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Resumen
El objetivo de este trabajo es estudiar los temas del apocalisis y del gnosticismo en las novelas
de Ernesto Sábato. Se trata de mostrar cómo el auteur latino-americano utiliza los recursos
míticos para explicar la condición de vida de sus héroes, sino también la del ser humano en
general.
Abstract
Cet article a pour objectif d’étudie les thèmes de l’apocalypse et du gnosticisme dans les
romans d’ Ernesto Sábato. Il s’agit de montrer comment l’auteur hispano-américain utilise les
mythes de l’apocalyse et du gnosticisme pour expliquer non seulement la condition de ses
personnages, mais également celle de l’être humain en général.
Introduction
1
peindre un monde livré à tous les modes de terreur. Dans les œuvres de fiction de l’auteur
argentin, nous notons la présence de l’apocalypse et le gnosticisme.
Le mot “apocalypse’’ est la transcription d’un terme grec qui veut dire « révélation ».
Elle s’apparente donc à la tradition prophétique, dont elle représente une forme particulière
qui semble s’être développée surtout à partir du IIe siècle avant JésusChrist. Pendant que le
récit prophétique se caractérise par l’oracle, parole dite de la part de Dieu ou sous l’impulsion
divine, l’apocalyptique fait plutôt références aux visions. L’inspiré transmet donc le message
en décrivant et interprétant les réalités célestes qui lui ont été révélées. Dans l’ensemble, « les
visions apocalytiques proposent une interprètation religieuse de l’histoire au moyen d’une
représentation symbolique »1. Dans son utilisation actuelle, le mot “apocalypse’’ a pris une
coloration négative. Il est devenu synonyme de catastrophe, de ruine, de malheur ou encore de
fin. Pourtant, ce terme à l’origine ne se voulait que porteur d'espérance et nullement messager
de destruction2.
1
Marie Pichereau, « Le mythe de la fin du monde, l'origine biblique transfigurée », 2012, disponible sur:
http://toutelaculture.com.pdf, Consulté le 03 décembre 2016 à 15h 49.
2
Lorque nous nous référons à l’Apocalypse, toutes les visions qui y sont transcrites ont une portée salvatrice,
donc d’espérance et de renaissance, là où le mal serait complètement effacé; dans La Sainte bible, Op.cit., pp.
12501268.
3
L’Apocalypse est une révélation envoyée par Dieu à Jean selon le christianisme, alors qu’il était en exil sur l’île
de Patmos. Le Crépuscule des Dieux (de Richard Wagner, 1876) raconte comment le monde bâti avec les Ases
s’écroule sous les assauts de leurs ennemis. L’ancien monde disparaît et un nouveau monde commence, dominé
cette fois par l’homme, débarrassé de la domination des Dieux.
2
un terme qui vient du grec gnosis qui signifie « connaissance révélée »4. À ses adeptes, le
gnosticisme promet une connaissance secrète du royaume divin. Des étincelles ou graines de
l'Être divin tombaient de ce royaume transcendant dans l'univers matériel, qui est tout entier la
proie du mal, et étaient emprisonnées dans les corps humains. Réveillé par la connaissance,
l'élément divin de l'humanité peut retourner vers ce qui est sa place normale, cestàdire le
royaume céleste transcendant. Le mythe gnostique:
pourrait tirer son origine de spéculations de sectes juives basées en Syrie et en Palestine à la fin
du Ier siècle apr. J.-C., qui auraient elles-mêmes été influencées par des religions dualistes
perses, notamment le zoroastrisme. Vers le IIe siècle, des docteurs gnostiques chrétiens avaient
fait une synthèse de cette mythologie alliant des spéculations métaphysiques platoniciennes à
certaines traditions chrétiennes hérétiques. Les principaux gnostiques chrétiens furent Valentin
et son disciple Ptolémée, qui eurent au IIe siècle une grande influence dans l'Église romaine. Les
gnostiques chrétiens, tout en restant membres de la communauté chrétienne, se réunissaient
apparemment en petits groupes pour suivre leurs enseignements et rites secrets. 5
Pour expliquer l'origine de l'univers matériel, les gnostiques ont élaboré une
mythologie complexe. À partir du Dieu originel inconnaissable, une série de divinités
inférieures fut générée par émanation. La dernière de ces divinités, Sophia, qui signifie
“sagesse’’, a conçu le désir de connaître l'Être suprême inconnaissable. Ce désir illégitime
donne le jour à un dieu mauvais et difforme qui crée l'univers. Les étincelles divines qui
habitent l'humanité tombent dans cet univers, envoyées par le Dieu suprême pour sauver
l'humanité. Les gnostiques assimilent le dieu du mal au Dieu de l'Ancien Testament6 qu'ils
interprétent comme le récit des efforts de ce dieu pour maintenir l'humanité dans l'ignorance
et le monde matériel, et pour punir leurs tentatives d'appropriation de la connaissance. Ils
élabore une interprétation non orthodoxe du ministère du Christ. Ils écrivent des Évangiles
apocryphes7 pour étayer leur thèse selon laquelle Jésus ressuscité révéle à ses disciples
l'explication juste et gnostique de ses enseignements8.
