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 28-623-C-10

Choix de la limite apicale et de la longueur


de travail
M. Pérard, A. Le Goff, J. Le Clerc, A. Dautel

Résumé : Le succès du traitement endodontique impose au praticien de déterminer une limite apicale,
jusqu’à laquelle il va préparer, puis obturer le canal. Cette limite est idéalement choisie au niveau de la
constriction, correspondant à la position la plus étroite de l’extrémité canalaire. La distance séparant la
limite apicale d’un repère coronaire est appelée « longueur de travail ». Historiquement, la longueur de
travail est mesurée par l’intermédiaire d’un instrument endodontique introduit dans le canal et dont la
position est ajustée à l’aide d’une série de radiographies rétroalvéolaires. Malheureusement, avec cette
méthode, la détermination précise de la longueur de travail lorsque le foramen est situé à distance de l’apex
radiologique demeure difficile. Les localisateurs électroniques d’apex (LEA) sont des appareils capables
d’estimer la position de la limite apicale en exploitant les propriétés électriques de la dent et des tissus
parodontaux. Les modèles les plus récents affichent une fiabilité et une facilité d’emploi reconnues. Ces
appareils sont capables d’effectuer des mesures précises lorsque le canal est sec, mais aussi en présence
de pulpe, de sang, de pus et de solutions d’irrigation. Afin d’éviter les erreurs de mesure, principalement
dues à des dérivations du courant électrique, les LEA doivent être utilisés selon un protocole rigoureux.
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Mots-clés : Longueur de travail ; Limite apicale ; Localisateurs électroniques d’apex ;


Radiographie rétroalvéolaire ; Endodontie

Plan  Rappels anatomiques : région


■ Introduction 1
apicale
■ Rappels anatomiques : région apicale 1 L’endodonte radiculaire ne peut être réduit à un canal conique
■ Choix de la limite apicale de préparation et d’obturation 2 à base camérale et à pointe apicale. À titre d’exemple, Kashara
■ Mesure de la longueur de travail 2 et al. ont montré que 60 % des incisives centrales maxillaires
Utilisation du sens tactile 2 présentaient un endodonte accessoire qui ne peut être nettoyé
Détermination radiographique de la longueur de travail 2 mécaniquement [2] .
Détermination électronique de la longueur de travail 4 Le terme d’endodonte accessoire regroupe toute l’arborisation

du système endocanalaire. Au sein de ce réseau, le canal principal
Conclusion 6
n’est pas toujours facile à définir, en particulier quand il ne pré-
sente pas une forme plus ou moins rectiligne et des dimensions
supérieures à celles des autres ramifications de l’endodonte.
Pour Kuttler, le foramen du canal principal était le plus central
 Introduction et le plus vertical, ou bien celui de plus fort diamètre, ou encore
celui que la lime endodontique suivait le plus naturellement lors
Le traitement endodontique consiste en une première étape de l’exploration initiale [3] . Cliniquement, c’est en effet le trajet
de préparation canalaire chimiomécanique, qui vise à éliminer menant le plus simplement et le plus naturellement à l’apex qui
le contenu canalaire et en assurer la désinfection, suivie d’une est considéré comme étant ce canal principal.
seconde étape d’obturation de l’ensemble du volume canalaire La structure de l’extrémité apicale du canal est complexe (Fig. 1).
étanche à ses deux extrémités, apicale et coronaire. L’endodonte En menant une étude statistique sur les apex de 268 dents saines et
est ainsi protégé d’une éventuelle colonisation par les microor- apexifiées (soit 436 canaux), Kuttler a montré que cette région est
ganismes ; ce traitement permet également la cicatrisation des en fait constituée de deux troncs de cône, l’un dentinaire, l’autre
tissus périradiculaires affectés. L’atteinte de ces objectifs nécessite cémentaire, qui s’opposent par leurs petites bases [3] . Dans la partie
le choix d’une limite apicale de préparation mesurée par rapport dentinaire, le canal se rétrécit plus ou moins régulièrement jusqu’à
à un repère coronaire fixe. La détermination de cette distance, la constriction apicale, généralement située à la jonction cémento-
appelée « longueur de travail » (LT), est indispensable pour se dentinaire ou à sa proximité immédiate. Il s’élargit à nouveau dans
garantir contre la sous- ou la surinstrumentation, toutes les deux sa partie cémentaire jusqu’au foramen. Les deux cônes forment un
préjudiciables à la santé du périapex [1] . Différentes techniques angle variable ; le cône cémentaire est souvent dévié distalement
permettent d’en effectuer la mesure, mais elles nécessitent toutes par rapport à l’axe du canal. L’espace de Black est délimité par le
au préalable une bonne connaissance de l’anatomie canalaire. cône cémentaire et la lame cribliforme de l’os alvéolaire. Grove

EMC - Médecine buccale 1


Volume 13 > n◦ 6 > décembre 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S1877-7864(20)92642-3

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3 2 Type A Type B Type C Type D


4 Figure 2. Les quatre types de constrictions apicales (d’après Dum-
mer [9] ). Type A : traditionnelle ; type B : effilée ; type C : multiple ;
type D : parallèle.

