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CHAPITRE I- Electrostatique
I.1- INTRODUCTION
I- Electrostatique
I.1- INTRODUCTION
*Définition de l’électrostatique :
L’électrostatique est une partie de l’électricité générale qui s’intéresse aux phénomènes créés par des
charges électriques à l’état statique (immobile).
*Définition de la charge électrique :
- La charge électrique est une propriété fondamentale de la matière qui permet d'expliquer certains
phénomènes (électrostatique, électrocinétique, électromagnétisme,…).
- L’expérience montre qu’il n’existe que deux types de charges électriques, arbitrairement appelées
positives et négatives : deux charges de même signe se repoussent et deux charges de signes opposées
s'attirent.
*Principe fondamental : conservation de la charge électrique (Faraday, 1837) :
Lorsqu’un système matériel est isolé, la somme de toutes les charges positives plus la somme de toutes
les charges négatives se conservent (est constante).
*Structure atomique : Principe de non divisibilité infinie de la charge :
La matière n’est pas indéfiniment divisible. En électricité, l’électron est le quantum de charge électrique
négative noté (e) tandis que le proton est le quantum de charge électrique positive noté (e) . Par
conséquent, une charge électrique quelconque est quantifiée : Q ne , avec n un nombre entier. Dans
le système International, l’unité de la charge est le Coulomb (C).
*Phénomène d’électrisation :
Il est possible de faire apparaître des charges électriques par frottement à la surface de certains corps :
- Frottement d’un barreau d’ambre (résine produite par les conifères) par un tissu en coton. Des charges
négatives apparaissent à la surface du barreau car des électrons sont arrachés du tissu et transférés sur le
barreau (en grec, ambre se dit « elektron »).
- Frottement d’un barreau en verre par un tissu de soie. Des charges positives apparaissent à la surface
du barreau car des électrons sont arrachés au barreau de verre et transférés sur le tissu.
Dans les deux cas, il y a conservation des charges : la somme des charges sur le barreau et le tissu est nulle.
Remarques :
- La notion « positive/négative » est conventionnelle : les charges apparaissant sur du verre sont dites
positives, celles apparaissant sur l’ambre sont dites négatives.
*Conducteurs et isolants :
La matière est constituée d’atomes, c’est-à-dire de charges positives (les noyaux) entourées de charges
négatives (les électrons). Les électrons périphériques assurent les liaisons chimiques et donc la cohésion
des solides.
- Dans les conducteurs, ces électrons, appelés « électrons libres », peuvent se déplacer à l’intérieur du
matériau et peuvent donc conduire l’électricité.
- Par contre, dans les isolants, ces électrons se déplacent dans une petite région de l’espace autour des
noyaux et sont liés aux atomes de sorte que les isolants ne conduisent pas le courant électrique.
- Il faut citer aussi les semi-conducteurs, intermédiaires entre les conducteurs et les isolants.
*Exemple d’électrisation :
- Une sphère métallique, initialement neutre, est fixée sur un manchon isolant reposant sur le sol. En
approchant un barreau de verre préalablement chargé positivement, on observe des charges négatives
sur la surface de la sphère face au barreau et autant de charges positives sur la face opposée
(conservation des charges) (Figure 1). (Pour s’en convaincre, il suffit d’approcher un pendule témoin
chargé positivement ou négativement).
- Relions la sphère à la Terre par un fil conducteur du côté des charges positives, tout en maintenant le
barreau dans sa position. Les électrons de la Terre vont monter et neutraliser les charges positives
(Figure 2). Cette face n’est donc plus chargée.
-Supprimons le fil (le barreau étant toujours à sa place) : on observe que les charges négatives sont
retenues par les charges positives du barreau sur la surface de la sphère qui lui fait face (Figure 3).
- Si on éloigne le barreau, la sphère étant un conducteur, alors les charges vont se répartir uniformément
sur toute la surface de la sphère (Figure 4).
1 9 2 2
k 9.10 Nm C : Constante caractérisant le milieu, ici le vide.
4 o
Remarques :
1/ Cette loi n’est valable que pour des distances r très supérieures aux dimensions des charges.
