Les travaux souterrains miniers se classent donc dans les deux premières catégories. Ensuite, ils
peuvent être classés selon le type:
Chaque type d’ouvrage a un rôle à jouer et donc des fonctions définies à partir desquelles on définit :
sa géométrie et son soutènement.
La forme de l’ouvrage dépend de la qualité des terrains qu’il traverse (nature et tectonique) :
De ce qui précède, on peut comprendre que les techniques de creusements, de soutènement, d’aérage,
d’extraction doivent bel et bien être adaptées à ces variations.
1
Techniques d’abattage et de creusement
2. Travaux miniers,
Les travaux miniers peuvent être classés en trois :
Exemple :
Travaux
Travaux d’accès d’exploitation
Travaux
préparatoires
Chaque type d’ouvrage a une section donnée répartie selon les fonctions qui lui sont attribuées
attribuées:
2
Techniques d’abattage et de creusement
Abattage
Chargement et
Soutènement
transport
Et en parallèle, il faut :
1. La matrice rocheuse,
La roche est importante à étudier à tout point car :
La roche est le premier matériau dont est confectionné le soutènement d’un ouvrage: (le talus,
le stot, le pilier, le gradin …).
La roche peut user les outils de creusement par la présence de minéraux durs (ex. silex).
La roche peut orienter le choix de l’un ou l’autre mode de creusement.
La roche peut faciliter ou compliquer les opérations de manutention de celle-ci…
3
Techniques d’abattage et de creusement
Cet aspect de l’étude a pour objectif de déterminer certaines propriétés de la roche afin de son
identification avant d’entamer les essais de caractérisation. Nous citons :
On peut donc caractériser la résistance de la matrice rocheuse par des essais au laboratoire tel que : la
résistance à la compression, à la traction, à la compression triaxiale, au cisaillement, au fendage…
4
Techniques d’abattage et de creusement
le critère de rupture1 tel que le critère de Hoek-Brown qui suppose qu’il y a rupture chaque
fois que :
1 Rc K p 3 avec K p 2tg 2 Coefficient de poussée ou de confinement
4 2
1 , 3 sont les contraintes principales majeure et mineure,
est l’angle de frottement interne,
Rc est la résistance à la compression simple : Rc 2C tg
4 2
C est la cohésion de la roche.
Ces paramètres déterminés peuvent aider dans la classification du massif, la modélisation numérique
en milieu continu du massif ou l’élaboration de tout calcul analytique.
Naturellement, si on veut être rigoureux dans le cas de la plupart des problèmes rencontrés (stabilité,
travail d’un explosif...) les phénomènes mis en jeu sont du type dynamique. Par conséquent, les
paramètres utilisés doivent être déterminés dans les mêmes conditions.
1
On peut recenser 6 critères de rupture dans la littérature
5
Techniques d’abattage et de creusement
Les discontinuités existent à toutes les échelles mais celles dont on prendra compte sont celles qui
délimitent les blocs instables au voisinage de l’excavation.
Remplissage de la discontinuité
Présence d’eau
Paramètres mécaniques :
Une
ne caractérisation mécanique de la fracturation
pourra être faite afin de déterminer les paramètres
suivants (voir figure):
la résistance de pic
la résistance résiduelle
6
Techniques d’abattage et de creusement
On peut en plus prétendre à une analyse en blocométrie et donc modéliser le massif sous forme d’un
milieu discontinue pour analyser le comportement de celui-ci. Dans un tel cas, on sera obligé de faire
appel à la caractérisation de la fracturation comme citée en haut.
Le mouvement de l’eau dans les roches ne peut s’opérer que dans le cas où les charges différentes
(H1>H2) existent entre deux points. En plus, la vitesse d’écoulement sera plus grande quand cette
différence est plus grande et que la distance L entre les deux points est plus petite.
Ainsi nous pouvons déterminer la vitesse de l’écoulement v de l’eau dans une roche non cohérente
par :
−
=
L’eau présente dans le massif peut empêcher le bon déroulement des travaux aussi il est recommandé
de la soustraire par un réseau d’exhaure. Dans ce cas il faut bien maîtriser la quantité d’eau qui
s’infiltre dans les galeries par des mesures de débit.
Il ne faut pas oublier aussi la qualité de cette eau qui peut être chimiquement active et nuire au
soutènement prévu.
Dans le cas où on ne dispose pas de mesures, on peut supposer que ces contraintes se décomposent en
une contrainte verticale v qui est proportionnelle à la profondeur H et représente le poids des terrains
:
v = H = g H
h = k g H + h0 = k v + h0
Le coefficient k est très variable d’un site à un autre. Terzaghi et Richart (1952) suppose que dans le
cas où aucune force tectonique ne vient perturber le massif à part son poids k est indépendante de la
profondeur et a une valeur égale à :
k
1
où est le coefficient de Poisson qui dépend de la nature du massif et de sa qualité.
Mais des études plus récentes (Brown et Hoek, 1978, Herget, 1988) et (Sheorey, 1994) ont pu montrer
que la valeur de k dépend et est inversement proportionnelle à la profondeur. Sheorey propose la
formule suivante pour l’estimation de cette grandeur :
1
k 0.25 7.E h 0.001
H
où Eh est la valeur moyenne du module de déformation mesuré dans la direction horizontale.
8
Techniques d’abattage et de creusement
La forme et les dimensions d’un ouvrage peuvent influencer énormément sa stabilité. La forme idéale
pour les excavations souterraine est la forme elliptique. Toute la zone en traction dans le toit est
éliminée.
Plusieurs auteurs introduisent la notion de la portée active2 ou la plus petite dimension dans
l’excavation qui reste en porte-à-faux.
porte Cette portée est
st utilisée pour le dimensionnement du
soutènement.
La dimension d’une chambre en abattage doit être la plus grande possible. La limite sera la stabilité du
massif
6. Le temps
Le temps influence le choix du soutènement à deux niveaux :
Dans certaines
ertaines roches tels les sels de sodium ou de potassium on a affaire à un phénomène particulier
qui est le fluage de celles-cici en fonction du temps sous l’action d’une contrainte constante. Ce
comportement est dit élastoviscoplastique et nécessite un suivi particulier.
7. La température
La température du massif augmente en fonction de la profondeur. L’effet de cette température se fait
sentir surtout pour les roches fluentes qui voient leur fluage augmenter.
8. La méthode de creusement
2
Voir les méthodes empiriques
9
Techniques d’abattage et de creusement
Méthodes empiriques
La vérification de la stabilité d’un ouvrage souterrain et la détermination des caractéristiques de son
soutènement sont des problèmes particulièrement ardus. Les comportements des matériaux naturels
sont extrêmement variés et souvent complexes à modéliser. Les modèles mathématiques ne les
représentent qu’imparfaitement. Malgré des progrès constants du calcul, l’utilisation de modèle
incluant à la fois les trois dimensions, les anisotropies, les discontinuités et le temps ne peut être
envisagée de façon courante à cause des calculs prohibitifs nécessaires. Et même s’il est possible de
disposer de calculateurs puissants, beaucoup reste à faire suite à la difficulté d’identification de tous
les paramètres et coefficients des modèles. Ces facteurs sont généralement soit connus de façon très
incomplète (équilibre initial), soit difficile à quantifier (anisotropie des terrains), soit à la fois mal
connus et difficiles à introduire dans les calculs (loi de comportement des terrains, condition
d’exécution des travaux).
C’est pourquoi l’expérience, l’appréciation et le jugement de l’ingénieur du génie civil sont ici plus
qu’ailleurs, nécessaires pour compenser le manque des règles précises en la matière.
Le travail accompli lors des cinquante dernières années pour tenter de classer les rochers et les massifs
rocheux prouve à lui seul l’intérêt que présenterait une telle approche. Ces approches, élaborées sur la
base des expériences antérieures, sont actuellement très utilisées au stade des études préliminaires.
Les études effectuées sur les méthodes empiriques nous ont permis de relever les points suivants :
1. Evolution historique,
Elle nous a permis de voir que ces méthodes ont évolué en quantité et en qualité :
o L’évolution en quantité :
Les méthodes empiriques sont de plus en plus nombreuses. Elles sont actuellement cinq à
être utilisées dans le domaine du pré dimensionnement des ouvrages souterrains.
Ce sont des classifications difficiles à élaborer. Il faut souligner que la contrainte majeure
à cela est l’assemblage d’une base de données de l’ordre de quelques centaines
d’excavation déjà réalisées et réussies où un maximum de paramètres est identifié.
Cette évolution marque surtout l’intérêt porté à ces méthodes et aux possibilités qu’elles
peuvent offrir. Alors que leur objectif initial était de pré dimensionner des ouvrages à
partir des classifications du massif, on commence actuellement à réfléchir à leur
10
Techniques d’abattage et de creusement
combinaison aux méthodes analytique et numérique. En effet, on a pu voir qu’il serait plus
avantageux si elles peuvent constituer des corrections d’échelle et des paramètres pour
calibrer les critères de rupture.
o L’évolution en qualité,
Les méthodes ont commencé à utiliser de plus en plus de paramètres quantifiables qui
permettent d’éliminer toute interprétation subjective.