5 chez les personnes âgées. Certaines formes de constriction, et sur-


tout la variabilité de la distance qui les sépare du vertex, rendent
délicate la détermination précise de la LT et sont susceptibles
Figure 1. Schéma de la région apicale (d’après Kuttler [3] ). 1. Cons- d’induire le praticien en erreur.
triction apicale ; 2. jonction cémentodentinaire ; 3. distance séparant le
centre du foramen de la jonction cémentodentinaire ; 4. foramen ; 5.
distance séparant le centre du foramen du vertex.  Choix de la limite apicale
de préparation et d’obturation
a défini la constriction apicale comme l’endroit où la pulpe se La plupart des auteurs s’accordent sur le choix de la constriction
termine et où le parodonte commence [4] . apicale comme limite apicale de préparation et d’obturation [1, 3] .
Kuttler a pu mettre en évidence une augmentation significative Ce rétrécissement du canal, situé à proximité de la jonction
de l’épaisseur du cément apical avec l’âge : 524 ␮m chez l’adulte cémentodentinaire, constitue une « barrière anatomique », au-
jeune contre 659 ␮m pour les plus de 55 ans [3] . Ceci s’explique delà de laquelle l’organisme peine à se défendre et à se régénérer :
par l’apposition continue de cément cellulaire au cours de la vie, Laurichesse parle « d’isoler biologiquement la dent dépulpée » [10] .
un phénomène physiologique primordial pour le maintien de La constriction est la partie la plus étroite du canal. La choi-
l’occlusion. sir comme limite de préparation rend possible la réalisation
Le diamètre du foramen s’accroît avec l’âge en raison de d’un cône d’arrêt capable d’assurer l’étanchéité de l’obturation et
l’allongement du cône cémentaire, ce qui en élargit la base. Selon d’empêcher le dépassement des matériaux dans l’espace de Black.
Kuttler, le diamètre moyen progresse de 502 ␮m chez les 18 à Cela permet également de conserver l’intégrité du cône cémen-
25 ans, pour atteindre 681 ␮m chez les plus de 55 ans. Chapman, taire, dont le rôle dans la cicatrisation apicale a été démontré. S’il
dont les travaux ne concernent que les dents antérieures, mesure demeure indemne à l’extrémité du canal scellé hermétiquement,
un diamètre foraminal moyen oscillant entre 243 et 297 ␮m [5] . une apposition cémentaire va venir le recouvrir et ainsi parfaire
Ces résultats sont confortés par Green, qui observe des diamètres l’étanchéité du traitement [11] .
moyens de 0,3 à 0,4 mm pour les dents antérieures et de 0,3 à La disparition de la constriction consécutive à la résorption de
0,65 mm pour les dents postérieures [6, 7] . Il constate également l’apex s’observe principalement dans les cas de lésions inflamma-
que le cône cémentaire se trouve dans l’axe du canal principal toires périradiculaires d’origine endodontique (LIPOE). Dans cette
seulement dans 20 % des cas et qu’il est régulièrement dévié dis- situation, il convient de préparer le canal jusqu’à une limite située
talement. La distance moyenne entre la constriction et le foramen légèrement en deçà du foramen, là où il sera possible d’établir un
est de 0,2 mm [8] . cône d’arrêt.
La position du foramen par rapport au vertex (sommet de la
racine) est variable et la superposition de ces deux éléments n’est
pas la règle. En effet, les deux structures concordent chez 32 % des  Mesure de la longueur de travail
18 à 25 ans et seulement chez 20 % des plus de 55 ans [3] . Toujours
La LT est la distance qui sépare la limite apicale de préparation
selon Kuttler, la déviation moyenne est de 495 ␮m chez le jeune
choisie d’un repère coronaire fixe. Différentes techniques sont ou
et de 607 ␮m chez le senior, mais il précise que la déviation peut
ont été utilisées pour la déterminer.
atteindre 2 mm ou 3 mm.
Dans leur étude, Dummer et al. ont décrit quatre types de
constrictions apicales (Fig. 2) [9] : Utilisation du sens tactile
• le type A, qu’ils qualifient de traditionnel, correspond à la des- Le praticien cherche à déterminer la constriction apicale en
cription de Kuttler : il est observé dans 46 % des cas et la distance introduisant une lime de faible diamètre dans le canal jusqu’au
moyenne constriction-vertex y est de 1,07 mm ; blocage dans la progression. Plusieurs études ont démontré que
• le type B correspond à une forme effilée de la constriction, ce qui cette technique était empirique et que les résultats n’étaient pas
la rend plus difficile à percevoir. Il représente 30 % des canaux, reproductibles [12, 13] .
surtout observé au niveau des incisives mandibulaires ; La méthode doit être considérée comme aléatoire, du fait, d’une
• les constrictions multiples sont catégorisées comme étant de part, de l’étroitesse fréquente des derniers millimètres apicaux du
type C. Elles sont bien évidemment sources d’erreurs. Elles canal et, d’autre part, de l’absence de constriction apicale fréquem-
sont rencontrées dans 19 % des canaux observés et la distance ment observée dans les cas de dents nécrosées ou immatures.
constriction-vertex est de 1,08 mm ; En conséquence, cette solution de facilité doit être proscrite du
• enfin, le type D, pour les constrictions parallèles, ne se ren- fait de son manque de fiabilité. Le sens tactile est, en revanche,
contre que dans 5 % des cas. Ce sont les canaux dont la tout à fait approprié pour la négociation d’éventuels obstacles à
constriction s’observe plus en deçà de l’apex (1,14 mm en la progression d’un instrument dans un canal.
moyenne) et qui se poursuivent jusqu’au cône cémentaire par
une portion étroite et parallèle du canal. Dans une étude de
2014 menée par analyse en micro-CT, El Ayouti et al. ont mon- Détermination radiographique
tré que 76 % des canaux des molaires appartenaient à cette de la longueur de travail
catégorie [8] .
La diminution du diamètre canalaire tout au long de la vie La radiographie rétroalvéolaire est encore, à l’heure actuelle,
complique la réalisation de l’exploration initiale, en particulier une technique très utilisée pour la détermination de la LT

