Yves Pimor
Michel Fender
LOGISTIQUE
Production • Distribution • Soutien
5e édition
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LOGISTIQUE
Production • Distribution • Soutien
F. MONCHY
G. JAVEL
Maintenance : méthodes et
Pratique de la gestion industrielle :
organisations, 2e édition, 528 p.
organisation, méthodes et outils, 656 p.
LOGISTIQUE
Production • Distribution • Soutien
5e édition
Michel Fender
V
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Table des matières
A
Historique et évolutions :
de la logistique au concept de supply chain
1 • Logistique et supply chain 3
1.1 Définitions des logistiques 4
1.2 Le paradigme de la supply chain 5
1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée 13
1.4 Techniques d’analyse des flux de produits 22
1.5 Urbanismes logistiques 27
1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux 41
1.7 Les fonctions logistiques et de management
de supply chain au sein des entreprises 56
2 • Histoire de la logistique 63
2.1 Les origines militaires de la logistique
et ses développements 63
2.2 Informatique et recherche opérationnelle :
apparition d’une logistique savante 71
2.3 Révolution du juste-à-temps et École de Toyota 72
2.4 Les grandes manœuvres logistiques de la distribution 77
2.5 Mondialisation des flux et développement
des entreprises « transactionnelles » 80
2.6 Apports des militaires et des grands projets :
la logistique intégrée
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84
2.7 Conclusion : l’avenir des logistiques 86
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VII
Table des matières
B
Logistique des flux et des stocks
3 • Pilotage des flux 95
VIII
Table des matières
C
Logistique de soutien
10 • De la Logistique Militaire au soutien logistique intégré 451
10.1 La logistique militaire 452
10.2 Origines du SLI 475
10.3 Mise en œuvre du SLI 480
10.4 Les outils du SLI 489
10.5 Méthodes « civiles » de conception de produits
This PDF document waset d’équipements
edited with Icecream PDF Editor. 490
10.6 Détermination du coût de cycle de vie total 491
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IX
Table des matières
D
Logistique, organisation, informatique
et stratégie de l’entreprise
15 • Stratégie et logistique 605
X
Table des matières
16 • Organisation 637
16.1 Difficultés d’organisation 637
16.2 Typologie des organisations logistiques 639
16.3 Organisation de la logistique de soutien 645
16.4 Achats et logistique 646
16.5 Indicateurs et critères de qualité de la logistique 649
Conclusion 729
XI
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Introduction
Introduction
Introduction
XIII
Introduction
XIV
1 • Logistique et
supply chain
A
Historique A
1
1 • Logistique et
supply chain
2
1 • Logistique et
supply chain
1. La norme
This PDF document française
was edited withNF X 50-600 préconise
Icecream l’expression « chaîne logistique » qui reste cependant
PDF Editor.
peu utilisée.
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3
1 • Logistique et 1.1 Définitions des logistiques
supply chain
4
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
1. On pourrait aussi bien parler, comme le fait remarquer Nathalie Fabbe-Costes, de demand chain
puisque c’est désormais la demande qui en principe tire la supply chain (Fabbe-Costes N., Le pilo-
tage des
This PDF document wassupply
editedchains : un défi pour
with Icecream PDFlesEditor.
systèmes d’information et de communication logistiques,
Gestion 2000, vol. 19, n° 1, 2002, pp. 75-92).
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5
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
6
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
7
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
Base
informatique
8
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
9
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
Ennemi
Dir. production
QG Management ?
Direction du personnel
1. Tout cela est peut-être en train d’évoluer très vite, d’abord parce qu’il n’y a plus toujours de lignes
de front, ensuite et surtout depuis que la numérisation de l’ensemble des informations et la
connexion des réseaux permettent des organisations très différentes, dont l’armée américaine est
le prototype
This PDF document was editedavec uneIcecream
with évolution PDF
très récente
Editor.dont on n’a peut-être pas encore mesuré la portée
stratégique et tactique, y compris en logistique.
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10
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
Nous avons construit nos entreprises sur le même modèle et il est vrai qu’il
présente des avantages : responsabilisation des cadres, gestion simplifiée du
personnel, etc. Il a suffi d’attribuer à chaque direction ou service des indica-
teurs financiers et de juger chacun des responsables sur ses résultats pour en
réaliser une modernisation apparente. Et pourtant cela ne peut pas marcher.
La raison est simple : en face de chaque unité, il n’y a pas une unité de l’armée
ennemie. Il n’y a rien. Chaque service reçoit ses informations et ses produits
d’un service voisin et transmet les unes et les autres à un service voisin. Il n’y
A
a rien de frontal : tout est transverse.
11
1 • Logistique et 1.2 Le paradigme de la supply chain
supply chain
12
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
13
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
C’est donc à partir de ces concepts que nous nous efforcerons de présenter
la façon dont on peut le mieux analyser et piloter des flux logistiques, même
si nous continuerons d’utiliser l’expression supply chain en l’entendant dans
ce sens étendu d’un réseau.
1.3.1 Principe
Il est possible de représenter l’économie tout entière en termes de flux. Il y a
d’abord des flux de matières premières et produits de toutes sortes qui vont
des champs ou des mines, puits de pétrole, mers, etc., vers des usines, puis
d’usines en usines, passant par des entrepôts à travers des moyens de trans-
port et de manutention tels que wagons, camions, chariots élévateurs, etc. ; à
l’intérieur des usines, les produits sont modifiés et assemblés et les produits
finis vont ensuite d’entrepôts d’usines en entrepôts ou plates-formes de distri-
buteurs jusqu’aux grandes surfaces elles-mêmes ; le flux ne s’arrête pas là car
les consommateurs eux-mêmes jouent un rôle en prélevant ce dont ils ont
besoin dans les rayons des supermarchés, poussant leurs caddies jusqu’aux
caisses puis jusqu’à leur véhicule pour ensuite les transporter jusque chez eux.
À côté de ces flux de produits, circulent, parfois en sens inverse, des flux
d’informations sur papier ou à travers les réseaux de télécommunication :
commandes, factures, avis de livraison, feuilles de routes des camions, flux
monétaires, etc.
On peut représenter chaque flux élémentaire par une flèche qui indique son
sens, ce qu’un mathématicien appellerait un « arc » sur un « graphe » ; aux
points de rencontre de plusieurs arcs se trouve ce qu’on appelle un
« sommet » ou un « nœud » avec des flèches qui entrent et des flèches qui
sortent. Chacun de ces nœuds peut être un entrepôt où entrent et d’où sortent
des produits ou une usine ou un hypermarché, etc.
L’ensemble de ces flux constitue un immense réseau qui couvre le monde entier.
Voici un extrait d’une représentation très simple d’un ensemble d’entreprises
avec des distributeurs (ronds) et des producteurs (carrés) du domaine agroa-
limentaire (figure 1.5). Ce graphique ne prétend pas représenter la géographie
mais seulement les flux entre entreprises, chaque flèche indique un flux de
marchandises.
Cet extrait de représentation est très simple si l’on considère qu’une GMS
(grande et moyenne surface de vente) peut avoir des centaines de fournis-
seurs et qu’on n’a pas représenté les clients finaux… D’autre part, on s’est
limité à représenter des flux de produits mais ces flux de produits ne sont
rendus possibles que grâce à des flux d’informations (propositions, contrats,
commandes, bordereaux de livraison, lettres de voiture, etc.) dont la représen-
tation serait encore beaucoup plus complexe, et il faudrait encore y rajouter
les flux de monnaie, scripturale le plus souvent, avec les intermédiaires obligés
que sont les banquiers. La vie économique est un tissu capillaire d’une
extrême complexité. Compte tenu de cette complexité des circuits économi-
ques, pour procéder à une analyse logistique on est obligé de simplifier en ne
retenant qu’une petite partie de la réalité.
Onwas
This PDF document peutedited
pourwith
simplifier,
IcecreamnePDF
représenter
Editor. qu’une seule entreprise de production
avec son fournisseur et ses clients en éliminant tout le reste (figure 1.6).
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14
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
Pour obtenir une représentation plus significative d’un point de vue logistique,
il est cependant nécessaire d’affiner la représentation. La figure 1.7 représente,
par exemple,
This PDF document was editeddes
withflux de marchandises
Icecream PDF Editor. provenant de deux producteurs et allant
vers les surfaces de vente d’un distributeur à travers la plate-forme régionale
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15
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
Entrepôt
Producteur 1
Surface
de vente
Surface
de vente
Usine 1 du
Producteur 1
Plate-forme
distributeur
Entrepôt
Usine 2 Producteur 2 Surface
Producteur 1 de vente
Surface
de vente
16
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
des clients ». Cependant ce ne sont pas exactement les mêmes produits qui
s’écoulent dans les différents arcs du réseau.
Par exemple, les figures précédentes pourraient nous faire croire que toutes
les flèches représentant le produit ont la même signification et traduisent un
transfert géographique d’un même bien. D’abord ce n’est pas le cas pour une
entreprise industrielle.
A
Usine
Vers les
distributeurs
Magasin
d'usine
Figure 1.8 – Distinction des flux selon leur nature entre les intervenants
de la chaîne.
Sur la figure 1.8, on a distingué des flèches noires et des flèches en pointillé.
En effet, ce ne sont pas les mêmes produits dont le transit est représenté par
ces flèches. Les flèches en pointillé correspondent à des envois de matières
premières ou composants, tous divers. Les flèches noires correspondent à des
biens fabriqués par l’usine et qui intègrent les différents composants sous une
forme ou sous une autre. Certains composants peuvent ne pas apparaître
dans le produit, par exemple l’électricité qui a servi à produire ces biens et qui
a bien été envoyée à l’usine, à moins qu’elle n’ait ses propres générateurs
mais dans ce cas, elle recevra du combustible. Les cercles ne désignent pas
de simples stocks : le cercle qui représente l’usine représente des stocks
multiples d’en-cours, des transferts d’un lieu à l’autre dans l’usine, des proces-
sus de fabrication, etc. Le cercle qui représente le magasin d’usine peut repré-
senter non seulement un stockage avec tout son environnement de réception,
préparation, expédition mais aussi des opérations de post-manufacturing :
mise sous emballages spéciaux pour une promotion, adjonction de modes
d’emploi en diverses langues, etc.
Il peut y avoir également des températures ambiantes différentes à maintenir
dans la chaîne logistique et la solution de porteurs tri-température si elle repré-
sente une solution d’optimisation transport attractive génère en revanche une
complexité qui ne pourra être appréhendée que par le recours au concept de
familles logistiques. Cette approche permettra d’équilibrer les solutions en
matière
This PDF document was de systèmes
edited partagés
with Icecream PDFéconomes
Editor. et de systèmes spécifiques répon-
dant à des contraintes locales.
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17
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
18
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
consommateur final avec son propre véhicule ou son panier à provision, est le
coût logistique le plus important.
De même qu’en télécommunication la boucle locale est la partie la plus
coûteuse d’un réseau, de même en logistique de marchandises, la croissance
géométrique des branches fait que le dernier kilomètre est la partie la plus
coûteuse de la distribution et nous devrons tenir compte de ce phénomène en
étudiant les grandes évolutions de la logistique de distribution sous la pression A
d’Internet et du e-business.
19
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
Le service fonctionnel
Il est possible de faire des zooms sur une partie du réseau. Là où une usine
n’est représentée que par un nœud du graphe avec en entrée des composants
et en sortie des produits finis, il est possible de représenter les différents
magasins et lignes de production de l’usine avec leurs flux internes de matiè-
res premières, composants et en-cours. On pourrait de la même façon faire un
zoom
This PDF document wassur un supermarché
edited pourEditor.
with Icecream PDF montrer les divers rayons et arrières magasins,
analyser les flux de produits des quais de déchargement aux arrières maga-
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20
1 • Logistique et 1.3 Flux de produits et réseaux à valeur ajoutée
supply chain
sins puis aux linéaires et enfin des linéaires aux caisses dans les caddies des
clients et enfin aux parkings. Les spécialistes de la grande distribution analy-
sent d’ailleurs aussi les flux de consommateurs à l’intérieur de la surface de
vente pour les mesurer, les réorienter ou déterminer les emplacements opti-
maux des produits. On pourrait dire que la logistique est l’étude de tous ces
flux, mais il faut prendre garde qu’un tel concept aurait tendance à absorber
peu à peu toutes les activités humaines et toute l’économie, ce qui est un peu
trop pour une discipline…
A
Le réseau d’entreprises
L’analyse du réseau n’a aucune raison de s’arrêter à la porte d’une entre-
prise. Les entreprises qui participent à la satisfaction des consommateurs
sont multiples. Chacune d’entre elles apporte sa valeur ajoutée et répercute
sur les produits tout ou partie de ses charges, dégageant en outre un éven-
tuel bénéfice selon la logique des négociations commerciales entre les unes
et les autres sur chacun des marchés. Rien n’interdit de poursuivre l’analyse
d’une entreprise à l’autre. Mais ce qui est possible pour l’économiste, l’est
aussi pour l’entrepreneur et l’on peut penser à engager la négociation
commerciale sur une approche plus globale qui prend en compte l’ensemble
du processus, évaluant les économies possibles sur chaque maillon de la
chaîne logistique, sachant qu’un supplément de coût pour l’un peut être à
l’origine d’économies importantes pour l’autre. C’est un des points forts de
l’analyse par supply chain interentreprises que de rechercher une nouvelle
organisation plus économique et donc profitable à tous, y compris au
consommateur final, en organisant la répartition « au mieux » des profits
réalisés. On quitte alors le domaine des relations commerciales classiques
pour entrer dans de nouveaux modes de collaboration entre entreprises,
modes
This PDF document wasqui ont with
edited donné lieu àPDF
Icecream de Editor.
nombreux développements au cours de ces
dernières années.
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21
1 • Logistique et 1.4 Techniques d’analyse des flux de produits
supply chain
22
1 • Logistique et 1.4 Techniques d’analyse des flux de produits
supply chain
ACME
Taiwan (D3)
Producteur
de portables
(S1,M1,D1)
Production
Distributeur de micros
de portables (S1,M1,D2)
(S1,D1)
Centre de
distribution de
Semi-conducteur micros (D1)
Distributeur Production
Détaillants (S1,D2) Détaillants
de portables (S1, M1) de micros
(S1,D1) (S1,D1)
Fabricant de Centre de
semi-conducteurs distribution
(S1,M2,D2) d'Amérique du Nord
(D1)
Ces représentations géographiques ont une grande utilité logistique. Une part
importante de l’informatique logistique est composée de bases de données sur
les routes qui permettent de déterminer des itinéraires en fonction de para-
mètres
This PDF document wasetedited
d’en with
évaluer la distance,
Icecream le temps nécessaire à les parcourir, le coût
PDF Editor.
du transport, etc. De même, il existe des programmes pour déterminer sur la
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23
1 • Logistique et 1.4 Techniques d’analyse des flux de produits
supply chain
carte l’endroit le plus judicieux pour localiser un entrepôt avec des méthodes de
barycentre ou de programmation linéaire en fonction des transports à assurer à
partir et à destination de ces entrepôts. Bien entendu, comme toujours en
matière de cartographie, l’échelle de la représentation géographique commande
la précision de la représentation des flux : on choisira une tout autre échelle
géographique pour représenter les flux à l’intérieur d’une usine.
Magasins régionaux
Usines
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
Figure 1.10 – Représentations géographique et schématique des flux.
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24
1 • Logistique et 1.4 Techniques d’analyse des flux de produits
supply chain
D3
ACME P2 P3 P4 P2 P4 P2
Taiwan
D2 S1 D2 S1 M1 D1 S1 D1 S1 D1
Fournisseur
des Fournisseurs ACME Clients Clients des clients
fournisseurs
Chacune des flèches représente une opération dont la nature est déterminée
par son sigle. On reconnaît dans chaque flèche les quatre processus types :
Source (S) ou « approvisionner », Make (M) ou « fabriquer », Deliver (D) ou
« distribuer, envoyer » et Plan (P) ou « planifier, piloter ». Le numéro qui suit,
par exemple « 2 » dans D2, précise seulement la nature plus particulière du
processus : ainsi D2 = « Livraison pour une commande particulière » par oppo-
sition à D1 qui est une « Livraison sur stock ». Les flèches de type P (planifier
ou piloter) sont relatives à des flèches de niveau inférieur et expriment le pilo-
tage des actions du niveau inférieur. La méthode développe ensuite des
conventions beaucoup plus détaillées pour analyser avec plus de détail
chacune des opérations. Une telle représentation est déjà plus abstraite que la
représentation précédente des flux entre usines et entrepôts. Elle s’apparente
aux différentes méthodes de représentation de processus que l’on trouve dans
beaucoup d’entreprises, avec cependant une spécialisation sur la représenta-
tion des flux de produits par opposition, par exemple, aux conventions utilisées
par les informaticiens ou automaticiens pour représenter des flux d’informations
ou des relations entre concepts (diagrammes entités-associations par exemple).
La notion
This PDF document de «with
was edited fil »Icecream
(thread)PDF
mérite d’être précisée. En effet, un réseau n’est
Editor.
pas une simple chaîne. Comme on l’a vu, plusieurs modes de distribution
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25
1 • Logistique et 1.4 Techniques d’analyse des flux de produits
supply chain
peuvent exister pour un même produit avec des parties différentes de la chaîne
logistique. Le « fil » est alors la description complète de l’un des processus à
l’intérieur du réseau, description qui permet de s’assurer que la description que
l’on donne de chaque processus est bien cohérente et exhaustive.
26
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
1. À côté de cet urbanisme logistique au sens large, il existe d’ailleurs une logistique urbaine qui n’est
pas sans intérêt : détermination des emplacements des GMS en périphérie, approvisionnement des
magasins urbains et des boutiques de proximité, éventuellement à partir de plates-formes et de
camionnettes
This PDF document de livraison
was edited spécialisées
with Icecream PDFdans les tournées en centre-ville, etc. Ce n’est cependant pas
Editor.
ce que nous entendons ici puisqu’il s’agit de l’organisation des flux réels dans les entreprises.
