Défis …
Points forts •Sécurité sanitaire (contexte international)
•Espérance de vie à la naissance est passée de 47 ans en 1967 à 74,8 ans en 2013. •Maladies non transmissibles : prévention et prise en charge
• Mortalité infantile qui est passée de 113,6 en 1967 à 28,8 pour mille naissances •Couverture universelle de sante
vivantes en 2013 et la mortalité maternelle de 359 en 1981 à 112 pour cent mille •Ressources humaines de santé pénurie
naissances vivantes en 2013. •Maitrise de déterminants sociaux de la santé
• Couverture vaccinale de 90% avec une répartition uniforme dans les différentes
régions (l’élimination de certaines maladies cibles comme la poliomyélite et la diphtérie
et la régression de l’incidence d’autres maladies comme la rougeole).
•Extension de la couverture sanitaire : le nombre d’établissements de soins de santé de
base et d’hôpitaux a largement évolué.
• Effectif des médecins a progressé : 1 médecin par 1775 habitants en 2009 contre 1,5
médecin par 1000 habitants en 2014.
• Développement d’une industrie pharmaceutique qui a pu couvrir 70% du besoin
national en médicaments.
Points faibles
•Les indicateurs de mortalité maternelle, infantile et juvénile restent élevés par rapport
à des pays à niveau de développement similaire.
• Absence de normes de mesure et d’évaluation de la qualité.
• Accessibilité notamment physique (milieu rural) du fait des caractéristiques
géographiques et de la dispersion de la population (près de 31% de la population se
trouve encore à un rayon kilométrique supérieur à 10.
•Utilisation très limitée des nouvelles technologies avec une quasi prédominance de
l’investissement du secteur privé.
• Problématique des ressources humaines (la pénurie aigue en personnel soignant et
l’insuffisance de la formation continue).
•Industrie pharmaceutique est totalement privée et dépend largement de l’étranger
pour l’approvisionnement en matière première.
VII- Conclusion
En raison des différentes transitions que connait le Maroc et de la politique engagée
pour la réduction des défis sociaux et la modernisation des infrastructures de base, il
est important d’inscrire les défis du secteur de la santé dans le cadre plus large de cette
dynamique et des interactions que ce secteur doit avoir avec les autres secteurs de
développement.
Consommation médicale
Pr K. SBAI IDRISSI
Objectif
1. Décrire les facteurs qui influencent les dépenses en santé
2. Définir la consommation médicale totale
3. Décrire la consommation médicale au Maroc et ses modes de financement
I- Introduction
- La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût dans un contexte de crise économique mondiale et
une rareté des ressources financières allouées à la santé, il est nécessaire d’allier mobilisation du
financement au rendement du secteur.
- Les comptes nationaux de la santé donnent une évaluation annuelle du coût total des soins et des
biens médicaux consommés et permettent ainsi l'analyse de leur évolution.
- Au Maroc la dépense globale de santé (DGS) a atteint environ 52 milliards de Dirhams en 2018.
Elle représente à peine 5,8% du PIB contre 5,3% en 2006. Sur cette dépense, environ 88% est
consacré à la consommation médicale. Soit l’équivalent de 1394 Dirhams par habitant.
- La Consommation Médicale est un des deux agrégats des Comptes nationaux de la Santé avec la
Dépense Courante de Santé
- Elle permet de connaître les masses financières qui sont la contrepartie des soins médicaux et des
services de prévention individualisables dispensés dans l'année.
- Progression régulière et rapide des dépenses de santé
- Plus rapide que l’augmentation du PIB
- Actuellement la Santé est revendiquée comme un droit
- Le problème du financement des soins de santé est devenu une préoccupation majeure non
seulement des pays industrialisés mais aussi des pays en développement.
II- Facteurs influençant les dépenses de santé
1. Facteurs influençant la demande :
a. Démographie
• La courbe de dépenses de santé en fonction de l’âge est une courbe en U
• La dépense est plus élevée aux âges extrêmes de la vie :
- Une forte consommation pendant les 5 premières années de vie,
- Une consommation plus faible jusqu’à l’âge de 20 ans,
- Une augmentation progressive jusqu’au grand âge.
