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Objet a

Dans l'enseignement de Jacques Lacan, l’objet a (lisez objet petit a) désigne


l'objet correspondant au désir, ne pouvant être désigné par aucun objet réel.

Introduction[modifier | modifier le code]
L’objet a fut développé par le psychanalyste Jacques Lacan à partir de la notion
de l'objet pulsionnel chez Sigmund Freud et de l'objet transitionnel chez Donald
Winnicott.
Il reprend de Platon l'idée d'un Agalma, objet représentant l'idée du Bien, et en
tire l'expression d'« objet a ». Cette expression décrit le désir comme
phénomène caché à la conscience, son objet étant un manque à être : il y a là
radicalisation de la théorie freudienne selon laquelle la libido se prête peu à la
satisfaction.
Il manque donc toujours quelque chose, et ce « quelque chose » ne peut
être symbolisé. Finalement, l'objet du désir s'identifie à la jouissance, qui se
détache du signifiant — cette empreinte acoustique liée à un concept et formant
avec lui un mot. L'objectif d'une cure psychanalytique serait précisément de
révéler au sujet cette vérité du manque indéfinissable, faisant tomber
l'aliénation.

Objet « pour le désir »[modifier | modifier le code]


L’objet a ne se comprend qu'à bien noter la particularité du désir. C'est la raison
même de l'emploi d'une expression mathématique, qui se veut rendre compte
de la difficulté de parler de cet objet, pourtant présent partout dans la pratique
du psychanalyste. Il est, en ce sens, extension de la pétition de principe que
constitue la pulsion.
Besoin et désir chez Freud[modifier | modifier le code]
Freud considère que le nourrisson éprouve une première expérience de
satisfaction qu'il recherche par la suite. Cette expérience est celle d'un besoin,
la faim, comblé. Le bébé a donc d'abord des sensations corporelles
déplaisantes et sa première rencontre avec le monde, au sens de première
représentation, selon Piera Aulagnier, sera l'expérience de satisfaction, ce vécu
de plaisir lié au sein maternel.
Le nourrisson ayant de nouveau faim réinvestit l'image mnésique de
l'expérience de satisfaction. Il ne s'agit pas simplement d'une nostalgie au sens
habituel : le nourrisson satisfait sa faim de manière hallucinatoire, il revit
l'expérience de satisfaction, il hallucine le sein maternel comme, de nouveau,
présent. Cela constituera pour un temps le moyen de satisfaire la tension
pulsionnelle.
Mais l'image mnésique étant réinvestie, cette hallucination s'avère de moins en
moins efficace à combler le manque. Aussi le nourrisson est-il voué à désirer :
l'excitation refusant de s'effacer si simplement, la décharge ne venant pas, le
nourrisson découvre le désir. Cette première approche appuie sur la différence
entre pulsion d'auto-conservation et libido, pulsions sexuelles. Le bébé a
d'abord eu besoin de remplir une fonction biologique, la survie, l'alimentation, et
il en vient à avoir soif de satisfaction pulsionnelle.
Sándor Ferenczi travaillera ce modèle quant aux différents modes de
satisfaction, comme le mode hallucinatoire, ce qui l'amènera à distinguer dans
cet originaire différentes phases de toute-puissance — toute-puissance
puisque, au début, la satisfaction est bien là.
Besoin, désir et demande[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Besoin désir demande.
Lacan reconsidère plus largement ce modèle. Il repense le nourrisson qui a
faim et qui sera comblé. Non seulement la première expérience de satisfaction
soulage la faim, mais le nourrisson vivra un en plus de plaisir qui correspond à
ce que la mère apporte au-delà du bon lait, soit les caresses, les mots... Ceci
amènera à la demande, à demander à la mère cet en plus, à réclamer en visant
finalement l'amour. La demande est essentiellement demande d'amour, elle est
sans fond, puisqu'elle ne vise aucun objet.
Le désir se situe entre ces deux pôles : besoin et demande. L'objet pulsionnel,
qui ne coïncide avec aucun objet réel, ne coïncide pas non plus avec le désir,
qui se manifeste par le biais de l'objet pulsionnel sans qu'il s'agisse de l'objet du
désir susceptible de le satisfaire. L’objet a est objet pour le désir, il est une
forme d'expression, bien que le désir ne se demande pas.
L’objet a est la formalisation, inspirée par les mathématiques, de cet objet du
désir que le psychanalyste ne trouve nulle part.

La lathouse, une modalité capitaliste de


l'objet a[modifier | modifier le code]
Dans le séminaire XVII, Lacan nomme lathouse, de léthé (oubli) et aletheia
(vérité), l'objet a banal de consommation pouvant devenir la chose la plus
effrayante sur la vérité du désir. « Le monde est de plus en plus peuplé de
lathouses », « des menus objets petit a que vous allez rencontrer en sortant sur
le pavé à tous les coins de rue, derrière toutes les vitrines, dans ce
foisonnement de ces objets faits pour causer votre désir, pour autant que c'est
la science qui nous gouverne ». « La lathouse n'a pas du tout de raison de se
limiter dans sa multiplication » ayant « une position impossible à tenir »1,2. Mais
si l'objet a est une plus-value, la lathouse est une moins value 3.

Apport fondamental[modifier | modifier le code]


Lacan précisera l'importance de cet apport théorique qu'est l'objet a : ce
concept serait révélateur de l'essentiel de la démarche lacanienne. On peut en
témoigner en ce que son élaboration s'inscrivit dans la lignée du
développement émis par d'autres analystes, mais également à l'encontre
d'autres théories et enfin comme aboutissement des réflexions quant au désir,
au manque, au symbolique.
Apports d'autres analystes[modifier | modifier le code]
Avant de présenter le déroulement de la théorie lacanienne, il faut rappeler que
l’objet a fait suite à une longue élaboration théorique post-freudienne. Alors que
Sigmund Freud décrit des pulsions, partielles, et travaillant indépendamment
les unes des autres, et qu'il considère par ailleurs d'autres objets que l'objet
pulsionnel, soit, dans certains textes, l'objet au sens psychologique classique,
les psychanalystes par la suite reverront ce statut objectal.
Karl Abraham inaugure l'expression d'objet partiel, soit un objet de la pulsion
qui ne vise qu'une partie de l'autre — un exemple d'objet partiel serait,
justement, le sein. Melanie Klein fera grand usage de cet objet partiel, et en fera
le lien avec les positions psychiques, formes radicalement différentes
de relation d'objet.
Donald Winnicott théorise quant à lui un objet transitionnel, ni interne ni externe,
mais ouvrant une surface d'entre-deux, un espace de transition entre moi et
l'autre. Cet objet se comprend surtout comme rudiment de phénomènes
culturels qui ne pourront s'entendre que comme transitionnels.
Manques[modifier | modifier le code]
La théorisation lacanienne des trois catégories Réel, symbolique et
imaginaire pose trois formes différentes du manque, visant à relativiser la place
de la frustration. Ces trois manques sont donc la frustration, la castration ainsi
que la privation — des trois, la castration se fait le plus fondamental.
La frustration est le manque imaginaire d'un objet réel. Cette frustration
intéresse in fine assez peu le psychanalyste, qui se tourne plutôt vers le
manque symbolique d'un objet imaginaire, qu'est la castration — quant au
manque réel d'un objet symbolique, Lacan reprend le concept de privation.
Cette description à première vue énigmatique du manque resserre la
psychanalyse sur l'étude de la castration.
Cette étude de la castration, évidemment corollaire au complexe d'Œdipe,
inscrit la pensée de Jacques Lacan à l'encontre de la théorie de la relation
d'objet et de l'egopsychology. Le manque essentiel serait un manque
symbolique, et la relation à l'autre comme l'idée d'un défaut d'adaptation
du Moi ne sauraient en rendre compte.
Sans représentation : théorie de l'objet[modifier | modifier le code]
Si Lacan commence par pointer sur l'autre comme imaginaire, alter ego tout
semblable à la personne, sur le modèle du stade du miroir qui inaugure le
spéculaire, il en vient par la suite à fonder un objet, lié au désir,
et inspécularisable.
« La mosaïque des objets a est rendue impropre à toute moïsation »
S'il y a donc un autre, objet de l'imaginaire et objet d'identification, l’objet
a désigne l'objet pour le désir, l'objet cause du désir. Lacan en donne une
première liste : mamelon, scybale, phallus, flot urinaire — le phallus étant ici
l'objet imaginaire phallique. L'objet a s'appuie sur une césure corporelle,
telle qu'en constituent les lèvres, la marge de l'anus, le sillon pénien, la
fente palpébrale, le cornet de l'oreille. Mais Lacan y ajoute ensuite
le phonème, le regard, la voix, et le rien.
À partir de sa distinction entre besoin, désir et demande, et à partir de
pulsions partielles décrites par Freud, Lacan systématise la théorie de
l'objet.

 Objet oral : objet de la demande à l'Autre


 Objet anal : objet de la demande de l'Autre
 Objet scopique : objet du désir à l'Autre
 Objet vocal : objet du désir de l'Autre
Cette systématisation de la théorie de l'objet, au plus proche de la notion
d'objet partiel, définit la pulsion comme l’« écho dans le corps du fait qu'il y
a un dire » (Séminaire XXIV).
Objet a, Rien et Jouissance[modifier | modifier le code]
L'essence paradoxale de l'objet a se révèle dans le rien, ce rien qui manque
pourtant au réel. Ce rien est donc bien là et « porte à l'instauration de l'acte
analytique » (Séminaire XXV). Si le désir est rapport à l'autre,
la jouissance (héritée de Hegel) est rapport à l'objet.
La jouissance est donc rapport à l'objet, mais aussi référente du langage et
du corps. Ce dernier s'entend comme Autre de la jouissance, par opposition
à l'Autre du langage. Ces deux là sont séparées par l’objet a, qui tient tant
du corps que du hors-corps.
Cette théorisation difficile éclaire la formule, plus abordable, et plus célèbre,
à propos de
« L'amour qui consiste à donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en
veut pas » (Séminaire X).

Références[modifier | modifier le code]
1. ↑ http://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0607281739.html [archive]
2. ↑ http://www.acheronta.org/acheronta7/gadgets-fr.html [archive]
3. ↑ http://cerclepsychanalytique-paris.fr/conferences/linterpretation-desir-lobjet-petit/ 
[archive]

Liens internes[modifier | modifier le code]

 Objet pulsionnel, Objet transitionnel


 Réel, symbolique et imaginaire
 Approche lacanienne de la psychose
 Pour sa phénoménologie : Maurice Merleau-Ponty
Bibliographie[modifier | modifier le code]

 Paul-Laurent Assoun, Lacan, Paris, PUF, 2003


 Joël Dor, Introduction à la lecture de Lacan, Tome I
 Lacan, Séminaire IV, La relation d'objet
 Lacan, Séminaire X, L'angoisse
 Guy Le Gaufey, L'objet a, Approches de l'invention de Lacan, Paris,
EPEL, 2012
 Lucchelli, Juan Pablo, Introduction à l'objet a de Lacan, Paris, éd.
Michèle, 2020

L’interprétation du terme courant ἄγαλμα est certes difficile mais la conviction qu’il désigne
une « statue », aujourd’hui répandue parfois au prix de toute évidence, ne fait qu’accroître
la confusion. Or un examen attentif du corpus épigraphique montre que, dans l’ensemble
de l’espace grec jusqu’aux premiers temps de l’époque romaine, le terme ἄγαλμα s’applique
à des objets de toute sorte, parmi lesquels des statues, et n’est synonyme ni de « statue » en
particulier ni non plus « d’offrande » en général. De fait il ne désigne pas un objet en tant
que réalité matérielle mais un objet en tant que s’y applique une notion spécifique : l’objet
défini comme ἄγαλμα est en quelque sorte le support au travers duquel se noue la relation
entre les hommes et les dieux, ce qui rend sa présence indispensable dans l’espace sacré.

ENTRÉES D'INDEX
Mots clés :
 statue, offrande, éclat, dôron, charis
Keywords :
 statue, offering, brightness, dôron, charis

TEXTE INTÉGRAL
1À la fin du V  siècle avant J.-C. à Athènes le terme ἄγαλμα
e

s’appliquait aux « statues représentant les dieux », ainsi cet


exemple d’Aristophane, qui se moquait d’elles :
 1 Assemblée des femmes 778-783, où il est question de sortir
les meubles dans la rue.

ἀλλὰ λαμβάνειν | ἡμᾶς μόνον δεῖ νὴ Δία. Καὶ γὰϱ οἱ θεοί·


γνώσει δ'ἀπὸ τῶν χειϱῶν γε τῶν ἀγαλμάτων·
ὅταν γὰϱ εὐχώμεσθα διδόναι τἀγαθά,
ἕστηϰεν ἐϰτείνοντα τὴν χεῖϱ᾿ ὑπτίαν,
οὐχ ὥς τι δώσοντ᾿ ἀλλ᾿ ὅπως τι λήψεται1.

 2 Le terme ἄγαλμα (plur. ἀγάλματα) ne sera pas traduit, mais


transcrit agalma (plur. agalmata).
recevoir il ne nous faut faire que cela par Zeus ; ainsi font les
dieux. Tu t’en rendras compte en regardant les mains des
agalmata2, car quand nous les prions de nous accorder leurs
faveurs, elles sont là debout qui tendent le creux de la main non
pour donner mais pour recevoir.

 3 Voir par ex. E. KPIAPA, Νέο Λεξιϰό της Σύγχϱονης Δημοτιϰής


Γλώσσας, Athènes, 1995.

2Dans le corpus épigraphique de Délos et sur l’acropole


d’Athènes le terme ἄγαλμα semble en effet avoir le sens de
« statue de culte » à partir du IV  siècle. Pausanias, au II  p. C.,
e e

utilise encore partout ἄγαλμα dans cette acception, tandis


que le grec moderne, qui a conservé ce mot, l’emploie dans
un sens plus général : άγαλμα · γλυπτό ή χυτό ομοίωμα
ανθϱώπινης μοϱϕής ή ζώου3, « représentation sculptée ou
moulée d’une forme humaine ou animale ».
3Pourquoi faudrait-il donc s’interroger sur le terme ἄγαλμα si
l’on est sûr qu’il désignait partout une « statue
anthropomorphe » debout sur son socle ?
4La réponse se trouve dans les insuffisances des traductions
qui montrent que l’emploi de ἄγαλμα renvoie à une réalité
largement méconnue. Il arrive en effet que les traducteurs
hésitent, comme dans la clause finale d’une inscription
locrienne,
 4 Les chiffres entre parenthèses numérotent les dédicaces
selon leur ordre d’apparition.

 5 Vers 500 a.C., Naupacte, loi sur la répartition des


terres, IG IX 1  3, 609 B, lignes 22-25.
2

(1)4 [αἰ δὲ τοὶ] δαμιοϱγοὶ ϰεϱδαίνοιεν ἄλλο


το͂ν γεγϱαμένōν, hιαϱὸν τõ Ἀπόλλο-
νος : ἐχέτο ἄγαλμα δι’ ἐννέα ƒετ-
έον, ϰαὶ μὲ ποτιγϱάψαι ϰέϱδος5.

 6 Carl Darling BUCK, The Greek Dialects, Chicago, 1955, n° 59.

 7 Ulrich VON WILAMOWITZ, Sitzungsberichte der Deutschen


Akademie der Wissenschaft zu Berlin, 1927 ; G (...)

5où ἄγαλμα désigne pour les uns une  offrande « consacrée


à » Apollon6, pour les autres une statue dédiée à
Apollon  Echetos7, alors qu’anticipant sur cette enquête, une
traduction simple offrirait un sens plus satisfaisant – à ceci
près que la notion d’agalma reste à déterminer :
au cas où les démiurges feraient un autre gain que les gains
enregistrés, qu’il soit propriété sacrée d’Apollon ; (et que le dieu)
le détienne pendant neuf ans comme agalma ; et ne pas
enregistrer de gain supplémentaire.

6D’autres fois un usage systématique de « statue » conduit à


des traductions aberrantes, quand ἄγαλμα n’est pas tout
simplement supprimé.
7La difficulté est particulièrement évidente dans les
traductions des dialogues platoniciens, qui fourmillent
d’interprétations de ἄγαλμα arbitraires ou étranges. Dans sa
traduction du  Phèdre Léon Robin présente par exemple les
ϰόϱαι comme des « figurines » tandis que les ἀγάλματα
seraient des « statues des dieux »,
ἥ τε αὖ πηγὴ χαϱιεστάτη ὑπὸ τῆς πλατάνου ῥεῖ μάλα ψυχϱοῦ
ὕδατος, ὥστε γε τῷ ποδὶ τεϰμήϱασθαι. Νυμϕῶν τέ τινων ϰαὶ
Ἀχελῴου ἱεϱὸν ἀπὸ τῶν ϰοϱῶν τε ϰαὶ ἀγαλμάτων ἔοιϰεν εἶναι.

