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BTSA1 - M52 - BIOLOGIE -

NUTRITION, BIOCHIMIE, PATHOLOGIES

INTRODUCTION

A) LA DENSITÉ DE L'ÉLEVAGE EN QUESTION

Madagascar, haut lieu de l’élevage extensif de


crevettes. Une méthode soutenue par WWF comme
par les certificateurs bio.

Face à la raréfaction des ressources halieutiques et à la croissance de la demande


de produits aquatiques dans le monde, l’aquaculture enregistre près de 10 % de
croissance par an. Une dynamique qui incite scientifiques et ONG
environnementalistes à la vigilance, notamment vis-à-vis de la qualité de l’eau, de
l’impact sur les mangroves, des risques de transferts de pathogènes etc. Les impacts
possibles sont nombreux mais leur intensité varie fortement selon les espèces
concernées, l’intensité des élevages retenus ou les systèmes utilisés.

B) TECHNIQUES D'ÉLEVAGE

Élevage conchylicole extensif (à gauche) et salmonicole intensif (à droite)

1
Type d'élevage EXTENSIF INTENSIF
La définition s’applique D’importantes densités de
généralement pour les poissons sont introduites dans
élevages où le milieu des milieux très contrôlés. Les
naturel pourvoit au aliments proviennent
besoin alimentaire. entièrement de l’extérieur
Selon les espèces, des
Définition apports extérieurs en
faible quantité peuvent
s’avérer nécessaires.
On parlera alors
d’élevages semi-
intensifs.
Les plus : Impact sur Les plus : La méthode
l’environnement faible, permet plus facilement
d’élever des espèces non
natives ; les quantités
produites permettent
d’obtenir des niveaux de prix
plus faibles.
Forces et
faiblesses de la
méthode Les moins : faible Les moins : La forte
niveau de production concentration d’individus
par hectare et coût de augmente les risques de
revient élevés, même si maladies et influe plus sur
l’absence d’intrants l’environnement, notamment
réduit les charges la qualité des eaux. Ce que
d’exploitation. les environnementalistes
critiquent.
Principales Conchyliculture, tilapia, Bar, daurade, saumon,
milkfish, carpes, turbot, pangas, crevette.
espèces crevettes.
concernées

L'ALIMENTATION EN QUESTION

Valorisation des coproduits (Crédits photo © B.L)

2
Dans le monde, la majorité des espèces élevées en aquaculture ne sont pas
carnivores. Mais en Europe, les espèces privilégiées par les consommateurs le sont,
au grand dam des écologistes qui voient dans la pisciculture un gaspillage des
ressources halieutiques, notamment des harengs, chinchards et sardines, sous forme
de farine et d’huile. Depuis les débuts de la pisciculture, les scientifiques n’ont eu de
cesse de réduire l’indice de conversion.
Le saviez-vous?
3 PISTES DE RECHERCHE : Pour produire 1kg de truite
portion, il faut 2.4kg de
Le choix des espèces : les scientifiques se penchent sur la poissons sauvages. L'objectif
est de réduire encore.
domestication des espèces herbivores (type pangas) ou
Dans la nature, les truites
omnivore (type tilapia). Leur élevage limite la pression sur
peuvent dévorer jusqu'à 5 à
les ressources halieutiques. 10kg de poissons …

La substitution : pour les carnassiers, les scientifiques explorent la substitution des


protéines animales marines, pour des végétaux, notamment les algues.

Les coproduits : Têtes, chutes de filets, viscères des produits de la pêche et de


l’aquaculture… sont récupérées pour devenir farine ou huile de poisson. Des aliments
recherchés par les pisciculteurs engagés dans des démarches responsables.

C) SYSTÈMES DE PRODUCTION
Élevage saumon bio (Crédits
photo © L.F)

Les circuits ouverts : Les cages :

Ils utilisent de grands volumes Enclos flottants en milieu naturel


d'eau qu'ils pompent dans le (lac, côte, off-shore).
milieu et les évacuent après
usage.

3
L'élevage extensif en étang ou en
Les circuits fermés :
lagunes :
L'eau qui circule est traitée par la
Peu utilisé en Europe sauf pour les
ferme et reste dans le circuit.
coquillages.

Ce tableau ne vise qu’à donner un point de vue théorique.

L’impact final des systèmes dépend de multiples facteurs : intensité de la production,


espèces choisies, qualité des infrastructures, fréquence des contrôles, vigilance et
savoir-faire du personnel. Les fermes sont donc à évaluer au cas par cas.

Une piste d'avenir : Les systèmes intégrés multitrophiques

S’inspirant des systèmes naturels de la chaîne trophique, les systèmes intégrés


mutltrophiques associent l’élevage de poissons, de bivalves ou crustacés et d’algues
pour limiter les substances rejetées par les élevages.

Pour en savoir plus sur les indicateurs de l'aquaculture française : cliquez ici
Frédéric BORIE
Crédit photo:

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BTSA1 - M52 - BIOLOGIE -

CF. M57 – cours filières – JP DUVAL


NUTRITION, BIOCHIMIE, PATHOLOGIES

CHAPITRE CONTENU
I) Espèces élevées et cultivées
II) Morphologies et anatomie des espèces élevées
La reproduction
 Asexuée
III)
 Sexuée
Contrôle de la reproduction
IV) Perspectives nouvelles en aquaculture

Table des matières

I) Les espèces élevées et cultivées en aquaculture ................................................. 7


A) Définitions ..................................................................................................... 7
B) Les principales espèces élevées et cultivées dans le monde ........................... 8
1) Panorama de la production aquacole mondiale ............................................. 8
2) Principales espèces de poissons produites au niveau mondial........................ 8
3) Principales espèces de crustacés élevées au niveau mondial .......................... 9
4) Principales espèces de mollusques élevées au niveau mondial .................... 10
5) Principales espèces de végétaux cultivés à l'échelle mondiale ...................... 11
C) Principale espèces élevées en Europe .......................................................... 11
D) Principales espèces élevées en France .......................................................... 12
E) Reconnaissance des principales espèces élevées et cultivées dans le monde 14
F) Reconnaissance des principales espèces élevées en France .......................... 14
G) Conclusion ................................................................................................... 15
II) Morphologie et anatomie des espèces élevées en aquaculture ........................ 15
A) Les poissons (actinoptérygiens) .................................................................... 15
1) Anatomie générale....................................................................................... 15
2) Les différentes fonctions .............................................................................. 18
B) Les mollusques ............................................................................................. 23
1) Anatomie générale....................................................................................... 23
2) Les différentes fonctions .............................................................................. 25
C) les crustacés ................................................................................................. 27

5
1) Généralités .................................................................................................. 27
2) Anatomie extérieur ...................................................................................... 27
3) Etude des principaux appareils et systèmes ................................................. 28
III) La reproduction ................................................................................................ 30
A) Introduction ................................................................................................. 30
B) Reproduction asexuée.................................................................................. 30
1) Généralités .................................................................................................. 30
2) Principales modalités de la reproduction asexuée ........................................ 30
C) Reproduction sexuée ................................................................................... 35
1) Généralités .................................................................................................. 35
2) Les différentes modalités de la reproduction sexuée.................................... 35
3) La gamétogénèse ......................................................................................... 35
4) La méiose ..................................................................................................... 36
5) La fécondation ............................................................................................. 38
D) Amélioration des espèces: modifications du patrimoine génétique des
organismes aquatiques ........................................................................................ 39
1) Définitions ................................................................................................... 39
2) Espèces concernées par les modifications du patrimoine génétique ............ 39
3) Techniques utilisées ..................................................................................... 39
E) Histoire de vie des principaux groupes d’espèces élevées ............................ 44
1) Cas des mollusques bivalves......................................................................... 44
2) Cas des poissons .......................................................................................... 46
3) Cas des crustacés ......................................................................................... 47
4) Cas des algues .............................................................................................. 50
F) Contrôle de la reproduction ......................................................................... 55
1) Généralités .................................................................................................. 55
2) Cas des mollusques ...................................................................................... 55
3) Cas des crustacés ......................................................................................... 57
4) Cas des poissons .......................................................................................... 58
IV) Perspectives nouvelles en aquaculture ............................................................. 62
A) Améliorations à l'échelle de l'organisme ...................................................... 62
1) Sélection par croisement .............................................................................. 62
2) Polyploïdisation ........................................................................................... 62
3) Transgénèse ................................................................................................. 62
4) hybridation .................................................................................................. 64

6
5) Populations monosexe ................................................................................. 65
6) Domestication .............................................................................................. 66
B) Amélioration du potentiel aquacole ............................................................. 66
1) Travaux sur l'alimentation Fig.66 ....................................... 66
2) Soutien des stocks: pacage et sea-ranching .................................................. 68
3) Techniques et espèces nouvelles .................................................................. 70
4) (CF -> Gestion des pathologies: cf chap. VIII "Aquaculture nouvelle, gestion
des pathologies") ............................................................................................. 74
5) Valorisation des zones humides ................................................................... 74
C) Gestion des rejets et développement durable .............................................. 75
1) Rejets ........................................................................................................... 75
2) AMTI ............................................................................................................ 76

I) Les espèces élevées et cultivées en aquaculture


D) Définitions

L'aquaculture : culture d'organismes aquatiques, principalement des poissons, des


mollusques, des crustacés et des algues.
Par espèces élevées ou cultivées on entend toutes les espèces dont le cycle de
développement fait l'objet à un moment donné d'une intervention de l'homme en
vue d'obtenir un produit commercialisable.
L'élevage et la culture impliquent nécessairement une propriété (individuelle ou
commune) du cheptel élevé.
(Nous ne parlerons pas ici des ressources qui relèvent des captures de pêche.)

La production aquacole est donnée généralement en tonnes équivalent poids vif


pour les animaux ou poids humide pour les plantes aquatiques.

L'aquaculture se réalise dans 3 types de milieux:

Les eaux douces: eaux de salinité constante et négligeable (0-1‰)


Les eaux marines: eaux côtières ou au large, de salinité constante et élevée
(25-40‰)
Les eaux saumâtres: eaux de salinité moyenne et variable

7
E) Les principales espèces élevées et cultivées dans le monde

1) Panorama de la production aquacole mondiale

L'aquaculture représente un secteur quasi aussi important que la pêche.


2012 P: 91.3 MT; A: 66.5 MT + algues: 23.8MT = 90.3MT - 2012
2013 P: 93.7 MT; A: 70.3 MT + algues: 27MT = 97MT - 2013
2018 P: 96.4 MT; A: 82.1 MT + algues: 32.4MT = 114.5 MT - 2018

Près de la moitié de la production mondiale est constituée de poissons


(48 millions T / 97 millions T)
Environ 1/4 de la production est composé de plantes aquatiques (27 millions T)
1/5 de mollusques (18 millions T), 7% de crustacés (6 millions T) Ces derniers
représentent une part non négligeable en valeur (22%)

On produit essentiellement des poissons en eaux douces, et les mollusques et


végétaux en eaux marines. La production en eaux saumâtre est très faible
(essentiellement des crustacés et quelques poissons).

2) Principales espèces de poissons produites au niveau mondial

C'est une production en augmentation constante depuis les années 80.

Espèces: Ce sont les poissons d'eau douce qui dominent largement la


production (9 / 10ème de la production piscicole soit 43 millions T / 48
millions T).
Les principales espèces produites étant d'abord les cyprinidés (24 millions T)
dont les carpes (20 millions T), puis les cichlidés comme le tilapia (environ 3,5
millions T) et de nombreux autres groupes en petites quantités.
On trouve une faible production de poissons diadromes (4 millions T) et de
poissons marins (1.5 millions T).
o Poissons diadromes:
Salmonidé avec 2.2 106 T (saumon atlantique)
Truite: 550 000 T
Chano: 670 000 T
Anguille: 270 000 T
o Poissons marins :
Sériole: 160 000 T
Bar: 60 000 T
Dorade: 180 000 T
Turbot: 68 000 T

8
Lieux: L'essentiel de la production d'eau douce (90–95%) ce fait en Asie.
La chine est le principal producteur (2/3 de la production mondiale).

L'inde produit 15 à 16% des poissons d'eau douce.


En ce qui concerne les poissons diadromes, l'Europe est un continent bien
placé sur le plan de la production (2/3) avec essentiellement le saumon
atlantique surtout en milieu marin.

Les truites (eau douce) sont en majorité produites en Europe, (1/2 de la


production) et les autres poissons diadromes sont produits en Asie.

La pisciculture spécifiquement marine est relativement peu développée à


l'échelle mondiale (1,5 à 1,6 millions T).
Environ 300 milles tonnes correspondent à la production d'une dizaine
d'espèces principales (bar, dorade, turbot, maigre, mulet, sériole, ombrine)
Les espèces marines sont essentiellement élevées de façon intensive. Elles
demandent un environnement technique qu'on trouve surtout dans les pays
industrialisés. De plus, ce sont des poissons carnivores avec un coût de
l'aliment élevé.

Résumé poissons:
La pisciculture représente:
Environ 50 % de la production aquacole (97 MT)
Essentiellement de la pisciculture continentale (eau douce) de cyprinidés
(24 millions T) Poissons herbivores / omnivores: 60%; filtreurs: 25%;
carnivores: 15%.
Autres espèces produites:
Tilapias (eau douce) 3.5 millions T
Poissons diadromes (Salmonidés essentiellement en mer: Saumon
atlantique) 2 millions T
Poissons marins: 300 000 T
Les poissons diadromes et marins viennent pour la plupart des pays
industrialisés (Europe / Amérique / Japon).
L'essentiel de la production piscicole est asiatique avec un leader: la chine qui
produit les 9/10èmedes poissons de pisciculture continentale.

3) Principales espèces de crustacés élevées au niveau mondial


Les crustacés représentent une part faible de la production mondiale mais
cette production est à forte valeur ajoutée et représente 1/5eme de la valeur
des productions.(7% de production pour 22% de valeur)

9
Les espèces produites le sont essentiellement en zone tropicale
Parmi ces espèces on trouve principalement des crevettes péneides
(marines et d'eaux saumâtres) La crevette à pattes blanches Litopenaeus
vannameï qui représente 2,7 millions T (3.3 MT en 2013)et la crevette géante
tigrée Penaeus monodon pour 800 000 T soit 3,8 millions T au total (4 MT en
2013). Il y a également des crabes d'eau douce (crabes chinois 600 000 T) et
d'eau marines ou saumâtres.

Autres crustacés:les écrevisses (écrevisses de


Louisiane 600 000 T) et les chevrettes (Bouquet
géant d'eau douce) genre Macrobrachium.

L'essentiel de la production de crustacés est réalisé dans les pays asiatiques.


Les principaux pays producteurs sont:
 La chine 50 % de la production mondiale Thaïlande 1/5ème
 Indonésie 10%
 Viêt Nam 5%
 Quelques pays d’Amérique centrale et du sud (Equateur, Mexique et
Brésil)

4) Principales espèces de mollusques élevées au niveau mondial


Espèces-Quatre groupes d'espèces sont principalement élevées. L'ensemble
de la production représente un tonnage qui avoisine environ 1/5ème de la
production mondiale. (16 MT en 2013)

Parmi les espèces les plus largement élevées on trouvera les huitres creuses
(4,5millions T/4.9 en 2013), la palourde japonaise (3,5 millions T/3.9 en 2013),
plus quelques autres espèces dont les mytilidés (moules 1,8 millions T/1.7 en
2013), les pectinidés (1,6 millions T/1.8 en 2013 dont le
pétoncle du japon), un solecurtidae (Elevé en chine= 800
000 T) et l'arche granuleuse (600 000 T).

Lieux-L'essentiel de la production est localisé en Asie Principalement en chine


qui produit 80% du tonnage des mollusques dans le monde.

10
5) Principales espèces de végétaux cultivés à l'échelle mondiale

L'essentiel des végétaux cultivés dans le monde est constitué d'algues


macrophytes (macro algues) Ce sont des algues pluricellulaires pour environ ¼
de la production aquacole (18 millions T/24 en 2013).

La culture se fait sur 2 grands groupes:


les algues rouges (9 millions T) 15.8 MT en 2013
Principales algues rouges produites:
Euchema sp 3,5 millions T
Porphyra sp 1,6 millions T
Gracilaria sp 1,7 millions T
Ces algues sont en majorité produites en Asie et surtout en Indonésie puis en
chine et au philippines.

les algues brunes (6,7 millions T).8.2 MT en 2013


Principales algues brunes produites:
Laminaria japonica (5 millions T)(= Kombu)
Undaria pinnatifida (1,5 millions T)(= Wakamé)
Ces 2 algues sont produites en chines et en Corée

Les plantes aquatiques diverses pèsent 2.9 MT en 2013.

