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02-11-2020 – FOAD – Histoire du travail social

✗ Objectifs pédagogiques  :

• Comprendre : le travail social comme une construction historique datée,


provenant de la perception progressive par l’état de sa responsabilité et de la
dette d’assistance qui en découlent

• Intégrer : l’histoire comme une dimension enrichissante des savoirs :


explications contextualisées

• Repérer : les 4 phases de sédimentation des modèles du travail social

o 1ère moitié du XXème siècle : extension des savoirs médicaux,


psychologiques, psychanalytiques, sociologiques…

o Trente glorieuses : lois structurantes et avènement du professionnalisme

o Années 80 à 2000 : une complexité croissante introduite par la


décentralisation et la raréfaction des moyens

o Années 2000 à ce jour : le renversement de la dette

✗ Objectifs professionnels  :

• repérer

o l’intérêt d’une approche historique: les questions du moment ne font que


refléter des questionnements déjà anciens. Il faut apprendre à savoir
inscrire les évolutions dans leur contexte

o repérer les similitudes dans la construction des métiers et les modèles de


l’exercice professionnel : percevoir les complémentarités possibles

• obtenir une vision claire des valeurs fondatrices du travail social

Introduction

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Dans la vie professionnelle comme dans la vie privée, il nous arrive de nous retrouver
face à un problème, un obstacle. Pour le résoudre nous tentons de trouver la meilleure
solution.
Pour cela, nous regardons naturellement l’obstacle situé devant nous, en oubliant
parfois de regarder dans le rétroviseur, derrière soi.

Savoir et comprendre l’origine d’une situation nous aide à mieux en cerner les enjeux
et les axes d’améliorations. Tentons à présent de comprendre d’où vient le travail
social et comment il s’est construit.

Approche générale du travailleur social

Le travail social est une pratique professionnelle datée du début du XXème siècle. Il
s’est progressivement structuré sur la base d’un investissement croissant de l’état dans
la protection de ces citoyens les plus démunis et jusque dans la sphère familiale.

Il faut rappeler que jusqu’au début du XIXème siècle l’état français n’intervient que
très peu dans la prise en charge des personnes et laisse cette charge au secteur de la
charité pour traiter de son côté du contrôle de la justice et de la répression. De la même
façon, l’état s’interdit d’intervenir au sein de la cellule familiale, la toute puissance du
père de la famille s’y oppose.

Il faudra attendre 1889 et la pression des réformistes parmi lesquels : Léon Bourgeois
et Jules Ferry notamment, pour pouvoir mettre en question cette autorité souveraine du
père en cas de mauvais traitement aux enfants. Cela se traduira par la loi sur la
déchéance paternelle.

En fin du XIXème siècle la protection des victimes l’emporte sur la mise à l’écart et la
désignation des populations en difficultés comme des « classes dangereuses ». Dans le
même temps des initiatives assurées par des dames issues de la bourgeoisie vont venir
s’intéresser aux questions d’hygiène et de santé publique.

A l’aube du XXème siècle le travail social va trouver deux points d’appui pour
développer ses références, son organisation et ses pratiques.

En 1901, la loi sur la liberté d’association va faciliter l’initiative de ces citoyens


ordinaires à destination de public en difficulté.

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En 1905, la loi sur la séparation de l’église et de l’état va permettre le développement


d’établissement public à côté des établissements conduit par des congrégations
religieuses

Les publics du travail social, des inégalités de faits

Face à une personne étrange aux apparences inhabituelles ou marginales les réflexes se
partage de façon cyclique dans le temps entre peur d’un côté et compassion de l’autre.
Avant de proposer des questions adaptées à chaque besoin ou type de difficulté
rencontrée, avant donc le travail social, c’est d’abord la peur qui l’a emporté.
Les pratiques de prise en charge ont longtemps consisté à pratiquer une mise à l’écart
et un regroupement indifférencié de tous les publics venant présenter une difficulté
particulière pour eux – même ou pour leur entourage. C’est ainsi que suite à sa
création par Louis XIV on pouvait trouver regrouper au sein de l’hôpital général des
pauvres mendiants, des arriérés, des fous, des invertis, des oisifs, des vagabonds, des
enfants trouvés, des vieillards, des prostituées. Pour les délinquants ou fauteurs de
troubles la réponse enfermement et mise à l’écart par l’exil, les galères et le bagne
concernera même les enfants jusqu’au milieu des années 1930.
Le travail social qui de son côté opte d’emblée pour la protection et l’empathie va aller
à la rencontre de ces différents publics qui se trouvent dans des situations d’inégalités
par rapport à leur contemporain plus chanceux. Il peut s’agir d’inégalités économiques
et sociales, il peut aussi s’agir de situations de vulnérabilité dans un parcours de vie lié
à l’âge, à une dégradation de santé, à des ruptures familiales ou encore à un isolement
croissant, il peut aussi s’agir d’inégalité liée à la maladie mentale et de toutes les
situations d’handicap liées à une déficience sensorielle, intellectuelle ou physique. Ces
situations peuvent se cumuler pour la même personne et contribue a son exclusion
sociale partielle ou majeure. Le travail social va donc s’attacher à réduire ces inégalités
et à créer les conditions d’un mieux vivre en agissant auprès de la personne et de son
environnement.

