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AHARCHAF.

SYSTEME DE SANTE MAROCAIN •Définition de l’OMS (2000)


«Un système de santé inclut toutes les activités dont le but essentiel est de promouvoir,
I- Introduction restaurer ou entretenir la santé.»
Ministère de la santé*
•Chaque pays dispose d’un certain mode d’organisation afin de répondre, au mieux, à la
« Ensemble des ressources
demande de santé.
–Humaines
•Cette organisation coordonne l’activité des professionnels de santé avec celle des
–Matérielles
différents partenaires contribuant au financement du système de soins.
–Financières
•Cet agencement complexe est le système de santé.
–Institutions
• « système national de santé » : 1959.
–Activités
•la première conférence nationale sur la santé organisée en avril 1959:
destinées à assurer la promotion, la protection, la restauration et la réhabilitation de la
–Principes qui ont orienté le système national de santé : « la santé de la nation incombe
santé de la population ».
à l’état ».
*Selon le projet de loi du ministère de la santé relatif au système national de santé et à
•Cinq plans de développement, priorités : l’offre de soins
–Offre de soins
–Lutte contre les endémies. II- Les catégories des systèmes de santé
–Premières facultés de médecine et ses écoles de formation professionnelle, •Différents modèles:
–Premières stratégies de couverture sanitaire ont été formulées. –Modèle Bismarckien,
• Loi-cadre n 34-09 de 2011 est la première du genre: fixe les principes et les objectifs –Modèle Beveridgien,
fondamentaux de l’action de l’état en matière de la santé ainsi que l’organisation du –Modèle Francais
système de santé. L’article premier précise que le droit à la protection de la santé est une –Modèle Russe
responsabilité de l’état et de la société. –Modèle Américain : Le système d'économie de marché.
Données démographiques
•Taux d’alphabétisation est de 56,1% (84% pour les 15-24ans). Le modèle bismarckien
•Le pays a enregistré d’importantes avancées en termes de réduction de la pauvreté •Le Prince Otto von Bismarck (1815-1898)
absolue (passée de 15,3% à 9% entre 2001 et 2007), •Système « professionnel »
–Financement est assuré par le travail et les cotisations sociales.
•Les situations de vulnérabilité économique demeurent largement répandues, un quart
–Le premier système d'assurance santé mis en place.
de la population vivant dans la pauvreté, particulièrement dans les zones rurales. •Etat à pour tâche
Données sanitaires –Fixer le cadre de l'action des caisses,
•La situation sanitaire au Maroc est caractérisée par : –Et redresser la situation en cas de déséquilibre financier.
•la réduction des niveaux de mortalité et de fécondité qui annonce la transition •Pays : Allemand, l’Autriche, La Belgique, La France, Luxembourg et Pays-Bas.
démographique
•et un changement de la structure de morbidité qui induit l’émergence des maladies Le modèle beveridgien
•William Henry Beveridge (1879-1963)
chroniques suite à la transition épidémiologique.
•Système « national » : La tutelle des services de santé et le financement y sont
Systèmes de santé assurés par le même organisme, qui dépend de l'Etat.
I- Définition Un système de santé comporte : •Trois principes fondateurs, dits des trois « U » :
–Des politiques –Universalité : tout citoyen est protégé contre tous les risques sociaux quelle
–Des règlements que soit sa situation professionnelle,
–Des services connexes non liés aux soins de santé (la sécurité des aliments, la –Unité : une administration unique gère chaque type de risque,
–Uniformité : chaque individu bénéficie des services selon ses besoins,
sécurité au travail, et les moyens de transport des fournitures médicales)
indépendamment de ses revenus.
Tout ce qui contribue à promouvoir ou à protéger la santé. •Pays : Grande Bretagne, Le Danemark, la Finlande, l'Irlande et la Suède
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Le système mixte (modèle français) global
