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SMP 5
I Réseaux et Structures 3
I.1 Réseau direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1.1 Réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1.2 Maille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.1.3 Motif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
I.2.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
I.2.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
I.3 Structures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
I.3.3 Quasi-cristaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
I.3.4 Cristaux réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
I.3.5 Alliages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
II.2.1 Neutrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
II.2.2 Electrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
II.3.1 Rappel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
e
que du début du XX siècle, où la régularité de la forme des matériaux a été observée
donnant ainsi la notion du cristal. En tant que la science la plus puissante pour
matériaux aux propriétés maîtrisées. Elle est aussi une ressource précieuse pour les
industriels.
La physique des matériaux s'intéresse aux objets qui nous entourent (métaux,
l'étude des principales caractéristiques de ces matériaux, ainsi que leurs propriétés
les structure usuelles, défauts,. . . ). Le deuxième chapitre cite des méthodes de dé-
1
Pr. B. BOUGHAZI Cours de Physique des Matériaux - SMP5
d'Einstein et de Debye).
Ces notes de cours n'ont aucun caractère exhaustif et ne doivent surtout pas
haitable que les développements qui ne sont (seront) mentionnés sur ce présent ma-
nuscrit (en amphi) suscite la curiosité d'en savoir d'avantage en allant consulter les
nombreux livres traitons les chapitres (notions) abordés. Quelques références sont
données à l'issue de ce cours : elles sont seulement des indicatives et reètent des
gouts personnels.
Réseaux et Structures
→
− →
− →
−c
translation dans l'espace de trois vecteurs non coplanaires a, b et qui déter-
Dans le cristal, chaque n÷ud présente le même environnement pour une direction
donnée. Ainsi, une propriété fondamentale des cristaux est la translation. Pour la
décrire, les diérents n÷uds sont dénis à partir d'une origine quelconque O par
l'équation :
−−→ →
−
OM = n1 → −
a + n2 b + n3 →
−c Où n ∈ Z (i = 1, 2, 3) non simultanément nuls
i
→
− →
−
a , b et →
−c sont appelés vecteurs de translation fondamentaux ou primitifs (leur
−−→
combinaisons linéaires entières forment les diérents vecteurs OM ).
→
− → − →
−
alors que les vecteurs a , a et a sont fondamentaux ou primitifs (Fig. 1).
1 2 3
1. La rotation autour d'un axe : la rotation est dite d'ordre n si l'angle de rotation
nécessaire pour l'identité est égal à 2π /n. Les seules rotations possibles sont
d'ordre : 1 (2π ) ; 2 (π ) ; 3 (2π /3) ; 4 (2π /4) et 6 (2π /6). La rotation d'ordre 5
3
Pr. B. BOUGHAZI Cours de Physique des Matériaux - SMP5
taux (~
a, ~b et ~c) du cubique à faces centrées
Démonstration :(Fig. 2)
Fig. 2 Démonstration
Notation de Hermann-Mauguin :
1. L'axe de rotation d'ordre n est noté par le chire n.
I.1.2 Maille
→
− →
−
Le parallélépipède, construit sur trois vecteurs non coplanaires a , b et →
−c du réseau
cristallin, constitue une maille du réseau. Si tout n÷ud du réseau peut être obtenu
par combinaison linéaire entière des vecteurs de la maille, la maille est dite simple,
ou primitive, sinon, elle est dite multiple. Le volume d'une maille simple contient
un seul n÷ud du réseau. Le volume d'une maille multiple contient un nombre entier
ment la même lorsqu'il est vu d'un point quelconque. Il y a cinq réseaux de Bravais
à deux dimensions compatibles avec les opérations du groupe ponctuel associé aux
n÷uds du réseau.
Les autres, peuvent être invariants par des rotations de 2π /3,2π /4 ou 2π /6 ou des
Fig. 4
On montre que le nombre de réseaux de Bravais est égal à 14 (g. 5). Ces réseaux
réseau
Triclinique P a 6= b 6= c, α 6= β 6= γ 6= 90◦
Monoclinique P, C a 6= b 6= c, α = γ = 90◦ 6= β
Orthorhombique
P, C, I, F a 6= b 6= c, α = β = γ = 90◦
Quadratique P, I a = b 6= c, α = β = γ = 90◦
RhomboédriqueP a = b = c, α = β = γ 6= 90◦
Hexagonal P a = b 6= c, α = β = 90◦ 6= γ =
120◦
Cubique P, I, F a = b = c, α = β = γ = 90◦
I.1.3 Motif
Il peut être un atome ou un groupe d'atomes ayant une orientation et une géométrie
bien déterminées. C'est l'élément de base dont la répétition suivant le réseau engendre
le cristal. En d'autres termes, le réseau ne fait que décrire les symétries de translation
du cristal. Par contre, la nature du cristal est dénie par son motif.
6).
Tous les autres n÷uds du réseau peuvent être décrits par des rangées parallèles à
la première rangée considérée. Le faisceau de rangées ainsi considéré est appelé une
famille de rangées cristallines.
Une famille de rangées dans un réseau cristallin contient donc tous les n÷uds du
réseau.
Remarque
Au sein d'une même famille de rangées, les rangées sont parallèles entre elles, la
période d'espacement des noeuds sur les rangées est la même pour toutes les rangées
Une des rangées de la famille considérée passe nécessairement par le n÷ud choisi
l'origine. Il est repéré par la translation Tuvw et donc par ses coordonnées u, v, w.
répartition des n÷uds sur les rangées. Dans un réseau donné, la connaissance de u,
v, w est donc susante pour distinguer une famille de rangées de toutes les autres
familles.
Quelques exemples simples de rangées cristallines sont représentés (Fig. 7) : les ran-
→
− →
− →
−c ,
gées correspondant aux directions données par les vecteurs a, b et à savoir les
rangées [100], [010] et [001], ainsi que les rangées [110] et [111].
quelconques de ce plan. En analyses des structures, il est plus utile de dénir le plan
par les indices déterminés par les règles suivantes (se référer à l'exemple de la Fig.
8)
→
− →
−
1. Trouver les coordonnées des intersections du plan avec les trois axes a , b et
→
−c (ces axes peuvent être primitifs ou non primitifs), soient x, y et z.