Evolution historique, la rupture des solidarités primaires

Jusqu’en fin du XVIIIème siècle, dans la société traditionnelle et moins développée


l’économie est essentiellement locale. La production est axée sur la satisfaction des
besoins premiers ( alimentation, vêture, hébergement, outils usuel). Les échanges ont
lieu au sein de la communauté pour permettre l’accès à la diversité de ces productions.
Le partage se fait au sein de la communauté et principalement dans son noyau de
base : la famille. C’est au sein de la famille que s’exprime les solidarités primaires.
Elles incluent les aides dans l’entourage aux personnes en difficultés moins capables

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de s’assumer ainsi les parents devenus moins vulnérables sont maintenus dans le cercle
familial. Cette solidarité est spontanée et est implantée culturellement. Quand la
famille ne répond pas a ce besoin il peut arriver que la communauté prenne en charge
des personnes dans le voisinage ainsi le fou du village pouvait avoir une fonction
intermédiaire entre la volonté du ciel et des hommes. Mais quand cette solidarité
première s’effrite les personnes sont livrées à elle-même elles peuvent alors se
retrouver dans des situations d’abandon, de solitude, de vagabondage susceptible
d’aboutir au retrait de leur environnement et à leur enfermement. C’est le caractère
massif de non satisfaction des besoins premiers qui va provoquer la Révolution
Française en 1789.

La nécessité contemporaine des solidarités publiques

Au début du XIXème siècle le développement de l’industrie et le domptage des


énergies, charbon, vapeur vont provoquer un enrichissement économique du pays et un
bouleversement sans précédent. Des populations entières vont déserter les campagnes
pour profiter de cette embellie et se rapprocher des centres urbains. La proximité des
populations appauvries arrachées à leur racine et en recherche de travail avec des
populations établies et en phase de promotion personnelle va générer des nouvelles
phases de rejets et de replis. Ceux-ci s’exprimeront dans l’exploitation littéraire de la
figure du mendiant, symbole toujours renouvelé de la marginalisation extrême. Les
classes laborieuses vont faire l’objet d’un ostracisme qui se traduira par une
dénonciation récurrente de l’immoralité des parents ouvriers et la recherche de
culpabilité à punir par la prison ou encore des stratégies de retour à la terre,
l’agriculture étant considérée comme éloignant des vis de la ville. C’est au nom de
cette idéologie elle aussi plusieurs fois rencontrée dans l’histoire que vont se créer les
colonies agricoles, école du bagne pour les enfants, qui persisteront jusqu’en 1936
avec la fermeture de la colonie agricole de Mettray en Côte d’Or. Toutefois, dans le
même temps, les idées philanthropiques avancée par les philosophes des lumières :
Diderot, Voltaire, Rousseau, vont contribuer progressivement à transformer les
perceptions. Désignées au départ comme coupable les familles ouvrières vont peu à
peu être perçue comme des victimes potentielles d’un essor économique qui laisse au
bord de la route des publics moins heureux ou moins qualifié. Après les révolutions de
1848 les idées des réformistes également appuyées sur les écrits des premiers
socialistes et marxistes vont contribuer à une nouvelle représentation politique. L’état
y est perçu dans sa responsabilité sur les inégalités sociales il devient redevable d’une
dette d’assistance envers les personnes les plus démunis. Cette obligation va amener la
possibilité de prendre en charge des solidarités secondaires venant supplée la
fragilisation des solidarités primaires par une intervention financière d’état.

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En résumé, le travail social va ainsi constituer une réponse professionnelle aux effets
induits par la montée des inégalités sociales et la rupture des solidarités primaires.

Définition officielle du travail social

Définition officielle du travail social – Art D 142 – 1 – 1


Le Haut comité du travail social ( HCTS ) a été chargé de formuler une définition du
travail social à partir de la définition internationale approuvée par l’assemblée générale
de l’International Association of Schools Social Work ( ASSW ) le 10 juillet 2014 à
Melbourne. Sur sa proposition, est paru le 6 mai 2017, le décret n°2017-877 relatif à la
définition du travail social :
«  Art D. 142-1-1 : le travail social vise à permettre l’accès des personnes à l’ensemble
des droits fondamentaux, à faciliter leur inclusion sociale et à exercer une pleine
citoyenneté. Dans un but d’émancipation, d’accès l’autonomie, de protection et de
participation des personnes, le travail social contribue à promouvoir, par des approches
individuelles et collectives, le changement social, le développement social et la
cohésion de la société. Il participe au développement des capacités des personnes à
agir pour elles – mêmes et dans leur environnement. « a cette fin, le travail social
regroupe un ensemble de pratiques professionnelles qui s’inscrit dans un champ
pluridisciplinaire et interdisciplinaire. Il s’appuie sur des principes éthiques et
déontologiques, sur des savoirs universitaires en sciences sociales et humaines, sur les
savoirs pratiques et théoriques des professionnels du travail social et les savoirs issus
de l’expérience des personnes bénéficiant d’un accompagnement social, celles – ci
étant associées à la construction des réponses à leurs besoins. Il se fonde sur la relation
entre le professionnel du travail social et la personne accompagnée, dans le respect de
la dignité de cette dernière. « le travail social s’exerce dans le cadre des principes de
solidarité, de justice sociale et prend en considération la diversité des personnes
bénéficiant d’un accompagnement social ».

