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Introduction

Les plantes sont à la base, directement ou indirectement (par l'alimentation des animaux
d'élevage), de l'alimentation de l'Homme, raison pour laquelle leur culture constitue un enjeu
majeur.
L'Homme utilise par ailleurs les plantes dans de nombreux domaines : médecine, énergie,
habillement... et les a, peu à peu, transformées au cours de son histoire.
La pratique d'une sélection au départ empirique, puis réalisée sur des bases scientifiques, la
réalisation de croisements, lui ont permis d'obtenir de nouvelles variétés aux
caractéristiques intéressantes.
Mais, avec les techniques du génie génétiques, les transformations des caractéristiques
génétiques des plantes ne nécessitent plus de croisements.

I/ Des plantes sélectionnées


A/ Le maïs, une plante cultivée
1. Le maïs, une céréale

– Le maïs est une céréale, une plante cultivée pour son grain. C'est la première
céréale mondiale, devant le riz et le blé. Si le maïs est originaire d'Amérique centrale, il est
aujourd'hui cultivé sur tous les continents, sous toutes les latitudes, par exemple en
Amérique du Nord (Canada) et du Sud (Terre de feu).
– La richesse en amidon des grains de maïs explique que la plante soit l'aliment de
base de nombreuses populations. Sa faible teneur en eau favorise sa conservation. Le maïs
est aussi utilisé indirectement pour l'alimentation humaine, à travers le bétail.

Bilan : Pour les céréales, on parle de grain et non pas de graine, car celui-ci est constitué
de l'association de la graine (contenant l'embryon) et du fruit (contenant les réserves
d'amidon), les deux étant soudés et difficilement séparables.

Insérer camembert composition du grain de maïs

2. Une évolution à partir du téosinte

– Les plantes cultivées proviennent d'espèces sauvages, transformées au cours du


temps par l'action de l'Homme. Aucune espèce de maïs sauvage n'est connue, il est
probablement issu du téosinte, une plante sauvage d'Amérique centrale, foyer de
domestication.
– Le maïs présente des caractères bien différents du téosinte, son épi est plus long et
plus gros, tout comme les grains qu'il porte.
– Ces transformations ont été acquises progressivement comme l'attestent les épis
retrouvés dans les fouilles archéologiques : il y a -7000 ans, période des premières cultures
de maïs, l'épi mesurait 2cm puis 7cm à -5000 ans et 10cm au début de notre ère. La taille
des grains et le nombre de rangées a suivi une évolution semblable.
– La domestication de la Téosinte était donc déjà bien avancée il y a plus de 6 000
ans.

Insérer tableau comparaison du téosinte et du maïs


La plante cultivée produit un grand nombre de grains, plus gros et plus longs donc qui
contiennent plus de réserves : augmentation du rendement du maïs domestiqué. A maturité,
ces grains ne tombent plus car l’épi ne peut plus se désarticuler ; ils ne possèdent pas de
cupule solide donc la récolte est complète (sans perte) et plus rapide. De ce fait, la
dissémination des graines est impossible, le maïs domestiqué ne peut donc plus se
disséminer à l’état sauvage.
Les grains de téosinte tombent sur le sol, ils peuvent être mangés mais la cupule résiste aux
enzymes digestives, ce qui permet leur dissémination.
Ainsi, par rapport au téosinte, le maïs présente une combinaison de caractères facilitant sa
culture et son exploitation par l’Homme, ainsi qu’une réduction de son adaptation à la vie
sauvage (dissémination impossible sans intervention de l’Homme). Cela correspond bien à
la définition du terme « domestication » vue dans la mise en situation.
3. Différentes variétés du maïs

– De nombreuses variétés de maïs sont aujourd'hui cultivées sur tous les continents.
Elles se distinguent notamment par leurs conditions de culture : résistance à la sécheresse,
au froid, productivité, précocité de la récolte, résistance aux ravageurs...
– Les variétés du maïs répondent aussi à des besoins différents, nutrition humaine ou
des animaux d'élevage, mais aussi pour la transformation de l'amidon par l'industrie agro-
alimentaire, chimique (fabrication de plastique, de colles...), pharmaceutique. Des variétés
de maïs sont aussi destinées à la production de biocarburants.
– De nombreuses variétés de maïs se distinguent pour leur usage dans l'alimentation :
maïs doux avec une teneur élevée en sucre, consommé grillé ou bouilli, maïs au grain
tendre aussi utilisé dans l'alimentation humaine, maïs perlé dont l'amidon dur explique
l'éclatement du grain à la cuisson et son utilisation pour la fabrication du pop-corn.
– Une variété récente, le maïs « opaque-2 », se distingue par la qualité de ses grains
en protéines. Elle renferme ainsi une quantité double de deux acides aminés essentiels, la
lysine et le tryptophane, indispensables à l'homme, car il ne sait pas les synthétiser. Ce
maïs est réservé à l'alimentation humaine et présente un intérêt particulier dans les régions
où règnent des problèmes de malnutrition.
– Toutes ces variétés, issues du téosinte, ont été sélectionnées soit anciennement de
façon empirique, soit récemment par des techniques modernes. L'Homme a accru, par sa
maîtrise de la culture, la biodiversité de la plante.