Les paramètres utilisés prenaient de plus en plus compte de phénomènes divers (nature de
la roche, résistance, fracturation, …)
Elles ont aussi introduit le système de notation qui a permis d’utiliser plus d’un paramètre
pour qualifier un massif (ex. RSR, RMR, …)
Les méthodes ne se contentent plus de classer un massif pour le pré dimensionnement du
soutènement. Elles tentent actuellement d’introduire l’effet d’échelle et d’estimer les
paramètres des critères de rupture.
La nature de la roche
Paramètres liés au massif
La résistance
La fracturation
La géométrie de l’ouvrage
La profondeur
Paramètres liés à l’ouvrage
Le mode de creusement
La destination de l’ouvrage
Les classifications étudiées n’utilisent pas tous ces paramètres. Selon qu’ils ont été mesurés ou qu’ils
soient jugés prépondérant ou non (vu leur domaine de variation dans la base de données) les
paramètres ont été retenus ou rejetés.
Souvent, plusieurs paramètres peuvent être combinés pour quantifier ou simuler un phénomène
naturel. Ceci est fait dans l’objectif de ressortir surtout le mode d’action de celui-ci sur la stabilité.
Plusieurs combinaisons ont été constatées.
Ces combinaisons essaient de tenir compte de certains aspects d’influence liés à un phénomène jusque
11
Techniques d’abattage et de creusement
là non utilisés. Si on prend la fracturation pour l’exemple, on constatera que le nombre des paramètres
qui permettent de la décrire est très important (RQD, Espacement, Continuité, Altération,
Remplissage, Ouverture, Orientation, …). Quels facteurs ou quelles combinaisons de ces facteurs
pourra ressortir l’influence de la fracturation sur la stabilité d’un ouvrage ?la question pourrait être
plutôt : comment la fracturation peut-elle influencer la stabilité dans le massif ?
Il ne suffira plus d’apprécier la densité de la fracturation pour juger son influence. Des analyses
spatiales permettront de mieux appréhender son rôle dans la faillite d’un ouvrage. En effet, une
représentation spatiale donnera une idée sur la forme des blocs et leurs dimensions.
Terzaghi insiste sur l’importance de relevés géologiques préalables à l’élaboration d’un projet de
tunnel qui permettra de classer la roche selon une appréciation qualitative donnée sur le tableau n°1
page suivante.
Estimation de la charge
Terzaghi suppose qu’une certaine quantité de roche ou de sol se décomprime et a tendance à converger
vers le tunnel sous l'effet de la gravité.
Terzaghi procure une estimation sommaire de la charge existante sur le support de la voûte sous la
forme d’une hauteur équivalente de sol.
12
Techniques d’abattage et de creusement
« Même si des programmes de calcul peuvent donner des valeurs plus correctes vis-à-vis de situations
précises, ils ne donnent que des valeurs peu pratiques pour un pré dimensionnement, au vu de
l’incertitude des conditions de roches voisines à l’excavation »
Pour le calcul de cette charge, il propose le tableau donné dans la page suivante qui la donne en
fonction de la nature de la roche
Sur le tableau suivant, la classification de Terzaghi permet d’estimer le poids sur le soutènement :
13
Techniques d’abattage et de creusement
Remarques
Cette classification n’est valable que pour les tunnels supportés par des cintres. Deere, en outre, a
proposé une généralisation pour des tunnels de formes quelconques.
Suite à de nombreuses observations du massif plastifiant sous effet de charge, Terzaghi proposa la
classification présente qui tient compte d’une plus grande zone plastique dans le massif autour de
l’excavation et ainsi diminue fortement la pression de soutènement nécessaire.
Elle est basée sur la recherche de la forme de la voûte de terrain décomprimée. Selon lui la zone
b
décomprimée a une forme parabolique. Sa hauteur Hp vaut : Hp où b est la base de la
2f
parabole et est donnée par : b B 2H t tg et f est un coefficient de résistance du matériau.
4 2
Rc
La valeur du facteur de résistance f peut être déterminée à partir de la formule : f en bars ou
100
C
f tan (1976 Dossier Pilote des Tunnels).
Rc
14
Techniques d’abattage et de creusement
b b
Cette méthode serait satisfaisante pour les tunnels avec H .
2* f f
Lorsque la hauteur de couvrement est plus faible, le soutènement devrait être dimensionné en tenant
compte de la pression géostratégie totale ( Pv H ).
A. Introduction Générale
15
Techniques d’abattage et de creusement
Jadis comme aujourd’hui, on sait que pour réaliser un ouvrage il y a un certain nombre
d’opérations majeures qu’il faut envisager :
Abattage ou creusement.
Chargement et transport (parfois on procède seulement au transfert des matériaux
stériles).
Mise en place d’un soutènement si nécessaire…
Devant la variation de la nature des terrains et dans le souci de faire de mieux en mieux,
l’Homme n’a jamais cessé d’améliorer ses outils d’abattage et de creusement. Les seuls
moyens qu’il utilisa jadis furent confectionnés au silex (le matériau le plus dur connu bien
avant le sixième millénaire avant jésus). Le transport des déblais et des ouvriers se faisait
alors par des chariots tirés par des animaux et le soutènement des toutes premières galeries par
le bois.
Actuellement, plusieurs paramètres ont fait que les limites des machines soient poussées aussi
loin que possible :
L’utilisation de nouveaux matériaux.
L’électrification des chantiers et l’introduction des moteurs à combustion.
La conception de nouvelles machines et l’utilisation de l’asservissement.
Les études et recherches d’adaptation des outils aux natures des terrains…
D’un autre côté, la maîtrise et la facilité de la mise en œuvre de l’explosif dans des domaines
aussi diversifiés que la Mine, le Génie Civil, les Travaux Publics, les Carrières …, ont fait de
cet outil un élément de choix dans la réalisation d’ouvrage souterrain ou à ciel ouvert.
L’utilisation de haveuses spéciales pour scier les contours des galeries afin
d’atténuer les effets des tirs au cas où le creusement ou l’abattage se ferait à
proximité des habitations.
L’utilisation des jets d’eau sous pression pour l’abattage des roches tendres ou la
mise en solution de sels.
L’utilisation des retards à la fois pour atténuer les effets indésirables des explosifs
et améliorer leur rendement.
En définitif, l’utilisation de l’explosif et des machines d’abattage occupe une grande place
dans le domaine du creusement et de l’abattage.
16
Techniques d’abattage et de creusement
Il faut dire qu’à cause de ce développement, l’Homme s’est trouvé face à de nouveaux
problèmes :
Ce sont des techniques qui ont une influence indirecte sur la productivité et qui permette
d’exploiter des gisements difficiles.
B. L’abattage à l’explosif :
Histoire : Le premier explosif utilisé par l’homme semble avoir été la poudre noire (mélange
de salpêtre, de charbon de bois et de soufre) dont l’invention est attribuée au moine allemand
B. Schwartz en 1354.
Les explosifs nitratés apparaissent en France dès 1885 et ce n’est qu’après la deuxième guerre
mondiale que nous assistons au développement de nouveaux types d’explosifs.
17
Techniques d’abattage et de creusement
Les explosifs sont utilisés dans plusieurs secteurs d’activités. Ainsi, les objectifs des tirs
varient bien sûr avec le domaine en question. On distingue les deux objectifs généraux
suivants :
Dans les deux cas ou dans chaque domaine d’activité on n’utilisera pas les explosifs de la
même façon. Il faut donc se fixer les objectifs avant de concevoir un plan d’abattage ou de
creusement à l’explosif.
Pour le creusement d’une galerie souterraine les objectifs sont les suivants :
L’utilisation des explosifs suppose une organisation discontinue des tâches dans un chantier.
18
Techniques d’abattage et de creusement
On dit qu’il s’agira d’une organisation cyclique. Les tâches seront (liste non exhaustive) :
1. Préparatifs
2. pause ou fin de poste
3. Foration et chargement
4. soutènement
5. Tir
6. Chargement et transport
7. purgeage
Complétez ce cycle et réorganisez-le ?
Certaines opérations peuvent être faites en parallèle, lesquelles ?
Classez ces opérations des plus longues au plus courtes ?
la nature de l’exploitation,
du degré de mécanisation,
de l’organisation (nombre et durée des postes, nombre et spécialisation des équipes en
fonction).
Le massif à abattre est généralement constitué de blocs rocheux plus ou moins continus
séparés par des discontinuités qui résultent de l’histoire géologique du massif (stratification,
cassures tectoniques,...). Ces discontinuités constituent généralement des plans de faiblesse
propices au glissement, circulation d’eau, pertes de pression des gaz de détonation lors du tir,
projection...
RQD
Longueurs des carottes 10cm
Longueur totale du sondage
19
Techniques d’abattage et de creusement
Une corrélation empirique est possible entre le RQD et l’espacement moyen entre
discontinuités.
