Etude de cas Cinéma d’Art et d’Essai : Correction

Le cinéma d’Art et d’Essai relève du secteur cinématographique spécialisé dans la

filmographie indépendante. Il vise à promouvoir les films indépendants, les petites
productions ou productions originales telles que les œuvres ayant un caractère de nouveauté,
œuvres reflétant les vies de pays, récits de vie ou essais documentaires, courts ou longs
métrages, films d’amateurs ayant une qualité exceptionnelle …
Ces films aux intrigues parfois décalées sont plutôt destinées à des individus disposant d’un
capital culturel suffisant pour les comprendre et s’y intéresser. Toutes les cibles ne sont ainsi
donc pas visées par ce style particulier de créations cinématographiques. Il y aurait a priori,
une catégorie de réalisations à mettre en relation avec des films de niche ; des films qui ne
rencontrent pas d’importants succès publics ; des films en rupture avec le modèle
hollywoodien dominant.
Mais cela ne signifie pas pour autant qu’une partie de la filmographie ne serait pas plus
« classique » et plus adaptée aux goûts les plus massivement répandus au sein du public et des
succès de fréquentation en salles.
Pour le cas qui nous intéresse, le cinéma Kapédépée, est à priori une petite salle de cinéma des
années 60 en plein cœur d’un centre-ville historique. Ce cinéma quasiment aux abois aurait
besoin d’un coup de fouet afin de retrouver une seconde jeunesse. De nombreux atouts sont à
faire prévaloir pour la réussite d’un tel projet à savoir :
_ Des nouveaux repreneurs amateurs d’art et de culture
_ Une situation géographique idéale
_ Un site pittoresque et ancien dans une ville à forte portée touristique.

Cependant, le processus de modernisation urbaine, risquerait de perturber les projets

ambitieux des jeunes repreneurs. En effet, la proximité de grandes enseignes et de centres
commerciaux rend le site moins attractif.
Malgré cela, la passion et le désir de réussite, poussent les deux frères ont pour objectif de
rajeunir cette salle en cohérence avec leur nouvelle vision du cinéma d’art et d’essai sanspour
autant lui ôter son âme.
Il est donc nécessaire de faire un bilan de la situation en cohérence avec les nouveaux
objectifs des maîtres des lieux afin de ne pas commettre d’erreur de positionnement.
Opportunités Menaces

Ville historique, typique et touristique très Urbanisation et développement de la région

animée en période estivale
Prix des places de cinéma en augmentation
Possibilité de subventions accordées par
l’Etat aux cinémas d’art et d’essai Baisse générale du pouvoir d’achat

Aides aux exploitants de salle pour le cinéma
d’art et d’essai :
- Les aides automatiques aux
exploitants de salle
- L’aide sélective à la création et à la
modernisation des salles pour
soutenir les exploitants indépendants
- L’aide aux salles classées Art et Essai
Une aide spécifique pour les salles
indépendantes des communes de plus
de 200 000 habitants, notamment à
qui offrent une diversité de
programmation
Diminution générale du budget consacré aux
loisirs
Concurrence rude avec l’apparition des
complexes de cinéma ou multiplexes (Pathé,
Gaumont …)
Développement de la Télévision numérique
(Netflix) et multiplication des chaînes
télévisées spécialisées
Existence d’une offre de loisirs facilement
accessible à l’extérieur de la ville

Clientèle à profil particulier : Exclusion des adolescents dont les habitudes

Une ouverture d’esprit et une curiosité pour
l’autre ; un appétit de culture et une certaine
exigence intellectuelle ; - la lecture régulière
de la presse quotidienne et culturelle ; - une
très nette préférence pour la version
originale, une cinéphilie prononcée ; un rejet
de la culture vue comme objet de
consommation ; une sensibilité artistique.
cinématographiques s’éloignent des
ambitions du cinéma d’art et d’essai. Ils se
rendent principalement en salles avec des
amis pour s’amuser et se détendre.
La sortie en salle est évènementielle :
fréquentation de plus en plus rare de l’ordre
d’une à six fois par an avec une moyenne de
trois sorties par an et par personne.