 8 Platon, Phèdre, 230b, traduction de Léon ROBIN, et note 1,


Paris, CUF, 1966.

Et encore, le charme sans pareil de cette source qui coule sous le


platane, la fraîcheur de son eau : il suffit de mon pied pour me
l’attester. C’est à des Nymphes, c’est à Achéloüs, si j’en juge par
ces figurines, par ces statues des dieux, qu’elle est sans doute
consacrée8.

8Le moins qu’on puisse dire est que ces traductions ne sont
pas éclairées par l’explication donnée en note :  statuettes
votives de terre cuite, figures en marbre d’Achéloüs, le patron
des eaux potables et des rivières.
9À chaque fois les traducteurs cherchent des aménagements,
comme dans cet épisode du  Banquet où Socrate est comparé
à un « silène » parce qu’il « contient des ἀγάλματα à
l’intérieur » : les « statues » sont alors réduites à la taille de
« statuettes ». On pourrait multiplier les exemples de ce
genre.
10Or il est clair que le terme ἄγαλμα n’a pas toujours servi à
désigner des statues. Dans l’épopée homérique par exemple il
désigne des objets divers, allant du cheval de Troie au collier
de Pénélope en passant par la jambe de Ménélas. À Sparte le
poète lyrique Alcman en fait un usage similaire ; Pindare
l’utilise pour désigner son chant. La tragédie attique et la
comédie d’Aristophane attestent encore une grande diversité
de sens.
 9 Epigrafia Greca II, Rome, 1969, p. 24.

11S’agirait-il d’une simple évolution sémantique au terme de


laquelle ἄγαλμα se serait spécialisé dans l’acception « statue
représentant un dieu » ? Cette explication, classique, est
toutefois insuffisante et Margherita Guarducci faisait
remarquer qu’en pleine époque hellénistique ἄγαλμα
signifie  l’objet sacré et en particulier l’objet votif  : «  ἄγαλμα
infatti significa propriamente la statua di culto, o anche, in
senso piu esteso, l’oggetto sacro e quindi, in particolare,
l’oggetto votivo  »9.
12Des siècles plus tard le lexique d’Hésychius donne du terme
ἄγαλμα une autre définition que « statue de culte » :
*<ἄγαλμα> · πᾶν ἐϕ’ ᾧ τις ἀγάλλεται, οὐχ ὡς ἡ συνήθεια
τὸ ξόανον, « agalma  : tout ce dont on s’enorgueillit, et non,
comme [on le dit] d’habitude, le xoanon  ». Et Athénée (V,
205f) qualifie d’ἀγάλματα εἰϰονιϰά, « iconiques », les statues
représentant des  souverains montrant par là que ἄγαλμα ne
suffit pas à désigner une représentation anthropomorphe.
13De fait le sens de « statue d’homme » paraît dériver de
l’habitude, prise à l’époque hellénistique et impériale
romaine, de décerner aux personnages en vue des ἰσόθεοι
τιμαί, « honneurs qui rendent égaux aux dieux ». Quant à la
tendance à croire que dans les textes anciens tout ἄγαλμα
serait à traduire par « statue » ou « statue de culte », elle doit
surtout être imputée à l’histoire de l’art occidental, en
particulier à celle de la sculpture, qui a longtemps privilégié
les statues humaines de marbre blanc comme l’héritage
suprême de la Grèce antique.
 10 Studies in the Treasure Record of Artemis
Brauronia, Stockholm, 1972, p. 215, n° 70.

14Il apparaît en tout cas que les difficultés de compréhension


du terme ἄγαλμα ne tiennent pas à la nature de l’objet auquel
il fait référence, qu’il s’agisse d’une statue de dieu, d’homme,
ou d’autre chose. De ce point de vue on appréciera à sa juste
valeur cette remarque de Tullia Linders : « ἄγαλμα est
souvent rapporté à la “statue de culte” d’un sanctuaire.
Cependant, étant donné la série multiple de significations,
cela peut signifier la (statue) dédiée  »10. En somme la
question posée est celle du  rapport qu’entretient la
notion  d’agalma avec l’objet à laquelle elle s’applique.
15Parce qu’il pose directement la question de ce rapport, le
corpus épigraphique, celui des dédicaces surtout quand elles
contiennent le mot ἄγαλμα, est particulièrement précieux. On
se limitera ici à l’étude des inscriptions les plus anciennes
jusqu’aux confins du classicisme.

Statues ?
 11 480-475 a.C. ? Athènes, Acropole, IG I  828 ; DAA 229 ;
3

Maria-Letizia LAZZARINI, Le formule delle d (...)

 12 Par ex. 600-575 a.C., ID 4 ; Lilian-Hamilton JEFFERY, The


Local Scripts of Archaic Greece, Oxford, (...)

 13 Cf. LAZZARINI 1976, n° 987, Θεσσαλοὶ τὸν hίππον ἀνέθεν…

 14 472 a.C., Olympie, IvO 144, base de


statue, LAZZARINI 1976, n° 853 :
Εὔθυμος Λοϰϱὸς Ἀστυϰλέος τϱὶς Ὀ (...)

16On concèdera que dès les inscriptions les plus archaïques le


terme ἄγαλμα appliqué à des « statues » semble faire
concurrence pour indiquer la ressemblance à des termes
plus  techniques tels que ϰόϱη « statue de jeune fille »11,
ἀνδϱιάς « statue d’homme »12, ἵππος statue de cheval13, et
εἰϰών « image »14 ; ἄγαλμα serait-il un terme générique ?
17Ainsi selon certains « Cléobis et Biton », les  kouroi jumeaux
de Delphes, auraient été des ἀγάλματα « de » Castor et
Pollux, c’est à dire des portraits ressemblant :
 15 610-580 a.C., SEG 32, 549, fragment I (B), inscription très
effacée ; cf. Paul FAURE, BCH 106, 1982 (...)

(2) [τô] ν ƒανάϙο̄ν τοὶ ỊỊỊ[.]Ị ἐποί[ƒε]το[ν] τἀγάλμ[ατα], etc…15

les [?] ont fait les agalmata des Seigneurs [= les Dioscures]
18Si l’on en croit la dédicace, les  korai de l’Héraion de Samos
étaient au VI  siècle également des  agalmata :
e

 16 570-560 a.C., musée du Louvre Ma 686 ;


Ernst BUSCHOR, Altsamische Standbilder V, Berlin, 1961, p. 8 (...)

(3) Χηϱαμύης μ’ ἀνέθηϰην τἤϱηι ἄγαλμα16

Chéramyès m’a consacré à Héra comme agalma.

 17 570-560 a.C., musée de Berlin 1750 ; Ernst BUSCHOR, op.


cit., p. 83, fig. 341-344 ; HANSEN 1983, 42 (...)

Χηϱαμύης μ’ ἀνέθηϰε θ<ε>ῆι πεϱιϰαλλὲς ἄγαλμα17

Chéramyès m’a consacré à la déesse comme magnifique agalma.

 18 Par ex. IG II  1424.


2

 19 Vers 350 a.C., IG II  1514, lignes 42-43, πεϱὶ τῶι ἀγάλμ[α] |


2

τι τῶι ὀϱθῶι. Après 335/4, IG II  1524 (...)


2

19La série interminable des « statues de culte » nommées


ἄγαλμα à partir du IV  siècle, ἄγαλμα de Niké18 sur l’acropole
e

d’Athènes, ἄγαλμα d’Artémis à Brauron19, ἄγαλμα


d’Aphrodite, d’Apollon, d’Artémis, à Délos, etc…, conduit à
tenir pour une évidence que les jumeaux d’Argos sont des
« portraits » des Dioscures, et, pourquoi pas, à prendre les
ϰόϱαι de Samos pour des représentations d’Héra.
 20 409/8 a.C., IG I  474.3

20Mais comment des ἀγάλματα archaïques pourraient-ils être


des « portraits » des Dieux quand pour les époques
ultérieures l’hypothèse du portrait ressemblant se heurte
encore aux plus graves objections ? Pourrait-on croire que τὸ
ἀϱχαῖον ἄγαλμα, « l’antique agalma » de l’Érechthéion20,
un  xoanon probablement, était le « portrait » d’Athéna ? Et
que dire du  phallos ?
21Car à Délos au III  siècle
e
a.C.  «  l’agalma
de
Dionysos  », n’est pas une statue anthropomorphe mais   «  le
phallos  » de bois peint à forme d’oiseau ailé, que l’on
reconstruisait chaque année à grands frais en vue de la
procession sacrée :
τὴν ἅμαξαν ἧι ἄγεται τὸ ἄγαλμα τοῦ Διονύσου Θεοϕάντωι
ἐπισϰευάσαντι ├

 21 Vers 278 a.C., IG XI, 2, 161, inventaire.

pour Théophantos qui a construit le chariot sur lequel est


transporté l’agalma de Dionysos : 1 Dr.21

22Il ne viendrait certes à l’idée de personne de prendre


ce  phallos pour le portrait du dieu. On notera du reste que la
même inscription préfère ailleurs l’expression « l’agalma
pour Dionysos », avec un  datif d’attribution :
εἰς τὸ ἄγαλμα τῶι Διονύσωι ϰεϱαία παϱὰ Ἐλπίνου · ΔΔⱵⱵⱵ

en vue de l’agalma pour Dionysos un mât (de la part) d’Elpinos :


23 Dr.

23Car le génitif τοῦ Διονύσου est rare dans cette expression,


les inventaires déliens privilégient presque toujours le datif :
 22 Fin IV  siècle, IG XI, 2, 144, ligne 33 ; ID 290, ID 440.
e

τῶι Διονύσωι ἄγαλμα παϱ’ Ἀναξιθέμιδος Γ · Καΐϰωι ἐϱγασαμένωι


ΓⱵ ξύλα εἰς τὸ ϕαλλαγωγεῖον παϱ’Εὐδιδάϰτου ΓⱵⱵⱵ ποιήσαντι
Καΐϰωι τ[ὸϕ]αλλαγωγεῖον Γ Ναννάϰωι γϱάψαντι τὸ ἄγαλμα ΔⱵⱵ·
Καΐϰωι στήσαντι τὸ ἄγαλμα ϰαὶ [ἀλεί]ψαντι ⱵⱵ · ἧλοι εἰς τὸ
ϕαλλαγωγεῖον ϰαὶ εἰς τὸ<μ> ϕαλλὸν ⱵΙ ΙΙ· εἰς τὰ ἄ[λ]λα τὰ πεϱὶ
τὸ ἄγαλμα ΔⱵⱵ…22

pour Dionysos, agalma (sc. phallos) : (versement) d’Anaxithémis :


5 drachmes ; pour Kaïkos qui a travaillé : 6 ; bois pour le chariot
du phallos, de la part d’Eudidactos : 8 ; pour Kaïkos qui a fait le
chariot : 5 ; pour Nannakos qui a peint l’agalma : 7 ; pour Kaïkos
qui a dressé l’agalma et l’a huilé : 2 ; clous pour le chariot et le
phallos : 1 drachme 3 oboles ; pour les autres fournitures (?)
concernant l’agalma : 12 drachmes.

 23 Vers 340 a.C., BCH 19,1895, p. 393, strophe XI, ligne


137 ; SEG 32, 552.

24Il est prudent en outre de supposer que l’usage délien n’est


pas isolé. Ainsi « l’agalma de Bacchos » évoqué dans un péan
delphique23 du IV  siècle est peut-être non pas une statue du
e

dieu (le dieu sur son char est une scène récurrente de la
peinture de vase) mais un ϕαλλόσ :
εὐοί ὦ ἰ[ὸ] Βάϰχ’, [ὦ ἰὲ Παι]άν·
τεύχειν, ἁλιοϕεγγ[έ]σ[ι]ν
δ’ ἀ[ντ]ο[λαῖς]ἴσον ἁβϱὸν
ἄγαλμα Βάϰχο[υ]
ἐν [ζεύγει] χϱυσέωλ λεόν
των στῆσα[ι], ζαθέωι τε τ[εῦ]-
ξαι θεῶι πϱέπον ἄντϱον·
[ἰ]ὲ Παιά[ν...

évohé Bacchos ! ié ! péan ! (le dieu ordonne) de construire, aussi


splendide que les rayons du soleil levant, un agalma de Bacchos,
de le dresser sur un attelage de lions d’or, et de creuser une grotte
qui convienne au dieu tout divin ; (refrain) ié ! péan…

 24 430-404 a.C., IG I  1455, IG IV 1588 ; sur ces deux


3

déesses : cf. Hérodote, Histoires, V, 83-88.

25La même remarque s’applique à un ἄγα[λ]μα τõ


Διονύσο  hέν, agalma de Dionysos, remisé dans l’opisthodome
du temple de Mnia à Égine24, au milieu de tout un bric à brac
dont fait aussi partie un « petit  agalma de Mnia », qui n’est
pas nécessairement une statuette (cf.  infra).
26Les « hermès », ces piliers ithyphalliques généralement
surmontés d’une tête barbue et partout présents dans
l’espace public athénien, cf. (39) et (45), ne sont pas non plus
des « portraits » du dieu en trois dimensions.
27Avec Dionysos, avec Hermès, avec Mnia et avec Auxésia, on
est donc bien loin de ces statues de culte anthropomorphes,
dressées sur un piédestal et installées en majesté dans leur
temple.
 25 Fin VI /déb. V  a.C., IvO 266, ce que Wilhlem Dittenberger,
e e

l’auteur du recueil, ne manque pas de s (...)

28On citera à l’opposé le cas de ces statues, ou groupes de


statues, dressées à Olympie sur un même socle, qui, si l’on en
croit les dédicaces inscrites aux deux extrémités, étaient
l’œuvre de quatre sculpteurs différents, deux pour le groupe
de gauche, deux autres pour le groupe de droite. La dédicace,
placée au centre, indique que l’ensemble consacré à Apollon
constitue un ἄγαλμα  unique25 :
Le socle vu de dessus

Agrandir Original (jpeg, 96k)

D’après Dittenberger,  Inschriften von Olympia, p. 380.

Position des inscriptions sur le socle


Agrandir Original (jpeg, 132k)

IvO 266      Praxitèle de Syracuse et de Camarine a consacré cet


agalma ; naguère, fils de Krinis, il habitait à Mantinée dans
l’Arcadie riche en troupeaux, il était généreux et ceci (= cet
agalma) est le souvenir de son excellence.
IvO 630      ceci est l’œuvre commune d’Athanodoros et
d’Asopodoros ; l’un est Achaien, l’autre d’Argos à la vaste plaine.
IvO 631      Atotos d’Argos a fait, et Argeiadas fils d’Agelaidas
l’Argien

29On retiendra enfin que toute sorte d’objets, qui ne sont


certes pas des « portraits » de divinités, sont dédicacés
comme ἀγάλματα.
 26 IG XI, 2, 145, ligne 35.

30Ainsi au II  siècle a.C. les comptes de Délos enregistrent


e

encore un curieux « agalma de myrte »26,


τοῖς ..Σ[— — — — ἐϱ]γάταις τὰ ἀγάλματα μύϱσινα τ(άλαντον)
ἡ(μιτάλαντον ?)
Pour les S [… ?] ouvriers les agalmata de myrte 1,5 talent (?)

 27 Fin VI  a.C., édition, traduction et commentaire : William


e

Kendrick PRITCHETT, Hesperia IX, 1, 1940 (...)

 28 Athènes, IG I  573, fragment d’hydrie, 500-480


3

a.C. ? ; coupe, LAZZARINI 1976, n° 710, HANSEN 1983, (...)

 29 Athènes, amphore, LAZZARINI 1976, n° 7717 ; Argos,


fragment de bombylios, VI  a.C., IG V1, 231.
e

 30 HANSEN 1983, n  289, 290, 291, 292.


os

31Dans le corpus épigraphique le terme ἄγαλμα s’applique,


sans compter les statues et les « bases », supports d’objets à
jamais perdus, à une grande variété d’objets qui semblent
n’avoir guère de rapport entre eux :
- des bassins de marbre (perirrhantêria)27 en Attique,
- des vases de terre cuite28, ou de bronze29, divers tessons30,
dont un fragment inscrit de plat sicilien,
 31 Megara Hyblaia, SEG 26, 1098 ; IGASGM I  14 ; IGDS, n°
2

18.

