INTRODUCTION............................................................................................................... 1
Section 1 : Limites des systèmes mis en place par les sociétés étudiées ........... 30
Sous-section 1 : Limites constatées au niveau de la société A ........................ 30
Sous-section 2 : Insuffisances de la méthode appliquée par la société B ...... 31
Sous-section 3 : Limites constatées au niveau de la société C......................... 33
Sous-section 4 : Insuffisances de la méthode appliquée par la société D...... 34
Section 2 : Les méthodes des coûts complets........................................................ 35
Sous-section 1 : La méthode des centres d’analyse .......................................... 35
§1- Présentation de la méthode....................................................................... 35
§2- Inadéquation pour les sociétés régionales de transport ....................... 36
Sous-section 2 : La méthode de l’imputation rationnelle ................................ 38
§1- Présentation de la méthode....................................................................... 38
§2- Limites de la méthode pour les sociétés régionales de transport........ 38
Section 3 : Les méthodes des coûts partiels .......................................................... 40
Sous-section 1 : La méthode des coûts variables .............................................. 40
§1- Présentation de la méthode....................................................................... 40
§2- Limites de la méthode pour les sociétés régionales de transport........ 41
Sous-section 2 : La méthode des coûts directs .................................................. 42
§1- Présentation de la méthode....................................................................... 42
§2- Limites de la méthode pour les sociétés régionales de transport........ 43
CONCLUSION................................................................................................................ 113
ANNEXES........................................................................................................................ 117
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................ 141
INTRODUCTION
1
Introduction
Le secteur de transport de personnes a été confié à des privés avant qu’il soit
structuré, à la veille de l’indépendance, dans le cadre d’une réorganisation
radicale des secteurs vitaux de l’économie tunisienne. Une réorganisation visant à
mettre à la disposition de la stratégie de développement national un instrument
efficace qui répond aux nécessités de l’évolution.
C’est dans ce sens que les sociétés régionales de transport, parrainées par l’Etat,
n’ont épargné aucun effort financier, logistique ou humain pour satisfaire ces
exigences.
Accablées, cette fois, par leur caractère socio-économique, les sociétés régionales
de transport n’ont aucun champs de manœuvre pour la fixation des prix de leurs
prestations ; des prix qui leurs sont imposés par le ministère de tutelle.
2
Introduction
Etant donné que les prix des prestations ainsi que les subventions reçues sont fixés
par les autorités compétentes, la maîtrise des coûts par les sociétés régionales de
transport devient impérative pour assurer une maîtrise de la rentabilité.
Il est vrai que la quasi totalité des sociétés régionales de transport se caractérise
par la faiblesse de rendement, expliquée en partie, par une augmentation
importante des charges d’exploitation, tant en raison de l’augmentation des coûts
(carburant et lubrifiant, assurance, pièces de rechanges, dotations aux
amortissements…), que d’autres facteurs liés à la gestion des sociétés et au
caractère socio-économique des prestations rendues.
Les questions qui se posent sont de savoir quelles sont les origines de la faiblesse
du rendement :
- est ce l’effet du caractère social des prestations qui influe sur la tarification ?
Les tentatives de réponse à ces questions nous incitent à disposer d’un ensemble
d’informations permettant d’analyser rationnellement les résultats obtenus après
la connaissance, aussi précise que possible, des coûts et valeurs à chacun des
différents stades d’activité. De là découle le besoin des sociétés régionales de
transport d’une comptabilité analytique de gestion leur permettant de se procurer
de telles informations.
3
Introduction
Une réflexion sur une autre logique de classification et d’analyse des coûts mérite
d’être menée. C’est dans ce sens qu’il est opportun de dévier les efforts, de
l’allocation des charges, à leur analyse et compréhension.
4
Introduction
Ainsi, la méthode ABC peut constituer une alternative pour les sociétés régionales
de transport afin d’adopter un système de calcul des coûts permettant une juste
allocation des ressources aux produits tout en surmontant les difficultés qui
peuvent surgir lors de l’implantation des autres systèmes de calcul des coûts.
La maîtrise des coûts entre dans le cadre d’une politique de leur compression en
tenant compte du caractère social des prestations rendues par les sociétés
régionales de transport.
5
Introduction
Ainsi, nous traiterons dans la première partie de ce mémoire, après avoir présenté
les spécificités des sociétés régionales de transport, les insuffisances de méthodes
traditionnelles de détermination des coûts pour ces sociétés. Nous proposons
comme méthode alternative la comptabilité par activités (ABC) en insistant
essentiellement sur ses principaux apports.
Au niveau de la deuxième partie, nous essayerons de présenter une approche de
conception d’un système de détermination des coûts basé sur les activités pour les
sociétés régionales de transport, compte tenu de leurs spécificités
organisationnelles et fonctionnelles. Cette approche consiste à présenter les
préalables à la conception du système, à l’identification des processus et
l’affectation des ressources ainsi qu’à la modalité de détermination des coûts.
6
PREMIERE PARTIE : APPORTS DE
LA METHODE ABC POUR LES
SOCIETES REGIONALES DE
TRANSPORT
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
INTRODUCTION
Un système de calcul des coûts inopérant ou qui procure des informations biaisées
constitue un handicap pour la gestion saine des sociétés régionales de transport,
tant pour le ministère en matière de tarification et de fixation des subventions à
accorder, que pour la société elle-même concernant la définition des différentes
stratégies à adopter, notamment celle de compression des coûts.
Au niveau de cette partie, nous présentons dans un premier temps les méthodes
de calcul des coûts utilisées actuellement par les sociétés régionales de transport
objets de notre étude exploratoire (chapitre1). Cette présentation est suivie d’une
mise en relief de la non pertinence de ces méthodes, ainsi que des méthodes
traditionnelles de détermination des coûts, pour le contexte des sociétés régionales
de transport tunisiennes (chapitre 2). A une dernière étape, nous essayons de
prouver que la « non pertinence » peut être résolue par les apports du système de
détermination des coûts basé sur les activités (chapitre 3).
8
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
9
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Le transport des voyageurs est assuré par les sociétés régionales de transport sous
deux formes :
Les lignes, ainsi que les circuits des itinéraires, sont définis par le ministère de
tutelle en tenant compte les particularités démographiques, sociales et
économiques de la région concernée. Les sociétés régionales de transport doivent
assurer ses services sur ces lignes et à la fréquence prédéfinie, même si l’une de ces
lignes présente une insuffisance de rentabilité ou même un déficit chronique (à
l’instar du transport scolaire).
10
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
§3- La messagerie
11
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Combiné avec d’autres déterminants de la qualité des services rendus, l’état des
bus est un facteur essentiel pour garantir un service meilleur, ainsi que pour faire
face aux exigences croissantes des clients (nouvelles lignes ou augmentation des
nombres de voyages pour une ligne déjà existante). (Norme INORPI, 2003)
Doté des moyens humains et matériels nécessaires, cet atelier intervient par deux
modes :
12
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
§3- Le magasin
La gestion du magasin ne doit pas avoir pour conséquence, une rupture des stocks
engendrant un prolongement des délais de réparation, ou une immobilisation des
valeurs en stock causée par un sur stockage, se qui provoque la création de stocks
rossignols et un coût de sur stockage.
13
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
§2- Organigramme
14
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Conseil
D’administration
Direction Générale
Service des Affaires Service des Les Agences Service Gestion des
Juridiques Statistiques et des Stocks
Budgets
15
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
¾ Expliquer les résultats (par secteur d’activité, par produits, par client ou
par destination) ;
- Fixer un prix de vente après avoir tenu compte des limites du marché ;
16
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Ainsi, la gestion des sociétés régionales de transport n’obéit plus aux règles de
gestion rationnelle, où le délégué de pouvoir dispose suffisamment de champs de
manœuvre pour la prise des décisions jugées rationnelles pour une vision
purement économique, mais plutôt elle semble tenir compte des exigences socio
économiques imposées par le caractère public des sociétés régionales de transport.
¾ Limiter les voyages sur une ligne uniquement aux heures de pointes et
éviter les heures marquées par une demande insuffisante ;
17
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Dans ce qui suit une description des systèmes de détermination des coûts mis en
place par ces différentes sociétés.
Présentation de la société :
18
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Description
Libellé
2004 2005
Effectif total 434 (124 administratifs, 245 441 (120 administratifs, 251
roulants, 65 techniques) roulants, 70 techniques)
Taille de la flotte 167 bus (dont 35 articulés) 171 bus (dont 35 articulés)
Total des places offertes par la flotte 13 595 places 13 815 places
Nombre des kilomètres parcourus 9 589 MK (4 410 interurbains) 9 750 MK (4 415 interurbains)
19
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
¾ Le carburant ravitaillé ;
Le coût par bus est confronté postérieurement avec les recettes enregistrées au
niveau du même bus pour statuer sur sa rentabilité.
Présentation de la société :
20
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Description
Libellé
2004 2005
Effectif total 1 333 (243 administratifs 874 1 376 (251 administratifs, 900
roulants, 216 techniques) roulants, 225 techniques)
Total des places offertes par la flotte 32 132 places 31 265 places
Nombre des lignes exploitées 222 (dont 13 interurbaines) 208 (dont 13 interurbaines)
Nombre de personnes transportées 68 857 456 (dont 7 589 978 67 720 535 (dont 7 342 880
interurbains) interurbains)
Nombre des kilomètres parcourus 14 615 507 (dont 6 464 338 14 341 344 (dont 6 346 672
interurbains) interurbains)
21
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
A son tour, la société B est caractérisée par une situation financière déséquilibrée
marquée par des charges financières importantes, due à un taux d’endettement
élevé, et d’un fond de roulement négatif qui s’aggrave d’une année à une autre. Ce
déséquilibre persiste malgré les opérations d’assainissement réalisées et bien que
la subvention d’équilibre dépasse même le chiffre d’affaire de la société.
¾ Le coût total du transport urbain est divisé par le nombre total des
kilomètres parcourus par cette catégorie de transport pour avoir le coût
kilométrique du transport urbain. Le coût d’une ligne en urbain peut être
reconstitué en multipliant le coût kilométrique déjà calculé par les kilomètres
réalisés par la ligne.
22
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Cette méthode offre trois niveaux de calcul des coûts : coût total d’une catégorie
de transport, le coût d’un kilomètre parcouru par catégorie et le coût des lignes.
Présentation de la société :
23
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Son exploitation est assurée par 180 bus (simples et articulé, relativement âgés), où
le transport scolaire occupe une place très importante (171 lignes sur un total de
223). La zone couverte par le réseau est caractérisée par une infrastructure routière
entretenue et en très bonne état.
Description
Libellé
2004 2005
Effectif total 390 (29 administratifs 307 396 (28 administratifs, 313
roulants, 54 techniques) roulants, 55 techniques)
Total des places offertes par la flotte 17 149 places 17 011 places
Nombre des lignes exploitées 217 (dont 165 scolaires) 223 (dont 171 scolaires)
Nombre de personnes transportées 29 656 514 (dont 1 383 545 28 338 114 (dont 1 336 339
interurbains) interurbains)
Nombre des kilomètres parcourus 7 892 664 (dont 3 329 696 8 214 480 (dont 3 375 989
interurbains) interurbains)
24
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
¾ Les charges directes sont affectées aux véhicules en puisant les sources
d’informations suivantes : (Tableau 4)
25
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
¾ Une fois que le coût par bus est déterminé, un croisement entre ces derniers
et les lignes est effectué moyennant le kilométrage parcouru comme clef de
répartition. Les sources d’informations étant le planning journalier ainsi que
l’état des kilomètres parcourus par bus. (Tableau 5)
Tableau 5 : Ventilation des coûts des bus sur les lignes chez la société C
¾ Une fois que les coûts des lignes sont déterminés, il suffit de les diviser par
le kilométrage effectué par chacune pour déterminer le coût kilométrique par
ligne.