2/ Pour un milieu autre que le vide, au lieu de o , il faut prendre o r où r est appelée la « permittivité
1
relative du milieu ». La constante k devient : k .
4 o r
Pour l’air et l’eau pure, par exemple, la permittivité relative r vaut respectivement 1,00058 et 80.
Application :
*Comparaison entre la force gravitationnelle et la force électrostatique pour le système Proton/Electron.
Fe
*Pour le système Electron/Electron : 4,17.1042 .
Fg
Fe
*Pour le système Proton/Proton : 1, 24.1036 .
Fg
q' dτ
*volumique : dq d ( : densité volumique de charges en C / m3 ) : F(M) =
4πε o (v) ρ(P)
r2
u
d est un élément de volume. L’intégration est effectuée sur le volume (v) du corps chargé.
q ' o d
Si cste o (répartition uniforme de charges), alors : F(M)
4o (v) r 2 u
q' dS
*surfacique : dq dS ( densité surfacique de charges en C / m 2 ) : F(M) =
4πε o (S) σ(P) r 2 u
L’intégration est effectuée sur la surface (S) du corps chargé.
q ' o dS
Si cste o , alors : F(M)
4o (S) r 2 u
q' d
*linéique : dq d ( : densité linéique de charges en C / m ) : F(M) = (L) λ(P) r 2 u
4πε o
L’intégration est effectuée sur la longueur ( L ) du fil chargé.
q ' o d
Si cste o , alors : F(M)
4o (L) r 2 u
Remarque :
Pour calculer ces intégrales, il faut choisir un repère et y projeter ces relations vectorielles de manière à
procéder au calcul intégral de fonctions scalaires habituelles. Dans ce cas, on obtiendra les composantes
de F par rapport aux axes du repère considéré.
Une troisième charge q’ distante de r’ de q o sera aussi soumise à une force donnée par la loi de
qo q '
Coulomb : Fqo q ' (M ') u . Et ainsi de suite…
4 o r '2 OM '
qo
Si l’on considère la fonction vectorielle : E(M) u , alors on peut écrire les relations ci-
4o r 2 (M) OM
dessus comme suit : Fqo q (M) qE(M) et Fqo q ' (M ') q ' E(M ') .
qo
E(M) = u est appelé champ vectoriel électrostatique créé par la charge q o au point M de
4πε o r 2 OM
l’espace. Et la loi de Coulomb devient : F(M) = qE(M) , force appliquée à la charge q situé au point M
où règne un champ électrostatique E(M) .
F N N / C
E (On verra plus loin que l’unité usuelle est plutôt V/m).
q C
n 1 qi
D’où : E= u
2 i
i=1 4πε o ri
1 σdS
*surfacique : dq dS ( densité surfacique de charges) : E(M) =
4πε o (S) r 2 u
L’intégration est effectuée sur la surface (S) du corps chargé.
o dS
Si cste o , alors : E(M)
4o (S) r 2 u
1 λdl
*linéique : dq d ( : densité linéique de charges) : E(M) = (L) r 2u
4πε o
L’intégration est effectuée sur la longueur (L) du fil chargé.
o d
Si cste o , alors : E(M)
4o (L) r 2 u
I.4.4- LIGNES DE CHAMP
I.4.4.1- Définition et propriétés
Définition :
Dans l’espace où règne un champ électrostatique E créé par
une distribution de charges, on appelle ligne de champ, une
courbe () pour laquelle le vecteur E(M) est tangent à ses
points (M).
Propriétés :
*Deux lignes de champ ne peuvent se couper. Autrement dit, en chaque point de cet espace, ne passe
qu’une seule ligne de champ.
*La ligne de champ est une courbe orientée. Son orientation est celle du vecteur E(M) au point M
Dans le cas d’une seule charge, positive ou négative, les lignes de champ sont des demi-droites. Celles-
ci divergent si la charge est positive et convergent si la charge est négative.
Si les charges ne sont pas égales, les lignes de champ ne sont symétriques que par rapport au plan
passant par les deux charges.