1 1 1
2. Calculer les inverses , et
x y z
3. Se ramener à trois entiers, habituellement les plus petits possibles, dans le
même rapport entre eux que ces inverses. Le résultat est placé entre paren-
Si l'une des intersections est rejetée à l'inni, l'indice correspondant est nul. Si un plan
coupe la partie négative d'un axe, l'indice correspondant est négatif, le signe moins
est placé au dessus de l'indice. Les indices (hkl ) peuvent désigner un seul plan ou
une famille de plans parallèles et équidistants. Les familles de plans équivalents par
symétrie peuvent être désignées par des accolades autour des indices : { hkl }
Remarque :
Dans le but de rendre explicite l'indexation des plans équivalents dans le système
Fig. 8 Ce plan coupe les axes ~a, ~b et ~c en 3~a, 2~b et 2~c. Les inverses de ces nombres
1 1 1
sont , et . Les trois plus petits entiers de même rapport sont 2, 3 et 3, donc les
3 2 2
indices du plan sont (233)
autour de l'axe 3 ou 6.
et k et tel que i = −(h + k), an que ce soient des permutations simples des indices
qui distinguent des familles de plans équivalentes dans les rotations autour de l'axe
de plans équivalentes dans les rotations autour de l'axe 3 ou 6 s'obtiennent alors par
→
− ∗ →
−∗ −∗
une maille, de vecteurs a , b ,→
c , du réseau réciproque par :
→
− → →
−
→
− ∗ b ∧ −c →
−∗ →
−c ∧ →
−
a →
− ∗
→
−
a ∧ b
a = 2π ; b = 2π ; c = 2π
V V V
→
− −b ∧ →
→ −c : volume de la maille du réseau direct. Ainsi, les vecteurs de
où V = a .
−∗ →
→
base du réseau réciproque a , b
−∗ →
− ∗ et les vecteurs de base du réseau direct
et c
l'espace réciproque qui est l'espace dual de l'espace direct. Par ailleurs, l'ensemble de
→
−
tous les points, ou n÷uds, du réseau réciproque sont dénies par les vecteurs G hkl
donnés par la relation :
→
− →
−∗ −∗
G hkl =h→
−
a +k b +l→
∗
c
I.2.2 Propriétés
→
− →
−∗ −∗
G hkl = h→
−a + k b + l→
∗ Q
On considère la rangée réciproque c et le plan du réseau
x y z
direct (hkl ) d'équation : h. + k. + l. = 1 (premier plan de la famille (hkl ) qui
a b c
Q a b
ne passe pas par l'origine. coupe les axes directs en A ( , 0, 0), B (0, , 0) et C
c h k
(0, 0, ).
l −−→ −−→ Q
Les vecteurs AB et BC appartiennent à . On fait le produit scalaire du vecteur
−−→ →
− →
− −−→ →
−∗ −c ∗ . →
−
h→
−
a + k b + l→ b /k − →
−
∗
AB et du vecteur G hkl : G hkl .AB = a /h = 0
→
− −−→
de même G hkl .BC = 0. La rangée réciproque [hkl ]* est normale aux plans directs
(hkl ). Soit d la distance entre deux plans de la famille ( hkl ). C'est la projection du
−−→ −−→ −−→
vecteur OA (ou OB ou OC ) sur la normale aux plans.
→
− →
−∗
→
− →
− ∗ →
− ∗
−−→ G hkl a h a +
k b
+ c c =
1
d = OA.
→
−
= h .
→
−
→
−
G hkl
G hkl
G hkl
→
− →
→
−
→
− ∗ b ∧ −c
Soit : d.
G hkl
=1 (sans le coecient 2π c-à-d a = )
V
Fig. 12
directe.Par contre on peut montrer en utilisant les mailles simples que la maille
réciproque d'une maille à faces centrées est une maille centrée et vice-versa.
→
− 2π
Le vecteur fondamental du réseau réciproque est a∗ tel que : k→
−
a ∗k = →
−
, où a est
a
Fig. 13 Représentation
Fig. 14 Représentation des réseau direct et réciproque du réseau carré, ainsi que
− →
→ −
réseau direct sont a , b et
→
−c (Fig. 15), tels que :
→
− →
− →
− →
− −c = a→
→ −
a =ai b =aj k
Le volume
→ − →
→
− −
V = a . b ∧ c = a3
→
− →
→
− ∗ b ∧−c 2π →
− →
− ∗ 2π →
− →
− ∗ 2π →
−
a =2π = i b = j c = k
V a a a
Le réseau réciproque du réseau mode P est aussi un réseau mode P
re 2π re
La 1 zone de Brillouin est le cube d'arête centré sur l'origine. En eet, la 1
a
zone de Brillouin est formée par l'espace compris entre les 6 plans perpendiculaires
→
−∗ →
−∗ →
−∗
a b c
aux vecteurs ∓ ,∓ et ∓ .
2 2 2
→
− a →
− →− → − →
− a → − → − → − →
− a →− → − → −
a 1= i + j −k a 2= − i + j +k a 3= i − j +k
2 2 2
→
− → − → −
où a est le côté du cube conventionnel et ( i , j , k )les vecteurs unitaires orthogonaux
V= →
−
a 1. →
−
a2∧→
−
a 3 =a3 /2
→
−
a2∧→
−a 3 2π →
− →
−
→
− ∗ →
− ∗ 2π →
− →− →
− ∗ 2π →
− →−
a 1 =2π = (i+j) a2 = ( j +k) a3 = ( i +k)
V a a a
Le réseau réciproque du réseau cubique centré est un réseau cubique à faces
2π
centrées de coté et de vecteurs fondamentaux
a
→
−
a2∧→
−a 3 2π →
− →
−
→
− ∗ →
− ∗ 2π →− → − →
− ∗ 2π → − → −
a 1 =2π = (i+j) a2 = ( j +k) a 3 = ( i + k ).
V a a a
→
− − ∗ →
→ − ∗ → − ∗
Soit hkl des entiers et un vecteur de réseau réciproque G hkl =h a 1 +k a 2 +l a 3 .
La zone de Brillouin est le plus petit volume limité par les plans médiateurs des plus
→
−
petits G hkl
Les vecteurs les plus petits sont alors les 12 vecteurs suivant :
2π →
− → −
± i ± j soit 4 vecteurs
a
2π →
− → −
± j ±k soit 4 vecteurs
a
2π ±→
− → −
i ±k soit 4 vecteurs
a
Fig. 17 Première zone de Brillouin du réseau cubique centré. Elle forme un dodé-
Les vecteurs qui joignent l'origine aux centres des faces sont
π →
− → −
±i±j soit 4 vecteurs
a
→− → −
π
± j ±k soit 4 vecteurs
a
π →
− → −
± i ±k soit 4 vecteurs
a
Les vecteurs fondamentaux de la maille élémentaire du réseau cfc représenté sur Fig.
