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CHAP 1 – LE SYSTEME POLITIQUE DEMOCRATIQUE

1.1 – COMMENT S’ORGANISENT LES REGIMES POLITIQUES DEMOCRATIQUES ?

A – Qu’est-ce qu’un régime politique démocratique ?


a) – Système politique et régime politique
1. Un système politique est formé d'un ensemble d'institutions (pouvoirs publics, partis politiques, groupes
d’intérêts…), de règles et de comportements politiques des acteurs, qui agissent en interaction pour accéder
et exercer le pouvoir politique. Un système est un ensemble d’éléments interdépendants, c’est-à-dire liés
entre eux par des relations telles que si l’une d’elle est modifiée, les autres le sont aussi et par conséquent,
tout l’ensemble est modifié. Un système politique est donc une combinaison variable d’autorité légitime
(recours au consensus) et de puissance publique (recours à la coercition) qui rend certaines personnes
capables de décider pour la société globale et de se faire obéir. Il est en relation avec la structure économique
et l’organisation sociale et comprend un régime politique.
2. Un régime politique correspond à un mode d’organisation et de gouvernement d’un Etat. Lorsqu’on analyse un
régime politique, on s’intéresse :
 Aux fondements du pouvoir : de qui émane l'autorité des gouvernants (principe de la légitimité) ?
 Au choix des gouvernants : comment ont-ils été sélectionnés (principe de la représentativité) ?
 A la répartition des pouvoirs : quels sont les rapports entre les trois pouvoirs (l'indépendance) ?
 Au contrôle des pouvoirs : quelles sont les limites imposées aux gouvernants ?
Les régimes politiques sont le fruit du jeu des forces politiques dans le cadre institutionnel défini par la
constitution ou par la coutume. S’ajoutent d’autres facteurs, historiques, idéologiques, culturels, qui
déterminent la nature des régimes politiques. Le régime politique est souvent codifié dans une Constitution qui
est la loi fondamentale d'une nation. De ce fait, on peut distinguer régime constitutionnel et régime politique.
Le premier se déduit uniquement de la Constitution ou des textes qui la remplacent (il n’y a pas de
Constitution à proprement parler au Royaume-Uni) ; le second se fonde aussi sur des usages politiques. Par
exemple l’Angleterre a pour régime constitutionnel une monarchie traditionnelle et pour régime politique une
monarchie parlementaire.
3. Au cours de l’histoire, on peut distinguer plusieurs régimes politiques :
 Le monarchisme : forme de gouvernement dans laquelle l'État est dirigé par une seule personne qui
représente ou exerce l'ensemble des pouvoirs. Le mode de désignation du monarque n'est pas
nécessairement héréditaire: il peut aussi être élu, comme c'était le cas pour les empereurs du Saint
Empire Romain Germanique ou les doges de la République de Venise. Dans la monarchie de droit divin,
le monarque est le représentant de dieu sur terre. Dieu lui a donné le pouvoir. Dans la monarchie absolue,
le roi détient tous les pouvoirs sans réels contre-pouvoirs. Dans la monarchie constitutionnelle, les
pouvoirs du roi sont encadrés par la constitution. Le souverain va peu à peu perdre ses pouvoirs pour se
transformer en une simple autorité morale dans les monarchies parlementaires (Espagne, Royaume-Uni,
Norvège, Suède…).
 L’oligarchie : forme de gouvernement dans laquelle l'État est dirigé par un petit nombre de personnes uni
par des liens familiaux, des liens claniques ou des intérêts communs (exemple : caste militaire, oligarchie
terrienne…). Ces personnes forment une classe dominante. L’oligarchie peut être constituée des meilleurs
(« aristocratie » au sens étymologique), des plus riches (« ploutocratie »), des scientifiques et techniciens
(« technocratie »), des Anciens (« gérontocratie »), de ceux qui bénéficient de la force ou de tout autre
pouvoir de fait. L’existence d’élections régulières ne suffit pas à interdire une tendance au régime
oligarchique. Les sociétés contemporaines du monde occidental sont elles aussi concernées par une
dynamique oligarchique. Ainsi, Hervé Kempf, dans son ouvrage intitulé « L'oligarchie ça suffit, vive la
démocratie » (2011), met en avant la concentration croissante du pouvoir décisionnel par une élite
restreinte de dirigeants politiques, de grands chefs d'entreprises, d'acteurs financiers, de journalistes
influents, etc. Ceci a favorisé une collusion croissante entre les représentants politiques et les élites
économiques ou financières afin de satisfaire des intérêts de plus en plus convergents, au détriment du
