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THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 30 octobre 2020
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
BARLI Xavier
Né le 8 janvier 1994
à Bondy (93)
VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2020 - Thèse n° 074
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 30 octobre 2020
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
BARLI Xavier
Né le 8 janvier 1994
à Bondy (93)
2
Liste des Enseignants du Campus Vétérinaire de Lyon (01-09-2019)
3
4
Remerciements
5
6
Remerciements
A mes parents,
Pour avoir cru en moi, pour votre soutien tant moral que financier. Sans qui je n’aurais pu
être là, et ce que je suis,
Eternels remerciements.
A toute ma famille,
De près comme de loin, vous restez indispensables.
A ma moitié, Elsa,
Pour ton amour, nos moments partagés, et ta cuisine.
Plus rien n’est possible sans toi, plus rien n’est impossible avec toi.
A mes amis,
Du plus vieux au plus récent, vous faites de ma vie une ballade.
7
8
Table des matières
10
2) Résultats et interprétations .......................................................................................... 83
a. Les répondants, analyse de l’échantillonnage .................................................................. 83
b. La fréquence d’utilisation et forme d’utilisation .............................................................. 85
c. Les fournisseurs de produits à base de plantes ................................................................ 88
d. Les plantes utilisées sur le terrain par les répondants ..................................................... 89
e. Les types d’usage : curatif ou préventif ............................................................................ 93
f. Perception et respect des réglementations ..................................................................... 94
3) Discussions sur la base des commentaires libres des participants ............................... 97
Bibliographie .......................................................................................................................... 101
Annexes .................................................................................................................................. 119
11
12
Table des annexes
Annexe I : Aperçu du questionnaire réalisé et diffusé dans le cadre de cette thèse. ........... 119
13
14
Table des figures
Figure 1 : Schéma récapitulatif de l'histoire de la phytothérapie (en orange, usage de la
phytothérapie en médecine vétérinaire), réalisé par l’auteur. ............................................... 26
Figure 2 : Représentation du glutathion. Source : Université d’Angers (23) ........................... 31
Figure 3 : Ensemble des statuts juridiques possibles pour un produit de santé vétérinaire à
base de plantes, réalisé par l’auteur. ....................................................................................... 52
Figure 4 : Principe de la "cascade", réalisé par l’auteur. ......................................................... 67
Figure 5 : Répartition des différentes plantes proposées par l'ITAB, autorisées ou non chez
les animaux de production de denrées alimentaires, réalisé par l’auteur. ............................. 79
Figure 6 : Répartition des professions au sein des répondants du questionnaire. ................. 83
Figure 7 : Répartition géographique des répondants vétérinaires et éleveurs. ...................... 84
Figure 8 : Les animaux traités ou élevés par les répondants. .................................................. 85
Figure 9 : Fréquence d'utilisation de la phytothérapie par les vétérinaires. ........................... 86
Figure 10 : Fréquence d'utilisation de la phytothérapie par les éleveurs. .............................. 87
Figure 11 : Fréquence de traitement d'un grand effectif d'animaux par les éleveurs. ........... 87
Figure 12 : Formes d'utilisation des plantes par les vétérinaires et les éleveurs. ................... 88
Figure 13 : Les fournisseurs de produits à base de plantes des vétérinaires. ......................... 89
Figure 14 : Les fournisseurs des produits à base de plantes des éleveurs. ............................. 89
Figure 15 : Plantes couramment utilisées en phytothérapie par les répondants. .................. 93
Figure 16 : Proportions des usages vétérinaires des produits à base de plantes. ................... 94
Figure 17 : Répartition des réponses de vétérinaires sur l'usage des produits à base de
plantes. ..................................................................................................................................... 94
Figure 18 : Estimation personnelle de la connaissance de la réglementation de l'utilisation
des produits à base de plantes en élevage. ............................................................................. 95
Figure 19 : Notification des temps d'attente sur la prescription de produits à base de plantes.
.................................................................................................................................................. 96
Figure 20 : Evaluation semi‐quantitative de l'utilisation de la phytothérapie par les éleveurs
interrogés suivant une prescription vétérinaire ou non. ......................................................... 97
Figure 21 : Demande d'amélioration de la réglementation des produits à base de plantes. . 97
15
16
Table des tableaux
17
18
Liste des abréviations
19
20
Introduction
21
22
Partie I : La phytothérapie en milieu rural français
1) Principes de la phytothérapie
a. Définition de la phytothérapie
b. Histoire de la phytothérapie
Les animaux sont traités avec les mêmes plantes médicinales que les humains depuis
leur domestication. L’histoire de la médecine botanique vétérinaire a suivi une route parallèle
à celle de l’évolution de la médecine humaine. L’Ayurveda, créé en Inde, serait le premier
système de santé. Le Rig Veda, écrit entre 4500 et 1600 ans avant J‐C, mentionnait déjà
l’utilisation de plantes pour traiter les humains mais aussi les animaux. En Chine, l’une des plus
anciennes Materia Medica connue fut écrite en 3700 avant J‐C par l’empereur chinois Shen
Nong (2737 avant J‐C – 2697 avant J‐C), connu pour être à l’origine de la médecine chinoise
des plantes. La transmission orale du savoir s’est opérée pendant des siècles. Les plantes
figurant dans ce document étaient destinées à soigner les hommes et les animaux. L’effet
antipyrétique de l’Artemisia annua y est décrit ; cette plante est encore aujourd’hui réputée
efficace contre la malaria. La plus ancienne preuve d’utilisation de plantes en médecine
vétérinaire, notamment chez le bétail, fut découverte dans des parchemins égyptiens comme
le papyrus de Kahun daté vers 1900 avant J‐C. Le papyrus d’Ebers qui date de 1550 ans avant
J‐C, fait référence à près de 500 plantes thérapeutiques comme l’ail, la camomille, le cyprès,
le laurier et même le pavot (5).
De leur côté, les anciens grecs et romains développent la médecine vétérinaire, surtout
chez les chevaux. Les « Hippiatros » désignaient les médecins des chevaux 500 ans avant J‐C.
Aristote (383 avant J‐C – 322 avant J‐C) est parfois appelé « père de la médecine vétérinaire »
car il comparait la physiologie, l’anatomie et les maladies des hommes avec celles des
23
animaux. Il écrivit par exemple Historia Animalium. Hippocrate (460 avant J‐C – 377 avant J‐
C) décrivit plus de 200 plantes dans Corpus Hippocraticum et développa la théorie des
humeurs. Le recul de l’ancienne civilisation grecque coïncide avec la montée de l’empire
romain. Deux savants grecs travaillant à Rome ont influencé la médecine à base de plantes.
Dioscoride (vers 40 – vers 90 après J‐C), un médecin mais aussi apothicaire, publia vers 65
après J‐C De Materia Medica dans lequel plus de 600 plantes font l’objet d’études botanique
et thérapeutique (6). Claudios Galenos (131 – 201 après J‐C) souvent appelé Galien construisit
un système de pharmacologie et de thérapie basé sur la théorie des humeurs qui allait
façonner les médecines islamique et européenne pour les 1400 années à venir.
24
ressemblent à un parenchyme pulmonaire. La couleur est importante, comme le jaune qui
rappelle celle de la bile, donc les plantes jaunes seront souvent associées au foie.
La phytothérapie fut mise de côté avec l’arrivée des médicaments synthétisés à partir
du XIXème siècle, en majorité grâce à des études sur la biochimie et les effets thérapeutiques
de certaines plantes, comme la morphine purifiée à partir d’opium par Friedrich Sertürner en
1805 (7). En effet, François Magendie (1783 – 1855), qui fut l’un des précurseurs de la
pharmacologie expérimentale, tentait de découvrir les mécanismes physiologiques et
pathologiques. Son but était de faire de la médecine une science exacte comme la chimie ou
la physique. Il avait la conviction qu’il valait mieux traiter avec des médicaments purifiés plutôt
qu’avec les mélanges de plantes. Cela se rapproche de la pensée de Paracelse qui évoquait
dès le XVIème siècle l’extraction de « l’âme des végétaux ». A cela, il ajouta dosis sola facit
venenum : la dose seule fait le poison (8). Au XIXème siècle, le thymol et le carvacrol qui dérivent
du thym, sont utilisés dans le traitement des abcès oraux. La salicine est extraite de l’écorce
de saule par Pierre Joseph Leroux en 1829 et l’acide salicylique synthétisé par Raffaelle Piria.
Eichengrun et Hoffmann découvrent en 1897 que l’acide acétylsalicylique diminue le risque
de gastrite par rapport à l’acide salicylique, et développent l’Aspirin® chez Bayer (9).
25
Les médicaments de synthèse connaissent aussi leurs moments de doute, avec par
exemple la diacétylmorphine plus connue sous le nom d’héroïne, dont l’addiction a été
découverte après sa commercialisation en 1898. Peu à peu s’installe la notion de
pharmacovigilance, avec notamment la signature aux Etats‐Unis du « Federal Food, Drug and
Cosmetic Act » en 1938 par le président Franklin Roosevelt qui introduit la nécessité d’étudier
la sécurité de chaque médicament avant la mise sur le marché. En France, l’affaire du
Stalinon® motiva la modification de la loi concernant l’obtention d’un visa, qui précède
l’AMM, par l’ordonnance du 4 février 1959 (10). Néanmoins, la médecine a connu des progrès
considérables dans l’élaboration de médicaments grâce au développement des autres
sciences comme la chimie et la physique, ce qui permet à présent de traiter ou de prévenir
des maladies plus efficacement. En 1928, Alexander Fleming découvre la pénicilline, qui ouvre
le champ des possibles vers d’autres sources de médicaments. La fin du XXème siècle est
marquée par la révolution industrielle. Les synthèses chimiques battent à plein régime et avec
elles, la synthèse de médicaments (11).
L'Ayurveda : Rig
‐2100 : tablette de ‐1900 : papyrus de ‐1550 : papyrus
Antiquité Veda entre ‐4500
Nippur, 250 plantes Kahun d’Ebers, 500 plantes
et ‐1600
XIème siècle : Le Canon de la XIIème siècle : Liber Simplicis XIIème siècle : Kitab Al
Moyen‐Age Médecine (Avicenne) Medicinae (Hildegard Von Bingen) Falaha (Ibn al‐Wwam)
Malgré cette évolution (fig 1), il est de plus en plus courant de s’orienter vers des
médecines « traditionnelles ». Elles sont parfois appelées médecines « alternatives » ou
« parallèles ». Ceci en raison de certaines situations où le prescripteur a le choix entre des
médecines « conventionnelles » par des molécules chimiques de synthèse, et des médecines
« traditionnelles », comme la phytothérapie.
26
En réalité, il est difficile de porter un adjectif juste pour cette médecine à base de
plantes. Nous disons aussi qu’elle est « complémentaire », ce qui suppose une utilisation
conjointe et simultanée possible. En aucun cas nous parlerons de médecine « douce » pour
des raisons évidentes de toxicité de certaines plantes ou de mauvaises utilisations qui ont
amené à créer une phytovigilance en humaine (12). En 2007, il est rapporté que 5 à 10% des
cas d’intoxications présentés aux urgences sont d’origine végétale (13).
La plante, ou une partie de la plante, peut être utilisée fraîche ou séchée. Il est possible
de lui faire subir une infusion, décoction ou macération. L’infusion consiste à verser de l’eau
bouillante sur les plantes récupérées et à laisser reposer. La décoction est le fait de porter à
ébullition une vingtaine de minutes les plantes plongées dans de l’eau, puis de laisser infuser.
La macération est le trempage de ces plantes dans un solvant froid (eau, alcool, glycérine)
pendant plusieurs heures (18). De plus, il existe depuis longtemps des techniques de
fumigation qui consistent à respirer la combustion d’une plante ou les vapeurs d’eau d’une
ébullition de plantes (2).
Les plantes peuvent être utilisées comme cataplasme ou être ingérées directement,
qu’elles soient fraîches ou séchées. Il est possible de broyer les plantes séchées afin d’obtenir
des poudres plus ou moins fines. Ces poudres peuvent être intégrées dans des gélules
végétales afin d’en faciliter l’ingestion et le dosage (19).