Déclinaison analytique de la définition du travail social

L’analyse du contenu de la définition française du travail social fait apparaître deux


cibles simultanées pour son action.

• Un premier niveau cette action s’adresse aux personnes en difficultés


d’inclusion sociale. Les objectifs assignés au travail social visent à protéger ces
personnes, a faciliter leur accès à leur droits fondamentaux et favoriser
l’exercice de leur pleine citoyenneté. L’action du travail social n’est pas
substitutive. Elle vise par la participation à mobiliser les personnes concernées

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et a promouvoir leur capacité à agir pour elles – mêmes et dans leur


environnement.

• Au second niveau l’analyse de la définition fait apparaître une cible sociale plus
large. Le travail social s’attache également à promouvoir par des approches
individuelles et collectives le changement social, le développement social et la
cohésion de la société. Il s’agit ici d’une action sur les causes de l’inadaptation
à caractère préventif autant que curatif.

La définition met ainsi en valeur la dimension contributive du travail social, à


l’amélioration des politiques publiques et sociales, et à la recherche du bien commun.
Pour cela le travail social s’appui au quotidien sur une éthique d’intervention et une
approche déontologique qui encadrent ces pratiques professionnelles. Ces deux
dimensions sont soutenues par des valeurs partagées par les acteurs. On repère
notamment ici les valeurs de respect et de dignité de la personne accompagnée, de
considération positive de la diversité ainsi que les principes de solidarité, de justice
sociale, de promotion de l’autonomie. L’importance de la relation est soulignée.

Enfin, on aura noté que la démarche d’accompagnement au cœur de la pratique sociale


est une approche réflexive appuyée sur 3 savoirs croisés :

• Des savoirs théoriques

• Des savoirs pratiques

• Des savoirs issus de l’expérience de vie

4 périodes consécutives

1ère période La naissance des métiers de l’aide, au croisement des


savoirs scientifiques

Dans ce début du XXème siècle, la curiosité scientifique et la recherche de l’efficacité


au service de l’économie vont venir appuyer le déploiement de l’industrie de masse,
c’est l’époque de la Taylorisation. L’organisation scientifique du travail dénoncé avec
force par Charlie Chaplin dans les temps modernes.
C’est aussi l’époque de l’intérêt croissant pour la morphologie, l’anatomie, la
physionomie, la biologie parfois jusqu’aux limites de l’eugénisme qui vise à opérer
une sélection de la race humaine pour créer des êtres jugés supérieurs. Ces thèses

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seront d’ailleurs très soutenues dans les deux périodes de guerres mondiales que va
traverser cette première moitié de siècle.
Dans une visée plus pacifiste et de connaissance les milieux scientifiques vont aussi
s’intéresser à la mesure et aux mécanismes de l’intelligence. A la suite de Charcot qui
va défricher les mystères de la maladie mentale, Alfred Binet un pédagogue et
psychologue français va se pencher sur l’explication des échecs scolaires et réaliser
avec un jeune collègue la première échelle de mesure de l’intelligence avec le fameux
test Binet – Simon qui a servi de base à la plupart des modèles construits à sa suite.
Dans cette période, le rapport humain n’est pas oublié et de nombreux travaux vont
être publié sur l’épidémiologie, la prévention des maladies et l’hygiène. Ces travaux
seront appropriés par les dames patronnesses comme par les infirmières visiteuses et
les surintendantes d’usine, elles seront pré figuristes des assistances sociales qui
apparaîtront par un décret de 1932.
Dans le même temps des pédagogues vont promouvoir au côté de l’école devenue
universelle, des activités à caractère sportif pour développer le corps au même titre que
l’esprit.
Georges Hebert ancien officier de marine va créer des parcours sportifs dans la nature
qu’on connaît encore aujourd’hui sous le nom de parcours d’hébertisme.
En 1910, un autre militaire britannique Sir Baden Powell, va de son côté conquérir une
part importante de la jeunesse avec son projet de vie qui articule hygiénisme, séjour au
grand air, vie collective et des valeurs telles que : l’altruisme, le service des autres, le
contrôle et le dépassement de soi. Le scoutisme va jusqu’à notre période
contemporaine composé un vivier privilégié pour les métiers de l’aide : éducateurs
spécialisés et assistantes sociales.
Enfin, avec l’invention de la psychanalyse, Freud et ses successeurs, vont ouvrir
l’exploration des mécanismes de l’inconscient à partir de l’étude des rêves, des
névroses et particulièrement de la sexualité infantile. La psychanalyse va connaître un
développement croissant dans un grand nombre de champ qu’il s’agisse de la
médecine, de la psychopathologie, de l’éducation ou encore de la relation
thérapeutique ou la relation d’aide.