« bien commun ». Ainsi le traité européen de Lisbonne a été adopté en 2008 alors que les peuples
français, néerlandais et irlandais s'étaient prononcés contre celui-ci, lors de référendums censés incarner
une souveraineté populaire.
 La démocratie est le régime politique par lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple souverain.
Selon Périclès repris par Abraham Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Cette définition simple pose une série de questions complexes :
 Qui est le peuple ? Toute la population ? Une catégorie de la population ? Les citoyens ? Qui a droit à la
citoyenneté ? Selon quels critères ? Ainsi, dans la démocratie Athénienne, les femmes, les esclaves et
les métèques ne sont pas considérés comme des citoyens ce qui réserve la citoyenneté à une minorité
de la population. De même, dans la démocratie française et dans la démocratie américaine, il aura fallu
plus d’un siècle pour que les femmes et les noirs accèdent à la citoyenneté. A quel âge devient-on un
citoyen ? En France, il aura fallu attendre 1974 pour que la majorité soit abaissée de 21 à 18 ans. Enfin,
de nos jours, la question de la participation, à certaines élections (locales, européennes), des étrangers
résidents depuis un certain temps sur notre territoire a été posée.
 Comment le peuple exerce-t-il son pouvoir ? Doit-il participer directement aux prises de décision ? Doit-il
se faire représenter ? Comment peut-il contrôler les décisions de ses représentants ? Quelles formes
peuvent prendre sa participation à la politique ? Ainsi, dans la démocratie Athénienne, les citoyens
peuvent prendre la parole et voter au sein de l’Ecclésia. Ils peuvent aussi se faire représenter à
l’assemblée. Le degré de participation aux assemblées est inégal. Il dépend souvent du degré de
richesse. La rédaction des lois est confiée à la Boulè constituée de citoyens tirés au sort. De nos jours, le
peuple élit des représentants qu’il contrôle en les interpellant de façon quotidienne et en leur renouvelant
ou non leur mandat au moment des élections qui se tiennent à échéance régulière. Mais, la démocratie
peut-elle se limiter à la démocratie représentative ? N’existe-t-il pas d’autres formes de participation du
peuple aux prises de décisions politiques ? Ainsi, en France, on a mis en place des expériences de
démocratie participative par la création, en 2002, des conseils de quartier dans les grandes villes ou
d’expériences de budgets participatifs sectoriels (notamment en Région Poitou-Charentes ou en Région
Ile-de-France).
 Quel est l’intérêt général ? Comment savoir ce que veulent les citoyens ? Le peuple est-il capable
d’exprimer ce qu’il veut ? N’est-il pas influençable ? Doit-on toujours faire ce que le peuple veut ? Les
dirigeants politiques peuvent-ils avoir raison contre le peuple ? L’intérêt supérieur de l’Etat correspond-t-il
à l’intérêt général ? Ainsi, l’existence formelle d’un vote démocratique ne saurait garantir pour autant le
caractère réel de la démocratie, dans la mesure où tout pouvoir peut s’affranchir par la force ou par des
pratiques plus discrètes des limites qui lui sont fixées, dès lors que l’opinion publique ne parvient plus à
faire entendre sa voix. Ainsi la démocratie semble toujours enfermée dans le dilemme qu’a souligné au
XIXe siècle l’un de ses plus éminents analystes, Tocqueville : favorisant l’égalité de tous plutôt que la
liberté de chacun, la démocratie est toujours fragile, à moins que l’action des corps intermédiaires et la
qualité du débat public évite la fragmentation du corps social, qui laisserait le citoyen seul face au
pouvoir.
b) – Les régimes autoritaires.
1. Il n'est pas rare de voir les hommes politiques confisquer peu à peu à leur profit le pouvoir politique. Pour R.
Michels, la démocratie dans les sociétés complexes tend à l'oligarchie, c'est à dire au gouvernement par un
petit nombre (loi d'airain de l'oligarchie). En effet, les décisions collectives sont de plus en plus techniques et
complexes. Elles ne peuvent être prises que par des experts en politiques, les dirigeants, qui se coupent
progressivement de la masse des dirigés. C'est ce type de régime politique que constate Alexandre
Soljenitsyne en Russie. Dans ce pays, une oligarchie politico-financière monopolise le pouvoir économique et
politique à son profit en oubliant le mandat des électeurs. Ce régime peut déboucher sur un régime autoritaire
dans lequel le pouvoir politique veut imposer la toute puissance de l’Etat.
2. Guy Hermet, spécialiste des régimes autoritaires, en donne les caractéristiques suivantes :