Exemple : deux charges, l’une positive (2q) et l’autre négative (-q) :
B q dr q 1 1
D’où : WA B (F) q o A 4 o r 2
WA B (F) = q o -
4πεo rA rB
Le travail de la force électrostatique est indépendant de la trajectoire. Il ne dépend que des
positions de départ et d’arrivée de la charge qo . Cette force est donc une force « conservative ».
WA B q 1 1
V(A) - V(B) = = - .
qo 4πε o rA rB
q
E(M) ur
4o r 2
V(M) q C
4 o r
Ce potentiel est défini à une constante près. On peut donc définir une origine des potentiels
électrostatiques, en posant, par exemple, que le potentiel est nul à l’infini.
q
A partir de V(M) V(r) C , si M est à l’infini, c’est-à-dire rM ,où le potentiel
4 o r
V() 0 , alors on peut déterminer la constante C : 0 0 C C 0 , et donc, le potentiel en M
q
est : V(M) = V(r) = .
4πε o r
Unité : Le potentiel s’exprime en Volt (V), c’est-à-dire en J/C. On déduit également l’unité usuelle du
champ E qui est V/m.
Remarques :
1/ On peut déduire une définition différentielle de V :
B
A Edr B Edr
B
W (F) q Edr q
V V A B
o o
A B A
qo qo qo A dV = -E.dr
B
VA VB A dV
B
2/ A E.dr est ce qu’on appelle la circulation du champ E le long de la trajectoire () de A à B :
B
CAB = E.dr = -V B
A .
A
La circulation de E ne dépend pas de la trajectoire mais des position finale et initiale de la charge q o .
On dit que le champ E est à circulation conservative et l’on a sur un contour () fermé :
C(Γ) E.dr 0 .
()
1 σdS
*surfacique : dq dS ( densité surfacique de charges) : V(M) =
4πε o (S) r
+C
I.5.6.2- Propriétés
a/ La circulation du champ électrique est nulle sur une surface équipotentielle (S).
La circulation du champ électrostatique E le long d’une
courbe entre deux points A et B appartenant à une surface
équipotentielle (S), s’écrit :
B
CAB = E.dr , dr étant le déplacement élémentaire.
A
Le potentiel électrostatique est tel que : E.dr dV ,
B B
d’où : CAB A E.dr dV V(A) V(B) 0
A
b/ Surfaces équipotentielles dues à un champ créé par une seule charge ponctuelle.
Le potentiel, créé par la charge ponctuelle q en un point M d’une surface équipotentielle, à la distance r
de q, est :
1 q
V(M) = = cste r = cste .
4πε o r
C’est le même pour tous les points appartenant à la surface d’une sphère de rayon r. Aussi :
* les surfaces équipotentielles sont des sphères centrées sur la charge q.
* Les lignes de champ sont des demi-droites perpendiculaires aux surfaces équipotentielles.
* Selon que la charge q est positive ou négative, les lignes de champ seront divergentes ou
convergentes.
c/ Surfaces équipotentielles dues à un champ créé par deux charges égales mais de signes opposés
q 1 1
En un point M d’une surface équipotentielle, on a : V(M) C .
ste
4o r1 r2
1 1
L’équation générale de l’ensemble de ces surfaces est : - = Cste
r1 r2
Le champ étant orienté selon les potentiels décroissants, on en déduit que : Vo V1 V2 V3 ...
La surface équipotentielle confondue avec le plan médiateur ( r1 r2 ) des deux charges a un potentiel
nul : Vo 0 .
Remarque :
Dans le cas d’une surface plane, une fois avoir choisi le vecteur n perpendiculaire à la surface, la face
côté n est dite positive (ou face Nord) et l’autre face est dite face négative (ou face Sud). On y
reviendra dans le chapitre sur l’électromagnétisme.
S1 2r12 (1 cos o ) S1 S2
2 2 2(1 cos o ) C
ste
S2 2r2 (1 cos o ) r1
2
r2
On défini l’angle solide comme le rapport de la surface interceptée par le cône et du carré du rayon
de la sphère :
S1 S 2
Ω= = = 2π(1 - cosθo )
r12 r22
S1 et S2 étant les surfaces « vues » à partir du point O.
-pour , 2 : du point O, on observe la surface de la demi-sphère (ou le demi-espace).