Les plantes sont cueillies, congelées et cryobroyées. Puis, elles sont trempées dans des
solutions hydroalcooliques de degré alcoolique croissant, ce qui permet l’extraction des
différents composés selon leur différente polarité. Le procédé est breveté et entièrement
maîtrisé. À la suite de cela, les principes actifs extraits sont dilués dans une solution glycérinée,
rendant l’utilisation plus aisée. La concentration en principes actifs peut être ajustée lors de
cette dernière étape et contrôlée en dosant des traceurs (2).
28
iii. Les huiles essentielles
Les teintures sont réalisées à partir de plantes fraiches qui sont macérées trois
semaines dans une solution alcoolique à 95°. L’eau contenue dans les plantes diminue le degré
alcoolique autour de 70°. Un gramme de plantes permet d’obtenir dix grammes de teinture
(2). Les teintures peuvent être utilisées en l’état, ou diluées. En homéopathie, on réalise un
procédé de dilution de teinture mère, associé à une dynamisation.
Ce qui nous intéresse ici, ce sont les molécules qui composent ces différentes plantes.
L’étude de ces substances végétales et de leurs propriétés thérapeutiques correspond à la
pharmacognosie.
29
b. Pharmacognosie générale : étude des familles de molécules et leurs propriétés
Les métabolites primaires sont synthétisés et utilisés en continue pouvant être stockés
dans différents tissus. Les carbohydrates constituent le groupe le plus représenté. Ce sont des
aldéhydes ou cétones ainsi que leurs dérivés, polyhydroxylés qui composent la source
principale d’énergie de la plante. Ils sont classés en monosaccharides (glucose, xylose),
disaccharides (sucrose, maltose, lactose), et polysaccharides (pectine, cellulose, inuline).
Beaucoup des polysaccharides sont utilisés comme des agents de viscosité en ophtalmologie.
Ils ont bénéficié d’un regain d’attention lorsque des activités biologiques, comme la protection
contre les UV‐B, ont été découvertes. Les acides organiques comme l’acide ascorbique, la
vitamine C, forment un autre groupe de composants associés aux carbohydrates.
Les plantes possèdent plus de 300 acides aminés. Les protéines se constituent d’une
minorité d’acides aminés, le reste correspond aux acides aminés non protéiques. Les peptides
de faible poids moléculaires sont largement négligés. Pourtant, certains comme le glutathion
(fig 2), un tripeptide, pourraient être utiles. Le glutathion est présent dans plusieurs aliments
comme les asperges ou le brocoli, et agit comme un stimulant du système immunitaire ainsi
qu’un antioxydant. Parmi les protéines, des lectines ont leur importance du fait de leur
interaction avec le protoplasme ; l’abrine et la ricine sont étudiés pour leurs propriétés
anticancéreuses.
30
Figure 2 : Représentation du glutathion. Source : Université d’Angers (23)
Beaucoup des acides gras saturés ou insaturés représentent les réserves énergétiques
de la plante et les composants des phospholipides. L’acide linoléique par exemple, est
converti en prostaglandines et agit en messager régulant des fonctions comme la contraction
des muscles lisses, la pression sanguine et les réponses à l’inflammation. En cas de déficience
en acides gras essentiels, des désordres métaboliques peuvent subvenir. Des acides gras peu
fréquents sont aussi présents dans les plantes et présentent des propriétés médicinales. Les
graines sont riches en acide gamma-linolénique utiles pour l’obésité, le diabète et les
maladies cardiaques. Des glycolipides sont utilisés en médecine. Les alcanes, alcools gras et
autres dérivés sont abondants et présents dans les huiles végétales mais leurs propriétés
pharmacologiques ne sont pas connues (24).
Les alcaloïdes sont les plus représentés des métabolites secondaires, avec plus de
10000 déjà répertoriés (22). Ces produits à caractère basique de la plante possèdent un
hétérocycle azoté et ont une forte activité pharmacologique. Ils passent notamment la
barrière hémato‐méningée ce qui leur permet d’agir sur le système nerveux. C’est un groupe
hétérogène sans unité structurale de base. Presque tous les alcaloïdes absorbent la lumière
ultra‐violette, ce qui est une des caractéristiques du groupe. En règle générale, ils sont
insolubles dans l’eau mais le sont dans les solvants apolaires comme l’éther. Leurs sels, formés
par un traitement acide, sont eux solubles dans l’eau et non dans les solvants apolaires. Ceci
a son importance pour l’extraction et la purification. Les alcaloïdes sont optiquement actifs et
généralement lévogyres. Un seul isomère est retrouvé naturellement dans la plante, voire
occasionnellement, un mélange racémique. Dans la plupart des cas, l’isomérie a son
31
importance dans l’activité physiologique de la molécule. Les alcaloïdes sont largement
produits chez les dicotylédones dont les familles suivantes : les Fabacées, Papavéracées,
Renonculacées, Rubiacées, Solanacées, Berbéridacées, Apocynacées, Asclépiadacées,
Astéracées, Ménispermacées et les Loganiacées. Ils le sont moins chez les monocotylédones
exceptées quelques familles : les Amaryllidacées, Lilacées, Stémonacées, Dioscoréacées,
Arécacées, Poacées, Orchidacées. Les alcaloïdes peuvent avoir une distribution systémique,
dans toute la plante, ou restreinte à un organe comme la racine, le rhizome, les feuilles,
l’écorce, les fruits, les graines. Les squelettes carbonés les plus courants chez les alcaloïdes
sont l’indole, l’isoquinoléine, la quinoléine, la pyridine, la pipéridine, le tropane, la purine, le
pyrrole, la pyrrolidine et les stéroïdes (apparenté au gonane). Le rôle des alcaloïdes dans la
plante reste méconnu ; ils pourraient être des produits excrétés non toxiques, une réserve
d’azote, une fonction de protection ou de régulation de la croissance, ou une fonction de
maintien de l’équilibre électrolytique. Cependant leurs effets pharmacologiques sont
multiples : analgésiques et narcotiques (morphine, codéine), émétiques (émétine), stimulants
du système nerveux central (strychnine, brucine), anesthésiques locaux (cocaïne), myotiques
(physostigmine, pilocarpine), antihémorragiques (hydrastine), antispasmodiques (atropine,
hyoscyamine), vermifuges (pelletiérine), aphrodisiaques (yohimbine), antihypotensifs
(éphédrine), antihypertensifs (réserpine), arythmiques (quinine), diaphorétiques
(pilocarpine), paralysants (tubocurarine), antitumoraux (camptothécine). La plupart d’entre
eux sont toxiques à forte dose (24).
Les terpénoïdes sont des composants dont le squelette de base dérive de l’acide
mévalonique. Ils se composent d’un assemblage d’unités d’isoprène ou d’isopentane. Leur
diversité réside dans la manière dont sont liées ces unités de base, la fermeture de cycles, les
insaturations, ou les groupes fonctionnels. Parmi les terpénoïdes, les monoterpènes et les
sesquiterpènes composent les huiles essentielles, qui sont des liquides aromatiques volatils.
Certains monoterpènes, comme le thymol, ont une action antiseptique vingt fois plus élevée
qu’un phénol. Ils peuvent avoir des propriétés variées ; l’eugénol et le menthol sont
antiseptiques et rubéfiants ; l’ascaridole est anthelmintique. Certains sont irritants, d’autres
produisent un effet de chaleur et de brûlure qui précèdent souvent une analgésie locale, qui
peut être utile notamment dans les préparations contre le prurit. Ils ont un large éventail
d’utilités pharmacologiques dans des cas tels que des rhumatismes, des névralgies, des
bronchites et même des cancers. Certaines huiles essentielles ont un effet sédatif comme celle
de la valériane qui est composée entre autres de citronellal qui a cette propriété ; d’autres
huiles essentielles sont carminatives et spasmolytiques (24). Les saponines appartiennent aux
terpénoïdes. Elles produisent de la mousse lorsqu’elles sont dans l’eau. Une partie hydrophile
et une partie lipophile les constituent, et en font des détergents (22). Les saponines ont une
action antimicrobienne et sont parfois utilisées comme expectorant et antitussif (24).
Les phénols sont des molécules chimiques composées d’un cycle aromatique avec un
groupe hydroxyle ou un substituant. Plusieurs centaines d’entre eux furent découverts et
classés, généralement selon leur nombre de carbones et leur biosynthèse. La plupart des
phénols dérivent de l’acide 5‐déshydroquinique. Cependant, l’incorporation d’unités
d’acétate (anthraquinone), de chaines isoprénoïdes (gossypol, ubiquinone, etc), ou de
32
groupes aminés aboutissent à la formation de phénols hautement complexes. Leurs rôles
exacts dans la plante ne sont pas connus avec certitude, mais les scientifiques s’accordent à
dire qu’ils ont des rôles structuraux et fonctionnels précis. Les polyphénols comme les
lignines, mélanines ou tannins, sont considérés comme nocifs en contact du protoplasme,
mais la fonction phénolique est souvent bloquée par glycosylation, méthylation ou
estérification (24). Les flavonoïdes correspondent à un groupe de phénols. Il y a cinq groupes
principaux de flavonoïdes : les flavones et flavonols, les procyanidines, les anthocyanidines,
les hydroxycinnamates et les flavanones (22). Le plus connu des phénols simples est l’acide
salicylique de l’écorce de saule (Salix sp). Les tanins font partie des polyphénols. Des preuves
suggèrent qu’ils agissent pour se défendre contre les attaques d’insectes et champignons ;
d’autres font l’hypothèse qu’ils constituent des déchets métaboliques. Ils ont des capacités de
liaisons à des protéines qui augmentent avec le degré de polymérisation. Ils s’accrochent
notamment au collagène et aux cellules épithéliales lorsqu’ils sont en contact avec les
muqueuses, provoquant des effets antisécrétoire et astringent. Les tanins sont de grandes
molécules polaires, ils sont donc très peu absorbés dans le tube digestif, cependant ils
affectent la flore intestinale. De plus, ils ont une activité antioxydante (22).
Les gommes et mucilages correspondent à tous les hydrocolloïdes produits par les
plantes et sont des polysaccharides avec au moins deux monosaccharides différents. Les
gommes sont considérées comme des produits pathologiques en réponse à une attaque, où
la paroi des cellules et leur contenant se dissolvent pour former un colloïde qui sert de couche
de protection au tissu atteint. Les mucilages, quant à eux, sont produits par la plante
systématiquement pour l’imbibition et la rétention d’eau. Mais d’un point de vue chimique,
gommes et mucilages sont presque identiques et la frontière entre les deux est floue. Les
solutions de gommes et mucilages sont lévogyres. Les produits de l’hydrolysation de ceux‐ci
sont des glucides comme l’arabinose, le galactose, le glucose, le mannose et le xylose. Ils sont
souvent accompagnés de façon variable d’acides uroniques et de glucides méthylés. Les acides
sacchariques, selon la quantité, peuvent diminuer le pH d’une solution permettant de
transformer les gommes en sels de sodium, potassium, calcium ou magnésium. Les glucides
peuvent être méthylés ou acétylés. Il est possible de trouver des traces d’azote indiquant
l’implication de protéines ou de glucides aminés comme la glucosamine. Les gommes
contenant des polysaccharides linéaires sont moins solubles et forment donc des solutions
visqueuses. Grâce aux liaisons d’hydrogènes, les gommes forment des gels colloïdaux avec
une faible tension de surface, ce qui en fait des colloïdes protecteurs importants et des agents
stabilisants. Bien que les monomères des gommes soient connus, il reste encore à découvrir
les structures globales des gommes, en partie à cause de la difficulté d’isoler les
polysaccharides. Lorsque la structure finale est atteinte, elle est pertinente pour la taxonomie
du groupe concerné (22) (24).
33
3) Innocuité ou toxicité, entre la dose et les espèces concernées
Dans une étude de 2018, trois des quatre extraits de plantes médicinales séchées
contenant des alcaloïdes de type pyrrolizidine avaient une toxicité dépendante de la
concentration en pyrrolizidine sur des organismes aquatiques (25).
Pour prendre conscience des potentielles actions néfastes des plantes sur l’animal
traité, nous pourrions analyser des données de pharmacovigilance en phytothérapie
vétérinaire. Cependant, la collecte de données est insuffisante pour se prêter à cet exercice.