Mais pourquoi avoir évoquer ce foisonnement d’idée et de recherche d’entre deux


guerres à propos de l’histoire du travail social ? cette réponse nouvelle et empathique à
la détresse humaine qui s’émancipe peu à peu de ces racines caritatives va puiser dans
cette richesse d’approche en les croisant et en les mettant au service des
accompagnements et des prises en charge. Avec les premières expériences, c’est
progressivement une logique de rationalisation de la démarche d’aide qui se met en
place. Nous avons vu qu’elle était en marche avec les assistantes sociales qui créent
leur diplôme d’état en 1933 avec l’implantation de l’état des circonscriptions de
service social. Les éducateurs spécialisés, spécialisés par différence avec les
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éducateurs de l’éducation nationale vont émerger plus tardivement pendant la période


du gouvernement de Vichy entre 1940 et 1944 comme l’a montré le sociologue Michel
Chevrière. Les encadrants d’enfant dans des établissements d’accueils généralistes au
nom parfois ambiguë de centres d’observations et de triage ( COT ) vont être associé à
une démarche de catégorisation des publics en différent typologie. Sous l’impulsion du
médecin Georges Heuyer, la nouvelle neuropsychiatrie infantile croise les domaines de
la médecine ( anatomie, neurobiologie, biologie ) de la psychologie et de la
psychanalyse avec le domaine de l’éducation. Les outils sont maintenant disponibles :
test de quotient intellectuel ( QI ), examen médical, enquête sociale, observation dans
les situations quotidiennes. L’ensemble des données recueillies va conduire a
distinguer ceux jusqu’alors vivaient une situation indifférenciée. C’est l’apparition de
la taxonomie c’est-à-dire de liste de regroupement qui permettront de classer et
orienter les enfants selon leur type et niveau de difficulté repérée.
Au milieu des années 1940, on voit alors émerger :

• La catégorie des débiles mentaux léger, moyen ou profond,


• La catégorie des handicapés sensoriels,

• La catégorie des handicapés physiques,

• La catégorie des cas sociaux éventuellement pré délinquants ou délinquants.

C’est sur la base de cette classification que le travail social va pouvoir appuyer sa
démarche de structuration et de professionnalisation dans la seconde période.

2ème période : La structuration du travail social et sa


professionnalisation

La sortie de la seconde guerre mondiale avec les problématiques qu’elle pose va être
l’occasion de repenser les choix antérieurs et de reconstruire un autre pays sur les
bases d’une interrogation des valeurs qui conduit à cette catastrophe internationale.

Au premier rang de ces préoccupations se trouve une jeunesse délinquante : une


jeunesse privée de ses parents et de ses ressources qui survie donc par des actes de
délinquances ou de mendicité. L’opinion publique va pencher pour une attitude de
protection plus que de répression avec l’idée que la France n’est pas assez riche
d’enfants, qu’elle est le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains. Cette
philosophie compréhensive va être traduite dans un texte de loi majeur : l’ordonnance
du 2 février 1945 qui va instituer une juridiction spécifique avec un juge des enfants et

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un tribunal pour les enfants. Ceux-ci vont systématiser une prise en compte de la
personnalité de l’enfant à partir d’enquête sociale complété par un examen médical et
médico – psychologique. Ils pourront aussi ordonner toutes mesures provisoires de
placement utile notamment dans un centre d’observation. Enfin, l’ordonnance ouvre la
porte a des collaborations renforcées avec des établissements privés et renforce le rôle
des équipes de liberté surveillé. Toutes ces orientations vont évidemment accroître la
légitimité du travail social et favoriser son développement.

En parallèle, des associations de parents vont se mobiliser fortement pour faire


reconnaître la question du handicap comme un problème a prendre en compte par
l’état. Pour ces associations, les enfants handicapés ont les mêmes droits que les autres
enfants à la scolarisation et à l’attention de l’état. Sous leur pression les premiers
établissements d’accueil vont se construire dès 1946. Les IMP ( institut médico –
pédagogique ) puis les IME ( institut médico – éducatif ) vont accueillir des enfants
présentant un handicap mental, scolarisé à l’intérieur de l’établissement grâce au
détachement de professeurs issus de l’éducation nationale. On peut dire que cette
première prise en compte va autoriser le déploiement ultérieur de ressources adaptées.
En effet, les enfants qui ont bénéficié de la prise en charge en IMP vont devenir des
jeunes ayant besoin d’une formation professionnelle ce qui va générer en 1956 la
création des IMPRO (institut médico – professionnels pour adolescents porteurs d’un
handicap ). Logiquement leur montée en âge va créer un besoin et l’apparition en 1964
d’un secteur du travail adapté avec des ateliers protégés et des CAT ( centre d’aide par
le travail ) devenu récemment des ESAT ( établissements et services d’aide par le
travail ).

Toujours dans cette période d’après-guerre il va s’avérer nécessaire d’apporter une


réponse plus globale à la protection des familles face aux aléas de la vie : la santé, la
maladie, l’évolution de la famille, les accidents du travail et la vieillesse. Sous
l’impulsion du conseil de la résistance la sécurité sociale est créée par l’ordonnance en
octobre 1945. A partir de cette date une logique de la protection sociale financée par le
reversement de cotisation salariale va se juxtaposer progressivement à l’ancienne
logique d’assistance.

