n
X
P(f) = ak f k , avec f k = f ◦ f ◦ f · · · ◦ f ; f 0 = IdE .
| {z }
k=0 k fois
n
X
P(A) = ak Ak , avec Ak = A × A × A · · · × A ; A0 = In .
| {z }
k=0 k fois
Exemple
Soit P(X ) = X 2 + 2X + 3, alors on définit P(A) par : P(A) = A2 + 2A + 3In
et P(f ) par : P(f ) = f 2 + 2f + 3Id = f ◦ f + 2f + 3Id.
M. El Ossmani Polynôme d’endomorphismes, de matrices 1/8
On dit que P(f ) est un polynôme de l’endomorphisme f et P(A) est un polynôme de la matrice A.
Proposition
n o
1 K [f ] = P(f ) tel que P ∈ K [X ] est stable pour les opérations : +, P(f ) + Q(f ) ; ·, λP(f ) ;
◦, P(f ) ◦ Q(f ) .
n o
2 K [A] = P(A) tel que P ∈ K [X ] est stable pour les opérations : +, P(A) + Q(A) ; ·, λP(A) ;
×, P(A) × Q(A) .
Exemple
Soient P et Q 2 polynômes tels que P(X ) = X + 2 et Q(X ) = X − 3. Alors on a
n
X k
et non pas ! ! ! P f (x ) = ak f (x ) qui n’aurait pas de sens car f (x ) est un vecteur ! ! !
k=0
Exemple
f (x ) = 2x . P(X ) = X 2 − 3. On a
On peut remarquer aussi que (f 2 − 3idE )(x ) = IdE (x ), soit f 2 − 3IdE = IdE ⇒ f 2 − 4IdE = 0.
Si on pose Q(X ) = X 2 − 4 on aura Q(f ) = f 2 − 4IdE = 0, un tel polynôme sera appelé annulateur de f .
On peut se demander si tout endomorphisme f ou toute matrice A possède un polynôme annulateur autre que 0.
En dimension finie la réponse est oui .
Proposition
Si E est de dimension finie n. Tout endomorphisme f de E (resp. toute matrice A ∈ Mn (K )) admet un polynôme
annulateur non nul.
Théorème de Cayley-Hamilton
Le polynôme caractéristique de f (resp de A) est un polynôme annulateur de f (resp de A). (i.e. Pf (f ) = 0,
PA (A) = 0)
Définition
On appelle polynôme minimal de f (resp. de A) le polynôme annulateur de f (resp. de A) de degré minimum et de
coefficient dominant égale 1. On le note Mf (resp. MA ).
Propriétés
1 Si P est un polynôme annulateur de f (resp. de A), alors Mf divise P (resp. MA divise P). En particulier
Mf /Pf .
2 Si P est un polynôme annulateur de f (resp. de A), les valeurs propres de f (resp. de A) sont des racines de
P.
p p
Y Y
3 Si Pf (X ) = (λi − X )m(λi ) alors Mf (X ) = (X − λi )βi , avec βi 6 m(λi ).
i=1 i=1
1 Soit P annulateur de f , alors ∃ Q et R ∈ K [X ] tels que P(X ) = Q(X )Mf (X ) + R(X ) avec
0 6 deg R < deg Mf , comme P(f ) = 0 et Mf (f ) = 0 d’où R(f ) = O ce qui est absurde si R 6= 0
par suite R = 0 et Mf /P.
n
X
2 Soit P annulateur (P(X ) = ak X k ), λ valeur propre de f donc ∃ x 6= 0 tel que f (x ) = λx .
k=0
On a P(f ) = 0 donc P(f )(x ) = 0 avec
n n n
X X X
ak f k (x ) = ak f k (x ) = ak λk x = P(λ)x .
0 = P(f )(x ) =
k=0 k=0 k=0
Démonstration
Allons y . . .
On en déduit :
Proposition
Soient P1 , P2 , · · · , Pp des polynômes premiers entre eux deux à deux, tels que
P1 P2 · · · Pp (f ) = P1 (f ) ◦ P2 (f ) ◦ · · · ◦ Pp (f ) = 0, alors
Théorème
Soit f ∈ L(E ) (resp A ∈ Mn (K )) est diagonalisable si et seulement si son polynôme minimal a toutes ses racines
dans K et celles-ci sont simples.
Q(X ) = (X − λ1 ) · · · (X − λr ).
Q(X )
Pour 1 6 i 6 r , on note Pi (X ) = X −λ = (X − λ1 ) · · · (X − λi−1 )(X − λi+1 ) · · · (X − λr ).
i
On a alors Q(X ) = Pi (X )(X − λi ) d’où Q(f ) = Pi (f ) ◦ (f − λi idE ). Ainsi pour tout x ∈ Eλi , on a Q(f )(x ) = 0
car x ∈ Ker(f − λi idE ). Mais, ceci est vrai pour tout i, c’est-à-dire quelque soit la valeur propre λi , et, f est
supposée diagonalisable, donc
E = Eλ1 ⊕ · · · ⊕ Eλr ,
ce qui prouve que pour tout x ∈ E , Q(f )(x ) = 0 donc Q(f ) = 0, alors, le polynôme minimal Mf de f divise Q
(par définition), or toute valeur propre de f est racine de Mf donc Mf = Q et toutes les racines du polynôme
minimal sont dans K et sont simples.
⇐ ) Si toutes les racines de Mf sont dans K et sont simples, alors on a
Mf (X ) = (X − λ1 ) · · · (X − λr ).