouchement. Il
faut s’avoir rapidement reconnaitre les situations où il ne sert à rien de s’acharner. Il est considéré
comme dangereux de dépasser une expectative de 3 heures à dilatation complète. Et il est interdit
de forcer un engagement avec un instrument quel qu’il soit.
- Rotation manuelle : Elle apparait plus satisfaisante, mais peut être moins facile qu’on ne le
dit. Sa difficulté dépend de son niveau (partie moyenne ou basse de l’excavation). La flexion
préalable est recommandée (flexion manuelle par pression du côté du front pendant une
contraction est parfois suffisante).
- Ventouse : elle doit être utilisée comme un instrument de flexion et non de traction. Elle est
utilisée beaucoup plus facilement dans le cadre de l’excavation pelvienne basse et dans le
cadre des déflexions secondaires.
- Forceps : Les prises en obliques impliquent qu’avant le dégagement une rotation amène la
tête fœtale en occiputo-pubien.
- Césarienne : Elle apparait toujours possible si à dilatation complète, la présentation parait
haute (rétrécissement au détroit moyen) ou si l’opération obstétricale vaginale (ventouse,
forceps) parait périlleuse.
- Prise du fœtus : les pouces sur les lombes ; les paumes des mains sur les fesses ; les autres
doigts sur le ventre.
- Rotation de 90° du dos du fœtus vers la droite pour amener le bras antérieur sous la
symphyse ; l’épaule postérieure descend alors sous le promontoire ; on peut alors abaisser
le bras postérieur par une main introduite dans la concavité sacrée.
- Rotation de 180° vers la gauche qui amène le bras postérieur vers l’avant, le coude apparait
alors à la vulve et dégagement de l’autre bras par une main introduite dans la concavité
sacrée.
Si la tête est engagée, mais est retenue au niveau de l’excavation pelvienne. On applique les
manœuvres suivantes :
1° Manœuvre de Mauriceau
La manœuvre de Mauriceau ne se conçoit que si une tête est dite engagée. Le fœtus
est à cheval sur l'avant-bras de l'opérateur qui introduit 2 doigts dans la bouche jusqu'à la base de la
langue. Par un mouvement de flexion des doigts, on fléchit le pôle céphalique fœtal en amenant,
sans violence, le menton sur l'appendice xiphoïde. L'autre main exerce, une traction synchrone sur
les épaules fœtales en plaçant de part et d'autre du cou, sur les acromions, l'index et le majeur à la
manière de bretelles. Cette traction effectuée sur les épaules se doit d'être orientée très en bas, dans
Même procédure que la manœuvre de Mauriceau avec en plus un aide qui exerce, au-
dessus du pubis, une pression sur le sommet du crâne fœtal.
3° Manœuvre de Wiegand-Martin :
Première manière : L'enfant est à cheval sur l'avant-bras de l'opérateur qui introduit 2
doigts dans la bouche et attire la tête en bas et en arrière. f autre main exerce, au-dessus
du pubis, une pression sur le sommet du crâne fœtal.
Deuxième manière (Brindeau) : ll faut 2 opérateurs: le premier relève les pieds d'une
main et exerce de l'autre une traction sur la bouche, I'aide exprime la tête fœtale à
travers la paroi abdominale.
4° Manœuvre de Bracht
Diamètre oblique
CAT : En cas d’une difficulté aux épaules, il faut réaliser la Manœuvre de Mac Roberts
- Réduction de la lordose lombaire par une traction des genoux contre le thorax de la
parturiente en hyperflexion (ouverture de l’échancrure du bassin par réduction de l’angle
formé par la concavité sacrée et la courbure vertébrale lombaire).
- Appui suspubien par un aide pour aider l’engagement de l’épaule antérieure.
Rotation de l’épaule postérieure vers l’avant par un mouvement de pression vers l’avant
sur l’omoplate de l’épaule postérieure. Cette manœuvre de vissage devrait débloquer la situation et
permettre la descente de l’épaule antérieure sur la symphyse.