 Une tendance à l’oligarchie : les pouvoirs politiques et économiques sont concentrés dans un petit nombre
de mains. Ainsi, dans la Russie contemporaine, le pouvoir est aux mains de personnalités du monde des
affaires, les oligarques, en lien avec le pouvoir politique, qui se sont enrichies après le démantèlement de
l’URSS, à la faveur de la transition de l'économie russe vers l'économie de marché et notamment des
privatisations lors des deux mandats du président Boris Eltsine. Le président Poutine s’appuie sur cette
caste économique et ses énormes moyens financiers pour assoir son pouvoir politique. La corruption est
érigée en système pour obtenir l’accès au pouvoir et aux richesses qu’il procure. La Russie passe selon
e e
l'indice de perceptions de la corruption du 79 rang sur 91 en 2001 au 143 rang sur 179 pays en 2011.
 Une démocratie d’apparence : le recrutement des dirigeants relève plus de la cooptation que de la mise en
concurrence électorale des candidats aux responsabilités publiques. Ainsi, le président Poutine a accédé
pour la première fois à la Présidence de la Russie après avoir été choisi comme vice-président par le
président Boris Elsine. De même, le président Medvedev est une créature du président Poutine qui ne
pouvait se représenter après deux mandats en 2008. Les élections n’ont qu’une apparence démocratique.
Elles visent à légitimer le système politique aux yeux du monde et à l’intérieur de s’assurer de l’apathie
des masses sans que leurs résultats, connus à l’avance, n’aient une quelconque influence. Ainsi, en
Russie certains partis d’opposition ne sont pas autorisés à se présenter aux élections afin d’assurer au
président Poutine une majorité au Parlement. Les élections sont sous contrôle : le clientélisme du pouvoir
politique se traduit par l’achat de voix, la satisfaction des besoins des fidèles au pouvoir, le contrôle des
fonctionnaires ou le bourrage des urnes.
 La confusion des pouvoirs : le pouvoir exécutif contrôle à la fois le législatif et le judiciaire. En Russie, le
régime s’apparente à un régime bonapartiste dans lequel un leader charismatique impose un Etat national
autoritaire et centralisé pour mener à bien des réformes avec l’assentiment d’une majorité du peuple. Le
président Poutine a imposé « la verticale du pouvoir » en nommant lui-même les gouverneurs des régions,
qui étaient avant 2002 élus par la population, afin de contrôler les pouvoirs locaux. Il est à la tête du parti
majoritaire « Russie unie » ce qui lui permet de contrôler la production des lois. Enfin, il supervise la
nomination des juges ce qui rend la justice dépendante du pouvoir politique. Les décisions de justice
considérées comme politiques sont arbitraires et injustes. Enfin, l’Etat contrôle directement ou
indirectement les grands médias ce qui fait taire les voix discordantes.
 L’absence d’Etat de droit : d’une part, l’Etat ne respecte pas ses propres lois ce qui créé un sentiment
d’impunité chez les dirigeants ; d’autre part, les libertés individuelles sont de plus en plus remises en
cause avec le développement du contrôle policier, l’interdiction de manifester, le contrôle administratif de
la création d’association, la liberté d’expression entravée…Le pouvoir des régimes autoritaires repose plus
sur la force plutôt que sur la persuasion.
c) – Les principes d’un régime démocratique.