A défaut, nous pouvons porter notre regard sur les intoxications végétales chez nos animaux
de rente, car elles sont plus largement documentées.
Selon les données du CNITV, les principales plantes responsables d’intoxications sont :
chez les bovins, l’if et les glands de chêne ; chez les ovins, le rhododendron, le thuya et le
galéga ; chez les caprins, le rhododendron et le laurier cerise. Le CNITV a enregistré entre 1991
et 2008, 9900 appels concernant les ruminants ; 30% d’entre eux portaient sur une
intoxication liée aux plantes, dont 6% ont été confirmées. Ces statistiques sous‐estiment le
nombre réel d’intoxications végétales chez les ruminants. Il ne s’agit pas de produits
pharmaceutiques mais bien de plantes consommées dans l’environnement des animaux.
Les composés organiques végétaux qui sont retrouvés dans les intoxications végétales
sont principalement les suivants (26) :
Chez les bovins, l’ingestion de plusieurs lupins tels que Lupinus laxiflorus, L.
caudatus, L. sericeus, et L. nootkatensis a provoqué des malformations congénitales.
L’anagyrine, un alcaloïde quinolizidinique est identifié comme l’agent tératogène. La fenêtre
critique d’exposition est entre 40‐70 jours de gestation. L’ingestion de L. formosus cause des
défauts du squelette et de fente palatine chez les bovins et les caprins ; l’agent tératogène est
la pipéridine (28).
Les œstrogènes végétaux sont analogues à ceux des animaux. Ils sont présents dans la
plupart des légumineuses, les carottes mais aussi certaines graminées. Trois groupes
d’œstrogènes végétaux se distinguent : les coumarines, les isoflavones, et les stéroïdes
oestrogéniques. Ce sont des perturbateurs endocriniens (29).
35
ii. La phytovigilance humaine, l’innocuité pour l’utilisateur
‐ Les acides aristolochiques : présents dans Aristolochia sp et Asarum sp. Ils sont
utilisés pour leurs propriétés anti‐inflammatoires. Ils sont mutagènes,
cancérigènes et néphrotoxiques ;
‐ L’estragole et le safrole : respectivement présents dans Artemisia dracunculus
(l’estragon) et Sassafra sp. Ils sont hépatotoxiques, cancérigènes et mutagènes ;
‐ Les furocoumarines : présents dans Angelica sp et d’autres Apiacées, mais aussi
dans certains Citrus sp. Ils sont mutagènes et cancérigènes. L’huile essentielle de
bergamote Citrus bergamia, utilisée dans des produits solaires est
photosensibilisante et carcinogène ;
‐ La pulégone et le menthofurane : présents dans les huiles essentielles de plusieurs
menthes telle que Mentha piperita , se sont avérés hépatotoxiques alors que la
Food and Drug Administration, aux Etats‐Unis, la classe comme généralement
considérée comme sans danger ;
‐ Des alcaloïdes pyrrolizidiniques ;
‐ Des dérivés terpéniques.
Les métabolites formés et donc les résidus sont susceptibles d’être différents selon
l’espèce animale soignée. C’est pourquoi il est important pour les agences de santé d’intégrer
des limites maximales de résidus appelées LMR, et d’exiger des études de pharmacocinétique.
Si cela est relativement aisé pour les médicaments allopathiques contenant une ou plusieurs
substances actives, cela devient plus complexe pour les produits à base de plantes ou de
36
parties de plantes. De ce fait, un allégement du dossier d’AMM des médicaments vétérinaires
à base de plantes recommande que les bases scientifiques en médecine humaine puissent
être utilisées pour justifier de l’innocuité du produit pour l’animal traité (31). Peu de
laboratoires se lancent dans l’obtention d’une AMM en raison de la complexité des études
à mener pour satisfaire les autorités sanitaires.
Les interactions entre médicaments sont connues en allopathie mais restent difficiles
à étudier en phytothérapie. Certaines peuvent être bénéfiques, d’autres à l’origine d’effets
secondaires ou d’échecs. Les plantes sont constituées de nombreux principes actifs. Compte
tenu de la multiplicité des molécules actives en phytothérapie (totum), il n’est pas exclu qu’il
puisse exister des interactions si plusieurs plantes sont utilisées, ou si la phytothérapie est
associée à l’allopathie (32).
i. Interactions pharmacodynamiques
37
pharmacologiques et donc leurs toxicités (34). Beaucoup de substances phytochimiques ont
montré, in vitro et parfois in vivo, une capacité à inhiber ces processus, comme la quercétine
sur la PGP dont le substrat est le talinolol (35) (36). Différentes enzymes du métabolisme
présentes dans les entérocytes influencent la biodisponibilité des substances
pharmacologiques. La famille du cytochrome P450 est impliquée dans la première phase du
métabolisme hépatique des xénobiotiques, dont l’une des isoenzymes, la CYP3A, est présente
au niveau des entérocytes. Les estérases métabolisent les composants biologiques inactifs,
appelés prodrogues ; leur inhibition augmenterait l’absorption des prodrogues. Dans les
transporteurs impliqués dans l’absorption et la distribution des drogues, nous retrouvons la
PGP, la glycoprotéine-P, qui expulse les substances toxiques et non reconnues des cellules ;
les polypeptides transportant les anions organiques au niveau de la membrane des
entérocytes ; de même pour les cations (37). L’un des exemples les plus connus d’interaction
pharmacocinétique au niveau du métabolisme hépatique est celui du millepertuis, Hypericum
perforatum, dont certains composants induisent les isoenzymes CYP1A2, CYP2C9, CYP3A4 du
cytochrome P450. Cela diminue la concentration plasmatique des drogues métabolisées par
ces enzymes comme les anticoagulants oraux, des immunosuppresseurs, des anticancéreux,
des barbituriques, et d’autres encore (12). Une étude effectuée sur des rats montre le danger
que représente l’association du millepertuis avec le méthotrexate qui est un
immunosuppresseur (38). Le cas de figure inverse est possible avec le jus de pamplemousse
qui, par inhibition du métabolisme de certains médicaments, en augmenterait les
concentrations plasmatiques. En suivant ce même raisonnement, l’élimination des
substances actives pourrait être modifiée, et donc celles‐ci sont sujettes à provoquer des
réactions adverses ou des résidus dans les denrées alimentaires (37).
La qualité d’un produit à base de plantes peut être altérée à différents niveaux de sa
chaîne de production. Pour commencer, la production végétale est dépendante des
conditions environnementales comme le sol ou bien encore les conditions météorologiques.
38
Une plante n’aura pas la même composition chimique tout au long de sa vie, le moment de
récolte est ainsi déterminant dans la composition finale du produit phytopharmaceutique. Les
métabolites secondaires ont des concentrations variables selon le stage végétatif ou la
croissance de la plante. En général, pour les plantes vivaces, l’accumulation des composants,
dans la racine et la tige, est de plus en plus importante. Par exemple, le Panax ginseng a une
quantité de saponines qui augmente durant les cinq premières années. Cependant, tous les
cas de figures existent et dépendent de l’espèce végétale étudiée. De même, ces
schématisations sont différentes suivant l’organe ciblé, que ce soit en composition ou en
dynamique, et dépendent de facteurs environnementaux, du biotope et de la biocénose, qui
agissent sur l’expression de gènes impliqués dans la biosynthèse et le stockage des molécules
(21).
Une plante qui subit un stress, tels que des stress hydrique, halin et thermique, la
photopériode, l’intensité lumineuse et la longueur d’onde, ou une élévation du taux de CO2,
sera possiblement amenée à augmenter ou diminuer sa teneur en métabolites secondaires
en réponse à ce stress (40). En général (21) :
39
possibles sont des métaux lourds, des mycotoxines, des microbes, des hydrocarbones
polycycliques aromatisés comme les alcaloïdes de type tropane ou pyrrolizidine (42).
Le plan Eco Antibio fut lancé en 2012 dans le but de réduire l’utilisation
d’antibiotiques dans la filière vétérinaire. Le recours abusif des antibiotiques favorise les
antibiorésistances. Le constat alarmant de l’évolution des antibiorésistances préoccupe la
santé publique. Grâce au Résapath, le réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance
des bactéries pathogènes animales, nous observons que les efforts fournis par les vétérinaires
et les éleveurs, soit une réduction de 37% de l’exposition des animaux aux antibiotiques en
cinq ans (43), montrent par exemple, une diminution des résistances aux antibiotiques
critiques (44). Le deuxième des cinq axes du plan Eco Antibio concerne le développement
d’alternatives à l’utilisation d’antibiotiques (45), qui est repris dans le premier des quatre
axes du plan Eco Antibio 2 pour 2017‐2021 (46). Le ministère et l’ANSES s’accordent à dire
qu’il manque de données sur les traitements alternatifs comme les extraits de plantes et les
huiles essentielles, et que la réglementation européenne doit évoluer pour intégrer ses
« alternatifs aux antibiotiques » en créant un statut juridique. Dans cet enjeu de la course
contre les antibiorésistances, les plantes représentent une solution à explorer en accord avec
les méthodes d’analyses scientifiques actuelles qui sont à ce jour difficilement adaptables à
l’hétérogénéité des produits à base de plantes (47).
e. Le principe de précaution
Le principe de précaution s’est fait connaître du grand public lors de la crise sanitaire
de la maladie de la vache folle, l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), dans les années
1990. Cela a conduit à l’euthanasie de nombreux bovins contaminés et potentiellement
contaminés, à la suite de la suspicion de transmission de l’ESB classique à l’homme par
ingestion de viande contaminée, pouvant provoquer la variante de la maladie de Creutzfeldt‐
Jakob. Ce principe de précaution développé dans les années 1970 pour recentrer les politiques
41
publiques sur l’environnement, s’est transformé en une équivalence entre « sécurité » et
« précaution » dans une société où l’on arbore le risque zéro de la vie (52).
Les scientifiques sont loin d’élucider tous les mystères de la vie. Les avancées
scientifiques se font pas à pas. Il est courant d’avancer par essai‐erreur, donc il est normal de
faire des erreurs, faut‐il encore qu’elles soient réversibles. Néanmoins, il n’est pas question ici
de mettre en danger des vies animales et encore moins humaines. Une surveillance adaptée
permet de réduire et d’anticiper le risque de présence de résidus toxiques. Les études
épidémiologiques rétrospectives prennent tous leurs sens dans le développement des
connaissances sur la toxicité des plantes.
42
Partie II : Une réglementation peu favorable à la phytothérapie sur les animaux
producteurs de denrées alimentaires
Dès lors qu’il est revendiqué, pour un produit, qu’il peut traiter ou prévenir une
maladie, ce produit s’intègre dans le cadre législatif du médicament. Le médicament est défini
par sa présentation et sa fonction. En cas de doute avec une autre définition, le produit sera
considéré selon la directive 2004/28/CE (55), comme médicament (même s’il répond
uniquement à la présentation ou à la fonction), afin de répondre au but premier qui est la
santé publique.
Afin de comprendre toutes les options législatives qui pourraient encadrer les produits
à base de plantes, et dans lesquelles les produits de santé vétérinaire s’inscrivent, il est
primordial de s’attarder sur certaines définitions législatives concernant les produits qui
peuvent être utilisés chez les animaux de rente.
On entend par :
[…]
11° Préparation extemporanée vétérinaire, tout médicament vétérinaire qui est préparé au
moment de son utilisation ;
Dès lors que des plantes sont utilisées sous forme d’une préparation magistrale dans
un but thérapeutique, cela répond à la définition du médicament.
44
c. Lois encadrant l’utilisation de médicament en animaux de production
Du fait de ces LMR, en découle la notion de temps d’attente. Le temps d’attente est
défini dans l’article L5141‐2 (57), paragraphe 14, comme étant la période nécessaire entre la
dernière administration du médicament vétérinaire à l'animal dans les conditions normales
d'emploi et l'obtention des denrées alimentaires provenant de cet animal, afin de protéger la
santé publique, en garantissant que de telles denrées alimentaires ne contiennent pas de
résidus en quantités supérieures aux limites maximales de résidus des substances
pharmacologiquement actives […].