¾ Les coûts totaux des activités « transport urbain » (ainsi que le transport
scolaire) et « transport interurbain » sont calculés en additionnant les coûts des
lignes correspondantes.
¾ les frais généraux sont consommés uniformément par les divers bus.
Présentation de la société :
26
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
Description
Libellé
2004 2005
Effectif total 390 (82 administratifs 265 408 (83 administratifs, 278
roulants, 43 techniques) roulants, 47 techniques)
Total des places offertes par la flotte 14 817 places 14 247 places
Nombre des lignes exploitées 148 (dont 16 interurbaines) 148 (dont 16 interurbaines)
27
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
(carburant, personnel roulant, pièces, Directement affectables aux agences (Salaires au niveau du siège,
amortissement, assurances, personnel (le personnel administratif des amortissement du matériel
technique au prorata des heures de agences, électricité, eau, location, etc.) informatique siège, etc.) à ventiler
réparation, taxes, etc.) suivant le kilométrage parcouru
28
Caractéristiques propres des sociétés régionales de transport
En conclusion de la présentation des systèmes de calcul des coûts mis en place par
les sociétés objet de notre étude exploratoire, il est clair que ces systèmes ne sont
pas réellement appliqués ; même la société B, seule qui s’efforce pour calculer ses
coûts, trouve des énormes difficultés pour la mise en œuvre de la méthode décrite.
Les entretiens menés avec les différents responsables des sociétés, ont visé, entre
autres, à déceler les causes de la non application des systèmes de détermination
des coûts mis en place, et de leur stagnation sans évolution dans le temps.
Tableau 7: Causes d’absence d’évolution des systèmes de détermination des coûts selon les responsables des SRT
29
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Les méthodes de calcul des coûts appliquées ou prévues par les sociétés régionales
de transport présentent des limites conceptuelles par rapport aux attentes des
dirigeants à des informations analytiques fiables et pertinentes. Encore, les
systèmes traditionnels de détermination des coûts figurant au niveau de la
littérature (calculant des coûts complets ou partiels) n’échappent pas non plus à
ces insuffisances.
Les méthodes de calcul des coûts décrites au niveau du chapitre précédent sont
soit appliquées d’une manière limitée, soit qu’elles sont seulement prévues au
niveau des manuels de procédures ou autres mais non appliquées dans la réalité.
Ces méthodes présentent des insuffisances conceptuelles qui entachent d’une
manière significative la fiabilité des informations issues d’elles. Dans ce qui suit,
un développement de ces insuffisances par société.
Le système de calcul des coûts mis en place par la société A est très primitif et
n’évolue pas vers une comptabilité analytique qui satisfait vraiment les besoins en
informations pour une gestion saine des sociétés régionales de transport.
De point de vue conception, le système mis en place par la société n’a d’ambition
que le calcul de la rentabilité par bus fonctionnel sans chercher à calculer ni le coût
total d’une branche d’activité, d’un bouquet de lignes ou le coût kilométrique par
ligne. Cette limite d’étendu de vue n’est pas en harmonie avec les obligations de
maîtrise des coûts par les sociétés régionales de transport, où une bonne panoplie
d’informations analytiques est nécessaire pour comprendre les causes réelles de la
consommation des ressources à des fins de compression.
30
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
¾ Le choix des places offertes comme une clef pour la répartition des charges
du personnel roulant et technique entre les bus, ne semble pas être judicieux. Les
rémunérations du personnel technique ainsi que du personnel roulant constitue
des charges fixes mais qui sont provoquées par le temps de travail consacré, et par
conséquent, proportionnelles à celui ci.
Bien que la méthode utilisée par la société B, pour le calcul de ses coûts de revient,
présente plusieurs données analytiques qui semblent avoir des valeurs
informationnelles pour la société, elle ne manque pas d’insuffisances qui risquent
d’entacher la fiabilité de ces données. Ces insuffisances peuvent être synthétisées
comme suit :
31
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
32
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
¾ La répartition des charges indirectes sur les bus d’une manière égale, sans
faire recours à une clef de répartition objective, est de nature à soutenir le
subventionnement croisé entre les bus. Il est évident que chaque bus consomme
différemment chaque nature de charge indirecte : l’amortissement de l’atelier
d’entretien proportionnellement au temps passé pour la réparation par bus, les
charges des stations immobiles suivant le nombre des stations utilisées, etc.
¾ La ventilation des coûts des bus sur les lignes est réalisée moyennant les
kilomètres parcourus sur chaque ligne. Cette pratique favorise elle aussi le
subventionnement croisé entre les lignes. En effet, parmi les ressources imputées
sur le coût d’exploitation des bus figurent, par exemple, les salaires du personnel
roulant qui sont mesurés en fonction du temps (il faut noter que les charges
salariales du personnel roulant ont une part très importante dans la structure
totale des charges). A titre d’exemple, une journée en urbain permet de réaliser
25% du kilométrage effectué en une journée en interurbain, et la charge salariale
du personnel roulant reste la même pour les deux journées.
33
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Les insuffisances dégagées suite à l’analyse de la méthode de calcul des coûts mise
en place par la société régionale de transport D, se présentent comme suit :
34
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Les méthodes des coûts complets partent du principe que tous les coûts ayant trait
à la production ou aux achats, de près ou de loin, sont des coûts de produit. Les
coûts directs étant facile à affecter, il faudra donc trouver des règles pour attacher
les coûts indirects comme étant des coûts de produit aux diverses productions
d’une entreprise.
Pour cette méthode, l’objet du calcul des coûts « est essentiellement le produit
fabriqué et vendu. Elle préconise donc un calcul par stades de fabrication qui doit
respecter la réalité du processus de production de chaque entreprise. En
conséquence, les charges de la comptabilité générale doivent être agrégées suivant
leur appartenance et cela qu’il s’agisse de charges directes ou de charges
indirectes. » (Alazard et Sépari, 2001)
Étant donné que les charges directes sont rattachables sans difficultés aux
produits, le découpage en centres vise principalement à trouver une méthode,
plus ou moins rationnelle, permettant de ventiler les charges indirectes aux
différents produits.
Le facteur clef de succès de cette méthode réside au niveau du double choix des
clefs de répartition des centres auxiliaires sur les centres principaux, et des unités
d’œuvre. Le choix doit éviter tout subventionnement croisé entre les produits.
35
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Les limites de la méthode des centres d’analyse, pour les besoins des sociétés
régionales de transport à un système de détermination des coûts produisant des
informations analytiques fiables et pertinentes, peuvent être mises en relief à
plusieurs égards :
¾ Les clefs de répartition des frais des centres auxiliaires sur les centres
principales ne peuvent pas refléter la consommation réelle des ressources des
centres auxiliaires, vu la défaillance au niveau du découpage en centres ; la part
du centre « entretien » en amortissement du bâtiment du siège social, ne peut être
calculé moyennant une seule clef de répartition, puisque au sein du centre
entretien, les prestations du siège social sont utilisés différemment. Autant plus,
que les prestations réciproques entre les différents centres auxiliaires ont tendance
à compliquer le calcul lors de la répartition.
36
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Ainsi, peu sont les charges qui peuvent être directement imputables aux objets de
coûts ; les autres charges se trouvent classifiées parmi les charges indirectes.
Face à la part léonine des charges indirectes dans la structure des charges au sein
des sociétés régionales de transport, la méthode des centres d’analyse ne semble
pas donner satisfaction aux besoins d’une information fiable et pertinente sur les
coûts. Le choix des centres, qui ne tient pas compte de l’hétérogénéité
fonctionnelle délicate des SRT, le double choix des unités volumiques pour les
répartitions, contribuent fortement à la perte de la fiabilité de l’information issue
du système, en favorisant le subventionnement croisé entre centres.
37
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
La philosophie de cette méthode suppose que les charges fixes sont mises en
œuvre initialement pour un niveau déterminé d’activité jugé normal ; toute
variation au niveau de cette activité impose un ajustement du montant des charges
fixes à imputer lors du calcul des coûts de revient pour constater, ainsi, soit un
boni de suractivité ou un coût de sous activité.
¾ La ventilation des centres auxiliaires sur les centres principaux ainsi que
le calcul du coût des unités d’œuvre, se font ensuite comme dans la
méthode des centres d’analyse.
38
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Pour les sociétés régionales de transport, définir un niveau d’activité jugé normal
pour chaque centre découpé est un vrai défi, dû essentiellement :
39
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Le principe de ces méthodes consiste à imputer aux coûts de revient des produits
que la partie des charges jugée importante. La performance d’un produit n’est
plus étudiée par la composition totale de ses charges, mais plutôt, par sa
contribution à couvrir les charges non imputées aux coûts.
Cette méthode se distingue par la différenciation entre les charges variant avec le
volume d’activité, et les charges fixes constituées par le coût des moyens dont
l’entreprise s’est investie initialement.
Selon cette méthode, seules les charges variables seront retenues pour le calcul des
coûts des produits, et ce indépendamment de leur caractère direct ou indirect. Le
schéma suivant facilite l’illustration de la nature des charges à incorporer :
Charges Directes √
Charges Indirectes √
Ainsi, une marge sur coûts variables peut être dégagée, permettant de déterminer
l’apport d’un produit donné à couvrir une partie des charges fixes non incorporées
au coût de revient.
Charges Directes √ √
Charges Indirectes √
De la sorte, on obtiendra plus une marge sur coûts variables, mais plut tôt une
marge sur coûts spécifiques ou, parfois appelée, marge semi brute.
40
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
La marge sur coûts variables permet la sélection des produits qui ne contribuent
pas à la couverture des charges fixes. La vision est essentiellement de s’informer
sur la possibilité de la suppression ou du développement d’un produit donné
suivant sa capacité de couverture.
41
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
Les outputs de la méthode des coûts variables semblent en dehors des attentes
informationnelles des sociétés régionales de transport. La divergence d’objectifs
élimine toute pertinence pour l’adoption de la méthode des coûts variables comme
un système de détermination des coûts.
Selon la méthode des coûts directs, seules les charges affectables sans ambiguïtés
aux produits qui sont intégrés dans les coûts, et ce nonobstant leur caractère fixe
ou variable.
Charges Directes √ √
Charges Indirectes
A l’instar de l’autre méthode basée sur les coûts partiels, à savoir la méthode des
coûts variables, la performance d’un produit n’est plus étudiée par la composition
totale de ses charges mais par sa contribution (la marge sur coûts directs) à couvrir
les charges non imputées aux coûts, qui sont dans cette méthode, les coûts
indirects.
42
Insuffisances des systèmes traditionnels de détermination des coûts
La méthode des coûts directs ne peut satisfaire le besoin des sociétés régionales de
transport à un système de détermination des coûts pour les raisons suivantes :
¾ La méthode est conçue pour les entreprises dont la structure des charges
est dominée par les coûts directs, ce qui n’est pas du tout le cas des
sociétés régionales de transport.