• Le vieillissement de la population est un facteur majeur d’augmentation des dépenses de
santé
• L’augmentation de la natalité de façon moindre
• La consommation des femmes est supérieure à celle des hommes en période de fécondité
b. Le besoin ressenti
• La santé est une priorité du public
• La croyance en l’efficacité du système de santé est de plus en plus élevée et la demande du
public est croissante
c. Facteurs sociaux
• La consommation de soins varie selon :
- Le revenu des individus,
- Leur niveau d’études
- Et les catégories socioprofessionnelles.
• Les cadres consomment plus de médecine ambulatoire, alors que les catégories sociales
les plus basses consomment davantage de soins à l’hôpital.
• Le lieu d’habitation (urbain), la taille du foyer (petit), un niveau d’éducation élevé, un
temps disponible important sont des facteurs ayant un effet inflationniste sur la demande.
d. Le niveau de protection sociale
• Un niveau de protection sociale élevé facilite l’accès aux soins :
- Les personnes n’ayant pas de couverture médicale consultent moins souvent.
e. Facteurs épidémiologiques
• Des maladies qui étaient rapidement mortelles hier sont des maladies chroniques
aujourd’hui (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, SIDA…)
• Elles sont en augmentation
• Facteur majeur d’accroissement des dépenses de santé
2. Facteurs influençant l’offre de soins : progrès scientifiques
• Les progrès techniques et thérapeutiques : Augmentation du potentiel de soins
• Coût de l’innovation : augmentation des prix des prestations et des médicaments
III- Consommation Médicale Totale (C.M.T) :
1. Définition
• Valeur totale des biens et services médicaux consommés au niveau national par la population
totale pour la satisfaction des besoins individuels.
• Elle est estimée à travers les sommes, d’origine publique ou privée, qui sont la contrepartie
des soins curatifs et préventifs individualisables.
• Elle est égale à la consommation de soins et de biens médicaux (C.S.B.M) à laquelle on
rajoute les dépenses de médecine préventive (C.S.M.P).
• C.M.T = C.S.B.M + C.S.M.P
2. Consommation de soins et de biens médicaux
• Dépenses liées aux soins reçus par les usagers et se divise en quatre grandes catégories :
1- Les soins hospitaliers (public et privé)
2- Les soins ambulatoires :
- Médecine, chirurgie (dont dentaire)
- Auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs kinésithérapeutes, orthophonistes,
orthoptistes…)
- Analyses biologiques
3- Les transports sanitaires
4- Les biens médicaux (médicaments, optique, prothèses, petit matériel et pansements)
3. La consommation des services de médecine préventive
• Recouvre l’ensemble des services de médecine préventive et individualisée :
- La médecine du travail
- La médecine scolaire
- La protection maternelle et infantile
• Toutes les mesures collectives n’y sont pas incluses (ex : contrôle de la salubrité des aliments)
IV- Dépense courante de santé
• Somme des dépenses engagées par les financeurs publics et privés pour la fonction santé.
• A la consommation médicale totale elle ajoute les indemnités journalières, les subventions
reçues, la recherche, l’enseignement et la gestion administrative de la santé.
V- Dépense nationale de santé
• La dépense nationale de santé est un concept proche de la dépense courante de santé.
• Il est utilisé dans les comparaisons internationales
VI- Consommation médicale au Maroc
• La dépense globale de santé enregistre une évolution annuelle permanente chiffrée en moyenne
à 11,8% entre 2006 et 2010 contre 10,1% entre 2001 et 2006.
• La consommation médicale représente environ 47,4 % de la dépense courante de santé.