L’arrêté du 4 mai 2010 (61) fixe des temps d’attente minimum à partir du moment où
l’on sort du cadre de l’AMM, couramment appelé « hors AMM », c’est‐à‐dire que le
médicament est utilisé chez une autre espèce et/ou pour une indication différente de celle de
l’AMM, ou avec une posologie différente de celle indiquée dans l’AMM, ou bien lors de
l’utilisation de préparations magistrales. Ces temps d’attente sont aussi dits « forfaitaires » ;
ils dépendent des denrées d’origine animale :
‐ 7 jours pour les œufs ;
‐ 7 jours pour le lait ;
‐ 28 jours pour les viandes, graisses ou abats de volailles et mammifères ;
‐ 105 degrés‐jour pour la chair de poisson.
Ces temps d’attente seront amenés à être modifiés en 2022 selon l’article 115 du règlement
(UE) 2019/6 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2018 relatif aux
médicaments vétérinaires et abrogeant la directive 2001/82/CE (62).
A titre d’exemple, la teinture mère d’Artemisia abrotanum peut être utilisée dans un
médicament vétérinaire homéopathique à la concentration de la teinture mère, tout en
affichant un temps d’attente de zéro.
Cet article fait suite au rapport de l’ANSES sur l’Évaluation des demandes d’autorisation
de mise sur le marché de médicaments vétérinaires à base de plantes, publié en février 2016
(31). Ce rapport met en perspective le manque de données avec un niveau de preuve
suffisamment élevé pour constituer un dossier d’AMM sur la base seule de la littérature. Du
fait de l’hétérogénéité des produits à base de plantes et parfois leur faible efficacité, le travail
reconnu de méta‐analyse devient difficile. Cependant, l’ANSES fournit un exemple de
méthode d’analyse sous forme de grille de lecture afin de déterminer le niveau de preuve de
la bibliographie.
46
‐ L’indication sera relative au niveau de preuve apporté, une certaine tolérance
envers l’efficacité est possible ;
‐ La condition primordiale reste l’innocuité de l’animal traité, l’utilisateur et le
consommateur des denrées de l’animal traité.
Selon l’article 5121‐1, paragraphe 16 (64) : [un] médicament à base de plantes, [est]
tout médicament dont les substances actives sont exclusivement une ou plusieurs substances
végétales ou préparations à base de plantes ou une association de plusieurs substances
végétales ou préparations à base de plantes. Comme évoqué juste au‐dessus, toute allégation
préventive ou thérapeutique conduit à le classer comme médicament avec toute la
réglementation qui en découle.
Par exemple, le produit COTHIVET commercialisé par Vétoquinol, est composé d’un
mélange de teintures et d’huiles essentielles de huit plantes différentes. Il s’applique sur la
peau et revendique des actions cicatrisante, antiseptique, anti‐œdémateuse, anti‐
inflammatoire, etc (65). Il correspond donc à la définition du médicament par sa présentation
et sa fonction, et a bien une AMM.
Le terme de matière première à usage pharmaceutique (MPUP) est défini dans l’article
L5138‐2 (66) :
I. - On entend par matières premières à usage pharmaceutique tous les composants des
médicaments au sens de l'article L. 5111-1, c'est-à-dire :
1° Est une substance active toute substance ou tout mélange de substances destiné à être
utilisé pour la fabrication d'un médicament et qui, lorsqu'utilisé pour sa production, devient
un composant actif de ce médicament exerçant une action pharmacologique, immunologique
ou métabolique en vue de restaurer, corriger ou modifier des fonctions physiologiques, ou
d'établir un diagnostic médical ;
2° Est un excipient tout composant d'un médicament autre qu'une substance active et que les
matériaux d'emballage.
Donc, les MPUP sont destinés à être utilisées dans les préparations magistrales. Les
préparations magistrales peuvent être effectuées par le vétérinaire prescripteur, ou par un
pharmacien sur présentation d’une ordonnance du vétérinaire, et dans le respect des bonnes
47
pratiques de préparation (article L5121‐5 du CSP (67)) définies dans l’arrêté du 9 juin 2004
relatif aux bonnes pratiques de préparation extemporanée des médicaments vétérinaires
(68).
Les huiles essentielles, les teintures mères, les extraits fluides glycérinés sont des
MPUP. Le vétérinaire doit s’assurer de la qualité des MPUP.
a) avoir un effet positif sur les caractéristiques des aliments pour animaux ;
b) avoir un effet positif sur les caractéristiques des produits d'origine animale ;
c) avoir un effet positif sur la couleur des poissons ou oiseaux d'ornement ;
d) répondre aux besoins nutritionnels des animaux ;
e) avoir un effet positif sur les conséquences environnementales de la production
animale ;
f) avoir un effet positif sur la production, le rendement ou le bien-être des animaux,
notamment en influençant la flore gastro-intestinale ou la digestibilité des aliments
pour animaux, ou ;
g) avoir un effet coccidiostatique ou histomonostatique.
Chaque additif alimentaire doit faire l’objet d’une évaluation préalable avant sa mise
sur le marché. De plus l’article 6 du même règlement catégorise les additifs par groupes
fonctionnels, qui sont détaillés comme suit dans l’annexe I de ce règlement :
Une dernière catégorie présente dans l’article 6 concerne les coccidiostatiques et les
histomonostatiques.
Cependant, aucune allégation thérapeutique n’est possible pour les additifs, excepté
pour la catégorie des coccidiostatiques et histomonostatiques qui était amenée à disparaître
après la Directive 90/167/CEE du Conseil du 26 mars 1990 selon l’ANSES (47). Cela évite aux
entreprises de devoir prouver une efficacité thérapeutique, bien que leur domaine
d’utilisation soit restreint aux objectifs énoncés dans les articles 5 et 6 du règlement précité.
En ce qui concerne les besoins nutritionnels des animaux, une liste positive de besoins
nutritionnels particuliers est fixée par l’annexe II de l’arrêté du 8 avril 1999 fixant la liste des
objectifs nutritionnels particuliers des aliments diététiques pour animaux (71).
L’alimentation joue un rôle important dans la santé, qu’elle soit humaine ou animale.
Une alimentation équilibrée et adaptée à la production de denrées alimentaires constitue la
49
base de la prévention des maladies. De fait, des aliments peuvent avoir un potentiel bénéfique
dans certaines situations. Ceci explique probablement le fait qu’il existe une alternative
d’allégation pour les matières premières pour les aliments des animaux.
Nous retrouvons le cadre des allégations possibles pour les matières premières pour
aliments des animaux, et les conditions nécessaires, dans le règlement CE n°1924/2006 à
l’article 14 :
1. […] des allégations relatives à la réduction d'un risque de maladie et des allégations se
rapportant au développement et à la santé infantiles peuvent être faites si elles ont été
autorisées conformément à la procédure prévue aux articles 15, 16, 17 et 19 du présent
règlement aux fins d'inscription sur une liste communautaire des allégations autorisées,
accompagnées de toutes les conditions nécessaires pour l'utilisation de ces allégations.
2. Outre les exigences générales du présent règlement et les exigences spécifiques du
paragraphe 1, l'étiquetage ou, à défaut d'étiquetage, la présentation ou la publicité comporte
également, en cas d'allégation relative à la réduction d'un risque de maladie, une mention
indiquant que la maladie à laquelle l'allégation fait référence tient à de multiples facteurs de
risque et que la modification de l'un de ces facteurs peut ou non avoir un effet bénéfique.
Une liste de matières premières est disponible dans le règlement (UE) n°68/2013 du
16 janvier 2013 relatif au catalogue des matières premières pour aliments des animaux (73).
Elle est non exhaustive car il est possible de mettre d’autres matières sur le marché à condition
de le notifier lorsqu’il s’agit de la première fois qu’elles se retrouvent sur le marché. Nous
pouvons retrouver dans ce catalogue des plantes considérées comme médicinales ; par
exemple les graines de lin (Linum usitatissimum), les graines de pavot (Papaver somniferum),
ou bien encore les glands de chêne (Quercus sp).
Les aliments pour animaux répondent aux besoins nutritionnels de ceux‐ci. Si l’aliment
remplit l’intégralité des besoins alimentaires, il est appelé aliment composé complet, sinon il
est dit aliment complémentaire. Les aliments peuvent être constitués de matières premières
pour aliments pour animaux et d’additifs. Nous avons vu que plusieurs plantes font partie de
ces deux groupes précédents.
50
Ainsi, de nombreux produits nommés « aliments complémentaires » sont mis sur le
marché. Ils ne peuvent revendiquer aucune allégation thérapeutique mais sont utilisés pour
soutenir les fonctions physiologiques (digestion, croissance, immunité, etc) durant des
périodes à risque, et peuvent aussi avoir des effets nutritionnels (74). Si une allégation
thérapeutique apparaît, le complément alimentaire devient médicament par présentation. De
ce fait, les industriels revendiquent un statut d’aliment complémentaire afin de déroger à
toutes les contraintes réglementaires qu’implique le statut de médicament, notamment
l’inscription au tableau 1 du règlement n°37/2010 des plantes intégrées dans l’aliment.
Cependant, l’industriel peut présenter une allégation relative à la présence d’une plante,
comme une caractéristique ou une fonction de celle‐ci, si cela est objectif, vérifiable par les
autorités compétentes et compréhensible pour l’utilisateur (72). Ce contrôle se fait après la
mise sur le marché par la DGCCRF voire l’ANSES, toutefois les preuves doivent être réunies
avant la mise sur le marché (75). De plus, ces produits peuvent être vendus sans prescription,
ni examen médical.
Si nous cherchons un exemple utilisé chez des animaux de production, nous pouvons
regarder le BROPHYTON, commercialisé par Vétoquinol, qui est présenté comme un aliment
complémentaire à base de plantes. En analysant la composition, les extraits de plantes et les
huiles essentielles sont notées en tant que substances aromatiques dans la liste des additifs.
L’indication présentée est le soutien d’un confort respiratoire chez les bovins, ovins et caprins
(76). L’allégation n’est pas thérapeutique, mais la confusion entre le préventif et le soutien
d’une fonction reste possible.
Les produits biocides sont définis dans le règlement (UE) n°528/2012 (77) par l’article
3 comme toute substance ou tout mélange, sous la forme dans laquelle il est livré à
l’utilisateur, constitué d’une ou plusieurs substances actives, en contenant ou en générant, qui
est destiné à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir
l’action ou à les combattre de toute autre manière par une action autre qu’une simple action
physique ou mécanique.
Il y a vingt‐deux types de produits (TP) biocides répartis dans quatre grands groupes :
51
Il est important de préciser qu’il existe des biocides applicables sur les animaux, en
présence d’animaux, ou en l’absence d’animaux. Cela engendre une exposition différente
dans chaque cas, ce qui prend toute son importance lors de l’évaluation des produits biocides
pour leur AMM, suivant les LMR définies pour les substances biocides. Il est à noter que les
biocides applicables sur les animaux doivent se faire sur une peau saine et non sur les
muqueuses ou sur une peau lésée. Toute revendication préventive ou curative sort du cadre
de la réglementation des biocides. De même, un biocide à effet létal sur les organismes
nuisibles (tels que les insecticides ou acaricides) ne peut être appliqué sur un animal car il
relèverait du cadre du médicament vétérinaire (78).
Des plantes peuvent entrer dans la composition de chacun de ces produits (fig 3) qui
ont un statut juridique différent, que ces plantes soient médicinales ou non. De fait, une même
plante a la possibilité d’intégrer différentes catégories réglementaires, et donc sera soumise
à des réglementations différentes.
Produits de santé
vétérinaire à base
de plantes
Figure 3 : Ensemble des statuts juridiques possibles pour un produit de santé vétérinaire à
base de plantes, réalisée par l’auteur.
