RACHID GHEBBI
HISTORIQUE DE LA VALIDATION
Les GMP étaient promulgués aux USA depuis 1963 ; Ils paraissaient suffisamment stricts
; la qualité était présumée connue avec les soins apportés à la construction des locaux,
aux équipements, aux procédures et l’existence des contrôles en fin de production
En 1970 pourtant : épidémie de septicémie aux USA, suite à des solutés massifs
contaminés par Enterobacter (fabricant : Lab ABBOTT)
Entre juillet 1970 et avril 1971 nombreuses septicémies en hôpital aux USA dues à
Enterobacter cloacae ou à E. agglomerans.
Tous ces hôpitaux utilisaient des solutés massifs venant du même producteur
Après enquête des souches pathogènes furent retrouvées dans de nombreuses usines
des USA. Des microorganismes viables ont pu entrer dans les autoclaves via les joints. Le
refroidissement a favorisé par l’humidité la prolifération microbienne. Le transfert est
alors facile dans les manipulations courantes en hopital. Neuf morts furent attribuées au
premier accident. Une analyse ultérieure conclut à 8000 cas de septicémie environ.
En 1974, la FDA publia un premier guide sur la fabrication des solutés massifs
A la fin des années 70, la notion de qualification / validation fut introduite pour les
process de stérilisation, puis élargie à l’ensemble de la production pharmaceutique.
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En 1987, premier guide de la FDA sur le process validation. Puis de nombreux autres
guides furent publiés
Intérêt de la validation
La réflexion menée sur la fiabilité des contrôles montra que :
D’autre part :
Les process de production devaient donc être parfaitement maîtrisés pour éviter des
contaminations et la perte de lots ayant une valeur financière importante.
Il fallait donc une autre démarche que les GMP classiques ; ce fut la validation.
FDA: “Establishing documented evidence which provides a high degree of assurance that
a specific process will consistently produce a product meeting its predetermined
specifications and quality attributes”.
SEQUENCE
SPECIFICATIONS UTILISATEUR (exigences fonctionnelles, spécification fonctionnelle,
spécification de conception)
QUALIFICATION DE CONCEPTION
QUALIFICATION INSTALLATION
QUALIFICATION OPERATIONNELLE
QUALIFICATION DE PERFORMANCE
VALIDATION DE PROCESS
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LES METHODES DE LA VALIDATION
A la fin des années 70, la notion de qualification/validation fut introduite pour les
process de stérilisation,
DEFINITION
La validation est l’établissement de la preuve, en conformité avec les principes de
bonnes pratiques de fabrication, que la mise en oeuvre ou l'utilisation de tout
processus, procédure, matériel, matière première, article de conditionnement ou
produit, activité ou système permet réellement d'atteindre les résultats escomptés
(Algérie 1995 / France 2008).
ETUDES DE VALIDATION
Vérifient le fonctionnement des systèmes à leurs conditions extrêmes pour prouver
jusqu’où le système reste sous contrôle
TYPES DE VALIDATION
Prospective
Concomittante
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Pour des process en cours de fonctionnement et dans des unités bien
contrôlées
Rétrospective
SEQUENCE DE VALIDATION
Chaque étape doit être accomplie avec succès et approuvée avant de passer à l’étape
suivante
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LE CYCLE DE VALIDATION
Exigences réglementaires
Critères d’acceptation
Calendrier de validation
Exigences de revalidation
Étapes importantes
- Activités de validation
- DQ, IQ, OQ, PQ
- et la liste des SOP requises
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CONTENU DU VMP
Contient sous une forme claire et concise :
La politique de validation
Le champ de la validation
Le calendrier d’execution
Le change control
Cadre du VMP
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PROTOCOLES DE VALIDATION
OBJECTIFS
MATERIEL CONCERNE
PERSONNES RESPONSABLES
SOP REQUISES
EQUIPEMENTS UTILISES
CRITERES D’ACCEPTATION
TYPE DE VALIDATION
PROCESS ET PARAMETRES
ECHANTILLONNAGE
APPROBATIONS
RAPPORTS DE VALIDATION
Procédures et méthodes
RAPPORTS
Déviations et résultats hors limites doivent être investigués. Si nécessaire , faire des
tests complémentaires.