18 sont :
→
− a →
− → − →
− a →
− → − →
− a →
− → −
a 1= ( i + j ) a 2= ( j + k ) a 3= ( i + k )
2 2 2
Le volume de la maille élémentaire est :
V= →
−
a 1. →
−
a2∧→
−
a 3 =a3 /4
sont :
→
− ∗ 2π − 2π →
− →− → − ∗ 2π
→
− → − → − ∗ 2π →
− →− → −
a1 = → a 2 ∧→
−
a 3= i + j −k →
−
a2 = − i + j +k →
−
a3 = i − j +k
V a a a
Ce sont les vecteurs fondamentaux du réseau cc, donc le réseau réciproque du réseau
3
∗
→
− ∗ →
− ∗ →
− ∗ 2π
V = a 1 . a 2 ∧ a 3 =4
a
→
− 2π →
− → − → −
Les plus petits G hkl sont les huit vecteurs : ± i ± j ±k
a
Les limites de la zone de Brillouin est déterminée par les huit plans médiateurs des
I.3 Structures
I.3.1 Matériau amorphe
Lorsqu'un liquide est refroidi brutalement, les atomes ou molécules qui le constituent
n'ont pas le temps de prendre leur position d'équilibre et le solide qui se forme est
Les solides amorphes ont des propriétés diérentes de celles des solides cristallisés :
2. Ils ont des propriétés isotropes, identiques dans toutes les directions de l'espace,
Fig. 19 Zones de Brillouin du réseau cubique à faces centrées. Les mailles tracées
Lorsqu'on met l'accent sur la diérence entre l'ensemble des points constituant le
de structure cristalline est utilisé. Une structure cristalline est constituée de copies
identiques de la même unité physique, appelée motif, située sur tous les points du
réseau de Bravais (ou, de manière équivalente, translatée par tous les vecteurs d'un
réseau de Bravais).
de la maille :
V olumeoccupe
C=
V olumemaille
Dans le cas où les n÷uds sont occupés par des atomes ou des ions identiques
(b) Coordinence
La coordinence (ou coordinance) d'un atome est le nombre d'atomes voisins
les plus proches dans les trois directions de l'espace. Elle s'appelle aussi le
volume.
m NMmotif
ρ= =
V maille NA Vmaille
Où NA le nombre d'Avogadro, Mmotif la masse molaire du motif et N la
multiplicité de la maille
d'un réseau. L'espace entre ces motifs est appelé sites interstitiels.
Le tétraèdre de base
gravité de ( A, B, C) .
√ √
h2 + AI 2 = 4r2 h2 ⇔ h = 4r2 − r2 = r 3
2 2r
g1 est la barycentre de (I ,2), (C,1) . Donc Cg1 = Bg1 = Ag1 = h = √
3 3
2
2 2 2 2r
Ag1 D est rectangle en g1 . Donc Ag1 + Dg1 = AD Soit √ +H2 = 4r2 ,
r 3
2
donc H = 2r
3
r
3 3
Ainsi, AG = BG = CG = DG = H=r = 1.255 r > r
4 2
On a donc la possibilité d'insérer une sphère en G de rayon ≤ 0, 225r . On appelle
ABC .
= h × 2r × 2H
√
r
2
= r 3 × 2r × 4r
3
√
= r3 8 2
1 1
N = 4× +4× +1×1 = 2 (les points qui forment la plus petite
12 6
diagonale sont sur 6 mailles, ceux qui forment la grande sur 12)
√
On a un contact suivant la petite diagonale du cubea 2 = d = 4r ⇒ a =
√
2r 2.
Motif : 4 atomes
Coordinence = 12
4 4
N × πr3 4 × πr3 16π π
Compacité C= 3 = 3 = √ = √ = 0.74 =
Vmaille a 3
3×8×2 2 3 2
74%
r !
3
rsiteT = − 1 r = 0.255r
2
Les sites tétraédriques sont localisés au centre des huit cubes de coté a/2
Ainsi, le réseau formé par les sites tétraédriques du réseau cubique faces
Site octaédrique :
√ √
BE = 2r 2 = r + 2rsiteO + r ⇒ rsiteO = 2 − 1 r = 0.414r
1
1 × 1 + 12 × = 4 = 1× (taille du motif de la maille)
4
Les sites octaédriques dénissent un réseau cubique faces centrées trans-
Structure du diamant
Le réseau du diamant (formé par les atomes de carbone dans un cristal de diamant)
est constitué de deux réseaux de Bravais cubiques à faces centrées qui s'interpé-
nètrent. L'un des réseaux est décalé le long de la diagonale de la maille cubique
de l'autre d'un quart de la longueur de cette diagonale. Elle peut être considérée
comme un réseau cubique à faces centrées avec le motif à deux atomes (0,0,0) et
(a/4,a/4,a/4) . Le nombre de coordination est 4 (Fig. 20). Les liaisons avec les plus
proches voisins ont été indiquées. Les quatre plus proches voisins de chaque point
maille hexagonale, composée de six sous-prismes droits dont la base est un triangle
équilatéral, trois atomes occupent le centre de trois sous-prismes séparés d'un sous-
prisme "vide. On peut voir aussi cette structure comme deux structures hexagonales
simples décalées d'un vecteur [1/2 1/3 1/2]. De manière rigoureuse, la structure
hexagonale compacte est une structure hexagonale primaire dont le motif est composé
de deux atomes ; c'est donc en fait une structure di-atomique (Fig. 21). Une maille
plans parfaitement superposés, dits plans A, on peut donc placer un plan B (cas de
Bien que n'étant pas un réseau de Bravais, la structure hexagonale compacte (hc) se
situe au même rang, dans l'ordre d'importance, que les réseaux de Bravais cubique
centré et cubique à faces centrées ; pas mal d'éléments cristallisent dans la forme
chlorure placés alternativement sur les points d'un réseau cubique simple, de telle
sorte que chaque ion possède six ions de l'autre espèce pour plus proches voisins.
Cette structure peut être décrite par un réseau de Bravais cubique à faces centrées
avec un motif constitué par un ion sodium en 0,0,0 et un ion chlorure au centre de
a − →
la maille cubique conventionnelle, i.e. en ( )(→
x +−
y +→
−
z ).
2
Structure du chlorure de césium
De manière similaire, le chlorure de césium (Fig. 23) est constitué d'un nombre
égal d'ions de césium et d'ions chlorure, disposés aux points d'un réseau cubique
centré de telle sorte que chaque ion possède huit ions de l'autre espèce pour plus
Bravais cubique simple, et elle est décrite par un réseau cubique simple avec un motif
distribués sur le réseau du diamant de telle sorte que chacun possède quatre ions de
l'autre type pour plus proches voisins (Fig. 24). Cette structure est un exemple de
réseau à motif qui doit être ainsi décrit, d'une part en raison de la position géomé-
trique des ions et d'autre part car deux types d'ions entrent en jeu. Les coordonnées
11 1 1 11
des atomes de Zn sont 000 ; 0 ; 0 ; 0; les coordonnées des atomes de S sont
22 2 2 22
I.3.3 Quasi-cristaux
Un cristal parfait est obtenu en pavant entièrement l'espace à l'aide de parallélé-
pipèdes juxtaposés. Ces pavés constituent une gure qui se répète périodiquement,
sans vide et sans superposition comme des carrés, des triangles isocèles équilatéraux
types de défauts qui représentent tous un surcroît d'énergie interne du cristal par
π 2π
Fig. 25 Pavage de Penrose avec deux losanges d'angles au sommet et
5 5
rapport à un cristal parfait, du fait que les atomes du cristal ne sont jamais xes sur
leurs sites cristallins. Ils sont animés de mouvement d'oscillations dont l'amplitude
On rappelle qu'un cristal est illimité. Un monocristal est déni comme étant une
portion du cristal.