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Choix de la limite apicale et de la longueur de travail  28-623-C-10

en endodontie. Les progrès des capteurs numériques, dont les


performances s’approchent de la qualité des films argentiques,
permettent un gain de temps opératoire tout en diminuant
l’irradiation du patient.
La détermination de la LT par la méthode radiographique
impose d’obtenir des clichés présentant le moins de déformations
possibles. L’utilisation de différentes incidences permet au prati-
cien de rassembler un maximum d’informations à partir de ses
radiographies.

Incidences radiographiques
Plans bissecteurs
Si le film ou le capteur placé derrière l’arcade n’est pas parallèle
au grand axe de la dent et que le générateur est perpendiculaire à ce Figure 3. Surestimation de la longueur de travail par la technique radio-
même axe, alors l’image obtenue s’en trouve étirée. Pour diminuer graphique. La longueur de travail, qui semble bien choisie sur le cliché,
cette déformation, la règle d’isométrie de Cieszynski préconise de est en réalité surestimée en raison de la position vestibulée du foramen.
placer le tube radiogène perpendiculairement à la bissectrice de
l’angle formé par l’axe de la dent et le plan du film ou du cap-
teur. Mais la détermination précise du bon angle d’incidence est
difficile. En outre, la technique ne permet pas de tenir compte
des déformations occasionnées au film par les obstacles anato-
miques [14] . employée seule. Selon les travaux d’El Ayouti et al., des longueurs
sont surestimées, en particulier lorsqu’il s’agit de prémolaires
Plans parallèles (51 %) ou de molaires (22 %) [17] .
L’utilisation d’un angulateur (type angulateur de Rinn) permet Plusieurs raisons expliquent ces erreurs. La principale tient au
de positionner le film ou le capteur parallèlement au grand axe fait que le foramen du canal n’est situé à l’apex radiologique
des dents à radiographier. Associé à un générateur de rayons X que dans 20 à 32 % des cas selon l’âge du patient [3] . Lorsque
« long cône », l’angulateur réduit fortement les déformations et la déviation est mésiale ou distale, il est possible de l’observer sur
l’agrandissement, car les rayons incidents projettent l’image de la la radiographie, mais pas lorsqu’elle est vestibulaire ou linguale [9] .
dent perpendiculairement sur le film. Les images obtenues ainsi Dans ce cas, la projection du volume de la dent sur le film radio-
sont relativement biomensuratives, à condition que le film n’ait graphique masque ces déviations et conduit au choix d’une LT
pas été déformé en bouche par la pression d’un obstacle anato- au-delà du foramen [18] (Fig. 3).
mique. La superposition des racines avec des structures anatomiques,
tels le foramen mentonnier ou le processus zygomatique du maxil-
Incidences obliques laire, peut compliquer l’interprétation des clichés. D’autre part,
En complément des techniques précédentes, l’application des la comparaison des différents clichés successifs est difficile, car il
règles de Clark et de Walton permet de contourner le problème est impossible de replacer l’angulateur exactement dans la même
des canaux superposés. En décalant de 15◦ à 20◦ le tube radiogène position à chaque fois. À ce problème de reproductibilité viennent
mésialement ou distalement, les canaux deviennent différen- s’ajouter les éventuels défauts d’interprétation inhérents à toute
ciables. Pour une incidence mésiale, le canal le plus vestibulaire activité clinique et qui varient selon l’expérience, l’acuité visuelle
est celui qui apparaît le plus proche du bord distal de la radiogra- et le matériel du praticien.
phie. Cette même incidence oblique peut permettre d’identifier En plus de ces difficultés techniques, il convient de tenir
une courbure apicale invisible en incidence centrée [15] . Si, en inci- compte de la réglementation en vigueur en matière d’examens
dence mésiale, la courbure apparaît dirigée vers la partie distale ionisants. Sur le plan médicolégal, la Haute Autorité de santé
du film, alors la courbure est vestibulaire ; elle est linguale si la (HAS) recommande au praticien de réaliser au moins trois
courbure apparaît dirigée vers la partie mésiale du film. radiographies rétroalvéolaires : préopératoire, peropératoire et
postopératoire [19] .
Mener à bien un traitement endodontique en utilisant unique-
Détermination radiographique de la longueur ment la radiographie pour déterminer les longueurs de travail peut
de travail requérir un nombre important de clichés. Or, l’ordonnance du
La première radiographie préopératoire a pour objectif d’estimer 28 mars 2001, relative à la transposition de directives communau-
la LT. Une simple mesure de la radiographie ne suffit pas à indi- taires dans le domaine de la protection contre les rayonnements
quer la LT définitive, car trop imprécise et, de plus, s’il est possible ionisants, indique que « [...] l’exposition des personnes aux rayon-
de tenir compte des courbures mésiales et distales, les courbures nements ionisants [...] doit être maintenue au niveau le plus faible
vestibulaires et linguales n’y sont pas mesurables. qu’il est raisonnablement possible d’atteindre compte tenu de
Pour y remédier, Ingle, en 1957, a proposé de mesurer sur la l’état des techniques, des facteurs économiques et [...] de l’objectif
radiographie préopératoire la distance séparant l’apex radiogra- médical recherché [...] » [20] .
phique d’un repère coronaire [16] . Une lime de faible diamètre, sur Tout en imposant trois clichés médicolégaux, la législation
laquelle la longueur mesurée retranchée de 2 mm a été reportée à incite donc les praticiens à utiliser une technique alternative
l’aide d’un stop, est introduite dans le canal jusqu’à ce que le stop à la radiographie aussi souvent que possible. Dans son rapport
atteigne le repère. Une première radiographie peropératoire per- d’évaluation concernant l’endodontie de septembre 2008, la HAS
met de mesurer la distance qui sépare la pointe de la lime de l’apex préconise de réduire le nombre de clichés par l’utilisation de loca-
radiographique. La correction de la première estimation est effec- lisateurs électroniques d’apex (LEA) [19] .
tuée en l’augmentant ou en la diminuant de la longueur mesurée, Lorsque le cas clinique nécessite la réalisation d’un examen
selon que la pointe de l’instrument se trouve en deçà ou au-delà cone-beam, les images peuvent être utilisées pour estimer la
de l’apex, en gardant une marge de sécurité d’un demi-millimètre. LT [21, 22] . La définition de l’appareil ne permet pourtant pas forcé-
Une deuxième radiographie peropératoire permet de valider cette ment d’obtenir une mesure plus précise qu’à l’aide d’un LEA [23] .
LT. Des logiciels d’analyse des examens cone-beams, spécifiques pour
l’endodontie, sont maintenant commercialisés afin d’apporter
une aide à la détermination préopératoire de la LT [24] . Mais la
Limites LT étant sujette à variation au cours de la mise en forme cana-
Malgré les précautions prises pour limiter les déformations, laire, l’utilisation d’un localisateur électronique reste requise en
même la technique des plans parallèles n’est pas totalement fiable peropératoire.

