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Routage dynamique

Introduction
Les réseaux de données que nous utilisons quotidiennement pour apprendre, jouer et travailler
vont du petit réseau local au vaste interréseau mondial. À domicile, un utilisateur peut avoir
un routeur et deux ordinateurs ou plus. Au travail, une entreprise disposera peut-être de
plusieurs routeurs et commutateurs pour répondre aux besoins de communication de données
de centaines, voire de milliers d'ordinateurs.

Les routeurs transfèrent les paquets à l'aide d'informations figurant dans la table de routage.
Les routes vers les réseaux distants peuvent être apprises par le routeur de deux façons : les
routes statiques et les routes dynamiques.

Sur un vaste réseau avec de nombreux réseaux et sous-réseaux, la configuration et la mise à


jour des routes statiques entre ceux-ci requièrent une importante surcharge administrative et
opérationnelle. Cette surcharge opérationnelle est particulièrement notable lorsque des
modifications sont apportées au réseau, comme l'interruption d'un lien ou la mise en œuvre
d'un nouveau sous-réseau. La mise en œuvre de protocoles de routage dynamique peut alléger
la charge des tâches de configuration et de maintenance, et permettre l'évolutivité du réseau.

Ce chapitre présente les protocoles de routage dynamique. Il explore les avantages de


l'utilisation de protocoles de routage dynamique, la façon dont les différents protocoles de
routage sont classifiés et les métriques utilisées par les protocoles de routage afin de
déterminer le meilleur chemin pour le trafic réseau. Ce chapitre aborde d'autres sujets,
notamment les caractéristiques des protocoles de routage dynamique ainsi que les différences
entre les différents protocoles de routage. Les professionnels des réseaux doivent comprendre
les protocoles de routage à leur disposition pour prendre des décisions éclairées quant à
l'utilisation du routage statique ou du routage dynamique. Ils doivent également savoir quel
protocole de routage dynamique convient le mieux dans un environnement réseau spécifique.

Protocoles de routage dynamique


Fonctionnement des protocoles de routage dynamique
Les protocoles de routage dynamique sont utilisés dans les réseaux depuis la fin des années
quatre-vingt. Le protocole RIP (Routing Information Protocol) est l'un des tout premiers
protocoles de routage. La version 1 du protocole RIP (RIPv1) a été publiée en 1988, mais
certains de ses algorithmes de base étaient déjà utilisés sur ARPANET (Advanced Research
Projects Agency Network) dès 1969.

À mesure que les réseaux évoluaient et devenaient plus complexes, de nouveaux protocoles
de routage ont émergé. Le protocole de routage RIP a été mis à jour pour prendre en compte
la croissance de l'environnement réseau, devenant ainsi RIPv2. Toutefois, à ce jour, cette
nouvelle version n'est toujours pas adaptée aux grands réseaux. Aussi, deux protocoles de
routage avancés ont été développés pour répondre aux besoins des réseaux plus importants :
OSPF (Open Shortest Path First) et IS-IS (Intermediate System-to-Intermediate System).
Cisco a développé les protocoles IGRP (Interior Gateway Routing Protocol) et Enhanced
IGRP (EIGRP), qui s'adaptent également bien aux réseaux de plus grande taille.

Il a fallu par ailleurs interconnecter des interréseaux différents et assurer un routage entre ces
derniers. Le protocole BGP (Border Gateway Protocol) (BGP) est désormais utilisé entre les
fournisseurs d'accès Internet (FAI). Le protocole BGP est également utilisé entre les FAI et
leurs clients privés plus importants pour échanger des informations de routage.

La Figure ci-dessous classifie les protocoles.

Le nombre d'appareils personnels utilisant le protocole IP ne cessant de croître, l'espace


d'adressage IPv4 est pratiquement épuisé, ce qui a donné lieu à l'émergence du
protocole IPv6. De nouvelles versions des protocoles de routage IP ont été développées pour
prendre en charge les communications reposant sur IPv6 (voir la ligne IPv6 dans la figure).

Le protocole RIP est le plus simple des protocoles de routage dynamique. Il est utilisé dans
cette section pour fournir des notions de base sur le protocole de routage.

Fonction des protocoles de routage dynamique


Les protocoles de routage sont utilisés pour faciliter l'échange d'informations de routage entre
des routeurs. Un protocole de routage est un ensemble de processus, d'algorithmes et de
messages qui sont utilisés pour échanger des informations de routage et construire la table de
routage en y indiquant les meilleurs chemins choisis par le protocole. La fonction des
protocoles de routage dynamique inclut les éléments suivants :

 Découverte des réseaux distants

 Actualisation des informations de routage

 Choix du meilleur chemin vers les réseaux de destination

 Capacité à trouver un nouveau meilleur chemin si le chemin actuel n'est plus


disponible

Les principaux composants des protocoles de routage dynamique incluent les éléments
suivants :

 Structures de données : pour fonctionner, les protocoles de routage utilisent


généralement des tables ou des bases de données. Ces informations sont conservées
dans la mémoire vive.
 Messages de protocoles de routage : les protocoles de routage utilisent différents
types de messages pour découvrir les routeurs voisins, échanger des informations de
routage et effectuer d'autres tâches afin d'obtenir et de gérer des informations précises
relatives au réseau.

 Algorithme : un algorithme est une liste précise d'étapes permettant d'accomplir une
tâche. Les protocoles de routage utilisent des algorithmes pour faciliter l'échange
d'informations de routage et déterminer le meilleur chemin d'accès.

La figure illustre les structures de données, les messages de protocole de routage et


l'algorithme de routage utilisé par le protocole EIGRP.

Rôle des protocoles de routage dynamique


Les protocoles de routage permettent aux routeurs de partager de manière dynamique des
informations sur les réseaux distants et d'ajouter automatiquement ces informations à leurs
propres tables de routage (voir l'animation dans la figure).

Les protocoles de routage déterminent le meilleur chemin, ou la meilleure route, vers chaque
réseau. Cette route est alors ajoutée à la table de routage. L'un des principaux avantages des
protocoles de routage dynamique est l'échange d'informations de routage entre les routeurs
lors de la modification de la topologie. Cet échange permet aux routeurs de découvrir
automatiquement de nouveaux réseaux et également de trouver d'autres chemins en cas
d'échec d'un lien vers un réseau actif.

Par rapport au routage statique, les protocoles de routage dynamique requièrent une charge
administrative moindre. Toutefois, l'utilisation de protocoles de routage dynamique implique
qu'une partie des ressources d'un routeur est dédiée au fonctionnement du protocole (y
compris le temps processeur et la bande passante du lien réseau). Malgré les avantages du
routage dynamique, le routage statique a encore toute sa légitimité. Selon la situation, l'un
conviendra mieux que l'autre. Le routage statique et le routage dynamique peuvent être
configurés sur des réseaux moyennement complexes.

Comparaison des routages statique et dynamique


Avant de déterminer les avantages des protocoles de routage dynamique, réfléchissez aux
raisons pour lesquelles les professionnels des réseaux utilisent le routage statique. Bien que le
routage dynamique présente certainement plusieurs avantages par rapport au routage statique,
ce dernier est toujours utilisé sur les réseaux actuels. Pour être plus précis, les réseaux
combinent généralement le routage dynamique et le routage statique.

Le routage statique est principalement utilisé pour les raisons suivantes :

 Faciliter la maintenance des tables de routage dans les réseaux de petite taille qui ne
sont pas amenés à se développer de manière significative

 Permettre le routage vers et à partir d'un réseau d'extrémité, à savoir un réseau avec
une seule route par défaut vers l'extérieur et aucune connaissance d'aucun des réseaux
distants

 Accès à une seule route par défaut (qui sert à représenter un chemin vers tout réseau
ne présentant aucune correspondance plus spécifique avec une autre route figurant
dans la table de routage)

La figure présente un exemple de routage statique.

Tableau de bord de routage statique


La table de la figure illustre les avantages et les inconvénients du routage statique. Il est facile
de mettre en œuvre le routage statique sur un petit réseau. Les routes statiques restent
inchangées, ce qui rend leur dépannage assez facile. Les routes statiques n'envoient pas de
messages de mise à jour et, par conséquent, n'entraînent qu'une surcharge minime.

Les inconvénients du routage statique sont les suivants :

 Les routes statiques ne sont pas faciles à mettre en œuvre dans un grand réseau.

 La gestion des configurations statiques peut prendre du temps.

 Si un lien échoue, une route statique ne peut pas réacheminer le trafic.

Utilisation des protocoles de routage dynamique


Les protocoles de routage dynamique permettent aux administrateurs réseau de gérer le
processus fastidieux et astreignant de configuration et de maintenance des routes statiques.

Supposons qu'il faille mettre à jour les configurations de routage statique pour les sept
routeurs de la Figure 1.

Que se passerait-il si l'entreprise s'étendait et disposait à présent de quatre régions et de


28 routeurs à gérer, comme illustré dans la Figure 2 ? Que se passerait-il en cas de panne d'un
lien ? Comment s'assurer de la disponibilité de chemins redondants ?
Le routage dynamique est la meilleure solution pour les grands réseaux.

Tableau de bord du routage dynamique


La table dans la figure illustre les avantages et les inconvénients du routage dynamique. Les
protocoles de routage dynamique fonctionnent bien dans n'importe quel type de réseau
constitué de plusieurs routeurs. Ils sont évolutifs et déterminent automatiquement les
meilleures routes en cas de modification de la topologie. Bien que d'autres éléments
interviennent dans la configuration des protocoles de routage dynamique, ces derniers sont
plus simples à configurer dans un grand réseau.

Il y a des inconvénients au routage dynamique. Le routage dynamique nécessite la


connaissance de commandes supplémentaires. Il est également moins sécurisé que le routage
statique parce que les interfaces identifiées par le protocole de routage envoient des mises à
jour de routage. Les routes empruntées peuvent varier d'un paquet à l'autre. L'algorithme de
routage utilise des capacités supplémentaires en matière de processeur, de mémoire vive et de
bande passante.
Remarquez que le routage dynamique apporte une solution aux inconvénients du routage
statique.

Principes fondamentaux des protocoles de


routage
Fonctionnement des protocoles de routage dynamique
Tous les protocoles de routage sont conçus pour découvrir les réseaux distants et s'adapter
rapidement en cas de modification de la topologie. La méthode adoptée à cette fin par un
protocole de routage dépend de l'algorithme qu'il utilise et des caractéristiques de
fonctionnement de ce protocole.

D'une manière générale, le fonctionnement d'un protocole de routage dynamique peut être
décrit de la manière suivante :

1. Le routeur envoie et reçoit des messages de routage sur ses interfaces.

2. Le routeur partage les messages et les informations de routage avec d'autres routeurs qui
utilisent le même protocole de routage.