Ces trois grandes orientations : la jeunesse livrée à elle – même, la reconnaissance du


handicap, le besoin d’une protection sociale vont générer le besoin de réponses
adaptées en termes d’établissements de services. Or, précisément ce développement va
être rendu possible par une économie de reconstruction nationale appuyée par les
dommages de guerre que l’économiste Jean Fourastié a rendu par l’expression des
trente glorieuses pour désigner les années 1945 à 1975. Le recul historique sur cette

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période parlera plus tard de l’état providence. En tout cas dans cette période il va se
révéler possible de créer des réponses à chaque nouvelle apparition de besoin et le
travail social va connaître une apogée dans la construction d’établissement et de
service spécialisé sur l’ensemble du territoire financé par la sécurité sociale, la santé
ou encore des conventions mixtes entre sécurité sociale et ministère de la justice. A
partir des années 1950, le travail social se déploie ainsi largement à travers des
établissements longtemps appelé milieu fermé ou des services de milieu ouvert allant à
la rencontre des populations dans leur bassin de vie c’est le cas pour les clubs de
prévention spécialisée, liberté surveillée, les circonscriptions de service sociale. Bien
évidemment cette dynamique va obliger a structurer le secteur professionnel : l’activité
d’aide devient un métier a part entière et les premières conventions collectives du
travail vont naître en 1951 puis en 1966. Ces conventions garantissent un exercice
équitable de la profession. Pour cela le socle de départ est constitué par la possession
d’un diplôme du travail social. Après le diplôme d’état d’assistante sociale apparu en
1932, le diplôme d’état d’éducateur spécialisé est créé en 1967. Celui-ci permet un
déroulement de carrière et assure à chaque salarié une rémunération structurée et une
progression sécurisée. Les animateurs sociaux vont rejoindre ces deux métiers à partir
de 1968 formant ainsi le trépied des trois métiers canoniques du travail social. Des
écoles de formation au travail social vont naître dans cette période sur l’ensemble du
territoire et devenir souvent des écoles multi filière avec la création progressive
d’autres métiers intermédiaires : les moniteurs – éducateurs, les travailleuses
familiales, les aides médico- pédagogiques, les moniteurs d’atelier, les conseillères en
économie sociale, les éducateurs techniques spécialisés, les conseillers en insertion
professionnelle, les techniciennes de l’intervention sociale et familiale. Les besoins en
encadrement vont également monter et les instituts comme l’IRTS vont également
assurer des formations à l’encadrement : chef de service, directeurs, chefs de projets.
Ces écoles sont privées souvent conduite par des anciens travailleurs sociaux, elles se
développent à côté de l’université, prioritairement sur des critères professionnels ce
qui ne manquera pas de poser des questions dans une période toute récente.

Pour revenir à nos trente glorieuses on peut donc y lire la construction progressive des
métiers du travail social. Des métiers appuyés sur des formations spécialisées et des
conventions collectives protectrices qui permettent avec la déontologie d’encadrer
l’exercice professionnel. Par ailleurs, l’état va juger nécessaire de donner une
cohérence et une organisation générale a cet ensemble d’action, d’établissement et de
service. Ce sera les faits des deux grandes lois structurantes du 30 juin 1975 : la loi
534 dite loi d’orientation en faveur des personnes handicapées et la loi 535 dite loi
relative aux institutions sociales et médico – social. Ces deux lois stabilisent les
modèles de l’intervention au travail social, précise les modalités d’agréments et
d’extension de structures, l’organisation du champ ses modalités de financement et de
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contrôle. Avec elles le travail social acquiert une reconnaissance et une légitimité alors
à leur apogée.

3ème période : La décentralisation et ses impacts

Le début des années 1980 va marquer un changement radical de la politique sociale de


l’état. D’une part, les années 70 ont vu apparaître une critique importante de l’état
centralisateur et de sa politique de centralisation jugée trop standardisant. Par ailleurs,
le choc pétrolier de 1973, analysé au départ comme une crise passagère, est maintenant
compris comme nécessitant un changement de fond en matière économique obligeant
à des arbitrages plus rigoureux en matière d’assistance.

En 1982, le pamphlet de François de Closets « toujours plus ! », dénonce les privilèges


des nantis et ouvre la question de fracture sociale. Mais en écho, l’état de providence
devient aussi la cible de la liste. Le sociologue Pierre Rosanvallon montrera que ce
dernier rencontre une triple crise : financière, d’efficacité et de légitimité. Et l’idée que
« le social n’a pas de prix mais a un coût » se propage. Cette critique nouvelle de
l’insistance se produit dans un contexte de décentralisation de l’état qui va redistribuer
une part de ses compétences à des collectivités décentralisées : les régions, les
départements et les communes. La décentralisation est initiée à partir de 1982, elle
comprendra plusieurs phases successives avec pour effet notamment de confier au
département la politique d’aide sociale. L’idée avancée dans cette démarche est de
rapprocher la décision du lieu d’expression des besoins pour permettre une meilleure
prise en charge des particularités locales. L’état gestionnaire change de rôle il devient
animateur et garant d’une mise en œuvre équilibré dans les territoires dont l’économie
est dans un premier temps augmenté avec les moyens de DGD ( dotations générales de
décentralisation ) qui accompagne le transfert de compétence. On doit remarquer que
tout en déléguant ces compétences l’état entends donner encore un axe fort au travail
social. C’est ainsi qu’un texte majeur et vite oublié par la suite est produit en mai 1982
par la ministre du nouveau gouvernement socialiste, Madame Nicole Questiaux, ce
texte intitulé « orientations principales pour le travail social » présente des options
fortes sur le sens du travail social, son utilité au service de la cohésion sociale, il
définit le travailleur social comme un agent de changement démocratique, il plaide
également pour une évaluation interne des pratiques, présente des supports qui seront
intégralement repris 20 ans plus tard dans la loi de 2002. Il est toujours à cette date le
dernier texte politique de l’état sur le rôle du travail social. En effet, les textes qui
suivront seront des textes a connotation technique et gestionnaire.