Nombre croissant d’étudiants en centre-ville

Qualité croissante de la technologie

audiovisuelle

Intérêt croissant des jeunes adultes pour les

films indépendants

Dynamisme démographique et culturel de la

ville (festivals …)

Augmentation du nombre des films d’arts et

d’essai primés et labellisés
Désir grandissant des jeunes d’émancipation
et d’autonomisation de leurs goûts

Taux de fréquentation plus élevé dans la

catégorie salles art et essai

Forces Faiblesses

Situation géographique idéale Pas de possibilité de restauration dans les

locaux
Stratégie de différenciation
Difficulté d’accès
Stratégie d’innovation
Les spectateurs doivent disposer d’un capital
Image originale et de qualité du label Art et culturel suffisant
Essai
Nombre limité de productions à l’année
Construction d’une identité
cinématographique et d’une expérience La majorité des films diffusés sont en
intérieure « communauté d’art et d’essai » Français et peu en anglais

Architecture typique et originale en parfaite

harmonie avec le patrimoine local culturel

Programmations originales et en version

originale sous forme de courts ou longs
métrages, hors des sentiers battus :
Films d’auteurs ; thématiques autour de pays
divers, essais documentaires ; films récents
ayant concilié les exigences de la critique et
la faveur du public et pouvant être considérés
comme apportant une contribution notable au
cinéma ; les films d’amateurs présentant un
caractère exceptionnel

Clientèle plus fidèle : habitués voire

« exclusivistes »

Développement du concept « Ecole au

cinéma », « collège au cinéma » et « lycée au
cinéma » avec des séances diffusées le matin
en partenariat avec les établissements
scolaires. Films historiques ou récits de pays.

Rénovation des locaux tout en préservant

leur cachet par un réel travail de restauration

Salles rénovées mais à taille réduite en

cohérence avec le concept de « chaleur » et
de bien-être, un lieu unique comme havre de
calme et de réflexion, à l’opposé de
l’ambiance commerciale, épileptique et
publicitaire des complexes grand public.

Les prix sont légèrement inférieurs aux

grandes enseignes cinématographiques et des
réductions sont disponibles pour les étudiants
et les moins de 25 ans.

Vente te tickets écologiques

Avant-première et débats avec les auteurs et

réalisateurs. Le cinéma devient un réel lieu
d’échanges et de partage

Animations et utilisation des nouvelles

technologies 7D

Communication sur différents canaux :

Le site internet du cinéma quotidiennement
mis à jour et sur lequel une notation est
prévue :
- Notation des films
- Notation de la prestation de service
dans son ensemble
Les réseaux sociaux sur lesquels l’on autorise
les suggestions de la clientèle en termes de
filmographie et de prestations de service
- La liste des films recommandés Art et
Essai est disponible sur le site
art.et.essai.org.
La publicité sur la presse quotidienne et
culturelle : Ex : Le Monde, Télérama, les
cahiers du cinéma
Le bouche à oreille constitue pour beaucoup
de spectateurs une source d’information
essentielle pour le cinéma d’Art et Essai.
La publicité sur les radios et les télévisions, :
France Culture, France Inter , ARTE, France
5
Cibles :
- Les étudiants
- Le jeune public
- Les habitués et exclusivistes amateurs du cinéma d’art et d’essai, puristes et élitistes
(segmentation par goûts des consommateurs)
- Les citadins et riverains (segmentation par lieu d’habitation)
- Les jeunes couples (segmentation par cycle de vie familiale)
- Les célibataires sans enfants

Concurrence :
- Multiplexes en constantes évolution ces dernières années

Positionnement :
- Un cinéma sous le label « recherche et découverte » puriste et non généraliste.
Il y a une volonté de recentrer l’Art et Essai vers un tendance puriste et plus exigeante vis-à-
vis des films, mais aussi des salles.