A l'échelle mondiale la production de végétaux verts, notamment des algues


vertes est beaucoup plus faible.
(algues vertes: 20 000T- 14700 T en 2013)

F) Principale espèces élevées en Europe

L'Europe est le huitième continent en termes de volume.


L'ensemble du tonnage produit avoisine les 2,5 millions de tonnes.
Le développement de la pisciculture de poissons diadromes et marins a permis
d'augmenter les tonnages dans les années 70-80. Depuis les années 2000, l a
production est constante alors que la production mondiale augmente.
Doc.20 fig.2 (fig.1= rappel) Donne la valeur au KG de chaque espèce et la valeur
mondiale en %

11
Les trois principaux pays producteurs:
 La norvège qui produit l'essentiel du saumon atlantique (1.2 millions T)
 L'espagne, avec 220 000 T, fournit la majorité de la production
mytilicole européenne (moule bleu / atlantique 450 000 T et moule
méditerranéenne 100 000 T)
 La France(220 000 T) qui produit l'essentiel de la production d'huitre
creuse européenne (environ 100 000 T)

Il y a également une forte production de:


TAC : 300 000 T
bars : 80 000 T
dorades : 100 000 T
cyprinidés : 150 000 T
palourdes : 50-60 000 T
Conclusion: la production européenne concerne surtout les poissons
marins et diadromes plus une production conchylicoles.

G) Principales espèces élevées en France

La France se situe à la 23ème place dans le classement des pays producteurs


aquacoles avec 200 000 T.
Elle est le plus gros pays producteurs européen d'huitres creuse (Crassostrea
gigas) avec 83300 T.
Puis viennent 77000 T de moules
3ème production: la truite-arc-en-ciel (TAC) et salmonidés: 2010=35800T et
2012=32500T
Aux truites-arc-en-ciel peuvent être rajoutées environ 2400 T de truites
de mer et de saumons.
Sont aussi élevés:
des poissons d'étang (carpes 4000T, gardons 2000T, tanches 1000T, brochets
800T)
des poissons marins (bars 3800T, daurades royales 1800T, turbots 800T )
(2008=7.800T; 2009=5.700T)
des crustacés (Pénéides 2400T surtout en Nouvelle
Calédonie, écrevisses 200T).

Classement:
1: Conchyliculture 2: Salmoniculture eau douce
3: Poissons d'étang 4: Poissons marins 5: Crustacés

12
En France la culture d'algues est marginale.

Les algues macrophytes sont récoltées. On en extrait toute une série de


substance à des fins principalement agro-alimentaire et industriel
(Ex : carraghénanes = gélifiants)

On cultive des phytoplanctons pour des applications aquacoles (aliments


dans les écloseries), industrielles (agro-alimentaires) et cosmétiques.

Ces phytoplanctons, comme les algues macrophytes, peuvent appartenir au


groupe des:
 algues vertes (chlorophytes, chlorophycées),
 algues brunes (chromophytes, chromophycées)
 algues rouges (rhodophytes ou rhodophycées)(Certaines sont cultivées)

Certaines de ces micro algues, les Diatomées (avec la paroi en silice), sont
intéressantes en aquaculture.

(Données hors production) Les diatomées jouent un


rôle primordial dans la vie des écosystèmes
marins. Elles sont à l'origine des réseaux
alimentaires de nombreuses espèces. Environ
100 000 espèces sont répertoriées, mais elles
pourraient être bien plus nombreuses.

Qu'il s'agisse de phytoplancton ou d'algues macrophytes tous ces organismes


sont eucaryotes c'est à dire constitués de cellules à noyaux.
Ils sont unicellulaires (phytoplancton) ou pluricellulaires (algues
macrophytes).

Il existe également une petite production de


cyanophytes (cyanobactérie) qui sont en fait
des organismes procaryotes (unicellulaire sans
noyaux) capables de réaliser la photosynthèse.
La Spiruline sert de complément alimentaire.

13
Principales microalgues cultivées:

H) Reconnaissance des principales espèces élevées et cultivées dans le


monde

Voir documents

I) Reconnaissance des principales espèces élevées en France

Voir documents

14
J) Conclusion
Production:
La production aquacole mondiale totale avoisine 97millions de tonnes.
La majeure partie des poissons vient de l'eau douce.
Elle est constituée pour moitié de poissons essentiellement des cyprinidés (26
millions de tonnes).
La production de poissons marins ou diadromes est globalement faible.
Un quart de la production est constitué d'algues brunes et rouges.
Un cinquième de la production est constituée de mollusques.
Environ 7% de la production est constituée de crustacés.
Algues, mollusques et crustacés sont essentiellement produit en eaux de mer.
Régions:
L'Asie est très majoritairement le continent «aquacole» qui assure l'essentiel des
productions (+ 90%).
La chine étant de loin le principal pays producteur (environ 80%de la production
mondiale).
Le 8ème continent producteur est l'Europe avec environ 2.7% de la production
mondiale. Principaux pays producteurs Européens :Norvège, Espagne, France.
La France est au 23eme rang avec 200 milles tonnes, essentiellement des mollusques
(+ des ¾ de la production).

II) Morphologie et anatomie des espèces élevées en aquaculture

Introduction
Ces espèces élevées présentent toutes des adaptations au milieu aquatique et de
grandes différences d'organisation entre les espèces animales et végétales.
Toutes les espèces animales aquatiques ont des points communs, le principal étant
de posséder un organe d'extraction de l'O2 dans l'eau: les branchies.
Elles présentent également des organes spécifiques à la fonction de nutrition,
reproduction, excrétion et même locomotion avec des adaptations particulières.
Dans le cas des végétaux aquatiques on trouvera des similitudes avec les végétaux
terrestres, mais plus sur le plan cellulaire que sur le plan anatomique.

A) Les poissons (actinoptérygiens)

1) Anatomie générale
Doc.1 fig.1
Organismes appartenant au clade des OSTEICHTHYENS (organismes à squelette
ossifié) et à l'ordre des ACTINOPTERYGIENS (appendices rayonnés: nageoires)

15
[Taxon: regroupe des organismes vivants ayant un même caractère - Classif. classique
et classif. phylogénétique - En phylogénétique, bcp sont abandonnés car ils recouvrent
des regroupements artificiels (paraphylétiques) On utilise des clades.
Clade: grand groupe d'organismes apparentés au niveau génétique. Regroupe tous les
descendants d'un ancêtre et l'ancêtre lui-même. Les clades s'emboîtent les uns à
l'intérieur des autres et correspondent à des groupes
monophylétiques.] fig.1'

Les poissons portent souvent des écailles (sauf murène, congre,


poisson-chat...) Autres points commun des poissons:
des branchies de chaque côté de la tête
une musculature segmentée en myotomes, favorisant la
nage de l'animal.

a) Anatomie externe

La peau est essentiellement formée de 2 couches.


La couche superficiel: l'épiderme, et la couche profonde: le derme.
 L'épiderme contient plusieurs types de cellules dont les cellules à mucus
et les cellules chromatophores (responsable de la coloration). Le mucus
est protecteur.
 Le derme est vascularisé. Les écailles prennent naissances dans le derme
et constitue une couche protectrice pour la peau. C'est essentiellement
de l'os ou du tissu protéique. Le rythme de croissance des écailles
accompagne celui du poisson.
L'appareil locomoteur est essentiellement constitué de sous unités motrices
indépendantes les unes des autres, appelé myotomes (=
muscles reliés aux vertèbres). Leur contraction indépendante
est progressive et permet une ondulation du corps assurant la
locomotion.
La nage est facilitée par les nageoires qui appuient sur la masse d'eau.

16
Les nageoires:
Elles peuvent être:
 paires (pelvienne et pectorale)
 ou impaires (dorsale, caudale, anale) Il peut y avoir des spécialisations (ex:
nageoire épineuse).

Organes des sens:


Yeux: Vue en générale bonne
Narines: Récepteurs olfactifs, odorat
Récepteurs gustatifs dans la bouche
Pas d'ouïe chez les poissons mais oreille interne servant à l'équilibration
Une ligne latérale sensible aux variations de pressions
Au niveau de la ligne latérale, les écailles vont laisser passer les variations de
pressions en rapport avec les déplacements de la masse d'eau (proie, son, obstacle).
La masse d'eau vient appuyer plus ou moins fortement sur des récepteurs qui
détectent les variations de pression.

b) Anatomie interne Doc. 2 fig.3 PowerPoint

Certains organes internes sont caractéristiques des poissons comme, par exemple, la
vessie natatoire ou gazeuse. (Sauf sélaciens: requin, raie ; pleuronectidés (pois.
plats): sole, turbot; scombridés: thon, maquereau)
La vessie gazeuse se développe au cour de l'élevage larvaire. C'est un organe qui:
 permet de faciliter la flottabilité du poisson
 établit des échanges gazeux (oxygène et azote) avec le tube digestif et le sang
du poisson. Certains poissons benthiques en sont dépourvus.
Pour le reste des organes, l'ensemble des appareils (= systèmes) est voisin de celui
des autres vertébrés. (digestif, respiratoire, reproducteur, excréteur)

17
2) Les différentes fonctions

a) Fonction de nutrition

La fonction de nutrition a pour objectifs de fournir aux poissons des nutriments


énergétiques, plastiques (structuraux) et fonctionnels (dont l'animal a besoin).
Différents organes constituent l'appareil digestif :
Bouche
Œsophage
Estomac
Caecums pyloriques (caecum = invagination de muqueuse intestinale)
Intestin
Anus
Organes annexes (Foie,
Pancréas)

La bouche sert essentiellement


à l'ingestion des aliments. Sa forme
est en rapport avec la façon dont
l'animal prélève sa nourriture. Le
nombre et la forme des dents dépend
du régime alimentaire
L'œsophage conduit ensuite la
nourriture jusqu'à l'estomac.
L'estomac assure la digestion
des aliments ingérés ce qui aboutit à
une simplification moléculaire des
aliments en nutriments. La forme de l'estomac dépend essentiellement du régime
alimentaire de l'espèce. D'une façon générale, cet estomac est relativement
volumineux et bien différencié (visible) chez les carnivores, en revanche il est moins
visible chez les herbivores qui ingèrent des aliments de tailles plus petites.
Les caecums (= caeca) pyloriques permettent en plus de faciliter la digestion des
protéines.
L'intestin participe à la fin de la digestion et surtout à l'absorption des
nutriments. Chez les carnivores il est plutôt court tandis que chez les herbivores il est
de grande taille (il sert de zone de stockage des aliments qui y sont digérés
lentement)
L'anus sert à l'évacuation fécale (fèces)). Les fèces correspondent à de la
matière ingérée non digérée. Elle est évacuée sans avoir été absorbée dans le sang.
Le foie est un organe assez volumineux qui coiffe l'estomac. Il joue plusieurs
rôles:
 un rôle de réserve en stockant des glucides et des lipides.
 un rôle digestif en sécrétant la bile qui participe à la digestion des lipides. Elle
est stockée dans la vésicule biliaire.

18
 un rôle de détoxification en recyclant un certain nombre de déchets
métaboliques (essentiellement des déchets cétoniques).
Le pancréas constitue une autre annexe. Il est en général diffus autour du tube
digestif (surtout à la partie antérieur). Il joue un double rôle:
 il sécrète l'insuline (hormone hypoglycémiante)
 il sécrète également des sucs pancréatiques (rôle dans la digestion)

c) Fonction respiratoire

CF vidéo - 2'18''

L'eau est un milieu extrêmement pauvre en dioxygène L'O2 est 25 fois moins
par rapport à l'air. Les poissons disposent d'un organe disponible dans l'eau
adapté à l'extraction de ce gaz en milieu aquatique: les que dans l'air => un
branchies. poisson dépense environ
Doc.3 Fig.5+ Fig.5' 30% de son énergie pour
la respiration.

19
Sous chaque opercules, les poissons (téléostéens) possèdent 4 arcs branchiaux (os)
munit de petits diverticules appelés branchiospines (Ils retiennent les proies et les
particules alimentaires)
Chaque arc possède 2 lames branchiales munie chacune de filaments porteurs de
lamelles secondaires. L'ensemble permet une surface d'échange très importante
entre le milieu extérieur et l'intérieur de la branchie.
L'oxygène va être extrait au niveau des lamelles secondaires. L'eau passe sur ces
lamelles grâce à la nage ainsi qu'à la compression de la masse d'eau dans la bouche
du poisson. Doc.2 Fig.4
L'intérieur des lamelles secondaires est baigné par du sang qui prend en charge
l'oxygène pour l'emmener jusqu’aux organes grâce à des vaisseaux.
C'est également au niveau des lamelles secondaires que le CO2, déchet métabolique,
est évacué.

Le saviez-vous ? De nombreux poissons ont aussi une respiration cutanée. Ils peuvent
absorber à travers la peau entre 5 et 30% du dioxygène qui leur est nécessaire
(Truite: 10%; tanche, roussette: 20%; poisson rouge, anguille: 35%)

d) Fonction circulatoire PW-Point

Aorte dorsale

Veines

La circulation sanguine fonctionne en boucle. Un vaisseau principal (l’aorte dorsale)


délivre le sang oxygéné aux organes. Plusieurs veines situées essentiellement en
région ventrale ramènent le sang désoxygéné et chargé en CO2 au cœur et aux
branchies.
Les branchies assurent également leur propre circulation sanguine par
l'intermédiaire d'artères et de veines.
La circulation permet aussi d'apporter les nutriments aux organes et de ramener les
déchets métaboliques jusqu'au rein qui les évacue.

20
Le Lampris guttatus, de la famille des poissons-lunes, est un animal
endotherme, c'est-à-dire qu'il maintient la température de son sang au-
dessus de celle de son environnement, et ce dans tout son organisme. Un
avantage pour ce prédateur qui peut ainsi se déplacer sur de longues
distances en eaux froides.

e) Fonction excrétion
Il y deux organes qui participent à l'excrétion: les branchies et le rein.
①Le rein filtre l'ensemble de la masse sanguine grâce à des unités
constitutives appelées néphrons. Ces ②néphrons sont en fait de petits tubes dans
lesquels le sang est épuré des déchets pouvant constituer un danger potentiel pour
le poisson (empoisonnement).
Ces tubes collecteurs se rejoignent dans ③l'uretère et se déversent dans la
④vessie. La vessie évacue l'urine qui contient essentiellement les déchets azotés
(NH4+: ammonium, NH3: ammoniac, Urée) ainsi que des ions.
Les branchies participent également à l'excrétion. Elles évacuent
essentiellement des ions (NH4+, NH3, Na+, Cl-) Elles vont donc empêcher comme le
rein que le sang se charge en ammoniac (NH3) toxique pour les cellules nerveuses.

f) Fonction d’osmorégulation
Osmorégulation: Il s'agit de la régulation de la pression osmotique entre les
différents compartiments du milieu intérieur du poisson ainsi qu'entre le milieu
intérieur et le milieu extérieur.
La concentration ou pression osmotique dépend de la concentration en substances
dissoutes dans un milieu donné.
Pour que l'animal puisse continuer à vivre il doit maintenir constamment un
déséquilibre au niveau de ses différents compartiments physiologiques (milieu
intracellulaire et extracellulaire) Il entretient aussi un déséquilibre avec le milieu
extérieur, dans un contexte où celui-ci peut varier.
Ce sont les branchies et le rein qui participe à cette osmorégulation.
Le poisson placé en eau de mer doit lutter constamment contre la diffusion des ions
dans son organisme et contre la sortie d'eau de son organisme. A terme ces 2
phénomènes entraineraient une déshydratation du poisson. Pour compenser ce
phénomène le poisson boit beaucoup et met en jeu des phénomènes actifs
d'excrétion de sels au niveau des branchies. Il produit également une urine peut
abondante et concentrée.
En eau douce, le poisson doit lutter contre la dilution de son milieu intérieur. Pour
le faire, il compense l'entrée d'eau par ses branchies en
ne buvant pas et en éliminant une grande quantité
d'urine. Il compense la perte d'ions par une absorption
active au niveau branchiale et une réabsorption au niveau
du rein.des reins Doc.3 Fig.6

21
Les phénomènes actifs mis en jeu par le poisson, notamment au niveau des
branchies, nécessitent une dépense énergétique. Les échanges sont réalisés par des
cellules spécialisées : les "cellules à chlorures".
En eau de mer la cellule à chlorure va coupler entrée de potassium à sortie
importante de sodium.
En eau douce, la cellule à chlorure permettra une entrée importante de sodium
couplé à une sortie d'ion ammonium (NH4+).
Remarque:
Chez les
poissons
qui doivent
modifier
de façon
définitive
leur
mécanisme
osmorégu-
lateur
(exemple:
les salmonidés au cours de la smoltification), il y a inversion du phénomène d'osmorégulation.
Cette inversion est due à la présence d'hormones agissant sur les branchies et le rein.

g) Fonction de reproduction
L'appareil reproducteur comprend une paire de gonades (glandes sexuelles: ovaires
ou testicules) Elles sont reliées à la papille ano-génito urinaire par deux canaux
(oviductes ou spermiductes). Les poissons sont essentiellement ovipares.
Le dimorphisme sexuel est peu prononcé (1) et la sexualité est surtout basée sur le
gonochorisme (sexe déterminé à la naissance). Il y a quelques exceptions notamment
chez la dorade qui est hermaphrodite successif protandre (mâle puis femelle).