Nous pourrons classer ceux-ci en six grandes catégories principales (classification qui n’est
pas exhaustive) :
Elle se présente sous forme de poudre, de granulés ou de baguettes mais l’emploi en vrac
est interdit. Elle est utilisée dans les roches tendres et compactes.
Les dynamites supérieures : utilisées surtout dans les roches de grande dureté. Ex :
Gomme A, Gomme BAM, Sofranex (NO3NH4), Géofranex (NO3Na).
Grisou dynamites : étudiées pour les tirs au charbon ou mixte. Ce type d’explosif est
obtenu par addition à la nitroglycérine (CH2 NO3-CHNO3-CH2NO3) et le nitrate
d’ammonium des matières pulvérulentes inertes (CINa, talc, etc.).
La plus part de ces explosifs se présentent sous forme de pâte plus ou moins molle. Ils
sont assez peu sensibles à l’humidité mais sensibles à une exposition prolongée aux
grands froids (-25°).
Explosifs nitratés ou du monopole : Ils sont ainsi nommés parce que l’état français s’est
réservé le monopole de leur fabrication. Ce sont des explosifs qui contiennent une grande
proportion de NO3NH4 et peu de nitroglycérine. Ex : N0, N7, N30...
20
Techniques d’abattage et de creusement
A cause de leur faible sensibilité à la transmission de l’onde de choc, il est conseillé de les
utiliser dans les chantiers humides avec précaution en prévention des ratés.
Explosif nitrate-fuel : Cet explosif n’est autre qu’un mélange de 94% de nitrate
d’ammonium, généralement granulé, et 6% de fioul (gasoil). On obtient ainsi un explosif
en vrac, très bon marché mais de performances réduites.
A cause de leur faible sensibilité à l’onde de choc, l’utilisation des amorces ordinaires ne
suffit pas à faire détoner le nitrate-fuel. Il faut utiliser une charge amorce (booster)
constituée par une cartouche d’explosif puissant (gomme BAM, Sofranex...). Si la mine
est longue, on est quelque fois amené à répartir plusieurs Boosters. Malgré cela, son bas
prix, sa résistance à l’humidité, son excellente densité au chargement et la facilité de sa
mise en œuvre expliquent son développement mondial foudroyant.
Explosifs à oxygène liquide : si on plonge une cartouche (ex. carton) remplie de charbon
de bois, de sciure, de cellulose ... dans un vase rempli d’oxygène et si cette cartouche est
soumise à l’action d’un détonateur l’oxydation se fait sous forme d’explosion.
Les substances explosives ont des effets différents selon le régime de décomposition : la
combustion simple, la déflagration et la détonation.
La détonation est le régime de combustion le plus rapide. Il donne les effets mécaniques les
plus importants.
L’explosion est une réaction chimique exothermique qui se propage dans l’explosif couplée
avec une onde de choc. La réaction s’effectue à volume constant puisqu’elle est très rapide.
Les gaz de l’explosion occupent le volume de l’explosif. Par conséquent, il s’agit bien d’une
réaction adiabatique.
Cette réaction donne des gaz dont la température est comprise entre 1000 et 4000°C et la
pression entre 1000 et 25000 MPa. La vitesse de détonation est comprise entre 2000 et 7000
m/s pour les explosifs civils.
La différence entre la vitesse vd de détonation et la vitesse u des gaz est égale à la vitesse du
son c :
vd u c
En pratique, les caractéristiques de l’onde de détonation sont liées non seulement aux
caractéristiques de l’explosif mais aussi à la géométrie du trou et au confinement utilisé.
L’énergie qu’un explosif libère au cours d’une détonation se manifeste sous trois formes :
une énergie de choc véhiculée par l’onde de choc qui fracturera la roche,
21
Techniques d’abattage et de creusement
une énergie des gaz, sous forme d’une pression de gaz à très haute température et
pression, qui fluidisera l’ensemble et le dégagera du massif,
une énergie thermique qui n’est pas intéressante.
La propagation des contraintes dans la roche : Pour connaître l’état de contrainte en tout
point, il suffit de déterminer la décroissance de la pression radiale en fonction de la vitesse de
la charge. Pour cela on utilise des résultats expérimentaux : (voir schéma page suivante)
1
1ère étape : Décroissance en jusqu'à ce que la contrainte soit inférieure à la Rc
r3
du rocher (zone de broyage complet de la roche à cause de l’importance de la
contrainte générée par l’explosif).
1 1 1
2ème étape : Décroissance en à (moyenne ) cette décroissance se
r 1.5 r2 r 1.8
fait à plus grande distance (zone de fissuration radiale à cause de l’importance de la
contrainte radiale ).
4ème étape : Arrivé à la face libre, une partie de l’onde est réfléchie et est convertie
en effort de traction dépassant le seuil de résistance de la roche d’où écaillage de
cette zone.
3
La liste de ces paramètres n’est pas exhaustive.
22
Techniques d’abattage et de creusement
Dans les limites où cette formule est valable P est une fonction croissante de d la densité.
On a intérêt donc à utiliser des densités de chargement élevées pour abattre les roches
dures.
Cette pression peut être exprimée en fonction de la vitesse de détonation selon certains
auteurs :
en pound/cubic yard
L’amorce reste l’élément essentiel de la chaîne pyrotechnique car elle conditionne la fiabilité,
la qualité et la sécurité de toute la chaîne.
4
Il y a la sensibilité aux chocs, la sensibilité à l’amorce et la sensibilité à l’onde explosive. La définition donnée
recouvre cette dernière
24
Techniques d’abattage et de creusement
Il est important de signaler que les retards introduits dans les tirs massifs permettent de :
Amorçage ponctuel (voir schéma): l’amorce est placée dans l’axe d’une cartouche
(fond de trou la plupart du temps). Les amorces les plus utilisées sont électriques
(plus répandues) ou non électriques du type nonel6.
Pour alimenter en courant continu ces détonateurs, on met en œuvre des exploseurs dont le
principe de fonctionnement consiste en une dynamo qui charge un condensateur (de capacité :
200 à 600 F et de tension nominale de charge : 500 à 6000 V). Le condensateur décharge
ensuite brutalement sa charge dans le circuit.
Ces caractéristiques doivent être adaptées à la résistance normale du circuit électrique qui lie
les amorces.
5
il y a aussi le Briska (très dangereux)
6
développer aux USA
7
on peut distinguer les détonateurs basse intensité et haute intensité
25
Techniques d’abattage et de creusement
v. Schémas de tir,
Trois types de charge sont envisagés dans la littérature les charges allongées parallèles au
front de dégagement, les charges inclinées et les charges sphériques.
Dans la suite du cours nous allons reprendre les deux premiers exemples qui sont les plus
utilisés.
a. Généralités,
26
Techniques d’abattage et de creusement
L’abattage d’une volée en galerie présente une différence importante avec l’abattage à ciel
ouvert: la disparition de la 2ème face libre (ou surface de dégagement). Aussi, des alternatives
pour la créer ont été proposées :
Le havage permet de créer la 2ème face libre nécessaire à l’abattage de la roche. Il peut être
réalisé dan de roches tendres par haveuses plates qui créent une saignée à différentes position.
sur une petite partie de la section du front sont concentrés un certain nombre de
mines destinées à creuser une première cavité dans le sens de l’avancement : le
bouchon
lorsque cette cavité est dégagée, les autres mines finissent d’abattre le reste de la
section. Ces mines sont des mines de dégrossissages ou d’élargissement ou
d’abattage.
Il faut à priori définir deux lois de similitudes : la 1ère pour la profondeur du cratère H et la
2éme pour les profondeurs Z des charges dans le trou.
27
Techniques d’abattage et de creusement
H 2 A DLcos( ) k D 2 sin( )
4
Zf L
Log K sin
Zh D
Types de bouchons :
Pendant plusieurs années un grand nombre de bouchons ont été expérimentés sur des roches
de diverses natures...Dans ce qui suit, seront décrits les types de bouchons les plus
fréquemment utilisés.
28
Techniques d’abattage et de creusement
1/ 2
Z f L
Log K sin
Zh D
29
Techniques d’abattage et de creusement
H 2 A (D L cos k D 2 sin )
4
2
où A dépend uniquement de la roche et est A'n 45
2 .
3
k dépend de l’explosif k 1 2,53 CUP
est la densité de chargement de l’explosif
Exercice :
Le diamètre du gros trou peut varier de 10 à 40cm ou comporter plusieurs trous de même gros
diamètre et communiquant entre eux. Les trous satellites ont des diamètres de 30 à 50mm et
sont situés à des distances de 20 à 60cm de l’axe du gros diamètre.
La position du premier trou par rapport au trou à gros diamètre est donnée par la condition :
La position des trous suivants doit être tel que le foisonnement se fasse convenablement :
30
Techniques d’abattage et de creusement
l L dégagé
S n S n1
0 l L
31
Techniques d’abattage et de creusement
Roches plus résistantes (Rc > 1000 La roto-percussion (avec commande pneumatique ou
bars) quelle que soit leur abrasivité hydraulique)
Pour les tirs d’agrandissement, la vitesse comptant moins on utilise soit le même diamètre soit
un diamètre plus grand. La tendance actuelle est nettement à l’agrandissement des diamètres.
