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6.1. Introduction
De nombreuses constructions qui résistent aux charges habituelles (charges gravitaires, vent,
neige,…) s’effondrent quand elles sont secouées par un tremblement de terre. Les séismes
entraînent trop souvent (voir figure 6.1) :
Les règles parasismiques visent à assurer une protection acceptable des vies humaines et des
constructions vis à vis des effets des actions sismiques par une conception et un
dimensionnement appropriés. Pour des ouvrages courants, les objectifs ainsi visés consistent à
doter la structure :
- d’une rigidité et d’une résistance suffisante pour limiter les dommages non structuraux
et éviter les dommages structuraux par un comportement essentiellement élastique de la
structure face à un séisme modéré, relativement fréquent.
- d’une ductilité et d’une capacité de dissipation d’énergie adéquates pour permettre à la
structure de subir des déplacements inélastiques avec des dommages limités et sans
effondrement, ni perte de stabilité, face à un séisme majeur, plus rare.
Ces règles sont applicables à toutes les constructions courantes. Par contre, elles ne sont pas
directement applicables aux constructions telles que :
- constructions et installations pour lesquelles les conséquences d’un dommage même
léger peuvent être d’une exceptionnelle gravité : centrales nucléaires, installations GNL,
installations de fabrication et de stockage des produits inflammables, explosifs,
toxiques, ou polluants.
- ouvrages d’art (barrages, ouvrages maritimes, ponts, tunnels,...).
- réseaux et ouvrages enterrés.
Pour le choix du site, une attention particulière doit être portée aux conditions défavorables
suivantes :
- Eviter les effets induits : liquéfaction des sols, glissement de terrain et éboulement
rocheux.
- S’éloigner des failles actives.
Le tableau 6.1 montre les dégâts d’effondrement de certaines structures dues aux effets de
site :
Tableau 6.1 : Les dégâts d’effondrement des structures dues aux effets de site.
Risque de liquéfaction
- Les reconnaissances et études de sol sont obligatoires pour les ouvrages d’importance
moyenne ou plus, implantés en zones de sismicité moyenne,
- Des reconnaissances et études complémentaires peuvent s’avérer nécessaires en
présence notamment de zones liquéfiables ou instables ainsi que pour la prise en compte
éventuelle des propriétés dynamiques des sols dans les calculs,
- Lors de l’implantation des ouvrages, il faudrait éviter absolument la proximité
immédiate d’une faille reconnue active pour les ouvrages importants et ceux
d’importance vitale,
- L’infrastructure, constituée des éléments structuraux des sous-sols éventuels et le
système de fondations doivent former un ensemble résistant et rigide,
- Le système de fondation doit être homogène (semelles superficielles, radier, pieux) avec
un seul mode de fondation par bloc de construction, délimité par des joints.
Pour offrir une meilleure résistance aux séismes, les ouvrages doivent de préférence avoir,
d’une part des formes simples, d’autre part, une distribution aussi régulière que possible des
masses et des rigidités tant en plan qu’en élévation.
Modifier la forme du bâtiment : la figure 6.2 montre les différentes solutions applicables
à modifier la forme du bâtiment.
Joints sismiques
Rigidification des
zones flexibles
Variation
progressive de la
forme
Renforcement de
l’angle rentrant
- structure légère
- éléments non structuraux légers
- isolation parasismique
Figure 6.4 : Isolation parasismique.
La durée des séismes n’étant pas prise en compte dans le dimensionnement, les règles
parasismiques exigent que la structure possède un comportement ductile, c’est-à-dire qu’elle
puisse subir de grandes déformations avant la rupture au lieu de se rompre brutalement, car ces
déformations prolongent sa résistance dans le temps.
Le territoire national est divisé en quatre (04) zones de séismicité croissante, définies sur la
carte des zones de séismicité et le tableau associé qui précise cette répartition par wilaya et par
commune, soit :
La figure 6.5 représente la carte des zones sismiques de l'Algérie et le zonage global des
différentes wilayas.
Figure 6.5 : La carte des zones sismiques de l'Algérie.
a) Classification des ouvrages selon leur importance : critères RPA 99/2003 Art. 3.2 :
Les sites sont classés en quatre (04) catégories en fonction des propriétés mécaniques des sols
qui les constituent (voir tableau 6.3).
