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TECHNOLOGIES DESMACHINES
THERMIQUES
AU 2019-2020
INTRODUCTION
Une machine thermique est un convertisseur d’une puissance thermique en une puissance
mécanique ou inversement. Une machine thermique implique l’existence d’un flux de chaleur
donc au moins deux sources de chaleur
Dans une machine thermique, le fluide subit plusieurs transformations : chauffage isobare,
détente isentropique, compression adiabatique, …
Définition d’une transformation réversible : transformation qui peut être décrite en sens
inverse, de sorte qu’après avoir été décrite successivement dans les deux sens, tant le
système considéré que le milieu extérieur se retrouvent exactement dans le même état
qu’initialement.
• Exemples : Compression (ou détente) infiniment lente : adiabatique, isotherme, isochore,
…; Transformation isobare infiniment lente; Transfert de chaleur isotherme (exp:
vaporisation, condensation, …)
• Contre-exemples : Compression (ou détente) rapide. Rapide turbulences frottement
visqueux dégradation d’énergie en chaleur irréversible ; Combustion
Réel = irréversible
• Les irréversibilités internes traduisent l'impossibilité du système à évoluer de manière
réversible. Les causes en sont :
- les frottements (exp : contraintes visqueuses au sein d’un écoulement)
- les réactions chimiques non équilibrées, dont la combustion, …
• Les irréversibilités externes traduisent l'irréversibilité des échanges d'énergie :
Exp : l'échange de chaleur entre deux sources (source chaude et une source froide). Le
transfert de chaleur de la source froide vers la chaude nécessite un apport de travail. 3
Le travail d'un ingénieur ingénieux concevant une machine thermique sera donc de :
- réduire les sources d'irréversibilités internes : limiter les gradients de températures, limiter
les frottements solides, limiter les turbulences dans les écoulements, …
- réduire les irréversibilités externes : tendre vers des échanges isothermes, …
En effet, la dissipation croît avec la rapidité des processus, de sorte que la dégradation de
l’énergie est d’autant plus forte que nos actions prennent moins de temps. Des compromis
sont donc nécessaires entre les durées souhaitées des processus et leurs rendements
admissibles.
Le critère de choix est principalement économique
Exp :
Moteur à Essence Cycle de Beau de rochas (2 iso Q + 2 iso V)
Moteur Diesel Cycle Diesel (2 iso Q + iso V + iso P)
Centrale à TAV Cycle Rankine / Hirn (2 iso Q + iso P)
Centrale TAG Cycle Joule Brayton (2 iso Q + 2 iso P)
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Université de Monastir
Ecole Nationale d’Ingénieurs de Monastir
Département de Génie Energétique
TECHNOLOGIES DESMACHINES
THERMIQUES
AU 2019-2020
1. GÉNÉRALITÉS
1.1 Classification
1.1.1 Selon le type d’allumage
Moteur à allumage commandé (AC) : Le démarrage de la combustion est produit par une
étincelle électrique. Dans un moteur essence, il y a préparation au préalable du mélange
air/combustible.
Moteur à allumage par compression (Diesel) : Le début de la combustion est produit par la
haute température des gaz dans le cylindre (taux de compression élevé). Le combustible est
introduit dans la chambre de combustion au moment où la combustion doit se produire, d’où
la nécessité d’une pompe d’injection haute pression (1800 bars).
1.1.2. Selon le nombre de temps (nombre de tours pour faire un cycle complet)
• 4 temps (2 tours/cycle) :
1. Admission d’air ou du mélange dans le cylindre.
2. Compression du gaz par le piston.
3. Explosion du mélange (phase moteur) - détente.
4. Refoulement des produits de combustion hors du cylindre.
• 2 temps (1 tour/cycle) :
1er temps : ouverture admission et dépression dans le carter.
2ème temps : ouverture échappement et compression dans le carter.
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2. Moteur à 4 temps
Les moteurs 4 temps constituent actuellement la majorité des unités de production
de puissance mécanique dans beaucoup de domaines avec une large gamme de
puissance (qq W à +MW en bateaux) en particulier dans le domaine de transport où ils
sont largement employés en raison de leurs avantages : bon rendement, compacité
fiabilité... ;
Temps combustion-détente :
inflammation rapide du mélange
provoquant une brusque montée en 4 temps Diesel
pression des gaz puis leur détente.
Les deux limites extrêmes du mouvement sont appelées respectivement point mort haut
(PMH) et point mort bas (PMB). Le volume balayé entre ces deux points constitue la
cylindrée unitaire.
Si d désigne le diamètre du cylindre (ou alésage) et C la course du piston, la cylindrée
unitaire ou volume balayé s’écrit: Vu =Vb = C πd2 /4.