Les taillants :
Leur gamme varie de 40 à 152 mm pour les hors trou et de 105 à 250 mm et plus pour
le fond de trou. Ils sont constitués de plaquettes en croix ou en x. ou de pastilles de
carbures de tungstène (taillant à boutons) serties dans une matrice d’acier traité.
32
Techniques d’abattage et de creusement
33
Techniques d’abattage et de creusement
Diamètre Densité Vitesse de Coefficient Fumées Performances Mode de chargement autorisé Emploi Résistance aux sollicitations
de tir
Type formule critique de commerci détonation de self- CO + 5 Energie Cartouches autorisé
détonation Amor ale km / s excitation Nox CUP TMB sous l’eau en chute en mines
(en mm) çage Moyenne cm (en l/kg) en kj / kg libre masse Vrac Vrac Vrac par classées Humid Froid Chaleur
limite (kg) gravité pneumatiqu pompage ité
e
Dynamites : <30 D 1,4 à 1,5 3à7 5 à 15 30 à 45 130 à 145 125 à 145 3000 à
- Gommes : 5000
Gomme BAM 5 R
Sofranex 5 NA
Gomme F15 5 R
Gomme NC1 5 R B M
Gomme Nc2 5 R
Titadyn 25 5 NA
Titadyn 40 5 NA
34
Techniques d’abattage et de creusement
35
Techniques d’abattage et de creusement
C. L’abattage mécanisé
Vue sous le premier point, elle devrait être poussée à l’extrême. Cependant, son utilisation
peut créer des conflits sociaux en employant une main d’œuvre spécialisée et en laissant sans
emploi la main d’œuvre non qualifiée.
Vue sous le second point, la mécanisation doit être poussée jusqu’au moment où son
incidence est la plus favorable sur le prix de revient mais pas au-delà.
1. Principe de la mécanisation
Lors de l’utilisation des machines, que ce soit les machines d’abattage ou de creusement,
l’organe en contact avec le massif (donc le plus sollicité) est la plus part du temps le Pic (plus
rarement les molettes qui équipent les têtes des tunneliers). Il est alors important d’en
comprendre l’action afin de pouvoir adapter les paramètres de creusement ou d’abattage au
massif selon les irrégularités rencontrées dans le massif.
Le pic se définit (voir figure) par un angle de coupe (), un angle de dépouille (), et une
largeur b. Cette définition est également valable pour le pic conique, les angles étant mesurés
par rapport à la génératrice avant et arrière ; toutefois, la largeur n’a plus de signification
réelle (elle tend en fait vers zéro).
Le travail du pic est caractérisé par une vitesse d’avancement (v ) et une profondeur de passe
(p).
36
Techniques d’abattage et de creusement
L’effort exercé par l’outil sur la roche se décompose en un effort tangentiel appelé effort de
coupe (Fc), et un effort normal appelé effort de refoulement (Fr).
Au cours du travail de l’outil, ces efforts vont varier autour d’une valeur moyenne. Dans la
suite de l’étude, (Fc) et (Fr) désigneront ces valeurs moyennes.
Il est admis par l’ensemble des auteurs que l’effort de coupe, pour un pic classique, croît
linéairement avec la profondeur de passe :
Fc = p loi n°1
A tout instant, l’effort de refoulement reste proportionnel à l’effort de coupe, ce qui revient à
dire que la direction de l’effort reste constante :
Fr = K Fc Loi n°2
Le coefficient K :
est indépendant de l’angle de coupe en roche dure. En roche tendre, il peut croître
lorsque l’angle de coupe diminue ;
est indépendant de la profondeur de passe ;
est indépendant de la vitesse d’avancement ;
varie peu, en pratique avec la nature des terrains ;
croît fortement avec l’usure du pic.
En pratique, le coefficient K est voisin de 0,5 pour un pic neuf : il peut monter jusqu'à 2 pour
un pic fortement usé.
37
Techniques d’abattage et de creusement
L’approfondissement d’une saignée demande plus d’énergie que le creusement à partir d’une
surface libre. A. Valentin admet que si l’effort F1 de creusement à la profondeur p1 de la
première passe vaut p1, l’effort d’approfondissement F2 à la profondeur p2 sera égal, non
pas à (p2 - p1 ), mais à p2.
En fait, on constate qu’au bout d’un certain nombre d’approfondissement, les efforts ont
tendance à se stabiliser. Nous admettons qu’à partir du 3éme approfondissement, les efforts de
coupe restent constants et égaux à 3 p.
Lorsqu’on creuse une saignée de profondeur p et de largeur b, à une distance d d’une saignée
existante de même profondeur (fig.3), on constate qu’il y a rupture du redan de largeur (d - b)
lorsque la distance d est inférieure à une valeur appelée distance critique dr.
d b
k Loi n°4
pr
est une constante fonction de la nature des terrains. k varie en pratique entre 0,67 et 2.
38
Techniques d’abattage et de creusement
* le tambour de tête est en contact avec la roche sur la moitié de ses pics ;
* le tambour arrière n’est pas en contact avec la roche que par environ le quart de ses
pics.
Dans les deux cas, la cinématique du travail du pic reste la même ; le tambour avançant à
vitesse linéaire ( VA ) constante, la trajectoire au tour (n + 1 ) d’un pic donné est translatée de
la trajectoire au tour (n ) de ce même pic. Le vecteur translation a pour module, si VR est la
vitesse de rotation du tambour :
VA
p0 =
VR
Où VA : est exprimée en m/ mn
VR : est exprimée en tours / mn
Si le tambour comporte plusieurs pics par saignées ( nS ), le vecteur translation entre deux
trajectoires consécutives d’une même saignée deviendra :
VA
p0 =
n S VR
En un point M, repéré par l’angle, la profondeur de passe prise par le pic, qui est définie par
la distance entre deux saignées consécutives comptée suivant la normale à la trajectoire en ce
point, est donnée par :
pM = p0 sin
Nous supposerons dans un premier temps, pour la clarté de l’exposé, que les pics sont
disposés suivant des hélices non décalées (le nombre de pics par saignée correspond alors au
nombre d’hélices). La distance entre axes de deux pics voisins d’une même hélice est appelée
d.
Secteur 0,
Si la profondeur de passe au point M est supérieur à la profondeur critique (pr) faisant éclater
le redan entre deux pics voisins, soit si :
d b
p0 sin
k
Le redan entre deux saignées voisines cassera à chaque passage, et le pic travaillera à tout
moment sur une nouvelle surface plane. A chaque passage, l’effort de coupe en M sera donc
donné par :
F
CM
pM
39
Techniques d’abattage et de creusement
Le secteur 0, secteur où les efforts moyens valent p, est donc défini par les angles supérieurs
à 0, 0 étant donné par :
pr d b nS V R
sin0 = =
p0 k VA
Secteur 1,
FC pM
M
Au second passage le pic approfondira la saignée précédente et l’effort deviendra :
F
CM
2 pM
A ce moment, le redan cassera, et le passage suivant s’effectuera sur une nouvelle surface
plane.
Le secteur 1, secteur où les efforts moyens valent 1,5 p, est donc défini par les angles
compris entre 0 et 1, 1 étant donné par :
1 d b nS V R
sin 1 =
2 k VA
Secteur n,
3n
Un raisonnement identique montre que le secteur n, secteur où les efforts moyens valent
n 1
p, est défini par les angles compris entre n - 1 et n, n étant donné par :
1 d b nS V R
sin
( n 1) k VA
B.3. Calcul de la puissance et des efforts nécessaires au havage d’une couche d’une
roche donnée
Une intégration par secteurs sur l’ensemble des pics du tambour permet d’arriver au calcul de
la puissance et des efforts nécessaires au havage.
Dans le cas d’un tambour en contact avec la roche sur la moitié de sa superficie, les formules
obtenues pour la puissance moyenne consommée et l’effort moyen parallèle à la direction de
l’avancement sont :
0 n 1
N t D VA 2 3 3n
P
60 n s
[
0
sin d +
1 2
sin d ... +
n n 1
sin d + ...] (1)
40
Techniques d’abattage et de creusement
0 n 1
N t D k VA 4 2 3 3n
sin 2 d ... + sin 2 d + ...] (2)
F=
4 ns VR
[
0
sin 2 d +
1 2
n n 1
Ces résultats peuvent être mis sous forme d’abaques en remarquant que ( 1 ) et ( 2 ) peuvent
s’écrire :
60 k P k VA k VA
f P
(3)
( d b ) Nt DVR n s ( d b )VR
n s ( d b) VR
4k F k VA k VA
f F
(4)
k Nt ( d b ) n s ( d b )VR
n s ( d b) VR
A faible vitesse la machine ‘broute’ et n’arrive pas à pénétrer dans le massif. Il y a alors
intérêt à augmenter la vitesse de rotation du tambour.