2
Si la surface est fermée, le flux s’écrit : S =
(S) E(M).dS(M)
q dScos q
d d
4 o r2 4o
q dScos q q
S
4 o (S) r 2
4o () d S =
4πε o
Ω
est l’angle solide sous lequel on voit toute la surface (S) à partir du point O.
A noter que Ω est positif mais que q pouvant être positif ou négatif, il en est de même du flux.
2/ Une charge ponctuelle q placée en O sur une surface fermée (S) quelconque :
Imaginons un plan tangent à la surface (S) en O : de ce point, nous pouvons voir toute la surface (S) qui
est contenue dans un demi-espace (c’est-à-dire une demi-sphère de centre O). L’angle solide est donc
égal à 2. D’où, comme le montre le théorème de Gauss :
q q q
2
4 o 4o 2 o
3/ Une charge ponctuelle q placée en O à l’extérieur d’une surface fermée (S) quelconque :
Considérons deux éléments de surface dS1 et
dS2 . A partir du point O, on voit la face
négative de dS2 et la face positive dS1 : donc,
d 2 0 et d1 0 .
Les éléments de surfaces dS1 et dS2 sont vues
sous le même angle solide élémentaire, donc :
d1 d 2 d
q q
d1 E1 .dS1 d1 d
4o 4o
E1.dS1 E1.dS1 cos 1 ,
(E1 , n1 ) 1 / 2 cos 1 0
q q
d2 E 2 .dS2 d 2 d
4o 4o
E 2 .dS2 E 2 .dS2 cos 2 , (E 2 , n 2 ) 2 / 2 cos 2 0
d1 d2 d d1 d2 0 : c’est-à-dire que le flux entrant est égal au flux sortant.
Le flux total est donc nul : 0 . En effet, d’après le théorème de Gauss, les charges à l’extérieur de la
surface (S) ne sont pas prises en compte pour le calcul du flux.
« Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de symétrie contenus dans les
causes doivent se retrouver dans les effets produits ».
Cela signifie que les éléments de symétrie contenus dans la distribution de charges (les CAUSES)
doivent se retrouver dans les propriétés du champ électrique (grandeur vectorielle et norme) produit par
cette distribution (les EFFETS).
Définitions :
*plan de symétrie : Une distribution de charges ρ possède un plan de symétrie Π si, pour tout point P
de cette distribution, son symétrique P’ par rapport à Π porte la même charge que P : ρ(P’)= ρ(P).
*plan d’antisymétrie : Une distribution de charges ρ possède un plan d’antisymétrie Π si, pour tout
point P de cette distribution, son symétrique P’ par rapport à Π porte la une charge opposée à celle de P :
ρ(P’)= -ρ(P).
* Les deux charges ont leurs signes opposés et sont égales en valeur absolue :
- Le plan Π est un plan d’antisymétrie pour les charges .
- Les champs dus à ces charges sont antisymétriques par rapport à Π.
- Le champ E(M) résultant des deux charges est orthogonal au le plan Π.
On déduit que :
* Pour une distribution de charges symétrique, la détermination de deux plans de symétrie pour les
charges, passant par un point M n’appartenant pas au domaine de la distribution, donne la direction de
E(M) : c’est l’intersection de ces deux plans.
* Pour une distribution de charges antisymétrique, la détermination d’un plan d’antisymétrie pour les
charges, passant par un point M n’appartenant pas au domaine de la distribution, donne la direction de
E(M) : c’est la droite orthogonale à ce plan.
3/ Symétrie cylindrique : Si une distribution de charges est invariante par translation le long de l’axe
Oz et par rotation autour de l’axe Oz, alors le champ produit par cette distribution ne dépend que de r
(en coordonnées cylindriques (r,θ,z)) : E(M) E(r, , z) E(r) .
4/ Symétrie sphérique ou invariance de rotation autour d’un point : Si une distribution de charges
est invariante dans toute rotation autour d’un point O, alors le champ produit par cette distribution ne
dépend que de la distance r au centre de la sphère (en coordonnées sphériques (r,θ,φ)) :
E(M) E(r, , ) E(r) .