Le système de santé français s’inscrit dans un système de protection sociale qui est c'est-à-dire permettre une prise en charge globale des usagers (soins curatifs mais aussi
hybride original du modèle Bismarck et de celui de Beveridge. Le point de départ préventifs, rééducation, réadaptation et promotion de la santé),
était un modèle de solidarité professionnelle financé par des cotisations sur le Efficace
travail, ensuite, le système s’est dirigé vers un modèle de solidarité nationale, financé Cette efficacité est de deux ordres, technique (l’obligation des résultats) et économique
en grande partie par les impôts. (le médecin doit concilier la plus stricte économie possible avec la meilleure efficacité
du traitement).
Le système Semashko Accessible
•Nikolai Alexandrovich Semashko (1874-1949) l’accessibilité géographique (il doit être proche de la population) et économique (le coût
•Système « socialiste » ne doit pas faire obstacle).
•Les services sanitaires appartenaient à l'Etat et les professionnels de la santé Acceptable
étaient rémunérés par l'Etat. Il doit avoir l’accord et le consentement volontaire de la population. Cette notion
•Les services étaient gratuits, explique parfois les différences observées entre pays de niveau socio économique
•Les patients devaient payer une somme forfaitaire, identique en fonction de leur culture. Le système de santé doit avoir l'assentiment de
•Le système Semashko fournissait un accès universel aux soins de santé. la population
Equité
Le système libéral américain Etre répartis d'une manière homogène dans le territoire (notion de couverture
•Le principe de base : sanitaire et d'accessibilité géographique).
–La santé relève de la responsabilité individuelle et de l'assurance privée. Planifiable et évaluable
•Ce principe se traduit en pratique par : Le rôle de la planification est de déterminer les ressources disponibles pour satisfaire
–L'absence de système national obligatoire, les besoins et choisir les solutions aptes à modifier la situation .
–La prédominance des acteurs privés Il convient ensuite d’évaluer les techniques, les structures et les matériels utilisés pour
–La prise en charge publique ne concerne que les plus vieux et les plus pauvres atteindre les objectifs fixés préalablement.
(Medicare et Medicaid, d'inspiration Beveridgienne). Souple et modifiable
Il doit pouvoir s’adapter à toute situation nouvelle imposée par le type de morbidité, le
Le système marocain progrès technologique et les conditions socio économiques.
Le régime marocain de protection sociale couvre les salariés des secteurs public
et privé pour les risques de maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès
accidents du travail et maladies professionnelles et leur offre des prestations
IV- Les objectifs du système de santé
familiales. Au Maroc, on peut dire que l’AMO (assurance maladie obligatoire) est 1.Santé
un exemple du système bismarckien, alors que le RAMED (régime d’assistance 2.Réactivité
médicale aux personnes économiquement démunies) est un exemple du 3.Equité de la contribution financière
système beveridgien
1.Santé
III- Caractéristiques du système de santé Le système de santé a pour but fondamental de maintenir et d’améliorer l’état de santé
•Global de la population.
2. Réactivité
•Efficace
•Le deuxième objectif consiste à avoir le niveau le plus élevé de satisfaction des
•Accessible consommateurs (patients)
•Acceptable •La réactivité comprend deux éléments : –Le respect des personnes
•Equitable –L’attention accordée au patient et à son entourage
•Planifiable et évaluable 3. Equité de la contribution financière : pour être équitable, le financement du
•Souple et modifiable système de santé doit satisfaire à deux grandes exigences :
–Premièrement, les ménages ne doivent pas se ruiner ni dépenser une part excessive de
leur revenu pour obtenir les soins de santé dont ils ont besoin.
–Deuxièmement, les ménages pauvres doivent payer moins que les ménages riches.
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V- Les moyens du système de santé Après 2000…