Selon la disponibilité et la fiabilité des résultats des différents types d’essais, le site sera classé
dans la catégorie la plus appropriée. En cas de doute, classer dans la catégorie immédiatement
la plus défavorable.
Remarque : En absence d’essais ou d'étude de site appropriée, il est permis d’utiliser le spectre
S3.
L’objet de la classification des systèmes structuraux se traduit, dans les règles et méthodes de
calcul, par l’attribution pour chacune des catégories de cette classification, d’une valeur
numérique du coefficient de comportement R (voir tableau 4.3 RPA 99/2003).
La classification des systèmes structuraux est faite en tenant compte de leur fiabilité et de leur
capacité de dissipation de l’énergie vis-à-vis de l’action sismique, et le coefficient de
comportement correspondant est fixé en fonction de la nature des matériaux constitutifs, du
type de construction, des possibilités de redistribution d’efforts dans la structure et des capacités
de déformation des éléments dans le domaine post-élastique.
Exemple :
Un portique auto-stable en béton armé sans remplissage en maçonnerie rigide son coefficient
de comportement est de « R = 5 ».
C’est une ossature constituée uniquement de portiques capables de reprendre la totalité des
sollicitations dues aux charges verticales et horizontales.
Pour cette catégorie, les éléments de remplissage ne doivent pas gêner les déformations des
portiques (cloisons désolidarisées ou cloisons légères dont les liaisons ne gênent pas le
déplacement des portiques). Par ailleurs les bâtiments concernés ne doivent pas dépasser 7
niveaux ou 23m en zone I, 5 niveaux ou 17m en zone II et 2 niveaux ou 8m en zone III.
d) Classification des ouvrages selon leur configuration : critères RPA 99/2003 Art. 3.5 :
En vue de son dimensionnement sismique une structure peut être classée comme :
- structure régulière ;
- structure irrégulière.
Régularité en plan :
Un bâtiment est classé « régulier en plan » s’il respecte l’ensemble des conditions ci-après :
- Le bâtiment doit présenter une configuration symétrique vis à vis de deux directions
orthogonales aussi bien pour la distribution des rigidités que pour celle des masses. es
forces d’inertie produites par un séisme au niveau d’un plancher forment un glisseur qui
agit au centre de masse G du plancher. Si ce dernier n’est pas confondu (excentricité e)
avec le centre de raideur C, la résultante d’inertie entraîne l’existence d’un couple de
torsion Mt qui affecte la distribution des efforts dans les éléments de contreventement
voir figure 6.6).
- A chaque niveau et pour chaque direction de calcul, la distance entre le centre de gravité
des masses et le centre des rigidités ne dépasse pas 15% de la dimension du bâtiment
mesurée perpendiculairement à la direction de l’action sismique considérée.
- La forme du bâtiment doit être compacte avec un rapport longueur/largeur du plancher
inférieur ou égal 4 (voir figure 6.7). La somme des dimensions des parties rentrantes ou
saillantes du bâtiment dans une direction donnée ne doit pas excéder 25% de la
dimension totale du bâtiment dans cette direction. (voir figure 6.7)
- Les planchers doivent présenter une rigidité suffisante vis à vis de celle des
contreventements verticaux pour être considérés comme indéformables dans leur plan.
Dans ce cadre la surface totale des ouvertures de plancher doit rester inférieure à 15%
de celle de ce dernier.
Régularité en élévation :
Le calcul des forces sismiques peut être mené suivant trois méthodes (RPA 99/2003 Art. 4.1) :
Elle est utilisée dans tous les cas, et en particulier, dans le cas où la méthode statique équivalente
n’est pas permise.
Elle est utilisée au cas par cas par un personnel qualifié, ayant justifié auparavant les choix des
séismes de calcul et des lois de comportement utilisées ainsi que la méthode d’interprétation
des résultats et les critères de sécurité à satisfaire.
