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Solutions
Solution de l’exercice 1
Dans cet exercice, le fluide chaud est l’huile et sera désigné par l’indice h et le fluide
froid, l’eau, par l’indice c.
à condition de supposer que les chaleurs massiques ne varient pas avec la température
(pour sortir le cp de l’intégrale). La valeur du cp est supposée connue pour l’eau et vaut :
cp,eau = cp,c = 4.18 kJ/kg/K.
Comme toutes les données sont fournies pour le fluide chaud, on calcule le flux de chaleur
échangé dans tout l’échangeur entre les deux fluides
Comme les variations de température de l’huile, les débits et le cp de l’huile sont connus,
la variation de température de l’eau se calcule :
La figure (fig. 6) représente, pour les deux types d’échangeur, la variation de température
en fonction de la proportion de chaleur échangée (Q̇ allant de 0 à 1).
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Figure 6.3 – Echange de chaleur
Si toutes les températures sont connues, il est possible de calculer la surface d’échange
nécessaire pour des échangeurs co-courant ou à contre-courant grâce à la formule de Haus-
brand :
Q̇ = U A Δm T
avec
Δg T − Δp T
Δm T =
Δ T
ln Δgp T
Dans cette formule, Δg T correspond au lieu de l’échangeur où la différence de tempé-
rature entre les deux fluides est la plus importante, Δp T correspondant au plus petit écart
de température. Dans un échangeur à co-courant, il est évident qu’il s’agit respectivement
des différences de température à l’entrée et à la sortie du condenseur. Pour un échangeur
à contre-courant, cela dépend de la pente des courbes.
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Solution de l’exercice 2
Le principal problème dans cet exercice relève des ordres de grandeurs rencontrés dans
les solutions. Dans un réacteur nucléaire, la puissance à produire est telle que beaucoup
d’éléments ont des tailles exceptionnelles. Il est donc important de commencer l’exercice
par un calcul intuitif de l’ordre de grandeur attendu.
On sait que le rendement d’un réacteur nucléaire est de l’ordre de 33%. Ainsi, pour
produire 1 GW d’élecricité, on peut estimer que le double sera rejetté à la source froide.
(un bilan énergétique dit que la chaleur reçu se transforme soit en travail moteur (c’est-
à-dire au final en électricité) soit est rejetté à la source froide (c’est-à-dire rejetté dans la
rivière). Ainsi l’ordre de grandeur de la puissance échangée au condenseur sera de 2 GW.
Le fluide chaud est l’eau qui sort de la turbine à vapeur. En pratique, cette eau est
sous forme de vapeur humide (dont le titre est cependant proche de 1) mais dans le
cas de l’exercice, nous allons supposer que la vapeur est saturée sèche (x=1). Le rôle du
condenseur est de faire passer le titre de l’eau de x = 1 à x = 0, cette opération se déroule à
pression et température constante. L’énergie libérée par kilogramme d’eau condensée vaut
hvl = −2430 [kJ/kg]. La puissance libérée par la condensation de 2400 t/h, soit 667 kg/s,
d’eau vaut :
Pcond = ṁh × hlv = 667 × −243000 = −1.62081 × 109 [W ] = −1.62081 [GW ]
Le fluide froid est de l’eau liquide dont le débit est inconnu et dont la température passe
de 18o C à 26o C. La chaleur spécifique de l’eau, supposée constante dans cette gamme de
température, vaut cp = 4186.6J/kgK. La puissance absorbée par l’eau du condenseur est
égale à l’inverse de la puissance libérée par la vapeur qui se condense, elle vaut :
Etant donné que la température d’un des deux fluides reste constante, il n’y a pas
de différences entre les échangeurs à contre-courant et les échangeurs à co-courant. Pour
calculer la surface d’échange, on utilise la formule de Hausbrand,
Pcond
S=
U Δm T
Δg T − Δp T 12 − 4
Δm T = = 12 = 7.28o C
Δg T ln 4
ln Δp T
La surface d’échange vaut
1.62081 × 109
S=
3400 × ln12−4
( 12
4 )
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Pour une conduite circulaire, la surface vaut :
S =π×d×l
on en déduit que la longueur des tuyaux vaut
S 65465
l= = = 1041904 [m]
πd π × 0.02
soient plus de 1000 km. Il est néanmoins évident qu’un condenseur n’a pas une telle lon-
gueur. La longueur que l’on vient de calculer est la longueur cumulée des 20 000 tubes de
50m contenus dans un condenseur de cette taille.
Le maximum de cette pente correspond donc au plus petit des deux Ċp .