Le but est de saisir la main correspondant au bras postérieur pour pouvoir abaisser le
bras postérieur. Dans ce but, l’opérateur doit être à genoux et introduire sa main préalablement lubrifiée
dans le vagin dans la concavité sacrée. On introduit la main qui fait face au ventre du fœtus (main
gauche si le dos est à gauche, main droite si le dos est à droite). On pénètre dans l’utérus en franchissant
le détroit supérieur dans l’axe ombilico-coccygien de la mère. On repère l’épaule postérieure au niveau
du promontoire, on suit le bras, le coude, puis l’avant-bras souvent fléchi et l’on attrape la main
fermement. Si la main du fœtus ne peut être saisie d’emblée, il faut amener l’humérus en avant du
thorax fœtal à l’aide des doigts placés en attèle afin d’éviter une fracture de l’humérus. La main alors
saisie, on retire doucement les bras en glissant sur la face antérieure du thorax puis devant la face fœtale.
Le membre postérieur est alors dégagé. Le diamètre bi-accromial est ainsi transformer en diamètre
axillo-accromial, ce qui peut être suffisant pour résoudre la dystocie. Si c’est ne pas le cas, on fait faire au
fœtus une rotation de 180° pour transformer l’épaule antérieur en épaule postérieure et l’on réalise à
nouveau la manœuvre de Jacquemier précédemment décrite.
Manœuvre de Zavanelli
Elle s’adresse aux dystocies des épaules jugées irréductibles. Elle consiste à tourner la
tête fœtale en occipito-pubien, puis à la fléchir afin de la réintroduire dans le vagin, pour pouvoir
réaliser une césarienne.
b) La rétention placentaire est complète ou totale lorsque le placenta n’est pas expulsé
après un délai de 45 minutes par rapport à l’expulsion du fœtus.
Placenta Enchatonné
Totalement -
d’un Placenta
décollé placenta Incarcéré
Partiellement
Complète ou
Totale
Incomplète ou
partielle
Les ruptures utérines pendant le travail peuvent être spontanées ou provoquées selon
les cas et les facteurs favorisants.
Les ruptures utérines spontanées peuvent être de causes maternelles et fœtales. Citons
pour mémoire les causes les plus importantes et fréquentes :
- Grande mulitparité
- Utérus cicatriciel (césarienne antérieure)
- Utérus cicatriciel (antécédent de curetage trop appuyé)
- Obstacles praevia (tumeur praevia, obstacle osseux…)
- Présentations fœtales vicieuses (épaule négligée, front etc)
- Macrosomie fœtale, hydrocéphalie (disproportion fœtale pelvienne)
Elles sont souvent provoquées par des manœuvres obstétricales. On retiendra les
principales manœuvres suivantes :
- Version par manœuvre interne avec déchirure du segment inférieur (présentation transverse…)
- Manœuvre d’extraction de la tête dernière (siège)
- Usage abusif et incontrôlé avec non respect des contre Ŕ indications (perfusion d’ocytocine,
prostaglandines synthétique : cytotec etc)
Cliniquement une rupture utérine se réalise mais toujours précédée par des prodromes
ou des signes précurseurs au cours du travail. On retiendra :
- Rétraction utérine prononcée avec rupture spontanée des membranes
- Accouchement prolongé sur fond des contractions trop rapprochées puis subintrantes avec
dystocie cervicale (œdème, spasme du col etc)
- Parturiente généralement agitée et anxieuse au cours du travail
hémorragie interne (syncope, pâleur, pouls filant etc.). Après toute rupture, il y a arrêt des contractions
utérines douloureuses. Une simple douleur localisée sera notée dans la zone utérine rupturée.
L’inspection de l’abdomen, la palpation utérine et le toucher vaginal fait après la
rupture utérine donne les informations ci Ŕaprès :
- Inspection de l’abdomen montre des contours irréguliers et diffus si le fœtus est en dehors de
l’utérus soit que l’abdomen garde sa saillie oblongue habituelle si le fœtus est toujours dans
l’utérus rupturé.
- Palpation abdominale permet de mettre en évidence une douleur exquise sur la zone de rupture
ou soit de recevoir des parties fœtales sans la peau.