Deux types de défauts existent dans les monocristaux (de composition chimique, de
I.3.4.1.1 Défauts ponctuels Ces derniers ont un rôle important dans la techno-
logie des semiconducteurs par exemple. En eet, ils interviennent dans le phénomène
de diusion des atomes étrangers dans le cristal. Selon Frenkel, un atome peut quit-
ter son site (à partir d'une certaine valeur de l'énergie) sous l'eet de la température
et se loger en position interstitielle. La place vide est alors appelée lacune (Fig. 26) :
Quand la température baisse, les atomes reprennent leurs places initiales. Les la-
cunes peuvent aussi apparaître suite à une migration des atomes vers la surface par
exemple : On parle alors de défauts de Schottky sans se loger en interstice (Fig. 27).
A Joint de grains est, par dénition, la surface qui sépare deux monocristaux
c'est plutot une région assez désorganisée, de largeur non negligeable (de l'ordre
grains sont des pieges a dislocation mais ce sont aussi des sources de disloca-
tions.
B Dislocations : ce sont des défauts linéaires qui, bien que probablement ab-
blement présents dans n'importe quel échantillon réel. Elles mettent en jeu des
glissant les unes sur les autres. Les premières données expérimentales sur les
la microscopie électronique.
I.3.5 Alliages
composés qui contiennent un métal et des produits non métalliques sont également
appelés alliages.
pur. Ils sont observés lorsque leur rayons atomiques sont proches (à moins de 15%)
et leurs électronégativités voisines. C'est le cas de l'alliage or/cuivre CuAu qui peut
exister sous deux formes, une forme désordonnée (occupation aléatoire des noeuds
par les deux atomes) dont la maille est cubique (a = 384pm), une forme ordonnée
(b) cfc
Ils apparaissent lorsqu'un des atomes est nettement plus petit que l'autre. Celui-
ci peut se loger dans un site du réseau-hôte sans entraîner une déformation trop
importante. Les alliages d'insertion les plus fréquents sont issus d'un arrangement de
type cubique à faces centrées pour le réseau-hôte, les atomes d'insertion sont disposés
dans les sites octaédriques de cette structure. Par exemple le carbure de tungstène
est un alliage très résistant utilisé pour les outils de coupe mécanique.
Fig. 31 Schéma 2D d'un alliage d'insertion (l'acier : les petits atomes de carbone
(1% de l'alliage) sont insérés entre ceux du fer, plus gros (99 %)).
gnétique, il faut que sa longueur λ d'onde soit du même ordre de grandeur que la
part, des propriétés que l'on ne trouve réunies dans aucun autre rayonnement sonde
(localiser des atomes légers au milieu d'atomes lourds, mettre en évidence des cor-
rélations spéciques entre certains atomes dans un liquide ou caractériser des amas
dans un alliage).
37
Pr. B. BOUGHAZI Cours de Physique des Matériaux - SMP5
p2
En =
2Mn
alors
0.28
λn = p Å
En (eV )
Pour En = 0.08 eV → λn = 1Å
II.2.2 Electrons
La diraction des électrons est une technique utilisée pour l'étude de la matière, elle
fait qu'une particule matérielle (dans le cas de l'électron incident) peut être décrite
comme une onde. Dans ce cas, la longueur d'onde émise par un électron d'impulsion
12.3
λe = p Å
Ee (eV )
Contrairement aux neutrons, les électrons sont des particules chargées qui inter-
agissent avec la matière par la force de Coulomb. Ceci signie que les électrons
et celle des électrons environnants. Par conséquent, on les utilise surtout pour l'étude
des surfaces et des couches nes des solides (ils pénètrent relativement peu dans le
cristal).
de rayons X avec les atomes d'un matériau solide cristallisé. Les plans cristallogra-
phiques dans lesquels sont répartis les atomes ont, dans des conditions particulières,
hc 12.4 12.4
λ= = 10−7 m = Å
E E (eV ) E (keV )
de localiser les atomes lourds, tandis que la diraction des neutrons est utilisée pour
déterminer la position des atomes légers et pour distinguer les atomes de masse
tion par un réseau, phénomène vu en physique ondulatoire. C'est pour cette raison
Ces traits sont espacés de manière régulière, et l'espacement est appelé le pas du
réseau.
Supposons que les fentes du réseau sont minces et que l'écran est placé susamment
loin du réseau pour que nous puissions faire l'hypothèse que les rayons issus des
Considérons que les ondelettes émises des fentes sont en phases lorsqu'elles sont
émises du réseau (principe de Huygens), pour arriver au point P situé sur l'écran à
un angle θ, chaque ondelette sera en retard (ou en avance) sur sa voisine d'un angle
d sin θ
2π . Une interférence constructive se produira sur l'écran si ce déphasage est
λ
un multiple entier de 2π , c.à.d.
d sin θ = nλ n = 0, 1, 2, 3, . . .
−8 −12
sont de l'ordre de 10 à 10 m, et les énergies des photons X sont comprises entre
5 −19
40 et 4x10 eV (1 eV correspond à 1,6x10 J, c'est l'énergie d'un photon dans
l'infra-rouge). Ces énergies sont de l'ordre de grandeur des énergies de liaison des
principe est le suivant : des électrons émis par une cathode (un lament, le plus
◦
souvent en tungstène, chaué à 2000 C par le passage d'un courant électrique),
eet thermoïonique, sont accélérés par une diérence de potentiel élevée (de 10 à
150 kV) en direction d'une cible constituée d'une anode métallique (Mo, Cu, Fr,. . .)
Une faible portion, 1% environ de l'énergie cinétique cédée par les électrons est rayon-
née sous forme de rayons X, les 99 % restants sont convertis en énergie thermique.
◦ Interaction (freinage) des électrons accélérés avec les noyaux de la cible ( spectre
continu ou spectre de Bremsstrahlung) ;
◦ Ionisation des couches profondes des atomes de la cible ( spectre de raies)
L'électron incident arrive sur la cible, il s'approche du noyau d'un atome et se trouve
attiré par sa charge positive. L'électron est donc dévié et ralenti. La perte d'énergie
engendrée, énergie de freinage, est dégagée sous forme d'un photon X ou de chaleur
si l'énergie est faible. L'électron continue sa course sur une autre trajectoire ayant été
processus de diusion peut continu jusqu'à ce que l'électron soit- presque immobilisé.
Chacun des photons générés par ces collisions forme une partie du spectre continu
Fig. 3
On voit bien qu'il existe une longueur d'onde seuil bien dénie λ0 sous laquelle
le spectre continu n'existe pas. Cette longueur d'onde minimale correspond à une
unique collision frontale avec un atome cible, collision dans laquelle un électron
incident perd toute son énergie cinétique initiale E0 . Pratiquement toute l'énergie
de l'électron est transférée d'un photon unique, dont la longueur d'onde associé (la
E0 =hv=hc/λ0 ⇒ λ0 =hc/E0
Sachant que E0 =eU (en joule) =U (eV), avec e la charge de l'électron en coulomb
λ0 (Å) =12400/U(V)
Remarques :
La longueur d'onde de seuil est totalement indépendante du matériau de la
Souvent le photon est très peu ralenti. Le photon a une énergie faible (infé-
Fig. 4 Spectre du rayonnement de freinage par un tube alimenté sous 135 keV
est émis. Souvent le réarrangement se fait avec plusieurs électrons, plusieurs raies X
Fig. 5
respectivement).