43
Solutions apportées par la méthode ABC
Suite à ces évolutions, une attention particulière mérite d’être accordée aux
systèmes de détermination des coûts mis en place, pour statuer sur leur adhésion
et compatibilité au nouveau contexte.
44
Solutions apportées par la méthode ABC
45
Solutions apportées par la méthode ABC
La faible pertinence peut être démontrée à plusieurs niveaux dont on peut citer :
46
Solutions apportées par la méthode ABC
La méthode de détermination des coûts basée sur les activités a pour finalité
essentielle la meilleure allocation des frais généraux aux produits. Cette méthode
se base sur l’identification des relations de cause à effet qui existent entre les
charges indirectes et les produits.
La philosophie de la méthode ABC repose sur le fait qu’une juste allocation des
charges indirectes aux produits passe nécessairement par une analyse approfondie
du fonctionnement de l’entreprise, chose qui permet la détermination, avec la
fiabilité nécessaire, des liens de causalité entre les deux.
Dans cet état d’esprit, les recherches ont montré que les produits sont les
résultants des plus values ajoutées aux inputs utilisés par l’entreprise. Ces plus
values sont mises en œuvre via les différentes activités menées au sein de
l’entreprise, d’une manière que les activités s’intercalent entre les ressources et les
objets de coût qui les consomment.
47
Solutions apportées par la méthode ABC
¾ Attribution des activités aux produits et calcul des coûts : Après avoir
déterminé les différents objets de coûts, cette étape consiste à affecter à chaque
objet de coûts identifié les activités qu’il consomme. Cette affectation se réalise
moyennant des inducteurs d’activités qui représentent les facteurs explicatifs du
déclenchement de la consommation des activités par les objets de coûts ; seules les
activités directement affectables à un produit n’auront pas besoin d’inducteurs.
Une fois que les inducteurs d’activités sont arrêtés, le calcul des coûts peut être
effectué en additionnant, pour chaque objet de coûts, ses quotes-parts qu’il
consomme de chaque activité recensée.
48
Solutions apportées par la méthode ABC
Le système de détermination des coûts basé sur les activités présente plusieurs
avantages dont nous exposons ci-après, en mettant en relief les avantages de la
méthode d’une manière générale, et ses apports particulièrement pour les sociétés
régionales de transport.
49
Solutions apportées par la méthode ABC
« En générale, le risque majeur pour une entreprise est de voir déraper ses
dépenses qui ne correspondent pas à l’atteinte d’un meilleur résultat. Une
surconsommation de ressources sans progrès significatifs, pourrait être la preuve
de certaines habitudes de consommation, d’inefficience de l’organisation ou
encore d’une certaine réticence à examiner des solutions nouvelles » (Trigui, 2002).
L’apport de la méthode ABC dans ce sens est mis en relief par sa capacité à
déterminer la manière avec laquelle les ressources mises en œuvre sont
consommées ; la notion d’activité introduite par la méthode offre un autre niveau
d’informations très important qui permet une meilleure maîtrise des coûts.
La focalisation sur les activités lors de l’analyse ainsi que sur les facteurs
déclenchant la consommation des ressources permet entre autre de :
Ainsi, les efforts de compression des coûts peuvent être orientés vers les activités
qui consomment plus de ressources, puisqu’elles représentent le potentiel le plus
élevé de réduction ; les activités sans valeur ajoutée peuvent être réorganisées afin
de compacter leurs coûts ou de les supprimer.
La grande précision offerte par la méthode ABC favorise une meilleure maîtrise
des coûts, dans le sens où chaque décision rationnelle se base toujours sur des
informations fiables.
50
Solutions apportées par la méthode ABC
C’est dans ce sens, et à titre d’exemple, que parmi les facteurs clefs de succès pour
promouvoir la rentabilité d’une entité, peut figurer la réduction des coûts de
livraison. Dans ce cas, il est opportun d’identifier les activités qui influent sur ce
facteur, ainsi que les inducteurs y afférents, et de prendre les décisions adéquates
afin de réaliser l’objectif de réduction, ou même de sous-traiter ces activités.
La méthode ABC peut aider à la fixation des coûts cibles (Target Costing) en tant
que stratégie de maîtrise des coûts, en fournissant le coût d’un inducteur de coût
qui sera combiné avec sa consommation prévisionnelle.
51
Solutions apportées par la méthode ABC
Parmi les avantages que les sociétés régionales de transport peuvent tirer de la
méthode ABC, c’est qu’elle offre des solutions radicales aux problèmes et obstacles
qui peuvent surgir au moment du choix et de mise en place des systèmes
traditionnels de détermination des coûts. Ces problèmes peuvent être synthétisés
comme suit :
En effet, la méthode ABC ne permet pas uniquement un calcul complet des coûts,
comme il est recommandé par les sociétés régionales de transport, mais elle offre
aussi une fiabilité suffisante des informations communiquées. Le problème que les
méthodes des coûts complets présentent, les empêchant de satisfaire les besoins
des sociétés régionales de transport à une comptabilité analytique fiable, c’est que
le découpage en centres, ainsi que le double choix arbitraire des clefs de
répartition des centres auxiliaires, et des unités d’œuvre, ne peuvent pas éliminer
le phénomène de subventionnement croisé entre ces centres. Parmi les apports de
la méthode ABC c’est qu’elle peut apporter des solutions à ces problèmes.
52
Solutions apportées par la méthode ABC
53
Solutions apportées par la méthode ABC
Le tableau suivant synthétise les solutions apportées par la méthode ABC et qui
comblent les insuffisances constatées au niveau des systèmes traditionnels de
détermination des coûts, lors de leurs applications au sein des sociétés régionales
de transport :
Les unités d’œuvre sont volumiques et ne Les inducteurs sont choisis après une
reflètent pas la manière avec laquelle les analyse approfondie des SRT et ils
centres choisis sont consommés par les reflètent les relations de cause à effet qui
produits au sein des SRT. expliquent les consommations.
Informations biaisées sur les coûts, causées Ventilation correcte des charges indirectes
par le subventionnement croisé entre les aux produits, offrant ainsi des
différents centres et produits. informations plus fiables.
Le calcul des coûts partiels est sans valeur Calcul fiable d’un coût complet grâce à la
ajoutée aux SRT à cause de l’importance capacité de la méthode à répartir
Méthodes des coûts partiels
des coûts fixes indirects dans la structure fidèlement la totalité des charges
des charges de ces sociétés. indirectes.
54
Solutions apportées par la méthode ABC
L’objectif des sociétés régionales de transport suite à la mise en place d’un système
de détermination des coûts est essentiellement une meilleure maîtrise de ses coûts,
en vue de les comprimer en tenant compte de l’environnement socio économique
contraignant. Les apports de la méthode ABC, qui peuvent satisfaire ces objectifs,
sont mis en exergue à plusieurs égards.
55
Solutions apportées par la méthode ABC
56
Solutions apportées par la méthode ABC
La comparabilité entre les différentes sociétés peut servir pour leur fixer des
valeurs cibles à atteindre, qui peuvent être les valeurs minimales enregistrées au
niveau d’une société donnée. Il s’agit de « déterminer comment et pourquoi
certaines entreprises réussissent mieux que d’autres. Les différences en terme de
coûts (mais aussi de délai et de qualité) peuvent être considérables d’une
entreprise à une autre.» (Ben M’Barek, 1998)
57
DEUXIEME PARTIE : APPROCHE
DE CONCEPTION D’UN SYSTEME
DE DETERMINATION DES
COUTS BASE SUR LES ACTIVITES
POUR LES SOCIETES
REGIONALES DE TRANSPORT
Approche de conception d’un système de détermination des coûts basé sur les activités pour les SRT
INTRODUCTION
Nous avons également démontré que le système de détermination des coûts basé
sur les activités constitue une méthode appropriée pour les sociétés régionales de
transport, leurs permettant de dépasser les insuffisances des systèmes
traditionnels et d’atteindre ses objectifs pour la compression des coûts.
Pour ce faire, cette deuxième partie est divisée en trois chapitres qui respectent la
progression de l’approche de mise en place de la méthode ABC au sein des
sociétés régionales de transport sur l’axe de temps :
59
Les préalables à la conception du système
Les préalables à la conception d’un système de détermination des coûts basé sur
les activités pour les sociétés régionales de transport, sont des facteurs à prendre
en considération avant de passer à la modélisation du système. Ces préalables
visent à garantir la fiabilité du système ainsi que son adaptabilité réussi à ces
sociétés. Il s’agit notamment des préalables organisationnels, ainsi que la
détermination des objectifs attendus du système.
Il est vrai que les douze sociétés régionales de transport relèvent du même
ministère, et ont en principe le même organigramme approuvé, avec la même
structure. Ceci est véridique, sauf que des petites différences peuvent surgir entre
les organigrammes au niveau de quelques services, dues essentiellement au degré
d’importance de la population cible (exemples : service relations avec les citoyens,
les différentes agences).
60
Les préalables à la conception du système
La méthode ABC est un système qui va s’intégrer parmi les autres systèmes de la
société, où il consomme et procure un ensemble d’informations, et assure une
interaction avec les différents services de la société. L’organigramme sert de base
pour donner une image d’ensemble de la nature de cette interaction, et pour
détecter la place adéquate qui doit être allouée au système dans cet
organigramme, compte tenu des liaisons hiérarchiques existant entre les différents
services. L’organigramme sert, également, à orienter l’équipe de mise en place du
système pour cerner les différents services intervenant, ainsi que leurs
responsables, afin d’établir la cartographie des activités qui constituent la colonne
vertébrale de tout le système.
Ainsi, cette utilisation doit se baser sur un organigramme qui tient compte de la
réalité des responsabilités assumées au sein de la société régionale de transport,
compte tenu de l’insuffisance des ressources humaines enregistrée, sans trop
s’appuyer sur l’organigramme approuvé par le ministère. Toutefois, ce dernier
donne une idée claire sur l’évolution à court et moyen terme du potentiel humain
de ces sociétés ; une telle anticipation permet la prise en compte de cette évolution
au moment de la mise en place du système de détermination des coûts, afin de
bâtir un système évolutif dans le temps.
61
Les préalables à la conception du système
62
Les préalables à la conception du système
La conception d’un système de détermination des coûts basé sur les activités pour
les sociétés régionales de transport passe nécessairement par une participation
massive du personnel de ces sociétés. Cette participation peut se manifester au
niveau des différentes phases de la conception. Le facteur humain intervient aussi
postérieurement à la conception du système au moment de son fonctionnement.
Le personnel qui est susceptible d’intervenir peut comporter :
63
Les préalables à la conception du système
L’ordre des experts comptables français, lors de son 32ème congrès (1977), définit le
contrôle interne comme étant « l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise
de l’entreprise. Il a pour but, d’un côté, d’assurer la protection, la sauvegarde du
patrimoine et la qualité de l’information ; de l’autre côté, l’application des
instructions de la direction et de favoriser l’amélioration des performances. Il se
manifeste par l’organisation, les méthodes et procédures de chacune des activités
de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci ».
¾ La qualité de l’information ;
64
Les préalables à la conception du système
Le système de détermination des coûts basé sur les activités est intégré au sein du
système d’information de la société ; il « nécessite souvent beaucoup plus de
relevés, de comptages et de statistiques qu’un système classique ». (Oger, 1999)
65
Les préalables à la conception du système
66
Les préalables à la conception du système
La définition de l’objectif principal étant défini (la compression des coûts), une
détermination plus fine des objectifs issus de l’implantation de la comptabilité par
activités au sein des sociétés régionales de transport, s’avère nécessaire. Cette
détermination permet un meilleur habillage du système de détermination des
coûts aux spécificités pointues de la société, à l’instar de la ventilation des revenus
ou des actifs utilisés, de l’importance des lignes et de la population cible.