On a montré, simplement grâce à des considérations de symétrie, que le champ électrostatique, en tout
point M de l’espace, est perpendiculaire à la surface chargée (par contre, on ne sait pas si ce champ est
constant ou s’il dépend de la distance z au plan chargé).
Remarque : Deux points M et M’, symétriques par rapport au plan chargé (P), ont des champs égaux en
module mais opposés en sens.
c/ Calcul du flux de E :
Qint
On a, d’après le théorème : SG
SG E(M).dS o
*Le flux à travers la surface de Gauss (SG ) est :
SG S S' S" E(M).dS E(M ').dS' E(M ").dS"
(S) (S') (S")
SG E(M).dS E(M ').dS' car E(M").dS" 0
(S) (S')
E(M ') E(M) et dS' dS
SG 2 E(M).dS 2 E(M)dS car E(M) // dS et dans le même sens.
(S) (S)
*Mais comme E(M) est constant sur (S) , on peut le faire sortir de l’intégrale :
*D’après le théorème de Gauss, le flux à travers la surface (SG ) est égal à la charge intérieure de cette
surface fermée (ici, le cylindre de section (S) et de hauteur 2h) divisée par o . Cette charge n’est autre
que celle portée par la section SP, intersection du cylindre et du plan chargé, soit q SP . En identifiant
SP
SG 2ES E(M) (SP S S') .
o 2o
*Ce champ est indépendant de z : il est constant dans tout le demi-espace correspondant à z>0.
*En prenant k le vecteur unitaire perpendiculaire à (P), on déduit que le champ électrostatique en tout
M
M M M
M
W M (Fop ) Fop .dr Fél. .dr qE.dr q E.dr q dV q V(M) V() qV(M)
Donc, d’après la définition précédente, la charge électrique amenée de l’infini à sa position actuelle M
où le potentiel est V(M), possède l’énergie potentielle (d’origine électrique) : Ep (M) = qV(M) .
Remarque :
A noter que comme Fél. qE et que E GradV , on a :
Fél. Grad(qV) GradEp : la force électrostatique dérive de l’énergie électrostatique.
Soient n charges ponctuelles q1 ,..., q n placées aux points respectifs A1 ,..., A n de l’espace. Chacune de
ces charges est soumise aux champs électrostatiques crées par les autres charges. Cet ensemble de
charges possède une énergie potentielle Ep . Calculons-là.
Il s’agit de reconstituer le système tel qu’il est donné en faisant intervenir un opérateur qui amène les
charges de l’infini, successivement l’une après l’autre, conformément à la définition de l’énergie
potentielle de la charge électrique.
*Commençons par q1 : On l’amène de l’infini (où son potentiel est nul) à sa position A1. Comme toutes
les charges sont à l’infini et que l’on suppose que ce sont-là les seules charges existant dans l’espace,
au point A1, il n’y a pas de potentiel : V(A1 ) 0 et donc l’énergie potentielle de q1 est nulle :
Ep (q1 ) q1V(A1 ) 0 .
1 q1
un potentiel au point A 2 : V1 V(A 2 ) et donc l’énergie potentielle de q 2 est :
4 0 r12
1 q1q 2
Ep (q 2 ) q 2 V1 .
4o r12
Il faut remarquer qu’il n’y a aucune raison de privilégier q1 par rapport à q 2 : on aurait pu commencer
1 q1q 2
Ep (q 2 ) 0 et Ep (q1 ) q1V2
4o r21
1 1 q1q 2 q 2 q1
Ep (q1 , q 2 )
1
2
Ep (q1 ) Ep (q 2 ) (q1V2 q 2 V1 )
1
2
2 4 o r12
1 q 2 q1
r21 4 o r12
.