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27
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
Distribution
Surfaces de vente
Plates-formes
Grands distributeurs
Production
Approvisionnement
Fournisseurs
de 1er rang
Fournisseurs
de 2e rang
28
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
29
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
une ou plusieurs usines la totalité des produits nécessaires à leur marché, qu’il
s’agisse de produits désormais communs à l’ensemble du groupe ou de
produits spécifiques d’un pays.
– Assez souvent cependant, dans l’un et l’autre cas précédent, on assiste
après quelques années à une réorganisation plus ou moins rapide avec
comme objectif une rationalisation de la production et de la logistique.
Ces réorganisations se traduisent par :
– une spécialisation des usines dont le nombre diminue ; une seule usine
produit désormais un type de produits pour l’ensemble du groupe ou d’une
zone géographique (Europe par exemple) ; l’avantage concurrentiel se traduit
par une diminution des prix de revient due à la spécialisation et à l’augmenta-
tion des volumes (achats et production) : logistiquement, les coûts de transport
augmentent puisque chaque usine doit désormais approvisionner les différents
entrepôts nationaux ;
– parfois des délocalisations de productions vers des pays à faible niveau de
salaires avec corrélativement la constitution de stocks internationaux ;
– une réduction des entrepôts nationaux et régionaux au profit d’un entrepôt
national par pays ou même d’un entrepôt pour plusieurs pays avec éventuel-
lement dans ces entrepôts des tâches de post-industrialisation, par exemple
de réalisation de conditionnements propres à chaque pays ;
– une centralisation nécessaire du pilotage de la supply chain qui se traduira
par exemple au niveau européen par :
• des prévisions au niveau international qui ne sont plus seulement financières
mais en terme de flux réels (DRP), avec une coordination permanente des
plans de production et des achats (MRP) ;
• une étude systématique par modélisation – et éventuellement programmation
linéaire – des emplacements géographiques de production et de stockage ou
transit, sans négliger bien entendu les contraintes sociales ;
• une organisation centralisée des transports au moins entre usines et maga-
sins nationaux, avec assez souvent une externalisation au profit d’une ou
plusieurs entreprises logistiques internationales ; on parle alors structurelle-
ment de logiques de « radialisation 1 » ;
• des négociations centralisées aussi bien en ce qui concerne les achats que
les ventes pour obtenir de meilleures conditions par effet de masse.
Les entreprises organisées par branches correspondant chacune à un mode
de distribution, constituent un nouveau type d’organisation qui peut parfois
prendre le relais du modèle précédent pour remédier à sa complexité. Le
groupe se sépare alors en plusieurs branches dont chacune constitue une
supply chain particulière avec sa ou ses usines, ses fournisseurs et ses
réseaux de distribution. Un groupe comme L’Oréal s’est ainsi organisé par
branches de distribution : coiffeurs, grande distribution, pharmacie et paraphar-
macie, etc., avec des usines spécialisées par branches. De même, un fabricant
de conserves comme Bonduelle s’est divisé en plusieurs branches, l’une consa-
1. Gilles
This PDF document Paché, with
was edited « Proximité
Icecreamspatiale
PDFetEditor.
gestion des supply chains : une approche critique à partir
des logiques de radialisation », CRET-Log, Université d’Aix-Marseille, 17 juin 2004.
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30
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
Producteur Distributeur
Statistiques
de vente
Marques,
publicités
PLV
Études
de marché
Consommateur
Marchandises
Informations
31
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
Produits
primaires
Entreprises
Retours
de production
consommateurs
Marchés des
fournisseurs
Marché des
Distribution
Production
Achat
Achat
La supply chain se trouve ainsi bouclée avec des activités de récupération, tri,
transport, transformation qui appartiennent à ce que l’on appelle la logistique
inverse (reverse logistics) et la création d’entreprises d’un nouveau type
spécialisées dans ces opérations. Ce bouclage de la supply chain est encore
loin d’avoir trouvé son équilibre. Il ne peut en effet se financer de façon stric-
tement marchande et doit être payé d’une façon ou d’une autre, par des taxes
ou autres contributions à la charge soit du consommateur (taxe sur les ordures
ménagères
This PDF document was editedet éco-taxe
with Icecreamsur
PDFles produits électriques et électroniques depuis
Editor.
novembre 2006 par exemple, ou en Suisse taxe spéciale lors de l’achat d’un
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32
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
nouvel ordinateur), soit du producteur (taxe sur les activités polluantes pour
les déchets industriels spéciaux, versement à une société spécialisée de
contributions par emballages mis sur le marché), soit du distributeur (emballa-
ges industriels et commerciaux).
D’autre part, c’est désormais une responsabilité importante du producteur de
concevoir des produits qui ne génèrent qu’un minimum de déchets non recy-
clables lors de leur fabrication, de leur utilisation puis de leur destruction et A
sont conçus non seulement pour être utilisés mais aussi pour être démontés
La grande distribution
L’organisation caractéristique d’un grand groupe français (figure 1.15) montre
un réseau de plates-formes de distributeurs avec :
– des entrepôts spécialisés par types de produits (frais, surgelés, liquides,
épicerie, bazar) appelés un peu improprement plates-formes bien qu’ils puissent
disposer de stocks parfois importants ; ces entrepôts permettent d’approvision-
ner des quantités plus importantes que les besoins courants pour bénéficier
de meilleurs prix, par exemple à la suite de promotions de producteurs, et pour
réceptionner les importations ;
– des plates-formes régionales qui reçoivent les produits des entrepôts
spécialisés ou directement des producteurs avec des stocks réduits à quelques
jours et un rôle essentiel de réception, d’éclatement et de transit vers les GMS ;
– des supermarchés et hypermarchés qui reçoivent une partie de leurs
approvisionnements directement des fournisseurs et la majeure partie des
plates-formes régionales ; ces GMS disposent elles-mêmes de stocks sous
forme de réserves arrière, d’ailleurs en voie de réduction comme on le verra.
La mise en linéaire des produits constitue une logistique intermédiaire entre
amont et aval que l’on étudiera plus en détail.
Ces organisations logistiques sont cependant très variées et en perpétuelle
évolution. Certains produits volumineux à consommation importante, eaux
minérales par exemple, peuvent être livrés par camions complets directement
à des hypermarchés, d’autres sont livrés aux plates-formes. Les producteurs
se plaignent parfois que leurs programmes informatiques ne savent pas traiter
simultanément ces différents types de livraison.
Le très grand nombre de produits commercialisés par un hypermarché ne
permet
This PDF document waspas auwith
edited distributeur de prétendre
Icecream PDF Editor. contrôler l’intégralité de la supply
chain chez ses fabricants et encore moins chez leurs propres fournisseurs. La
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33
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
Industriels
Plate-forme Plate-forme
Plate-forme frais surgelés épicerie Plate-forme bazar
Plates-formes régionales
Supermarchés et hypermarchés
34
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
35
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
36
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
Fournisseurs de 1er rang de Ford en Europe (2003) Les usines Ford en Europe (2003)
Nous retrouvons là les racines de l’arbre industriel avec cette complication que
chaque fournisseur peut livrer plusieurs usines Ford aussi bien que celles
d’autres constructeurs.
1. Cartes
This PDF document wasissues
editeddewith
documents internes
Icecream PDF Ford et reproduites dans la communication du professeur
Editor.
G. Paché, 2004 (op. cit.).
Upgrade to PRO to remove watermark.
37
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
38
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
39
1 • Logistique et 1.5 Urbanismes logistiques
supply chain
blier des produits que ce dernier a étudiés et définis dans des cahiers des
charges très précis. On a ainsi voulu expliquer les difficultés du rapprochement
de Chrysler et de Benz et de l’importante perte de valeurs qui en est résultée,
le premier relevant de la première catégorie et le second de la deuxième. Ce
sont en effet deux cultures différentes de supply chain.
Bien entendu, ces coopérations très fortes entre équipementiers et ensem-
bliers de la conception à la mise en œuvre supposent entre les uns et les
autres tout un ensemble de procédures, affinités et interfaces informatiques
que la doctrine qualifie souvent de « proximité organisationnelle » ou relation-
nelle. Le chapitre 17 consacré à l’informatique traite au moins sommairement
de ces systèmes de relations dont quelques-unes spécifiques de l’automobile
comme les normes Odette. Le débat reste cependant ouvert dans la doctrine
entre la nécessité d’une proximité géographique ou, au contraire, la possibilité
d’y substituer avec des résultats comparables une proximité organisationnelle,
informatique et « circulatoire » (réseaux de transport).
40
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Consommateur
Détaillant
Grossiste
Fabricant
41
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
1. Nous appelons « École de Toyota » les principes et méthodes (juste-à-temps, kanban, TQC,
TPM,
This PDF document SMED,
was etc.)
edited mises
with en avant
Icecream dans
PDF les années 80 et 90 par M. Ohno, directeur technique de
Editor.
Toyota, et certains de ses consultants.
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42
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
43
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Le kanban
Le kanban, ce système de gestion de production popularisé par Toyota, repose
sur le même principe. Auprès de chaque poste de travail, il y a en permanence
un petit stock d’en-cours répartis en unités élémentaires, caisses ou palettes, les
kanban ; chaque fois qu’un kanban est entamé, une fiche est envoyée au poste
de travail qui a fabriqué cet en-cours pour qu’il produise un nouveau kanban
appelé à remplacer celui qu’on entame. Ainsi la demande à la sortie de l’usine
se répartit automatiquement à travers l’usine pour que l’on fabrique les en-cours
qui, de proche en proche, permettront de remplacer le produit sorti de l’usine.
Bien entendu, un tel système peut s’étendre au-delà des ateliers de l’usine en
amont pour que les fournisseurs de composants livrent des kanban au fur et
à mesure des besoins de l’usine et l’on dit alors que les sous-traitants
travaillent en juste-à-temps, ne produisant que ce qui est nécessaire pour
remplacer les en-cours de l’usine d’assemblage ; ils peuvent même travailler
en « synchrone » s’il n’y a aucun autre stock intermédiaire, de telle sorte qu’ils
ne lancent une tâche que lorsqu’apparaît le besoin de l’assembleur. En aval,
l’usine peut ne produire que ce qui est commandé par des clients, et ce fut un
des objectifs de la mise en place du kanban dans les usines Toyota de ne plus
jamais avoir de véhicules invendus sur les parkings de l’usine.
De was
This PDF document telsedited
systèmes posent de
with Icecream délicats
PDF Editor.problèmes de synchronisation. D’abord, il
faut que les flux aient une certaine régularité pour déterminer la taille et le
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44
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
nombre des kanban nécessaires sur chaque poste sans que des variations de
la demande ne mettent en danger le système. En outre, il faut que les délais
de production et de livraison soient courts. Le client ne peut attendre plusieurs
mois que le produit qu’il a commandé soit fabriqué, par exemple parce que
certains composants proviennent de l’Asie du Sud Est ou demandent des
délais de fabrication importants. Dans l’industrie automobile qui est à l’origine
de ces techniques, il a fallu accélérer toutes les procédures et réduire les
temps de fabrication et d’assemblage, et tous les composants n’ont pu entrer
A
dans le système. La réalisation d’un moteur en fonderie ne peut techniquement
45
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Production
Délai client
Stock
46
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Coût au km
(€)
Coût de transport au km
Coût (€)
Nombre de km du voyage
47
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
900 € 0,9
Ratio tarifaire
800 € 0,8
Coût en €
700 € 0,7
600 € 0,6
500 € 0,5 •
400 € • 0,4
300 € 0,3
200 € 0,2
100 € 0,1
– €
0
0 km 100 km 200 km 300 km 400 km 500 km 600 km 700 km 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Tout cela conduit à dire qu’il vaut mieux faire rouler des camions pleins que
des camions vides ! Cela est évident mais le caractère de non-proportionnalité
implique que l’on doit toujours essayer de massifier les transports dans la
limite des chargements de camions, wagons, péniches, etc. Or en pratique,
c’est loin d’être le cas et beaucoup de politiques de gestion de stocks ou de
juste-à-temps vont plus ou moins en sens inverse.
48
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Tournée Tournée
de de
ramasse distribution
Traction
Plate-forme Plate-forme
de ramasse de distribution
49
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Commande
Cross docking par hyper
marché
Plate-forme
distributeur Hypermarché
Commande
plate-forme
Usine et Plate-forme
magasin transporteur
national
Commande
hypermarché
50
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
6000
5000
C1
4000
Coûts
3000 C2
2000
C
1000
0
100
140
180
220
260
300
340
380
420
460
500
Quantité de commande
51
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Coûts en euros
kilomètres
700 km
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
Figure 1.26 – Exemple de coût d’exploitation en fonction du kilométrage sur un trajet.
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52
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
Il en résulte que si l’on considère qu’un stock est composé d’un « stock outil »
qui sert à remplir sa fonction normale et d’un stock de sécurité destiné à se
protéger contre la variabilité de la demande, le stock outil peut être proportion-
nel àwas
This PDF document l’activité
edited d’un magasin,PDF
with Icecream mais le stock de sécurité ne l’est pas et on réduit
Editor.
fortement les stocks, et donc leur coût, en les regroupant si le regroupement
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53
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
n’élève pas les frais de transport au-delà de ce gain. Ce qui est vrai pour le
stock de sécurité l’est d’ailleurs aussi pour les coûts de gestion et de manu-
tention. Les grands entrepôts sont plus rentables que les petits.
En sens inverse, ce principe a aussi des conséquences avec la multiplication
du nombre des produits fabriqués. Lorsqu’un produit dont on vendait par exem-
ple 300 par période est remplacé par trois autres, sans augmentation du
montant global des ventes, on peut craindre une augmentation importante du
stock. En effet, si ce produit avait un stock de sécurité de 100, lorsqu’on le
remplace par trois produits, le stock de sécurité pour les trois produits est de
3 (100 fois racine de 1/3) = 3 × 58 = 173. Il n’y a pas bien entendu que le stock
de sécurité à considérer mais cette augmentation de 73 % du stock de sécurité
est importante1. Or, entre 1980 et 2000, le nombre des références a été multi-
plié par 2,2 dans la grande distribution. Cet effet mécanique d’augmentation
des stocks peut donc être un phénomène important.
54
1 • Logistique et 1.6 Les principes logistiques de base au sein des réseaux
supply chain
On peut résumer ce principe par le fait que plus l’on descend la chaîne logisti-
que vers le consommateur final plus les coûts logistiques augmentent,
exponentiellement.
55
1 • Logistique et 1.7 Les fonctions logistiques et de management de
supply chain supply chain au sein des entreprises
chain a pour conséquence qu’il n’est possible d’optimiser le pilotage des flux
tout au long de la chaîne que par un échange de données généralisé entre
tous les participants à la chaîne. Les données de consommation finale, saisies
aux caisses enregistreuses par les distributeurs, doivent être partagées entre
tous avec des modalités qui peuvent conduire à réaliser une véritable prévision
participative entre producteurs et distributeurs. La réduction des coûts logisti-
ques impose par ailleurs une rationalisation des transports qui demande une
collaboration forte entre producteurs et distributeurs : allotement par le produc-
teur pour permettre le cross-docking sur les plates-formes du distributeur,
concertation dans l’organisation des promotions et plus généralement le
marketing des produits et tous les autres composants de l’ECR.
La difficulté est que ces économies ne se produisent pas nécessairement,
comme on le verra, là où sont effectués les efforts de collaboration et qu’un
protocole de répartition des bénéfices de cette collaboration doit intervenir
entre les partenaires. Ces répartitions de bénéfices réalisés à moyen terme
diffèrent des pratiques traditionnelles de l’économie de marché.
On peut se demander dans quelle mesure de tels accords ne tendent pas à
restreindre les conditions de la concurrence internationale. Une des premières
expériences menées aux États-Unis avait pour but de faciliter la communica-
tion entre distributeurs de la mode et fabricants nord-américains de façon à
apporter à ces derniers un avantage sur leurs concurrents d’Extrême-Orient.
La justification de ces pratiques nouvelles réside dans l’augmentation de
valeur qu’elles sont censées créer au profit du consommateur. Il est vrai que
la réduction des coûts « logistiques » tout au long de la supply chain profite en
définitive aux consommateurs par le jeu de la concurrence qui enregistre, à
travers des réductions de prix de vente, les avantages concurrentiels obtenus
d’abord par les entrepreneurs schumpeteriens. Mais ces coopérations entre
entreprises ne sont pas neutres.
Ce développement de la coopération entre les entreprises a trouvé un nouvel
élan avec ce qu’on a appelé la « nouvelle économie », celle qui se développe
autour d’Internet. B2B et B2C sont censés, entre autres nouveautés, modifier
le paysage économique. Il est un peu tôt pour analyser cette nouvelle écono-
mie qui souffre d’ailleurs actuellement des difficultés logistiques classiques de
la VPC. Mais il y a là une évolution que le chapitre relatif à la distribution
s’efforce d’analyser et qui pourrait prendre une grande importance.
56
1 • Logistique et 1.7 Les fonctions logistiques et de management de
supply chain supply chain au sein des entreprises
57
1 • Logistique et 1.7 Les fonctions logistiques et de management de
supply chain supply chain au sein des entreprises
dent par opposition aux activités précédentes qui constituent les maillons
mêmes de la supply chain.
Chacun des maillons est relié, sauf aux extrémités, à un maillon amont et un
maillon aval. Ce qui est Source pour l’un est Deliver pour celui qui l’approvi-
sionne et conduit à Make pour celui qui utilise les produits « sourcés ». Ce qui
intéresse le logisticien est moins le contenu même d’un maillon, les procédures
et les techniques qu’il recouvre, que son pilotage et donc l’activité Plan du
paragraphe précédent. Il ne peut cependant ignorer les techniques mises en
œuvre dans chacun des maillons et dont il doit avoir la culture, mais
d’évidence il ne s’agit plus là de logistique ni même de pilotage de la supply
chain : dans une usine d’assemblage, les techniques de production n’intéres-
sent qu’indirectement la supply chain, en revanche la planification de l’activité
des machines et l’approvisionnement en composants appartiennent au
« management de la supply chain ».
