Vous êtes sur la page 1sur 2

Les trois religions monothéistes

Vs
Riba
L’intérêt est proscrit dans les trois religions monothéistes avant leurs
réformes ainsi que dans la sagesse antique.

Dans la sagesse antique


Dans la Grèce Antique, il existe des traces d’un mépris pour toute forme de rémunération
de l’argent prêté. En effet, Aristote l’évoque déjà dans ses Politiques :

« Il est tout à fait normal de haïr le métier d’usurier du fait que son patrimoine lui vient de
son argent lui-même et que celui-ci n’a pas été inventé pour cela. Il a été fait pour
l’échange, alors que l’intérêt ne fait que le multiplier. Et c’est de là qu’il a pris son nom
: les petits, en effet, sont semblables à leurs parents, et l’intérêt est de l ’argent né
d’argent. Si bien que cette façon d’acquérir est la plus contraire à la nature ».

La Politique, livre 1, Chapitre 3.

Dans le Judaïsme
L’Ancien Testament le Lévitique, versets 35 à 37 énonce :

« Et si ton frère est devenu pauvre, et que sa main devienne tremblante à côté de toi,
tu le soutiendras, étranger ou hôte, afin qu’il vive à côté de toi. Tu ne prendras de lui ni
Intérêt ni usure; et tu craindras ton Dieu, afin que ton frère vive à côté de toi. Tu ne lui
donnes pas ton argent à intérêt, et tu ne lui donneras pas tes vivres à usure ».

La Bible, Lévitique, chapitre 25 V. 35 à37.

Le Deutéronome (chapitre 23, versets 19 et 20) :

« Tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour argent, ni pour vivres, ni pour rien de ce
qui se prête à intérêt. Tu pourras tirer un intérêt de l’étranger, mais tu n’en tireras point
de ton frère ».

Dans le Christianisme
Nous avons ceci

« Si vous ne prêtez qu’à ceux dont vous espérez restitution, quel mérite ?
Car les pêcheurs prêtent aux pêcheurs afin de recevoir l’équivalent »

Évangile selon Saint Luc, 6, 34 -35.

C’est par la reforme de Calvin que cette pratique devint acceptable. C’est le protestantisme
qui justifie, sous la plume de Calvin, dans « lettre sur l’usure, en 1545, la légitimité de
l’intérêt : le capital a un « caractère de bien immédiatement productif » et l’intérêt acquiert
ainsi un caractère licite.
Dans le catholicisme, la condamnation de l’intérêt a été abrogée par le Vatican en 1917 en
rendant licite le prêt à intérêt, mais tout en restant modeste.

Dans l’Islam
Le Ribâ est l’une des transactions les plus malsaines à avoir été sévèrement prohibée,
littéralement le mot Ribâ signifie augmentation, addition, expansion ou croissance. Dans la
terminologie du fiqh, le Ribâ est traduit par surplus, usure et intérêt. Il désigne tout profit
perçu sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue du droit musulman.

Dans le droit musulman, la contrepartie perçue est acceptable si elle permet de compenser
quelque chose de légitime, comme par exemple la perte de valeur d’un bien ou l’effort fourni
pour la production de biens ayant entraîné une prise de risque.

En effet, l’Islam vise à établir la justice et à éliminer l’exploitation dans les transactions
commerciales, il prohibe toutes les sources d’enrichissement injustifié. L’une des sources
principales de gain injustifié n’est autre que le fait de recevoir n’importe quel avantage
monétaire dans une transaction commerciale sans en donner la contre -valeur
équitable. Le Ribâ constitue une source importante d’avantages injustifiés.

Le Coran et la Sunna condamnent de façon explicite la pratique de Ribâ. Il s’agit d’un crime
plus grave que l’adultère, le prophète –que la paix et salut de Dieu soient sur lui- a dit:

« Lorsqu’un Homme consomme la valeur d’un dirham de Ribâ en toute connaissance de


cause, cela est plus grave que s’il avait commis 36 fois l’adultère » [rapporté par Ahmad].

Dans son sermon d’adieu, le Prophète Muhammad a définitivement mis un terme à la dette
alimentée par l’usure exigeant la seule restitution des capitaux empruntés:

«Ô peuple! Toute part d’intérêt est abolie, mais le capital vous revient sans que vous ne
soyez injustes ou que l’on ne soit injuste à votre encontre. Dieu a décrété l’interdiction de
l’intérêt. La part d’intérêt qui revient à ‘Abbâs Ibn ‘Abd al-Muttalib est complètement
abolie ».

Il est intéressant d’observer que le Prophète a appliqué la loi divine en commençant


par les siens. Ici, c’est son oncle paternel ‘Abbâs qui devait renoncer aux intérêts qui lui
étaient dus.

Vous aimerez peut-être aussi