1
En somme, le facteur intervient parce que, par cette méthode, on compte deux fois l’influence
2
réciproque qu’ont deux charges l’une sur l’autre, autrement dit, pour ne pas compter 2 fois
l’interaction mutuelle des deux charges.
n n
1 qj
et l’énergie potentielle de q i est : Ep (q i ) q i Vj qi
j1 j1 4 o rij
.
j i j i
2/ Pour trouver l’énergie totale du système constitué de n charges, on somme sur (i) avec (i j) et on
1 1 n n 1 q j 1 n 1 qi q j
multiplie par
2
: Ep = i
q =
2 i=1 j=1 4πεo rij 2 i, j=1 4πεo rij
.
i j j i ij
Selon que l’on considère une distribution de charges de densité volumique (ρ), surfacique (σ) ou
linéique (λ), les énergies potentielles du corps chargé sont respectivement :
1 1 1
ρV(M)d , Ep = σV(M)dS λV(M)d
2 (L)
Ep = ou Ep =
2 (V) 2 (S)
1
Unité : C.m ou le Debye : 1D 1029 C.m .
3
I.8.2- POTENTIEL ELECTROSTATIQUE DU DIPOLE
Les charges en A et B créent respectivement en M les potentiels VA et VB :
1 (q) 1 ( q) q 1 1 q rA rB
V(M) VA (M) VB (M)
4 o rA 4o rB 4o rB rA 4o rA rB
avec rA , rB d .
rA2 rB2
rA rB , rA rB 2r, rA rB r 2
rA rB
2
rA2 AM (OM OA) 2 r 2 a 2 2ar cos( ) r 2 a 2 2ar cos
2
rB2 BM (OM OB)2 r 2 a 2 2ar cos
rA2 rB2
rA rB 2a cos d cos
rA rB
x x
Remarque : Avec cos , on a aussi : V(M) V(x, y)
r 4 o (x 2 y 2 )3
dV E.d (E r u r E u ) (dru r rdu ) E r dr E rd (1)
V dépendant des variables r et , la différentielle totale de V en coordonnées polaires est :
V V
dV dr d (2)
r
V 1 V
Les relations (1) et (2) conduisent à : E r et E .
r r
cos
Nous avons déterminé précédemment V(M) : V(M) V(r, )
4o r 2
V μcosθ
Er = - =
r 2πεo r 3
On en déduit les composantes de E en M : E(M) = E(r, θ)
E = - 1 V = μsinθ
θ r θ 4πεo r 3
μ
son module : E(r, θ) = Er2 + Eθ2 = 1 + 3cos 2 θ
4πεo r 3
Eθ tgθ
ainsi que l’angle entre E et OM : tgα = =
Er 2
électrostatique est porté par cet axe. Son module est E1 (M) .
2 o r 3
*Deuxième position de Gauss : E r 0 . Le point M appartient à l’axe y’Oy et le champ
2
E
électrostatique est perpendiculaire à cet axe. Son module est : E 2 (M) 1.
4 o r 3
2
Donc, l’action du champ électrostatique sur le dipôle est de lui faire subir une rotation jusqu’à ce qu’il
s’aligne avec la direction du champ.
Lorsque le dipôle est parallèle et de même sens que le champ électrique le couple s'annule :
CO = 0 si μ // E
Remarque :
Ce moment de couple est indépendant du point O choisi. Calculons le moment du couple par rapport à
un point O’ quelconque :
CO ' M O ' (FA ) M O ' (FB ) O ' A FA O ' B FB O 'O FA OA FA O 'O FB OB FB
CO ' O 'O (FA FB ) OA FA OB FB 0 CO . Donc, CO ' CO
B B
L’énergie du dipôle est Ep qVB qVA q(VB VA ) q A dV q E.dr
A
Nous l'avons déjà mentionné ci-dessus qu’à l'échelle du dipôle, le champ est pratiquement uniforme et
on peut donc le faire sortir de l’intégrale :
B B
Ep q E.dr qE dr qE.AB qAB.E avec : AB rB rA
A A
Finalement, l’énergie potentielle du dipôle est : Ep = -μ.E
Ep .E E cos
*Pour Ep,min E , est dans le même sens que E , le dipôle est dans un équilibre stable : déplacé de
cet état, il y retourne spontanément.
*Pour Ep,max E , et E sont opposés, le dipôle est dans un équilibre instable : déplacé de cet état, il
n’y retourne pas. Il tend à être dans le sens de E afin de minimiser Ep .