Fig. 6
Couche L : 11 kev
Couche M : 1 keV
Fluorescence K :
Fluorescence L :
déplace le spectre vers les basses énergies, c'est à dire vers la gauche pour un spectre
en bleu).
Lorsqu'un faisceau de rayons X d'intensité I0 traverse une très ne couche d'épaisseur
x l'intensité du faisceau résultant diminue, l'intensité résultante est donnée par :
Où :
−3
◦ µ représente le coecient d'absorption massique du matériau (g.cm ) ;
ayant des courtes longueurs d'onde sont dicilement absorbées et elles s'appellent
La croissance de µ avec λ n'est pas continue, mais elle présente des discontinuités
qui apparaissent pour certaines longueurs d'onde (g. 10). An d'avoir un rayonne-
Ce phénomène est observé lorsqu'un photon incident, qui se comporte comme une
libre (ou, de manière plus correcte, avec un électron faiblement lié) d'un atome. Au
cours de ce processus, l'électron est éjecté de l'atome, qui est donc ionisé tandis qu'un
Fig. 11
◦ k constante ;
◦ ρ densité de matière ;
◦ E énergie du photon.
Z.
L'eet photoélectrique est l'émission d'électrons par un métal soumis à l'action d'un
rayonnement électromagnétique. Les photons X peuvent agir sur les couches électro-
niques profondes des atomes en les faisant passer de l'état fondamental a un état
excité par éjection d'un électron qui s'appelle photoélectron. L'énergie du photon
incident est transférée à l'électron qui est éjecté de sa couche ; une partie de cette
énergie est utilisée pour extraire l'électron interne (énergie d'extraction W) et l'autre
éjecté.
Notons que l'eet photoélectrique ne peut avoir lieu que si l'énergie du photon in-
photoélectrique.
• k constante ;
• ρ densité de matière ;
• Z numéro atomique ;
• E énergie du photon.
rencontre les électrons d'un atome, ils entrent en oscillations (on en parlera en détails
dans le chapitre suivant), et l'atome peut être considéré comme le centre d'une
Dans le cas d'un matériau, chaque atome émis sa propre onde sphérique, ces ondes
des atomes avec émissions de radiations dans les toutes les directions. Si l'on calcule
les directions dans lesquelles on a du signal, les ondes rééchies (RX diusés élasti-
que l'on obtient une loi très simple : si l'on trace des plans imaginaires parallèles
passant par les atomes, et si l'on appelle d la distance entre ces plans (distance inter-
réticulaire), alors les interférences entre les rayons 1 et 2 sont constructrices si leur
diérence de marche, 2d sinθ , est égal à un nombre entier fois la longueur d'onde λ
du RX, soit :
Remarque : Les RX ne sont pas réfractés : nous n'avons pas introduit d'indice de
réfraction.
Fig. 13
une condition nécessaire et susante pour qu'une onde incidente soit diractée par
un réseau cristallin.
→
− →
−
En notant ki et kd les vecteurs d'onde des faisceaux incident et diusé respective-
→
− →
− →
−
K = kd− ki
→
−
Pour K , un vecteur reliant deux n÷uds du réseau réciproque. Autrement dit, il
→
− →
− →
−∗
K soit un vecteur du réseau réciproque : K = h→ −a + k b + l→−c ∗
∗
faut que
→
− → − →
→ − →
− →
K .−
a =h K. b = k K .−c = l
X par un cristal découle de la relation entre les vecteurs du réseau réciproque et les
tion de Laue :
→
− →
− →
−
. K (hkl) = k d − k i
→
−
. K (hkl) est perpendiculaire au plan (hkl )
→
−
→
−
.
k d
=
k i
= 2π/λ
→
− →
−
. les vecteurs d'onde k d et k i font le même angle θ hkl ).
avec le plan (
D'où la construction
Fig. 14
De plus
2πn
K (hkl) = (condition de Laue) (∗)
d
2π
K (hkl) = 2.k.sinθ = 2. .sinθ (∗∗)
λ
(*) et (**) → 2 d sinθ=n λ qui est la condition de Bragg
diraction des familles de plans réticulaires d'un monocristal à partir des n÷uds du
longueur d'onde λ, dessinons ensuite le réseau réciproque centré sur le cristal avec
→
− ∗ →
−∗ −∗
ses vecteurs de base a , b et →
c . Construisons maintenant une sphère centrée sur
le cristal de rayon 1/λ, cette sphère est appelée sphère d'Ewald. Translatons donc
la sphère. Enn, plaçons deux écrans sensibles aux RXs, l'un dans l'axe du faisceau
incident avec une ouverture qui laisse passer le faisceau direct, et l'autre sur le coté.
Lorsqu'on fait tourner le cristal, le réseau réciproque tourne à son tour : le cristal
Fig. 15
→
− ∗2 →
− → −∗ →
− ∗2 →
− → −∗
kd2 = ki2 + R + 2 k i . R <=> R = 2 k i. R
→
−∗
où kd = ki = 2π/λ et −R est 1 Vecteur du réseau réciproque
→
− ∗ !2 →
−∗
R →
− R
= k i.
2 2
D'où le vecteur d'onde incident doit avoir une extrémité qui s'appuie sur un des plans
famille des plans médiateurs des diérents vecteurs du réseau réciproque présente une
importance particulière dans la théorie de propagation des ondes dans les cristaux,
car une onde dont le vecteur d'onde tracé à partir de l'origine a son extrémité sur
Le plus petit volume ainsi déni entourant l'origine est appelé première zone de
réciproque.
cristal xe. Le cristal diracte seulement les ondes pour lesquelles la loi de Bragg est
vériée. Cette méthode, la plus ancienne des méthodes de diraction, est probable-
Fig. 16
telle sorte qu'une arête du cristal soit parallèle à cette mire et on le fait tourner sur
lui même autour de cet axe avec une vitesse de l'ordre d'un tour par minute.
faisceau sera diracté par le cristal chaque fois qu'une famille de plans réticulaires,
Les rayons diractés sont enregistrés sur un lm photographique disposé sur les pa-
Fig. 17
On xe une poudre, tout petits cristaux de l'entité chimique dits cristallites, sur
la chambre d'un générateur de rayons X. La poudre, étalée sur une lame de verre
qui tourne d'un mouvement uniforme autour d'un axe situé dans son plan, permet-
tant ainsi d'augmenter le nombre d'orientations possibles des plans réticulaires, est
d'onde connue. Les particules étant orientées au hasard, il y aura toujours une famille
de plans donnant lieu à la diraction, de telle sorte que l'on obtiendra simultané-
ment tous les faisceaux susceptibles de diracter : ces faisceaux forment des cônes
aux alentours de l'échantillon créera des anneaux circulaires centrés sur les orices
Les méthodes citées dessus permettent de calculer les distances réticulaires. L'iden-
déni par :
j=n
X
Fhkl = fj exp [−2iπ (hxj + kyj + lzj )]
j=1
l'atome considéré et dont les valeurs se trouvent dans les tables internationales de
Notons que Fhkl est un nombre complexe, l'amplitude qui est réelle dépend du module
de Fhkl .
