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Introduction

Baromètre de Bourdon

Le baromètre est un instrument de mesure, utilisé en physique et en météorologie,


qui sert à mesurer la pression atmosphérique. Il peut, de façon secondaire, servir
d'altimètre pour déterminer, de manière approximative, l'altitude.

On distingue principalement :

 le baromètre à mercure : la pression atmosphérique est équilibrée par une


colonne de mercure surmontée d'un espace clos et vide. Il a été inventé
par Evangelista Torricelli en 1643 ;
 les baromètres à gaz : ils utilisent la variation de volume d'un certain volume
de gaz sous l'effet des variations de la pression atmosphérique ;
 le baromètre anéroïde : la pression atmosphérique s'exerce sur une enceinte
métallique, hermétiquement close et partiellement vide d'air. Celle-ci se déforme de
façon élastique et un système mécanique permet d'amplifier les mouvements qui
résultent des variations de pression pour les rendre visibles sur un cadran ou les
enregistrer sur une bande de papier millimétré ;
 les baromètres électroniques : ils traduisent en valeurs numériques les
déformations d'une capsule à vide, évitant l'utilisation des pièces mobiles d'un
baromètre anéroïde classique.

Histoire

Les origines

À l'époque de Galilée, vers 1635, les ingénieurs et fontainiers de Florence sont


chargés de construire de gigantesques installations hydrauliques dans les jardins
des palais. Ils installent des pompes aspirantes mais découvrent avec stupéfaction
qu'elles sont incapables d'élever l'eau de plus de 18 brasses, soit une dizaine de
mètres. Galilée est sollicité mais il meurt en 1642 sans avoir eu le temps de résoudre
ce problème : pourquoi ne peut-on pas aspirer l'eau au-delà d'une certaine hauteur ?
On retrouva plus tard, dans ses notes, qu'il avait songé que l'air devait avoir
un poids mais il n'en avait tiré aucune conclusion. L'idée que le liquide n'est pas
aspiré par la pompe mais refoulé vers elle par l'effet d'une pression extérieure était
en totale contradiction avec les dogmes admis à cette époque, qui voulaient que
l'eau s'élève dans les tubes parce que la nature a horreur du vide.

L'arrivée du mercure

Torricelli succède à Galilée comme physicien à la cour du Duc de Toscane.


Reprenant les notes de son prédécesseur, il fait des expériences pour prouver que la
pression atmosphérique est responsable de la montée de l'eau dans un espace vide.
Pour éviter d'utiliser des colonnes d'eau d'une dizaine de mètres de hauteur, il a
l'idée de faire des essais avec du mercure (hydrargyre, vif-argent…) qui est 13,6 fois
plus dense. Il en remplit un long tube de verre, le bouche avec le doigt et le retourne
sur un bassin rempli, lui aussi, de mercure. Il observe que le tube ne se vide que
partiellement dans le bassin et qu'il y reste toujours une colonne de mercure
d'environ 76 cm de hauteur, quel que soit l'enfoncement du tube dans le bassin. Il en
déduit que la pression de l'air sur la surface du bassin contrebalance le poids de la
colonne de mercure et que c'est elle qui permet de faire monter l'eau dans les
pompes d'une hauteur d'environ 10 m, mais pas davantage. C'est ainsi que Torricelli
invente le baromètre en 1643. Il remarque également que la hauteur du mercure
dans le tube varie avec les changements climatiques et qu'une baisse précède
généralement une période de mauvais temps (pluie).

Le réservoir ouvert n'est cependant pas très pratique si l'on veut transporter
l'instrument. Diverses solutions sont imaginées, on réalise par exemple des
réservoirs en cuir poreux fixés au tube et contenant une petite quantité de mercure.
Sir Robert Boyle imagine de replier le tube barométrique vers le haut, ce qui donne le
« tube siphon » encore utilisé aujourd'hui.