1.La restauration de la santé correspond à la distribution de soins à l'individu malade. •Mise en oeuvre de plusieurs réformes
2.La prévention se propose d'éviter ou de réduire le nombre et la gravité des maladies –Loi sur la régionalisation
ou accidents –Réforme hospitalière
3.La promotion de la santé élargit le concept de prévention ; elle met à la disposition –Amélioration de la gestion des ressources financières
des populations les moyens d'augmenter leur capital santé. La nouvelle stratégie sectorielle du Ministère de la Santé
4.L'éducation pour la santé a pour objectif de mettre à portée de tous l'information
nécessaire à des choix adaptés à la santé présente et future. Stratégies sectorielle : axes
•Amélioration accès aux soins •Sante mère enfant
VI-Système de santé Marocain (SSM) •Populations a besoins spécifiques •Surveillance épidémiologique et vigilances
•Le système de protection sociale trouve ses origines dans le protectorat français. •Maladies non transmissibles •Ressources stratégiques de la santé
•Les grandes fonctions du système national de santé sont l’organisation d’une offre de •Gouvernance du système de santé
soins décentralisée et hiérarchisée et l’instauration d’un mécanisme de financement de
soins qui maintient un juste équilibre entre les dépenses de santé et la capacité de B- Organisation du système national de santé
payer de la collectivité. •L’offre de soins, appelée parfois le système de soins, est un sous système du système
A- Rappel historique de santé. Elle a un caractère mixte qui joint le secteur privé et le secteur public.
•Première période : 1959-1981 • Son organisation se caractérise par la coexistence d’un système moderne de soins et
•Deuxième période : 1981-1994 d’un système traditionnel :
•Troisième période : 1995-2000 1.Le secteur public
2.Le secteur privé à but non lucratif
3 grandes périodes 3.Le secteur privé à but lucratif
1- Première période (1959-1981) 4.Le secteur de médecine traditionnelle
•La naissance du système national de santé au Maroc : la première conférence
nationale sur la santé organisée en Avril 1959 sous la présidence effective de feu
S.M. Mohamed V
•Deux déclarations :
–« La santé de la nation incombe à l'Etat »
–« Le Ministère de la santé publique doit en assurer la conception et la réalisation »
•Mise en place et développement du système national de santé
–La mise en place des infrastructures de base,
–La nationalisation des ressources
–Et la lutte contre les épidémies
2- Deuxième période (1981-1994)
•Développement de l’offre et des programmes sanitaires
•Le renforcement du Réseau de Soins de Santé de Base.
3- Troisième période (1995-2000)
•Réforme hospitalière et financement de la santé
•Construction d’un système pour le financement de la santé basé sur la gestion
autonome des hôpitaux,
•La création du service de l’économie de la santé au sein de la Direction de la
Panification et des Ressources Financières (DPRF),
•Régionalisation : Projet d’appui à la gestion du secteur de la santé (PAGSS),
•Renforcer l’organisation régionale des services de santé (directions régionales de santé ORE..)
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C- Financement du système de santé marocain •Bénéficiaires de la gratuité partielle des soins