- Toucher vaginal, à ce stade de la rupture utérine, le TV ramène peu de sang noirâtre d’aspect
sirupeux comme du jus.
Cliniquement les ruptures utérines peuvent prendre plusieurs formes : une rupture
utérine classique, une rupture utérine insidieuse, une rupture utérine sous Ŕ péritonéale, des ruptures
utérines compliquées et des ruptures utérines méconnues.
- Ruptures utérines insidieuses sont des formes de rupture d’installation progressive et le
diagnostic est posé après l’accouchement
- Ruptures sous Ŕ péritonéales ont un tableau clinique plus discret.
- Ruptures utérines méconnues guérissent en général spontanément sans expression clinique
franche.
- Ruptures utérines compliquées par la prolongation de la rupture vers la vessie (lésions
vésicales), vers le vagin avec formation d’un gros hématome pelvien etc.
III.2.1. GENERALITES
Les déchirures du col utérin peuvent être spontanées le plus souvent mais elles peuvent
aussi être provoquées par des manœuvres obstétricales après accouchement par voie basse.
Les déchirures cervicales spontanées sont très fréquentes à la suite des accouchements
normaux. Là elles sont favorisées soit par l’œdème cervical soit par des efforts intempestifs de pousser
alors que la dilatation n’est encore complète.
Les déchirures cervicales provoquées sont généralement observées lors des
manœuvres obstétricales d’un accouchement par voie basse. Elles sont causées par l’action directe d’un
instrument (forceps, ventouse etc.)
La plupart des déchirures du col sont sans expression clinique donc il faut une
hémorragie d’une certaine importance pour qu’on les diagnostique lors d’une investigation au spéculum
ou avec des écarteurs vagin après un accouchement par voie cervicale. Le traitement d’une déchirure
cervicale accompagnée d’une hémorragie est chirurgical.
- Tout diagnostic de déchirure cervicale se fait chez la femme couchée en position gynécologique
sous bon éclairage
- Une fois le diagnostic fait (déchirure limitée ou étendue du col confirme, il faut une réparation
chirurgicale.
- Avec un aide, mise en place de 2 valves vaginales (2 écarteurs, à l’aide de 2 pinces à col), on
repère les 2 berges de la déchirure cervicale
- La déchirure est réparée par des points de suture en X au catgut n°1 si la déchirure est limitée
au col ou au dôme vaginal. Si la déchirure se propage vers le segment inférieur de l’utérus et
l’hémorragie persiste, il faut une réparation du segment inférieur par la voie haute (laparo)
- Si la déchirure n’est plus limitée s’abstenir de suture et si in note un saignement en nappe,
tamponner le vagin à l’aide d’une mèche.
Elles sont très fréquentes après un accouchement par voie basse et sont généralement
une source non négligeable des hémorragies et des lésions aux viscères de la partie supérieure du vagin
(vessie, uretère, rectum). Des cas de décès maternels sont observés en cas de non - assistance médicale
urgente. Selon leur localisation dans le vagin, on distingue les déchirures vaginales basses du vagin, les
déchirures de la partie moyenne et les déchirures hautes du dôme vaginal.
Elles sont les déchirures vaginales les plus fréquentes et sont le complément inéluctable
des déchirures périnéales et des épisiotomies. La technique opératoire ici est semblable à celle décrite
en cas des déchirures périnéales et des épisiotomies (patiente en position gynécologique, anesthésie
locale, loco Ŕ régionale ou générale, éclairage, un aide et le matériel adéquat)
Elle est souvent due à un accouchement difficile (pose de forceps, déchirures basses
propagées etc.). Ces déchirures peuvent s’étendre très haut vers le cul Ŕ de Ŕ sac vaginal.
Sur le plan technique, la position de la patiente, anesthésie, aide etc sont identiques. Il
faut souligner le fait qu’ici la réparation peut - être difficile mais la guérison spontanée des déchirures est
plus fréquente.