Une information fiable issue du système de détermination des coûts basé sur les
activités, nécessite un niveau de découpage avancé, basé sur un nombre important
d’activités, ainsi qu’un temps suffisant pour un calcul correct et vérifié des
variables qui alimentent le système.
Une information pertinente est celle qui est communiqué à temps opportun à son
utilisateur, sans trop insister sur son caractère précis, basée sur un niveau de
découpage moins pointu en activités, garantissant un minimum de fiabilité.
67
Les préalables à la conception du système
Il est vrai que parmi les apports de la comptabilité par activités pour les sociétés
régionales de transport, c’est qu’elle permet le calcul du coût d’une ligne exploitée
en passant par le calcul du coût des activités qui assurent sa bonne marche.
Toutefois, l’aspect significatif qui diffère d’une société à une autre société des
douze sociétés régionales de transport tunisiennes, peut influencer sur les choix
des preneurs des décisions à propos de la nature des coûts à calculer ainsi que
l’étendu du champ de manœuvre pour la compression des coûts. La nature des
coûts à calculer influe directement sur la conception du système de détermination
des coûts, notamment sur le choix et l’étendu des compteurs des variables.
La comptabilité par activités peut avoir pour objectif l’aide à l’élaboration des
budgets au sein des sociétés régionales de transport dans le sens où elle procure
des informations sur le coût des différentes fonctions de la société. Au moment où
la comptabilité par activité devient une source d’information pour la préparation
des budgets, elle doit s’adapter avec les besoins de ces derniers en matière
d’informations et de temps de communication. Cette adaptation peut influencer
directement les paramètres de conception du système.
La période qui sépare entre deux calculs des coûts est une donnée qui dépend des
choix des utilisateurs de ces informations. Ce choix doit prendre en considération
plusieurs facteurs dont notamment :
68
Identification des processus et affectation des ressources
Cette phase constitue une étape très importante pour la réussite du système ; ce
dernier s’appui sur la notion d’activité, qui constitue l’intermédiaire par lequel les
ressources seront ventilées sur les objets de coûts.
Rares sont les auteurs qui ont défini clairement ce qu’est une tâche, que ce soit au
niveau de la littérature francophone ou anglo-saxonne ; Bouquin (1993) a proposé
la définition suivante : « Les tâches constituent le chaînon de base auquel
s’attachent les flux qui traversent l’organisation et provoquent des coûts, elles
forment des ensembles cohérents : les activités.» (Alcouffe et Malleret, 2004)
69
Identification des processus et affectation des ressources
Bescos et Mendoza (1994) n’ont pas défini la tâche mais par contre ils ont fourni
un exemple : « L’activité passation de commandes est composée des tâches
détermination des quantités, des délais de livraison, établissement de la
commande » (Alcouffe et Malleret, 2004)
D’après cette définition et ces exemples, on peut retenir qu’une tâche constitue un
travail élémentaire identifiable, susceptible d’engager des coûts et pouvant être
regroupées d’une manière homogène afin de constituer un groupe : l’activité.
Pour cerner les tâches élémentaires au sein d’une société régionale de transport,
l’approche suivante peut être retenue :
L’analyse « ne doit pas s’arrêter aux seules activités de production. Les activités de
support doivent également être analysées ». (Mélyon, 2001)
70
Identification des processus et affectation des ressources
Une fois que la liste des tâches élémentaires est arrêtée, un regroupement de ces
derniers s’avère nécessaire afin de simplifier l’analyse et d’éviter la gestion d’un
nombre très important de tâches qui risque d’alourdir le système. Ce
regroupement, qui aboutie à la détermination des activités, sert également à
attribuer à ces dernières des significations, dont le calcul des coûts contribue
largement à leur maîtrise.
Tableau 9 : Comparaison des définitions et des exemples donnés pour le concept « Activité »
Les activités c’est tout ce que l’on peut décrire par des verbes
dans la vie de l’entreprise : tourner, fraiser, assembler, négocier
un contrat, qualifier un fournisseur etc. Une activité est donc
un ensemble de tâches élémentaires : réalisées par un individu
Recouvrer, facturer, valoriser
ou un groupe, faisant appel à un savoir-faire spécifique,
Lorino (1991) les stocks, émettre des
homogènes du point de vue de leurs comportements de coût et
demandes d’achat.
de performance, permettant de fournir un output [...], à un
client interne ou externe, à partir d’un panier d’inputs. Les
activités, c’est tout ce que les hommes de l’entreprise font, [...]
tous ces ‘‘faire’’ qui font appel à des ‘‘savoir-faire’’ spécifiques.
71
Identification des processus et affectation des ressources
Pour ce faire, cette agrégation au niveau des sociétés régionales de transport doit
prendre en compte certains facteurs essentiels, liés particulièrement à la nature de
leur exploitation ainsi qu’à la fluidité de leurs systèmes d’information.
Ainsi, le recensement des activités chez les sociétés régionales de transport « devra
prendre en compte le compromis à trouver entre d’une part le niveau de finesse de
l’analyse et d’autre part le coût et la complexité du travail à fournir.» (Fievez,
Kieffer et Zaya, 1999)
72
Identification des processus et affectation des ressources
Toutefois, « une analyse trop détaillée va créer un système complexe qui ne sera
pas centré sur des variables de décision clé et tendra à être inefficace » (Gautier et
Séverac, 2005).
L’équilibre entre les deux contraintes est une question de jugement, à prendre
conjointement par les utilisateurs des informations issues du système (afin de
statuer sur le degré de découpage idéal), ainsi que par l’équipe de mise en place
du système (dans le but d’étudier la faisabilité et l’équilibre avantages coûts de ce
découpage). Toutefois, il semble opportun de mettre en relief l’importance qu’il
faut accorder pour l’agrégation des tâches élémentaires relatives à des services
clefs, « gourmands » et consommateurs de ressources, à l’instar de l’atelier
d’entretien, du service d’approvisionnement ainsi que la direction d’exploitation.
En effet, au niveau de ces services le découpage en activités mérite une finesse
améliorée dans le but d’élargir le champ d’analyse de la consommation des
ressources mises en œuvre pour leurs fonctionnements.
73
Identification des processus et affectation des ressources
Tableau 10 : Comparaison des définitions et des exemples donnés pour le concept "Processus"
Mévellec (1990) Un processus est une chaîne d’activités déclenchées par un Pas d’exemple.
facteur unique.
Lebas (1991) Un processus doit posséder trois caractéristiques : avoir Pas d’exemple.
une finalité (c'est-à-dire avoir une production), avoir des
moyens (c'est-à-dire des consommations de ressources) et
avoir un « système de conduite », c'est-à-dire une manière
non unique de mettre en œuvre les moyens pour atteindre
la finalité.
Lorino (1991) Combinaison de faire et de savoir-faire distincts, Toutes les activités déclenchées par
permettant de fournir un résultat matériel ou immatériel une modification technique d’un
précis […], objectif global commun à toutes les activités qui produit constituent un processus
le composent. « modification technique ».
Bouquin (1993) Un processus est un ensemble d’activités nécessaires à la Le processus « gestion de la qualité
conception d’un produit, à sa fabrication, à sa vente, à son est constitué des activités
suivi après la vente et à la gestion des travaux inspection des approvisionnements,
administratifs qu’il entraîne. réception, inspection par lots de
produits semi-finis, etc.
Bescos et « Processus : ensemble d’activités liées en vue d’atteindre Production d’une commande.
Mendoza (1994) un objectif commun (ex : ensemble des activités nécessaires
à la facturation d’un client.)
74
Identification des processus et affectation des ressources
75
Identification des processus et affectation des ressources
¾ Un premier mode qui regroupe des activités qui ont un même facteur
explicatif de la consommation des ressources (inducteurs de ressources), ou un
même indicateur de mesure d’outputs (inducteurs d’activités), ou les deux à la
fois. Selon ces auteurs, ce mode a l’avantage de création d’une « polyactivité »
simplificatrice des calculs. Toutefois, cette polyactivité ne respecte pas
nécessairement le principe d’homogénéité exigée entre l’ensemble des activités
regroupées. En effet, des activités regroupées par les inducteurs de ressources ne
sont pas nécessairement consommées avec la même manière par les objets de
coûts (hétérogénéité au niveau de la relation activités – produits).
76
Identification des processus et affectation des ressources
L’examen des trois modes montre que seule la deuxième méthode est capable de
favoriser une analyse transversale des organisations. Cette méthode présente en
outre le risque de regroupement d’activités dont leurs styles de consommations ne
sont pas homogènes.
77
Identification des processus et affectation des ressources
Les divers entretiens réalisés avec les différents responsables des différentes
sociétés régionales de transport objet de notre étude, ont servi entre autres à
identifier et à valider les processus au sein de ces sociétés. Les diverses questions
posées ont dévoilé l’existence de plusieurs activités corrélées appartenant à des
différents processus physiques. Les différentes personnes interviewées sont bien
sensibilisées sur la nécessité d’un regroupement d’activités dont leur mode de
consommation par les objets de coûts est unique.
Il est à noter que l’affectation des ressources doit se faire aux activités détaillées
avant regroupement et non aux processus. En effet, le regroupement des activités
en processus n’a pas tenu compte de l’homogénéité de ces activités concernant le
mode de consommation des ressources. En plus, l’affectation des ressources aux
activités permet d’aboutir à un double niveaux d’informations, avec une fiabilité
satisfaisante : le coût de chaque activité identifiée ainsi que le coût total d’un
processus, chose qui contribue largement à la maîtrise des coûts.
78
Identification des processus et affectation des ressources
R1 OC 1
R2 OC 2
Act 1
R3 OC 3
Act 2
R4 Act 3 OC 4
79
Identification des processus et affectation des ressources
Les travaux d’inventaire, qui visent entre autre à rattacher les charges à leurs
périodes, ne sont assurés qu’à la clôture de l’exercice comptable, à savoir le 31
décembre de chaque année. Par conséquent, une attention particulière doit être
consacrée aux charges qui sont facturées ou constatées annuellement, et dont la
charge s’étale sur plusieurs mois. Parmi ces charges figurent les assurances, les
amortissements, les primes les congés payés, les loyers et les charges financières ;
de telles charges sont prépondérantes dans la structure des coûts des sociétés
régionales de transport.
Une attention particulière doit être réservée également, chez les sociétés régionales
de transport optant pour la méthode de l’inventaire intermittent pour le suivi de
leurs stocks. Chez ces sociétés, la valeur réelle de la consommation des pièces de
rechanges, de carburants, de lubrifiants, et d’une manière générale de tous les
achats susceptibles d’être stockés, n’est pas celle qui figure au niveau des achats de
la comptabilité générale. Ces derniers doivent être corrigés par la variation des
valeurs des stocks de début et de fin de la période concernée par le calcul des
coûts. Cependant, l’inventaire physique des pièces de rechanges ainsi que le
jaugeage du carburant au sein des sociétés régionales de transport nécessitent la
mise en œuvre des facteurs temps et hommes, chose qui risque d’alourdir le
système. De ce fait, il est préférable de calculer les valeurs des consommations de
pièces de rechanges et de consommables à partir des bons de commandes internes
valorisés, établis entre le magasin et l’atelier.