B/ Des caractères propres aux plantes cultivées


– Le maïs comme les autres céréales cultivées présentent des caractères spécifiques
qui les distinguent des plantes sauvages dont elles sont issues.
Chez les céréales cultivées, la taille de l'épi comme celle des grains est supérieure. Les
grains parviennent à maturité (leur formation est achevée, ils peuvent être récoltés) tous en
même temps. Ils ont aussi perdu leur capacité d'égrenage, c'est-à-dire celle de se détacher
par eux même de l'épi et d'être dispersé à maturité.
Enfin, la germination est synchrone, elle se produit en même temps pour tous les grains
contrairement à celle des plantes sauvages.
– Toutes ces caractéristiques favorisent la culture de la plante, mais incapable de
pousser seule dans la nature elle devient indépendante de l'Homme.
Les plantes cultivées nécessitent par ailleurs en entretien régulier : irrigation, désherbage,
lutte contre les ravageurs des cultures. De plus, la germination synchrone accroît la
compétition entre jeunes plantules.
– Ces différences avec les plantes sauvages sont le résultat de la sélection humaine

Mini bilan : Les plantes sélectionnées


- Les plantes cultivées sont issues de la sélection d'espèces sauvages.
- Une même espèce cultivée comporte différentes variétés : c'est une forme de biodiversité
- Les caractères d'une plante cultivée, retenus par sélection, sont différents de ceux de la
plante sauvage.
- Leur culture nécessite l'intervention de l'Homme.

II/ La culture sélective des plantes


A/ La sélection de caractères recherchés
1. Une sélection empirique

– La transformation des plantes cultivées s'est d'abord faite de façon empirique, sans
réelle méthode. A chaque récolte, les grains aux caractères les plus favorables (taille,
égrenage...) étaient conservés, puis semés à la saison suivante. C'est la sélection massale,
la plus ancienne. Elle suppose néanmoins que les caractères favorables s'expriment chez la
plante sauvage.
– La mise en culture des plantes a aussi favorisé leur transformation. Dans un champ,
la plus forte densité de végétaux stimule la compétition et sélectionne les individus les plus
vigoureux. Comme le caractère est déterminé génétiquement, il est renforcé de génération
en génération.
Dans un champ cultivé, seuls les grains ayant perdu leur capacité d'égrenage (par mutation)
sont récoltés puisque les autres sont déjà tombés. La mutation est donc sélectionnée par la
culture de la plante.
Les grains à maturité tardive sont eux aussi éliminés puisque la germination qui arrive trop
tard empêche le développement des plantes (compétition...) et finalement le caractère
précocité est favorisé. Au total, la culture transforme et homogénéise la variété cultivée.

2. Une sélection plus scientifique


– Des pratiques agronomiques permettent d'améliorer la sélection des plantes
cultivées. Sur chaque épi retenu, quelques grains sont prélevés et semés tandis que les
autres sont conservés. On peut alors comparer entre eux les caractères des plantes
formées et conserver seulement les grains intéressants.
La méthode, répétée pendant plusieurs générations, permet le renforcement du caractère
recherché.
– Des caractères sélectionnés des céréales cultivées sont gouvernés par des gènes
existants chacun sous différents allèles, dominants ou récessifs.
Le caractère présent chez la plante sauvage est le plus souvent contrôlé par la forme
dominante. L’élimination des phénotypes non favorables à la culture modifie la fréquence
des allèles au sein de la population.
Lorsque des gènes sont liés, les allèles qui commandent les caractères recherchés sont
transmis ensemble et le phénotype de la plante cultivée est conservé d'une génération à
l'autre.

B/ L'hybridation et la production de nouvelles variétés


1. Le croisement de variété différentes

– Un pied de maïs porte à la fois des fleurs mâles et femelles capables


d'autofécondation. Dans ce cas, les caractères parentaux sont pour la plupart conservés
d'une génération à l'autre.
– Pour obtenir de nouveaux caractères, on pratique artificiellement des fécondations
croisées, c'est-à-dire entre individus de variétés différentes.
Les fleurs femelles d'un pied sont saupoudrées avec du pollen d'une autre pied.
– Ces techniques manuelles s'appliquent en laboratoire mais seraient trop coûteuses à
grande échelle. On produit alors des pieds de maïs dits « mâles stériles », sans fleurs
mâles, dont on sème les graines en champ à côté des pieds normaux. Le croisement donne
des individus hybrides dont les graines seront ensuite semées.