Il y a aussi un risque de voir la déchirure léser les viscères du voisinage (vessie, uretère
devant et le rectum derrière). Il est conseillé de réparer les déchirures à ce niveau par 2 surjets
divergeant (ascendant et descendant). Si la suture de toute la déchirure est difficile, on laisse en place un
gros tampon pour l’hémostase à retirer 24 heures après. La réparation sera complétée après l’acte
chirurgical par l’application des ovules à base d’ATB. En cas d’échec de la réparation convenable
(uretère, vessie etc), il faut référer la patiente chez l’urologue (2 Ŕ 3 mois après).
Toute déchirure périnéale, toute épisiotomie doit être immédiatement réparée selon les
règles générales de chirurgie : installation commode en position gynécologique, bon éclairage,
désinfection du champ opératoire, aide pour assister. L’anesthésie est obligatoire en fonction de
l’étendue des déchirures (locale, loco Ŕ régionale et générale). Mais pour des lésions simples et les
épisiotomies, l’anesthésie locale suffit.
Certains auteurs divisent ces déchirures en deux groupes : les déchirures incomplètes et
épisiotomie d’un côté et les déchirures complètes de l’autre.
Ces déchirures sont des lésions qui n’intéressent ou ne lèsent pas le sphincter anal. On
distingue dans ce groupe respectivement les déchirures du 1 er, 2ème et 3ème degré.
Ici le sphincter anal est rompu. Il est le temps principal de l ‘opération et la principale
difficulté est de repérer les 2 extrémités du sphincter souvent rétractées. Les extrémités du sphincter
sont chargées par deux points de catgut O en U puis les autres plans sont suturés comme décrit
précédemment.
Dans la déchirure complète compliquée cela signifie que le sphincter anal est rompu
accompagné par une déchirure du canal anal qui doit être aussi réparé convenablement. Dans ce cas la
réparation commence par la suture des berges de la plaie rectale repérées (2 pinces de CHAPUT) au
catgut 00 chromé par des points séparés, après changement des gants on suture le sphincter anal puis les
autres plans.
IV.1. DEFINITION
Les indications de la césarienne ont beaucoup évolué et ont comme finalité terminer un
accouchement par la voie haute si celui Ŕ ci est irréalisable naturellement par voie basse (obstacle
prævia, dystocie du col irréductible, anomalie du bassin, indication d’ordre médical, fœtal et des
annexes etc.). Les indications d’une césarienne peuvent être selon le cas absolus ou relatifs.
1) Dystocie mécanique
Bassin rétréci (diamètre promonto-sous-pubien inférieur à 9 cm, bassin asymétrique,
ostéomalacique, etc.) précédé par une épreuve de travail avant la césarienne.
Tumeurs prævia même pendant le travail (Kyste ovarien, myome)
2) Dystocie dynamique
Hypercinésie (anomalie de dilation par excès des contractions avec œdème du col, spasme
du col, spasme du col ou une souffrance fœtale, etc.)
Hypocinésie (anomalie de dilatation par faiblesse des contractions avec travail prolongé). Ici
la césarienne est indiquée en cas d’échec du traitement médical selon le cas
(antispasmodiques, analgésiques, ocytocine en perfusion, rupture artificielle des
membranes, etc.).
5) Grossesse prolongée si risque de mort fœtale par voie basse existe après amnioscopie, épreuve à
l’ocytocine souffrance fœtale chronique peut devenir aiguë par le travail).
7) Césarienne élective
- L’ouverture de la cavité utérine ou l’hystérotomie se fait après avoir pratiqué une boutonnière
sur le segment inférieur au bistouri.
- A partir de la boutonnière, généralement on pratique une incision segmentaire transversale
qu’on élargit à deux doigts. L’autre variante de l’incision segmentaire transversale basse et
curviligne peut être faite au bistouri puis complétée par l’incision aux ciseaux à dissection
courbes.
- On peut pratiquer aussi une autre variante l’incision verticale (médiane) au segment inférieur
face à certaines difficultés locales et dans des cas particuliers (grossesse jeune avec étroitesse du
segment inférieur, placenta praevia central, varices localisées de part et d’autre du segment
inférieur, une présentation transversale etc.)
5° Cinquième temps : Extraction du fœtus
- C’est un temps très important et précieux car mal exécuté le fœtus peut payer un lourd tribut.