(1) Dimorphisme  exception: lompes

Femelle Mâle
L'appareil reproducteur fonctionne, à la fois, sous la dépendance de facteurs
externes (photopériode) et de facteurs internes (hormones). Ces facteurs entrainent
chez le mâle et chez la femelle un développement séquentiel des gonades à
différentes époques de l'année.
Le développement progressif de la gonade s'accompagne,
 chez le mâle, d'une multiplication des cellules destinées à produire les
gamètes et d'une spécialisation d'une partie de ces cellules.
 Chez les femelles les cellules à l'origine des ovules (OVOGONIES ->ovocytes ->
ovule) se multiplient et accumulent des réserves. Il y a aussi développement
des enveloppes protectrices de ces cellules = le follicule ovarien.

22
B) Les mollusques

1) Anatomie générale

a) Généralités
Embranchement constitué d'invertébrés, non segmentés, à symétrie bilatérale et
recouvert d'un manteau. Les mollusques conchifères (animaux à corps mou avec une
coquille d'une ou deux pièces, au moins à l'état larvaire) comprennent trois grandes
classes CF. Fig.1: 4 ordres: proso, opisto, déca, octo.
Chiton = mollusque polyplacophore
1. Classe des bivalves ou lamellibranches
2. Classe des céphalopodes
3. Classe des gastéropodes Doc.4 fig. 7 et fig. 8
4. Phylogénétique: 8 classes.
Tous ont un corps séparé en 2 parties:
 Céphalopodium
o Tête
o Pied
 Complexe palléo-viscéral
o Coquille
o Manteau
o Masse viscérale

Chez les bivalves le céphalopodium est très peu développé. Le complexe palléo
viscéral l'est beaucoup. Chez les céphalopodes c'est l'inverse. Chez les gastéropodes
les deux parties sont développées de façon équilibrée.

b) Anatomie externe des bivalves Doc. 4 fig. 9

La coquille: Elle possède deux valvesprotectrices, symétriques ou non. (Symétriques


comme la moule, la palourde. Asymétriques comme l'huitre.)
C'est l'élément le plus externe, constitué essentiellement de carbonate de calcium
CaCO3 organisé en trois couches (Ext: périostracum riche en protéines, protège le
CaCO3. Puis calcite(1)/ostracum et aragonite(2)/hypostracum= CaCO3+autres
éléments comme métaux) Les deux valves sont reliées par un ligament corné de
nature protéique situé dans la charnière et localisée soit dans la partie antérieure
(ostréidé) soit dans la partie dorsale (mytilidé et fouisseurs). Ce ligament permet
l'ouverture de façon passive des valves.
(1)
CaCo3 + Mn, Fe, Zn, Co… abondance de cathions. (2)CaCo3 + Si, Pb, Zn

23
c) Anatomie interne
Power point anatomie interne huître creuse. Doc. 5 fig.10, fig.11
vidéo "quand les huîtres se mettent à table"-12'
Le manteau:
C'est un organe en 2 parties qui recouvre l'ensemble des organes internes du
mollusque. Ces deux lobes créent un espace libre entre eux, la cavité palléale dans
laquelle se fait la filtration. Cet espace est lui-même divisé en deux par les branchies
avec une partie ventrale : la chambre inhalante et une partie dorsale : la chambre
exhalante.
Ces lobes ne sont liés entre eux qu'au niveau de certaines zones, principalement les
muscles adducteurs et la partie antérieur (capuchon céphalique).
Le manteau, fin voile de chair, est composé globalement d'un tissu de remplissage
appelé conjonctif entre deux épithélium.
C'est un organe contenant essentiellement
des muscles, des nerfs, du sang (pigment
hémocyanine (1) et non hémoglobine).

Conjonctif = tissus baignant dans une


substance = matrice extra cellulaire (rôle de
soutien, remplissage, emballage, soutien) ≠
épithélium où les cellules sont jointives.

(1) L'hémocyanine est une protéine servant au transport de l'oxygène chez certains
invertébrés, comme les arthropodes et les mollusques. Le site actif de la molécule
contient deux atomes de cuivre. (L'hémoglobine contient du Fe globules rouges).
L'hémocyanine constitue l'équivalent chez
ces animaux de l'hémoglobine chez les vertébrés. Elle permet aux octopodes de vivre
aussi bien en eaux froides qu'en eaux chaudes.

C’est le manteau qui assure la croissance et le développement de la coquille. Du


calcium provenant de l’eau marine pénètre dans le manteau puis en ressort enrobé
de conchyoline (semblable à celle des ongles). La conchyoline et le carbonate de
calcium vont précipiter à l’extérieur de l’organisme pour former le calcaire de la
coquille. La sécrétion se produit sur toute la bordure externe. Les huîtres trouvent
également dans l’eau de mer tous les autres éléments dont elles ont besoin pour
former leur coquille.
Le manteau produit de nouvelles lamelles, dépassant chaque fois l’ancienne bordure.
La partie débordante, appelée jeune « pousse » ou « dentelle », est d’abord d’une
extrême minceur. Elle s’épaissit ensuite par apposition de couches successives.
Le manteau fabrique aussi la nacre qui recouvre l’intérieur de la coquille.
Structure du manteau: chaque lobe est bordé de trois bourrelets qui ont des
fonctions bien distinctes. Cf schéma manteau + coquilles

24
 Le premier : le bourrelet externe, a un rôle dans la formation du ligament et de
la coquille (C'est lui qui sécrète le carbonate de calcium)
 Le bourrelet médian a lui un rôle sensoriel grâce à de nombreux tentacules
marginaux. C’est un « palpeur sensoriel ».
 Enfin : le bourrelet le plus développé : le bourrelet intérieur. Il a un rôle
d'étanchéité et de régulation du débit de filtration en modulant l’entrée de
l’eau.

En fonction de l’habitat et de la qualité de ce que l’huître ingère, les bourrelets


se colorent et transmettent cette coloration à la coquille.

Le manteau a encore d’autres fonctions comme abriter les larves en cours


d’incubation chez l'huître plate, stockage de produits génitaux et de matériaux de
réserve (glycogène et graisses) Power point - bord du manteau de bénitier

Le pied: Tous les bivalves possèdent un pied à l'état larvaire, il sert essentiellement à
la fixation des larves de mollusques. A l'état adulte, les mytilidés et les fouisseurs
(palourdes, coques…) le conservent(pas les huîtres). Il permet à ces espèces de se
déplacer (déplacements horizontaux pour trouver un endroit propice à
l'enfoncement et verticaux suivant la marée, les tempêtes...)
Doc 5 fig.12 et fig.13

On rencontre chez les bivalves les principales fonctions vitales: nutrition, respiration-
circulation, excrétion, reproduction.
cf vidéo filtration mollusques -9'env.

2) Les différentes fonctions

a) Fonction de nutrition: quel que soit le type de bivalve le tube


digestif est constitué des mêmes organes:
 Une bouche entourée de palpes labiaux
 Un œsophage (en général très court)
 Un estomac entouré d'une glande digestive et contenant un stylet cristallin
 Un intestin débouchant sur l'anus
Power point - circulation de l'eau chez l'huître+fig.13
cf. doc.6 fig.14+14 bis

Les rôles joués par ces différents organes sont voisins de ceux joués chez le poisson.
Avant de rentrer dans le tube digestif les particules alimentaires sont triées par les
branchies et les palpes labiaux, les plus grosses sont rejetées sous forme de pseudo-
fèces, les plus fines sont ingérées par le mollusque.
Une fois les particules alimentaires à l'intérieur de l'estomac celui-ci va digérer les
aliments grâce au stylet cristallin qu'il contient (tige gélatineuse constituée de
glycoprotéines).

25
Il y a à la fois
 action mécanique du stylet par ses mouvements dans l'estomac,
 action chimique par usure du stylet contre les paroies avec libération
d'enzymes.
La digestion est complétée par les cellules de la glande digestive qui sécrètent leurs
propres enzymes. Les nutriments (aliments digérés) passent alors dans le sang pour
aller aux organes.
L'intestin sert essentiellement à véhiculer les fèces qui seront évacués par l'anus.

b) Fonction de respiration: doc.6 fig. 15+15 bis


Le principal organe respiratoire est constitué des
branchies. Les 2 branchies des bivalves sont reliées
à la masse viscérale par l’axe branchial. Chaque
branchie est constituée de deux rangées de
filaments (protéines) reliés entre eux par des
liaisons inter-filamentaires de façon à constituer un
tamis. Les trous, encore appelés ostioles, vont
permettre le passage de l'eau et la rétention des
particules alimentaires qui seront drainées jusqu'à
la bouche grâce à des battements de cils. En passant
à travers les ostioles l'eau se décharge de son
oxygène qui est pris en charge par
le sang circulant à l'intérieur des
filaments branchiaux. Les branchies
des bivalves jouent donc à la fois un rôle dans la nutrition et un rôle
dans la respiration.

c) Fonction de circulation/excrétion: Les bivalves ont un


système circulatoire ouvert et les organes baignent dans
l'hémolymphe. (liquide circulatoire dont le rôle est analogue au
sang) Ce sang est mobilisée par un cœur avec un ventricule et deux oreillettes. Puis il
est envoyé vers les organes où il se déverse dans des espaces appelés lacunes. Les
organes utilisent l'oxygène et rejette du CO2 qui sera évacué par les branchies, le
sang désoxygéné retourne au cœur par les veines. Il existe un organe épurateur sur
le trajet veineux appelé sinus rénal (Difficile à observer. Se jette dans la cavité du
manteau)
d) La fonction de reproduction: (Cf. cours conchy.)
Chez les mollusques bivalves, une gonade qui libère ses produits génitaux dans le
milieu extérieur grâce à de petits canaux (oviductes et spermiductes). La gonade
n’est pas un organe différencié, elle se forme à partir du manteau, et son apparition
va être repérée au fur et à mesure de la maturation des produits génitaux.
Dans la plus part des cas les mollusques sont ovipares.

26
En fonction de l’espèce, la sexualité sera basée sur deux grands principes
(hermaphrodisme ou gonochorisme- sexes séparés).
Le gonochorisme est rencontré chez certains mollusques (moules, coques,
palourdes), certains poissons (bar, turbot, salmonidés) et la plupart des crustacés.
La sexualité peut être aussi basée sur l'hermaphrodisme (production de deux types
de gamètes) simultané ou alterné. C'est le cas pour des mollusques (Huitres,
pectinidés), des poissons (Daurade), des crustacés (cirripèdes = balanes, anatifes,
sacculine [parasite du crabe])
Doc. morphologie moule

C) les crustacés

1) Généralités
Doc classif. Arthropodes + crustacés
Les crustacés élevés et/ou pêchés appartiennent à l'ordre des décapodes, la classe
des CRUSTACES et l'embranchement des ARTHROPODES.
(Phylogénétique: embt EUARTHROPODES, ss embt PANCRUSTACES, classe
Malacostracés)
Arthropodes: squelette externe + pattes articulées + croissance par mues.(= 80% des
espèces connues du règne animal!)
Décapodes: 10 appendices articulés + carapace articulée en plusieurs segments qui
recouvre l'ensemble du corps.
Macroures="grande queue" (Crevettes, Langoustines, Homards, Langoustes, Ecrevisses),
Décapodes Anomoures="queue anormale" (Bernard-l'hermite, etc.)
Brachyoures="queue courte" (Tourteaux, Crabes communs, Etrilles).

2) Anatomie extérieur
Le corps est divisé en deux parties:
la partie antérieure ou céphalothorax (tête + thorax).
la partie postérieure avec l'abdomen.
Le céphalothorax n'est pas articulé. Il porte des appendices articulés dont 5 paires de
PEREIOPODES (pattes marcheuses).
L'abdomen est articulé et porte 5 paires de PLEOPODES ou pattes natatoires.
Les décapodes possèdent
2 yeux composés.(Les yeux composés existent uniquement chez certains
insectes et crustacés. Ils sont constitués d'un grand nombre d'unités visuelles :
les ommatidies. Les yeux composés permettent une vision sous forme de
mosaïque lumineuse cent à mille fois moins performante que la vision humaine
pour la distinction des détails. Mais ce système est bien plus efficace pour la
perception des mouvements.)
2 paires d'antennes en région céphalique + éventuellement d'autres organes
(Le rostre, le telson et les uropodes).

27
La carapace constitue un exosquelette protecteur mais gène également la croissance
et la reproduction. Il faudra donc que l'animal se sépare régulièrement de son
ancienne carapace pour pouvoir se reproduire et se développer.
Fig.18 + 19 + 20 + vidéo "mue du homard" 2'36''

3) Etude des principaux appareils et systèmes

a) Appareil digestif Fig. 17


L'appareil digestif est composé des organes classiques rencontrés chez les autres
organismes:
une bouche munie de mandibules permettant d'ingérer des aliments
prédécoupés.
un œsophage qui conduit les aliments vers l'estomac.
un estomac divisé en deux parties. L'estomac cardiaque qui sert à la digestion
mécanique et l'estomac pylorique qui sert à la digestion chimique. Dans
l'estomac cardiaque, un système de pièces articulées calcifiées forme un
véritable « moulin gastrique » dont le rôle est de broyer les aliments.
Au niveau de l'intestin moyen débouche une glande médio intestinal (ou
glande digestive ou hépatopancréas) qui sécrète les enzymes digestives et
absorbe en partie les produits de la digestion.
l'intestin dont le rôle principal est de conduire les éléments non digérés
jusqu'à l'anus.
e) Appareil respiratoire Fig. 16
L'appareil respiratoire est essentiellement constitué de branchies fixées à l'extrémité
supérieure des péréiopodes, sous le céphalothorax. Les branchies peuvent extraire
l'oxygène grâce au courant d'eau généré par le mouvement des pattes mâchoires
(maxillipèdes).
f) Appareil circulatoire Fig. 16
Les crustacés ont un système circulatoire ouvert. C'est-à-dire: le système artériel
alimente les organes, le système veineux ramène l'hémolymphe(1), le tout sans
capillaires reliant les deux systèmes. (1)≈ sang avec hémocyanine.

g) Appareil excréteur
Le plus important des organes excréteurs est la glande antennaire (ou glande verte),
organe interne à la base des antennes. Elle est chargée d'épurer l'hémolymphe de
ses déchets en fabriquant une petite quantité d'urine. Celle-ci va être rejetée dans le
milieu par le pore antennaire. Les branchies interviennent également comme
organes d'excrétion. Fig. 21
h) Système nerveux
Chez les crustacés, une chaine ganglionnaire ventrale est répartie entre l'abdomen et
le céphalothorax. (Chez les mollusques il n'y a que 2 ou 3 ganglions. Le système
nerveux des poissons est beaucoup plus complexe.)
Fig. 21

28
f) Appareil reproducteur

Les décapodes sont gonochoriques et ovipares.