58
1 • Logistique et 1.7 Les fonctions logistiques et de management de
supply chain supply chain au sein des entreprises
Fonctions principales
Profil professionnel
de l’entreprise
Direction et services de soutien Directeur de la logistique « groupe »
Analyste logistique
59
1 • Logistique et Bibliographie
supply chain
Tableau 1.1 – Liste des métiers cadres de logistique des entreprises. (suite)
Fonctions principales
Profil professionnel
de l’entreprise
Gestion des stocks et des magasins Gestionnaire de stock
Chef magasinier
Magasinier
Responsable d’entrepôt
Gestionnaire de parc
Bibliographie
BALLOU R.H., Business logistics management, Prentice Hall, États-Unis, 1992.
COHEN S., Avantage Supply Chain : Les 5 leviers pour faire de votre Supply Chain un atout compé-
titif, Éditions d’Organisation, Paris, 2005.
FENDER M., Modes de coopération producteurs-distributeurs – Place de la logistique dans l’orga-
nisation
This PDF document was des chaînes
edited d’approvisionnement,
with Icecream Thèse de Doctorat de l’École nationale des ponts et
PDF Editor.
chaussées, novembre 1996.
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60
1 • Logistique et Bibliographie
supply chain
61
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
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2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
2 • HISTOIRE DE LA LOGISTIQUE
63
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
64
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
développé depuis le XVIIe siècle une organisation logistique reposant sur des
bases navales dotées de magasins et une organisation du Commissariat de la
Marine ; ce sera aussi le cas de certaines campagnes, comme la campagne
de Russie de 1812 où le système des « magasins roulants » devait venir en
aide dans des pays où les armées pouvaient difficilement trouver leur subsis-
tance. L’expérience montrera cependant que les moyens de transport disponi-
bles à terre, des chariots, étaient tout à fait insuffisants. A
– Soit l’organisation de lignes d’approvisionnement entre des magasins et
e
2.1.3 De César au XVII siècle
César ne cesse, dans les Commentaires, de mentionner les problèmes de blé
qu’il lui fallait faire venir pour ravitailler ses légions, tantôt par les fleuves, la
Saône par exemple, tantôt par des colonnes de chariots ; il envoie ses légats
négocier avec les différents peuples l’achat de nourriture et cela ne se passe
pas toujours
This PDF document was editedbien
with; Icecream
il stocke là
PDFoùEditor.
ses légions doivent passer l’hiver et, à peine
a-t-il passé la Manche, qu’il met ses troupes à récolter chez les Bretons, etc.
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65
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
Nous n’en savons cependant pas beaucoup plus de cette logistique antique
dans laquelle il semble que les Romains aient excellé.
Il faut attendre la fin du XVIe siècle et la première moitié du siècle suivant pour
qu’apparaissent à nouveau des armées de plusieurs dizaines de milliers
d’hommes et même de plus de cent mille hommes avec tous les problèmes
logistiques que cela suppose. Les « soldats » en effet, et l’on a peine à l’imagi-
ner, ne sont pas nourris par l’armée qui les emploie : ils reçoivent une solde
qui doit leur permettre de s’habiller, de s’armer et de se nourrir, eux et leurs
chevaux. L’armée est suivie de milliers de chariots à raison d’un chariot à 2
ou 4 chevaux pour 15 hommes afin de transporter ce qui leur est nécessaire ;
bien entendu les officiers en ont beaucoup plus ; de plus une foule de servi-
teurs, femmes et enfants accompagnent l’armée avec leurs chariots ; pour
nourrir tout le monde, on organise donc des marchés où chacun vient s’appro-
visionner au moins quand les troupes ont été payées et que les officiers n’ont
pas gardé la solde. Pour le reste, on pille. On loge volontiers chez l’habitant
et il n’est pas certain que comme l’Encyclopedia Britannica en émet l’hypo-
thèse, le mot « logistique » ne vienne pas de logis plutôt que de logos. L’artil-
lerie posait des problèmes insolubles de transport : comme le souligne
Van Creveld (1977), un train d’artillerie modeste du XVIIe siècle avec 6 demi-
canons et des munitions pour 100 coups demandait à lui seul 250 chevaux
tandis que les grosses pièces demandaient 30 chevaux chacune pour simple-
ment les déplacer. Certains historiens en ont conclu que la plupart des dépla-
cements d’armée étaient commandés plutôt que contraints par des impératifs
logistiques : les armées devaient se maintenir en déplacements permanents
pour trouver à se ravitailler, une fois épuisées les possibilités d’un territoire ;
les transports suivaient volontiers les rivières ; on ne mettait le siège devant
une place forte que si les assiégeants étaient sûrs de trouver leur ravitaille-
ment dans les campagnes voisines pour un siège court ou de pouvoir être
ravitaillés pour un siège plus long. Quant à la cavalerie, c’est elle qui subissait
en premier les disettes et devait se déplacer incessamment plus pour nourrir
les chevaux que pour intervenir.
66
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
67
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
chevaux représentait environ 800 000 livres de foin par jour, qu’il était impen-
sable de stocker ni de transporter. Il en résulte que sur les 980 000 livres
nécessaires chaque jour, soit environ 500 tonnes, 120 000 seulement, soit
12 % ou 60 tonnes, étaient stockées et transportées. Cela évitait au moins
à l’armée de connaître la disette et de se débander comme il était arrivé trop
souvent dans le passé. Mais, en dehors des sièges, cela représentait une
organisation relativement complexe pour l’époque avec des calculs difficiles
de détermination des besoins, de programmation de trajets, d’achats et de
premiers transports, de stockage, de programmes de seconds transports tout
en assurant leur protection, etc. On ne disposait pas encore d’ordinateurs et
du DRP…
68
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
69
2 • Histoire de 2.1 Les origines militaires de la logistique
la logistique et ses développements
l’opération fut considérée comme un élément vital aussi bien du choix du lieu
de débarquement que de la planification elle-même. Pour la première fois des
responsables militaires prenaient le temps d’étudier systématiquement la logis-
tique et n’eurent pas à improviser. Bien entendu les choses ne se passèrent
pas comme il avait été prévu. Ce sont là les « frictions » de la guerre comme
disait Clausewitz. Il semble cependant que les planificateurs logistiques se
soient trompés dans des proportions incroyables sur presque tous les points :
la consommation d’une division avait été estimée à 650 tonnes par jour alors
qu’elle n’a probablement pas dépassé 300 à 350 tonnes par jour. Les distan-
ces parcourues chaque jour par les camions furent trente pour cent plus impor-
tantes que le maximum prévu, etc. Van Creveld parle d’un « exercice en
pusillanimité sans égal dans l’histoire militaire moderne ». On peut regretter
les erreurs mais on ne peut que se féliciter que pour une fois les responsables
militaires n’aient pas pris des risques logistiques inconsidérés même s’ils se
sont trompés dans l’autre sens. Les campagnes napoléoniennes ou celle de
Rommel en Libye préparées en quelques semaines étaient logistiquement des
paris, perdus le plus souvent mais tenus parfois grâce à une détermination et
un sens tactique exceptionnel, à des fautes lourdes de l’adversaire et aussi à
beaucoup de chance. L’armée américaine a introduit peut-être sous l’influence
d’une logistique maritime très élaborée par nécessité et avec les conseils
d’entrepreneurs civils hors pairs, une nouvelle conception de la logistique
réduisant considérablement les risques.
Des progrès très considérables ont alors été réalisés en logistique militaire :
– la gestion des transports avec le développement de pools de transports logis-
tiques, le développement des moyens de manutention et des gestions sophisti-
quées de la planification des transports ; c’est probablement la tâche complexe
la mieux planifiée de l’histoire qui a ouvert la voie à toutes les méthodes de
planification moderne et rendu possible des projets jusque-là inimaginables ;
– la conception de bateaux, avions et engins roulants adaptés aux problèmes
rencontrés ; si la mise en place de ports préfabriqués a échoué au point de
mettre en danger toute l’opération, le développement de tous les types de bâti-
ments spécialisés pour les débarquements fut un progrès sans égal dans
l’histoire maritime ;
– l’utilisation d’emballages, palettes, containers, filets, parachutes… et le
développement d’une doctrine du packaging militaire ; le jerrycan est un des
acquis irremplaçables de la Deuxième Guerre mondiale mais il trouvait sa
place dans une gamme de conteneurs de différentes tailles tels que les POL
avec des procédures d’emploi définies à l’intérieur d’un planning précis ;
– la conception de « rations » conditionnées en fonction de l’effectif et des
conditions de l’activité et d’une planification rigoureuse de l’alimentation des
troupes en campagne ; la variété des menus a pu s’étendre mais les principes
définis restent toujours valables et sont toujours mis en œuvre ;
– la conception d’infrastructures provisoires faciles à mettre en place : oléo-
ducs, réservoirs, entrepôts, ateliers, plates-formes logistiques de distribution,
ports de déchargement, etc.
Il faudrait poursuivre cette étude très sommaire en consacrant une place
importante
This PDF document à with
was edited l’histoire de laPDF
Icecream logistique
Editor. navale qui a joué un rôle important dans
l’évolution de la logistique militaire avec, par suite des nécessités maritimes,
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70
2 • Histoire de 2.2 Informatique et recherche opérationnelle :
la logistique apparition d’une logistique savante
71
2 • Histoire de 2.3 Révolution du juste-à-temps et École de Toyota
la logistique
72
2 • Histoire de 2.3 Révolution du juste-à-temps et École de Toyota
la logistique
73
2 • Histoire de 2.3 Révolution du juste-à-temps et École de Toyota
la logistique
un lot de roues, il n’en fabriquera pas. Bien entendu le réglage de tous ces
stocks et de tous ces lots est très délicat.
Dans l’organisation traditionnelle, chaque poste fabrique tout de suite ce que
le plan lui a assigné et ne s’arrête que lorsqu’il a terminé. Il expédie sa produc-
tion vers l’aval. Dans une organisation de type kanban, chaque poste ne fabri-
que que ce que l’aval lui réclame. La notion de « juste-à-temps » remonte de
l’aval à l’amont.
Troisième étape du juste-à-temps : de l’entreprise à ses fournisseurs. Le fabri-
cant d’automobile ne fabrique pas ses pneus, mais il peut demander à son
fournisseur de pneus de lui envoyer les lots dont il a besoin quand il en a
besoin. Cela ne l’empêchera pas de passer des contrats, de lui fournir des
prévisions, mais la commande définitive peut être « fixée » quelques semai-
nes, quelques jours ou même quelques heures avant son utilisation. Cela
suppose que le fabricant a une très bonne connaissance des capacités de
fabrication de son sous-traitant de façon à ne pas l’obliger à constituer des
stocks ce qui ne ferait que reporter les stocks sur le sous-traitant, stocks qu’il
faudrait bien payer d’une façon ou d’une autre.
Le juste-à-temps impose un réglage permanent des flux et une surveillance perma-
nente des transferts entre usines, entre ateliers et entre postes de travail. Avec
cette technique, la logistique se situe au cœur des processus de production et tend
à déborder très sensiblement de son rôle traditionnel de transport et magasinage.
Mais le juste-à-temps a beaucoup d’autres conséquences.
74
2 • Histoire de 2.3 Révolution du juste-à-temps et École de Toyota
la logistique
On notera tout d’abord que ce qui coûte le plus cher est actuellement la main-
d’œuvre. On s’efforce donc en priorité de réduire son coût.
– On peut payer le personnel moins cher en délocalisant l’industrie dans un
pays où la main-d’œuvre est moins chère et/ou moins protégée et donc coûte
moins en charges sociales. C’est cependant parfois contradictoire avec le
juste-à-temps puisqu’on désire produire le plus près possible du consomma-
teur. Ce n’est donc pas possible partout. En plus, cela peut poser des problè- A
mes éthiques et de consensus national.
1. Motwas
This PDF document à mot : « concurrence
edited à gorges
with Icecream PDFcoupées
Editor.», situation de concurrence où les deux compéti-
teurs se ruinent.
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75
2 • Histoire de 2.3 Révolution du juste-à-temps et École de Toyota
la logistique
76
2 • Histoire de 2.4 Les grandes manœuvres logistiques
la logistique de la distribution
77
2 • Histoire de 2.4 Les grandes manœuvres logistiques
la logistique de la distribution
78
2 • Histoire de 2.4 Les grandes manœuvres logistiques
la logistique de la distribution
79
2 • Histoire de 2.5 Mondialisation des flux et développement des
la logistique entreprises « transactionnelles »
80
2 • Histoire de 2.5 Mondialisation des flux et développement des
la logistique entreprises « transactionnelles »
81
2 • Histoire de 2.5 Mondialisation des flux et développement des
la logistique entreprises « transactionnelles »
Sous-traitants
et fournisseurs
Dépôts
Production Magasins régionaux
Magasins Magasins
composants Production produits finis Clients
de matières
premières
Tournées
de livraison
82
2 • Histoire de 2.5 Mondialisation des flux et développement des
la logistique entreprises « transactionnelles »
Interne
Externe
Liaison
informatique
400 EDI
sous-traitants Suivi télématique des ventes
200 Siège
stylistes CAO (Ponzano 7 000
Veneto)
EDI 100
free-lance 14 usines boutiques 50 millions
EDI et centre agents
indépendantes de clients
logistique commissionnés
(Castrette)
83
2 • Histoire de 2.6 Apports des militaires et des grands projets : la
la logistique logistique intégrée
sous le pilotage d’un centre (hub firm). Il n’est pas certain que ce type d’entre-
prises représente l’avenir par opposition aux entreprises intégrées du passé,
mais une évolution en ce sens se manifeste :
– Dans l’industrie automobile, on a vu que l’EDI se développait très vite entre
sous-traitants et fabricants d’automobile, mais il ne faut pas oublier que les
entreprises japonaises d’où est partie ce mouvement ont une structure assez
proche de ce modèle : Toyota a un nombre de salariés très inférieur à celui de
General Motors.
– De grandes entreprises intégrées ont tendance à créer des centres de profit
indépendants, voire même des filiales, des partenariats à 50/50 ou des partenai-
res par essaimage de certains de leurs cadres. IBM a déjà eu recours à une telle
politique face à ses concurrents naturellement ouverts sur de telles organisations.
– L’ECR (Efficient Consumer Response) que l’on a évoqué à propos de l’évolu-
tion récente de la grande distribution tend à créer de tels liens entre les diffé-
rentes entreprises qui participent à la chaîne production-distribution. Le
concept de supply chain tend, comme on l’a vu, à prendre en charge ce qu’on
appelle l’« entreprise étendue » (extended enterprise) depuis « le fournisseur
du fournisseur jusqu’au client du client », selon la définition du Supply Chain
Council.
Dans tous ces cas, la logistique devient un élément clef à condition que le
contrôle s’exerce à la fois sur le transfert des marchandises dans un sens et
le transfert des informations dans l’autre. On voit alors se développer tout un
outillage informatique autour duquel devrait évoluer la logistique dans l’avenir.
L’objectif majeur de son développement ne serait plus seulement la réduction
des coûts, mais aussi le contrôle stratégique d’une filière.
84
2 • Histoire de 2.6 Apports des militaires et des grands projets : la
la logistique logistique intégrée
La difficulté bien entendu était de prévoir dès la conception d’un projet ce que
serait son coût de mise en œuvre et d’entretien. Cela n’est possible que si l’on
a une idée suffisamment précise de sa maintenance et de ses conditions
d’opération. Il en résultait que, dès la conception d’un projet, il fallait engager
les études logistiques nécessaires à son soutien opérationnel. La notion de
soutien logistique intégré (SLI, en américain ILS pour Integrated Logistic
System) était la conséquence directe de la notion de Life Cycle Cost. Conce-
voir la maintenance dès le stade d’un projet n’est cependant pas si simple.
A
85
2 • Histoire de 2.7 Conclusion : l’avenir des logistiques
la logistique
86
2 • Histoire de 2.7 Conclusion : l’avenir des logistiques
la logistique
tions rapides. Il n’est pas certain cependant que les grandes entreprises fran-
çaises – ou plus généralement latines, de même que les entreprises
japonaises – soient très à l’aise dans un tel monde à plusieurs dimensions
organisationnelles et à responsabilités transverses. Cependant, la logistique
est peut-être une approche rationnelle qui peut leur faciliter une telle évolution
culturelle, de toute façon indispensable à leur survie.
• Développement du commerce international et de l’internationalisation A
des logistiques : c’est une tendance lourde de l’évolution du monde écono-
87
2 • Histoire de 2.7 Conclusion : l’avenir des logistiques
la logistique
besoin est. C’est toute une logistique de services qui s’esquisse ainsi en
rupture avec la situation actuelle d’achats et de services après vente. Tout cela
peut paraître encore bien éloigné mais c’est une tendance de fonds dont la
seule véritable inconnue est la date de généralisation.
• Développement des « logistiques inverses » (voir infra) : ce sont les logis-
tiques liées à la prise de conscience de la nécessité de protéger notre envi-
ronnement mais ce sont aussi les logistiques qui permettront le passage aux
logistiques de soutien du paragraphe précédent.
D’autres aspects sont moins certains et peuvent donner lieu à des retourne-
ments de tendance :
• Développement de la vente à domicile ou sur les lieux de travail (VAD,
e-commerce) au détriment des grandes surfaces : la logique du coût du
« dernier kilomètre » impose sa loi à l’organisation logistique actuelle de satis-
faction des besoins des consommateurs ; avec le développement du réseau
Internet, nombreux sont ceux qui ont annoncé la fin des grandes surfaces et
le triomphe du e-commerce à partir de prévisions parfois un peu
extravagantes ; on a vu des organismes publics s’en émouvoir pour tenter de
définir ce qu’allait devenir l’organisation de la grande distribution dans les
prochaines années. Les réalisations n’ont cependant pas encore confirmé les
prévisions. Des pays européens, comme la Grèce, le Portugal, l’Italie et, dans
une moindre mesure, les Pays-Bas, l’Espagne et l’Allemagne sont loin d’avoir
terminé leur révolution distributive, sans parler de l’Europe de l’Est. Cette
présentation peut paraître contradictoire avec les paragraphes précédents,
qualifiés de vraisemblables, mais la divergence porte sur la durée de cette
évolution bien plus que sur sa nature. Le développement progressif d’une
classe de consommateurs prêts à payer plus et peu attirés par l’univers des
grandes surfaces de vente, peut en effet changer la donne, sinon à court terme
tout au moins sur des années, comme il est naturel pour les évolutions d’habi-
tudes de consommation.