Les fondements
de la démocratie

La séparation Le respect des


La souveraineté libertés
populaire des pouvoirs
fondamentales

er
1. 1 principe : la souveraineté populaire. Elle suppose que les citoyens puissent participer aux prises de
décision politique, directement ou indirectement, et qu’ils puissent contrôler ceux qui prennent ces décisions.
Dans une démocratie l'ensemble des citoyens détient le pouvoir souverain et exprime sa volonté par le vote,
selon le principe « un homme, une voix » ; ce principe peut d'ailleurs être considéré comme le fondement
théorique principal de la démocratie. Ceci suppose donc :
 La définition de la citoyenneté : la citoyenneté est le fait pour une personne, pour une famille ou pour un
groupe, d'être reconnu comme membre d’une société nationale et d'avoir le droit de participer à sa vie
politique. La citoyenneté comprend quatre éléments : la nationalité qui donne un cadre à la souveraineté
nationale, les droits (droits civiques, droits politiques, droits sociaux) les devoirs (payer les impôts,
respecter les lois ou encore être juré de Cour d'assises si besoin est) et la participation civique. La somme
des citoyens, distincts des hommes politiques et des gouvernants, représente la société civile. Etre un
citoyen suppose donc trois attributs :
 Avoir la nationalité : dans le cadre de l'Etat-Nation, seuls les nationaux sont admis à l'exercice des
droits politiques parce qu'on considère qu'avoir la nationalité est une preuve de la volonté d'appartenir
à la communauté nationale et qu'en conséquence l'individu détient une parcelle de la souveraineté
nationale. Ceux qui n'ont pas la nationalité sont des étrangers qui ne peuvent participer à la vie
politique nationale.
 Jouir de ses droits civiques et politiques : le citoyen a le droit de vote, le droit d'être éligible, le droit de
faire partie de la fonction publique, le droit de faire son service militaire lorsque celui-ci existait, le droit
de s'exprimer politiquement, ce qui n'est pas donné aux nationaux qui ont perdu, à la suite d’une
décision de justice, leurs droits civiques. En contrepartie, le citoyen à des devoirs : payer ses impôts,
ses cotisations sociales...qui définissent une citoyenneté sociale qui dépasse le cadre de la nationalité
(les étrangers peuvent voter dans les élections d'entreprise...).
 Participer à la vie politique de la Nation : le citoyen doit privilégier l'intérêt général sur ses intérêts
privés et avoir le sens civique (participation aux élections, participation aux décisions politiques,
adhésions aux partis, aux associations...). Tous les nationaux disposant des droits civiques et
politiques ne les exercent pas. Ils se privent ainsi de la qualité de citoyen.
 L’égalité des citoyens devant la loi : Ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs contrairement au
régime aristocratique. Ce principe s'est développé dans la philosophie politique occidentale au XVIIIe
siècle et fut mis en œuvre dans des systèmes de démocratie libérale en France ou aux États-Unis après
les révolutions de 1787 et 1789. Ainsi, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
er
proclame-t-elle dans son 1 article que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
Le suffrage universel qui a mis du temps à s’imposer. Dans l'Antiquité, les droits civils sont réservés aux
maîtres. De la Révolution française de 1789 à 1848, le suffrage est censitaire. Le droit de vote est réservé
à ceux qui payent un montant minimal d'impôt (le cens). De 1848 à nos jours, le suffrage universel s'étend.
Il est réservé aux hommes de plus de 21 ans jusqu'en 1945 car la femme est considérée comme mineure
politiquement et socialement. Il est accordé aux jeunes de 18 ans en 1974 car le niveau d'instruction s'est
considérablement élevé. Enfin, le traité de Maastricht (1991) accorde aux membres de la communauté
européenne le droit de vote et l'éligibilité pour les élections municipales et européennes. La citoyenneté
devient peu à peu européenne. La généralisation du droit de vote consacre donc les droits des individus
qui se libèrent des hiérarchies sociales traditionnelles et qui apprennent à jouer le jeu démocratique :
secret du vote (naissance de l'isoloir en 1913), respect du résultat et de la procédure de vote...Le droit de
vote donne naissance à l'électeur.

 Le pluralisme politique : l’offre politique doit être diversifiée. Les partis politiques doivent être nombreux et
les oppositions fortes pour que les électeurs aient de vrais choix politiques à faire. La concurrence entre
les partis doit être réglementée de telle façon qu’elle se fasse dans les conditions les plus égales possibles
(règles de financement des partis et des élections, règles d’accès aux médias, liberté d’expression…).
 La règle de la majorité : toutes les démocraties constituent des systèmes où les citoyens peuvent
librement prendre des décisions politiques selon la règle de la majorité. Mais la règle de la majorité en elle-
même n’est pas automatiquement démocratique. Personne par exemple ne peut appeler un système
équitable ou juste s’il permet à 51% de la population d’opprimer 49% au nom de la majorité. Dans une
société démocratique, la règle de la majorité doit être accompagnée de garanties des droits humains qui à
leur tour, servent à protéger les droits des minorités et des dissidents – qu’ils soient ethniques, religieux,
ou de simples perdants d’un débat politique. Les droits des minorités sont protégés car les lois et les
institutions démocratiques protègent les droits de tous les citoyens.
 La reconnaissance de l’opposition : elle a droit à l’information et au pouvoir d’investigation. Elle peut
participer aux commissions d’enquête de l’assemblée nationale… C’est en Grande-Bretagne que le statut
de l’opposition est le plus institutionnalisé. À la Chambre des communes, la seconde force politique est
considérée comme l’opposition officielle dirigée par un leader qui dispose à ce titre d’un rang élevé dans
l’ordre protocolaire et d’une rémunération.
 La régularité des élections et l’alternance : les élections doivent avoir lieu de façon régulière et permettre à
l’opposition d’accéder au pouvoir (alternance).
ème
2. 2 principe : la séparation des pouvoirs. La théorie de la séparation des pouvoirs a été énoncée par
Montesquieu dans « L’esprit des lois » (1748). Elle est un principe de répartition des différentes fonctions de
l'État, qui sont confiées à différentes composantes de ce dernier.