•la dépense globale de santé (DGS): 47,8 milliards De Dirhams en 2010: 6,2% du PIB  4,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité
contre 5,3% En 2006.  Cotisation de 120 DH par an et par personne plafonné à 600 DH par ménage
•Bénéficiaires de la gratuité totale des soins
•51,6% sont financés par les ménages et 44,4% à travers un financement collectif
 4 millions de personnes vivant en état d’extrême pauvreté
(recettes fiscales, couverture médicale et collectivités locales).  160 000 personnes éligibles de facto : les pensionnaires des établissements
pénitentiaires et des orphelinats ainsi que les sans domicile fixe
La couverture médicale •Financement :
•La couverture médicale de base  19 % : cotisation des personnes en situation de vulnérabilité
–L’Assurance Maladie Obligatoire (AMO)  6% : les collectivités locales
 75% : L’ÉTAT
–Le Régime d’Assistance Médicale aux Economiquement Démunies (RAMED)
•Le coût en 2012 pour l’Etat est d'environ trois milliards de dirhams
•La couverture complémentaire

D- La couverture médicale de base La couverture complémentaire


•Avant 2006 le système de santé Marocain a été caractérisé essentiellement par : •La couverture de base garantit le remboursement des prestations de soins selon des
–La charge très élevée et disproportionnée des dépenses de soins que supportaient les taux de référence (entre 70 et 100%) et l'assuré couvre le reste, d'où l'intérêt de la
malades couverture complémentaire.
–Le financement public nettement insuffisant •Cette couverture complémentaire est offerte par les sociétés mutualistes et les
–L'Assurance Maladie est peu développée et ne concernait que 16% de la population. entreprises d’assurances.
•Depuis 2006 (AMO et RAMED)
–La gratuité des soins et prestations médicalement disponibles dans les hôpitaux La couverture
publics, les centres de santé et les services sanitaires relevant de l’Etat aussi bien en cas 1.M.G.P.A.P.M : Mutuelle générale du personnel des administrations publiques au
d’urgence ou lors de l'hospitalisation. Maroc crée en 1946.
–Amélioration et élargissement de l’accès aux soins par l’amélioration du financement 2.FRATERNELLE : Société fraternelle de secours mutuels et orphelinat du personnel
de la santé et par la réduction de la contribution directe du ménage. des services civils de la sécurité publique créée le 1/11/1919.
3.DOUANES : Mutuelle générale des douanes et impôts indirects au Maroc créée le
28/4/1928.
AMO
4.O.M.F.A.M : OEuvres de mutualité des fonctionnaires et agents publics au Maroc
•Au profit des salariés actifs et pensionnés des secteurs public et privé
crée le 13/8/1944.
•Deux organismes gestionnaires : 5.P.T.T : Mutuelle générale des P.T.T crée en 1946.
–La Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) : fonctionnaires 6.F.A.R : Mutuelle autonome des Forces Armées Royales crée en 1958.
et agents du secteur public 7.F.A : Mutuelle des Forces Auxiliaires crée le 1/1/1976.
–La Caisse nationale de Sécurité Sociale (CNSS) : les salariés du secteur privé 8.M.G.E.N : Mutuelle générale de l'éducation nationale.
•Un organisme de régulation 9.M.O.D.E.P : Mutuelle de l'office de l'exploitation des ports.
–L'Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM)
•Il existe d’autres mutuelles et caisses internes crées par certains établissements
RAMED publics :
•Bénéficiaires : personnes démunies non couvertes par un régime d'assurance maladie •L'OCP : L'office chérifien des phosphates
•Il est fondé sur les principes de l'assistance sociale et de la solidarité nationale. –Il dispose de sa propre infrastructure sanitaire qui couvre plus de 26 500 agents en
•Son financement est assuré principalement par l'Etat et les collectivités locales et activité.
accessoirement par une contribution des bénéficiaires éligibles. •L'ONCF, L'ONE, L'ONT, L'ONEP .... et autres établissements publics.
•Avec la mise en place du RAMED, le certificat d’indigence pour des fins
d’hospitalisation devra disparaître.
•28 % de la population marocaine concernée
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Défis …
Points forts •Sécurité sanitaire (contexte international)
•Espérance de vie à la naissance est passée de 47 ans en 1967 à 74,8 ans en 2013. •Maladies non transmissibles : prévention et prise en charge
• Mortalité infantile qui est passée de 113,6 en 1967 à 28,8 pour mille naissances •Couverture universelle de sante
vivantes en 2013 et la mortalité maternelle de 359 en 1981 à 112 pour cent mille •Ressources humaines de santé pénurie
naissances vivantes en 2013. •Maitrise de déterminants sociaux de la santé
• Couverture vaccinale de 90% avec une répartition uniforme dans les différentes
régions (l’élimination de certaines maladies cibles comme la poliomyélite et la diphtérie
et la régression de l’incidence d’autres maladies comme la rougeole).
•Extension de la couverture sanitaire : le nombre d’établissements de soins de santé de
base et d’hôpitaux a largement évolué.
• Effectif des médecins a progressé : 1 médecin par 1775 habitants en 2009 contre 1,5
médecin par 1000 habitants en 2014.
• Développement d’une industrie pharmaceutique qui a pu couvrir 70% du besoin
national en médicaments.

Points faibles
•Les indicateurs de mortalité maternelle, infantile et juvénile restent élevés par rapport
à des pays à niveau de développement similaire.
• Absence de normes de mesure et d’évaluation de la qualité.
• Accessibilité notamment physique (milieu rural) du fait des caractéristiques
géographiques et de la dispersion de la population (près de 31% de la population se
trouve encore à un rayon kilométrique supérieur à 10.
•Utilisation très limitée des nouvelles technologies avec une quasi prédominance de
l’investissement du secteur privé.
• Problématique des ressources humaines (la pénurie aigue en personnel soignant et
l’insuffisance de la formation continue).
•Industrie pharmaceutique est totalement privée et dépend largement de l’étranger
pour l’approvisionnement en matière première.