• Développement de la coopération logistique entre entreprises et particu-
lièrement entre producteurs et distributeurs : c’est une tendance de fonds
qu’expriment les développements de l’ECR, du CPFR, de la GPA et autres
modes de coopération entre entreprises (voir infra) ; l’objectif de rechercher
des économies globales tout au long de la supply chain et de les partager entre
producteurs, distributeurs et consommateurs est séduisant ; il est cependant
contraire à la pratique de négociations dures entre producteurs et distributeurs
qui marque profondément notre organisation économique, particulièrement en
France, et les réalisations se limitent le plus souvent aux relations entre les
« incontournables » de la production de PGC et les « majors » de la grande
distribution.
• Développement du transport routier : il n’est pas impossible que le trans-
port routier n’atteigne dans les prochaines années un seuil d’intolérance de la
part des populations, particulièrement en ce qui concerne la traversée des
différents pays ; on pourrait alors voir se développer en Europe, à la suite des
gouvernements suisses et autrichiens, une politique de développement du
transport par voie ferrée y compris par « ferroutage » et « chaussées roulan-
tes » (voir infra). La libéralisation du fret ferroviaire s’inscrit dans cette logique.
Leswas
This PDF document résistances
edited with des cheminots
Icecream sont cependant fortes et les investissements
PDF Editor.
nécessaires gigantesques. Les organismes ferroviaires des différents pays
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88
2 • Histoire de Bibliographie
la logistique
sont donc plus modestes dans leurs approches et n’envisagent que de conser-
ver au mieux leurs faibles parts de marché ; leurs structures administratives
paraissent peu adaptées à des politiques ambitieuses et les coûts de telles
politiques peuvent apparaître prohibitifs dans un contexte qui est déjà celui
d’un déficit structurel permanent.
• Mécanisation des entrepôts et des transports : c’est une nécessité abso-
lue dans les pays développés de même que leur expansion a reposé sur l’auto- A
matisation industrielle. La France est malheureusement en retard dans le
Bibliographie
ALBION J. (d’), Une France sans défense, Calmann-Lévy, Paris, 1990.
BAGLIN G., BRUEL O., GARREAU A., GREIF M., Management industriel et logistique, Economica, 1990.
COLIN J., « La logistique : histoire et perspectives », Logistique & Management, vol. 4, n° 2, pp. 97-
110.
COLIN J., « La Supply Chain Management existe-t-il réellement ? », Revue Française de Gestion,
vol. 31, n° 156, mai 2005.
DESPORTES V., Comprendre la guerre, Economica, Paris, 2001.
Eurostaf, La logistique de la grande distribution, étude réalisée en 1994, Paris.
FORRESTER, Industrial Dynamics, MIT Press, Cambridge (Ma), 1962.
FRÉRY F., L’entreprise transactionnelle, Gérer et comprendre (Annales des Mines), Éditions ESKA,
Paris, septembre 1996.
MATHE H., TIXIER D., La logistique, « Que sais-je ? », PUF, Paris, 1987.
MORALES D.K., GEARY S., « Supply Chain lessons from the War in Iraq », Harvard Business
Review, novembre 2003.
TREACY M., WIERSEMA F., L’exigence du choix, Éditions Le Village mondial, 1995.
VAN CREVELD M., Supplying war. Logistics from Wallenstein to Patton, Cambridge University
Press, 1977.
VON CLAUSEWITZ C., WAQUET N., De la guerre, Rivages, Paris, 2006.
89
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
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B
Logistique
des flux
et des stocks
92
La logistique, « science des flux » est aussi nécessairement « science des
stocks ». Le juste-à-temps ne signifie rien d’autre que l’harmonisation des flux
pour réduire les stocks et parvenir à l’objectif mythique du « zéro-stock » à
travers une « blue sky approach » parfois indifférente aux réalités économi-
ques et techniques.
Stocks et flux ne sont que les deux aspects d’un même réseau à valeur ajoutée B
et le seul problème intéressant est celui de trouver ce qui permet d’optimiser
93
Les transports et les infrastructures logistiques constituent les briques opéra-
tionnelles de tout système logistique. Ils permettent l’écoulement des flux
physiques et leur stockage à des moments et en des lieux opportuns de la
chaîne logistique. Le développement et les forts investissements dans les
systèmes TMS (Transportation Management System) et WMS (Warehouse
Management System) confirment leur importance sur la performance des chaî-
nes logistiques.
Comme nous l’avons introduit dans le chapitre 1, l’un des objectifs du Supply
Chain Management est de coordonner, d’animer et d’optimiser l’interface entre
ce que nous avons nommé le Supply Side et le Demand Side. Il est essentiel
de prendre en compte les évolutions, les contraintes et les opportunités rela-
tives à ces deux facettes de toute chaîne logistique et c’est pourquoi un chapi-
tre spécifique leur est consacré.
Enfin, l’intégration est au cœur des supply chains end-to-end le plus souvent
très fragmentées et internationales. Celle-ci s’appuie sur des processus colla-
boratifs, des systèmes d’information de plus en plus automatisés aux inter-
faces et aux ruptures de charge et également sur des contrats qui cherchent
à cristalliser dans la forme des relations partenariales ce qui ne signifie pas
nécessairement une longue durée. Nous avons choisi de conclure cette partie
importante de notre ouvrage consacrée aux flux et aux stocks en nous intéres-
sant aux chaînes logistiques internationales qui s’étendent des sourcings
amont le plus souvent en situation overseas par rapport au client final
jusqu’aux marchés domestiques destinataires. Cette approche nous donnera
l’opportunité de montrer l’intimité qu’entretiennent désormais Supply Side et
Demand Side au sein des chaînes logistiques globales.
94
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
1. Parfois traduit en français « effet de coup de fouet », mais la notion de « coup de fouet » a en
France une connotation très différente du bullwhip aux États-Unis car les démonstrations de fouet
y sontwas
This PDF document plus edited
rares qu’au
with Texas. On utilisera
Icecream donc provisoirement le terme bullwhip pour ne pas avoir
PDF Editor.
à répéter trop souvent l’expression « fouet à bœufs » un peu ridicule.
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95
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
voire par 6 000 pour remplir les camions… Le phénomène baptisé bullwhip en
1997 (Lee, Padmanabhan, Whang), est en réalité un peu plus subtil. Il était
connu depuis longtemps (Forrester, 1962) et il est étrange que l’on s’en soit si
peu préoccupé jusqu’à ces dernières années.
96
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
Fournisseur
Distributeur
B
Délai de transport Commande traitée
Grossiste
Détaillant
Flux de produit
Flux d'information
Consommateur final
3 500
3 000
2 500 Conso
2 000 Grossiste
1 500 Distributeur
1 000 Fabricant
500
0
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52
97
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
1
5
9
13
17
21
25
29
33
37
41
45
49
L’évolution des stocks moyens présente aussi le même profil (figure 3.4).
Une telle situation est d’autant plus surprenante que la doctrine de gestion des
stocks prévoit normalement un résultat inverse. Avec, par exemple, 10
détaillants par grossiste ayant chacun une consommation de 50 de moyenne
et un σ de 10, soit 20 % de la moyenne, on doit avoir pour chaque grossiste
une consommation de 500 avec un σ de 10 × 10 = 32, soit 6,4 % des
commandes.
This PDF document PlusIcecream
was edited with l’on s’éloigne du consommateur final et plus les fluctuations
PDF Editor.
devraient diminuer. C’est d’ailleurs au nom de ce principe qu’actuellement on
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98
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
1400
1200
1000
Stock détail.
800 Stock gross.
600 Stock distrib.
Stock brasseur
400
B
200
1. Situation
This PDF document de fin de
was edited semaine,
with cependant
Icecream avant l’arrivée de la commande attendue pour cette fin
PDF Editor.
de semaine, ce qui explique le facteur de 5.
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99
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
Tableau 3.1 – Jeu de la bière : situation du détaillant au cours des 3 premières semaines
aux consommateurs
des consommations
Consommation
Commandes
Stock début
Commande
non reçues
Moyenne
Stock fin
Semaine
semaine
Livré
1 500 500 600 500 100 2 000 500
début semaine
Commandes
Commandes
Commande
non reçues
détaillants
détaillant
Moyenne
Stock fin
Semaine
Livré au
Stock
Dû
100
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
Commandes
Stock début
Commande
Commande
non reçues
Moyenne
grossiste
Stock fin
Semaine
semaine
Livré
Dû
B
Il ne peut pas tout livrer et détermine une commande de 669 tenant compte
de l’augmentation du niveau moyen des commandes qu’il reçoit, des dus et de
la nécessité de reconstituer son stock.
Cette commande sera reçue par le fabricant en semaine 8 et de la même façon
il déterminera une commande de 753 à son fournisseur. On voit ainsi comment
une augmentation de 50 de la consommation en semaine 2 génère une mise
en fabrication de 253 de plus par le brasseur en semaine 8. Or, chacun des
managers a eu une attitude parfaitement rationnelle.
Pendant ce temps, le détaillant a reçu en fin de semaine 6 sa commande de
575 passée en fin de semaine 2 (tableau 3.4). Comme son stock de sécurité
s’était en partie reconstitué, il a désormais un stock excédentaire de 65 en fin
de semaine 7 et il ne commande que 407 au grossiste, ce qui va entraîner une
nouvelle fluctuation à la baisse en amont…
consommateurs
Consommation
début semaine
Commandes
au grossiste
Commande
non reçues
Réception
Moyenne
Livré aux
Stock fin
Semaine
Stock
On pourrait
This PDF document certes
was edited with se demander
Icecream pourquoi tous ont pris arbitrairement un stock
PDF Editor.
de sécurité de 100. Mais s’ils calculaient leur stock de sécurité en appliquant
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101
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
102
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
ni tendance est beaucoup trop simple sur des marchés à variations rapides et
même de plus en plus rapides. C’est même une simplification pédagogique
parfaitement irréaliste pour le marché de la bière. Une des premières analyses
célèbres de tels phénomènes montre les variations de production et de vente
de la soupe « chicken noodle » de Campbell, article saisonnier par excellence.
Il en est de même dans de plus en plus de domaines : la durée de vie – en
production – de plus en plus courte des ordinateurs individuels ou des mobiles
en fait ce qu’on appelle parfois un « marché de la banane » où chaque variation
de ces nouvelles denrées périssables doit être prise en compte très vite.
B
La deuxième difficulté, la plus importante, est l’incapacité pour chacun des
103
3 • Pilotage des flux 3.1 Stocks et supply chain : le bullwhip effect
ou le théorème fondamental de la supply chain
104
3 • Pilotage des flux 3.2 Le DRP (Distribution Resource Planning
ou Distribution Requirement Planning)
105
3 • Pilotage des flux 3.2 Le DRP (Distribution Resource Planning
ou Distribution Requirement Planning)
3.2.2 Exemple
Supposons pour simplifier une usine qui approvisionne en un seul produit
un magasin national qui approvisionne lui-même trois magasins régionaux
(figure 3.5).
Entrepôt 1 Entrepôt 2
Livraison J + 3 Livraison J + 2
Entrepôt
national
Livraison J + 5
Usine
Schéma de la distribution
Fournisseur
106
3 • Pilotage des flux 3.2 Le DRP (Distribution Resource Planning
ou Distribution Requirement Planning)
107
3 • Pilotage des flux 3.2 Le DRP (Distribution Resource Planning
ou Distribution Requirement Planning)
Stock Stock
Entrepôt 2 Reçu Préparation Expédié
7 heures 18 heures
108
3 • Pilotage des flux 3.2 Le DRP (Distribution Resource Planning
ou Distribution Requirement Planning)
3.2.3 Difficultés
Une telle démarche paraît simple et devrait remplacer toute gestion de stock
aux différents niveaux locaux, régionaux et nationaux. Elle se heurte cepen-
dant à de nombreuses difficultés :
– Comme toujours, on ne peut se contenter d’enregistrer les commandes des
clients locaux et il faut bien faire des prévisions et des prévisions fines, c’est-
à-dire au niveau de chaque site local, ce qui est nettement plus difficile que
des prévisions régionales ou nationales. La réconciliation entre des prévisions
nationales et locales est difficile à faire. Il est donc nécessaire de maintenir
des stocks de sécurité, ce qui enlève un des intérêts du DRP. En outre, si les
prévisions évoluent trop vite dans le temps, elles ne permettent plus de bâtir
un vrai plan de production : cette différence d’horizon entre la demande
certaine, les prévisions à court terme pour satisfaire le plan d’approvisionne-
ment et les prévisions à plus long terme nécessaires pour le plan de produc-
tion, est un handicap majeur pour un fonctionnement « huilé » du DRP.
– Le système de transfert d’information entre tous les participants à la supply
chain (locaux, régionaux, nationaux) doit être rapide (pratiquement instantané
pour fournir des ordres d’approvisionnement correspondant à la situation
immédiate). Ceci suppose de disposer d’une organisation informatique et de
télécommunications très performante donc chère. On dit parfois que les stocks
doivent être au moins exacts à 95 % pour obtenir des résultats corrects en
DRP, ce qui peut paraître simple à obtenir mais ne l’est pas toujours si on
prendwas
This PDF document enedited
considération toutes
with Icecream les opérations en cours sur les stocks au
PDF Editor.
moment où on établit la situation.
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109
3 • Pilotage des flux 3.3 Utilisation du DRP pour des études de flux
110
3 • Pilotage des flux Bibliographie
Bibliographie
Sur le DRP
ANDRE J. MARTIN, Drp : Distribution Resource Planning : The Gateway to True Quick Response
and Continuous Replenishment, Ed : Oliver Wight Ltd Pub ; Rev : 1990.
BERNARD T. SMITH, Focus Forecasting & Drp : Logistics Tools of the Twenty-First Century, Ed :
Monochrome Pr, 1994.
KIRSCH P., « DRP : gérer l’incertitude », Stratégie Logistique, n° 10, octobre 1998.
MARTIN A. J., Distribution Resource planning – DRP, le moteur de l’ECR, traduction française
ASLOG, Jouenne et associés, Paris, 1988.
OCTAVIO A. CARRANZA TORRES FELIPE, A. VILLEGAS MORAN (Sous la direction de), The
Bullwhip Effect in Supply Chains : A Review of Methods, Components And Cases, Palgrave
MacMillan, 2006.
111
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4 • Les stocks 4.1 Définition
4 • LES STOCKS
113
4 • Les stocks 4.1 Définition
114
4 • Les stocks 4.1 Définition
Flux
stock
B
GESTION
115
4 • Les stocks 4.1 Définition
– pour un flux régulable, connaître son débit minimal et maximal, les valeurs
de régulation qu’on peut lui donner et le temps de réaction entre une décision
de modification et son exécution (hysteresis) ;
– pour un flux prévisible continu connaître sa loi d’écoulement ou disposer de
prévisions ;
– pour un flux prévisible discontinu connaître la loi de répartition des « grap-
pes » et leur loi d’arrivée ou des prévisions (cette notion de « grappe » est
importante car ce n’est pas la même loi qui caractérise des arrivées ou des
sorties d’un item à des intervalles de temps variables ou des arrivées ou
sorties d’un nombre variable d’items à des intervalles de temps variables) ;
– nature de l’organe de régulation ;
– méthode de détermination du niveau du stock ;
– période de scrutation ou de calcul du niveau de stock ;
– méthode de détermination des régulations à effectuer (temps, nature et paramètres).
116
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
117
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
C’est un problème que l’on retrouvera dans l’étude des schémas directeurs
logistiques au chapitre 18.
Mais il est plus important encore de segmenter un stock à partir de ses paramè-
tres d’utilisation. Un stock, même constitué de biens logistiquement homogènes,
peut être destiné à satisfaire des besoins de clientèles différentes ou des besoins
différents d’une même clientèle. Ainsi les besoins de grossistes ne seront pas les
mêmes que ceux de détaillants livrés directement ni en quantités de chaque
livraison, ni en fréquence de livraison, ni en horaires, etc. En fait ce qui est alors
important n’est pas l’analyse du stock mais l’analyse du flux. Il n’y aura lieu de
segmenter le stock que si la différenciation des flux impose une différenciation
des unités de conditionnement. Cependant il est évident, que pour la gestion des
stocks, il est indispensable de segmenter les divers flux qui concernent le stock.
On retrouvera ce type d’analyse au chapitre 5 sur les prévisions. Pour l’instant
nous nous limiterons à l’analyse du stock proprement dit en supposant que ce
stock est homogène, tant logistiquement que du point de vue de ses utilisations.
1. On
This PDF document ne edited
was confondra
withpas cette analyse
Icecream PDFABC classique avec une méthode comptable américaine rela-
Editor.
tivement récente baptisée elle aussi ABC pour Activity Based Costing.
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118
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
Tableau 4.1 – Tri des articles dans l’ordre des consommations décroissantes
% effectif = rang/1000
dans la nomenclature
Total consommation
des consommations
pendant la période
Rang de l’article
Classement ABC
80 % ≥ B > 70%
de la période
Prix unitaire
de l’article
en valeur
N° article
% valeur
A ≤ 70 %
C > 80 %
Cumul
B
Valeur (%)
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
0,10 10,14 20,18 30,22 40,26 50,30 60,34 70,38 80,42 90,46
Effectif (%)
119
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
0,10 13,96 27,81 41,67 55,52 69,38 83,23 97,09
Effectif (%)
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
Figure 4.3 – Analyse ABC d’un catalogue de 1 000 articles.