80
Identification des processus et affectation des ressources
Les activités ont été identifiées moyennant une analyse approfondie des fonctions
existantes au sein des sociétés régionales de transport et suivant leurs structures
organisationnelles en tenant compte de leurs particularités d’exploitation. Cette
approche d’analyse des activités offre la possibilité de les classer suivant la
structure organisationnelle de ces sociétés, c'est-à-dire suivant les centres de
responsabilités. En effet, chaque activité est généralement réalisée au sein d’un
seul centre de responsabilité.
81
Identification des processus et affectation des ressources
Loyer 20 30 15 35 100
Etc.…
Total W X Y Z
Cette répartition permet aussi d’avoir le total des ressources consommées par
chaque centre de responsabilité. Ces informations orientent les efforts de
compression des coûts vers les centres « gourmands » en ressources.
Les interviews avec les différents directeurs et chefs de services peuvent servir de
base pour assurer l’objectif recherché. Aussi, une revue du manuel de procédures,
s’il existe, ne peut être que fructueuse à cette étape.
82
Identification des processus et affectation des ressources
Le résultat de cette étape peut être synthétisé au niveau d’une représentation par
centre de responsabilité, dont nous proposons le modèle suivant :
Service :
Ressource 1 X X X X
Ressource 2 X X X X
Ressource 3 X X X
Ressource 4 X
Etc.…
Cette étape s’intéresse aux critères d’affectation des ressources indirectes par
rapport aux différentes activités à ces dernières. Ces critères doivent prendre en
considération les relations de causes à effets qui existaient entre les ressources et
les activités qui les consomment.
83
Identification des processus et affectation des ressources
Les différents responsables des sociétés régionales de transport restent toujours les
mieux placés pour identifier et déceler tout lien de causalité entre les ressources et
les activités. En effet, ils sont eux qui maîtrisent au mieux le fonctionnement de
leurs services ainsi que les faits marqués par une consommation de ressources.
Encore, ces responsables participent parfois à définir le lien de causalité entre les
activités et les ressources via les notes d’instructions ou les ordres d’exécution
dont ils préparent.
Afin de prendre part de l’expérience des différents responsables ainsi que de leurs
savoirs faire, pour déterminer les inducteurs de ressources qui reflètent au mieux
la consommation des ressources par les activités, la technique d’interview reste
toujours la plus appropriée.
Les interviews effectuées avec les différents responsables des sociétés régionales
de transport objet de notre étude, ont abouti à l’identification d’inducteurs de
ressources standard qui peuvent être retenus par toutes les sociétés régionales de
transport objet de notre étude (il s’agit notamment du « temps consacré »).
La liste de ces inducteurs, les ressources à affecter ainsi que les activités de
destination correspondantes figurent en annexe N° 4. Il est opportun de noter que
les ressources sont indicatives et peuvent varier d’une société à une autre.
84
Identification des processus et affectation des ressources
Une fois que les ressources, les activités ainsi que les inducteurs de ressources sont
définis, l’affectation des ressources aux activités devient aisée. Il suffit de calculer,
pour chaque centre de responsabilité, le coût de chaque inducteur de ressources
identifié ainsi que le nombre d’inducteurs consommés par chaque activité.
85
Identification des processus et affectation des ressources
En effet, il ne reste que de faire la somme des ressources utilisées pour chaque
activité. Ces ressources correspondent aux produits des multiplications des
consommations des différents inducteurs avec leurs coûts unitaires. Le tableau
suivant peut servir pour faciliter les opérations de calcul :
Service :
Ressource 1
Ressource 2
Ressource 3
Ressource 4
Etc.
Total X Y Z
Toutefois, il ne faut jamais oublier que les inducteurs de ressources ne servent que
pour ventiler les charges indirectes par rapport aux activités. Les ressources
directes aux activités mais indirectes par rapport aux objets de coûts, doivent être
additionnées au résultat obtenu à l’issu du tableau afin d’obtenir le coût total
d’une activité.
86
Détermination des coûts
Une fois que la valorisation des différentes activités est réalisée, et par conséquent
la valorisation des processus, il reste à achever la deuxième partie du modèle
canonique de la méthode ABC, à savoir l’affectation des processus aux différents
produits pour le calcul de leurs coûts. Cet objectif passe par trois étapes,
notamment la délimitation des objets de coûts au sein des sociétés de transport
(section 1), la détermination des inducteurs d’activités (section 2), et le calcul des
coûts (section 3).
« Les objets de coûts sont les éléments dont on cherche à calculer le coût »
(Bourouba, 2004). Il peut s’agir du coût d’un produit, d’un bouquet de produits,
d’un client, d’une gamme de clientèle, d’un service ou tout autre élément dont le
calcul du coût est jugé pertinent par les preneurs de décision.
Pour les sociétés régionales de transport, les objets de coûts varient suivant qu’il
s’agit du transport de personnes ou de la location de bus ; La messagerie étant
négligée, vu sa part non significative dans la composition du chiffre d’affaires de
ces sociétés, et vu aussi son caractère « suiveur » du transport de personnes.
87
Détermination des coûts
¾ Le transport scolaire ;
¾ La ligne ;
¾ Etc.
Le choix entre ces objets de coûts est la prérogative des preneurs de décision, et
dépend de l’importance relative de ces objets.
Toutefois, il est à remarquer que les coûts de tous ces objets de coûts potentiels
peuvent être déterminés en calculant seulement le coût des différentes lignes. En
effet, les objets de coûts pour le transport de personne sont soit des regroupements
d’un ensemble de lignes (regroupement des lignes scolaires, de transport urbain,
de transport interurbain, d’un gouvernorat, etc.) ou des dérivés des lignes, et ce en
divisant le coût de ces dernières par le nombre des voyage effectué, le kilométrage
parcouru, le nombre de voyageurs ou le nombre des sections sur une ligne, etc.
C’est pour cette raison, et au niveau de notre étude, que les différentes lignes
seront retenues comme objets de coûts pour l’activité transport de personne. A
partir des lignes, tous les coûts des autres objets de coûts potentiels peuvent être
facilement et rapidement reconstitués.
Il est vrai que le nombre des lignes exploitées au sein de ces sociétés est assez
élevé ; néanmoins, la facilité de leur recensement, ainsi que le dénombrement du
nombre des voyages réalisés ou des kilomètres parcourus, et d’une façon générale
la disponibilité des informations d’exploitation (disponibilité des statistiques),
élimine tout risque d’alourdissement du système de calcul des coûts.
88
Détermination des coûts
Pour ce service assuré par les sociétés régionales de transport, les exemples
d’objets de coûts qui peuvent figurer et être retenus sont :
¾ Le client ;
¾ Le kilomètre loué ;
¾ La destination ;
¾ Etc.
A notre avis, le meilleur objet de coûts à retenir pour l’activité « location de bus »
est l’ordre de transport. En effet, à partir du coût des ordres de transport établis on
peut reconstituer tous les autres objets de coûts qui peuvent être retenus. L’ordre
de transport mentionne impérativement la destination (donc on peut déduire le
kilométrage), l’identité du client ainsi que le nombre de personnes maximum à
transporter ; tous ces données permettent la reconstitution sus indiquée.
En plus, l’ordre de transport peut être assimilé, au niveau du calcul des coûts, à
une ligne du transport de personne. En effet, les deux objets de coûts ont
beaucoup de similitudes au niveau de leur comportement de point de vue
consommation de ressources (disponibilité du bus, du personnel roulant, des
consommables, etc.). L’ordre de transport peut être traité comme étant une ligne
personnalisée crée provisoirement pour le compte d’un client.
89
Détermination des coûts
A ce niveau de l’approche, où les coûts des processus sont calculés et les objets de
coûts sont définis, il reste à déterminer la manière avec laquelle ces processus
seront ventilés sur les différents objets de coûts. Pour se faire, il faut identifier et
quantifier les inducteurs d’activités qui reflètent fidèlement les causes de
consommation des processus par les objets de coûts.
Pour choisir les inducteurs d’activités adéquats pour la ventilation des processus
aux différents objets de coûts au sein d’une société régionale de transport, la
participation de ses différents responsables via des entretiens pour effectuer ce
choix, ne peut être que fructueuse. La liste de ces inducteurs par processus ainsi
que les raisons de leur choix figurent en annexe N° 5.
90
Détermination des coûts
Tableau 14 : Représentation de la nature des processus consommés par chaque catégorie d’objet de coûts
La ligne X X X X
L’ordre de transport X X X X
Cette étape permet d’éclaircir la vision sur les modalités de consommation des
processus, et permet de faciliter par la suite la quantification des inducteurs
d’activités en indiquant leurs concentrations. Au niveau de notre étude, seul le
processus « Gérer les abonnements » est consommé exclusivement par le transport
de personnes. Encore, le processus « Administrer les locations » est consommé
exclusivement par la location de bus ; tous les autres processus sont consommés
simultanément par les deux catégories d’objets de coûts.
91
Détermination des coûts
Avant de passer au calcul des coûts de revient des différents produits, il y a lieu
de calculer le coût unitaire de chaque inducteur d’activité. Ce calcul permet de
statuer sur la capacité de chaque inducteur à réduire la consommation des coûts
globaux en cas d’influence sur sa consommation à la baisse. Le coût unitaire des
inducteurs constitue également une donnée fondamentale pour le calcul des coûts.
Le calcul consiste à diviser le coût total d’un processus sur le nombre total recensé
de l’inducteur correspondant.
92
Détermination des coûts
Le tableau suivant peut être retenu afin de faciliter le calcul des coûts, où les lignes
et les colonnes traduisent respectivement la première et la deuxième étape du
calcul des coûts.
Processus 1
Processus 2
Processus 3
Processus 4
Etc.
Total X Y Z
A l’issu de cette phase, les coûts des différentes lignes ainsi que les différents
ordres de transport sont déterminés et prêts à être exploités.
93
Détermination des coûts
Les informations disponibles sur les coûts, issues jusqu’à présent du système de
détermination des coûts mis en place, peuvent être synthétisées comme suit :
Ces premières catégories d’informations ont une valeur ajoutée aux efforts de
compression des coûts ; c’est justement que ces informations permettent de :
¾ Repérer les inducteurs d’activités dont le coût unitaire est important et dont
la réduction de consommation est possible et contribue à la réduction des
coûts. En effet, réduire la consommation des inducteurs d’activité c’est
réduire la cause de consommation des activités, et indirectement c’est
réduire les ressources qui assurent le fonctionnement de ces activités.
94
Détermination des coûts
95
Détermination des coûts
¾ Le coût d’un voyage : A une première vue, le calcul du coût d’un voyage
semble facile, en divisant le coût d’une ligne par le nombre total des voyages
assurés pendant la période concernée par le calcul des coûts. Toutefois, le calcul
est plus ardu qu’il paraisse. Une division simple du coût d’une ligne sur le nombre
des voyages repose sur l’hypothèse que ces dernières sont homogènes et
consomment linéairement les ressources disponibles ; cette hypothèse peut être
vérifiée au niveau des lignes interurbaines, cependant elle ne peut être véridique
pour le transport urbain. En effet, un voyage effectué tard le soir, transportant une
dizaine de personnes, au milieu de routes quasi vides où le chauffeur n’est pas
obligé de s’arrêter à chaque station, moyennant un autobus simple, consomme
certes moins de ressources (carburant, amortissements, consommables, etc.) qu’un
autre voyage réalisé à une heure de pointe, avec une charge de plus de 7 tonnes, et
en stoppant à chaque station, moyennant un autobus articulé et en passant une
demi heure aux embouteillages. D’après les ingénieurs du parc d’entretien, le
deuxième type de voyage peut parfois consommer de 50% à 60% plus de
carburant que le premier, et incontestablement plus de consommables et
d’amortissement. Il est clair donc que la densité du trafic sur les routes ainsi que la
nature de l’autobus utilisé influe directement sur la consommation des ressources
sur les lignes ; il convient en conséquence de prendre en considération ces facteurs
au moment de la ventilation du coût d’une ligne sur les voyages effectués. Pour se
faire, il faut pondérer la consommation des voyages par leurs densités de trafic, et
de les classer par catégorie selon cette densité.