L'appareil reproducteur est constitué d'une masse génitale résultant de la fusion de 2
gonades (testicule ou ovaire). 2 canaux déférents (spermiductes ou oviductes)
conduise les gamètes dans le milieu extérieur au niveau de la 5ème paires de
péréiopodes chez le mâle et au niveau de la 3ème paire chez la femelle.
Pendant l’accouplement, les partenaires se font face. A l’aide de ses stylets
copulateurs le mâle dépose ses spermatophores contenant des spermatozoïdes dans
la zone du céphalothorax femelle appelée thélycum. . Les spermatophores sont
stockés par la femelle dans une spermathèque. Suivant les espèces, la ponte suit
l’accouplement de quelques minutes à quelques mois. La femelle expulse en courant
continu ses ovocytes par ses pores génitaux. Ils sont fécondés au niveau des
spermatophores. Lorsque les femelles portent leurs œufs, on dit qu’elles sont
ovigères ou « grainées ». En général, les homards, crabes, langoustes et langoustines
pondent une fois par an. (Pénéides: printemps. Homard: été)
Donc, trois cas de figures sont possibles:
 La femelle libère ses ovules au contact des spermatozoïdes et les ovules
fécondés sont dispersés dans l'eau.
 Les ovules fécondés (œufs) viennent s’agglutiner dans les pléopodes situés
dans la partie basse de l’abdomen de la femelle. Ils y restent jusqu’à la fin de
l’incubation dont la durée varie de quelques semaines à quelques mois.
 les ovules fécondés sont conservés dans une chambre incubatrice et se sont
des larves de type zoé qui sont libérées dans le milieu. (crabes, durée
d'incubation chez les araignées: 2 à 3 mois)
Fig. 22
Toutes les larves des crustacés mènent une vie planctonique. Au cours de leur
vie larvaire dont la durée varie d’une espèce à l’autre, les crustacés subissent
une succession de métamorphoses qui les amènent progressivement à leur
forme d’adulte.
C'est pas sorcier: crustacés

29
III) La reproduction

A) Introduction

 Structure cellulaire
 Capacité de reproduction
 Capacité à réaliser des synthèses de façon autonome
 capacité à évoluer

Fig. 1

La reproduction est une nécessité pour les organismes vivants (uni ou


pluricellulaires)
 Elle assure la survie de l’espèce.
 Elle permet de
 lutter contre la dégradation des cellules
 d’assurer la croissance des organismes
 garantir le renouvellement des populations.

Ces organismes peuvent se reproduire grâce à la multiplication de leurs cellules, de


façon sexuée ou asexuée.
Différence entre les deux modes de reproduction: dans la reproduction sexuée, à un
moment donné, il y a apparition de cellules présentant des caractéristiques
particulières. (Ce qui n’est pas le cas dans la reproduction asexuée)

B) Reproduction asexuée

1) Généralités
Elle permet la reproduction d’êtres vivants uni ou pluricellulaires sans interventions
de caractères sexuels. Elle permet la croissance et le renouvellement des tissus (chez
les pluricellulaires!)

2) Principales modalités de la reproduction asexuée


Elles dépendent du type d’organismes

a) Chez les procaryotes


Caractéristiques: pas de noyau délimité par une membrane.
Organismes unicellulaires (1-5μm) :
= Archéobactéries + Eubactéries (Bactéries "vraies")

30
Exemples de bactéries:
 Cyanobactéries (algues bleues = bactéries photosynthétiques. A l'origine des
chloroplastes dans l'évolution. Ex: spiruline) Fig.2
 Mycoplasmes (bactéries sans parois cellulaires = insensibles aux antibiotiques
ciblant la paroi cellulaire)
 Chlamydiae (Parasites intracellulaires. Certaines provoquent
des Infections Sexuellement Transmissible)

Chez ces organismes procaryotes la reproduction est basée sur un phénomène de


division binaire = scissiparité.
La cellule:
 s’allonge
 copie son ADN
 donne naissance à 2 nouvelles cellules identiques en se coupant en deux
parties

b) Chez les eucaryotes

Ils présentent des cellules dont le noyau est délimité par une membrane appelée
" membrane nucléaire".
Cellules de 10 – 30 μm.

Comme le matériel génétique d’une cellule eucaryote est:


 confiné à l’intérieur d’un noyau délimité par une membrane
 porté sur plusieurs molécules (chromatines)1
la reproduction nécessite la mise en œuvre d’un mécanisme spécifique plus
complexe qu’une simple division binaire : c’est la mitose.
(1)chromatines : c'est la forme sous laquelle se présente l'ADN dans le noyau. Elle
correspond à l'association de l'ADN et de protéines.

31
(1) La mitose: définition.

La mitose : phénomène de division cellulaire par reproduction conforme d’une


« cellule mère » eucaryote en deux cellules filles identiques entre elles et identiques
à la cellule de départ.

(2) Description de la mitose et quantité d'ADN

L’observation de cellule en mitose met en évidence 4 étapes : prophase, métaphase,


anaphase, télophase.
L’interphase précède ces 4 phases. Elle ne fait donc pas vraiment partie de la
mitose. Durant cette période du cycle cellulaire, la cellule réplique ses gènes ce qui
permet de constituer les futurs chromosomes à 2 chromatides. Les chromosomes ne
sont pas encore visibles. Ils sont sous forme de filaments compacts : la chromatine.
Elle est constituée d'une molécule d'ADN associée à des protéines, les histones.
Fig.3-4-9 + vidéo réplication ADN 3'16'' et 55'

 Prophase : désorganisation du noyau (la membrane nucléaire disparait) et


condensation de la chromatine en unités qui deviennent visibles au
microscope : les chromosomes.
 Métaphase : les chromosomes se mettent au centre de la cellule.
 Anaphase : les chromosomes se séparent en 2 lots identiques (guidés par des
filaments protéiques)
 Télophase : division cellulaire avec transformation des chromosomes en
chromatine (décondensent) et formation d’une nouvelle membrane nucléaire

Fig.5 + 6 + 10 + 11 + 12 + 12(suite) + Vidéo mitose 1/2 (22''x2) + vidéo mitose 3 (1'30'')

(3) Evolution des chromosomes dans une cellule au cours du


cycle cellulaire

Chromosome : Correspond à de la chromatine condensée visible au microscope


optique.

Les chromosomes peuvent présenter des aspects différents selon l’étape à


laquelle on les observe. En prophase et métaphase ils portent 2 molécules d’ADN
condensé appelées chromatides reliées par une zone de jonction appelée
centromère.
En anaphase et télophase les chromosomes ne sont plus constitués que d’une
chromatide, c’est-à-dire une seule molécule d’ADN. Fig.7

32
(4) Notion de caryotype

Il s’agit du « catalogue » des chromosomes d’une cellule ou d’une espèce donnée.


Le caryotype permet de classer les chromosomes d’une espèce ou d’une cellule par
type chromosomique. Il présentera alors un aspect spécifique pour chaque espèce
qui dépendra principalement de deux facteurs :

 Le nombre de molécules d’ADN chez l’espèce considérée


 L’organisation de ces molécules en simple, double voir triple exemplaire…

Exemple de l’espèce humaine : Une cellule humaine contient 46 types de molécules


d’ADN condensé, soit 46 chromosomes groupés en 23 paires.
Fig. 8 + 8b + 8c + article journal "Science et Vie" sur caryotype humain
Le caryotype permet donc d’identifier les différents organismes grâce à leur formule
chromosomique. Celle-ci donne des informations importante sur la biologie de
l’espèce considérée (sa complexité, son mode de reproduction….).

Formule chromosomique : elle désigne la « ploïdie » d’une espèce c’est-à-dire le


mode d’organisation des chromosomes (donc de l’ADN) d’une espèce.

Exemple: Cas de l’huitre creuse

n = 10 Formule chromosomique d’un gamète.


(n => un exemplaire de chaque chromosome)
(10 = 10 chromosomes au total)
2n = 20 Formule chromosomique d’une cellule somatique ( Le "corps" de l'huître)
(2n => Paires de chromosomes)
(20 = 20 chromosomes au total donc 10 paires de chromosomes)
3n = 30 Formule chromosomique d’une huitre triploïde
(3n => Triplets de chromosomes)
(30 = 30 chromosomes donc 10 triplets de chromosomes)
4n = 40 Formule chromosomique d’une huitre tétraploïde
(4n => Tétrades chromosomiques)
(40 = 40 chromosomes donc 10 tétrades de chromosomes)

n = 10 cellules HAPLOÏDES
2n = 20 cellules DIPLOÏDES
3n = 30 cellules TRIPLOÏDES
4n = 40 cellules TETRAPLOÏDES

Chez les organismes qui réalisent la reproduction sexuée on aura une évolution du
caryotype en fonction de l’étape dans laquelle se trouve l’organisme considéré
(avant ou après la fécondation).

33
(5) Applications de la mitose

5.1) Cytoculture et bouturage :


(Cytoculture = culture de cellules)
 Le phytoplancton est utilisé pour nourrir les mollusques (larves et adultes), les
crustacés, les proies vivantes destinées aux poissons. Sa culture est basée sur
la capacité des cellules à se multiplier par mitose. Deux modes de culture:
 culture en discontinu = Le phytoplancton se concentre dans des volumes de
plus en plus grands
 culture en continu dans une enceinte confinée comme le photobioréacteur.
 Cas des algues macrophytes. Deux modes de culture:
 un petit fragment de tissu végétal va se différencier et de proliférer de façon
à reformer un végétal entier. Dans ce cas, on prélève une bouture de thalle.(
Ex: Eucheuma / rouge / carraghénanes)
Fig.13 + 15
 Cytoculture de spores reproductrices ( techniques proches de la culture de
phytoplancton). Puis production de jeunes algues et mise en culture sur des
filières. Fig. 14 + 16
Ex: Undaria pinnatifida = wakame / brune, qui alterne sporophyte et gamétophyte.
(gaméthophytes= qui produit des gamètes) Des sporophytes matures sont récoltés.
Les spores sont mises en culture dans des ballons sous température contrôlée. Tant
que la température est maintenue au dessus de 22°C, les gamétophytes se
multiplient tout en demeurant stériles. (On obtient ainsi beaucoup de
gamétophytes) Si la t°C de l'eau est < à 17°C, ils deviennent fertiles.
Les cultures de gamétophytes sont pulvérisées sur des cordelettes et la température
abaissée. Les gamètes sont libérés et après fécondation et fixation (1/2 journée), on
obtient les plantules. Les cordes sont alors transférées en mer.
Cette technique permet de ne pas être dépendant de la période naturelle de
reproduction et de conserver un stock de gamétophytes disponible en cas de besoin.

5.2) Production de zooplancton par parthénogénèse

Certaines espèces de zooplancton, dont les rotifères, peuvent se multiplier par


parthénogénèse.(= Division à partir d'un gamète femelle non fécondé)
Les femelles, élevées en conditions optimales, peuvent régénérer un organisme
femelle entier de façon rapide à partir d’un œuf obtenu sans fécondation (donc une
cellule) Ces femelles sont dites "amictiques". Cette potentialité est utilisée en
aquaculture pour obtenir des concentrations importantes de rotifères destinée à
donner des proies vivantes pour les poissons d’élevage. (La reproduction sexuée
apparait quand les conditions de vie deviennent difficiles et permet de créer un œuf
"de durée" à coque résistante) Fig.17
Ex: chez les rotifères, pour une reproduction parthénogénétique maximale, il faut: une
bonne alimentation, une T°C entre 25 et 27°C, et une salinité optimale à 18‰.

34
C) Reproduction sexuée

1) Généralités

La reproduction sexuée permet la reproduction des êtres vivants en faisant appel à


des cellules spécialisées (des gamètes ou cellules sexuels) produites au cour de la
gamétogénèse. Ce sont ces gamètes qui seront à l’origine du nouvel
individu en se rapprochant et en s’unissant pour former un ZYGOTE (œuf)
C'est la fécondation.

2) Les différentes modalités de la reproduction sexuée

Elles sont nombreuses, elles dépendent de 3 facteurs :


 Du type d’organisme (animal, végétal, pluricellulaire, unicellulaire).
 Du degré d’évolution de l’organisme
 Du mode de vie

Quel que soit la modalité de reproduction, il y aura toujours un mécanisme de


formation des gamètes et un mécanisme de fusion de ces gamètes à l’origine d’un
nouvel individu.

L’intérêt majeur de la reproduction sexuée par rapport à la reproduction asexuée est


de générer de nouveaux individus par union de gamètes d’origines différentes. Il y a
un brassage génétique favorisant, entre autre, l'adaptation d'une espèce aux
changements de son environnement.

3) La gamétogénèse

Correspond au processus de la formation des gamètes (cellules sexuelles)

Chez les organismes pluricellulaires avec un degré d’évolution suffisant on note la


présence d’organes spécialisés appelés communément gonades ou glandes sexuelles
qui possèdent la capacité de fabriquer les gamètes.
Fig.19 (Pecten: ♂ blanc, ♀ rouge. Fucus: il existe des pieds ♂ et des pieds ♀)

Dans le cas des unicellulaires la gamétogénèse aboutie à la formation de cellules


sexuelles par modification de la cellule existante qui la rend apte à fusionner avec
une autre cellule. La gamétogénèse consiste alors en une simple spécialisation de la
cellule de départ.
Au cours de la gamétogénèse, un mécanisme de division cellulaire contrôle la
répartition du matériel génétique dans les futurs gamètes, il s’agit de la méiose.

35
4) La méiose

Lors de la gamétogénèse, les cellules dans la gonade se multiplient et évoluent de


façon à former les futurs gamètes.
Cette évolution se fait en plusieurs étapes.
Une de ces étapes correspond à la méiose.
Les 4 étapes principales de la gamétogenèse sont :
 Multiplication des cellules de la gonade
 Croissances des cellules
 Division cellulaire (méiose)
 Spécialisation cellulaire Fig.18 a

Vertébrés: la gamétogénèse de l'homme correspond à celle des poissons

a) Méiose: définition
C’est un phénomène de division cellulaire avec production de cellules différentes de
la cellule de départ (cellule mère) et spécialisées dans la reproduction sexuée
(gamètes)

c) Description de la méiose

L’observation de la méiose met en évidence deux divisions successives: une division


réductionnelle et une division équationnelle.
La division réductionnelle a pour effet de diviser par 2 le nombre de chromosomes.
On passe d’une cellule diploïde (2n) à 2 cellules haploïdes (n)
Cette division réductionnelle se déroule en quatre étapes :
 Prophase 1
 Métaphase 1
 Anaphase 1
 Télophase 1

La deuxième division est appelé division équationnelle. Elle se déroule également en


4 étapes :
o Prophase 2
o Métaphase 2
o Anaphase 2
o Télophase 2
Elle correspond à une mitose. Fig.20 + 21 + vidéo méiose (3'22")

36
d) Conséquences de la méiose

Deux conséquences importantes :


 première conséquence: les gamètes contiennent deux fois moins
d’informations génétiques que la cellule de départ. Obligation de fusionner
avec un autre gamète pour redonner un individu = fécondation. (Différent de
la mitose qui est une reproduction "conforme")
 deuxième conséquence: très grande variabilité des gamètes produits, donc des
descendants potentiels d’une espèce donnée. Ceci résulte des possibilités de
brassage de l’information génétique à l'intérieur des cellules.

Ce brassage est dû:


1) A la répartition aléatoire des chromosomes en anaphase
réductionnelle.
2) A des échanges intra-chromosomiques en prophase I
réductionnelle. Fig.22 + 23
Remarque 1:
Chez l'homme
- lors de 1) on a 223= 8.388.608 possibilités de spermatozoïdes.(Si on a un seul gène
par chromosome donc pas de crossing over)
- A la fécondation on a union au hasard de 2 gamètes génétiquement variés =˃
8388608 X 8388608 = 7,036 874 418.1013 (70 000 milliards) de possibilités
d'individu fils.

Remarque 2 : Chez les organismes femelles la méiose ne produit pas 4


mais un seul gamète fonctionnel.
L’information génétique restant confiné dans trois globules polaires.
Fig. 18 b +18 c

Chez les organismes diploïdes la gamétogénèse et donc la méiose produit


des gamètes haploïdes qui seront utilisés pour la fécondation.
En revanche chez les organismes haploïdes il faudra d’abord une fusion
des cellules avant d’engager le phénomène de méiose qui donnera naissance à de
nouveaux individus.
Chez les diploïdes c’est donc la phase haploïde qui est la plus
courte (état de gamète) On parle d’organismes DIPLOBIONTIQUES.
Chez les organismes haploïdes c’est la phase diploïde qui est la plus
courte (zygote), on parle alors d’organisme HAPLOBIONTIQUE. [Ex:
moisissures, certaines algues vertes et de nombreux protistes
(micro-algues, protozoaires)]
(Tous les animaux sont diplobiontes ; les végétaux supérieurs le sont
presque, leur phase haploïde se réduisant à quelques noyaux cellulaires.)