53
Tableau I : Médicaments vétérinaires phytothérapeutiques avec une AMM valide. Source :
index des RCP de l’ANSES à la date du 10/06/2020 (84)
Nom du Forme
Titulaire de Date Espèces
médicament N° AMM pharmaceu Substances actives
l'AMM d'AMM cibles
tique
FR/V/935 Camphre, Eucalyptus
CHEMICALS Plaquette
APILIFE VAR 2576 28/01/2010 (huile essentielle d'), Abeille
LAIF pour ruche
9/2009 Lévomenthol, Thymol
Aminophylline, Cascara
FR/V/965
ANTILAITEUX LABORATOIRES (poudre de), Piloselle
9602 05/06/1980 Nationale
COMPRIMES AUVEX (extrait fluide de), Chatte,
3/1980
Sauge (extrait fluide de) Chienne
Carline acaule (teinture
de), Cyprès (huile
essentielle de),
Hydrocotyle (teinture
Solution
FR/V/736 d'), Lavande (huile
pour Toutes
COTHIVET VETOQUINOL 9481 01/10/1980 essentielle de), Luzerne
application espèces
2/1980 (teinture de),
cutanée
Marronnier (teinture
de), Romarin (huile
essentielle de), Thym
(huile essentielle de)
Belladonna (1 DH),
DOLISOVET FR/V/714 Pommade Caprins,
Calendula (TM),
INTRAMAMM BOIRON 8822 01/03/2006 intramamm Ovins,
Dulcamara (1 CH),
AIRE 6/2006 aire Vache
Echinacea (1 DH)
FR/V/375
LESPEDESIA LABORATOIRE Comprimé Lespedeza capitata Chat,
3262 06/08/1992
COMPRIMES TVM pelliculé (extrait sec de) Chien
0/1992
FR/V/754
LESPEDESIA LABORATOIRE Solution Lespedeza capitata Chat,
7238 24/07/1992
PA BUVABLE TVM buvable (teinture de) Chien
4/1992
Artichaut (extrait sec
PHYTOPHALE
FR/V/277 d'), Lespedeza capitata
CHATS ‐ Chat,
VETOQUINOL 2258 19/06/1992 Comprimé (extrait sec de),
CHIENS Chien
9/1992 Orthosiphon (extrait sec
NAINS
d')
Artichaut (extrait sec
FR/V/506 d'), Lespedeza capitata
PHYTOPHALE
VETOQUINOL 3320 19/06/1992 Comprimé (extrait sec de), Chien
CHIENS
1/1992 Orthosiphon (extrait sec
d')
Artichaut (extrait sec
FR/V/744 d'), Lespedeza capitata
Solution Chat,
PHYTORENAL VETOQUINOL 2451 19/06/1992 (extrait fluide de),
buvable Chien
1/1992 Orthosiphon (extrait
fluide d')
54
ii. Les plantes et leurs dérivés autorisés en production animale
Tous les noms des plantes extraites du tableau 1 de l’ANSES ont été vérifiés grâce aux
sources de l’EMA et en particulier des rapports du comité pour les produits médicaux
vétérinaires, le CVMP, afin d’avoir le nom botanique des substances inscrites.
Tableau II : liste des plantes présentes dans le tableau 1 des substances autorisées du
règlement LMR n°37/2010, mise à jour le 30 janvier 2020. Source : ANSES (85)
55
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
5 Arnica montana Fleurs ou plante entière Toutes les Pour usage
(arnicae flos et arnicae d’Arnica montana (89) espèces topique
planta tota) productrices uniquement
d'aliments
6 Balsamum peruvianum Myroxylon balsamum Toutes les Pour usage
var. pereirae (90) espèces topique
productrices uniquement
d'aliments
7 Boldo folium Feuilles de Peumus Toutes les
boldus (91) espèces
productrices
d'aliments
8 Camphre Huile essentielle de Toutes les Usage externe
Cinnamonum camphora espèces uniquement
(92) productrices
d'aliments
56
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
15 Chrysanthemi Fleur de Toutes les A usage local
cinerariifolii flos Chrysanthemum espèces uniquement
cinerariifolium (99)
productrices
d'aliments
16 Cimicifugae racemosae Rhizome de Cimicifuga Toutes les Ne pas utiliser
rhizoma racemosa (= Actaea espèces chez les
racemosa) (100) productrices animaux
d'aliments produisant du
lait destiné à la
consommation
humaine
17 Cinchonae cortex, Ecorce de Cinchona Toutes les
18 extraits standardisés et pubescens (= C. espèces
19 préparations dérivées succirubra), C. calisaya, productrices
20 C. ledgeriana, C. d'aliments
officinalis (101)
21 Cinnamomi cassiae Huile essentielle de Toutes les
aetheroleum Cinnamomum espèces
aromaticum (= C. cassia) productrices
(102) d'aliments
22 Cinnamomi cassiae Ecorce de Cinnamomum Toutes les
cortex, extraits aromaticum (= C. cassia) espèces
standardisés et (102) productrices
préparations dérivées d'aliments
23 Cinnamomi ceylanici Huile essentielle Toutes les
aetheroleum d’écorce de espèces
Cinnamomum verum (= productrices
C. zeylanicum) (103) d'aliments
23 Cinnamomi ceylanici Ecorce de Cinnamomum Toutes les
cortex, extraits verum (= C. zeylanicum) espèces
standardisés et (104) productrices
préparations dérivée d'aliments
24 Citri aetheroleum Huile essentielle de Toutes les
zestes de Citrus limon espèces
(105) productrices
d'aliments
25 Citronellae Huile essentielle de Toutes les
aetheroleum Cymbopogon nardus espèces
(106) productrices
d'aliments
57
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
26 Condurango cortex, Ecorce de Marsdenia Toutes les
extraits standardisés et condurango (107) espèces
les préparations productrices
dérivées d'aliments
27 Coriandri aetheroleum Huile essentielle de fruit Toutes les
mûr de Coriandrum espèces
sativum (108) productrices
d'aliments
28 Cupressis aetheroleum Huile essentielle de Toutes les Pour usage
cônes, aiguilles ou espèces topique
feuilles de Cupressus productrices uniquement
sempervirens (= C. d'aliments
officinalis) (109)
29 Echinacea purpurea Plante d’Echinacea Toutes les Pour usage
purpurea (110) espèces topique
productrices uniquement
d'aliments
30 Eucalypti aetheroleum Huile essentielle Toutes les
31 d’Eucalyptus globulus, espèces
32 E. polybractea, E. smithii productrices
(111) d'aliments
33 Extrait d'absinthe Grande Absinthe Toutes les
(Artemisia absinthium) espèces
(112) productrices
d'aliments
34 Extrait de cardamone Elettaria cardamomum Toutes les
(106) espèces
productrices
d'aliments
35 Extrait de pyrèthre Partie aérienne de Toutes les Pour usage
Tanacetum parthenium espèces topique
(113) productrices uniquement
d'aliments
36 Extrait semi‐solide Humulus lupulus (114) Abeille
purifié de Humulus
lupulus L. contenant
approximativement
48% de béta‐acides
(tels que des sels de
potassium)
58
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
37 Foeniculi aetheroleum Huile essentielle de Toutes les
Foeniculum vulgare espèces
(115) productrices
d'aliments
38 Frangulae cortex, Ecorce de Rhamnus Toutes les
extraits standardisés et frangula (116) espèces
préparations dérivées productrices
d'aliments
39 Gentianae radix, Racine de Gentiana Toutes les
extraits standardisés et lutea (117) espèces
préparations dérivées productrices
d'aliments
40 Ginseng extraits Panax ginseng (118) Toutes les
standardisés et espèces
préparations dérivées productrices
d'aliments
41 Hamamelis virginiana Hamamelis virginiana Toutes les Pour usage
(119) espèces topique
productrices uniquement
d'aliments
42 Hippocastani semen Graine d’Aesculus Toutes les Pour usage
hippocastanum (120) espèces topique
productrices uniquement
d'aliments
43 Lauri folii aetheroleum Huile essentielle de Toutes les
feuille de Laurus nobilis espèces
(121) productrices
d'aliments
43 Lauri fructus Baies mûres de Laurus Toutes les
nobilis (121) espèces
productrices
d'aliments
44 Lavandulae Huile essentielle de Toutes les Pour usage
aetheroleum Lavandula angustifolia espèces topique
(122) productrices uniquement
d'aliments
45 Lespedeza capitata Lespedeza capitata Toutes les
(123) espèces
productrices
d'aliments
59
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
46 Lini oleum Huile de lin (124) Toutes les
espèces
productrices
d'aliments
47 Majoranae herba Partie supérieure Toutes les
séchée d’Origanum espèces
majorana (= Majorana productrices
hortensis) (125) d'aliments
48 Matricaria recutita et Matricaria recutita Toutes les
préparations dérivées (126) espèces
productrices
d'aliments
48 Matricariae flos Fleur de Matricaria Toutes les
recutita (126) espèces
productrices
d'aliments
49 Medicago sativa Extrait de Medicago Toutes les Pour usage
extractum sativa (127) espèces topique
productrices uniquement
d'aliments
50 Melissae aetheroleum Huile essentielle de Toutes les
feuilles de Melissae espèces
officinalis (128) productrices
d'aliments
50 Melissae folium Feuilles de Melissae Toutes les
officinalis (128) espèces
productrices
d'aliments
51 Menthae arvensis Huile essentielle de Toutes les
aetheroleum Mentha arvensis (129) espèces
productrices
d'aliments
52 Menthae piperitae Huile essentielle Toutes les
aetheroleum Mentha x piperita (129) espèces
productrices
d'aliments
53 Millefolii herba Partie aérienne séchée Toutes les
d’Achillea millefolium espèces
(130) productrices
d'aliments
60
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
54 Myristicae Huile essentielle de Toutes les A n'utiliser que
aetheroleum graines de Myristica espèces sur l'animal
fragrans (131) productrices nouveau‐né
d'aliments
55 Piceae turiones Pousse fraiche de 10‐15 Toutes les Uniquement à
56 recentes extractum cm de haut, récoltée au espèces usage oral
printemps. Picea abies productrices
(= P. excelsa), Abies alba d'aliments
(= A. pectinata) (132)
57 Quercus cortex Ecorce de jeune branche Toutes les
de Quercus robur (133) espèces
productrices
d'aliments
58 Rhei radix, extraits Racine de Rheum Toutes les
59 standardises et palmatum, R. officinale, espèces
60 préparations dérivées ou un hybride de ces productrices
deux espèces (134) d'aliments
61 Ricini oleum Huile de graines de Toutes les Pour usage en
Ricinus communis (135) espèces tant
productrices qu'excipient
d'aliments
62 Rosmarini Huile essentielle de la Toutes les
aetheroleum partie aérienne de espèces
Rosmarinus officinalis productrices
(136) d'aliments
62 Rosmarini folium Feuilles de Rosmarinus Toutes les
officinalis (137) espèces
productrices
d'aliments
63 Ruscus aculeatus Extrait de rhizome de Toutes les Pour usage
Ruscus aculeatus (138) espèces topique
productrices uniquement
d'aliments
64 Salviae folium Feuilles de Salvia Toutes les
officinalis (139) espèces
productrices
d'aliments
65 Sambuci flos Fleurs de Sambucus Toutes les
nigra (140) espèces
productrices
d'aliments
61
SUBSTANCE ACTIVE NOM BOTANIQUE ESPECE COMMENTAIRE
66 Sinapis nigrae semen Graines de Brassica Toutes les
nigra (141) espèces
productrices
d'aliments
67 Strychni semen Graines de Strychnos Bovins, Jusqu’à
nux vomica (142) caprins, ovins l'équivalent de
0,1 mg/kg pc de
strychnine par
voie orale
uniquement
68 Symphyti radix Racine de Symphytum Toutes les Uniquement
officinale (143) espèces pour usage
productrices topique sur
d'aliments peau saine
69 Terebinthinae Huile essentielle Toutes les Pour usage
70 aetheroleum d’oléorésine de pins espèces topique
71 rectificatum (Pinus nigra, P. silvestris, productrices uniquement
72 P. palustris, P. pinaster, d'aliments
73 P. halepensis) (144)
74 Terebinthinae laricina Baume d’oléorésine et Toutes les Pour usage
d’huile essentielle de espèces topique
Larix decidua (145) productrices uniquement
d'aliments
75 Thymi aetheroleum Huile essentielle de la Toutes les
partie aérienne en fleur espèces
de Thymus vulgaris productrices
(146) d'aliments
76 Tiliae flos Fleurs de Tilia cordata Toutes les
(147) espèces
productrices
d'aliments
77 Urticae herba Plante séchée d’Urtica Toutes les
dioica (148) espèces
productrices
d'aliments
Il est intéressant d’ajouter à cela les plantes dont l’usage des teintures mères
homéopathiques est autorisé sans dilution, à des concentrations inférieures aux teintures
mères. Ces produits ne disposent d’aucune LMR et sont destinés uniquement pour usage dans
les médicaments vétérinaires homéopathiques préparés selon les pharmacopées
62
homéopathiques à des concentrations correspondant à la teinture mère et aux dilutions de
celle-ci (85). Ces plantes sont au nombre de 20, et sont les suivantes :
Excepté pour Ginseng et Eucalyptus globulus, ce sont des plantes qui ne sont pas
présentes dans le tableau précédent car exclusivement destinées à l’homéopathie.