VII- Conclusion
En raison des différentes transitions que connait le Maroc et de la politique engagée
pour la réduction des défis sociaux et la modernisation des infrastructures de base, il
est important d’inscrire les défis du secteur de la santé dans le cadre plus large de cette
dynamique et des interactions que ce secteur doit avoir avec les autres secteurs de
développement.
Consommation médicale
Pr K. SBAI IDRISSI

Objectif
1. Décrire les facteurs qui influencent les dépenses en santé
2. Définir la consommation médicale totale
3. Décrire la consommation médicale au Maroc et ses modes de financement

I- Introduction
- La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût dans un contexte de crise économique mondiale et
une rareté des ressources financières allouées à la santé, il est nécessaire d’allier mobilisation du
financement au rendement du secteur.
- Les comptes nationaux de la santé donnent une évaluation annuelle du coût total des soins et des
biens médicaux consommés et permettent ainsi l'analyse de leur évolution.
- Au Maroc la dépense globale de santé (DGS) a atteint environ 52 milliards de Dirhams en 2018.
Elle représente à peine 5,8% du PIB contre 5,3% en 2006. Sur cette dépense, environ 88% est
consacré à la consommation médicale. Soit l’équivalent de 1394 Dirhams par habitant.
- La Consommation Médicale est un des deux agrégats des Comptes nationaux de la Santé avec la
Dépense Courante de Santé
- Elle permet de connaître les masses financières qui sont la contrepartie des soins médicaux et des
services de prévention individualisables dispensés dans l'année.
- Progression régulière et rapide des dépenses de santé
- Plus rapide que l’augmentation du PIB
- Actuellement la Santé est revendiquée comme un droit
- Le problème du financement des soins de santé est devenu une préoccupation majeure non
seulement des pays industrialisés mais aussi des pays en développement.
II- Facteurs influençant les dépenses de santé
1. Facteurs influençant la demande :
a. Démographie
• La courbe de dépenses de santé en fonction de l’âge est une courbe en U
• La dépense est plus élevée aux âges extrêmes de la vie :
- Une forte consommation pendant les 5 premières années de vie,
- Une consommation plus faible jusqu’à l’âge de 20 ans,
- Une augmentation progressive jusqu’au grand âge.
• Le vieillissement de la population est un facteur majeur d’augmentation des dépenses de
santé
• L’augmentation de la natalité de façon moindre
• La consommation des femmes est supérieure à celle des hommes en période de fécondité
b. Le besoin ressenti
• La santé est une priorité du public
• La croyance en l’efficacité du système de santé est de plus en plus élevée et la demande du
public est croissante
c. Facteurs sociaux
• La consommation de soins varie selon :
- Le revenu des individus,
- Leur niveau d’études
- Et les catégories socioprofessionnelles.
• Les cadres consomment plus de médecine ambulatoire, alors que les catégories sociales
les plus basses consomment davantage de soins à l’hôpital.
• Le lieu d’habitation (urbain), la taille du foyer (petit), un niveau d’éducation élevé, un
temps disponible important sont des facteurs ayant un effet inflationniste sur la demande.
d. Le niveau de protection sociale
• Un niveau de protection sociale élevé facilite l’accès aux soins :
- Les personnes n’ayant pas de couverture médicale consultent moins souvent.
e. Facteurs épidémiologiques
• Des maladies qui étaient rapidement mortelles hier sont des maladies chroniques
aujourd’hui (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, SIDA…)
• Elles sont en augmentation
• Facteur majeur d’accroissement des dépenses de santé
2. Facteurs influençant l’offre de soins : progrès scientifiques
• Les progrès techniques et thérapeutiques : Augmentation du potentiel de soins
• Coût de l’innovation : augmentation des prix des prestations et des médicaments
III- Consommation Médicale Totale (C.M.T) :
1. Définition
• Valeur totale des biens et services médicaux consommés au niveau national par la population
totale pour la satisfaction des besoins individuels.
• Elle est estimée à travers les sommes, d’origine publique ou privée, qui sont la contrepartie
des soins curatifs et préventifs individualisables.
• Elle est égale à la consommation de soins et de biens médicaux (C.S.B.M) à laquelle on
rajoute les dépenses de médecine préventive (C.S.M.P).
• C.M.T = C.S.B.M + C.S.M.P
2. Consommation de soins et de biens médicaux
• Dépenses liées aux soins reçus par les usagers et se divise en quatre grandes catégories :
1- Les soins hospitaliers (public et privé)
2- Les soins ambulatoires :
- Médecine, chirurgie (dont dentaire)
- Auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs kinésithérapeutes, orthophonistes,
orthoptistes…)
- Analyses biologiques
3- Les transports sanitaires
4- Les biens médicaux (médicaments, optique, prothèses, petit matériel et pansements)
3. La consommation des services de médecine préventive
• Recouvre l’ensemble des services de médecine préventive et individualisée :
- La médecine du travail
- La médecine scolaire
- La protection maternelle et infantile
• Toutes les mesures collectives n’y sont pas incluses (ex : contrôle de la salubrité des aliments)
IV- Dépense courante de santé
• Somme des dépenses engagées par les financeurs publics et privés pour la fonction santé.
• A la consommation médicale totale elle ajoute les indemnités journalières, les subventions
reçues, la recherche, l’enseignement et la gestion administrative de la santé.
V- Dépense nationale de santé
• La dépense nationale de santé est un concept proche de la dépense courante de santé.
• Il est utilisé dans les comparaisons internationales
VI- Consommation médicale au Maroc
• La dépense globale de santé enregistre une évolution annuelle permanente chiffrée en moyenne
à 11,8% entre 2006 et 2010 contre 10,1% entre 2001 et 2006.
• La consommation médicale représente environ 47,4 % de la dépense courante de santé.
• Sa structure est :
- 30,3 % soins hospitaliers (dont les deux tiers pour les hôpitaux publics)
- 29,8 % soins ambulatoires
- 38,3 % soins médicaux (dont 37,8 % dépense de pharmacie)
- 1,5 % médecine traditionnelle
• Caractéristiques du financement de la santé au Maroc
- Le paiement direct des ménages : 53,6%
- Financement public à travers le recours aux recettes fiscales : les ressources fiscales : 25,2%
- La couverture médicale AMO et RAMED : 18,8%
- La coopération internationale aide sous forme de dons et de prêts : 1,1%
- La participation des employeurs : Les cotisations patronales de l’AMO : 0,9%
- Les autres : 0,4%