3. Les routeurs échangent des informations de routage pour découvrir des réseaux distants.

4. Lorsqu'un routeur détecte une modification de topologie, le protocole de routage peut


l'annoncer aux autres routeurs.

Démarrage à froid
Tous les protocoles de routage suivent les mêmes schémas de fonctionnement. Pour illustrer
ceci, examinez le scénario suivant dans lequel les trois routeurs exécutent tous RIPv2.

Lorsqu'un routeur est mis sous tension, il ne dispose d'aucune information sur la topologie du
réseau. Il ne sait même pas que des périphériques sont connectés à l'autre extrémité de ses
liaisons. Les seules informations dont dispose un routeur sont celles de son propre fichier de
configuration qui est stocké dans la mémoire vive non volatile. Une fois amorcé avec succès,
le routeur applique la configuration enregistrée. Si l'adressage IP est correctement configuré,
le routeur détecte d'abord ses propres réseaux connectés directement.

La figure ci-dessous illustre la détection initiale des réseaux connectés pour chaque routeur.
Observez la façon dont les routeurs effectuent le processus d'amorçage et détectent ensuite
tous les réseaux connectés directement et masques de sous-réseau. Ces informations sont
ajoutées à leurs tables de routage comme suit :

 R1 ajoute le réseau 10.1.0.0 disponible via l'interface FastEthernet 0/0 et 10.2.0.0


devient alors disponible via l'interface série 0/0/0.

 R2 ajoute le réseau 10.2.0.0 disponible via l'interface série 0/0/0 et 10.3.0.0 devient
alors disponible via l'interface série 0/0/1.

 R3 ajoute le réseau 10.3.0.0 disponible via l'interface série 0/0/1 et 10.4.0.0 devient
alors disponible via l'interface FastEthernet 0/0.

Avec ces informations initiales, les routeurs recherchent ensuite des sources de route
supplémentaires pour leurs tables de routage.

Découverte du réseau
Après un démarrage et une détection initiaux, la table de routage est mise à jour avec tous les
réseaux directement connectés et les interfaces sur lesquelles ces réseaux résident.

Si un protocole de routage est configuré, l'étape suivante pour le routeur est de commencer à
échanger des mises à jour de routage pour découvrir toutes les routes distantes.

Le routeur envoie un paquet de mise à jour à toutes les interfaces activées sur le routeur. La
mise à jour contient les informations de la table de routage, qui correspondent actuellement à
tous les réseaux directement connectés.

Parallèlement, le routeur reçoit et traite également les mises à jour similaires provenant
d'autres routeurs connectés. Dès qu'il reçoit une mise à jour, le routeur y recherche de
nouvelles informations. Tous les réseaux qui ne sont actuellement pas répertoriés dans la table
de routage sont ajoutés.

Reportez-vous à la figure ci-contre pour obtenir une configuration de topologie entre trois
routeurs, R1, R2 et R3. En fonction de cette topologie, vous trouverez ci-dessous une liste des
différentes mises à jour que R1, R2 et R3 envoient et reçoivent durant la convergence initiale.

R1 :
 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.1.0.0 via l'interface Serial 0/0/0.

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.2.0.0 via l'interface FastEthernet0/0.

 Reçoit une mise à jour de R2 sur le réseau 10.3.0.0 et augmente le nombre de sauts
de 1.

 Stocke le réseau 10.3.0.0 dans la table de routage avec une métrique de 1.

R2 :

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.3.0.0 via l'interface Serial 0/0/0.

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.2.0.0 via l'interface Serial 0/0/1.

 Reçoit une mise à jour de R1 sur le réseau 10.1.0.0 et augmente le nombre de sauts
de 1.

 Stocke le réseau 10.1.0.0 dans la table de routage avec une métrique de 1.

 Reçoit une mise à jour de R3 sur le réseau 10.4.0.0 et augmente le nombre de sauts
de 1.

 Stocke le réseau 10.4.0.0 dans la table de routage avec une métrique de 1.

R3 :

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.4.0.0 via l'interface Serial 0/0/1.

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.3.0.0 via l'interface FastEthernet0/0.

 Reçoit une mise à jour de R2 sur le réseau 10.2.0.0 et augmente le nombre de sauts
de 1.

 Stocke le réseau 10.2.0.0 dans la table de routage avec une métrique de 1.

Dans la figure, voir une animation de R1, R2 et R3 démarrant l'échange initial.


Après cette première série d'échange de mises à jour, chaque routeur connaît les réseaux
connectés de ses voisins connectés directement. Toutefois, avez-vous noté que R1 ne connaît
pas encore l'existence du réseau 10.4.0.0 et que R3 ne connaît pas encore l'existence du réseau
10.1.0.0 ? La connaissance du réseau n'est pas complète et sa convergence ne peut pas avoir
lieu tant qu'un autre échange d'informations de routage n'a pas été effectué.

Echange des informations de routage


À ce stade, les routeurs connaissent leurs propres réseaux directement connectés et les réseaux
connectés de leurs voisins immédiats. Pour se rapprocher de la convergence, les routeurs
échangent la série suivante de mises à jour régulières. Chaque routeur vérifie à nouveau les
mises à jour à la recherche de nouvelles informations.

Reportez-vous à la figure ci-contre pour obtenir une configuration de topologie entre trois
routeurs, R1, R2 et R3. Une fois la détection initiale terminée, chaque routeur poursuit le
processus de convergence en envoyant et recevant les mises à jour suivantes.

R1 :

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.1.0.0 via l'interface Serial 0/0/0.

 Envoie une mise à jour sur les réseaux 10.2.0.0 et 10.3.0.0 via l'interface
FastEthernet 0/0.

 Reçoit une mise à jour de R2 sur le réseau 10.4.0.0 et augmente le nombre de sauts
de 1.

 Stocke le réseau 10.4.0.0 dans la table de routage avec une métrique de 2.

 La même mise à jour de R2 contient des informations sur le réseau 10.3.0.0 avec une
métrique de 1. Aucune modification n'est intervenue ; par conséquent, les informations
de routage restent les mêmes.
R2 :

 Envoie une mise à jour sur les réseaux 10.3.0.0 et 10.4.0.0 via l'interface Serial 0/0/0.

 Envoie une mise à jour sur les réseaux 10.1.0.0 et 10.2.0.0 via l'interface Serial 0/0/1.

 Reçoit une mise à jour de R1 sur le réseau 10.1.0.0. Aucune modification n'est
intervenue ; par conséquent, les informations de routage restent les mêmes.

 Reçoit une mise à jour de R3 sur le réseau 10.4.0.0. Aucune modification n'est
intervenue ; par conséquent, les informations de routage restent les mêmes.

R3 :

 Envoie une mise à jour sur le réseau 10.4.0.0 via l'interface Serial 0/0/1.

 Envoie une mise à jour sur les réseaux 10.2.0.0 et 10.3.0.0 via l'interface
FastEthernet 0/0.

 Reçoit une mise à jour de R2 sur le réseau 10.1.0.0 et augmente le nombre de sauts
de 1.

 Stocke le réseau 10.1.0.0 dans la table de routage avec une métrique de 2.

 La même mise à jour de R2 contient des informations sur le réseau 10.2.0.0 avec une
métrique de 1. Aucune modification n'est intervenue ; par conséquent, les informations
de routage restent les mêmes.

Dans la figure ci-dessous les routeurs R1, R2 et R3 envoient la dernière table de routage à
leurs voisins.

Les protocoles de routage à vecteur de distance mettent généralement en œuvre une technique
de prévention des boucles de routage appelée « découpage d'horizon ». Le découpage
d'horizon empêche l'envoi d'informations via l'interface qui les a envoyées. Par exemple, R2
n'envoie pas de mise à jour contenant le réseau 10.1.0.0 via l'interface Serial 0/0/0, car R2 a
pris connaissance du réseau 10.1.0.0 via l'interface Serial 0/0/0.

Une fois que les routeurs d'un réseau ont convergé, le routeur peut ensuite utiliser les
informations au sein de la table de route pour déterminer le meilleur chemin permettant
d'atteindre une destination. Des protocoles de routage différents ont différentes façons de
calculer le meilleur chemin.

Exécution de la convergence
Le réseau a convergé lorsque tous les routeurs disposent d'informations complètes et précises
sur le réseau entier, comme vous le voyez dans la Figure 1. Le temps de convergence est le
temps nécessaire aux routeurs pour partager des informations, calculer les meilleurs chemins
et mettre à jour leurs tables de routage. Un réseau n'est pas complètement opérationnel tant
qu'il n'a pas convergé. Par conséquent, le temps de convergence doit être bref pour la plupart
des réseaux.

La convergence est à la fois collaborative et indépendante. Les routeurs partagent des


informations les uns avec les autres, mais doivent calculer chacun de leur côté l'impact des
modifications de la topologie sur leurs propres routes. Comme ils développent un accord avec
la nouvelle topologie de manière indépendante, il est dit qu'ils convergent sur ce consensus.

Les propriétés de convergence incluent la vitesse de propagation des informations de routage


et le calcul des chemins optimaux. La vitesse de propagation désigne le temps nécessaire aux
routeurs du réseau pour transférer les informations de routage.

Comme illustré dans la Figure 2, les protocoles de routage peuvent être classés en fonction de
leur vitesse de convergence : une convergence rapide améliore un protocole de routage. En
général, les protocoles plus anciens, tels que le protocole RIP, convergent lentement, tandis
que les protocoles modernes, tels que les protocoles EIGRP et OSPF, convergent plus
rapidement.
Types de protocoles de routage
Classification des protocoles de routage
Les protocoles de routage peuvent être classés dans différents groupes selon leurs
caractéristiques. Plus précisément, les protocoles de routage peuvent être classés en fonction
de leur :

 Objectif - Protocole IGP (Interior Gateway Protocol) ou protocole EGP (Exterior Gateway


Protocol)

 Fonctionnement - Vecteur de distance, protocole d'état de liens ou protocole de vecteur de


chemin

 Comportement - Par classe (ancien) ou protocole sans classe

Par exemple, les protocoles de routage IPv4 sont classés comme suit :

 RIPv1 (ancien) - IGP, vecteur de distance, protocole par classe

 IGRP (ancien) - IGP, vecteur de distance, le protocole par classe développé par Cisco
(abandonné depuis l'IOS 12.2 et versions ultérieures)

 RIPv2 - IGP, vecteur de distance, protocole sans classe

 EIGRP - IGP, vecteur de distance, protocole sans classe développé par Cisco

 OSPF - IGP, état de liens, protocole sans classe

 IS-IS - IGP, état de liens, protocole sans classe

 BGP - EGP, vecteur de distance, protocole sans classe


Les protocoles de routage par classe, RIPv1 et IGRP, sont des protocoles anciens et sont
uniquement utilisés dans les réseaux plus anciens. Ces protocoles de routage ont évolué pour
devenir respectivement les protocoles de routage sans classe RIPv2 et EIGRP. Les protocoles
de routage à état de liens sont sans classe par nature.