37
5) La fécondation

a) Généralités
La fécondation est indissociable de la méiose.
Chez les organismes diploïdes
(diplobiontique) elle permet le retour
à la diploïdie. Chez les organismes
haploïdes (haplobiontique), la
fécondation permet la formation d’un
zygote à l’origine d’une nouvelle
cellule. Fig.29

e) Définition
Fécondation: union de deux gamètes haploïdes donnant naissance à une cellule œuf
ou zygote diploïde.

f) Les différentes modalités de fécondation


 Il existe de grandes différences au niveau des modalités de fécondation
(externe, interne…, anisogamie-gamètes de taille et de morphologie
différentes-, isogamie-gamètes identiques : organismes unicellulaires,
champignons algues-, fertilité…).
Chez les diplobiontes, il existe en général une anisogamie (Tous les animaux).
Le gamète mâle est plus petit car l’ovule contient des réserves destinées à la
multiplication du zygote.
Des différences concernent le stade de la méiose où le gamète femelle sera
fécondé par le spermatozoïde.
Chez les mollusques la fécondation aura lieu au stade ovocyte 1 ce qui
déclenche la fin de la méiose.
Chez les poissons la fécondation aura lieu au stade ovocyte 2 et chez les
échinodermes, au stade ovotide = ovule avec les deux globules polaires.
Fig.18b
 Il existe aussi des points communs. Il y a systématiquement rapprochement et
fusion de deux gamètes. Une caryogamie (fusion des noyaux) va donner
naissance au zygote qui rentre soit en mitose (chez les diplobiontiques) soit en
méiose (chez les haplobiondiques). Fig. 24 + 25 + 26 + 27+28
+ vidéo "la fécondation" 4'18

Info: chez l'homme


 Taille de l'ovule: 120 µm
 Spermatozoïde: tête-> 5 µm
Longueur-> 50 µm

38
D) Amélioration des espèces: modifications du patrimoine génétique des
organismes aquatiques

Il est possible d'améliorer les potentialités d'une espèce


(croissance, résistance, aspect…) par une modification de
son patrimoine génétique. Autrement dit, on améliore le
phénotype par modification du génotype. Pour cela trois
types de méthodes sont utilisées :
 Sélection par croisements Fig.35
 Polyploïdisation
 Transgénèse

1) Définitions

o Génotype : l'ensemble des gênes, c'est-à-dire, l'ensemble des


caractères génétiques héréditaires transmissibles d'un organisme.
o Gène : fragment d’ADN codant pour une caractéristique
40 000 gènes
Homme ≈

(Une protéine -> un caractère)


o Phénotype : ensemble de caractères exprimés par les gènes d’un
individu
(Caractéristiques visibles: couleur, forme, taille, résistance,...)
Le phénotype est lié au génotype.
o Génome: ensemble des gènes d'une espèce.

2) Espèces concernées par les modifications du patrimoine


génétique
Poissons : salmonidés, poissons marins (bar, daurade, turbot), poissons
d’eau douce (aquariologie)
Mollusques : huitres, vénéridés, pectinidés
Crevettes
Quelle que soit l’espèce les modifications génétiques ont cherché à
améliorer principalement le taux de croissance, la résistance aux
pathologies, aspect (forme, coloration)

3) Techniques utilisées

a) Sélection par croisements

La méthode consiste à croiser entre eux des individus présentant des caractéristiques
phénotypiques (liées au phénotype) intéressantes. On obtiendra une descendance
dans laquelle ces caractères apparaîtront d’une façon stable et transmissible
(héréditaires).

39
On peut améliorer génétiquement l’espèce afin d’obtenir des individus aux
caractéristiques intéressantes. Cette méthode ne peut se concevoir que si certaines
caractéristiques sont réunies:
 un caractère clairement identifié et mesurable, utilisable comme critère de
sélection. Ex: la taille ou la coloration.
 ce caractère doit posséder une variabilité naturelle.
 il doit être transmissible de façon stable dans le temps
 on doit pouvoir reproduire l'animal en élevage
 on doit pouvoir se placer dans des conditions qui minimisent l'influence de
l'environnement et être sûr que c'est le génotype qui est le facteur limitant les
performances

Sous ces conditions, un programme de sélection génétique pour C. gigas peut être
conçu. Par ex. :
Constitution d’une population de départ avec une diversité génétique
importante
Production de différentes familles
Testage des familles dans différents environnements pour éliminer l’influence
de facteurs externes
Sélection des familles aux caractéristiques intéressante et stables
Sélection des meilleurs animaux dans les familles
Croisement des meilleurs individus entre eux
Annexe 1
Exemples de sélections :
Populations résistantes contre la bonamiose (huître plate)
Mortalité estivales, viroses (huître creuse)
Augmentation du taux de croissance : Salmonidés, bar, turbot, crevettes
salmonidés résistant à certaines pathologies

Le risque lié à cette technique traditionnelle de sélection de phénotype est de


conduire à la consanguinité avec réduction de l'optimum de performance.

g) La transgénèse

La transgénèse conduit à la formation d’organismes


génétiquement modifiés ou OGM en modifiant le génome d’un
individu. On introduit de nouveaux gènes dans ce
génome. La molécule d'ADN étant universelle, on
peut introduire un gène étranger à l’espèce modifiée.
Le nouvel ADN est introduit dans des cellules
"totipotentes". La totipotence est, en biologie, la propriété
d’une cellule de se différencier en n’importe quelle cellule
spécialisée et de se structurer en formant un être vivant
multicellulaire = cellule œuf chez l'animal et plusieurs types
de cellules (comme feuille) chez les végétaux.
40
On peut citer comme exemple l'obtention de saumons transgéniques par
introduction dans le génome d'un gène codant pour les facteurs de croissance. Le
taux de croissance de l'animal augmente alors.
Actuellement réalisable techniquement, la transgénèse reste une voie d'étude car les
organismes modifiés ne font pas l'objet d'une autorisation de mise sur le marché
(AMM)

Actualité: La société
AquaBounty (Massachussetts) a
annoncé le 4 août 2017 avoir
vendu ses premiers saumons
génétiquement modifiés pour
croître plus vite. Le nom des
acheteurs canadiens n’a pas été
dévoilé… (Science et Avenir-7/08/17)

Vidéo "comment fabriquer un


saumon transgénique"2'34"

h) Polyploïdisation
Vidéo Viméo 2'07 + huîtres génét. modif. 2'34
C'est une méthode qui consiste à multiplier le génome d’un individu.
Les chromosomes ne sont pas modifiés mais l’organisme va posséder des
chromosomes surnuméraires.
On passe d'organismes diploïdes a organismes triploïdes (3n) ou tétraploïdes (4n)
non classés parmi les OGM.
Ce sont des OVM: organismes vivants modifiés.
Cet excès de gènes entraine des modifications du métabolisme.

Cas de l’huitre creuse : on a cherché à obtenir des individus triploïdes


pour 2 raisons :
 Augmentation taux de croissance
 Blocage de la production de laitance

Le principe de l’obtention des organismes triploïdes reposait à l’origine sur le


blocage de l’expulsion du deuxième globule polaire après fécondation.
Cette rétention se faisait par substances chimiques ( Cytochalasine B,
Diméthylaminopurine.)
Le résultat est l’obtention d’un gamète femelle avec un double jeu de chromosomes.
La réunion avec les chromosomes du spermatozoïde ne permettait pas une
triploïdisation totale des gamètes traités (80% seulement)
De plus, les substances utilisées étaient dangereuses car elles bloquent le
développement cellulaire.

41
Pour abandonner progressivement l'utilisation de traitement chimique, on a cherché
à produire des individus tétraploïdes (Car un individu 4n et un individu 2n donnent
des gamètes respectivement 2n et n. A la fécondation, l'association des gamètes
donne un individu 3n)

1ère technique (brevet 1995, maintenant dans le domaine publique) : partir


d’individus triploïdes femelles produisant un peu de laitance chez qui on a bloqué
l’expulsion du 1er globule polaire. On obtient un individu tétraploïde par fécondation
avec un diploïde.
*
+ 2éme technique (brevet 2007) à partir d’individus tétraploïdes mâles on a pu
obtenir une population importante de géniteurs tétraploïdes. On croise des parents
tétraploïdes (mâles) et diploïdes (femelles) chez lesquelles on bloque l’expulsion du
deuxième globule polaire.
Les huîtres obtenues donnent des générations de tétraploïdes qui,
croisées avec des diploïdes, donnent 100% de triploïdes stériles.

*En écloserie, pourquoi prendre des individus ♂ et non ♀?


Une ♀ 4n produit quelques millions d'ovocytes et un ♂, plusieurs milliards de
spermatozoïdes. Donc, pour une même production, l'écloseur devrait acheter
environ 50♀ au lieu d'un seul ♂ (A 2000€ pièce !…)

Fig.30 Explication 1

Cette méthode pour avoir A


des 4n oblige à trouver des A
triploïdes fertiles.

Le traitement peu En partant de 4n:


provoquer la mort des - meilleure fertilité
B B'
Jeunes larves - meilleure survie

- 100% triplo.
Ne pas passer par - Génétiquement + divers
C
le brevet 2007 => car on repart (brevet 2007)
risque de fertilité des 3n avec bcp de parents 4n
alors que c'est dur d'avoir
de nombreuses femelles 3n

fertiles.
42 - Supression de fertilité
résiduelle
Fig.30 Explication 2

Principe de la gamétogenèse Gamétogenèse chez les Représentation de


globules polaires mollusques et crustacés chromosomes à
deux chromatides
1 ovule

4 spermato.

Polyploïdisation
C'est l'entrée du spermatozoïde
dans l'ovule (stade ovocyte 1-
2n n Fig.18b) qui déclenche la fin de
La méiose.
1erglobule polaire 2èmeglobule polaire 1erglobule polaire 2èmeglobule polaire
bloqué bloqué
AA BA 4n

3n 4n 1erglobule polaire
1erglobule polaire 2èmeglobule polaire 2èmeglobule polaire
Bloqué
B'A CA
Ovule 2n + spermato. 2n (issu de 4n) 4n œuf 3n
B' C
Cas des salmonidés :
Les individus triploïdes sont obtenus par blocage de
l’expulsion du 2éme globule polaire.
Les méthodes sont:
 chocs thermiques (élévation rapide de la température
jusqu'à 30°C) maxi 80% de succès.
 chocs de pressions (500 à 700 fois la pression
atmosphérique) qui bloquent le globule polaire à
l'intérieur de l'ovotide 90% de réussite => méthode la plus répandue.

Il est possible d’obtenir des triploïdes par croisement de mâles tétraploïdes avec des
femelles diploïdes, mais la méthode par chocs hyperbares est la plus rentable au
plan économique. (Contrairement à l'huître creuse)

La polyploïdie est utilisée par l'homme chez de nombreuses


espèces: carassin, carpe argentée, carpe commune…

Fig.35

43
E) Histoire de vie des principaux groupes d’espèces élevées

1) Cas des mollusques bivalves

Tous les mollusques bivalves ont un cycle reproducteur et de développement très


voisin en ce qui concerne les différentes phases de développement.
Tous passent par les mêmes stades larvaires :
cf. M54 + Fig.31 à 34
Trochophore
Véligère D (larves petites)
Véligère à umbo (larves évoluées et moyennes)
Pédivéligère oeillée (larves grosses)

Tous subissent une métamorphose qui, après fixation, conduit à la formation de


naissain. Les principales différences étant essentiellement dues à l’influence des
conditions du milieu.
( Ex. huître creuse: l’ensemble du développement larvaire dure environ 1 mois à 21 –
22°C et seulement 11 jours à 25 – 26°C)
Une fois le naissain obtenu, les animaux atteignent leur maturité sexuelle au bout de
1 an. A l’issue de la maturation sexuel, les mollusques auront plusieurs stratégies de
reproduction et plusieurs modes de sexualité (gonochorisme / Hermaphrodisme).

a) Développement larvaire Fig.36

Après la phase de gamétogenèse vient de la ponte.


Elle se réalisera pour des températures spécifiques en fonction de l’espèce. En
écloserie on peut attester que la fécondation à bien eu lieu en observant l’expulsion
des globules polaires.
L’embryon évolue vers une larve trochophore en quelques heures.
CF. conchyliculture

Cette larve se déplace de façon autonome grâce à une couronne ciliaire. Elle possède
une bouche et un début de tube digestif.
Au bout d’une douzaine d’heures on rentre dans l’étape véligère. Cette larve
différencie une coquille (prodissoconque), un tube digestif, un vélum (organe muni
de cils qui jouent un rôle dans la nage, l’alimentation et la respiration)
La larve passe par différents stades jusqu’au stade pédivéligère oeillée apte à la
fixation. Cette fixation s’accompagne d’une métamorphose avec perte du vélum et
de l’œil (mytilidés, pectinidés) et aussi du pied chez les ostréidés. La coquille
définitive se développe.
On obtient alors du naissain qui se transformera en juvénile puis en adulte jusqu’à sa
première maturité sexuel au bout d’un an.

44
i) Stade adulte et reproduction

Chez les mollusques bivalves, les animaux sont capables de produire des gamètes
CF. conchyliculture

dès la première année, mais en petites quantités. Ce n’est qu'à sa 2ème année de
vie que le mollusque est véritablement fertile.
Les gonades vont se différencier au début du printemps, la gamétogénèse dépendant
essentiellement de la température (5-7°C pour les moules; 7-8°C pour l’huitre creuse,
les palourdes et coques; 10-11°c pour l’huitre plate).
La gonade va progressivement se former et se différencier dans le manteau ce qui
entraîne plusieurs types de stratégie de reproduction en fonction de l’espèce
considérée. Différents facteurs interviennent: la température, la richesse du milieu
en nourriture (gamétogénèse) et la salinité. L'expulsion des gamètes est favorisée
par la présence de gamètes du sexe opposé.
Fig.37
b.1) Chez les mytilidés / vénéridés(palourdes) / cardiidés (coques, bucardes) :
Evolution de la gonade vers le sexe mâle ou le sexe femelle (espèces
gonochoriques).
Les gamètes sont expulsés dans le milieu extérieur (oviparité)
 Chez les mytilidés : Ponte possible entre 10-20°C (M.gallo) et
8-20°C (M.edulis) (Mort: 28°C)
 Chez les vénéridés / cardiidés : Ponte possible si une T°C seuil
est atteinte 18-20°C. (Mort: 30°C)

b.2) Chez les pectinidés : hermaphrodisme simultané. La gonade


développe à la fois une zone ovarienne et une testiculaire mais les
gamètes ne seront jamais libérés en même temps. (Partie
antérieur=testicules, partie postérieur=ovaire. C'est le "corail") Si ce sont
les ovules qui sont libérées, la zone testiculaire régresse et vice versa.
Pecten maximus: ponte > 15°C

b.3) Chez les ostréidés, il y a évolution de la gonade vers le sexe male


puis inversion sexuelle = hermaphrodisme protandre successif (=alterné)

Chez les huitres creuses il y seulement une inversion


annuelle possible. Des individus qui ne changent pas de sexe.
Ponte à partir de 18°C. Oviparité.
Chez les huitres plates on a une première ponte male puis
femelle sur la même saison de reproduction (jusqu’à 3
inversions possibles).Ponte à partir de 16°C. Dans le cas de
l’huitre plate, la femelle conserve les ovules fécondés 8 à 10j
dans la cavité palléale et libère des larves. Il s’agit
d’ovoviviparité.
vidéo 1'17''-plates/creuses

45
2) Cas des poissons

a) Cas des poissons marins

Le bar, la dorade, et le turbot sont des espèces fécondes et ovipares. La maturité


sexuelle est atteinte à partir de 2 ans.

Fécondité
Mode de
en Œufs Maturation Reproduction Ponte
sexualité
captivité
200 000 à Gonochorique Photopériode Déc-fév Hiver 13°C
Bar 300 000/kg ↘ Photopériode
Poids Vif ↗
1à3 Hermaphrodite 14/15°C Hiver 16/18°C
millions/kg protandre: de 0 photopériode
Daurade
de PV à 3 ans= puis →

500 000 Gonochorique Mai/juillet Juillet=18°C Juin/juillet


à1 12/17°C photopériode 12/17°C
Turbot
million/kg ↗
de PV

a.2) Cycle de développement embryonnaire et larvaire

Rappel: chez les poissons, la méiose est inachevée(Fig.18b)


Le 2ème globule polaire est émis après pénétration du spermatozoïde.
Œufs: translucides, flottants, mesurent environ 1 mm de diamètre.
Incubation: quelques jours, puis apparition d'une larve vésiculée
(réserves vitellines)
Alimentation dans les premiers jours: vitellus, le temps que la bouche
s'ouvre.
Résorption des réserves: environ 15 jours.
Alimentation: zooplancton.
Développement larvaire: 5 à 6 semaines avec mise en place du tube
digestif, des nageoires, du système musculo-squelettique avec ou non
vessie gazeuse.
Turbot: métamorphose=migration de l'œil (20 jours après éclosion)
Turbot : développement larvaire : 30 jours puis juvénile = sevrage.
Bar : 40-45 jours
Dorade : 45-50 jours Vidéo "France turbot" 13'
INFO turbot: (Filiale du groupe ADRIEN
C'est l'œil droit du turbot qui migre à gauche. repris par Gloria Maris)
Le turbot est "senestre" (gaucher)
La plie, la limande, la j) Cassont
sole… des salmonidés
"dextres"(droitiers)

46
Truites et saumons sont gonochoriques.
Fertilité moins importante que les poissons marins: quelques milliers
d’œufs / kg de Poids Vif.
Taille des œufs: environ 5 mm.
Durée d’incubation: environ 1 mois (48h chez les p. marins)
Taille de larve à l'éclosion: environ 1 cm avec de très grosses réserves
vitellines.
Progressivement la réserve vitelline se résorbe (1 à 3 mois)
L’alevin évolue ensuite vers les stades juvéniles puis adultes.