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120
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
0,10 13,96 27,81 41,67 55,52
Effectif (%)
121
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
Prix
> 501 et
< 500 > 5 000 Total
< 5 001
> 1000 et
Consommation 244 11 0 255
< 500 001
122
4 • Les stocks 4.2 Analyse d’un stock
Ces trois causes ne sont pas indépendantes. La cherté peut expliquer une part
de la faible consommation. On prendra garde cependant qu’un article qui est
beaucoup consommé dans un stock peut être un produit de faible consomma-
tion sur le marché des produits de ce type. La complexité de réalisation décou-
lera en général d’un degré de performance élevé et/ou d’un haut degré de
complexité intrinsèque. Dans les deux cas, la conception et la réalisation du
produit font appel à des ressources rares. Le coût d’obtention de ce degré de
complexité et/ou de performance n’est pas proportionnel au degré atteint. On
sait depuis Ricardo1 que l’on se heurte alors à ce qu’on appelle « la loi des
rendements décroissants » et que plus l’on va loin vers la performance, plus
B
le coût augmente, cela bien plus que proportionnellement.
123
4 • Les stocks 4.3 Autres analyses des stocks
Il est clair qu’il faudra choisir la bonne méthode de gestion du stock d’une
catégorie de pièces donnée en fonction du profil de cette catégorie et ce, à
partir des méthodes génériques de pilotage des stocks explicitées dans le
paragraphe 4.4.
124
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Point de commande
Consommation
moyenne
pendant
le délai Stock de sécurité
de réappro-
visionnement
Temps
Délai
de réapprovisionnement
125
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Presque tous les stocks sont désormais gérés sur point de commande. Le
réapprovisionnement à période fixe a cependant plusieurs avantages :
– Il se prêtait bien autrefois à l’organisation des travaux administratifs faits à
la main. À une certaine date, le gestionnaire de stock consultait un bac de
fiches et regardait les commandes à passer. Cet intérêt a disparu depuis que
les stocks sont gérés sur ordinateurs.
– Lorsque les réapprovisionnements sont très fréquents, le gestionnaire de
stock, comme un chef de rayon de supermarché par exemple, peut passer en
revue tous les soirs ou au moins plusieurs fois par semaine les articles de son
rayon ce qui l’oblige à suivre de très près ce qui se passe.
– Lorsque les marchandises sont payées à x jours fin de mois comme il est
souvent d’usage en France, il peut être intéressant d’avancer ou de retarder
certaines commandes pour retarder l’échéance de paiement.
Néanmoins, le réapprovisionnement à période fixe présente l’inconvénient
d’obliger à fixer un stock de sécurité qui couvre tout le cycle de gestion et non
pas seulement la période de réapprovisionnement (voir infra). Il est donc nette-
ment plus coûteux et il tend à perdre de l’importance.
Mais lorsqu’on gère un article à période fixe, on n’a pas à se poser de question
sur la quantité à réapprovisionner. C’est, d’évidence, celle qui permettra de
tenir jusqu’à la fin de la période fixe choisie. On peut en revanche se poser la
question de la périodicité optimale des commandes et l’on retombe sur un
problème très voisin de celui de la quantité à commander puisque, par le jeu
de la consommation moyenne par période, la quantité à commander en
moyenne correspond aussi à une période.
Une réponse classique à la question de la quantité à commander consiste à
fixer un stock maximal de recomplètement. Chaque commande est déterminée
en soustrayant de ce niveau la quantité en stock et, éventuellement, les
commandes déjà en attente. C’est ce qui apparaît sur le graphique ci-dessous
où l’on voit bien que ce niveau de recomplètement est un niveau fictif qui ne
sera jamais atteint car, quand la commande arrivera en fin de délai de livrai-
son, on aura consommé pendant ce délai de livraison, une partie du stock exis-
tant lors de la commande.
Cette technique ne résout cependant pas notre problème. On voit sur la
figure 4.6 que, si la sortie qui provoque le passage en dessous du point de
commande n’est pas trop importante, on commandera toujours à peu près la
même quantité. Cette technique permet bien de répondre à la question :
« Combien faut-il commander ? » mais en pose immédiatement une autre :
« Comment fixer le niveau de recomplètement ? », ce qui revient exactement
au même.
126
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Stock
Niveau de recomplètement
Point de commande
B
Temps
Délai
de réapprovisionnement
Sur la figure 4.6, la période qui sépare deux réapprovisionnements est large-
ment plus grande que le délai de livraison. Donc on peut penser que le délai
de livraison constitue le minimum de la quantité de commande (exprimée en
jours de consommation). Dans ce cas, le point de commande sera au niveau
moyen du stock maximal réel lorsque les commandes arriveront et la période
qui séparera deux réapprovisionnements sera la même que le délai de réap-
provisionnement.
Mais ce raisonnement suppose implicitement qu’on ne peut pas avoir deux
commandes en attente en même temps. Or il n’y a aucune raison qu’il en soit
ainsi. On peut en avoir deux comme dans l’exemple de la figure 4.7 ou trois
ou autant qu’on le désire... sans cependant prendre trop de risque.
Sur cet exemple, le délai de livraison est de 1 mois, mais l’on passe une
commande tous les 20 jours pour une quantité égale à la consommation de
20 jours. Chaque fois que l’on reçoit une commande, on a une commande en
attente. Chaque fois que l’on passe commande, c’est-à-dire chaque fois que
le stock tombe en dessous du point de commande, on calcule la quantité à
commander en soustrayant du niveau du point de commande, le stock du jour
et la commande en cours.
On peut faire des norias beaucoup plus longues avec trois ou quatre comman-
des en cours en permanence. Il faut tout de même se rendre compte que, s’il
y a un incident comme une très forte consommation à un certain moment, on
ne peut espérer recevoir une commande plus importante qu’à la fin du délai
de réapprovisionnement (en passant une commande tout de suite) ce qui
risque
This PDF document d’être
was trop
edited withtard, sauf àPDF
Icecream pouvoir s’arranger avec le fournisseur pour modi-
Editor.
fier une commande en cours...
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127
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Stock
Niveau de recomplètement
Nouvelle
commande
le 1/6
Point de commande
Commande Commande
du 10/5 du 1/6
Stock de sécurité
Temps
Délai de réapprovisionnement
1. Il en est de même de nombreux auteurs sur la gestion des stocks qui affirment que le niveau de
point
This PDF document de edited
was commande
withdoit toujours PDF
Icecream être égal à la consommation pendant le délai de livraison plus le
Editor.
stock de sécurité.
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128
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
k = 2a/t
avec : la consommation annuelle, exprimée en francs,
a, les frais de passation d’une commande,
t, le coût annuel de possession du stock.
Avec une formule aussi simple, le gestionnaire de stock bénéficie à la fois du
prestige de la formule de Wilson (« à l’américaine »), d’une présentation scien-
tifique (une racine carrée et mieux encore une dérivée pour établir la formule)
et d’une impeccable prise en compte des frais de passation des commandes
et des coûts d’immobilisation du stock qui prouvent son haut niveau de respon-
sabilité financière au sein de son entreprise...
On s’explique donc le succès de cette formule d’autant plus que les logisticiens
industriels l’ont très largement utilisée pour résoudre le problème analogue
structurellement de la détermination des lots de production.
Comme toujours en présence d’un modèle, il est important de bien voir les
hypothèses qui ont servi à le construire. Le principe est simple : il consiste à
déterminer le coût total de stockage et de réapprovisionnement d’un article en
fonction de la quantité commandée à chaque réapprovisionnement. Il peut
paraître évident que :
– plus la quantité que l’on commande à chaque réapprovisionnement est
importante, moins souvent l’on passera des commandes et plus seront faibles
les coûts de passation de commande ;
– plus la quantité que l’on commande à chaque réapprovisionnement est
importante et plus le stock moyen sera important et donc plus seront grands
les coûts d’immobilisation du stock.
Il y a donc un optimum à trouver et c’est cet optimum que calcule la formule de Wilson.
Pour en bien comprendre le mécanisme, rien ne vaut un exemple. Soit un arti-
cle du
This PDF document stock.
was editedIlwith
a une consommation
Icecream de 12 000 unités par an, soit 1 000 par
PDF Editor.
mois. Chaque article vaut 10 €. Dans cette entreprise, on estime que l’argent
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129
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Quantité de stock
4 500
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
11
13
15
17
19
21
23
25
27
29
31
33
35
37
39
41
43
45
47
49
1
3
5
7
9
semaines
130
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Stock
Stock maximum
Stock moyen
Stock de sécurité B
Le niveau moyen du stock sera à égale distance de ces deux points hauts et
bas. On notera que dans la littérature logistique on considère souvent que le
stock moyen est composé du stock de sécurité plus le « stock-outil », égal à
la quantité consommée en moyenne pendant la période de réapprovisionne-
ment.
Le stock moyen est donc égal à :
Stock Moyen = SS +X
---
2
où SS est le stock de sécurité et X la quantité commandée en moyenne à
chaque réapprovisionnement.
La valeur du stock moyen est de :
( SS + X
--- ) p
2
où p est le prix unitaire de l’article.
Le coût annuel de possession du stock est alors de :
C1 = ( SS +X
--- ) pt
2
où t est le taux annuel de possession du stock.
Dans cet exemple :
X
C1 = ( 1000 + --- ) 10 x 0,2
2
∫ --------------
Conso
On passera chaque année un nombre de commandes égal à - où
X
Conso
This PDF document est
was le total
edited with des consommations
Icecream PDF Editor. annuelles en quantité et X la quantité
moyenne de commande.
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131
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
C3 = C1 + C2 = ( SS --- ) p + Conso
+X .a
---------------------------
2 X
On démontre que cette fonction a un minimum pour :
2Conso . a
X= --------------------------- quel que soit SS
pt
soit dans l’exemple :
2 x 2000 x 400
-------------------------------------------- = 2 191
X=
10 x 0, 2
Si l’on exprime la consommation en € et non en unités :
2a.Conso 2a
---------------------------- = k Conso et k = -------
X=
t t
On peut représenter les variations de C1 et de C2 en fonction de X dans notre
exemple (figure 4.10).
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000 C1
C2
4 000
C3
2 000
132
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Valeur moyenne
Consommations
des commandes
de commande
Commandes
de stockage
annuelles
annuelles
des coûts
du stock
Article
Coûts
Coûts
Total
(€)
(€)
(€)
(€)
(€)
(€)
3 1 200 12 25 50 10 60 70
4 600 12 12,5 25 5 60 65
5 120 12 2,5 5 1 60 61
133
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Valeur moyenne
Valeur moyenne
Consommations
des commandes
de commande
Commandes
de stockage
annuelles
annuelles
des coûts
du stock
Article
Coûts
Coûts
Total
(€)
(€)
(€)
(€)
(€)
(€)
1 12 000 15,4 780 390 78 77 155
5 120 1,5 78 39 8 7 15
1. La peur pour un gestionnaire de stock de perdre son travail peut être plus répandue qu’on ne
pourrait
This PDF document wasleedited
croire with
et elleIcecream
explique beaucoup de résistances à la mise en place de nouveaux systèmes
PDF Editor.
informatiques de gestion des stocks.
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134
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Valeur moyenne
Valeur moyenne
Consommations
des commandes
de commande
Commandes
de stockage
annuelles
annuelles
des coûts
du stock
Article
Coûts
Coûts
Total
(€)
(€)
(€)
(€)
(€)
(€)
B
1 12 000 36 333,33 166,6 33 60 93
4 600 4 150 75 15 60 75
5 120 2 60 30 6 60 66
Le coût est apparemment plus élevé que si le gestionnaire de stock avait appli-
qué la formule de Wilson, mais il est certain que les coûts de commande sont
peu réductibles et qu’en fait, même en appliquant la formule de Wilson, ils
resteraient sensiblement égaux à ce qu’ils étaient avant. En revanche le stock
a diminué et les coûts de stockage sont de 59 € inférieurs à ce que donnerait
l’utilisation de la formule.
Mais le gestionnaire de stock n’a pas respecté le principe de standardisation
du paramétrage, ce qu’on ne saurait lui reprocher bien au contraire.
Dans cet exemple, l’utilisation de la formule de Wilson conduit à augmenter le
stock par rapport à la situation antérieure de réapprovisionnement à période
fixe et d’une quantité plus importante encore par rapport à ce que peut faire
un gestionnaire avisé. On comprend que, dans l’ambiance actuelle de réduc-
tion des stocks au nom du zéro-stock ou du juste-à-temps, la formule de
Wilson a perdu de sa faveur mais la question reste alors « Par quoi la
remplacer ? », ce qui suppose d’examiner pourquoi elle ne convient pas.
Le calcul nous donne dans ce cas une quantité optimale de commande de
3,1 mois, donc un stock moyen de 2,5 mois, ce qui fait beaucoup même si on
déduit le stock de sécurité. Il faut se rappeler en effet que, dans la grande
distribution, le total des stocks en entrepôts et magasins était de 33 jours en
France en 1994. Il y a donc quelque chose qui ne va pas soit dans nos para-
mètres, soit dans le modèle.
Reprenons l’exemple précédent : supposons que le gestionnaire de stock, au
lieu de
This PDF document wascommander en moyenne
edited with Icecream 2 200 articles, comme préconise le modèle,
PDF Editor.
en commande 2 000. Il va devoir passer 6 commandes par an au lieu de 5,5.
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135
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Cela va donc lui coûter 400 × 0,5 = 200 € de plus1. Son stock moyen sera de
2 000 / 2 + 1 000 = 2 000 au lieu de 2 200 / 2 + 1 000 = 2 100. Il gagnera
donc 20 % de 100 € soit 20 €. Il perd donc bien dans l’opération 200-20 € =
180 €, ce qui est logique puisqu’il s’écarte de l’optimum.
Il peut discuter les 20 % de coût de possession du stock. Mais il faut considé-
rer ce qu’ils représentent réellement :
– un coût financier d’immobilisation de capital ;
– un coût d’entrepôt couvrant l’amortissement des terrains, bâtiments, instal-
lations techniques ainsi que les charges d’assurance, les taxes, etc. ;
– un coût de démarque connue (dommage apporté à la marchandise lors de
manutentions quelque peu brutales) ou inconnue (vol) qui représente quelques
pour mille mais sur le volume d’activités ou le chiffre d’affaires ce qui est tout
à fait significatif ;
– une partie du coût de gestion du magasin (chauffage, éclairage, inventaire,
surveillance, etc.) ;
– un coût d’obsolescence qui peut être extrêmement important dans certaines
entreprises.
La notion de coût financier d’immobilisation du stock n’est pas claire. On peut
entendre par là le taux d’intérêt à court terme avec lequel l’entreprise rémunère
son banquier ou n’importe quel autre taux monétaire. En réalité le stock est un
investissement comme un autre et chaque euro dépensé dans le stock vient
en concurrence au sein de l’entreprise avec des affectations à des investisse-
ments productifs. Dans une entreprise industrielle, ce coût financier est ce qui
va servir à choisir les investissements les plus productifs et à couvrir les
risques de ces investissements. Comme, dans le cas des stocks, l’investisse-
ment ne donne pas lieu, le plus souvent, à un dossier d’investissement pour
le justifier, il est raisonnable de considérer au moins le taux adopté dans
l’entreprise pour choisir ses investissements. Il peut être de l’ordre de 5 à 25 %
avec les taux d’intérêt actuels. Il pourra être moins fort dans une entreprise de
négoce.
Un industriel dans le secteur pharmaceutique sera plus proche de 25 %, alors
qu’un négociant en matériaux de construction pourra utiliser 12 % et qu’un
grand distributeur alimentaire n’hésitera pas à appliquer un taux de 3,5 % ce
qui conduira les achats à mettre en œuvre des pratiques spéculatives…
Les autres coûts sont eux aussi importants mais ne sont pas proportionnels
aux quantités en stock, au moins à court terme. Utiliser un coût de possession
sous forme d’un taux unique proportionnel aux quantités ou à la valeur du
stock moyen est donc un peu abusif. Cependant comme l’on sous-estime
probablement toujours les coûts de possession du stock, il n’est pas absurde
de retenir un tel taux et 20 % dans cet exemple est donc raisonnable.
1. Ces 0,5 commandes annuelles peuvent paraître absurdes, mais il ne faut pas oublier que ce que
l’on modifie n’est pas le nombre de commandes annuelles mais la quantité moyenne de chaque
commande, et que le nombre des commandes annuelles est le résultat de la division de la consom-
mation annuelle par cette quantité de commande. Le vrai problème se pose avec les quantités mini-
males de commandes liées aux boîtages ou aux conditions de vente des fournisseurs. Dans la
pratique,
This PDF document il faut bien
was edited with en tenir compte
Icecream PDFetEditor.
cela peut modifier très sensiblement le résultat de calculs
économiques théoriques.
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136
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
9 000
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
0,01 0,05 0,09 0,13 0,17 0,21 0,25 0,29
Taux de possession
137
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Quantité de réapprovisionnement
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
0 10 30 50 70 90 110 130 150 170 190 210 230 250 270 290 310 330 350 370
Coût de la commande
138
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Conso Σ k Σ Conso
Σ k = Σ ------------------------
- ou -------- = -------------------------
N n ΣN
n étant le nombre d’articles.
La première partie de l’équation est la moyenne des coefficients k pour un
nombre défini de commandes.
3. En appliquant cette moyenne des coefficients k à chaque article, on obtien-
dra une nouvelle quantité optimale de commande telle que la somme des
nombres de commandes sera égale au nombre défini de commandes
1. Cette
This PDF document wasméthode, présentée
edited with dans un
Icecream PDFlivre intitulé Tested Scientific Inventory Control, est exposée
Editor.
dans le livre de L. Killeen (1971).