(5) ἄγ] αλμα · hο Ϙοϱύνθιος31

 32 Avant 550-525 a.C., Didyma 140 ; il pèse 93,07 kilos.

 33 550-525 a.C., sanctuaire d’Apollon Ptoios, HANSEN 1983, n°


334.

 34 250-200 a.C., Lindos II 697 (IG XII, 1), plaque de marbre ;


représente des époux avec leurs enfants (...)

 35 475-450 a.C., Sophie MINON, Les inscriptions éléennes


dialectales, Paris, 2007, n° 15 et 16.

 36 Cité par Hérodote, Histoires V, 60, 1, et V, 61, 4.


32- une  paire de lourds astragales de bronze provenant de
Didyme, dont l’un est conservé au Louvre 32, cf. (18),
- des  plaques, de terre cuite en Béotie33, de marbre à
Rhodes34, et à Élis35 une tablette et un disque de bronze
munis de trous de suspension,
- des  trépieds36 béotiens « gravés en lettres cadméennes ».
33On admettra à l’issue de ce bref inventaire que, jusqu’à
l’époque hellénistique du moins, le terme ἄγαλμα n’était pas
attaché à un objet particulier. Le seul point commun à ces
objets a priori hétérogènes semble être le fait qu’ils   étaient
consacrés dans un sanctuaire ou plus généralement   en
relation avec l’espace sacré, comme l’étaient les « hermès »
ou les objets en usage dans les processions.
34Cette seule indication sera-t-elle suffisante pour éclairer
d’un jour nouveau la notion   d’agalma ? Elle permet en
attendant de sélectionner dans le vaste groupe des dédicaces
la série plus restreinte des dédicaces  agalmatiques.

Offrandes  ? ἄγαλμα/ἀνάθημα
 37 Pour un inventaire exhaustif, cf. LAZZARINI 1976, passim.

35Hormis les inventaires et les comptes dont il a été question


dans les pages précédentes, et qui évoquent des ἀγάλματα,
les dédicaces forment l’essentiel du corpus épigraphique où
se rencontre le terme ἄγαλμα. S’ils ne sont pas des « statues
de culte » les ἀγάλματα seraient-ils donc des ἀναθήματα,
des offrandes37 ? Il est vrai qu’aucune différence ne se laisse
percevoir de prime abord entre ce type de dédicaces et les
autres, ni dans le choix du lexique ni dans celui des formules.

- les dédicants
36Les dédicants sont parfois des groupes de citoyens qui
consacrent un ἄγαλμα pour une victoire aux chorégies :
(6)  Athènes

 38 Avant 350 a.C., IG II , 3096, Acropole.


2

[Τιμο]σθένης Μειξωνίδο
Μειξωνίδης Τιμοσθένος
Κλεόστϱατος Τιμοσθένος
χοϱηγοῦντες νιϰήσαντες ἀνέθεσα[ν]
τῶι Διονύσωι τἄγαλμα ϰαὶ τὸμ [βωμόν]38

Timosthénès fils de Meixonidos, Meixonidès fils de Timosthénès,


Cléostratos fils de Timosthénès, qui étaient chorèges, après leur
victoire ont consacré à Dionysos l’agalma et l’autel.

 39 Λυσιστϱάτη, IG I  953. Θεογένεια, ArchEph, 1916, p. 17,


3

271.

 40 Χϱυσίνα, IK Knidos I, 131 ; Ἀϱχώ, Astypalea, IG XII 3,192


[1] ; Τελεστοδίϰη, Paros IG XII 5, 216 ; (...)

 41 Paros, IG XII 5, 215.

37Comme ailleurs, les dédicaces  privées, plus nombreuses,


émanent essentiellement d’individus isolés qui ont nom
Χηϱαμύης, Πλɛστιάδας, Χαλϙοδάμανς, Πϱαξιτέλɛς, Πύθων,
Λύσōν, Αἰγλάτας, Διονύσιο[ς], Αἰσχίνες, [Αἰδ]έσιος,
Τελεσῖνος, Οἰν[όβιο]ς ϰεϱυχς, Φαιδιμίδης, Ἐχέστϱοτος,
Λαϕάνης, Μελάνθιoς, Ἀλϰίμαχος, Ἀλϰμεονίδες, auxquels se
mêlent quelques femmes comme Λυσιστϱάτη, ou Θεογένεια
une prêtresse thessalienne39, et des mères, Χϱυσίνα, Ἀϱχώ,
Τελεστοδίϰη, Μιϰύθη40. On trouve aussi des couples comme à
Paros Δημοϰύδης et son épouse Τελεστοδίϰη41 ; ou bien des
parents avec leurs enfants :
(7)  Athènes
 42 500-450 a.C., base de marbre, IG II  4318 ; cf. avant 350
2

a.C., HANSEN 1989, n° 759.

[Ἀθηναίαι Ἐϱγά]νηι Πολιάδι ἀνέθηϰε


[Δεινομένης ? Λυ ?]ϰίνο ϰαὶ ἡ γυνὴ ϰαὶ οἱ παῖδες.
[σῶν δεϰάτην δ]ώϱων, θεὰ Ἐϱγάνη, εὐ [ξ] άμενός σοι
[ϰαλὸν Δεινομέ ?] νης στῆσεν ἄγαλμα τόδε42

à (Athéna Erga)né Poliade [- - -] ès, fils de (Ly)kinos, sa femme et


ses enfants ont consacré. [Comme dîme sur tes ?] dons, ô déesse
Ergané, [- - -] nès pour toi a dressé en ex-voto ce (bel) agalma.

- le verbe
 43 Cf. Jean RUDHARDT, Notions fondamentales de la pensée
religieuse et actes constitutifs du culte dan (...)

 44 IG I  573.
3

38Comme dans toutes les dédicaces  le


verbe le plus
fréquemment exprimé est ἀνατίθημι (parfois le simple
τίθημι)  consacrer à, suivi du datif ; ce verbe décrit exactement
le geste de la consécration, qui consiste à « soulever » (ἀνα-)
pour « poser/déposer » (τίθημι)43. Il est sans exception à
l’aoriste, sg. ἀνέθηϰε (ou le simple θῆϰεν44), plur. ἀνέθεσαν,
ἀνέθεν ou autres variantes dialectales. En revanche l’ordre des
mots varie :
(8)  Athènes

 45 Vers 510-500 a.C.,


chapiteau, IG I  631 ; DAA 48 ; HANSEN 1983, n°
3

202 ; LAZZARINI 1976, n° 680.

Αἰσχίνες ἀνέθεϰεν
Ἀθεναίαι τόδ’ ἄγαλμα...45

Aischinès a consacré à Athéna cet agalma.

39ou bien
(9)  Athènes

 46 Vers 510-500 a.C., Acropole, IG


I  647 ; DAA 290 ; HANSEN 1983, n° 205.
3

Παλ(λ)άδι Ἀθαναίαι Λύσον ἀνέθεϰεν ἀπαϱχὲν46


hõν αὐτõ ϰτ [εά] νον, τɛι δὲ θεõι χαϱίεν
Θεβάδες ἐπ [οίεσεν hο Κ]ύ[ϱ]νο παῖς τόδ’ἄγαλμα.

à Pallas Athéna Lysôn a consacré en prémices sur ses propres


ressources ; pour le plaisir de la déesse Thébadès le fils de Kyrnos
a fait l’agalma que voici.

 47 ποιῶ, IG I  522 ; ἵστημι, IG II  4318 ; IG I  953 ;


2 2 3

Acarnanie, IG IX 1 , 2, 238 ; Paros, IG XII 5, (...)


2

40Parfois des verbes plus « techniques » tels que


ποιῶ  faire, ἵστημι  dresser47, ἕζω  asseoir, installer, précisent
ou remplacent ἀνατίθημι :
(10)  attique

 48 Vers 475-450 a.C. ?, le Pirée, IG I  1018. 3

Πύθων Ἑϱμῆι ἄγαλμα Ἑϱμοστϱά | το Ἀβδηϱίτης


ἔστησεμ πολλὰς | θησάμενος πόληας. ∶
Εὔϕϱων ἐ | ξεποίησ’ οὐϰ ἀδαὴς Πάϱιος48

Pythôn d’Abdère, fils d’Hermostratos, a dressé un agalma pour


Hermès, lui qui a visité tant de villes ; Euphrôn l’a exécuté, un
Parien qui n’est pas sans habileté.

(11)  Halicarnasse

 49 IV /III  a.C., retour indemne d’une


e e

traversée, Halikarnassos 121 ; SEG 28, 838 ; εἷσεν, 3  pers. sg (...) e

Ἀϕϱοδίτηι | Φάεινος | Ζηνοδώϱου


[Φάεινο]ς σοὶ τόδε, Κύπϱι, ϰαλὸγ ϰαλῆι εἷσεν ἄγαλ[μα]
[πλήϱ]εσιν ἐξ ἔϱγων χεϱσὶν ἀπαϱξάμενος,
[ἦ γὰϱ] ἐπεί ποτέ νιμ μέγαν ἔμποϱον εἰς ἅλα ἔβησα[ς]
[ἐ]ξ ὁσίων ὅσιος δῶμα συνέσχεν ἀνήϱ49

Pour Aphrodite Phaeinos fils de Zénodoros. [Phaein]os a installé


pour toi, belle Cypris, le bel agalma que voici en prémices sur ses
œuvres, les mains pleines (?) ; [car] lorsqu’un jour tu l’as fait entrer
comme marchand sur la mer immense, homme pieux entre les
pieux, il a sauvegardé sa maison.

41Il arrive aussi que la dédicace ne fasse aucune référence au


geste de « soulever pour déposer » mais rappelle la formule
prononcée à l’instant de la consécration. Le verbe est alors
δέχομαι  recevoir, ou un synonyme :
(12)  Mélos

 50 VI  a.C., IG XII, 3, 1075, colonne de marbre ; JEFFERY 1961,


e

p. 320, et n° 23 p. 324 et 413 ; HANSE (...)

παῖ Διός, Ἐϰπhάντōι δέϰσαι τόδ’ ἀμενπhὲς ἄγαλμα·


σοὶ γὰϱ ἐπευϰhόμενος τοῦτ’ἐτέλεσσε Γϱόπhōν (γϱόπhōν ?)50

fille de Zeus, d’Ekphantos reçois l’irrépochable agalma que voici :


pour toi en ex-voto c’est Grophon qui l’a exécuté.

- un bénéficiaire
42Il est rare, mais il peut se faire, que les dédicaces
« agalmatiques » désignent un bénéficiaire, différent du dieu
destinataire,
(13)  Thessalie

 51 Vers 450-425 a.C., IG IX, 2 575, SEG 35, 590, b, Πϱαϰτιϰά


του Ά Ιστοϱιϰού-Αϱχαιολογιϰού Συμποσίου, (...)

Ἀϱγεία : μ’ ἀνέθɛϰε [:] ὑπὲϱ π[αι]δὸς


τόδ’ ἄγαλμα : εὔξατο : δ’ Ἁγέ[τ]ōϱ
Ϝαστιϰᾶι : Ἐνοδίᾱι51
au nom de son enfant Argeia (une argienne ?) m’a consacré, moi
l’agalma que voici — et Agétor a fait le vœu — à Enodia urbaine.

- les motifs de la consécration


43Quant aux motifs de la consécration, très divers, ils sont
ceux de toutes les offrandes qui visent à conserver le
souvenir,
(14)  Acarnanie

 52 IG IX, 1  2, 238.


2

Μαχάτας <ἐ> πόησε.


τὸν Διὸς Ἀλϰμήνης τε γόνον τιμαῖσιν ἀέξων
υἱὸς Λασθένεος στῆσεν ἄγαλμα τόδε
μνήμην ἀθάνατον σώζων πατϱός τε ϰαὶ αὑτοῦ,
Λαϕάνεος, ϰλεινῷ Λοξίου ἐν τεμένει52

Machatas a fait. À la gloire du fils de Zeus et d’Alcmène, le fils de


Lasthénès, Laphanès, a dressé cet agalma pour conserver la
mémoire immortelle de son père et la sienne propre, dans l’enclos
illustre de Loxias.

44ou bien ce sont des oracles, des rêves,


(15)  Cnide

 53 IV  a.C., IK Knidos I, 131 ; GIBM IV, 1, n° 813 ; British


e

Museum GR 1859.12 - 26.36.

Κούϱαι ϰαὶ Δάματϱι οἶϰον ϰαὶ ἄγαλμ’ ἀνέθηϰεν | Χϱυσογόνη[ς]


μήτηϱ, Ἱπποϰϱάτους δὲ ἄλοχος, | Χϱυσίνα, ἐννυχίαν ὄψιν
ἰδοῦσα ἱεϱάν · | Ἑϱμῆς γάϱ νιν ἔϕησε θεαῖς Τάθνηι
πϱοπολεύειν53

à Coré et à Déméter la mère de Chrysogoné, épouse


d’Hippocratès, Chrysina a consacré un bâtiment et un agalma pour
avoir eu en rêve une sainte vision : Hermès lui a dit de servir les
déesses à Tathné.
45des  commémorations, à Halicarnasse (11),
(16)  Laconie

 54 Déb. V , victoire à la course, IG V1, 222.


e

Αἰγλάτας τõι Καϱνείō[ι | τ]όδ’ ἄγαλμ’ ἀνέθɛϰε,


πε | νπάϰι νιϰάσας τὸ[ν] | μ[αϰϱ]ὸν |...54

Aiglatas à Karneios a consacré l’agalma que voici pour avoir gagné


cinq fois la course longue…

46des remerciements pour un gain, pour une issue favorable,


(17)  Paros

 55 Vers 500 a.C., base de statue, IG XII, 5,


215 ; JEFFERY 1961, planche 56, n° 34 ; HANSEN 1983, n° 4 (...)

Δημοϰύδης τόδ’ ἄγαλμα Τε | λεστοδίϰη τ’ ἀπὸ ϰοινῶν


εὐχσάμενοι στῆσαν παϱ | θένωι Ἀϱτέμιδι
σεμνῶι ἐνὶ ζαπέδωι ϰό | ϱηι Διὸς αἰγιόχοιο.
τῶν γενεὴν βιοτόν τ’ α | ὖχσ’ ἐν ἀπημοσύνηι55

Démokydès et Télestodiké ont dressé l’agalma que voici, sur leurs


fonds communs, en ex-voto pour Artémis Parthénos sur son sol
vénérable, la fille de Zeus porteur de l’égide ; leur descendance et
leurs ressources, elle les a accrus en toute quiétude.

- dîmes et prémices
47En outre l’objet consacré représente comme souvent
la  dîme ou les  prémices d’un avoir. Isée indique par exemple
qu’à Athènes la coutume voulait que les citoyens les plus en
vue consacrent dans les grandes occasions une offrande
prélevée sur la « dîme » ou les « prémices » de leur fortune :
 56 Sur la succession de Dikaiogénès, 41-42, traduction Pierre
Roussel, Paris, CUF, 1960.
Καίτοι, ὦ ἄνδϱες, οἱ ἡμέτεϱοι πϱόγονοι οἱ ταῦτα ϰτησάμενοι ϰαὶ
ϰαταλιπόντες πάσας μὲν χοϱηγίας ἐχοϱήγησαν, εἰσήνεγϰαν δὲ
εἰς τὸν πόλεμον χϱήματα πολλὰ ὑμῖν ϰαὶ τϱιηϱαϱχοῦντες οὐδένα
χϱόνον διέλιπον. Καὶ τούτων μαϱτύϱια ἐν τοῖς ἱεϱοῖς ἀναθήματα
ἐϰεῖνοι ἐϰ τῶν πεϱιόντων, μνημεῖα τῆς αὑτῶν ἀϱετῆς, ἀνέθεσαν,
τοῦτο μὲν ἐν Διονύσου τϱίποδας, οὓς χοϱηγοῦντες ϰαὶ νιϰῶντες
ἔλαβον, τοῦτο δ‘ ἐν Πυθίου · ἔτι δ‘ ἐν ἀϰϱοπόλει ἀπαϱχὰς τῶν
ὄντων ἀναθέντες πολλοῖς, ὡς ἀπὸ ἰδίας ϰτήσεως, ἀγάλμασι
χαλϰοῖς ϰαὶ λιθίνοις ϰεϰοσμήϰασι τὸ ἱεϱόν56.