ANNEXE
Rappel mathématique
1- Elément de longueur d , élément de volume dV
L’élément de longueur est d MM ' avec :
M(x, y, z) et M’(x+dx, y+dy, z+dz) en coordonnées cartésiennes : d dx i dyj dzk ,
M(, , z) et M '( d, d, z dz) en coordonnées cylindriques : d du du dzk ,
M(r, , ) et M '(r dr, d, d) en coordonnées sphériques : d dru r rdu r sin du .
d dx i dyj dzk d du du dzk d dru r rdu r sin du
dV dxdydz dV dddz dV r 2 sin drdd
4- Opérateurs
1/ Opérateur gradient :
Soit un champ scalaire U dont la valeur en M(x,y,z) est U(x,y,z) ; en un point infiniment voisin M(x+dx,
y+dy, z+dz), le champ a la valeur U+dU telle que la différentielle totale dU est :
U U U
dU dx dy dz
x y z
L’élément de longueur d en coordonnées cartésiennes est : d dx i dyj dzk . On constate que dU
peut s’écrire :
U U U
dU i j k .(dxi dyj dzk) .
x y z
U U U
L’expression i j k est appelée le « gradient de U » et se note : GradU .
x y z
On a donc : dU GradU.d
On définit l’opérateur « nabla » par : i j k et l’on écrit : dU U.d .
x y z
Remarque :
La circulation du gradient d’un champ scalaire U sur une courbe () entre un point A et un point B est :
B
C(A B) GradU.d dU U(B) U(A) .
B
A A
On en conclut que :
- La circulation de U est indépendant de l’allure de la courbe () ,
- La circulation le long d’une courbe fermée est nulle.
2/ Opérateur divergence
Soit un champ de vecteurs A dont les composantes X, Y et Z sont fonctions de x, y et z :
A X(x, y, z)i Y(x, y, z) j Z(x, y, z)k
La divergence du champ de vecteurs A est le scalaire défini par :
X Y Z
divA .A
x y z
Théorème de Green-Ostrogradsky :
Remarque :
Si le champ A est uniforme (c’est-à-dire que ses composantes sont
indépendantes de x, y et z), alors sa divergence est nulle : DivA 0 . Son
flux à travers une surface fermée quelconque est nul.
3/ Opérateur laplacien
U U U
A partir de A GradU i j k , on peut calculer DivA , soit :
x y z
2U 2U 2U
DivA Div(GradU) (U) 2 2 2
x y z
On définit ainsi un nouvel opérateur :
2U 2U 2U 2 2 2
(U) 2 U U 2 2 2 2 2 2 : le laplacien.
x y z x y z
4/ Opérateur rotationnel
Soit un champ de vecteurs A dont les composantes X, Y et Z sont fonctions de x, y et z :
A X(x, y, z)i Y(x, y, z) j Z(x, y, z)k
Le rotationnel de A , noté RotA , est le vecteur donné par :
Z Y X Z Y X
RotA i j k
y z z x x y
En utilisant l’opérateur nabla , on a :
i j k
RotA A
x y z
X Y Z
Remarque :
S’il existe une fonction scalaire U telle que A GradU , alors : RotA U ( )U 0 . Ainsi,
la condition nécessaire et suffisante pour qu’un champ de vecteurs A dérive d’une fonction scalaire (on
utilise le terme potentiel) est que son rotationnel est nul.
Théorème de Stockes :
Le théorème de Stockes stipule que le flux de RotA à travers une
surface (S) reposant sur un contour fermé () est égal à la circulation
de A le long de ce contour :
C( ) A.d RotA.dS
() (S)
DivA A x A y A z 1 1 A A z 1 2 1 1 A
(A ) (r A r ) (A sin )
x y z z r r
2
r sin r sin
U 2 U 2 U 2 U 2 U 1 U 1 2 U 2 U 2 U 2 U 1 2U
x 2 y2 z 2 2 2 2 z 2 r 2 r r r 2 sin 2 2
1 U
2 sin
r sin
RotA A z A y 1 A z A 1 A
i z u (A sin ) u r
y z r sin
A A z A A z 1 1 A r
(rA ) u
x j u
z x z r sin r
A y A x 1 A A 11 A r
k A (rA ) u
k r r r
x y