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Détermination électronique de la longueur différentes à des fréquences différentes » [33] . Lorsqu’un courant
est appliqué à une intensité et une fréquence données entre une
de travail électrode canalaire et une électrode labiale et que l’électrode est
Historique approchée progressivement du foramen, l’impédance mesurée
diminue d’abord progressivement, puis plus franchement dans
Si l’utilisation généralisée des LEA est relativement récente, il les deux derniers millimètres, en raison de la proximité du fora-
faut noter que les premiers essais dans le domaine datent du début men et de la plus faible épaisseur des parois dans la région
du XXe siècle. Conscient des limites de la méthode radiologique, apicale [32] . Lorsqu’est mesurée la seule composante résistive de
Custer expérimente en 1918 l’utilisation d’un ampèremètre pour l’impédance, la diminution enregistrée à l’approche du fora-
mesurer la LT [25] . En plaçant une électrode dans le vestibule en men est assez similaire, quelle que soit la fréquence utilisée. La
regard de la dent et une seconde électrode reliée à un instrument composante capacitive de l’impédance n’a que peu d’impact à
dans le canal, il observe une déviation progressive de l’aiguille à distance du foramen, car elle est faible en comparaison avec la
mesure qu’il s’approche de l’apex, puis plus soudaine au passage composante résistive [34] . En revanche, à l’approche du foramen,
du foramen. L’appellation « localisateurs d’apex » communément où la composante résistive s’effondre, la composante capacitive
admise est donc inexacte, puisqu’il s’agit en réalité de localisa- gagne en importance, en particulier pour les basses fréquences,
teurs de foramen, ou d’appareils d’aide à la mesure de la longueur puisque sa valeur est inversement proportionnelle à la fréquence.
canalaire. Le système de détermination électronique de la LT par ratio
Suzuki, en 1942, se livre le premier à des mesures de résis- d’impédance mis au point par Kobayashi exploite ces proprié-
tance des tissus dentaires et parodontaux chez le chien [26] . En tés. Les appareils fonctionnant sur ce principe délivrent entre les
plaçant des électrodes dans le canal pulpaire et dans le vestibule, électrodes un courant comportant au moins deux fréquences dif-
il détermine que la résistance entre le desmodonte et la muqueuse férentes. À la sortie du circuit, les deux fréquences sont isolées et
buccale est constante, se situant aux environs de 6,5 k et ce, quels le ratio de leurs impédances est mesuré. Ce ratio est sensiblement
que soient la forme de la dent, l’âge du patient et le diamètre
constant jusqu’à 1 mm du foramen [32] . À l’approche du foramen,
canalaire.
l’impédance correspondant à la plus basse des deux fréquences,
C’est en partant de ce constat, qu’en 1958, Sunada réalise le
supportée par sa plus forte composante capacitive, diminue moins
premier localisateur électronique d’apex [27] . L’appareil délivre un
vite que celle de la haute fréquence et provoque une chute du
courant continu en étant relié à une cathode buccale et une anode
ratio. Cette chute du ratio, qui se poursuit jusqu’au franchis-
insérée dans le canal. Il doit être préalablement calibré. Ainsi,
sement du foramen, est détectée par l’appareil et est traduite à
lors de la progression de la lime dans le canal, l’appareil signale
l’écran.
la bonne longueur en donnant une valeur numérique lorsque la
résistance enregistrée atteint 6,5 k pour une intensité de 40 ␮A.
La méthode est d’une efficacité relative : les mesures ne sont
valables que dans un canal dépourvu d’électrolytes et donc, de
préférence, sec et bien mis en forme [28] .
“ Point fort
Les appareils qui arrivent par la suite fonctionnent tous en
courant alternatif par mesure de l’impédance canalaire. Ils ren- Lexique
contrent un succès limité, car ils affichent des résultats peu • Longueur de travail : distance qui sépare la limite apicale