VII-Conclusion
• Malgré l’augmentation de la dépense globale en santé (le financement collectif (fiscal et
contributif), est passé de 40% en 2006 à 44% en 2010 ; essentiellement à l’augmentation du
budget alloué au Ministère de la Santé et l’évolution importante des dépenses des organismes
gestionnaires des divers régimes d’assurance maladie. Cette augmentation reste faible par
rapport au pays à développement économique similaire. La part des paiements directs des
ménages reste élevée (53,6 % en 2010)
Demande de soins – Recours aux soins
Pr K. SBAI IDRISSI
Objectifs :
1. Expliquer ce qui influence le mode de recours aux soins du patient
2. Définir offre de soins
3. Caractériser les principes régissant l’offre de soins

I- Introduction
• Face à la maladie et la souffrance = tout patient recherche un soulagement,
• C’est le comportement logique et habituel de tout un chacun qui se traduit par la formulation
d’une demande de soins
• Les modalités de la recherche du soulagement par un patient ou de la quête de santé par un
individu inquiet dépendent à la fois :
- D’une demande de soins telle que ce patient la formule
Et
- De l’offre de soins telle qu’elle est proposée par les différents systèmes
• Demande de soins souvent ≠ besoins de santé (professionnels : structures modernes)
• Recours (malades) aux systèmes différents selon types d’explication pour le mal, selon
l’adaptation des services et la capacité financière
• Système moderne : actuellement seul valide ?! (Professionnels)
• Patients utilisent tout ce qui leur est offert, sans exclusivité
• Donc, itinéraires soins multiples, diversifiés, complexes
II- Besoins de santé :
• Définition en santé publique : différence entre l’état de santé constaté et l’état de santé souhaité
(car dégradation imprévisible ou normale de l’état de santé).
- Ce qui est nécessaire au retour à un état de complet bien-être (réponse qui dépasse le système
de soins).
- Ce qui est nécessaire au retour à un état d’absence ou de stabilisation de la maladie (réponse
s’inscrit dans le système de soins).
• Premier élément : ils sont définis par le système de santé
- Biologie
- Besoin : Santé publique (épidémiologie, sociologie…)
 A partir de ces données le système échafaudera une stratégie d’offre de soins sous forme de
structures : système de santé moderne qui analysera en termes scientifique la santé des pp
• Besoins ?
- Besoins latents : ni le système de santé ni les individus n’en sont conscients
- Besoins ressentis
- Besoins exprimés : deviennent des demandes
 Le consommateur émet un besoin de santé, ce besoin de santé fonde sa demande de soins
en direction des professionnels de santé qui eux transforment le besoin en demande
III- La demande de soin :
• Est le désir d'un individu ou d'un groupe de population par rapport à une amélioration de la santé
ou à l'utilisation d'un service.
• La demande peut être influencée par plusieurs déterminants :
- Age : La demande de soins de santé augmente avec l'âge.
- Sexe : Les femmes expriment généralement une plus grande demande (de soins) de santé que
les hommes.
- Niveau d’instruction : La demande de soins augmente avec le niveau d’étude.
- Financement des soins : La demande augmente avec une couverture maladie.
- Offre de soins : Disponibilité de structures de soins
• Perception par les professionnels de la santé :
- La démarche du patient est parfaitement cohérente
- D’où la recherche d’informations pour comprendre la complexité de ce qui anime le malade
dans sa quête de soulagement
- Modification de perception : condition essentielle de la pertinence de toute action sanitaire
IV- Recours aux soins
• Les systèmes de santé : 1. Système moderne 2. Système traditionnel 3. Système populaire
 Comment et pourquoi les patients vont-ils opter pour tel ou tel système ?