1. L’apocalypse sabatienne
4
Encyclopédie Encarta, « Gnosticisme », dans Microsoft Corporation 2008, Collection [DVD], 2009.
5
Idem.
6
Dans le christianisme, première partie de la Bible des chrétiens.
7
Comme l'Évangile de Thomas et l'Évangile de Marie, qui ne font pas partie de celles inscrites dans la Bible. La
Bible compte quatre Évangiles qui sont celles de Matthieu, Marc, Luc et Jean.
8
Selon les gnostiques, le Christ, esprit divin, a habité le corps de l'homme Jésus et n’est pas mort sur la croix
mais est retourné dans le royaume divin d'où il est venu. Les gnostiques rejettent donc les souffrances et la mort
expiatrice du Christ, ainsi que la résurrection du corps. Ils rejettent aussi d'autres interprétations littérales et
traditionnelles des Évangiles.
3
Dans l’univers romanesque de Sábato, les premiers signaux apocalyptiques
apparaissent chez Juan Pablo Castel. Ayant été informé du départ de María à la ferme, et
digérant mal une telle nouvelle, le protagoniste se pose la question de savoir combien de
personnes dépourvues de connaissance ont pu deviner l’existence d’un volcan prêt à exploser
sous ses œuvres d’art: aucune, selon lui (ET, p. 118). Immédiatement, il nous révèle le
contenu de sa vision: à travers ses larmes, il voit tomber en morceaux la femme représentée
dans son tableau. Bien qu’il ne mentionne pas le nom de celle-ci, nous savons qu’il s’agit de
María Iribarne Hunter puisqu’elle a déjà confirmé sa ressemblance avec cette image. Dans
l’accomplissement de sa vision prophético-apocalytique sur María, Castel devient aussi une
victime. D’abord, lorsqu’il se rend précipitament à la ferme afin de confirmer ses doutes sur
l’infidélité de son amante et de la tuer, il décrit apocalyptiquement le temps. Un orage noir,
déchiré par les éclairs et les coups de tonnerre, apparaît audessus d’eux. Même le pampéro9
semble se dechaîner en soufflant violemment: « La tormenta estaba ya sobre nosotros, negra,
desgarrada por los relámpagos y truenos. El pampero soplaba con fuerza y comenzaron las
primeras gotas. » (ET, p. 124). Castel se cache dans le jardin, trempé par la forte pluie,
attendant le bon moment pour se ruer sur elle. Ensuite, il sombre dans une désolation totale
lorsqu’il découvre que Hunter est dans la chambre de son amante. Son corps commence alors
à s’effondrer comme s’il viellissait. Il confirme ainsi sa destruction psychologique et morale
avant l’élimination de María: « Mi cuerpo se derrumbó lentamente, como si le hubiera
llegado la hora de la vejez. » (ET, p. 124).
Au chapitre seize de la deuxième partie de Sobre héroes y tumbas, le nommé Loco
Barragán lance sa prédication prophético-apocalytique selon laquelle il y aura des moments
de sang et de feu (SHT, p. 227). Plus loin, Barragán précise que le feu viendra purifier
Buenos Aires, qu’il qualifie de maudite et qui est devenue Babylonne 10, la ville des pécheurs.