(Fig.38+39+40+41+42 + Vidéo "repro. truite"5'24'')

3) Cas des crustacés


(PowerPoint)
Les crustacés (arthropodes : organisme à appendices articulés)
sont des espèces gonochoriques.
Chez les crustacés, plusieurs stades larvaires sont successivement
possibles mais pas forcément rencontrés chez toutes les espèces:
nauplius -> métanauplius -> Protozoé-> Zoé -> mysis -˃ mégalope
Ça fait beaucoup de gros mots !!

Œuf

Copépodes Nauplius Cypris Cirripèdes

Artémia

Zoé Mégalope Crabe

Krill Mysis
Stade
d'éclosion
(Crabe et homard)
Crevette japonaise
Homard Métanauplius
Protozoé
Métazoé

47
Le premier stade nauplius est caractéristique des crustacés.
Le nauplius peut être libre et planctonique (Pénéides) ou, chez
les espèces incubatrices, évoluer dans l'œuf jusqu'à des stades plus
avancés.
Par exemple, à l'éclosion apparaissent des larves protozoés chez les
crabes puis zoés et mégalopes.
Les caridés (crevette rose) commencent par le stade zoé et les homaridés par mysis.
Les ciripèdes (balanes) sont particuliers. Ils passent de nauplius à cypris.

La larve de crustacés évolue par mues et métamorphose vers la forme adulte.


Vidéo. nauplius + fig.43 + 44
(PowerPoint 3 images)

c.1) Cas des pénéides (Penaeus japonicus)


Rappel:
 les crustacés pénéides = plus de la moitié des tonnages de crustacés produits
dans le monde soit 4 millions de tonnes (France: 2000t, métropole: 50t).
 l'élevage est basé sur une reproduction artificielle. (France: 2 écloseurs,
Charente et Leucate pour 30 producteurs !)
(1) Vie adulte et reproduction

(1.1)Points communs des pénéides:


une faible longévité (2 à 3 ans)
une grande fertilité (150 à 600 000 œufs par femelle)
elles sont ovipares Fig.45 + 46

(1.2)Fécondation et devenir des œufs


La fécondation (fin février début mars) se fait par:
rapprochement des sexes et dépôts de spermatophores sous le thorax
de la femelle.
Les ovules libérés (ponte 1 mois après fécondation) sont fécondés au
contact des spermatophores et sont directement envoyés dans le milieu
naturel.
remarque: en élevage, il existe deux techniques de ponte
- contrôle des facteurs externes (photopériode, éclairement,
température)
- section du pédoncule oculaire (levée de l'inhibition de la maturation)
Chez la plupart des autres espèces de décapodes, les œufs fécondés sont
gardés sous l’abdomen et libérés avant l’éclosion (crevettes d'eau douce: 20 à
30 œufs incubés environ 4 semaines).

A cause de la faible longévité des pénéides, il y aura deux cycles de reproduction


maximum modulés suivant la température et de la lumière.

48
(2) Vie larvaire

(2.1) Ponte nocturne


Eclosion : 14h après la ponte à 27°C.

(2.2) apparition de larves planctoniques:


6 stades nauplius (nourriture d'abord endogène-vitellus-
puis phytoplanctonique à partir de N3- total: 50 à 60h),
3 stades Zoé (phytophage puis omnivore - total: 72h)
3 stades Mysis (omnivore à prédominance carnée)
Au total, le développement larvaire dure environ 2 à 3 semaines.

(2.3) Stades Post-Larvaires: PL1 à PL22(=> 22mues). A partir de


PL10-11 : Comportement benthique. A chaque stade post-larvaire
correspond une mue. (Durée totale: 2 à 3 semaines)

(2.4) stade juvénile: à partir du moment où l’animal atteint le


stade juvénile, son développement avant la commercialisation dure
quelques mois.

(2.5) stade adulte: carnivore, nécrophage, brouteur.


En France, les crevettes juvéniles introduites au printemps dans les marais à une
taille de quelques mm sont commercialisées de juillet à novembre entre 15 et 40 g.
(Ex: Pen-Bron 5000 crevettes de 5mm en avril => résultats allant de 100% de perte à des crevettes
de 40 mm en septembre.

c.2) Cas du homard (Homarus gammarus)


La production française : entre 400 et 500 tonnes / an.
Le homard breton se raréfie malgré une forte règlementation ( surpêche, pollution
marine).
Plusieurs tentatives de repeuplement (sea-ranching ou pacage) ont lieu à partir de
reproduction en écloserie (France-Houat 1985, Canada, Norvège)

(1) Vie adulte et reproduction

Le homard atteint la maturité sexuelle à 5 ans environ.


La femelle mue peu de temps avant l'accouplement, en été. Le mâle la
retourne sur le dos et se sert de ses pléopodes modifiés pour introduire son
sperme dans les orifices génitaux femelles. Il peut y être conservé un an dans
des spermatophores.
La ponte (+ fécondation), peut avoir lieu de 10 à 15 mois après l'accouplement.
7 à 80 000 œufs se collent à l'abdomen sur les pléopodes de la femelle ( "grainée")
Eclosion des larves 10 à 11 mois plus tard, chaque soir durant 2 à 3 semaines.
Une femelle ne se reproduit donc qu'une fois tous les deux ans (ponte 10 à 15
mois après l'accouplement)

49
(2) Vie larvaire
Rappel: chez les mollusques et les crustacés la méiose est réalisée après fécondation.
Les deux globules polaires sont émis après pénétration d'un spermatozoïde.

(2.1) taux de survie


dans la nature: sur 1 000 000 de larves au départ, 1 à 10
arriveront à l'âge adulte. (0,0001%)
en écloserie, taux de survie: larves-30 à 50%, juvéniles-85%

(2.2) L'élevage larvaire dure environ 15 j. à 20/22°C


La larve homard éclos au stade mysis: stades I.
Puis viennent 2 mues successives (stades II et III)
Fig.48
Les larves sont carnivores et nourries, en écloserie, avec Artemia salina.
Gros problèmes de cannibalisme.

(2.3) Dernière étape après métamorphose:


le stade IV qui ressemble à l'adulte ( Post-Larve ) Elevage un an en case
individuelle à 18°C jusqu'au stade XII ou XIII (=8 mues)

(2.4) Immersion des juvéniles. Reproduction 4 ans plus tard.


Fig.49 + 47

4) Cas des algues


Vidéo "carburants de la mer" 4'21''+
"Des algues dans nos villes"5'

Cultures d'algues en Indonésie

d.1) Productions
Macroalgues: production mondiale: environ 30
millions de tonnes (2013) dont 80% issues de cultures.
o 65% servent directement à l'alimentation humaine.
o du reste sont extraits des alginates, des carraghénanes et agars pour
l'industrie agroalimentaire.
Microalgues: hors fourrage produit par les écloseries, production mondiale = 20
000T environ (Poids frais=>4200T poids sec). Pour l'alimentation humaine, on peut
citer Spirulina ("super aliment" riche en protéines) et Chlorella (Détoxifiante,
immunostimulante). Fig.49'

50
d.2) Diversité de reproduction des algues

On distinguera le cycle biologique des micro-algues (phytoplancton) de celui des


algues macrophytes.
Dans le premier cas, le cycle biologique est uniquement basé sur les
phénomènes de division cellulaire: mitose + méiose. (Bourgeonnement ou
division cellulaire ou reproduction sexuée)
Dans le second cas les organismes présentent une organisation plus complète
et vont différencier des zones de reproduction. Cette reproduction sera basée
à la fois sur la mitose (bouturage) et la méiose (formation de gamètes)

vidéo "repro Fucus" 8'04'' + Fig.29 "cycle de vie" + Fig.50 + 51


(NB: fucocératène = substance qui attire les anthérozoïdes)

(1) Lorsque l’appareil végétatif diploïde (2n chromosomes) engendre directement


les gamètes à n chromosomes, l’individu est un gamétophyte. Les gamètes
fusionnent pour former un zygote à 2n chromosomes fondateur de la nouvelle
plante. Cet organisme présente un seul type d’individu végétatif, à appareil
végétatif diploïde. Le cycle est monogénétique diplophasique.(Fucus)
=> 1 génération Fig.51a + 52
(2) Ce même type de cycle peut se voir chez des groupes dont l’appareil végétatif
est haploïde (n chromosomes); le zygote (2n chromosomes) issu de la
fécondation évolue directement en spores haploïdes à l’origine du nouvel
individu (n chromosomes). Le cycle est monogénétique
haplophasique.(Spirogyre = algue verte filamenteuse)
Fig.51b + 53
(3) Lorsque l’individu végétatif diploïde (2n chromosomes) engendre des spores
haploïdes par une méiose, l’individu est un sporophyte. Puis, les spores
germent pour devenir des individus végétatifs haploïdes (n chromosomes), ce
sont des gamétophytes ; ils produisent des gamètes qui fusionnent pour créer
un zygote fondateur d’un nouvel individu végétatif diploïde.
L’espèce présente 2 types de générations à appareils végétatifs, soit haploïde,
soit diploïde. Le cycle est digénétique haplodiplophasique.
(Quand la génération diploïde est identique à la génération haploïde, le cycle
est isomorphe; quand cela n’est pas le cas, le cycle est hétéromorphe.)
(Ulve, laminaires) Fig.51c + 54 + 55

(4) Chez les algues rouges, les cellules de reproduction sont toujours dépourvues
de flagelles. Le cycle de certaines algues rouges se complexifie. Il montre trois
générations d’individus, l‘une haploïde et deux diploïdes (On a longtemps cru que
c'était deux algues différentes !!)Trigénétique haplodiplophasique. (Porphyra)
Fig.51d + 56 + doc avec 6 photos

51
X 600

Fucus Spirogyre

52
Ulve

Porphyra

X 600

Spirogyre
Conclusion:
Chez les algues brunes, la reproduction
est souvent haplodiplophasique à
partir d'un thalle diploïde (qui donne -
méiose - spores(n) - gamétophyte -
gamètes - zygote (2n) - thalle (2n)).
chez les algues rouges, c'est la même
chose à partir d'un thalle haploïde (qui
se différencie en gamètes - zygote (2n)
- plantules diploïdes - méiose - spores
(n) - thalle haploïde).

d.3) Modes de production


Il existe différents modes de production: Fig.57

(1) Cultures de pleine eau par voie sexuée


Vidéo. "Bretagne Algolesko "2'17''
(1.1) Laminaria japonica (Kombu ou konbu)
Algue brune cultivée en Chine, Corée, Japon: 5 millions de
tonnes (cf. fiches)
Cette culture repose sur le cycle des laminaires:
Fig.58
- récolte de sporophytes dans le milieu naturel
- mise en bassin à 10.15°C
- largage des spores et fixation en une demi-journée sur
des cordelettes
- puis étape microscopique: gamétogénèse, gamétophyte,
Serre de jeunes sporophytes
fécondation et naissance de plantules sporophytiques.
(30 à 50jours)
- plantules de 3-5 mm transférées en mer (Dvpt sur 2 ans)
Augmentation de la productivité par
- tip cutting (ablation de la lame ou fronde – FIG.13)
Pêche - sélection génétique

(1.2) Undaria pinatifida (Wakame)


(cf.chap.III, Reproduction asexuée, Fig.16, 5.1" application de la mitose"
+ fiches)

Algue brune. Technique similaire à celle employée avec les


laminaires sauf que l'on joue sur la température pour
moduler la fécondité des gamétophytes.

53
(1.3) Porphyra sp. (Nori qui entoure les Sushi)(Cf. fiches)
Algue rouge cultivée au japon
Mode de culture Fig.59 + fiche CEVA
- printemps: récolte de gamétophyte macroscopique (n)
- mise en bassin avec supports calcaires où les gamètes
donnent des carposporophytes (2n) produisant des
carpospores qui se fixent (coquilles de bivalves...)
- naissance de la phase conchocelis microscopique,
multiplication, maturation (octobre)
- ensemencement de filets par conchospores (n)
- récoltes jusqu'au mois d'avril

(2) Cultures de pleine eau par bouturage


Genre Eucheuma (cf. chapitre II + fiches)
 Rhodophycée: Philippines, Indonésie (850 000 t)
 Des fragments sont disposés sur des lignes de culture.
Récolte au bout de 1 à 2,5 mois
 Sélection des souches les plus performantes

(3) Culture en lagunes


(3.1) Gracilaria (Macroalgue.Cf.fiches)
 Rhodophycée macrophyte: Taïwan
 Fragments d'algue dispersés au fond de lagunes.
Développement complet: 30-45 j
 fertilisation possible
(3.2) Dunaliella (Microalgue verte - caroténoïdes)
 ajout de nutriments possible

(4) Cultures en bassin


 macroalgues: Chondrus, Palmaria, Gracilaria
microalgues: Spiruline, chlorelles
 même type de bassin avec plus de brassage pour les
"macro" que pour les "micro"
Palmaria palmata (5) Les photobioréacteurs (Race way) Vidéo. "Chlorella"4'56"
Peu développés

(6) Conclusion:
 pleine eau et lagunes: culture de masse. Alimentation,
Vidéos: extraction.
"Algues: fillière  milieu semi-contrôlé = bassins ouverts: production
prometteuse" 6'15" + limitée. Complément nutritionnel, cosmétique
Thalassa 1'14" + "Algues  photobioréacteurs: faible production, extraction de
en Bretagne"8'44" et molécules à forte valeur ajoutée
"Culture algues marines
St Malo" 1'41"
54
F) Contrôle de la reproduction

1) Généralités

Des mécanismes régulent la reproduction pour qu'elle puisse s'effectuer dans les
meilleures conditions possibles et avec les meilleures chances de réussite. Pour
cela, des contrôles, liés entre eux, vont intervenir à 2 niveaux :
contrôles sous l’influence de facteurs externes
contrôles sous l’influence de facteurs internes

a) Principaux facteurs externes:


T°C
Lumière (photophase)
Alimentation
Facteurs externes de stimulation (phéromones, gamètes)
Salinité (en lien avec la température)

b) Facteurs internes:
Deux modes d'action:
par voie nerveuse
par voie sanguine (sang ou hémolympheinvertébrés)

Production par deux types de tissus :


o Tissus nerveux, constitué de neurones spécialisés = production de
neuromédiateurs / neurohormones véhiculées par voie nerveuse.
o Tissus endocriniens (constitués de cellules endocrines* = libération
d’hormones véhiculées par le sang).
(*Une glande endocrine est un organe interne qui sécrète des
hormones dans la circulation sanguine, lesquelles exercent alors leur
action spécifique sur des organes - ou des cellules - cibles distants. ...)

L’ensemble de ces facteurs internes agiront sur des organes cibles par voies nerveuse
ou sanguine, ces organes cibles étant entre autres les gonades.

2) Cas des mollusques

a) Facteurs externes

Les espèces élevées sont toute sous la dépendance de facteurs externes pour leur
reproduction. Ces espèces ovipares doivent nécessairement pondre au même
moment pour optimiser la rencontre des gamètes.