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Dans l’intervalle a partir de 1982, c’est aux collectivités territoriales qu’il appartient de
faire l’apprentissage de la gestion du travail social et donc de l’articulation avec le
secteur associatif. Ce secteur associatif couvre selon les territoires parfois jusqu’à 80%
de l’intervention sociale à côté des conseils généraux, des centres communaux d’action
sociale et des établissements publics. Comme le montre le sociologue Jacques Bron
dans son ouvrage « le travail social à l’épreuve du territoire », le travail social va se
recomposer sur deux niveaux : d’une part un niveau global, l’idée étant qu’il ne faut
plus cibler une population spécifique ce qui contribue a la stigmatiser mais il faut
proposer des solutions appropriables par le plus grand nombre. Par ailleurs, il convient
de combattre les étanchéités entre les différents acteurs de l’aide sociale et de
développer des partenariats pour optimiser les complémentarités et l’usage des
ressources qui se rarifie. Pour cela, l’approche sociale va croiser une logique de
localisation on va parler de zone scolaire, de zone d’emploi, de quartier en difficulté,
de bassin de vie et une logique thématique : emploi, santé, délinquance, cadre de vie.

Entre 1982 et 1990 on voit fleurir des espaces entre les acteurs multiples qui vont
générer des rapports et des commissions spécialisées : ZEP, DSQ, missions locales,
les conseils communaux de prévention de la délinquance. Tous ces espaces de
partenariat souvent investi par les institutions au début de la démarche vont toutefois
peu a peu s’essouffler pour de multiples raisons : des problèmes de leadership,
l’inflation de réunion, les disparités de l’attitude des actions et des moyens alloués.
Peu à peu chaque institution va vouloir revenir à ses missions premières et refermer la
page du partenariat.

Un nouveau souffle va venir innerver le travail social en fin des années 70 et début des
années 80 marquant une réorientation profonde de l’approche d’aide. On peut dire en
effet qu’à l’exception des délégués d’aide à la tutelle et des travailleuses familiales les
travailleurs sociaux ont jusqu’à lors souvent eu une approche des personnes pas
toujours soucieuse de les outillés vraiment dans l’acquisition d’un emploi. L’approche
était au pire moraliste, au mieux accompagnatrice dans la gestion de la précarité et
dans le surendettement. Cette logique va changer avec l’apparition des plans Barre et
Rigout en 1979. Très rapidement, des travailleurs sociaux s’en part de la possibilité de
réaliser des stages d’insertion socio – professionnelle et des stages de qualification. Ils
deviennent créateurs d’activités innovantes dans le territoire. Invente avec les missions
locales le concept de nouvelles qualifications, créer dans les quartiers des régies de
quartiers, des entreprises d’insertion, des chantiers écoles, des associations
intermédiaires. Ils inaugurent ce qui est devenu aujourd’hui le secteur de l’insertion
par l’activité économique ( IAE ) et le secteur de l’économie sociale et solidaire
( ESS ).

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La fin des années 1980 est ainsi marquée par la prise de conscience de l’exclusion
générée par la précarité. Pour y répondre, les départements se voient confier la gestion
du revenu minimum d’insertion ( RMI ) en 1988. Après un long débat dans les
chambres nationales entre les partisans de l’aide aux personnes sans condition ( le well
fare ) et les partisans de l’aide aux personnes sous condition de rétribution ( le work
fare ). Ce sont finalement les partisans de l’aide aux personnes sans condition qui
l’emporte, le RMI étant considéré comme un droit, charge en supplément pour
l’activité de proposer des mesures d’accompagnement et d’insertion permettant de
sortir de l’exclusion.

En fin de cette période dans les années 1990, on voit ainsi s’élargir la palette des
modèles d’intervention pour le travail social. Le travail social classique est appelé a
sortir de son entre soi, à s’inscrire davantage dans le territoire et a aller à la rencontre
de nouveaux partenaires. Dans le cadre de la loi du 29 juillet 1998 il est aussi invité a
prendre sa part dans la mise en œuvre de réponse en terme d’insertion et de lutte contre
l’exclusion. L’économique devient une dimension a ajoutée a son approche analytique
et vient rejoindre la sociologie dans le corpus théorique dans les écoles en travail
social. L’évaluation obtient sa consécration dans la loi sur le RMI en 1988.