Cependant, malgré la menace qui ressort de cette prédiction, l’assistance n’y prête guère du
tout attention. Au contraire, Barragán est considéré comme un ivrogne fou. Tout le monde se
moque de lui et de ses prédictions. Mais lui, persiste en annonçant une grande punition contre
la ville de Buenos Aires: « sí, riásén, pero ya van a ver lo que les digo, ya lo van a ver con
sus propios ojos, porque es necesario que esta ciudad emputecida sea castigada y tiene que
venir Alguien porque el mundo no puede seguir así » (SHT, p. 228). Le prophète ajoute un
9
Vent violent et froid accompagné de fortes rafales, qui soufle du sud au sud-ouest en Argentine et en Uruguay.
10
Ville antique de Mésopotamie située sur l’Euphrate, à environ 90 km au sud de l’actuelle Bagdad (Irak),
capitale de la Babylonie aux IIe et Ier millénaires av. J.-C.
4
élément très important: une personne11 viendra mettre fin à tout ce mal parce que le monde ne
peut rester ainsi. Sa vision prophétique continue dans le troisième roman sous le prénom
Natalicio.
En réalité, c’est à travers la voie apocalyptique que Sábato parvient à pronostiquer les
évènements du terrible souvenir qui dégénère en l’histoire des disparus en Argentine dans les
années 1970. En effet, ces évènements se trouvent déjà prédits dans une fascinante scène qui
ouvre Abaddón el exterminador et dans laquelle Natalicio Barragán voit le dragon à sept têtes
se lever audessus de Buenos Aires. Lorsque Sábato montre le dragon apparaissant dans l’aube
rougeâtre et dont le reflet apparaît sur le visage de Barragán, ce dernier prononce ses
fameuses paroles selon lesquelles le temps est proche, et que le dragon annonce le sang.
Alors, tout sera détruit avant que celui-ci ne soit enchaîné (AEE, p. 376). Il s’agit bien ici
d’une prophétie sur le futur de l’Argentine. Nous voyons par là les faits tragiques qui se sont
produits pendant le massacre d’Ezeiza; le jour du retour frustrant de Perón en Argentine; la
transition sanglante, les luttes continues entre les troupes révolutionnaires et le gouvernement
d’Isabel Perón; la venue de Jorge Videla à la présidence; l’avènement de Leopoldo Galtieri.
Finalement, l’enchaînement du dragon: l’instauration de la démocratie en 1983 et l’arrivée au
pouvoir de Raúl Alfonsín.
En analysant l’œuvre de Sábato, nous nous rendons compte qu’en réalité Barragán fait
référence à ces faits. C’est à ce niveau que réside la grande génialité, la folie absolue et
merveilleuse d’Abaddón el exterminador, roman dont peu de gens ont trouvé le sens exact qui
l’a primé comme l’une des meilleures œuvres les plus révélatrices, apocalyptiques et
véridiques du XXe siècle12. Nous parlons dans ce cas du mal dans sa dimension ontologique et
de la capacité que l’homme a, par le moyen de l’art, pour le devancer, le vaincre et le prédire.
La bête de la terre, celle appelée le dragon démoniaque et qui inonde la terre de son
feu de perdition, est représentée par le chiffre six cent soixante six (666). Comme l’indiquent
plusieurs exégètes de l’Apocalypse, ce chiffre vient désigner un nom: Néron 13. Un homme qui
11
Les prédictions de Barragán se situent précisement dans la période 1953-1965. Barragán ne donne pas le non
de ce “quelqu’un’’ qui doit venir. Mais les évènements postérieurs nous montrerons que l’avènement de Raùl
Alfonsín au pouvoir en 1983 marque bien le retour à la démocratie et la fin du désordre en Argentine. Le coup
d’État de Jorge Videla en 1976 devrait normalement instaurer l’ordre, mais au contraire ce fut l’accomplissement
de l’apocalypse marquée par le sang des innocents disparus et le feu des armes.
12
Alejandro Hermosilla Sánchez, « Abaddón el exterminador: El Apocalipsis de los desaparecidos », Enfoques
XIX, Murcia, Universidad de Murcia, 1-2, 2007, p. 42.
13
De son vrai nom Lucius Domitius Claudius (37-68), cinquième empereur de Rome (54-68). Les pères de
l’Église en firent le premier persécuteur des chrétiens. Source: Encyclopédie Encarta, « Néron », dans Microsoft
Corporation 2008, Collection [DVD], 2009.