• Selon le propre jugement de la personne :


- Explication du mal
- Cout des soins, l’accueil, proximité culturelle, horaires (accessibilité et acceptabilité des soins)
- Malades évoluent entre différents systèmes (parfaite cohérence !) et au sein même d’un
système (Consultation spécialisée, urgences)
V- L'offre de soin
• L'offre de soin est l'ensemble des services et des soins mis à la disposition de la population par les
professionnels et les systèmes de soins de santé
• Elle est composée des infrastructures et des installations de santé fixes ou mobiles, relevant du
secteur public et du secteur privé, des ressources humaines qui leurs sont affectées, ainsi que des
moyens mis en œuvre pour produire des prestations de soins et de services en réponse aux
besoins de santé des individus, des familles et des collectivités
• PRINCIPES REGISSANT L’OFFRE DE SOINS :
1. la solidarité et la responsabilisation de la population ;
2. l'égalité d'accès aux soins et services de santé ;
3. l'équité dans la répartition spatiale des ressources sanitaires ;
4. la complémentarité intersectorielle ;
5. l'adoption de l'approche genre en matière de services de santé.
6. L’intégration et la coordination
7. La globalité
8. La gradation des soins
VI- Offre et demande ?
• La zone A : La situation idéale est celle où une institution offre un
service correspondant à un besoin, pour lequel il y a une demande.
• La zone B :
- Celle qui correspond à la situation la plus mauvaise : un service est offert par habitude à une
population mais il ne répond ni à un besoin ni à une demande.
- Cette situation se présente notamment suite à l'évolution des problèmes de santé.
- Elle peut être évitée par une réorientation des services.
• La zone C :
- Pose le problème de l'absence de demande : il faut alors convaincre d'utiliser le service
- Exemple : le dépistage cancer, la vaccination)
• La zone D :
- Demande exprimée, besoins existants mais service non disponible : Mécontentement et
détérioration de la santé de la Population.
• Les zones E et F
- Sont plus difficiles à étudier.
- Besoins identifiés mais sans offre et sans demande ou demande irrationnelle.
• La zone G :
- Une zone d'activité, souvent héritée du passé, utilisée par la population mais ne répondant
plus à un besoin.
- Ce serait le cas de l'éducation nutritionnelle, par exemple, qui ne tiendrait pas compte des
nouveaux développements diététiques
Demande de soins : usagers et population
Offre de soins : structures de soins et professionnels
Pilotage et régulation : ETAT
Financement : assurances maladies – Etat – ménages
VII- Conclusion
• Les besoins de la population, en services de santé, seront toujours plus importants que les
moyens mis en place pour y répondre.
• D’autre part, il se peut aussi que les services mis à la disposition de la population soient encore
peu utilisés par celle-ci. Dans ce dernier cas, la priorité doit être donnée à une optimisation des
services existants avant de développer ou d’offrir d’autres services.
• Il s’agit d’arriver à une situation d’équilibre entre le trio Demande-Offre-Besoins.
• Complémentarité entre les systèmes ?
• Contestation entre les différents systèmes ?

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