L’Echinacea de cette liste comprend un extrait éthanolique des parties aériennes d’Echinacea
augustifolia, E. pallida ou E. purpurea. Cette dernière est déjà présente dans la liste des
plantes du tableau ci‐dessus. En ajoutant ces plantes au compte des précédentes listées dans
le tableau II, nous arrivons donc à un total de 98 plantes.
‐ Adonis vernalis ;
‐ Aesculus hippocastanum* ;
63
‐ Apocynum cannabinum ;
‐ Arnicae radix (Arnica montana* probablement) ;
‐ Calendula officinalis* ;
‐ Camphora (Cinnamomum camphora (92)) ;
‐ Convallaria majalis ;
‐ Echinacea (E. augustifolia*, E. pallida*, E. purpurea* (153)) ;
‐ Ginkgo biloba (= Pterophyllus salisburiensis, = Salisburia macrophylla (159)) ;
‐ Hamamelis virginiana* ;
‐ Harungana madagascariensis ;
‐ Lachnanthes tinctoria (= Dilatris carolinana (160)) ;
‐ Phytolacca americana (= P. decandra (161)) ;
‐ Prunus laucerasus (= Laurocerasus officinalis (162)) ;
‐ Ruta graveolens ;
‐ Selenicereus grandiflorus (= Cactus grandifloras (163)) ;
‐ Thuja occidentalis (= Abor vitae (164)) ;
‐ Urginea maritima ;
‐ Virola sebifera (= Myristica sebifora (165)).
La dernière liste de plantes ci‐dessus correspond à des plantes dont l’usage est
restreint à une dilution homéopathique particulière. Cependant, si nous intégrons ces plantes
au compte des précédentes, et que nous retirons du compte celles déjà citées (marquées par
un astérix), nous sommes à 112 plantes autorisées.
64
sont rassemblées dans la liste « out of scope » (167). Certaines d’entre elles sont d’origine
végétale et sont susceptibles de nous intéresser pour leur utilisation en phytothérapie :
‐ Huile de coco ;
‐ Huile de maïs ;
‐ Huile de graines de coton ;
‐ Matériaux fibreux d'origine végétale ;
‐ Acide oléique ;
‐ Huile d'olive ;
‐ Huile d'arachides ;
‐ Vanilline ;
‐ Avoine ;
‐ Carbohydrates naturels ;
‐ Céréales ;
‐ Coffea arabica ;
‐ Lipides de l'alimentation humaine ;
‐ Petroselium crispum (persil) ;
‐ Peptides et protéines de l'alimentation humaine ;
‐ Légumineuses.
65
c. Principe de la « cascade »
Dans le cas où aucun médicament vétérinaire approprié bénéficiant d'une autorisation de mise
sur le marché, d'une autorisation temporaire d'utilisation ou d'un enregistrement n'est
disponible, le vétérinaire peut prescrire les médicaments suivants :
1° Un médicament vétérinaire autorisé pour des animaux d'une autre espèce dans la même
indication thérapeutique, ou pour des animaux de la même espèce dans une indication
thérapeutique différente ou un aliment médicamenteux fabriqué à partir d'un prémélange
médicamenteux autorisé répondant aux mêmes conditions ;
4° A défaut des médicaments mentionnés aux 1°, 2° et 3°, une préparation magistrale
vétérinaire.
66
Figure 4 : Principe de la "cascade", réalisée par l’auteur.
Les préparations extemporanées sont réservées aux ayants droit, c’est‐à‐dire les
vétérinaires et les pharmaciens, et sont donc interdites par les éleveurs, selon l’article L5143‐
2 du CSP (175). De plus, l’utilisation des médicaments, comme ils sont définis dans l’article
L5143‐5 du CSP (176) cité ci‐après, est obligatoirement précédée d’une prescription
vétérinaire. Remarquons que les aliments complémentaires ne font pas l’objet de cet article.
67
Par conséquent, ils peuvent être utilisés par les éleveurs sans prescription au préalable.
L’automédication est ainsi restreinte pour les éleveurs.
Est subordonnée à la rédaction par un vétérinaire d'une ordonnance, qui est obligatoirement
remise à l'utilisateur, la délivrance au détail, à titre gratuit ou onéreux, des médicaments
suivants :
4° Les nouveaux médicaments vétérinaires contenant une substance active dont l'usage
vétérinaire est autorisé depuis moins de cinq ans.
Pour les aliments médicamenteux, l'ordonnance ne peut prescrire qu'un seul traitement d'une
durée au plus égale à trois mois.
Pour autant, les chambres d’agriculture des différentes régions proposent des
formations pour les éleveurs en phytothérapie et en aromathérapie. Les programmes vont
mêmes jusqu’à apprendre à préparer quelques remèdes à la ferme (177), ou encore à la
réalisation d’une crème (178). Ces formations font parfois intervenir un vétérinaire mais ce
n’est pas toujours précisé. La durée des formations prises pour exemple est d’une à deux
journées. Elles ont pour finalité, l’utilisation de la phytothérapie en première intention et de
façon autonome par les éleveurs, ce qui peut surprendre compte tenu de l’interdiction
d’automédication. Il est légitime de se demander si les traitements effectués par l’éleveur,
sans ordonnance, seront notés sur le registre d’élevage, et si un temps d’attente cohérent
sera respecté à la suite de l’administration de substances pharmacologiquement actives.
Dans son dossier d’état des lieux des alternatives aux antibiotiques, l’ANSES soulève ce
problème et propose de faire évoluer les groupes fonctionnels d’additifs alimentaires, ou d’en
créer un autre pour les alternatives aux antibiotiques, par exemple (47). Actuellement, tout
68
produit qui présente son usage comme pouvant réduire ou remplacer un antibiotique, ou un
autre médicament, entre dans le cadre du médicament vétérinaire.
Il est à noter que certaines plantes et huiles essentielles sont libérées du monopole
pharmaceutique, et sont donc utilisées avec moins de réserve et de prudence que d’autres,
car probablement peu ou pas nocives. L’article D4211‐11 du CSP répertorie les plantes ainsi
que les formes dans lesquelles elles peuvent être vendues (184). Certaines huiles essentielles,
dont la toxicité justifie que leur vente soit réservée aux pharmaciens, sont répertoriées dans
l’article D4211‐13 du CSP modifié par le Décret n°2007‐1198 du 3 août 2007 (185) dont voici
la liste :
- thuya du Canada ou cèdre blanc (Thuya occidentalis L.) et cèdre de Corée (Thuya
Koraenensis Nakai), dits "cèdre feuille" ;
69
- sabine (Juniperus sabina L.) ;
La liste de plante élaborée par le groupe de travail de l’ITAB nous permet d’une part
de connaître les plantes utilisées couramment en médecine vétérinaire selon les
professionnels impliqués dans ce projet, et d’autre part de comparer celles‐ci aux textes
réglementaires pour évaluer si les plantes autorisées sont utiles. Les plantes proposées par
l’ITAB sont comparées à la liste des plantes présentes dans le tableau 1 du règlement
n°37/2010 et à la liste « out of scope ». Certaines plantes sont autorisées par leur présence
dans le tableau 1 du règlement n°37/2010 sous forme d’extraits (tab III), d’huiles essentielles
(tab V), de teintures mères homéopathiques non diluées (tab VI), de teintures mères
homéopathiques diluées (tab VII). D’autres plantes sont autorisées par leur présence dans la
liste « out of scope » (tab IV) (le doute persiste pour la réglisse comme évoqué plus haut),
70
mais la majorité des plantes proposées n’est pas autorisée dans la composition des
médicaments vétérinaires (tab VIII).
Tableau III : Plantes proposées par l'ITAB dont les extraits et les dérivés sont inscrits au
tableau 1 du règlement n°37/2010. Source : ITAB (186)
71
Tableau IV : Plantes proposées par l'ITAB et présentes dans la liste "out of scope". Source :
ITAB (186)
Tableau V : Plantes proposées par l'ITAB dont les huiles essentielles sont incrites au tableau
1 du règlement n°37/2010. Source : ITAB (186)
Tableau VI : Plantes proposées par l'ITAB dont les teintures mères homéopathiques sont
inscrites au tableau 1 du règlement n°37/2010. Source : ITAB (186)
72
Solidago virgaurea Verge d'or commune Sommité fleurie
Vitex agnus castus Gattilier Semence
Tableau VII : Plantes proposées par l'ITAB dont une dilution de la teinture mère est inscrite
au tableau 1 du règlement n°37/2010. Source : ITAB (186)
Tableau VIII : Plantes proposées par l'ITAB qui ne sont pas autorisées dans les médicaments
vétérinaires. Source : ITAB (186)
74
Nom botanique Nom commun Parties utilisées
Palmarosa indien,
Cymbopogon sp. Partie aérienne
citronnelle, lemongrass
Cynara scolymus Artichaut Feuille
Daucus carota Carotte Racine
Desmodie ovalifoliée
Desmodium ovafolium
(Zarzabacoa galana)
Dipsacus fullonum Cardère Feuille
Dryopteris filix mas Fougère mâle
Equisetum arvense Prêle des champs
Erica cinerea Bruyère cendrée
Erigeron canadensis Vergerette du Canada
Eryngium campestre Chardon Roland Racine
Pavot de Californie
Eschscholzia californica
(globe du soleil)
Eupatorium cannabinum Eupatoire Partie aérienne
Fagus sylvatica Hêtre Bourgeon
Ficus carica Figuier Bourgeon
Filipendule spirée
Filipendula ulmaria
(Reine des prés)
Fraxinus excelsior Frêne commun
Algues / Varech
Fucus vesiculosus
vésiculeux
Fumaria officinalis Fumeterre
Galium aparine Gaillet gratteron Partie aérienne
Gaulthéria procumbens Gaulthérie couchée
Géranium (herbe à
Geranium Robertianum
Robert)
Geum urbanum Benoîte Rhizome/Racine
Glechoma hederacea Lierre terrestre
Helichrysum italicum, Hélichryse, immortelle Sommité fleurie
Hieracium pilosella Piloselle (veluette)
Hyssopus decumbens Hysope couchée
Hyssopus officinalis Hysope Plante entière
Illicium verum Badiane Fruit
Inula helenium Racine d'aunée (inule)
Inula visquosa(L.) Aiton Inule visqueuse
Iris versicolor Iris commun Racine
Juglans regia Noyer
Juniperus communis Genévrier commun
75
Nom botanique Nom commun Parties utilisées
Cade (genévrier
Juniperus oxycedrus
oxycèdre)
Laminaria spp Laminaire
Ortie blanche (lamier
Lamium album
blanc)
Lemongrass Cymbopogon flexuosus
Leonurus cardiaca Agripaume Partie aérienne
Levisticum officinale Livèche
Lippia citriodora Verveine off
Litsea cubeba Litsée citronnée
Lycopus europaeus Chanvre d'eau Partie aérienne
Lythrum salicaria Salicaire commune
Malva silvestris Grande mauve
Marrubium vulgare Marrube blanc
Camomille odorante
Matricaria suaveolens Matricaire sans ligules =
Fausse Camomille
Malaleuca alternifolia Tea Tree
Melaleuca quinquenervia Niaouli
Melaleuca cajuputi Cajeput
Melilotus officinalis Mélilot Partie aérienne
Monarda spp Monarde Partie aérienne
Myrtus communis Myrte
Nasturhum officinale Cresson Partie aérienne
Nepeta cataria Cataire
Ocimum basilicum Basilic
Ononis spinosa Bugrane Racine
Marjolaine sauvage
Origanum vulgare
(Origan commun)
Origanum compactum Origan compact
Moustaches de chat
Orthosiphon stamineus
(Thé de Java)
Passiflora incarnata
Pelargonium X asperum, Géranium rosat Partie aérienne
Toute‐épice (piment de
Pimenta dioica la Jamaïque), Bay de
Saint Thomas
Pinus sp
Piper nigrum Poivre Fruit
Pistacia lentiscus Lentisque pistachier
76
Nom botanique Nom commun Parties utilisées
Plantago sp. Plantains
Polygonum aviculare Renouée des oiseaux Partie aérienne
Polygonum bistorta Benoîte Partie aérienne
Potentilla erecta Potentille Partie aérienne
Punica granatum L. Grenadier
Bois de Panama (quillaja
Quillaja saponaria
savonneux)
Raphanus sativus Radis noir Racine
Raventsara Raventsara
Rheum off.br.palmatum Rhubarbe Feuille
Rhododendron groenlandicum Lédon du Groenland
Feuille, fruit,
Ribes nigrum Cassis
bourgeon
Rose, Eglantier commun Fleur, fruit,
Rosa sp
/ cynorrhodons bourgeon
Feuille, jeune
Rubus fructicosus, Ronce
pousse
Partie aérienne,
Rubus idaeus Framboisier feuille, jeune
pousse
Sommité fleurie,
Salvia sclarea Sauge sclarée
feuille
Sambucus ebulus Sureau hièble Feuille
Santolina chamaecyparissus Santoline (petit‐cyprès)
Saponaria officinalis Saponaire Partie aérienne
Satureja grandiflora Thé d'Aubrac Partie aérienne
Sommité fleurie,
Satureja montana Sarriette des montagnes
feuille
Scrophularia nodosa, Scrofulaire noueuse Plante entière
Sorbus domestica Cormier Bourgeon
Plante entière,
Tanacetum vulgare Tanaisie commune
fleur, graine
Taraxacum officinalis Pissenlit Racine, feuille
Thymus capitatus = Thym, origan
Corydothymus capitatus (d'Espagne)
Thymus à feuilles de Sommité fleurie,
Thymus saturoiedes
sarriette feuille
(Thym) serpollet (à Sommité fleurie,
Thymus serpyllum
feuilles étroites) feuille
Tilia tomentosa Tilleul argenté Bourgeon
77
Nom botanique Nom commun Parties utilisées
Trachyspermum ammi Ajowan
Trigonella foenum graecum Fenugrec Fruit
Tussilago farfara Tussilage Partie aérienne
Ortie brûlante (petite
Urtica urens Partie aérienne
ortie)
Vaccinum myrtillus Myrtille Feuille, fruit
Vaccinum vitis-idaea Airelle JP, MG
Valeriana officinalis Valériane Racine
Verbena officinalis Verveine officinale Partie aérienne
Viburnum lantana Viorne Bourgeon
Vinca minor Petite pervenche
Viola tricolor Pensée sauvage Plante entière
Feuille,
Vitis vinifera Vigne
bourgeon
Zingiber officinalis Gingembre Rhizome
78
Huiles essentielles; 13; 6%
Teintures mères
homéopathiques; 7;
3%
Non
autorisées; Autorisées;
156; 74% 55; 26% Teintures mères
Extraits; homéopathiques
28; 13% diluées; 3; 2%
Figure 5 : Répartition des différentes plantes proposées par l'ITAB, autorisées ou non chez les
animaux de production de denrées alimentaires, réalisée par l’auteur.