4ème période :Le renversement de la dette ?

Pour notre champ social la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-
sociale qui inaugure une 4ème période d’évolution du travail social est riche
d’enseignement sur les perceptions du travail social et des évolutions qu’on attends des
pouvoirs politiques. Au-delà, en effet, d’une approche simpliste, l’a repérant comme
« la loi qui donne des droits aux usagers » elle doit être comprise dans le contexte néo
libéral qui conduit la majorité des orientations politiques du moment. A commencer
par son titre il s’agit de rénover, de remettre un coup de peinture et non de définir des
modes d’interventions nouvellement adapté à la montée des précarités et à
l’élargissement de la fracture sociale. Outre le fait que le terme de rénovation introduit
un soupçon de laisser aller de la part des intervenants sociaux voir de délabrement des
dispositifs d’aides nous y notons que l’injection de rénover s’adresse a des opérateurs.
Le terme association n’apparaît pas une fois dans le texte qui s’adresse aux
établissements et service gestionnaire. Les associations sont donc prises en compte
dans leur seul ensemble gestionnaire. Loin d’une définition du travail social que nous
avons connu comme contributeur du bien commun.

Par ailleurs, le terme d’usager pour désigner les personnes accueillies ou


accompagnées par le travail social surprend. Il les inscrit dans une perspective de

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consommateur d’un service et là aussi renvoi le travail social au rang d’une prestation
ordinaire. Prestation accessible du coup au secteur marchand. Cette marchandisation
du social est dénoncée par nombre de chercheurs et d’analystes qui constatent dans
cette période l’entrée croissante d’investissement privée dans les secteurs de l’aide à la
personne et dans le secteur de la prise en charge des personnes âgées.

Après l’état qui s’était délesté d’une part majeure de ces compétences par la
décentralisation ce sont maintenant les départements qui se trouvent démunis entre leur
obligation de mission, l’augmentation permanente des demandes et l’impossibilité
d’augmenter encore les imports locaux. Le 21ème siècle inaugure ainsi pour le travail
social le temps de la raréfaction des moyens publics ainsi que l’arrivée du social privé
marchand.

Dans l’immédiat il faut rendre grâce a la loi 2002-2 de remettre l’usager au centre des
dispositifs et des pratiques. Certes il est évident que les travailleurs sociaux n’ont pas
attendu cette loi pour mettre la personne au cœur de leur préoccupation. Toutefois, on
ne peut nier que dans certains endroits la force des habitudes, la recherche du confort
par les salariés ou des conditions objectives du travail difficile ont pu parfois faire
passer au second plan la parole aux personnes et la priorité a leurs besoins. La loi a
donc le mérite de repréciser leurs droits, de les détailler et de surtout créer les
conditions encadrant leur application. Un pas est ainsi franchi par rapport a la
circulaire Questiaux produite 20 ans auparavant. Les établissements et les services ont
tenu de produire une information précisée envers les personnes accueillies, de produire
un projet d’établissement, de produire un règlement intérieur, une charte d’accueil et
de créer dans un comité de vie sociale les conditions d’une expression collective
régulière des usagers. Ils doivent aussi informer sur l’impossibilité a un recours a un
médiateur. Surtout la loi mentionne l’obligation de contractualiser avec la personne
accueillie un projet personnalisé. Cette disposition vient consacrer la priorité a
apporter a la prise en compte individuelle et adaptée des personnes dans l’exercice du
travail social.

Nous allons retrouver cette orientation dans l’ensemble des lois qui s’en suivent dans
le début des années 2000 et dans la mouvance d’une société civile qui s’éloigne du
collectif pour revendiquer la possibilité pour chacun d’être soi et de se distinguer dans
son parcours de vie.
Enfin, la mise en œuvre effective de ces orientations est garantie par un double
dispositif d’évaluation et de contrôle. Les opérateurs sont tenus de procéder a des
évaluations internes régulières, croisées tout les 5 ans avec des évaluations externes
réalisées par des intervenants dûment formé et habilité. Par ailleurs, le contrôle du
manquement peut conduire à la fermeture de l’établissement ou des services
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concernés. Une agence l’ANESM est créée pour émettre des guides de
recommandation de bonnes pratiques professionnelles. Elle en produira 35 jusqu’en
avril 2018.

La question de la qualité du service rendu aux personnes accompagnées semble


garantie par les lois. Mais il faut a ce niveau revenir aux conditions économiques de
l’exercice du travail social. En effet, la baisse régulière des taux directeurs cad du
pourcentage d’augmentation accordé pour l’année au regard financier de l’année
précédente ne parvient plus a compenser la hausse des salaires incompressibles et du
coup de la vie. C’est donc dans les marges que les associations doivent de ce fait
rechercher les moyens de poursuivre leur mission pour tant d’utilité sociale. La
recherche d’économie passe ainsi par la recherche de partenariat suscité par les
pouvoirs publics qui poussent a mutualiser les moyens voir a regrouper des petites
structures ou a les faire absorber par des associations plus importantes mais également
plus hiérarchisée, moins réactive et finalement moins proches des réalités locales. Les
économies peuvent aussi passer par le non-remplacement de personne quittant la
structure, la suppression d’activité, la minoration des frais d’alimentation au détriment
évident de la qualité ou de la sécurité servie aux personnes.

