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RÈGLEMENT
Réalisé par :
KHALIFA Hamza
BELHAJ Ilyass
Le règlement
La théorie classique de la séparation des pouvoirs distingue dans tout régime politique trois
fonctions fondamentales : le pouvoir législatif qui édicte les normes générales organisant la vie
sociale, le pouvoir exécutif qui se charge de l’exécution de ces règles et de la gestion de leurs
conséquences administratives, et le pouvoir judiciaire qui en assure l’application dans le cadre
du règlement des litiges.
Dans ce sens, Rousseau, qui est souvent présenté comme un adversaire de la théorie, déclare
que : « il n’est pas bon que celui qui fait les lois les exécute, ni que le corps du peuple détourne
son attention des vues générales pour la donner aux objets particuliers », et c’est la chose
justifiée par Montesquieu quand il dit que : toute personne qui détient des pouvoirs, (a
fortiori tous les pouvoirs), aura tendance à en abuser. Autrement dit, il aura tendance à utiliser
ses compétences sans respecter aucune limite, notamment de droit.
Cette séparation des pouvoirs implique une délimitation du domaine d’intervention de chacun,
une mission accomplie par la règle des règles en précisant que le domaine de la loi est défini
par les matières introduites dans l’article 71 de la nouvelle constitution marocaine, ainsi que les
matières qui lui sont dévolues par les autres articles de la constitution., alors que celui de
règlement est toute matière dont le parlement n’est pas habilité à en édicter. A prime abord, le
domaine de la loi se voit rétrécit en une compétence d’attribution à la faveur du gouvernement
qui dispose de compétence de droit. Ce statut fortifié du gouvernement est le résultat de la
technique du parlementarisme rationalisé adopté par la cinquième république pour faire face
aux renversements intempestifs qu’a connu la France sous l’égide de la troisième et la quatrième
républiques. Cette technique consiste, selon le doyen Boris Mirkine Guedzivich, à « enfermer
dans le réseau du droit écrit l’ensemble de la vie politique ».
Dans cette optique et même si la loi est votée par le parlement, et l’expression suprême de la
volonté de la nation conformément à l’article 6 de la constitution de 2011et de la Déclaration des
Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, elle n’est plus l’œuvre du parlement seulement, mais
d’autres autorités peuvent en faire le producteur, ce qui pose la question de lui garantir le non-
empiétement des autres acteurs.
De ce fait, une problématique se voit formulée en ces questions : qu’est-ce qu’un règlement ?
Quelle démarcation peut-on révéler entre le règlement et la loi ? Et comment la protection du
domaine de chacun s’établie ?
Définition de la règlementation :
La réglementation est, au sens large, un ensemble d'indication, de lois, de prescription, de règles
et règlements et autre textes juridiques régissant une activité sociale, elle a pour but, peut-être,
de protéger le consommateur du marchand, l'employé de l'employeur, aussi de maintenir le
domaine public, en clarifiant la séparation du public et du privé ;
Droit de règlement :
Il s’agit ici du règlement exercé au niveau national. A cet égard, l’exécutif est appelé à intervenir
dans des domaines différents. Il prend des règlements (art 72 c 2011). Il s’agit des règlements
dits autonomes. De même, il édicte des règlements d’application de la loi sur la base de l’article
89 de la constitution de 2011.
L’exécutif peut donc édicter des règlements dans certaines matières où e législateur n’est pas
habileté à intervenir. Ce qui n’entraine pas la primauté de l’exécutif sur le législatif. Car si la
distinction entre règlements autonomes, et règlements d’application (ou subordonnés) est
valable sur le plan intellectuel. Le régime juridique des deux types d’actes est le même, ce sont
des actes administratifs susceptibles de contestation devant le juge administratif, à la différence
de la loi.