Le physicien français René Descartes (1596-1650) améliore le système de Torricelli


en ajoutant une graduation en papier. Il est le premier à émettre l'idée que la
pression atmosphérique doit diminuer avec l'altitude.
Baromètre à
Torricelli inventant le baromètre à siphon ordinaire
Baromètre à cuvette
mercure, gravure figurant dans les livres de
Camille Flammarion (1923)

Le baromètre à cuvette est directement déduit du tube de Torricelli. Sans dispositif


approprié, la lecture précise de la hauteur de la colonne de mercure n'est pas très
facile. On a donc disposé au-dessus de la cuvette une vis à deux bouts pointus,
l'inférieur venant juste tangenter la surface libre du métal dans la cuvette. À l'aide
d'un cathétomètre, on vient mesurer la différence de hauteur entre la pointe
supérieure de la vis et la surface libre dans le tube. La longueur de la vis, mesurée
une fois pour toutes, est ajoutée à l'indication du cathétomètre et l'on obtient ainsi la
hauteur de la colonne de mercure.

Blaise Pascal et la pression atmosphérique

La pression atmosphérique contraint le mercure à monter dans le tube sur une


colonne d'environ 76 cm de hauteur mais elle n'est pas suffisante pour combler le
vide qui se forme dans la partie supérieure.

Dans les années 1640, l'une des questions les plus discutées parmi les savants est  :
l'air a-t-il un poids ?

Blaise Pascal, homme de science précoce mais aussi excellent expérimentateur,


vient d'inventer à 22 ans une machine à calculer. Il refait l'expérience de Torricelli et
pense, comme Descartes, que si l'air a un poids, alors le mercure doit monter moins
haut dans le tube si l'on fait l'expérience en altitude. C'est bien ce qu'il vérifie, mais
avec une précision trop faible, au sommet de la Tour Saint-Jacques à Paris (52 m).
Grâce à son beau-frère qui habite au pied du puy de Dôme, le 19 septembre 1648, il
refait l'expérience à diverses altitudes et constate qu'en effet, la hauteur du mercure
diminue bien au fur et à mesure que l'on s'élève.
Le mot « baromètre » apparaît quelques années plus tard, créé par le physicien
et chimiste irlandais Robert Boyle (barometer, 1665-1666). Il est formé sur le
grec baros (poids, pesanteur). Mais il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour
que les constructeurs d'instruments, les opticiens, les horlogers, commencent à
produire des baromètres, à des fins scientifiques d'abord, puis à des fins
domestiques. À partir de 1870 les graduations s'accompagnent d'indications
météorologiques (« beau temps », « variable »…). La dénomination « baromètre »
ne s'impose en France qu'après la publication en 1676 de l'Essai sur la nature de
l'air par Edme Mariotte.

Plus tard, on donnera le nom de pascal (sans majuscule) à l'unité internationale de


pression, qui vaut un newton par mètre carré.

Le hasard peut amener à une découverte. En 1675, l'abbé Picard, transportant de


nuit un baromètre à mercure, fait une curieuse découverte. À chaque mouvement
brusque du métal, une lueur bleuâtre illumine le tube. Ce phénomène est étudié
entre autres par un élève de Robert Boyle, Francis Hauksbee. Naturellement,
aucune explication satisfaisante n'est trouvée à l'époque mais c'est ainsi que
débutent les premières recherches sur les décharges électriques dans les gaz
raréfiés… On sait maintenant que le frottement du mercure sur le verre est la cause
de cette luminescence.

Le baromètre à mercure

Le tube de Torricelli, baptisé par la suite baromètre, est un tube en U lié à une
graduation de référence permettant de mesurer la différence de niveau entre les
deux surfaces libres du mercure.

Le baromètre à mercure présente de nombreux inconvénients :

 le tube de verre est encombrant et fragile ;


 le mercure est un métal cher et toxique (de nos jours il est interdit pour de
nombreuses applications comme les thermomètres médicaux) ;
 la très forte tension superficielle du mercure rend sa surface libre convexe et
fait que dans les tubes étroits, le niveau du mercure s'établit un peu au-dessous de
sa valeur théorique ; il faut donc non seulement faire une visée tangentielle mais
aussi corriger la valeur obtenue en fonction du diamètre du tube ;
 une autre correction doit être pratiquée en fonction de la température, pour
compenser la dilatation du métal et donc la variation de densité qui l'accompagne,
c'est pourquoi tout bon baromètre est associé à un thermomètre et aux tables de
correction adéquates.