Un juste milieu doit donc être trouvé entre deux vitesses critiques. Ce juste milieu dépendra
non seulement des caractéristiques de la machine mais aussi du massif.
Lorsque les pics sont très espacés, la vitesse d’avancement de la machine décroît et les
vibrations augmentent fortement. Inversement, lorsque les pics sont très nombreux, la
machine perd une bonne partie de son efficacité.
41
Techniques d’abattage et de creusement
Là aussi, lorsque la machine broute il faut augmenter l’espacement des pics. Lorsque la
machine vibre il faut diminuer l’écartement des pics.
Les résultats montrent qu’il y a toujours intérêt à diminuer le nombre d’hélices. Toutefois, il
faut garder à l’esprit qu’en ce faisant on augmente fortement les efforts sur les pics.
L’expérience montre que la vitesse d’avancement d’une machine décroît rapidement avec
l’usure alors que parallèlement les vibrations augmentent fortement.
a. Introduction :
On peut diviser le creusement des ouvrages souterrains par les machines en deux catégories :
* un travail continu (non cyclique) : au courant d’un poste on fait toutes les
opérations en même temps (creusement, chargement, transport, soutènement...)
Pour l’abattage, la machine dispose d’une tête munie de pics8 ou molettes9. Pour le
chargement, la machine dispose d’un tablier qui reçoit les produits abattus et grâce
à des pinces les fait basculer sur un convoyeur blindé intégré qui les transfère vers
un autre convoyeur à l’arrière de la machine.
* une perturbation minimale du massif donc sécurité accrue, économie sur le
soutènement, protection des nappes et de l’environnement.
8
Cas des machines ponctuelles
9
Cas des tunneliers
42
Techniques d’abattage et de creusement
De telles machines utilisent des outils de coupent classés en trois catégories : les pics plats, les
pics coniques et les molettes. Ces outils de coupe sont représentés sur les schémas suivants :
résistantes.
43
Techniques d’abattage et de creusement
Elles sont appelées ainsi parce qu’elles n’attaquent qu’une partie du front. Elles permettent
de :
abattre le front grâce à une ou deux têtes d’abattage qui consistent en une fraise
elliptiques qui contient des pics d’abattage
soulager le front en ramassant les produits grâce à un réceptacle muni de pinces qui les
poussent ainsi vers un convoyeur à raclettes pour les transférer vers l’arrière.
Quelques unes de ces machines sont munies d’un bouclier de protection vu qu’à cause de
l’encombrement et dans les terrains difficiles on ne dispose pas de beaucoup de souplesse
pour placer le soutènement. Aussi, le bouclier en question maintient en sécurité l’aire de
travail et permet la pose du soutènement ultérieurement.
Parmi les caractéristiques les plus intéressantes de ces machines, on peut citer :
le poids de la machine
la puissance totale installée
la puissance sur la tête d’abattage
la pression hydraulique de travail
la vitesse d’avancement
la pression de la machine au centimètre carré
les dimensions réalisées par la machine
Les machines vont creuser des profils selon le modèle donné sur le graphique.
44
Techniques d’abattage et de creusement
Ils sont équipés d’une tête d’abattage large ou de deux têtes. Son axe de rotation est parallèle
au front.
Ce sont des machines qui disposent d’une seule tête d’abattage. Son axe de rotation est
perpendiculaire au front.
45
Techniques d’abattage et de creusement
Convoyeur de
transfert
La plupart d’entre elles sont des tunneliers qui attaquent la section à creuser sur sa totalité. Par
conséquent, l’aire de travail se trouve encombrée et de fait la mécanisation de toutes les
opérations de creusement de ce genre de machine est poussée à son maximum.
En effet, l’utilisation des tunneliers est réservée au creusement des tunnels. Le soutènement
utilisé est un soutènement permanent lourd (voussoirs en béton ou métalliques) dont la pause
se fait mécaniquement.
Pour la coupe de la roche les tunneliers utilise comme on a vu les pics. Mais parfois et pour
des massifs abrasifs ou résistants on utilise sur la tête de foration des molettes qui roulent sans
glisser sur la roche en l’écrasant sous l’action de la poussée de la tête de creusement.
Le fonctionnement du tunnelier
Des moteurs électriques performants, d’une grande puissance, font tourner lentement le
plateau de la tête foreuse. Sous la grande pression des molettes, la montagne éclate en petites
particules de roche que l’on nomme des chips. En arrière de la tête foreuse, se trouvent les
presses hydrauliques, qui calent le tunnelier avec une grande pression contre la paroi du
tunnel. Le tunnelier avance par des courses d’environ 1,8 mètre. Après chaque course de
forage, la machine est avancée et recalée.
46
Techniques d’abattage et de creusement
Les opérations qui vont en parallèle avec le creusement sont de plus en plus périlleuse à cause
de l’encombrement du tunnelier et les risques dans les terrains traversés. Aussi une
robotisation systématique des opérations les plus risquées et les plus difficiles est prévues sur
des tunneliers sophistiques (voir schéma suivant).
Dans une géologie favorable, le tunnelier peut progresser jusqu'à 50 mètres par jour.
Le creusement des puits ou cheminées aux machines se fait grâce à des machines
sophistiquées qui s’appellent le ‘raise’. Ces machines opèrent en deux temps :
Dans une 1ère étape, on procède au creusement d’un trou à partir de la surface
pour dégager la place pour l’arbre qui va soutenir l’engin de creusement.
Dans un 2ème temps et après creusement du trou, on place l’outil d’abattage sur
l’arbre et on commence l’abattage à partir de la galerie vers la surface.
Le schéma donné par la figure suivante donne une illustration du fonctionnement de cette
machine.
47
Techniques d’abattage et de creusement
Le creusement avec une telle machine demande une technicité plus importante d’autant plus
que son domaine d’utilisation reste très restreint.
Dans le chapitre précédant, nous avons vu qu’il existe plusieurs techniques permettant le creusement
des galeries souterraines. Or, ce creusement va perturber l’équilibre naturel des terrains autour du vide
que l’on vient de créer. Il en résulte un nouvel état de contraintes qu’on appelera « poste rupture»,
c'est-à-dire où les fissures nouvellement crées peuvent remettre en cause la stabilité du massif. Les
instabilités que l’on pourra observer sur le site peuvent prendre des formes diverses allant de la chute
de quelques blocs jusqu’à l’éboulement du terrain.
Alors pour contrôler les mouvements du massif rocheux et éviter les éboulements, il est indispensable
de mettre en place un soutènement.
Dans ce chapitre, nous allons présenter les différents matériaux de soutènement, préciser leurs modes
d’action ainsi que les méthodes analytiques du calcul susceptibles d’être mise en œuvre pour les
dimensionner.
1.1 Le bois
Le boisage reste d’usage surtout dans les pays en voie de développement où la main d’œuvre
nécessaire pour sa mise en place est moins coûteuse. Le bois est un matériau facile à travailler et
présente la particularité d’émettre des craquements lors de sa rupture, ce qui constitue un signe
avertisseur de danger pour les ouvriers.
Il présente aussi deux inconvénients majeurs : il est altérable (activité de certains champignons qui
peut être freinée par l’imprégnation en substances fongicides) et inflammable (on peut y remédier par
l’imprégnation en substance ignifuges).
48
Techniques d’abattage et de creusement
L’élément essentiel du boisage d’une galerie est le cadre (voir schéma n°) constitué de :
Il présente plusieurs avantages : légèreté, facilité d’usinage, son craquement avertisseur, prix…
Mais il présente aussi des inconvénients : faible résistance, pourrissement par attaque biologique et
présence d’humidité dans la mine, risque d’incendie, souvent perdu sur place et n’est pas récupérable.
Cependant, le bois de mine a été remplacé petit à petit par des soutènements plus robustes fabriqués
dans l’acier.
a. composition du bois
Du centre vers la périphérie, on observe le cœur de couleur foncée, l'aubier plus clair et l'écorce.
L'aubier et le cœur sont formés de cernes concentriques. Le cambium, fragile, a disparu et son
emplacement
acement est marqué par une fente concentrique entre le bois et l'écorce. On observe les rayons de
couleur claire qui traversent le bois du centre jusqu'à la périphérie.
49
Techniques d’abattage et de creusement
en séchant.
E3 E2
On constate que la traverse en bois présente plus de résistance dans la direction axiale que dans n-
importe quelle autre direction. Il est donc intéressant de la placer dans la direction de l’effort.
Mais en ce faisant, il ne faut pas oublier que plus l’élancement est grand plus les risques de flambage
deviennent importants.
Il est clair que le bois offre une plus grande résistance dans sa direction axiale.
50
Techniques d’abattage et de creusement
L’analyse de la résistance des éléments de soutènement en bois permet d’établir deux grands cas de
charge :
D4
La résistance au flambage est donnée par : P 29 où D est le diamètre de la poutre et H
H2
sa hauteur. Ce type de charge et constaté pour les poutres isolées et les montants d’un cadre.