2. La vigueur hybride

– En croisant deux variétés différentes de la même espèce, on obtient une nouvelle


variété hybride, présentant une combinaison des caractères parentaux.
– Les caractères de l'hybride sont souvent supérieurs à ceux des parents. On parle
alors de « vigueur hybride ». L'agriculture produit des hybrides pour améliorer les caractères
des plantes cultivées.
– En France, jusque dans la première moitié du XXème siècle, la culture du maïs était
cantonnée au sud de la Loire. Originaire d'Amérique centrale, la plante en effet ne supportait
pas les climats trop froids. Seules quelques rares variétés de montagne faisaient exception
mais leur trop faible rendement interdisait néanmoins la culture. Leur croisement avec des
variétés cultivées a permis d'obtenir des variétés hybrides présentant les deux caractères,
résistance au froid et bonne productivité, qui permirent l'implantation du maïs dans la moitié
nord de la France.

3. La sélection des hybrides


– Les hybrides sont issus du croisement de deux lignées parentales, chacune
homozygote pour les caractères recherchés. Pour obtenir ces lignées pures, on réalise de
nombreuses autofécondations. Seuls les descendants présentant les caractères d'intérêt
sont retenus, puis à nouveau autofécondés.
– Le croisement de deux variétés homozygotes différentes associe chez un individu de
nouvelles combinaisons d'allèles. Les hybrides F1 de première génération sont
hétérozygotes, car les parents son homozygotes. La génération F1 est toujours homogène
en raison de la dominance/récessivité des allèles.
Le croisement des hybrides F1 aboutit à la génération F2. Elle n'est plus homogène et les
deux formes des caractères parentaux, favorables ou non s'expriment. Des
autofécondations réalisées à partir des individus F2 permettent d'obtenir dans certains cas
des variétés pures présentant les caractères recherchés.

Mini bilan : La culture sélective des plantes


- Les graines de plantes aux caractères intéressants sont sélectionnées, puis réutilisées.
- Une nouvelle variété est obtenue par hybridation de deux variétés différentes.
- La sélection des caractères s'opère sur de nombreuses générations.
- Peu à peu, Les caractéristiques génétiques des plantes se modifient.

III/ Les techniques du génie génétiquement


A/ Le principe de la transgénèse

– Seuls les individus appartenant à la même espèce ou à des espèces proches


peuvent être croisés entre eux afin d'échanger des allèles et produire de nouveaux individus
aux propriétés intéressantes. Néanmoins, en raison de l'universalité de l'ADN, le gène d'une
espèce peut en théorie s'exprimer chez une autre espèce, même éloigné.
– La transgénèse consiste à prélever, insérer et faire s'exprimer le gène d'une espèce
chez une autre espèce. La transgénèse modifie le patrimoine génétique de l'organisme
receveur devenu un OGM : Organisme Génétiquement Modifié. L'insertion du gène confère
un phénotype nouveau, transmissible à la descendance. Contrairement à l'hybridation, il n'y
a pas échange mais transfert dans un seul sens. D'autre part, seul un ou quelques gènes
sont transférés et non pas la totalité du matériel génétique.

B/ L'intérêt de la méthode

– Une espèce peut renfermer un gène présentant un intérêt pour une autre espèce
mais leur éloignement rend toute hybridation impossible. C'est le cas par exemple entre
deux végétaux appartenant à des groupes différents ou entre une plante cultivée et un
procaryote, une bactérie.
– La pyrale est un insecte ravageur dont la larve s'attaque au pied de maïs et
provoque de fortes diminutions des rendements. Or une bactérie, Bacillus thuringiensis,
sécrète une protéine appelée CRY qui après ingestion et dégradation par l'insecte devient
toxique et provoque sa mort. L'insertion du gène de CRY dans les cellules du maïs peut les
rendre résistantes à l'insecte.
C/ La méthode

– L'obtention de maïs OGM (maïs transgénique) se déroule en plusieurs étapes. Le


gène d'intérêt (gène CRY) est extrait de l'ADN bactérien, puis inséré dans un vecteur. Il
s'agit d'un fragment d'ADN circulaire, le plasmide.
– A ce plasmide, on associe un gène marqueur, un gène de résistance à un
antibiotique. Il permettra d'identifier les cellules ayant incorporé le plasmide.
L'insertion des plasmides dans des bactéries mises en culture permet d'en obtenir un grand
nombre. La culture des bactéries se déroule en présence d'un antibiotique, pour éliminer
celles n'ayant pas incorporés le plasmide.
– Les plasmides, une fois prélevés, sont insérés dans des cellules végétales qui seront
mises en culture en présence de nutriments et d'hormones de croissance. Elles formeront
de nouvelles plantes par multiplication végétative. Grâce au gène d'intérêt qu'elles ont
intégré, elles sont devenues résistantes à la pyrale.

Insérer schéma réalisation d'un OGM

mini bilan : Les techniques du génie génétiquement


- De nouveaux gènes sont insérés dans les plantes par transgénèse.
- Ils font apparaître un nouveau caractère, comme la résistance à un ravageur.
- Les caractéristiques génétiques de la plante sont modifiées.

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