La Figure 1 présente une vue hiérarchique de la classification des protocoles de routage


dynamique.

Protocoles de routage IGP et EGP


Un système autonome (SA) est un ensemble de routeurs au sein d'une administration
commune telle qu'une société ou une organisation. Un SA est également appelé « domaine de
routage ». Des exemples typiques de SA sont le réseau interne d'une entreprise et le réseau
d'un fournisseur d'accès Internet.

Internet repose sur le concept du SA ; par conséquent, deux types de protocoles de routage
sont nécessaires :

 Protocole IGP (Interior Gateway Protocol) - Utilisé pour le routage au sein d'un


SA. Il est également appelé « routage intra-SA ». Les entreprises, les organisations et
même les fournisseurs de services utilisent un protocole IGP sur leurs réseaux
internes. Les protocoles IGP incluent les protocoles RIP, EIGRP, OSPF et IS-IS.

 Protocole EGP (Exterior Gateway Protocol) - Utilisé pour le routage entre des


systèmes autonomes. Il est également appelé « routage inter-SA ». Les fournisseurs de
services et les grandes entreprises peuvent être interconnectés au moyen d'un
protocole EGP. Le protocole BGP (Border Gateway Protocol) est le seul
protocole EGP actuellement viable et c'est le protocole de routage officiel utilisé par
Internet.
Remarque : puisque le protocole BGP est le seul protocole EGP disponible, le terme EGP est
rarement utilisé ; au lieu de cela, la plupart des ingénieurs font simplement référence à BGP.

L'exemple de la figure fournit des scénarios simples illustrant le déploiement des protocoles
IGP et BGP, ainsi que du routage statique :

 ISP-1 - Il s'agit d'un SA et le protocole IS-IS est utilisé comme protocole IGP. Il


s'interconnecte avec d'autres systèmes autonomes et fournisseurs de services en
utilisant le protocole BGP pour contrôler explicitement la manière dont le trafic est
routé.

 ISP-2 - Il s'agit d'un SA et le protocole OSPF est utilisé comme protocole IGP. Il


s'interconnecte avec d'autres systèmes autonomes et fournisseurs de services en
utilisant le protocole BGP pour contrôler explicitement la manière dont le trafic est
routé.

 AS-1 - il s'agit d'une grande entreprise et le protocole EIGRP est utilisé comme


protocole IGP. Comme il est multiconnecté (c'est-à-dire qu'il est connecté à deux
fournisseurs de services différents), il utilise le protocole BGP pour contrôler
explicitement la façon dont le trafic entre dans le SA et en sort.

 AS-2 - Il s'agit d'une entreprise de taille moyenne et le protocole OSPF est utilisé


comme protocole IGP. Il est également multiconnecté ; par conséquent, il utilise le
protocole BGP pour contrôler explicitement la façon dont le trafic entre dans le SA et
en sort.

 AS-3 - Il s'agit d'une petite entreprise avec les routeurs plus anciens au sein du
système autonome ; il utilise le protocole RIP comme protocole IGP. Le
protocole BGP n'est pas nécessaire car il est à connexion unique (c'est-à-dire qu'il se
connecte à un seul fournisseur de services). Au lieu de cela, le routage statique est mis
en œuvre entre le SA et le fournisseur de services.

Remarque : le protocole BGP sort du cadre de ce cours et n'est pas traité en détail.


Protocoles de routage à vecteur de distance
Le vecteur de distance signifie que les routes sont annoncées grâce à deux caractéristiques :

 Distance - Identifie la distance par rapport au réseau de destination et est basée sur
une métrique comme le nombre de sauts, le coût, la bande passante, le délai, etc.

 Vecteur - Indique la direction de l'interface du routeur de tronçon suivant ou de


l'interface de sortie pour atteindre sa destination.

Par exemple, dans la figure présentée, R1 sait que la distance pour atteindre le réseau
172.16.3.0/24 est de 1 saut et que la direction est celle de l'interface S0/0/0 vers R2.

Un routeur utilisant un protocole de routage à vecteur de distance ne connaît pas le chemin


complet vers un réseau de destination. Les protocoles à vecteur de distance utilisent les
routeurs comme poteaux indicateurs le long du chemin et ceci jusqu'à la destination finale. La
seule information dont dispose un routeur à propos d'un réseau distant est la distance ou
métrique d'éloignement de ce réseau et le chemin ou l'interface à utiliser pour y accéder. Les
protocoles de routage à vecteur de distance ne disposent pas d'une véritable carte de la
topologie du réseau.

Il existe quatre protocoles IGP à vecteur de distance IPv4 :

 RIPv1 - Protocole ancien de première génération

 RIPv2 - Protocole de routage à vecteur de distance simple

 IGRP - Protocole propriétaire Cisco de première génération (obsolète et remplacé par


EIGRP)

 EIGRP - Version avancée du routage à vecteur de distance

Protocoles de routage à état de liaison


À la différence d'un protocole de routage à vecteur de distance, un routeur configuré avec un
protocole de routage à état de liens peut créer une « vue complète » ou une topologie du
réseau en récupérant des informations provenant de tous les autres routeurs.
Pour reprendre l'analogie avec les poteaux indicateurs, lorsque vous utilisez un protocole de
routage à état de liens, c'est comme si vous disposiez d'une carte complète de la topologie du
réseau. Les poteaux indicateurs le long du chemin entre la source et la destination ne sont pas
nécessaires, car tous les routeurs à état de liens utilisent une carte du réseau identique. Un
routeur à état de liens utilise les informations d'état de liens pour créer une topologie et
sélectionner le meilleur chemin vers tous les réseaux de destination de la topologie.

Les routeurs compatibles RIP envoient des mises à jour régulières de leurs informations de
routage à leurs voisins. Les protocoles de routage à état de liens n'utilisent pas de mises à jour
régulières. Une fois que le réseau a convergé, une mise à jour d'état de liens est envoyée
uniquement en cas de modification de la topologie. Par exemple, dans l'animation, la mise à
jour d'état de liens n'est pas envoyée tant que le réseau 172.16.3.0 n'est pas hors service.

La figure ci-dessous affiche les opérations d'état de liens.

Les protocoles à état de liens sont tout particulièrement adaptés dans les situations suivantes :

 Réseau conçu de manière hiérarchique (il s'agit généralement de grands réseaux)

 Réseau pour lequel une convergence rapide est primordiale

 Administrateurs ayant une bonne connaissance du protocole de routage à état de liens


implémenté

Il existe deux protocoles IGP à état de liens IPv4 :

 OSPF : protocole de routage courant basé sur des normes

 IS-IS : courant sur les réseaux des fournisseurs


Protocoles de routage par classe
La distinction la plus notable entre les protocoles de routage « par classe » et « sans classe »
est que les protocoles de routage par classe n'envoient pas d'informations de masque de sous-
réseau dans leurs mises à jour de routage. Les protocoles de routage sans classe incluent les
informations de masque de sous-réseau dans les mises à jour de routage.

Les deux protocoles de routage IPv4 développés à l'origine étaient RIPv1 et IGRP. Ils ont été
créés lorsque des adresses réseau ont été attribuées en fonction des classes (c'est-à-dire, les
classes A, B ou C). À cette époque, un protocole de routage n'avait pas besoin d'inclure le
masque de sous-réseau dans la mise à jour de routage, parce que le masque de réseau pouvait
être déterminé en fonction du premier octet de l'adresse réseau.

Remarque : seuls les protocoles RIPv1 et IGRP sont des protocoles par classe. Tous les
autres protocoles de routage IPv4 et IPv6 sont sans classe. L'adressage par classe n'a jamais
fait partie du protocole IPv6.

Le fait que les protocoles RIPv1 et IGRP n'incluent pas les informations de masque de sous-
réseau dans leurs mises à jour signifie qu'ils ne peuvent pas fournir de masques de sous-réseau
de longueur variable (VLSM) et de routage interdomaine sans classe (CIDR).

Les protocoles de routage par classe créent également des problèmes sur les réseaux
discontinus. On parle de « réseau discontinu » lorsque des sous-réseaux de la même adresse
d'un réseau principal par classe sont séparés par une adresse réseau par classe différente.

Pour illustrer les défauts du routage par classe, reportez-vous à la topologie dans la Figure 1.
Notez que les réseaux locaux de R1 (172.16.1.0/24) et R3 (172.16.2.0/24) sont tous deux des
sous-réseaux du même réseau de classe B (172.16.0.0/16). Ils sont séparés par différentes
adresses réseau par classe (192.168.1.0/30 et 192.168.2.0/30).

Lorsque R1 transmet une mise à jour à R2, le protocole RIPv1 n'inclut pas les informations de
masque de sous-réseau avec la mise à jour ; il transmet uniquement l'adresse réseau de
classe B 172.16.0.0.

R2 reçoit et traite la mise à jour. Ensuite, il crée et ajoute une entrée pour le réseau de classe B
172.16.0.0/16 dans la table de routage, comme illustré dans la Figure 2.
La Figure 3 montre que lorsque R3 transfère une mise à jour vers R2, il n'inclut pas non plus
les informations de masque de sous-réseau et donc transmet uniquement l'adresse réseau par
classe 172.16.0.0.

Dans la Figure 4, R2 reçoit et traite la mise à jour et ajoute une autre entrée pour l'adresse
réseau par classe 172.16.0.0/16 à sa table de routage. Lorsqu'il y a deux entrées avec des
métriques identiques dans la table de routage, le routeur partage la charge du trafic en parts
égales entre les deux liens. On parle d'équilibrage de la charge.
Comme l'illustre la Figure 5, cela a un impact négatif sur un réseau discontinu. Notez le
comportement erratique des commandes ping et traceroute.

Protocoles de routage sans classe


Les réseaux modernes n'utilisent plus l'adressage IP par classe et le masque de sous-réseau ne
peut pas être déterminé par la valeur du premier octet. Les protocoles de routage IPv4 sans
classe (RIPv2, EIGRP, OSPF et IS-IS) incluent tous les informations de masque de sous-
réseau avec l'adresse réseau dans les mises à jour de routage. Les protocoles de routage sans
classe prennent en charge le masquage de sous-réseau de longueur variable (VLSM) et le
routage interdomaine sans classe (CIDR).

Les protocoles de routage IPv6 sont sans classe. Généralement, la distinction entre un
protocole de routage par classe ou sans classe s'applique uniquement aux protocoles de
routage IPv4. Tous les protocoles de routage IPv6 sont considérés comme étant sans classe
car ils incluent la longueur de préfixe avec l'adresse IPv6.