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• Responsabilité du client, et du fournisseur.
• Spécifications techniques
Qualification du design
Options telles que : vide, type d’agitation (pour suspension), alimentation forcée des
poudres, variateur de vitesse, remplissage étoile, conception à balcon,
refroidissement, azote prévu, contrôle par PLC, sécurités de fonctionnement
Maintien de la stérilité
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Actuateurs adéquats : pompes, vannes
Qualification de l’Installation
Preuve documentée qui confirme que l’installation d’un équipement est conforme aux
spécifications établies par l’utilisateur, selon les consignes du fournisseur.
Qualification de l’installation
Critères d’acceptation
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Liste des SOP reliées au système
Qualification de l’Opération
Preuve documentée qui confirme que l’opération d’un équipement est conforme aux
spécifications établies, de l’utilisateur et du fournisseur, et ce de façon reproductible.
• Séquences, Alarmes
• Calibration
• Formation (opération)
Qualification de l’opération
Sections Majeures
2. Tests opérationnels
Qualification de l’opération
Les produits sont conformes aux spécifications (poids et dureté des comprimés,
volume des sirops, remplissage régulier des pommades..)
La machine tourne à la vitesse prévue sans incident et sur une longue période (au
moins une heure)
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Neutralité des surfaces et des matériaux
Au maintien de la stérilité
Lectures
Actions reproductibles
Qualification de la Performance
Preuve documentée qui confirme que la performance d’un équipement est conforme aux
spécifications établies, de l’utilisateur et du fournisseur et ce, de façon reproductible
• Qualité du produit
Qualification de la performance
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PROCESS VALIDATION : principes
On ne doit valider que des process stables et capables. On ne valide pas de mauvais
process
Les paramètres critiques c’est-à-dire influant sur la qualité du produit devront avoir
été déterminés au préalable
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La validité de cette approche doit être démontrée lors du passage à la
production
Il y a donc des tests intensifs lors de ces lots de validation sur tout le process
Spécifications de stabilité
Limites de validation
Composantes critiques
UTILITES CRITIQUES
Eau Froide
Électricité
Réseau informatique
…Utilités critiques
Emploi
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Source
Température
Pression
Voltage
Ampérage
1. Nettoyage
(0,25-1% NaOH, 60oC, 1h; rince; 0,25-1% acide citrique, 60oC, 1h)
3. Test d’étanchéité
Le résultat attendu pour chaque test doit être indiqué dans le protocole
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VALIDATION PROCESS COMPRIMES
MICRONISEUR
OQ tests
Alimentation courant
Marche à vide
Conditions extrêmes
Vitesse de rotation
Direction
Sécurités
PQ tests
Placebo si possible)
passer 1 kg
COMPRIMEUSE
Conditions extrêmes
vitesse 130 %
Alarmes; capteurs
sécurités
ergonomie
PQ tests
Placebo si possible
Poids : régularité
Épaisseur
dureté
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friabilité
PELLICULEUSE
OQ tests
Machine vide
Vitesse extrême
Humidité
Spray (angle)
Alarmes , capteurs
Sécurités, contrôles
PQ tests
REPARTITION GRANULOMETRIQUE
SURFACE SPECIFIQUE
CHARGE DU GRANULATEUR
VITESSE DE GRANULATION
POROSITE DE FILTRES
CONSOMMATION EN ENERGIE
TEMPS DE GRANULATION
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TEMPS DE SECHAGE
PERTE A LA DESSICATION
TEMPS DE LUBRIFICATION
ASPECT
DISSOLUTION
DOSAGE
UNIFORMITE DE CONTENU
SOLVANTS RESIDUELS
CONTAMINATION MICROBIENNE
Valider seulement les éléments critiques des systèmes à impact direct sur la qualité
du produit
Paramètres d’opération
Procédé ±3.0 °C
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Alarme ±2.0 °C
Avertissement ±1.5 °C
Opération ±1.0 °C
Laboratoire :
La qualité des analyses a un impact direct sur la qualité du produit distribué sur le
marché, donc Validation préalable des analyses requise.