Et pourtant, juges, nos ancêtres, qui ont acquis ou laissé une telle
fortune, se sont acquitté de toutes les chorégies, ils ont versé à la
cité des sommes considérables pour la guerre : ils n’ont à aucun
moment cessé d’exercer la triérarchie. Vous avez comme témoins
de leur conduite les offrandes qu’ils ont consacrées dans les
sanctuaires sur l’excédent de leur fortune, monuments de leur
vertu civique, dans le sanctuaire de Dionysos, les trépieds que leur
ont valus leurs victoires chorégiques, d’autres dans le Pythion. Sur
l’acropole aussi, ils ont consacré la dîme de leur avoir ; ils ont orné
ce lieu sacré de statues de bronze et de marbre dont le nombre est
grand pour une fortune privée.

 57 Cf. LAZZARINI 1976, p. 87 sq. La plupart des objets


consacrés ayant disparu, il est difficile d’en (...)

48Les dédicaces retrouvées sur l’acropole d’Athènes, qu’elles


contiennent le terme ἄγαλμα ou non, confirment ce
témoignage puisqu’elles consacrent des statues, des chevaux
de bronze, des quadriges, comme « prémices » ou « pris sur
la dîme »57, cf. (9).
49À l’origine ἀπαϱχή,  prémices, devait désigner la première
récolte, et δεϰάτη,  dîme, une part d’un gain, ou d’un butin :
(18)  Didyme

 58 Didyma 140, poids de bronze.


τάδε τἀγάλματα
ἀπὸ λείō Ἀϱιστόλοχ[ος]
[ϰαὶ] Θϱάσων ἀνέθεσαν τ[ὠ]-
πόλλωνι δεϰάτην· ἔχε[ε]
δ’ αὐτὰ <Τι>σιϰλῆς ὁ Κυδιμ[.]ν58

ces agalmata (c’est) sur leur butin qu’Aristolochos et Thraôn les


ont consacrés à Apollon, comme dîme. Tisiklès de Cydim […] les a
fondus.

50Avec le temps les deux termes semblent être devenus


synonymes — c’est le cas chez Isée — pour prendre en
définitive le sens « d’offrande votive ». C’est ainsi que sur
l’acropole d’Athènes, δεϰάτη,  dîme, forme avec le participe
aoriste du verbe εὔχομαι « faire un vœu » (plus rarement le
présent εὐχόμενος) une formule εὐξάμενος δεϰάτην qui
signifie « en ex-voto, comme dîme », ou tout simplement « en
ex-voto » :
(19)  Athènes

 59 Fin VI  a.C., Acropole


e

d’Athènes, IG I  617 ; DAA 148 ; LAZZARINI 1976, n°
3

679. HANSEN 1983, n° 194 (...)

[Παλ(λ)]άδι μ’ ἐγϱεμάχαι Διονύσιο[ς] | [τό]δ’ ἄγαλμα


στɛσε Κολοίο παῖς [εὐχσ] | άμενος δεϰάτɛν59

à Pallas qui excite au combat le fils de Kolos, Dionysios, m’a


dressé, agalma que voici, en ex-voto, comme dîme.

- ex-voto
51Car comme toute offrande l’objet agalmatique est volontiers
consacré « à la suite d’un vœu » comme en Thessalie, cf. (13),
à Paros, cf. (17), ou à
(20)  Athènes
 60 510-500 a.C., Acropole d’Athènes,
colonne, IG I  631 ; DAA 48 ; LAZZARINI 1976, n°
3

680 ; HANSEN 198 (...)

Αἰσχίνɛς ἀνέθɛϰεν | Ἀθɛναίαι τόδ’ ἄγαλμα


εὐχσάμενος δεϰάτɛν παιδὶ Διὸς μεγάλō60

Aischinès a consacré à Athéna cet agalma, en ex-voto, comme


dîme, à la fille du grand Zeus.

- demande de contrepartie
52Enfin comme tous les ex-votos de la Grèce antique, les
offrandes « agalmatiques » ne s’envisagent pas sans demande
de contrepartie, que celle-ci soit discrète,
(21)  Laconie

 61 IG V1, 919.

Πλɛστιάδας μ’ ἀ[νέθɛϰε] | Διοσϰṍϱοισιν ἄ[γαλμα] |


Τινδαϱιδᾶν δ[ιδύμōν] | μᾱνιν ὀπιδ(δ)όμ[ενος]61

Plestiadas m’a consacré aux Dioscures comme agalma pour


détourner le courroux des jumeaux Tyndarides.

(22)  Laconie

 62 VI /V  a.C. ? base, IG V1, 1562 ; IvO 252.


e e

[δέξ]ο ƒάν[α]ξ Κϱονίδα Ζεῦ Ὀλύνπιε ϰαλὸν ἄγαλμα


hιλέƒō[ι θυ]μõι τοῖ(λ) Λαϰεδαιμονίο[ις]62
accueille Seigneur Cronide, Zeus Olympien, un bel agalma d’un
cœur favorable aux Lacédémoniens.

53ou appuyée. Qu’elle prenne la forme d’un souhait à


l’optatif,
(23)  Athènes
 63 Vers 500 a.C., Acropole
d’Athènes, IG I  728 ; DAA 40 ; HANSEN 1983, n° 227 ; colonne,
3

peut-être su (...)

Φαϱθένε ἐν ἀϰϱοπόλει Τελεσῖνος | ἄγαλμ’ ἀνέθεϰεν


Κέτ(τ)ιος hõι χαίϱοσα διδοίες | ἄλ(λ)ο ἀναθεναι63

ô Parthénos, toi qui es sur l’acropole, Télésinos (du dème) de


Kettos a consacré un agalma ; à Kettos, charmée, puisses-tu
donner (l’occasion) d’en consacrer un autre.

54ou soit plus brutale, au vocatif,


 64 Avant le IV  a.C., base de
e

marbre, IG II  4319, HANSEN 1989, n° 760.


2

(24)  Athènes
Φαιδιμίδης ἀνέθηϰεν [Ἀθ]ηναίαι τόδ’ ἄγαλμα
ὑὸς Πϱωτάϱχο Πϱοβαλίσιος, ὧι σὺ δὸς ὄλβον
αὐτῶι ϰαὶ παισὶν τοῖς τ’ ἐπιγιγνομένοι[ς]64

Phaidimès, fils de Protarchos du dème de Probalis, a consacré à


Athéna cet agalma ; accorde-lui le bonheur, à lui, à ses enfants et
à ses descendants.

(25)  Astypalea

 65 Début IV  a.C., tablette (?) de pierre, IG XII, 3 192


e

[1] ; IG XII, Suppl. p. 82.

εὐξαμένα μ’ ἀνέθηϰ | εν ὑπὲϱ Χάϱιος τόδ | ε ἄγαλμα


Ἀϱχὼ Ἐλει | θύᾱι, τᾶι χάϱιν ἀντ | ιδίδο(υ)65

en ex-voto Archô m’a consacré à Eleithyia pour Charis, moi


l’agalma que voici ; à Archô accorde en échange ta faveur.

55En fin de compte ἄγαλμα ne désignerait-il pas tout


simplement une  offrande, un δῶϱον ? car les deux termes
sont parfois synonymes :
(26)  Athènes
 66 Vers 475 a.C., Acropole
d’Athènes, DAA 296 ; HANSEN 1983, n° 268.

[Πυθ]όδοϱός μ’ | ἀνέθεϰ’ Ἀϕϱοδ | ίτει δõϱον ἀπα | ϱχὲν ⋮⋮


πότνια τ | õν ἀγαθõν τõ | ι σὺ δὸς ἀϕθον | ίαν ⋮⋮ |...66

Pythodoros m’a consacré à Aphrodite comme offrande ; ô


maîtresse des biens, toi donne-lui l’abondance…

56Mais ἄγαλμα ne signifie pas plus « offrande » qu’il ne


signifie « statue ». Certes l’objet sur lequel est gravé
« ἄγαλμα » est une offrande, un δῶϱον, mais l’inverse n’est
pas nécessairement vrai et tout δῶϱον n’est pas un ἄγαλμα.

- valeur
 67 Sur cette question, cf. bien entendu Louis GERNET, « La
notion mythique de la valeur en Grèce », Jo (...)

57Offrande et ἄγαλμα diffèrent par la  valeur67 qui leur est


attachée. Tandis qu’une offrande aux dieux peut être un objet
modeste, utilitaire, voire usagé, un ἄγαλμα est
immédiatement reconnaissable à sa  valeur, au fait que l’objet
est conçu tout exprès aux fins d’être un ἄγαλμα. On pense
aux ἀγάλματα que sont sur l’acropole d’Athènes les statues
de culte couronnées d’or et rehaussées d’ivoire, ou celles que
décrivent les inventaires de Délos. Mais l’étalage du luxe ne
fait pas à lui seul la  valeur d’un ἄγαλμα, qui est aussi
religieuse et subjective. Tant il est évident que le ϕαλλός en
bois peint de Dionysos, reconstruit chaque année, que le petit
ἄγαλμα de Mnia en bois de cyprès, ou l’ἀϱχαῖον ἄγαλμα de
l’Érechthéion, ont pour la société entière une valeur subjective
inestimable.
 68 IG I  1469.
3

 69 Halikarnassos 122 ; cf. Ch. DAREMBERG et


E. SAGLIO, Dictionnaire des Antiquités, s.v. mnamones ; et (...)
58Il est vrai aussi qu’en tant qu’offrande privée   l’agalma est
souvent un  objet de grand prix, consacré par des membres
de l’élite sociale, ou bien la dîme d’un gain exceptionnel. Les
ἀγάλματα consacrés sur l’acropole d’Athènes proviennent de
ces « grands hommes, nos ancêtres », évoqués par Isée, qui
furent triérarques et chorèges. Ainsi une dédicace, cf. (6),
évoque une consécration par des chorèges, une autre par
l’Eupatride Alkimachos, cf. (43), trésorier d’Athéna, une autre
par l’Alcméonide Alkméonidès68, fils d’Alcméon et peut-être
frère cadet de Mégaclès, une autre par ce Télésinos, cf. (23),
qui aurait été archonte éponyme en 487/8. Panamyès était à
Halicarnasse μνήμων69, la « mémoire » de la cité ; à Didyme,
Charès, cf. (51), était un ἀϱχός, un haut magistrat ; à Didyme
encore, deux frères furent assez riches pour faire fondre deux
poids de bronze de près de 100 kgs chacun, cf. (18).
 70 Certaines, il est vrai, ne contiennent pas le terme ἄγαλμα ;
on supposera que l’objet offert, quand (...)

59En tout cas, quel que soit le prix de l’objet, les dédicaces
« agalmatiques », toutes gravées avec le plus grand soin, par
des professionnels sans doute, exaltent la   valeur de l’objet
sous toutes ses formes70.
60Le terme δῶϱον est rare au contraire avant l’époque
impériale, ce qui est certainement imputable au peu de
diffusion de l’écriture à une époque aussi ancienne : qui irait
solliciter les services d’un graveur professionnel pour inscrire
le mot δῶϱον sur une offrande de peu de prix ?

- destination
61Plus considérable encore est la différence de destination.
Contrairement au terme ἄγαλμα, δῶϱον apparaît dans des
dédicaces à connotation érotique pour désigner l’offrande de
coupes de vin lors de banquets,
(27)  Béotie

 71 450-425 a.C. ? Thespies, canthare à vernis noir, Louvre


MNC 670 et 670 bis ; IG VII 3467 ; JEFFERY (...)

Μογέα δίδōτι τᾶι γυναι | ϰὶ δõϱον Εὐχάϱι/


τɛὐτϱɛτιϕάντō ϰό | τυλον, ὅς χἄδαν πίɛ71

Mogéas offre en cadeau à Eucharis la femme d’Eutrétiphantos un


cotyle pour qu’elle boive « à pleine bouche (?) ».

(28)  attique

 72 Seconde moitié du V  siècle, attique, SEG 24, 72.


e

Κηϕισοϕῶντος ἡ ϰύλιξ· ἐὰν δέ τι | ς ϰατάξηι, δϱαχμὴν ἀποτείσε,


δῶϱον ὂν παϱὰ Ξενύλ[ου]72

la coupe appartient à Képhisophôn ; si quelqu’un la casse qu’il


paye une drachme ; car c’est un cadeau de Xénylos.

62mais désigne tout aussi bien  les offrandes funéraires,


(29)  attique

 73 Hesperia 16, 1947, p. 289, 2 ; ἀχνυθὲν : lire ἀχνυόεν ?


cf. Anthologie Palatine, VI 343, 3.

ἀχνυθὲν τόδε δῶ | ϱον ὑπὲϱ τάϕον εἵσα | το μήτηϱ |


παιδὶ ϕάου[ς] | ὀλίγου πάμπαν ἀπο<ϕθι> | μένου·
οὔνομα δ’ ἐστι - - - -73

une mère a placé l’offrande de douleur que voici sur la tombe pour
son enfant, la lumière de sa vie venant de s’éteindre pour
toujours ; il/elle se nomme…

63alors que ἄγαλμα, ne se rencontre pas en contexte


funéraire avant l’époque romaine,
(30)  Délos
 74 150-100 a.C., Rhénée, EAD 30, 482.

δύστηνοι γενέται, Ζήνων, σέθεν, οἷσι λέλοιπας


ἄλγεα ϰαὶ ϰωϕοῦ ψυχϱὸν ἄγαλμα τάϕου.
οὔνομά μοι Ζήνων· μέλλεις, ξένε, τοῦτο γὰϱ ἡμέων
πεύθεσθαι· νούσῳ δ’ εἰς Ἀΐδαν ϰατέβαν74

malheureux tes parents, Zénon, à qui tu n’as laissé que des


souffrances et le froid  agalma d’une tombe muette. Mon nom est
Zénon ; car tu es destiné à apprendre cela de nous, ô étranger ; de
maladie ils sont descendus chez Hadès.

64Il apparaît donc que l’objet auquel est appliqué le terme


ἄγαλμα ne peut avoir pour destinataire un être humain, vivant
ou mort, la destination de  l’agalma étant à la fois
plus  restreinte et plus  élevée que celle d’une simple offrande.
Car  l’agalma a pour destinataire  la divinité, et pour
domaine  l’espace sacré.
65Du reste les Grecs eux-mêmes ne se privaient pas de
marquer la différence entre δῶϱον et ἄγαλμα, comme dans
cette inscription rupestre thessalienne du IV  siècle : e

(31)  Thessalie

 75 I. Thess I 73.

τούτων ἐστὶ τ[ά]δ’, ὦνα Πάν, ἱαϱώτατ’ ἐν αὐτῶι


ἔμϕυτα ϰαὶ πίναϰες ϰαὶ ἀγάλματα δῶϱά τε πολλ[ά]75

à ces dieux dans la grotte appartiennent, ô seigneur Pan, ces


objets très sacrés, plantes, tablettes,  agalmata et offrandes de
toute sorte.

 76 430-404 a.C., IG I  1455 ; IG IV 2  1588.


3 2

66Ni statue de culte ni simplement


« offrande »  l’agalma semble donc se situer à un niveau
intermédiaire, dont l’inventaire du sanctuaire de   Mnia et
Auxésia à Égine76 donne une bonne idée.
67Cet inventaire dresse une liste d’objets hétéroclites, hors
d’usage, ou remisés dans l’attente de leur utilisation. Dans le
temple de Mnia s’entasse tout un bric à brac, une base de
cratère de fer, divers objets de bronze — encensoirs, lampe,
cratère, base de cratère, panier — et « sur la table
un  agalma », qui est un « petit  agalma de Mnia » :
ἄγαλμα ἐπὶ τɛς τϱαπέζες ϰυϕαϱίσινον  hέν· μιϰϱὸν ἄγαλμα τɛς
Μνίας·

agalma sur la table en bois de cyprès, un ; petit agalma de Mnia.

68Dans l’opisthodome du même temple un ἄγαλμα de


Dionysos — ἄγα[λ]- μα τõ Διονύσο  hέν — côtoie des objets
de bronze (bassin percé, bouclier, cuirasse, phiales, tablette,
hachette, robinet), de fer (agrafes, caducée), de bois (estrade),
et d’osier (panier).
69Dans le temple d’Auxésia sont également remisés des
objets de bronze (lampe, encensoir, petit panier, vase à boire,
cuirasse, phiales), de fer (agrafes et fermetures d’agrafe), de
bois (sièges, socles, coffre) ainsi qu’un  agalma d’Auxésia,
minuscule :
 77 Αὐζεσίας : variante graphique de Αὐξεσίας.