Bien que l'origine en soit controversée, on attribue au physicien hollandais Christian


Huygens un important perfectionnement du tube de Torricelli, en 1672. Un tube en U
contient du mercure comme précédemment et une zone de vide du côté fermé, mais
la branche ouverte contient un liquide non volatil de plus faible densité dont le niveau
dépend de celui du mercure. Descartes avait déjà réalisé des appareils de cette
sorte. En choisissant convenablement les sections des tubes, on peut ainsi obtenir
une amplification de l'ordre de 10, ce qui rend la lecture beaucoup plus facile et
précise. Cette technique permet en outre d'éviter l'oxydation lente du mercure par
l'oxygène de l'air.

Baromètre de Hooke,
vers 1660
Principe du Baromètres à siphon
baromètre de de Gay-Lussac et
Huygens Bunten
Principe du baromètre à cadran

Le premier baromètre à cadran a été construit en 1663 par l'astronome anglais


Robert Hooke. Un flotteur reposant sur le mercure suit les variations du niveau et
actionne une aiguille qui indique la pression sur un cadran. La lecture est plus facile
et plus précise qu'avec le baromètre de Torricelli mais, selon Privat-Deschanel et
Focillon, « le baromètre à cadran est toujours un appareil assez grossier, quel que
soit le luxe de sa présentation ».

Dans les baromètres à siphon construits sur le modèle imaginé par Louis Joseph
Gay-Lussac, la branche courte a la même section que la branche longue, dont elle
est séparée par un tube très fin destiné à empêcher l'air de pénétrer dans la chambre
à vide. L'ouverture O laisse passer l'air mais elle est suffisamment petite pour
empêcher le mercure de sortir facilement. Bunten y a ajouté un réservoir de garde
CD destiné à piéger les bulles d'air qui pourraient, par accident, franchir le siphon.

Le français Jean Fortin (1750-1831) réalisa un baromètre à mercure transportable


qui porte son nom. Afin de diminuer le volume du mercure dans la cuvette inférieure
et de faciliter la lecture, Fortin imagina, en collaboration avec le mécanicien Ernst, un
système de vis et de membrane de cuir permettant d'amener la surface libre au
niveau d'un repère de hauteur fixe par rapport au tube. Un curseur lié à celui-ci
permet la mesure directe de la hauteur de la colonne barométrique. On notera la
conception du trépied, dont les branches repliées constituent des protections pour le
tube de verre.
Baromètre de Fortin, détails

Baromètre de Fortin

C’est au XVIIIe siècle qu’apparurent les premiers baromètres de marine à mercure.


Leur développement fut freiné par les marins eux-mêmes, très attachés aux
méthodes ancestrales de prévision du temps.

L’amiral britannique Fitzroy eut l’idée, en 1858, d’équiper tous les ports de pêche


d’un baromètre.

Les baromètres à eau

Selon un document de 1619, un Hollandais, Gijsbrecht de Donckere, aurait inventé


un baromètre à eau. L'air enfermé dans une partie de l'appareil se dilate ou se
contracte selon la pression qu'il subit, produisant une variation de niveau
relativement importante dans le tube fin relié à l'air libre. Johann Wolfgang von
Goethe, vers 1792-93, aurait réinventé un appareil de ce type, à partir des principes
de Torricelli. Lorsque la pression atmosphérique augmente, le niveau du liquide dans
le tube descend. Inversement, lorsque la pression baisse, il y a moins d'appui sur
l'eau et le liquide monte.

Les indications des baromètres à eau sont évidemment très liées à la température, et
on ne se sert plus de ces appareils qu'à des fins décoratives.