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139
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Consommations
de commandes
Stock moyen
Commandes
annuelles
annuelles
annuelles
Quantité
optimale
Conso
Nombre
k = 4,3
Article
(€)
1 12 000 12 109,54 469,39 25,57 234,69
2 6 000 12 77,46 331,91 18,08 165,95
3 1 200 12 34,64 148,43 8,08 74,22
4 600 12 24,49 104,96 5,72 52,48
5 120 12 10,95 46,94 2,56 23,47
______ ______ ______ ______ ______ ______
19 920 60 257 1101,63 59,9 550,81
Le nombre de commandes annuelles n’a pas changé. Il est toujours égal à 60 (ou
59,9). Donc le coût de passation de commandes n’a pas changé, mais le stock
moyen a été réduit à 550,81 au lieu de 830. Il est donc optimisé pour k = 4,3.
Le premier objectif de normalisation est assuré puisque, avec une seule
formule, on est capable d’obtenir un nombre total de commandes déterminé et
d’appliquer la formule de Wilson qui rend la quantité de commande égale à la
racine de la consommation annuelle multipliée par un coefficient. Mais rien ne
prouve que l’on ne puisse faire mieux.
N’importe quelle formule ferait aussi bien l’affaire. On est à la limite de la mysti-
fication. On peut même voir qu’il est très facile de faire mieux que la formule
de Wilson en répartissant autrement les commandes au « pifomètre » comme
l’a fait sur les mêmes données notre gestionnaire de stock qui en 60 comman-
des obtient un stock moyen de 522 au lieu des 550 que l’on obtient ici.
On peut cependant se poser des questions sur les limites de la réduction des
stocks. Si le coefficient k fictif ne représente rien, le coût unitaire de commande
fictif a, présente une signification intéressante. Même s’il ne représente pas un
coût véritable, il représente ce que serait ce coût s’il était proportionnel au nombre
des commandes1. Il peut être calculé à partir de la formule de Wilson en fonction
de la quantité de commande ou aussi bien en fonction de k, t ne changeant pas :
2
k t
a= -------
2
2
This PDF document X with pt -Icecream PDF Editor.
1. wasa edited
= ------------------------- .
2 Conso
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140
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Coût de commande
90
80
70
60
50
B
30
20
10
0
2 5 8 11 14 17 20 23 26 29
Coefficient k
141
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
articles, de leur palettage et des camions qui les transportent, les heures
supplémentaires de manutention en entrepôt. Il y a des dizaines de facteurs
qui ne peuvent se résumer en un coefficient unique pour tous les articles de
l’entreprise et toutes les périodes de l’année.
S’il y a incontestablement un danger à aller trop loin dans la réduction des
stocks, il ne peut se mesurer que article par article en tenant compte de beau-
coup de facteurs et toute méthode entièrement automatique nous paraît
dangereuse.
142
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
pourra revenir par la suite sur ces procédés empiriques. Supposons aussi que
l’on veuille réduire le stock par augmentation du nombre des commandes 1.
Mais l’on veut réduire les stocks de telle sorte que toute commande supplé-
mentaire apporte la même réduction de coût de possession du stock. On en
déduit immédiatement que la réduction de quantité de commande de chaque
2 Δ Conso
---------------------- avec Δ = pourcentage de la consommation
article doit être égale à
12
mensuelle dont l’on veut réduire le stock. Par exemple si l’on veut réduire de
1/10e de mois l’ensemble du stock et donc le stock de 2 mois que nous avons B
dans notre exemple (pour une quantité de réapprovisionnement de 2 mois), il
143
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Stock
Niveau de recomplètement N
Stock maximum
Point de commande
d
Stock de sécurité SS
Temps
d
Délai de réapprovisionnement
144
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
145
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
146
4 • Les stocks 4.4 Pilotage des stocks
Directeur
logistique
Responsable
Responsable Responsable
gestion
entrepôt transport
de stocks
147
4 • Les stocks Bibliographie
Bibliographie
BEAULIEU J.-P., PÉGUY A., Audit et gestion des stocks, Vuibert, Paris, 1985.
BOURBONNAIS R., VALLIN P., Comment optimiser les approvisionnements, Economica, Paris,
1995.
COSTE G., DOLIGEZ M., La gestion des stocks assistée par ordinateur, Éditions du Moniteur, Paris,
1987.
FERRIER J., La gestion scientifique des stocks, Dunod, Paris, 1966.
KILLEEN L.,Techniques de gestion des stocks, Traduction F. Guillon, Bordas, Paris, 1971.
MOCELLIN P., Pratique de la gestion des stocks, Fonctions de l’Entreprise, Dunod, 2006.
MOLET H., Systèmes de production, École nationale supérieure des mines de Paris, 1995.
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
WATERS C. D. J., Donald Waters, Inventory Control and Management, John Wiley & Sons, 2003.
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148
5 • Prévision des besoins 5.1 Importance de la prévision et idées clés
et de la demande
149
5 • Prévision des besoins 5.1 Importance de la prévision et idées clés
et de la demande
150
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
les informations de toute nature dont on peut disposer, à mesurer la qualité des
prévisions faites et à corriger le modèle pour la période suivante. Cette descrip-
tion pourrait aussi bien s’appliquer à n’importe quelle démarche scientifique et
c’est là que nous voulions en venir : la prévision des besoins est une démarche
scientifique qui exige des gens formés à cette démarche, qui en comprennent et
en discutent les méthodes et les hypothèses et qui savent aller chercher l’infor-
mation là où elle est, y compris en dehors de leurs fichiers informatiques.
On étudiera donc successivement :
– ce qu’est une prévision, B
– les techniques de modélisation utilisables,
151
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
1. Statistiquement, cela pourra éventuellement se traduire par l’utilisation d’une loi de Poisson au
lieu d’une loi normale car l’unité réelle de consommation est la palette et les consommations
mensuelles sont d’un petit nombre de palettes (voir infra).
2. C’est
This PDF document was avec la with
edited plupart des progiciels,
Icecream le franchissement du point de commande qui provoque le
PDF Editor.
réapprovisionnement et non le fait de l’atteindre.
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152
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
153
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
n’est pas alors sans lien avec l’unité de temps). Une prévision annuelle à 5 ans
ne se fait pas selon les mêmes méthodes qu’une prévision hebdomadaire à
1 mois. Les objectifs de ces prévisions ne sont pas non plus les mêmes. Dans
le premier cas, il pourra s’agir de négocier des contrats pluriannuels avec un
fournisseur et ces prévisions serviront au service d’achat aussi bien qu’aux
autres services de l’entreprise. Le service logistique l’utilisera pour prévoir
l’évolution de ses moyens de stockage, de transport et de manutention ou pour
établir son schéma directeur logistique (voir chapitre 18). Le contrôleur de
gestion l’utilisera pour préparer ses budgets, etc. Au contraire la prévision à
1 mois servira à l’approvisionneur à passer ses commandes ; elle pourra servir
aussi au gestionnaire de la trésorerie pour préparer son « budget de
trésorerie », etc. Les participants à la procédure de prévision proprement dite
ne seront pas non plus les mêmes dans les deux cas.
Notons que le pas trimestriel (quarter) est souvent choisi, les publications des
résultats financiers des entreprises rythmant de plus en plus la vie des entre-
prises et donc leurs processus.
Bien entendu, il y a des liens entre ces différents types de prévisions et par
exemple les prévisions de tendance à long terme permettent d’éclairer les
prévisions à court terme ce qui n’empêchera pas de détecter en cours de réali-
sation de prévision à court terme des modifications de tendance qui peuvent
conduire à remettre en cause les prévisions à long terme.
Un seul nombre
On peut dire que l’on prévoit une consommation de 100 unités de tel article
pour la semaine prochaine mais cela peut signifier beaucoup de choses diffé-
rentes.
Cela peut vouloir dire que l’on est certain que la consommation sera de 100
unités. Par exemple, il est possible que les clients nous commandent ce
produit une semaine à l’avance et on est donc certain, après avoir reçu leurs
commandes, que, sauf incident très exceptionnel, c’est ce qui sera consommé.
Il en sera de même chaque fois que les consommations sont déterminées par
exemple par un programme de fabrication que l’on peut considérer comme
certain.
Cela peut vouloir dire que la consommation moyenne sera de 100 la semaine
prochaine mais que signifie une consommation moyenne sur une seule
semaine ? En fait, rien. On veut dire vraisemblablement que la consommation
moyenne de 100 des semaines précédentes se réalisera aussi la semaine
prochaine ou encore que la consommation moyenne qui était de 90 augmen-
tera de telle sorte que pour les prochaines périodes elle devrait être de 100
mais ce n’est pas très clair.
En was
This PDF document fait edited
les consommations hebdomadaires
with Icecream PDF Editor. passées peuvent s’analyser avec
une moyenne, mais la situation peut être très différente selon la variabilité des
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154
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
Valeurs Moyenne
300 200 000 20 110 320 40 010 000 00 050 150 100
100 105 110 85 102 098 98 101 110 92 102 097 100
B
1. La mauvaise habitude contractée par les instituts de sondage et/ou les journaux de publier des
résultats
This PDF document was deedited
sondage parIcecream
with échantillonPDF
avecEditor.
un seul nombre, sans fourchette ni seuil de signification,
ne facilite pas la compréhension de ce qu’est une prévision.
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155
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
120-139
140-159
160-179
180-199
20 - 39
40 - 59
60 - 79
80 - 99
0 - 19
Intervalles
Fréquences 1 2 5 12 25 28 11 5 0 1
156
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
Fréquences
30
25
20
15
10
5 B
157
5 • Prévision des besoins 5.2 Qu’est-ce qu’une prévision de besoins ?
et de la demande
Par exemple, si on est en décembre et que l’on établit des prévisions mensuel-
les pour les quatre mois à venir, on peut déterminer que :
– la consommation de janvier sera de moyenne 97,5 avec écart-type 30
– février 105 30
– mars 110 31
– avril 120 31
Nous avons ici un trend d’augmentation lente de l’écart-type en même temps
qu’augmente la consommation. On notera cependant que l’incertitude
augmente avec l’horizon de prévision et souvent de façon très importante, ce
que l’on représente parfois par le diagramme 1 de la figure 5.2.
Exactitude
de la prévision
Horizon de prévision
158
5 • Prévision des besoins 5.3 Établir la prévision : agrégation
et de la demande ou modélisation des besoins
25,000
20,000
15,000
10,000
B
5,000
9,5
49,5 A
M
89,5
F
109,5 J
149,5
189,5
229,5
159
5 • Prévision des besoins 5.3 Établir la prévision : agrégation
et de la demande ou modélisation des besoins
Les méthodes utilisées par chacun de ces services peuvent être très différen-
tes les unes des autres et l’on verra que ces différences de méthodes peuvent
être sources de conflits importants (B.5.7). On peut essayer de classer les
méthodes de prévision en trois catégories :
– les prévisions par agrégation de prévisions « locales »,
– la modélisation à partir de facteurs exogènes,
– la modélisation par analyse du passé.
Cette dernière joue, à tort ou à raison, un rôle important en matière logistique
et repose sur des méthodes bien formalisées qu’il importe de connaître. Son
étude sera donc particulièrement développée ici.
160
5 • Prévision des besoins 5.3 Établir la prévision : agrégation
et de la demande ou modélisation des besoins
161
5 • Prévision des besoins 5.3 Établir la prévision : agrégation
et de la demande ou modélisation des besoins
parce que le besoin est trop irrégulier et ne peut se déterminer qu’au cas par
cas. Tout cela conduira le plus souvent à des systèmes de prévision mixtes
combinant remontées du terrain et prévisions par modélisation.
162
5 • Prévision des besoins 5.3 Établir la prévision : agrégation
et de la demande ou modélisation des besoins
qui accentuent les évolutions à la hausse comme à la baisse pour les indus-
tries d’équipement. La difficulté principale de ces méthodes consiste à choisir
des variables explicatives disponibles dans des délais raisonnables, fortement
corrélées à la consommation étudiée et peu autocorrélées entre elles. Ces
problèmes de modélisation économétriques ont donné lieu à de nombreuses
études, mais il n’est pas certain que le raffinement des méthodes se traduise
toujours par de meilleurs résultats.
– Les services et produits d’investissement industriel. Ils comprennent souvent
deux composantes qu’il convient de dissocier dans les analyses : B
• un fonds d’opérations ou de ventes sur un marché étendu, fonds suscep-
163
5 • Prévision des besoins 5.4 Modélisation à partir de l’analyse du passé
et de la demande
164
5 • Prévision des besoins 5.4 Modélisation à partir de l’analyse du passé
et de la demande
1 ---------------------------
2 -
y ( x ) = ------------------------ e 2 × 30
2 π × 30
1. La loi binomiale est caractérisée par deux paramètres n et p. n est, dans le cas de lancers de
pièces, le nombre de lancers et p la probabilité d’obtenir pile à chaque lancer (0,5 si la pièce n’est
pas truquée).
2. On was
This PDF document peut aussi
editedbien utiliser
with l’écart PDF
Icecream absoluEditor.
moyen (EAM) car on peut démontrer que s’il s’agit d’une
distribution normale (mais c’est une condition importante), l’écart-type est égal à 1,25 EAM.
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165
5 • Prévision des besoins 5.4 Modélisation à partir de l’analyse du passé
et de la demande
25
20
Fréquences
15
10
0
9,5
29,5
49,5
69,5
89,5
109,5
129,5
149,5
169,5
189,5
Consommations mensuelles
166
5 • Prévision des besoins 5.4 Modélisation à partir de l’analyse du passé
et de la demande
Il résulte de ces conditions que la loi normale est quasiment inapplicable si l’on
n’a qu’un très petit nombre de clients ou encore si les fluctuations s’expliquent
par quelques causes dont les effets ne sont pas indépendants mais par exemple
proportionnels à la valeur de la consommation (effets du nombre d’heures
travaillées pendant un mois, etc.).
Il y a d’autres cas où la loi normale ne s’applique pas (ou pas très bien) et il
faut trouver une autre loi : supposons qu’il y ait beaucoup de raisons qu’un
événement se produise mais que la probabilité de chacune soit très faible ; par
exemple la probabilité de casser une pièce d’une machine peut être relative- B
ment faible et si l’on n’a pas beaucoup de machines de ce type, la moyenne
Fréquences
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Valeurs de la variable
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
Figure 5.5 – Exemple de distribution de Poisson de moyenne 3.
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167
5 • Prévision des besoins 5.4 Modélisation à partir de l’analyse du passé
et de la demande
Un cas particulier est celui pour lequel la consommation moyenne n’est pas
d’une unité à chaque sortie mais d’un certain nombre : bougies de moteur auto-
mobile, pièces utilisées par deux, etc. On peut alors avoir une loi de Poisson
dite en grappe : la « grappe » est la quantité demandée lors de chaque sortie.
L’écart-type en grappes est alors égal à la racine de la moyenne en grappes ;
par exemple avec une grappe de 4, une sortie moyenne de 16 unités pendant
une période, soit quatre grappes aura un écart-type de huit, soit deux grappes.
50,0 0,00
60,0 0,25
70,0 0,52
80,0 0,84
90,0 1,28
95,0 1,65
96,0 1,75
97,0 1,88
98,0 2,05
99,0 2,33
99,5 2,58
99,9 3,09
168
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
169
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
70
60
50
Ventes
40
30
20
10
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
Temps
La difficulté pour le prévisionniste est qu’il est difficile de faire une prévision à
partir d’un simple examen de l’historique et des méthodes classiques d’analyse
de tendance par régression linéaire. Si la croissance de la première période est
lente, il verra apparaître une tendance représentée par la première flèche du
même graphique sur la figure 5.7. Mais il serait très dangereux de se fier à cette
tendance car dès que le produit entre dans sa deuxième période, il va se trouver
en rupture de stock comme le montre le schéma. Après correction par détermi-
nation d’une tendance plus accusée, il risque de se retrouver en sur-stock lors
du passage à la troisième période lorsqu’on atteint le « seuil de saturation ».
70 Tendance 3e période
60
50
Tendance 2e période
Ventes
40
30
Tendance 1re période
20
10
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
Temps
170
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
Les biseaux
En début de vie d’un produit technique entièrement nouveau, on n’a par défi-
nition aucun historique de telle sorte qu’il faut demander aux techniciens ou
commerciaux de préciser leur évaluation des consommations des premières
périodes. S’ils peuvent fournir une moyenne prévisionnelle de consommation
pour chacune des premières périodes de consommation, il est peu probable
qu’ils soient en mesure de fournir un écart-type. On pourra essayer de l’extra-
poler à partir d’un produit voisin ou utiliser la formule σ = Am r où A est un
paramètre dépendant des unités de mesure et r un coefficient d’élasticité qui
peuvent être déterminés sur les articles de la même famille (Bourbonnais et
al., 1995).
Le problème se complique lorsqu’un article ancien est remplacé par un
nouveau. L’idéal est que l’on puisse attendre l’épuisement du stock de l’ancien
pour commencer à distribuer le nouveau. En pratique l’on doit assez souvent
envisager de diffuser les deux dans le même temps en réalisant ce qu’on
appelle parfois un « biseau » (figure 5.8). Cependant comme le nouvel article
présente le plus souvent des avantages par rapport au précédent (coût plus
faible ou fonctionnalités plus intéressantes), il y a toute une gestion à organiser
pour mettre en place le nouveau produit par zone géographique ou segment
de clientèle sans risquer de conserver des stocks inutilisables de l’ancien
produit.
La fin de vie d’un produit non remplacé demande une gestion programmée
chaque fois qu’il s’agit d’un équipement technique demandant un soutien tech-
nique permanent. Le remplacement progressif d’un parc entraîne un flux de
171
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
Consommations
Article en fin de vie
100
90 Article remplaçant
80
70
60
50
40
30
20
10
0
J F M A M J J A S O N D
Mois
172
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
5.5.3 Aléas
Après avoir analysé tendances et variations saisonnières, il est bien évident
qu’il reste encore des différences entre les consommations observées d’un
produit et les valeurs déterminées à l’issue des calculs précédents de modéli-
sation. Ces différences sont les aléas (du mot latin alea : les dés, qui manifeste
bien le rôle du hasard).