ἄγαλμα Αὐζεσίας77  hέν· ἀγαλμάτιον μιϰϱόν

agalma d’Auxésia, un ; petit agalma, tout petit.

 78 Cf. Hérodote, Histoires, V 83-88 : ἐς τὸ ἰϱὸν τῶν θεῶν


τουτέων πεϱόνας μάλιστα ἀνατιθέναι τὰς γυναῖ (...)

70Ces objets se laissent répartir en trois groupes ; d’un côté


des  offrandes masculines, cuirasses et boucliers, et des
agrafes de vêtements féminins78 ; de l’autre le mobilier du
temple, fait de socles de bois et de sièges, ainsi que
le  matériel sacrificiel dont font partie une table, des paniers,
une hache, des lampes, des encensoirs, des chaudrons. Les
ἀγάλματα constituent le dernier groupe, à part ; ce sont des
objets — figurines ou tout autre chose —
petits,  manipulables,  utilitaires et sacrés tout à la
fois, nécessaires à l’exercice du culte.
71Ce sont probablement des objets du même type qui sont
évoqués dans un passage de la « loi sacrée » de Sélinonte, où
d’énigmatiques ἀγάλματα apparaissent dans un contexte
également sacrificiel :
 79 Vers 460-450 a.C., SEG 43, 630, l. 17-22 ; SEG 46,
1273 ; IGASMG I  53 bis ; à l’exception de ἀγαλμ (...)
2

θυόντō  hōσπεϱ τοῖς θεοῖς τὰ πατϱôια : τõι ἐν Εὐθυδάμō : Μιλιχίōι


: ϰϱιὸν
θ[υ]| όντō. ἔστō δὲ ϰαὶ θῦμα πεδὰ ƒέτος θύɛν. τὰ δὲ  hιαϱὰ τὰ
δαμόσια
ἐξh‹α›ιϱέτō ϰαὶ τϱά[πεζα]| ν : πϱοθέμεν ϰαὶ ϙōλέαν ϰαὶ τἀπὸ τᾶς
τϱαπέζας :
ἀπάϱγματα ϰαὶ τōστέα ϰα[τα]| ϰᾶαι· τὰ ϰϱᾶ μἐχϕεϱέτō. ϰαλɛτō
[h]όντινα λɛι,
ἔστō δὲ ϰαὶ πεδὰ ƒέτ[ος ƒ]| οίϙοι θύɛν : σϕαζόντō δὲ ϰαὶ βõ[ν πϱ]ὸ
ἀγαλμάτōν
[…]ΔΕΣ[…] | Ο θῦμα ὅτι ϰα πϱοχōϱɛι79·

que l’on procède aux sacrifices ancestraux comme on le fait pour


les dieux. Qu’au Milichios qui se trouve dans la chapelle
d’Euthudamos on offre un bélier. Qu’il soit aussi possible de
sacrifier une victime l’année suivante. Que l’on [écarte ?] les objets
civiques consacrés, que l’on installe devant [la tombe] une table et
que l’on brûle en entier une cuisse, les offrandes qui viennent de
la table, ainsi que les os. Il est interdit d’emporter les viandes ; on
invitera qui on veut. Qu’il soit également possible l’année suivante
de faire des sacrifices à la maison. Que l’on égorge un bœuf
devant les agalmata.. (?)... la victime qui convient.

72Un fragment de la « loi sacrée » de Lycosoura en Arcadie,


certes tardive mais d’évidence conservatrice, comme la
plupart des « lois sacrées », surtout dans une région aussi
reculée que l’Arcadie, est tout aussi explicite. Divisé en deux
parties, le texte commence par énoncer les interdits ; il
formule ensuite les prescriptions concernant les   sacrifices ;
viennent d’abord les prescriptions générales, qui énumèrent
les ingrédients et les ustensiles à employer pour les sacrifices,
puis les prescriptions particulières, propres sans doute à
chacune des divinités de la triade :
 80 II  a.C., IG V2, 514 ; on préfèrera à ἀγάλματ[ι] la restitution
e

ἀγάλμασ[ι] proposée par Emmanuel VO (...)

τὸς δὲ θύοντας πὸς θύ[η]-


σιν χϱέεσθαι ἐλαίαι, μύϱτοι, ϰηϱίο[ι],
ὀλοαῖς αἰϱολογημέναις, ἀγάλμασ[ι],
μάϰωνσι λευϰαῖς, λυχνίοις, θυμιά-
μασιν, ζμύϱναι, ἀϱώμασιν· τὸς δὲ θ[ύ]-
οντας τᾶι Δεσποίναι θύματα θύ[ην]
θήλεα λευϰ[ὰ ..] ο…ος80

Que ceux qui sacrifient utilisent pour les sacrifices de l’huile, du


myrte, des rayons de miel, des graines d’orge sans ivraie, des
agalmata, des pavots blancs, des lampes, des parfums à brûler, de
la myrrhe, des aromates ; que ceux qui sacrifient à Despoina
sacrifient des victimes femelles blanches.

73Dans ce contexte, sacrificiel comme les précédents,


prescription est donnée d’« utiliser  » les ἀγάλματα — le verbe
est χϱέεσθαι (att. χϱάομαι) — tout comme on doit « utiliser »
des lampes et les ingrédients requis pour l’accomplissement
du rite, graines, myrrhe, aromates, miel, et huile. On conçoit
que ces ἀγάλματα, bien que tout aussi énigmatiques que les
précédents, sont petits et destinés à être manipulés selon les
exigences du rite.
74De ces derniers documents on conclura que, dans les cas
tout au moins où il n’est pas un ex-voto consacré à titre
privé, le terme ἄγαλμα désigne plutôt un objet indispensable
à la pratique religieuse, objet de valeur bien supérieure à un
simple « cadeau » fait aux dieux. Il semble du reste que les
punitions prévues pour atteinte à un agalma aient été
particulièrement lourdes :
75Élis
 81 324 a.C. ou avant ; à l’exception du terme ἄγαλμα la
traduction est celle de Sophie MINON, op. cit.(...)

Aἰ δέ τιϱ ἀδεαλτώαιε τὰ’ στάλαν,


ὠϱ ἀγαλματοϕώϱαν ἐόντα πάσχην81

si quelqu’un faisait disparaître la stèle, qu’il soit puni comme un


voleur d’agalmata.

76À la différence des offrandes  l’agalma n’est donc jamais un


objet quelconque. Par sa « valeur », que celle-ci tienne au
prix, à l’excellence de la fabrication, à la beauté et à l’émotion
qu’elle suscite, ou à son caractère sacré quand il est
instrument du culte, l’objet « agalmatique » semble toujours
voué à  produire un effet sur un spectateur qui, sous l’emprise
de cette sorte de plaisir qu’est la χάϱις, est au sens
propre  médusé.
77C’est pourquoi les objets « agalmatiques » ne sont pas des
objets d’usage courant, mais des « chefs d’œuvre » exécutés
tout exprès par des experts,
(32)  attique

 82 Fin VI  a.C., IG I  522, Vasen Akr. II, 1348, fr. bassin


e 2

(?) ; LAZZARINI 1976, n° 822 ; HANSEN 1983 (...)
- - - | ἄνδϱες ἐποίεσαν σοϕίαισιν ϰαλὸν ἄγαλμα82

…(dont) les hommes (?) ont fait, grâce à leurs compétences, un bel
agalma.

78qui sont
- des sculpteurs, comme à Halicarnasse, cf. (38), ou à Abdère,
cf. (10),
- des bronziers, comme Tisiklès à Didyme, cf. (18), qui fut
capable de fondre près de 100 kg de bronze,
- des peintres peut-être, comme à Mélos, cf. (12),
- et même un ϕοινιϰογϱάϕος, spécialiste de la gravure en
« lettres phéniciennes » :
(33)  Lesbos

— ἐπὶ] | [Κλε]οσ[τϱάτω] πϱ[ο]τάνιος στεϕανώθεντες ὑπὸ τᾶ[ς]


βόλλας ϰ[αὶ]
[τῶ] δάμω ἀνέθηϰαν τὸ ἄγαλμα ϰαὶ ταὶς ἐξέδϱαις Ἔϱμα
Ἐναγωνί[ω]

I. [Ἠϱ]ωίδας Καίϰειος
[Χα]ϱίας Διοϰλείδαος
[..]ιτας Ἐ[σ]πεϱίταος
[…]ας Μ[αλ]οίσιος
[Ἀϱι]στόμαχος Θεοδότειος
[Κϱα]τίδας Βάϰχιος

II. Πολυϰϱέων Δαλιόϰλειος


Ἀνάξιππος Ζαιθώνειος
Λαΐϰλης Κϱιναγόϱαος
Μέλανχϱος Πιθώνειος
Καϊϰώνυμος Τιμαϕένειος
[…….] Ἀνδϱώνειος

 83 III  a.C., Mytilène, IG XII 2, 96.


e

ϕοινιϰόγϱαϕος Ἰ[α…….άλ]ϰειος
[γϱα]μμ[ά]τευς Μ — — — — —83
sous la prytanie de Cléostratès (?), couronnés par le peuple et le
Conseil, ont consacré à Hermès Enagônios l’agalma et les exèdres,

Héroïdas fils de Caïkos, [suivent


onze autres noms]
Le graveur en lettres phéniciennes (était) I […] keios, le secrétaire
M […

79Les artisans n’ont qu’une consigne, la  perfection, qui, pour


que  l’agalma atteigne le dieu sa cible, est l’exigence
première. Au sens où il ne saurait être que parfaitement
réussi, un  agalma est nécessairement déclaré « beau »,
ϰαλόν :
(34)  Laconie

 84 VI/V  a.C., IG V1, 1562 ; IvO 252.


e

[δέξ]ο ƒάν[α]ξ̣ Κϱονίδα Ζεῦ Ὀλύνπιε ϰαλὸν ἄγαλμα


h ιλέƒ ō[ι θυ]μõι τοῖ(λ) Λαϰεδαιμονίο[ις]84

accueille, Seigneur Cronide, Zeus Olympien, un bel agalma d’un


cœur favorable aux Lacédémoniens.

(35)  Béotie

 85 550-525 a.C., Ptoion, fragment de plaque de terre cuite


vernissée, SEG 29, 449 ; JEFFERY 1961, n° 1 (...)

ϰαλƒὸν ἄγαλμα ƒάναϰτι ƒ[εϰαβόλοι Ἀ | πόλονι]…85

un bel agalma au Seigneur [Apollon qui tire au loin]…

(36) Béotie

 86 Vers 540 ? a.C., Ptoion, chapiteau


dorique, IG I  1469 ; JEFFERY 1961, n° 30, p. 73 et 78 ; LAZZARI (...)
3

[Φοί]βō μέν εἰμ’ ἄγαλ [μα Λ]ατ[οί]δα ϰαλ[ό]|ν86

de Phoibos, fils de Latô, je suis le bel agalma.

80« magnifique »
(37)  Béotie
Agrandir Original (jpeg, 13k)

 87 Vers 550-500 a.C., à Apollon Ptoios, HANSEN 1983, n° 335.

] |
[ Φοίβ] οι πεϱιϰαλδὲς ἄγ [αλμα]87.
des compagnons [……] à Phoibos magnifique agalma

81ou « irréprochable », cf. (12) Mélos,


82Il pare, il orne, il est un ϰόσμος,
(38)  Athènes

 88 Vers 450 a.C. ?, IG I  953, Éleusinion ἐν ἄστει.


3

L’interprétation de στεϕάνω/στεϕανὼ (Maas) est dis (...)

[ἀ]ϱϱήτō τελετῆς πϱόπολος σῆς, πότνια Δηοῖ,


ϰαὶ θυγατϱὸς πϱοθύϱō ϰόσμον ἄγαλμα τόδε
ἔστησεν στεϕάνω Λυσιστϱάτη, οὐδὲ παϱόντων
ϕείδεται, ἀλλὰ θεοῖς ἄϕθονος ἐς δύναμιν88.

servante de ton culte ineffable et de celui de ta fille, ô souveraine


Déô, Lysistraté a dressé comme ornement de ta porte l’agalma que
voici, deux couronnes ; elle ne se soucie pas de son patrimoine (?
mot à mot, de ce qui est présent), au contraire pour les dieux elle
ne compte pas.

83il rayonne :
(39)  Halicarnasse

 89 HANSEN 1983, n° 429 ; Halikarnassos 122.

αὐδὴ τεχνήεσσα λίθο λέγε, τίς τοδ’ ἄ[γαλμα]


στῆσεν Ἀπόλλωνος βωμὸν ἐπἀγλαΐ[σας]
Παναμύης υἱὸς Κασβώλλιος εἴ μ’ ἐπ[οτϱύνεις ?]
ἐξειπɛν, δεϰάτην τήνδ’ ἀνέθηϰε θε[ῶι]89

voix que l’art fait sortir du marbre, dis-nous qui a dressé l’agalma
que voici, illuminant l’autel d’Apollon ? C’est Panamyès, fils de
Kasbôllis, si tu me pousses à le proclamer, qui l’a consacré comme
dîme au dieu.

84Par sa  perfection l’objet agalmatique est destiné à produire


un  effet. « Médusé » le spectateur se trouve, devant   l’agalma,
emporté par cette  force que les Grecs nommaient χάϱις, le
plaisir, à distinguer de la joie, χαϱά, et du plaisir intime,
ἡδονή. Or procurer la χάϱις entraîne en
réponse  remerciement,  gratitude,  grâce, faveur
accordée, autant d’autres formes de la χάϱις.

χάϱις
 90 Cf. Bonnie MACLACHLAN, The Age of Grace, Charis in early
Greek Poetry, Princeton, 1993, p. 4 sq.

 91 Marcel MAUSS, Essai sur le don. Forme et raison de


l’échange dans les sociétés archaïques, Paris, 1 (...)

85En somme la χάϱις, en reliant les hommes à travers


l’échange fait de plaisirs et de dons réciproques, agit comme
une « expérience de sociabilité »90. Elle suppose la réunion, le
partage, la réciprocité, et de ce point de vue n’est pas très
éloignée de la notion de  don et contre-don mise en évidence
par Marcel Mauss91.
 92 Sur l’importance sociale des Charites, cf. Aristote, Éthique à
Nicomaque, 1133a.

86On doit ajouter que, sous quelque forme qu’elle se


manifeste, la χάϱις est toujours identique à elle-même,
unique, insécable, et  extrinsèque à l’objet. Car elle est
une  puissance indépendante représentée par des divinités
spécifiques, les Charites (les Grâces). Et si tel objet mérite le
nom d’ἄγαλμα c’est qu’au moment de sa consécration les
Charites92 ont reconnu sa perfection et envahi de χάϱις les
différentes instances, dédicant, bénéficiaire, spectateur,
divinité destinataire, chacune selon sa place dans l’échange :
(40)  attique

 93 Vers 460 a.C., hermès de marbre, IG I  983 ; HANSEN 1983,


3

n° 312. Les restitutions sont garanties p (...)

[Σ]τϱοίβο ⋮ παῖ, τόδ’ ἄ[γαλ]μα, ⋮ Λεόϰ[ϱατες, εὖτ’ ἀνέθεϰας]


Hεϱμɛι, ϰαλλιϰόμως (sic) οὐϰ ἔλαθες [Χάϱιτας]93

fils de Stroibos, Léocratès, lorsque tu as consacré cet agalma à


Hermès, tu n’as pas échappé aux (regards des) Charites à la belle
chevelure.

87Car l’objet « agalmatique » mobilise toute une collectivité,


de son commanditaire à ceux qui l’ont vu lors du rituel de
consécration et jusqu’aux passants « d’aujourd’hui ».
88Cependant  l’agalma est consacré aux dieux, non aux
hommes, puisqu’il a  par définition pour fin de  capter le
regard des dieux en leur procurant la χάϱις, le  plaisir, qui en
réponse fera descendre sur les hommes la   faveur divine. On
conçoit qu’il faille, pour opérer cette « captation » des dieux,
se hisser  au niveau du divin. Or excellence, perfection,
beauté, sont d’essence divine : c’est par sa perfection même,
et la χάϱις qui en résulte, que l’objet atteindra sa cible. Car
qui réjouit les hommes, réjouit les dieux dès lors qu’ils sont
convoqués par le rite. Dans son unicité la χάϱις agit sur les
dieux comme elle agit sur les hommes ; c’est là une certitude,
exprimée dans l’épopée homérique,
 94 Homère, Odyssée III, 438.

