Vous êtes sur la page 1sur 6

CHAPITRE 

1 : CARACTERISTIQUES JURIDIQUES


DES SOCIETES COMMERCIALES

Une société peut être dite commerciale, soit parce que son objet est de nature commerciale, selon ce
que l’Acte uniforme relatif au droit commercial général considère comme commercial, soit parce
que sa forme est qualifiée commerciale, sans que la nature commerciale ou civile de son activité
puisse influencer cette dernière qualification. C’est donc l’Acte uniforme régissant les sociétés
commerciales qui détermine le caractère commercial de la forme.

Section 1 : LE CONTRAT DE SOCIETE

1.1- Définition de la société commerciale

L’article 4 de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE énonce une
définition qui privilégie la dimension contractuelle de la société et qui s’avère plus complète que
celle issue de nos anciens textes :
« La société commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat,
d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature, ou de l’industrie, dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les associés s’engagent à
contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent Acte uniforme.
La société commerciale est créée dans l’intérêt commun des associés ». Cette définition vise la
société pluripersonnelle, en d’autres termes une entité composée de plusieurs personnes appelées
associés ou, dans certains cas, actionnaires. Un minimum de deux associés est donc nécessaire.
Le droit OHADA va cependant plus loin et admet qu’une société puisse aussi être créée par une
seule personne (« associé unique ») : c’est la société unipersonnelle. Elle est possible pour certaines
formes de société si les fondateurs de la société lèvent pareille option. Ainsi en est-il de la société à
responsabilité limitée, de la société anonyme et de la société par actions simplifiée.

I.2- Les éléments fondamentaux du contrat de société

Quatre éléments se dégagent du contrat de société :


- Les statuts ;

1
- les apports des associés ;
- la vocation des associés au résultat de l’entreprise ;
- la volonté de collaborer des associés dans la réalisation de l’œuvre sociale.

a) Statuts
Les statuts constituent le contrat de société pour la société pluripersonnelle (société comprenant
deux associés ou plus) et l’acte de volonté d’une seule personne pour la société unipersonnelle
(société ayant un associé unique).Une copie des statuts est tenue à la disposition des associés par la
société. Les statuts doivent avoir la forme écrite, mais pour une société à responsabilité limitée, ils
peuvent être sous seing privé, ce qui revient à ne pas exiger la forme authentique (acte notarié).
Certaines mentions concernant la société (forme, dénomination, objet, siège, durée, capital, nombre
et valeur des parts sociales ou actions, mode de répartition du résultat, modalités de
fonctionnement) et les associés (identité, nature et montant des apports) doivent obligatoirement y
figurer.

b) Les apports en société


Ce sont les biens mis en commun par les associés. Ils constituent le capital social de la société. On
distingue deux régimes de classification des apports : le régime juridique et le régime fiscal.
b1)- La régime juridique
Ce régime distingue 3 types d’apport :
- Les apports en numéraire (argent, chèques, virements) ;
- Les apports en nature : ils peuvent être réalisés avec des immobilisations incorporelles,
corporelles et financières, les stocks, les créances ;
- Les apports en industrie : dans ce cas les associés mettent à la disposition de la société,
leurs connaissances, leur savoir-faire, leur relation, … Ce type d’apport n’est pas admis
dans les SA et les SARL. Ils ne font pas également partie du capital social.

b2)- Le régime fiscal


Le fisc distingue :
- les apports purs et simples : ce sont des apports rémunérés par les droits sociaux, c’est-à-dire par
la remise d’actions ou de parts sociales ;
- les apports à titres onéreux : ce sont des apports rémunérés par des dettes ;
- les apports mixtes : ils sont constitués à la fois des apports purs et simples, et des apports à titres
onéreux.

2
c) La vocation des associés au résultat de l’entreprise
La société a un but lucratif c’est-à-dire qu’elle est constituée en vue de réaliser des bénéfices ou des
économies. Pour cela, la participation aux pertes et aux bénéfices concerne tous les associés. Le
mode de répartition des bénéfices est déterminé par la société.
Toutefois, la loi interdit formellement l’insertion dans les statuts les clauses dites léonines réservant
le partage des bénéfices ou pertes à quelques associés.

d) La volonté des associés de collaborer à l’œuvre sociale (affectio societatis)


C’est le désir de participer à la gestion collective de la société en acceptant de renoncer à certaines
libertés. On retrouve l’affectio societatis dans les sociétés de personnes et surtout dans les sociétés
de type familial. En revanche le concept est totalement absent dans les sociétés de capitaux
notamment dans les sociétés anonymes en raison de la diversité des associés.

1.3- La matérialisation du contrat des sociétés


Selon l’article 1835 CC les statuts de la société doivent être établis par écrit : acte notarié en cas
d’apport d’immeubles ou acte sous seing privé
Les statuts doivent contenir les mentions suivantes :
- La liste des associés et leurs apports ;
- L’identification de la société (la forme, appellation, objet, siège social) ;
- Le capital social ;
- Les modalités de fonctionnement.

En dehors de ces mentions communes à toutes les sociétés, la loi exige les mentions particulières
propres à chaque type de société.