Les Figures 1 à 5 illustrent la façon dont le routage sans classe résout les problèmes créés par
le routage par classe :

 Figure 1 - Dans cette conception de réseau discontinu, le protocole sans classe RIPv2
a été mis en œuvre sur l'ensemble des trois routeurs. Lorsque R1 transmet une mise à
jour à R2, le protocole RIPv2 inclut les informations de masque de sous-réseau avec la
mise à jour 172.16.1.0/24.
 Figure 2 - R2 reçoit, traite et ajoute deux entrées dans la table de routage. La première
ligne affiche l'adresse réseau par classe 172.16.0.0 avec le masque de sous-réseau /24
de la mise à jour. Il s'agit de la route parent. La seconde entrée indique l'adresse réseau
VLSM 172.16.1.0 avec l'adresse de sortie et de tronçon suivant. On parle alors de
« route enfant ». Les routes parent n'incluent jamais l'adresse IP d'interface de sortie
ou de tronçon suivant.

 Figure 3 - Lorsque R3 transmet une mise à jour à R2, le protocole RIPv2 inclut les
informations de masque de sous-réseau avec la mise à jour 172.16.2.0/24.

 Figure 4 - R2 reçoit, traite et ajoute une autre entrée de route enfant 172.16.2.0/24
sous l'entrée de route parent 172.16.0.0.
 Figure 5 - R2 est maintenant au courant des réseaux divisés en sous-réseaux.

Caractéristiques des protocoles de routage

Protocoles de routage dynamique


Types de protocoles de routage
Plusieurs caractéristiques permettent de différencier les protocoles de routage :

 Vitesse de convergence - La vitesse de convergence définit la rapidité à laquelle les routeurs


dans la topologie du réseau parviennent à partager les informations de routage et à disposer
d'une base de connaissances cohérente. Plus la convergence est rapide, plus le protocole est
recommandé. Des boucles de routage peuvent survenir lorsque des tables de routage
incohérentes ne sont pas mises à jour en raison d'une convergence lente dans un réseau
changeant.

 Évolutivité - L'évolutivité définit la taille maximale d'un réseau en fonction du protocole de


routage qui est déployé. Plus le réseau est grand, plus le protocole de routage doit être
évolutif.

 Par classe ou sans classe (utilisation du VLSM) - Les protocoles de routage par classe
n'incluent pas le masque de sous-réseau et ne peuvent pas prendre en charge le VLSM. Les
protocoles de routage sans classe incluent le masque de sous-réseau dans les mises à jour.
Les protocoles de routage sans classe prennent en charge la technique VLSM et la
récapitulation des meilleures routes.

 Utilisation des ressources - Inclut les exigences d'un protocole de routage, telles que l'espace
mémoire (RAM), l'utilisation du processeur et l'utilisation de la bande passante. Pour des
besoins en ressources plus élevés, un matériel plus puissant est nécessaire pour prendre en
charge le fonctionnement du protocole de routage en plus des processus de transfert de
paquets.

 Implémentation et maintenance - L'implémentation et la maintenance font référence aux


connaissances qu'un administrateur réseau doit posséder pour implémenter et gérer le
réseau en fonction du protocole de routage déployé.
Le tableau présenté dans la figure récapitule les caractéristiques de chaque protocole de
routage.

Métrique du protocole de routage


Il peut arriver qu'un protocole de routage découvre plusieurs routes menant à la même
destination. Pour sélectionner le meilleur chemin, il doit pouvoir évaluer et différencier les
chemins disponibles. Pour ce faire, les métriques de routage doivent être utilisées.

Une métrique est une valeur mesurable attribuée par le protocole de routage à différentes
routes selon l'utilité de la route spécifique. Dans les cas où il existe plusieurs chemins vers le
même réseau distant, les métriques de routage sont utilisées pour déterminer le « coût » global
d'un chemin entre la source et la destination. Les protocoles de routage déterminent le
meilleur chemin en fonction de la route qui présente le coût le plus faible.

Les métriques utilisées par les protocoles de routage varient en fonction du protocole. La
métrique utilisée par un protocole de routage n'est pas comparable à celle utilisée par un autre
protocole. Deux protocoles de routage différents peuvent choisir des chemins différents vers
une même destination.

La figure suivante montre que le protocole RIP choisit le chemin comportant le moins de


sauts, tandis que le protocole OSPF choisit le chemin avec la bande passante la plus élevée.
Routage dynamique à vecteur de distance
Fonctionnement des protocoles de routage à vecteur de
distance
Les protocoles de routage à vecteur de distance partagent les mises à jour entre voisins. Les
voisins sont des routeurs qui partagent une liaison et qui sont configurés de manière à utiliser
le même protocole de routage. Le routeur ne connaît que les adresses réseau de ses propres
interfaces et les adresses des réseaux distants qu'il peut atteindre par le biais de ses voisins.
Les routeurs utilisant le routage à vecteur de distance ne connaissent pas la topologie du
réseau.

Certains protocoles de routage à vecteur de distance envoient des mises à jour périodiques.
Par exemple, le protocole RIP envoie une mise à jour périodique à tous ses voisins toutes les
30 secondes. Le protocole RIP effectue cette opération même si la topologie n'a pas changé ;
il continue à envoyer des mises à jour. Le protocole RIPv1 atteint l'ensemble de ses voisins en
envoyant des mises à jour à l'adresse IPv4 de tous les hôtes, 255.255.255.255, par le biais
d'une diffusion.

La diffusion de mises à jour périodiques est inefficace, car les mises à jour consomment de la
bande passante et pèsent sur les ressources processeur des périphériques réseau. Chaque
périphérique réseau doit traiter un message de diffusion. Au lieu de cela, les protocoles RIPv2
et EIGRP utilisent des adresses de multidiffusion de façon à ce que seuls les voisins qui
requièrent des mises à jour les reçoivent. Le protocole EIGRP peut également envoyer un
message monodiffusion uniquement au voisin affecté. En outre, le protocole EIGRP envoie
uniquement des mises à jour lorsque nécessaire, plutôt que régulièrement.

Comme l'illustre la figure, les deux protocoles modernes de routage à vecteur de distance
IPv4 sont RIPv2 et EIGRP. Les protocoles RIPv1 et IGRP sont indiqués uniquement à des
fins de précision historique.
Algorithme de vecteur de distance
Au centre du protocole à vecteur de distance, l'algorithme de routage sert à calculer les
meilleurs chemins et à envoyer ces informations aux voisins.

L'algorithme utilisé pour les protocoles de routage définit les processus suivants :

 Mécanisme d'envoi et de réception des informations de routage

 Mécanisme de calcul des meilleurs chemins et d'installation de routes dans la table de


routage

 Mécanisme de détection des modifications topologiques et de réaction à celles-ci

Dans la figure, R1 et R2 sont configurés avec le protocole de routage RIP. L'algorithme


envoie et reçoit des mises à jour. R1 et R2 recueillent ensuite de nouvelles informations à
partir de la mise à jour. Dans le cas présent, chaque routeur découvre un nouveau réseau.
L'algorithme de chaque routeur effectue ses calculs indépendamment et met à jour la table de
routage en y incluant les nouvelles informations. En cas de panne du réseau local sur R2,
l'algorithme construit une mise à jour déclenchée et l'envoie à R1. R1 supprime ensuite le
réseau de la table de routage.
Les protocoles de routage utilisent des algorithmes différents pour installer des routes dans la
table de routage, envoyer des mises à jour aux voisins et déterminer le meilleur chemin Par
exemple :

 Le protocole RIP utilise l'algorithme Bellman-Ford en tant qu'algorithme de routage. Il


est basé sur deux algorithmes développés en 1958 et en 1956 par Richard Bellman et
Lester Ford, Jr.

 Les protocoles IGRP et EIGRP utilisent l'algorithme de routage DUAL (Diffusing


Update Algorithm) développé par Dr. J.J. Garcia-Luna-Aceves de SRI International.

Types de protocoles de routage à vecteur de


distance
Le protocole RIP
Le protocole RIP (Routing Information Protocol) était un protocole de routage de première
génération pour le protocole IPv4 initialement défini dans le document RFC 1058. Il est facile
à configurer, ce qui en fait un bon choix pour les petits réseaux.

Les principales caractéristiques du protocole RIPv1 sont les suivantes :

 Les mises à jour de routage sont diffusées (255.255.255.255) toutes les 30 secondes.

 Le nombre de sauts est utilisé comme métrique de sélection d'un chemin.

 Un nombre de sauts supérieur à 15 est considéré comme étant infini (trop loin). Le routeur
de ce 15e saut ne propagerait pas la mise à jour de routage au routeur suivant.

En 1993, le protocole RIPv1 a évolué en protocole de routage sans classe connu sous le nom
de RIP version 2 (RIPv2). Le protocole RIPv2 a apporté les améliorations suivantes :
 Protocole de routage sans classe - Prend en charge VLSM et CIDR, car il inclut le masque de
sous-réseau dans les mises à jour de routage.

 Efficacité accrue - Transmet les mises à jour à l'adresse de multidiffusion 224.0.0.9, au lieu de
l'adresse de diffusion 255.255.255.255.

 Entrées de routage réduites - Prend en charge la récapitulation de route manuelle sur


n'importe quelle interface.

 Sécurité - Prend en charge un mécanisme d'authentification visant à sécuriser les mises à


jour des tables de routage entre les voisins.

La table dans la figure récapitule les différences entre les protocoles RIPv1 et RIPv2.

Les mises à jour RIP sont encapsulées dans un segment UDP, avec les numéros de ports
source et de destination définis sur le port UDP 520.

En 1997, la version IPv6 du protocole RIP a été publiée. Le protocole RIPng est basé sur le
protocole RIPv2. Il est toujours limité à 15 sauts et la distance administrative est de 120.

Le protocole EIGRP
Le protocole IGRP (Interior Gateway Routing Protocol) est le premier protocole de routage
IPv4 propriétaire développé par Cisco en 1984. Il utilisait les caractéristiques conceptuelles
suivantes :

 La bande passante, le délai, la charge et la fiabilité sont utilisés pour créer une
métrique composite.

 Par défaut, les mises à jour de routage sont diffusées toutes les 90 secondes.

En 1992, le protocole IGRP a été remplacé par le protocole EIGRP (Enhanced IGRP).


Comme le protocole RIPv2, le protocole EIGRP a également introduit la prise en charge de
VLSM et de CIDR. Le protocole EIGRP améliore l'efficacité, réduit les mises à jour de
routage et prend en charge l'échange sécurisé des messages.

La table dans la figure récapitule les différences entre les protocoles IGRP et EIGRP.