ἱϱῶν ἀντιόωσα. γέϱων δ’ ἱππηλάτα Νέστωϱ


χϱυσὸν ἔδωχ’· ὁ δ’ ἔπειτα βοὸς ϰέϱασιν πεϱίχευεν
ἀσϰήσας, ἵν’ ἄγαλμα θεὰ ϰεχάϱοιτο ἰδοῦσα94
(Athéna) vint aussi jouir du sacrifice. Nestor, le vieux conducteur
de chevaux, donna l’or, et l’artisan le coula autour des cornes de la
vache pour que la déesse se réjouisse à la vue de l’agalma.

89et que ne démentent pas les dédicaces ; Thébadès, par


exemple est convaincu que  l’agalma par lui dédié est
nécessairement τɛι δὲ θεõι χαϱίεν « pour la déesse plein de
charme », cf. (9).
90Provoquer la χάϱις divine c’est donc « obliger » les dieux,
les  contraindre par un effet pour ainsi dire  magique. Au
travers de la χάϱις c’est un  charme qui agit, qui  lie les dieux
aux hommes. Dès lors que le plaisir divin est provoqué,
s’étend en retour sur les hommes, pour ainsi
dire  mécaniquement, la bienveillance divine. Souhaits à
l’optatif, injonctions à l’impératif, par exemple à Astypalea τᾶι
χάϱιν ἀντιδίδο(υ) « donne en échange la χάϱις », cf. (25), n’en
sont que l’expression rhétorique.
 95 Cf. Homère, Iliade XIV, 235 et 267, le dialogue entre Héra
et Hypnos ; Iliade XVIII 380 sq., où l’o (...)

91Ainsi l’offrande d’un ἄγαλμα est-elle la promesse


d’un  échange95. Baigné de χάϱις,  l’agalma, « beau,
magnifique, irréprochable », fonctionne comme une sorte
de  piège à dieux, par qui les hommes accèdent au divin et par
qui les dieux se voient obligés d’accéder aux demandes des
hommes.
92En somme la χάϱις se manifeste par une sorte de flux
continu circulant entre ces deux pôles, que l’initiateur soit
l’homme qui a prié pour obtenir du dieu une heureuse
traversée, ou le dieu qui l’a sauvé du naufrage.
Car  l’agalma est aussi bien action de grâce qu’ex-
voto.  Plaisir des hommes,  plaisir des
dieux,  faveur accordée,  reconnaissance des hommes, le cycle
est virtuellement sans fin ainsi que le prouve cette étonnante
dédicace de l’Acropole d’Athènes, cf. (23),
 96 Vers 500 a.C., IG I  728.
3

hõι χαίϱōσα διδοίες | ἄλ(λ)ο ἀναθɛναι96


(agalma) par lequel charmée, puisses-tu donner (l’occasion) d’en
consacrer un autre.

93Ce qu’est l’objet « agalmatique » se laisse désormais mieux


cerner : parce qu’il  lie, et  relie, les dieux et les hommes, il
est  le lieu par excellence de leur échange . Aussi se rencontre-
t-il souvent près des autels, qu’il soit statue, statuette,
figurine, céramique, plaque de pierre ou tablette de bronze.
En son absence l’échange ne se fait plus, au risque de
provoquer la séparation des hommes et des dieux. Voilà
pourquoi  l’agalma n’est jamais un objet quelconque, mais un
objet toujours empli de χάϱις.
94On prendra garde cependant que la χάϱις, puissance
indépendante, extérieure à l’objet, ne définit pas  l’agalma.
Pour tenter de comprendre comment cette fonction d’échange
est associée au terme ἄγαλμα un rappel étymologique sera
utile.

- Remarques étymologiques
 97 Cf. Charles DE LAMBERTERIE, BSL 73/1, 1978, p. 269-276.

95Les notions de  lumière,  d’éclat, comme celles de  grâce,


de  beauté, ne sont pas plus intrinsèques à   l’agalma que celle
de χάϱις à l’objet « agalmatique ». On a parfois rapproché
ἄγαλμα de la famille de ἀγλαός  brillant, en rapport avec
γελάω,  rire, issu de la racine *gel « briller »97 ; mais si le
rapprochement est possible il ne peut être que secondaire, et
procéder d’une étymologie populaire.
- le suffixe -μα
 98 Pierre CHANTRAINE, Formation des noms, Paris, 1933, p.
182.

96Ἄγαλμα s’inscrit dans une série de termes en -μα très


anciens qui, au contraire des formations plus récentes, ne
désignent pas le résultat d’une action mais « dénomment
souvent des objets qui sont pour l’homme une protection, ou
au contraire les phénomènes qui manifestent une puissance
extérieure et redoutable… Le dérivé en -μα exprime aussi
volontiers la manifestation sensible d’une force  : σῆμα
signifie souvent un signe envoyé par la divinité et νεῦμα a
entre dans la même catégorie. On peut rapprocher des mots
comme ϰαῦμα, ϕλέγμα, μνῆμα, δεῖμα, χάϱμα. Il semble
qu’un certain nombre de ces termes sont encore chargés de
notions religieuses ou magiques… »98.
 99 Ibid., p. 177-180, § 137-138.

 100 Le suffixe moyen -μενος est une invention du grec, ibid, p.


215.

97D’autre part le suffixe -μα est lié au système verbal99. Des


paires comme ἅλμα/ἅλλομαι, δέϱμα/δείϱω,
ὕϕασμα/ὑϕαίνω, etc…, en sont la preuve. De fait le suffixe
*-mn servait à former des participes actifs ; en grec *-mṇ/*-
mn  > -μα/-μν (ο)100.

- la base ἀγαλ-
98Le substantif ἄγαλμα serait à l’origine un quasi-participe
d’un verbe actif ἀγάλλω, inusité chez Homère — qui ne
connaît que le moyen ἀγάλλομαι être fier de, s’enorgueillir —
mais « réinventé » à l’époque classique. Avec cette valeur
participiale ἄγαλμα équivaudrait à quelque chose comme
« qui magnifie, qui rehausse, qui exalte », ou « propre à
magnifier, à exalter, à rehausser ». Car l’hypothèse
étymologique la plus probable apparente ἀγαλ- à
μεγα-« grand » :
 101 Georges PINAULT, MSS 38, 1979, p. 165-166.

ἀγαλ- < *ṃĝh -l, degré ø de *ṃeĝh -l > μεγαλ-101.


2 2

99À l’origine ἄγαλμα devait donc énoncer un  processus,


définir une  activité, et non pas désigner un type particulier
d’objets. Cette fonction  qualifiante quasi-verbale se laisse
encore percevoir dans les dédicaces, à commencer les
dédicaces « d’objets parlant ».

- Objets parlants
- με … ἄγαλμα
 102 Mario BURZACHECHI, « Oggetti parlanti nelle epigrafi
greche », Epigraphica 24, 1962, p. 3-54.

100On entend par « objets parlant » ceux dont la dédicace est


rédigée à la première personne102. Quelle que soit l’identité
de la voix qui dit « Je » — le problème est difficile et discuté
— la syntaxe est sans ambiguité : ἄγαλμα n’y est pas le
complément d’objet du verbe ἀνέθηϰε mais un  attribut à
traduire « comme, en tant qu’agalma ». La valeur verbale
sous-jacente équivaudrait à des expressions comme « en tant
que magnifiant », « dans un acte d’exaltation ».
101En l’absence de τόδε, l’emploi  attributif de ἄγαλμα est
évident :
(41) Athènes

 103 600-550 a.C. ?, Acropole d’Athènes, IG I  552.


3

— — — ϕõν ⋮ μ’ ἀνέθεϰεν ⋮ ἄγ<α>λμα ⋮ τἀθɛναίᾱ[ι]103


…phôn m’a consacré comme agalma à Athéna.

(42)  Argos

 104 Vase de bronze, IG V1, 231, alphabet argien.

Χαλϙοδάμανς με ἀνέθɛϰε θιιοῖν πεϱιϰαλλὲς ἄγαλμα104

Chalkodamas m’a consacré aux deux déesses (comme) magnifique


agalma.

(43)  Égypte

 105 VI  a.C., Memphis, SB 1, 1694.


e

Μελάνθιός με ἀνέθηϰε τῶι Ζηνὶ Θηβαίωι ἄϰαλμα105

Mélanthios m’a consacré à Zeus Thébain comme agalma.

cf. (21)  Laconie

 106 VI  a.C., stèle, IG V1, 919.


e

Πλɛστιάδας μ’ἀ[νέθɛϰε]| Διοσϰōϱοισιν ἄ[γαλμα]…106

Plestiadas m’a consacré aux Dioscures comme agalma.

102La voix de la « performance », celle du dédicant en train de


prononcer la formule de consécration : « Moi Un Tel, je te
consacre comme  agalma … » est désormais devenue  la voix
prêtée à l’objet, censé lui-même répondre après coup à la
question du passant « Qui es-tu, toi, objet que je vois ? ». La
formule de consécration est de fait remodelée afin de tenir
compte du changement des instances spatio-temporelles.

- με… τόδε ἄγαλμα


103Lorsqu’apparaît le déictique τόδε la construction reste
inchangée. La formule performative « Moi Un Tel, je te
consacre,  objet que voici, comme agalma » est devenue
« moi,  objet que voici, Un tel m’a consacré comme agalma »,
où τόδε, qui connotait le temps et l’espace du dédicant, fait
désormais référence à celui du « passant », cf. (19),
(44) Athènes

 107 527-514 a.C. ? Acropole


d’Athènes, IG I  618 ; DAA 6 ; LAZZARINI 1976, n°
3

732 ; HANSEN 1983, 195.

Ἀλ | ϰίμαχος μ’ ἀνέ{σ}θɛϰε Διὸς ϰόϱɛι τόδ’ ἄγαλμα


εὐ | χολὲν ἐσθλõ δὲ πατϱὸς hῦς Χαιϱίονος ἐπεύχεται <ἐ>να[ι]107

Alkimachos m’a consacré à la fille de Zeus « comme l’agalma que


voici », en exvoto ; il se glorifie d’être le fils de Chairion, un noble
père

- τόδε ἄγαλμα
 108 Cf. Nicole LANÉRÈS, La phrase nominale dans l’Iliade, thèse
Univ. Paris Diderot-Paris 7, 1993.

104Ces quelques exemples montrent que, même en l’absence


de με, le syntagme τόδε ἄγαλμα était originellement une
construction attributive qui signifiait « ceci en tant
qu’agalma » ; et l’on se méfiera de l’évidence d’une traduction
comme τόδε ἄγαλμα « cet agalma ». Épigrammes poétiques,
ces dédicaces ignorent en effet l’article défini et le syntagme
τόδε ἄγαλμα équivaut autant à τόδε τὸ ἄγαλμα « cet
agalma », où ἄγαλμα est un nom, qu’à τόδε < > ἄγαλμα
« ceci (est) agalma », où ἄγαλμα est attribut. C’est
probablement à la suite du déclin de la « phrase nominale »,
qui a supprimé la pause entre les deux termes 108, désormais
combinés dans un syntagme unique, que s’est imposé le sens
« cet agalma » :
(45)  Égine

 109 Vers 480-470, colonne, IG IV 7 ; LAZZARINI 1976, n°


719 ; HANSEN 1983, n° 349.
hός τόδ’ ἄγαλμ’ ἀνέθɛϰε, | Φιλόστϱατός ∶ ἐστ’ ὄνυμ’ αὐτõι·
πατϱὶ δὲ τõι τἐνο Δαμο | ϕόōν ὄνυμα109

Celui qui a consacré ceci comme agalma/l’agalma que voici a pour


nom Philostratos. Au père de cet homme Damophon est le nom.

105Par la complexité de sa formule une dédicace de


l’Éleusinion d’Athènes met en évidence les difficultés et les
ambiguités de la construction :
(38)

πϱοθύϱō ϰόσμον ἄγαλμα τόδε ἔστησεν στεϕάνω

(Lysistrate) a dressé comme ornement de ta porte l’agalma que


voici/ceci en tant qu’agalma, deux couronnes.

- ici et maintenant τόδε


106Déictique de « l’ici et maintenant », de l’instant où « Je »
parle, τόδε a la permanence d’un éternel présent, présent de
l’instant de la consécration, énoncé au passé désormais, et
présent du temps infiniment répété de la lecture, cf.
(25)  Astypalea.
107Issue de la nécessité de modifier la formule performative
originelle de manière à ce qu’elle soit réactivée à chaque
nouvelle lecture, la superposition des instances spatio-
temporelles, par l’intermédiaire de cet « embrayeur de
temporalité » qu’est le déictique τόδε, forme en fin de compte
un jeu à plusieurs voix extraordinairement complexe à la
faveur duquel se modifient en profondeur le  statut du terme
ἄγαλμα d’une part, la  position du dieu destinataire de l’autre.

De l’attribut à la chose ou la
réification d’ἄγαλμα
108Le fait est que, l’instant de la consécration une fois révolu,
l’objet consacré « en tant qu’agalma » est désormais devenu
« ce » μνῆμα, « ce monument » dans toute sa matérialité, ici,
maintenant sous le regard. C’est à partir du présent du
spectateur que s’active dorénavant le souvenir :
cf. (4),  Olympie

 110 Fin VI /début V  a.C., ou vers 456 a.C. ? IvO 266.


e e

ϰαί ƒοι μνᾶμα τόδ’ ἐστ’ ἀϱετᾶς110

et ceci (cet agalma) est le souvenir de son excellence.

cf. (14), Acarnanie

 111 IG IX, 1  2, 238, lignes 3-4.


2

… ἄγαλμα τόδε
μνήμην ἀθάνατον σώζων πατϱός τε ϰαὶ αὑτοῦ111…

pour conserver la mémoire immortelle de son père et de lui-


même…

109L’agalma est enfin devenu un objet, « cet objet »


placé  sous les yeux ; et si le verbe est « effacé » au point de
n’être plus qu’à peine évoqué par le maintien du datif du nom
du dieu, l’attention est alors tout entière focalisée sur
l’objet support de la dédicace.
(46)  Athènes

 112 550-525, Agora 21, G 1.

Hεϱμεῖ | μ’ἄγαλ | μα112

pour Hermès, moi, agalma.

110L’ambivalence du syntagme τόδε ἄγαλμα est désormais


levée. Le lecteur de la dédicace n’a plus affaire qu’à
« l’agalma que voici », à savoir un bel objet, un
« bel  agalma », expression où la valeur attributive de ἄγαλμα
a disparu.
(34)  Laconie

[δέξ]ο ƒάν[α]ξ Κϱονίδα Ζεῦ Ὀλύνπιε ϰαλὸν ἄγαλμα

accueille, Seigneur Cronide, Zeus Olympien, un bel agalma.

cf. (11),  Halicarnasse

σοὶ τόδε, Κύπϱι, ϰαλὸγ ϰαλῆι εἷσεν ἄγαλ[μα]

a installé pour toi belle Cypris le bel agalma que voici.

111Avec le temps — dès le premier instant peut-être — n’est


plus demeuré comme trace de la consécration que l’objet
même.

- θεῷ/θεοῦ, du datif au génitif


112Mais dès l’instant où le rituel de consécration est passé, la
relation établie entre les protagonistes s’est trouvé modifiée,
et en premier lieu la  position du dieu par rapport à l’objet,
empli comme il l’est désormais de la présence divine.
113Car dès lors que, par le truchement de la χάϱις, le dieu a
été touché,  de destinataire de la consécration qu’il était,
au  datif, le dieu, qui est « descendu » sur l’objet et l’a rempli
de sa puissance, en est devenu comme le   détenteur,
au  génitif, quelle que soit du reste l’interprétation à donner
de cette affirmation de « propriété ». L’objet est désormais
ἄγαλμα  du dieu et les formules « je suis/voici l’agalma de… »
ou « ceci est un  agalma de », où le nom du dieu est au génitif,
témoignent de ce renversement :
(47)  Délos

 113 500-450 a.C. ? ID 17 ; Hansen 1983, n° 407.

Ἀϱτέμιδος τόδ’ ἄγαλμ[α]· ἀνέθɛϰε {ν} δέ μ’ Ε[ὔ]πολις αὐτɛι...113


Voici un agalma d’Artémis (= à Artémis appartient l’agalma que
voici). Eupolis m’a consacré…

(48)  Delphes

 114 Claude VATIN, « Les kouroi d’Argos », BCH 106, 1982, p.


516-518, cf. supra, note 15.