6.2.5. Exemple d’application du RPA 99
Exemple 1 :
Système de contreventement de
structure en portique par des voiles
en béton armé (voir RPA 99/2003
Art 3.4.A.4B)
La force sismique à la base V est distribuée sur la hauteur de la structure selon la formule
suivante :
n_étage
V = Ft + ∑ Fi
i=1
Wi hi
Fi = (V − Ft ) × n_étage
∑i=1 Wi hi
Ki Ii
Vi = V. = V.
∑ Ki ∑ Ii
Application de la méthode :
1- Caractéristique de bâtiment
Ou : 𝐓 = 𝟎, 𝟎𝟗 𝐡𝐍 /√𝐃𝟎 , donc :
Tx = 0,26s ; Ty = 0,34s
Avec :
hN : hauteur totale du bâtiment = 12,24m
D : largeur du bâtiment dans le sens considéré
(Dx =19,9m ; Dy =10,3m)
CT : coefficient (Voir RPA99 Tableau 4.6)
Sens (X-X) : CTx =0,05 (Cas n°3) ;
Sens (Y-Y) : CTy =0,05 (Cas n°4)
𝐀. 𝐃. 𝐐
𝐕= 𝐖
𝐑
𝐧_é𝐭𝐚𝐠𝐞
𝐕𝐤 = 𝐅𝐭 + ∑𝐢=𝐤 𝐅𝐢 avec : Ft = 0
𝐧_é𝐭𝐚𝐠𝐞
𝐌𝐤 = 𝐅𝐭 + ∑𝐢=𝐤 𝐅𝐢 × 𝐡𝐢 avec : Ft = 0
Sens (X-X) Sens (Y-Y)
𝐕𝟏,𝐤 = 𝐅𝟏,𝐤 + 𝐅𝟐,𝐤 + 𝐅𝟑,𝐤 + 𝐅𝟒,𝐤 𝐕𝟏,𝐱 = 𝟗𝟎𝟕, 𝟐𝟕 𝐤𝐍 𝐕𝟏,𝐲 = 𝟗𝟗𝟗, 𝟑𝟖 𝐤𝐍
𝐌𝟐,𝐤 = 𝐅𝟐,𝐤 𝐡𝟐 + 𝐅𝟑,𝐤 𝐡𝟑 + 𝐅𝟒,𝐤 𝐡𝟒 𝐌𝟐,𝐱 = 𝟑𝟑𝟑𝟐, 𝟕𝟏 𝐤𝐍𝐦 𝐌𝟐,𝐲 = 𝟑𝟔𝟕𝟎, 𝟑𝟐𝐤𝐍𝐦
𝐊𝐢 𝐈𝐢
𝐕𝐢 = 𝐕. = 𝐕.
∑ 𝐊𝐢 ∑ 𝐈𝐢
𝟎, 𝟏𝟓 × (𝟏𝟎, 𝟑)𝟑
𝐈𝐯𝐨𝐢𝐥𝐞,𝐲 = = 𝟏𝟑, 𝟔𝟔𝐦𝟒 → ∑ 𝐈𝐲 = (𝟏𝟑, 𝟔𝟔 × 𝟐) + (𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟔𝟕𝟓 × 𝟏𝟐) = 𝟐𝟕, 𝟑𝟐𝟖𝟏𝐦𝟒
𝟏𝟐
𝟎, 𝟑𝟎 × (𝟎, 𝟑𝟎)𝟑
𝐈𝐩𝐨𝐭𝐞𝐚𝐮,𝐱 = 𝐈𝐩𝐨𝐭𝐞𝐚𝐮,𝐲 = = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟔𝟕𝟓𝐦𝟒 → ∑ 𝐈𝐱 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟎𝟔𝟕𝟓 × 𝟏𝟖 = 𝟎, 𝟎𝟏𝟐𝟏𝟓𝐦𝟒
𝟏𝟐
Remarque :
- Dans le sens (Y-Y) : vu la grande rigidité du voile, on peut dire l’hypothèse que tout
l’effort dans cette direction est repris par les voiles
- Dans le sens (X-X) : la contribution des voiles à la résistance à l’effort sismique est
négligeable dans cette direction, et l’effort sismique est reparti par les poteaux.
Sans (Y-Y)
Sens (X-X)