Le protocole EIGRP a également introduit les fonctionnalités suivantes :

 Mises à jour déclenchées associées - Il n'envoie pas de mises à jour périodiques.


Seules les modifications de la table de routage sont propagées, chaque fois qu'une
modification se produit. Cela réduit la charge que le protocole de routage place sur le
réseau. Les mises à jour déclenchées associées ont pour conséquence que le
protocole EIGRP envoie uniquement aux voisins qui en ont besoin. Moins de bande
passante est utilisée, particulièrement sur les grands réseaux avec de nombreuses
routes.

 Mécanisme de maintien de connexion (Hello) - Un petit message Hello est échangé


régulièrement afin de maintenir les contiguïtés avec les routeurs voisins. Cela
implique une très faible utilisation des ressources réseau en fonctionnement normal, à
la place des mises à jour périodiques.

 Gestion d'une table topologique - Gère toutes les routes reçues des voisins (pas
seulement les meilleurs chemins) dans une table topologique. L'algorithme DUAL
permet d'insérer les routes de secours dans la table topologique EIGRP.

 Convergence rapide - Dans la plupart des cas, c'est le protocole IGP qui converge le
plus rapidement car il conserve des routes alternatives, permettant une convergence
quasiment instantanée. Si une route principale échoue, le routeur peut utiliser l'autre
route identifiée. Le basculement vers l'autre route est immédiat et n'implique pas
l'interaction avec d'autres routeurs.

 Prise en charge du protocole de couche réseau - Le protocole EIGRP utilise des


modules dépendants du protocole (PDM), ce qui signifie qu'il s'agit du seul protocole à
inclure une prise en charge d'autres protocoles que IPv4 et IPv6, tels que les
protocoles anciens IPX et Appletalk.
Routage RIP
Configuration du protocole RIP
Bien que le protocole RIP soit rarement utilisé dans les réseaux modernes, il est utile en ce
sens qu'il permet de comprendre les principes de base du routage de réseau. Pour cette raison,
cette section donne un bref aperçu de la configuration des paramètres de base du
protocole RIP et de la vérification du protocole RIPv2.

Examinez la topologie de référence dans la Figure 1 et la table d'adressage dans la Figure 2.

Dans ce scénario, tous les routeurs ont été configurés avec les fonctionnalités de gestion de
base et toutes les interfaces identifiées dans la topologie de référence sont configurées et
activées. Aucune route statique n'est configurée et aucun protocole de routage n'est activé. Par
conséquent, l'accès au réseau distant est actuellement impossible. Le protocole RIPv2 est
utilisé comme protocole de routage dynamique. Pour activer le protocole RIP, utilisez la
commande router rip, comme illustré dans la Figure 3. Cette commande ne lance pas
automatiquement le processus RIP. À la place, il permet d'accéder au mode de configuration
du routeur dans lequel les paramètres de routage RIP sont configurés.

Pour désactiver et éliminer le protocole RIP, utilisez la commande de configuration globale


no router rip. Cette commande arrête le processus RIP et efface toutes les configurations RIP
existantes.
La Figure 4 présente les différentes commandes RIP pouvant être configurées. Les mots-clés
mis en évidence sont décrits dans cette section.

Annonce des réseaux


Lorsque vous passez en mode de configuration du routeur RIP, le routeur est chargé
d'exécuter le protocole RIP. Toutefois, le routeur doit encore savoir quelles interfaces locales
il doit utiliser pour communiquer avec d'autres routeurs et quels réseaux connectés localement
il doit annoncer à ces routeurs.

Pour activer le routage RIP pour un réseau, utilisez la commande du mode de configuration de
routeur network network-address. Entrez l'adresse réseau par classe de chaque réseau
connecté directement. Cette commande :

 Active le protocole RIP sur toutes les interfaces qui appartiennent à un réseau


spécifique. Les interfaces associées envoient et reçoivent désormais les mises à jour
RIP.

 Annonce le réseau spécifié dans les mises à jour de routage RIP envoyées aux autres
routeurs toutes les 30 secondes.

Remarque : si une adresse de sous-réseau est entrée, l'IOS la convertit automatiquement en


adresse réseau par classe. N'oubliez pas que le protocole RIPv1 est un protocole de routage
par classe pour IPv4. Par exemple, la commande network 192.168.1.32 serait
automatiquement convertie en network 192.168.1.0 dans le fichier de configuration en cours.
L'IOS n'affiche pas de message d'erreur, mais à la place il corrige l'entrée et entre l'adresse
réseau par classe.
Dans la Figure 1, la commande network permet d'annoncer les réseaux connectés directement
de R1.

Examen des paramètres Rip par défaut


La commande show ip protocols affiche les paramètres de protocole de routage IPv4
actuellement configurés sur le routeur. Ce résultat illustré dans la Figure 1 confirme la plupart
des paramètres RIP, notamment :

1. Le routage RIP est configuré et s'exécute sur le routeur R1.

2. Les valeurs des différents compteurs ; par exemple, la prochaine mise à jour de routage est
envoyée par R1 en 16 secondes.

3. La version configurée du protocole RIP est actuellement le protocole RIPv1.


4. R1 effectue actuellement la récapitulation au niveau de la périphérie du réseau par classe.

5. Les réseaux par classe sont annoncés par R1. Il s'agit des réseaux qui seront inclus par R1
dans ses mises à jour RIP.

6. Les voisins RIP sont répertoriés avec leur adresse IP de tronçon suivant, la distance
administrative associée que R2 utilise pour les mises à jour envoyées par ce voisin et le
moment auquel la dernière modification envoyée par ce voisin a été reçue.

Remarque : cette commande s'avère également très utile pour vérifier les opérations
effectuées par d'autres protocoles de routage (c'est-à-dire, EIGRP et OSPF).

La commande show ip route affiche les routes RIP installées dans la table de routage. Dans la
Figure 2, R1 connaît désormais les réseaux en surbrillance.

Activation du service RIPv2


Par défaut, lorsqu'un processus RIP est configuré sur un routeur Cisco, il exécute le
protocole RIPv1, comme illustré dans la Figure 1. Cependant, bien que le routeur n'envoie
que des messages RIPv1, il peut tout aussi bien interpréter les messages RIPv1 et les
messages RIPv2. Un routeur RIPv1 ignore les champs RIPv2 dans l'entrée de route.
Utilisez la commande du mode de configuration de routeur version 2 afin d'activer RIPv2,
comme illustré dans la Figure 2. Remarquez que la commande show ip protocols vérifie que
R2 est désormais configuré pour envoyer et recevoir des messages version 2 uniquement. Le
processus RIP inclut désormais le masque de sous-réseau dans toutes les mises à jour et
convertit ainsi RIPv2 en un protocole de routage sans classe.

Remarque : la configuration de version 1 active RIPv1 uniquement, tandis que la


configuration de no version redéfinit le routeur sur le paramètre par défaut qui consiste à
envoyer des mises à jour de la version 1 mais à écouter des mises à jour de la version 1 ou de
la version 2.

La Figure 3 vérifie qu'il ne reste aucune route RIP dans la table de routage. Ceci parce que R1
n'écoute à présent que les mises à jour RIPv2. R2 et R3 envoient toujours les mises à jour
RIPv1. Par conséquent, la commande version 2 doit être configurée sur tous les routeurs du
domaine de routage.

Désactivation de la récapitulation automatique


Comme l'illustre la Figure 1, le protocole RIPv2 récapitule automatiquement les réseaux au
niveau des périphéries du réseau principal par défaut, tout comme le protocole RIPv1.

Pour modifier le comportement par défaut de récapitulation automatique du protocole RIPv2,


utilisez la commande du mode de configuration de routeur no auto-summary comme illustré
dans la Figure 2. Cette commande n'a aucun effet lors de l'utilisation du protocole RIPv1. Une
fois la récapitulation automatique désactivée, le protocole RIPv2 ne récapitule plus les
réseaux dans leur adresse par classe au niveau des routeurs de périphérie. RIPv2 inclut
maintenant tous les sous-réseaux et leurs masques appropriés dans ses mises à jour de routage.
La commande show ip protocols indique à présent que la récapitulation réseau automatique
n'est pas en vigueur (automatic network summarization is not in effect).

Remarque : le protocole RIPv2 doit être activé avant la désactivation de la récapitulation


automatique.

Configuration des interfaces passives


Par défaut, les mises à jour RIP sont transférées via toutes les interfaces compatibles RIP.
Cependant, les mises à jour RIP doivent réellement être envoyées via des interfaces qui se
connectent à d'autres routeurs compatibles RIP.

Par exemple, consultez la topologie dans la Figure 1. Le protocole RIP envoie des mises à
jour à partir de son interface G0/0 même si aucun périphérique RIP n'existe sur ce réseau
local. Le routeur R1 n'a aucun moyen de savoir cela et envoie donc une mise à jour toutes les
30 secondes. L'envoi de mises à jour non nécessaires sur un réseau local a une incidence sur le
réseau à trois niveaux :
 Gaspillage de la bande passante - La bande passante est utilisée pour transporter les
mises à jour inutiles. Puisque les mises à jour RIP sont diffusées ou multidiffusées, les
commutateurs transfèrent également les mises à jour via tous les ports.

 Gaspillage des ressources - Tous les périphériques du réseau local doivent traiter la
mise à jour jusqu'aux couches transport, point à partir duquel les périphériques
ignoreront la mise à jour.

 Risque de sécurité - L'annonce des mises à jour sur un réseau de diffusion constitue
un risque pour la sécurité. Les mises à jour RIP peuvent être interceptées par un
logiciel d'analyse de paquets. Les mises à jour de routage peuvent être modifiées et
retournées au routeur avec des métriques fausses qui altèrent la table de routage et
provoquent l'acheminement incorrect du trafic.

Utilisez la commande de configuration du routeur passive-interface pour empêcher la


transmission de mises à jour de routage via une interface de routeur, tout en permettant que le
réseau soit annoncé aux autres routeurs. La commande arrête l'envoi de mises à jour de
routage via l'interface spécifiée. Toutefois, le réseau auquel appartient l'interface spécifiée
continue d'être annoncé dans les mises à jour de routage envoyées via d'autres interfaces.

Il est inutile que R1, R2 et R3 transmettent les mises à jour RIP via leurs interfaces LAN. La
configuration dans la Figure 2 identifie l'interface G0/0 de R1 comme étant passive. La
commande show ip protocols permet ensuite de vérifier que l'interface Gigabit Ethernet était
passive. Notez que l'interface G0/0 n'est plus indiquée comme envoyant ou recevant des mises
à jour de la version 2, mais figure plutôt maintenant dans la section Passive Interface(s).
Notez par ailleurs que le réseau 192.168.1.0 figure toujours sous Routing for Networks, ce qui
signifie que ce réseau est encore inclus en tant qu'entrée de route dans les mises à jour RIP
envoyées à R2.