La chaleur spécifique d’un fluide subissant un changement d’état est considérée comme
infinie (quelle que soit la quantité de chaleur fournie à un kg d’un élément en changement
de phase, on ne pourra pas augmenter sa température de 1o C tant que le changement
d’état n’aura pas été complètement réalisé...) :
1.62081 × 109
= = 0.667
2.431 × 109
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Solution de l’exercice3
A partir des données sur l’éthanol, on peut calculer la chaleur nécessaire pour le vaporiser :
Q̇eth = A U ΔTm
avec ΔTm donné par la formule suivante :
ΔTg − ΔTp
ΔTm =
ΔT
ln ΔTgp
En utilisant les valeurs données dans l’énoncé et la valeur de qeth calculée ci-dessus, on
peut donc finalement écrire :
En utilisant une méthode de résolution itérative pour les équations non-linéraires (exemple :
la méthode de la bissection), on peut finalement déterminer Th,out :
Th,out = 81.5◦ C .
Etant donné que Q̇h = Q̇eth (la chaleur perdue par l’huile est égale à la chaleur transmise
à l’éthanol), on peut finalement calculer le débit massique d’huile :
Methode ε - NTU
La méthode ε - NTU permet d’utiliser des relations (sous forme d’équations ou de
graphes) qui lient l’efficacité d’un échange ε, à un paramètre qui caractérise l’échangeur
considéré : son nombre d’unités de transfert (en anglais NTU).
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Q̇
ε=
Q̇max
Q̇max est limité par la variation maximale de température que peut subir un des deux
fluides avant d’atteindre la température de l’autre fluide, moment à partir duquel l’échange
de chaleur devient nul. Afin de savoir si c’est le fluide chaud ou le fluide froid qui déter-
minera Q̇max , il suffit de comparer leurs produits ṁ c, que l’on écrira par définition C. Le
fluide qui présente le plus petit C se réchauffera (resp. se refroidira) plus vite que l’autre
fluide ne se refroidit (resp. se réchauffe). La chaleur maximum échangée vaut donc :
UA
NTU =
Cmin
La méthode ε - NTU trouve toute son utilité pour un problème d’échangeur dans lequel
les caractéristiques de l’échangeur sont fixées, ainsi que les données d’entrées du fluide,
alors que ce sont les températures de sortie qui sont inconnues. Par la méthode LMTD, la
résolution du problème peut nécessiter des itérations sur les équations obtenues, puisque
la température moyenne dépend des 4 températures d’entrée et de sortie. Par la méthode
ε - NTU, la résolution est plus directe.
Pour l’exercice qui nous concerne, par définition de l’efficacité, on peut écrire
Q̇h Q̇h
ε= = ,
Q̇max Cmin · (Th,in − Teth,in )
avec Cmin le minimum entre Ceth et Ch . Etant donné que la température de l’éthanol reste
constante, on peut considérer que ceth = ∞, et donc Ceth = ceth · ṁeth = ∞. Pour l’huile,
on a ch = 2.2 103 kJ/kgK et donc Ch = Cmin = ch · ṁh = 2.2 103 · ṁh . On peut donc
finalement écrire
Q̇h
ε= .
ch · ṁh · (Th,in − Teth,in )
Par définition de NTU, on peut écrire
U ·A U ·A
NTU = =
Cmin ch · ṁh
En utilisant les valeurs données dans l’énoncé, on obtient donc les deux relations suivantes,
qui permettent de déterminer ṁh :
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0.2747
ε= NTU
0.7445
En traçant cette droite sur le diagramme donnant ε en fonction de NTU pour les échangeurs
à courant parallèle, et en prenant son intersection avec la courbe correspondant au cas
Cmin /Cmax = 0.
NTU = 2.5
ε = 0.915
ce qui donne
ṁh = 0.3 kg/s .
Finalement, en utilisant la conservation de l’énergie pour l’huile
Th,out = 81.5◦ C .
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Solution de l’exercice 4
La conservation de l’énergie dans un échangeur de chaleur où les fluides ne changent
pas d’état impliquent l’égalité des variations d’enthalpie des fluides, soit en définissant l’air
par a et les fumées par f :
ṁa cpa Taout − Tain = −ṁf cpf Tfout − Tfin
De cette équation, deux températures sont inconnues : Tfout et Tain . Pour résoudre
l’exercice, il suffit à priori d’une seconde formule dans laquelle les seules inconnues seraient
ces deux températures. La formule d’Hausbrand de dimensionnement des échangeurs est
justement dans ce cas puisque le coefficient global d’échange de chaleur U et la surface
d’échange sont connus.