On appelle extinctions systématiques les valeurs hkl qui annulent le facteur de struc-
ture Fhkl . Elles renseignent sur le mode d'un réseau P, I, C ou F.
réseau simple où tous les atomes jouent le même rôle car ils ont un entourage
rayons X contient des raies comme (200)ou (110) . . .mais pas de raies (100) ou
(221).
Fhkl = f {1 + exp [−iπ (k + l)] + exp [−iπ (h + l)] + exp [−iπ (h + k)]}
Si tous les indices sont des entiers pairs Fhkl = 4f ; il en est de même si tous
les indices sont des entiers impairs. Mais si l'un seulement des entiers est pair,
deux des exposants seront des multiples impairs de −iπ et Fhkl va s'annuler.
dire que Fhkl s'annulera également. Donc dans un réseau cfc aucune réexion
ne peut provenir de plans dont les indices sont en partie pairs et en partie
impairs. C'est le cas de KCl et KBr qui ont tous deux un réseau cfc. Leurs
Dans les chapitres précédents, les ions (atomes, ions, etc.) d'un matériau "parfait"
ont été considérés comme xes, situés aux n÷uds d'un réseau de Bravais. L'étude
amorphe, etc.), la question des vibrations de ces derniers se pose en soi. Pour simpli-
er, on ne considère par la suite que les vibrations d'un cristal parfait, complètement
périodique. Il est dit de plus harmonique si les oscillations eectuées sont sinusoï-
dales, avec une amplitude et une fréquence qui ne dépendent que des caractéristiques
59
Pr. B. BOUGHAZI Cours de Physique des Matériaux - SMP5
décrit les petites oscillations de systèmes physiques autour d'une position d'équilibre
des x.
1
V (x) = kx2 (3.1)
2
1. Equation du mouvement :
−−→ ∂V d2 x
F = M γ = −grad(V (x)) = − ⇒ 2 + ω2x = 0
∂x dt
q
K
avec ω= M
2. Energie totale :
P2 1 1
E =T +V = + M ω 2 x2 (t) = M ω 2 XM
2
(3.3)
2M 2 2
Ob Potentiel quelconque
1
V (x) = V (x0 ) + V 0 (x0 )(x − x0 ) + V ”(x0 )(x − x0 )2 (3.4)
2
La constante V (x0 ) est en général sans intérêt et on peut la prendre égale à zéro par
une redénition du zéro d'énergie. Comme x0 est une position d'équilibreV 0 (x0 ), et si
q
cette position d'équilibre est stable, V ”(x0 ) > 0, avec K = V ”(x0 ) et ω → V ”(x M
0)
∧
∧ ∧ ∧P 1 ∧
H = T +V = + Mω X (3.5)
2M 2
1
En = ~ω n + (3.6)
2
~ω
avec E0 = l'énergie de l'état fondamental (point zéro).
2
Le spectre est discret, quantié. On ne peut exciter que les énergies de type :
1
En = ~ω n + 2
. En négligeant l'état fondamental qui est négligeable dès que la
m, et de distance inter-atomique entre les atomes les plus proches voisins est a. Nous
Nous pouvons apprendre beaucoup de choses sur les forces reliant les diérents plans
K.
Isolons une chaîne horizontale d ?atomes : ces atomes, couplés élastiquement par des
Les forces rappelant un atome vers sa position d'équilibre peuvent être modélisées,
à l'ordre linéaire, par un rappel élastique, dans la mesure où les amplitudes des
que l'on peut paramétrer sous la forme xq,n = na pour l'atome de rang n.
La force exercée par l'atome n + 1 sur l'atome n est la force élastique du ressort,
1
V = V0 + K (un − un+1 )2 (3.10)
2
∂2V
avec K=
∂u2
u=0
ime
On se propose ici d'étudier le n atome et ses deux proches voisins (n-1) et (n+1)
ime
atomes.
d2 un ∂V d2 un (t)
F =M = − ⇒ M = K [un+1 (t) − un (t)] + K [un−1 (t) − un (t)]
dt2 ∂un dt2
Finalement
d2 un (t)
M = K [un+1 (t) + un−1 (t) − 2un (t)] (3.11)
dt2
Essayons la solution qui dépend seulement du temps :
d2 un (t)
un (t) = un e−iωt ⇒ 2
= −ω 2 un (t), donc :
dt
− M ω 2 un = K [un+1 + un−1 − 2un ] (3.12)
⇔ −M ω 2 = K [2 cos(ka) − 2]
2K
⇔ ω2 = [1 − cos(ka)]
M
4K 2 ka 2 ka
Alors ω 2 (k) = sin puisque cos(ka) = 1 − 2 sin
M 2 2
D'où r
4K ka
ω(k) = sin (relation de dispersion) (3.13)
M 2
π π
−π ≤ ka ≤ +π ⇔ − ≤k≤+
a a
Ce domaine de valeurs de k s'appelle la première zone de Brillouin du réseau linéaire.
π
D'où les valeurs extrêmes de k dans cette zone sont : kmax = ±
a
Première zone de Brillouin :
Les valeurs de K extérieures à la première zone de Brillouin (gure dessus) repro-
duisent simplement les vibrations du réseau déjà décrites par les valeurs de k com-
π
prises entre± . On peut donc écrire
a
2π
un (k + G) = uei(k+ a )na = ueikna ei a na = ueikna = un (k)
2π
(3.14)
2π
d'après (3.14), K et k+G correspondent à des déplacements équivalents, avec G=
a
⇒ ω(k) = ω (k + G) (ω(k)est périodique dans l'espace réciproque)
π
Aux limites kmax = ± de la première zone de Brillouin. la solution
a
un (k) = ueikna
ne représente pas une onde progressive mais une onde stationnaire. En eet, pour
π
un vecteur d'onde proche de ± , la solution un (k) = ueinka = ue±in = u(−1)n . Il
a
n'y a plus de déplacement de l'onde dans l'espace (la vitesse de groupe est nulle),
mais simplement une vibration en temps due au terme u contenant la pulsation eiωt :
c'est une onde stationnaire. De plus, les plans successifs vibrent en opposition de
phase, du fait du terme (−1)n . Enn, il est important de remarquer que le vecteur
d'onde k est dans ce cas situé sur la première zone de Brillouin du cristal. En eet,
en balayant les diérents plans cristallographiques (et donc pour diérentes valeurs
π
de a), choisir k = ± revient à prendre les plans médiateurs entre l'origine et le
a
point correspondant du réseau réciproque.