reproductibles. Ces difficultés sont causées par l’impossibilité pour de préparation choisie, d’un repère coronaire fixe.
certains appareils d’effectuer des mesures en canal humide, tandis • Résistance : aptitude d’un matériau conducteur à
que d’autres ne fonctionnent que dans des canaux préalablement s’opposer au passage du courant électrique (symbole : R,
élargis [28, 29] .
unité :).
Une nette amélioration des performances est atteinte lors de
• Réactance : partie imaginaire de l’impédance induite par
la mise au point de nouveaux appareils conçus pour fonctionner
avec plusieurs fréquences. Le premier appareil de cette catégorie, la présence d’un inducteur et/ou d’un condensateur dans
l’Apit® , est capable de détecter une augmentation de la différence le circuit (symbole : X, unité : ). L’impédance (Z) est
entre les impédances mesurées à deux fréquences données lorsque la somme de la résistance et de la réactance du circuit :
la lime atteint la zone foraminale du canal [30] . Il indique la LT au Z = R + jX.
praticien grâce à un écran, mais ne fonctionne que lorsque les • Réactance inductive : composante de la réactance
canaux sont humides [31] . induite par le champ magnétique accompagnant le cou-
Les appareils les plus récents s’inspirent des travaux de Kobaya- rant électrique et s’opposant à la force électromotrice. Elle
shi et Suda, en 1994 [32] . Ces dispositifs fonctionnent sur le est produite par un élément du circuit tel qu’une bobine.
principe du ratio d’impédance. • Réactance capacitive ou capacitance : composante de la
réactance reflétant la difficulté pour le courant à franchir
Principe de fonctionnement des appareils à ratio un condensateur.
d’impédance
Bien comprendre le fonctionnement des appareils à ratio
d’impédance nécessite au préalable la connaissance des proprié-
tés électriques d’un canal dans lequel circule un courant alternatif.
Mise en œuvre
Ces propriétés sont complexes en raison de l’hétérogénéité des tis- La radiographie préopératoire est indispensable pour repérer la
sus dentaires. En effet, lorsqu’un courant électrique circule entre forme de l’endodonte et estimer les longueurs de travail. Après
l’électrode canalaire et l’électrode labiale, plusieurs trajets s’offrent aménagement de la cavité d’accès, il est conseillé d’évaser le tiers
à lui. Une partie circule dans le canal jusqu’aux foramina pour cervical des canaux à l’aide d’un instrument de forte conicité [35] .
rejoindre le ligament, l’autre traverse directement la dentine via L’exploration initiale est réalisée avec une lime K8 ou K10.
les tubuli, en affrontant lors de ces trajets la résistance tissulaire. La cavité d’accès est séchée pour éviter les courts-circuits, tandis
L’impédance est une grandeur qui caractérise la manière dont le que les canaux peuvent rester humides sans perturber la mesure.
circuit freine le passage d’un courant alternatif. Elle est la somme L’appareil doit ensuite être utilisé conformément aux recomman-
d’une composante résistive et d’une composante réactive, cette dations du fabricant. L’électrode labiale est mise en place à la
dernière pouvant être de nature capacitive et inductive. Dans le commissure des lèvres et l’appareil mis sous tension. Les deux
cas de la dent, à la résistance propre des tissus dentaires s’ajoute électrodes sont mises en contact pour tester le fonctionnement
leur capacitance, qui reflète l’aptitude de la dentine à se comporter de l’appareil. Lors de cette manœuvre, l’écran de l’appareil doit
comme un condensateur. Selon Meredith et Gulabivala, « le canal afficher « apex ». La mesure est effectuée à l’aide d’une lime K10
radiculaire se comporte comme un réseau complexe avec des pour les constrictions étroites ; pour les constrictions plus larges,
éléments réactifs et capacitifs qui ont des résistances efficaces des limes de plus fort diamètre peuvent être utilisées, car une