Baromètres à eau de Goethe


Les baromètres à gaz

Le baromètre Eco-Celli est un instrument dont la précision peut être comparée avec
celle d'un baromètre de Torricelli. Son fonctionnement est totalement différent
puisqu'il ne contient pas de mercure. Comme les baromètres à eau, cet instrument
mesure la pression atmosphérique grâce à la compressibilité d'un volume de gaz
enfermé qui se comprime ou se détend en fonction de la pression atmosphérique. Le
volume du gaz dépend également de la température ambiante et il faut donc faire
une correction. Celle-ci est réalisée très simplement en déplaçant l'échelle d'un
curseur jusqu'à ce que l'index métallique soit au même niveau que le liquide bleu du
thermomètre. Par rapport à un baromètre à mercure simple, le baromètre Eco-Celli
permet une amplification de 4 fois, ce qui rend la lecture plus précise et surtout plus
facile.

Le baromètre inventé par le Britannique Alexandre Adie en 1818 est nettement plus


petit qu'un baromètre de Torricelli. Il est composé de deux éléments, un tube en
forme de U (liquide rouge) et un thermomètre (liquide bleu) qui sont mis en parallèle.
Une baisse de pression fait monter le liquide rouge du baromètre et une hausse le
fait descendre. Le thermomètre permet de faire les corrections nécessaires.

Les baromètres anéroïdes

Le baromètre anéroïde fut mis au point par le Français Lucien Vidi qui en déposa le
brevet en 1844 (en collaboration avec Antoine Redier, inventeur du réveille-matin).
Les parois d'une capsule vide d'air, dite « capsule de Vidie » sont maintenues
écartées par un ressort. La pression atmosphérique appuie plus ou moins sur la
boîte (capsule) anéroïde et fait ainsi tourner l'aiguille sur le cadran, grâce à un
mécanisme de précision.

L'idée a été reprise par Eugène Bourdon en 1849 qui utilisa la déformation que subit
un tube aplati vide d'air sous l'effet des variations de la pression extérieure. « Ce joli
baromètre de cabinet ne pourrait pas remplacer le baromètre à mercure dans
les observations de précision : mais, associé à ce baromètre, il peut rendre de
grands services dans les excursions scientifiques » (Privat-Deschanel et Focillon).

Baromètre anéroïde, début


XXe s., on voit la capsule
de Vidie et les leviers
Baromètre de Bourdon Baromètre anéroïde, début XXe s. amplificateurs

Le principe de cet appareil avait été proposé en 1700 par le savant allemand
Gottfried Wilhelm Leibniz ; le grand mérite de Vidie a été de le transformer en
un objet pratique et peu onéreux. Le baromètre anéroïde est moins précis que le
baromètre à mercure mais il permet en contrepartie de fabriquer des instruments
compacts, beaucoup plus robustes et facilement transportables, surtout en mer.

Barographes

Le système le plus ancien de baromètre enregistreur fut inventé par


l’Anglais Moreland en 1670 mais c'est la capsule de Vidie qui est le « moteur » de la
plupart des appareils actuels. Pour obtenir un déplacement et des efforts plus
importants on utilise un empilement de capsules, généralement cinq. Les baromètres
enregistreurs sont encore appelés barographes. Beaucoup sont présentés comme
des objets « de luxe » dans une boîte vitrée aux montants d'acajou ou d'autre bois
précieux mais il existe aussi des modèles beaucoup plus rustiques. Dans les
barographes plus récents, la capsule est remplacée par un capteur piézorésistif et le
tambour par un écran LCD.

Barographe Barographe électronique


Barographe sans son capot fabriqué en URSS Empilement de capsules
Lirafort
de protection
Évolutions récentes

En 1989, Casio a mis sur le marché la première montre-bracelet munie d'une


fonction baromètre, inaugurant une série de montres multi-fonctions destinées aux
randonneurs (avec altimètre) et aux plongeurs (avec manomètre).

Le baromètre est-il un instrument de prévision du temps?


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Baromètre
Introduction
Histoire
Le baromètre est-il un instrument de prévision du temps?
Données scientifiques sur la pression atmosphérique
Comment mesurer la hauteur d'un bâtiment avec un baromètre ?
Le rôle du baromètre dans l'histoire de la météorologie
A l'Assemblée n

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