 Le pouvoir législatif est confié au Parlement. Il vote les lois sur proposition du gouvernement (projet de loi)
ou des parlementaires (proposition de loi). Il vote le Budget de l’Etat. Aux Etats-Unis, les parlementaires
ont des domaines d’intervention distincts de ceux du Président qu’ils ne peuvent destituer (sauf exception)
afin d’affirmer la séparation des pouvoirs.
 Le pouvoir exécutif est confié au gouvernement, à la tête duquel se trouve un chef d'État et/ou de
gouvernement. Il est en charge de l’exécution des lois et dispose de domaines distincts de ceux du
Parlement (l’armée, la police, la diplomatie, l’administration). Aux Etats-Unis, le Président est élu dans une
élection semi-directe. Il ne dépend donc pas du Parlement et ne peut, en contrepartie, le dissoudre.
 Le pouvoir judiciaire est confié au juge. Ce pouvoir a pour rôle de contrôler l'application de la loi et de
sanctionner son non respect. Il peut interpréter la loi (jurisprudence) et il vérifie la conformité de la loi vis-à-
vis de la constitution (Cour constitutionnelle, Cour suprême). La justice doit être indépendante des deux
autres pouvoirs.
Cette séparation des pouvoir doit respecter deux règles :
 La règle de la spécialisation : l'exécutif, le législatif et le judiciaire ont des domaines qui leur sont
propres et chaque organe ne doit pas empiéter sur le domaine de l'autre dans le but de préserver la
liberté. Ceci permet de lutter contre l’absolutisme.
 La règle d'indépendance des pouvoirs : les trois pouvoirs se situent au même niveau. Un organe ne
peut commander aux deux autres dans le but d'éviter le despotisme. Ainsi, la Justice doit être
indépendante du pouvoir politique. Cette indépendance garantit l'exercice démocratique du pouvoir et
permet d’éviter l’arbitraire.

 Cependant, cette séparation des pouvoirs ne peut être totale car les trois pouvoirs doivent pouvoir
collaborer, d’une part, et contrôler l’usage qui en est fait, d’autre part. Ainsi, aux Etats-Unis :
 Le législatif à un droit de regard sur les nominations des membres du gouvernement ;
 L’exécutif peut mettre un droit de véto sur une loi votée par le parlement qui ne sera levé qu’avec
l’accord des deux-tiers des parlementaires ;
 Le judiciaire n’est pas totalement indépendant de l’exécutif et des citoyens. En France, le ministère de
la justice contrôle les procureurs et les pouvoirs législatifs et exécutifs nomment les membres du
conseil constitutionnel. La tentation de l’exécutif de se mêler des affaires judiciaires, soit pour étouffer
une affaire, soit pour peser sur les poursuites ou sur le jugement, est permanente.
 Malgré toutes ces précautions, il n’est pas inutile d’avoir d’autres contre-pouvoirs (les médias sont, par
exemple considérés comme un « quatrième pouvoir », les syndicats, les associations, les partis) qui sont
des garanties contre l'installation d'un pouvoir autoritaire.
ème
3. 3 principe : les libertés fondamentales. Elles regroupent à la fois les droits de l’homme (droits universels
inaliénables), les libertés publiques (droits vis-à-vis de l’Etat) et les garanties procédurales (tout doit être fait
dans le respect du droit) qui protègent les individus des autres et de l’Etat (excès et des abus de pouvoir).
Elles sont reconnues dans la Constitution et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, et, au niveau
international, par la Convention européenne des droits de l'homme et la déclaration universelle des droits de
l'homme.