Remarque : tous les protocoles de routage prennent en charge la commande passive-


interface.
Toutes les interfaces peuvent également être rendues passives à l'aide de la commande
passive-interface default. Les interfaces qui ne doivent pas être passives peuvent être
réactivées à l'aide de la commande no passive-interface.

Propagation d’une route par défaut


Reportez-vous à la figure 1. Dans ce scénario, R1 comporte une connexion unique à un
fournisseur de services. Par conséquent, tout ce qu'il faut à R1 pour accéder à Internet, c'est
une route statique par défaut sortant de l'interface Serial 0/0/1.

Des routes statiques par défaut similaires peuvent être configurées sur R2 et R3, mais il est
beaucoup plus intéressant en matière d'évolutivité de l'entrer une fois sur le routeur de
périphérie R1 et de demander ensuite à R1 de la propager à tous les autres routeurs au moyen
du protocole RIP. Pour assurer la connectivité Internet de tous les autres réseaux dans le
domaine de routage RIP, la route statique par défaut doit être annoncée à tous les autres
routeurs qui utilisent le protocole de routage dynamique.

Pour propager une route par défaut, le routeur de périphérie doit être configuré avec les
éléments suivants :

 Une route statique par défaut au moyen de la commande ip route 0.0.0.0 0.0.0.0 exit-
intf next-hop-ip.

 La commande de configuration de routeur default-information originate. Cette


commande indique au routeur R1 de créer des informations par défaut, en propageant
la route par défaut statique dans les mises à jour RIP.

L'exemple de la Figure 2 configure une route statique par défaut entièrement spécifiée vers le
fournisseur de services et ensuite la route est diffusée par le protocole RIP. Remarquez que
R1 dispose désormais d'une passerelle de dernier recours et que la route par défaut est
installée dans sa table de routage.
Routage dynamique à état de liens
Fonctionnement du protocole de routage à état de liens
Protocoles du plus court chemin
Les protocoles de routage à état de liens sont également connus sous le nom de protocoles du
plus court chemin et sont élaborés à partir de l'algorithme du plus court chemin (SPF)
d'Edsger Dijkstra. L'algorithme SPF sera expliqué plus en détail dans une section ultérieure.

Les protocoles de routage à état de liens IPv4 sont présentés dans la figure :

 Protocole OSPF (Open Shortest Path First)

 Protocole IS-IS (Intermediate System-to-Intermediate System)

Les protocoles de routage à état de liens ont la réputation d'être beaucoup plus complexes que
leurs équivalents à vecteur de distance. Cependant, les fonctionnalités de base et la
configuration des protocoles de routage à état de liens sont également simples.
Tout comme les protocoles RIP et EIGRP, les opérations de base du protocole OSPF peuvent
être configurées au moyen des éléments suivants :

 La commande de configuration router ospf process-id

 La commande network pour annoncer les réseaux

Algorithme de dijkstra
Tous les protocoles de routage à état de liens appliquent l'algorithme de Dijkstra pour calculer
le meilleur chemin pour la route. Cet algorithme est en général désigné sous le nom
d'algorithme SPF. Cet algorithme utilise le coût total de chaque chemin, de la source à la
destination, afin de déterminer le coût total de la route.
Dans le schéma, chaque chemin est étiqueté avec une valeur de coût arbitraire. Le coût du
plus court chemin pour que R2 envoie des paquets vers le réseau local attaché à R3
correspond à 27. Chacun d'eux détermine son propre coût vers chaque destination de la
topologie. En d'autres termes, chaque routeur exécute l'algorithme SPF et détermine le coût
depuis sa propre perspective.

Remarque : la présente section traite du coût, qui est déterminé par l'arborescence SPF. Pour
cette raison, les illustrations dans l'ensemble de cette section présentent les connexions de
l'arborescence SPF, et non la topologie. Tous les liens sont représentés par une ligne noire
continue.

Exemple SPF
La table dans la Figure 1 illustre le chemin le plus court et le coût cumulé pour accéder aux
réseaux de destination identifiés du point de vue de R1.
Le chemin le plus court n'est pas nécessairement celui qui comporte le moins de sauts. Par
exemple, regardez le chemin vers le réseau local R5. Vous pourriez penser que R1 envoie
directement les données vers R4 plutôt que vers R3. Cependant, le coût permettant d'atteindre
R4 directement (22) est plus élevé que le coût qui permet d'atteindre R4 via R3 (17)

Observez le chemin le plus court de chaque routeur pour atteindre chaque réseau local,
comme indiqué dans les Figures 2 à 5.
Mises à jour d'état de liens
Comment fonctionne exactement un protocole de routage à état de liens ? Dans les protocoles
de routage à état de liens, un lien désigne une interface de routeur. Les informations relatives
à l'état de ces liens sont appelées état de liens.

Examinez la topologie de la figure. Tous les routeurs de la topologie vont effectuer le


processus de routage à état de liens générique qui suit pour atteindre un état de convergence :

1. Chaque routeur prend connaissance de ses propres liens et des réseaux qui lui sont
connectés directement. Cette opération s'effectue en détectant qu'une interface se trouve dans
l'état up.

2. Chaque routeur est responsable de la détection de ses voisins sur les réseaux connectés
directement. Les routeurs à état de liens effectuent cette détection en échangeant des paquets
Hello avec d'autres routeurs à état de liens situés sur des réseaux connectés directement.

3. Chaque routeur construit un paquet LSP (Link-State Packet) contenant l'état de chacun des
liens connectés directement. Il procède en enregistrant toutes les informations pertinentes sur
chaque voisin, notamment l'ID du voisin, le type de lien et la bande passante.

4. Chaque routeur inonde tous les voisins avec des paquets LSP. Les voisins stockent tous les
paquets LSP reçus dans une base de données. Ensuite, ils diffusent les paquets LSP à leurs
voisins jusqu'à ce que tous les routeurs de la zone aient reçu ceux-ci. Chaque routeur stocke
une copie de chaque LSP reçu de ses voisins dans une base de données locale

5. Chaque routeur utilise la base de données pour élaborer une carte complète de la topologie
et calcule le meilleur chemin vers chaque réseau de destination. Le routeur possède ainsi une
carte complète s'apparentant à une carte routière de l'ensemble des destinations de la topologie
et des routes pour les atteindre. L'algorithme SPF sert à construire la carte de la topologie et à
déterminer le meilleur chemin vers chaque réseau.
Remarque : ce processus est identique à la fois pour OSPF pour IPv4 et OSPF pour IPv6.
Les exemples de cette section font référence au protocole OSPF pour IPv4.

Lien et état de liens


La première étape du processus de routage à état de liens consiste à faire en sorte que chaque
routeur prenne connaissance de ses propres liens et de ses propres réseaux connectés
directement. Lorsqu'une interface de routeur est configurée avec une adresse IP et un masque
de sous-réseau, elle devient partie intégrante de ce réseau.

Consultez la topologie dans la Figure 1. Dans le cadre de cette discussion, supposons que le
routeur R1 ait préalablement été configuré et dispose d'une connectivité totale avec tous les
voisins. Toutefois, une brève coupure de courant est survenue sur le routeur R1 et ce dernier a
dû redémarrer.

Pendant le démarrage, R1 charge le fichier de configuration initiale qui a été enregistré.


Lorsque les interfaces précédemment configurées deviennent actives, R1 prend connaissance
de ses propres réseaux connectés directement. Quels que soient les protocoles de routage
utilisés, ces réseaux connectés directement figurent à présent comme entrées dans la table de
routage.

Comme pour les protocoles à vecteur de distance et les routes statiques, l'interface doit être
correctement configurée avec une adresse IPv4 et un masque de sous-réseau, et le lien doit
être à l'état actif (up) avant que le protocole de routage à état de liens puisse le détecter.
Comme avec les protocoles à vecteur de distance, l'interface doit être incluse dans une des
instructions de configuration de routeur network avant de pouvoir participer au processus
d'état de liens.

La figure 1 montre R1 lié à quatre réseaux connectés directement :

 FastEthernet 0/0 - 10.1.0.0/16

 Serial 0/0/0 - 10.2.0.0/16

 Serial 0/0/1 - 10.3.0.0/16

 Serial 0/1/0 - 10.4.0.0/16

Comme l'illustrent les Figures 2 à 5, les informations d'état de liens comprennent :

 L'adresse IPv4 et le masque de sous-réseau de l'interface

 Le type de réseau, par exemple Ethernet (diffusion) ou lien série point à point

 Le coût du lien

 Les éventuels routeurs voisins sur ce lien


Remarque : l'implémentation Cisco du protocole OSPF indique la métrique de routage OSPF
comme coût du lien basé sur la bande passante de l'interface de sortie. Pour les besoins de ce
chapitre, nous emploierons des valeurs de coût arbitraires pour simplifier la démonstration.

Dites bonjour
La deuxième étape du processus de routage à état de liens consiste à faire en sorte que chaque
routeur se charge de répondre à ses voisins sur les réseaux connectés directement.

Les routeurs avec protocoles de routage à état de liens utilisent le protocole Hello pour
détecter les voisins sur ses liens. Un voisin est un routeur qui prend en charge le même
protocole à état de liens.

La figure ci-dessous illustre le processus de découverte de voisins à état de liens à l'aide de


paquets Hello.

Dans la figure, R1 envoie des paquets hello à partir de ses liens (interfaces) pour détecter la
présence de voisins. R2, R3 et R4 répondent au paquet Hello avec leurs propres paquets
Hello, les routeurs étant configurés avec le même protocole de routage à état de liens. Il n'y a
pas de voisin sur l'interface FastEthernet 0/0. Comme R1 ne reçoit pas de paquet Hello sur
cette interface, il ne poursuit pas les étapes de processus de routage à état de liens sur le lien
FastEthernet 0/0.

Lorsque deux routeurs à état de liens apprennent qu'ils sont voisins, ils forment une
contiguïté. Ces petits paquets Hello continuent de s'échanger entre deux voisins contigus, et
font office de fonction de veille pour surveiller l'état du voisin. Si un routeur cesse de recevoir
des paquets Hello d'un voisin, ce dernier est considéré comme injoignable et la contiguïté est
interrompue.

Création du LSP (paquet à état de liens)


La troisième étape du processus de routage à état de liens consiste à faire en sorte que chaque
routeur construise un LSP (Link-State Packet) contenant l'état de chaque lien connecté
directement.