Types de règlement :
Ce qui n’est pas du domaine de la loi est du domaine du règlement, cette délimitation matérielle
de la loi donne au gouvernement une compétence normative de principe, cette prééminence se
trouve accrue par les moyens que lui donne la constitution pour veiller à la protection de son
domaine contre l’intrusion que pouvaient montrer les parlementaires. A cet égard, deux
procédés fondamentaux se sont prévus par le biais du juge constitutionnel, il s’agit de
l’irrecevabilité et la délégalisation, mais, accessoirement la procédure de l’inconstitutionnalité,
qui est dans certaines hypothèses une technique indirecte de distinction de domaine
d’intervention de chacun, permet également une telle protection.
L’irrecevabilité :
Ce procédé est prévu par l’article 79 de la Constitution complété par les articles 30 et 31 de la
loi organique relative à la cour constitutionnelle, il consiste à déclarer irrecevables, pendant le
déroulement de la procédure législative ; c’est-à-dire avant le vote de la loi ; les propositions de
loi et les amendements qui ne relèvent pas du domaine de la loi.
D’après ces dispositions, en cas de désaccord entre le gouvernement et le parlement, la Cour
constitutionnelle statue dans un délai de huit jours à la demande du président de l’une des deux
chambres ou du chef de gouvernement.
En conséquence, la discussion du texte en séance plénière est suspendue, et l’autorité qui saisit
la Cour constitutionnelle en avise l’autre qui peut présenter ses observations dans le délai fixé
par cette Cour. Celle-ci se prononce dans le délai de huit jours. Sa décision est notifiée au
président de la Chambre concernée et au Chef de gouvernement, dans un délai de trois jours de
la date où elle est rendue.
La procédure de « délégalisation »
Si l’intervention pour soulever l’irrecevabilité d’une loi se fait avant le vote de celle-ci, la
procédure de délégalisation est un moyen mis à la disposition du Gouvernement pour protéger
le domaine réglementaire après sa promulgation. Elle permet au chef du gouvernement de
demander à la cour constitutionnelle de déclarer qu’une disposition contenue dans une loi est
de nature réglementaire, dans ce cas, si la réponse du juge constitutionnel est positive le
gouvernement pourra modifier cette disposition par décret. Tel est le contenu de l’article 73 de
la Constitution qui dispose : « Les textes pris en forme législative peuvent être modifiés par
décret, après avis conforme du Conseil constitutionnel lorsqu’ils seront intervenus dans un
domaine dévolu à l’exercice du pouvoir réglementaire. »
Dans ce cas, la cour constitutionnelle est saisie par le chef du gouvernement. Elle se prononce
dans le délai d’un mois. Ce délai est réduit à huit jours quand le gouvernement déclare l’urgence
(article31delaloiorganiquerelativeà la Cour constitutionnelle). La Cour constitutionnelle constate
dans ce cas le caractère législatif ou réglementaire des dispositions qui lui ont été soumises
(article 26 de la même loi organique).
L’inconstitutionnalité :
Une fois que la loi est votée par le parlement et avant sa promulgation, la cour constitutionnelle
est appelée obligatoirement à statuer sur sa conformité à la règle des règles s’il s’agit d’une loi
organique, et facultativement par rapport à sa saisine par les autorités compétentes s’il s’agit
d’une loi ordinaire. Pour ce dernier cas, la saisine est confiée au Roi, au chef du gouvernement,
au Président de la Chambre des représentants, au Président de la Chambre des conseillers, à
un cinquième des membres de la Chambre des représentants ou quarante membres du celle des
conseillers (article 81delaConstitution).
Pour cette saisine, le juge constitutionnel exerce un contrôle de conformité à la Constitution
dont la délimitation des domaines de la loi et du règlement pourrait fait son objet et par
conséquent une loi inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application et les
effets de la décision contribueront soit à la délégalisation, soit; si une disposition non conforme
à la constitution, mais dissociable de l’ensemble de cette loi organique, ou de cette loi ordinaire;
à la promulgation et la mise en application de la loi organique ou de la loi à l’exception de la
disposition en cause.