- La modalité de l’extraction fœtale dépend de la présentation fœtale (céphalique, siège ou
transversal)
- Dans la présentation céphalique, l’accoucheur peut extraire seul la tête fœtale à l’aide de ses
mains. La main gauche paume au contact de la tête, glisse vers le bas entre cette tête et la paroi
utérine. La main droite exprime et pousse le fond utérin pour faciliter l’extraction fœtale.
- L’autre manœuvre d’extraction, l’assistant pousse et exprime le fond utérin pour pousser le
mobile fœtal vers le bas tandis que l’accoucheur extrait la tête fœtale à l‘aide de sa main gauche
ou droite. Dans certains cas, l’extraction de la tête fœtale peut être facilitée à l’aide d’un petit
forceps de Pajot ou de Suzor.
- L’extraction d’un fœtus en siège se fait par l’extraction podalique càd à l’aide des 2 pieds puis de
la tête dernière parfois complétée par la manœuvre de Mauriceau.
- Manœuvre d’extraction fœtale selon la présentation céphalique ou siège peut entraîner
plusieurs complications chez les fœtus avec un score d’APGAR inférieur à 7. cela peut
constituer un risque fœtal élevé nécessitant une réanimation par une équipe spécialisée en
néonatologie.
- En général dans les conditions d’un accouchement par voie haute sans incident, le nouveau Ŕ né
extrait, on entend quelques minutes et après la section du cordon, l’enfant est confié à
l’accoucheuse (sage Ŕ femme) pour les soins de routine.
- Dès la section du cordon clampé entre deux pinces de Kocher, l’anesthésiste et injecte par voie
veineuse une ampoule de Méthergine en IVD.
- On observe qu’en quelques secondes le placenta s’extériorise et aidé par la traction du cordon
et expression sur le fond utérin. Si la délivrance traîne et pour éviter une hémorragie
importante, procéder par une délivrance manuelle.
- Après extraction du placenta, on vérifie la vacuité utérine et à l’aide d’un tampon monté on peut
ramener quelques lambeaux des membranes.
- Parfois, il est utile d’introduire une compresse ou un champ dans la cavité utérine à l’aide d’une
longue pince pour diminuer l’hémorragie avant l’hystérorraphie. On doit enlever cette
compresse lors de la fermeture du segment inférieur (hystérorraphie).
- Techniquement l’hystérorraphie ou la suture de la brèche utérine est réalisée en un plan par des
points de suture séparés pour les uns ou par un sujet entrecroisé pour les autres.
- La suture est musculo Ŕ musculaire et doit être extra Ŕ muqueuse c’est à dire éviter de suturer
l’endomètre (cause ultérieure d’une adénomyose).
- Il est conseillé d’utiliser le fil catgut chromé n° 0 et on commence toujours par suturer d’abord
les 2 angles de la brèche utérine qui saignent activement de manière habituelle (artères
collatérales des utérines). Ce sont des points hémostatiques obligatoires.
- La suture des 2 berges de la brèche du segment inférieur se fait après avoir toujours été repéré à
l’aide des pinces en cœur. En général, la brèche de l’incision du segment inférieur est repérée
par 4 pinces en cœur ou de Duval, dont une pince est placée à l’angle gauche et à l’angle droit
(rôle hémostatique et rôle de repérage ) et une pince sur la brèche supérieure et une autre pince
sur la brèche de la lèvre postérieure.
- Les 2 lambeaux péritonéaux sont suturés l’un à l’autre et bord à bord au surjet Ŕ catgut n°0).
- Le rôle de la péritonisation au cours de la césarienne est essentielle car elle facilite la
cicatrisation de l’hystérorraphie et prévient la formation des adhérences.
- La césarienne est une intervention très hémorragique en général et on observe souvent aussi du
sang et une certaine quantité de liquide amniotique dans le champ opératoire qui peuvent aller
jusqu’aux deux flancs, le foie etc.
- Il faut faire le retrait et le décompte des compresses abdominales placées et terminer par une
toilette de la cavité péritonéale.
- Un incident fâcheux et qui engage la responsabilité de l’opérateur est l’oubli accidentel d’une
compresse abdominale ou d’un instrument (pince) qui peut entraîner une péritonite
redoutable !