Une fois qu'un routeur a établi des contiguïtés, il est en mesure de créer des paquets LSP
contenant des informations à état de liens par rapport à ses propres liens. Une version
simplifiée du paquet LSP de R1 affiché dans la figure contient les éléments suivants :

1. R1 ; réseau Ethernet ; 10.1.0.0/16 ; coût 2

2. R1 -> R2 ; réseau série point à point ; 10.2.0.0/16 ; coût 20

3. R1 -> R3 ; réseau série point à point ; 10.3.0.0/16 ; coût 5

4. R1 -> R4 ; réseau série point à point ; 10.4.0.0/16 ; coût 20

Inondation de LSP
La quatrième étape du processus de routage à état de liens consiste à faire en sorte que chaque
routeur diffuse le LSP à tous ses voisins, qui vont alors stocker l'ensemble des LSP reçus dans
une base de données.

Chaque routeur diffuse ses informations d'états de liens à l'ensemble des routeurs à état de
liens dans la zone de routage. Lorsqu'un routeur reçoit un paquet LSP d'un routeur du
voisinage, il l'envoie immédiatement à toutes les autres interfaces, sauf à celle qui l'a reçu au
départ. Ce processus crée un effet de diffusion de LSP à partir de tous les routeurs de la zone
de routage.

La figure ci-dessous illustre l'inondation de paquets LSP.

Dans la figure, notez la façon dont les paquets LSP sont diffusés presque immédiatement
après avoir été reçus sans calculs intermédiaires. Les protocoles de routage à état de liens
calculent l'algorithme SPF au terme de l'inondation. Par conséquent, les protocoles de routage
à état de liens parviennent à une convergence très rapidement.

Souvenez-vous que les paquets LSP n'ont pas besoin d'être envoyés de façon périodique. Un
LSP doit être envoyé uniquement :

 Lors du démarrage initial du processus de protocole de routage sur ce routeur (par


exemple, le redémarrage du routeur)

 Lorsque la topologie a été modifiée (par exemple, en cas d'activation ou de


désactivation d'un lien ou d'établissement ou de rupture d'une contiguïté entre voisins)

Outre les données d'état de liens, un paquet LSP contient également d'autres informations, par
exemple des numéros d'ordre et des données chronologiques, afin d'aider à gérer le processus
d'inondation. Ces informations sont utilisées par chaque routeur pour déterminer si celui-ci a
déjà reçu le paquet LSP provenant d'un autre routeur ou si le paquet LSP contient de
nouvelles informations, par rapport à la base de données d'états de liens. Ce processus permet
à un routeur de conserver uniquement les informations à jour dans sa base de données d'états
de liens.
Création de la base de données d’états de liens
L'étape finale du processus de routage d'état de liens est la suivante : chaque routeur utilise la
base de données pour créer une carte topologique complète et calcule le meilleur chemin vers
chaque réseau de destination.

Par la suite, tous les routeurs reçoivent un paquet LSP de chaque autre routeur à état de liens
dans la zone de routage. Les LSP sont stockés dans la base de données d'états de liens.

L'exemple de la figure affiche le contenu de la base de données d'états de liens de R1.

Après le processus d'inondation, R1 a recueilli les informations d'état de liens relatives à


chaque routeur de sa zone routage. Notez que R1 inclut également ses propres informations
d'état de liens dans sa base de données d'états de liens.

Lorsque la base de données d'états de liens est complète, R1 peut utiliser cette dernière ainsi
que l'algorithme SPF (short path first) pour calculer le chemin préféré ou le plus court de
chaque réseau résultant dans l'arborescence SPF.

Elaboration de l’arborescence SPF


Chaque routeur de la zone de routage utilise la base de données d'états de liens et
l'algorithme SPF pour construire l'arborescence SPF.

Par exemple, grâce aux informations d'état de liens de tous les autres routeurs, R1 est en
mesure de construire une arborescence SPF du réseau. Pour commencer, l'algorithme SPF
interprète les paquets LSP de chaque routeur pour identifier les réseaux et les coûts associés.

Dans la Figure 1, R1 identifie ses réseaux directement connectés et les coûts.


Dans les Figures 2 à 5, R1 continue à ajouter tous les réseaux inconnus et les coûts associés à
l'arborescence SPF. Notez que R1 ignore tous les réseaux qu'il a déjà identifiés.
L'algorithme SPF calcule ensuite les chemins les plus courts pour atteindre chaque réseau
individuel résultant dans l'arborescence SPF comme indiqué dans la Figure 6. R1 possède
maintenant une topologie complète de la zone d'état de liens.

Chaque routeur construit sa propre arborescence SPF indépendamment des autres routeurs.
Pour garantir un routage approprié, les bases de données d'états de liens utilisées pour
élaborer ces arborescences restent identiques sur tous les routeurs.

Ajout de routes OSPF dans la table de routage


Grâce aux informations de plus court chemin déterminées par l'algorithme SPF, les chemins
peuvent maintenant être ajoutés à la table de routage. La figure illustre les routes qui ont été
ajoutées à présent à la table de routage IPv4 de R1.

La table de routage contient également toutes les routes et tous les réseaux connectés
directement provenant d'autres sources, par exemple les routes statiques. Les paquets sont
désormais acheminés en fonction de ces entrées dans la table de routage.
Pourquoi utiliser des protocoles de routage à état de liens ?
Comme le montre la figure, les protocoles de routage à état de liens offrent plusieurs
avantages par rapport aux protocoles de routage à vecteur de distance.

 Élaboration d'une carte topologique - Les protocoles de routage à état de liens créent une
carte topologique ou une arborescence SPF de la topologie du réseau. Les protocoles de
routage à état de liens échangeant des états de liens, l'algorithme SPF peut construire une
arborescence SPF du réseau. En utilisant l'arborescence SPF, chaque routeur peut déterminer
le plus court chemin vers chaque réseau de façon indépendante.

 Convergence rapide - À la réception d'un paquet LSP, les protocoles de routage à état de


liens diffusent immédiatement le paquet LSP sur toutes les interfaces, à l'exception de celle
sur laquelle il a reçu le paquet LSP. En revanche, le protocole RIP doit traiter chaque mise à
jour de routage et chaque mise à jour de sa table de routage avant de les envoyer vers
d'autres interfaces.

 Mises à jour pilotées par événement - Après la diffusion initiale des paquets LSP, les
protocoles de routage à état de liens n'envoient un paquet LSP que lorsqu'un changement de
topologie intervient. Ce dernier ne contient que les informations relatives au lien concerné.
Contrairement à certains protocoles de routage à vecteur de distance, les protocoles de
routage à état de liens n'envoient pas des mises à jour périodiques.

 Conception hiérarchique - Les protocoles de routage à état de liens utilisent le concept de


zones. Plusieurs zones créent une structure de réseau hiérarchique, ce qui permet une
meilleure agrégation (récapitulation) des routes et l'isolement des problèmes de routage
dans une zone.

Les protocoles à état de liens présentent également quelques inconvénients en comparaison


avec les protocoles de routage à vecteur de distance :
 Besoins en matière de mémoire - Les protocoles à état de liens nécessitent des capacités
mémoire supplémentaires pour créer et mettre à jour la base de données d'états de liens et
l'arborescence SPF.

 Besoins en matière de traitement - Les protocoles à état de liens peuvent également


nécessiter davantage de temps processeur que leurs homologues à vecteur de distance.
L'algorithme SPF a besoin de davantage de temps processeur que les algorithmes à vecteur
de distance tels que Bellman-Ford, car les protocoles à état de liens construisent une carte
topologique complète.

 Besoins en matière de bande passante - La diffusion de paquets à état de liens peut affecter
la bande passante disponible sur le réseau de plusieurs façons. Il se peut que cela ne se
produise que pendant le démarrage initial des routeurs, mais peut s'avérer problématique
sur les réseaux instables.

Inconvénients des protocoles à état de liens


Les protocoles de routage à état de liens modernes sont conçus pour minimiser les effets sur la
mémoire, l'unité centrale et la bande passante. L'utilisation et la configuration de plusieurs
zones permettent de réduire la taille des bases de données d'états de liens. Plusieurs zones
permettent également de limiter la quantité de données à état de liens diffusées sur un
domaine et l'envoi des paquets LSP uniquement aux routeurs qui en ont besoin. Lorsqu'une
modification de la topologie se produit, seuls les routeurs de la zone concernée reçoivent le
paquet LSP et exécutent l'algorithme SPF. Cela peut permettre d'isoler un lien instable dans
une zone spécifique du domaine de routage.

Par exemple, dans la figure, il existe trois domaines de routage différents : zone 1, zone 0 et
zone 51. Si un réseau de la zone 51 tombe en panne, le paquet LSP contenant les informations
sur le lien interrompu est uniquement diffusé vers les autres routeurs de cette zone. Seuls les
routeurs de la zone 51 doivent mettre à jour leurs bases de données d'états de liens, ré-
exécuter l'algorithme SPF, créer une nouvelle arborescence SPF et mettre à jour leurs tables
de routage. Les routeurs des autres zones découvrent que cette route est interrompue, mais par
un type de paquet LSP ne nécessitant pas la ré-exécution de leur algorithme SPF. Les routeurs
des autres zones peuvent mettre à jour leurs tables de routage directement.
Protocoles utilisant l’état de lien
Il n'existe que deux protocoles de routage à état de liens, OSPF et IS-IS.

Le protocole OSPF (Open Shortest Path First) est l'implémentation la plus répandue. Il a été
conçu par le groupe de travail OSPF de l'IETF (Internet Engineering Task Force). Le
développement du protocole OSPF a commencé en 1987 ; il en existe aujourd'hui deux
versions :

 OSPFv2- OSPF pour les réseaux IPv4 (RFC 1247 et RFC 2328)

 OSPFv3- OSPF pour les réseaux IPv6 (RFC 2740)

Remarque : grâce à la fonctionnalité de familles d'adresses OSPFv3, OSPFv3 prend en


charge à la fois les protocoles IPv4 et IPv6.

Le protocole IS-IS a été conçu par l'Organisation internationale de normalisation (ISO) et est


décrit dans la norme ISO 10589. La première version de ce protocole de routage a été
développée par la Digital Equipment Corporation (DEC) et est connue sous le nom de
DECnet Phase V. Radia Perlman était le concepteur en chef du protocole de routage IS-IS.

Il était à l'origine conçu pour l'ensemble de protocoles OSI et non pour TCP/IP. Par la suite,
Integrated IS-IS, ou Dual IS-IS, a intégré la prise en charge des réseaux IP. Bien qu'IS-IS soit
connu comme le protocole de routage de la plupart des FAI et opérateurs télécom, un nombre
croissant de sociétés commencent à l'utiliser.

Les protocoles OSPF et IS-IS ont beaucoup de points communs, mais présentent également de
nombreuses différences. OSPF et IS-SF ont chacun leurs partisans, qui discutent et débattent
des avantages respectifs d'un protocole de routage sur l'autre. Les deux protocoles offrent les
fonctions de routage nécessaires.