• Sa structure est :
- 30,3 % soins hospitaliers (dont les deux tiers pour les hôpitaux publics)
- 29,8 % soins ambulatoires
- 38,3 % soins médicaux (dont 37,8 % dépense de pharmacie)
- 1,5 % médecine traditionnelle
• Caractéristiques du financement de la santé au Maroc
- Le paiement direct des ménages : 53,6%
- Financement public à travers le recours aux recettes fiscales : les ressources fiscales : 25,2%
- La couverture médicale AMO et RAMED : 18,8%
- La coopération internationale aide sous forme de dons et de prêts : 1,1%
- La participation des employeurs : Les cotisations patronales de l’AMO : 0,9%
- Les autres : 0,4%
VII-Conclusion
• Malgré l’augmentation de la dépense globale en santé (le financement collectif (fiscal et
contributif), est passé de 40% en 2006 à 44% en 2010 ; essentiellement à l’augmentation du
budget alloué au Ministère de la Santé et l’évolution importante des dépenses des organismes
gestionnaires des divers régimes d’assurance maladie. Cette augmentation reste faible par
rapport au pays à développement économique similaire. La part des paiements directs des
ménages reste élevée (53,6 % en 2010)
Demande de soins – Recours aux soins
Pr K. SBAI IDRISSI
Objectifs :
1. Expliquer ce qui influence le mode de recours aux soins du patient
2. Définir offre de soins
3. Caractériser les principes régissant l’offre de soins
I- Introduction
• Face à la maladie et la souffrance = tout patient recherche un soulagement,
• C’est le comportement logique et habituel de tout un chacun qui se traduit par la formulation
d’une demande de soins
• Les modalités de la recherche du soulagement par un patient ou de la quête de santé par un
individu inquiet dépendent à la fois :
- D’une demande de soins telle que ce patient la formule
Et
- De l’offre de soins telle qu’elle est proposée par les différents systèmes
• Demande de soins souvent ≠ besoins de santé (professionnels : structures modernes)
• Recours (malades) aux systèmes différents selon types d’explication pour le mal, selon
l’adaptation des services et la capacité financière
• Système moderne : actuellement seul valide ?! (Professionnels)
• Patients utilisent tout ce qui leur est offert, sans exclusivité
• Donc, itinéraires soins multiples, diversifiés, complexes
II- Besoins de santé :
• Définition en santé publique : différence entre l’état de santé constaté et l’état de santé souhaité
(car dégradation imprévisible ou normale de l’état de santé).
- Ce qui est nécessaire au retour à un état de complet bien-être (réponse qui dépasse le système
de soins).
- Ce qui est nécessaire au retour à un état d’absence ou de stabilisation de la maladie (réponse
s’inscrit dans le système de soins).
• Premier élément : ils sont définis par le système de santé
- Biologie
- Besoin : Santé publique (épidémiologie, sociologie…)
A partir de ces données le système échafaudera une stratégie d’offre de soins sous forme de
structures : système de santé moderne qui analysera en termes scientifique la santé des pp
• Besoins ?
- Besoins latents : ni le système de santé ni les individus n’en sont conscients
- Besoins ressentis
- Besoins exprimés : deviennent des demandes
Le consommateur émet un besoin de santé, ce besoin de santé fonde sa demande de soins
en direction des professionnels de santé qui eux transforment le besoin en demande
III- La demande de soin :
• Est le désir d'un individu ou d'un groupe de population par rapport à une amélioration de la santé
ou à l'utilisation d'un service.
• La demande peut être influencée par plusieurs déterminants :
- Age : La demande de soins de santé augmente avec l'âge.
- Sexe : Les femmes expriment généralement une plus grande demande (de soins) de santé que
les hommes.
- Niveau d’instruction : La demande de soins augmente avec le niveau d’étude.
- Financement des soins : La demande augmente avec une couverture maladie.
- Offre de soins : Disponibilité de structures de soins
• Perception par les professionnels de la santé :
- La démarche du patient est parfaitement cohérente
- D’où la recherche d’informations pour comprendre la complexité de ce qui anime le malade
dans sa quête de soulagement
- Modification de perception : condition essentielle de la pertinence de toute action sanitaire
IV- Recours aux soins
• Les systèmes de santé : 1. Système moderne 2. Système traditionnel 3. Système populaire
Comment et pourquoi les patients vont-ils opter pour tel ou tel système ?