Une fois la paroi abdominale fermée, un pansement est appliqué au niveau de l’incision
opératoire. On fait l’expression de l’utérus du fond vers la partie inférieure utérine pour vider le reste
des caillots, du sang liquide, des débris etc.
Ces éléments non évacués peuvent favoriser la subinvolution utérine et une infection
(endométrite).
Enfin, on termine par la désinfection de la cavité vaginale à l’aide d’un désinfectant
après la pose d’un spéculum de Collin.
être réhydratée (3L /24 h) jusqu'à la reprise du péristaltisme, antibiotique, utero tonique (Méthergine),
antalgiques, sédatifs etc.
C’est la dernière technique de la césarienne de plus en plus à la mode mise au point par
Professeur Stark (Université de Tel-Aviv, Israël). Elle consiste à inciser la peau, un peu plus haut
comparé à la césarienne par l’incision de Pfannestiel et à dilater manuellement toutes les couches de la
paroi abdominale jusqu’à l’utérus (segment inférieur).
Entre les mains d’un praticien expérimenté, le pronostic de la césarienne est devenu
excellent et les suites opératoires sont simples. Le risque opératoire nul n’existe pas et la mortalité
maternelle bien que rare existe. Toute fois il y a des complications maternelles que l’on peut observer
en fonction des conditions opératoires et de l’inexpérience de l’obstétricien ou de l’opérateur.
1. Les complications per-opératoires des lésions urinaires (vésicales, urétérales ) ou intestinales (
adhérences).
2. Les hémorragies ont des causes variées surtout une hémostase défectueuse, une hémorragie en
nappe, une hémorragie par extension de l’incision segmentaire jusqu’aux branches utérines
etc… Le choc hémorragique est rare mais il peut survenir si l’hémorragie n’est pas maîtrisée et
une réanimation rapide, efficace manque. C’est la cause fréquente de morts maternelles qu’il
faut prévenir par (hémostase correcte, transfusion, corticothérapie, solution macromoléculaire,
oxygénothérapie etc.).
3. Les complications infectieuses sont devenues rares avec l’usage des antibiotiques
(fièvre puerpérale, péritonite, septicémie) après la césarienne.
4. Les autres complications sont plus rares aujourd’hui (embolie pulmonaire d’origine amniotique
ou thromboembolique, coagulopathie, l’occlusion intestinale post Ŕ opératoire, la désunion de
la cicatrice opératoire, les abcès pariétaux etc.).
5. Le pronostic fœtal est plus réservé comparé au pronostic maternel qui est meilleur à l’heure
actuelle. La mort fœtale ou du nouveau - né dépend de l’indication de la césarienne. Le
pronostic fœtal est plus sombre (syndrome hémorragique du dernier trimestre ; DPPNI,
placenta prævia, souffrance fœtale aiguë, procidence du cordon). Certaines morts fœtales
peuvent être en rapport avec l’anesthésie, avec l’acte opératoire lui Ŕ même et la prématurité.
Troisième Partie :
POST-PARTUM OU PUERPERIUM OU
SUITES DE COUCHES
I.1. DEFINITION
Le puerpérium est évalué à propos des éléments principaux qui sont : la sécrétion
lactée, l’involution utérine et l’écoulement des lochies.
Pendant la grossesse, les glandes mammaires sont le siège d’une prolifération active qui
se traduit par une augmentation de volume des seins et par la sécrétion du colostrum. Pendant les 2 ou 3
premiers jours après accouchement, la sécrétion du colostrum augmente pour faire place, au troisième
jour, à la montée laiteuse. Cette dernière est l’établissement de la sécrétion lactée. Elle s’accompagne à
sa phase initiale des phénomènes locaux et généraux.
Les phénomènes généraux sont : les céphalées, malaises, bouffée de chaleur, soit tachycardie,
fébricule. Ces es signes généraux sont assez banals. La montée laiteuse dure 24 à 48 heures.
Elle n’est qu’un phénomène préparatoire de la sécrétion lactée qui fait cesser les phénomènes
congestifs.