Vitesse de groupe :
La vitesse d'un paquet d'ondes est la vitesse de groupe, dénie par :
→
− −−→
vg = dω/dk soit v g = gradk (ω(k))
le gradient étant pris par rapport à k. La vitesse de groupe est la vitesse de transmis-
(Fig. 1) est :
vg en fonction de k. À la li-
mite de zone, la vitesse de
ka
vg = v cos (3.15)
2
q
K
avec v=a M
Cette formule générale montre que la vitesse de groupe est nulle au bord de zone, là
π
où k= . Ceci ne surprend pas dans le cas d'une onde stationnaire. pour un vecteur
a
d ?onde très faible (k 1/d), c'est-à-dire pour des longueurs d'onde très grandes
porte qu'un seul atome, il est intéressant d'étudier la propagation des ondes dans un
réseau de Bravais à motif, ce qui signie que la maille élémentaire du réseau com-
Considérons une chaine, schématisée sur la gure, masses-ressorts avec deux masses
masses identiques. Le seul degré de liberté autorisé est la translation suivant l'axe
s'écrivent :
d2 u n ∂V
m 2 =− = K (Un−1 + Un − 2un ) (3.16)
dt ∂un
et
d2 U n ∂V
M 2
=− = K (un + un+1 − 2Un ) (3.17)
dt ∂un
La forme de solutions recherchée est similaire aux solutions de la chaine unidimen-
sionnelle monoatomique :
un = ue−i(ωt−2nka) (3.18)
Un = U e−i(ωt−2nka) (3.19)
où u et U sont des constantes complexes à déterminer. Leur rapport donne les ampli-
tudes et les phases relatives des vibrations des atomes dans une cellule élémentaire.
En substituant les solutions (3.18) et (3.19) dans les équations du mouvement (3.16)
− mω 2 u = K U e−i2ka + 1 − 2u
(3.20)
− M ω 2 U = K u ei2ka + 1 − 2U
(3.21)
triviales, le déterminant de la matrice dynamique doit être nul, ce qui amène aux
ω02
q
2 2
ω± (k) = 1 ± 1 − γ 2 sin (ka) (3.22)
2
2K (m + M ) mM
avec ω02 = et γ2 = 4
mM (m + M )2
La branche supérieure (signe plus de l'équation (3.22)) est appelée branche ou mode
optique, la pulsation est diérente de zéro lorsque le nombre d'onde est nul. Pour
un nombre d'onde proche de zéro, les deux atomes de la cellule élémentaire oscillent
u M
en opposition de phase ( = − ). La dénomination optique vient du fait que ce
U m
type de vibration peut être engendré par le champ électrique d'une onde lumineuse,
branche ou mode acoustique, la pulsation est égale à zéro lorsque le nombre d'onde
est nul. Lorsque le nombre d'onde est proche de zéro, les deux atomes de la cellule
u
élémentaire oscillent en phase ( = 1). Une vibration en phase correspond à une
U
excitation acoustique, d'où le nom de branche acoustique.
ment.
lisées :
a est la distance entre deux atomes successifs, les conditions u=0 pour x=0 et
et kn = nπ/L = nπ/N a dans laquelle n est un nombre entier positif. Pour la rangée
formée d'éléments discrets, il y a N-1 valeurs permises pour kn qui sont équidistantes
susceptibles de se mouvoir.
qu'après une translation du réseau périodique du cristal nous retrouvions les mêmes
indépendamment.
possible d'associer à cette onde une quasiparticule. Cette quasi-particule est appelée
les forces élastiques liant les atomes. Ces relations de dispersion peuvent aussi se
linéaire est quantiée : E = ~ω(n + 1/2) avec n = 0, 1, 2 ... ce qui signie que
sous l'action d'un agent extérieur (température, photon, neutron) chaque oscillateur
peut gagner ou céder de façon discrète un (ou plusieurs) quantum (phonon) d'énergie
→
−
~ω = hν et d'impulsion →
−
p = ~ k (qui comme le vecteur d'onde k n'est dénie qu'à un
°
formé par le photon et le phonon. On observera qu'à 0 K il subsiste une énergie de
aux limites.
bration est ainsi En = n~ω . Une onde sera donc constituée de n phonons d'énergie
~ω .
Les phonons sont des bosons du point de vue de la statistique quantique et ils
limites périodiques sur les atomes contenus par exemple dans un cube de côté L : K
doit vérier ***et donc les K. doivent avoir des valeurs du type
***** il n'y a donc qu'une valeur permise de K par volume et donc valeurs
phonons. D'après la loi de De Broglie, chaque phonon possède une quantité de mou-
vement
→
−p = h/λ, qui peut être également exprimée en fonction du vecteur d'onde
→
− →
− →
−
k par p =~k
Nous avons vu, dans la section précédente, que l'interaction d'un photon (rayon
formé par le photons incident et diusé (ce qu'on appelle la diraction de Bragg),
→
−0 →− →− →
− →
−
on peut donc écrire k = k +G où k est le vecteur d'onde du photon incident, k 0
→
−
le vecteur d'onde du photon diusé et G est un vecteur du réseau réciproque.
Mais le photon peut également subir une diusion inélastique (g. 3), c'est à
dire être diusé par une onde sonore : une telle interaction peut avoir lieu car le
l'onde lumineuse peut créer une déformation mécanique dans le cristal et ainsi en
moduler les propriétés élastiques. En d'autres termes, un photon dans un cristal peut
Fig. 3 Diusion inélastique d'un photon de vecteur d'onde ~k avec production d'un
→
− →
−0
créer ou absorber un phonon : son vecteur d'onde passera de k à k et sa fréquence
de ω à ω0. Supposons qu'on ait crée dans ce processus un phonon de vecteur d'onde
→
−
K et de fréquence ωph , on peut alors traiter le processus comme une collision simple
entre deux corps avec conservations de l'énergie et du vecteur d'onde (dans notre cas
~ω = ~ω 0 + ~ωph
(3.24)
→
− →
− → − →
−
k = k 0 + K (+ G )
Nous voyons bien sur cet exemple que comme le photon, le phonon présente des
K
propriétés corpusculaires. D'après Fig. 4, on peut écrire sin θ = , on en tire :
2k
élastique g. 3.
K = 2k sin θ (3.25)
ω
k=
c (3.26)
ω
K = ph
vs
pulsation du phonon :
vs
ωph = 2 ω sin θ (3.27)
c
La diusion de la lumière visible issue d'une source laser intense a été utilisée
pour engendrer des phonons de courte longueur d'onde dans le quartz et le saphir.
Les variations observées de la fréquence des photons sont en bon accord avec les
son les valeurs mesurées à des fréquences plus basses par des méthodes ultrasonores.