SECTION 2 : LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES À ÉTUDIER

L’exercice d’une activité en société dans l’espace OHADA ne peut se réaliser que par l’une des
formes de sociétés reconnues par l’Acte uniforme : société en nom collectif (SNC), société en
commandite simple (SCS), société à responsabilité limitée (SARL), société anonyme (SA), société
par actions simplifiée (SAS)

2.1 Les caractéristiques principales

3
a) La société en nom collectif (SNC)
Ici, les associés sont tous commerçants, le capital social est divisé en parts sociales encore appelées
part d’intérêt. Les parts ne sont pas négociables, elles ne sont cessibles qu’avec le consentement
unanime de tous les associés. Les associés sont solidairement et indéfiniment responsables des
dettes de la société.

b) La société en commandite simple (SCS)


Cette société comprend deux catégories d’associés :
- les commandités : ils sont tous des commerçants solidairement et indéfiniment
responsables des dettes de la société.
- Les commanditaires : simples bailleurs de fonds et dont la responsabilité se limite au
montant de leurs apports.

c) La société anonyme (SA)


Les associés (actionnaires) reçoivent des actions en contrepartie de leurs apports. Leur
responsabilité se limite au montant de leurs apports.
Selon l’Acte Uniforme au droit des sociétés commerciales, la société anonyme peut être constituée
par un seul actionnaire. Le montant minimum de son capital social est de 10 000 000 FCFA réparti
en actions dont la valeur nominale ne peut être inférieure à 10 000 FCFA. Selon le même texte, la
SA est administrée soit par un conseil d’administration, soit par un administrateur général.
On distingue deux types de sociétés anonymes : les SA ne faisant pas appel public à l’épargne et les
SA faisant appel public à l’épargne. Sont notamment réputées faire appel public à l’épargne, les SA
dont les titres sont admis au marché boursier (100 000 000 pour aller sur le marché boursier).
L’appel public à l’épargne consiste, pour une SA, à offrir à un public élargi, la souscription ou
l’achat de valeurs mobilières (actions et obligations) qu’elle émet.
d) La S.A.R.L
Elle est constituée par des associés qui ne sont pas des commerçants et dont la responsabilité est
limitée au montant des apports. L’Acte uniforme pose le principe d’un capital social dont le
minimum est de 1.000.000 FCFA, mais précise que cette exigence n’est de mise que lorsque le droit
national est silencieux sur la question. En cas de dispositions nationales contraires à celles du droit
uniforme, ce sont exceptionnellement les règles du droit interne qui s’appliqueront en ce domaine,
par la volonté même du législateur communautaire (OHADA). Ainsi, au Cameroun, ce capital
minimal est fixé à 100 000 F CFA. Le capital social est divisé en parts sociales dont la valeur
nominale est librement fixée par les associés, mais sans pouvoir être inférieure à 5.000 CFA. Par
ailleurs, la S.A.R.L peut être administrée par un ou plusieurs gérants.
4
e) La société par action simplifiée

La société par actions simplifiées (SAS) est une société constituée par un ou plusieurs associés et
dont les statuts prévoient librement l’organisation et le fonctionnement. Comme la SARL et la SA,
la SAS est une société à risque limité, ce qui signifie que les associés ne sont responsables des
dettes sociales que jusqu’à concurrence de leurs apports (au pire, ils risquent de perdre leurs mises
initiales). La SAS peut être unipersonnelle (SASU) ou pluripersonnelle (SAS).

En conclusion, selon leur nature, on distingue :


- Les sociétés de personnes (SNC et SCS) ;
- Les sociétés de capitaux ( SA et SAS) ;
- La SARL qui est une catégorie intermédiaire. Elle ressemble aux sociétés de personnes car
les parts sociales ne sont pas librement transmissibles et aux sociétés de capitaux car la
responsabilité des associés est limitée au montant des apports.

Différence entre part sociale et action  :


Part sociale (SNC, SCS) : non négociable ; n’est cessible qu’avec le consentement unanime de tous
les associés
Action : librement négociable et cessible.

2.2- Les comptes prévus par le plan comptable OHADA

Deux principaux comptes sont concernés par la comptabilité des sociétés : le compte « 101 capital
social » et le compte « 461 apporteurs, opérations sur capital ».
Le compte 101 s’éclate donc en 5 sous comptes :
- 1011 capital souscrit, non appelé ;
- 1012 capital souscrit appelé non versé ;
- 1013 capital souscrit, appelé, versé, non amorti ;
-1014 capital souscrit, appelé, versé, amorti ;
-1018 capital souscrit soumis à des conditions particulières.

De l’autre côté le compte 461 est subdivisé :


- 4611 Apporteurs, apports en nature
5
- 4612 apporteurs, apports en numéraire
- 4613 Apporteurs, capital appelé, non versé
- 4614 Apporteurs, comptes d’apport, opérations de restructuration (fusion…)
- 4615 Apporteurs, versements reçus sur augmentation du capital
- 4616 Apporteurs, versements anticipés
- 4617 Actionnaires défaillants
- 4618 Apporteurs, titres à échanger
- 4619 Apporteurs, capital à rembourser
- 109 Apporteurs, capital souscrit, non appelé.

Vous aimerez peut-être aussi