55
Gamétogenèse et ponte vont être régulées essentiellement par :
la température
la salinité
la nutrition
Ces facteurs agissent en synergie.
Certaines espèces ne pondront que si le seuil de température est atteint.
- Les ostréidés : 16°C edulis; 18°C gigas
- Vénéridés, cardiidés : 18°C
D’autres espèces pondent dans une plage thermique donnée
- les mytilidés: 5°C à 16°C environ.
Le phénomène de ponte subit aussi une amplification due à la
ers
libération par les 1 géniteurs de substances chimiques accompagnant les gamètes
libérés.
Ces stimuli externes vont agir directement sur la libération de facteurs internes
de contrôle par l’intermédiaire des récepteurs situés au niveau du manteau.

b) Facteurs internes

Chez les mollusques, des informations véhiculées par des nerfs afférents
(sensitifs) arrivent à un système nerveux constitué de deux ou trois paires de
ganglions nerveux (Cérébroïdes, pédieux, viscéraux). Des informations sont
renvoyées par des nerfs efférents (moteurs). Fig.60
Chez les mollusques l’activité de reproduction est corrélée à celle des ganglions
cérébroïdes. La reprise de la gamétogenèse est liée à l’augmentation du nombre de
cellules neuro-sécrétrices dans ces ganglions.
On assiste ensuite à une diminution précédant chaque ponte puis une
nouvelle augmentation lors de la restauration de la gonade. Ce contrôle du
développement de la gonade et de la ponte répond à une stimulation des récepteurs
du manteau.
Deux principaux types de neurohormones sont secrétés par les cellules des
ganglions en période de gamétogenèse:

amines cycliques
- dopamine (ponte)
- sérotonine (multiplication des ovogonies, vitellogénèse)
peptide somatostatine (reproduction en général)

Richard Brinsley Sheridan

56
3) Cas des crustacés

a) Facteurs externes

Sont impliqués dans les contrôles:


température
salinité
alimentation
photophase. Intervient dans le contrôle de la mue et de la reproduction, les
deux étant liés. Les variations de la photophase seront détectées par les
pédoncules oculaires.

b) Facteurs internes

Les crustacés comme les poissons sont particulièrement sensibles aux


stimuli externes que sont la lumière et la température. Ces facteurs stimulent la
sécrétion d'hormones contrôlant la reproduction.
Dans le pédoncule oculaire, il existe une structure nerveuse appelée organe x
capable de secréter des neurohormones (neuropeptides) inhibitrices quand la
photophase est réduite:
Fig.61 + schéma p.58

MIH: vers l'organe Y ---˃ bloque la mue. (Chez les crustacés décapodes, la
glande de mue est appelée organe Y. Elle est localisée dans la partie antérieure
du céphalothorax)
GIH: vers le ganglion thoracique ---˃ bloque le développement de la gonade.

Quand la photophase s'allonge, l’activité du pédoncule oculaire est stoppée et


l'inhibition hormonale levée.
Le ganglion thoracique peut alors secréter une neuro hormone appelée GSH d'où
gamétogénèse.
L’organe Y produit des hormones appelées ecdystéroides (ecdysone). Les
Ecdystéroïdes agissent sur la croissance des ovocytes et la vitellogénèse.
Parallèlement, elles bloquent la calcification de la carapace et active la croissance
des tissus ce qui conduit à un phénomène de préparation de la mue (pré-mue).
On peut déclencher la ponte en ligaturant ou sectionnant le pédoncule oculaire
des crustacés et bloquer la sécrétion de MIH et GIH.

57
4) Cas des poissons

a) Facteurs externes
Température Alimentation
Salinité Photopériode

b) Facteurs internes

Les poissons sont très sensibles aux stimuli visuels et lumineux (photopériode).
D’autres facteurs comme la température sont également importants.
Les lobes optiques sont en contact direct avec des zones nerveuses situées à leur
base: l'hypothalamus et l'hypophyse.
L'hypophyse est elle- même divisée en deux parties:
Une partie nerveuse (neurohypophyse)
Une partie endocrine (adénohypophyse)
Ces zones très proches constituent le complexe hypothalamo-hypophysaire (CHH).

58
C'est ce CHH qui contrôle l'activité des gonades par l’intermédiaire d'hormones
gonadotropes libérées dans le sang. Elles stimulent les gonades et favorisent la
libération d’hormones sexuelles qui contrôlent l’ensemble des phénomènes de
reproduction.
Pour éviter que le système ne « s’emballe » il existe un rétrocontrôle négatif des
hormones sexuelles sur l’hypophyse.
On a donc une cascade de réactions qui sont des réactions des stimulations
entre les centres nerveux et les glandes sexuelles:

Stimuli externes Lobes optiques Hypothalamus

Hormones
gonadotropes Neurohormones
Adénohypophyse GnRH: gonadotropin
GtH: gonado tropin releasing hormone
hormone

Ovulation
Gonades Hormones sexuelles ou
spermiation

Niveaux d'actions possibles


(Cf. ci-dessous)

LHRH
LHRH + Power
(=GnRH) Point
GtH

Stéroïdes sexuels

Anti œstrogènes c)
d)

59
e) Application technologique

Chez les poissons on peut agir sur les différents niveaux de contrôle des
phénomènes de reproduction :
centres nerveux
hypophyse
gonades

1) Contrôle par l'intermédiaire des centres nerveux

modification de la photopériode
En confinant les animaux avec une photopériode artificielle on contrôlera la
maturation sexuelle et la reproduction. De cette façon on optimise le
fonctionnement de l’écloserie et la commercialisation des animaux sur une période
plus longue.
injection de libérines
(Libérines: hormones d'origine nerveuse de l'hypothalamus qui déclenchent la
sécrétion par l'hypophyse de l'hormone hypophysaire correspondante.)
L’opération consiste à injecter des neurohormones par voie intramusculaire ou
intrapéritonéale. Luteinizing Hormone Releasing Hormone
On injecte soit de la LHRH synthétique, ou des hormones analogues de la LHRH. Ces
hormones vont stimuler l’activité de l’hypophyse. Elles miment donc l’activité de
l’hypothalamus.

truite
Exemples:

carpe
sécrétion
LHRH d'hormones
gonadotropes
carassins

bar saumon

carpe
sécrétion
analogue de la
d'hormones
LHRH
gonadotropes
carassins

bar

60
2) Contrôle par l’intermédiaire de l’hypophyse (Hypophysation)

Cette opération consiste à faire une injection d’hormones d’origine hypophysaire


(hormone gonadotropes) pour induire une réponse gonadique.
Extraits bruts d’hypophyse (cyprinidés) Riche en GtH
Analogues d’hormones hypophysaires généralement obtenus a
partir de mammifères (PMS : jument ; HCG : femme enceinte )
Autrefois. Maintenant = eCG
L’extrait brut d’hypophyse possède des inconvénients:
le géniteur est sacrifié
on est souvent confronté au problème de mélange d’hormones
dans les extraits, donc à des problèmes de dosage.
L’utilisation d’analogue est plus simple techniquement mais présente des résultats
aléatoires.

3) Contrôles par l’intermédiaire de stéroïdes* sexuels


* lipides sécrétés par les glandes endocrines dont font partie les
hormones sexuelles.
Il est possible de contrôler directement l’activité des gonades et notamment
l’activité de l’ovaire en injectant un analogue de la progestérone qui va permettre
l’ovulation. Il faut l'injecter en petite quantité sur des poissons dont l’état de
maturation ovocytaire est suffisamment avancé. On peut aussi injecter des anti
estrogènes qui vont augmenter l’activité du complexe CHH en bloquant l’action de
retro contrôle => GtH ↗

4) Autres contrôles hormonaux

 Hormone thyroïdienne -> maturation ovarienne


 Hormone de croissance -> augmentation du rapport gonado-
somatique (poids gonades/poids de l'animal)

61
IV) Perspectives nouvelles en aquaculture

A) Améliorations à l'échelle de l'organisme

1) Sélection par croisement

2) Polyploïdisation
(Cf. chapitre III "La reproduction"; sous-chapitre IV "modification génétique des
organismes aquatiques"; C. techniques utilisées.)
Fig.62: Théoriquement, l'huître creuse devrait être classée "espèces invasive",
donc interdite de culture… L'aspect "respect de la biodiversité" pousserait donc à
cultiver des huîtres triploïdes stériles sans impact colonisateur sur l'environnement…

3) Transgénèse
C'est pas sorcier "OGM du rififi dans les gènes"26'56"
a) Définition: technique consistant à transférer des gènes d'une
espèce vers une autre, ou d'un endroit à un autre dans un même
organisme, et à les faire s'exprimer dans leur nouvel
environnement (source INRA).
Déjà vu

Un gène est un fragment d'ADN qui code pour la synthèse d'une


protéine (ou d'un ARN fonctionnel) Chaque protéine est responsable
d'un caractère précis.
Fig.63
b) Objectifs
poissons:
 l’augmentation des taux de croissance (grâce à l’utilisation
d’hormones de croissance)
 une meilleure conversion alimentaire (grâce à des enzymes
régulant le métabolisme des lipides par exemple, pour remplacer
une partie de l’alimentation par du soja ou des huiles végétales)
 la résistance aux maladies (grâce à des peptides anti-microbiens)
 la tolérance au froid (grâce à des protéines antigel)
 et la stérilité (grâce à l’inhibition du gène codant pour l’hormone
responsable du développement des gonades)
Exemple: Le GloFish, de couleur fluorescente, est l'un des premiers animaux
génétiquement modifiés vendus comme animaux de compagnie. Il a été obtenu par
l'introduction d'un gène issu d'une méduse dans le génome d'un poisson zèbre.

invertébrés marins:
Les recherches sont moins nombreuses et avancées que sur les poissons 
difficultés crées par différents paramètres biologiques (taux de croissance,
multiplicité des croisements ...) Des crevettes transgéniques sont mentionnées sans
développement commercial à ce jour.

62
c) Technique
Fig.64: la technique est complexe…
1. identification du « gène d'intérêt » responsable de la caractéristique jugée intéressante.
2. construction du transgène: avec promoteur de transcription (qui permet la transcription) +
séquence codant la protéine d'intérêt + terminateur de transcription.
(Plasmide: forme circulaire pouvant passer d'une cellule à une autre)
3. transformation de la cellule cible avec pénétration de l'ADN (perméabilisation de la membrane par
différents procédés ou micro injection = biolistique-> canon à particules recouvertes d'ADN) et
intégration de l'information génétique (par enzymes ou intermédiaire d'une bactérie) L'ADN peut
être injecté dans un embryon ou un œuf fécondé; ou dans des gamètes; ou bien dans des cellules
totipotentes(Définition page 33).
4. sélection des cellules transformées car taux de réussite faible.(ex. de test: intégrer résistance à un
herbicide en même tps qu'un autre gène=> si la plante résiste à l'herbicide, c'est qu'elle à aussi l'autre gène)
Depuis 2015 environ, création d'un nouvel outil facilitant l'obtention d'OGM:
CRISPR-Cas9. (Cf. fiches)

63
d) propriétés
 Avantages: pureté, rapidité, possibilités de croisements très
diverses (hors espèces)
 Inconvénients: identification et clonage de la séquence de gène +
synthèse du gène obligatoire. Seul un petit nombre de gènes peut
être introduit.

e) Limites
L’utilisation d’organismes génétiquement modifiés est très
controversée.
 A l'échelle de l'individu:
Il existe des craintes sur le long terme de maturation sexuelle
précoce, de cannibalisme, de modification de nombreux
comportements.
 Environnement:
L’échappement d’espèces génétiquement modifiées dans
l’environnement peut avoir de nombreuses conséquences:
concurrence avec les espèces sauvages, croisement entraînant une
diminution de la biodiversité, risques de contamination par des
bactéries, des virus et des parasites ... Pour éviter
cela, il existe plusieurs techniques. On peut stériliser
les alevins par traitement hormonal. Il est aussi
possible de doubler la transgénèse : un gène est
verrouillé par un autre gène qui ne peut sauter que
par traitement hormonal non réalisable dans la
nature en cas d'échappée.
 Santé humaine:
L’effet de la consommation d’OGM sur la santé humaine n’est pas
connu à long terme. Certains craignent la production de toxines ou
d’allergènes, et l’apparition de nouveaux pathogènes due à la résistance
des hôtes.
Les positions divergent au niveau mondial.
(Cf. saumon transgénique page 34)
4) hybridation
On peut croiser des espèces (ou des genres) dont la proximité génétique
est suffisamment élevée.
Quelques hybrides sont intéressants en salmoniculture car
résistants à certaines maladies: TAC + saumon de Fontaine 
résistance à la SHV.
Autre exemple: TAC + Omble Chevalier  donnent des individus
adaptés aux eaux froides (Montagnes)

64
Cas du tilapia.
Le projet GIFT (Genetic Improvement of Farmed Tilapia) est un exemple
de programme axé sur la génétique d’une espèce importante pour
l’aquaculture:
Étude d'hybrides de tilapia du Nil et de souches élevées dans la région.
Objectif: développer des lignées pures, distribuer des souches aux
performances améliorées aux éleveurs pour améliorer la production en
élevage.

5) Populations monosexe
androgenèse:
Dans le cas du tilapia, les mâles sont préférés pour l’élevage car ils
grossissent plus vite que les femelles (Red Florida)
Deux possibilités:
Masculinisation directe par hormones (stéroïdes) avant
différenciation sexuelle. Mais: le taux de réussite n'est pas de 100%, cela
peut provoquer des mortalités chez le poisson, l'image de marque n'est
pas bonne (hormones). De plus, on ne connait pas bien les conséquences
sur l'alimentation humaine ni sur l'environnement. Cette pratique n'est
donc pas autorisée en Europe.
Passage par des néo-femelles.
Principe: un mâle YY croisé avec une femelle XX, produit un nombre
important d’individus XY, mâles. Les poissons YY dits «super mâles» sont
issus du croisement de mâles classiques XY et des nèo-femelles XY
produites par réversion hormonale (œstradiol) de mâles génétiques.
Un quart de la descendance a une configuration de type YY.
Fig.65
gynogenèse:
Chez plusieurs espèces de carpes d’intérêt commercial, les femelles ont
des taux de croissance supérieurs aux mâles au cours de la première
année de leur vie. Les éleveurs préfèrent les populations «tout femelles».
(Carassin doré, carpe commune, carpe argentée, saumon [car ♂
sexuellement plus précoces], esturgeon [pour les ovocytes])
Principe: ovule normal fécondé par un spermatozoïde sans
matériel génétique après traitement aux rayons X, U.V. ou
rayons gamma) => on empêche alors le 2éme globule polaire
d'être expulsé grâce, généralement, à un choc thermique.
La technique "super femelle" peut aussi être utilisée =>
donner des hormones masculinisantes aux femelles.

Il existe un déterminisme sexuel lié à l'environnement => dérive possible

65
6) Domestication
Les poissons d'élevage ne sont qu'à quelques générations de l'état
sauvage sauf le tilapia, la carpe, le carassin et la truite arc-en-ciel,
Certains caractères utiles dans le milieu naturel (comportement
reproducteur et territorial, fuite devant les prédateurs, capacité à
supporter le jeûne) sont plus un fardeau qu'un avantage en élevage.
L'existence de variabilité génétique exploitable pour certains de ces
caractères permettrait d'accélérer la domestication en favorisant les
caractéristiques favorables à l'élevage. Mais cela demande une
connaissance précise de la base génétique des caractères. (Etudes en
cours)

B) Amélioration du potentiel aquacole

1) Travaux sur l'alimentation


Fig.66
Face à la stagnation prévisible de la production des farines et huiles
issues de la pêche, on a cherché d'autres sources de protéines et
d'acides gras de bonne qualité en quantités suffisantes. La recherche
s’est donc orientée en particulier vers des matières premières végétales
tout en cherchant à conserver les qualités nutritionnelles et
organoleptiques des poissons d’aquaculture.

Vidéo "Regard
pêche
thon"3'15"

a) Les matières premières d'origine végétale.