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d
f
b
“ Point fort
c Protocole d’utilisation des appareils à ratio d’impédance
• Radiographie rétroalvéolaire préopératoire
a
• Pose de la digue
• Réalisation de la cavité d’accès
• Élargissement du tiers coronaire du canal à l’aide d’un
instrument de forte conicité
e • Pénétration initiale à la lime K10
• Fixation de l’électrode labiale à la commissure
Figure 4. Localisateur électronique d’apex. a : Dentaport ZX ; b : digue ; • Introduction de la lime dans le canal
c : crampon ; d, e : électrodes ; f : lime K10. • Fixation de l’électrode canalaire
• Mise sous tension de l’appareil
• Progression de la lime jusqu’à ce que l’appareil affiche
« apex » ou « foramen »
• Recul de la lime jusqu’à ce que l’écran affiche que la lime
se trouve à la constriction apicale
• Mesure de la longueur à l’aide d’une réglette
• Répétition de la mesure pour s’assurer qu’elle est repro-
ductible
• Contrôle de la cohérence de la mesure avec une radio-
graphie lime en place
• Mise en forme du canal jusqu’à la longueur de travail

Fiabilité, avantages et limites


De nombreux travaux ont été publiés sur la fiabilité des loca-
lisateurs à ratio d’impédance, en particulier concernant le Root
Figure 5. Détermination électronique de la longueur de travail. ZX® , qui tient lieu de référence [44, 45] . Les études menées in vivo
et ex vivo estiment dans une fourchette comprise entre 75 % et
100 % les chances de cet appareil de réaliser une mesure située à
lime trop étroite « flotte » dans le canal et rend la mesure incohé- ±0,5 mm de la constriction apicale [37, 46, 47] . La largeur de la four-
rente ou moins précise [36] . La lime K est introduite dans le canal chette s’explique principalement par la variabilité des protocoles.
et l’extrémité de l’électrode canalaire est fixée sous le manche. Dans leur méta-analyse, Martins et al. constatent que la détermi-
L’instrument est avancé progressivement jusqu’à ce que la posi- nation électronique de la LT se montre généralement plus précise
tion du foramen soit indiquée à l’écran et par un signal sonore. que la méthode radiographique lorsque les études comportent une
Dans le cas du Dentaport ZX® , il est conseillé d’avancer la lime analyse histologique [38] . Ils concluent également que l’utilisation
jusqu’au repère « apex » pour s’assurer de la perméabilité apicale, d’un LEA permet de réduire le nombre de clichés peropératoires.
puis de retirer la lime jusqu’à la marque de l’appareil matérialisant Les localisateurs se sont montrés fiables dans des canaux secs, mais
la constriction et enfin d’ajuster le stop au repère coronaire [37] aussi remplis de pulpe, de sang, de pus, d’hypochlorite de sodium
(Fig. 4, 5). La mesure doit être réitérée plusieurs fois pour s’assurer (NaOCl), d’ethylene diamine tetraacetic acid (EDTA) et plus géné-
de sa reproductibilité. Les auteurs des différentes études menées ralement de l’ensemble des produits d’irrigation recommandés
sur la précision des LEA ne parviennent pas à établir un consensus dans le cadre d’un traitement endodontique [48] . La fiabilité est
pour déterminer laquelle des marques « constriction » ou « apex » également au rendez-vous lorsque les canaux sont courbes [49] . Le
affichée à l’écran est la plus précise [37–39] . Les graduations chif- Root ZX® donne ses meilleurs résultats lorsque le canal contient
frées à l’écran n’existent qu’à titre indicatif, afin de se faire une du NaOCl [50] . Si la fiabilité des différents localisateurs est glo-
idée de la progression lors de la pénétration initiale ; ce ne sont balement très bonne dans les canaux dont le diamètre de la
pas des graduations en millimètres. En effet, comme cela a été constriction ne dépasse pas les 30 centièmes de millimètre, les
expliqué précédemment, l’appareil détecte la chute du ratio des erreurs de mesures ont tendance à augmenter dans les canaux
impédances, qui ne se manifeste précisément qu’à une distance dont les diamètres apicaux sont plus larges, surtout pour certains
d’environ 1 mm du foramen et ne peut donc, à ce titre, fournir modèles de LEA [51, 52, 53] . La fiabilité est également moins bonne
d’indication fiable dans la partie du canal située en deçà. Après la et les mesures moins stables quand le canal est partiellement ou
mesure électronique, une radiographie de contrôle, lime en place, complètement oblitéré [54] .
peut être effectuée. La mesure est validée si l’image de la pointe de La grande majorité des mesures incohérentes rencontrées est
la lime ne dépasse pas l’apex radiologique. Dans les cas de racines provoquée par une dérivation du courant électrique. Celle-ci se
courbes, il est conseillé de renouveler la mesure du canal au cours produit lorsque l’instrument canalaire ou son électrode entrent
de la mise en forme, car l’élargissement de ces canaux en réduit fré- en contact avec la muqueuse buccale par l’intermédiaire d’un
quemment la longueur [40] . En effet, si les instruments travaillent élément métallique (amalgame, coiffe, crampon) ou d’un liquide
préférentiellement sur la paroi correspondant à la concavité du (salive, sang, irrigant, etc.). Un délabrement juxtagingival ou une
canal, cela raccourcit le trajet à effectuer par la lime. Ce phéno- carie cervicale non soignée peuvent avoir les mêmes effets. Pour
mène peut donc être à l’origine d’un dépassement de la limite prévenir ces désagréments et optimiser l’utilisation de ces appa-
apicale de préparation par les instruments de fort diamètre. reils (en plus de la pose d’une digue, étape incontournable du
Il faut noter que certains modèles sont commercialisés couplés traitement endodontique), il peut être nécessaire de déposer les
avec un contre-angle endodontique, avec ou sans contrôleur de reconstitutions métalliques en contact avec la cavité d’accès et
torque. Ces dispositifs permettent ainsi de déterminer la limite d’effectuer une reconstitution préendodontique, c’est-à-dire la
apicale tout en réalisant la préparation mécanisée. L’efficacité restauration provisoire des parois coronaires manquantes.
de ces appareils pour stopper la rotation de la lime une fois la Par ailleurs, la présence d’une calcification canalaire peut blo-
constriction atteinte est controversée et varie en fonction des quer le passage du courant et empêcher la mesure. De même, la
modèles [41–43] . présence d’un bouchon d’enduit pariétal peut obstruer le canal