5
a persécuté avec acharnement les chrétiens (durant la période 5968 apr. J. C). Nous avons déjà
évoqué plus haut la haine de Perón à l’égard du culte catholique. C’est ce qui a motivé
Barragán le fou à parler, de façon inconsciente et translucide, de l’incendie des églises dans
Sobre héroes y tumbas (SHT, pp. 227230). Cela a aidé à éveiller l’un des sceaux de
l’apocalypse. Ce que nous voulons faire ressortir est que deux mois après la vision de
Natalicio Barragán, le péronisme, après avoir été libéré de sa proscription, triomphe de
nouveau en Argentine grâce à Héctor José Cámpora. Ce qui signifie l’occasion parfaite pour
faire revenir Perón au pays depuis son exil dans l’Espagne fasciste du Général Franco 14. De
cette manière, le 20 juin 1973, pratiquement 20 ans après l’incendie des églises et
l’excommunication de Perón par l’église catholique, il se produit son retour frustrant qui
débouche sur le massacre d’Ezeiza qui annonce d’une façon inévitable l’avènement du plus
terrible dragon après la mort de Perón: la dictature de Jorge Videla: « La dictadura de Videla
de la que, por ejemplo, aquellos sucesos del famoso motín de Trelew en el año 1972 y su
posterior represión por las fuerzas armadas argentinas habían sido solo un presagio » 15.
Le visionnaire Natalicio Barragán aperçoit un dragon à sept têtes. Son discours assume
les codes du monstrueux. Pour la majorité, ce serait un discours de folie. Ce personnage est
présenté comme un délirant drogué. Mais le “fou’’ crée des monstres, et ceux-ci sont des
symboles qui lui permettent de substituer l’horreur irrésistible. Ici, le monstrueux assume
alors son caractère d’artifice du salut. Ceux qui connaissent Barragán se moquent de lui et
discréditent sa prophétie. Ils ne sont pas capables de voir les vérités que crie le fou, sinon
jusqu’à ce que les faits commencent à se réaliser: « Se detuvo, le daba quizá temor o
vergüenza. Luego dijo, en voz baja: -Un dragón colorado. Con siete cabezas. De las narices
echaba fuego. Se produjo un largo silencio » (AEE, p. 376). Ce passage s’inscrit donc dans
un large processus d’incrédulité et de la paraphrase de l’Apocalypse que propose Natalicio. Il
affirme qu’il s’agit d’un dragon rouge qui crache du feu à travers ses narines. Cette effrayante
révélation impose le silence.
14
Au cours de la guerre civile espagnole (19361939), le général Francisco Franco commande les forces
nationalistes qui tentent de renverser le gouvernement élu d'Espagne. Après la victoire des Nationalistes, en
1939, Franco prend le titre de Caudillo (le guide) et conserve la direction du pays jusqu'à sa mort en 1975.
15
Alejandro Hermosilla Sánchez, « Abaddón el exterminador: El Apocalipsis de los desaparecidos », Op.cit., pp.
4243. Notre traduction: “ La dictature de Videla à laquelle, par exemple, ces évènement de la fameuse
mutinerie de Trelew en 1972 et sa postérieure répression par les forces armées argentines ont été seulement un
présage.’’
6
Lorsque nous revenons sur le prologue de Nunca Más, nous comprenons plus encore
et dans sa juste mesure tout le sens de l’œuvre romanesque de Sábato dans sa globalité. Il
s’agit d’une offrande à la mémoire et contre l’oubli, l’unique possibilité d’instaurer le pardon
sur la terre. Avec précision, l’Apocalypse note que pour pouvoir déchiffrer et connaître le nom
de la bête, il faut la sagesse, la gnose. Ainsi donc, Abaddón el exterminador nous conduit dans
une gnose projetée par l’Apocalypse pour que la voie du pardon soit instaurée, la bête et le
dragon primordial du mal soient vaincus. Plus de trente ans après l’apparition du livre Nunca
Más, s’il y a quelque chose de satisfaisant à noter en Argentine malgré tout le mal, les
disgrâces et les peines endurés, c’est l’ouverture de la voie à la démocratie et au dialogue.
16
Alejandro Hermosilla Sánchez, Los hijos sin nombre: el silencio del olvido. Sábato y el claroscuro gnóstico
argentino, Op.cit., p. 724.