Fournisseurs
Validation requise pour les fournisseurs dont les systèmes ont un impact direct sur
le procédé
Laboratoires externes
Fournisseurs d’équipements
REVALIDATION
Changement de logiciel
Changement de process
Changement d’équipement
Changement d’atelier
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Conclusion
Des besoins bien identifiés
Conception (DQ)
Installation (IQ)
Opération (OQ)
Performance (PQ)
Suivi documenté
Archivage complet
Le rapport final de validation doit être revu et approuvé par l’équipe de validation et
l’assurance qualité.
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QUALIFICATION ET VALIDATION
La validation n’améliore pas les procédés ; elle doit être pour cela complétée par d’outils
de la qualité qui s’appuient sur la maîtrise statistique des procédés. La validation permet
seulement de démontrer que l’élément validé a été correctement développé et qu’il est
sous contrôle.
Pour effectuer correctement ces activités, chaque société doit allouer suffisamment de
temps, de moyens matériels et humains
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La qualification s’adresse aux équipements et est destinée à montrer leur bon fonctionnement.
On qualifie un équipement et on valide un process.
Les fabricants doivent démontrer qu’ils contrôlent les aspects critiques de leurs opérations
spécifiques. Les changements importants apportés aux installations, équipements et procédés
susceptibles d’influencer la qualité du produit, doivent être validés. Une méthode axée sur une
évaluation des risques doit être utilisée afin de déterminer le champ d’application et l’étendue
de la validation.
Toutes ces considérations montrent que la validation complète le système d’assurance qualité.
La démarche de qualification / validation doit être appliquée à chaque projet dès la phase
engineering en appliquant les principes de la qualification / validation, et en évaluant à chaque
fois les risques encourus et leur impact sur la qualité des produits. Pour les projets importants,
on prévoit des VMP partiels ; ex. : eau , HVAC.
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La succession des opérations doit se faire comme suit :
Engineering détaillé :
Définition des FAT et SAT pour les équipements, ainsi que des QI et QO
SAT
Calibration
Exécution de la IQ
Exécution de la OQ/PQ
Calibration et métrologie
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PLAN MAITRE DE VALIDATION (VMP)
Le VMP est le document qui résume la philosophie et les intentions de l'entreprise, ainsi
que les approches qu'elle va utiliser pour établir le caractère adéquat de la production.
Toutes les activités de validation liées aux opérations critiques du contrôle et de la
production figureront dans le plan maître de validation.
Le VMP doit être approuvé par la direction de la société ; il aide le management de l’entreprise à
apprécier les moyens (temps, personnel, budget) à mettre en œuvre et à comprendre la
nécessité de ce programme. Il est une feuille de route qui contient un calendrier précis et montre
la totalité du projet. Il définit les tâches et les responsabilités de l’équipe de validation.
(d) format de la documentation : format à utiliser pour les protocoles et les rapports ;
Dans le cas de projets importants, il peut s’avérer nécessaire d’élaborer des plans
directeurs de validation séparés.
Le VMP ne doit pas : répéter l’information existant ailleurs, telles les SOP.
Toutes les activités de validation peuvent être synthétisées et compilées en une matrice
de validation .
Le VMP doit inclure l’éventualité d’événements défavorables (morse case – pire cas),
telles que :
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- coupures de courant
- pannes informatiques
- test d’intégrité des filtres défaillant
QUALIFICATION DE LA CONCEPTION DQ
QUALIFICATION DE L’INSTALLATION IQ
La IQ et la OQ visent à garantir par des essais et la documentation connexe, que
l'équipement et les systèmes ont été mis en service adéquatement.
La qualification de l’installation (IQ) doit être réalisée sur les installations, systèmes et
équipements neufs ou ayant subi des modifications.