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28-623-C-10  Choix de la limite apicale et de la longueur de travail

et perturber la mesure [55, 56] . Son élimination doit être réalisée [2] Kasahara E, Yasuda E, Yamamoto A, Anzai M. Root canal system of the
par l’irrigation et la récapitulation à l’aide d’une lime de faible maxillary central incisor. J Endod 1990;16:158–61.
diamètre. [3] Kuttler Y. Microscopic investigation of root apexes. J Am Dent Assoc
En raison de la nature isolante des matériaux d’obturation, 1955;50:544–52.
les localisateurs ne peuvent être mis en œuvre dans le cadre [4] Grove C. A new simple standardized technique producing perfect fitting
d’un retraitement endodontique qu’à l’issue de la désobturation impermeable root canal fillings extended to the dento-cemento junction.
Dent Items Interest 1928;50:855–7.
complète du canal [57] . L’utilisation d’un localisateur pour déter-
[5] Chapman CE. A microscopic study of the apical region of human anterior
miner la LT après désobturation de canaux initialement obturés à teeth. J Br Endod Soc 1969;3:52–8.
l’aide de tuteurs enrobés de Gutta réchauffée, doit être menée avec [6] Green D. A stereomicroscopic study of the root apices of 400 maxil-
prudence en raison d’un risque de surévaluation de la LT [58] . Selon lary and mandibular anterior teeth. Oral Surg Oral Med Oral Pathol
les auteurs, cette surévaluation pourrait s’expliquer par la possible 1956;9:1224–32.
extrusion de matériaux d’obturation isolant au-delà du foramen [7] Green D. Stereomicroscopic study of 700 root apices of maxillary
lors de la procédure de désobturation. La nature isolante de ces and mandibular posterior teeth. Oral Surg Oral Med Oral Pathol
matériaux perturberait de ce fait la mesure. La faible conductivité 1960;13:728–33.
électrique des solvants utilisés durant la désobturation pourrait [8] ElAyouti A, Hülber-J M, Judenhofer MS, Connert T, Löst C, et al. Api-
également entraîner la surévaluation de la LT [58] . cal constriction: location and dimensions in molars—a micro-computed
Les localisateurs peuvent faciliter le diagnostic d’une perfora- tomography study. J Endod 2014;40:1095–9.
tion ou d’une fracture radiculaire lorsqu’ils persistent à indiquer [9] Dummer PM, McGinn JH, Rees DG. The position and topography of the
apical canal constriction and apical foramen. Int Endod J 1984;17:192–8.
le foramen à une position manifestement nettement en deçà de
[10] Laurichesse J, Santoro J. Physiopathologie du tiers apical de l’organe
la longueur estimée sur le cliché préopératoire [59–61] . dentaire et thérapeutiques biologiques. Le cône d’arrêt. Actual Odonto-
Enfin, les localisateurs sont un outil intéressant en odontologie stomatol 1971;25:319–58.
pédiatrique, du fait de la difficulté à obtenir des clichés rétroal- [11] Seltzer S, Soltanoff W, Sinai I, Smith J. Biologic aspects of endodon-
véolaires interprétables chez certains enfants. Leur utilisation lors tics: IV. Periapical tissue reactions to root-filled teeth whose canals had
du traitement de dents lactéales donne des mesures fiables [62] . been instrumented short of their apices. Oral Surg Oral Med Oral Pathol
Par mesure de précaution, les fabricants de LEA déconseillent 1969;28:724–38.
formellement l’utilisation de ces appareils chez les patients [12] Seidberg BH, Alibrandi BV, Fine H, Logue B. Clinical investigation of
porteurs d’un stimulateur cardiaque ou d’un défibrillateur implan- measuring working lengths of root canals with an electronic device and
table. Conde-Mir et al. ont pourtant démontré en 2018 dans une with digital-tactile sense. J Am Dent Assoc 1975;90:379–87.
étude menée in vivo que l’utilisation des LEA n’affectait en rien [13] Stabholz A, Rotstein I, Torabinejad M. Effect of preflaring on tactile
l’électrocardiogramme intracardiaque des patients [63] . detection of the apical constriction. J Endod 1995;21:92–4.
[14] Duinkerke AS, van de Poel AC. An analysis of apparently identical dental
Il a également été démontré que la présence d’un téléphone
radiographs. Oral Surg Oral Med Oral Pathol 1974;38:962–7.
portable à proximité d’un localisateur d’apex n’en perturbe pas la [15] Slowey RR. Radiographic aids in the detection of extra root canals. Oral
mesure [64, 65] . Surg Oral Med Oral Pathol 1974;37:762–72.
[16] Ingle J. Endodontic instruments and instrumentation. Dent Clin North
Am 1957;1:805–22.
 Conclusion [17] El Ayouti A, Weiger R, Löst C. Frequency of overinstrumentation with
an acceptable radiographic working length. J Endod 2001;27:49–52.
La détermination de la LT est un moment délicat pour [18] Dahlin J. Electrometric measuring of the apical foramen. A new