La table de routage
Parties d'une entrée de route IPv4
Entrée de table de routage
La topologie illustrée dans la Figure 1 est utilisée comme topologie de référence pour cette
section. Notez que dans la topologie :
 R1 est le routeur de périphérie qui se connecte à Internet. Par conséquent, il propage une
route statique par défaut vers R2 et R3.

 R1, R2 et R3 contiennent des réseaux discontinus séparés par un autre réseau par classe.

 R3 introduit en outre une route de super-réseau 192.168.0.0/16.

La Figure 2 affiche la table de routage IPv4 de R1 avec des routes connectées directement,
statiques et dynamiques.

Remarque : la hiérarchie de table de routage de Cisco IOS était à l'origine mise en œuvre


avec le schéma de routage par classe. Bien que la table de routage incorpore à la fois
l'adressage par classe et sans classe, la structure globale se base toujours sur le schéma par
classe.

Entrées connectées directement


Comme indiqué dans la Figure 1, la table de routage de R1 contient trois réseaux connectés
directement. Remarquez que deux entrées de la table de routage sont automatiquement créées
lorsqu'une interface de routeur active est configurée avec une adresse IP et un masque de
sous-réseau.

La Figure 2 illustre une des entrées de la table de routage sur R1 pour le réseau connecté
directement 172.16.1.0. Ces entrées ont été automatiquement ajoutées à la table de routage
lorsque l'interface GigabitEthernet 0/0 a été configurée et activée. Les rapports contiennent les
informations suivantes :

 Origine de la route : indique comment la route a été apprise. Les interfaces


connectées directement ont deux codes d'origine de la route. C signale un réseau
connecté directement. Les réseaux connectés directement sont automatiquement créés
lorsqu'une interface est configurée à l'aide d'une adresse IP et activée. L indique qu'il
s'agit d'une route locale. Les routes locales sont automatiquement créées chaque fois
qu'une interface est configurée avec une adresse IP et est activée.

 Réseau de destination : adresse du réseau distant et façon dont ce réseau est connecté.

 Interface de sortie : identifie l'interface de sortie à utiliser lors du transfert de paquets


au réseau de destination.

Remarque : les entrées de la table de routage locale ne sont pas apparues dans les tables de
routage avant la version 15 d'IOS.
Un routeur comporte généralement plusieurs interfaces configurées. La table de routage
stocke des informations à la fois sur les routes connectées directement et les routes distantes.
Comme avec les réseaux connectés directement, la source de la route indique comment la
route a été découverte. Par exemple, les codes courants des réseaux distants sont les suivants :

 S – Indique que la route a été créée manuellement par un administrateur pour atteindre
un réseau spécifique. Il s'agit d'une route statique.

 D – Indique que la route a été apprise dynamiquement à partir d'un autre routeur au
moyen du protocole de routage EIGRP.

 O – Indique que la route a été apprise dynamiquement à partir d'un autre routeur au
moyen du protocole de routage OSPF.

 R – Indique que la route a été apprise dynamiquement à partir d'un autre routeur au
moyen du protocole de routage RIP.

Entrées de réseaux distants


La figure illustre une entrée de table de routage IPv4 sur R1 pour la route vers le réseau
distant 172.16.4.0 sur R3. L'entrée identifie les informations suivantes :

 Origine de la route : indique comment la route a été apprise.

 Réseau de destination : identifie l'adresse du réseau distant.

 Distance administrative : indique la fiabilité de l'origine de la route.

 Métrique : indique la valeur attribuée pour atteindre le réseau distant. Les valeurs
inférieures indiquent les routes préférées.

 Tronçon suivant : indique l'adresse IPv4 du prochain routeur auquel transférer le


paquet.

 Horodatage de route : détermine à quel moment la route a été détectée pour la


dernière fois.

 Interface de sortie : identifie l'interface de sortie à utiliser pour transférer un paquet


vers la destination finale.
Routes IPv4 apprises dynamiquement
Termes de la table de routage
Une table de routage créée de façon dynamique fournit de nombreuses informations, comme
le montre la figure. Par conséquent, il est essentiel de comprendre le résultat généré par la
table de routage. Des conditions spéciales sont appliquées lors de la présentation du contenu
d'une table de routage.

La table de routage IP Cisco n'est pas une base de données linéaire. La table de routage est en
fait une structure hiérarchique utilisée pour accélérer le processus de recherche lors de la
localisation de routes et du transfert de paquets. La hiérarchie de cette structure comprend
plusieurs niveaux.

Les routes sont décrites selon les termes suivants :

 meilleure route

 route de niveau 1

 route parent de niveau 1

 routes enfant de niveau 2

Meilleure route
Une meilleure route est une entrée de table de routage qui contient soit une adresse IPv4 de
tronçon suivant, soit une interface de sortie. Les routes connectées directement, les routes
apprises de manière dynamique et les routes locales sont considérées comme étant de
meilleures routes.
Dans la figure, les zones mises en évidence sont des exemples de meilleures routes. Notez que
toutes ces routes spécifient une adresse IPv4 de tronçon suivant ou une interface de sortie.

Route de niveau 1
Une route de niveau 1 est une route possédant un masque de sous-réseau inférieur ou égal au
masque par classe de l'adresse réseau. Par conséquent, une route de niveau 1 peut être :

 Une route de réseau : une route de réseau est une route dotée d'un masque de sous-
réseau égal à celui du masque par classe.

 Une route de super-réseau : une route de super-réseau est une adresse réseau avec un
masque inférieur au masque par classe, par exemple une adresse récapitulative.

 Une route par défaut : une route par défaut est une route statique avec
l'adresse 0.0.0.0/0.

La source d'une route de niveau 1 peut être un réseau connecté directement, une route statique
ou un protocole de routage dynamique.

La Figure 1 illustre en quoi les routes de niveau 1 sont également de meilleures routes.
La Figure 2 illustre les routes de niveau 1.

Route parent de niveau 1


Comme le montre la Figure 1, une route parent de niveau 1 est une route réseau de niveau 1
divisée en sous-réseaux. Une route parent ne peut jamais être une meilleure route.
La Figure 2 illustre les routes parent de niveau 1 dans la table de routage de R1. La table de
routage fournit essentiellement un en-tête pour les sous-réseaux spécifiques qu'elle contient.
Chaque entrée affiche l'adresse réseau par classe, le nombre de sous-réseaux et le nombre de
masques de sous-réseau différents correspondant aux subdivisions de l'adresse par classe.

Route enfant de niveau 2


Une route enfant de niveau 2 est une route correspondant à un sous-réseau d'une adresse
réseau par classe. Comme le montre la Figure 1, une route parent de niveau 1 est une route
réseau de niveau 1 divisée en sous-réseaux. Les routes parent de niveau 1 contiennent des
routes enfant de niveau 2, comme illustré dans la Figure 2.

À l'instar d'une route de niveau 1, la source d'une route de niveau 2 peut être un réseau
connecté directement, une route statique ou une route apprise dynamiquement. Les routes
enfant de niveau 2 sont également de meilleures routes.

Remarque : n'oubliez pas que la hiérarchie des tables de routage dans Cisco IOS se base sur
un schéma de routage par classe. Une route parent de niveau 1 est l'adresse réseau par classe
de la route de sous-réseau. Cela est vrai même si un protocole de routage sans classe est la
source de la route de sous-réseau.

La Figure 3 indique les routes enfant dans la table de routage de R1.

Processus de recherche de route IPv4


Processus de recherche de route
Lorsqu'un paquet arrive sur une interface de routeur, le routeur examine l'en-tête IPv4,
identifie l'adresse IPv4 de destination et poursuit avec le processus de recherche de routeur.

Dans la Figure 1, le routeur examine les routes réseau de niveau 1 à la recherche de la


meilleure correspondance avec l'adresse de destination du paquet IPv4.

1. Si la meilleure correspondance est une meilleure route de niveau 1, la route est alors
utilisée pour transférer le paquet.
2. Si la meilleure correspondance est une route parent de niveau 1, passez à l'étape suivante.

Dans la Figure 2, le routeur examine les routes enfant (les routes de sous-réseau) de la route
parent à la recherche d'une meilleure correspondance.

3. En cas de correspondance avec une route enfant de niveau 2, ce sous-réseau est utilisé pour
transférer le paquet.

4. Si vous ne trouvez pas de correspondance avec une route enfant de niveau 2, passez à
l'étape suivante.

Dans la Figure 3, le routeur continue à rechercher des routes de super-réseau de niveau 1 dans
la table de routage, y compris la route par défaut, le cas échéant.

5. En cas de correspondance inférieure avec une route de super-réseau de niveau 1 ou une


route par défaut, le routeur utilise maintenant cette route pour transférer le paquet.
6. En cas d'absence de correspondance avec une route de la table de routage, le routeur
supprime le paquet.

Remarque : une route référençant uniquement une adresse IP de tronçon suivant mais pas
d'interface de sortie doit être convertie en route avec une interface de sortie. Une recherche
récurrente est effectuée sur l'adresse IP de tronçon suivant jusqu'à ce que la route soit
convertie en interface de sortie.

Meilleure route = correspondance la plus longue


Qu'entend-on par le routeur doit trouver la meilleure correspondance dans la table de
routage ? La meilleure correspondance est égale à la correspondance la plus longue.

Pour obtenir une correspondance entre l'adresse IPv4 de destination d'un paquet et une route
de la table de routage, l'adresse IPv4 du paquet et la route de la table de routage doivent
partager un certain nombre de bits les plus à gauche identiques. Le masque de sous-réseau de
la route dans la table de routage permet de déterminer le nombre minimum de bits les plus à
gauche qui doivent correspondre. N'oubliez pas qu'un paquet IPv4 ne contient que
l'adresse IPv4, et non le masque de sous-réseau.

La meilleure correspondance est la route de la table de routage qui possède le plus grand
nombre de bits les plus à gauche correspondants à ceux de l'adresse IPv4 de destination du
paquet. La route dotée du plus grand nombre de bits les plus à gauche correspondants (ou la
plus longue correspondance) constitue toujours la route préférée.

Dans la figure, un paquet est destiné à 172.16.0.10. Le routeur a trois routes possibles qui
correspondent à ce paquet : 172.16.0.0/12, 172.16.0.0/18 et 172.16.0.0/26. Parmi les trois
routes, 172.16.0.0/26 est celle qui présente la plus longue correspondance et elle est donc
choisie pour transférer le paquet. N'oubliez pas qu'une route est une correspondance
lorsqu'elle possède au minimum le nombre de bits correspondants indiqués par le masque de
sous-réseau de la route.

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