Libertés
Fondamentales

Libertés publiques Droits de l’homme Droits intangibles

 Les libertés publiques : On appelle « libertés publiques » l'ensemble des droits et des libertés individuelles
et collectives garantis par les textes législatifs et donc par l'Etat. Les libertés ne sont dites publiques que si
l'Etat intervient pour les reconnaitre et les aménager, quel que soit l'objet de cette liberté. Les libertés
publiques sont donc une traduction dans le droit positif des Droits de l'homme et des droits fondamentaux.
Libertés individuelles Libertés politiques Libertés sociales
Liberté de penser Liberté d’opinion Droit à un emploi
Liberté de circuler Droit de vote Droit à l’instruction
Intégrité physique Droit à l’éligibilité Droit à un logement
Refus de l’esclavage Droit de réunion Droit de se syndiquer
Liberté religieuse Droit d’association Droit de grève
Droit à une vie privée Droit de manifester Droit à la protection sociale
Droit d’être rejugé Droit d’asile Refus des discriminations
Droit de propriété Droit de résistance Droit à la solidarité
Présomption d’innocence Liberté de presse Liberté du travail
 Les droits de l'homme sont un concept selon lequel tout être humain possède des droits universels,
inaliénables, quel que soit le droit positif en vigueur ou les autres facteurs locaux tels que l'ethnie ou la
nationalité. Ainsi, le concept de droits de l’homme est-il par définition universaliste et égalitaire. Ils sont
généralement reconnus dans les pays occidentaux par la loi, par des normes de valeur constitutionnelle
ou par des conventions internationales afin que leur respect soit assuré, si besoin est même contre l'État.
 La première génération des droits de l'homme est celle des droits civils et politiques. Ce sont des
droits que l'individu peut opposer à l'État, qui ne peut agir en un sens contraire pour limiter ou
supprimer ces droits ou libertés. Elle comprend les libertés individuelles (liberté physique, libertés
familiales, libertés contractuelles…) et les libertés politiques (droit de vote, le droit de résistance à
l’oppression, le droit de réunion…).
 Les droits de la deuxième génération sont des droits qui nécessitent l'intervention de l'État pour être
mis en œuvre. On les nomme aussi classiquement les « droits-créances », que l'État doit, en retour
d'un abandon d'une part de la liberté de ses citoyens. Ce sont aussi les droits sociaux (droit au travail,
droit à la protection sociale, droit de grève…).
 Les droits intangibles sont considérés comme le noyau dur des droits fondamentaux, si importants que les
États ne peuvent y déroger quelles que soient les circonstances (même en cas de conflits armés). Ce
noyau dur est très réduit dans les convention internationales ou l'on ne trouve que 4 droits intangibles il
s'agit du droit à la vie, du droit à ne pas être torturé, du droit à ne pas être tenu en esclavage et du droit de
la non rétroactivité de la loi pénale. C'est le standard minimum des droits fondamentaux s'appliquant à
tous, ainsi est dévoilé la portée concrète des droits de l'homme et forment un patrimoine commun de
l'humanité ; ils sont reconnus à la fois par le pacte international sur les droits civils et politiques, la
convention américaine des droits de l'homme et la convention européenne des droits de l'homme.
 Pour éviter un empiétement de l’Etat dans des domaines jugés sensibles pour les libertés publiques, l’Etat a
créé des autorités administratives indépendantes. Elles sont donc placées en dehors des structures
administratives traditionnelles et ne sont pas soumises au pouvoir hiérarchique. Les pouvoirs publics ne
peuvent pas leur adresser d’ordres, de consignes ou même de simples conseils et leurs membres ne sont pas
révocables. Elles constituent donc une exception à l’article 20 de la Constitution selon lequel le gouvernement
dispose de l’administration. C’est dans la loi du 6 janvier 1978 créant la Commission nationale de
l’informatique et des libertés (CNIL) que le terme est apparu pour la première fois. Elle est chargée de veiller
au respect de la vie privée des individus dans la constitution des fichiers informatiques.

Exercices interactifs de révision


 http://ecomultimedia.free.fr/regimes_politiques/RegiPol.html
 http://www3.ac-clermont.fr/pedago/ecogest/EVALUATION_DROIT/DROIT_BTS/qcm_BTS1/pouvoirs_publics_eco.htm

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