[Θεόδοτος Πολυμἐδɛς ἐποίƒε]τον τṓνδε τάδ’ ἀ[γ]άλμ[ατα]114

[Théodotos et Polymédès ont fait] les  agalmata de ceux-ci.

(49)  Égypte

 115 Vers 400 a.C., Memphis, Saqqāra, SEG 27, 1107.

Ζηνῆς Θεοδότō Σελήνης ἄ|γαλμα ἐπο|ιήσατο115

Zénès fils de Théodotos a fait l’agalma de Séléné.

(36)  Béotie

[Φοί]βō μέν εἰμ’ ἄγαλ [μα Λ]ατ[οί]δα ϰαλ[ό]|ν

de Phoibos fils de Letô je suis un bel agalma…

114Il est manifeste que ce génitif n’a aucun rapport avec une
quelconque ressemblance entre l’objet et le dieu.
L’expression « agalma du dieu » indique seulement  quelque
chose de la relation du dieu à l’objet  et donc en dernière
instance de  la relation entre les hommes et le dieu  telle
qu’elle s’est établie au travers de l’objet.
115Il n’est de ce fait pas étonnant que des tablettes de bronze
éléennes, parce qu’elles scellent des arbitrages
internationaux, ou énoncent une décision publique
importante, soient déclarées ἀγάλματα de Zeus, investies
comme elles le sont de la présence du dieu qui garantit les
contrats, et si inviolables que quiconque y toucherait
encourrait le châtiment divin :
(50)  Élis
 116 475 a.C., arbitrage international, MINON 2007, n° 15, p.
104-112.

ἄγαλμα Διός· Πύϱϱō γϱ[α]ϕέας vac.


v ϰαὶ Χαϱίξενος ϰαὶ τοὶ μαστϱοὶ vac.
[τ]αὶϱ δίϰαις, ταὶϱ ϰὰ(τ) τõν Βοιοτõν Μένανδϱος
[ϰ]ἀϱιστόλοχος τοῖϱ Ἀθαναίος ἐδιϰαξάταν vac.
[ἀ]πέγνον ϰαὶ τοῖ(ϱ) Θεσπιέσσιν ϰαὶ τοῖϱ σὺν αὐτὸς
[μ]ὲ διϰαίōς διϰαστᾶμεν, ϰἀπὸ τõν Θεσαλõν vacat
[ἀ]πεδίϰαξαν. vacat116

agalma de Zeus. Le secrétaire Pyrrhôn, Charixénos et les mastroi,


ont décidé en révision que les condamnations que Ménandros et
Aristolochos avaient prononcées contre les Béotiens en faveur des
Athéniens n’avaient pas été prononcées justement en faveur aussi
des Thespiens et de leurs alliés, et ils ont levé (la condamnation)
des Thessaliens.

(51)  Élis

 117 475-450 a.C., droit de cité, MINON 2007, n° 16, p. 113-


117.

Τοὶ Fαλεῖοι Ἀθανάδαν ϰαὶ Fϱίνōνα ἔθεαν ϰαὐτō ϰἀπογένειαν


ƒαλείō· ϰ‹ε›ν ϕυλὰν
ἐνίμεν ὀποῖαν λɛν, ϰαὶ τᾶϱ ἐπιFοιϰίας τᾶϱ ἐν Σπάϱται ϰἐν Εὐβοίαι
ϰοιν-
αν εν ὀποῖαν λɛν, ϰαὶ τᾶϱ ἐπιFοιϰίας τᾶϱ ἐν Σπάϱται ϰἐν Εὐβοίαι
ϰοιν-
ανεν ϰαι ταν θε‹α›ϱίαν δέϰεσαι ΤΑΡΕΟΙ.ΙΣΚΡΟ ἐπι τἄμισον Ἀθα-
νάδαν ϰαὶ Κιϰύσια. Ὀ δε πίναξ ἄγαλμα τõ Διός117.

Les Éléens ont fait Éléens Athanadas et Wrirôn, eux-mêmes et leur


descendance ; qu’ils entrent dans la tribu de leur choix. Qu’ils
soient associés à la colonie de Sparte et (à celle) d’Eubée, et
reçoivent la délégation des théares… Athanadas… à moitié aussi
Kikysion. La tablette est un agalma de Zeus.
116Il semble désormais établi qu’aux premiers siècles de
l’hellénisme et jusqu’aux confins du classicisme, un
ἄγαλμα  n’est pas une statue. On en voudra néanmoins une
dernière preuve : le magistrat Charès avait à Didyme une
statue assise à son image, devant laquelle les processions
faisaient une pause en chantant le péan. La dédicace déclarait
cette statue de Charès « agalma d’Apollon » :
(52) Didyme

 118 Avant 550 a.C., la loi des Molpes,


Didyma 139 ; JEFFERY 1961, p. 332, n° 29 ; LAZZARINI 1976, n°
95 (...)

Χαϱῆς ειμι ὀ Κλέσιος Τειχιóσης ἀϱχός·


ἄγαλμα τõ Ἀπόλλωνος118

je suis Charès fils de Klésis, premier magistrat de Teichiousè,


agalma d’Apollon.

117Que les « jumeaux d’Argos » fussent ou non « Cléobis et


Biton », cf. (2), il est certain qu’ils ne « représentaient » pas
les Dioscures. Tout au plus pourrait-on supposer que leur
gémellité faisait référence à Castor et Pollux au même titre
qu’à Sparte les représentations des  dokana, des amphores
doubles ou des deux bonnets pointus. Mais en tant
qu’ἀγάλματα ils devaient avoir d’une façon ou d’une autre le
pouvoir d’assurer l’échange entre les hommes et les dieux
jumeaux.
118Au terme de ce parcours épigraphique on concèdera peut-
être que  l’objet désigné comme ἄγαλμα n’est ni tout à fait
une offrande ni tout à fait un ex-voto, bien qu’il puisse avoir
les caractéristiques de l’un et de l’autre. Toujours consacré à
un dieu il peut être aussi instrument du culte, entreposé dans
l’attente d’être manipulé ou installé près des autels, ainsi que
l’attestent si souvent les inscriptions, et aussi les textes
littéraires.
119Difficile à classer, cet objet n’est pas non plus défini par sa
forme.  Polymorphe, il est aussi bien ϕαλλός dionysiaque que
pilier hermaïque, vase de terre cuite, lamelle de bronze,
trépied, ou statue d’homme. Aussi chacun de ces objets, s’il a
été consacré « à » un dieu comme ἄγαλμα, peut être dit
ἄγαλμα « du » dieu. En tant qu’ἄγαλμα l’objet désigné par le
génitif comme « appartenant » au dieu n’est donc jamais
une  représentation mimétique du dieu, quand bien même
serait-il une statue anthropomorphe.
120Ainsi, n’étant appliqué à aucun objet particulier, le terme
ἄγαλμα indique qu’un objet donné est ἄγαλμα  en tant qu’il
est investi des qualités qui en font un ἄγαλμα. L’une de ces
qualités concerne probablement les rituels de consécration,
impliqués par les formules des dédicaces.
121Mais c’est surtout parce qu’il se distingue des menus
objets habituellement consacrés aux dieux, et souvent issus
de la vie quotidienne, que  l’agalma n’est pas un objet
ordinaire.
122Conçu  pour plaire,  l’agalma est un objet d’exception dont
les qualités techniques, la beauté, l’éclat, le prix même,
attirent les regards, à moins qu’il ne soit investi d’une forte
charge émotive : il se caractérise, ainsi que le montre Gernet,
par sa  valeur, matérielle ou mesurable, subjective ou
religieuse.
123L’agalma n’est pourtant pas défini par la notion de   valeur,
qui n’est qu’une  condition de la réalisation de l’objet
comme ἄγαλμα. Car la valeur de  l’agalma tient elle-même à
la χάϱις, au plaisir partagé, commun aux hommes et aux
dieux, qui confère à l’objet « agalmatique » le
pouvoir  d’attirer les dieux. C’est parce qu’ils éprouvent la
χάϱις que les dieux ne se dérobent pas à l’obligation de
rendre la χάϱις, sous forme de  faveur, de  grâce accordée. Le
terme ἄγαλμα ne désigne donc l’objet  qu’en tant qu’il est
investi du pouvoir d’atteindre le dieu et de le retenir,   qu’en
tant qu’il exerce un charme sur un dieu impuissant à se
dérober.
124L’objet agalmatique est en somme une sorte de   piège ; le
dieu n’a pas d’autre choix que de l’investir de sa présence, et
de sa puissance.
125Support au travers duquel s’établit un  échange avec les
dieux,  l’agalma est cet  intermédiaire, ce créateur de lien,
sans lequel la cité, la famille, l’individu, perdraient leur assise,
à n’être plus sous le regard des dieux, et sans lequel le
sacrifice semble voué à manquer sa cible. On conçoit qu’une
telle notion offre quelque résistance aux efforts de traduction
des contemporains d’Occident.
 119 Homère, Iliade, IV, 144, pour peu que l’on veuille pousser
la comparaison à son terme.

 120 Pindare, Néméennes VIII, 28 ; Bacchylide, Épinicie X, 1,


11.

 121 Euripide, Héraklès Furieux 425.

 122 Euripide, Suppliantes 633.

 123 Eschyle, Agamemnon 208.

126Mais si telle est sa signification, il faut supposer que


l’emploi du terme ἄγαλμα ne se résume pas aux objets
matériels retrouvés sur les champs de fouille. Une brève
incursion dans l’espace littéraire suggère que ces étranges
ἀγάλματα que sont la jambe ensanglantée de Ménélas 119, les
odes de victoire120, les travaux d’Héraklès121, les guerriers
morts au combat122, ou les jeunes filles tragiques 123,
trouveraient leur explication dans cette fonction d’échange
avec les dieux que le dossier épigraphique a permis
d’entrevoir.
BIBLIOGRAPHIE

Abréviations bibliographiques
Recueils d’inscriptions
IG :  Inscriptiones Graecae, publiées par l’Académie de Berlin. Le
chiffre romain qui suit correspond à une région.

BE :  Bulletin Épigraphique, dans la  Revue des Études Grecques,


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SEG :  Supplementum Epigraphicum Graecum, vols. 1-25, 1923-


1971, Leiden, vols. 26-, 1976-, Amsterdam.

Compléments épigraphiques par


régions
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centuries B.C.. With the collaboration of Lilian H. Jeffery,
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3,  Inscriptions depuis le trésor des Athéniens jusqu’aux bases de
Gélon, vol. 2, Georges Daux (1943).
Olympie
IvO 144 : Wilhelm Dittenberger und Karl Purgold.  Die Inschriften
von Olympia, Berlin, 1896.

Thessalie
I. Thess I  : Jean-Claude Decourt,  Inscriptions de Thessalie, Vol.
1,  Les cités de la vallée de l’Énipeus, Études épigraphiques 3,
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Mer Égée
EAD 30 : Marie-Thérèse Couilloud,  Les monuments funéraires de
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ID :  Inscriptions de Délos, Paris, 1926-1972.

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II,  Halikarnassos, 1893.

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Italie, Sicile
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2

Grecia, Iscrizioni di Sicilia, volume I, 2  édition,  Iscrizioni di Megara


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BSL  : Bulletin de la Société de Linguistique, Paris.
CRAI :  Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles
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MSS :  Münchener Studien zur Sprachwissenschaft, Dettelbach, Röll.

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1,  Caratteri e storia della disciplina. La Scrittura greca dalle origini
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Greca II,  Epigrafi di carattere pubblico, Rome.

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HANSEN 1983 : Peter Allan Hansen,  Carmina Epigraphica


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e e

HANSEN 1989 : Peter Allan Hansen,  Carmina Epigraphica


Græca II, IV  siècle avant J.-C.
e
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Johnston.

LAZZARINI 1976 : Maria-Letizia Lazzarini,  Le formule delle dediche


votive, Atti della Accademia Nazionale dei Lincei serie 8, 19, Rome.

MEIGGS-LEWIS 1988 : Russel Meiggs and David Lewis, A  Selection


of Greek Historical Inscriptions to the End of the fifth century B.C .,
revised ed. Oxford.

MINON 2007 : Sophie Minon,  Les inscriptions éléennes


dialectales, Paris.
NOTES
1 Assemblée des femmes 778-783, où il est question de sortir les
meubles dans la rue.

2 Le terme ἄγαλμα (plur. ἀγάλματα) ne sera pas traduit, mais


transcrit  agalma (plur.  agalmata).

3 Voir par ex. E. KPIAPA,  Νέο Λεξιϰό της Σύγχϱονης Δημοτιϰής


Γλώσσας, Athènes, 1995.

4 Les chiffres entre parenthèses numérotent les dédicaces selon


leur ordre d’apparition.

5 Vers 500 a.C., Naupacte, loi sur la répartition des terres,   IG IX
1  3, 609 B, lignes 22-25.
2

6 Carl Darling BUCK,  The Greek Dialects, Chicago, 1955, n° 59.

7 Ulrich VON WILAMOWITZ,  Sitzungsberichte der Deutschen


Akademie der Wissenschaft zu Berlin, 1927 ;
Günther KLAFFENBACH,  IG IX 1  3 ; Russel MEIGGS and
2

David LEWIS,  A Selection of Greek Historical Inscriptions to the end


of the fifth century B.C., Oxford, 1969, p. 24.
8 Platon,  Phèdre, 230b, traduction de Léon ROBIN, et note 1, Paris,
CUF, 1966.

9 Epigrafia Greca II, Rome, 1969, p. 24.

10 Studies in the Treasure Record of Artemis


Brauronia, Stockholm, 1972, p. 215, n° 70.

11 480-475 a.C. ? Athènes, Acropole,  IG I  828 ;  DAA 229 ; Maria-


3

Letizia LAZZARINI,  Le formule delle dediche votive, Accademia


Nazionale dei Lincei : Classe di scienze Morali : Memorie, serie 8,
19, 2, Rome, 1976, n° 639.

12 Par ex. 600-575 a.C.,  ID 4 ; Lilian-Hamilton JEFFERY,  The Local


Scripts of Archaic Greece, Oxford, 1961, éd. révisée 1990, n° 10, p.
304 et 412, [τ]õ ἀϝυτõ {² αὐτõ}²  λίθō ἐμὶ ἀνδϱιάς,  du même je suis
6 6

la statue de marbre…

13 Cf. LAZZARINI 1976, n° 987, Θεσσαλοὶ τὸν hίππον ἀνέθεν…

14 472 a.C., Olympie,  IvO 144, base de statue, LAZZARINI 1976, n°


853 :
Εὔθυμος Λοϰϱὸς Ἀστυϰλέος τϱὶς Ὀλύμπι ἐνίϰων·
εἰϰόνα δ’ ἔστησεν τήνδε βϱοτοῖς ἐσοϱᾶν…
Euthymos Locrien fils d’Astyclès, j’ai été trois fois vainqueur à
Olympie  ;
et il a dressé l’image que voici à voir pour les mortels…

15 610-580 a.C.,  SEG 32, 549, fragment I (B), inscription très


effacée ; cf. Paul FAURE,  BCH 106, 1982, p. 65 ; Claude VATIN,
« Les kouroi d’Argos »,  BCH 106, 1982, p. 509-525. Depuis
l’étude de David SANSONE, « Cleobis and Biton at
Delphi »,  Nikephoros 4, 1991, p. 121-132, on s’accordait à voir
dans ces deux statues une représentation des Dioscures.
Vincenz BRINKMANN,  Die Polychromie der archaischen und
frühklassischen Plastik, Munich, 2003, ph., ne lit pas [τô]ν ƒανάϙōν
τοὶ ỊỊỊ mais ἔ[.]γαγον τοῖδ᾿ υἱ[ο]ί, ce qui réhabilite la première
hypothèse. Cf. Michel SÈVE,  BE, 2005, n° 67.

16 570-560 a.C., musée du Louvre Ma 686 ;


Ernst BUSCHOR,  Altsamische Standbilder V, Berlin, 1961, p. 83, fig.
340 ; JEFFERY 1961, n° 4, p. 328 et planche 63.

17 570-560 a.C., musée de Berlin 1750 ; Ernst BUSCHOR, op.


cit., p. 83, fig. 341-344 ; HANSEN 1983, 422.