Mais ces aléas peuvent être de plusieurs sortes :
– consommations exceptionnelles que l’on ne saurait prévoir et qu’il aurait
mieux valu éliminer de l’historique avant même de commencer les calculs (sauf
si l’on pense qu’elles peuvent se répéter avec suffisamment de régularité) ;
– aléas stochastiques dus à l’intervention du hasard (B.5.4.1) ;
– effets accidentels des ruptures de stocks que l’on ne peut toujours éviter et
qui provoquent des turbulences dans la chronologie des consommations.
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173
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
Consommations exceptionnelles
Il s’agit de consommations exceptionnellement fortes ou exceptionnellement
faibles. Il peut arriver à un industriel de faire un jour une vente exceptionnelle :
une exportation par exemple, un « contrat du siècle ». Il peut lui arriver aussi
de ne rien vendre à la suite d’une grève, d’un incident de fabrication ou d’un
problème de qualité sur tout un lot de fabrication. Des phénomènes particuliers
peuvent venir à certains moments perturber la régularité des consommations :
ruptures de stock, promotion commerciale, modification de prix, actions de la
concurrence, actions publicitaires, ventes exceptionnelles par exemple à
l’étranger, etc.
Tous ces incidents heureux ou fâcheux se traduisent par des valeurs de
consommation exceptionnelles en dessous ou en dessus de la moyenne corri-
gée des variations saisonnières. Peut-on en tenir compte dans les prévisions ?
Oui et non. Oui, car il serait dangereux de ne pas prévoir grèves, incendies,
pannes ou contrats exceptionnels. Non, car il ne faut pas que ces événements
exceptionnels viennent perturber les prévisions de l’activité « normale ». Sans
en perdre de vue le risque et s’en prémunir (par des assurances, des études
de maintenance préventive, une politique de communication sociale, etc.), il
faut donc les éliminer de l’historique avant même de traiter statistiquement cet
historique. À cet égard le présent paragraphe devrait donc se situer plutôt
avant l’analyse des tendances et des variations saisonnières. À la différence
des aléas stochastiques, ce ne sont donc pas normalement des résidus mais
des corrections apportées avant traitement statistique.
La difficulté est de les repérer. On peut tenter de les détecter par un procédé
automatique : il existe un certain nombre de méthodes bien qu’aucune ne
donne entière satisfaction (Bourbonnais et al., 1992) :
– la méthode de l’intervalle de confiance qui consiste à identifier toutes les
valeurs supérieures ou inférieures à un intervalle de confiance ;
– la méthode de Grubbs qui suppose elle aussi que les consommations répon-
dent à une loi normale ;
– la méthode du double intervalle de confiance, annuel mensuel par exemple
(à partir du calcul de la moyenne et de l’écart-type pour tous les mêmes mois
des années précédentes). Elle suppose bien entendu que l’on dispose de
plusieurs années d’historique.
On notera que le plus souvent un tel phénomène n’affecte pas un seul produit
mais plusieurs. Une campagne de promotion d’un produit entraîne normale-
ment une augmentation de la vente de ce produit et une diminution de la vente
d’autres produits de substitution. Il arrive même parfois que l’excédent de
vente du nouveau produit ne compense pas la diminution de vente des
produits habituels de telle sorte que l’effet global de la promotion peut être
négatif.
Toutes les méthodes précédentes permettent de repérer que la consommation
totale de la période unitaire, la consommation mensuelle ou hebdomadaire par
exemple, est anormale. Elles ne permettent pas de repérer la ou les raisons
qui sont à l’origine de cette anomalie. On pourrait bien entendu utiliser les
mêmes méthodes sur les consommations élémentaires mais cela est rarement
prévu.
This PDF document Il serait
was edited withcependant utileEditor.
Icecream PDF qu’un progiciel de gestion des stocks ou de
gestion des ventes analyse en permanence les consommations élémentaires
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174
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
Consommations
Déstockage
Rattrapage partiel
+ stockage de précaution
Rupture
de stock
Temps
175
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
176
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
177
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
Niveau de stock
4 Stock de sécurité
Délai de livraison
178
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
stock de sécurité sera en général sensiblement plus élevé dans le cas d’un
réapprovisionnement à période fixe que dans le cas d’un réapprovisionnement
sur point de commande.
Le niveau du stock de sécurité n’est donc pas proportionnel au taux de service
mais au coefficient k ; or ce coefficient augmente très vite lorsqu’on atteint des
valeurs élevées du taux de service comme le montre la figure 5.11.
3,5 B
3
Taux de service
179
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
nel au délai ; c’est la variance, soit le carré de l’écart-type, qui est proportion-
nelle au délai :
σd
2
= d × σ 2p
ou ce qui revient au même :
σd = σp × d
Il en résulte que :
SS = k ×σ × d
où σ est l’écart-type de la consommation pendant la période unitaire, d le délai
de réapprovisionnement pour un système de réapprovisionnement sur point de
commande ou l’intervalle entre deux réapprovisionnements dans un système
de réapprovisionnement à période fixe.
Attention : beaucoup de gestionnaires de stock ont du mal à comprendre que
la racine d’un nombre plus petit que 1 est un nombre plus grand que le nombre
lui même : 0,5 = 0,7 et 0,2 = 0,44 .
Compte tenu de la progression rapide de k quand on augmente le taux de service
et qu’on ne peut modifier ce coefficient k, on ne peut diminuer le stock de sécurité
qu’en jouant sur σ ou sur d. On verra au paragraphe suivant comment l’on peut
jouer sur σ mais il faut noter que l’on peut assez souvent jouer sur d en passant
des commandes plus fréquentes après négociation avec le fournisseur. Ce sera
un des grands objectifs du juste-à-temps. Sur la figure 5.12, la courbe du dessus
correspond au niveau du stock en jours de consommation avec un certain délai et
la courbe du dessous, le niveau de stock avec un délai réduit. La différence verti-
cale entre les deux courbes montre les gains de niveau de stock que l’on peut faire
à taux de service équivalent.
70
60
50
Niveau de stock
40
30
20
10
0
0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 0,999
Taux de service
180
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
∑ ( k × σn × d )
10
0,80
0,60
% de réduction
0,40
0,20
0,00
1 3 5 7 9 11 13 15 17
Nombre initial n de magasins
181
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
182
5 • Prévision des besoins 5.5 Analyse diachronique
et de la demande
Tableau 5.6
* Observations. Si la valeur EAM exprimée en mois est plus grande que 0,6 :
– Si la consommation mensuelle moyenne est petite (de 1 à 5 unités par mois), utilisez le taux k
comme si la valeur EAM était comprise entre 0,26 et 0,6 mois.
– Si la consommation mensuelle moyenne est plus importante, cherchez à savoir pourquoi cette
consommation subit de telles variations, etc.
1. Les valeurs du coefficient k mises entre parenthèse sont calculées pour un EAM et non un écart-
type. Comme on considère que si la consommation répond à une loi normale, l’écart-type est égal
à 1,25was
This PDF document EAM, les coefficients
edited k correspondant
with Icecream à l’écart-type d’une loi normale ont été multipliés par
PDF Editor.
1,25.
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183
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
La seule solution raisonnable est que les fournisseurs livrent dans les délais
prévus. Il convient pour ce faire que les pénalités pour retard soient suffisam-
ment élevées et soient mises en œuvre. Il appartient ensuite au fournisseur de
se couvrir contre les risques de retard qu’il peut provoquer par exemple en
gérant son stock de sécurité... La multiplication des stocks de sécurité amont
et aval ne résout rien.
184
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
– le modèle à tendance,
– le modèle à variations saisonnières,
– le modèle à tendance et variations saisonnières.
En fait, comme on le verra, ce dernier modèle permet de traiter les trois autres
en neutralisant certains paramètres et il est donc le seul que l’on utilise.
Modèle constant
On appellera « modèle constant » un modèle dans lequel la moyenne ne
répond pas à une tendance de fond à la hausse ou à la baisse ni à des fluc-
B
tuations saisonnières. Les fluctuations de la moyenne ne dépendent donc que
J F M A M J J A S O N D J F M
1. On was
This PDF document utilisera plutôtwith
edited l’écart absolu moyen
Icecream que l’écart-type, car l’écart absolu moyen pourra être lissé
PDF Editor.
par lissage exponentiel sans difficultés, ce qui ne serait pas vrai pour l’écart-type.
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185
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
160
140
Consommations
120
100
80
60
40
20
0
J M M J S N J M M J
Mois
La moyenne mobile est une méthode simple de lissage des variations. Elle
permet, particulièrement lorsqu’on la pratique comme ci-dessus sur 12 mois,
de lisser les variations saisonnières à périodicité annuelle. Elle accuse cepen-
dant alors un retard de 6 mois.
160
140
120
Consommations
100
80
60
40
20
0
J F M A M J J A S O N D J F M A M J J
Mois
Le lissage exponentiel est une autre méthode pour lisser une valeur dans une
série chronologique.
Reprenons la série chronologique du tableau 5.7.
En was
This PDF document fin décembre, on pourra
edited with Icecream faire
PDF la moyenne des consommations mensuelles
Editor.
de l’année :
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186
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
Total J + F + M + A + M + J + J + A + S + O + N + D = 1 200.
Moyenne = 1 200/12 = 100 = Initialisation du lissage exponentiel.
Fin janvier, on constate une consommation de 89 en janvier :
Lissage exponentiel : (100 × 0,9) + (89 × 0,1) = 98,9
Fin février, on constate une consommation de 89 en février :
Lissage exponentiel : (98,9 × 0,9) + (89 × 0,1) = 98,9
Fin mars, on constate une consommation de 110 en mars :
Lissage exponentiel : (98,9 × 0,9) + (110 × 0,1) = 99,1
B
A 1 000
187
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
1 400
1 200
1 000
Consommation
800
600
400
200
0
A M J J A S O N D J
Mois
De la même façon, on peut lisser l’écart absolu moyen. On voit donc que, dans
le modèle constant de la figure 5.16, les valeurs lissées dans l’historique ne sont
pas constantes. Elles suivent l’évolution de la série statistique avec un certain
temps de retard déterminé par le poids respectif des deux coefficients : α et
1 – α. Dans l’exemple du tableau 5.8, elles ont une certaine tendance à la
baisse.
Avec α = 0,1, une nouvelle consommation, disons en janvier, aura un poids de
0,1 par rapport à la valeur ancienne en fin décembre. Le mois suivant (février)
le poids de la consommation de janvier sera comme on l’a vu de
0,1 × 0,9 = 0,09. Le mois suivant (mars), le poids de janvier sera de
0,09 × 0,9 = 0,08 etc.
On peut modifier le coefficient α. Si l’on s’aperçoit qu’il y a une modification
importante du niveau des consommations et qu’on estime qu’elle est durable,
on peut, pour rattraper le nouveau niveau de consommation, utiliser un coeffi-
cient α plus faible, par exemple 0,5 et les nouvelles valeurs compteront autant
que la valeur historique.
Certains systèmes utilisent des coefficients auto-adaptatifs qui se modifient en
fonction de l’évolution des consommations.
Modèle à tendance
En supposant toujours que la période soit le mois, la prévision pour le mois
suivant sera égale à la somme de deux valeurs :
– la valeur de base du mois en cours,
– une
This PDF document was valeur de Icecream
edited with tendancePDF
quiEditor.
représente l’augmentation (ou la diminution -
valeur négative) mensuelle d’un modèle linéaire.
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188
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
idem x 0,1
Mois
etc.
189
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
3 000
2 500
Consommation Consommation
2 000
Valeur de base
1 500
Valeur de tendance
1 000
Prévision
500
0
M A M J J A S O N D J F
Mois
Ind. M x 0,9
idem x 0,1
mois suiv.
an proch.
Val. base
Indice M
Conso.
Conso.
Prévis.
Ind. M
x 0,1
Mois
M 1 150
M 910 0,9 990 101 1 091 0,81 0,83 0,08 0,89 1 418
J 1 520 1,5 973 101 1 074 1,35 1,42 0,14 1,49 1 933
190
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
Si α = 0,1 :
Valeur de base mois M = Valeur de base M–1 × 0,9
+ (ConsomM /IndiceM ) × 0,1
B
Le nouvel indice mensuel doit être recalculé car il servira pour le même mois
Si γ = 0,1 :
Indice nouveau M + 12 = Indice M × 0,9 + (ConsomM /Val.base M) × 0,1
2 000
1 800
Consommations
1 600
1 400
1 200 Consommation
1 000 Valeur de base
800
600 Prévision M + 1
400
200
0
A M J J A S O N D J F A M J J
Mois
191
5 • Prévision des besoins 5.6 Progiciels et méthodes de prévision
et de la demande
192
5 • Prévision des besoins 5.7 Processus et organisation de la prévision
et de la demande de la demande et des besoins
giée dans cet ouvrage, à condition seulement d’avoir acquis, s’ils ne l’avaient
pas à l’origine, une certaine familiarité avec ce type d’outil. Des pédagogies
cognitives préalables à orientation graphique peuvent être extrêmement utiles
pour la formation de gestionnaires de stocks, de logisticiens ou d’administra-
teurs des ventes.
193
5 • Prévision des besoins 5.7 Processus et organisation de la prévision
et de la demande de la demande et des besoins
194
5 • Prévision des besoins 5.7 Processus et organisation de la prévision
et de la demande de la demande et des besoins
195
5 • Prévision des besoins 5.7 Processus et organisation de la prévision
et de la demande de la demande et des besoins
Xi – Fi
IQ P i = - × 100
-----------------
Xi
196
5 • Prévision des besoins 5.7 Processus et organisation de la prévision
et de la demande de la demande et des besoins
i =T
∑ (X – F i)
2
i
IQ P i = ---------------------------------
i =1 -
T
L’important est en effet moins de mesurer la prévision que de suivre cette
mesure et d’en tirer des conséquences. Ainsi toute réalisation qui sort des limi-
tes normales d’une prévision antérieure doit être examinée. On pourra donc
comparer les valeurs des moyennes des réalisations de chaque période avec
les valeurs correspondant à un certain nombre d’écarts-types, par exemple B
1,65 au seuil de 95 %, si l’on considère que ces écarts sont régis par une loi
197
5 • Prévision des besoins 5.8 Prévision coopérative entre entreprises
et de la demande
198
5 • Prévision des besoins 5.8 Prévision coopérative entre entreprises
et de la demande
promotion. Il est évident que ce n’est pas suffisant et, le plus souvent, le distri-
buteur lui communiquera les informations sur ses stocks en plates-formes régio-
nales ou entrepôts centraux, d’autant plus que le fabricant peut parfois rester
propriétaire de ces stocks, même s’ils sont conservés dans les entrepôts du
distributeur. Il recevra donc en EDI pour chacun des stocks, les entrées et
sorties, les écarts d’inventaires, la situation des stocks et éventuellement les en-
cours. Il connaît, d’autre part, les actions de promotion qui sont définies entre le
category manager du distributeur et le « responsable d’enseigne » du fabricant.
Le distributeur peut communiquer au fournisseur des prévisions périodiques B
de commande. Passé un certain délai, la prévision se transforme en
199
5 • Prévision des besoins 5.8 Prévision coopérative entre entreprises
et de la demande
Bien entendu, la présentation qui en est faite ici est très simplifiée. On notera
cependant
This PDF document qu’elle
was edited correspond
with Icecream PDFàEditor.
un cas réel, celui d’une expérience réalisée en
Espagne entre Henkel, le groupe bien connu pour ses détergents, cosmétiques
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200
5 • Prévision des besoins Bibliographie
et de la demande
Bibliographie
BECKER M., Les prévisions en entreprise, thèse du Mastère European Manufacturing Management,
Hautes études commerciales, Paris, mai 1995.
BOURBONNAIS R., USUNIER J.-C., Prévision des ventes : théorie et pratique, Economica, Paris,
2007.
BOURBONNAIS R., VALLIN P., Comment optimiser les approvisionnements, Economica, Paris,
1995.
DORNIER Ph.-P., FENDER M., Logistique globale et supply chain management : enjeux, principes
et exemples, Ed. d’Organisation, 2007.
JOUENNE T., « Henkel et Eroksi : l’efficacité prouvée du CPFR », Stratégie Logistique, n˚ 26,
mai 2000.
KIRKPATRICK R., GAYNOR P., An Introduction to Time Series Modelling and Forecasting for Busi-
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LURQUIN M. G., Streamlining the Supply Chain in the Pharmaceuticals Industry, Logistics Informa-
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MAKRIDAKIS S. G., Forecasting Planning and Strategy for the 21st Century, Free Press, New York,
1990.
PECAR B., Business Forecasting for Management, McGraw Hill, New York, 1994.
RIVELINE C., Évaluation des coûts : éléments d’une théorie de la gestion, cours de l’École des
Mines de Paris, 1987.
VIC., CPFR – Concepts, carte routière et premiers pilotes internationaux (traduction française),
Jouwen Éditions, avril 2000.
201
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor.
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6 • Entrepôts et plates- 6.1 Entrepôts et plates-formes
formes, emballages et
6 • ENTREPÔTS ET PLATES-FORMES,
EMBALLAGES ET MANUTENTION
6 • ENTREPÔTS ET PLATES-
FORMES... B
203
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
la zone de 100 à 200 km sont alors effectuées par des dégroupeurs qui
peuvent eux-mêmes avoir des plates-formes locales.
Le rôle d’un entrepôt est grâce à son stock :
– d’assurer la régularité des fournitures en usine et livraisons aux clients grâce
à un stock de sécurité ;
– de permettre la planification de la production et regrouper les expéditions ;
– de regrouper éventuellement les fournitures de plusieurs usines ou de
plusieurs fournisseurs pour livrer des commandes multiproduits ;
– d’adapter les produits aux commandes des clients : post-manufacturing et
conditionnements particuliers, promotions par exemple ;
– de stocker éventuellement des marchandises pour spéculer sur les prix en
achetant moins cher des quantités plus importantes.
204
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
L’environnement du projet
C’est ce que les Américains appellent l’environmental scanning et qui est la
prise en considération de tout ce qui entoure le projet : pourquoi est-il lancé ?