Dans le contexte, chaque association est amenée a rechercher individuellement sa


propre porte de sortie et a espérer le moins de dégât dans sa structure de
fonctionnement. Dans un tel schéma une évaluation même positive n’a plus
d’incidence sur les moyens et perds donc tout son sens. L’encadrement administratif
s’opère par le biais de contrat pluri annuel, d’objectif et de moyens laissé pom prévu
dans la loi de 2002. Au nom de la transparence ces derniers sont même inscrits dans
des schémas directeurs multiples et croisés qui posent le cadre de l’évolution et des
programmations possibles au regard des seules possibilités budgétaires. Et c’est dans
ce sens qu’on peut mieux comprendre le soutien politique a des solutions jusqu’à lors
peu investie ou non souhaité ainsi le maintien maximal dans sa maison pour une
personne très âgée répond – t - il seulement au souhait de la personne de ne pas se
détacher de son cadre de vie mais il est aussi moins couteux qu’un séjour en EHPAD.
Les personnes accompagnées ont acquis un droit de reconnaissance et de
responsabilité. Encore faut il que cette responsabilité ne soit pas substituée a celle des
acteurs politiques et civiles et qu’on ne les rende pas responsables de ne pas trouver de
travail.

Le renversement de la dette sociale prôner par les politiques libérales gagnent peu a
peu les esprits.

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Il faut que chacun de nous puisse développer notre esprit critique afin de lire derrière
les discours et les évidences combien l’économique a imposé ses propres valeurs face
a celle du travail social. L’excellence et la performance sont des valeurs entroparnial
qui n’ont pas grand-chose a voir avec l’équité, l’égalité des chances, l’estime de soi, la
solidarité, la socialité et la sortie de la honte

Les ressources +

• Ouvrages :

o Autès, M. (2006). Les paradoxes du travail social. Paris : Dunod


o Bec, C. (1998). L’assistance en démocratie. Les politiques assistantielles
dans la France des XIXe et XXe siècles. Paris : Belin. 
o Belorgey, J.-M., Fouquet, A. et Afsa, C. (2000). Minima sociaux,
revenus d’activité, précarité. Paris : La Documentation Française.
o Bourdieu, P. (1993). La misère du monde. Paris : Seuil 
o Chauvière, M. (2009). Enfance inadaptée, l’héritage de Vichy. Paris :
Editions L’Harmattan.
o Chauvière, M. (2010). Trop de gestion tue le social. Essai sur une
discrète chalandisation. Paris : Editions La Découverte.
o Chevallier, J. & Cochart, D. (1992). La solidarité, un sentiment
républicain ?. Paris : Puf.
o Deligny, F. (2004). Graine de crapule suivi de Les vagabonds efficaces.
Paris : Dunod.
o Donzelot, J. & Estebe, P. (1994). L’état animateur : Essai sur la politique
de la ville. Esprit.
o Dréano, G. (2015). Guide de l’éducation spécialisée (5° éd.). Paris :
Dunod.
o Dumoulin, P., Dumont, R., Bross, N. & Masclet, G. (2015). Travailler en
Réseau : méthodes et pratiques en intervention sociale. Paris : Dunod.
o Ewald, F. (1986). L’Etat providence. Paris : Grasset.
o Foucault, M. (1976). Histoire de la folie à l’âge classique. Paris :
Gallimard.
o Freire, P. (1982). Pédagogie des opprimés. Paris : Editions La
Découverte.
o Fustier, P. (2009). L’identité de V éducateur spécialisé. Paris : Dunod.
o Hatzfeld, H. (1971). Du paupérisme à la sécurité sociale : 1850 -1940.
Paris : Armand Colin.

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o Ion, J. (1990). Le travail social à l’épreuve des territoires. Toulouse :


Privât.
o Jobert, B. (1994). Le tournant néo-libéral en Europe. Paris :
L’Harmattan.
o Le Goff, J.- P. (2003). La barbarie douce : la modernisation aveugle des
entreprises et de l'école. Paris : Editions La découverte 
o Lemay, M. (1992). Les groupes de jeunes inadaptés. Paris : PUF.
o Muller, P. & Jobert, B. (1987). L'Etat en action. Politiques publiques et
corporatismes. Paris : Puf.
o Paugam, S. (2002). La société française et ses pauvres. Paris : Puf.
o Rosanvallon, P. (1981). La crise de l’Etat Providence. Paris : Seuil.

• Revues :

o Charbonnel, J.-M., Viveret, P. & Born, M. (1997). De l’exclusion à


l’intégration. Le rôle des réseaux. Les Cahiers de l’Actif, 258-259, 45-
52.
o Questiaux, N. (2012). Orientations principales sur le travail social. Vie
Sociale, 3, 13-32.

• Vidéo :

Supiot, A. (2001). La contractualisation de la société. En ligne sur le site web Canal


U, https://www.canal-
u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/la_contractualisation_de_la_societe.878 con
sulté le 10 septembre 2018.

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