Formule d’Hausbrand :
Δg T − Δ p T
Q̇ = U A [W ]
Δ T
ln Δgp T
Dans le premier cas, le plus grand écart de température local se situe à la sortie des
fumées (Tfout ) dans l’échangeur et le plus petit à l’entrée :
Tfout − Tain − Tfin − Taout
Cas 1 : Q̇ = U A out
Tf −Tain
ln T in −T out
f a
Dans le second cas, le plus grand écart de température local se situe à l’entrée des fumées
dans l’échangeur (Tfin ) et le plus petit à la sortie :
Tfin − Taout − Tfout − Tain
Cas 2 : Q̇ = U A in
Tf −Taout
ln T out −T in
f a
Cependant, pour trancher entre ces deux cas, il faut s’intéresser aux pentes des deux
droites dans un diagramme T-x. Comme ce type de diagramme s’assimile aisément à un
diagramme T-Q̇ et que Q̇ = ṁ cp ΔT soit ΔT = ṁ1cp Q̇, les pentes des droites dans le
diagramme T-x sont égales à ṁ1cp . Etant donné les caractéristiques de l’air et des fumées,
on montre que la pente la plus forte est celle de l’air sec. Il est donc obligatoire que l’écart
de température entre air et fumées diminue au fur et à mesure quel’air se réchauffe.
Ainsi le plus grand écart de température local est égale à Tfout − Tain et le plus petit à
Tfin − Taout . Bien qu’elles soient équivalentes, le cas 1 des deux équations d’Hausbrand
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est à privilégier.
Avant cela, il faut néanmoins calculer au moyen de la loi des gaz idéaux et des propriétés
normales de l’air et des fumées, les débits massiques d’air sec et de fumées en fonction des
débits normalisés fournis dans l’énoncé :
V̇as pN 90
ṁas = = V̇as ∗
= = 116.3 [kg/s]
vN R TN 0.774
V̇f pN 95
ṁf = = V̇f ∗
= = 122.7 [kg/s]
vN R TN 0.774
En y intégrant les données, l’équation
de Hausbrand se réécrit (avec le coefficient global
d’échange de chaleur réécrit en mkW 2K ) :
On se retrouve ainsi avec trois équations à trois inconnues : Q̇, Tfin et Taout . En divisant
les deux équations de bilan d’énergie, par le produit du débit par la chaleur spécifique leur
correspondant, on obtient :
Q̇ = ṁa cpa Taout − Tain
Q̇
⇒ = Taout − Tain
ṁa cpa
Q̇ = −ṁf cpf Tfout − Tfin
Q̇
⇒ = − Tfout − Tfin
ṁf cpf
Q̇ Q̇
− = Taout − Tain + Tfout − Tfin
ṁa cpa ṁf cpf
Et donc :
Taout − Tain + Tfout − Tfin
Q̇ = 1 1
ṁa cpa − ṁf cpf
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Comme les numérateurs sont égaux, les dénominateurs doivent l’être aussi ce qui rend
la résolution triviale et nous fournit Tfin − Taout = 154.6 o C. On peut réécrire le bilan
d’énergie pour déterminer les deux températures maintenant que leur écart est déterminé :
ṁa cpa Taout − Tain = −ṁf cpf Tfout − Tfin
116.3 × Tfin − 154.6 − 20 = 141.1 × Tfin − 180
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Solution de l’exercice 5
Il suffit d’appliquer la formule définissant le coefficient de transfert global à travers
plusieurs couches de résistances thermiques différentes.
1°) Pour du simple vitrage de 35 mm :
1 1 0.035 1
= + + = 0.2 [m2 K/W ]
U 20 0.7 10
Et on a donc q̇ = U ΔT = 75 [W/m2 ].
2°) Pour du double vitrage, séparé par une couche d’air de 1.5 mm :
1 1 0.035 0.0015 0.035 1
= + + + + = 0.3125 [m2 K/W ]
U 20 0.7 0.024 0.7 10
Et on a donc q̇ = 48 [W/m2 ]. L’intêret du double vitrage est immédiatement mis en
évidence puisque le flux de chaleur à travers la vitre a diminué de 40%. L’isolation du
batı̂ment ne peut qu’en bénéficier.
4°) Cependant, pour cette épaisseur de couche d’air, un écoulement interne peut se
mettre en oeuvre et un phénomène de convection intervient. En corrigeant donc le calcul
par la prise en compte de la convection naturelle entre les plaques de verre, on obtient :
1 1 0.035 1 0.035 1
= + + + + = 0.856 [m2 K/W ]
U 20 0.7 1.65 0.7 10
Et on a donc q̇ = 17.52 [W/m2 ], ce qui est supérieur au transfert de chaleur sans convec-
tion. Il existe effectivement une distance entre les vitres à partir de laquelle le gain de
résistance thermique par augmentation de l’épaisseur d’air est compensé par l’amélioration
du transfert thermique (ou la déterioration de l’isolation thermique) par les phénomènes
de convection. Ainsi, il existe une épaisseur optimale d’air à placer entre les deux plaques
de verre dans une vitre double vitrage. C’est pour cette raison que, si l’on désire encore
augmenter la résistance thermique, il vaut mieux placer du triple vitrage avec alors deux
couches d’air non convectives.
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