96
Détermination des coûts
De la sorte, les coûts des voyages réalisés sont classés par importance de densité,
c'est-à-dire qu’à chaque catégorie de densité est attribué un coût. Le résultat de ce
calcul abouti à une représentation de ce genre :
97
Détermination des coûts
Il est à noter que les coûts additionnels causés par le premier voyage (du parc vers
la tête de ligne) et du dernier voyage (de la tête de ligne vers le parc) sont
considérés non significatifs et sans aucune incidence sur la ventilation du coût
d’une ligne sur les différents voyages.
Le coût d’un voyage par catégorie peut être comparé dans le temps en vue de
déterminer son évolution, soit pour orienter les efforts de compression des coûts
vers les variations positives par exemple, soit pour statuer sur l’effet des actions
déjà prises. La notion de catégorie de densité permet aussi de détecter celle à partir
de laquelle un voyage devient rentable.
Le coût d’un kilomètre parcouru par ligne peut être calculé facilement à partir du
coût unitaire par voyage. En effet, le nombre des kilomètres parcourus par voyage
est égal au nombre de kilomètres théorique à parcourir par voyage sur le circuit de
la ligne. De ce fait, le coût d’un kilomètre parcouru sur une ligne est égal au coût
d’un voyage divisé par le nombre de kilomètres théorique parcourus par ce même
voyage.
Le coût du kilomètre parcouru au niveau d’une ligne peut être comparé dans le
temps et dans l’espace. La comparaison dans le temps permet de détecter
l’évolution de ce coût et de statuer sur les mesures à prendre pour consolider la
compression des coûts, ou encore pour suivre l’impact des mesures déjà prises. La
comparaison dans l’espace, qui peut être au sein d’une même société régionale de
transport ou entre plusieurs sociétés, permet de fixer un coût objectif à atteindre
qui correspond généralement au coût minimum enregistré au niveau des lignes
similaires en termes de longueur de circuit.
98
Détermination des coûts
Il s’agit du coût d’une place offerte par kilomètre sur une ligne donnée. Son calcul
est simple : il suffit de diviser le coût d’un kilomètre parcouru calculé
précédemment par le nombre moyen des places offertes par catégorie de densité.
Ce dernier est calculé en divisant le nombre total des places offertes, par le nombre
total des voyages effectués par catégorie de densité. L’information des places
offertes est disponible au niveau du planning journalier.
Outre les avantages d’une comparaison dans le temps et l’espace, le calcul du coût
du kilomètre-voyageur permet de rapprocher le prix de vente d’un ticket ou d’un
abonnement à leurs coûts. Ce rapprochement facilite le calcul du manque à gagner
causé par la tarification prescrite par le ministère de tutelle, et de juger la
pertinence du montant des subventions accordées.
99
Détermination des coûts
Cette donnée est fondamentale pour l’aide à la préparation des devis pour le
service location des bus. Elle consiste à fournir l’information sur le coût d’une
place offerte pour un kilomètre parcouru, à une destination bien déterminée.
Outre l’aide à la préparation des devis et au calcul des marges pour la location des
bus pour une destination bien déterminée, le calcul du coût d’un kilomètre-
voyageur participe également à la compression des coûts. Sa comparaison dans le
temps et le suivi de son évolution servent pour orienter les efforts de compression
des coûts et de statuer aussi sur le résultat des décisions déjà prises. Encore, la
fixation d’un coût objectif à atteindre ne peut être que fructueuse.
100
Mise en application de l’approche conceptuelle
Les chiffres retenus sont ceux de la société A objet de notre étude exploratoire
(exercice comptable 2005), modifiés proportionnellement au nombre des lignes
exploitées retenues. La balance des comptes des charges issue de la comptabilité
générale montre les données suivantes :
101
Mise en application de l’approche conceptuelle
Il est à noter qu’aucune de ces charges ne peut être affectée directement à une ligne
ou à un ordre de transport.
Par ailleurs, d’autres informations d’exploitation sont disponibles (voir tableau ci-
dessous) :
Ligne urbaine 1 71241 1805 65330 69250 1095000 36 7300 432000 14600
Ligne urbaine 2 62524 1763 59660 63239 996800 41 7120 427200 14240
Ligne interurbaine 1 98333 2219 92580 98135 36000 11 720 21600 1080
Ligne interurbaine 2 127727 3003 94735 100419 97920 13 612 18360 918
Total 365388 9135 320150 340300 2232600 102 15838 906040 30924
Le coût kilométrique pour chaque objet de coût est à calculer moyennant la méthode
des centres d’analyse et la méthode ABC. La comparaison des deux résultats permet
de statuer sur la valeur ajoutée de la méthode ABC en termes de pertinence et de
fiabilité des outputs.
Retenons les centres d’analyse suivants avec une répartition des charges par nature
issue de l’analyse des charges présentées au niveau de la balance (les prestations
réciproques entre centres sont négligées afin d’éviter de trop compliquer l’exemple) :
102
Mise en application de l’approche conceptuelle
Achat fournitures de bureau 2 357 128 346 1 379 163 227 114
Eau 132 18 89 25
Charges brutes sur salaires 139 823 1 398 27 964 83 894 13 982 4 195 4 195 4 195
Charges sociales légales 27 306 273 5 461 16 384 2 730 819 819 820
Dotations aux amortissements 62 255 1633 10 547 39 523 8 841 511 703 497
Total : 352 002 75 836 51 238 163 591 34 551 5 979 6 195 14 612
103
Mise en application de l’approche conceptuelle
La répartition des centres auxiliaires sur les centres principaux peut être effectuée
selon les clefs de répartition suivantes :
Tableau 19 : Clefs de répartition des centres auxiliaires sur les centres principaux
Ainsi les coûts de ces centres sont ventilés sur les différents objets de coûts
moyennant des unités d’œuvre qui essaient de refléter la manière avec laquelle ces
centres sont consommés par les objets de coûts. Il convient tout d’abord de calculer
les coûts unitaires des unités d’œuvre comme suit :
A cette phase, le coût de chaque objet de coûts ainsi que le coût kilométrique peuvent
être calculé comme suit :
Tableau 21 : Résultats du calcul des coûts selon la méthode des centres d’analyse
Approvisionnement 71241 15033 62524 13195 98333 20750 127727 26953 5563 1174
Entretien 71241 12717 62524 11161 98333 17552 127727 22799 5563 993
Exploitation 1805 41430 1763 40466 2219 50933 3003 68928 345 7918
Coût total 69180 64822 89235 118680 10085
Coût kilométrique 0.971 1.037 0.907 0.929 1.812
La première étape consiste à ventiler les différentes charges sur les différents services
après les avoir analysés. Dans notre cas cette ventilation peut se présenter comme
suit (la superficie des bureaux étant identique) :
104
Mise en application de l’approche conceptuelle
Libellé Total Direction Financier Comptab. Personnel Affaires Etudes et Contrôle Statistiq Exploitat° Coord et Entretiens Ord et Approv° Gestion
générale juridiques qualité recettes & budgets facturat° méthodes stocks
Achat fournitures de 2 357 63 215 546 419 15 5 23 11 320 254 258 17 112 99
Eau 132 7 7 7 7 7 7 7 7 7 7 41 7 7 7
Loyer 634 49 49 49 49 49 49 49 49 48 49 48 48 49
Charges brutes sur 139 823 2516 3415 3430 1980 1304 1474 3144 988 83894 2514 27964 1877 2755 2568
Charges sociales légales 27 306 491 667 670 387 255 288 614 193 16384 491 5461 366 538 501
Dot amortissements 62 255 1412 1158 1022 1096 622 744 873 759 39523 1178 10547 1055 1241 1025
2118
Total : 352002 6380 25214 6933 4079 2850 2722 4887 153264 4650 51432 3501 4865 79107
105
Mise en application de l’approche conceptuelle
Après cette étape, la ventilation des ressources sur les différentes activités est possible, service par service, et moyennant les
inducteurs des ressources identifiés. Dans ce qui suit un exemple de calcul au niveau des services les plus importants :
Tableau 22 : Ventilation des ressources de la direction générale sur ses différentes activités
Ressources Fourniture Eau Electricité Loyer Assurance Subvention Mission Poste et Salaires Charges TFP Foprolos Amt Total
de bureau réception télécoms salaires
Inducteur de ressource Destinat° superficie superficie superficie superficie - - Temps Destinat° Destinat° Destinat° Destinat° superficie
Diriger la société 7 1.4 5 10 5.4 1611 74 15 1040 203 21 10.5 282.4 3285.7
Direction générale et staff
Tableau 23 : Ventilation des ressources de la direction Exploitation sur ses différentes activités
Ressources Fourniture Eau Electricité Loyer Assurance Redevance Vêteme° Poste et Salaires Charges TFP Foprolos Amt Total
de bureau gars de trav télécoms salaires
Inducteur de ressource Destinat° superficie superficie superficie Destinat° Destinat° Destinat° Temps Destinat° Destinat° Destinat° Destinat° superficie
Vendre les tickets / bus 383 33599 6562 684 342 41570
Vendre les tickets / guichets 5 1 3.5 7 4.5 3150 615 64 32 225 4107
Gérer les stations immobiles 53 1 3.5 7 4.5 709 2 900 176 18 9 225 2108
Gérer la fiscalité de la flotte 58 1 3.6 7 4.5 355 2 450 88 9 4.5 225 1207.6
Total 320 7 25 48 8674 1064 738 28 83894 16384 1706 853 39523 153264
106
Mise en application de l’approche conceptuelle
Inducteur de ressource Destinat° Temps - Destinat° Temps - Temps Temps Temps - Temps Temps Temps
Inspecter les bus 12 82.8 52.55 1.4 1671.25 28.45 14.25 527.35 2390.05
Réaliser les dépannages 17 190 82.8 52.55 1.4 1671.25 28.45 14.25 527.35 2585.05
Entretenir la tôle 10 16 165.6 105.1 2.8 3342.5 56.9 28.5 1054.7 4782.1
Entretenir les circuits 18 16 165.6 105.1 2.8 3342.5 56.9 28.5 1054.7 4790.1
Entretien
Réparer les moteurs 17 33 331.2 210.2 5.6 6685 113.8 57 2109.4 9562.2
Réparer la mécanique 15 33 107 331.2 210.2 5.6 6685 113.8 57 2109.4 9667.2
Réaliser les maintenances 74 25 248.4 157.65 4.2 5013.75 85.35 42.75 1582.05 7233.15
Gérer le matériel 95 16 192 941 165.6 1981 105.1 2.8 3342.5 54 56.9 28.5 1054.7 8035.1
Laver les bus 9 82.8 52.55 1.4 1671.25 28.45 14.25 527.35 2387.05
Total 258 148 192 1238 1656 1981 1051 28 33425 54 569 285 10547 51432
Cette ventilation de ressources sur les différentes activités est réalisée au niveau de l’exhaustivité des services de la société. Elle se
base sur une compréhension des phénomènes causals des consommations des ressources par les activités. A l’issue de cette étape,
toutes les activités de la société, et en conséquence les processus, seront valorisées.