18 Par ex.  IG II  1424.


2

19 Vers 350 a.C., IG II  1514, lignes 42-43, πεϱὶ τῶι ἀγάλμ[α] |


2

τι τῶι ὀϱθῶι. Après
335/4,  IG II  1524, πεϱὶ τῶι ἀγάλματι τῶι ἑστηϰότι.
2

20 409/8 a.C.,  IG I  474.


3

21 Vers 278 a.C.,  IG XI, 2, 161, inventaire.

22 Fin IV  siècle,  IG XI, 2, 144, ligne 33 ;  ID 290,  ID 440.


e

23 Vers 340 a.C.,  BCH 19,1895, p. 393, strophe XI, ligne


137 ;  SEG 32, 552.

24 430-404 a.C.,  IG I  1455,  IG IV 1588 ; sur ces deux déesses :
3

cf. Hérodote,  Histoires, V, 83-88.

25 Fin VI /déb. V  a.C.,  IvO 266, ce que Wilhlem Dittenberger,


e e

l’auteur du recueil, ne manque pas de souligner : « Daß zwischen


beiden Signaturen in der Mitte der gesamten Vorderfläche
angebrachte Dedikationsepigramm beweißt, daß beide von
Praxiteles geweiht waren ».

26 IG XI, 2, 145, ligne 35.

27 Fin VI  a.C., édition, traduction et commentaire : William


e

Kendrick PRITCHETT,  Hesperia IX, 1, 1940, p. 97-101 ;


Botho GRAEF,  Die antiken Vasen von der Akropolis zu Athen II,
Berlin, 1933, p. 1348 ;  IG I  914 ;  DAA 336 ; HANSEN 1983, n° 226.
3

28 Athènes,  IG I  573, fragment  d’hydrie, 500-480


3

a.C. ? ;  coupe, LAZZARINI 1976, n° 710, HANSEN 1983, n° 285.

29 Athènes,  amphore, LAZZARINI 1976, n° 7717 ; Argos, fragment


de  bombylios, VI  a.C.,  IG V1, 231.
e

30 HANSEN 1983, n  289, 290, 291, 292.


os

31 Megara Hyblaia,  SEG 26, 1098 ;  IGASGM I  14 ;  IGDS, n° 18.


2

32 Avant 550-525 a.C.,  Didyma 140 ; il pèse 93,07 kilos.

33 550-525 a.C., sanctuaire d’Apollon Ptoios, HANSEN 1983, n°


334.

34 250-200 a.C.,  Lindos II 697 (IG XII, 1),  plaque de marbre ;


représente des époux avec leurs enfants dédiant un petit temple,
ainsi que les images du culte et l’autel.

35 475-450 a.C., Sophie MINON,  Les inscriptions éléennes


dialectales, Paris, 2007, n° 15 et 16.

36 Cité par Hérodote,  Histoires V, 60, 1, et V, 61, 4.

37 Pour un inventaire exhaustif, cf. LAZZARINI 1976,  passim.

38 Avant 350 a.C.,  IG II , 3096, Acropole.


2

39 Λυσιστϱάτη,  IG I  953. Θεογένεια,  ArchEph, 1916, p. 17, 271.


3

40 Χϱυσίνα,  IK Knidos I, 131 ; Ἀϱχώ, Astypalea,  IG XII 3,192


[1] ; Τελεστοδίϰη, Paros  IG XII 5, 216 ; Μιϰύθη, Athènes,  IG I  857.
3

41 Paros,  IG XII 5, 215.

42 500-450 a.C., base de marbre,  IG II  4318 ; cf. avant 350


2

a.C., HANSEN 1989, n° 759.
43 Cf. Jean RUDHARDT,  Notions fondamentales de la pensée
religieuse et actes constitutifs du culte dans la Grèce classique,
Paris, 1992, p. 214.

44 IG I  573.
3

45 Vers 510-500 a.C.,


chapiteau,  IG I  631 ;  DAA 48 ; HANSEN 1983, n°
3

202 ; LAZZARINI 1976, n° 680.

46 Vers 510-500 a.C., Acropole, IG


I  647 ;  DAA 290 ; HANSEN 1983, n° 205.
3

47 ποιῶ,  IG I  522 ; ἵστημι,  IG II  4318 ;  IG I  953 ; Acarnanie,  IG IX


2 2 3

1 , 2, 238 ; Paros,  IG XII 5, 215.


2

48 Vers 475-450 a.C. ?, le Pirée,  IG I  1018.


3

49 IV /III  a.C., retour indemne d’une


e e

traversée,  Halikarnassos 121 ;  SEG 28, 838 ; εἷσεν, 3  pers. sg.


e

aoriste de ἵζω. La traduction des deux dernières lignes n’est pas


sûre.

50 VI  a.C.,  IG XII, 3, 1075, colonne de marbre ; JEFFERY 1961, p.


e

320, et n° 23 p. 324 et 413 ; HANSEN 1983, n° 418 ; ἀμ[ε]νπhὲς =


attique ἀμεμϕές. Ἐϰπhάντωι est un datif locatif : δέχομαι a ici le
sens de « recevoir de » : cf. Eduard SCHWYZER,  Griechische
Grammatik II, p. 169c. Γϱόπhōν serait  nomen ex arte. On pourrait
comprendre aussi « il en a exécuté la peinture ». Ekphantos aurait
été dans ce cas peintre et sculpteur ; pour l’interprétation
cf. GUARDUCCI 1967, p. 323.

51 Vers 450-425 a.C.,  IG IX, 2 575,  SEG 35, 590, b, Πϱαϰτιϰά του


Ά Ιστοϱιϰού-Αϱχαιολογιϰού Συμποσίου, Λάϱισα, 1985, p. 113-
115.

52 IG IX, 1  2, 238.2


53 IV  a.C.,  IK Knidos I, 131 ;  GIBM IV, 1, n° 813 ; British Museum
e

GR 1859.12 - 26.36.

54 Déb. V ,  victoire à la course,  IG V1, 222.


e

55 Vers 500 a.C., base de statue,  IG XII, 5, 215 ; JEFFERY 1961,


planche 56, n° 34 ; HANSEN 1983, n° 414.

56 Sur la succession de Dikaiogénès, 41-42, traduction Pierre


Roussel, Paris, CUF, 1960.

57 Cf. LAZZARINI 1976, p. 87  sq. La plupart des objets consacrés


ayant disparu, il est difficile d’en faire l’inventaire.

58 Didyma 140, poids de bronze.

59 Fin VI  a.C., Acropole


e

d’Athènes,  IG I  617 ;  DAA 148 ; LAZZARINI 1976, n°


3

679. HANSEN 1983, n° 194, restitue : Διονύσιο[ς ἐν | θά]δ’ ἄγαλμα.

60 510-500 a.C., Acropole d’Athènes,


colonne,  IG I  631 ;  DAA 48 ; LAZZARINI 1976, n°
3

680 ; HANSEN 1983, n° 202.

61 IG V1, 919.

62 VI /V  a.C. ? base,  IG V1, 1562 ;  IvO 252.


e e

63 Vers 500 a.C., Acropole


d’Athènes,  IG I  728 ;  DAA 40 ; HANSEN 1983, n° 227 ; colonne,
3

peut-être surmontée d’un cheval de bronze : LAZZARINI 1976, n°


805.

64 Avant le IV  a.C., base de marbre,  IG II  4319, HANSEN 1989, n°


e 2

760.

65 Début IV  a.C., tablette (?) de pierre,  IG XII, 3 192


e

[1] ;  IG XII,  Suppl. p. 82.


66 Vers 475 a.C., Acropole d’Athènes,  DAA 296 ; HANSEN 1983, n°
268.

67 Sur cette question, cf. bien entendu Louis GERNET, « La notion


mythique de la valeur en Grèce »,  Journal de psychologie 41,
1948, p. 415-462 ; repr.  Anthropologie de la Grèce antique, Paris,
1982, p. 121-179.

68 IG I  1469.
3

69 Halikarnassos 122 ; cf. Ch. DAREMBERG et


E. SAGLIO,  Dictionnaire des Antiquités, s.v.  mnamones ; et
Jean LABARBE, « Survie de l’oralité dans la Grèce archaïque », dans
Claude BAURAIN et  al., Phoinikeia Grammata. Lire et écrire en
Méditerranée, Actes du colloque de Liège, 15-18 Novembre 1989,
Namur, 1991, p. 499-532.

70 Certaines, il est vrai, ne contiennent pas le terme ἄγαλμα ; on


supposera que l’objet offert, quand il est du même ordre, est aussi
un ἄγαλμα : en Grèce le mot n’est pas toujours nécessaire pour
désigner la chose.

71 450-425 a.C. ? Thespies, canthare à vernis noir, Louvre MNC


670 et 670 bis ;  IG VII 3467 ; JEFFERY 1961, n° 18 p. 95 et
402 ; HANSEN 1983, n° 446 ;  SEG 49, 542. Μογέα serait un
nominatif asigmatique. L’interprétation de ὅς χἄδαν est
conjecturale, certains comprennent ὁς χάδαν = ὡς χανδόν
(G. DITTENBERGER,  IG VII, 3467), d’autres ὅς ϰα ἅδᾱν (ἅδην)
(Hansen).

72 Seconde moitié du V  siècle, attique,  SEG 24, 72.


e

73 Hesperia 16, 1947, p. 289, 2 ; ἀχνυθὲν : lire ἀχνυόεν ?


cf.  Anthologie Palatine, VI 343, 3.

74 150-100 a.C., Rhénée,  EAD 30, 482.


75 I. Thess I 73.

76 430-404 a.C.,  IG I  1455 ;  IG IV 2  1588.


3 2

77 Αὐζεσίας : variante graphique de Αὐξεσίας.

78 Cf. Hérodote,  Histoires, V 83-88 : ἐς τὸ ἰϱὸν τῶν θεῶν τουτέων


πεϱόνας μάλιστα ἀνατιθέναι τὰς γυναῖϰα (88).

79 Vers 460-450 a.C.,  SEG 43, 630, l. 17-22 ;  SEG 46,


1273 ;  IGASMG I  53 bis ; à l’exception de ἀγαλμάτōν la traduction
2

est celle de Laurent DUBOIS, « La nouvelle loi sacrée de Sélinonte  »,


CRAI, 2003, p. 124-125.

80 II  a.C.,  IG V2, 514 ; on préfèrera à ἀγάλματ[ι] la restitution


e

ἀγάλμασ[ι] proposée par Emmanuel VOUTIRAS,  Chiron 29, 1999, p.


233-249 ; cf. Madeleine JOST, « La vie religieuse à
Lycosoura »,  KTEMA 33, 2008, p. 93-110.

81 324 a.C. ou avant ; à l’exception du terme ἄγαλμα la traduction


est celle de Sophie MINON,  op. cit. (note 35), n° 30, ll. 12-13,
« prescriptions relatives à l’amnistie des bannis », à propos d’une
tablette de bronze fixée sur une stèle dressée dans le sanctuaire
d’Olympie.

82 Fin VI  a.C.,  IG I  522,  Vasen Akr. II, 1348, fr. bassin
e 2

(?) ; LAZZARINI 1976, n° 822 ; HANSEN 1983, n° 291.

83 III  a.C., Mytilène,  IG XII 2, 96.


e

84 VI/V  a.C.,  IG V1, 1562 ;  IvO 252.


e

85 550-525 a.C., Ptoion, fragment de plaque de terre cuite


vernissée,  SEG 29, 449 ; JEFFERY 1961, n° 10, p. 92 et
95 ; LAZZARINI 1976, n° 796 ; HANSEN 1983, n° 334.
86 Vers 540 ? a.C., Ptoion, chapiteau
dorique,  IG I  1469 ; JEFFERY 1961, n° 30, p. 73 et
3

78 ; LAZZARINI 1976, n° 856 ; HANSEN 1983, n° 302.

87 Vers 550-500 a.C., à Apollon Ptoios, HANSEN 1983, n° 335.

88 Vers 450 a.C. ?,  IG I  953, Éleusinion ἐν ἄστει. L’interprétation


3

de στεϕάνω/στεϕανὼ (Maas) est discutée. Celle de


Margherita GUARDUCCI, 1978, p. 192, me paraît la plus plausible.
La suite est également difficile : cf. William Kendrick
Pritchett,  Hesperia 9, 1940, p. 97, n° 18 ; et Leslie Threatte,  The
Grammar of Attic Inscriptions I, 1980, p. 36, n° 26.

89 HANSEN 1983, n° 429 ;  Halikarnassos 122.

90 Cf. Bonnie MACLACHLAN,  The Age of Grace, Charis in early


Greek Poetry, Princeton, 1993, p. 4  sq.

91 Marcel MAUSS,  Essai sur le don. Forme et raison de l’échange


dans les sociétés archaïques, Paris, 1923.

92 Sur l’importance sociale des Charites, cf. Aristote,   Éthique à


Nicomaque, 1133a.

93 Vers 460 a.C., hermès de marbre,  IG I  983 ; HANSEN 1983, n°


3

312. Les restitutions sont garanties par  l’Anthologie Palatine VI,


144 :
Στϱοίβου παῖ, τόδ’ ἄγαλμα, Λεώϰϱατες, εὖτ’ ἀνέθηϰας
Ἑϱμῇ, ϰαλλιϰόμους οὐϰ ἔλαθες Χάϱιτας
Cf. Leslie THREATTE,  The Grammar of Attic Inscriptions I, Berlin-
New York, 1980, p. 47-49, et n° 5.

94 Homère,  Odyssée III, 438.

95 Cf. Homère,  Iliade XIV, 235 et 267, le dialogue entre Héra et


Hypnos ;  Iliade XVIII 380  sq., où l’on voit que Xάϱις est l’épouse
d’Héphaïstos le dieu forgeron. Sur cette question de l’échange et
de son rapport à la χάϱις voir M. ROCCHI, « Contributi allo studio
delle Charites »,  Studii Clasici 18, 1979, p. 5-16.

96 Vers 500 a.C.,  IG I  728.


3

97 Cf. Charles DE LAMBERTERIE,  BSL 73/1, 1978, p. 269-276.

98 Pierre CHANTRAINE,  Formation des noms, Paris, 1933, p. 182.

99 Ibid., p. 177-180, § 137-138.

100 Le suffixe moyen -μενος est une invention du grec,  ibid, p.


215.

101 Georges PINAULT,  MSS 38, 1979, p. 165-166.

102 Mario BURZACHECHI, « Oggetti parlanti nelle epigrafi


greche »,  Epigraphica 24, 1962, p. 3-54.

103 600-550 a.C. ?, Acropole d’Athènes,  IG I  552.


3

104 Vase de bronze,  IG V1, 231, alphabet argien.

105 VI  a.C., Memphis,  SB 1, 1694.


e

106 VI  a.C., stèle,  IG V1, 919.


e

107 527-514 a.C. ? Acropole


d’Athènes,  IG I  618 ;  DAA 6 ; LAZZARINI 1976, n°
3

732 ; HANSEN 1983, 195.

108 Cf. Nicole LANÉRÈS,  La phrase nominale dans l’Iliade, thèse


Univ. Paris Diderot-Paris 7, 1993.

109 Vers 480-470, colonne,  IG IV 7 ; LAZZARINI 1976, n°


719 ; HANSEN 1983, n° 349.

110 Fin VI /début V  a.C., ou vers 456 a.C. ?  IvO 266.


e e

111 IG IX, 1  2, 238, lignes 3-4.


2
112 550-525,  Agora 21, G 1.

113 500-450 a.C. ?  ID 17 ; Hansen 1983, n° 407.

114 Claude VATIN, « Les kouroi d’Argos »,  BCH 106, 1982, p. 516-


518, cf.  supra, note 15.

115 Vers 400 a.C., Memphis, Saqqāra,  SEG 27, 1107.

116 475 a.C., arbitrage international, MINON 2007, n° 15, p. 104-


112.

117 475-450 a.C., droit de cité, MINON 2007, n° 16, p. 113-117.

118 Avant 550 a.C., la loi des Molpes, Didyma 139 ; JEFFERY 1961,


p. 332, n° 29 ; LAZZARINI 1976, n° 952.

119 Homère,  Iliade, IV, 144, pour peu que l’on veuille pousser la
comparaison à son terme.

120 Pindare,  Néméennes VIII, 28 ; Bacchylide,  Épinicie X, 1, 11.

121 Euripide,  Héraklès Furieux 425.

122 Euripide,  Suppliantes 633.

123 Eschyle,  Agamemnon 208.

AUTEUR
Nicole Lanérès

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