Ensemble cylindre-piston-culasse
Le rapport volumétrique de compression est le rapport entre les volumes PMB et PMH :
ρ = VP M B /VP M H . Sa valeur est déterminante pour les performances du moteur. Les valeurs
les plus usuelles sont proches de 10 pour un moteur essence et de 18 à 20 pour un moteur
Diesel. 8
Couple moteur
La pression qui agit sur la tête du piston lui communique
une force F d'intensité F = p* S
avec F : force (en daN) p : pression (en bar) S : surface (en cm2)
Pour mesurer le couple d'un moteur, on utilise des appareils appelées "freins" ou banc de
puissance, qui sont reliés directement à l'arbre moteur afin de créer un couple résistant
tendant à freiner le moteur.
Le couple moteur est le résultat du travail moteur (W) transmis par l'ensemble bielle-
vilebrequin mesuré sur l'arbre moteur. Pour un tour :
La puissance de moteur : la puissance effective est le travail moteur fourni en une seconde
avec P : puissance (en watts), Couple (en N.m) et ω : vitesse angulaire (en rd/s)
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3 . ETUDE DE CYCLES THEORIQUES 4 TEMPS
En partant du PMH :
1er Temps : AB : Admission au départ, le piston est au PMH, la soupape d’admission est
ouverte, la soupape d’échappement est fermée. Le cylindre est donc en liaison avec les
tubulures d’admission. Le piston descend en aspirant le mélange air+combustible contenu
dans les tubulures. La phase d’admission se termine lorsque le piston arrive au PMB : c’est la
phase de remplissage du cylindre. Elle se déroule théoriquement à pression constante.
2ème temps : BC : Compression isentropique : au départ le piston est au PMB, les deux
soupapes sont fermées. Le piston remonte depuis le PMB jusqu’au PMH. La phase de
compression se termine lorsque le piston arrive au PMH. Elle se déroule théoriquement de
manière adiabatique.
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Allure du cycle dans le diagramme (P, V ) →
EB : refroidissement isochore
QEB = Cv (TB − TE )= Cv TB (1-aγ)
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Comparaison thermodynamique des cycles Diesel et Essence
Pour comparer les cycles Diesel et essence, on considère le cas des deux moteurs ayant une
température extrême en fin de combustion identique (limite de température admissible par
les matériaux).
Pour cela, on trace le diagramme (T; S) des deux cycles
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– AB : remplissage à P = Cte
– BC : compression isentropique
– CD : combustion à V = Cte
– DE : combustion à P = C te
– EF : détente isentropique
– FB : refroidissement à V = C te
– BA : balayage des gaz
On introduit 3 rapports :
– ρ = VB /VA : rapport volumétrique ;
– a = VE /VD = TE /TD rapport d’injection ;
–λ= PD /PC = TD /TC rapport de pressions
dans la combustion.
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Travail utile: Wutile = Cv TB [ ργ−1 (λ − 1) + γ λ ργ−1(a − 1)) + 1 − λ aγ ]
Remarques:
i) Les températures et pressions calculées sont supérieures à la réalité ;
ii) A même rapport volumétrique ρ et température extrême fixée :
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Il est nécessaire, pour remédier à ces inconvénients d'augmenter le temps d'ouverture des
soupapes afin d'éviter le freinage des gaz. Le point d'allumage devra être avancé pour tenir
compte du délai d'inflammation.
Avance à l'ouverture de l'admission (AOA) :
Cette avance évite l'arrêt de la veine gazeuse devant une soupape fermée et améliore ainsi
le taux de remplissage.
Retard à la fermeture de l'admission (RFA) :
On profite de l'inertie des gaz pour augmenter le remplissage et ne refermer la soupape
qu'après le PMB. La diminution du temps de compression est compensée par une pression
de début de compression plus élevée.
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Diagramme de distribution
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6. PERFORMANCES
Le taux de remplissage ηV . La masse admise par cycle
mcycle = ηV ρA Vu
Vu =C x π D²/4 est la cylindrée unitaire
ρA : masse volumique de l’air dans la phase d’admission (ρA = PA /(r.TA )).
ηV : coefficient de remplissage
La pression moyenne effective pme: Elle est définie comme la pression constante qu’il faudrait
appliquer au piston pendant un cycle pour obtenir le même travail effectif. C’est
l’énergie mécanique (travail) par litre de cylindrée.
pme = Weff /Vu où Vu est la cylindrée unitaire.
La pme sert à exprimer le niveau de charge du moteur. Elle est inférieure à 2 bar à faible
charge et varie de 8 à 12 bar à pleine admission en aspiration naturelle. La suralimentation
peut accroître considérablement ce maximum.
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L’interêt principal de la Pme est qu’elle permet de comparer le travail fourni par des
moteurs de cylindrées différentes.
D’une manière analogue, on peut définir des performances indiqués Pmi et Csi , qui
correspondent à ce que l’on pourrait mesurer s’il n’y avait pas de pertes mécaniques dues
aux frottements et à l’entraînement des accessoires.
Pme + Pmf = Pmi où Pmf exprime la pression moyenne de frottement.
Les pertes par frottement englobent à la fois les frottements réels (paliers, pistons-chemises)
et le travail nécessaire pour entraîner les accessoires indispensables au fonctionnement du
moteur (pompes, alternateur, etc.). Les frottements augmentent significativement avec la
cylindrée et le régime et relativement peu avec la charge.
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