Au niveau de notre cas les activités et les processus sont valorisés comme suit :
107
Mise en application de l’approche conceptuelle
Administrer les locations Etablir les conventions avec les clients 872.6
7891.7
Etudier les bons de commandes « locations » 1564.6
108
Mise en application de l’approche conceptuelle
Ravitailler les bus en carburant Ravitailler les bus en carburant 41645 41645
109
Mise en application de l’approche conceptuelle
A ce niveau, toutes les activités sont valorisées et procurent, en conséquent, une source d’information importante sur la
concentration de la consommation des ressources où les efforts de compression peuvent être orientés. Encore, la comparaison dans
le temps de ces données permet de statuer sur l’effet des actions de compression déjà prises.
Après cette étape, la valorisation du coût unitaire de chaque inducteur d’activité peut être effectuée pour chaque processus. Le
tableau suivant synthétise le calcul :
Gérer la Assurer la Gérer les Administrer Administrer Gérer les Assurer Planifier Ravitailler Gérer la Entretenir Gérer le
société qualité lignes le CA locations approv° voyages voyages les bus flotte la flotte personnel
Coût total 16514.5 5063.25 5287.2 13752.5 7891.7 13049 93139 4334.1 41645 58842.8 85709.95 6773
1 dinar Nombre Nombre 1 dinar CA Ordre de kilomètres Temps de Nombre Kilomètre Places Kilomètres Personnel
Inducteur
CA HT voyageurs stations TTC transport parcourus voyage de voyage parcourus offertes parcourus affecté
Nombre d’inducteur 320150 2232600 102 340300 1 365388 9135 15838 365388 906040 365388 30924
Coût unitaire inducteur 0.05158 0.0022678 51.8352 0.0404128 7891.7 0.035712 10.19584 0.273651 0.113974 0.064945 0.234572 0.21902
Une fois que les coûts unitaires des inducteurs d’activités sont calculés, le coût de chaque objet de coût peut être déterminé en
multipliant les coûts unitaires par le nombre des inducteurs consommés par chaque objet :
110
Mise en application de l’approche conceptuelle
Tableau 27 : Calcul du coût total de chaque objet de coûts selon la méthode ABC
Coût
0.05158 0.0022678 51.8352 0.0404128 7891.7 0.035712 10.19584 0.273651 0.113974 0.064945 0.234572 0.21902
inducteur
Nbre Ind 65330 1095000 36 69250 0 71241 1805 7300 71241 432000 71241 14600
Urbaine 1 89548.15
Coût 3370 2483.25 1866 2798.5 0 2544 18403 1998 8120 28056.4 16711 3198
Nbre Ind 59660 996800 41 63239 0 62524 1763 7120 62524 427200 62524 14240
Urbaine 2 84831.95
Coût 3078 2261 2125 2556 0 2233 17975 1948.1 7126 27744.4 14666.45 3119
Nbre Ind 92580 36000 11 98135 0 98333 2219 720 98333 21600 98333 1080
Interurbaine 1 71639.2
Coût 4775 82 570 3966 0 3512 22625 197 11207 1403 23066.2 236
Nbre Ind 94735 97920 13 100419 0 127727 3003 612 127727 18360 127727 918
Interurbaine 2 91099.7
Coût 4887 222 674.4 4058 0 4561 30618 167 14558 1192 29961.3 201
Nbre Ind 7845 6880 1 9257 1 5563 345 86 5563 6880 5563 86
Ordre de transport 14883
Coût 404.5 15 51.8 374 7891.7 199 3518 24 634 447 1305 19
111
Mise en application de l’approche conceptuelle
Maintenant la comparaison entre les deux méthodes de calcul des coûts peut être
réalisée :
Ainsi, le degré de découpage offert par la méthode ABC ainsi que son effort pour
cerner les relations causales de consommation des ressources par les objets de coûts,
ont permis de calculer un coût plus fiable et pertinent pour les prises de décisions. Il
est clair pour notre exemple que les lignes interurbaines supportent des suppléments
de coûts qui ne sont pas propres à elles, moyennant la méthode des centres
d’analyse. Il s’agit du phénomène de subventionnement croisé entre les différents
objets de coûts, corrigé par la méthode ABC.
112
CONCLUSION
Conclusion
La maîtrise des coûts est une nécessité vitale pour les sociétés régionales de
transport. Elle leur permet de comprimer leurs coûts tout en assurant leur objet
social. Ceci permet de bien maîtriser leurs rentabilités en absence d’alternatives
d’action sur la tarification de leurs services et sur les subventions reçues.
L’exploration des systèmes de détermination des coûts mis en place par les quatre
sociétés régionales de transport, objet de notre étude, a montré que ces systèmes
présentent des insuffisances conceptuelles diverses. Ces insuffisances divergent avec
les attentes des sociétés régionales de transport à une comptabilité analytique qui
calcule des coûts complets fiables et pertinents. En effets, les systèmes existants, soit
qu’ils calculent des coûts partiels dont l’apport pour la compression des coûts est très
limité, soit qu’ils calculent des coûts complets, moyennant une répartition non
rationnelle des charges indirectes sur les services de la société, provoquant
inévitablement un subventionnement croisé entre ces services.
De tels systèmes font face également à une multitude d’obstacles à leurs mises en
place, à l’instar du manque aigu du personnel qualifié et de la lenteur du système
d’information qui les alimente.
De même, les méthodes traditionnelles de calcul des coûts complets et des coûts
partiels s’avèrent incapables de satisfaire les besoins des sociétés régionales de
transport en matière d’informations analytiques. En effet, bien que les méthodes des
coûts complets prennent en compte les charges directes et indirectes lors des calculs
des coûts, elles n’assurent pas une rigueur suffisante dans l’analyse du
fonctionnement des entités afin de bien ventiler les charges indirectes sur les
différents produits. Ces méthodes focalisent les efforts d’analyse sur les centres de
production, et considèrent les autres centres comme étant auxiliaires et de support,
perdant ainsi la possibilité d’une analyse approfondie de la génération des coûts.
114
Conclusion
Les méthodes des coûts partiels quant à elles présentent un inconvénient majeur,
celui du calcul d’un coût qui ne tient compte que d’une partie de la totalité des
charges consommées par la société, ce qui limite la valeur ajoutée des « outputs » du
système pour la compréhension de la consommation des ressources.
Ainsi, face aux insuffisances des systèmes mis en place par les sociétés régionales de
transport ainsi que des systèmes traditionnels de détermination des coûts, et au
besoin croissant d’un système de détermination des coûts performant, la méthode
ABC paraît une alternative pour résoudre ce paradoxe. En effet, cette méthode ne
permet pas seulement de ventiler judicieusement les charges indirectes sur les
différents services des sociétés régionales de transport, mais elle favorise aussi une
analyse transversale de leurs activités permettant de mieux comprendre la
composition des processus consommateurs de ressources.
La méthode ABC se base sur une analyse approfondie des tâches effectuées au sein
des sociétés régionales de transport, en mettant en œuvre la notion d’ « activité »
introduite par la méthode. Cette analyse accède à une répartition des charges
indirectes en tenant compte des liens de causalité qui existent entre les ressources et
les activités d’une part, et entre ces dernières et les objets de coûts d’autre part, ce qui
permet un calcul plus fiable des coûts. La méthode offre également une multitude de
données analytiques qui ont la capacité d’orienter les actions ayant pour objectif la
compression des coûts (coûts des inducteurs, coûts des différentes activités, etc.)
La mise en œuvre de la méthode ABC dans les sociétés régionales de transport passe,
en premier lieu, par l’identification des activités et des processus au sein de ces
sociétés. Cette phase permet d’affecter les ressources consommées sur les différentes
activités après avoir identifié les inducteurs de ressources, facteurs causals de la
consommation de ces ressources.
En second lieu, cette méthode nécessite la définition des coûts à calculer. Cette étape
permet de répartir les coûts des activités sur les différents objets de coûts après avoir
défini les lois de la consommation des activités par ces objets de coûts (les inducteurs
d’activités).
115
Conclusion
Le choix des lignes (pour le transport de personnes) et les ordres de transport (pour
les locations de bus) comme des objets de coûts favorise le calcul d’une manière
extracomptable de plusieurs autres données analytiques. Pour le transport de
personnes, on peut calculer le coût kilométrique par ligne et par nature de la densité
de trafic, ou encore le coût d’un bouquet de lignes (transport scolaire par exemple).
Pour la location de bus, le coût kilométrique par destination peut être également
calculé.
116
Annexes
ANNEXES
Référence
Annexe Titre Page
au texte
70-73-77-
1 Modèle du guide d’interviews 118
82-84
117
Annexes
Le présent guide d’interviews est proposé afin d’être retenu comme une base pour
bien mener les différents entretiens avec les différents responsables des sociétés
régionales de transport ; des entretiens qui visent à identifier les différents activités,
processus, inducteurs de ressources et d’activités, nécessaires pour le fonctionnement
du système de détermination des coûts basé sur les activités. Ainsi, ce guide a été
utilisé pour cerner les différents paramètres sus indiqués au niveau des sociétés
régionales de transport objet de notre étude. Toutefois, plusieurs chefs de services
n’étaient pas disponibles pour mener des entretiens avec eux ; par conséquent on
était obligé d’explorer leurs services moyennant des entretiens avec le directeur
administratif et financier de la société concernée.
1 Quel est l’objet principal de ce service ? Prise de connaissance du service afin d’avoir une
vue d’ensemble sur son fonctionnement et de ses
outputs.
2 Quels sont les moyens humains et matériels mis à Identifier les ressources relatives aux facteurs
la disposition de ce service ? humains et matériels, utilisées par le service.
3 Pouvez-vous cerner la nature de toutes les Avoir le détail des ressources mises en œuvre par
ressources mises en œuvre par ce service ainsi que le service ainsi qu’une idée préalable a propos de
les causes de leurs consommations ? leurs causes de consommation.
4 Selon vous, et si vous êtes invités à décrire avec Avoir une liste des tâches élémentaires exécutées
détail le fonctionnement de ce service moyennant au niveau du service, et la valider avec une liste
des verbes, qu’elle sera la description adéquate ? éventuelle préétablie moyennant le manuel de
procédures de la société.
5 Admettant que cette liste est assez longue et Avoir des tâches élémentaires regroupées à des
difficile à gérer, et un regroupement s’avère ensembles homogènes qui forment les activités à
nécessaire, selon vous, quels sont les retenir.
regroupements les plus significatifs à retenir ?
6 Existe-t-il des ressources mises en œuvre par votre Identifier des ressources directes par rapport aux
service et qui peuvent être directement affectables objets de coûts, ainsi que les ressources indirectes
à une ligne donnée ou à l’une des activités par rapport aux objets de coûts mais directement
identifiées ? affectables à une activité.
118
Annexes
7 Existe-t-il deux ou plusieurs activités qui sont Identifier les activités qui partagent des ressources
susceptibles de partager une ou plusieurs et qui nécessitent par conséquent des inducteurs
ressources ? de ressources.