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QUALIFICATION OPERATIONNELLE (OQ)
La QO sera réalisée selon un protocole autorisé. Les paramètres critiques applicables au
fonctionnement de l'équipement et des systèmes seront définis à cette étape.
Les études sur les variables critiques comprendre les conditions de worst case qui
englobent les limites supérieures et inférieures de fonctionnement. Au terme d'une QO
réussie, on mettra au point la version finale de la documentation relative au mode de
fonctionnement de l'équipement et des instructions destinées aux opérateurs.
(b) essais visant à inclure une condition ou un ensemble de conditions englobant les
limites d’exploitation supérieures et inférieures, (ou « worst case »).
(b) essais visant à inclure une condition ou un ensemble de conditions englobant les
limites d’exploitation supérieures et inférieures.
Bien que la PQ soit décrite comme une activité distincte, il peut, dans certains cas,
s’avérer opportun de la pratiquer conjointement avec la QO.
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VALIDATION DES PROCÉDÉS
La validation des procédés doit normalement s’effectuer préalablement à la distribution
et à la vente du médicament (validation prospective). Lorsque cela n’est pas possible, il
peut, à titre exceptionnel, s’avérer nécessaire de valider les procédés au cours de
production de routine (validation simultanée, ou concomitante). Les procédés en service
depuis un certain temps doivent également être validés (validation rétrospective).
Les installations, systèmes et équipements qui seront utilisés doivent avoir été qualifiés
et les méthodes d’essais analytiques doivent être validées. Le personnel participant aux
activités de validation doit avoir reçu une formation appropriée.
VALIDATION PROSPECTIVE
La validation prospective doit comporter au minimum les éléments suivants
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En s’appuyant sur ce procédé défini (y compris les composantes spécifiées), une série de
trois lots du produit final peut être fabriquée dans des conditions de routine. En théorie,
le nombre d’opérations de fabrication effectuées et les phénomènes observés doivent
permettre à eux seuls d’établir le degré normal de variation et des tendances et fournir
suffisamment de données aux fins de l’évaluation. On admet généralement que trois
lots/opérations consécutifs (espacés suffisamment pour entreprendre le suivant après
avoir eu le rapport de validation du précédent) répondant aux paramètres arrêtés
équivalent à une validation du procédé.
Les lots fabriqués aux fins de la validation du procédé doivent être de taille identique
aux futurs lots industriels.
Lorsque les lots de validation sont destinés à être vendus ou distribués, leurs conditions
de production doivent être parfaitement conformes aux bonnes pratiques de fabrication,
ainsi que (si applicable) à l’autorisation de mise sur le marché.
Les lots sélectionnés aux fins de la validation rétrospective doivent être représentatifs
de tous les lots fabriqués au cours de la période d’étude, y compris les lots ne satisfaisant
pas aux spécifications, et doivent être en nombre suffisant pour démontrer la cohérence
du procédé. Il peut être nécessaire de soumettre des produits conservés en
échantillothèque à des tests supplémentaires en vue d’obtenir la quantité et le type de
données nécessaires pour valider le procédé à titre rétrospectif.
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VALIDATION DU NETTOYAGE
Des méthodes analytiques validées dont la sensibilité permette la détection des résidus
ou contaminants doivent être utilisées. La limite de détection de chaque méthode
analytique doit être suffisamment basse pour permettre de détecter le niveau de résidu
ou de contaminant acceptable établi.
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MAITRISE DES CHANGEMENTS
Des SOP doivent être établies en vue de décrire les mesures à mettre en oeuvre en cas
de modification d’une matière première, d’un composant du produit, du matériel de
production, de l’environnement (ou du site) de fabrication, de la méthode de production
ou d’essai ou de tout autre changement susceptible d’influer sur la qualité du produit ou
la reproductibilité du procédé. Les procédures de maîtrise des changements doivent
garantir la production de données suffisantes en vue de démontrer que le procédé
modifié aboutira à la un produit de la qualité souhaitée et conforme aux spécifications
approuvées.
NOTE : dans les éditions des GMP à venir, la validation rétrospective sera supprimée.
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