D3
La résistance à la flexion est donné par : P 0,19 où D est le diamètre et G est la portée de
G
la traverse. Ce type
ype de charge et constaté pour les traverses d’un cadre en bois.
Soutènement en bois :
L’élément de soutènement utilisé par le bois est la poutre. La poutre peut être circulaire ou
rectangulaire. Elle peut être utilisée toute seule ou en association d’autres
d’autres poutres pour former un
cadre.
1.2 L’acier,
Le soutènement métallique vient supplanter le soutènement en bois. Il présente pour cela plusieurs
avantages :
Il est plus cher, plus difficile à manier, n’avertit pas en cas de rupture…
Le soutènement métallique présente des utilisations différentes et s’adapte à plusieurs conditions pour
plusieurs raisons :
a. Matériaux,
D’abord, à cause du matériau lui--même. Il y a plusieurs qualités d’aciers.. Les plus grandes classes
sont :
les aciers ductiles : qui présentent une moindre résistance mais une plus grande résistance
résiduelle.
Les aciers résistants : qui présentent une
une plus grande résistance mais qui ont une faible
résistance résiduelle.
b. La forme,
Puis, à cause des différentes formes qu’on lui donne. Des formes qui s’adaptent à la forme et à la taille
des travaux, qui s’adaptent à l’emploi et qui opposent une résistance
résistance maximale avec la même quantité
de matière.
Exemples :
Pour le cintre :
51
Techniques d’abattage et de creusement
1ère classe : Le cadre métallique, le cintre, le soutènement marchant, l’étançon, les voussoirs…
Il était utilisé dans le cas de terrains difficiles à résistance mécanique faible. C’est un soutènement de
protection des parois contre l’altération et la dégradation progressive.
prog Il accompagne donc souvent
le boulonnage et le treillis soudé.
soudé
Actuellement, il est un soutènement à part qui peut démontrer son efficacité dans les terrains fracturé
peu déformable.
a. Composition,
52
Techniques d’abattage et de creusement
La composition du béton projeté dépend de la technologie de mise en œuvre (voir tableau). Il contient
bien sûr le ciment le sable et les granulats.
La projection du béton est réalisée par deux voies (sèche et humide) mais toujours à l’air comprimé.
53
Techniques d’abattage et de creusement
Cette technique permet d’utiliser des agrégats assez grossiers, jusqu’à 15mm ou même plus.
Parmi les inconvénients majeurs, on peut citer le taux de rebond des granulats qui peut donner une
perte de 30%.
Le soutènement provisoire : utilisé dans les ouvrages souterrains dont la durée de vie ne dépasse
pas quelques dizaines d’années (dans les mines et provisoirement dans les ouvrages d’art).
Dans cette catégorie on distingue : les cintres, les cadres, le béton, les boulons…
le soutènement permanent : utilisé dans les ouvrages d’art dont la durée de vie peut être très
longue soutènement robuste et très onéreux (les ouvrages d’art, usines souterraines, réservoirs
souterrains…).
Dans cette catégorie, on peut classer : tout le soutènement provisoire en plus des voussoirs, les
tubes creux…
Méthodes empiriques :
Exemple : Classification de Bieniawski,
Généralités Hypothèses
54
Techniques d’abattage et de creusement
La première version de la classification de Bieniawski a été établie en 1973. Elle a subi quelques
modifications et pondérations depuis cette date. Nous présentons ici la version de 1989 présentée dans
l'ouvrage de Bieniawski : «Rock Mass Classifications» :
Théorie
Comme toute méthode empirique, Bieniawski tient compte de certains paramètres dans sa
classification (Hoek & Brown. 1980; Baroudi, 1988; Bouvard & al. 1988) qui sont :
La résistance de la
matrice rocheuse
La Qualité de la
roche via RQD de
Deere
L'espacement des
discontinuités de la
roche
La qualité des
discontinuités de la
roche
Les conditions
hydrologiques
L'orientation des
discontinuités
La détermination de chacun de ces paramètres permet de situer le massif rocheux étudié dans l'une des
cinq classes prédéfinies auxquelles sont attachés des indices de pondération. Le RMR ou Rock Mass
Rating est l'indice global du massif. Il est obtenu en sommant tous les indices individuels.
Les divers paramètres de la classification ne contribuent pas de manière équivalente au comportement
du massif rocheux. C'est pourquoi, à partir de son expérience, Bieniawski leur a affecté un indice de
pondération.
La résistance de la matrice rocheuse,
Bieniawski reprend la classification de la résistance à la compression uni axiale de la roche intacte
proposée par Deere. Comme alternative, il propose également l'évaluation par le test de la charge
ponctuelle dans lequel une carotte est chargée suivant un diamètre par deux pointes en acier (Broch &
Franklin, 1972). On en déduit le "point load index" Is (parfois appelé Indice Franklin) :
P
Is et la résistance à la compression uni axiale par : c 14 0.175 D I s
D2
Avec : P la charge pour rompre l'échantillon de roche, D le diamètre de la carotte (en mm)
55
Techniques d’abattage et de creusement
Ouverture des discontinuités < 0.1 mm < 0.1 mm 0.1-1 mm 1 - 5 mm > 5mm
Le tableau suivant attribue les notes aux différentes classes des paramètres :
Paramètres CLASSE
1 2 3 4 5
RQD 20 17 13 8 3
Résistance de la matrice rocheuse 15 12 7 4 0
Distance entre les discontinuités 20 15 10 8 5
Altération 6 5 3 1 0
Ouverture des discontinuités 6 5 4 1 0
Persistance des discontinuités 6 4 2 1 0
Rugosité 5 5 3 1 0
Remplissage 6 4 2 2 0
Débit de percolation 15 10 7 4 0
Orientation 0 -2 -5 -10 -12
Des tentatives de prise en considération de l'influence de l'eau souterraine sur la stabilité des
excavations, sont présentées sous diverses formes :
Système de notation :
56
Techniques d’abattage et de creusement
Ce dernier paramètre est traité séparément, car l'influence de l'orientation des joints se marque
différemment suivant le type d'application; à savoir les tunnels, les talus ou les fondations.
Remarquons que la valeur prise par cette note d'ajustement est le fruit d'une estimation qualitative.
Comme aide à la décision dans le cas des tunnels, on se référera à un tableau d'orientation ou à :
Système de notation :
Pendage 0° - 20° -5
Direction Pendage 20° -45° -5
parallèle à l'axe
du tunnel Pendage 45° - 90° -12
Pendage 20° - 45° -10
Creusement du tunnel dans le sens inverse du pendage
Pendage 45° - 90° -5
Direction
perpendiculaire Pendage 20° - 45° -2
à l'axe du tunnel Creusement du tunnel dans le sens du pendage
Pendage 45° - 90° 0
Le RMR est égal à la somme des notes attribuées au massif. Le tableau suivant donne la classe du
massif selon la classification de Bieniawski :
A partir de cette classification on peut choisir le soutènement approprié. L’exemple donné des
recommandations d’après Z. Bieniawski intéresse les avant-projets sommaires pour des galeries de 5 à
12m de portée excavées à l’explosif :
57
Techniques d’abattage et de creusement
Type de soutènement
Classe Boulon à ancrage Béton projeté Cintres métalliques
Espacet Complét Voûte Piedroits Complét Type Espacet
1 GENERALEMENT PAS NECESSAIRE
2 1.5-2 m Treillis 50 mm néant néant non rentable
occasionnel en
voûte
3 1-1.5 m Treillis plus 30 100 mm 50 mm A l’occasion Cintres légers 1.5 à 2 m
mm de béton treillis et
projeté en boulons
voûte si
nécessaire
4 0.5- 1 m Treillis plus 150 mm 100 mm Treillis et Cintres moyens et 0.7 à 1.5
30-50 mm de boulons de 50 mm de béton m
béton projeté 1.5 à 3 m projeté
en voûte et en d’espacement
piedroits
5 Non recommandé 200 mm 150 mm Treillis Immédiatement 80 0.7 m
boulons et mm de BP puis
cintres légers cintres lourds à
l’avancement
La classe du RMR permet d’apprécier aussi le temps de tenue de la portée maximale dans une
excavation (voir tableau suivant) :
Quel est le RMR, la classe du massif et le soutènement à utiliser dans le cas proposé ?
58
Techniques d’abattage et de creusement
Méthodes analytiques :
Pour le calcul d’un soutènement, il faut connaître d’une part
1. Rappel de RDM :
59
Techniques d’abattage et de creusement
I x y 2 d
Exercice 2:
Déterminez le moment d’inertie de la section du fer cornière par rapport au côté AF et les moments
d’inertie de la section I par rapport à x et y.