Inconvénients par rapport à la farine de poisson:
Vu avec Bruno Sauvage

- moins adaptées aux besoins des poissons


- pas la même valeur nutritive
- pas la même appétence
Implique le respect des règlementations pour:
- éviter des contaminations d'origine microbienne, chimique ou
toxicologique
- la traçabilité des constituants (OGM) Fig.67
- tenir compte des conséquences sur l'environnement

66
b) Protéines
b.1 Une large gamme d’ingrédients végétaux est déjà prospectée
pour remplacer la farine de poisson. Les aliments commerciaux
actuels contiennent de 30 à 40 % de produits de source végétale.
b.1.1
- teneur en protéine faible (30% contre 60-75%, sauf le gluten
60%) Ex:
o gluten de maïs : très digestible mais mauvaise
réaction à l'extrusion
o gluten de blé : très digestible mais cher
o graines oléagineuses : pauvres en protéines et
Vu avec Bruno Sauvage

beaucoup de cellulose
o pomme de terre : beaucoup de protéines mais très
peu appétantes
- faible digestibilité (augmente par chaleur et forte pression)
Ex.: sous-produits oléagineux :
o tourteau de soja : assez digestible et assez cher
o tourteau de colza : digestible et bon marché
o tourteau de tournesol : contient beaucoup de fibres
- certains acides aminés essentiels peu présents
- produits et sous-produits de légumineuse (pois, lupins) : cher
- riches en vitamines
humaine et la nutrition des volailles et des porcs est prohibée en France et ne peut
l’alimentation aquacole et des animaux de compagnies est autorisée à compter du

b.1.2 Salmonidés: meilleurs résultats avec le soja


1er juillet 2017. En revanche, l’utilisation de farine d’insecte pour l’alimentation

b.1.3 Truite et daurade: combinaison de plusieurs source


En vertu du règlement CE 2017/893, l’utilisation de farine d’insecte pour

végétales
b.1.4 Coton, sésame, lin, fèves donnent de bons résultats
se faire que dans le cadre d’activités de recherche et développement

avec carpes, tilapia, poisson-chat, crevettes du pacifique.


b.2 Autres sources naturelles possibles
Krill de l'antarctique (60 à 70% de protéines mais forte concentration
en fluor)
Une alternative durable à l'aquaculture conventionnelle vise à nourrir
les poissons d'élevage par des larves d'insectes, elles-mêmes nourries
par des déchets agricoles. Vidéo "insectes"3'52"
En Indonésie il faudrait 180 tonnes de tourteaux d'huile de palme
pour produire 60 tonnes d'insectes puis 25 tonnes de poissons.
L'utilisation de microalgues ou de bactéries comme sources de
protéines est aussi explorée.
Ex: Chlorella sp. peut être source de protéines pour la T.A.C.
Les coproduits issus de la fabrication de bioéthanol à partir de blé,
maïs ou betteraves sont riches en protéines.

67
c) Acides gras
Un mélange d'huiles végétales peut fournir tout ou partie des
acides gras essentiels nécessaires aux poissons (oméga 3)
Saumon, truite, poisson-chat, turbot: 100%
Bar, daurade: 60%
Une période d'alimentation de finition, de l'ordre de 12 semaines en fin
du cycle d'élevage, permet de maintenir la valeur nutritionnelle de la
chair des poissons = préserve les ressources marines + assure un
développement durable de l'aquaculture.

d) Amélioration de l'alimentation
Utilisation de distributeurs à la demande: les poissons
apprennent à déclencher la distribution d’aliment.
Avantages théoriques: réduction du coût de l’aliment,
augmentation des taux de conversion et réduction des déchets et
de la pollution. En pratique, le bénéfice n'est pas forcément
évident: le système peut être déclenché par hasard, même si le
poisson n'a pas faim. De plus, une distribution à un seul endroit
favorise l'hétérogénéité, les plus forts ayant à manger.

e) remplacement des proies vivantes


Pour l'élevage au moindre cout des juvéniles des espèces à "petits
oeufs", on cherche à remplacer la nourriture vivante par des aliments artificiels
(microparticules<200µm). On évite ainsi le collectage dans le milieu naturel de proies
vivantes (procédé aléatoire dépendant des conditions environnementales) et
l’élevage spécifique (coûteux)

Exemple: les daurades peuvent se développer sans proies


vivantes mais l'utilisation de rotifères donne de meilleurs survie et croissance.

2) Soutien des stocks: pacage et sea- Pacage = plutôt


ranching eau douce et milieu
fermé.
a) Définition: Sea-ranching =
But: réintroduire une espèce disparue mer, milieu ouvert.
(ou en voie de disparition) dans le Le principe est le
milieu naturel marin avec deux même: prélever des
finalités: adultes-> repro. en
 patrimoniale = reconstitution écloserie-> relachage
d'une population naturelle dans le milieu naturel
 économique = reconstitution
d'un stock exploitable (ressemble à aqua. extensive)

68
Méthode: le pacage marin (aquaculture de repeuplement, Sea-ranching)
consiste à lâcher dans le milieu naturel, après une production en écloserie, des
juvéniles d’espèces migratrices (ou non). La pêche des adultes s'effectue lors de la
migration de retour. La pêche en mer doit
Production extensive de salmonidés

permettre de laisser suffisamment de


reproducteurs remonter les rivières pour qu'il y
Canada ouest - ©Ifremer

ait à la fois reproduction naturelle et possibilité


de prélèvements d'œufs pour un nouveau lâcher.
L'essentiel de la pêche actuelle de saumons
du pacifique est basé sur cette technique.

b) Exemples:
En France:
- Homard: dans les années 1970/80 à partir d'une écloserie construite sur l'île de
Houat dans le Morbihan.
- Coquilles Saint-Jacques: des zones de pêche sont régulièrement ensemencées en
naissain: Granville, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Rade de Brest, et Pertuis charentais.
Sur la façade méditerranéenne, des semis sont menés depuis 2012. Vidéo.6'18"
- Oursins: semis dans le Var en 2010.
- Omble chevalier: soutien des stocks dans les lacs alpins (lac Pavin) par lâcher
d'alevins.
En Europe: le pacage marin concerne principalement
l'esturgeon, la dorade japonaise (Pagus major) et le saumon atlantique.

Dans le monde:
- C’est dans le Pacifique nord que le pacage marin s'est développé à très grande
échelle. Les productions dépassent les centaines de milliers de
tonnes pour les saumons du Pacifique, quantités comparables
à l’élevage de saumon atlantique en cages.
Le Japon et Taïwan ont multiplié les programmes de pacage
marin avec aménagements côtiers en récifs artificiels. En plus
des saumons, les coopératives de pêcheurs gèrent des
(Sylvain Cordier/BIOS)
écloseries d’ormeaux, pétoncles, oursins, flet (poisson plat),
concombres de mer pour repeupler des zones précises du littoral.

c) Perspectives
Cette forme d'élevage en mer repose sur un dispositif d'attraction des
Le saviez- poissons: migration, son (associé à la distribution de nourriture) ou
vous ? même "parfum". Certains envisagent même sur ce principe des
les carpes "machines à pêcher automatiques".
koï Avantage: technique moins coûteuse et moins polluante
différencient
que les piscicultures en mer qui concentrent le poisson en
le classique
du blues ! cages. Le Japon envisage de l'utiliser pour assurer son
autonomie alimentaire en produits de la mer.

69
Une des difficultés: faire en sorte que des poissons ou
mammifères prédateurs ne repèrent eux-mêmes le
stimulus de "conditionnement"...

3) Techniques et espèces nouvelles

a) Techniques "nouvelles"

La conchyliculture est de plus en plus mécanisée (moules, filière...) Des essais sont
réalisés pour réduire la pénibilité physique de l'ostréiculture.
De nouveaux produits et techniques apparaissent (poches
australiennes...) même si l'activité est ancienne (XVIIème siècle).

Dans la plupart des pays, l'aquaculture marine ne peut accéder


à de nouveaux sites à cause de la compétition avec d'autres activités littorales.
Aussi, de nouveaux projets sont nés: les élevages au large (offshore), les systèmes
en eau recyclée (recirculée) et les systèmes intégrés.

a.1 Offshore
Sur des sites offshores, la dilution des rejets, leur
évacuation sont facilitées par les plus grands volumes
et échanges d’eau. De plus, les sites offshores offrent
une plus grande stabilité de la salinité.

 Des systèmes de filières sont utilisés en conchyliculture parallèlement à


des innovations en matériel d'élevage et mécanisation à terre. Ex.: pour
les moules, filières de surface, subflottantes ou de subsurface.
Fig.68
 Des projets sont en cours pour la culture d'algues.
Fig.69
 En pisciculture, il existe différentes formes de cages
avec, ou non, la possibilité d'immersion totale pour résister aux
tempêtes.( administration d’aliment par tuyau depuis la surface) Des
reconversions de plates-formes pétrolières sont en cours d'étude.
Fig.70+71+72+73+74 + vidéo"Fish farming système in 3D"- 35"

a.2 Système en eau recyclée Fig.75

Ce principe facilite l'implantation de piscicultures en réduisant leur impact


sur le milieu naturel.

70
Que ce soit en eau douce ou en eau de mer, ils fonctionnent sur le même
principe et permettent de contrôler la qualité du milieu d’élevage et d’y limiter
l’intrusion de pathogènes.
La majorité des systèmes apporte entre 5 et 20% du volume total par jour.
Après passage dans le bassin d'élevage (70 à 120% de renouvellement/heure) l'eau
chargée des déchets d’élevage est:

filtrée physiquement (reste aliments, fèces)


collectée et mélangée à de l'eau neuve (mer, forage)
traité à l'ozone ou aux UV
filtrée biologiquement (ammoniaque)
en partie dégazée (CO2) et en partie suroxygénée
redistribuée en bassin, partiellement ou totalement

Conclusion:
Investissements initiaux et coûts de fonctionnement
élevés=˃ technique réservée aux élevages intensifs d'espèces à
forte valeur ajoutée.
Technique inadaptée aux espèces de grande taille et à
croissance rapide (thon, sériole...)
Contrôle efficace des rejets, consommation d'eau réduite,
faible impact sur l'environnement=˃ voie d'avenir pour
l'aquaculture durable.

a.3 Systèmes intégrés


(A.M.T.I. (Aquaculture Multi-Trophique Intégrée) ou I.M.T.A.)
Le terme "intégré" signifie que les espèces sont cultivées à proximité les unes des
autres. Elles sont reliées par le flux de nutriments et d'énergie véhiculés par l'eau
dans une dynamique propre à chaque situation (taille d'élevage, localisation
géographique, climat, bathymétrie, courants).
La polyculture en étang constitue le plus ancien modèle de système d'aquaculture
intégrée.

o Ex.: élevage intégré porc-poisson en Inde Fig.76


La porcherie est construite sur une
digue ou au-dessus d'un l'étang, de
manière à ce que les déchets y
soient directement déversés.

Avantages:

Les déjections de porcs sont un


excellent engrais pour l'étang. La

71
productivité biologique et la production de poisson augmentent (carpes,
catla...)

Certains poissons se nourrissent directement des excréments qui contiennent


70 pour cent d'aliments digestibles.

Pas d' aliments de complément (qui représentent en général 60 pour cent des
intrants dans la pisciculture conventionnelle)

L'eau de l'étang est utilisée pour le nettoyage des porcheries et pour le bain
des porcs.

Autre exemple d'aquaculture durable au Vietnam

72
o 1L'aquaponie
L'aquaponie est une forme d'aquaculture intégrée qui associe une
culture de végétaux (hydroponie) en « symbiose » avec l'élevage de
poissons (eau recirculée). Ce sont les déjections des poissons, transformés
par les bactéries, qui servent d'engrais pour le végétal cultivé. L’enjeu
principal est de trouver et maintenir le juste équilibre.

o Des carences peuvent notamment concerner le fer et divers oligo-


éléments (qu'on pourra réintroduire, par exemple via des
décoctions d'algues et des extraits de fer chélaté)
L'Aquaponie associant 2 productions simultanées exige donc des
connaissances scientifiques et techniques poussées pour garantir la faisabilité
économique du système en intégrant les avancées technologiques des productions
hors-sol animales et végétales. Fig.77+ VIDEO. L'aquaponie se développe
en France 3'25

(Autre exemple d'AMTI au chapitre


"gestion des rejets et aquaculture
durable")
b) Espèces "nouvelles" Fig.78 + 79
b.1. Atlantique/Mer du nord
 Morue (Gadus morua)
 Flétan (Hippoglossus hippoglossus)
 Soles (Solea solea et Solea senegalensis)

b.2. Méditerranée
 Maigre (Argyrosomus regius)
 Sparidés (Sar, pageot, pagres, denté...)
 Thon rouge (T. thynnus)

73
b.3. Autres essais:
 Lieu jaune
 Sériole (carangidé comme carange, chinchard...)
 Platax (Aujourd’hui, Platax orbicularis est l’espèce prioritaire
du développement de la pisciculture lagonaire en Polynésie
française. La raréfaction de ce poisson dans les lagons
polynésiens et son fort potentiel économique local ont
déterminé ce choix.)
L'aquaculture durable favorise les espèces herbivores comme le Sar. De ce point de
vu, le mulet serait prometteur.
 Oursin violet
 Concombres de mer (holothuries=échinodermes) 2 diapos
 Arénicole sédentaire (Arenicola marina)(Emoglobine
universelle)
 Macro algues
 Salicornes

4) (CF -> Gestion des pathologies: cf chap. VIII "Aquaculture


nouvelle, gestion des pathologies")

5) Valorisation des zones humides

a) Importance des zones humides


Les milieux humides fournissent des biens précieux et rendent de
nombreux services : épuration de l’eau, atténuation des crues, soutien
d’étiage…
Vidéo "zones humides" 7' 09
b) Utilisateurs
Agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, paludiers, préleveurs de matériaux
de construction (chaume), de chauffage (tourbe) tourbe. Ce sont aussi
des zones de loisirs et d'intérêt esthétique et éducatif.
Elles sont de plus utilisées par les aquaculteurs: pisciculteurs,
pénéiculteurs, conchyliculteurs (élevage, affinage).

74
C) Gestion des rejets et développement durable

1) Rejets

75
Les principaux types de rejets des exploitations aquacoles sont :

les résidus d’aliments gaspillés qui dépendent en grande partie de la


stratégie d’alimentation et du type d’aliment (tenue à l’eau)
les rejets biologiques solides (matières fécales) et dissous (urine et
excrétion branchiale) riches en carbone, azote, phosphore. En aquaculture,
60 à 70% de l'azote et du phosphore contenus dans l'aliment distribué aux
poissons sont rejetés dans l'environnement.
les rejets chimiques : dans le cas de traitements médicamenteux.

L’aquaculture marine se développe essentiellement par des systèmes de


monoculture intensive, avec pour effets négatifs :
une augmentation de la turbidité dans la colonne d’eau,
un enrichissement en nutriments (N et P) pouvant provoquer une
eutrophisation,
une baisse du niveau d’oxygène dans les zones confinées,
une surcharge organique des sédiments et une fragilisation de la faune
benthique,
une diminution de la biodiversité,
un développement de micro-algues toxiques.

Un des objectifs du développement durable est la gestion des rejets des


exploitations (compostage, lombriculture...)

2) AMTI
a) Principe des AMTI (Aquaculture Intégrée Multi-trophique):
les déchets produits par une espèce peuvent être valorisés par d'autres.
Ce "nettoyage" naturel constitue la "bioremédiation". (Vidéo: AMTI 8'44)

Ce système permet, dans l'idéal, de regrouper quatre unités séparées dans l'espace,
mais tout est modulable:
Première unité: élevage de poissons en monoculture à des densités d'élevage
permettant une activité économique rentable.
Seconde unité, en aval de la première: organismes filtreurs hétérotrophes
suspensivores (Huîtres, moules, pétoncles, ormeaux...) Ils captent les
particules.
Troisième unité, en aval de la seconde: organismes autotrophes. Le plus
souvent des algues (ulves, laminaires...) Ils captent la matière minérale
dissoute (azote, phosphates...)
Quatrième unité: organismes détritivores /
décomposeurs.(=limivores:ingèrent la vase pour se nourrir de la matière
organique qu'elle contient).Ils consomment les grosses particules des
effluents de poissons et les fèces et pseudo-fèces des filtreurs.

76
Il existe des systèmes de production à échelle commerciale:
baie de Sungo, 130 km2 au nord-est de la chine = poissons + sept espèces
en suspension (2 macro-algues, 3 mollusques [ormeaux, huîtres,
pétoncles] + ascidies (ss embr. des tuniciers) et concombres de mer.
Production: 100 t de poissons, 120 000 t d'huîtres (gigas), 80 000 t
laminaires (japonica, poids sec),2 100 t de pétoncles.
baie de fundy, Canada: saumon + moules + macro-algues

b) Limites des AMTI

Aspect technique: la polyculture demande de maîtriser tous les élevages et de


mieux comprendre les processus biologiques, écologiques, biochimiques,
hydrologiques...
Aspect économique: nécessité de choisir des espèces de bivalves et d'algues à
haute valeur ajouté pour être compétitif. Marché asiatique prometteur mais
éloigné.
Aspect social: le consommateur est-il prêt à accepter des produits
alimentaires élevés sur des effluents? Nécessiter de communiquer.
Aspect réglementaire: les réglementations des activités piscicoles et
conchylicoles sont différentes, il existe des vides juridiques concernant les
possibilités de polyculture (concessions...) Des problèmes sanitaires peuvent
se poser par l'utilisation d'effluents. (cf. "vache folle" et farines animales-
prion=protéine sans acides nucléique) d'où nécessité de recherches.
Politiques territoriales: les systèmes AMTI nécessitent de l'espace, d'où
problèmes administratifs d'autorisations d'installation.

Les systèmes AMTI sont donc complexes dans tous les domaines...

77

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