17
La Sainte Bible, Op.cit., p. 12.
7
l’amène donc à une hypothèse générale: celle du démon triomphant (SHT, p. 300). Pour
parvenir à une conclusion finale, il nous explique le mécanisme gnostique. Le monde sensible
a été crée par un démon appelé Jehová. Pendant longtemps, la Déesse Suprème le laisse
œuvrer librement. Mais à la fin, celle-ci envoie son fils habiter le corps du Christ pour libérer
le monde des faux enseignements. Dieu a donc décidé d’abandonner son fils pendant la
Passion, c’est ce qui explique le fameux cri 18 « “Dios mío, Dios mío, ¿por qué me has
abandonado?’’» (SHT, p. 300). Après cette exposition, Fernando arrive à une conclusion
terrible: « Sigue gobernando el Príncipe de las Tinieblas. Y ese gobierno se hace mediante la
Secta Sagrada de los Ciegos. » (SHT, p. 301). Ainsi donc, le règne du Démon continue sur la
terre et cela a lieu par l’intermédiaire de la Secte maléfique.
Selon ce mythe, Abel représente l’ange gardien du bétail et Caïn celui de l’agriculture.
Satan inspire ce dernier à assassiner le premier. Il fait cela dans le but de livrer le bétail pour
qu’il soit massacré par les êtres humains. Cet acte aura pour objectif de neutraliser le plan
Divin qui est celui de l’institution de l’alimentation végétale et de le substituer par les produits
de la tuerie19. L’alimentation végétarienne favorise la spiritualisation de l’humanité tandis que
la consommation des animaux ou des cadavres entraîne des maladies, raccourcit la vie, abrutit
la conscience, fomente les passions et accroit l’égoïsme. C’est de là que naît la conscience
criminelle: « Ya que todo lo que atenta contra la vida de un ser es una inmortalidad, un
crimen. » (AEE, p. 283).
18
Ce cri est celui du Christ lorsqu’il a été sur la Croix ; dans La Sainte Bible, Op.cit., p. 988 et 1104.
19
Tuer les annimaux pour se nourrir de leurs chairs. Les produits de la tuerie renvoient donc à la viande.
8
Un autre problème est abordé par Docteur Gandulfo: celui de Noé et du Déluge.
Comme Satan est incapable de créer des humains et des animaux, il épargne Noé, ses
descendants et toutes les espèces animales pour permettre la reproduction. En ce qui concerne
les espèces végétales, la terre, saturée de semences depuis la Création, fait de sorte que le
règne végétal réapparaisse en vertu de son essence spirituelle. Il attribue tout le mal, depuis le
commencement jusqu’à maintenant, à Satan: « Tanto […] la destrucción de Sodome y
Gomorrhe, como el asesinato de Abel, como los males que desde entonces se desparramaron
por la faz de la Tierra, son obras de Satanás. » (AEE, p. 284). Dieu étant essentiellement bon,
ne pourrait permettre le mal ni être aussi sanguinaire et cruel pour détruire ce qu’il a construit
avec tant d’amour: « El Padre celestial, que es la esencia de la bondad, no fue nunca ni
puede ser un ente sanguinario y cruel, que pueda destruir con tanta ferocidad lo que creó con
tanto amor. » (AEE, p. 284). Les guerres et les crimes ont lieu parce que les hommes sont des
carnivores habitués au carnage. C’est la conséquence de la consommation de la chair: « De
modo que las guerras y los asesinatos son consecuencia del consumo de carne. » (AEE, p.
290). Le protagoniste Sabato, qui assiste à l’exposition gnostique du Docteur Gandulfo,
affirme pour sa part que les valeurs morales ont été déchues par le Prince des Ténèbres depuis
la Création. Alors, indubitablement le mal domine la terre: « Lo cierto, lo indudable, es que el
Mal domina la tiera. » (AEE, p. 292).
Conclusion
Ainsi donc, nous vivons dans un monde épouvantable. Les morts dans les crimes, les
guerres, la destruction ainsi que toutes les atrocités et catastrophes sont la preuve d’une telle
apocalypse.
9
Bibliographie
La Sainte Bible, Paris, Alliance Biblique Universelle, Edition de Louis Segond, 2008,
1280 p.
10