L’involution utérine se fait en plusieurs phases : Une très rapide pendant les 2
premières semaines, puis une autre plus lente permettant de retrouver la taille d’un utérus prégravide au
bout de 2 mois. Le segment inférieur réintègre la zone corps-col au bout de 2 jours. Le col retrouve sa
longueur et se ferme à l’orifice interne en deux semaines, il reste perméable à l’orifice externe jusqu’à 20
jours. Un ectropion peut persister 6 mois à 1 an.
C’est l’écoulement vulvaire qui suit l’accouchement. Ces lochies sont formées par :
- Les débris de la caduque
- Des petits caillots venant de la plaie placentaire
- L’exsudation des plaies cervicales et vaginales qui se produisent pendant l’accouchement.
- Les produits de sécrétion ou de desquamation du col et du vagin.
Habituellement les lochies sont stériles et d’odeur fade. Leur abondance moyenne est
de 1500 ml et diminue progressivement depuis l’accouchement jusqu’au tarissement.
Sécrétion lactée
Engorgement mammaire
Infection (mastite)
5) L’examen de l’utérus pour apprécier l’involution utérine
6) L’examen de l’écoulement vulvaire ou lochies
7) L’examen des membres inférieurs pour rechercher les signes des thrombophlébites puerpérales.
L’engorgement mammaire se traduit par un retard de montée laiteuse. Les seins restent
durs et douloureux à la palpation. L’enfant ne peut téter et la traite électrique ne ramène qu’une faible
quantité de lait. On peut parfois noter une fièvre.
CAT :
- Tire- lait après application des compresses humides chaudes
- Si échec, donner 2 UI d’ocytocine en IM (1/5 ème d’une ampoule de 10 UI), puis mettre le nouveau-
né aux seins 20 minutes après. Répéter cela 2 fois par jour pendant deux ou trois jours.
2) Définitions
Hypogalaxie : insuffisance de production de lait chez l’accouchée. Elle est primaire lorsqu’il
n’ya pas montée laiteuse d’abord, puis tarissement de la sécrétion lactée.
3) Etiologies
- Causes organiques : petits seins, mamelons ombiliqués ;
- Causes psychiques : conflits ;
- Cause nutritionnelle : MPC (Malnutrition protéino-calorique) ;
- Cause obstétricale : accouchement laborieux.
4) Traitement
- Prophylaxie : chercher à éliminer la cause
- Augmenter la sécrétion du lait en donnant un des produits suivants : chlorpromazine
(Largactil) ; métoclopramide (Primpéran) ; sulpiride (Dogmatil)
a) Définition
Ce sont des fissures ou gerçures du mamelon apparaissant les premiers jours de l’allaitement
et sont le point de départ possible des infections (mastite).
b) Facteurs favorisants
c) Clinique
d) Traitement
- Supprimer les tétées pendant quelques jours et exprimer manuellement le sein (tire-lait) ;
- Assurer un séchage soigneux du sein et appliquer des pommades cicatrisantes à base
d’antibiotiques, de vitamines et d’œstrogènes.
II.1.4. MASTITE
b) cause
Habituellement, c’est le staphylocoque doré, provenant de la peau du sein, des régions
avoisinantes ou des mains, parfois de la bouche du nourrisson.
c) Facteurs favorisants
Manque d’asepsie au cours de l’allaitement ;
Présence des crevasses du mamelon ;
Engorgement mammaire.
d) Formes cliniques
La lymphangite aiguë : marquée par une fièvre jusqu’à 40°C, un placard rouge, chaud et
douloureux en une région du sein sans infiltration profonde, une réaction ganglionnaire
axillaire douloureuse. Si l’atteinte infectieuse n’est réellement que cutanée, la résolution est
habituellement rapide.