Les modules de flexion
Après calcul des moments d’inertie, on passe au calcul des modules de flexion définis par :
Ix Iy
Wx et Wy
y max x max
3. Modes d’action d’un soutènement
le soutènement retient les blocs détachés du massif : rôle de support (boulons, câbles, cintres,
béton, cadres, grillage, treillis...). Dans les roches suffisamment résistantes tout soutènement est
inutile. En pratique, on place un soutènement de protection pour éviter la chute des blocs délités et
soustraire les parois à l’action des agents atmosphériques.
60
Techniques d’abattage et de creusement
pour un soutènement en bois ou métallique placés tous les x mètres, dans une galerie de
largeur L, on estimera que les cadres peuvent appliquer une contrainte de confinement
égale à :
F
où S = x.L dans le cas où la surface est rectangulaire
S
pour un boulonnage où l’on place db boulon par m2, la contrainte de confinement pourra
atteindre db.B par mètre carré, B étant la charge de rupture d’un boulon.
L’effort de confinement maximal apporté par un soutènement ne dépasse guère 0.2 à 0.3
MPa, cet effort ne peut pas bloquer tout mouvement de convergence dans le massif (les
contraintes naturelles sont bien plus importantes).
Le rôle du confinement peut être illustré par la réaction d’une éprouvette en compression
triaxial. La résistance R de l’éprouvette devient fonction du confinement latéral p :
Le facteur K étant de l’ordre de 5 à 8. On voit ainsi qu’on peut consolider un pilier par
l’application d’une contrainte latérale relativement faible.
le soutènement peut créer une armature interne dans le terrain : rôle d’armature (câbles ou
boulons du type ancrage réparti ou à friction).
Les boulons et les câbles ont l’avantage de pouvoir soutenir de très grandes sections. Ils ne sont
pas encombrants et faciles à mettre en place. Ce rôle d’armature est le rôle essentiel des câbles que
l’on utilise pour renforcer de grandes masses rocheuses.
- le béton projeté
- le béton projeté plus les cintres métalliques légers
2. le soutènement agissant par double action : application d’une pression de confinement et apport
d’un renforcement de la surface excavée :
- les injections
- la congélation
61
Techniques d’abattage et de creusement
- l’air comprimé
En accessoire, on peut ajouter les grillages, le bois de garnissage10 et les treillis soudés comme
protection contre les chutes locales des blocs et consolider les structures du soutènement.
Exercice 3:
Supposons qu’un cadre en bois est placé dans une galerie de section 4m de largeur sur 3m de hauteur,
dans un massif fracturé de classe 5 dans la classification de Terzaghi (l’angle de frottement de la roche
est 43°). Quels doivent être les dimensions des montants et de la traverse.
Exercice 4 :
Application : soit les schémas de charge comme schématisé.
Les appuis en A et B sont considérés comme des rotules.
Calculez, le moment fléchissant et l’effort tranchant sur la
poutre en bois. Déterminez le diamètre nécessaire pour
soutenir cette charge pour chaque cas.
Ce type de soutènement a pris la place du soutènement en bois et a été à son tour supplanté par le
boulonnage. C’est le soutènement auquel on peut avoir recours quand le boulonnage n’est pas
possible ; dans les massifs rocheux fracturés. Le cintre permet une meilleure répartition du
confinement sur le pourtour de la galerie soutenue. C’est aussi un soutènement très rassurant vu sa
robustesse et les déformations importantes qu’il peut supporter sans se rompre. Ce qui laisse au mineur
de prendre les mesures qu’il faut.
Les cintres sont formés de plusieurs éléments assemblés entre eux. Ces éléments doivent être adaptés à
la forme de la galerie.
Un cintre peut comprendre :
Plusieurs styles de cintres ont été développés. Les différences se font au niveau :
10
Permet en plus une meilleure répartition des poussées sur le soutènement.
62
Techniques d’abattage et de creusement
De la qualité de l’acier utilisé : un acier dur ne se déforme que légèrement avant rupture sans
rien laisser présager tandis qu’un acier doux se déforme plus rapidement.
rapideme
La forme de la section des éléments : plusieurs types sont disponibles (Type H, Type HE,
Type GI, Type TH…)
Le mode d’assemblage des éléments du cintre : assemblage rigide (éclisse, platine soudée),
assemblage coulissant (profil par pair, profil unique)
unique
Le poids par unité de longueur des éléments du cintre.
cintre
Pour ce type de soutènement on ne peut pas envisager sa fabrication dans les ateliers des sociétés
minières. Cependant, on peut vérifier les éléments constitutifs du cadre et en fonction du M f max
déterminer la poussée critique correspondante P c r . Lorsque la poussée P du massif sera plus grande
nous aurons une déformation de l’élément de couronne.
L’élément clé pour le dimensionnement du cintre est l’expression de sa résistance (limite élastique
élastique) en
fonction de sa géométrie (notamment les moments d’inertie du cintre).
4.1 Profils
Profil des cintres
Les cintres sont caractérisés par la forme et les dimensions de leur section droite. On les définit par les
paramètres suivants :
-le poids de l’acier au mètre.
-Les
Les modules de flexion Wx et Wy suivant les deux directions principales de la section Ox et Oy
Cintres rigides
Les profilés les plus courants pour les cintres rigides sont :
Type H Type HE
Cintres coulissants
Les profilés les plus courants pour les cintres coulissants sont les profils TH (Toussaint
Toussaint Heintzmann
Heintzmann).
Ils sont conçus pour que les éléments du cintre puissent s’emboîter l’un dans l’autre et coulisser mais
on utilise deux qualités :
Profil unique : deux éléments jointifs peuvent avoir le même profil. Leur masse varie entre 13
à 44 kg/m.
Profil par pair : les deux éléments jointifs n’ont pas le même profil. Leur masse est de 20 kg/m.
Exemple de sections pour cintre coulissant et leurs caractéristiques :
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Techniques d’abattage et de creusement
Cependant, il existe plusieurs approches analytiques pour estimer cette portance. Pour cela, on va
supposer que :
Les cintres sont des arcs semi-circulaires
Les bases et les pieds sont bloqués
1er cas : chargement par une force ponctuelle verticale (voir schéma) :
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Techniques d’abattage et de creusement
2ème cas : chargement par une force verticale uniforme (voir schéma) :
Exercice 5:
On suppose qu’on a une gamme de 3 qualités de cintres semi-circulaires de 3m de rayon. Le module
de déformation du cintre est 90 cm3. Sachant, que A = 550MPa, calculez les charges maximales
supportées par le soutènement dans le cas d’un chargement ponctuel et réparti? Commentez.
Le coulissement du cintre:
Dans le cas d’un cintre coulissant, le coulissement se fera lorsque l’effort tangentiel au point de
fixation du cintre devient trop important. Cet effort est donné par la relation :
4
N p.r cos sin 2
3
Exercice 6:
Pour un cintre de trois éléments (2 fixations pour = 30°), la charge tangentielle en ce point sera :
Calculez la valeur de N lorsque la charge maximale sur le soutènement est atteinte. Le coulissement
doit se faire pour un effort inférieur si l’on veut éviter la destruction du soutènement. Le module de
déformation du cintre est 60 cm3
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Techniques d’abattage et de creusement
EI
Pcr 3 en kg/cm linéaire
r3
où E est le module d’élasticité du matériau en kg/cm2
I est le moment d’inertie de la section en cm4
r est le rayon de courbure de la couronne en cm
Exercice 7:
Pour un cintre de trois éléments (2 fixations pour = 30°), calculez la valeur de Pcr dans le cas de
flambage des montants. Les caractéristiques du soutènement de 3m de rayon sont données sur le
tableau suivant qu’il faudra compléter :
60 324
93 598
137 972
Pmax
Si l’espacement entre cintres est e (en cm) alors la pression sur le soutènement sera : s
e
s est la pression de confinement dispensée par le soutènement.
Les montants ou pieds ou étançons ou étais : sont constitués par des profilés métalliques
coulissants afin d’en ajuster la hauteur et de permettre un coulissement du soutènement
pour éviter la rupture du soutènement quand la charge devient importante.
Le chapeau : est constitué d’un profilé rigide
Ce type de soutènement se substitue aux cintres dans le cas où on ne veut pas toucher à la stratification
du toit (massif sédimentaire) et donner à la galerie une forme rectangulaire.
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Techniques d’abattage et de creusement
Résistance du chapeau
Dans le cas d’une charge ponctuelle : le moment fléchissant dans le chapeau est maximum
en P et est donné par :
P.a.b 4 3 H Ic
M avec
2G 2 3 G Ip
b a
les réactions verticales : R Ay P et R By P
G G
ab 3
les réactions horizontales : R Ax R Bx P
GH 2( 2 3)
Dans le cas d’une charge uniformément répartie : le moment fléchissant dans le chapeau
est donné par,
3 1
M pG 2
82 3
G
les réactions verticales : R Ay RBy p
2
G2
les réactions horizontales : R Ax RBx p
4 H (2 3)
Aucun moment de flexion : l’étai est soumis dans ce cas à un flambage. Dans ce cas on
utilise la formule d’Euler donnant la force critique d’apparition du flambage,
EI
Pc 2
H2
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Techniques d’abattage et de creusement
Cette formule donne des valeurs importantes ce qui est limité par le coulissement des
assemblages.