– comment le projet s’inscrit-il dans la stratégie et les politiques de l’entre-
prise ? – quels délais ? – quels risques ? – quels sont les facteurs clefs de
succès ? quelle est la sensibilité du projet à une modification de la conjoncture,
du marché, etc. ?
Les formats
Il est essentiel en logistique d’établir des catégories homogènes du point de
vue du stockage, de la manutention et du transport. Par exemple, tout ce qui
peut être traité en palettes standard simplifie les analyses tant qu’il n’est pas
nécessaire d’éclater la palette. On notera que ce n’est pas seulement le type
de conditionnement, les dimensions et les poids qui doivent être pris en
compte mais aussi bien par exemple, la valeur au kilo qui est souvent un bon
indicateur des conditions logistiques. Les conditions de conservation (hygro-
métrie, séparation d’autres produits, températures, etc.) sont des éléments
importants pour la conception d’un magasin.
205
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
206
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
L’avant-projet sommaire
C’est une définition d’une ou plusieurs solutions proposées répondant au
cahier des charges logistiques. Bien entendu, les solutions retenues doivent
s’appuyer sur des études de coût et présenter les avantages et inconvénients
des diverses solutions qui peuvent satisfaire aux contraintes.
Il convient de répondre aux principales questions relatives au dimensionne-
ment global de l’entrepôt envisagé, aux moyens techniques à mettre en œuvre,
à son positionnement géographique, à son coût et à sa rentabilité, à son finan-
cement et à son mode de gestion technique et financière (leasing, propriété, B
location, etc.).
207
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
Le projet
Le projet lui-même doit planifier l’intervention d’un nombre important d’interve-
nants, pas moins de 65 prestataires pour une plate-forme logistique (Mondou,
2000) et se traduira par des appels d’offres pour chacun des lots et la coordi-
nation de l’ensemble. De nombreux documents et plans permettront de définir
les spécifications : études de réalisation, plans de situation, plans d’ensemble,
plans de disposition, plan architectural, plan guide au sol, plan guide de fonda-
tion, plan guide de bâtiment et structure, etc.
Cette énumération n’a d’autre but que de montrer qu’une telle réalisation est
un véritable projet d’ingénierie et non seulement un projet d’aménagement à
la suite de la construction d’un bâtiment construit à partir de données sommai-
res sur les volumes et les flux.
Quantité Q
de matières V < 5 000 5 000 < V < 50 000 V > 50 000
combustibles (tonnes)
208
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
209
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
Stock
Niveau de recomplètement N
Point de commande
cd
Stock de sécurité SS
Temps
d
Délai de réapprovisionnement
En fait, il peut être un peu plus élevé car, si la consommation pendant le délai
de réapprovisionnement est plus faible que prévu, il en sera d’autant plus élevé.
On pourrait donc admettre que ce stock maximal en entrepôt pour un produit
soit égal à : Smax Ent = 2SMO – SS
avec SMO, stock moyen d’objectif et SS, stock de sécurité.
Mais pour compenser les fluctuations du stock maximal d’entrepôt en fonction
des variations de consommation, on peut y ajouter le stock de sécurité qui
correspond au seuil de probabilité retenu pour son calcul à travers le taux de
service, à la consommation supplémentaire que l’on peut avoir en plus ou en
moins pendant le délai de réapprovisionnement. Ce qui nous intéresse ici est
que cette variation peut être en moins et augmenter d’autant le stock maximum
d’entrepôt. On a alors :
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Smax Ent = 2SMO – SS + SS = 2SMO
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210
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
On peut cependant remarquer que, outre que le taux de service choisi pour le
stock de sécurité n’est peut-être pas opportun pour un tel calcul, celui-ci n’est
valable que pour un seul produit, que le stockage soit monoproduit, ou qu’il
existe des emplacements réservés à chaque produit. Si plusieurs produits se
partagent le même entrepôt de façon indifférenciée, il est évident que l’écart
type de consommation de l’ensemble des produits n’est pas égal à la somme
des écarts types de chaque produit et qu’il faut en faire la somme en passant
par la variance.
Cette formule a le mérite d’être simple mais elle suppose que l’on connaisse B
le stock moyen d’objectif de chaque article en tenant compte de toutes les
211
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
Entreposage privé
manutention
automatique
212
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
quel utilisateur. L’ennui est que ces entrepôts peu automatisés sont sur une
dizaine d’années extrêmement coûteux en frais de personnel par rapport à un
entrepôt de grande hauteur avec transtockeurs. En privilégiant ainsi le court
terme, on risque d’augmenter sensiblement les coûts d’exploitation.
Le choix entre les différentes formules doit donc être étudié au cas par cas. Il
n’en reste pas moins qu’il existe des différences importantes entre les divers
modes en ce qui concerne la part respective de l’investissement et des charges.
La construction d’entrepôts en France et l’état du parc
B
En réalité le problème est beaucoup plus complexe et il faut de manière simpli-
Les investisseurs
Les locataires
213
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
La figure 6.5 montre que dans les faits le périmètre de ces différents acteurs
peut présenter des recouvrements même si chacun d’entre eux a un ou
plusieurs domaines de spécialisation privilégiés.
Les prix de location sont en France parmi les meilleurs marchés en Europe :
45 à 55 €/m2/an en France contre plus de 200 à Londres, 140 à Moscou, 100
à Barcelone. Ce faible coût en France peut peut-être s’expliquer par le prix bas
des terrains, dû peut-être à l’intervention des collectivités locales, aux subven-
tions y compris en crédit bail et à la faible rentabilité des entreprises logisti-
ques françaises dont les salaires et conditions de temps de travail sont
relativement peu compétitifs en Europe pour des entreprises de main-d’œuvre.
Les baux sont de 6 à 9 ans, autrefois 12 ans mais leur durée s’est réduite sous
la pression des demandeurs.
Le taux de rendement locatif a baissé progressivement de 10,75 % en 1997 à
8,75 % en 2002 :
– rendement en capital : 6,7 %
– rendement locatif : 8,6 %
– total : 15,3 %
Il reste
This PDF document cependant
was edited supérieur
with Icecream PDFàEditor.
celui des immeubles de bureau au moins en
termes de cash flow.
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214
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
Constructeur/ Commercia-
Aménageur Promoteur Investisseur Locataire
Contractant lisateur
SOGARIS
GSE
BOUYGUES
B
PROLOGIS
GAZELEY
BLACKSTONE
DTZ
PRESTATAIRE LOGISTIQUES
Comme cela est noté dans l’étude réalisée par ObLog, l’entrée massive des
promoteurs et investisseurs sur le marché des mises en chantiers de surfaces
supérieures à 5 000 m 2 date de 1999. Depuis 2000, ils sont à l’origine de 60 %
des constructions, tandis que les chargeurs viennent derrière avec une répar-
tition assez cyclique entre les industriels et les distributeurs. En effet, si les
industriels étaient très représentés au milieu des années 1990, la tendance
s’est inversée progressivement au cours des années suivantes.
Les facteurs de choix par les investisseurs pour des entrepôts d’une taille
moyenne de 20 000 m 2 par exemple en région parisienne, sont :
– la présence d’un bassin d’emploi et de consommation (Paris, région lyon-
naise, Nord, Marseille) ;
– l’existence de routes, autoroutes, voies ferrées (40 % embranchées) ;
– le niveau des impôts fonciers minimisant le total loyer + fiscalité.
Le marché
This PDF document actif
was edited withces dernières
Icecream PDF années
Editor. semble se restreindre avec la crise
économique mais sur le moyen terme, on assiste à une augmentation des
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215
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
En ce qui concerne le choix entre entrepôt public et privé, la situation est donc
moins simple que l’approche théorique ne pouvait le montrer :
– On a assisté à de nombreuses opérations d’externalisation de la part d’entre-
prises qui y voyaient plusieurs avantages : opérations de réduction d’actif, ce
qu’on appelle parfois de la « cosmétique de bilan », réduction des effectifs du
personnel de manutention – en le faisant reprendre par le TPL – , volonté de
se recentrer sur ses compétences techniques propres en espérant dans les
entrepôts une meilleure productivité de spécialistes logistiques. Ceci explique
la part importante des TPL dans la location de surfaces jusque vers 2001.
– Depuis, il semble que la part des chargeurs redevienne prédominante dans
la location et que de nombreuses opérations de construction d’entrepôts soient
le fait d’entreprises de production ou de distribution. En effet l’accumulation
des charges de financement, de loyers et d’exploitation de l’entrepôt fait que
le coût final de gestion de l’entrepôt par un TPL peut être élevé.
– Enfin la construction au cours des années 1970 à 1980 d’entrepôts de faible
hauteur (5,5 m utiles et 3 t/m 2) désormais obsolètes a été remplacée par celle
de classes A conformes aux normes ICPE. Le niveau d’automatisation des
entrepôts destinés à la location est cependant faible et, dans la situation fran-
çaise actuelle où les coûts horaires de la main-d’œuvre sont élevés, on voit
s’esquisser une demande d’entrepôts fortement automatisés de grande
hauteur, suivant ainsi avec quelques années de retard l’évolution de l’Allema-
gne. De tels entrepôts doivent être conçus en fonction des besoins de chaque
entreprise et feront peut-être pencher la balance vers l’entreposage privé au
cours des prochaines années.
Toujours pour ObLog, le parc d’entrepôts obsolètes supérieurs à 5 000 m 2 en
France est estimé 9 % des établissements (soit 3 M de m 2). On peut considé-
rer en revanche que tous les bâtiments construits après 2002 sont aux normes
et en l’absence de modifications importantes de la réglementation, ces entre-
pôts vont rester opérationnels pour 10 à 20 ans sans difficultés.
216
6 • Entrepôts et plates- 6.2 Ingénierie de la création
formes... d’entrepôts et plates-formes
217
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
218
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
a 1 GA 1 + a 2 GA 2 + … + a n GA n = 0
Pour tout point O, on a alors :
= ∑ i
a i GA i
OG --------------------
-
This PDF document was edited with Icecream PDF Editor. ∑ai
i
219
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
d’où :
= ∑
a ⋅ x Ai
i i
xG ----------------------
∑a i i
Il n’est pas question bien entendu de réaliser un tel dispositif strictement péda-
gogique,
This PDF document maiswith
was edited l’onIcecream
peut parPDF
le calcul
Editor.déterminer le barycentre à partir des coor-
données de chacun des points de livraison.
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220
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
= X 2G – 2X G ⎛ --------------------------------------------------
Q A X A + Q B X B + Q C X C⎞ Q A X A + Q B X B + Q C X C
2 2 2 2
T - + ---------------------------------------------------
⎝ QA + QB + QC ⎠ QA + QB + QC
2
+ Y 2G – 2Y G ⎛ ---------------------------------------------------
Q A Y A + Q B Y B + Q C Y C⎞ Q A Y A + Q B Y B + Q c Y C
2 2
+ ---------------------------------------------------
⎝ QA + QB + QC ⎠ QA + QB + QC
Cette fonction est donc la somme de deux fonctions qui admettent un minimum
pour la première pour :
QAX A + QBX B + QCX c
X =
This PDF document was edited with Icecream --------------------------------------------------
PDF Editor.
QA + QB + QC
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221
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
Y
A
YA – YG DA
G
XA – XG
QAY A + QB Y B + QC Y c
Y = --------------------------------------------------
-
QA + QB + QC
350 X
Y
T
300
250
200
150
100
50
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Figurewith
This PDF document was edited 6.8 Icecream
– SommesPDF
des Editor.
carrés des distances aux points de livraisons
pondérés par les quantités à livrer.
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222
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
11 × 2 ,5 + 12 × 6 + 10 × 4
y = ------------------------------------------------------------------- = 4 ,2
11 + 12 + 10
ce qui nous aurait amené dans un carré voisin de l’optimum avec un total de
58 800 t/km.
On peut représenter des courbes de résultats égaux, comme sur la figure 6.10.
223
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
Points x y p
A 3 2,5 11
B 4 6 12
C 5,5 4 10
1 152 140 131 123 117 114 113 115 119 125 132 141 151 182 173
1,5 141 129 118 108 102 98,6 98,7 101 105 112 119 129 139 151 164
2 132 119 106 95,1 87 84,4 85,3 88,1 93 99 108 118 129 142 155
2,5 125 111 97,5 84,7 72,8 72,9 74,2 77 82 88 97,2 108 121 134 148
3 120 106 92 79,7 70,4 66,6 66,3 68 72 78 87,9 99,9 113 128 142
3,5 117 103 89,3 77,7 68,8 63,5 61,4 61,6 64 70 80,3 93,6 108 123 138
4 116 102 88,8 77,4 68,3 62,1 58,8 58,1 59 62 75,8 90,3 105 121 136
4,5 117 103 90 78,5 69,1 62,3 58,4 57,7 60 66 76,7 90,5 105 121 136
5 119 106 92,9 81,3 71,4 63,8 59,6 59,6 63 71 81 93,8 108 123 138
5,5 124 110 97,6 86 75,6 66,9 62 63,4 69 77 87,2 99,3 113 127 142
6 130 117 104 92,9 82,5 73,2 65 70,2 77 85 95,3 107 120 133 147
6,5 137 125 113 102 92,8 84,8 80,5 82,4 88 96 105 116 128 141 154
7 146 135 124 114 106 99,3 96,2 97,2 102 108 117 127 138 150 163
7,5 157 146 136 127 120 115 112 113 116 122 130 139 149 160 172
8 168 158 149 141 135 130 128 129 132 137 143 151 161 171 183
8,5 180 171 162 155 150 146 144 145 147 152 158 165 174 183 194
9 193 184 177 170 165 162 161 161 163 167 172 179 187 196 206
9,5 207 198 191 186 181 178 177 177 179 183 187 194 201 210 219
10 220 213 206 201 197 194 193 193 195 198 203 209 215 223 232
10,5 235 228 222 217 213 211 209 210 211 214 218 224 230 237 246
Figure 6.9 – Tableau pour déterminer la somme des distances aux différents
This PDF document was edited with Icecream
points PDF Editor.
de livraison pondérés par les poids à livrer.
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224
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
7
200–300
6
100–200
5
0–100
4
3 B
2
permettent également de dessiner sur une carte des lignes isochrones reliant
tous les points à égale durée de transport d’un même point.
On peut calculer des vrais coûts de transport et non pas seulement des t.km.
Il suffit d’utiliser un progiciel de RAO pour calculer les distances puis un
barème aussi élaboré qu’on le désire pour tenir compte des livraisons moyen-
nes. On peut ainsi tenir compte des différences de coûts entre les livraisons
des fournisseurs à une plate-forme (transports volumineux sur longues
distances) et les livraisons aux clients (tournées de livraison sur de courtes
distances).
On peut se demander si l’on doit tenir compte des coûts des livraisons des
fournisseurs. En effet les fournisseurs livrent souvent franco et ces coûts sont
cachés dans le système de facturation. D’autre part, certains fournisseurs très
importants peuvent changer ce qui risque de modifier l’économie de la locali-
sation. C’est un problème important et pour lequel il est difficile de donner une
solution simple. Même si le prix est franco, il est clair que le fournisseur fait
payer ce coût et que si on le réduit, cela peut être l’objet d’une négociation
avec le fournisseur. Ainsi lors de la création d’une nouvelle plate-forme les
distributeurs ont tendance à renégocier leurs prix avec les fournisseurs qui
livraient jusqu’à présent chaque point de vente pour bénéficier de l’économie
afin de compenser le coût de ce nouveau service. Le problème des change-
ments de fournisseur est peut-être lui un faux problème dans la mesure où l’on
peut effectuer les calculs avec les fournisseurs actuels si leur activité de four-
nisseur présente un minimum de continuité (2 à 3 ans ?) : dans la plupart des
cas, on aboutira à des plates-formes économiquement situées à proximité d’un
ensemble de clients. S’il veut changer de fournisseur, par exemple en faveur
d’un fabricant délocalisé, l’acheteur doit tenir compte de l’augmentation de
coût de transport en déduction de la réduction de prix.
Il serait même possible théoriquement de tenir compte des variations saison-
nières. En effet, on peut distinguer des valeurs de transport par exemple pour
chacun des mois et chacun des points de livraison, puis calculer les coûts de
transport
This PDF document mois with
was edited parIcecream
mois afin
PDFdeEditor.
les additionner. Il faut ensuite prendre en
compte toutes sortes d’autres éléments :
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225
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
Un modèle théorique
Soit une zone de distribution constituée de 24 points de livraison répartis
autour d’un entrepôt central selon le modèle de la figure 6.11, constitué d’un
carré de côté égal à 2 :
Si l’on n’a pas de contraintes de durée d’une tournée ni de remplissage de
véhicule, ni de routes, on peut ne faire qu’une seule tournée ou en faire 2, 3,
4, etc. jusqu’à 24, cas où chaque point est livré par un déplacement spécial
de véhicule. La figure 6.12 donne quelques exemples de tournées possibles.
On peut facilement calculer le déplacement total dans chaque cas, en suppo-
sant que chacune des solutions retenues soit optimale et en supposant que
les déplacements se font en ligne droite à vol d’oiseau (tableau 6.3).
On peut représenter graphiquement (figure 6.13) les distances en fonction du
nombre de tournées pour cet exemple (qui n’a rien de général).
Il est plus significatif de représenter la distance totale en fonction du nombre
de points de livraison pratiqués à chaque tournée comme sur la figure 6.14.
Les contraintes à prendre en charge pour l’organisation des tournées sont donc :
– lawas
This PDF document distance maximale
edited with d’une
Icecream tournée exprimée en heures en tenant compte
PDF Editor.
des routes et des vitesses moyennes sur chaque type de route : 8 h par exemple
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226
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
Point de livraison
Entrepôt
1 tournée
Nombre de tournées
1 2 4 8 12 24
Distance
12,7 13,4 16,4 22,4 29,6 46,6
totale
227
6 • Entrepôts et plates- 6.3 Problématique
formes... du positionnement géographique
50
Distance totale 40
30
20
10
0