La mastite aiguë ou abcès du sein se traduit par des douleurs et de la fièvre. L’évolution se
fait en deux phases :
- une phase de galactophorite caractérisé par l’issue de pus mêlé au lait à l’expression du
sein. Le pus laisse sa trace sous forme d’une tâche jaune colorant le tampon de gaze
hydrophile ou le tampon de coton (ouate) sur lequel est recueilli le lait (c’est le signe de
Budin)
- une phase d’atteinte lobulaire avec apparition d’un noyau à contour irrégulier, dur et
douloureux à la palpation avant la suppuration. Pendant la suppuration l’abcès devient
fluctuant et les douleurs pulsatiles, intenses avec insomnie. Il peut ensuite fistuliser.
e) Traitement
II.2.1. Définition
L’infection puerpérale est une infection qui survient dans les suites de couches et qui a
pour porte d’entrée les voies génitales, plus précisément la surface d’insertion (plaie) placentaire.
II.2.2. Etiologies
A. L’ENDOMETRITE PUERPERALE
Elle est rare. Aux signes généraux s’ajoutent les signes fonctionnels : dysurie, constipation.
Au TV, on perçoit un empâtement dur et douloureux le plus souvent unilatéral. La
mobilisation de l’utérus réveille une douleur.
C. SALPINGITE
D. PERITONITE PUERPERALE
E. THROMBOPHLEBITE PELVIENNE
F. LA SEPTICEMIE
L’infection généralisée survient soit d’emblée, soit à la suite d’une forme locale. La
septicémie à streptocoque bêta-hémolytique débute vers le 3ème jour de suites des couches par la fièvre et
des frissonnements répétés. Puis la température se maintient le plus souvent en plateau, parfois avec des
oscillations de 39 à 40°C. Le pouls est accéléré ; la respiration est rapide et superficielle. La peau est
sèche, la langue rôtie, les pommettes sont rouges, le regard est brillant. Les urines sont rares et foncées.
L’hémoculture est positive. La mort est fréquente.
La septicémie peut être due à d’autres germes en particulier les bacilles gram négatif et
le Clostridium perfringens.
II.3.1. Définition
Les phlébites puerpérales des membres inférieurs sont définies par l’apparition d’un
caillot sanguin adhérant plus ou moins à la paroi veineuse des troncs veineux profonds des membres
inférieurs dans les suites de couches.
Leur principal danger est la mobilisation du caillot sanguin vers les artères pulmonaires
où se produit une embolie pouvant être mortelle.
II.3.2. Pathogénie
II.3.3. Etiologie
les causes de stase : le gène de la circulation veineuse sur la table obstétricale par la flexion des
cuisses sur le bassin ; l’action des porte-jambes comprimant le creux poplité ; l’immobilisation
au lit.
II.3.4. Clinique
II.3.4. Traitement
Prophylaxie :
- le lever doit être précoce entre la 12ème et la 24ème heure après l’accouchement ;
- les mouvements au lit sont recommandés pour éviter la stase veineuse qui favorise les
phlébites.
-
Traitement curatif :
- Anticoagulants : c’est avant tout les dérivés de l’héparine. Ils agissent immédiatement
sur les signes cliniques en particulier la douleur et réduit considérablement le nombre
et la gravité des embolies. A la phase aigue de la maladie, l’héparine est délivrée de
façon continue par une pompe à perfusion et le relais est pris par un traitement sous-
cutané (calciparine). L’administration d’anticoagulants doit être associée à une
contention par des bandes élastiques pour lutter contre la stase sanguine.
- Les vasodilatateurs (exemple : Hydergine)
- Les antiagrégants plaquettaires (exemple : Dextrant Aspirine)
- Les phlébotropes (exemples : Veneruton, Glyvenol, Phlebodia, Veinex) pour tonifier
les parois vasculaires.
- Les antibiotiques (exemple : Ampicilline)
- Les anti-inflammatoires (exemple : Aspirine)
- La chirurgie consiste à extraire le caillot sanguin. Elle a des indications précises
(atteinte poplité et au-dessus).
II.4.2. Clinique
- Troubles d’adaptation à la maternité ;
- Refus de la maternité (refus d’être mère) ;
- Hostilité envers le nouveau-né ou envers le mari ;
- Etat confuso-onirique avec délires.
II.4.4. Traitement
Lagactil, Haldol, Nozina à laquelle il faut associer un antiparkinsonien l’Artane.
Toutes les complications citées plus haut sont possibles. Elles sont de plus en plus
fréquentes (au moins 20 % des accouchements).
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