Pour obtenir des données scientifiques fiables, il faut un certain nombre d’études avec
un niveau de preuve suffisant afin de pouvoir conclure, au cas par cas, en fonction de la plante
et de son utilisation, si l’usage défini d’une plante est sécuritaire et efficace. Les études sont
bien souvent menées par des laboratoires qui financent celles‐ci. Malgré une forte demande,
le marché de la phytothérapie vétérinaire reste peu porteur, et le retour sur investissement
peu rémunérateur. C’est dans l’optique de motiver les laboratoires que les demandes d’AMM
pour les produits à base de plantes furent allégées en 2016, bien qu’aucun médicament ne
soit sorti depuis cette date.
79
Bilan : La réglementation qui encadre l’utilisation de plantes dans un but thérapeutique ne
laisse pas beaucoup d’options au vétérinaire rural. Cependant, les produits à base de plantes
peuvent être reconnus sous différents statuts juridiques, autres que celui du médicament.
Des plantes non autorisées dans les médicaments sont administrées à d’autres fins.
80
Partie III : Etude de terrain : quelles applications en font les acteurs de la
production de denrées alimentaires au niveau de l’élevage ?
a. Objectif du questionnaire
Les deux acteurs principaux de la gestion de la santé des animaux sont les éleveurs et
les vétérinaires ruraux. Ce questionnaire doit cibler ces deux corps de métier, d’où la question
n°1, « Quelle est votre profession ? », avec des réponses précises telle que « vétérinaire en
exercice rural », car nous ne nous intéressons ici qu’aux animaux de production de denrées
alimentaires.
L’espèce concernée, notamment pour les éleveurs, est importante. Elle l’est dans une
moindre mesure pour le vétérinaire dans le sens où celui‐ci peut traiter différentes espèces.
Ceci fait l’objet de la seconde question : « Avec quelle(s) espèce(s) animale(s) productrice(s)
de denrées alimentaires travaillez-vous ? ». En effet, les plantes peuvent avoir une efficacité
et une innocuité différentes selon l’espèce traitée. Il est envisageable, de même, que les
résidus puissent être différents dans les produits destinés à la consommation humaine, du fait
d’une pharmacocinétique spécifique.
Le type ou la forme de produit à base de plantes est une information primordiale. Les
questions n°5 et 12, « Sous quelle forme utilisez-vous les produits à base de plantes ? »,
peuvent donner des arguments pour développer certains produits à base de plantes, par
81
exemple en travaillant sur un statut juridique européen ou en développant un marché
porteur.
La question n°6, « Utilisez-vous le plus souvent les produits à base de plantes en vue
d'un usage : curatif, préventif, complément alimentaire, ou autre », a pour objectif de
connaître l’intention principale du vétérinaire en utilisant la phytothérapie.
Toutes ces entités sont des voies de communication de choix. Grâce à elles, le
questionnaire est diffusé aux principaux intéressés : les vétérinaires et les éleveurs exerçant
la phytothérapie. Le SNGTV a permis de diffuser le questionnaire auprès des vétérinaires
praticiens. Plusieurs vétérinaires, éleveurs et marchands d’aliment ont été contactés
individuellement afin de diffuser le questionnaire ou d’y répondre.
c. Aperçu du questionnaire
2) Résultats et interprétations
a. Les répondants, analyse de l’échantillonnage
Au total, 45 questionnaires furent remplis sur internet. Une majorité des répondants
sont vétérinaires, ils représentent presque trois quarts des réponses (fig 6).
Éleveur ou éleveuse.;
12; 27%
Vétérinaire conseil et
Vétérinaire en exercice
formation en
rural.; 32; 71%
productions animales;
1; 2%
Les vétérinaires qui ont répondu aux questionnaires sont répartis de façon homogène
en France, avec une légère prédominance de Jurassiens (Jura 39) et de Seinomarins (Seine‐
Maritime 76). A l’opposé, les éleveurs ayant répondu au questionnaire sont une majorité à
être installés en Seine‐Maritime (fig 7). Cela provient probablement d’une clientèle d’une
83
vétérinaire qui fut contactée personnellement. Ce qui signifie que les réseaux d’éleveurs
contactés n’ont pas permis de récolter de questionnaires, comme je l’espérais. Nous avons
donc un fort biais de recrutement en ce qui concerne les éleveurs. Il sera difficile d’interpréter
les résultats des éleveurs et encore plus d’hypothétiser une généralité au sujet des éleveurs
français.
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Vétérinaires Eleveurs
Les bovins sont les animaux les plus largement représentés toutes professions
confondues, suivis par les ovins et les caprins. Les autres espèces minoritaires sont les
volailles, les porcs et les chevaux à destination bouchère (fig 8). En ce qui concerne les élevages
de suidés et de volailles, le faible nombre de répondants travaillant avec ces espèces n’est pas
84
à mettre en corrélation avec un faible nombre d’animaux, car ce sont des filières gérées de
façon industrielle avec une part importante d’élevage hors sol et de grands effectifs.
50
45
40
12
35
1
30
25
1
20
15 32
1
10 22
14
5
1
1 1
2 3 2 2
0
Bovins Ovins Caprins Volailles de Volailles Porcs Chevaux à
chair pondeuses destination
bouchère
Éleveur ou éleveuse.
Vétérinaire conseil et formation en productions animales
Vétérinaire en exercice rural.
Figure 8 : Les animaux traités ou élevés par les répondants (le nombre correspond au nombre
de réponses par profession), réalisée par l’auteur.
Les questions n°8 et 16 n’ont pas permises d’avoir plus d’information sur la fréquence
d’utilisation de chaque plante. La réponse à la question semble déjà longue et fastidieuse avec
l’énumération des plantes et de leurs indications. Ce sont donc les réponses aux questions
n°3, 11, et 15 qui nous permettent d’évaluer la fréquence d’utilisation de la phytothérapie par
les vétérinaires et les éleveurs qui l’intègrent dans leur pratique.
85
Jamais; 2; 6%
Systématiquement; 8;
24%
Chez les éleveurs questionnés, nous observons une tendance à l’utilisation modérée
de la phytothérapie, compatible avec un usage complémentaire aux médicaments
conventionnels. En effet, les trois quarts des éleveurs ayant répondu au questionnaire
utilisent la phytothérapie dans certains cas (fig 10). Cependant, un tiers d’entre eux ont déjà
traité le troupeau entièrement (fig 11). Cela représente une exposition plus importante et
donc un risque de résidus plus élevé que lors de traitements individuels. Les deux éleveurs de
l’échantillonnage intégrés en agriculture biologique utilisent la phytothérapie le plus souvent
possible et traite occasionnellement à souvent le troupeau en entier.
86
Le plus souvent
possible; 3; 25%
Traite souvent
tout le troupeau
; 1; 8%
Traite tout le
troupeau
occasionnellement;
3; 25%
Ne traite jamais
tout le troupeau;
8; 67%
Figure 11 : Fréquence de traitement d'un grand effectif d'animaux par les éleveurs (réponse ;
nombre de réponses ; proportion par rapport au nombre de répondants éleveurs), réalisée
par l’auteur.
Les formes d’utilisation de plantes les plus utilisées en phytothérapie vétérinaire, par
les éleveurs comme les vétérinaires, sont les huiles essentielles et les préparations
87
phytopharmaceutiques avec AMM, suivis par les extraits de plantes standardisés et les
préparations magistrales (fig 12). Les deux premières catégories représentent 50% des
réponses.
25
4
20
11
15
2
10 19 2
12 12 1
5
8 1
5 1
3 2 3
0 1 1 1 1
Vétérinaires Eleveurs
Figure 12 : Formes d'utilisation des plantes par les vétérinaires et les éleveurs (le nombre
correspond au nombre de réponses par profession), réalisée par l’auteur.
88
25
22
20
15
10 9
5
3
1
0
Laboratoire Sans réponse Centrale d'achat Pharmacie
Figure 13 : Les fournisseurs de produits à base de plantes des vétérinaires (en ordonnée, le
nombre de réponses), réalisée par l’auteur.
Le fournisseur privilégié des éleveurs interrogés est le vétérinaire dans 83% des cas
représentés ici (fig 14). Puis, la pharmacie se positionne en deuxième, suivie de près par les
laboratoires. Le vétérinaire reste donc, dans cet échantillon d’éleveurs, le contact de choix
pour la phytothérapie.
12
10
10
4
3
2
2
1 1
0
Vétérinaire Pharmacie Laboratoire Internet Commercial
Figure 14 : Les fournisseurs des produits à base de plantes des éleveurs (en ordonnée, le
nombre de réponses), réalisée par l’auteur.