La diusion de la lumière par les phonons dans les solides est appelée diusion de
Brillouin.
tridimensionnel :
2π 2π 2π
kx = nx , ky = ny , kz = nz (3.28)
Lx Ly Lz
chaque combinaison de ces trois nombres correspond à une fonction d'onde (état)
diérente. De plus, ces nombres sont indépendants (aucune condition imposée). Nous
(2π)3
kx ky kz = = (2π/L)3 (3.29)
Lx Ly Lz
Représentons l'espace des états pour un tel réseau cubique et pour diérents multiples
→
−
de nx , ny , nz (g. 5) : Les extrémités des vecteurs k sont situées aux n÷uds d'un
2π
réseau cubique d'arrêt , ce qui signie que par volume élémentaire il n'y a qu'un
L
seul vecteur d'onde possible et donc qu'un seul état associé.
Ainsi, dans un volume sphérique de rayon k de l'espace des états, nous avons un
4 3
Vsph πk k3
N (ω) = = 3 = V avec V = L3 (volume du cristal) (3.30)
Vel (2π/L)3 6π 2
dN(ω) dk k2 V dk
g(ω) = = (3.31)
dk dω 2π 2 dω
ou
dN(ω) dk k2 V
g(k)dk = = dk (3.32)
dk dω 2π 2
La fonction g(k), appelée densité d'états, donne la probabilité de trouver un état
→
−
dans une couche sphérique de rayon k et d'épaisseur dk dans l'espace des k.
l'énergie thermique du réseau cristallin qui est due aux vibrations des atomes autour
de leur position d'équilibre et l'énergie cinétique des électrons. Dans notre cas nous
ne considérons que la contribution des phonons. En supposant que les phonons sont
E(ω) = hν = ~ω (3.33)
La distribution des nombres moyens d'occupation est celle de bosons, donnée par la
statistique de Bose-Einstein :
1 1
n(ω) = E(ω)
= ~ω (3.34)
e KB T
−1 e KB T
−1
l'énergie interne est donnée par :
Z Z Z
~ω
U= n(ω)E(ω)gT (ω)dω = 3 n(ω)E(ω)g( ω)dω = 3 ~ω g( ω)dω (3.35)
ω ω ω e KB T
−1
nécessaire pour élever d'un degré centigrade une masse d'1 kg de ce matériau. Cette
Z !
∂ 1
CV = 3 ~ω ~ω g( ω)dω (3.37)
ω ∂T e KB T
−1
qui peut être également écrite sous forme :
Z 2 ~ω
~ω e KB T
CV = 3KB 2 g( ω)dω (3.38)
KB T
~ω
ω e KB T
−1
que des cristaux, le modèle de Debye et le modèle d'Einstein, chacun faisant des
Z 2 ~ω 2 ~ωE
~ω e KB T ~ωE e KB T
CV = 3KB 2 N δ(ωE )dω = 3N KB 2
KB T KB T
~ω
~ωE
ω e KB T
−1 e KB T
−1
(3.40)
2 ΘE
ΘE e T
CV = 3N KB 2 (3.41)
T
ΘE
e T −1
Ce modèle prévoit une valeur limite de la capacité calorique aux hautes tempéra-
ΘE
tures. En eet, en utilisant nous utilisons un développement de Taylor (e T = 1+ ΘTE )
est en remplaçant dans l'équation (3.41), on peut écrire :
2 ΘE
ΘE 1+
CV,T →+∞ ∼
= 3N KB T
2 ∼
= 3N KB (3.42)
T 1+ ΘE
−1
T
matière correspondant à une mole et de faire apparaître ainsi la constante des gaz
parfaits :
CV,T →+∞ ∼
= 3NA KB = 3R (3.43)
L'équation (3.43) est la " loi de Dulong et Petit", elle est en assez bon accord avec
les résultats expérimentaux.
Cependant, à basse température, ce modèle concorde moins avec les mesures ex-
ΘE
périmentales. En eet, lorsque T → 0, CV (∝ e− T ) → 0. Cette discordance avec
ω(k) = vs k (3.44)
en portant l'équation (3.44) dans l'équation (3.31), la densité d'états devient alors :
Vω 2
g(ω) = (3.45)
2π 2 vs3
Dans le modèle de Debye, seule la branche acoustique des phonons est considérée,
atomes les plus lourds. Dès lors, les modes de résonances sont limités à une certaine
fréquence (pulsation ωD ), avec le volume correspondant, dite "de coupure" qui peut
être calculée en écrivant :
ωD ωD
Vω 2 3
Z Z
VωD
g(ω)dω = = =N (3.46)
0 0 2π 2 vs3 6π 2 vs3
il en sort que :
1/3
6π 2 N
ωD = vs (3.47)
V
où N est toujours le nombre d'état possible (nombre de maille élémentaire).
ωD
ω3
Z
3V ~
U= 2 3 ~ω dω (3.48)
2π vs 0 e KB T − 1
~
qui peut être également écrite, avec changement de variable x= ω, sous forme
KB T
de :
3 Z xD
x3
T
U = 9N KB T dx (3.49)
ΘD 0 ex − 1
où ΘD la température de Debye, elle donnée par :
1/3
6π 2 N
~ ~vs
ΘD = ωD = (3.50)
KB KB V
Nous avons alors pour la capacité calorique :
ωD ωD
ω3 ω3
Z Z
∂U 3V ~ ∂ 3V ~ ∂
CV = = 2 3 ~ω dω = 2 3 dω (3.51)
∂T V 2π vs ∂T 0 e KB T −1 2π vs 0 ∂T e K~ω
BT − 1
on en tire :
4 Z ~ω
ωD
ω 4 e KB T
3V ~ KB T
CV = 2 3 2 dω (3.52)
2π vs T
~ω
~ 0 e KB T
−1
~ ~
En posant x= ω (xD = ωD ), l'équation (3.52) devient :
KB T KB T
3 Z xD
x4 ex
T
CV = 9N KB dx (3.53)
ΘD 0 (ex − 1)2
3 Z xD 3
x4 (1 + x) x3D
T T
CV,T →+∞ = 9N KB dx = 9N KB (3.54)
ΘD 0 (1 + x − 1)2 ΘD 3
3 Z xD
x4 ex
T
CV,T →0 = 9N KB dx (3.55)
ΘD 0 (ex − 1)2
Ce qui est dicile à calculer. Alors nous passons plutôt par le cheminement suivant,
" 3 Z +∞ #
3
∂U ∂ T x
CV,T →0 = = 9N KB T x
dx (3.56)
∂T V ∂T ΘD 0 e −1
sachant que
+∞
x3 π2
Z
dx = (3.57)
0 ex − 1 15
en portant l'équation (3.57) dans l'équation (3.58), on obtient :
" 3 2 #
∂ T π
CV,T →0 = 9N KB T (3.58)
∂T ΘD 15
Soit :
3
12N KB π 2
T
CV,T →0 = (3.59)
5 ΘD
Ce comportement de CV (∝ T 3 ), à basses température, concorde bien avec l'expé-
rience.
Bibliographie
1. Aurélien Merkel, Etude théorique et expérimentale de la propagation acous-
e
2. Michel Le Bellac, Physique quantique fondements-Tome I, 3 édition.
e
5. Charles Kittel, Physique de l'état solide, 7 édition, Dunod.