l’odontologiste, car son résultat conditionne le succès du traite- method for diagnosis and endodontic therapy. Quintessence Int Dent Dig
ment endodontique. Privé de contrôle visuel, il doit s’en remettre 1979;10:13–22.
à la technologie biomédicale. L’inconvénient de la radiologie [19] Saint-Pierre F. Traitement endodontique. Rapport d’évaluation technolo-
rétroalvéolaire est qu’elle ne peut rendre compte de la complexité gique. Haute Autorité de santé; 2008.
[20] Ordonnance du 28 mars 2001 modifiant l’article 1333-1 du Code de la
tridimensionnelle de l’anatomie radiculaire, ce qui peut conduire
santé publique. Journal Officiel; 2001.
à des préparations et à des obturations au-delà du foramen.
[21] Üstün Y, Aslan T, Şekerci AE, Sağsen B. Evaluation of the reliability
Les LEA offrent une réelle alternative, car les mesures qu’ils of cone-beam computed tomography scanning and electronic apex loca-
délivrent ne sont pas influencées par la position du foramen par tor measurements in working length determination of teeth with large
rapport à l’apex de la racine. La technique apporte de surcroît, un periapical lesions. J Endod 2016;42:1334–7.
gain de temps et un meilleur confort pour le patient. La méthode [22] Yılmaz F, Kamburoğlu K, Şenel B. Endodontic working length mea-
du ratio d’impédance a constitué une avancée déterminante surement using cone-beam computed tomographic images obtained at
pour la précision de ces appareils et elle permet également de different voxel sizes and field of views, periapical radiography, and apex
s’affranchir en grande partie de l’influence du contenu canalaire. locator: a comparative ex vivo study. J Endod 2017;43:152–6.
Cependant, du fait de la législation, les LEA ne doivent pas [23] Lucena C, López JM, Martín JA, Robles V, González-Rodríguez MP.
être utilisés comme unique moyen de détermination de la LT, Accuracy of working length measurement: electronic apex locator versus
mais bien comme l’élément le plus efficace d’un ensemble de cone-beam computed tomography. Int Endod J 2014;47:246–56.
[24] Segato AV, Piasecki L, Felipe Iparraguirre Nuñovero M, da Silva Neto
techniques d’investigation. C’est en croisant la mesure du loca-
UX, Westphalen VPD, Gambarini G, et al. The accuracy of a new cone-
lisateur d’apex avec les informations apportées par l’imagerie beam computed tomographic software in the preoperative working length
que l’odontologiste peut évaluer sa LT. Le succès de cette déter- determination ex vivo. J Endod 2018;44:1024–9.
mination est le fruit d’un raisonnement effectué à partir de [25] Custer LE. Exact methods of locating the apical foramen. J Natl Dent
données cliniques et sur lequel l’expérience du praticien joue un Assoc 1918;5:815–9.
rôle important. Il est donc essentiel que le chirurgien-dentiste [26] Suzuki K. Experimental study on iontophoresis. J Jpn Stomatol
connaisse parfaitement son appareil pour en exploiter pleinement 1942;16:411–6.
les ressources, sans en oublier les limites. Cette maîtrise passe, [27] Sunada I. New method for measuring the length of the root canal. J Dent
bien sûr, par une phase de familiarisation et d’entraînement à son Res 1962;41:375–87.
maniement. [28] Huang L. An experimental study of the principle of electronic root canal
measurement. J Endod 1987;13:60–4.
[29] Fouad AF, Krell KV. An in vitro comparison of five root canal length
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de déclaration measuring instruments. J Endod 1989;15:573–7.
de liens d’intérêts en relation avec cet article. [30] Saito T, Yamashita Y. Electronic determination of root canal length by
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M. Pérard, Docteur en chirurgie dentaire, Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier (matthieu.perard@univ-rennes1.fr).
CNRS, ISCR [(Institut des sciences chimiques de Rennes) (Pôle Odontologie)], UMR 6226, CHU de Rennes, Université Rennes 1, 35000 Rennes, France.
A. Le Goff, Docteur en chirurgie dentaire, Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier.
Pôle Odontologie, CHU de Rennes, Université Rennes 1, 35000 Rennes, France.
J. Le Clerc, Docteur en chirurgie dentaire, Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier.
CNRS, ISCR [(Institut des sciences chimiques de Rennes) (Pôle Odontologie)], UMR 6226, CHU de Rennes, Université Rennes 1, 35000 Rennes, France.
A. Dautel, Docteur en chirurgie dentaire, Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier.
Pôle Odontologie, CHU de Rennes, Université Rennes 1, 35000 Rennes, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Pérard M, Le Goff A, Le Clerc J, Dautel A. Choix de la limite apicale et de la longueur de travail.
EMC - Médecine buccale 2020;13(6):1-7 [Article 28-623-C-10].

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