89
Les réponses aux questions n°8 et 16 furent hétérogènes. Cette question, plus ouverte,
demande de la rédaction et une capacité de synthèse des connaissances. Certains ont
développé leur réponse avec plus ou moins de plantes et d’indications, d’autres ont répondu
sommairement. Cela constitue un biais important mais nous permet de ressortir quelques
plantes plus utilisées que d’autres. La forme d’utilisation aurait pu être intéressante mais cette
information supplémentaire aurait eu peu de chance d’être précisée dans cette question.
Nous pouvons observer un lot de cinq plantes qui se démarquent par une utilisation
plus fréquente : le cyprès, le tea‐tree, le palmarosa, les échinacées, et l’eucalyptus. Les plantes
citées une seule fois parmi tous les répondants ont été retirées pour une meilleure lisibilité du
graphique (fig 15).
Les autres plantes citées une seule fois sont les suivantes : tanaisie, ail, litsée, fenugrec,
cannelle, sauge, menthe poivrée, houblon, alchémille, radis noir, piloselle, canneberge, vigne
rouge, hamamélisse, scrofulaire, ginseng, prêle, niaouli, cardamine, bourbon, citronnelle.
En comparaison avec la liste de l’ITAB, 48 des 55 plantes citées dans les réponses du
questionnaire appartiennent à la liste de l’ITAB, soit 87%. Cela tend à confirmer que les plantes
proposées par l’ITAB sont effectivement utilisées sur le terrain pour traiter les animaux de
rente. De plus, 23 des 55 plantes citées sont autorisées chez les animaux producteurs de
denrées alimentaires, soit presque 42% (tab IX).
Tableau IX : Comparaison des plantes citées dans les réponses au questionnaire et les listes
précédentes de plantes, réalisée par l’auteur.
Plantes citées dans les Présence ou non dans la Présence dans une liste
réponses liste proposée par l’ITAB justifiant l’utilisation
vétérinaire en animaux de
production
Cyprès Oui Tableau 1 : Cupressis
aetheroleum
Tea tree Oui Non
Palmarosa Oui Non
Echinacées Oui Tableau 1 : Echinacea
purpurea
Eucalyptus Oui Tableau 1 : Eucalypti
aetheroleum
Artichaut Oui Non
Laurier noble Oui Tableau 1 : Lauri folii
aetheroleum et Lauri fructus
Ortie Oui Tableau 1 : Urtica herba
Géranium Oui Non
90
Plantes citées dans les Présence ou non dans la Présence dans une liste
réponses liste proposée par l’ITAB justifiant l’utilisation
vétérinaire en animaux de
production
Girofle Oui Tableau 1 : Caryophylli
aetheroleum
Ravintsara Oui Tableau 1 : Camphre,
Camphora
Hélichryse Oui Non
Pissenlit Oui Non
Cassis Oui Non
Réglisse Oui Liste « out of scope »
Chardon marie Oui Tableau 1 : Silybum
marianum
Thym Oui Tableau 1 : Thymi
aetheroleum
Origan Oui Tableau 1 : Majoranae
herba (Origanum majorana)
Sureau Oui Tableau 1 : Sambuci flos
Mélisse Oui Tableau 1 : Melissae
aetheroleum et folium
Gentiane Oui Tableau 1 : Gentianae radix,
extraits standardisés et
préparations dérivées
Basilic Oui Non
Pin Oui Tableau 1 : Terebinthinae
aetheroleum rectificatum
Romarin Oui Tableau 1 : Rosmarini
aetheroleum et folium
Lavande Oui Tableau 1 : Lavandulae
aetheroleum
Mélilot Oui Non
Sarriette Oui Non
Lavandin Non Non
Rhodiole Non Non
Noyer Oui Non
Manuka Non Non
Reine des prés Oui Non
Desmodium Oui Non
Astragale Non Non
Tanaisie Oui Non
Ail Oui Non
91
Plantes citées dans les Présence ou non dans la Présence dans une liste
réponses liste proposée par l’ITAB justifiant l’utilisation
vétérinaire en animaux de
production
Litsée Oui Non
Fenugrec Oui Non
Cannelle Oui Tableau 1 : Cinnamomi
ceylanici aetheroleum et
cortex, extraits standardisés
et préparations dérivée
Sauge Oui Tableau 1 : Salviae folium
Menthe poivrée Oui Tableau 1 : Menthae
piperitae aetheroleum
Houblon Oui Tableau 1 : Extrait semi‐
solide purifié de Humulus
lupulus L. contenant
approximativement 48% de
béta‐acides (tels que des
sels de potassium)
Alchémille Oui Non
Radis noir Oui Non
Piloselle Oui Non
Canneberge Airelle ? Non
Vigne rouge Oui Non
Hamamélisse Oui Tableau 1 : Hamamelis
virginiana
Scrofulaire Oui Non
Ginseng Oui Tableau 1 : Ginseng extraits
standardisés et préparations
dérivées
Prêle Oui Non
Niaouli Oui Non
Cardamine Non Non
Bourbon Non Non
Citronnelle Oui Non
92
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Laurier noble
Géranium
Ravintsara
Tea tree
Palmarosa
Artichaut
Astragale
Girofle
Sureau
Ortie
Lavandin
Noyer
Hélichryse
pissenlit
Lavande
Cyprès
Echinacées
Chardon marie
Basilic
Pin
Rhodiole
Cassis
Gentiane
Réglisse
Thym
Mélisse
Romarin
Sarriette
Manuka
Mélilot
Origan
Vétérinaires Eleveurs
Figure 15 : Plantes couramment utilisées en phytothérapie par les répondants (en ordonnée,
le nombre de réponses), réalisée par l’auteur.
Nous avons vu précédemment que les allégations pouvaient conditionner l’usage des
produits à base de plantes. Les trois quarts des vétérinaires répondants utilisent de façon
curative les produits à base de plantes, tandis qu’un peu plus de la moitié les utilisent en
prévention (fig 16). En effet, nous pouvons considérer que l’utilisation en tant que
complément alimentaire constitue une démarche préventive contre les maladies.
Quatre vétérinaires parmi les répondants utilisent les produits à base de plantes des
trois façons : curative, préventive et en compléments alimentaires. Ils sont représentés par les
« 3 réponses » dans les figures 16 et 17.
Nous constatons que les produits à base de plantes sont utilisés par les vétérinaires
pour des indications aussi bien curatives que préventives. En effet, 12 vétérinaires utilisent les
produits à base de plantes uniquement en curatif, ce qui correspond à la moitié des usages
curatifs. Cependant, seulement un vétérinaire les utilise uniquement en préventif, et 3
vétérinaires les utilisent uniquement en compléments alimentaires (fig 17).
93
Figure 16 : Proportions des usages vétérinaires des produits à base de plantes (pourcentage
par rapport à l’ensemble des vétérinaires répondants), réalisée par l’auteur.
30
25
4 3 réponses
20
3
Complément
15 5 alimentaire
10 Préventif
4 4
2 3
5 12 1 Curatif
2
5
3
0
Curatif Préventif Complément
alimentaire
Figure 17 : Répartition des réponses de vétérinaires sur l'usage des produits à base de plantes
(le nombre correspond au nombre de réponses associées à la réponse en abscisse, par
exemple, le jaune correspond au préventif, il y a donc 5 vétérinaires qui ont répondu préventif
et curatif), réalisée par l’auteur.
94
Nous pouvons imaginer différentes explications possibles. Les éleveurs étant
demandeurs de produits à base de plantes peuvent être plus impliqués et plus avertis sur les
réglementations mises en place. Les vétérinaires, responsables de la santé publique, avec un
niveau d’exigence des connaissances compatible avec celui d’un docteur, ont le sentiment de
ne pas connaître l’ensemble des réglementations qui régissent l’utilisation de ces produits.
Les temps d’attente (TA) font partie de la réglementation et préviennent des risques
de résidus qui peuvent se retrouver dans les denrées alimentaires. Les vétérinaires sont
partagés quant à l’application des temps d’attente et notamment les temps d’attente
forfaitaires pour les préparations magistrales ou les produits à base de plantes utilisés hors‐
AMM (fig 19). Un vétérinaire utilise seulement les préparations avec AMM ou des
compléments alimentaires, donc il notifie le temps d’attente correspondant ; sa réponse est
placée dans « autre réponse ou pas de réponse ». Un autre vétérinaire précise qu’il attribue
un temps d’attente nul pour les compléments alimentaires, mais un temps d’attente
forfaitaire pour le reste ; sa réponse est placée dans les « TA forfaitaires non doublés en bio ».
Parmi les 15 vétérinaires ne notifiant pas de temps d’attente à l’éleveur (fig 19), 9
d’entre eux disent ne pas connaître la réglementation, les 6 autres estiment la connaître.
Vétérinaires "je la
connais"; 19; 63%
Eleveurs "je la
connais"; 9; 75%
95
Autre réponse ou pas
de réponse; 4; 12%
TA forfaitaires non
doublés en bio; 9;
27%
Figure 19 : Notification des temps d'attente sur la prescription de produits à base de plantes
(réponse ; nombre de réponses ; proportion par rapport à l’ensemble des vétérinaires
répondants), réalisée par l’auteur.
Une ordonnance est obligatoire pour chaque animal, ou lot d’animaux défini, qui sera
traité. La phytothérapie représente un traitement thérapeutique qui passe par une démarche
diagnostique. De plus, seul le vétérinaire est en droit d’établir un diagnostic. Toutefois, il existe
des protocoles de soins prédéfinis avec le vétérinaire sanitaire, qui permettent à l’éleveur
d’administrer un traitement lorsque certains symptômes apparaissent, et d’appeler son
vétérinaire à partir d’un certain seuil. Dans tous les cas, chaque traitement est noté dans le
registre d’élevage. Nous observons ici que, chez deux tiers des éleveurs interrogés, la
prescription n’est pas systématique (fig 20).
96
Sur ordonnance
systématiquement;
4; 33%
Parfois sur
ordonnance; 8;
67%
Souhaitent une
amélioration; 44;
98%
97
Le terme qui revient régulièrement dans les commentaires est « l’hypocrisie ». D’un côté,
la loi nous incite à utiliser des médecines non conventionnelles, de l’autre côté, elle les
réprimande. Le seul responsable sera celui qui adhère aux principes de la phytothérapie et qui
prescrit ou administre un produit à base de plantes non réglementé.
Si la réglementation permettait aux laboratoires d’investir dans des études de LMR pour
certaines plantes, celles‐ci auraient la chance d’intégrer un jour des médicaments autorisés
chez les animaux de production.
98
99
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117
118
Annexes
119
120
121
122
123
124
125
BARLI Xavier
RESUME :
La forte demande en phytothérapie chez les animaux producteurs de denrées alimentaires questionne
la santé publique. Les plantes sont composées de substances pharmacologiquement actives qui
peuvent être toxiques pour l’animal. De plus, ces substances peuvent se retrouver dans les denrées
alimentaires formant ainsi des résidus. Le cadre réglementaire des médicaments à base de plantes est
contraignant. Un nombre restreint de plantes décrites ici sont autorisées dans les médicaments, bien
qu’elles ne soient pas toutes utilisées en phytothérapie par les vétérinaires ruraux. Cependant, les
produits de santé vétérinaire, dont les statuts juridiques diffèrent de celui du médicament, comme les
aliments complémentaires, peuvent intégrer un plus large éventail de plantes. La plupart de ces
produits ne sont pas soumis à une limite maximale de résidus. Ce travail propose en premier lieu de
définir la phytothérapie, d’en expliquer les principes, et d’en comprendre la demande grandissante
dans les élevages. Puis, nous nous intéresserons à la réglementation qui encadre les différents produits
de santé vétérinaire dans lesquels différentes plantes peuvent être incorporées. Enfin, nous
exploiterons un questionnaire créer dans le cadre de cette thèse afin de déterminer les pratiques de
terrain en phytothérapie chez les vétérinaires et les éleveurs.
MOTS CLES :
- Phytothérapie vétérinaire - Santé publique
- Législation - Résidus
- Elevage
JURY :
Président : Monsieur le Professeur François GILLY
ADRESSE DE L’AUTEUR :
8bis Avenue de l’Eau Bonne,
Dammartin-en-Goële, 77230
126