NB : Il faut toutefois se souvenir que l’étai fléchir dans la direction du moment d’inertie
minimal du profil.
Le chapeau exerce un moment de flexion sur l’étai : la combinaison de moment aux efforts
de flambage risque d’accélérer la ruine du soutènement. Aussi il est recommandé d’incliner les
étançons métalliques pour éviter la transmission des efforts de flexion.
6. Le boulonnage
Boulonner ou visser des blocs susceptibles de tomber au massif s’appelle boulonnage. Ce type de
soutènement a plusieurs avantages :
Le type de boulonnage peut changer en fonction des qualités de terrain (exemple boulonnage dans un
massif stratifié). il peut changer en fonction de la position (couronne ou parement) et il peut changer
suivant la qualité du massif (résistance et fracturation).
Plusieurs qualités de boulons existent mais peuvent être classés en trois classes :
Les boulons à ancrage ponctuel : utilisés dans les massifs rocheux peut fracturé et consiste à
placer dans un trou une tige munie d’un système d’ancrage à son extrémité fond de trou et munie
d’une plaque de serrage contre le terrain à son extrémité hors de trou.
- Qualité de l’acier : ductile ou fragile (on préfère les acier ductiles :A70-2)
- Diamètre des tiges : 14 à 30mm
- Caractéristiques mécaniques : la limite d’élasticité, la charge à la rupture11 et l’allongement à
la rupture (on admet souvent 4%).
L’autre élément tout aussi important est la tête d’ancrage qui est constitué d’un cône
d’expansion et des coquilles sous l’action du cône.
11
Le boulon peut se rompre par traction ou par cisaillement
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Techniques d’abattage et de creusement
Stabilité du boulon :
Le boulon est composé aussi de coquille qui assure son ancrage dans le massif. Plus on serre le
boulon plus la coquille se plaque sur la paroi interne du trou et s’ancre à la roche. Deux
conditions sont nécessaires à la stabilité de la structure :
F F
N2 cot g 1 et T2
n n
1 et 2 sont respectivement angle de frottement de la noix sur la coquille et de la coquille sur
la roche.
Le glissement sera possible si : T2 N 2 tg 2 donc que si 2 < 1 + il y aura glissement. (
est de 6 à 8° et 1 est de l’ordre de 22°).
Les boulons à ancrage réparti: utilisés dans les massifs tendres continus ou très fracturés.
C’est une tige qu’on place dans un trou et qu’on scelle au massif par de la résine ou du ciment.
Les tiges utilisées peuvent être lisses (leur caractéristiques sont selles des tiges des boulons à
ancrage ponctuel)., on des tiges crénelées pour une meilleure adhérence entre le boulon et le
produit de scellement.
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Techniques d’abattage et de creusement
Il faut laisser à l’ancrage un temps de prise suffisant. Il faut en moyenne un temps de 12h pour
atteindre 25 à 35Mpa de résistance.
Dans le cas où on peut approximer cette résistance par la cohésion de la roche. On sait que la
cohésion est liée à la Rc et l’angle de frottement interne par :
Rc Rc DL
C tan on a donc : Fc
2 4 2 2
tan
4 2
Si Fa est la limite de rupture de la tige :
- Si Fc > Fa il y a rupture de la tige
- Si Fc< Fa il y a extraction du boulon
La longueur minimale d’ancrage du boulon pour qu’il y ait rupture du boulon est :
2Fa
La tan
DR c 4 2
Les boulons à friction : Ils peuvent se substituer à ces derniers. Ils sont appelés comme cela
parce qu’ils tiennent dans le trou à l’aide uniquement du frottement du métal sur la paroi rocheuse.
Deux types sont les plus disponibles sur le marché : le Split set et le Swellex.
- Le Split set :
Il se compose d’un tube d’acier creux fendu le
long de la génératrice. Le modèle standard a une
épaisseur de 2.3mm, un diamètre extérieur de 38 à
39mm et une largeur de fente de 18mm. L’acier
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Techniques d’abattage et de creusement
utilisé est de haute résistance. L’extrémité introduite en premier dans le massif est légèrement
rétrécie. Il se met en place dans des trous de 36mm en l’enfonçant dans le trou. Le tube
applique ainsi une pression à l’intérieur de la paroi du trou.
Pour connaître la valeur de la contrainte radiale r exercée par le boulon, on procède à l’essai
d’arrachement, on détermine ainsi F:
F DL r tan
avec D diamètre du trou, L la longueur du split set et angle de frottement roche – acier.
- Le Swellex :
Il se compose d’un tube d’acier creux
initialement relié sur lui. Les caractéristiques
standards sont : le diamètre du tube replié est
de 27mm d’épaisseur, l’épaisseur de la paroi
est 2mm, le tube avant pliage est de diamètre
41mm.
Les longueurs standards sont de 0.6 à 3.6m
avec un pas de 0.3m.
Essais particuliers,
On peut assister pour les boulons à des essais tout particuliers, tel que :
- les essais de cisaillement : la résistance des boulons à ancrage ponctuel est pratiquement nulle
mais il a quand même une action sur les fractures. Les autres types de boulons offre une
meilleure résistance au mouvement des blocs le long des fractures.
- Les essais d’arrachement : ces essais essaient de tracer la loi de comportement des boulons
soumis à une charge d’arrachage de plus en plus croissante :
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Techniques d’abattage et de creusement
Exemples d’application,
Stabilité de bancs
Il s’agit du cas particulier d’ouvrages creusés en
direction dans des massifs rocheux nettement stratifiés
horizontalement. Leur géométrie doit être élancée —
forme quadrangulaire, voûtes surbaissées, etc... —
de telle sorte qu’un schéma de fonctionnement "poutre
sur deux appuis" soit pertinent.
rotation possible aux deux extrémités, on admet en première approximation que le moment maximal
est :
La contrainte de traction maximale associée qui s’écrit :
Doit être inférieure à la contrainte admissible de la roche, d’où l’on déduit la longueur minimale des
boulons :
Soit par ailleurs l’angle de frottement entre deux bancs, T l’effort tranchant de la section considérée
et b la pression de serrage qui doit s’opposer au glissement (précontrainte rapportée à la surface
tributaire). La contrainte maximale de cisaillement est atteinte à mi-hauteur
mi hauteur au niveau des appuis :
3T
et on doit assurer b tan max , finalement on obtient : b
2h tan
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Techniques d’abattage et de creusement
Des algorithmes de calcul permettent d’identifier automatiquement les blocs susceptibles de tomber.
En 2D, pour des cas simples d’un ou deux dièdres, les calculs peuvent être menés à la main jusqu’au
dimensionnement du boulonnage :
Bloc en voûte :
Dans ce cas il n’est pas nécessaire de considérer
les propriétés mécaniques des discontinuités
pour calculer le soutènement. Les boulons
doivent dépasser largement dans le rocher sain
pour assurer un ancrage suffisant (un mètre
minimum). Le nombre total de boulons N peut
être approché
par la formule suivante :
où
W est le poids du bloc ;
f, le coefficient de sécurité,
souvent pris entre 2 et 5 ;
B, la charge maximale admise pour un boulon.
Il est important de noter que sur certains chantiers, le boulonnage n’a pas suffit à empêcher la chute du
bloc, avec pourtant un coefficient de sécurité de 2 ou plus. Le chargement des tiges n’est en effet pas
simultané et certains ancrages sont plus sollicités que d’autres. Il convient donc de bien repérer le
mode de rupture et de bien répartir le positionnement des boulons.
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Techniques d’abattage et de creusement
Bloc en piédroits :
Dans ce cas il est nécessaire de connaître les
propriétés mécaniques des discontinuités, en
particulier leur angle de frottement et leur
cohésion. Lorsque la fracture sur laquelle peut
glisser le dièdre n’est pas assez cimentée ou
rugueuse, un mouvement s’amorce lors du
creusement de la galerie. La résistance au
cisaillement maximale n’est pas atteinte
immédiatement,
iatement, et le bloc peut sembler "tenir"
alors qu’il est à deux doigts de glisser. Quoiqu’il
arrive, on vient systématiquement boulonner le
dièdre dangereux.
La pression de serrage appliquée par le système
de boulonnage — dès la mise en place ou
naturellement
ment après un léger mouvement du bloc
— crée un effort normal supplémentaire sur la
discontinuité, donc un accroissement de la résistance au cisaillement du joint et par conséquent une
augmentation de la sécurité vis-àà-vis du glissement.
Avec :
W est le poids du dièdre incluant éventuellement celui de tous
les autres blocs qu’il supporte ;
f, le coefficient de sécurité compris entre 1,5 et 3 ;
, le pendage de la discontinuité de glissement ;
c, la cohésion de la discontinuité ;
A, l’aire de glissement ;
B, la charge maximale admise pour un boulon ;
,, l’angle que forment les boulons avec la normale à la
discontinuité.
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Techniques d’abattage et de creusement
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