8 Comment peut-on ventiler les ressources Identifier les inducteurs de ressources nécessaires
consommées entre ces activités en tenant compte à la ventilation des ressources communes à
des faits déclencheurs de la consommation ? plusieurs activités.
9 Quel est le temps consacré à chaque activité Statuer sur l’importance des activités retenues et
recensée, et quelles sont leurs fréquences ? d’avoir une idée sur la capacité de la société à
déterminer le temps passé pour chaque activité,
puisque le temps sera retenu comme le principal
inducteur de ressources.
10 Si on considère que chaque activité est un Déterminer les inducteurs d’activités qui sont
fournisseur garantissant le bon fonctionnement susceptibles de ventiler fidèlement le coût des
des lignes ou de la location des bus, comment activités sur les différents objets de coûts.
peut-on mesurer leurs outputs consommés par les
produits ?
11 Existe-t-il une activité au sein de votre service Identifier des liaisons transversales potentielles
dont le fonctionnement dépend de l’output d’une entre une activité du service avec une autre
activité de ce service ou d’un autre service de la activité du même service ou d’un autre service
société ? (liaison en amont).
12 Existe-t-il une activité dont l’output constitue Identifier des liaisons transversales potentielles
l’input d’une autre activité de ce service ou entre une activité du service avec une autre
d’autres services ? activité du même service ou d’un autre service
(liaison en aval).
13 Existe-t-il une activité d’un autre service qui vise Cerner les activités qui ont un objectif commun
la réalisation d’un objectif commun avec une afin de déterminer les processus en tenant compte
activité de votre service ? des liaisons fonctionnelles entre ces activités.
14 Selon vous, quelles sont les alternatives Prendre part des avis des différents responsables
disponibles qui peuvent être adoptées afin de sur les moyens possibles de réduction des coûts,
réduire la consommation des ressources au sein de puisque c’est eux qui maîtrisent au mieux le
ce service ? fonctionnement de leurs services.
15 Pour améliorer le fonctionnement de votre service, Prendre part des avis des différents responsables
ainsi que pour réduire le coût de son concernant les objets de coûts éventuels qui
fonctionnement, quelles informations analytiques peuvent être retenus.
seront utiles ?
119
Annexes
Exemples de tâches
N° Service Activité
élémentaires
Comptabiliser les factures et règlements Analyser les factures, référencer les factures,
13
fournisseurs saisir les factures, saisir les règlements
120
Annexes
121
Annexes
122
Annexes
Service coordination et
facturation
Facturer les ordres de transport et les Consulter les conventions, consulter les
48
réquisitions devis, saisir les données, éditer les factures
123
Annexes
Conclure les marchés de pièces de rechanges et Rédiger les cahiers des charges, publier,
63
de consommables réunir la commission, enregistrer le marché
Service Approvisionnement
Rédiger les cahiers des charges, publier,
64 Conclure les marchés d’acquisition des bus
réunir la commission, enregistrer le marché
124
Annexes
Diriger la société 1
Financer l’exploitation 10
Gérer la société
Préparer les états de rapprochement 14
125
Annexes
Organiser le magasin 70
126
Annexes
Assurer la flotte 43
Gérer la flotte
Gérer la fiscalité de la flotte 44
Entretenir la tôle 52
127
Annexes
Il est à noter qu’un ensemble d’activités n’ont pas pu être affectées à un processus
bien déterminé. Ces activités ont été rattachées au processus « Gérer la société » et
seront ventilées aux différents objets de coûts suivant l’inducteur « le dinar du chiffre
d’affaires HT ». Ces activités sont :
Activité N°
Financer l’exploitation 10
128
Annexes
Diriger la société √ √
129
Annexes
Service financier
Entretiens et
Salaires et charges Intérêts des crédits relatifs Intérêts des crédits relatifs Charges relatives aux
Ressources fréquentes amortissement du
connexes aux bus à l’exploitation communications
mobilier et des locaux
Financer l’exploitation √ √ √ √
130
Annexes
Service comptable
Entretiens et Honoraires du
Salaires et charges Amortissement du logiciel Amortissement du
Ressources fréquentes amortissement du commissaire aux comptes
connexes comptable matériel informatique
mobilier et des locaux et du conseiller
Activité \ Inducteur Temps consacré Nombre d’opération Temps consacré Temps consacré Temps consacré
131
Annexes
Service personnel
Entretiens et
Salaires et charges Frais d’impression des Amortissement du Frais de formation du
Ressources fréquentes amortissement du mobilier
connexes bulletins de paie matériel informatique personnel
et des locaux
132
Annexes
Activité \ Inducteur Temps consacré Temps consacré Temps consacré Nombre des affaires
Salaires et charges connexes Amortissement du matériel Entretien et amortissement du Frais des sondages auprès de la
Ressources fréquentes
informatique mobilier et des locaux clientèle
Activité \ Inducteur Temps consacré Temps consacré Temps consacré Nombre de missions
133
Annexes
Activité \ Inducteur Temps consacré Temps consacré Temps consacré Temps consacré
134
Annexes
Salaires et charges Salaire et charges Entretien et Autres salaires et Taxes et droits pour
Amortissement du Charges d’assurance
Ressources fréquentes connexes des connexes des amortissement du charges connexes la circulation de la
matériel informatique flotte
chauffeurs receveurs mobilier et des locaux flotte
Assurer la flotte √ √ √
135
Annexes
Activité \ Inducteur Temps consacré Temps consacré Temps consacré Temps consacré
Amortissement du matériel Entretien et amortissement Charges relatives aux Honoraires des bureaux
Ressources fréquentes Salaires et charges connexes
informatique du mobilier et des locaux communications d’études
Activité \ Inducteur Temps consacré Temps consacré Temps consacré Temps consacré -
136
Annexes
Service entretien
Salaires et charges
Amortissement de Charges relatives aux Amortissement du Amortissement de la
Ressources fréquentes connexes du personnel Pièces de rechanges
l’atelier communications matériel technique station lavage
technique
Activité \ Inducteur Temps d’intervention Temps consacré (selon la destination) Temps consacré Temps d’utilisation -
Entretenir la tôle √ √ √ √ √
137
Annexes
Service approvisionnement
Activité \ Inducteur Temps consacré Temps consacré Temps consacré Temps consacré Nombre d’appel d’offres
Ressources fréquentes Salaires et charges connexes Amortissement du magasin Amortissement mobilier Amortissement pompes Carburant
Organiser le magasin √ √
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Annexes
Ce processus englobe les activités relatives à la gestion et au management de la société, en sus des activités qui n’ont
pas pu être attachées à un processus donné. Le rattachement de ces activités aux objets de coûts n’est pas aussi
Gérer la société 1 dinar du chiffre d’affaires HT
évident, et le meilleur inducteur à retenir semble le dinar du chiffre d’affaires hors taxes. L’ignorance de la TVA a
pour but l’élimination de l’effet de la fiscalité sur la ventilation de ce processus.
Ce processus vise à satisfaire les clients de la société, en termes de service, d’hygiène, de style de conduite, de
Assurer la qualité Nombre des voyageurs transportés sécurité de respect des horaires, etc. Il anticipe et vient en réponse aux réclamations des clients ; la concentration des
clients transportés constitue une bonne mesure de l’output de ce processus.
Le but de ce processus est de garantir le bon fonctionnement des lignes en matière d’état des stations immobiles, de
Nombre de stations (l’ordre de transport
Gérer les lignes gestion des sinistres, de l’emplacement des stations, etc. L’importance des lignes en termes de longueur, et par suite
englobe au minimum une station)
en termes de sections, définies par les stations, reflète fidèlement la consommation de ce processus.
Ce processus agrège les activités qui contribuent à la délivrance des abonnements, scolaires et autres, à leurs ayants
Gérer les abonnements Nombre des abonnements droits. Etant donné que l’output de ce processus est l’abonnement, le nombre de ce dernier constitue l’inducteur le
plus adéquat. (Processus destiné à l’activité transport de personnes).
Ce processus couvre les activités de contrôle, de suivi, d’enregistrement, de vente des tickets et des litiges relatifs au
Administrer le chiffre d’affaires 1 dinar du chiffre d’affaires TTC chiffre d’affaires. Il est vrai que la portée du temps et de l’effort consacré à chaque tâche dépend largement de
l’importance des encaissements et des créances. Ces derniers sont exprimés toujours en TTC.
Ce processus est consacré pour l’activité « location ». Il englobe toutes les activités qui aboutirent à
Administrer les locations L’ordre de transport l’émission d’un ordre de transport (le commercial et l’étude des bons de commandes). Il sera réparti
équitablement entre les ordres.
139
Annexes
Le processus « gérer les approvisionnements » vise principalement à garantir la logistique des pièces de rechanges
et des consommables. Le but est d’éviter toute rupture du stock engendrant un stationnement supplémentaire des
Gérer les approvisionnements Le kilomètre parcouru
bus dans les ateliers d’entretien provoquant inévitablement une perturbation du trafic. Pour ces raisons que la
consommation de ce processus doit suivre la consommation du processus « entretenir la flotte ».
Les deux activités de ce processus se basent sur les prestations de deux personnes : le chauffeur et le receveur. Leurs
Assurer les voyages Temps des voyages salaires constituent les charges fondamentales de ce processus, des salaires qui sont pondérés avec le temps. Pour
cela le temps des voyages est le meilleur inducteur à retenir pour ce processus.
L’objectif de ce processus c’est de garantir la disponibilité des bus et du personnel nécessaire pour la réalisation d’un
Planifier les voyages Nombre des voyages
voyage ou de plusieurs voyages. Le nombre de ces voyages semble le meilleur inducteur.
Il est évident que plus que le bus effectue des kilomètres plus qu’il consomme du carburant. Toutefois, une
Kilomètre parcouru indexé au nombre adaptation du nombre des kilomètres parcourus avec les capacités des bus (places offertes) semble nécessaire. En
Ravitailler les bus en carburant
des places offertes effet, plus que la charge utile du bus est importante, plus qu’elle est puissante et transporte plus de personnes, et par
conséquent, elle consomme plus de carburant.
Les contrats d’assurance ainsi que les taxes afférentes aux bus sont proportionnelles aux nombres des places dans
Gérer la flotte Places offertes les bus. Encore, plus que les places sont nombreuses, plus que les amortissements sont importants et plus que les
frais d’acquisition et les frais financiers y afférents sont prépondérants.
L’usure des bus est causée évidemment par leurs utilisations. Cette utilisation est concrétisée par le nombre des
kilomètres parcourus. La remise à l’état de ces bus doit suivre la même unité de mesure. D’ailleurs, les interventions
Entretenir la flotte Le kilomètre parcouru
préventives sont gérées par les kilomètres parcourus ; les interventions curatives, dues à des accidents ou à l’usure,
doivent aussi être répartis selon le kilométrage pour ne pas supporter une ligne la totalité des frais de réparation.
Ce processus englobe les activités qui visent la gestion administrative de la totalité du personnel (administratif,
Gérer le personnel Nombre du personnel affecté technique, et roulant). Etant donné que seul le personnel roulant diffère d’un objet de coût à un autre, le nombre
affecté de cette catégorie du personnel semble être l’inducteur le plus approprié.
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BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
¾ Ouvrages :
¾ Mémoires et thèses :
142
Bibliographie
143
Bibliographie
¾ Normes :
144